Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1872-05-10
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 mai 1872 10 mai 1872
Description : 1872/05/10 (A6,N2194). 1872/05/10 (A6,N2194).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4715266r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
LA PETITE PRESSE
5 cent. le numéro, ' JOURNAL QUOTIDIEN -, 5 cent. le numéro
Sd S "HJkî t?.l ■ ■■ : i^\ V .
ABONNEMENTS—Trois mois Six mois Un an
Paris 5 fr. 9 fr. 18fr.
Départements 6 il 22
1 Adiiunistrateur : BOURDILLIAT
- ~., l"7 VEIVDSSDî 10 UAI 1872. — Saint GORDIEIN. — N' UU:
: RÉDACTION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
LE RAPPORT
DE
M. D'AUDIFFRET-PASQUIER
C'est l'événement du jour.'
Le succès que l'honorable rapporteur a
obtenu à la Chambre est bien mérité, et j'y
vois un signe précurseur de l'esprit de régé-
nération qui commence à souît^pr sur la
France.
La commission nommée par l'Assemblée
pour vérifier les comptes de la guerre a
courageusement poursuivi ses travaux pen-
dant quatorze mois non interrompus et ne
voit pas encore approcher le terme de cette
tâche difficile.
Mais on peut dire hardiment que, dès .à
présent, elle a bien mérité de la patrie.
Elle a commencé à nettoyer les écuries
d'Augias, et sa fermeté n'a point nui à sa
modération.
On lui a reproché de n'avoir pas assez
nettement spécifié sous l'administration de
quels fonctionnaires tel ou tel ordre de faits
-.coupables se serait passé.
« Ce que. nous espérons vous prouver, a
dit M. d'Audiffret, c'est que les régimes
changent, les empires tombent, les minis-
tres passent, mais les bureaux restent et
avec eux d'intolérables abus. ».
Ces mots si sages et si vrais renferment
tout un programme, que nous ferions bien
de suivre.
Au lieu de relever les fautes du r gouver-
nement qui nous déplaît, pour les lui jeter
à la tête, comme les polissons des rues qui
ramassent de la boue pour la lancer aux pas-
sants, nous devrions nous contenter d'étu-
dier nos côtés faibles et de chercher froide-
ment des remèdes aux maux dont nous souf-
frons.
Ce serait du vrai patriotisme et non pas
une œuvre de parti.
Cela dit une fois pour toutes, j'aborde le
récit des turpitudes exposées par M. d'Au-
diffret-Pasquier.
Après nos premiers désastres, il s'agis-
sait avant tout de se procurer des armes,
car cette guerre avait été entreprise avec
une imprévoyance qui dépasse tout ce qu'on
peut imaginer.
Il y avait un moyen simple de procéder :
c'était de s'adresser aux fabricants eux-mê-
mes et de choisir parmi ces fabricants ceux
qui faisaient des offres aux prix les moins
élevés.
Mais ce système aussi naturel que judi-
cieux ne convenait point aux bureaux de la
guerre.
•w
Ils allèrent chercher... un marchand de
' légumes !
« Il fallait un calculateur, ce fut un
danseur qui l'obtint, » disait Beaumar-
chais.
Nous en sommes toujours là, à ce qu'il
paraît, et M.- Chollet, commerçant très-
connu pour avoir fait faillite dans la fabri-
cation» des conserves alimentaires, M. Chol-
let fut chargé de procurer à la France des
fusils et des cartouches.
On lui concéda du premier coup pour dix
millions de marchés, — dix millions sur les-
quels il a réalisé un modeste bénéfice de deux
millions huit cent mille francs.
Notez qu'il ne faisait même pas d'avan-
ces, car il n'avait ni argent, ni crédit, et
qu'il opéra ses premiers achats avec un
million que le ministère lui avait confié.
Il n'eut absolument que la peine de se
rendre à Londres et de traiter avec des mar-
chands anglais, sur lesquels il gagnait tren-
te, quàrante et cinquante pour cent.
Vous pourriez croire qu'on avait consenti
à supporter cette différence pour obtenir une
livraison immédiate, car Paris allait être
investi' et, coûte que coûte, il fallait des
armes et des munitions sur-le-champ.
Point. M. Chollet, qui avait eu la com-
mande en août, exécuta en décembre la pre-
mière moitié de son marché et la seconde...
savez-vous quand?
Fin mars 1871, alors que, depuis six se-
maines, la guerre était finie. '
Ce n'est pas tout.
Un M. Hodley éprouve le besoin d'obtenir
une. fourniture de cartouches. On s'empresse
de le satisfaire.
Les maisons anglaises livraient les car-
touches à 87 francs le mille. M. Hodley les
vend à la France 180 francs.
Un certain Larivière, agent d'un Améri-
cain nommé, Frear, s'engage aussi à fournir
des cartouches.
Il touche. 240,000 francs et ne livre rien
du tout. Il prétend que sa marchandise est
chargée sur deux navires, la Bertha et le Vi-
gilant, qui sont en route.
La Bertha arrive. Elle porte du sucre. Le
Vigilànt arrive. Il porte du tabac.
Vous supposez sans doute que Larivière
est mis en jugement ou tout au moins dé-
chu de son marché?
Nullement. Cet honnête fournisseur livre,
en mars 1871, après la paix, des cartouches
de rebut qu'on accepte et qu'on emmaga-
sine dans les souterrains du fort de Blaye,
au milieu de la Gironde.
Là, au bout de deux mois, l'humidité en
avait fait justice. Impossible de savoir si
elles étaient bonnes ou si elles étaient mau-
vaises.
Le cœur me manque, ponr vous parler de
la maisonI Cahen-Lyon, que la justice pour- !
suit en ce moment pour fausse marque sur
des draps et qui a réalisé des bénéfices
énormes dans une fourniture de chasse-
pots; du contrôleur Boulanger, qui touchait
une subvention des fabricants qu'il devait
surveiller, qui signait des pièces fausses et
jouissait nonobstant — c'est lui qui l'a
écrit '- de la haute faveur du ministère.
Je ne me sens pas non plus le courage de
vous racon ter en détail les saletés commises
dans les fournitures d'équipement aux corps-
francs du département du Rhône, qu'un au-
tra député, l'honorable M. Blavoyer, a si-
gnalées à la Chambre.
Je me borne à vous dire que l'un de ces
corps, les Vengeurs, était commandé par un
homme condamné pour vol et désertion à
vingt ans de travaux forcés ; qu'un autre,
les Chasseurs volontaires,. avait pour chef,
un nommé Moulinier, actuellement au ba-
gne ; que les officiers de la Légion garibal-
dienne se faisaient livrer aux frais de la
France des costumes de Fra-Diavolo tout
chamarrés de dorures.
Tout cela est trop triste et j'ai hâte d'ar-
river à la conclusion de M. le duc d'Au-
diffret.
« Nous demandons un contrôle, dit l'ho-
norable rapporteur, un contrôle sérieux
comme celui qui fonctionne, dans l'admi- j
nistration de la marine. » j
Et il ajoute :
« Quand nous voyons défiler devant nous
ce triste cortége de négociants saris probité,
sans cœur, 'qui n'ont vu dans les malheurs
du pays qu'une occasion de s'enrichir, nous ,
nous demandons :
« — Qui donc a fait l'éducation de ces
gens-là?))
ROBINSON.
L'INCIDENT CHANZY
La rédaction du projet de loi concernant la
mise en accusation du maréchal Bazaine avait
provoqué une certaine émotion et l'on s'at-
tendait à un incident à la Chambre.
C'est le général Chanzy qui a pris la parole -
dans cette circonstance. Il a été calme et
froid, mais il a dit ce qu'il voulait dire.
Voici, d'après notre correspondant de Ver-
sailles, les paroles prononcées par le général,
^paroles que nous extrayons du compte rendu :
LE GÉNÉRAL CHANZY. — Le projet de loi
déposé hier par le ministre de la guerre doit
être renvoyé à la commission chargée d'exa-
miner la proposition de M. Bamberger.
L'Assemblée aura' en effet partagé avec la
commission l'émotion eL l'étonnement qui
nous ont sais i à la lecture des considérants.
(Vive approbation.)
Le renvoi est prononcé à l'unanimité.
Voioi maintenant une pièce très-intéreil.
sante publie par le Courrier de France qui dé-'
clare la tenir d'une source authentique.
C est la décision du conseil d'enquête sur la
conduite du maréchal Bazaine.
v ...
Le Conseil, etc., etc.
Considérant que :
Le maréchal Bazaine a perdu par
"faute une armée de ,150,000 hommes que
lui avait confiée la France;
Qu'il a perdu également, par sa faute, j&'
vrHe" de Met z;
Considérant qu'il a manqué à toutes les
règles du devoir et de l'honneur, etc., etc. ;
Est d'avis qu'il y a lieu de le renvoyer
devant un conseil de guerre.
L'ARTICLE 255
Au moment où nous publions les travaux du
conseil d'enquête sur les capitulations, nous
croyons devoir mettre sous les yeux du public
le texte de l'article 255 du décret du 13 octobre.
1863, qui est visé si souvent à propos de la red-
dition des places pendant la dernière guerre-
« Le commandant d'une place de guerre na
doit jamais perdre de vue qu'il défend un des !
boulevards de la France, un des points .d'ap-
pui de ses armées, et que de la reddition d'une f
place avancée ou retardée d'un seul jour peut •
dépendre le salut du pays.
cil doit rester sourd aux bruits répandus',
par la 'malveillance et aux nouvelles « que-
l'ennemi lui ferait parvenir, » et se pas souf- i
frir que son courage ni celui de la garnison-;
qu'il commande « soient ébranlés par les évé-
nements. »
Il ne doit pas oubjler que les lois militaires;
condamnent à la peine de mort avec dégrada-
tion militaire le commandant d'une place d»
guerre « qui capitufe sans avoir forcé l'enne-
mi à passer par les travaux lents et successifs-
des siéges et avant d'avoir repoussé au moins
un assaut du corps de place sur des brèches
praticables. »
L'article 256 porte qu'il a le moins de com-
munications possible avec l'ennemi et qu'il
n'en tolère aucune.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le Soir affirme que le mouvement diploma-
tique a été signé hier. M. le marquis de-,
Noailles est nommé à Washington, M. daj
Gabriac à La Haye, M. J. Ferry à Athènes.
1
; Le Courrier de France assure qu'une dépêch e
j arrivée hier à la Bourse annonçait que M. e Le
! Bismark est assez sérieusement malade^ iJ" ' -
Ostende. ■ 1 '
Pas de nouvelles positives d'Espagne ce'! ma-
tin. Les bruits les plus contradictoires ci if cu-
lent. Don Carlos, selon quelques versions au-
rait réussi à rallier une partie de' ses tr oupe,
l après la défaite et longerait la frontière ; fran"
N° 21. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XVII (suite)
Madame Pilate.
La déclaration du futur conseiller côncer-
nant la brutale réception de Chavassieu, sem-
bla surexciter les dispositions tapageuses de
sa joyeuse bande au point de causer quelque
inquiétude à l'assiégée et d'abattre un peu sa
morgue.
— Je n'ai jamais commandé à mon concier-
ge, insinua Mme dfi Montcarmé, de refuser
malhonnêtement ma porte ; niais cos gens-là
, vont toujours au d?là de leurs ordres.
— En voilà des manières! cria alors une
des assiégeantes : Moi: concierge ! ces gens-là !'
, Mais t'en as des concierges dans ta famille,
respecte-les donc, Joséphine Trouillet ! fit
— Vous, mademoiselle, à l'élégante dimen-
sion de vos pieds et de vos mains, répondit
Irma, il n'y a point à douter que vous n!ap-
parteniez à la plus noble race ; mais, mal-
heureusement, vous avez fait vos études dans
le quartier Latin, ce qui a nui à votre rare
distinction.
* — A l'assaut, mesdames 1 et feu de toutes
nos.munitions! cria la demoiselle à qui ses
abattis canailles, pour dire le mot classique,
venaient d'être si cruellement reprochas.
Et allumant ,,un pétard à la cigarette ins-
tallée entre ses lèvres de rose, elle fut imitée
par le reste de l'assistance féminine, qui parut
décidée à un Sébastopol sans merci.
Une immense huée accompagna l'assiégée,
quand on la vit, sous la menace d'une dé-
charge générale, s'abriter derrière ses car-
reaux.
Mais,le feu éteint, tlle reparut, et, dans une
large cuvette que tenait devant elle sa camé-
riste, on la vit, sans bien se rendre compte de
cette bizarrerie, occupée à se laver les mains.
— Tiens ! elle fait comme Pilate, dit l'une
des assaillantes. ,
Et le chœr de répéter :
— Ohé ! Mame Pilate, ohé ! 1
Prenant alors la cuvette à Mariette, et la
tenant, comme une menace, suspendue en
dehors du balcon :
— Voulez-vous enfin vous retirer, insolen-
tes? cria la Montcarmé d'un accent qui ne
laissait plus de doute sur son intention.
Et cpmmè il ne lui était répondu que par
des injures, elle lança à la volée, sur les insul-
teuses, cette eau lustrale, où elle avait trouvé
le moyen, au préalable, de faire en quelque
sorte infuser son mépris.
Une rupture à mort ainsi consommée avec
son ancien monde, la cocodette se mit tran-
quillement au lit.
i Pour ce qui est/du rassemblement hostile,
un gardien de la paix publique, tardivement
venu sur le théâtre du désordre, y entrevit des
gens de qualité un peu avinés, et, procédant
surtout par insinuation, il parvint à lui faire
quitter la place.
Le lendemain, dans un élégant négligé du
matin, Mme de Montcarmé se présentait chez
Me Péchiné, notaire, rue du Chaume, au Ma-
rais.
Un entrant dans une vieille étude enfumée,
une des dernières de cette espèce que l'on
puisse citer à Paris, la visiteuse s'attendait à
j rencontrer, ' dans ce cadre d'une autre époque,
quelque antique figure de tabellion, faite
j pour s'harmonier avec lui. Grand fut son
I étonnement, lorsque, introduite dans le cabi- .
net du patron, elle se trouva en présence d'un
homme à la figure jeune et avenante, qui,
mieux envisagé, fin-it par lui arracher cette
exclamation :
— Tiens... Adolphe 1 Comment, te voilà
notaire, mon petit?
— Mon Dieu, madame, répondit celui qui
était interpellé d'une façon si peu prévue, j'ai
beau interroger mes souvenirs...
— Ah ! c'est un peu fort que tu ne te rap-
pelles pas J oséplline.
— Joséphine?... oui, j'y suis... Joséphine
Trouillet?
— Mon Dieu, Joséphine, c'est assez dire, je
ne t'ai jamais connu que sous le nom d'Adol-
phe, sans me soucier de savoir si tu t'appelais
Adolphe Péchiné.
— Mais, avec ou sans nom de famille, est-
ce qu'Adolphe, chi-,re madame, est pour vous
un souvenir sans, nuage? , /
— Bah! paroq,,qu'un beau matin je déser-
tai la mansarde où l'on n'est pas tou t à faifi
aussi bien que le prétend Béranger?
— D'abord, cet abandon dut m'êt' re cruel,'
car il n'était ni prévu ni justifié.
— J'avais de l'ambition, mon grof ; chat, ef;
ce n'était pas avec tes appointemerif ,s de troi-
sième clerc et la maigre pension OC! croyée par
ton père, que j'aimais, qui m'aurait .fait percer-;
— Soit, mais plus maigre était 'la pênsion,1
moins je pouvais m'en passer, et:" le mois quefj
je venais de recevoir emporté jpar mégarde
avec ce qui vous appartenait...
— M'était indispensable, paur jre ami. Ton
successeur, qui m'a lancée, voulait chez une
femme de la toilette, et, pour ir l'installer dans
son estime, j'avais besoin de q: uelques frais de
premier établissement. Ils ont, pu te créer un,
moment de gêne, mais, en so mme, tu t'en es
tiré, puisque te voilà titulaire d'une charge Il
— Enfin, dit maître Pectine, ne trouvant
rien à répondre à cette nà ive explosion d'é-
i goïsme, ce qui est passé est passé... Et qui me.
procure, madame, l'honns'ar de votre présence
dans mon étude?
— Mon cher, je viens te demander un ren-
seignement, et si- ma ' curiosité est indiscrète,
tu me le diras.
— C'est probable, mais de quoi s'agit-il ?
— J'ai des raisons pour désirer avoir la cer-
titude qu'une somma de 800,000 fr., rien que
cela, a été déposée dans ton étude, au no ri
d'un jeune Valaque,nommé,,je crois, Janoteseo*
— Je ne vois aucune espèce d'inconvénient à
contenter votre curiosité. La somme en ques- *
tion na doit être comptée à ce jeune hommfJ
que le jour de son EQariage, et comme dans la
conclusion de celui-ci elle ne peut manquer
de jouer un rôl^/considérable, il est parfaite
Voir le numéro d'hièrl^
5 cent. le numéro, ' JOURNAL QUOTIDIEN -, 5 cent. le numéro
Sd S "HJkî t?.l ■ ■■ : i^\ V .
ABONNEMENTS—Trois mois Six mois Un an
Paris 5 fr. 9 fr. 18fr.
Départements 6 il 22
1 Adiiunistrateur : BOURDILLIAT
- ~., l"7 VEIVDSSDî 10 UAI 1872. — Saint GORDIEIN. — N' UU:
: RÉDACTION ET ADMINISTRATION
15, quai Voltaire
Succursale : 9, rue Drouot, 9
LE RAPPORT
DE
M. D'AUDIFFRET-PASQUIER
C'est l'événement du jour.'
Le succès que l'honorable rapporteur a
obtenu à la Chambre est bien mérité, et j'y
vois un signe précurseur de l'esprit de régé-
nération qui commence à souît^pr sur la
France.
La commission nommée par l'Assemblée
pour vérifier les comptes de la guerre a
courageusement poursuivi ses travaux pen-
dant quatorze mois non interrompus et ne
voit pas encore approcher le terme de cette
tâche difficile.
Mais on peut dire hardiment que, dès .à
présent, elle a bien mérité de la patrie.
Elle a commencé à nettoyer les écuries
d'Augias, et sa fermeté n'a point nui à sa
modération.
On lui a reproché de n'avoir pas assez
nettement spécifié sous l'administration de
quels fonctionnaires tel ou tel ordre de faits
-.coupables se serait passé.
« Ce que. nous espérons vous prouver, a
dit M. d'Audiffret, c'est que les régimes
changent, les empires tombent, les minis-
tres passent, mais les bureaux restent et
avec eux d'intolérables abus. ».
Ces mots si sages et si vrais renferment
tout un programme, que nous ferions bien
de suivre.
Au lieu de relever les fautes du r gouver-
nement qui nous déplaît, pour les lui jeter
à la tête, comme les polissons des rues qui
ramassent de la boue pour la lancer aux pas-
sants, nous devrions nous contenter d'étu-
dier nos côtés faibles et de chercher froide-
ment des remèdes aux maux dont nous souf-
frons.
Ce serait du vrai patriotisme et non pas
une œuvre de parti.
Cela dit une fois pour toutes, j'aborde le
récit des turpitudes exposées par M. d'Au-
diffret-Pasquier.
Après nos premiers désastres, il s'agis-
sait avant tout de se procurer des armes,
car cette guerre avait été entreprise avec
une imprévoyance qui dépasse tout ce qu'on
peut imaginer.
Il y avait un moyen simple de procéder :
c'était de s'adresser aux fabricants eux-mê-
mes et de choisir parmi ces fabricants ceux
qui faisaient des offres aux prix les moins
élevés.
Mais ce système aussi naturel que judi-
cieux ne convenait point aux bureaux de la
guerre.
•w
Ils allèrent chercher... un marchand de
' légumes !
« Il fallait un calculateur, ce fut un
danseur qui l'obtint, » disait Beaumar-
chais.
Nous en sommes toujours là, à ce qu'il
paraît, et M.- Chollet, commerçant très-
connu pour avoir fait faillite dans la fabri-
cation» des conserves alimentaires, M. Chol-
let fut chargé de procurer à la France des
fusils et des cartouches.
On lui concéda du premier coup pour dix
millions de marchés, — dix millions sur les-
quels il a réalisé un modeste bénéfice de deux
millions huit cent mille francs.
Notez qu'il ne faisait même pas d'avan-
ces, car il n'avait ni argent, ni crédit, et
qu'il opéra ses premiers achats avec un
million que le ministère lui avait confié.
Il n'eut absolument que la peine de se
rendre à Londres et de traiter avec des mar-
chands anglais, sur lesquels il gagnait tren-
te, quàrante et cinquante pour cent.
Vous pourriez croire qu'on avait consenti
à supporter cette différence pour obtenir une
livraison immédiate, car Paris allait être
investi' et, coûte que coûte, il fallait des
armes et des munitions sur-le-champ.
Point. M. Chollet, qui avait eu la com-
mande en août, exécuta en décembre la pre-
mière moitié de son marché et la seconde...
savez-vous quand?
Fin mars 1871, alors que, depuis six se-
maines, la guerre était finie. '
Ce n'est pas tout.
Un M. Hodley éprouve le besoin d'obtenir
une. fourniture de cartouches. On s'empresse
de le satisfaire.
Les maisons anglaises livraient les car-
touches à 87 francs le mille. M. Hodley les
vend à la France 180 francs.
Un certain Larivière, agent d'un Améri-
cain nommé, Frear, s'engage aussi à fournir
des cartouches.
Il touche. 240,000 francs et ne livre rien
du tout. Il prétend que sa marchandise est
chargée sur deux navires, la Bertha et le Vi-
gilant, qui sont en route.
La Bertha arrive. Elle porte du sucre. Le
Vigilànt arrive. Il porte du tabac.
Vous supposez sans doute que Larivière
est mis en jugement ou tout au moins dé-
chu de son marché?
Nullement. Cet honnête fournisseur livre,
en mars 1871, après la paix, des cartouches
de rebut qu'on accepte et qu'on emmaga-
sine dans les souterrains du fort de Blaye,
au milieu de la Gironde.
Là, au bout de deux mois, l'humidité en
avait fait justice. Impossible de savoir si
elles étaient bonnes ou si elles étaient mau-
vaises.
Le cœur me manque, ponr vous parler de
la maisonI Cahen-Lyon, que la justice pour- !
suit en ce moment pour fausse marque sur
des draps et qui a réalisé des bénéfices
énormes dans une fourniture de chasse-
pots; du contrôleur Boulanger, qui touchait
une subvention des fabricants qu'il devait
surveiller, qui signait des pièces fausses et
jouissait nonobstant — c'est lui qui l'a
écrit '- de la haute faveur du ministère.
Je ne me sens pas non plus le courage de
vous racon ter en détail les saletés commises
dans les fournitures d'équipement aux corps-
francs du département du Rhône, qu'un au-
tra député, l'honorable M. Blavoyer, a si-
gnalées à la Chambre.
Je me borne à vous dire que l'un de ces
corps, les Vengeurs, était commandé par un
homme condamné pour vol et désertion à
vingt ans de travaux forcés ; qu'un autre,
les Chasseurs volontaires,. avait pour chef,
un nommé Moulinier, actuellement au ba-
gne ; que les officiers de la Légion garibal-
dienne se faisaient livrer aux frais de la
France des costumes de Fra-Diavolo tout
chamarrés de dorures.
Tout cela est trop triste et j'ai hâte d'ar-
river à la conclusion de M. le duc d'Au-
diffret.
« Nous demandons un contrôle, dit l'ho-
norable rapporteur, un contrôle sérieux
comme celui qui fonctionne, dans l'admi- j
nistration de la marine. » j
Et il ajoute :
« Quand nous voyons défiler devant nous
ce triste cortége de négociants saris probité,
sans cœur, 'qui n'ont vu dans les malheurs
du pays qu'une occasion de s'enrichir, nous ,
nous demandons :
« — Qui donc a fait l'éducation de ces
gens-là?))
ROBINSON.
L'INCIDENT CHANZY
La rédaction du projet de loi concernant la
mise en accusation du maréchal Bazaine avait
provoqué une certaine émotion et l'on s'at-
tendait à un incident à la Chambre.
C'est le général Chanzy qui a pris la parole -
dans cette circonstance. Il a été calme et
froid, mais il a dit ce qu'il voulait dire.
Voici, d'après notre correspondant de Ver-
sailles, les paroles prononcées par le général,
^paroles que nous extrayons du compte rendu :
LE GÉNÉRAL CHANZY. — Le projet de loi
déposé hier par le ministre de la guerre doit
être renvoyé à la commission chargée d'exa-
miner la proposition de M. Bamberger.
L'Assemblée aura' en effet partagé avec la
commission l'émotion eL l'étonnement qui
nous ont sais i à la lecture des considérants.
(Vive approbation.)
Le renvoi est prononcé à l'unanimité.
Voioi maintenant une pièce très-intéreil.
sante publie par le Courrier de France qui dé-'
clare la tenir d'une source authentique.
C est la décision du conseil d'enquête sur la
conduite du maréchal Bazaine.
v ...
Le Conseil, etc., etc.
Considérant que :
Le maréchal Bazaine a perdu par
"faute une armée de ,150,000 hommes que
lui avait confiée la France;
Qu'il a perdu également, par sa faute, j&'
vrHe" de Met z;
Considérant qu'il a manqué à toutes les
règles du devoir et de l'honneur, etc., etc. ;
Est d'avis qu'il y a lieu de le renvoyer
devant un conseil de guerre.
L'ARTICLE 255
Au moment où nous publions les travaux du
conseil d'enquête sur les capitulations, nous
croyons devoir mettre sous les yeux du public
le texte de l'article 255 du décret du 13 octobre.
1863, qui est visé si souvent à propos de la red-
dition des places pendant la dernière guerre-
« Le commandant d'une place de guerre na
doit jamais perdre de vue qu'il défend un des !
boulevards de la France, un des points .d'ap-
pui de ses armées, et que de la reddition d'une f
place avancée ou retardée d'un seul jour peut •
dépendre le salut du pays.
cil doit rester sourd aux bruits répandus',
par la 'malveillance et aux nouvelles « que-
l'ennemi lui ferait parvenir, » et se pas souf- i
frir que son courage ni celui de la garnison-;
qu'il commande « soient ébranlés par les évé-
nements. »
Il ne doit pas oubjler que les lois militaires;
condamnent à la peine de mort avec dégrada-
tion militaire le commandant d'une place d»
guerre « qui capitufe sans avoir forcé l'enne-
mi à passer par les travaux lents et successifs-
des siéges et avant d'avoir repoussé au moins
un assaut du corps de place sur des brèches
praticables. »
L'article 256 porte qu'il a le moins de com-
munications possible avec l'ennemi et qu'il
n'en tolère aucune.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le Soir affirme que le mouvement diploma-
tique a été signé hier. M. le marquis de-,
Noailles est nommé à Washington, M. daj
Gabriac à La Haye, M. J. Ferry à Athènes.
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; Le Courrier de France assure qu'une dépêch e
j arrivée hier à la Bourse annonçait que M. e Le
! Bismark est assez sérieusement malade^ iJ" ' -
Ostende. ■ 1 '
Pas de nouvelles positives d'Espagne ce'! ma-
tin. Les bruits les plus contradictoires ci if cu-
lent. Don Carlos, selon quelques versions au-
rait réussi à rallier une partie de' ses tr oupe,
l après la défaite et longerait la frontière ; fran"
N° 21. — Feuilleton de la PETITE PRESSE
Le Chiffonnier Philosophe
PREMIÈRE PARTIE
LA BATAILLE DES 800,000 FRANCS
XVII (suite)
Madame Pilate.
La déclaration du futur conseiller côncer-
nant la brutale réception de Chavassieu, sem-
bla surexciter les dispositions tapageuses de
sa joyeuse bande au point de causer quelque
inquiétude à l'assiégée et d'abattre un peu sa
morgue.
— Je n'ai jamais commandé à mon concier-
ge, insinua Mme dfi Montcarmé, de refuser
malhonnêtement ma porte ; niais cos gens-là
, vont toujours au d?là de leurs ordres.
— En voilà des manières! cria alors une
des assiégeantes : Moi: concierge ! ces gens-là !'
, Mais t'en as des concierges dans ta famille,
respecte-les donc, Joséphine Trouillet ! fit
— Vous, mademoiselle, à l'élégante dimen-
sion de vos pieds et de vos mains, répondit
Irma, il n'y a point à douter que vous n!ap-
parteniez à la plus noble race ; mais, mal-
heureusement, vous avez fait vos études dans
le quartier Latin, ce qui a nui à votre rare
distinction.
* — A l'assaut, mesdames 1 et feu de toutes
nos.munitions! cria la demoiselle à qui ses
abattis canailles, pour dire le mot classique,
venaient d'être si cruellement reprochas.
Et allumant ,,un pétard à la cigarette ins-
tallée entre ses lèvres de rose, elle fut imitée
par le reste de l'assistance féminine, qui parut
décidée à un Sébastopol sans merci.
Une immense huée accompagna l'assiégée,
quand on la vit, sous la menace d'une dé-
charge générale, s'abriter derrière ses car-
reaux.
Mais,le feu éteint, tlle reparut, et, dans une
large cuvette que tenait devant elle sa camé-
riste, on la vit, sans bien se rendre compte de
cette bizarrerie, occupée à se laver les mains.
— Tiens ! elle fait comme Pilate, dit l'une
des assaillantes. ,
Et le chœr de répéter :
— Ohé ! Mame Pilate, ohé ! 1
Prenant alors la cuvette à Mariette, et la
tenant, comme une menace, suspendue en
dehors du balcon :
— Voulez-vous enfin vous retirer, insolen-
tes? cria la Montcarmé d'un accent qui ne
laissait plus de doute sur son intention.
Et cpmmè il ne lui était répondu que par
des injures, elle lança à la volée, sur les insul-
teuses, cette eau lustrale, où elle avait trouvé
le moyen, au préalable, de faire en quelque
sorte infuser son mépris.
Une rupture à mort ainsi consommée avec
son ancien monde, la cocodette se mit tran-
quillement au lit.
i Pour ce qui est/du rassemblement hostile,
un gardien de la paix publique, tardivement
venu sur le théâtre du désordre, y entrevit des
gens de qualité un peu avinés, et, procédant
surtout par insinuation, il parvint à lui faire
quitter la place.
Le lendemain, dans un élégant négligé du
matin, Mme de Montcarmé se présentait chez
Me Péchiné, notaire, rue du Chaume, au Ma-
rais.
Un entrant dans une vieille étude enfumée,
une des dernières de cette espèce que l'on
puisse citer à Paris, la visiteuse s'attendait à
j rencontrer, ' dans ce cadre d'une autre époque,
quelque antique figure de tabellion, faite
j pour s'harmonier avec lui. Grand fut son
I étonnement, lorsque, introduite dans le cabi- .
net du patron, elle se trouva en présence d'un
homme à la figure jeune et avenante, qui,
mieux envisagé, fin-it par lui arracher cette
exclamation :
— Tiens... Adolphe 1 Comment, te voilà
notaire, mon petit?
— Mon Dieu, madame, répondit celui qui
était interpellé d'une façon si peu prévue, j'ai
beau interroger mes souvenirs...
— Ah ! c'est un peu fort que tu ne te rap-
pelles pas J oséplline.
— Joséphine?... oui, j'y suis... Joséphine
Trouillet?
— Mon Dieu, Joséphine, c'est assez dire, je
ne t'ai jamais connu que sous le nom d'Adol-
phe, sans me soucier de savoir si tu t'appelais
Adolphe Péchiné.
— Mais, avec ou sans nom de famille, est-
ce qu'Adolphe, chi-,re madame, est pour vous
un souvenir sans, nuage? , /
— Bah! paroq,,qu'un beau matin je déser-
tai la mansarde où l'on n'est pas tou t à faifi
aussi bien que le prétend Béranger?
— D'abord, cet abandon dut m'êt' re cruel,'
car il n'était ni prévu ni justifié.
— J'avais de l'ambition, mon grof ; chat, ef;
ce n'était pas avec tes appointemerif ,s de troi-
sième clerc et la maigre pension OC! croyée par
ton père, que j'aimais, qui m'aurait .fait percer-;
— Soit, mais plus maigre était 'la pênsion,1
moins je pouvais m'en passer, et:" le mois quefj
je venais de recevoir emporté jpar mégarde
avec ce qui vous appartenait...
— M'était indispensable, paur jre ami. Ton
successeur, qui m'a lancée, voulait chez une
femme de la toilette, et, pour ir l'installer dans
son estime, j'avais besoin de q: uelques frais de
premier établissement. Ils ont, pu te créer un,
moment de gêne, mais, en so mme, tu t'en es
tiré, puisque te voilà titulaire d'une charge Il
— Enfin, dit maître Pectine, ne trouvant
rien à répondre à cette nà ive explosion d'é-
i goïsme, ce qui est passé est passé... Et qui me.
procure, madame, l'honns'ar de votre présence
dans mon étude?
— Mon cher, je viens te demander un ren-
seignement, et si- ma ' curiosité est indiscrète,
tu me le diras.
— C'est probable, mais de quoi s'agit-il ?
— J'ai des raisons pour désirer avoir la cer-
titude qu'une somma de 800,000 fr., rien que
cela, a été déposée dans ton étude, au no ri
d'un jeune Valaque,nommé,,je crois, Janoteseo*
— Je ne vois aucune espèce d'inconvénient à
contenter votre curiosité. La somme en ques- *
tion na doit être comptée à ce jeune hommfJ
que le jour de son EQariage, et comme dans la
conclusion de celui-ci elle ne peut manquer
de jouer un rôl^/considérable, il est parfaite
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