Titre : L'Auto-vélo : automobilisme, cyclisme, athlétisme, yachting, aérostation, escrime, hippisme / directeur Henri Desgrange
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-05-05
Contributeur : Desgrange, Henri (1865-1940). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 mai 1928 05 mai 1928
Description : 1928/05/05 (A29,N0). 1928/05/05 (A29,N0).
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k46324373
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-248
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/12/2016
L'Auto
Supplément gratuit de l'AUTO
Directeur-Rédacteur en chef -.- HENRI DESGRANGE - - I 10. rue du Faubourg-Montmartre, PARIS
LE RUGBY NATIONAL
LA FINALE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE
(EXCELLENCE)
QUILLANAIS OU PALOIS ?
La grande finale, qui se joue sur le terrain du Stade Toulousain, aux
Ponts-Jumeaux, sera présidée par Costes et Le Brix.
La belle chaîne dorée
du Championnat
Que d'étapes, mais que de progrès
en 36 années de rugby
On a pu médire du championnat, et, en
ce qui nous concerne, nous n'avons pris
aucun ménagement pour maudire ses excès
aux heures troubles des matches-corrida d'il
y a trois ans, mais sorti de la tempête, ce
bon vieux Championnat de France appa-
raît aujourd'hui plus étincelant que ja-
mais. Il brille comme bri" i la vie après
l'orage dans un ciel d'azur inondé de
joie et de clarté. Et, à la veille du cou-
ronnement d'une saison qui marqua un net
redressement de notre jeu dans les compéti-
tions internationales, ne marchandons pas
les éloges à ce Championnat de France qui
fut secoué par maintes bourrasques, mais
qui a la v"e solide et qui sort de tous les
remous plus vivant que jamais. Et c'est le
propre des polémiques loyalas et franches
•semées sur ,.es pas, que de donner une
vitalité plus grande à l'objet discuté, mais
si nécessaire, en l'améliorant, en le pré«ser-
yant des pièges semés sur ses pas..
Et, sur ce splendide terrain des Ponts-
Jumeaux, autour duquel une humanité pas-
sionnée, compétente, vibre par tous ses
nerfs, vit par tous ses pores le grand match,
on va pouvoir comparer et juger deux dates :
ce triste dimanche de mai 19-25, où deux
équipes se combattirent sans jouer, et au-
jourd'hui, où deux nouveaux venus vont
pratiquer le véritable rugby. Et ceci nous
permettra d'apprécier le terram parcouru
en trois années...
Quelle belle continuité dans l'effort !
Quel sport peut s'enorgueillir, enfin, de
trouver une telle continuité dans l'effort,
de voir ses premiers balbutiements de 1890
à 1892, reliés à la période actuelle par une
chaîne ininterrompue, dont chaque chaînon
marque une étape, un progrès, un léger re-
cul quelquefois, que l'étape suivante efface
aussitôt ? Trente-six ans d'atermoiements
d'abord, de tâtonnements dans l'éclat pitto-
resque des rencontres aristocratiques de
Bagatelle ou de Bécon-les-Bruyères, puis
d'éclosion, de luttes ardentes entre Pari-
eiens, et d'un coup l'entrée en scène re-
tentissante de la province représentée alo.%,;
par Bordeaux, maître du sport sudiste/ Et
les épisodes 6e succèdent, le rugby qui est
descendu jusqu'à la Gironde remonte le
cours - de la Garonne, prend possession de
Toulouse à l'heure même où il apparaît à
Lyon. Puis, prenant Bordeaux et Toulouse
comme double pivot, il s'étend dans tout le
Sud-Ouest avec une vitesse, une intensité
remarquables. Soulé va prospecter à Tar-
CAZENAVE
. Capitaine Se la Section Pal-oise
RIBERE
Capitaine de l'U.S. Quillanaise . 1
bes, Griffitbs à Perpignan, Bougrat &
Montauban, Merle à Albi, Fernand For.
g-ues à Bayonnej Laporte à -Nantes. Ber-
nicha à Pau, d'autres à Boch«fort, à La
Rocbelle, à Dax, etc... Tout la Sud-Ouest
est submergé et les pépinières poussent
dans un sol limoneux et bien drainé™.
Ceux qui jalonnèrent la route
Mais je n'ai pas l'intention de retracei
ici le palmarès admirable du Championnat
de France que vous trouverez plus loin co-
pieusement détaillé, je veux simplement;
jeter un coup d'œil sur l'ensemble pour en
détacher l'idée féoonde qui a permis à ce
sport, qui débuta, à Bagatelle, par le choc
de deux quinze d'étudiants, dont l'un ar-
riva sur un breack attelé de quatre che-
vaux alezans, de toucher la grande masse
pour atteindre un effectif de plus de cent
mille joueurs. Peu de sports peuvent mon-
trer un palmarès aussi beau, aussi varié,
aussi net dans sa courbe ascendante, courbe
que précisent les progrès de diffusion, les
progrès techniques, les progrès populaires
aussi.
Faut-il jeter des noms pour jalonner cette
route et citer les Frantz-Reichel, les Louis
Dedet, les Fernand Bouisson, actuel pré-
sident de la Chambre; les de Joannis, les.
de Palissaux, tous champions de France
des premières années, pour atteindre les
grands as qui brillèrent dans le rugby in-
ternational -e Non, ceci noua entraînerait
bien trop loin, et il nous suffit aujourd'hui
de saluer le dernier épisode de l'« épreuve-
type » pour laquelle concourent des milliers
et des milliers de jeunes gens arrachés à
toutes les autres 'tentations, pour laquelle
des centaines d'équipes luttent pendant six
mois, pour laquelle enfin vivent des dizai-
nes de milliers de Français, les nerfs se-
coués par le désir de la victoire et la crainte
de la défaite qui tue toute espérance.
Et aujourd'hui!
Pau et Quil'lan, pour la première fois,
disputent cette grande finale, après une
saison très brillante au cours de laquelle
Béarnais et Languedociens firent du jeu
et du meilleur. Il est certain que les uns
et les autres voudront terminer leur étin-
celante saison en beauté, dussent-ils les uns
ou les autres perdre quelques atouts dans le
débat des Ponts-Jumeaur Qu'importe t
Ceux-ci avec leur beau groupement si bien
lié, si souple, si ardent ; les autres avec
leurs grandes vedettes en très belle forme,
leur quinze puissant et scientifique, ne
chercheront pas l'essai de raccroc. La vo-
lonté des trente hommes sera tendue vers
l'effort ou collectif, ou individuel, mais
cherchera avant tout à façonner une belle
phase, à pétrir une attaque nette et efficace.
Et si Pau part favori, grâce à son meilleur
jeu d'ensemble, qui peut dire que l'action
personnelle d'un Galia, d'un Ribère, d 'un
Baillette, d'un Bonnemaison ne peut faire
' pencher la balance du côté des Quil1anriis ?
C'est là le problème de la quinzième
heure, maie qu'est-il à côté du film étour-
dissant de ces 36 années de rugby de cham-
pionnat 1
Gaston Bénac.
Les Equipes sur le terrain
SECTION PALOISE
Mounes •
Taillantou Laclau Gossarieu Bernardini
Sarrade
Crampes
• Cazenave (cap.) Châtelain Réc&borda
Aguilar : ' Bergaiat
Saux Defrançois Labordo
qua
Flamand Martres Delort
Raynaud Parnaud
Ribère (cap.) Montassié Galia
Corbin
Cutzach .
Bonnet Bo»r Baillette Scier
Destarac
U.S. QUILLANAISE
.. Arbitre : M. HEURTIN (Côte d'Argent). , ,
Arbitres de touche : MM. MI AL ET et CARRIE (Pyrénéœ).. - .- ..1 1
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Directeur-Rédacteur en chef -.- HENRI DESGRANGE - - I 10. rue du Faubourg-Montmartre, PARIS
LE RUGBY NATIONAL
LA FINALE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE
(EXCELLENCE)
QUILLANAIS OU PALOIS ?
La grande finale, qui se joue sur le terrain du Stade Toulousain, aux
Ponts-Jumeaux, sera présidée par Costes et Le Brix.
La belle chaîne dorée
du Championnat
Que d'étapes, mais que de progrès
en 36 années de rugby
On a pu médire du championnat, et, en
ce qui nous concerne, nous n'avons pris
aucun ménagement pour maudire ses excès
aux heures troubles des matches-corrida d'il
y a trois ans, mais sorti de la tempête, ce
bon vieux Championnat de France appa-
raît aujourd'hui plus étincelant que ja-
mais. Il brille comme bri" i la vie après
l'orage dans un ciel d'azur inondé de
joie et de clarté. Et, à la veille du cou-
ronnement d'une saison qui marqua un net
redressement de notre jeu dans les compéti-
tions internationales, ne marchandons pas
les éloges à ce Championnat de France qui
fut secoué par maintes bourrasques, mais
qui a la v"e solide et qui sort de tous les
remous plus vivant que jamais. Et c'est le
propre des polémiques loyalas et franches
•semées sur ,.es pas, que de donner une
vitalité plus grande à l'objet discuté, mais
si nécessaire, en l'améliorant, en le pré«ser-
yant des pièges semés sur ses pas..
Et, sur ce splendide terrain des Ponts-
Jumeaux, autour duquel une humanité pas-
sionnée, compétente, vibre par tous ses
nerfs, vit par tous ses pores le grand match,
on va pouvoir comparer et juger deux dates :
ce triste dimanche de mai 19-25, où deux
équipes se combattirent sans jouer, et au-
jourd'hui, où deux nouveaux venus vont
pratiquer le véritable rugby. Et ceci nous
permettra d'apprécier le terram parcouru
en trois années...
Quelle belle continuité dans l'effort !
Quel sport peut s'enorgueillir, enfin, de
trouver une telle continuité dans l'effort,
de voir ses premiers balbutiements de 1890
à 1892, reliés à la période actuelle par une
chaîne ininterrompue, dont chaque chaînon
marque une étape, un progrès, un léger re-
cul quelquefois, que l'étape suivante efface
aussitôt ? Trente-six ans d'atermoiements
d'abord, de tâtonnements dans l'éclat pitto-
resque des rencontres aristocratiques de
Bagatelle ou de Bécon-les-Bruyères, puis
d'éclosion, de luttes ardentes entre Pari-
eiens, et d'un coup l'entrée en scène re-
tentissante de la province représentée alo.%,;
par Bordeaux, maître du sport sudiste/ Et
les épisodes 6e succèdent, le rugby qui est
descendu jusqu'à la Gironde remonte le
cours - de la Garonne, prend possession de
Toulouse à l'heure même où il apparaît à
Lyon. Puis, prenant Bordeaux et Toulouse
comme double pivot, il s'étend dans tout le
Sud-Ouest avec une vitesse, une intensité
remarquables. Soulé va prospecter à Tar-
CAZENAVE
. Capitaine Se la Section Pal-oise
RIBERE
Capitaine de l'U.S. Quillanaise . 1
bes, Griffitbs à Perpignan, Bougrat &
Montauban, Merle à Albi, Fernand For.
g-ues à Bayonnej Laporte à -Nantes. Ber-
nicha à Pau, d'autres à Boch«fort, à La
Rocbelle, à Dax, etc... Tout la Sud-Ouest
est submergé et les pépinières poussent
dans un sol limoneux et bien drainé™.
Ceux qui jalonnèrent la route
Mais je n'ai pas l'intention de retracei
ici le palmarès admirable du Championnat
de France que vous trouverez plus loin co-
pieusement détaillé, je veux simplement;
jeter un coup d'œil sur l'ensemble pour en
détacher l'idée féoonde qui a permis à ce
sport, qui débuta, à Bagatelle, par le choc
de deux quinze d'étudiants, dont l'un ar-
riva sur un breack attelé de quatre che-
vaux alezans, de toucher la grande masse
pour atteindre un effectif de plus de cent
mille joueurs. Peu de sports peuvent mon-
trer un palmarès aussi beau, aussi varié,
aussi net dans sa courbe ascendante, courbe
que précisent les progrès de diffusion, les
progrès techniques, les progrès populaires
aussi.
Faut-il jeter des noms pour jalonner cette
route et citer les Frantz-Reichel, les Louis
Dedet, les Fernand Bouisson, actuel pré-
sident de la Chambre; les de Joannis, les.
de Palissaux, tous champions de France
des premières années, pour atteindre les
grands as qui brillèrent dans le rugby in-
ternational -e Non, ceci noua entraînerait
bien trop loin, et il nous suffit aujourd'hui
de saluer le dernier épisode de l'« épreuve-
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et des milliers de jeunes gens arrachés à
toutes les autres 'tentations, pour laquelle
des centaines d'équipes luttent pendant six
mois, pour laquelle enfin vivent des dizai-
nes de milliers de Français, les nerfs se-
coués par le désir de la victoire et la crainte
de la défaite qui tue toute espérance.
Et aujourd'hui!
Pau et Quil'lan, pour la première fois,
disputent cette grande finale, après une
saison très brillante au cours de laquelle
Béarnais et Languedociens firent du jeu
et du meilleur. Il est certain que les uns
et les autres voudront terminer leur étin-
celante saison en beauté, dussent-ils les uns
ou les autres perdre quelques atouts dans le
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Ceux-ci avec leur beau groupement si bien
lié, si souple, si ardent ; les autres avec
leurs grandes vedettes en très belle forme,
leur quinze puissant et scientifique, ne
chercheront pas l'essai de raccroc. La vo-
lonté des trente hommes sera tendue vers
l'effort ou collectif, ou individuel, mais
cherchera avant tout à façonner une belle
phase, à pétrir une attaque nette et efficace.
Et si Pau part favori, grâce à son meilleur
jeu d'ensemble, qui peut dire que l'action
personnelle d'un Galia, d'un Ribère, d 'un
Baillette, d'un Bonnemaison ne peut faire
' pencher la balance du côté des Quil1anriis ?
C'est là le problème de la quinzième
heure, maie qu'est-il à côté du film étour-
dissant de ces 36 années de rugby de cham-
pionnat 1
Gaston Bénac.
Les Equipes sur le terrain
SECTION PALOISE
Mounes •
Taillantou Laclau Gossarieu Bernardini
Sarrade
Crampes
• Cazenave (cap.) Châtelain Réc&borda
Aguilar : ' Bergaiat
Saux Defrançois Labordo
qua
Flamand Martres Delort
Raynaud Parnaud
Ribère (cap.) Montassié Galia
Corbin
Cutzach .
Bonnet Bo»r Baillette Scier
Destarac
U.S. QUILLANAISE
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