Titre : Excelsior : journal illustré quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances
Éditeur : [s. n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-06-10
Contributeur : Lafitte, Pierre (1872-1938). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32771891w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 juin 1925 10 juin 1925
Description : 1925/06/10 (A16,N5294). 1925/06/10 (A16,N5294).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4604037h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-228
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/07/2016
EXCELSIOR
Pardonner sincèrement et de
bonne foi, pardonner sans réser-
ves, voilà la plus dure épreuve
de la charité.
BOURDALOUE.
Igme Année. — N° 5,294. — Pierre Lafitte, fondateur.
n fie. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU et Seine-et-Marne.
PARIS, ~ 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
Départements t\ r c.
et Colonies
! VOIR
I EN PAGE 6
! NOS
! ILLUSTRATIONS
MERCREDI
10
JUIN 1925
........................
Saint Landry
Actr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. G ut. 02-7?, 02-75, 15-00.
M. PAINLEVE A QUITTE PARIS POUR SE RENDRE AU MAROC EN AVION
Au cours de la séance du conseil
des ministres, M. Painlevé a annoncé
son départ pour un voyage au Maroc.
Il a fait à ce sujet les déclarations
suivantes :
— Ce n'est pas du tout, comme cer-
tains ont pu le laisser entendre, par
suite des événements militaires en cours
et qui -se développent d'ailleurs norma-
lemellt, que je vais au Maroc; je compte
passer toute la soirée de mercredi à
ip.'entrel'enir 'avec le maréchal Lyautey
de la situation., Je tiens à avoir l'opi-
nion, du' résident'général sur l'état actuel
* de notre situation au Maroc, sur la con-
solidation 'du front, sur les moyens de
créer, grâce à une entente complète
'avec l'Espagne, un état stable au , Maro0
et dans toute l'Afrique du Nord.
J'utiliserai les journée-s de jeudi, ven-
dredi et samedi à rendre visite, aux
soldats et aux officiers des colonnes
Freydenberg, Cambey et Colombat., en
compagnie sans doute du maréchal
Lyautey et du général Daugan; à leur
apporter les remerciements de la nation
toute entière pour leur héroïsme. Je
.
LE DÉPART DE M.,PAINLEVÉ
Le président du Conseil à la fenê-
tre de son 'Wo(fun. A sa gauche,
M. Laurenl-Eynac, qui l'accompa-
gne, et M. Jean Durand, ministre
de l'Agriculture.
rentrerai dimanche à Fez et m'embar-
querai lundi matin en avion pour Tou-
louse, d'où, si tout se passe sans inci-
dents, je reprendrai le train le soir
même filin de pouvoir rendre compte
des mardi matin au. Conseil des minis-
tres de mon voyage..
Le président du Conseil a pris !e
train, hi!er soir, à 5 heures, à la gare
d'Orsay, pour Toulouse.
De nombreuses personnalités se
pressaient sur le quai de la gare
pour saluer M. Painlevé.
Citons entre autres : MM. le maré-
chal Franchet d'Espérey, l'amiral
Salaùn, chef d'état-major à la ma-
rine; Ivmilo Borel, ministre de ia
Marine; Appell, chef de cabinet de
M. Painlevé: le colon21 de Goys; Mo-
rain, préfet de police, etc.
Aussitôt après l'arrivée de son
Su-ain à Toulouse, c'est-à-dire ce ma-
titn à 4 h. 30, M. Painlevé et ses com-
pagnons de voyage se rendront à
1 aérodrome, où les avions qui leur
sont réservés seront prêts à prendre
aussitôt le. départ pour le Maroc.
Ces avions sont des biplans Bré-
guet-Latécoère, pouvant emmener
chacun deux passagers. Toutefois, le
président du Conseil voyagera seul
avec son pilote, qui sera probable-
ment M. Enderlin, un des plus réopu-
tés sut la ligne Tuulollse-Itabat.
Le général Jacquemol et JI. Lau-
l'eut Eynac, sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique, prendront place,
ainsi que les journalistes, sur les
autres appareils. On prévoit un m:-
ni'mum de quatre avions, y compris
celui qui emportera, comme chaque
jour, une charge postale de 250 à 300
kilos. Mais cette flottille paraissant
insuffisante en regard du nombre d--
personnes qui devraient accompa-
gner M. Painlevé,.jon_ essaiera .sajAS..
doute de porter le nombre des bi-
plans à six, même à huit. Si l'on
considère qu'aux escales de Barce-
lone et d'Alicante des relais sont in-
dispensables, chaque appareil n'ac-
complissant, qu'un tronçon de par-
cours, c'est un total de vingt-quatre
avions qui devront être mis en ser-
vice pour atteindre Rabat, si huit
appareils s'envolent de Toulouse.
On prévoit, si le départ de Tou-
louse s'effectue sans retard sur l'ho-
raire habituel, que le président, du
Conseil atterrira à Barcelone ve.,s
8 heures du matin, et à Alicante en-
tre midi et 13 heures. Après avoir
déjeuné dani cette ville, il repren-
dra les airs et gagnera sans doute
Rabat sans nouvel arrêt. En effet,
l'escale de Malaga', observée d'ordi-
naire par les avions postaux, sera,
cet Lé fois, très probablement « brû-
lée ».
LE ROLE DE NOTRE AVIATION AU MAROC
PAR LE CAPITAINE RENÉ FONCK
L'aviation nrifu'Eure au Maroc" <5st
si parfaitement organisée que l'avia-
tion métropolitaine pourrait, pour
son avantage, la prendre envexepipie.
Celui qui la créa de toutes pièces,
le colonel Cheutin, a compris que le
fondement d'une organisation aé-
rienne. résidait avant tout dans !e
• personnel «rampant».
Il est, en effet, nécessaire de per-
fectionner ies bases fixes, d'amélio-
rer autant que faire se peut la com-
position. le morai et le matériel de
ceux qui ne volent pas, avant de faire
appel aux véritables aviateurs.
Le maréchal Lyautey a dit un
Jour :
' « Il ne faut pas se cantonner dans
un travail strictement militaire, mais
apporter il tous les grands services
d'Il prutectorat, l'appoint des moyens
modernes de Tl" cinquième arme pour
travailler à l'œuvrc commune de la
colonisation, »
Cheutin appliqua ce principe à Ca-
sablanca, Marrakech, Meknès, Kas-
bali-l-',-tdla ; il n'a rien improvisé ii
construit temporairement. Cheutin
a prévu le « durahle», et du jour
au lendemain ces installations aé-
riennes pourront, sans difficulté, per-
mettre au Maroc le développement
d'un important réseau d'aviation ci-
vile.
Au point de rvue militaire, l'in-
fluence morale de l'aviation est au
Maroc considérable sur les dissi-
dents.
Au cours d'un récent voyage effec-
tué à travers le protectorat, il m'a
été permis de recueillir à ce sujet
d'utiles enseignements qui se résu-
ment ainsi :
L'insoumis a l'avion en horreur;
il le redoute parce que pour échap-
per à la vue de l'aviateur, il est
obligé de se dissimuler avec son
douar, ses tentes et troupeaux sous
l'épaisseur tutélaire des bois.
C'est ce que m'a confirmé mon in-
terprète, un guide précieux,, qui
avait quelques jours avant mon arri-
LE CAPITAINE FONCK (X)
en ~ burnous lors d'une visite à un
chef marocain.
véc, drjeuné chtiz les Rifains, sous la
tente d'Awarotli à Kcnifrll.
, Il faut, a ce propos, constater que
les quatrc-ving'.-d'x avions de l'ar-
mée du Maroc sont insuftlsanls.
v Pendant, l'action, c'est-à-dire au'
cours de l'avance des colonnes,
l'aviion a deux missions à remplir :
d'abord photographier, relever la
carte, évaluer l'importance des for-
ces ennemies; ensuite, combattre.
Les terrains montagneux du Ma-
roc, si propices à la guerre d'embus-
cades, font de chaque rocher un
blockhaus, mais un blockhaus très
souvent à ciel ouvert, c'est-à-dire
vulnérable à l'avion.
L'avion doit donc combattre pen-
dant l'action, très bas, le plus bas
possible et à la mitrailleuse. Pour
réaliser ce but en toule sécurité, il
est nécessaire que la place du pilote
soit blindée et que l'appareil soit bi-
moteur.
Envisageons maintenant l'avion
au point de vue du bombardement.
Le bombardement par avion est une
des choses les plus déprimantes à
subir. Pendant la guerre, à l'esca-
drille les, Cigognes, si souvent visée
par les ennemis, nous ne connaissions
pas d'heures plus désagréables.
Les, Rifains doivent, à cet endroit,
partager notre sentiment.
Je m'excuse, à ce propos, de citer
ici un passage de ma lettre au maré-
chal Lyautey après mon voyage
« Votre aviation de bombarde-
ment, monsieur le maréchal, n'a pas
le rendement du dixième de ce
qu'elle pourrait avoir avec les mêmes
équipages.
» Vos avions emportent 100 kilos
de bombes. C'est exactement la
charge des Voisin en 1915 pour bom-
barder Ludwigshafen. Nous avons en
France de nouveaux avions bimo-
teurs qui emportant une tonne de
poids uti:le. Avec de tels moteurs, vos
aviateurs seraient toujours certains
de rentrer. Les dix bombes de 10 ki-
los qu'ils emportent actuellement
pourraient être remplacées par cent
bombes, avec le même personnel.
» Votre armée, monsieur le maré-
chal, fait la guerre durement dans
des pays durs. Obtenez les avions in-
dispensables à votre haut et admira-
ble commandement. »
Le Maroc, grâce à son ciel, est
certes le pays idéal de l'aviation. Il
faut cependant que le Maroc tire un
parti plus grand do notre cinquième
arme.
Il m'est apparu, en effet. que la
base aérienne de Taza était d'une ins-
ta lialion insuffisante. Il n'y existe
qu'un simple atelier d presque inexistant, alors qu'en rai-
son même de son éloignement de Ca-
sablanca, des ateliers bien outillés
seraient nécessaires.
Faut-il s'étonner, de l'aveu même
d'un des plus importants généraux de
l'armée du Maroc, que l'aviation ne
donne pas dans cette région de Taza
d'aussi bons résultats que dans les
autres subdivisions.
Il faut, à l'heure actuelle, que tout
soit mis en œuvre pour épargner le
sang français et celui de nos proté-
gés.
L'aviation a ce grand rôle à jouer.
Le maréchal Lyautey connaît, appré-
cie et utilise au mieux ses forces
aériennes.
Le gouvernement français se doit
de le seconder; nous avons des avions
inutiles en France qui pourraient, en
quelques heures, se trouver au Ma-
T'OC, el, des aviateurs de premier or-
dre tous prêts à répondre au moindre
appel pour venger la mort de leur si
brillant camarade, le commandant
Mezergues. *
RENÉ FONCK,
Président de la Ligue aéronautique
de France.
(PHOTOS DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL TRANSMISES PAR AVION)
A gauche : LE GENERAL DAUGAN EN VISITE AU GROUPE COLOMBAT ; à droite : REMISE
. - DES DECORATIONS PAR LE GENERAL COLOMBAT ( x ) .
LES DERNIERES NOUVELLES SIGNALENT QUE LES ATTAQUES SE MULTIPLIENT CONTRE NOS
POSTES DE LA ZONE D'OUEZZAN ET QUE DES CONCENTRATIONS NOUVELLES MENACENT BL -
BANE, OU NOTRE POSTE A RESISTE A I>E FURIEUX ASSAUTS, TAFRANT ET TAOUNAT ~ @
A BIBANE : UNE BATTERIE DE 75 BOMBARDANT LES POSITIONS ENNEMIES. — LA RENTREE
AU CAMP APRES UN COMBAT. (Lire en Dernière Heure les dépêches sur les opérations.) - ~
M. HERRIOT AVAIT SONGÉ
A DONNER SA DÉMISSION
DE MAIRE DE LYON
Un bruit, d'après lequel M. Herriot
venait de donner sa démission de
maire de Lyon, a circulé hier après-
midi dans les couloirs du Paiais-
Bourbon.
Un incident s'était, en effet, pro-
duit ces jours derniers, au sein du
conseil municipal de Lyon, à l'occa-
sion de la nomination des membres
de la commission des hospices. Un
délégué sortant, c-onseiller municipal
radical-socialiste; et ami personnel de
M. Herriot, avait été éliminé et rem-
placé par un socialiste. Cela en l'ab-
sence de M. Herriot, retenu à Paris.
Le président de la Chambre pensa
ainsi qu'il lui serait peut-être diffi-
ci)e de conserver ses fonctions de
maire de Lyon en même temps que
celles de président de la Chambre. Et
il envisagea sa démission de mai re
et rédigea même la lettre qu'il comp-
tait adresser a son conseil municipal.
Mais. sur les instances d'amis au
courant de ses intentions, il renonça
à envoyer sa lettre de démission. Il
demeure donc maire de Lyon.
LE " GRAND-CHARLES " QUI PRENAIT
PART A LA COUPE GORDON-BENNETT
EST RECUEILLI EN MER
LES ■ LIEUTENANTS LATIE ET FRANCIN
, pilotes du ballon naufragé (voir.p. 3)
LA CHAMBRE AJOURNE
UNE INTERPELLATION
SUR LE MAROC
Hier, à la Chambre, le groupe com-
muniste a essayé de provoquer un
nouveau dé-bat sur les affaires du
Maroc.
Au début de la séance, M. Doriot,
députe de la Seine, a fait parvenir
au bureau, avec demande de fixation
immédiate, une interpellation sur
« l'attitude du gouvernement vis-à-^
vis de la résidence générale du Ma- '
roc, devant les faits de cette insti-
tution qui tendent à étendre la guerre
sur le territoire rifain. »
Conformément au règlement, la
Chambre a statué sans débat, par as-
sis et levé. La fixation immédiate n'a
pas été prononcée.
En fin de séance, la Chambre a. été
appelée à nouveau à se prononcer.
Cette fois, M. Steeg, garde des Sceaux,
a proposé l'ajournement jusqu'au re-
tour du président du Conseil, qui ve-
nait* précisément de partir pour 1e
[Maroc.. ,
M. CAILLAUX EXPOSE
COMMENT IL RÉALISERA
L'ÉQUILIBRE DU BUDGET
La commission des finances de
la Chambre a entendu hier
les explications fournies par le
ministre des Finances.
Il se déclare partisan de la
distraction des recettes prove-
nant du plan Dawes.
M. Caillaux, ministre des Finances,
a été entendu hier par la commission
des Finances de la Chambre sur le
budget de 1925 et les moyens qu'il
propose pour en assurer l'équilibre.
D'accord avec M. Caillaux, M. Vin-
cent Auriol a proposé la méthode de
discussion suivante : détermination
des modes d'évaluation des recettes
perçues en vertu des lois en vigueur
et de celles établies par les textes
votés dans le budget en cours par la
Chambre et le Sénat. Ces deux ta-
bieaux dresses, on examinerait
l'abrogation proposée par le gouver-
nement des lois organiques concer-
nant la caisse des pensions, l'affecta-
tion des versements il provenir de
l'application du plan Dawes (28 fé-
vrier 1925) et les dépenses d'établis-
sement des P. T. T.
Ces questions de principes résolues
et si, par l'affirmative, les ressour-
ces demandées par Je gouvernement
étaient nécessaires, on procéderait
à l'examen des articles disjoints par
le Sénat du projet du gouvernement
et des propositions d'initiative parle-
mentaire.
L'évaluation des recettes
La commission a aussitôt procédé
à l'évaluation des recettes existantes.
M. Caillaux a dit qu'il acceptait les
évaluations présentées par le précé-
dent gouvernement et admises par la
Chambre. De même l'accord est in-
tervenu sur les évaluations de recet-
tes nouvelles votées par le Sénat et
par la Chambre.
M. Vincent Auriol a alors indiqué
que le budget de 1925, tel qu'il a été
transmis à la Chambre par le Sénat
et compte tenu des rétablissements
de crédits demandés par le gouver-
nement. ainsi que des diminutions
résultant du retard apporté à son
vote, présentait un déficit de 600 à 700
millions. Il faut, toutefois, tenir
compte des évaluations de recettes
rejetées par le Sénat qui s'élèvent à
900 millions environ. Le ministre
des Finances a fait des réserves sur
les évaluations de recettes disjointes
par le Sénat. Des précisions seront
apportées aujourd'hui sur ce point,
M.' Caillaux, répondant au prési-
dent de la commission, a fait con-
naître son sentiment sur l'incorpo-
ration dans le budget des 254 mil-
lions applicable -au-X P. T. T. Une
longue discussion s'est engagée, à,
laquelle ont pris part MM. Bedouce,
de Tinguv du Pouët, Léon Blum et
Moutet. Le ministre a déclaré que,
sans Vouloir toucher au nouveau ré-
gime des P. T. T., il considérait qu'il
devait, après avoir dressé un tableau
de toutes les dépenses de l'Etat.
inc,lure celles des P. T. T. dans ce
tableau et les couvrir par l'impôt.
M. Oaillaux a ajouté que toute poli-
tique d'assainissement serait impos-
sible tant que ne serait pas élimi-
née toute espèce d'appel à l'em-
prunt. M. Bedouce a soulevé la
question de la possibilité pour les
P. T. T. d'émettre des obligations,
de financer leurs dépenses et même
de verser au budget leurs excédents
de recettes.
Ls ministre a répondu que la sug-
gestion de M. Bedouce était, avant
tout, une question de moment et
d'opportunité ; que, d'ailleurs, s'il
recourait à l'impôt pour couvrir la
dépense de 254 millions, il était
entendu qu'il s'agissait d'une avance
remboursable dont les conditions se-
raient fixées dans un article de la
loi de finances de 1926.
La question des pensions
En ce qui concerne la caisse des
pensions, le ministre, tout en recon-
naissant que le fonctionnement d'un
tel organisme créé par la loi serait
possible dans une période normale,
a déclaré que, dans les circonstances
présentes, deux systèmes pouvaient
,être envisages : ou bien le main-
tien de la caisse subventionnée par
l'Etat sur des ressources d'impôt,
tant que celle-ci ne pourrait em-
prunter, ou la suppression de la
caisse e't l'incorporation au budget
de' l'ensemble de ses dépenses.
M. Caillaux a dit que ses préférences
allaient à la seconde solution. la
question, secondaire au surplus, ne
se posant que pour le budget de
1926.
Parlant des recettes à provenir
de l'application du plan Dawes. le
ministre des Finances a déclaré
qu'il en demandait la distraction du
budget et dès le budget de 1925,
estimant que les versements à rece-
voir en vertu des accords de Lon-
dres devaient avoir comme princi-
pal objectif l'achèvement de la res-
tauration des régions libérées et la
dotation d'une caisse d 'amortisse-
ment.
M. Caillaux sera entendu de nou-
veau cet après-midi pour compléter
ses explications à la commission.
Après le départ du ministre, une
première discussion s'est engagée
au sein de la commission. Celle-ci
ne prendra aucune décision avant
d'avoir entendu toutes les explica-
tions du ministre des Finances.
UN LORD ANGLAIS BLESSÉ
DANS UN ACCIDENT D'AVION
Un lord anglais et sa femme ont
été victimes, hier, d'un accident
d'aviation, au Bourget.
Leur avion, qui est leur propriété
personnelle, piloLé par le lord, a ca-
poté à' l'atterrissage.
Les deux blessés sont à Tenon. Il
s'agirait de lord Yvinton, domicilié
1. rue GH-le-Cœur, à Paris, et de sa
femme.
J
LORD DERBY CÉLÈBRE
EN TERMES ÉMOUVANTS
L'ENTENTE CORDIALE
" Si, par malheur, cette entente
venait à disparaître, on pour-
rait dire adieu à la sécurité
de nos deux pays. "
Ainsi parla l'homme d'Etat bri-
tannique, qui s'honore d'être
un ami de la France.
L'associaLion France-Grande-Bre-
tagne a- reçu hier matin à déjeuner,
un grand ami de la France, lord
Derby. *
Au dessert, :\1..Tonnarl prit le pre-
mier la paroie. Rendant hommage à
lord Derby, dont il rappela l'œuvre de
1 LORD DERBY
rapprochement entre la France et la
Grande-Bretagne, il dit :
— Lor'¡f Derhy a portage avec nous les
plus effroyables moments de la guerre.
Comme nous, il croit que l'entente
franco-britannique est de plus en plus
indispensable au maintien et à l'affermis-
sement de la paix du monde. Cette en-
tente, les journaux de ce matin nous
apprennent qu'elle vient, une fois de
plus. de prendre solidement corps. Nous
nous en réjouissons de tout notre cœur.
Après quelques mots du maréchal
Focti, M. Emile Borel. ministre de la ■.
.\{arine, apporta l'hommage du gou-
vernement français et rappela la col-
laboration des marines française et
britannique pendant la guerre.
Lord Derby se leva alors et pro-
nonça sur l'amitié franco-anglaise un
éloquent discours que traduisit
M. Camerlynck.
—■ Je ne puis me vanter, dit-il, comme
M. 'Ausleh Cftamfferïaln, d'avoir fait me-
études en France et d'avoir appris ta
langue française dans ma jeunesse. le
gouvernement de mon pays ne m'a eli-
vo?jé parmi vous qu'à l'âge de cinquante -
trois ans... Ce n'élait pas trop tard pour
apprendre à aimer profondément votre
pays.
Parlant de la nécessité d'une en-
tente entre les deux pays. l'homme
d'Etat britannique poursuivit :
— Je m'étais juré, en quittant voire
pays, qu'il aurait désormais dans le mie.)
deux ambassadeurs : voire représentant
officiel... et înoi. J'ai tenu parole... L'en.
tente franco-britannique a pour but d'as-
slll'er la paix ([Il monde, à laquelle elle
est nécessaire, indispensable. Si jamais
par malheur, cette entente venait à dis-
I)or(titi-e. on pourrai! dire adieu Ii, celie
pfri/é 'de nos deux pays...
Je ne vous parle pas en ami de la
France ; je vous parle en citoyen anglais,
et c'est en celle qualité que je veux sou-
ligner le danger red(>alabte qu'il ii aiwrt
si nos deux pays n'étaient pas d'accord
sur la politique à suivre pour assurer
la tranquillité du monde.
H termina ainsi :
...Et la seule chose que .l'aml¡ifionne,
c'est qu'on puisse un jour graver sur miT
tombe ces mots : «.Il fit quelque chos:-?
pour la paix. puisqu'il contribua à faire
du peuple anglais et du peuple français
deux amis. Il
* \
Les exigences dé l'actualité nous
1 -ntraignent de remettre à demain
la suite de la sériv d'articles :
« Une reine regarde la vie »,
par la reine Marie de Roumanie.
* .0
M. CHARLES MAURRAS POURSUIVI
A la suite de l'article de M. Maur-
ras paru hier malin dans Y Action
françaisef le Parquet vient de charg-v
M. Villette d'ouvrir une informalipn
M. CHARLES MAURRAS
codirecteur de l'Action Française
contre M. Maurras pour menaces de
mort à l'adresse de M. Schramec % mi-
nistre de l'Intérieur.
Les articles visés sont les articles
305 et 306 du code pénal, prévoyant
des peines de un à trois ans de pri-
son et. une amende de 100 à 600 i fr..
Pardonner sincèrement et de
bonne foi, pardonner sans réser-
ves, voilà la plus dure épreuve
de la charité.
BOURDALOUE.
Igme Année. — N° 5,294. — Pierre Lafitte, fondateur.
n fie. Paris, Seine, S.-et-Oise
ZU et Seine-et-Marne.
PARIS, ~ 20, RUE D'ENGHIEN (Xme)
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10
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Actr. télégr. : Excel.-Paris. — Tél. G ut. 02-7?, 02-75, 15-00.
M. PAINLEVE A QUITTE PARIS POUR SE RENDRE AU MAROC EN AVION
Au cours de la séance du conseil
des ministres, M. Painlevé a annoncé
son départ pour un voyage au Maroc.
Il a fait à ce sujet les déclarations
suivantes :
— Ce n'est pas du tout, comme cer-
tains ont pu le laisser entendre, par
suite des événements militaires en cours
et qui -se développent d'ailleurs norma-
lemellt, que je vais au Maroc; je compte
passer toute la soirée de mercredi à
ip.'entrel'enir 'avec le maréchal Lyautey
de la situation., Je tiens à avoir l'opi-
nion, du' résident'général sur l'état actuel
* de notre situation au Maroc, sur la con-
solidation 'du front, sur les moyens de
créer, grâce à une entente complète
'avec l'Espagne, un état stable au , Maro0
et dans toute l'Afrique du Nord.
J'utiliserai les journée-s de jeudi, ven-
dredi et samedi à rendre visite, aux
soldats et aux officiers des colonnes
Freydenberg, Cambey et Colombat., en
compagnie sans doute du maréchal
Lyautey et du général Daugan; à leur
apporter les remerciements de la nation
toute entière pour leur héroïsme. Je
.
LE DÉPART DE M.,PAINLEVÉ
Le président du Conseil à la fenê-
tre de son 'Wo(fun. A sa gauche,
M. Laurenl-Eynac, qui l'accompa-
gne, et M. Jean Durand, ministre
de l'Agriculture.
rentrerai dimanche à Fez et m'embar-
querai lundi matin en avion pour Tou-
louse, d'où, si tout se passe sans inci-
dents, je reprendrai le train le soir
même filin de pouvoir rendre compte
des mardi matin au. Conseil des minis-
tres de mon voyage..
Le président du Conseil a pris !e
train, hi!er soir, à 5 heures, à la gare
d'Orsay, pour Toulouse.
De nombreuses personnalités se
pressaient sur le quai de la gare
pour saluer M. Painlevé.
Citons entre autres : MM. le maré-
chal Franchet d'Espérey, l'amiral
Salaùn, chef d'état-major à la ma-
rine; Ivmilo Borel, ministre de ia
Marine; Appell, chef de cabinet de
M. Painlevé: le colon21 de Goys; Mo-
rain, préfet de police, etc.
Aussitôt après l'arrivée de son
Su-ain à Toulouse, c'est-à-dire ce ma-
titn à 4 h. 30, M. Painlevé et ses com-
pagnons de voyage se rendront à
1 aérodrome, où les avions qui leur
sont réservés seront prêts à prendre
aussitôt le. départ pour le Maroc.
Ces avions sont des biplans Bré-
guet-Latécoère, pouvant emmener
chacun deux passagers. Toutefois, le
président du Conseil voyagera seul
avec son pilote, qui sera probable-
ment M. Enderlin, un des plus réopu-
tés sut la ligne Tuulollse-Itabat.
Le général Jacquemol et JI. Lau-
l'eut Eynac, sous-secrétaire d'Etat à
l'Aéronautique, prendront place,
ainsi que les journalistes, sur les
autres appareils. On prévoit un m:-
ni'mum de quatre avions, y compris
celui qui emportera, comme chaque
jour, une charge postale de 250 à 300
kilos. Mais cette flottille paraissant
insuffisante en regard du nombre d--
personnes qui devraient accompa-
gner M. Painlevé,.jon_ essaiera .sajAS..
doute de porter le nombre des bi-
plans à six, même à huit. Si l'on
considère qu'aux escales de Barce-
lone et d'Alicante des relais sont in-
dispensables, chaque appareil n'ac-
complissant, qu'un tronçon de par-
cours, c'est un total de vingt-quatre
avions qui devront être mis en ser-
vice pour atteindre Rabat, si huit
appareils s'envolent de Toulouse.
On prévoit, si le départ de Tou-
louse s'effectue sans retard sur l'ho-
raire habituel, que le président, du
Conseil atterrira à Barcelone ve.,s
8 heures du matin, et à Alicante en-
tre midi et 13 heures. Après avoir
déjeuné dani cette ville, il repren-
dra les airs et gagnera sans doute
Rabat sans nouvel arrêt. En effet,
l'escale de Malaga', observée d'ordi-
naire par les avions postaux, sera,
cet Lé fois, très probablement « brû-
lée ».
LE ROLE DE NOTRE AVIATION AU MAROC
PAR LE CAPITAINE RENÉ FONCK
L'aviation nrifu'Eure au Maroc" <5st
si parfaitement organisée que l'avia-
tion métropolitaine pourrait, pour
son avantage, la prendre envexepipie.
Celui qui la créa de toutes pièces,
le colonel Cheutin, a compris que le
fondement d'une organisation aé-
rienne. résidait avant tout dans !e
• personnel «rampant».
Il est, en effet, nécessaire de per-
fectionner ies bases fixes, d'amélio-
rer autant que faire se peut la com-
position. le morai et le matériel de
ceux qui ne volent pas, avant de faire
appel aux véritables aviateurs.
Le maréchal Lyautey a dit un
Jour :
' « Il ne faut pas se cantonner dans
un travail strictement militaire, mais
apporter il tous les grands services
d'Il prutectorat, l'appoint des moyens
modernes de Tl" cinquième arme pour
travailler à l'œuvrc commune de la
colonisation, »
Cheutin appliqua ce principe à Ca-
sablanca, Marrakech, Meknès, Kas-
bali-l-',-tdla ; il n'a rien improvisé ii
construit temporairement. Cheutin
a prévu le « durahle», et du jour
au lendemain ces installations aé-
riennes pourront, sans difficulté, per-
mettre au Maroc le développement
d'un important réseau d'aviation ci-
vile.
Au point de rvue militaire, l'in-
fluence morale de l'aviation est au
Maroc considérable sur les dissi-
dents.
Au cours d'un récent voyage effec-
tué à travers le protectorat, il m'a
été permis de recueillir à ce sujet
d'utiles enseignements qui se résu-
ment ainsi :
L'insoumis a l'avion en horreur;
il le redoute parce que pour échap-
per à la vue de l'aviateur, il est
obligé de se dissimuler avec son
douar, ses tentes et troupeaux sous
l'épaisseur tutélaire des bois.
C'est ce que m'a confirmé mon in-
terprète, un guide précieux,, qui
avait quelques jours avant mon arri-
LE CAPITAINE FONCK (X)
en ~ burnous lors d'une visite à un
chef marocain.
véc, drjeuné chtiz les Rifains, sous la
tente d'Awarotli à Kcnifrll.
, Il faut, a ce propos, constater que
les quatrc-ving'.-d'x avions de l'ar-
mée du Maroc sont insuftlsanls.
v Pendant, l'action, c'est-à-dire au'
cours de l'avance des colonnes,
l'aviion a deux missions à remplir :
d'abord photographier, relever la
carte, évaluer l'importance des for-
ces ennemies; ensuite, combattre.
Les terrains montagneux du Ma-
roc, si propices à la guerre d'embus-
cades, font de chaque rocher un
blockhaus, mais un blockhaus très
souvent à ciel ouvert, c'est-à-dire
vulnérable à l'avion.
L'avion doit donc combattre pen-
dant l'action, très bas, le plus bas
possible et à la mitrailleuse. Pour
réaliser ce but en toule sécurité, il
est nécessaire que la place du pilote
soit blindée et que l'appareil soit bi-
moteur.
Envisageons maintenant l'avion
au point de vue du bombardement.
Le bombardement par avion est une
des choses les plus déprimantes à
subir. Pendant la guerre, à l'esca-
drille les, Cigognes, si souvent visée
par les ennemis, nous ne connaissions
pas d'heures plus désagréables.
Les, Rifains doivent, à cet endroit,
partager notre sentiment.
Je m'excuse, à ce propos, de citer
ici un passage de ma lettre au maré-
chal Lyautey après mon voyage
« Votre aviation de bombarde-
ment, monsieur le maréchal, n'a pas
le rendement du dixième de ce
qu'elle pourrait avoir avec les mêmes
équipages.
» Vos avions emportent 100 kilos
de bombes. C'est exactement la
charge des Voisin en 1915 pour bom-
barder Ludwigshafen. Nous avons en
France de nouveaux avions bimo-
teurs qui emportant une tonne de
poids uti:le. Avec de tels moteurs, vos
aviateurs seraient toujours certains
de rentrer. Les dix bombes de 10 ki-
los qu'ils emportent actuellement
pourraient être remplacées par cent
bombes, avec le même personnel.
» Votre armée, monsieur le maré-
chal, fait la guerre durement dans
des pays durs. Obtenez les avions in-
dispensables à votre haut et admira-
ble commandement. »
Le Maroc, grâce à son ciel, est
certes le pays idéal de l'aviation. Il
faut cependant que le Maroc tire un
parti plus grand do notre cinquième
arme.
Il m'est apparu, en effet. que la
base aérienne de Taza était d'une ins-
ta lialion insuffisante. Il n'y existe
qu'un simple atelier d
son même de son éloignement de Ca-
sablanca, des ateliers bien outillés
seraient nécessaires.
Faut-il s'étonner, de l'aveu même
d'un des plus importants généraux de
l'armée du Maroc, que l'aviation ne
donne pas dans cette région de Taza
d'aussi bons résultats que dans les
autres subdivisions.
Il faut, à l'heure actuelle, que tout
soit mis en œuvre pour épargner le
sang français et celui de nos proté-
gés.
L'aviation a ce grand rôle à jouer.
Le maréchal Lyautey connaît, appré-
cie et utilise au mieux ses forces
aériennes.
Le gouvernement français se doit
de le seconder; nous avons des avions
inutiles en France qui pourraient, en
quelques heures, se trouver au Ma-
T'OC, el, des aviateurs de premier or-
dre tous prêts à répondre au moindre
appel pour venger la mort de leur si
brillant camarade, le commandant
Mezergues. *
RENÉ FONCK,
Président de la Ligue aéronautique
de France.
(PHOTOS DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL TRANSMISES PAR AVION)
A gauche : LE GENERAL DAUGAN EN VISITE AU GROUPE COLOMBAT ; à droite : REMISE
. - DES DECORATIONS PAR LE GENERAL COLOMBAT ( x ) .
LES DERNIERES NOUVELLES SIGNALENT QUE LES ATTAQUES SE MULTIPLIENT CONTRE NOS
POSTES DE LA ZONE D'OUEZZAN ET QUE DES CONCENTRATIONS NOUVELLES MENACENT BL -
BANE, OU NOTRE POSTE A RESISTE A I>E FURIEUX ASSAUTS, TAFRANT ET TAOUNAT ~ @
A BIBANE : UNE BATTERIE DE 75 BOMBARDANT LES POSITIONS ENNEMIES. — LA RENTREE
AU CAMP APRES UN COMBAT. (Lire en Dernière Heure les dépêches sur les opérations.) - ~
M. HERRIOT AVAIT SONGÉ
A DONNER SA DÉMISSION
DE MAIRE DE LYON
Un bruit, d'après lequel M. Herriot
venait de donner sa démission de
maire de Lyon, a circulé hier après-
midi dans les couloirs du Paiais-
Bourbon.
Un incident s'était, en effet, pro-
duit ces jours derniers, au sein du
conseil municipal de Lyon, à l'occa-
sion de la nomination des membres
de la commission des hospices. Un
délégué sortant, c-onseiller municipal
radical-socialiste; et ami personnel de
M. Herriot, avait été éliminé et rem-
placé par un socialiste. Cela en l'ab-
sence de M. Herriot, retenu à Paris.
Le président de la Chambre pensa
ainsi qu'il lui serait peut-être diffi-
ci)e de conserver ses fonctions de
maire de Lyon en même temps que
celles de président de la Chambre. Et
il envisagea sa démission de mai re
et rédigea même la lettre qu'il comp-
tait adresser a son conseil municipal.
Mais. sur les instances d'amis au
courant de ses intentions, il renonça
à envoyer sa lettre de démission. Il
demeure donc maire de Lyon.
LE " GRAND-CHARLES " QUI PRENAIT
PART A LA COUPE GORDON-BENNETT
EST RECUEILLI EN MER
LES ■ LIEUTENANTS LATIE ET FRANCIN
, pilotes du ballon naufragé (voir.p. 3)
LA CHAMBRE AJOURNE
UNE INTERPELLATION
SUR LE MAROC
Hier, à la Chambre, le groupe com-
muniste a essayé de provoquer un
nouveau dé-bat sur les affaires du
Maroc.
Au début de la séance, M. Doriot,
députe de la Seine, a fait parvenir
au bureau, avec demande de fixation
immédiate, une interpellation sur
« l'attitude du gouvernement vis-à-^
vis de la résidence générale du Ma- '
roc, devant les faits de cette insti-
tution qui tendent à étendre la guerre
sur le territoire rifain. »
Conformément au règlement, la
Chambre a statué sans débat, par as-
sis et levé. La fixation immédiate n'a
pas été prononcée.
En fin de séance, la Chambre a. été
appelée à nouveau à se prononcer.
Cette fois, M. Steeg, garde des Sceaux,
a proposé l'ajournement jusqu'au re-
tour du président du Conseil, qui ve-
nait* précisément de partir pour 1e
[Maroc.. ,
M. CAILLAUX EXPOSE
COMMENT IL RÉALISERA
L'ÉQUILIBRE DU BUDGET
La commission des finances de
la Chambre a entendu hier
les explications fournies par le
ministre des Finances.
Il se déclare partisan de la
distraction des recettes prove-
nant du plan Dawes.
M. Caillaux, ministre des Finances,
a été entendu hier par la commission
des Finances de la Chambre sur le
budget de 1925 et les moyens qu'il
propose pour en assurer l'équilibre.
D'accord avec M. Caillaux, M. Vin-
cent Auriol a proposé la méthode de
discussion suivante : détermination
des modes d'évaluation des recettes
perçues en vertu des lois en vigueur
et de celles établies par les textes
votés dans le budget en cours par la
Chambre et le Sénat. Ces deux ta-
bieaux dresses, on examinerait
l'abrogation proposée par le gouver-
nement des lois organiques concer-
nant la caisse des pensions, l'affecta-
tion des versements il provenir de
l'application du plan Dawes (28 fé-
vrier 1925) et les dépenses d'établis-
sement des P. T. T.
Ces questions de principes résolues
et si, par l'affirmative, les ressour-
ces demandées par Je gouvernement
étaient nécessaires, on procéderait
à l'examen des articles disjoints par
le Sénat du projet du gouvernement
et des propositions d'initiative parle-
mentaire.
L'évaluation des recettes
La commission a aussitôt procédé
à l'évaluation des recettes existantes.
M. Caillaux a dit qu'il acceptait les
évaluations présentées par le précé-
dent gouvernement et admises par la
Chambre. De même l'accord est in-
tervenu sur les évaluations de recet-
tes nouvelles votées par le Sénat et
par la Chambre.
M. Vincent Auriol a alors indiqué
que le budget de 1925, tel qu'il a été
transmis à la Chambre par le Sénat
et compte tenu des rétablissements
de crédits demandés par le gouver-
nement. ainsi que des diminutions
résultant du retard apporté à son
vote, présentait un déficit de 600 à 700
millions. Il faut, toutefois, tenir
compte des évaluations de recettes
rejetées par le Sénat qui s'élèvent à
900 millions environ. Le ministre
des Finances a fait des réserves sur
les évaluations de recettes disjointes
par le Sénat. Des précisions seront
apportées aujourd'hui sur ce point,
M.' Caillaux, répondant au prési-
dent de la commission, a fait con-
naître son sentiment sur l'incorpo-
ration dans le budget des 254 mil-
lions applicable -au-X P. T. T. Une
longue discussion s'est engagée, à,
laquelle ont pris part MM. Bedouce,
de Tinguv du Pouët, Léon Blum et
Moutet. Le ministre a déclaré que,
sans Vouloir toucher au nouveau ré-
gime des P. T. T., il considérait qu'il
devait, après avoir dressé un tableau
de toutes les dépenses de l'Etat.
inc,lure celles des P. T. T. dans ce
tableau et les couvrir par l'impôt.
M. Oaillaux a ajouté que toute poli-
tique d'assainissement serait impos-
sible tant que ne serait pas élimi-
née toute espèce d'appel à l'em-
prunt. M. Bedouce a soulevé la
question de la possibilité pour les
P. T. T. d'émettre des obligations,
de financer leurs dépenses et même
de verser au budget leurs excédents
de recettes.
Ls ministre a répondu que la sug-
gestion de M. Bedouce était, avant
tout, une question de moment et
d'opportunité ; que, d'ailleurs, s'il
recourait à l'impôt pour couvrir la
dépense de 254 millions, il était
entendu qu'il s'agissait d'une avance
remboursable dont les conditions se-
raient fixées dans un article de la
loi de finances de 1926.
La question des pensions
En ce qui concerne la caisse des
pensions, le ministre, tout en recon-
naissant que le fonctionnement d'un
tel organisme créé par la loi serait
possible dans une période normale,
a déclaré que, dans les circonstances
présentes, deux systèmes pouvaient
,être envisages : ou bien le main-
tien de la caisse subventionnée par
l'Etat sur des ressources d'impôt,
tant que celle-ci ne pourrait em-
prunter, ou la suppression de la
caisse e't l'incorporation au budget
de' l'ensemble de ses dépenses.
M. Caillaux a dit que ses préférences
allaient à la seconde solution. la
question, secondaire au surplus, ne
se posant que pour le budget de
1926.
Parlant des recettes à provenir
de l'application du plan Dawes. le
ministre des Finances a déclaré
qu'il en demandait la distraction du
budget et dès le budget de 1925,
estimant que les versements à rece-
voir en vertu des accords de Lon-
dres devaient avoir comme princi-
pal objectif l'achèvement de la res-
tauration des régions libérées et la
dotation d'une caisse d 'amortisse-
ment.
M. Caillaux sera entendu de nou-
veau cet après-midi pour compléter
ses explications à la commission.
Après le départ du ministre, une
première discussion s'est engagée
au sein de la commission. Celle-ci
ne prendra aucune décision avant
d'avoir entendu toutes les explica-
tions du ministre des Finances.
UN LORD ANGLAIS BLESSÉ
DANS UN ACCIDENT D'AVION
Un lord anglais et sa femme ont
été victimes, hier, d'un accident
d'aviation, au Bourget.
Leur avion, qui est leur propriété
personnelle, piloLé par le lord, a ca-
poté à' l'atterrissage.
Les deux blessés sont à Tenon. Il
s'agirait de lord Yvinton, domicilié
1. rue GH-le-Cœur, à Paris, et de sa
femme.
J
LORD DERBY CÉLÈBRE
EN TERMES ÉMOUVANTS
L'ENTENTE CORDIALE
" Si, par malheur, cette entente
venait à disparaître, on pour-
rait dire adieu à la sécurité
de nos deux pays. "
Ainsi parla l'homme d'Etat bri-
tannique, qui s'honore d'être
un ami de la France.
L'associaLion France-Grande-Bre-
tagne a- reçu hier matin à déjeuner,
un grand ami de la France, lord
Derby. *
Au dessert, :\1..Tonnarl prit le pre-
mier la paroie. Rendant hommage à
lord Derby, dont il rappela l'œuvre de
1 LORD DERBY
rapprochement entre la France et la
Grande-Bretagne, il dit :
— Lor'¡f Derhy a portage avec nous les
plus effroyables moments de la guerre.
Comme nous, il croit que l'entente
franco-britannique est de plus en plus
indispensable au maintien et à l'affermis-
sement de la paix du monde. Cette en-
tente, les journaux de ce matin nous
apprennent qu'elle vient, une fois de
plus. de prendre solidement corps. Nous
nous en réjouissons de tout notre cœur.
Après quelques mots du maréchal
Focti, M. Emile Borel. ministre de la ■.
.\{arine, apporta l'hommage du gou-
vernement français et rappela la col-
laboration des marines française et
britannique pendant la guerre.
Lord Derby se leva alors et pro-
nonça sur l'amitié franco-anglaise un
éloquent discours que traduisit
M. Camerlynck.
—■ Je ne puis me vanter, dit-il, comme
M. 'Ausleh Cftamfferïaln, d'avoir fait me-
études en France et d'avoir appris ta
langue française dans ma jeunesse. le
gouvernement de mon pays ne m'a eli-
vo?jé parmi vous qu'à l'âge de cinquante -
trois ans... Ce n'élait pas trop tard pour
apprendre à aimer profondément votre
pays.
Parlant de la nécessité d'une en-
tente entre les deux pays. l'homme
d'Etat britannique poursuivit :
— Je m'étais juré, en quittant voire
pays, qu'il aurait désormais dans le mie.)
deux ambassadeurs : voire représentant
officiel... et înoi. J'ai tenu parole... L'en.
tente franco-britannique a pour but d'as-
slll'er la paix ([Il monde, à laquelle elle
est nécessaire, indispensable. Si jamais
par malheur, cette entente venait à dis-
I)or(titi-e. on pourrai! dire adieu Ii, celie
pfri/é 'de nos deux pays...
Je ne vous parle pas en ami de la
France ; je vous parle en citoyen anglais,
et c'est en celle qualité que je veux sou-
ligner le danger red(>alabte qu'il ii aiwrt
si nos deux pays n'étaient pas d'accord
sur la politique à suivre pour assurer
la tranquillité du monde.
H termina ainsi :
...Et la seule chose que .l'aml¡ifionne,
c'est qu'on puisse un jour graver sur miT
tombe ces mots : «.Il fit quelque chos:-?
pour la paix. puisqu'il contribua à faire
du peuple anglais et du peuple français
deux amis. Il
* \
Les exigences dé l'actualité nous
1 -ntraignent de remettre à demain
la suite de la sériv d'articles :
« Une reine regarde la vie »,
par la reine Marie de Roumanie.
* .0
M. CHARLES MAURRAS POURSUIVI
A la suite de l'article de M. Maur-
ras paru hier malin dans Y Action
françaisef le Parquet vient de charg-v
M. Villette d'ouvrir une informalipn
M. CHARLES MAURRAS
codirecteur de l'Action Française
contre M. Maurras pour menaces de
mort à l'adresse de M. Schramec % mi-
nistre de l'Intérieur.
Les articles visés sont les articles
305 et 306 du code pénal, prévoyant
des peines de un à trois ans de pri-
son et. une amende de 100 à 600 i fr..
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