Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1913-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1913 01 octobre 1913
Description : 1913/10/01 (N10)-1913/10/31. 1913/10/01 (N10)-1913/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565435s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
v V
GTTEKRE A LA GUERRE
15 e Année. — N° 10
MENSUEL
Oiiicj Centimes le Numéro
OCTOBRE 1913
9
UHIV
R S E L
«>Vv
w v
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus l'art de la guerre
ABONNEMENTS
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
RÉDACTION
DIRECTtURTONDATEUR :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
—
Henri IIUCHET
—
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
13. Place de l’Hôtel-de-Ville, 13
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
auteurs.
LE HAVRE
l’évangile.
MYSTICISME
et
RÉALISME
A noLre époque de commercialisme outré et
de positivisme désabusé, on regarde commu
nément comme des naïfs ou des arriérés ceux
qui osent parler des réalités morales et affir
mer leur droit à gouverner l’existence. Le
terme de « mystique » est devenu synonyme
de rêveur imaginatif, il sent l'asile d’aliénés
ou tout au moins il apporte des relents des
siècles d’obscurantisme, il implique chez celui
qui en est l’objet une incapacité foncière à dis
cuter librement et à entrer dans le courant de
la pensée scientifique ou prétendue telle.
Que de fois n’avons-nous pas entendu, de
la bouche de nos adversaires, de semblables
critiques ! Que de gens, même parmi ceux qui
sembleraient devoir être nos alliés et nos com
pagnons de lutte, n’ont pour nous qu’un dis
cret et ironique sourire, heureux encore, s’ils
n’emploient pas leur activité à nous ridiculiser
ou à nous combattre par des moyens qui n’ont
rien de commun avec la discussion scientifique
et loyale !
Nous n’avons jamais refusé de discuter nos
idées, loin de là, et pour une fois que nous
rencontrons un critique courtois et à l’esprit
éclairé, nous nous réjouissons de pouvoir pré
ciser notre point de vue fondamental et jus
tifier notre attitude. Cette occasion nous est
fournie par un article de M. Ernest Roussel,
agrégé de l’Université(1), cpie nous avons lu
avec un vif intérêt. •
M. Roussel est professeur d’histoire cl de
géographie, et ayant étudié, avec l’ampleur et
la haute envergure que l’on donne maintenant
à cette science, la géographie physique et son
rôle dans l’évolution des groupements humains,
il tend à expliquer toute l'histoire des peuples
par la constitution et la configuration du sol
qu’ils ont foulé.
11 est impossible de méconnaître tout ce que
renferme de juste la thèse de M. Roussel et,
seule, l’ignorance des faits peut permettre de
nier avec assurance le rôle considérable des
facteurs physiques dans l’iiistoire de l’hu
manité. Mais il nous semble que M. Roussel
jure un peu trop par son saint, et voulant
montrer l’importance de la géographie phy
sique, il tend — peut-être un peu malgré lui
à en faire le facteur exclusif de l’évolution
humaine. Nous pensons qu’à côté des facteurs
géographiques, il en est d’autres qui entrent
en jeu, et que peut-être M. Roussel méconnaît
trop. Nous croyons d’autre part que le Paci
fisme « mystique » a encore un rôle à jouer à
côté du Pacifisme « pratique » et qu’il n’est
point si désuet ni stérile que le pense l’esti
mable critique que nous venons de citer.
De l’article de M. Roussel il est au moins
une conclusion que nous ne devons pas ou
blier, sous peine de faire œuvre vaine : c’est
que les associations de peuples et les partages
de territoire ne peuvent être stables que s'ils
sont fondés sur les lois de la géographie. D’ail
leurs, ceci n’esd qu’un aspect particulier d’une
vérité plus générale, à savoir que dans tous
les domaines, l’activité de l’honune, pour s’exer
cer efficacement, doit se conformer aux lois
de la nature. Dans le domaine moral et social,
tout comme dans l’ordre physique, la parole
de Racon reste profondément vraie : « On ne
commande à la Nature qu’en lui obéissant ».
Mais toutes les lois de la nature ne sont pas
renfermées dans les rapports des éléments du
sol et de l’atmosphère. L’esprit aussi a ses lois
et la réalité spirituelle n’est pas moins réelle
que la matière, nous pouvons dire qu’elle l’est
davantage, car c’est elle seule que nous con
naissons directement et avec qui nous entrons
en contact immédiat.
Au nombre des forces qui concourent à éla
borer les destinées de l’humanité, le facteur
moral a sa place. Qui peut nier l’influence,
bonne ou mauvaise, des idées, des passions,
des exemples, de la suggestion, sur l’individu
et sur les collectivités ? Croit-on, par exemple,
que l’histoire du Moyen Age eût été la même
si le Christianisme n’avait pas existé, et croit-
(1) Ernest Roussel: “ Pacifisme mystique et Pacifisme
pratique ” in La Paix par le Droit, numéro du
10-25 juillet 1913.
on ([ue les nécessités géographiques eussent
rapproché les hommes de ce temps de la même
façon (pie le firent des œuvres de charité ins
pirées par une foi qui donnait une âme com
mune à des gens si disparates d’origine et de
condtiion ?
Quoi qu’en dise M. Roussel, je ne crois pas
que « l’appel divin : Aimez-vous les uns les
autres, n'a été pour les hommes que des pré
textes à s’entr’égorger ,». S’il a été défiguré par
beaucoup de ceux qui se donnaient comme les
disciples ou les représentants du Christ, il faut
bien reconnaître toutefois que le message évan
gélique a élevé des milliers et des millions
d’âmes à des hauteurs morales inconnues jus
qu’alors et les a fait s’épancher sur leurs sem
blables en des trésors d amour. Cela est un fait
aussi, moins bruyant que le cliquetis des ba
tailles, mais aussi réel, et malheureusement
moins connu.
Au milieu des âpres luttes d'intérêt (pii jet
tent les individus et les peuples dans une mêlée
farouche, nous voyons des hommes pratiquer
et prêcher le désintéressement, la charité,
l’entr’aide fraternelle, parce qu’ils croient en
une Réalité spirituelle indépendante du temps
et qui demeure impérissable et invaincue, mal
gré les démentis que paraissent lui donner les
apparences phénoménales. Et ces hommes sont
une des forces dont la composante trace la
route du vaisseau de l’humanité. Et il n’est
pas indifférent qu’une force de plus ou de
moins agisse sur le gouvernail dans un sens
déterminé.
Par une évolution lente et douloureuse, en
trecoupée de brusques ressauts et de régres
sions, l’humanité s’achemine vers son but. Ti
raillée par des forces contraires, elle oscille
sans cesse entre deux pôles. Sans doute les
idées pures ont peu d’influence immédiate sur
elle, et l’hisloire ne fut jamais la conclusion
d’un théorème. Mais niera-t-on que l’attitude
d’un homme ne soit liée à la conception qu’il
se fait de la vie? Celui qui croit à la fatalité
de la lutte sans merci, qui regarde comme un
axiome intangible Yhomo homini lupus , pren
dra-t-il à l’égard de ses semblables la même
attitude que l'homme qui voit dans les autres
hommes des frères auxquels il se sent ratta
ché par des liens qui le dépassent et le do
minent ?
C’est pourquoi nous pensons, nous autres pa
cifistes chrétiens, que nous faisons œuvre utile,
en travaillant à faire comprendre à ceux qui
se réclament de l'idéal évangélique, qu’ils sont
obligés, par leur foi même, à se faire les ou
vriers de la paix. Nous ne séparons pas notre
pacifisme de notre christianisme, parce qu’à
notre sens celui-ci implique celui-là.
Bien plus, nous croyons que la paix ne sau
rait vraiment régner sur la terre que si les
hommes isont élevés à un niveau moral suffi
sant, s’ils sont éveillés à la perception des réa
lités .spirituelles, s'ils trouvent dans leur foi
des raisons de réfréner leurs appétits, de disci
pliner leurs instincts, d’aimer leurs semblables
et de s’oublier dans une certaine mesure pour
eux. Et parce que la conception chrétienne de
la vie, en son sens le plus pur et le plus
large, nous paraît seule donner un fondement
solide à cette attitude, nous en appelons à
l’âme humaine, au nom du vieil évangile, sou
vent méconnu et défiguré, toujours vivant néan
moins, et encore jamais dépassé.
Est-ce à dire que nous méconnaissions l’ef
fort de ceux qui, à côlé de nous, sur d’autres
terrains et par des moyens différents, mais
avec une égale bonne foi, travaillent à l’éta
blissement du règne de la Paix? Nullement.
Nous rendons hommage à ces pionniers, ju
ristes, historiens, économistes, géographes, lit
térateurs, philosophes ou autres, qui s'efforcent
d’apporter de la lumière dans nos ténèbres,
qui sondent le terrain, et apportent des pierres
à l’édifice, et nous leur tendons une main fra
ternelle.
A une époque où plus que jamais la spécia
lisation du travail se montre condition du pro
grès, nous serions mal venus à vouloir enfer
mer toutes les activités dans le même cercle.
Il nous paraît indispensable que chacun tra
vaille dans sa propre sphère, selon ses apti
tudes et par les moyens qui lui sont offerts.
Ces efforts, disparates à première vue, sont en
réalité convergents, ils se doivent soutenir mu
tuellement, non s’annihiler.
Ainsi, pour ce qui nous concerne, nous adres
sant à des milieux chrétiens, nous les sollici
tons à concourir à l’œuvre pacifiste, au nom
des principes moraux et religieux dont ils se
réclament, parce que cet aspect de la ques
tion leur est plus sensible que d’autres, éco
nomique ou juridique par exemple. Mais noire
spécialisation n'a rien d’exclusif et nous nous
réjouissons de voir d’autres apôtres courir vers
le même but sur un autre chemin. Qu’ils nous
dépassent s'ils le peuvent ; plus tôt le but sera
atteint, plus notre joie sera grande.
Ah, certes ,ne perdons pas notre temps en
de vaines lamentations ou à des déclamations
stériles. Perfectionnons sans cesse nos moyens
d'action, ayons la clairvoyance et le courage
nécessaires pour critiquer et rectifier nos mé
thodes. Mais prenons garde de vouloir trop
unifier et méfions-nous de prétendre réduire
à une mortelle uniformité les manifestations
infiniment variées de la vie. El peut-être
qu’après avoir bien cherché la meilleure mé
thode et la plus efficace, nous pourrons être
amenés à reconnaître que, de même qu’« il y
a beaucoup de demeures dans la maison du
Père », il est aussi plus d’un chemin qui mène
au Palais de la Paix.
M. Dûmesnil.
Le Contrôle de la Pensée
PENSÉE PURE - PAROLE PURE
ACTION PURE
Je ne puis trouver de meilleure introduction
aux idées que ej vais formuler, qu’en repro
duisant le dernier paragraphe de l’article de
Mlle Noest : Ligue Thêosophique Belge pour
la Paix Uniuerselle , paru dans le numéro de
juin de VUniversel: « La méthode de travail
recommandée spécialement par la Ligue Théo-
sophique Belge pour la Paix universelle est
peut-être nouvelle pour la plupart d’entre nous,
mais elle est un symptôme intéressant des
temps, démontrant que, tout autant que nos ac
tions, nos pensées ont une importance consi
dérable. »
Je dirai même que nos pensées ont plus
d’importance que nos actions, vu qu’elles les
précèdent et en sont les auteurs. En effet,
toute action a pour origine une pensée immé
diate ou lointaine. L’aclion peut suivre immé
diatement la pensée, ou bien être le résultat
de multiples pensées identiques sans cesse for
mulées, (lui, à la longue, comme par un dé
clanchement automatique, déterminent l’action.
C’est ce qui, souvent, fait dire aux criminels :
« J’ai frappé sans le savoir ». C’est l'action
inévitable engendrée par l’accumulation de
mêmes pensées dirigées vers un même but.
Ce phénomène peut se produire pour le bien
et pour le mal, ou plutôt pour ce que nous
croyons être bien ou mal, car l’un n’existe que
par rapport à l’autre. Il n’y a ni bien, ni mal
en soi.
Si telle est la puissance de la pensée indi
viduelle, combien plus grande encore sera la
force dégagée par la pensée collective. C’est
la croyance en cette force énorme acquise par
la pensée collective, dirigée vers un point
donné (pii a amené les théosophes à fonder des
Ligues pour la Paix ayant une telle méthode
de travail.
Seulement, pour pouvoir atteindre à une
grande fixité de pensée, il faut un certain en
traînement, il faut prendre l’habitude de con
trôler sa pensée. El là gît la grande difficulté.
La vie si mouvementée de notre époque nous
oblige à éparpiller nos pensées, à nous occu
per de beaucoup de choses à la fois, ce qui
est tout l’opposé de la méthode du contrôle
de la pensée.
Rien n’est néfaste comme les pensées flot
tantes qui, malheureusement, sont si nombreu
ses, pour peu que l’on s’observe. Efforçons-
nous de n’accepter en nous que les pensées
bonnes, pures et utiles, et rejetons immédiate
ment comme des intruses celles qui sont nui
sibles, impures, inutiles ou simplement indif
férentes.
Ce fait de la force de la pensée connu, pé
nétrons-nous bien de la responsabilité qui en
résulte pour chacun : faire le bien ou faire
le mal. Si nous laissons errer au hasard nos
pensées, elles ne seront d’aucune utilité, ni
d’aucune aide dans le monde ; elles iront gros
sir le flot déjà assez considérable de celles qui
nous entourent constamment et exercent sur
nous une influence contre laquelle nous de
vons nous prémunir et réagir par le contrôle
constant de nos pensées. Nous n’acquérerons
pas ce contrôle du jour au lendemain, mais
si nous le voulons , il se fera de plus en plus
facilement, et nous serons tout étonnés, un jour,
du résultat obtenu. Je pense qu’il serait très
utile, nécessaire même de commencer cet en
traînement chez les enfants, car ce que l’on
apprend jeune devient habitude plus tard.
Et si l’enfant est éduqué de manière à com
prendre la valeur de la pensée et le moyen
de la contrôler et de la fixer, il se préparera
un instrument dont il sera le maître, et non
l’esclave. Il faut que ses pensées l’aident à
devenir un homme dévoué au service de l’hu
manité.
Valentine André.
LE SERPENT
Au temps où les bêtes parlaient,
Comme aujourd’hui parlent les hommes,
Alors que toutes s’estimaient
Meilleures que nous ne sommes,
LA serpent dit
A son petit :
Je ne voudrais pas te paraître
Plus sévère qu’il ne le faut,
Et prétendre que tu dois être
Un saint, sans tache ni défaut.
Non, je t’accorde ample carrière,
Fais comme fait tout animal:
Imite le loup, la panthère,
Imite l’ours et le chacal,
Imite toute bête, en somme,
Imite même le serpent,
Mais garde-toi d’imiter l’homme,
Seul animal qui soit méchant !
Moi,. né sans conscience,
Je confonds mal et bien ;
Le crime et l’innocence
A mes yeux ne sont rien.
— Mais l’homme parlant de morale,
De Dieu, de ciel et de foi,
Au grand jour fuyant le scandale,
Dans les ténèbres vit sans loi !
Je mords le cerf agile,
Et je reste innocent ;
Ai-je, sur l’Evangile,
Juré d’être clément?
Mais l’homme, hier, donna parole
A son Maître, heureux et fêté.
Aujourd’hui, le serment s'envole
Au souffle de l’adversité !
Si, dans mes plis, j’enserre
Les flancs brisés du daim,
Je cède, sans colère,
Aux tourments de la faim.
— Mais lui, tueur impitoyable,
Sans besoin, chasse aux innocents ;
Il détruit l’oiselet coupable
De l’amuser de ses chants !
Non, jamais la vengeance
N’altéra mon humeur,
J’ignore la démence
De mordre pour l’honneur.
Mais l’homme, qu’une insulte irrite,
Prétend l’effacer dans le sang ;
Se venger, voilà son mérite :
Plus il tue et plus il est grand !
De nos sœurs les vipères,
Voit-on des légions
Empoisonner leurs frères
Rangés en bataillons ?
Non, non, des hommes ou des diables
Seuls, seraient assez furieux,
Nos loups même sont incapables
De . se manger jamais entre eux !
Mon fils, je ne veux pas te paraître
Plus sévère qu’il ne le faut,
Et prétendre que tu dois être
Un saint, sans tache ni défaut.
Non, je t’accorde ample carrière,
Fais comme fait tout animal :
Imite le loup, la panthère,
Imite l’ours et le chacal,
Imite toute bête, en somme,
Imite même le serpent,
Mais garde-toi d’imiter l’homme,
Seul animal qui soit méchant !
GTTEKRE A LA GUERRE
15 e Année. — N° 10
MENSUEL
Oiiicj Centimes le Numéro
OCTOBRE 1913
9
UHIV
R S E L
«>Vv
w v
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
De leurs glaives ils forgeront des bêches, et de leurs lances des serpes; une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus l'art de la guerre
ABONNEMENTS
France 1 Fr..
Union Postale... 2 —
RÉDACTION
DIRECTtURTONDATEUR :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
—
Henri IIUCHET
—
Les opinions exprimées sont
libres et n’engagent que leurs
13. Place de l’Hôtel-de-Ville, 13
Les souscriptions et les dons
sont reçus avec reconnaissance.
Des conférences sont données
sur la paix, l’abstinence et
auteurs.
LE HAVRE
l’évangile.
MYSTICISME
et
RÉALISME
A noLre époque de commercialisme outré et
de positivisme désabusé, on regarde commu
nément comme des naïfs ou des arriérés ceux
qui osent parler des réalités morales et affir
mer leur droit à gouverner l’existence. Le
terme de « mystique » est devenu synonyme
de rêveur imaginatif, il sent l'asile d’aliénés
ou tout au moins il apporte des relents des
siècles d’obscurantisme, il implique chez celui
qui en est l’objet une incapacité foncière à dis
cuter librement et à entrer dans le courant de
la pensée scientifique ou prétendue telle.
Que de fois n’avons-nous pas entendu, de
la bouche de nos adversaires, de semblables
critiques ! Que de gens, même parmi ceux qui
sembleraient devoir être nos alliés et nos com
pagnons de lutte, n’ont pour nous qu’un dis
cret et ironique sourire, heureux encore, s’ils
n’emploient pas leur activité à nous ridiculiser
ou à nous combattre par des moyens qui n’ont
rien de commun avec la discussion scientifique
et loyale !
Nous n’avons jamais refusé de discuter nos
idées, loin de là, et pour une fois que nous
rencontrons un critique courtois et à l’esprit
éclairé, nous nous réjouissons de pouvoir pré
ciser notre point de vue fondamental et jus
tifier notre attitude. Cette occasion nous est
fournie par un article de M. Ernest Roussel,
agrégé de l’Université(1), cpie nous avons lu
avec un vif intérêt. •
M. Roussel est professeur d’histoire cl de
géographie, et ayant étudié, avec l’ampleur et
la haute envergure que l’on donne maintenant
à cette science, la géographie physique et son
rôle dans l’évolution des groupements humains,
il tend à expliquer toute l'histoire des peuples
par la constitution et la configuration du sol
qu’ils ont foulé.
11 est impossible de méconnaître tout ce que
renferme de juste la thèse de M. Roussel et,
seule, l’ignorance des faits peut permettre de
nier avec assurance le rôle considérable des
facteurs physiques dans l’iiistoire de l’hu
manité. Mais il nous semble que M. Roussel
jure un peu trop par son saint, et voulant
montrer l’importance de la géographie phy
sique, il tend — peut-être un peu malgré lui
à en faire le facteur exclusif de l’évolution
humaine. Nous pensons qu’à côté des facteurs
géographiques, il en est d’autres qui entrent
en jeu, et que peut-être M. Roussel méconnaît
trop. Nous croyons d’autre part que le Paci
fisme « mystique » a encore un rôle à jouer à
côté du Pacifisme « pratique » et qu’il n’est
point si désuet ni stérile que le pense l’esti
mable critique que nous venons de citer.
De l’article de M. Roussel il est au moins
une conclusion que nous ne devons pas ou
blier, sous peine de faire œuvre vaine : c’est
que les associations de peuples et les partages
de territoire ne peuvent être stables que s'ils
sont fondés sur les lois de la géographie. D’ail
leurs, ceci n’esd qu’un aspect particulier d’une
vérité plus générale, à savoir que dans tous
les domaines, l’activité de l’honune, pour s’exer
cer efficacement, doit se conformer aux lois
de la nature. Dans le domaine moral et social,
tout comme dans l’ordre physique, la parole
de Racon reste profondément vraie : « On ne
commande à la Nature qu’en lui obéissant ».
Mais toutes les lois de la nature ne sont pas
renfermées dans les rapports des éléments du
sol et de l’atmosphère. L’esprit aussi a ses lois
et la réalité spirituelle n’est pas moins réelle
que la matière, nous pouvons dire qu’elle l’est
davantage, car c’est elle seule que nous con
naissons directement et avec qui nous entrons
en contact immédiat.
Au nombre des forces qui concourent à éla
borer les destinées de l’humanité, le facteur
moral a sa place. Qui peut nier l’influence,
bonne ou mauvaise, des idées, des passions,
des exemples, de la suggestion, sur l’individu
et sur les collectivités ? Croit-on, par exemple,
que l’histoire du Moyen Age eût été la même
si le Christianisme n’avait pas existé, et croit-
(1) Ernest Roussel: “ Pacifisme mystique et Pacifisme
pratique ” in La Paix par le Droit, numéro du
10-25 juillet 1913.
on ([ue les nécessités géographiques eussent
rapproché les hommes de ce temps de la même
façon (pie le firent des œuvres de charité ins
pirées par une foi qui donnait une âme com
mune à des gens si disparates d’origine et de
condtiion ?
Quoi qu’en dise M. Roussel, je ne crois pas
que « l’appel divin : Aimez-vous les uns les
autres, n'a été pour les hommes que des pré
textes à s’entr’égorger ,». S’il a été défiguré par
beaucoup de ceux qui se donnaient comme les
disciples ou les représentants du Christ, il faut
bien reconnaître toutefois que le message évan
gélique a élevé des milliers et des millions
d’âmes à des hauteurs morales inconnues jus
qu’alors et les a fait s’épancher sur leurs sem
blables en des trésors d amour. Cela est un fait
aussi, moins bruyant que le cliquetis des ba
tailles, mais aussi réel, et malheureusement
moins connu.
Au milieu des âpres luttes d'intérêt (pii jet
tent les individus et les peuples dans une mêlée
farouche, nous voyons des hommes pratiquer
et prêcher le désintéressement, la charité,
l’entr’aide fraternelle, parce qu’ils croient en
une Réalité spirituelle indépendante du temps
et qui demeure impérissable et invaincue, mal
gré les démentis que paraissent lui donner les
apparences phénoménales. Et ces hommes sont
une des forces dont la composante trace la
route du vaisseau de l’humanité. Et il n’est
pas indifférent qu’une force de plus ou de
moins agisse sur le gouvernail dans un sens
déterminé.
Par une évolution lente et douloureuse, en
trecoupée de brusques ressauts et de régres
sions, l’humanité s’achemine vers son but. Ti
raillée par des forces contraires, elle oscille
sans cesse entre deux pôles. Sans doute les
idées pures ont peu d’influence immédiate sur
elle, et l’hisloire ne fut jamais la conclusion
d’un théorème. Mais niera-t-on que l’attitude
d’un homme ne soit liée à la conception qu’il
se fait de la vie? Celui qui croit à la fatalité
de la lutte sans merci, qui regarde comme un
axiome intangible Yhomo homini lupus , pren
dra-t-il à l’égard de ses semblables la même
attitude que l'homme qui voit dans les autres
hommes des frères auxquels il se sent ratta
ché par des liens qui le dépassent et le do
minent ?
C’est pourquoi nous pensons, nous autres pa
cifistes chrétiens, que nous faisons œuvre utile,
en travaillant à faire comprendre à ceux qui
se réclament de l'idéal évangélique, qu’ils sont
obligés, par leur foi même, à se faire les ou
vriers de la paix. Nous ne séparons pas notre
pacifisme de notre christianisme, parce qu’à
notre sens celui-ci implique celui-là.
Bien plus, nous croyons que la paix ne sau
rait vraiment régner sur la terre que si les
hommes isont élevés à un niveau moral suffi
sant, s’ils sont éveillés à la perception des réa
lités .spirituelles, s'ils trouvent dans leur foi
des raisons de réfréner leurs appétits, de disci
pliner leurs instincts, d’aimer leurs semblables
et de s’oublier dans une certaine mesure pour
eux. Et parce que la conception chrétienne de
la vie, en son sens le plus pur et le plus
large, nous paraît seule donner un fondement
solide à cette attitude, nous en appelons à
l’âme humaine, au nom du vieil évangile, sou
vent méconnu et défiguré, toujours vivant néan
moins, et encore jamais dépassé.
Est-ce à dire que nous méconnaissions l’ef
fort de ceux qui, à côlé de nous, sur d’autres
terrains et par des moyens différents, mais
avec une égale bonne foi, travaillent à l’éta
blissement du règne de la Paix? Nullement.
Nous rendons hommage à ces pionniers, ju
ristes, historiens, économistes, géographes, lit
térateurs, philosophes ou autres, qui s'efforcent
d’apporter de la lumière dans nos ténèbres,
qui sondent le terrain, et apportent des pierres
à l’édifice, et nous leur tendons une main fra
ternelle.
A une époque où plus que jamais la spécia
lisation du travail se montre condition du pro
grès, nous serions mal venus à vouloir enfer
mer toutes les activités dans le même cercle.
Il nous paraît indispensable que chacun tra
vaille dans sa propre sphère, selon ses apti
tudes et par les moyens qui lui sont offerts.
Ces efforts, disparates à première vue, sont en
réalité convergents, ils se doivent soutenir mu
tuellement, non s’annihiler.
Ainsi, pour ce qui nous concerne, nous adres
sant à des milieux chrétiens, nous les sollici
tons à concourir à l’œuvre pacifiste, au nom
des principes moraux et religieux dont ils se
réclament, parce que cet aspect de la ques
tion leur est plus sensible que d’autres, éco
nomique ou juridique par exemple. Mais noire
spécialisation n'a rien d’exclusif et nous nous
réjouissons de voir d’autres apôtres courir vers
le même but sur un autre chemin. Qu’ils nous
dépassent s'ils le peuvent ; plus tôt le but sera
atteint, plus notre joie sera grande.
Ah, certes ,ne perdons pas notre temps en
de vaines lamentations ou à des déclamations
stériles. Perfectionnons sans cesse nos moyens
d'action, ayons la clairvoyance et le courage
nécessaires pour critiquer et rectifier nos mé
thodes. Mais prenons garde de vouloir trop
unifier et méfions-nous de prétendre réduire
à une mortelle uniformité les manifestations
infiniment variées de la vie. El peut-être
qu’après avoir bien cherché la meilleure mé
thode et la plus efficace, nous pourrons être
amenés à reconnaître que, de même qu’« il y
a beaucoup de demeures dans la maison du
Père », il est aussi plus d’un chemin qui mène
au Palais de la Paix.
M. Dûmesnil.
Le Contrôle de la Pensée
PENSÉE PURE - PAROLE PURE
ACTION PURE
Je ne puis trouver de meilleure introduction
aux idées que ej vais formuler, qu’en repro
duisant le dernier paragraphe de l’article de
Mlle Noest : Ligue Thêosophique Belge pour
la Paix Uniuerselle , paru dans le numéro de
juin de VUniversel: « La méthode de travail
recommandée spécialement par la Ligue Théo-
sophique Belge pour la Paix universelle est
peut-être nouvelle pour la plupart d’entre nous,
mais elle est un symptôme intéressant des
temps, démontrant que, tout autant que nos ac
tions, nos pensées ont une importance consi
dérable. »
Je dirai même que nos pensées ont plus
d’importance que nos actions, vu qu’elles les
précèdent et en sont les auteurs. En effet,
toute action a pour origine une pensée immé
diate ou lointaine. L’aclion peut suivre immé
diatement la pensée, ou bien être le résultat
de multiples pensées identiques sans cesse for
mulées, (lui, à la longue, comme par un dé
clanchement automatique, déterminent l’action.
C’est ce qui, souvent, fait dire aux criminels :
« J’ai frappé sans le savoir ». C’est l'action
inévitable engendrée par l’accumulation de
mêmes pensées dirigées vers un même but.
Ce phénomène peut se produire pour le bien
et pour le mal, ou plutôt pour ce que nous
croyons être bien ou mal, car l’un n’existe que
par rapport à l’autre. Il n’y a ni bien, ni mal
en soi.
Si telle est la puissance de la pensée indi
viduelle, combien plus grande encore sera la
force dégagée par la pensée collective. C’est
la croyance en cette force énorme acquise par
la pensée collective, dirigée vers un point
donné (pii a amené les théosophes à fonder des
Ligues pour la Paix ayant une telle méthode
de travail.
Seulement, pour pouvoir atteindre à une
grande fixité de pensée, il faut un certain en
traînement, il faut prendre l’habitude de con
trôler sa pensée. El là gît la grande difficulté.
La vie si mouvementée de notre époque nous
oblige à éparpiller nos pensées, à nous occu
per de beaucoup de choses à la fois, ce qui
est tout l’opposé de la méthode du contrôle
de la pensée.
Rien n’est néfaste comme les pensées flot
tantes qui, malheureusement, sont si nombreu
ses, pour peu que l’on s’observe. Efforçons-
nous de n’accepter en nous que les pensées
bonnes, pures et utiles, et rejetons immédiate
ment comme des intruses celles qui sont nui
sibles, impures, inutiles ou simplement indif
férentes.
Ce fait de la force de la pensée connu, pé
nétrons-nous bien de la responsabilité qui en
résulte pour chacun : faire le bien ou faire
le mal. Si nous laissons errer au hasard nos
pensées, elles ne seront d’aucune utilité, ni
d’aucune aide dans le monde ; elles iront gros
sir le flot déjà assez considérable de celles qui
nous entourent constamment et exercent sur
nous une influence contre laquelle nous de
vons nous prémunir et réagir par le contrôle
constant de nos pensées. Nous n’acquérerons
pas ce contrôle du jour au lendemain, mais
si nous le voulons , il se fera de plus en plus
facilement, et nous serons tout étonnés, un jour,
du résultat obtenu. Je pense qu’il serait très
utile, nécessaire même de commencer cet en
traînement chez les enfants, car ce que l’on
apprend jeune devient habitude plus tard.
Et si l’enfant est éduqué de manière à com
prendre la valeur de la pensée et le moyen
de la contrôler et de la fixer, il se préparera
un instrument dont il sera le maître, et non
l’esclave. Il faut que ses pensées l’aident à
devenir un homme dévoué au service de l’hu
manité.
Valentine André.
LE SERPENT
Au temps où les bêtes parlaient,
Comme aujourd’hui parlent les hommes,
Alors que toutes s’estimaient
Meilleures que nous ne sommes,
LA serpent dit
A son petit :
Je ne voudrais pas te paraître
Plus sévère qu’il ne le faut,
Et prétendre que tu dois être
Un saint, sans tache ni défaut.
Non, je t’accorde ample carrière,
Fais comme fait tout animal:
Imite le loup, la panthère,
Imite l’ours et le chacal,
Imite toute bête, en somme,
Imite même le serpent,
Mais garde-toi d’imiter l’homme,
Seul animal qui soit méchant !
Moi,. né sans conscience,
Je confonds mal et bien ;
Le crime et l’innocence
A mes yeux ne sont rien.
— Mais l’homme parlant de morale,
De Dieu, de ciel et de foi,
Au grand jour fuyant le scandale,
Dans les ténèbres vit sans loi !
Je mords le cerf agile,
Et je reste innocent ;
Ai-je, sur l’Evangile,
Juré d’être clément?
Mais l’homme, hier, donna parole
A son Maître, heureux et fêté.
Aujourd’hui, le serment s'envole
Au souffle de l’adversité !
Si, dans mes plis, j’enserre
Les flancs brisés du daim,
Je cède, sans colère,
Aux tourments de la faim.
— Mais lui, tueur impitoyable,
Sans besoin, chasse aux innocents ;
Il détruit l’oiselet coupable
De l’amuser de ses chants !
Non, jamais la vengeance
N’altéra mon humeur,
J’ignore la démence
De mordre pour l’honneur.
Mais l’homme, qu’une insulte irrite,
Prétend l’effacer dans le sang ;
Se venger, voilà son mérite :
Plus il tue et plus il est grand !
De nos sœurs les vipères,
Voit-on des légions
Empoisonner leurs frères
Rangés en bataillons ?
Non, non, des hommes ou des diables
Seuls, seraient assez furieux,
Nos loups même sont incapables
De . se manger jamais entre eux !
Mon fils, je ne veux pas te paraître
Plus sévère qu’il ne le faut,
Et prétendre que tu dois être
Un saint, sans tache ni défaut.
Non, je t’accorde ample carrière,
Fais comme fait tout animal :
Imite le loup, la panthère,
Imite l’ours et le chacal,
Imite toute bête, en somme,
Imite même le serpent,
Mais garde-toi d’imiter l’homme,
Seul animal qui soit méchant !
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