Titre : La Croix
Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte
Éditeur : La Croix (Paris)
Date d'édition : 1932-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juin 1932 14 juin 1932
Description : 1932/06/14 (Numéro 15123). 1932/06/14 (Numéro 15123).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k413389z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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Les cœurs qui soufrent
et qui sont braves sont
les grands cœurs» II
RENÉ BAZIN, U
de l'Académie français*. H
ADTOflAT RSGNUM TWM
Hardi 14 juin. Saint Basile le Grand.
Mercredi 16 juin. SS. Vite et Modeste.
La Journée
Parts le 13 juin 1932.
M. Herriot et M. MacDonald sont
partis lundi matin pour Genève.
Leurs entretiens se sont terminés
dimanche sur une note optimiste
qu'a apportée un communiqué
commun. Les deux interlocuteurs,
bien qu'ils ne semblent pas s'être
mis d'accord sur tous les points
de leur programme, se disent ce-
pendant résolve à résoudre au
mieux des intérêts de tons et dans
le plus grand esprit de concilia-
tion les problèmes qui vont se
poser à Lausanne.
Le cardinal Liénart, le maréchal
Pétain et Mgr Dutoit ont inauguré
dimanche à Notre-Dame-de-Lo-
rette, près d'Arraa, le monument
de Mgr Julien.
#
Quatre élections sénatoriales
ont eu lieu dimanche. Dans le
Nord, un républicain de gauche a
battu le socialiste, M. Bracke
dans l'Ille-et-Vilaine, un radical-
socialiste et un U. R. D. rem-
placent deux conservateurs; dans
la Loire-Inférieure, un U. R. D.
succède à un U. R. D.
A Rome, la Commission parle-
mentaire des finances souligne la
gravité de la situation économique
de l'Italie.
$
La nouvelle République socia-
liste du Chili est-elle déjà en proie
à une crise? On annonce, en effet,
que M. Carlos Davila a renoncé à
la présidence de la junte gouver-
nementale.
La Commission aérienne «de la
Conférence du désarmement, qui
reprend ses travaux mardi, en-
treprendra l'étude de l'internatio-
nalisation de l'aviation civile.
Au cours d'une réception qui
leur a été accordée par le maré-
chal Hindenburg, les ministres
présidents des Etats de l'Alle-
magne du Sud ont trèn vivement
protesté contre les projets inté-
rieurs du gouvernement von Pa-
pen et fait prévoir qu'ils s'oppose-
ront à la mise en application de
ces projets dans leurs provinces
respectives, dans les affaires des-
quelles ils ne veulent pas admettre
l'ingérence du Reich.
Mardi. la convention républi-
caine américaine désignera son
candidat aux élections présiden-
tielles de novembre prochain. C'est
M. Hoover qui sera vraisemblable-
ment présenté à nouveau comme
candidat. On s'attend, en outre, à
une grosse discussion au sujet de
la prohibition.
«nui
le PHlerieage u~iooai à lourdes
Il aura lien du 17 au 23 août, avec
18 trains spéciaux dont quatre au
i» départ de Paris et plus de 1 000 ma-
lades. Ce sera la soixantième foin que
Notre-Dame de Salut conduira des foules
aux pieds de la Vierge de Lourdes il
faut donc que, pour ce National jubi-
laire, les pèlerins soient fervents et les
malades nombreux.
La souscription pour les malades
pauvres est ouverte, et ceux-ci peuvent
faire leur demande. Pour le programme
et les offrandes, écrire au Secrétariat des
Pèlerinages, 4, avenue de Breteuil,
Paris. VII*.
̃niiHiHnnniiiiiiniHuiiiiiiiHmiiiuiiiiiiiimitiiuiiiiiiiiiii»
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i'Almanach des Vacances
de 1932
qui vient de paraître.
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LES PREMIÈRES DIFFICULTÉS
Nous avons failli avoir une crise
ministérielle, huit jours à peine
après la constitution du minis-
tère. Nos deux argentiers singu-
lièrement désargentés, paraît-il,
MM. Germain-Martin et Palmade,
désireux de combler le déficit de
6 milliards environ que présente
notre budget, avaient proposé à
leurs collègues des compressions
de dépenses qui n'ont pas eu le
bonheur de leur plaire et que
M. Herriot'n'a pas acceptées; d'où,
de la part de ces deux ministres,
une menace de démission qu'on a
eu une certaine peine à éviter.
momentanément.
Que voulez-vous? MM. Germain
Martin et Palmade avaient eu le
tort de prendre au mot le prési-
dent du Conseil déclarant que
l'équilibre du budget exigeait de
sérieuses compressions de dé-
penses et que, pour les faire, il ne
reculerait pas devant des « me-
sures impopulaires ». Ce langage
cornélien était assez nouveau de
la part de M. Herriot, mais lors-
qu'il a fallu le traduire en actes
on s'est aperçu que ces nobles pa-
roles n'étaient qu'oratoires, comme
la plupart des effusions de senti-
mentalité que prodigue celui qui
les prononçait. C'est ce que
n'avaient pas vu MM. Germain-
Martin et Palmade, qui cependant
devraient bien connaître leur chef!
M. Caillaux tient depuis quelque
temps un langage sévère l'ins-
pecteur des finances apparaît chez
lui à travers le politique, et quand
c'est lui qui parle, il dit des choses
qui méritent considération. Or,
M. Caillaux ne cesse de prêcher la
pénitence, la pénitence financière,
source de beaucoup d'autres. Il
vent des compressions de dépenses
sérieuses, et pour cela il demande
que du haut en bas de l'échelle
sociale, en commençant évidem-
ment par le haut, on se prive.
Langage austère, durus serrno,
qui choquera, beaucoup d'oreilles,
car on s'accoutume si bien à ce
qu'on a déjà, et on finit même par
le trouver si nécessaire et si na-
turel que, pour mettre un peu de
beurre sur le pain, on ne manque
pas de demander à ce nécessaire
un petit supplément qui, aussitôt
obtenu. devient à son tour si
nécessaire que sans lui on esti-
mera la vie impossible Et c'est
ainsi que ne cessent de monter
traitements, allocations et subven-
tions de toutes sortes qui, avec la
multiplication des fêtes publiques,
ont redonné, à notre époque, toute
sa valeur à l'apostrophe lancée
par Juvénal aux Romains de son
temps
Panem et etreenses pro libertate petebant!
Quand on s'est laissé glisser sur
cette pente, il est difficile de la re-
monter en acceptant un régime de
restriction, et cependant M. Cail-
laux continue à crier « Péni-
tence I Pénitence » et il n'est pas
homme à se contenter de crier
dans le désert.
En désavouant MM. Germain-
Martin et Palmade, M. Herriot a
désavoué, M. Caillaux, par la
même occasion, chose plus grave,
car cet homme politique peut
avoir beaucoup de défauts qui lui
ont fait commettre plus d'une
faute, mais on ne saurait lui dé-
nier la volonté et l'énergie, et à
ce point de vue il l'emporte sur
M. Herriot. Consentira-t-il à se
laisser escamoter comme MM. Ger-
main-'Martin et Palmade?
Et puis, les faits sont encore
plus difficiles à braver que M. Cail-
laux lui-même. Or, ils sont là, se
dressant avec une réalité aveu-
glante devant ceux qui ont les
lourdes responsabilités du pou-
voir.
Ce sont: le déficit proclamé avec
une certaine complaisance par
M. Herriot et ses amis quand ils
s'en servaient comme d'une arme
contre Mv Tardieu la lour-
deur écrasante des impôts, dont
la charge comprime tellement
notre vie économique que, si en
veut qu'elle reprenne, il faut à
tout prix l'alléger par des corn-:
pressions de dépenses le ra-
lentissement des affaires, avec son
escorte habituelle de kracks finan-
ciers. de faillites et de chômage
auquel il faut à tout prix et au
plus tôt remédier en rétablissant
la confiance.
« La banqueroute est à nos por-
tes, et vous délibérez! » s'écriait
Mirabeau en face d'un budget
assurément moins en détresse que
le nôtre. Que dirait-il aujourd'hui,
en présence d'un déficit de plu-
sieurs milliards installé dans un
budget d'environ 56 milliards?
Ces faits, on ne saurait les élu-
der, car ils s'affirment à tout mo-
ment par des conséquences in-
quiétantes, telles que la crise éco-
nomique et la faiblesse de notre
balance commerciale, les moins-
values de l'impôt, le travail à mi-
temps, etc., et, à leur tour, sur un
ton encore plus impérieux que
M. Caillaux. ils crient « Péni-
tence Pénitence »
Sans doute mais M. Herriot en-
tend aussi d'autres voix qui lui
crient aux oreilles Vintangibililé
Il.
de toutes les dépenses. Et elles
viennent de cette nouvelle féoda-
lité qui s'est développée au sein
de notre démocratie et qui finit
par former, comme celle des
temps passés, un Btat dans l'Etat,
la féodalité des syndicats groupés
en Confédérations. Dans son livre,
si vivant et si précieux, qu'il a
écrit à 93 ans, D'une guerre à
l'autre, M. Piou nous raconte que
l'auteur même de la loi qui a éta-
bli les syndicats professionnels,
Waldeck-Rousseau, avait prévu et
redouté pour l'Etat la puissance
formidable que devait prendre le
syndicalisme, si un jour se
créaient des syndicats de syndi-
cats. I
Nous en sommes là maintenant,
et déjà en plus d'un domaine de
notre vie publique et sociale, les
syndicats ont à peu près éliminé
l'Etat. Cela est surtout éclatant
dans l'enseignement public. Les
vrais maîtres de l'école primaire,
ce ne sont plus le ministre de
l'Education nationale, ses direc-
teurs et inspecteurs, mais les syn-
dicats cégétistes (socialistes) et les
syndicats unitaires (bolchevistes)
qui groupent le personnel ensei-
gnant et qui, proclamant que
l'école leur appartient, dictent leur
loi à la hiérarchie administrative
vidée de son autorité.
Waldeck-Rousseau avait voulu
éviter ce danger en refusant la
liberté svndicale aux fonction-
naires, l'Etat ne pouvant pas être
considéré comme un simple pa-
tron, ni ses fonctionnaires, dé-
tenteurs de la puissance publique,
comme de simples ouvriers ou em-
ployés mais la barrière que l'Etat
a voulu établir entre ses représen-
tants et le syndicalisme a été em-
portée, et aujourd'hui l'Etat est
aussi désarmé en face de la puis-
sance syndicale que Charles le
Chauve et Louis V le Fainéant le
furent en face de la puissance
féodale.
On l'a bien vu le jour où
M. Herriot a voulue pour rétablir
l'équilibre budgétaire, prêcher la
pénitence de M. Caillaux aux
fonctionnaires et prendre à leur
égard cette mesure éminemment
« impopulaire » qu'est une dimi-
nution de traitement.
y\_ i t t i f i»_
ur, tous jcs mKjgeirvTjres, pen-
sionnés, retraités, bénéficiaires
d'allocations, etc., sont syndiqués
et si fortement organisés que leur'
protestations empêchent toute éco-
nomie et leur programme réclame
de nouvelles dépenses.
Voilà donc la plus grande partie
des dépenses de l'Etat déclarées
aussi intangibles que la laïcité et
plus sacrées que la Constitution
elle-même qui, elle, peut être re-
visée et adaptée aux nécessités du
moment D'où cette conclusion à.
laquelle nous conduisent les pre-
mières difficultés auxquelles vient
de se heurter le programme d'éco-
nomies annoncé par M. Herriot:
la fiscalité qui nous écrase, son
maintien et son aggravation cons-
tante sont la conséquence naturelle
de la faiblesse congénitale du
gouvernement de l'Etat.
JEAN GUIRAUD.
La famine
et la résistance passive
des paysans en Ukraine
La famine en Ukraine, note le Cour-
rier de Varsovie du 6 juin, prend des
proportions catastrophiques. La gravité
de la situation ressort du fait de l'ar-
rivée précipitée en Ukraine du premier
ministre soviétique Molotow et du sup-
pléant de Staline dans le bureau poli-
tique du parti communiste, Kaganowicz,
avec un état-major de hauts fonction-
naires de Moscou. Molotow et Kagano-
wicz ont tenu, à Charkow. une confé-
rence spéciale avec le président de la
République soviétique d'Ukraine Czubar
et d'autres hauts représentants de l'ad-
ministration soviétique en Ukraine. Se-
lon l'exposé présenté par ie gouverne-
ment de la République ukrainienne,
dans les localités rurales. la famine a
pris des proportions inquiétantes. Il y a
des collectivités agricoles dont les mem-
bres se nourrissent actuellement d'her-
bes et de racines.
Ce fait est consigné dans l«s rapport
des autorités soviétiques de C*erniB0w.
La Conférence a décidé, contrairement à
ce qui s'est fait les années précédentes,
de n'appliquer aucune impression
contre les paysans qui n'ont pas exé-
cuté les semailles de printemps. On a
constaté également que la superficie des
ensemencements de printemps est, cette
année, de beaucoup inférieure à celle
donnés dans les publications statistiques
officielles.
Les plantations de betteraves à sucre,
dans la région de Kiew, et en Wolhynie
soviétique, sont détruites par 'es para-
sites. Il est caractéristique que la presse
soviétique ne cache déjà plus le fait de
la famine en Ukraine. On le voit par
l'annonce faite par la Vérité proléta-
rienne, paraissant à Kiew, de la dis-
tribution de 300000 pouds de blé parmi
les Kolkhoses- affamé», dont les membres
s'enfuient en masse.
^fclotow et Kanagowiez avec les
membres du gouvernement de la Répu-
blique ukrainienne, parcourent les col-
lectivités agricoles et y prononcent des
discours pour supplier les paysans de
cesser la résistance passive.
Avant la Conférence de Lausanne
Les entretiens de 1. Herriot avec 1. MacDonald
Ces conversations auraient démontré arte communauté
de vues entre l'Angleterre et la France, assure une
note, qui en augure des solutions justes et efficaces
Les entretiens que M. Herriot a
eus en compagnie de M. Germain-
Martin avec M. MacDonald et sir
John Simon, ont débuté samedi dès
l'arrivée des ministres britanniques
à Paris et se sont terminés dimanche
soir. Deux réunions au Quai d'Orsay
et une promenade à Versailles, ont
occupé ces vingt-quatre heures.
Qu'est-il résulté de cette prise df
contact qui, provoquée par M, Her-
riot, était désirée par M. MacDonald?
Une note publiée dimanche soir, eu
enveloppe les conclusions dans une
atmosphère d'optimisme général.
« Ces conversations officieuses cl
amicales ont démontré, dit le com-
muniqué. une communauté de vues
qui permet de prévoir des solutions
justes et efficaces à la Conférence
de Lausanne, air,ai que le renforce-
ment de la confiance et le maintien
de la paix parmi les peuples. »
Cela ne veut pas dire, cependant.
qu'une attitude commune des deir:
gouvernement ait été arrêtée, comme
l'indique le mot « officieux » qui
caractérise ces entrevues.
Sans doute, on a visé à rappro-
cher les points de vue, assez diver-
gents encore malgré les efforts de
conciliation de M. Herriot. Mais la
position de chacun des deux chefs
de gouvernement, n'en reste pas
moins indépendante bien que tous
les deux soient décidés à faire abou-
tir une entente, sinon entièrement
sur des modalités précises et défini-
tives, ce qui apparaît difficile, au
moins sur des principes qui aide-
ront. on l'espère, au rétablissement
de la confiance entre les peuples.
C'est ainsi, qu'il ne semble pas que
M. Herriot ait accepté de suivre
M. MycDonald jusqu'au bout, de la
thèse anglaise favorable à l'annula-
ticn complète des réparations. Il est,
d'ailleurs. malaisé d'en venir là, en
raison de l'attitude prise par les
Etats-Unis; du reste, tant que la
France n'est pas assurée de oontre-
partie acceptable de la part de l'Al-
lemagne et du côté de Washington,
elle ne peut renoncer à ses droits.
Tout dépendra, en conséquence, de
ce qui concerne les questions regar-
dant Paris et Berlin, des proposi-
tions que l'Allemagne présentera à
Lausanne. Plus tard, ensuite, les pro-
jeta américains décideront de la so-
lution générale du problème con-
nexe des réparations et des dettes.
Cependant, on attendant cette so-
lution, et tout en î-ostnnt dans le ca-
dre des contrats. M. Herriot, tout
comme M. MacDonald, est désireux
de parvenir à un règlement défini-
tif et qui soit satisfaisant pour tous.
On pense, dans ces conditions, qu'un
moratoire absolu ne comportant plus
l'ombre d'un versement, réel ou fic-
tif, sera octroyé à l'Allemagne.
Mais les droits des créanciers de
l'Allemagne seront sauvegardés. En
ce qui concerne le désarmement, les
deux chefs du gouvernement sem-
blent s'être rendu compte que dan;
l'état actuel des choses, la Confé-
rence de Genève n'aboutira pas au
résultat substantiel qu'on avait pro-
mis, aussi, envisagerait-on, comml
du reste nous l'avions fait prévoir
une trêve des armements s'étendani
sur plusieurs années et relative i
certaines catégories, mais auss;
l'obligation pour chaque pays d'une
réducl ion budgétaire.
M. Herriot. inclinerait à accepter
une diminution des budgets de dé-
fense nationale variant entre 5 et
10 M.*MacDonald aurait pressé
son interlocuteur d'adhérer au traite"
naval de Londres. Mais la question
de la parité avec l'Italie dominant
la position de la France, il est pos-
sible que cette fois encore, M. Her-
riot ait su se dérober, comme l'avait
fait précisément M. Leygues, mi-
nistre de la Marine, lors de la con-
férence tenue dans la capitale an-
glaise.
Enfin, au sujet de la situation des
pays balkaniques, il n'apparaît pas
qu'un accord soit Intervenu.
La France est tout à fait partisan
d'une aide à ces Etats. Cependant.
elle ne veut pas le faire toute seule,
avec l'Italie, comme le susrgèr"
M. MacDonald. Elle estime que, à des
mesures générales de sec-ours à F Au-
triche et à d'autres nations, doit cor-
respondre une participation com-
mune des grandes puissances, y com-
pris l'Angleterre que le Premier bri-
tannique voudrait, écarter de la com-
binaison parce qu'il pense que son
pays a assez donné. La question sera
étudiée plus profondément ces jours
prochains.
Le tour d'horizon des ministres
s'est conclu par un examen de la
situation en Allemagne, qui leur
cause des graves appréhensions.
On assure, sur ce point, que
M. MacDonald inquiet, notamment,
de la tournure que prennent les
événements. entre la Pologne et l'Al-
lemagne, a l'intention de faire si-
gner, à Genève, un nouveau mani-
feste aux termes duquel la paix se-
rait, une fois de plus, confirmée.
En résumé, si les conver.sat,ione
n'ont abouti qu'à un bilan assez mo-
deste, elles ont montré qu'un gros
effort d'entente a été fait en vue
de permettre aux négociations pro-
chaines d'arriver à une paix poli-
tique Pt économique mieux assurée
îniernauonaiemem..
Mais la paix nVst pas uniquement
basée sur des chiffres et des sommes
d'argent. Si avec l'esprit de conci-
liation des uns, ne correspond pas
une bonne volonté chez d'autres, il
serait vain de parler d'un rapproche-
ment durable des peuples. Espérons
que tous les partenaires de Lausanne
le comprendront, alors que la France
a a déjà. depuis longtemps, donné
l'exemple de cette politique.
) René Royère.
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
Lolre-|nférlaure.
M. GaUttierot. U. R. D., est élu au
premier tour de scrutin, par 546 voix
contre 268 à M. Vincent, rép. modéré
113 à M. Letord, rad.-soc, et 69 à
M Esourat, S. F. I. 0. Il s'agissait de
remplacer M. dle Landemotrt, décédé,
qui appartenait à la droite du Sénat.
t Nord.
Au troisième tour de scrutin, M. Rous-
sel, réip. de g., est élu par 1328 voix
contre 1103 à M. Bracke, S. F. I. 0.
88 à M. Deleuze, communiste 52 à
M. Crespel, Entente rép., et 13 à divers.
Il s'agissait de remplacer M. Debierre,
rad.-soc., décédé.
llle-et-Vllaine.
M. Gasnier-Duparc, rad. soc., est élu
̃ au deuxième tour par 568 voix contre
548 à M. Stourm, U. R. D. 534 à M. Le-
maistre, rad. soc., et 532 à M. Le Poul-
• len, rép. national. Il s'agissait de rem-
placer )t. Lemarié. Gauche, r^p.
M. Stourm, U. R. D.. est élu, au troi-
sième tour, par 549 voix contre 536, à
M. Lemaistre. rad. soc., en remplace-
ment de M. Porteu, Gauche rép., dée-édè.
~·i
Contre on film immoral
t
i Ainsi que nous l'avions annoncé,
l'œuvre de la Cité du Souvenir, dirigée
par M', l'abbé Keller, a entrepris, à
Paris, une action énergique pour pro-
tester contre la projection du film le
1 Rosier de Mme Husson.
5 Samedi soir et dimanche, malgré un
service d'ordre important, des manifes-
5 tations se sont produites devant le
cinéma Montrouge-Palace, 73, avenue
j d'Orléans.
Deux jeunes gens appartenant à
l'œuvre de la Cité du Souvenir ont été
arrêtas et gardés au poste jusqu'en fin
de journée. Dans la soirée, une quin-
t zaine de mères de famille, appartenant
i à la même œuvre, ont été amenées au
t poste et remises en liberté vers minuit.
Huit mois de voyage en Asie
avec Mgr de Guébriant
(Suite et fin.) t
Mgr OUrhon (1), continue ainsi son
entretien avec Mgr de Guébritu*.
ftt
Dans son numéro du 1" avril 1932.
ta Revue des Deux-Mon
observation du gouverneur gemia! Pas-
quler « Un vieux mandarin respectueux
du oulte des ancêtres, indigne des mau-
vâisee manières de son fils, le rappelle
au respect qu'il doit à ses parents. Et le
garnement de répondre, sur un ton dog-
matique, et comme s'il répétait une H>- j
çon « Mon père, je ne vous dois i
reconnaissance ni respect, parce que vous
m'avez conçu dans un moment d'ivrosse
et d"oubii. »
J'ignorais ce trait, mais il ne
m'étonne pas. L'AnnamiU' est foncière-
ment mystique n'étant plus sauvegardé
par la morale traditionnelle, il se lance
dans le communisme, qui, par son idèo-
logia, révolutionnaire, lourllit à son en-
thousiasme une pâture de choix. Puisse-
t-on s'en rendre compte avant qu'il ne
soit trop tard
Je n'hésite pas à le répéter aussi sou-
vent que j'en ai l'occasion pour que
l'œuvre oiviliatrice s'accomplisse en
Indochine, 11 faut absolument que la po-
litique coloniale française soit à base
d'esprit religieux, et, pour parler net,
de christianisme.
Les chrétiens sont-ils en progrès
dans vos Missions annamites 1
Indisoutablement. Sur un peu moins
de 20 millions d'habitants, 1'Jndochins
française compte aujourd'hui un million
et demi de baptisés. Si nous pouvions
doubles- le nombre de nos missionnaires
ou de nos collaborateurs, nous <'ouble-
rions bien vite le chiffre de nos chré-
tiens. Aialheureusemeint, vous 'e savez,
la crise du recrutement apostolique ne
cesse de s'aggraver en fcYancie. Nous
n'arrivnns pas à obtenir le oonciurs de
Congrégations enseignantes qui noue se-
raient Indispensables tt dont l'action en
Indochine produirait bien vite des ré-
sultats dont on ne peut se faire idéa.
Si Je trouvais seulement cinq ou six
professeurs disponibles, j'ouvrirais deux
nu trois collèges dont la population sco-
laire se chiffrerait bientôt par plusieurs
nrillisrs de jeunes gens,.
Je m'excuse, Monseigneur, d'abuser
de votre bienveillance, et, pourtant,
nous n'avons pas encore par'é de la
Chine. C'est tout un monde sur lequel
l'Europe a les yeux. Personne mieux
que vous, qui avez passé quarante ans
de votre vie en Chine, ne peut porter
un jugement sur la situation actuelle.
Comment avez vous retrouvé cott>>
Chine que vous aimez tant, et à laquelle,
nous le savons, vous avez donné votre
oreur ? Y
Comme je vous le disais tout à
l'heure, j'ai traverse plus de dix pro-
vinces de la Chine, depuis le Yunnan
et la province reculée du Ssetohouen,
qui confine au Thibet jusqu'au champ
de bataille qui s'étend enirts Canton,
Nankin et Pékin.
Pour vous donner une Impression
d'ensemble qui lie soit pas trop injuste
envers ce pays immense, je me servr-
rai volontiers d'une comparaison. Ima-
ginez une tempête sur l'océan. Cette
tempête bouleverse le paysage elle
met en péril l'existence des voyageurs:
elle peut boiilevri-ser ton) le 'système
des ronimunlcmioris normales, elle peut j
même produire des catastrophes <>-|
pendant, à tout prendre, ce n'est qu'une
agitation de surface clans les profon-
deurs, le calme règne, et la vie poursuit
son cours, comme si rien n'était.
Il se passe quelque chose de sem-
blable en Chine. A la surface, des agita-
tions et des bouleversements prodigieux.
En profondeur, le vieux peuple chinois
reste le même, c'est-à-dire foncière-
ment bon et avant que sa masse ne son
emportée par le tourbillon, 11 se passera
bien du temps.
Cependant; Monseigneur, voua avez
dû traverser les remous de surface
quels Incidents ont marqué votre1
voyage t
On peut traverser lâ Chine sans
encombre, puisque j'en suis revenu.
J'avoue cependant qu'il est nécessaire
de savoir voyager en Chine.
Un exemple vous en fournira. la
preuve.
Pendant que je traversais cette im-
menee province du Ssetchouen, grande
comme la France, où j'ai exerce mon
ministère comme missionnaire et comme
jeune évfque, je fus arrêté avec mon
«scorte aux portes d'un village par une
bande de soldats qui, avant reconnu
ma qualité d'étranger, se livra aussitôt
à une manifestation hostile. Injures et
menaces ne nous furent point épargnées.
T'n chinois auquel j'avais donné autrefois
les premières levons de latin, fut manié
chez ie chef de la bande (un jeune co-
lonel ce 20 ans, tout frais émoulu des
écoles communistes).
Comment, c'est toi, un O.imls, qui
te fais le <*iien de ces étrangers pour les
introduire dans notre pays ? Traître h
la cause nationale, tu mérites la mort.
Vn geste' du revoter soulignait la bru-
(1) Voir la Croix du 12 et 13 juin.
tMlté de la parole. Et. pendant oe temps,
un ofiloier vooiféralt devant mot
A bas les Français anvis les Japo-
nais I 11 est temps de mus^acrer tous
3«8 étrangers 1
On nous laissa cependant passer, non
Mois. J'ai remai-qué, œpead.uït, que.
pendant la traversée do ,6e viUage, U
popiiUufon se montrait silencieuse et
comme humiliée.
N'y a-t-il plus d'autorité civile qui.
puisse contre- ̃' l'influent iIm
bande* de sol
Xon. en avoir est ac«a-
jui nomment à
̃••* "ii partie de pro-
:>llemont. soumise à un
c. à ,jui tes Européens don-
uent libéralement le titre de maréchal,
et qui manoeuvre en pratique d'une fa-
çon Indépendante de tout autre pouvoir.'
Le pouvoir central exlste-t-il, et
peut-il se faire obéir 1
La t'Jilne n'a pas de pouvoir cen-
tral. On peut presque se demander s'il-
existe vraiment uo président de la Ru-
publique chinoise.
Dans chaque province. -<,
miUtairas supérieure*
ainsi dire sans appel. 1.
couM'ieintes de leurs responKHbihtée et
ayant davantage te sens des opportu-
nités nu des néc-esséUte sociales, sa
montrent parfois bienveillantes et
presqu* conduite» envers les mission-
naires. Dans une de» plus Importantes
provinces. J'ai été personnellement l'ob-
jet des plus grands égards de la part
des « maréchaux » locaux, sans étro
par là, tant l'anarchie est complète, fc
l'abri des incidents de route tels que
oelui déjà cité.
Quelle est, au milieu de cee agita-
tions, la situation des Mte«ions ? a
Elles ont fait la preuve de leur
vitalité. Elles tiennent nu sol, ou mieux
à l'âme de la Chine. Leur existence n'est
plus en jeu..le considère cela comme un
fait capital.
Au début de la Révolution, il n'était
question que les supprimes-. Qu'ont fait
les missionnaires, les prêtres indigènes,:
les religieuses, les chrétiens î Personne
n'a bougé.
Résultat l'existence du catholicisme
est apparue dans toute sa solidité.
L'Eglise catholique est désormais un fait
accepté. Seules, les conditions de son
existence sont à discuter.
J'al même l'impression que. dans In
masse du peuple, la sympathie pour les
missionnaires s'est sensiblement ace nie
Les gens d'humble condition seinlilenl,
leur savoir gré d'être restés avec eux
aux heures critiques ils sont contenta
de les voir là, comme si leur prtacnoa
leur donnait un sentiment de sécurité
qu'ils n'auraient pas s'ils s'en allnlont.
Mais les missionnaires n'on restent.
pas moins exposés a tmiles sorte»
d'épreuves ?
Oh ils y sont habitué. <:ei.u
c'est le (visuel missionnaire. On s'y ;ii-
tend. On uc s'on émeut» pas plut»" qu'il
no faut.
Un jour (a l'époque de mon passage},
une bande d'étudiants communistes s'as-
sembla d-evant la porte de l'éveché do
Mgr Haudry en vociférant, lœ pires in-
sultes et. les pires menaces contre let*
étrangers. Ils enfoncèrent les portes,
pénétrèrent jusque dans le, bureau ilu
l'évoque, qui les attendait et les écouta
do sung-froid. Ils n'osèrent pas aller
plus foin. L'évêque chinois, chef du vi-
cariat voisin, a eu souvent à endurer
des avanies du même genre.
Les étudiants sont donc, avec le*
bandes armées, un des facteurs de dé-
sordre en Chine. ? 7
il faut avoir le courage de reconnaîtrai ~}
que, lu jeunesse, dite étudiiinte, joue en1'
Chine un rôle inquiétant. Son fgnorance
de la complexité des problèmes écono-,
iniques et sociaux n'a d'égale que b* ·
présomption.
11 semble que, selon eux; pour falra
un bon patriote, 11 suffise de haïr 'tout
ce qui n'est pas purement chinois alors
que, si on leur avait Inculqué le vrai
patriotisme. au sens positif du mot. Ils
comprendraient que, pour aimer la )<-i-
trie, il faut la servir, ne dévouer pour
elle, lui être utile de mille façons, et t
non être animés du seul sentiment do
la haine.
Ils abordent les problèmes politiques
ou internationaux avec la même absence
de préparation.
Un tel spectacle serre le cœur des vrais
̃ ̃- ->̃ 'irie, car ils ee demandent
idra plue tard. aVifc une
f«VT(l'<
(j"i:"Hlàp "avenir du
chn.1-'
11 i.^t toujours biui difncile de de*
vancer l'avenir voici cependant une
conjecture 'lui me parait vraisemblable»
Dès que le pays sera pacifié et dirigé
par un gouvernement énergique et ca-
pable, il est probable, selon moi, que la
Chine entrera dans une période
d'atoéisme officiel. On dédaignera la re-
ligion, comme étant une chose lnutiW
et l'on essayera d'organiser une société
sans religion. L'expérience durera san?
doute des dizaines d'années. Pute, les di-
rigeants s'apercevront que l'expértenc*.
COLOms M > lia «fr. » Slfr. » ittf.
«OU .ttep^ fc.sitr. 1 I 6*
rbi» 4 » » U b. 1 t'a-~1668 1
P~ü~l ~i IJI8I8: y 5f rr 1668
"M ?♦ » » Stfr. I p-i» -1668
Quotidien VINGT-CINQ CETVTIfllES I
aKfePA.C-L'XOJg" JLDMIWISÏILA.TIO»' I
5, rue Bayard, Parls-VIH». 4én– téHgraph. GR0mrAH-PMtlS-9t fl
l es 77-tC I
IPnwèrefctM Elyséis 77-10
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*•̃– • {?** fesis f£S
Pag h P»UteX. «•̃»iinr /7,-y^.Cw. 1
Les cœurs qui soufrent
et qui sont braves sont
les grands cœurs» II
RENÉ BAZIN, U
de l'Académie français*. H
ADTOflAT RSGNUM TWM
Hardi 14 juin. Saint Basile le Grand.
Mercredi 16 juin. SS. Vite et Modeste.
La Journée
Parts le 13 juin 1932.
M. Herriot et M. MacDonald sont
partis lundi matin pour Genève.
Leurs entretiens se sont terminés
dimanche sur une note optimiste
qu'a apportée un communiqué
commun. Les deux interlocuteurs,
bien qu'ils ne semblent pas s'être
mis d'accord sur tous les points
de leur programme, se disent ce-
pendant résolve à résoudre au
mieux des intérêts de tons et dans
le plus grand esprit de concilia-
tion les problèmes qui vont se
poser à Lausanne.
Le cardinal Liénart, le maréchal
Pétain et Mgr Dutoit ont inauguré
dimanche à Notre-Dame-de-Lo-
rette, près d'Arraa, le monument
de Mgr Julien.
#
Quatre élections sénatoriales
ont eu lieu dimanche. Dans le
Nord, un républicain de gauche a
battu le socialiste, M. Bracke
dans l'Ille-et-Vilaine, un radical-
socialiste et un U. R. D. rem-
placent deux conservateurs; dans
la Loire-Inférieure, un U. R. D.
succède à un U. R. D.
A Rome, la Commission parle-
mentaire des finances souligne la
gravité de la situation économique
de l'Italie.
$
La nouvelle République socia-
liste du Chili est-elle déjà en proie
à une crise? On annonce, en effet,
que M. Carlos Davila a renoncé à
la présidence de la junte gouver-
nementale.
La Commission aérienne «de la
Conférence du désarmement, qui
reprend ses travaux mardi, en-
treprendra l'étude de l'internatio-
nalisation de l'aviation civile.
Au cours d'une réception qui
leur a été accordée par le maré-
chal Hindenburg, les ministres
présidents des Etats de l'Alle-
magne du Sud ont trèn vivement
protesté contre les projets inté-
rieurs du gouvernement von Pa-
pen et fait prévoir qu'ils s'oppose-
ront à la mise en application de
ces projets dans leurs provinces
respectives, dans les affaires des-
quelles ils ne veulent pas admettre
l'ingérence du Reich.
Mardi. la convention républi-
caine américaine désignera son
candidat aux élections présiden-
tielles de novembre prochain. C'est
M. Hoover qui sera vraisemblable-
ment présenté à nouveau comme
candidat. On s'attend, en outre, à
une grosse discussion au sujet de
la prohibition.
«nui
le PHlerieage u~iooai à lourdes
Il aura lien du 17 au 23 août, avec
18 trains spéciaux dont quatre au
i» départ de Paris et plus de 1 000 ma-
lades. Ce sera la soixantième foin que
Notre-Dame de Salut conduira des foules
aux pieds de la Vierge de Lourdes il
faut donc que, pour ce National jubi-
laire, les pèlerins soient fervents et les
malades nombreux.
La souscription pour les malades
pauvres est ouverte, et ceux-ci peuvent
faire leur demande. Pour le programme
et les offrandes, écrire au Secrétariat des
Pèlerinages, 4, avenue de Breteuil,
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LES PREMIÈRES DIFFICULTÉS
Nous avons failli avoir une crise
ministérielle, huit jours à peine
après la constitution du minis-
tère. Nos deux argentiers singu-
lièrement désargentés, paraît-il,
MM. Germain-Martin et Palmade,
désireux de combler le déficit de
6 milliards environ que présente
notre budget, avaient proposé à
leurs collègues des compressions
de dépenses qui n'ont pas eu le
bonheur de leur plaire et que
M. Herriot'n'a pas acceptées; d'où,
de la part de ces deux ministres,
une menace de démission qu'on a
eu une certaine peine à éviter.
momentanément.
Que voulez-vous? MM. Germain
Martin et Palmade avaient eu le
tort de prendre au mot le prési-
dent du Conseil déclarant que
l'équilibre du budget exigeait de
sérieuses compressions de dé-
penses et que, pour les faire, il ne
reculerait pas devant des « me-
sures impopulaires ». Ce langage
cornélien était assez nouveau de
la part de M. Herriot, mais lors-
qu'il a fallu le traduire en actes
on s'est aperçu que ces nobles pa-
roles n'étaient qu'oratoires, comme
la plupart des effusions de senti-
mentalité que prodigue celui qui
les prononçait. C'est ce que
n'avaient pas vu MM. Germain-
Martin et Palmade, qui cependant
devraient bien connaître leur chef!
M. Caillaux tient depuis quelque
temps un langage sévère l'ins-
pecteur des finances apparaît chez
lui à travers le politique, et quand
c'est lui qui parle, il dit des choses
qui méritent considération. Or,
M. Caillaux ne cesse de prêcher la
pénitence, la pénitence financière,
source de beaucoup d'autres. Il
vent des compressions de dépenses
sérieuses, et pour cela il demande
que du haut en bas de l'échelle
sociale, en commençant évidem-
ment par le haut, on se prive.
Langage austère, durus serrno,
qui choquera, beaucoup d'oreilles,
car on s'accoutume si bien à ce
qu'on a déjà, et on finit même par
le trouver si nécessaire et si na-
turel que, pour mettre un peu de
beurre sur le pain, on ne manque
pas de demander à ce nécessaire
un petit supplément qui, aussitôt
obtenu. devient à son tour si
nécessaire que sans lui on esti-
mera la vie impossible Et c'est
ainsi que ne cessent de monter
traitements, allocations et subven-
tions de toutes sortes qui, avec la
multiplication des fêtes publiques,
ont redonné, à notre époque, toute
sa valeur à l'apostrophe lancée
par Juvénal aux Romains de son
temps
Panem et etreenses pro libertate petebant!
Quand on s'est laissé glisser sur
cette pente, il est difficile de la re-
monter en acceptant un régime de
restriction, et cependant M. Cail-
laux continue à crier « Péni-
tence I Pénitence » et il n'est pas
homme à se contenter de crier
dans le désert.
En désavouant MM. Germain-
Martin et Palmade, M. Herriot a
désavoué, M. Caillaux, par la
même occasion, chose plus grave,
car cet homme politique peut
avoir beaucoup de défauts qui lui
ont fait commettre plus d'une
faute, mais on ne saurait lui dé-
nier la volonté et l'énergie, et à
ce point de vue il l'emporte sur
M. Herriot. Consentira-t-il à se
laisser escamoter comme MM. Ger-
main-'Martin et Palmade?
Et puis, les faits sont encore
plus difficiles à braver que M. Cail-
laux lui-même. Or, ils sont là, se
dressant avec une réalité aveu-
glante devant ceux qui ont les
lourdes responsabilités du pou-
voir.
Ce sont: le déficit proclamé avec
une certaine complaisance par
M. Herriot et ses amis quand ils
s'en servaient comme d'une arme
contre Mv Tardieu la lour-
deur écrasante des impôts, dont
la charge comprime tellement
notre vie économique que, si en
veut qu'elle reprenne, il faut à
tout prix l'alléger par des corn-:
pressions de dépenses le ra-
lentissement des affaires, avec son
escorte habituelle de kracks finan-
ciers. de faillites et de chômage
auquel il faut à tout prix et au
plus tôt remédier en rétablissant
la confiance.
« La banqueroute est à nos por-
tes, et vous délibérez! » s'écriait
Mirabeau en face d'un budget
assurément moins en détresse que
le nôtre. Que dirait-il aujourd'hui,
en présence d'un déficit de plu-
sieurs milliards installé dans un
budget d'environ 56 milliards?
Ces faits, on ne saurait les élu-
der, car ils s'affirment à tout mo-
ment par des conséquences in-
quiétantes, telles que la crise éco-
nomique et la faiblesse de notre
balance commerciale, les moins-
values de l'impôt, le travail à mi-
temps, etc., et, à leur tour, sur un
ton encore plus impérieux que
M. Caillaux. ils crient « Péni-
tence Pénitence »
Sans doute mais M. Herriot en-
tend aussi d'autres voix qui lui
crient aux oreilles Vintangibililé
Il.
de toutes les dépenses. Et elles
viennent de cette nouvelle féoda-
lité qui s'est développée au sein
de notre démocratie et qui finit
par former, comme celle des
temps passés, un Btat dans l'Etat,
la féodalité des syndicats groupés
en Confédérations. Dans son livre,
si vivant et si précieux, qu'il a
écrit à 93 ans, D'une guerre à
l'autre, M. Piou nous raconte que
l'auteur même de la loi qui a éta-
bli les syndicats professionnels,
Waldeck-Rousseau, avait prévu et
redouté pour l'Etat la puissance
formidable que devait prendre le
syndicalisme, si un jour se
créaient des syndicats de syndi-
cats. I
Nous en sommes là maintenant,
et déjà en plus d'un domaine de
notre vie publique et sociale, les
syndicats ont à peu près éliminé
l'Etat. Cela est surtout éclatant
dans l'enseignement public. Les
vrais maîtres de l'école primaire,
ce ne sont plus le ministre de
l'Education nationale, ses direc-
teurs et inspecteurs, mais les syn-
dicats cégétistes (socialistes) et les
syndicats unitaires (bolchevistes)
qui groupent le personnel ensei-
gnant et qui, proclamant que
l'école leur appartient, dictent leur
loi à la hiérarchie administrative
vidée de son autorité.
Waldeck-Rousseau avait voulu
éviter ce danger en refusant la
liberté svndicale aux fonction-
naires, l'Etat ne pouvant pas être
considéré comme un simple pa-
tron, ni ses fonctionnaires, dé-
tenteurs de la puissance publique,
comme de simples ouvriers ou em-
ployés mais la barrière que l'Etat
a voulu établir entre ses représen-
tants et le syndicalisme a été em-
portée, et aujourd'hui l'Etat est
aussi désarmé en face de la puis-
sance syndicale que Charles le
Chauve et Louis V le Fainéant le
furent en face de la puissance
féodale.
On l'a bien vu le jour où
M. Herriot a voulue pour rétablir
l'équilibre budgétaire, prêcher la
pénitence de M. Caillaux aux
fonctionnaires et prendre à leur
égard cette mesure éminemment
« impopulaire » qu'est une dimi-
nution de traitement.
y\_ i t t i f i»_
ur, tous jcs mKjgeirvTjres, pen-
sionnés, retraités, bénéficiaires
d'allocations, etc., sont syndiqués
et si fortement organisés que leur'
protestations empêchent toute éco-
nomie et leur programme réclame
de nouvelles dépenses.
Voilà donc la plus grande partie
des dépenses de l'Etat déclarées
aussi intangibles que la laïcité et
plus sacrées que la Constitution
elle-même qui, elle, peut être re-
visée et adaptée aux nécessités du
moment D'où cette conclusion à.
laquelle nous conduisent les pre-
mières difficultés auxquelles vient
de se heurter le programme d'éco-
nomies annoncé par M. Herriot:
la fiscalité qui nous écrase, son
maintien et son aggravation cons-
tante sont la conséquence naturelle
de la faiblesse congénitale du
gouvernement de l'Etat.
JEAN GUIRAUD.
La famine
et la résistance passive
des paysans en Ukraine
La famine en Ukraine, note le Cour-
rier de Varsovie du 6 juin, prend des
proportions catastrophiques. La gravité
de la situation ressort du fait de l'ar-
rivée précipitée en Ukraine du premier
ministre soviétique Molotow et du sup-
pléant de Staline dans le bureau poli-
tique du parti communiste, Kaganowicz,
avec un état-major de hauts fonction-
naires de Moscou. Molotow et Kagano-
wicz ont tenu, à Charkow. une confé-
rence spéciale avec le président de la
République soviétique d'Ukraine Czubar
et d'autres hauts représentants de l'ad-
ministration soviétique en Ukraine. Se-
lon l'exposé présenté par ie gouverne-
ment de la République ukrainienne,
dans les localités rurales. la famine a
pris des proportions inquiétantes. Il y a
des collectivités agricoles dont les mem-
bres se nourrissent actuellement d'her-
bes et de racines.
Ce fait est consigné dans l«s rapport
des autorités soviétiques de C*erniB0w.
La Conférence a décidé, contrairement à
ce qui s'est fait les années précédentes,
de n'appliquer aucune impression
contre les paysans qui n'ont pas exé-
cuté les semailles de printemps. On a
constaté également que la superficie des
ensemencements de printemps est, cette
année, de beaucoup inférieure à celle
donnés dans les publications statistiques
officielles.
Les plantations de betteraves à sucre,
dans la région de Kiew, et en Wolhynie
soviétique, sont détruites par 'es para-
sites. Il est caractéristique que la presse
soviétique ne cache déjà plus le fait de
la famine en Ukraine. On le voit par
l'annonce faite par la Vérité proléta-
rienne, paraissant à Kiew, de la dis-
tribution de 300000 pouds de blé parmi
les Kolkhoses- affamé», dont les membres
s'enfuient en masse.
^fclotow et Kanagowiez avec les
membres du gouvernement de la Répu-
blique ukrainienne, parcourent les col-
lectivités agricoles et y prononcent des
discours pour supplier les paysans de
cesser la résistance passive.
Avant la Conférence de Lausanne
Les entretiens de 1. Herriot avec 1. MacDonald
Ces conversations auraient démontré arte communauté
de vues entre l'Angleterre et la France, assure une
note, qui en augure des solutions justes et efficaces
Les entretiens que M. Herriot a
eus en compagnie de M. Germain-
Martin avec M. MacDonald et sir
John Simon, ont débuté samedi dès
l'arrivée des ministres britanniques
à Paris et se sont terminés dimanche
soir. Deux réunions au Quai d'Orsay
et une promenade à Versailles, ont
occupé ces vingt-quatre heures.
Qu'est-il résulté de cette prise df
contact qui, provoquée par M, Her-
riot, était désirée par M. MacDonald?
Une note publiée dimanche soir, eu
enveloppe les conclusions dans une
atmosphère d'optimisme général.
« Ces conversations officieuses cl
amicales ont démontré, dit le com-
muniqué. une communauté de vues
qui permet de prévoir des solutions
justes et efficaces à la Conférence
de Lausanne, air,ai que le renforce-
ment de la confiance et le maintien
de la paix parmi les peuples. »
Cela ne veut pas dire, cependant.
qu'une attitude commune des deir:
gouvernement ait été arrêtée, comme
l'indique le mot « officieux » qui
caractérise ces entrevues.
Sans doute, on a visé à rappro-
cher les points de vue, assez diver-
gents encore malgré les efforts de
conciliation de M. Herriot. Mais la
position de chacun des deux chefs
de gouvernement, n'en reste pas
moins indépendante bien que tous
les deux soient décidés à faire abou-
tir une entente, sinon entièrement
sur des modalités précises et défini-
tives, ce qui apparaît difficile, au
moins sur des principes qui aide-
ront. on l'espère, au rétablissement
de la confiance entre les peuples.
C'est ainsi, qu'il ne semble pas que
M. Herriot ait accepté de suivre
M. MycDonald jusqu'au bout, de la
thèse anglaise favorable à l'annula-
ticn complète des réparations. Il est,
d'ailleurs. malaisé d'en venir là, en
raison de l'attitude prise par les
Etats-Unis; du reste, tant que la
France n'est pas assurée de oontre-
partie acceptable de la part de l'Al-
lemagne et du côté de Washington,
elle ne peut renoncer à ses droits.
Tout dépendra, en conséquence, de
ce qui concerne les questions regar-
dant Paris et Berlin, des proposi-
tions que l'Allemagne présentera à
Lausanne. Plus tard, ensuite, les pro-
jeta américains décideront de la so-
lution générale du problème con-
nexe des réparations et des dettes.
Cependant, on attendant cette so-
lution, et tout en î-ostnnt dans le ca-
dre des contrats. M. Herriot, tout
comme M. MacDonald, est désireux
de parvenir à un règlement défini-
tif et qui soit satisfaisant pour tous.
On pense, dans ces conditions, qu'un
moratoire absolu ne comportant plus
l'ombre d'un versement, réel ou fic-
tif, sera octroyé à l'Allemagne.
Mais les droits des créanciers de
l'Allemagne seront sauvegardés. En
ce qui concerne le désarmement, les
deux chefs du gouvernement sem-
blent s'être rendu compte que dan;
l'état actuel des choses, la Confé-
rence de Genève n'aboutira pas au
résultat substantiel qu'on avait pro-
mis, aussi, envisagerait-on, comml
du reste nous l'avions fait prévoir
une trêve des armements s'étendani
sur plusieurs années et relative i
certaines catégories, mais auss;
l'obligation pour chaque pays d'une
réducl ion budgétaire.
M. Herriot. inclinerait à accepter
une diminution des budgets de dé-
fense nationale variant entre 5 et
10 M.*MacDonald aurait pressé
son interlocuteur d'adhérer au traite"
naval de Londres. Mais la question
de la parité avec l'Italie dominant
la position de la France, il est pos-
sible que cette fois encore, M. Her-
riot ait su se dérober, comme l'avait
fait précisément M. Leygues, mi-
nistre de la Marine, lors de la con-
férence tenue dans la capitale an-
glaise.
Enfin, au sujet de la situation des
pays balkaniques, il n'apparaît pas
qu'un accord soit Intervenu.
La France est tout à fait partisan
d'une aide à ces Etats. Cependant.
elle ne veut pas le faire toute seule,
avec l'Italie, comme le susrgèr"
M. MacDonald. Elle estime que, à des
mesures générales de sec-ours à F Au-
triche et à d'autres nations, doit cor-
respondre une participation com-
mune des grandes puissances, y com-
pris l'Angleterre que le Premier bri-
tannique voudrait, écarter de la com-
binaison parce qu'il pense que son
pays a assez donné. La question sera
étudiée plus profondément ces jours
prochains.
Le tour d'horizon des ministres
s'est conclu par un examen de la
situation en Allemagne, qui leur
cause des graves appréhensions.
On assure, sur ce point, que
M. MacDonald inquiet, notamment,
de la tournure que prennent les
événements. entre la Pologne et l'Al-
lemagne, a l'intention de faire si-
gner, à Genève, un nouveau mani-
feste aux termes duquel la paix se-
rait, une fois de plus, confirmée.
En résumé, si les conver.sat,ione
n'ont abouti qu'à un bilan assez mo-
deste, elles ont montré qu'un gros
effort d'entente a été fait en vue
de permettre aux négociations pro-
chaines d'arriver à une paix poli-
tique Pt économique mieux assurée
îniernauonaiemem..
Mais la paix nVst pas uniquement
basée sur des chiffres et des sommes
d'argent. Si avec l'esprit de conci-
liation des uns, ne correspond pas
une bonne volonté chez d'autres, il
serait vain de parler d'un rapproche-
ment durable des peuples. Espérons
que tous les partenaires de Lausanne
le comprendront, alors que la France
a a déjà. depuis longtemps, donné
l'exemple de cette politique.
) René Royère.
ÉLECTIONS SÉNATORIALES
Lolre-|nférlaure.
M. GaUttierot. U. R. D., est élu au
premier tour de scrutin, par 546 voix
contre 268 à M. Vincent, rép. modéré
113 à M. Letord, rad.-soc, et 69 à
M Esourat, S. F. I. 0. Il s'agissait de
remplacer M. dle Landemotrt, décédé,
qui appartenait à la droite du Sénat.
t Nord.
Au troisième tour de scrutin, M. Rous-
sel, réip. de g., est élu par 1328 voix
contre 1103 à M. Bracke, S. F. I. 0.
88 à M. Deleuze, communiste 52 à
M. Crespel, Entente rép., et 13 à divers.
Il s'agissait de remplacer M. Debierre,
rad.-soc., décédé.
llle-et-Vllaine.
M. Gasnier-Duparc, rad. soc., est élu
̃ au deuxième tour par 568 voix contre
548 à M. Stourm, U. R. D. 534 à M. Le-
maistre, rad. soc., et 532 à M. Le Poul-
• len, rép. national. Il s'agissait de rem-
placer )t. Lemarié. Gauche, r^p.
M. Stourm, U. R. D.. est élu, au troi-
sième tour, par 549 voix contre 536, à
M. Lemaistre. rad. soc., en remplace-
ment de M. Porteu, Gauche rép., dée-édè.
~·i
Contre on film immoral
t
i Ainsi que nous l'avions annoncé,
l'œuvre de la Cité du Souvenir, dirigée
par M', l'abbé Keller, a entrepris, à
Paris, une action énergique pour pro-
tester contre la projection du film le
1 Rosier de Mme Husson.
5 Samedi soir et dimanche, malgré un
service d'ordre important, des manifes-
5 tations se sont produites devant le
cinéma Montrouge-Palace, 73, avenue
j d'Orléans.
Deux jeunes gens appartenant à
l'œuvre de la Cité du Souvenir ont été
arrêtas et gardés au poste jusqu'en fin
de journée. Dans la soirée, une quin-
t zaine de mères de famille, appartenant
i à la même œuvre, ont été amenées au
t poste et remises en liberté vers minuit.
Huit mois de voyage en Asie
avec Mgr de Guébriant
(Suite et fin.) t
Mgr OUrhon (1), continue ainsi son
entretien avec Mgr de Guébritu*.
ftt
Dans son numéro du 1" avril 1932.
ta Revue des Deux-Mon
observation du gouverneur gemia! Pas-
quler « Un vieux mandarin respectueux
du oulte des ancêtres, indigne des mau-
vâisee manières de son fils, le rappelle
au respect qu'il doit à ses parents. Et le
garnement de répondre, sur un ton dog-
matique, et comme s'il répétait une H>- j
çon « Mon père, je ne vous dois i
reconnaissance ni respect, parce que vous
m'avez conçu dans un moment d'ivrosse
et d"oubii. »
J'ignorais ce trait, mais il ne
m'étonne pas. L'AnnamiU' est foncière-
ment mystique n'étant plus sauvegardé
par la morale traditionnelle, il se lance
dans le communisme, qui, par son idèo-
logia, révolutionnaire, lourllit à son en-
thousiasme une pâture de choix. Puisse-
t-on s'en rendre compte avant qu'il ne
soit trop tard
Je n'hésite pas à le répéter aussi sou-
vent que j'en ai l'occasion pour que
l'œuvre oiviliatrice s'accomplisse en
Indochine, 11 faut absolument que la po-
litique coloniale française soit à base
d'esprit religieux, et, pour parler net,
de christianisme.
Les chrétiens sont-ils en progrès
dans vos Missions annamites 1
Indisoutablement. Sur un peu moins
de 20 millions d'habitants, 1'Jndochins
française compte aujourd'hui un million
et demi de baptisés. Si nous pouvions
doubles- le nombre de nos missionnaires
ou de nos collaborateurs, nous <'ouble-
rions bien vite le chiffre de nos chré-
tiens. Aialheureusemeint, vous 'e savez,
la crise du recrutement apostolique ne
cesse de s'aggraver en fcYancie. Nous
n'arrivnns pas à obtenir le oonciurs de
Congrégations enseignantes qui noue se-
raient Indispensables tt dont l'action en
Indochine produirait bien vite des ré-
sultats dont on ne peut se faire idéa.
Si Je trouvais seulement cinq ou six
professeurs disponibles, j'ouvrirais deux
nu trois collèges dont la population sco-
laire se chiffrerait bientôt par plusieurs
nrillisrs de jeunes gens,.
Je m'excuse, Monseigneur, d'abuser
de votre bienveillance, et, pourtant,
nous n'avons pas encore par'é de la
Chine. C'est tout un monde sur lequel
l'Europe a les yeux. Personne mieux
que vous, qui avez passé quarante ans
de votre vie en Chine, ne peut porter
un jugement sur la situation actuelle.
Comment avez vous retrouvé cott>>
Chine que vous aimez tant, et à laquelle,
nous le savons, vous avez donné votre
oreur ? Y
Comme je vous le disais tout à
l'heure, j'ai traverse plus de dix pro-
vinces de la Chine, depuis le Yunnan
et la province reculée du Ssetohouen,
qui confine au Thibet jusqu'au champ
de bataille qui s'étend enirts Canton,
Nankin et Pékin.
Pour vous donner une Impression
d'ensemble qui lie soit pas trop injuste
envers ce pays immense, je me servr-
rai volontiers d'une comparaison. Ima-
ginez une tempête sur l'océan. Cette
tempête bouleverse le paysage elle
met en péril l'existence des voyageurs:
elle peut boiilevri-ser ton) le 'système
des ronimunlcmioris normales, elle peut j
même produire des catastrophes <>-|
pendant, à tout prendre, ce n'est qu'une
agitation de surface clans les profon-
deurs, le calme règne, et la vie poursuit
son cours, comme si rien n'était.
Il se passe quelque chose de sem-
blable en Chine. A la surface, des agita-
tions et des bouleversements prodigieux.
En profondeur, le vieux peuple chinois
reste le même, c'est-à-dire foncière-
ment bon et avant que sa masse ne son
emportée par le tourbillon, 11 se passera
bien du temps.
Cependant; Monseigneur, voua avez
dû traverser les remous de surface
quels Incidents ont marqué votre1
voyage t
On peut traverser lâ Chine sans
encombre, puisque j'en suis revenu.
J'avoue cependant qu'il est nécessaire
de savoir voyager en Chine.
Un exemple vous en fournira. la
preuve.
Pendant que je traversais cette im-
menee province du Ssetchouen, grande
comme la France, où j'ai exerce mon
ministère comme missionnaire et comme
jeune évfque, je fus arrêté avec mon
«scorte aux portes d'un village par une
bande de soldats qui, avant reconnu
ma qualité d'étranger, se livra aussitôt
à une manifestation hostile. Injures et
menaces ne nous furent point épargnées.
T'n
les premières levons de latin, fut manié
chez ie chef de la bande (un jeune co-
lonel ce 20 ans, tout frais émoulu des
écoles communistes).
Comment, c'est toi, un O.imls, qui
te fais le <*iien de ces étrangers pour les
introduire dans notre pays ? Traître h
la cause nationale, tu mérites la mort.
Vn geste' du revoter soulignait la bru-
(1) Voir la Croix du 12 et 13 juin.
tMlté de la parole. Et. pendant oe temps,
un ofiloier vooiféralt devant mot
A bas les Français anvis les Japo-
nais I 11 est temps de mus^acrer tous
3«8 étrangers 1
On nous laissa cependant passer, non
pendant la traversée do ,6e viUage, U
popiiUufon se montrait silencieuse et
comme humiliée.
N'y a-t-il plus d'autorité civile qui.
puisse contre- ̃' l'influent iIm
bande* de sol
Xon. en avoir est ac«a-
jui nomment à
̃••* "ii partie de pro-
:>llemont. soumise à un
c. à ,jui tes Européens don-
uent libéralement le titre de maréchal,
et qui manoeuvre en pratique d'une fa-
çon Indépendante de tout autre pouvoir.'
Le pouvoir central exlste-t-il, et
peut-il se faire obéir 1
La t'Jilne n'a pas de pouvoir cen-
tral. On peut presque se demander s'il-
existe vraiment uo président de la Ru-
publique chinoise.
Dans chaque province. -<,
miUtairas supérieure*
ainsi dire sans appel. 1.
couM'ieintes de leurs responKHbihtée et
ayant davantage te sens des opportu-
nités nu des néc-esséUte sociales, sa
montrent parfois bienveillantes et
presqu* conduite» envers les mission-
naires. Dans une de» plus Importantes
provinces. J'ai été personnellement l'ob-
jet des plus grands égards de la part
des « maréchaux » locaux, sans étro
par là, tant l'anarchie est complète, fc
l'abri des incidents de route tels que
oelui déjà cité.
Quelle est, au milieu de cee agita-
tions, la situation des Mte«ions ? a
Elles ont fait la preuve de leur
vitalité. Elles tiennent nu sol, ou mieux
à l'âme de la Chine. Leur existence n'est
plus en jeu..le considère cela comme un
fait capital.
Au début de la Révolution, il n'était
question que les supprimes-. Qu'ont fait
les missionnaires, les prêtres indigènes,:
les religieuses, les chrétiens î Personne
n'a bougé.
Résultat l'existence du catholicisme
est apparue dans toute sa solidité.
L'Eglise catholique est désormais un fait
accepté. Seules, les conditions de son
existence sont à discuter.
J'al même l'impression que. dans In
masse du peuple, la sympathie pour les
missionnaires s'est sensiblement ace nie
Les gens d'humble condition seinlilenl,
leur savoir gré d'être restés avec eux
aux heures critiques ils sont contenta
de les voir là, comme si leur prtacnoa
leur donnait un sentiment de sécurité
qu'ils n'auraient pas s'ils s'en allnlont.
Mais les missionnaires n'on restent.
pas moins exposés a tmiles sorte»
d'épreuves ?
Oh ils y sont habitué. <:ei.u
c'est le (visuel missionnaire. On s'y ;ii-
tend. On uc s'on émeut» pas plut»" qu'il
no faut.
Un jour (a l'époque de mon passage},
une bande d'étudiants communistes s'as-
sembla d-evant la porte de l'éveché do
Mgr Haudry en vociférant, lœ pires in-
sultes et. les pires menaces contre let*
étrangers. Ils enfoncèrent les portes,
pénétrèrent jusque dans le, bureau ilu
l'évoque, qui les attendait et les écouta
do sung-froid. Ils n'osèrent pas aller
plus foin. L'évêque chinois, chef du vi-
cariat voisin, a eu souvent à endurer
des avanies du même genre.
Les étudiants sont donc, avec le*
bandes armées, un des facteurs de dé-
sordre en Chine. ? 7
il faut avoir le courage de reconnaîtrai ~}
que, lu jeunesse, dite étudiiinte, joue en1'
Chine un rôle inquiétant. Son fgnorance
de la complexité des problèmes écono-,
iniques et sociaux n'a d'égale que b* ·
présomption.
11 semble que, selon eux; pour falra
un bon patriote, 11 suffise de haïr 'tout
ce qui n'est pas purement chinois alors
que, si on leur avait Inculqué le vrai
patriotisme. au sens positif du mot. Ils
comprendraient que, pour aimer la )<-i-
trie, il faut la servir, ne dévouer pour
elle, lui être utile de mille façons, et t
non être animés du seul sentiment do
la haine.
Ils abordent les problèmes politiques
ou internationaux avec la même absence
de préparation.
Un tel spectacle serre le cœur des vrais
̃ ̃- ->̃ 'irie, car ils ee demandent
idra plue tard. aVifc une
f«VT(l'<
(j"i:"Hlàp "avenir du
chn.1-'
11 i.^t toujours biui difncile de de*
vancer l'avenir voici cependant une
conjecture 'lui me parait vraisemblable»
Dès que le pays sera pacifié et dirigé
par un gouvernement énergique et ca-
pable, il est probable, selon moi, que la
Chine entrera dans une période
d'atoéisme officiel. On dédaignera la re-
ligion, comme étant une chose lnutiW
et l'on essayera d'organiser une société
sans religion. L'expérience durera san?
doute des dizaines d'années. Pute, les di-
rigeants s'apercevront que l'expértenc*.
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