Titre : L'Aurore : organe de la résistance républicaine
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1947-12-10
Contributeur : Bastid, Paul (1892-1974). Directeur de publication
Contributeur : Lazurick, Robert (1895-1968). Directeur de publication
Contributeur : Verlow, Maurice. Directeur de publication
Contributeur : Kahn-Farelle, Pierre (1906-2000). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1947 10 décembre 1947
Description : 1947/12/10 (A6,N1006). 1947/12/10 (A6,N1006).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (21)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/12/2018
L'AURORE
mZhone OPEra 654)0
VIme année. — N° 1.006 Le N* : 5 fr.
Directeur politique : PAUL BASTID
9, rue Louis-le-Grand - PARIS
Directeur général : ROBERT LAZURICK
[5 h. du matin]
Mercredi 10 décembre 1947
'Rédacteur en chef : JEAN PlOT
LA FRANCE PAIERA
FIN DES GREVES, AUJOURD'HUI
Désavoué par ses dernières
troupes, Benoit Frachon
est contraint de donner
L'ORDRE DE REPRISE
DU TRAVAIL
ÉCHEC A MOSCOU !
LES GREVES SONT TERMINEES.
Le coup a raté.
M. Benoît Frachon, qui repoussait encore avant-hier avec une indignation
artificielle les propositions de M. Daniel Mayer, se voit désavoué par ses
propres troupes. Et la majorité de la C.G.T. donne l'ordre, pour aujourd'hui, de
la reprise du travail. , 1 ■ ■
Cet heureux résultat est-il dû à l'énergie tranquille de M. Robert
Schuman et à son refus de céder au chantage de M. Frachon ?
Sans doute, et on ne saurait sans injustice discuter le mérite
qui lui revient.
Mais ce résultat est dû surtout à la compréhension de la classe
ouvrière, qui s'est aperçue que ses prétendus défenseurs se sou-
ciaient moins de son sort que d'une opération politique.
Les propositions gouvernementales restent valables. La promesse
raisonnable d"un nouvel examen du problème des salaires et des
prix par le Conseil économique, que préside Léon Jouhaux,
demeure. Elle est juste. Et il appartient à nos dirigeants de se
pencher avant tout sur ce problème-là, en tenant compte non seule-
ment de nos possibilités d'exportation et des anticipations du « plan
Monnet », mais d'abord du déséquilibre intérieur entre le taux des
produits agricoles, des produits industriels et des émoluments
moyens.
Ainsi démontrera-t-on, en dépit de toute la rhétorique sous
laquelle les « unitaires » camouflent leur défaite, que ni le gouver-
nement ni personne « ne traite la classe ouvrière en ennemie » —
alors qu'eux la traitent en instrument.
.
CE qui est acquis, c'est que la grève politique a échoué, et que
le mouvement révolutionnaire tourne court.
La tentative du conquérant Staline et de son « Komin-
fOl1D » pour forcer la France à devenir un satellite de la Russie
— juste au moment de la Conférence de Londres — a été déjouée.
Elle nous aura coûté cher, très cher — et coûté cher surtout
aux plus malheureux d'entre nous, dont ne sont ni M. Frachon, ni
lU. Duclos, ni M. Thorez.
Mais si le peuple de France a compris — comme l'a compris
le peuple anglais — qu'on ne sauvait son indépendance et sa vie
qu'en produisant, et en ne se soumettant pas à des mots d'ordre
étrangers, de cette dure bataille, qu'on aurait pu nous éviter, se
dégagera du moins une leçon salutaire.
En ce sens, la déroute de M. Frachon peut vraiment être une
I remise en route du pays.
JEAN PIOT.
Un mois de complot
contre la nation
LA bataille livrée à la démocratie française par les agents du Kominform
s'est terminée hier soir par leur défaite écrasante.
Hier après-midi, à la C.G.T., les représentants des fédérations
cégétistes avaient été convoqués dans une assemblée d'information, en
compagnie du bureau confédéral.
Puis les majoritaires du bureau et 1
le comité central national de grève tin- '
rent ensuite une réunion spéciale.
. En conclusion de leurs débats, ILS £
COGNAIENT L'ORDRE AUX TRAVAIL-
LEURS DE TOUTES LES CORPOftA- 1
TIONS DE REPRENDRE LE TRAVAIL
AUJOURD'HUI 10 DECEMBRE.
Dans un très long communiqué, ils !
s'efforcent de chanter victoire, alors '
qu'en réalité leur décision consacre '
Une CAPITULATION SANS CONDI- ;
fIONS. 1
Personne ne s'y trompera, pas mê- .
ffle aucun Cies malheureux grévistes
qu'ils ont abusés jusqu'au bout.
go
Mais pendant près d'un mois ce fut 1
un véritable complot contre la vie de ,■
Il nation qui déroula ses phases suc-
t«ssiv$s et dont des pouvoirs étran-
:
Mercredi 12 novembre
L'affaire, rappelons-le, commença lè
12 novembre à Marseille.
Ce jour-là, prenant prétexte que
l'on jugeait trois jeunes manifestants
arrêtés quelques jours plus tôt, les
communistes envahirent et saccadèrent
le palais de justice et la mairie, et
tirent régner la terreur dans la ville.
Un militant communiste ayant été
lué dans la bagarre, ses obsèques per-
mettront d'entretenir l'agitation. Des
le 14 novembre, on s'oriente vers la
grève générale. Marins, dockers, ou-
vriers du bâtiment entrent dans le
mouvement.
Dimanche 16 novembre
Sous l'impulsion des communistes,
30.000 mineurs du Nord et du Pas-de-
Calais cessent le travail, sans même
attendre un ordre de grève de leur
fédération. Les Inscrits muritimei'
s'ag:itent. Les employés des Caisses
Û'éDargne sP- mènent 'en grève.
La situation est tendue chez les
dockers, chez les métallurgistes de
la région parisienne, travaillés par
les agitateurs de l'Union des syndi-
cat".
M. Ramadier- remanie son minis-
tère.
Le 19. on compte 100.000 grévistes à
hfarseille. 80.000- mineurs du Nord et
du Pas-de-Calais ont cessé le travail
Les dockers, un peu partout, et tou-
Jours sans ordre de grève, en font
autant.
Ainsi, la production et la distribu-
tion sont paralysées !
Le jeudi 20, les instituteurs se met-
tent en grève à leur tour. les Ou-
vriers du bâtiment. les postiers me-
na cent de se joindre au mouvement.
Vendredi 21 novembre
M. Léon 131um qui tente de former
le cabinet échoue..
Oh va vers la grève générale , des
cheminots, des ouvriers des ports et
docks, du bâtiment'. Chez les mineurs,
la grève s'étend au bassin de Saint-
Etienne.
Pourtant, les raisons de cette gç#ve
sont tellement suspectes que, peu à
peu, les résistances se précisent. Les
rninorités syndicalistes, sous l'impul.
sion de « Force ouvrière », s 'organi-
sent..14-
M. Schuman forme son ministère.
Lundi 24 novembre
Les P.T.T. se joigent au mouvement
sans ordre de leur fédération.
Mardi 25 novembre
La C.G.T. repousse les propositions
gouvernementales. La Fédération des
cheminots lance l'ordre de grève gé-
nérale. Les travailleurs du gaz et de
l'électricité s'agitent. Les fonction-
naires menacent de cesser le travail.
Vendredi 28 novembre
L'ord'r'e dè grève n'e,st pas suivi par
les cheminots. Les fatetionin'aires Mst-
tent. Alors, commence la phase LnSiUlt-
rectiionin-elie. Les sabotages et les inci-
dents se multiplient. De nouvelles va-
grues d'assaut sont lancées désèsipéré-
ment : grève des services publios.
La Fédération postale et. loS. Fédéra-
tion des mineurs décident la grèfve
générale.
Samedi 29 novembre
Mats déjà, d'&s symptômes de fatigue
se manifestent chez les grévistes. Con-
Ire toute attente, des pourparlers s'en-
gagent entre le gouvernement et l,a
C.G.T. Ils échouent.
Depuis, l'offensive- communiste 'mar-
que un recul qui ne cesse de s'affi,r-
mer, deva.nt l'attitude du gouverne-
me,nt qui se refuse de céder à la vio-
lence.
Mercredi 3 décembre
C'e.st l'O-clipux sabotage 4'Arras qui
soulève une trKli'gnation générale dans
Procès à Lancaster House
ACCUSÉ :
L'accord de Potsdam
Accusateur: La France
LONDRES, 9 décembre. — De notre corr. part. J.-B. PECHEBAL.
LA Conférence des « Quatre » est parvenue à un moment capital pour
la France ; c'est aujourd'hui, en effet, le jour choisi par M, Bidault
pour exposer le détail des réserves françaises à l'égard des fameux
accords de rotsdam.
Signés à un moment où Londres
et Washington croyaient encore
pouvoir sé fier entièrement à. la.
Russie, ces accords pèsent comme un
cauchemar Sur les relations interna-
tionales actuelles.
La Russie se retranche derrière
leur intangibilité.
« Nous ne pouvons rien y chan-
ger, a dit hier M. Molotov, car ces
accorda ont été, signés par les chefs
d'Etat, alors que nous ne sommes que
des ministres. »
Américains et Britanniques Savent
fort bien que '1' U.R.S.S. ne se rap-
pelle ces détails que lorsque celà
l'arrange mais ils se sentent cepen-
dant gênés par cet argument capa-
ble, ils le savent, d'impressionner
l'opinion publique.
La France au contraire, a beau
jeu puisqu'elle n'était pas à Pots-
dam.
A Moscou déjà, M. Bidault s'était
adroitement servi de cet argument.
Ce soir, la Haute Cour
FIXE LE SORT DE
XAVIER VALLAT
Impressions d'audience par Maurice CLAVEL
QUAND et que on voit se succéder à la barre des témoins, M. Kahn
et M. de Pharamond de la Rosière, il faut bien convenir
que deux Frances sont en présence, et que la vieille France
se révèle étrangement abâtardie. Voilà des hommes qui ont un
nom, une tradition, une religion, et, devant les problèmes déchirants
posés sous l'occupation par les j'sra élites, ils se sont conduits comme
des administrateurs. '
Je crois que M. de Mun et M. de
la Tour du Pin auraient poussé quel-
lues cris humains et fait quelques
actes de rupture. Mais cette néo-vieille
France de Vallat et de Pharamond
n'a pas le goût du martyre. On di-
rait qu'ils ont voulu conserver, en leurs
personnes, des défenseurs à la pa-
trie : en présence de l'occupant, ils
négocient, ils trafiquent, ils chicanent
et ils ajoutent : « Vous auriez vu ce
que vous auriez vu, si Je n'étais pas
resté là. » Qui leur demandait d'y
être ?
Si l'on veut expliquer cette péné-
tration de la vieille France par
l'égoïsme sacré, l'économie prudhom-
mesque et la muflerie réaliste, on ne
trouve qu'une cause : Maurras ;
l'homme qui pendant quarante ans a
remplacé l'Idée par le Fait, 1 'hon_
neur national par l'intérêt public, la
Justice par l'Ordre, et l'âme par le
raisonnement. Sans se douter le moins
du monde que rien ne va et ne vient
comme les grandeurs matérielles d un
peuple, tandis qu'une grandeur morale
reste toujours acquise à son patri.
moine spirituel : si bien que les petits
malins font toujours des marchés de
dupes. M. Xavier Vallat est un fidèle
de l'Evangile et un disciple de Maur-
ras : commence-t-il a comprendrè
qu'on ne peut pas servir deux maîtres
à la fois ?
0
w ES autres témoins à décharge
| sont des hommes privés, ou re-
I devenus tels, qui consacrent
cétte manifestation publique au
récit de leur vie. Çâ et là, traversant
ces existences honnêtes et obscures,
on retrouve un mot, un geste, un sou-
rire de M. Xavier Vallat : il a sauve
celui-ci, il n'a pas révoqué celui-là, il
n'a pas hésité, en pleine occupation, à
terminer un discours par « Vive la
France ! »
Les témoins à charge sont des Is-
raélites métaphoriques, selon lesquels
« M. Vallat a effleuré de la main les
mares de sang et trempé un doigt
dans le cloaque ». On nous apprend
enfin que l'Union générale des Israéli-
tes de France, chargée de l'adminis-
tration des biens et du service social des
Israélites, sous le contrôle de Vichy,
était, au fond, à Vichy ce que Vichy
était à l'Allemagne : un organisme
de collaboration en vue du moindre
mal, ou encore, comme le disait très
Joliment un témoin vichysscis, M. La-
vague, un « contre-feu pour limiter
l'incendie ». Tout se. complique.
•
Cet après-midi, réquisitoire, plaidoi-
rie et verdict, qui statuera en même
temps sur le cas de Darquier de Pelle-
poix, jugé par contumace.
Demain, la Haute Cour commencera
le procès d'Adrien Marquet, qui fut
ministre de l'Intérieur de Vichy pen-
dant quelques semaines, et sera jugé
à ce titre par la juridiction suprême.
La preuve est faite
DIRIGEANTS DU
PARTI COMMUNISTE
vous avez
TRAHI!
M. de Chevigné révèle à l'Assemblée :
Le 18 juin 1940, Mme Ginollin, actuellement
députée stalinienne de la Seine,
sollicitait, de la Kommandantur de Paris,
l'autorisation de faire paraître l' " Humanité "
- r -
— ALORS, ON REPARAIT 7
NON, ils ne
peuvent
rien dire.
Non, ils ne peu-
vent même plus
recourir aux in"
j u re.s.
Non, ils ne peu-
vent que se taire.
Les preuves sont
là, nettes et ac-
cablantes. ke
masque, urte fois
encore, certes...
mais, une fois
pour toutes, est
arraché.
Non, ils n'ont
plus le droit de
salir 1 e s uns,
d'accabler les au-
tres, d e jouer
sur « leur » pa*
triotisme mosco-
vite pour donner
des levons à ceux
qui sont demeu-
rés TOUJOURS
Françàis.
Non, lorsqu'on
a traîné dans les
bureaux de 1 a
Kommandantur,
lorsqu'on a passé des accords avec
les- Weber, les Fritz, lorsqu'on a
accepté les lois allemandes, lors-
qu'on a sollicité — et avec quel
sucoès — la Propagandsastaffel, on
n'a pas le droit de se présenter
constamment à ce peuple comme
des héros sans tache, des patriotes
sans faiblesse. *
Non, ce peuple n'admet pas —
où qu'elles se trouvent — la lâ-
cheté et la trahison.
a
ILS ont eu leurs morts. Ils le disent
assez. Devant ces morts, nous nous
inclinons... comme devant les dé.
portés.
Ils sont — un jour — entrés dans
la Résistance... Mais ils n'y sont en.
trés que le Jour où la grande Russie
soviétique a été menacée.
La France ? Elle ne les intéressait
pas.
Alors, quoi de plus normal pour eux
— Jusqu'en 1941 — de pactiser avec
l'occupant qui, déjà, fusillait, qui, dé-
jà, déportait nos populations d'Alsace
et de Lorraine ?
Jacques DELBO.
Abel Hermant
gravement malade
Abel Hermant, condamné pour faits
de collaboration, et qui était en déten-
tion au camp de la Châtaigneraie, à
Vaucresson, dépendant du fameux
camp de Beauregard, a été transporté
hier après-midi, d'urgence, à l'hôpital
civil de Versailles.
Abel Hermant est, en effet, âgé de
80 ans et son état est des plus graves.
Il est soigné dans une s&llt de méde-
cine générale. Le diagnostic est ré-
servé.
AURORE ACTUALITÉS
Des clous de luxe
ON nôus montre un de
ces clous destinés à
crever les pneus, en
nous précisant qu'il a été
conçu spécialement pour
nuire dans quelque posi-
tion que ce soit.
Les deux extrémités ef-
filées nécessitent une cer-
taine main-d'œuvre. Enfin,
ce clou est fait d'acier
« trempé à l'air » qui coû-
te 800 francs -le kilo.
Autant dire un clou de
luxe.
Mais que penser d'un
pays où l'on dépense du
temps et des matières pre-
mières fort rares pour dé-
molir et appauvrir ceux
qui travaillent ?
Et faut-il rappeler que
la police parisienne ayant
arrêté des semeurs de
clous, les a relâchés sur-
le-champ, à la demande
d'un conseiller municipal
communiste ?
Et l'on reparle
du réveillon
LES étrangers qui per-
sistent à venir dépen-
ser leurs devises chez
nous seront-ils invités,
comme 1 an dernier, à al-
ler réveillonner à Monaco
ou sur la Ri vlera Italienne?
On en a dlsouté hier au
Conseil de la République.
M. Guy Montler, M.R.P.,
flOt voulu limiter à 1.000
francs le prix des menus
autorisés pour Noïl et le
Nouvel An. M. Lefranc,
communiste, proposait BOO
franos.
Là-dessus, vives protes-
tations de M. Roubert,
S.F.I.O., au nom des ré-
gions et des Industries qui
vivent du tourisme. Et
finalement la proposition
de résolution fut retirée.
Les agents, qui crai-
gnaient pour leurs soirées
des 24 et 31 décembre,
peuvent, semble-t-II, se
rassurer...
L'erreur de Martial
MARTIAL PLAS est rec-
tifieur et gréviste.
Dimanche, près de
la mairie de Mootreull, Il
vit deux agents encadrant
un homme. Son sang ne fit
qu'un tour : sans doute un
gréviste que l'on venait
d'arrêter.
Martial se précipita sur
les agents, les frappa et les
traita de tous les noms.
Il a appris hier, à la H<
chambre correctionnelle,
que le pseudo-gréviste
était un spectateur du gala
de la Croix-Rouge, pris de
malaise soudain et que les
agents aidaient charitable-
ment à prendre l'air.
Plas a fait des excuses
aux agents puis 11 a été
condamné à quatre mois de
prison... avec sursis bien
entendu.
Pas fatigués,
les « cocos » !
FOUR de enfoncer le mur
de l'usine Salmson, ne
croyez pas que les
saboteurs de chez Renault
aient utilisé un véhicule
quelconque.
Ils ont « emprunté » un
tank et l'ont muni à l'avant
d'un énorme bélier qui a
fort bien fait son office.
Pour fixer ce bélier une
dizaine de grévistes ont dû
travailler d'arraohe-pled
pendant deux jours.
Oui, mais c'était pour
aller esquinter le mur du
voisin.
A propos, comment va la
fabrique de grenades, dans
notre grande régie natio-
nale ?
UNE AMICALE?
IL parait qu'elle
n'existe pas encore
officiellement.
En tout cas, cette
création s'impose de
toute urgence.
Nous voulons parler
de l'Amicale des anciens
parlementaires et mem-
bres des comités direc-
teurs des partis constl.
tués qui ne font décidé-
ment partie d'aucun or-
ganisme constitutionnel.
I * Conseil de la RéDU-
blique a permis de repê-
cher les recalés de l'Assemblée nationale, le Conseil
économique ceux du Conseil de la R-publique, I As-
semblée de l'Union française ceux du Conseil écono.
mique... Et dans le cadre d'une Constitution sagement
agencée par les petits et grands camarades, n'est-ce
pas bien plus gentil comme ça ?
Sans doute conviendra-t-il de distinguer, tout de
même, parmi les membres de la future Amicale, ceux
qui ont essayé d'être quelque chose et sont restés
sur le carreau, et ceux qui, réellement, n'ont pas
voulu... Car il s'en est trouvé, figurez-vous !
Mais, à eux tous, il est peu probable qu'ils réussis-
sent à monter un tournoi dé bridge 1
Parce que le peuple
de France a dit :
NON!
aux agents du
Kominform
Le Kremlin expulse
notre mission de rapatriement
en U.R.S.S.
et rompt les pour-
parlers commerciaux
avec notre pays
LE Kremlin, qui digère lente-,
ment. a riposté, hier, aux
mesures de sécurité prisés
par la France au camp de Beaure-
gard.
Annoncée en même temps par la
radio-soviétique et par l'ambassade
d'U.R.S.S. à, Paris, la « riposte »
russe comporte trois mesures prin-
cipales :
1° Rappel dé la mission soviéti-
que de rapatriement en France ;
20 Expulsion de la mission fran-
çaise de rapatriement en U.R.S.S. ;
3° Rupture des négociations com-
merciales franco-soviétiques relati-
ves à l'échange de 25.000 tonnes de
blé russe contre des produits indus-
triels français.
La réaction française
Après avoir exprimé sa surprise de-
vant cette triple mesure, un porte-
parole du Quai d'Orsay a déploré que
c le gouvernement soviétique ait per-
sisté à lier la question des négocia-
tions commerciales et celle des mis-
sions de rapatriement que le gouver-
nement français considère comme en-
tièrement distinctes ».
D'autre part, M. Chauvel, secrétaire
général du ministère des Affaires
étrangères, a souligné que la France
n'était nullement responsable de la
rupture et a élevé une énergique pro-
testation contre le fait que le gouver-
ne ment soviétique « ait rendu publique
une note officielle adressée au gou-
vernement français avant que celui-ci
ait pu en prendre connaissance ».
Signalons enfin que deux députés.
MM. Pierre Montel et Clostermann,
interpelleront vendredi le gouverne-
ment sur les mesures , qu'il compte
prendre après les décisions soviétiques.
•
Que changent, au reste, ces déci-
sions ?
La mission de rapatriement fran-
çaise qui vient de se voir expulsée
d'U.R.S.S. n'avait — « L'Aurore » l'a
démontré à maintes reprises — aucun 1
pouvoir, aucune possibilité d'agir...
Le suicidé du métro
a interrompu le trafic trente-cinq minutes
et obligé le chef de
station à quinze
opérations différentes
« yE le 9 décembre 1888 à Çhar-
f\l hiny (Turquie), le tailleur
N V Meréédé Tatayan, 17 villa
Paul-Verlaine, a choisi le jour
même de çon 590 anniversaire pour
se précipitér sous une rame de mé-
tro, à la station Saint-Augustin. Le
trafic a été interrompu pendant
trente-cinq minutes.
Fait divers tragique mais banal
en soi.
-Tout de même, nous a con-
fié le chef de station, « ils » feraient
mieux de sé jeter dans la Seine.
Au moins « ils » ne déranGeraient
uas le passage des pénichës. Pen-
8ez, monsieur, que c'est le deuxiè-
me en deux mois 1
Et parce quéun tailleur turc et
neurasthénique s'est suicidé hier,
nous avons al)i-ris que son acte
n'occasionne pas moins de quinze
opérations différentes, toutes pres-
crites par le règlement. A savoir :
couper le courant en arrachant les
barrettes de sécurité, prévenir tou-
tes les stations de la ligne par l'ap-
pel général téléphonique, identifier
les témoins, évacuer les voyaneurs,
valider ou rembourser leurs billets
arrêter la vente des billets,
aux guichets, vérifier la position de
la victime, appeler les pompiers si
l'ôtt ne peut la dégager soi-même,
signer au commandant des pompiers
une décharge certifiant que le con-
rant ne circule plus dans les rails,
assister au dégagement du corps
par les pompiers munis de crics (il
est interdit de faire reculer ou
avancer la rame meltrtrière), ren-
voyèr le train haut-le-pied au dé-
pôt, établir un rapport, vérifier si
dans d'autres rames immobilisées
sous le tunnel des voyageurs ne sont
pas imprudemment descendus («S'ils
savaient ce qit'ils compliquent le
service !» a soupiré le chef de sta-
tion), rétablir le courant et enfin
répondre à la convocation die com-
missariat pour ilen(7itéte.
Décidément, à choisir, il vaut
mieux en effet, les flots mornes de
la Seine.
A moins qu'on ne soit bien décidé
à embêter une dernière fois ses cort-
tempÓrailM. -
A. C.
Ce matin, au Conseil des ministres
M. René MAYER
proposera la convocation
d'une nouvelle
CONFÉRENCE
DES SALAIRES
ET DES PRIX
Pas de solution sans le retour
à la liberté économique !
LA grève términée, le gouvernement se retrouve devant les pro-
blèmes : ajuster des salaires réels à des prix réels, permettre aux
usines de tourner autrement qu'à perte et permettre aussi, dans
les villes, aux travailleurs de vivre.
Au cours d'un conseil restreint, cette nuit à Matignon, M. René
Mayer a proposé une série de mesures qu'il sera amené à préciser ce
matin à l'Elysée.
Et qui doivent être soumises à la
"puffirertere nationale — patronale, ou-
jrière_, agricOle — dont la réunion ett
imminente.
Queues mesures ?
On connait certes déjà, celles que
le ministre des Finances a exclues.
Il ne veut pas d'un retour aux sub-
ventions économiques.
Il ne veut pas de l'échelle mobile
des salaires.
Il ne veut pas d'une quelconque
coercition monétaire.
Il semble au contraire, que s'affir-
me au sein du gouvernement, une ten-
dance nouvelle vers un véritable as-
sainissement du marché par un retour
à la LIBERTE DE LA PRODUCTION
ET DES ECHANGES.
10
Pas trop d'illusions toutefois : mê-
me si la conviction de M. René Mayer
est faite, les résistances doctrinales.
parmi ses collègues, ne s'annoncent
pas minces.
On n'oubliera pas, en effet, que les
ministres socialistes en sont toujours
à leur motion dirigiste de Lyon.
Et pourtant, sous peine de courir à
de nouvelles faillites, et de voir céder
l'un après l'autre tous les 4: blocages »
factices que l'on prétendra édifier, il
faudra bien que le bon sens reprenne
ses droits ET QU'ON EN FINISSE
AVEC CE DIRIGISME.
Premières conséquences des grèves
et des rajustements : la tonne d"
charbon va coûter 500 francs de plus
nu'il n'était prévu sous le ministèro
Ramadier.
D'où augmentation nouvelle des ta-
rifs des chemins de fer, du gaz, de
l'électricité et des produits industriels
D'où aggravation du coût de la vie
ROBERT BONY.
RUE BACHAUMONT
Le gangster
ne voulait pas
retourner
en prison
Sur le point d'être
arrêté, il se loge une
balle dans la tête
HIER après-midi, vers 15 heu-
'res, deux jeunes gens se pré-
sentaient chez Mme Mali-
kowsky, aux Etablissements
Charton, nouveautés, 71, rue d'Abou-
kir, au deuxième étage.
A peine, entrés, ils brandirent des
revolvers et après avoir ligoté la
commerçante au pied d'un table, la
somniirent' de leur dire où se trouvait
son argent.
Sur les indications de Mme Mali-
kowsky, ils s'emparèrent d'un porte-
feuille contenant 110.000 francs, puis
entassèrent des marchandises dont
deux manteaux de fourrure, dans
trois valises. Après quoi, l'un des
deux bandits disparut avec le butin,
tandis que l'autre demeurait dans
la place pour couvrir la fuite de son
complice.
Mais Mme Malikowsky réussit à se
défaire de ses liens et se précipita
à la fenêtre pour appeler au secours
tandis que son gardien dévalait l'es-
calier et s'enfuyait dans' la rue d'A-
boukir.
Une véritable chasse à l'homme
s'organisa alors derrière le malfaiteur
qui gagna la rue Montmartre et tour-
na dans la rue Bachaumont.
Au moment où l'agent Roger Co-
bert allait le ceinturer, le gangster
sottit de sa poche un pistolet Mauser
9 m/m et se tua d'une balle dans la
tête.
Les papiers trouvés dans les poches
du cambrioleur permirent d'établir
qu'il s'agissait d'un repris de justice,
Yves Josselin, 28 ans, sans domicile
fixe. interdit de séjour. Il était sorti
de prison le 25 novembre dernier.
Le commissaire de police du quar-
tier du Mail recherche son complice,
dont il possède un signalement précis.
L'ESSENCE
PLUS CHÈRE?
Ce n'est encore qu'un bruit sans
confirmation officielle ; mais la sa-
gesse des nations affirme qu'il n'y a
pas de fumée sans feu. Il parait
donc que le rpinistère des Finances,
toujours à court de ressources, se
propose d'augmenter prochainement
de quatre francs les droits sur le
carburant auto, qui coûterait dans
les 25 fr. 50 le litre au 1er janvier.
Et cette majoration ne s'accom-
pagnera hélas ! d'aucune augmenta-
tion du continrent accordé aux au-
tomobilistes. Tout ce qu'il est per-
mis d'espérer c'est le maintien des
rétributions actuelles. Pas d'espoir
donc de voir rétablir les 20 litres
- "u moins avant le prin-
temps. Tout dépendra alors du plan
Marshall,
LE RAYON Z
IL N'A PAS ENCORE CHOISI LA LIBERTÉ
A LONDRES, où M. Molotov est en-
vironné . d'une garde farouche qui
le dérobe à la vue des mortels, on
redoute, paraît-il, des gestes dés-
obligeants à l'encontre du ministre des Af-
faires étrangères de l'Union soviétique.
C'est a,insi, du moins, que la courtoisie
britannique interprète un luxe de précau-
tions tout à fait inusité dons les démo-
craties occidentales, où les ministres sont
en général plus aisément accessibles aux
pétitions et aux pommes cuites. Il est vrai
qu'ils ne sont pas rares, et qu'on les rem-
place aussi facilement qu'bn les nomme.
Mais un ministre soviétique, par contre,
étant le résultat d'une sévère et patiente
formation des cadres, le produit fini d'un
nombre considérable de manipulations doc-
trinales et d'épurations massives, le termi-
nus, enfin, de la ligne générale, on com-
prend que l'objet d'aussi coûteuses recher-
ches soit entouré d'une surveillance atten-
tive. Le prix de revient de leurs ministres
est bien trop élevé pour que les Russes cou-
rent le risque d'en perdre un seul.
En outre, l'expérience de ces dernières
années leur a appris que ces diplomates
soviétiques, peu familiarisés avec les grands
itinéraires internationaux, - s'égaraient beau-
coup plus facilement que leurs collègues
des autres pays au cours de leurs missions,
à tel point qu'il est à peu près impossible
de remettre la main dessus quand leur che-
min n'est pas jalonné d'experts chargés de
les maintenir dans la bonne direction.
Lorsqu'ils reparaissent, c'est à la vitrine
des libraires, qui vendent leurs « souve-
nirs », lesquels sont franchement mauvais.
Aussi est-il préférable de les accompa-
gner dans leurs plus petits déplacements,
afin que, si loin de leur patrie qu'ils se
trouvent, ils ne se sentent pas trop dé-
paysés.
Z.
mZhone OPEra 654)0
VIme année. — N° 1.006 Le N* : 5 fr.
Directeur politique : PAUL BASTID
9, rue Louis-le-Grand - PARIS
Directeur général : ROBERT LAZURICK
[5 h. du matin]
Mercredi 10 décembre 1947
'Rédacteur en chef : JEAN PlOT
LA FRANCE PAIERA
FIN DES GREVES, AUJOURD'HUI
Désavoué par ses dernières
troupes, Benoit Frachon
est contraint de donner
L'ORDRE DE REPRISE
DU TRAVAIL
ÉCHEC A MOSCOU !
LES GREVES SONT TERMINEES.
Le coup a raté.
M. Benoît Frachon, qui repoussait encore avant-hier avec une indignation
artificielle les propositions de M. Daniel Mayer, se voit désavoué par ses
propres troupes. Et la majorité de la C.G.T. donne l'ordre, pour aujourd'hui, de
la reprise du travail. , 1 ■ ■
Cet heureux résultat est-il dû à l'énergie tranquille de M. Robert
Schuman et à son refus de céder au chantage de M. Frachon ?
Sans doute, et on ne saurait sans injustice discuter le mérite
qui lui revient.
Mais ce résultat est dû surtout à la compréhension de la classe
ouvrière, qui s'est aperçue que ses prétendus défenseurs se sou-
ciaient moins de son sort que d'une opération politique.
Les propositions gouvernementales restent valables. La promesse
raisonnable d"un nouvel examen du problème des salaires et des
prix par le Conseil économique, que préside Léon Jouhaux,
demeure. Elle est juste. Et il appartient à nos dirigeants de se
pencher avant tout sur ce problème-là, en tenant compte non seule-
ment de nos possibilités d'exportation et des anticipations du « plan
Monnet », mais d'abord du déséquilibre intérieur entre le taux des
produits agricoles, des produits industriels et des émoluments
moyens.
Ainsi démontrera-t-on, en dépit de toute la rhétorique sous
laquelle les « unitaires » camouflent leur défaite, que ni le gouver-
nement ni personne « ne traite la classe ouvrière en ennemie » —
alors qu'eux la traitent en instrument.
.
CE qui est acquis, c'est que la grève politique a échoué, et que
le mouvement révolutionnaire tourne court.
La tentative du conquérant Staline et de son « Komin-
fOl1D » pour forcer la France à devenir un satellite de la Russie
— juste au moment de la Conférence de Londres — a été déjouée.
Elle nous aura coûté cher, très cher — et coûté cher surtout
aux plus malheureux d'entre nous, dont ne sont ni M. Frachon, ni
lU. Duclos, ni M. Thorez.
Mais si le peuple de France a compris — comme l'a compris
le peuple anglais — qu'on ne sauvait son indépendance et sa vie
qu'en produisant, et en ne se soumettant pas à des mots d'ordre
étrangers, de cette dure bataille, qu'on aurait pu nous éviter, se
dégagera du moins une leçon salutaire.
En ce sens, la déroute de M. Frachon peut vraiment être une
I remise en route du pays.
JEAN PIOT.
Un mois de complot
contre la nation
LA bataille livrée à la démocratie française par les agents du Kominform
s'est terminée hier soir par leur défaite écrasante.
Hier après-midi, à la C.G.T., les représentants des fédérations
cégétistes avaient été convoqués dans une assemblée d'information, en
compagnie du bureau confédéral.
Puis les majoritaires du bureau et 1
le comité central national de grève tin- '
rent ensuite une réunion spéciale.
. En conclusion de leurs débats, ILS £
COGNAIENT L'ORDRE AUX TRAVAIL-
LEURS DE TOUTES LES CORPOftA- 1
TIONS DE REPRENDRE LE TRAVAIL
AUJOURD'HUI 10 DECEMBRE.
Dans un très long communiqué, ils !
s'efforcent de chanter victoire, alors '
qu'en réalité leur décision consacre '
Une CAPITULATION SANS CONDI- ;
fIONS. 1
Personne ne s'y trompera, pas mê- .
ffle aucun Cies malheureux grévistes
qu'ils ont abusés jusqu'au bout.
go
Mais pendant près d'un mois ce fut 1
un véritable complot contre la vie de ,■
Il nation qui déroula ses phases suc-
t«ssiv$s et dont des pouvoirs étran-
:
Mercredi 12 novembre
L'affaire, rappelons-le, commença lè
12 novembre à Marseille.
Ce jour-là, prenant prétexte que
l'on jugeait trois jeunes manifestants
arrêtés quelques jours plus tôt, les
communistes envahirent et saccadèrent
le palais de justice et la mairie, et
tirent régner la terreur dans la ville.
Un militant communiste ayant été
lué dans la bagarre, ses obsèques per-
mettront d'entretenir l'agitation. Des
le 14 novembre, on s'oriente vers la
grève générale. Marins, dockers, ou-
vriers du bâtiment entrent dans le
mouvement.
Dimanche 16 novembre
Sous l'impulsion des communistes,
30.000 mineurs du Nord et du Pas-de-
Calais cessent le travail, sans même
attendre un ordre de grève de leur
fédération. Les Inscrits muritimei'
s'ag:itent. Les employés des Caisses
Û'éDargne sP- mènent 'en grève.
La situation est tendue chez les
dockers, chez les métallurgistes de
la région parisienne, travaillés par
les agitateurs de l'Union des syndi-
cat".
M. Ramadier- remanie son minis-
tère.
Le 19. on compte 100.000 grévistes à
hfarseille. 80.000- mineurs du Nord et
du Pas-de-Calais ont cessé le travail
Les dockers, un peu partout, et tou-
Jours sans ordre de grève, en font
autant.
Ainsi, la production et la distribu-
tion sont paralysées !
Le jeudi 20, les instituteurs se met-
tent en grève à leur tour. les Ou-
vriers du bâtiment. les postiers me-
na cent de se joindre au mouvement.
Vendredi 21 novembre
M. Léon 131um qui tente de former
le cabinet échoue..
Oh va vers la grève générale , des
cheminots, des ouvriers des ports et
docks, du bâtiment'. Chez les mineurs,
la grève s'étend au bassin de Saint-
Etienne.
Pourtant, les raisons de cette gç#ve
sont tellement suspectes que, peu à
peu, les résistances se précisent. Les
rninorités syndicalistes, sous l'impul.
sion de « Force ouvrière », s 'organi-
sent..14-
M. Schuman forme son ministère.
Lundi 24 novembre
Les P.T.T. se joigent au mouvement
sans ordre de leur fédération.
Mardi 25 novembre
La C.G.T. repousse les propositions
gouvernementales. La Fédération des
cheminots lance l'ordre de grève gé-
nérale. Les travailleurs du gaz et de
l'électricité s'agitent. Les fonction-
naires menacent de cesser le travail.
Vendredi 28 novembre
L'ord'r'e dè grève n'e,st pas suivi par
les cheminots. Les fatetionin'aires Mst-
tent. Alors, commence la phase LnSiUlt-
rectiionin-elie. Les sabotages et les inci-
dents se multiplient. De nouvelles va-
grues d'assaut sont lancées désèsipéré-
ment : grève des services publios.
La Fédération postale et. loS. Fédéra-
tion des mineurs décident la grèfve
générale.
Samedi 29 novembre
Mats déjà, d'&s symptômes de fatigue
se manifestent chez les grévistes. Con-
Ire toute attente, des pourparlers s'en-
gagent entre le gouvernement et l,a
C.G.T. Ils échouent.
Depuis, l'offensive- communiste 'mar-
que un recul qui ne cesse de s'affi,r-
mer, deva.nt l'attitude du gouverne-
me,nt qui se refuse de céder à la vio-
lence.
Mercredi 3 décembre
C'e.st l'O-clipux sabotage 4'Arras qui
soulève une trKli'gnation générale dans
Procès à Lancaster House
ACCUSÉ :
L'accord de Potsdam
Accusateur: La France
LONDRES, 9 décembre. — De notre corr. part. J.-B. PECHEBAL.
LA Conférence des « Quatre » est parvenue à un moment capital pour
la France ; c'est aujourd'hui, en effet, le jour choisi par M, Bidault
pour exposer le détail des réserves françaises à l'égard des fameux
accords de rotsdam.
Signés à un moment où Londres
et Washington croyaient encore
pouvoir sé fier entièrement à. la.
Russie, ces accords pèsent comme un
cauchemar Sur les relations interna-
tionales actuelles.
La Russie se retranche derrière
leur intangibilité.
« Nous ne pouvons rien y chan-
ger, a dit hier M. Molotov, car ces
accorda ont été, signés par les chefs
d'Etat, alors que nous ne sommes que
des ministres. »
Américains et Britanniques Savent
fort bien que '1' U.R.S.S. ne se rap-
pelle ces détails que lorsque celà
l'arrange mais ils se sentent cepen-
dant gênés par cet argument capa-
ble, ils le savent, d'impressionner
l'opinion publique.
La France au contraire, a beau
jeu puisqu'elle n'était pas à Pots-
dam.
A Moscou déjà, M. Bidault s'était
adroitement servi de cet argument.
Ce soir, la Haute Cour
FIXE LE SORT DE
XAVIER VALLAT
Impressions d'audience par Maurice CLAVEL
QUAND et que on voit se succéder à la barre des témoins, M. Kahn
et M. de Pharamond de la Rosière, il faut bien convenir
que deux Frances sont en présence, et que la vieille France
se révèle étrangement abâtardie. Voilà des hommes qui ont un
nom, une tradition, une religion, et, devant les problèmes déchirants
posés sous l'occupation par les j'sra élites, ils se sont conduits comme
des administrateurs. '
Je crois que M. de Mun et M. de
la Tour du Pin auraient poussé quel-
lues cris humains et fait quelques
actes de rupture. Mais cette néo-vieille
France de Vallat et de Pharamond
n'a pas le goût du martyre. On di-
rait qu'ils ont voulu conserver, en leurs
personnes, des défenseurs à la pa-
trie : en présence de l'occupant, ils
négocient, ils trafiquent, ils chicanent
et ils ajoutent : « Vous auriez vu ce
que vous auriez vu, si Je n'étais pas
resté là. » Qui leur demandait d'y
être ?
Si l'on veut expliquer cette péné-
tration de la vieille France par
l'égoïsme sacré, l'économie prudhom-
mesque et la muflerie réaliste, on ne
trouve qu'une cause : Maurras ;
l'homme qui pendant quarante ans a
remplacé l'Idée par le Fait, 1 'hon_
neur national par l'intérêt public, la
Justice par l'Ordre, et l'âme par le
raisonnement. Sans se douter le moins
du monde que rien ne va et ne vient
comme les grandeurs matérielles d un
peuple, tandis qu'une grandeur morale
reste toujours acquise à son patri.
moine spirituel : si bien que les petits
malins font toujours des marchés de
dupes. M. Xavier Vallat est un fidèle
de l'Evangile et un disciple de Maur-
ras : commence-t-il a comprendrè
qu'on ne peut pas servir deux maîtres
à la fois ?
0
w ES autres témoins à décharge
| sont des hommes privés, ou re-
I devenus tels, qui consacrent
cétte manifestation publique au
récit de leur vie. Çâ et là, traversant
ces existences honnêtes et obscures,
on retrouve un mot, un geste, un sou-
rire de M. Xavier Vallat : il a sauve
celui-ci, il n'a pas révoqué celui-là, il
n'a pas hésité, en pleine occupation, à
terminer un discours par « Vive la
France ! »
Les témoins à charge sont des Is-
raélites métaphoriques, selon lesquels
« M. Vallat a effleuré de la main les
mares de sang et trempé un doigt
dans le cloaque ». On nous apprend
enfin que l'Union générale des Israéli-
tes de France, chargée de l'adminis-
tration des biens et du service social des
Israélites, sous le contrôle de Vichy,
était, au fond, à Vichy ce que Vichy
était à l'Allemagne : un organisme
de collaboration en vue du moindre
mal, ou encore, comme le disait très
Joliment un témoin vichysscis, M. La-
vague, un « contre-feu pour limiter
l'incendie ». Tout se. complique.
•
Cet après-midi, réquisitoire, plaidoi-
rie et verdict, qui statuera en même
temps sur le cas de Darquier de Pelle-
poix, jugé par contumace.
Demain, la Haute Cour commencera
le procès d'Adrien Marquet, qui fut
ministre de l'Intérieur de Vichy pen-
dant quelques semaines, et sera jugé
à ce titre par la juridiction suprême.
La preuve est faite
DIRIGEANTS DU
PARTI COMMUNISTE
vous avez
TRAHI!
M. de Chevigné révèle à l'Assemblée :
Le 18 juin 1940, Mme Ginollin, actuellement
députée stalinienne de la Seine,
sollicitait, de la Kommandantur de Paris,
l'autorisation de faire paraître l' " Humanité "
- r -
— ALORS, ON REPARAIT 7
NON, ils ne
peuvent
rien dire.
Non, ils ne peu-
vent même plus
recourir aux in"
j u re.s.
Non, ils ne peu-
vent que se taire.
Les preuves sont
là, nettes et ac-
cablantes. ke
masque, urte fois
encore, certes...
mais, une fois
pour toutes, est
arraché.
Non, ils n'ont
plus le droit de
salir 1 e s uns,
d'accabler les au-
tres, d e jouer
sur « leur » pa*
triotisme mosco-
vite pour donner
des levons à ceux
qui sont demeu-
rés TOUJOURS
Françàis.
Non, lorsqu'on
a traîné dans les
bureaux de 1 a
Kommandantur,
lorsqu'on a passé des accords avec
les- Weber, les Fritz, lorsqu'on a
accepté les lois allemandes, lors-
qu'on a sollicité — et avec quel
sucoès — la Propagandsastaffel, on
n'a pas le droit de se présenter
constamment à ce peuple comme
des héros sans tache, des patriotes
sans faiblesse. *
Non, ce peuple n'admet pas —
où qu'elles se trouvent — la lâ-
cheté et la trahison.
a
ILS ont eu leurs morts. Ils le disent
assez. Devant ces morts, nous nous
inclinons... comme devant les dé.
portés.
Ils sont — un jour — entrés dans
la Résistance... Mais ils n'y sont en.
trés que le Jour où la grande Russie
soviétique a été menacée.
La France ? Elle ne les intéressait
pas.
Alors, quoi de plus normal pour eux
— Jusqu'en 1941 — de pactiser avec
l'occupant qui, déjà, fusillait, qui, dé-
jà, déportait nos populations d'Alsace
et de Lorraine ?
Jacques DELBO.
Abel Hermant
gravement malade
Abel Hermant, condamné pour faits
de collaboration, et qui était en déten-
tion au camp de la Châtaigneraie, à
Vaucresson, dépendant du fameux
camp de Beauregard, a été transporté
hier après-midi, d'urgence, à l'hôpital
civil de Versailles.
Abel Hermant est, en effet, âgé de
80 ans et son état est des plus graves.
Il est soigné dans une s&llt de méde-
cine générale. Le diagnostic est ré-
servé.
AURORE ACTUALITÉS
Des clous de luxe
ON nôus montre un de
ces clous destinés à
crever les pneus, en
nous précisant qu'il a été
conçu spécialement pour
nuire dans quelque posi-
tion que ce soit.
Les deux extrémités ef-
filées nécessitent une cer-
taine main-d'œuvre. Enfin,
ce clou est fait d'acier
« trempé à l'air » qui coû-
te 800 francs -le kilo.
Autant dire un clou de
luxe.
Mais que penser d'un
pays où l'on dépense du
temps et des matières pre-
mières fort rares pour dé-
molir et appauvrir ceux
qui travaillent ?
Et faut-il rappeler que
la police parisienne ayant
arrêté des semeurs de
clous, les a relâchés sur-
le-champ, à la demande
d'un conseiller municipal
communiste ?
Et l'on reparle
du réveillon
LES étrangers qui per-
sistent à venir dépen-
ser leurs devises chez
nous seront-ils invités,
comme 1 an dernier, à al-
ler réveillonner à Monaco
ou sur la Ri vlera Italienne?
On en a dlsouté hier au
Conseil de la République.
M. Guy Montler, M.R.P.,
flOt voulu limiter à 1.000
francs le prix des menus
autorisés pour Noïl et le
Nouvel An. M. Lefranc,
communiste, proposait BOO
franos.
Là-dessus, vives protes-
tations de M. Roubert,
S.F.I.O., au nom des ré-
gions et des Industries qui
vivent du tourisme. Et
finalement la proposition
de résolution fut retirée.
Les agents, qui crai-
gnaient pour leurs soirées
des 24 et 31 décembre,
peuvent, semble-t-II, se
rassurer...
L'erreur de Martial
MARTIAL PLAS est rec-
tifieur et gréviste.
Dimanche, près de
la mairie de Mootreull, Il
vit deux agents encadrant
un homme. Son sang ne fit
qu'un tour : sans doute un
gréviste que l'on venait
d'arrêter.
Martial se précipita sur
les agents, les frappa et les
traita de tous les noms.
Il a appris hier, à la H<
chambre correctionnelle,
que le pseudo-gréviste
était un spectateur du gala
de la Croix-Rouge, pris de
malaise soudain et que les
agents aidaient charitable-
ment à prendre l'air.
Plas a fait des excuses
aux agents puis 11 a été
condamné à quatre mois de
prison... avec sursis bien
entendu.
Pas fatigués,
les « cocos » !
FOUR de enfoncer le mur
de l'usine Salmson, ne
croyez pas que les
saboteurs de chez Renault
aient utilisé un véhicule
quelconque.
Ils ont « emprunté » un
tank et l'ont muni à l'avant
d'un énorme bélier qui a
fort bien fait son office.
Pour fixer ce bélier une
dizaine de grévistes ont dû
travailler d'arraohe-pled
pendant deux jours.
Oui, mais c'était pour
aller esquinter le mur du
voisin.
A propos, comment va la
fabrique de grenades, dans
notre grande régie natio-
nale ?
UNE AMICALE?
IL parait qu'elle
n'existe pas encore
officiellement.
En tout cas, cette
création s'impose de
toute urgence.
Nous voulons parler
de l'Amicale des anciens
parlementaires et mem-
bres des comités direc-
teurs des partis constl.
tués qui ne font décidé-
ment partie d'aucun or-
ganisme constitutionnel.
I * Conseil de la RéDU-
blique a permis de repê-
cher les recalés de l'Assemblée nationale, le Conseil
économique ceux du Conseil de la R-publique, I As-
semblée de l'Union française ceux du Conseil écono.
mique... Et dans le cadre d'une Constitution sagement
agencée par les petits et grands camarades, n'est-ce
pas bien plus gentil comme ça ?
Sans doute conviendra-t-il de distinguer, tout de
même, parmi les membres de la future Amicale, ceux
qui ont essayé d'être quelque chose et sont restés
sur le carreau, et ceux qui, réellement, n'ont pas
voulu... Car il s'en est trouvé, figurez-vous !
Mais, à eux tous, il est peu probable qu'ils réussis-
sent à monter un tournoi dé bridge 1
Parce que le peuple
de France a dit :
NON!
aux agents du
Kominform
Le Kremlin expulse
notre mission de rapatriement
en U.R.S.S.
et rompt les pour-
parlers commerciaux
avec notre pays
LE Kremlin, qui digère lente-,
ment. a riposté, hier, aux
mesures de sécurité prisés
par la France au camp de Beaure-
gard.
Annoncée en même temps par la
radio-soviétique et par l'ambassade
d'U.R.S.S. à, Paris, la « riposte »
russe comporte trois mesures prin-
cipales :
1° Rappel dé la mission soviéti-
que de rapatriement en France ;
20 Expulsion de la mission fran-
çaise de rapatriement en U.R.S.S. ;
3° Rupture des négociations com-
merciales franco-soviétiques relati-
ves à l'échange de 25.000 tonnes de
blé russe contre des produits indus-
triels français.
La réaction française
Après avoir exprimé sa surprise de-
vant cette triple mesure, un porte-
parole du Quai d'Orsay a déploré que
c le gouvernement soviétique ait per-
sisté à lier la question des négocia-
tions commerciales et celle des mis-
sions de rapatriement que le gouver-
nement français considère comme en-
tièrement distinctes ».
D'autre part, M. Chauvel, secrétaire
général du ministère des Affaires
étrangères, a souligné que la France
n'était nullement responsable de la
rupture et a élevé une énergique pro-
testation contre le fait que le gouver-
ne ment soviétique « ait rendu publique
une note officielle adressée au gou-
vernement français avant que celui-ci
ait pu en prendre connaissance ».
Signalons enfin que deux députés.
MM. Pierre Montel et Clostermann,
interpelleront vendredi le gouverne-
ment sur les mesures , qu'il compte
prendre après les décisions soviétiques.
•
Que changent, au reste, ces déci-
sions ?
La mission de rapatriement fran-
çaise qui vient de se voir expulsée
d'U.R.S.S. n'avait — « L'Aurore » l'a
démontré à maintes reprises — aucun 1
pouvoir, aucune possibilité d'agir...
Le suicidé du métro
a interrompu le trafic trente-cinq minutes
et obligé le chef de
station à quinze
opérations différentes
« yE le 9 décembre 1888 à Çhar-
f\l hiny (Turquie), le tailleur
N V Meréédé Tatayan, 17 villa
Paul-Verlaine, a choisi le jour
même de çon 590 anniversaire pour
se précipitér sous une rame de mé-
tro, à la station Saint-Augustin. Le
trafic a été interrompu pendant
trente-cinq minutes.
Fait divers tragique mais banal
en soi.
-Tout de même, nous a con-
fié le chef de station, « ils » feraient
mieux de sé jeter dans la Seine.
Au moins « ils » ne déranGeraient
uas le passage des pénichës. Pen-
8ez, monsieur, que c'est le deuxiè-
me en deux mois 1
Et parce quéun tailleur turc et
neurasthénique s'est suicidé hier,
nous avons al)i-ris que son acte
n'occasionne pas moins de quinze
opérations différentes, toutes pres-
crites par le règlement. A savoir :
couper le courant en arrachant les
barrettes de sécurité, prévenir tou-
tes les stations de la ligne par l'ap-
pel général téléphonique, identifier
les témoins, évacuer les voyaneurs,
valider ou rembourser leurs billets
arrêter la vente des billets,
aux guichets, vérifier la position de
la victime, appeler les pompiers si
l'ôtt ne peut la dégager soi-même,
signer au commandant des pompiers
une décharge certifiant que le con-
rant ne circule plus dans les rails,
assister au dégagement du corps
par les pompiers munis de crics (il
est interdit de faire reculer ou
avancer la rame meltrtrière), ren-
voyèr le train haut-le-pied au dé-
pôt, établir un rapport, vérifier si
dans d'autres rames immobilisées
sous le tunnel des voyageurs ne sont
pas imprudemment descendus («S'ils
savaient ce qit'ils compliquent le
service !» a soupiré le chef de sta-
tion), rétablir le courant et enfin
répondre à la convocation die com-
missariat pour ilen(7itéte.
Décidément, à choisir, il vaut
mieux en effet, les flots mornes de
la Seine.
A moins qu'on ne soit bien décidé
à embêter une dernière fois ses cort-
tempÓrailM. -
A. C.
Ce matin, au Conseil des ministres
M. René MAYER
proposera la convocation
d'une nouvelle
CONFÉRENCE
DES SALAIRES
ET DES PRIX
Pas de solution sans le retour
à la liberté économique !
LA grève términée, le gouvernement se retrouve devant les pro-
blèmes : ajuster des salaires réels à des prix réels, permettre aux
usines de tourner autrement qu'à perte et permettre aussi, dans
les villes, aux travailleurs de vivre.
Au cours d'un conseil restreint, cette nuit à Matignon, M. René
Mayer a proposé une série de mesures qu'il sera amené à préciser ce
matin à l'Elysée.
Et qui doivent être soumises à la
"puffirertere nationale — patronale, ou-
jrière_, agricOle — dont la réunion ett
imminente.
Queues mesures ?
On connait certes déjà, celles que
le ministre des Finances a exclues.
Il ne veut pas d'un retour aux sub-
ventions économiques.
Il ne veut pas de l'échelle mobile
des salaires.
Il ne veut pas d'une quelconque
coercition monétaire.
Il semble au contraire, que s'affir-
me au sein du gouvernement, une ten-
dance nouvelle vers un véritable as-
sainissement du marché par un retour
à la LIBERTE DE LA PRODUCTION
ET DES ECHANGES.
10
Pas trop d'illusions toutefois : mê-
me si la conviction de M. René Mayer
est faite, les résistances doctrinales.
parmi ses collègues, ne s'annoncent
pas minces.
On n'oubliera pas, en effet, que les
ministres socialistes en sont toujours
à leur motion dirigiste de Lyon.
Et pourtant, sous peine de courir à
de nouvelles faillites, et de voir céder
l'un après l'autre tous les 4: blocages »
factices que l'on prétendra édifier, il
faudra bien que le bon sens reprenne
ses droits ET QU'ON EN FINISSE
AVEC CE DIRIGISME.
Premières conséquences des grèves
et des rajustements : la tonne d"
charbon va coûter 500 francs de plus
nu'il n'était prévu sous le ministèro
Ramadier.
D'où augmentation nouvelle des ta-
rifs des chemins de fer, du gaz, de
l'électricité et des produits industriels
D'où aggravation du coût de la vie
ROBERT BONY.
RUE BACHAUMONT
Le gangster
ne voulait pas
retourner
en prison
Sur le point d'être
arrêté, il se loge une
balle dans la tête
HIER après-midi, vers 15 heu-
'res, deux jeunes gens se pré-
sentaient chez Mme Mali-
kowsky, aux Etablissements
Charton, nouveautés, 71, rue d'Abou-
kir, au deuxième étage.
A peine, entrés, ils brandirent des
revolvers et après avoir ligoté la
commerçante au pied d'un table, la
somniirent' de leur dire où se trouvait
son argent.
Sur les indications de Mme Mali-
kowsky, ils s'emparèrent d'un porte-
feuille contenant 110.000 francs, puis
entassèrent des marchandises dont
deux manteaux de fourrure, dans
trois valises. Après quoi, l'un des
deux bandits disparut avec le butin,
tandis que l'autre demeurait dans
la place pour couvrir la fuite de son
complice.
Mais Mme Malikowsky réussit à se
défaire de ses liens et se précipita
à la fenêtre pour appeler au secours
tandis que son gardien dévalait l'es-
calier et s'enfuyait dans' la rue d'A-
boukir.
Une véritable chasse à l'homme
s'organisa alors derrière le malfaiteur
qui gagna la rue Montmartre et tour-
na dans la rue Bachaumont.
Au moment où l'agent Roger Co-
bert allait le ceinturer, le gangster
sottit de sa poche un pistolet Mauser
9 m/m et se tua d'une balle dans la
tête.
Les papiers trouvés dans les poches
du cambrioleur permirent d'établir
qu'il s'agissait d'un repris de justice,
Yves Josselin, 28 ans, sans domicile
fixe. interdit de séjour. Il était sorti
de prison le 25 novembre dernier.
Le commissaire de police du quar-
tier du Mail recherche son complice,
dont il possède un signalement précis.
L'ESSENCE
PLUS CHÈRE?
Ce n'est encore qu'un bruit sans
confirmation officielle ; mais la sa-
gesse des nations affirme qu'il n'y a
pas de fumée sans feu. Il parait
donc que le rpinistère des Finances,
toujours à court de ressources, se
propose d'augmenter prochainement
de quatre francs les droits sur le
carburant auto, qui coûterait dans
les 25 fr. 50 le litre au 1er janvier.
Et cette majoration ne s'accom-
pagnera hélas ! d'aucune augmenta-
tion du continrent accordé aux au-
tomobilistes. Tout ce qu'il est per-
mis d'espérer c'est le maintien des
rétributions actuelles. Pas d'espoir
donc de voir rétablir les 20 litres
- "u moins avant le prin-
temps. Tout dépendra alors du plan
Marshall,
LE RAYON Z
IL N'A PAS ENCORE CHOISI LA LIBERTÉ
A LONDRES, où M. Molotov est en-
vironné . d'une garde farouche qui
le dérobe à la vue des mortels, on
redoute, paraît-il, des gestes dés-
obligeants à l'encontre du ministre des Af-
faires étrangères de l'Union soviétique.
C'est a,insi, du moins, que la courtoisie
britannique interprète un luxe de précau-
tions tout à fait inusité dons les démo-
craties occidentales, où les ministres sont
en général plus aisément accessibles aux
pétitions et aux pommes cuites. Il est vrai
qu'ils ne sont pas rares, et qu'on les rem-
place aussi facilement qu'bn les nomme.
Mais un ministre soviétique, par contre,
étant le résultat d'une sévère et patiente
formation des cadres, le produit fini d'un
nombre considérable de manipulations doc-
trinales et d'épurations massives, le termi-
nus, enfin, de la ligne générale, on com-
prend que l'objet d'aussi coûteuses recher-
ches soit entouré d'une surveillance atten-
tive. Le prix de revient de leurs ministres
est bien trop élevé pour que les Russes cou-
rent le risque d'en perdre un seul.
En outre, l'expérience de ces dernières
années leur a appris que ces diplomates
soviétiques, peu familiarisés avec les grands
itinéraires internationaux, - s'égaraient beau-
coup plus facilement que leurs collègues
des autres pays au cours de leurs missions,
à tel point qu'il est à peu près impossible
de remettre la main dessus quand leur che-
min n'est pas jalonné d'experts chargés de
les maintenir dans la bonne direction.
Lorsqu'ils reparaissent, c'est à la vitrine
des libraires, qui vendent leurs « souve-
nirs », lesquels sont franchement mauvais.
Aussi est-il préférable de les accompa-
gner dans leurs plus petits déplacements,
afin que, si loin de leur patrie qu'ils se
trouvent, ils ne se sentent pas trop dé-
paysés.
Z.
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