Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1942-01-16
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 janvier 1942 16 janvier 1942
Description : 1942/01/16 (Numéro 13). 1942/01/16 (Numéro 13).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
En page 3, LE FIGARO "ACTUALITES
Le Maréchal PÉTAIN
^production en terre cuite
de l'œuvre originale de
MAITRE FRANÇOIS COGNE
sculpteur du Chef de l'Etat
VUITTON et VUITTON
éditeur à
GENAT, par CUSSET (AlllerV
DIRECTEUR t Pierre BRISSON ̃ .Ë^va-tmf^m^\ru.ata^wwûfmnmwm.aw»miasuiixi»m, VENDREDI A i% JANVIER 1942
̃̃̃̃ ̃̃̃̃ ̃' J» *̃ misse m mm m jour- «iwi »*n «ai «ta wn«n- ̃•̃- a-W% Z^Z.
.81S18 m inu ça~,mr~ nul' o'tra CI8LId KunuscfuM No 13 "V 117* ANNEE
PARIS
14 Rond-Point ̃
== -ies CKamps-Elysées
Edition de Lyon
REDACTION ET ADMINISTRATION
12, rue de la Charité, 12 (2«)
Téléphone i FRANKLIN 54-14 et 5tM
L" ".1-'
L'économie politique
de La Fontaine
Elle nous pa-
raissait, 0 hier
encore, bien pé-
rimée 1 A
quoi bon par-
ler de l'avare qui cache son
trésor, au temps du dépôt à
vue ? Un compte courant cré-
diteur se peut-il contempler
avec la même «volupté que les
reflets dorés de sequins dans
une cachette ? Il y a là tout
un aspect matériel de l'argent,
dont le régime bancaire mo-
derne nous'a fait perdre le
sens « palper » (l'affreuse
expression !) ne signifie plus
rien quand le paiement se fait
par virement et je suis sûr que
les modernes avares, s'il y en
avait encore à la veille de
cette guerre; y perdaient beau-
coup. La richesse, en fait, se
dématérialisait elle ne se
dématérialisait même que trop,
car bien souvent ces marges
créditrices, si dépourvues de
corps, finissaient par se ré-
duire à rien.
La vérité est que nous, ne
connaissions plus d'avares du
type décrit par La Fontaine
Il avait dans ta Terre une somme
8on ea.>ur -avec. lenfoûie,
Son cœur avec.
Aussi ces fables charmantes,
pour peu qu'on les considérât
du point de vue économique,
dataient-elles singulièrement.
Les voici rajeunies par des
circonstances qui, faisant re-
culer la civilisation de plu-
sieurs siècles, nous rendent de
nouveau contemporains de ces
enfouisseurs; espèce en voie de
disparition, qui soudain repa-
rait. A vrai dire, la guerre
n'en est pas la seule. cause,
car nous avions appris, depuis
plusieurs années déjà, que le
coffre-fort d'une grande ban-
que n'est plus un abri sur ,les
yoleurs sans doute n'y ac-
cèdent pas, mais l'œil du fisc
y pénètre, ce qui ne vaut guè-
ïe mieux. -Ne. serait-ce pas le
cas de se rappeler, dans la fa-
ble « Le lion malade, et, le,
renard », cette tanière où l'on
Voit bien les traces des pas
qui entrent, mais aucune tra-
ce de pas qui sortent
de cette antre (dit le renard)
le vois bien comme Con entre
Et ne vois pas comme on en sort.
Le sage, faisant' le même
raisonnement que le renard,
a donc cessé depuis quelque
{emps d'abriter son argent
dans des refuges qui ressem-
blent quelquefois à des souri-
cières.'
Il ne reste plus alors que la
cachette, comme en plein
XVII*, et nous voici considé-
rant avec une curiosité ra-
jeunie les anfractuosités des
vieux murs, les coins isolés
des jardins. La fable, du coup,
reprend 'toute sa fraîcheur
on retrouve de l'intérêt aux
stratagèmes du voleur, à' la
défense de l'avare, aux con-
seils du fabuliste, qui, en fin
de compte, semble conclure
que l'argent est fait pour rou-
ler, ce qui laisserait deviner
en lui un précurseur de la
théorie du pouvoir d'achat
la République a, bien affaire
De gens qui, ne dépensent rien i
Peut-être faudrait-il surtout
se rappeler un autre conseil,
DEMAIN, dans le
FIGARO UTTERA1RE
INTROPUCnON
^nx Théâtre de Gœthe
par André Gide
m, '̃> îPaùrVaféry
et Gfeorgés Duhamel chez eux
LA MUSIQUE A PARIS
par italien SI XT6
LES UVRES
JULIE DE COBNEU.HÂN.
par André ROUSSEAUX
'PROPOS 0U SAMEDI
Le sonnet d'Irène' -Super-
cheries littéraires d'hier et.
•d'aujourd'hui Mystifica-
teurs, négriers, imposteurs,
<~ plagiaires, etc.
par André B1L1.Y
Nos rubriques
Travaux des écrivains
Informations littéredros
non plus du fabuliste, eelui-
ci « Ne vous amassez pas
des trésors sur la .terre, où les
vers et la rouille détruisent, et
où les voleurs pénètrent par-
tout et dérobent. Amassez-
vous des trésors dans le
ciel. » Mais ceci n'est plus
de l'économie politique. 1
La Fontaine n'avait sans
doute pas prévu le dépôt en
banque, et cependant la con-
ception qu'il se faisait de la
richesse est toujours suscepti-
ble de nous servir. Ayait-il
deviné ce que serait l'écono-
mie, dirigée ? On peut jurer
que non, et pourtant là fable
intitulée «r Jupiter et le mé-
tayer » le laisserait penser.
Elle prête à bien des ré-
flexions. ';••
Jupiter, ayant une ferme à
donner, les candidats mar-
chandent et discutent les con-
ditions du contrat
Un d'eux, le plus hardi, mais non
[pas le plus sage,
Promit d'en rendre tant, pourvu
\que Jupiter
Le. laissât ̃ disposer da l'air. Jupiter',
Lui donnât saison à sa guise,
Cu'il eût du ehaud.Jdu froid, du
Bn(tn {beau temps, de la bise,
Enfin du sec et du mouillé
Aussitôt qu'il aurait baillé. I
Sur cette base, le pacte est
conclu î
Notre homme
Tranche' dû roi des airs, pleut,
{vente et fait en somme
Un climat pour lui seul.
Un climat pour lui seul,
l'expression est charmante
elle, exprime en tout .cas à
merveille la prétention des di-
rigistes, qui entendent, par
leurs combinaisons préparées,
courber "à leurs volontés les
lois naturelles. L'homme, qui
en a fait bien d autres, peut
après tout s'imaginer sans fo-
lie être capable de régler les
saisons Y Ne sait-il pas quand
ses récoltes ont besoin de
pluie, quand au contraire la
sécheresse leur conviendrait
mieux Le métayer de la fa-
ble ne fait pas preuve en som-
me d'une prétention exces-
sive..
Et pourtant rien ne lui réus-
sit, car chaque fois ses décrets
météorologiques portent à
faux, tandis que ses voisins,
qui ne disposent que du climat
de tout le monde, se tirent
d'affaires. Finalement l'impru-
dent se lasse s
Que fait-il ? Il' recourt au monar~
• tque des Dieux
II confesse son imprudence.
La critique est spirituelle, en
ce qu'elle vise un des traits
les plus frappants de l'homme 'e
moderne, sa conviction qu'il
peut tout et. que sa raison en
sait plus que la nature. A vrai
dire, les victoires récentes de
la technique sont bien faites
pour nous suggérer pareil or-
gueil.* je me rappelle ce sa-
vant, disant à l'aurore de
l'aviation « Les oiseaux ne
savent pas voler.» Je me
rappelle aussi ces architectes
américains m'expliquant avec
simplicité que la lumière arti-
ficielle qu'ils fabriquent vaut
mieux que la lumière du ciel,
que l'air, de leurs ventilateurs
est plus sain que celui de l'at-
niosphère. V
Peut-être tout cela est-il
vrai, il est probable même
que c'est vrai. Mais la techni-
que a ses limites, au delà des-
quelles^ quand tous lés fac-
teurs en jeu ne sont pas exac-
tement connus, la sagesse con-
siste à se réclamer de nou-
veau de la j modestie. C'est
revenir au -domaine- seculaire-
ment foulé par les sages et
dans lequel le bon sens re- e
trouvé ses droits. Une fois
encore, le fabuliste reprend
toute son autorité, qui ne
perd rien du fait que la tech-
nique de son époque .«tait, ru-
dimentaire. Citerons-nous., en
terminant, dans Le berger
et le roi a, ce gardien de
moutons que le souverain fait
premier, ministre
Il avait du bon sens, te reste vient
[ensuite
Bref, II en vint fort bien à bout.
André SIEGFRIED,
Membre de l'Institut.
A 1 75 kilomètres
de Singapour
tes troupes japonaises
ont pris Ta mp in
LES FORCES AMERICAINES
résistent toujours avec opiniâtreté
dans- l'île de Luçon
COMMUNIQUES JAPONAIS
Tokio, 15 janvier. Les Japonais annoncent que les forces japo-
naises se sont emparées de la ville de Tampin, à 175 kilomètres de
Singapour, au sud de la province de Negri-Sembilan.
̃̃ À ̃' ̃;
Tokio, 16 janvier. Communiqué du Dai Hon Yet:
Les forces terrestres et aériennes japonaises poursuivent activement
les troupes ennemies sur la côte occidentale de la Malaisie. Hier soir,
elles on franchi la frontière du Johore et ont pénétré également dans
l'Etat de Malacca, assiégeant Gemas, carrefour stratégique comman-
dant la route de Singapour.
Berlin, 15 Janvier. On mande de Tokio au D. N. B.
Le Quartier Général japonais annonce que les troupes Japonaises
ont atteint ta ville de Malacca, dans la nuit de jeudi. La ville de Ma-
lacca se trouve maintenant en arrière du front.
{Tampin, comme Gemas, est
une localité de l'Etat de Negri.
Sembilan.
.Tampin, tout près de la fron-
tière du territoire de Malacca, est
à environ 30 kilomètres de la côte
occidentale, et Gemas encore à
30 kilomètres de plus à l'intérieur
des terres.
Ces deux points ont une im-
portance stratégique, car ce sont
Tokio, 16 janvier. Le Grand Quartier Général Impéral annonce
Des appareils de l'aviation navale japonaise ont effectué aujour-
d'hui des attaques de grande envergure contre le groupe des iles Molu-
ques, principalement contre Amboino, ainsi que contre des objectifs de
Nouvelle-Guinée.
Au cours des raide effectués le 12 Janvier cintre Corontalo, daM
l'lie de Célèbes, 9 hangars et deux bâtiments militaires ennemis ont
été détruits.
A Temate, dans le groupe des Moluques, deux entrepôts ont été
Incendiés. ̃
[Les Moïuques sont un archipel
des Indes Néerlandaises, entre Cé-
lèbes et la Nouvelle-Guinée. Les
principales Iles sont Gilolo, Ceram,
Amboine, Ternate. La ville prix-
cipale est Amboine, dans Vile du
même nom.
Avance éclair
dans l'Etat de Johore ?
Tokio, 15 Janvier. L'agence DomèT annonce d'autre l>a'rt uùe
Je 14 janvier au soir des troupes japonaises venant de l'est et de
l'ouest ont poursuivi dans la province do Johore leur avance éclair-
Quelques trente mille soldats britanniques de la défense de Singa-
pour ont été complètement encerclés. (HAVAS-O.F.I.).
COMMUNIQUES AMERICAINS
Washington, 15 janvier. Communiqué du Département de ̃ la-
Guerre ̃
Philippines 9 bombardiers lourds japonais ont attaqué les forti-
fications de l'ile de Corregidor dans la baie de Manille. 2 bombardiers
ont été abattus par nos batteries de D. C. A. et d'autres ont été tou-
chés. Les dégâts causés aux fortifications sont légers et nos pertes
sont peu importantes.
L'action offensive des forces terrestres ennemies a continué par
une tentative d'infiltration générale sur toute notre ligne de front
(Voir la suite en deuxième page)
^N CYRENAIQUE
Les forces britanniques se Heurtent
à une violente résistance
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, ,15 janvier. Communi-
qué du Grand Quartier des for-
ces armées italiennes
Dans la région de Solloum, l'en-
nemi a pu occuper la zone proche
de la mer, grâoe à une violente
action d'artillerie.
La résistance tenace de nos po-
sitions principales continue. Des
forces aériennes italiennes et alle-
mandes ont effectué des opéra.
tions de reconnaissance et attaqué
avec suocès des installations por-
tuaires et des centres de commu-
nioations sur les arrières de l'en-
nemi.>'•̃
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 15 janvier.. Le haut-
oommandement des forces armées
communique i
En Afrique du Nord., le feu de
l'artillerie ennemie contre les po-
sitions germano-italiennes à Sol-
lum est toujours aussi violent.
L'ennemi a remporté quelques
succès locaux.
Des avions de combat et de'
bombardement en piqué ont atta-
qué des colonnes motorisées en-
nemies, ainsi que des installa-
tions portuaires et des aérodro-
mes, dans la région d'Adjedahia
et de Sbllum.
La ville de La Valette et des
aérodromes britanniques sur l'Ile
de Malte ont été bombardés effi-
cacement de jour et de nuit.
LA PRESTATION
DE SERMENT
DES PREFETS
Vichy, 15 janvier. On «ait
que l'acte constitutionnel No 7 a
prescrit que les hauts fonction-
naires devraient prêter au Maré-
chal le serment de fidélité à l'E-
tat.
Nous croyons savoir que tous
lés préfets seront convoqués à Vi-
chy, te 18 ou le 19 février pro-
chain, pour prêter ce serment.
Secours National
DU PAIN POUR CEUX
QUI ONT FAIM
̃'̃ DU BOIS#POUR CEUX
QUI ONT FROID
CROISADE D'HIVER
A ..•.̃̃•;̃
des nœuds de communications
qui commandent Tampin, un
embranchement sur Malacca, et
Gemas, la route directe de Sin-
gapour à travers l'État de Johore.
Le territoire de Malacca fait
partie de la colonie britannique
des Straits Settlentents. Sa capi-
tale, Malacca, située sur le détroit
du même nom, est une ville de
35.000 habitants.}
Gorontalo, dans Vile Célèbes,
est situé au sud de la presqu'île
de Minahassa, vaste langue de
terre qui s'étend de l'ouest à- l'est,
au nord de VUe.J
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Le Caire, 15 janvier. –Commu-
niqué du C. Q. G. britannique en
Moyen-Orient
Bien que l'avance de nos. colon-
nes dans le secteur côtier aux en-
virons de Marsa Boroga ait été
retardée par les difficultés du
terrain et par une forte résistan-
ce de. la part, des postes fortifiés
ennemis, une nouvelle progres-
sion a été réalisée en direction
du sud.
Comme la veille, l'activité aé-
rienne ennemie contre nos colon-
nes a été très importante.
Durant • toute la j ouwi ée, notre
aviation a eflectué des vols de
protection au-dessus du secteur
des opérations et a également di-
rigé d'importantes attaques con-
tre les concentrations de trans-
ports motorisés ennemis- à l'ar-
rière. ̃ '̃
Dans le secteur de Halfaya,
l'artillerie britannique sud-afri-
caine et polonaise a pouMÙivi le
pilonnage des défenses ennemies
et a détruit un important dépôt
de munitions ennemi. De nom-
breux coups directs ont atteint
des emplacements d'artillerie en.
nemis. Sous la protection de ce
bombardement, notre infanterie
s'est portée en avant et a occu-
pé de nouvelles positions, qu'elle
consolide actuellement, malgré un
accroissement de l'activité des
patrouilles et de l'artillerie enne-
mies.
Madame
le Conseiller
Paris, 15 janvier, L'Aca-
démie Française vient d'être
appelée à résoudre un petit
problème grammatical, né de
la guerre.
On sait que les femmes siè-
gent désormais dans les assem-
blées municipales. Comment
va-t-on les appeler t Madame
la Conseillère, comme on dit
Madame la" Présidente ou Ma-
dame l'Amirale, par exemple 1
Cette question a été posée à
l'Académie par le directeur des
bureaux du Conseil municipal
de Paris. La Commission du
dictionnaire a été entendue.
Elle a émis l'avis. >– que
l'Académie a fait sien qu'il
faut dire '« Madame Je
Conseiller municipal >.
Keportase uorporatu. p. w. 29.066.
20 degrés au-dessous de zéro. Cela n'empêche pas le Ma-
réchal de faire sa promenade quotidienne accompagné de
son collaborateur immédiat, le docteur Bernard Ménetrel,
chef du Secrétariat particulier, et vice-président des œu-
vies sociales..
On a distribué
aux pauvres de Marseille
les premières
"Cigarettes Nationales
L Mais les fumeurs devront attendre
la" proôiïaiiie récolte 'pôÛF goûter
^joux. nouveaux mélanges envisagés
par la Régie
V (DE NOTRE CORRESPONDANT. PARTICULIER)
Marseille, 14 janvier. A Marseille, te jour de Noël, au, cours
du repas servi ,aux pauvres par tes Frères de Saiiit-Jean-de-Die'ii,
a eu lieu la première distribution de « cigarettes nationales n. M. ïîo-
gard, directeur de la Manufacture dès Tabacs, à qui nous sommes
allé faire part des espoirs que eette distribution avait fait naître
chez les fumeurs, a bien voulu nous déclarer
̃̃•- Nous'avons, il est vrai, dépassé le stade du laboratoire. II
est toutefois prématuré de parler de production industrielle. Permet-
tez-moi d'abord de vous éclairer sur la position morale du pro-
blème.
LA SITUATION
1. EN EXTREME-ORIENT
Ç'est, depuis quelques jours
dans la péninsule malaise que l'of-
fénsive japonaise se développe Je
plus rapidement. Progressant le
long de la voie ferrée de l'ouest,
les forces japonaises 3 a 4
divisions d'élite admirablement
équipées' t- ont occupé la p!ns
grande partie de l'Etat de Negri-
Sêmbilàn, notamment Seramban
et, selon certaines nouvelles,
Tamping, à moins de 200 kilomè-
très de Singapour. Les deux ob-
jectifs immédiats des Japonais
sont au sud-ouest de Tarnping la
ville de Malacca, et au sud-est
l'important nœud ferroviaire de
Gemas. dont l'occupation coupe-
rait la retraite aux forces britan-
niques refluant de Malaisie cert
traie. La question est de 6avc-!r
si les Anglais sont en état de
livrer une nouvelle bataille dans
l'Etat de Johore et si cette région.
cultivée, peuplée et de communi-
cations faciles, sera plus 'avora-
ble à la défense anglaise que les
jungles-de la Malaisie septentrio-
nale. L'armée britannique de Bir-
manie reçoit des renforts venus
des Indes et de Chine, mais poiir-
ra-t-elle intervenir à temps pour
sauver Singapour t
Les positions restent les mêmes
dans rtle de Luçon. où la prei-
cru'ile de Batan reste solidement
défendue. L'offensive nippons se
développe contre la ligne exté-
rieure des Indeg Néerlandaises
Maîtres de la pointe nord-est 'les
Célèbes (Menado) les Japonais
vont sans doute essayer d'étendre
̃̃̃; A VICHY
Promenade
Maréchal
» II y a, d'unet part,y, Régie
qui est à juste titre gardièrtne de
la tradition et de la qaalité, et
qui répugne à fabriquer,, du ta
bac qui ne soit pas du vrai la-
bac. Il y a, d'autre part, les fu-
meurs réduits à la portion con-
grue, et !e désir manifesté par le
Gouvernement de les satisfaire.
Il y a enfin les ingénieurs et les
directeurs, qui ont pour tâche
de réaliser un produit qui soit di-
gne de la Régie Française et ce
pendant assez facile à fabriquer
pour satisfaire des fumeurs pres-
sés de. fumer. ».
M. Homard poursuit j|7
Lorsque, faute ne tabacs
d'importation, il a fallu envisa-
ger le rationnement, la d.écep'
tion des fumeurs n'a euyd'égal
que notre propre embarras. On
nous pressait de trouver des suc-
cédanés de tabac, ou plus exac-
tement des feuilles susceptibles
d'être mélangées au tabac pur
sans en altérer le goût.
'(Suite page 2, col. 3 et 4)
leur occupation dans l'Ile par des
débarquements dans la région de
Macassar.
En Chine,la bataille reste achar-
née et confuse': la retraite des
Japonais au nord de Chàng Cha
parait difficile et coûteuse, a cau-
se des incessantes manœuvres
d'encen.lement des Chinois.
II. EN U. R. S S.
La principale préoccupation des
Russes et évidemment de fa're
tomber Mojaïsk où, malgré la chu-
te de Dorokhovo, les Allemands
opposent une résistance efficace
aux attaques de front, et d'élargir
la poche creusée vers Loudinovo
et Kirov. Attaquant sur le fane
nord de cette poche, ils ont occu-
pé Medyn, au sud-ouest de Mo-
jaïsk. Les Allemands tiennent
toujours IJjev et Orel. On signale
d'autre part, un débarquement so-
viétique dans l'isthme de Perekop.
III. EH AFRIQUE
La prise de Sotlurn a rivè les
défenseurs du col de Halfaya du
seul port par lequel ils pouvaient
recevoir un ravitaillement d'ail-
leurs précaire. Ils- résistent "tOtt-
jours cependant, pendant que
l'armée Rommél et l'armée Rlt-
chie paraissent.au contact iitntie-
diatement au nord et A> 1-est d*El
Agheilat.
Jacques DARCY.
DEMAIN
WLÂDIMIR D'ORMON
SUR LE FRONT GERMANO-RUSSE
Les forces Allemandes
contre-attaquent
dans le secteur central
et détruisent 20 blockhaus
dans celui de Leningrad
MOSCOU ANNONCE LA PRISE
DE PLUSIEURS LOCALITES
DONT LA VILLE DE MEDYN'
COMMUNIQUE ALLEMAND
BERLIN, 15 janvier, Du Quartier Général du Fùhrer, le Haut
Commandement des forces armées communique •:
L'aviation allemande a attaqué à Féodosia et dans la presqu'ile
de Kertch, des concentrations de troupes, des positions de D.C.A. et
des aérodromes ennemis. Trois navires marchands soviétiques ont
été endommagés dans la mer Noire et dans la mer d'Azov.
iDang le secteur de Taganrog, l'ennemi, appuyé par son artllle-
rie, a renouvelé, en vain, ses tentatives d'attaque.
Dans le secteur central et septentrional du front. oriental, les
combats défensifs continuent. Au cours d'une contre-attaque, une
formation d'infanterie allemande, appuyée par l'artillerie' légère,
a pris à l'ennemi vingt canons et une grande quantité d'autre maté-
riel 600 morts russes ont été dénombrés à cette occasion.
Une autre action, engagée avec succès par un groupe de choc
allemand, contre les positions ennemies, dans le secteur de Lénln-
grad, a permis à des fractions d'une compagnie d'infanterie alle-
mande, appuyée par les sapeurs du génie, de s'installer dans la
position adverse, sur une largeur de 600 mètres. Vingt blockhaus ont
été détruits et leurs garnisons exterminées.
EXTRAITS DES COMMUNIQUES RUSSES
MOSCOU, 15 janvier. Le communiqué du G.Q.G. de l'armés
rouge en date du 14 janvier au soir donne les renseignements sui-
vants
Au cours de la journée du 14, nos troupes ont poursuivi leur avance
vers l'ouest. A la suite de combats acharnés nos unités ont occupé
plusieurs localités dont la ville de Medyn et se sont emparées de gran-
des quantités de matériel de guerre.
Le 13 janvier, 22 avions allemands ont été détruits nous avons
perdu 8 appareils.
Moscou, 16 j-rtvier. Le communiqué du Grand Quartier Général
de l'Armée rouge, en- date du 15 janvier au matin, donne les rensei-
gnements suivants ̃
Au cours de la nuit, nos troupes ont mené, dans une série de sec-
teurs, d'actives opérations contre l'ennemi.
Une unité opérant sur le front central a pris, en un jour de com.
bats, huit chars allemands, 22 pièces d'artillerie; 68 mitrailleuses, 8
camions, 40 fourgons chargés de munition.
Sur te front sud-ouest, nos troupes ont détruit, en un jour de oow-
ba., fi pièces d'artillerie allemandes, 2 lance-mines, 6 mitrailleuses et
douze fourgons chargés de munitions. L'ennemi a perdu 4 sections
d'infanterie. Dans un autre secteur du même front, une unité, combat-
tant pour la possession d'une localité, a tué ou blessé près de 400 Alle-
mands et a détruit 2 camions ennemis.
CHRONIQUE
L'ennemi
des hommes
par Jean SCHLUMBERGER
v K OUS employons le mot « barbarie » comme
̃VI si tout le monde s'entendait sur son conte-
̃ \B nu. En fait, c'est une expression dont le
̃^ ™ sens n'a cessé de varier et qui, dans ta bou-
che de chaque peuple, désigne des choses -différentes.
Seuls les sentiments qui l'accompagnent sont partout
'les mêmes mépris un peu pharisaïque, ou crainte,
ou horreur de ce que l'on considère chez autrui com-
me des formes de vie primitives et brutales.
En Grèce, le terme de barbarie, tout nouvellement
né, gardait encore une signification concrète, puisqu'il
désignait simplement les hommes de race et de lan.
gue non helléniques. Je ne dis pas qu'il n'impliquât
aucune arrière-pensée péjorative depuis qu'ils avaient
tenu tête aux armées médiques, les Grecs ne man-
quaient pas d'infatuation. Mais ces navigateurs à l'es-
prit subtil et curieux avaient trop de contacts dans
tous les ports du Levant pour pouvoir s'enfermer dans
des illusions aveugles. Il leur fallait bien accepter
d'être considérés comme des enfants par les Egyp-
tiens au passé immémorial, et comme dès gagne-petit,
bien rudes et frugaux, par les opulents asiatiques.
L'auguste évocation de Darius, dans les Perses
d'Eschyle, montre que l'ivresse de la victoire sur les
barbares pouvait se donner cours sans mésestime de
l'adversaire et lorsque Xénophon voulut composer
une sorte de roman pédagogique, c'est Cyrus qu'il prit
pour héros. Si le mépris éclate chez les Grecs, ce n'est
pas un mépris moral mais civique. Les Grecs ont l'au-
tocratie en abomination et tiennent passionnément à
leurs libertés, aux garanties du citoyen contre le bon
plaisir de celui qu'ils appellent « tyran », fût-il très `
juste et très éclairé. Sur ce point précis, et là seule-
ment, ils montrent une vraie répulsion, réflexe de dé-
fense contre ce qui menace, à leurs yeux, l'essentielle
condition de la dignité humaine.
En face de cette notion claire, nous faisons, nous
modernes, figures de brouillons qui barbottent dans
la confusion d'esprit. Il y a deux cents ans, ,1e terme
avait encore une certaine précision on estimait bar-
bares tous les pays païens et toutes les époques qui
n'étaient ni l'antiquité classique ni lrèrë qui .s'ouvre
avec la Renaissance. Mais, depuis lors, les historiens
ont exploré les, siècles et les voyageurs la planète.
Nous avons découvert le moyen âge, Byzance et toutes
les civilisations superposées du proche Orient. Il ne
nous viendrait plus à la pensée de contester aux cul-
tures de l'Inde ou de la'Chine certains sommets de la
piété, de l'art ou de la sagesse. Là où nous nous y
attendions le moins, nous avons rencontré des quali-
tés, des finesses, des luxes que nous n'égalions pas.
Nous nous sommes engoués de la musique noire, et
jusque dans les idiomes des primitifs nous avons
constaté des nuances que les nôtres sont incapables
d'exprimer. Du coup, voici la traditionnelle notion
de barbarie fort bousculée, rendue fort relative, dé-
chue de son ancienne assuranm.
En fait, chaque oeuple parait barbare à ses voi-
sins sur les points où sa civilisation est plus sommaire
ou plus arriérée que la teur. Nous regardons de haut
certains pays, parce qu'on s'y repaît d'aliments mal
préparés ou qu'on y travaille à la façon des fourmis
ils nous le rendent, parce que nous ne nous lavons
pas et que beaucoup de nos hôpitaux sont un défi à
l'hygiène Un vaste chas^-croisé dp préventions ou
de jtistes critiques sillonne le monde. Personne n'y
échappe et, le plus souvent, les détracteurs récipro-
ques pourraient être renvoyés dos à. dos. (Suite p. t,
Le Maréchal PÉTAIN
^production en terre cuite
de l'œuvre originale de
MAITRE FRANÇOIS COGNE
sculpteur du Chef de l'Etat
VUITTON et VUITTON
éditeur à
GENAT, par CUSSET (AlllerV
DIRECTEUR t Pierre BRISSON ̃ .Ë^va-tmf^m^\ru.ata^wwûfmnmwm.aw»miasuiixi»m, VENDREDI A i% JANVIER 1942
̃̃̃̃ ̃̃̃̃ ̃' J» *̃ misse m mm m jour- «iwi »*n «ai «ta wn«n- ̃•̃- a-W% Z^Z.
.81S18 m inu ça~,mr~ nul' o'tra CI8LId KunuscfuM No 13 "V 117* ANNEE
PARIS
14 Rond-Point ̃
== -ies CKamps-Elysées
Edition de Lyon
REDACTION ET ADMINISTRATION
12, rue de la Charité, 12 (2«)
Téléphone i FRANKLIN 54-14 et 5tM
L" ".1-'
L'économie politique
de La Fontaine
Elle nous pa-
raissait, 0 hier
encore, bien pé-
rimée 1 A
quoi bon par-
ler de l'avare qui cache son
trésor, au temps du dépôt à
vue ? Un compte courant cré-
diteur se peut-il contempler
avec la même «volupté que les
reflets dorés de sequins dans
une cachette ? Il y a là tout
un aspect matériel de l'argent,
dont le régime bancaire mo-
derne nous'a fait perdre le
sens « palper » (l'affreuse
expression !) ne signifie plus
rien quand le paiement se fait
par virement et je suis sûr que
les modernes avares, s'il y en
avait encore à la veille de
cette guerre; y perdaient beau-
coup. La richesse, en fait, se
dématérialisait elle ne se
dématérialisait même que trop,
car bien souvent ces marges
créditrices, si dépourvues de
corps, finissaient par se ré-
duire à rien.
La vérité est que nous, ne
connaissions plus d'avares du
type décrit par La Fontaine
Il avait dans ta Terre une somme
8on ea.>ur -avec. lenfoûie,
Son cœur avec.
Aussi ces fables charmantes,
pour peu qu'on les considérât
du point de vue économique,
dataient-elles singulièrement.
Les voici rajeunies par des
circonstances qui, faisant re-
culer la civilisation de plu-
sieurs siècles, nous rendent de
nouveau contemporains de ces
enfouisseurs; espèce en voie de
disparition, qui soudain repa-
rait. A vrai dire, la guerre
n'en est pas la seule. cause,
car nous avions appris, depuis
plusieurs années déjà, que le
coffre-fort d'une grande ban-
que n'est plus un abri sur ,les
yoleurs sans doute n'y ac-
cèdent pas, mais l'œil du fisc
y pénètre, ce qui ne vaut guè-
ïe mieux. -Ne. serait-ce pas le
cas de se rappeler, dans la fa-
ble « Le lion malade, et, le,
renard », cette tanière où l'on
Voit bien les traces des pas
qui entrent, mais aucune tra-
ce de pas qui sortent
de cette antre (dit le renard)
le vois bien comme Con entre
Et ne vois pas comme on en sort.
Le sage, faisant' le même
raisonnement que le renard,
a donc cessé depuis quelque
{emps d'abriter son argent
dans des refuges qui ressem-
blent quelquefois à des souri-
cières.'
Il ne reste plus alors que la
cachette, comme en plein
XVII*, et nous voici considé-
rant avec une curiosité ra-
jeunie les anfractuosités des
vieux murs, les coins isolés
des jardins. La fable, du coup,
reprend 'toute sa fraîcheur
on retrouve de l'intérêt aux
stratagèmes du voleur, à' la
défense de l'avare, aux con-
seils du fabuliste, qui, en fin
de compte, semble conclure
que l'argent est fait pour rou-
ler, ce qui laisserait deviner
en lui un précurseur de la
théorie du pouvoir d'achat
la République a, bien affaire
De gens qui, ne dépensent rien i
Peut-être faudrait-il surtout
se rappeler un autre conseil,
DEMAIN, dans le
FIGARO UTTERA1RE
INTROPUCnON
^nx Théâtre de Gœthe
par André Gide
m, '̃> îPaùrVaféry
et Gfeorgés Duhamel chez eux
LA MUSIQUE A PARIS
par italien SI XT6
LES UVRES
JULIE DE COBNEU.HÂN.
par André ROUSSEAUX
'PROPOS 0U SAMEDI
Le sonnet d'Irène' -Super-
cheries littéraires d'hier et.
•d'aujourd'hui Mystifica-
teurs, négriers, imposteurs,
<~ plagiaires, etc.
par André B1L1.Y
Nos rubriques
Travaux des écrivains
Informations littéredros
non plus du fabuliste, eelui-
ci « Ne vous amassez pas
des trésors sur la .terre, où les
vers et la rouille détruisent, et
où les voleurs pénètrent par-
tout et dérobent. Amassez-
vous des trésors dans le
ciel. » Mais ceci n'est plus
de l'économie politique. 1
La Fontaine n'avait sans
doute pas prévu le dépôt en
banque, et cependant la con-
ception qu'il se faisait de la
richesse est toujours suscepti-
ble de nous servir. Ayait-il
deviné ce que serait l'écono-
mie, dirigée ? On peut jurer
que non, et pourtant là fable
intitulée «r Jupiter et le mé-
tayer » le laisserait penser.
Elle prête à bien des ré-
flexions. ';••
Jupiter, ayant une ferme à
donner, les candidats mar-
chandent et discutent les con-
ditions du contrat
Un d'eux, le plus hardi, mais non
[pas le plus sage,
Promit d'en rendre tant, pourvu
\que Jupiter
Le. laissât ̃ disposer da l'air. Jupiter',
Lui donnât saison à sa guise,
Cu'il eût du ehaud.Jdu froid, du
Bn(tn {beau temps, de la bise,
Enfin du sec et du mouillé
Aussitôt qu'il aurait baillé. I
Sur cette base, le pacte est
conclu î
Notre homme
Tranche' dû roi des airs, pleut,
{vente et fait en somme
Un climat pour lui seul.
Un climat pour lui seul,
l'expression est charmante
elle, exprime en tout .cas à
merveille la prétention des di-
rigistes, qui entendent, par
leurs combinaisons préparées,
courber "à leurs volontés les
lois naturelles. L'homme, qui
en a fait bien d autres, peut
après tout s'imaginer sans fo-
lie être capable de régler les
saisons Y Ne sait-il pas quand
ses récoltes ont besoin de
pluie, quand au contraire la
sécheresse leur conviendrait
mieux Le métayer de la fa-
ble ne fait pas preuve en som-
me d'une prétention exces-
sive..
Et pourtant rien ne lui réus-
sit, car chaque fois ses décrets
météorologiques portent à
faux, tandis que ses voisins,
qui ne disposent que du climat
de tout le monde, se tirent
d'affaires. Finalement l'impru-
dent se lasse s
Que fait-il ? Il' recourt au monar~
• tque des Dieux
II confesse son imprudence.
La critique est spirituelle, en
ce qu'elle vise un des traits
les plus frappants de l'homme 'e
moderne, sa conviction qu'il
peut tout et. que sa raison en
sait plus que la nature. A vrai
dire, les victoires récentes de
la technique sont bien faites
pour nous suggérer pareil or-
gueil.* je me rappelle ce sa-
vant, disant à l'aurore de
l'aviation « Les oiseaux ne
savent pas voler.» Je me
rappelle aussi ces architectes
américains m'expliquant avec
simplicité que la lumière arti-
ficielle qu'ils fabriquent vaut
mieux que la lumière du ciel,
que l'air, de leurs ventilateurs
est plus sain que celui de l'at-
niosphère. V
Peut-être tout cela est-il
vrai, il est probable même
que c'est vrai. Mais la techni-
que a ses limites, au delà des-
quelles^ quand tous lés fac-
teurs en jeu ne sont pas exac-
tement connus, la sagesse con-
siste à se réclamer de nou-
veau de la j modestie. C'est
revenir au -domaine- seculaire-
ment foulé par les sages et
dans lequel le bon sens re- e
trouvé ses droits. Une fois
encore, le fabuliste reprend
toute son autorité, qui ne
perd rien du fait que la tech-
nique de son époque .«tait, ru-
dimentaire. Citerons-nous., en
terminant, dans Le berger
et le roi a, ce gardien de
moutons que le souverain fait
premier, ministre
Il avait du bon sens, te reste vient
[ensuite
Bref, II en vint fort bien à bout.
André SIEGFRIED,
Membre de l'Institut.
A 1 75 kilomètres
de Singapour
tes troupes japonaises
ont pris Ta mp in
LES FORCES AMERICAINES
résistent toujours avec opiniâtreté
dans- l'île de Luçon
COMMUNIQUES JAPONAIS
Tokio, 15 janvier. Les Japonais annoncent que les forces japo-
naises se sont emparées de la ville de Tampin, à 175 kilomètres de
Singapour, au sud de la province de Negri-Sembilan.
̃̃ À ̃' ̃;
Tokio, 16 janvier. Communiqué du Dai Hon Yet:
Les forces terrestres et aériennes japonaises poursuivent activement
les troupes ennemies sur la côte occidentale de la Malaisie. Hier soir,
elles on franchi la frontière du Johore et ont pénétré également dans
l'Etat de Malacca, assiégeant Gemas, carrefour stratégique comman-
dant la route de Singapour.
Berlin, 15 Janvier. On mande de Tokio au D. N. B.
Le Quartier Général japonais annonce que les troupes Japonaises
ont atteint ta ville de Malacca, dans la nuit de jeudi. La ville de Ma-
lacca se trouve maintenant en arrière du front.
{Tampin, comme Gemas, est
une localité de l'Etat de Negri.
Sembilan.
.Tampin, tout près de la fron-
tière du territoire de Malacca, est
à environ 30 kilomètres de la côte
occidentale, et Gemas encore à
30 kilomètres de plus à l'intérieur
des terres.
Ces deux points ont une im-
portance stratégique, car ce sont
Tokio, 16 janvier. Le Grand Quartier Général Impéral annonce
Des appareils de l'aviation navale japonaise ont effectué aujour-
d'hui des attaques de grande envergure contre le groupe des iles Molu-
ques, principalement contre Amboino, ainsi que contre des objectifs de
Nouvelle-Guinée.
Au cours des raide effectués le 12 Janvier cintre Corontalo, daM
l'lie de Célèbes, 9 hangars et deux bâtiments militaires ennemis ont
été détruits.
A Temate, dans le groupe des Moluques, deux entrepôts ont été
Incendiés. ̃
[Les Moïuques sont un archipel
des Indes Néerlandaises, entre Cé-
lèbes et la Nouvelle-Guinée. Les
principales Iles sont Gilolo, Ceram,
Amboine, Ternate. La ville prix-
cipale est Amboine, dans Vile du
même nom.
Avance éclair
dans l'Etat de Johore ?
Tokio, 15 Janvier. L'agence DomèT annonce d'autre l>a'rt uùe
Je 14 janvier au soir des troupes japonaises venant de l'est et de
l'ouest ont poursuivi dans la province do Johore leur avance éclair-
Quelques trente mille soldats britanniques de la défense de Singa-
pour ont été complètement encerclés. (HAVAS-O.F.I.).
COMMUNIQUES AMERICAINS
Washington, 15 janvier. Communiqué du Département de ̃ la-
Guerre ̃
Philippines 9 bombardiers lourds japonais ont attaqué les forti-
fications de l'ile de Corregidor dans la baie de Manille. 2 bombardiers
ont été abattus par nos batteries de D. C. A. et d'autres ont été tou-
chés. Les dégâts causés aux fortifications sont légers et nos pertes
sont peu importantes.
L'action offensive des forces terrestres ennemies a continué par
une tentative d'infiltration générale sur toute notre ligne de front
(Voir la suite en deuxième page)
^N CYRENAIQUE
Les forces britanniques se Heurtent
à une violente résistance
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, ,15 janvier. Communi-
qué du Grand Quartier des for-
ces armées italiennes
Dans la région de Solloum, l'en-
nemi a pu occuper la zone proche
de la mer, grâoe à une violente
action d'artillerie.
La résistance tenace de nos po-
sitions principales continue. Des
forces aériennes italiennes et alle-
mandes ont effectué des opéra.
tions de reconnaissance et attaqué
avec suocès des installations por-
tuaires et des centres de commu-
nioations sur les arrières de l'en-
nemi.>'•̃
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 15 janvier.. Le haut-
oommandement des forces armées
communique i
En Afrique du Nord., le feu de
l'artillerie ennemie contre les po-
sitions germano-italiennes à Sol-
lum est toujours aussi violent.
L'ennemi a remporté quelques
succès locaux.
Des avions de combat et de'
bombardement en piqué ont atta-
qué des colonnes motorisées en-
nemies, ainsi que des installa-
tions portuaires et des aérodro-
mes, dans la région d'Adjedahia
et de Sbllum.
La ville de La Valette et des
aérodromes britanniques sur l'Ile
de Malte ont été bombardés effi-
cacement de jour et de nuit.
LA PRESTATION
DE SERMENT
DES PREFETS
Vichy, 15 janvier. On «ait
que l'acte constitutionnel No 7 a
prescrit que les hauts fonction-
naires devraient prêter au Maré-
chal le serment de fidélité à l'E-
tat.
Nous croyons savoir que tous
lés préfets seront convoqués à Vi-
chy, te 18 ou le 19 février pro-
chain, pour prêter ce serment.
Secours National
DU PAIN POUR CEUX
QUI ONT FAIM
̃'̃ DU BOIS#POUR CEUX
QUI ONT FROID
CROISADE D'HIVER
A ..•.̃̃•;̃
des nœuds de communications
qui commandent Tampin, un
embranchement sur Malacca, et
Gemas, la route directe de Sin-
gapour à travers l'État de Johore.
Le territoire de Malacca fait
partie de la colonie britannique
des Straits Settlentents. Sa capi-
tale, Malacca, située sur le détroit
du même nom, est une ville de
35.000 habitants.}
Gorontalo, dans Vile Célèbes,
est situé au sud de la presqu'île
de Minahassa, vaste langue de
terre qui s'étend de l'ouest à- l'est,
au nord de VUe.J
COMMUNIQUE BRITANNIQUE
Le Caire, 15 janvier. –Commu-
niqué du C. Q. G. britannique en
Moyen-Orient
Bien que l'avance de nos. colon-
nes dans le secteur côtier aux en-
virons de Marsa Boroga ait été
retardée par les difficultés du
terrain et par une forte résistan-
ce de. la part, des postes fortifiés
ennemis, une nouvelle progres-
sion a été réalisée en direction
du sud.
Comme la veille, l'activité aé-
rienne ennemie contre nos colon-
nes a été très importante.
Durant • toute la j ouwi ée, notre
aviation a eflectué des vols de
protection au-dessus du secteur
des opérations et a également di-
rigé d'importantes attaques con-
tre les concentrations de trans-
ports motorisés ennemis- à l'ar-
rière. ̃ '̃
Dans le secteur de Halfaya,
l'artillerie britannique sud-afri-
caine et polonaise a pouMÙivi le
pilonnage des défenses ennemies
et a détruit un important dépôt
de munitions ennemi. De nom-
breux coups directs ont atteint
des emplacements d'artillerie en.
nemis. Sous la protection de ce
bombardement, notre infanterie
s'est portée en avant et a occu-
pé de nouvelles positions, qu'elle
consolide actuellement, malgré un
accroissement de l'activité des
patrouilles et de l'artillerie enne-
mies.
Madame
le Conseiller
Paris, 15 janvier, L'Aca-
démie Française vient d'être
appelée à résoudre un petit
problème grammatical, né de
la guerre.
On sait que les femmes siè-
gent désormais dans les assem-
blées municipales. Comment
va-t-on les appeler t Madame
la Conseillère, comme on dit
Madame la" Présidente ou Ma-
dame l'Amirale, par exemple 1
Cette question a été posée à
l'Académie par le directeur des
bureaux du Conseil municipal
de Paris. La Commission du
dictionnaire a été entendue.
Elle a émis l'avis. >– que
l'Académie a fait sien qu'il
faut dire '« Madame Je
Conseiller municipal >.
Keportase uorporatu. p. w. 29.066.
20 degrés au-dessous de zéro. Cela n'empêche pas le Ma-
réchal de faire sa promenade quotidienne accompagné de
son collaborateur immédiat, le docteur Bernard Ménetrel,
chef du Secrétariat particulier, et vice-président des œu-
vies sociales..
On a distribué
aux pauvres de Marseille
les premières
"Cigarettes Nationales
L Mais les fumeurs devront attendre
la" proôiïaiiie récolte 'pôÛF goûter
^joux. nouveaux mélanges envisagés
par la Régie
V (DE NOTRE CORRESPONDANT. PARTICULIER)
Marseille, 14 janvier. A Marseille, te jour de Noël, au, cours
du repas servi ,aux pauvres par tes Frères de Saiiit-Jean-de-Die'ii,
a eu lieu la première distribution de « cigarettes nationales n. M. ïîo-
gard, directeur de la Manufacture dès Tabacs, à qui nous sommes
allé faire part des espoirs que eette distribution avait fait naître
chez les fumeurs, a bien voulu nous déclarer
̃̃•- Nous'avons, il est vrai, dépassé le stade du laboratoire. II
est toutefois prématuré de parler de production industrielle. Permet-
tez-moi d'abord de vous éclairer sur la position morale du pro-
blème.
LA SITUATION
1. EN EXTREME-ORIENT
Ç'est, depuis quelques jours
dans la péninsule malaise que l'of-
fénsive japonaise se développe Je
plus rapidement. Progressant le
long de la voie ferrée de l'ouest,
les forces japonaises 3 a 4
divisions d'élite admirablement
équipées' t- ont occupé la p!ns
grande partie de l'Etat de Negri-
Sêmbilàn, notamment Seramban
et, selon certaines nouvelles,
Tamping, à moins de 200 kilomè-
très de Singapour. Les deux ob-
jectifs immédiats des Japonais
sont au sud-ouest de Tarnping la
ville de Malacca, et au sud-est
l'important nœud ferroviaire de
Gemas. dont l'occupation coupe-
rait la retraite aux forces britan-
niques refluant de Malaisie cert
traie. La question est de 6avc-!r
si les Anglais sont en état de
livrer une nouvelle bataille dans
l'Etat de Johore et si cette région.
cultivée, peuplée et de communi-
cations faciles, sera plus 'avora-
ble à la défense anglaise que les
jungles-de la Malaisie septentrio-
nale. L'armée britannique de Bir-
manie reçoit des renforts venus
des Indes et de Chine, mais poiir-
ra-t-elle intervenir à temps pour
sauver Singapour t
Les positions restent les mêmes
dans rtle de Luçon. où la prei-
cru'ile de Batan reste solidement
défendue. L'offensive nippons se
développe contre la ligne exté-
rieure des Indeg Néerlandaises
Maîtres de la pointe nord-est 'les
Célèbes (Menado) les Japonais
vont sans doute essayer d'étendre
̃̃̃; A VICHY
Promenade
Maréchal
» II y a, d'unet part,y, Régie
qui est à juste titre gardièrtne de
la tradition et de la qaalité, et
qui répugne à fabriquer,, du ta
bac qui ne soit pas du vrai la-
bac. Il y a, d'autre part, les fu-
meurs réduits à la portion con-
grue, et !e désir manifesté par le
Gouvernement de les satisfaire.
Il y a enfin les ingénieurs et les
directeurs, qui ont pour tâche
de réaliser un produit qui soit di-
gne de la Régie Française et ce
pendant assez facile à fabriquer
pour satisfaire des fumeurs pres-
sés de. fumer. ».
M. Homard poursuit j|7
Lorsque, faute ne tabacs
d'importation, il a fallu envisa-
ger le rationnement, la d.écep'
tion des fumeurs n'a euyd'égal
que notre propre embarras. On
nous pressait de trouver des suc-
cédanés de tabac, ou plus exac-
tement des feuilles susceptibles
d'être mélangées au tabac pur
sans en altérer le goût.
'(Suite page 2, col. 3 et 4)
leur occupation dans l'Ile par des
débarquements dans la région de
Macassar.
En Chine,la bataille reste achar-
née et confuse': la retraite des
Japonais au nord de Chàng Cha
parait difficile et coûteuse, a cau-
se des incessantes manœuvres
d'encen.lement des Chinois.
II. EN U. R. S S.
La principale préoccupation des
Russes et évidemment de fa're
tomber Mojaïsk où, malgré la chu-
te de Dorokhovo, les Allemands
opposent une résistance efficace
aux attaques de front, et d'élargir
la poche creusée vers Loudinovo
et Kirov. Attaquant sur le fane
nord de cette poche, ils ont occu-
pé Medyn, au sud-ouest de Mo-
jaïsk. Les Allemands tiennent
toujours IJjev et Orel. On signale
d'autre part, un débarquement so-
viétique dans l'isthme de Perekop.
III. EH AFRIQUE
La prise de Sotlurn a rivè les
défenseurs du col de Halfaya du
seul port par lequel ils pouvaient
recevoir un ravitaillement d'ail-
leurs précaire. Ils- résistent "tOtt-
jours cependant, pendant que
l'armée Rommél et l'armée Rlt-
chie paraissent.au contact iitntie-
diatement au nord et A> 1-est d*El
Agheilat.
Jacques DARCY.
DEMAIN
WLÂDIMIR D'ORMON
SUR LE FRONT GERMANO-RUSSE
Les forces Allemandes
contre-attaquent
dans le secteur central
et détruisent 20 blockhaus
dans celui de Leningrad
MOSCOU ANNONCE LA PRISE
DE PLUSIEURS LOCALITES
DONT LA VILLE DE MEDYN'
COMMUNIQUE ALLEMAND
BERLIN, 15 janvier, Du Quartier Général du Fùhrer, le Haut
Commandement des forces armées communique •:
L'aviation allemande a attaqué à Féodosia et dans la presqu'ile
de Kertch, des concentrations de troupes, des positions de D.C.A. et
des aérodromes ennemis. Trois navires marchands soviétiques ont
été endommagés dans la mer Noire et dans la mer d'Azov.
iDang le secteur de Taganrog, l'ennemi, appuyé par son artllle-
rie, a renouvelé, en vain, ses tentatives d'attaque.
Dans le secteur central et septentrional du front. oriental, les
combats défensifs continuent. Au cours d'une contre-attaque, une
formation d'infanterie allemande, appuyée par l'artillerie' légère,
a pris à l'ennemi vingt canons et une grande quantité d'autre maté-
riel 600 morts russes ont été dénombrés à cette occasion.
Une autre action, engagée avec succès par un groupe de choc
allemand, contre les positions ennemies, dans le secteur de Lénln-
grad, a permis à des fractions d'une compagnie d'infanterie alle-
mande, appuyée par les sapeurs du génie, de s'installer dans la
position adverse, sur une largeur de 600 mètres. Vingt blockhaus ont
été détruits et leurs garnisons exterminées.
EXTRAITS DES COMMUNIQUES RUSSES
MOSCOU, 15 janvier. Le communiqué du G.Q.G. de l'armés
rouge en date du 14 janvier au soir donne les renseignements sui-
vants
Au cours de la journée du 14, nos troupes ont poursuivi leur avance
vers l'ouest. A la suite de combats acharnés nos unités ont occupé
plusieurs localités dont la ville de Medyn et se sont emparées de gran-
des quantités de matériel de guerre.
Le 13 janvier, 22 avions allemands ont été détruits nous avons
perdu 8 appareils.
Moscou, 16 j-rtvier. Le communiqué du Grand Quartier Général
de l'Armée rouge, en- date du 15 janvier au matin, donne les rensei-
gnements suivants ̃
Au cours de la nuit, nos troupes ont mené, dans une série de sec-
teurs, d'actives opérations contre l'ennemi.
Une unité opérant sur le front central a pris, en un jour de com.
bats, huit chars allemands, 22 pièces d'artillerie; 68 mitrailleuses, 8
camions, 40 fourgons chargés de munition.
Sur te front sud-ouest, nos troupes ont détruit, en un jour de oow-
ba., fi pièces d'artillerie allemandes, 2 lance-mines, 6 mitrailleuses et
douze fourgons chargés de munitions. L'ennemi a perdu 4 sections
d'infanterie. Dans un autre secteur du même front, une unité, combat-
tant pour la possession d'une localité, a tué ou blessé près de 400 Alle-
mands et a détruit 2 camions ennemis.
CHRONIQUE
L'ennemi
des hommes
par Jean SCHLUMBERGER
v K OUS employons le mot « barbarie » comme
̃VI si tout le monde s'entendait sur son conte-
̃ \B nu. En fait, c'est une expression dont le
̃^ ™ sens n'a cessé de varier et qui, dans ta bou-
che de chaque peuple, désigne des choses -différentes.
Seuls les sentiments qui l'accompagnent sont partout
'les mêmes mépris un peu pharisaïque, ou crainte,
ou horreur de ce que l'on considère chez autrui com-
me des formes de vie primitives et brutales.
En Grèce, le terme de barbarie, tout nouvellement
né, gardait encore une signification concrète, puisqu'il
désignait simplement les hommes de race et de lan.
gue non helléniques. Je ne dis pas qu'il n'impliquât
aucune arrière-pensée péjorative depuis qu'ils avaient
tenu tête aux armées médiques, les Grecs ne man-
quaient pas d'infatuation. Mais ces navigateurs à l'es-
prit subtil et curieux avaient trop de contacts dans
tous les ports du Levant pour pouvoir s'enfermer dans
des illusions aveugles. Il leur fallait bien accepter
d'être considérés comme des enfants par les Egyp-
tiens au passé immémorial, et comme dès gagne-petit,
bien rudes et frugaux, par les opulents asiatiques.
L'auguste évocation de Darius, dans les Perses
d'Eschyle, montre que l'ivresse de la victoire sur les
barbares pouvait se donner cours sans mésestime de
l'adversaire et lorsque Xénophon voulut composer
une sorte de roman pédagogique, c'est Cyrus qu'il prit
pour héros. Si le mépris éclate chez les Grecs, ce n'est
pas un mépris moral mais civique. Les Grecs ont l'au-
tocratie en abomination et tiennent passionnément à
leurs libertés, aux garanties du citoyen contre le bon
plaisir de celui qu'ils appellent « tyran », fût-il très `
juste et très éclairé. Sur ce point précis, et là seule-
ment, ils montrent une vraie répulsion, réflexe de dé-
fense contre ce qui menace, à leurs yeux, l'essentielle
condition de la dignité humaine.
En face de cette notion claire, nous faisons, nous
modernes, figures de brouillons qui barbottent dans
la confusion d'esprit. Il y a deux cents ans, ,1e terme
avait encore une certaine précision on estimait bar-
bares tous les pays païens et toutes les époques qui
n'étaient ni l'antiquité classique ni lrèrë qui .s'ouvre
avec la Renaissance. Mais, depuis lors, les historiens
ont exploré les, siècles et les voyageurs la planète.
Nous avons découvert le moyen âge, Byzance et toutes
les civilisations superposées du proche Orient. Il ne
nous viendrait plus à la pensée de contester aux cul-
tures de l'Inde ou de la'Chine certains sommets de la
piété, de l'art ou de la sagesse. Là où nous nous y
attendions le moins, nous avons rencontré des quali-
tés, des finesses, des luxes que nous n'égalions pas.
Nous nous sommes engoués de la musique noire, et
jusque dans les idiomes des primitifs nous avons
constaté des nuances que les nôtres sont incapables
d'exprimer. Du coup, voici la traditionnelle notion
de barbarie fort bousculée, rendue fort relative, dé-
chue de son ancienne assuranm.
En fait, chaque oeuple parait barbare à ses voi-
sins sur les points où sa civilisation est plus sommaire
ou plus arriérée que la teur. Nous regardons de haut
certains pays, parce qu'on s'y repaît d'aliments mal
préparés ou qu'on y travaille à la façon des fourmis
ils nous le rendent, parce que nous ne nous lavons
pas et que beaucoup de nos hôpitaux sont un défi à
l'hygiène Un vaste chas^-croisé dp préventions ou
de jtistes critiques sillonne le monde. Personne n'y
échappe et, le plus souvent, les détracteurs récipro-
ques pourraient être renvoyés dos à. dos. (Suite p. t,
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