Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1942-01-14
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 janvier 1942 14 janvier 1942
Description : 1942/01/14 (Numéro 11). 1942/01/14 (Numéro 11).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4109618
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
En page 2, LE COURRIER DES PRISONNIERS
ABONNEMENTS » mou «mol» ï'îm
France -et Colonies 70 130» 250 ̃
ETRANGER
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JTari! augmenté 150» ib Z90 » 560» à
DIRECTEUR. s Pierre BRISSON ^u* 41
DIREt."TEUR 1 Pierre BRISSON ,LoUU4lCIIUx.cJ.JWd'AB~ IIJIM.OQV.uJT"'I!CiH.UAYül'ltl:"H~ MERCREDI JANVIER 1942'
A Ma rosss os nu m iwir~. m «ni **m atuat ptx Kni«Wi- *| /si
muauaaum. No U ̃ 117» ANNEE
PARIS
14, Rond-Point
des CTcrnips-Elysées
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PEU IL
de la France
L.'effroyable nou-
velle du naufrage
qui, dans une
tempête méditer-
ranéenne, vient
de coûter la vie
a tant ae nos compatriotes, nous
serre particulièrement le cœur.
Il semblait que nous avions
épuisé la somme des misères pos-
sibles Il semblait que l'excès
̃,de nos malheurs nous mettait à
l'abri de ces coups du destin
Et voilà qu'un sinistre comme il
n'en survient plus que très ex-
-ceptionnellement sur mer accroît
la douleur de là France 1
On frémit en pensant aux heu-
res d'angoisse, aux instants
d'épouvanté, et pour tout dire
au martyre qu'ont dû subir les
passagers et l'équipage du « La-
moricière ». On a le cœur brisé
en songeant'à ceux que le des-
tin a séparés dans cette nuit
cruelle. On songe avec une ad-
miration émue aux actes d'hé-
roïsme qui se sont multipliés et
du côté des naufragés et du cô-
té des sauveteurs. De nombreu-
ses familles sont plongées au-
jourd'hui dans le désespoir. Nous
nous inclinons devant elles avec
une pitié infinie.
L'amirauté française a décidé
que les marines de guerre et de
commerce mettraient le pavillon
en berne en signe de deuil. Mais
c'est la France entière qui por-
te ce deuil.
La perte du paquebot n Lamo-
ricière » et qui .-sait, peut-être
aussi celle du « Jumièges » dont
on est sans nouvelles ? est
également un coup sensible
pour notre flotte marchande dé-
jà si réduite, si surmenée, et qui
accomplit, dans des conditions
chaque jour plus difficiles, un
service vital pour la métropole.
C'est quand on voit s'abattre
ainsi ces calamités devant les-
quelles nous restons impuissants
et qui nous balayent comme fé-
tus de paille que l'on mesure le
mieux l'inanité des autres cala-
mités, artificielles celles-là, que
l'homme s'ingénie à provoquer
dans le délire de son orgueil.
Il est curieux de constater
combien la notion de la souffran-
ce, et celle même de la vie", "Chan-
gent de valeur selon qu'on les
considère sur le plan individuel
ou sur le plan politique. En
temps normal, toute catastrophe
émeut le monde entier et éveille
la solidarité des nations. Qu'un
déraillement de chemin de fer, un
coup de grisou dans une mine,
un tremblement de terre, une
éruption, un incendie, se produi-
sent ici ou là, en faisant un
grand nombre de victimes, c'est
aussitôt l'affluence des témoi-
gnages de sympathie. Les chefs
d'Etat, les gouvernements parti-
cipent au deuil d'un peuple. Et
cependant ces mêmes -peuples,
ces mêmes gouvernants, n'hési-
tent pas, pour des questions
souvent abstraites, à s'engager
dans des conflits inhumains qui
plongent les nations dans des
abîmes de souffrance. Les Etats
dévorent leurs fils, comme Sa-
turne l
C'est eh retrouvant en de-
hors de nos vaines et misérables
querelles la vraie valeur de
la souffrance que nous compre-
nons mieux ce que représentera
personne humaine. Nous rappre.
nons à la respecter.
Wladimir d'ORMESSON.
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LE « FIGARO »
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LA SITUATION
I. DANS LE PACIFIQUE II. CN U. R. S. S.
En dehors de la prise de La lutte garde le même
Kuala-Lampur, officiellement acharnement sur lé front de
confirmée par les Japonais, il Moscou. On n'a pas de nouvel-
n'y a pas d'événements raar- les des opérations engagées
quants dans le Pacifique. Aux par les troupes soviétiques qui
Philippines, la résistance des ont atteint Loudlnovo au nord
Américains dans la presqu'iifi de Briansk. Il semble que leur
de Batan et l'île de Corrégidor objectif soit Viazma. Mats il
est décidément très tenace. En ne semble pas que le sail!ant
Malaisie, les avant-gardes ja- en doigt de gant ». qu'ollp.s
ponaises, après la prise de ont créé dans le front russe
Kuala-Lampur, marchent vers puisse être allongé encore.
le sud et le sud-ouest et ont tant que les points d'appui al-
engagé des opérations 'pour lemands de Mojaïsk et d'Orel
enlever par terre IJort-S\v3tten- résistent. Une manœuvre de
ham, l'attaque de cette ville débordement sera donc probn-
par mer ayant échoué. Les Ja- blement tentée contre l'une de
ponais sont parvenus dans cet- ces deux villes, ou contre les
te région à 250 kilomètres de deux simultanément. La bâtai!
Singapour, pendant que icur le de Crimée reste indécise
avance; sur la côte orientale Les Allemands paraissent avoir
moins bien pourvue en voies vigoureusement réagi après 'a
de communication, est plus surprise des premiers Jours, et
lente. Timoschenko doit amener des
La première phase des opâ- renforts du Caucase. Les rwts
rations a donné aux Japonais d'embarquement et de débal-
la maîtrise de la partie méri- quement sont bombardés par
dionale de la Mer de Chtne, la Luftwaffe.
entre Hong-Kong, les Philip-
pines, la Malaisie et Bornéo. III. EN AFRIQUE
Les débarquements dans J'ile Les Britanniques se sont etn-
de Tarakan au nord-est de parés de Solloum. Les bombar-
Bornéo. et à ¥l-1ad°4 danf !f dements continuels de Malte
Célèbes. font déjà partie de la peuvent préluder à une atta-
deuxième phase, qui consiste, que mais ils ont peut-être
pour les Japonais à s'emparer |eu!'ement pour but de gêner
des parages du détroit de Ma- l'activité de cette base aèrleu-
cassar et de la Nouvelle-Gai- ne pendant que des renforts
née, afin de disposer il un germano-italiens passent en
front d'attaque très étenia Libye
d'ouest en est contre les Indes
Néerlandaises. Jacques DARCY.
Violente bataille d'art sHerîe
sur tous les fronts des Philippines
Dans la presqu'île de Malacca
les Japonais annoncent qu'ils ont pénétré
dans l'Etat de Negri-Sembilan
L'AVIATION NIPPONE ATTAQUE
DEUX FOIS SINGAPOUR
Tokio 13, janvier. Selon les dernières informations parvenues à
l'Agence Domel, les forces japonaises continuent vigoureusement leur
poussée en Malaisie, et leurs avant-gardes ont pénétré, cet après-midi,
dans l'Etat de Negri-Sembilan, au sud de Selangor,
Les troupes britanniques opèrent en désordre une retraite dans la
plaine aux larges ondulations qui va jusqu'à Johore.
Une partie des troupes japonaises venant du Perak coupant droit
par la région de Marsi, à l'ouest du gros des forces nippones, appuie
la progression de celles-ci.
D'autres unités nippones, après avoir pris Morib, le 10 janvier, se
trouvent maintenant à courte distance d'une localité importante du
Negri-Sembilan 1
D'autre part, on apprend que le gouvernement de Tchoung-KIng,
Cédant aux appels pressants des Britanniques, a envoyé deux cent
mille hommes en Birmanie pour défendre ce pays contre une attaque
éventuelle et aussi pour prendre à revers les forces japonaises opérant
en Malaisie.
Les divisions de Tohoung-King devraient également opérer aux
frontières de la Thailande. En échange, la Grande-Bretagne enverrait
des « experts militaires » à Tchoung-King et dans les provinces du
Yun-Nan et du Kouang-Si.
Enfin, dans les Philippines, 60.000 Américains livrent une bataillé
désespérés aux forces japonaises qui pilonnent sans arrêt les positions
américaines, au pied du mont Natibu, situé au nord et au centre' de
la péninsule de Bataan, et le long de la côte.
[L'Etat de Negri-Sembilan, Etat
malais fédéré placé sous le pro-
tectorat de la Grande-Bretagne,
est situé au sud de Selangor et
de Pahan'g. Sa capitale est Seram-
ban.
De l'Etat de Nepri-Sembïlan, on
peut pénétrer directement dans
COMMUNIQUE AMERICAIN
Washington, 13 janvier, Communiqué du Département de la
Guerre
Philippines Violente activité d'artillerie sur l'ensemble du front.
Au cours de ces combats, tes artilleries américaine et philippine ont
prouvé leur supériorité sur l'artillerie japonaise. Des colonnes de
tanks et d'autres engins blindés ennemis, ainsi que d'importantes uni-
tés d'infanterie Japonaise ont été attaquées et dispersées par le tir de
notre artillerie. Les Japonais ont subi de lourdes pertes. Nos tirs de
contre-batterie ont été particulièrement efficaces. Onze batteries enne-
mies ont été réduites au silence. Les unités d'artillerie ennemie; ont
été repoussées en arrière des positions qu'elles occupaient précédem-
ment.
Les portes des troupes américaines et philippines ont été relative-
ment fàiMes.
L'activité de l'aviation ennemie s'est limitée à des attaques de bom-
bardiers en piqué, agissant en coopération avec l'artillerie. L'aviation
ennemie n'a pas bombardé les fortifications permanentes américaines.
Autres fronts Rien à signaler.
Combats aériens en Malaisie
TOKIO, 13 janvier. Quinze appareils britanniques ont été abat-
tus Jiler après-midi au cours de deux attaques menées par les avia-
teurs japonais contre Singapour, Parmi les avions détruits se trou-
vaient un grand nombre d'appareils du type « Buffalo ». Tous l'es
appareils japonais sont rentrés.
A
RANGOON, 13 janvier. Communiqué de l'armée et de la R.A.F.
Au cours cfe la fournée, nos avions ont effectué des re:onnaissan.
ces sur le territoire ennemi. Dans un engagement de patrouilles au
nord de la frontière thaie, nos troupes ont infligé des pertes à l'enne-
mi sans perdre elles-mêmes un seul homme.
LA DELEGATION
AMERICAINE
est arrivée
à Rio de Janeiro
Rio de Janeiro, 13 janvier. M.
Sumner Welles et les autres ai lé-
gués des Etats-Unis à la conférence
panaméricaine sont arrivés à Rio
a bord d'un clipper.
Ils ont été reçus a l'aérodronie
par les membres du Cabinet et Je
corps diplomatique.
Dans la soirée M. Welles eut un
entretien de près de deux heures
avec M. Aranha, ministre des Af-
faires étrangères du Brésil, qui
porta principalement sur l'orga-
nisation de la procédure.
Dans l'entourage de certaines dé-
légations on regrette que le minis-
tre des Affaires étrangères d'Ar-
gentine, M. Ruiz Guinazu. ait dû
retarder son voyage à Rio. On
pensait généralement que MM. Wel.
les et Guinazu auraient eu dès ce
soir l'occasion de prendre contact.
l'Etat de Johore, le dernier de la
presqu'île, en suivant la ligne de
chemin de fer de Bangkok à Sin-
gapour. Si l'on suit la côte, il faut
traverser le petit territoire de
Malacca qui fait partie des Straits
Settlements, colonie de la Cou-
ronne britannique.]
EN CYRENAIQUE
Le Caire annonce
la prise de Sollum
par les Britanniques
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, la janvier. Communt-
qué du G. Q. G. italien
De violentes attaques contre nos
positions dans la région de Sol.
loum se sont heurtées à une ré-
sistance héroïque de nos détache-
ments. Des combats acharnés sont
en cours.
Au sud-ouest d'Adjedabia, une
poussée de moyens blindés en.
nemis a été rapidement refoulée.
Quelques unités de l'adversaire
ont été détruites.
Nos formations aériennes ont
attaqué à plusieurs reprises les
arrières ennemis avec des effets
visibles.
L'ennemt a perdu trois Curtlss
au cours de combats avec des
chasseurs allemands. Des appa.
reils anglais ont fait des incur-
sions sur Homs et Tripoli sans
grand succès.
Les attaques contre les objectifs
militaires de l'Ile de Malte ont
continué,
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin,' 13 janvier. ï.e îiaut
ciimmandement des tirces armées
communique
En Afrique du Nord, des atta-
ques britanniques violentes ont
été repoussées dans le secteur de
SoMoum. Des combats acharnés
continuent.
Au sud-ouest d'Adjedabia, une
attaque de formations blindées
ennemies a échoué. Des avions
de combat et de bombardement
en piqué allemands ont bombar.
dé des concentrations de véhicu-
les motorisés et d'engins blindés
dans la région d'Adjedabia, ain-
si que des champs d'aviation et
des aménagements portuaires en
Cyrënaïque. Trois avions enne-
mis ont été abattus en combats
aériens.
COMMUNIQUES ANGLAIS
Le Caire, 13 janvier. Commu-
niqué du G. Q. G. britannique du
Moyen-Orient
Les colonnes britanniques ont
effectué hier une avsnce considé-
rable en direction d'El Agheila.
Nos éléments avancés ont atteint
la route d'EI Aghella à Marada,
le long de laquelle l'ennemi sem-
ble vouloir se préparer à résister.
Dans le secteur frontalier, un
régiment écossais a attsqué et
pris le village de Solloum qui
était toujours entre les mains de
l'ennemi. Environ 350 prisonniers
ont été capturés, dont la moitié
au moins sont des Allemands..
Débarquement nippon
à l'île Célèbes
Tokio, 13 janvier. On annon-
ce officiellemnet que les forces
japonaises ont effectué un nou-
veau débarquement au nord-est
de l'Ile de Célèbes et ont occupé
les villes de Kéma et de Tondano,
situées au sud-est de Menado.
Au cours des combats aériens
qui ont eu lieu à cette occasion,
l'aviation nippone a abattu sept
bombardiers ennemis.
UN MINCE RUBAN ROUGE
DISSIMULE SOUS UNE COLLERETTE > y -•
Sœur Bouvier, qui vit naître
80.000 petits lyonnais
a reçu la Légion d'honneur
par André Warnod
UN décret paru hier au Journal Officiel nomme chevalier de la
Légion d'honneur Sœur BOUVIER, sœur hospitalière à l'HÔ-
)~J tel-Dieu de Lyon, avec ,1e motif suivant
Sœur hospitalière à l'Hôtel-Dieu de Lyon depuis le 2 mai 1890,
a, pendant 51 ans, sans aucun jour de défaillance, accompli sa tâche
quotidienne avec un dévouement et une abnégation dignes d'admi-
.ration, Directrice de la Mater nH4 depuis 38 ans, a présidé à la. nais-
sance de près de 8Ô.00Ù enfants lyonnais^ Par sa vie toute entière
consacrée au bien et au soulagement des misères humaines, s'est
acquis la reconnaissance de la population lyonnaise.
Nous sommes allé à l'Hôtel-Dieù et nous avons pu voir Sœur
Bouvier dans ,son service. Toute de blanc vêtue, la cornette comme
la robe, comme le tablier, avec la Croix d'argent sur la poitrine et,
disimulé sous la collerette, quasi invisible, le mince ruban rouge.
C'est une femme au visage expressif, aux traits très fins, un sou-
rire sur les lèvres, de grosses lunettes sur le nez. Elle parle avec
une grande simplicité et s'exprime sans détour.
En juin dernier, quand le Ma-
réchal est venu à Lyon, il a épin-
glé sur la poitrine de Sœur Bou-
vier la croix de la Légion d'hon-
P. W. 25.087
neur. Cérémonie très grande
dans sa simplicité, à laquelle
nous avons eu le bonheur d'as-
sister.
Sœur Bouvier évoque le sou-
venir avec émotion, mais elle
ajoute que bien d'autres auraient
mérité autant qu'elle cette dis-
tinction.
Et cependant. Jamais on ne la
ferait parler d'elle, mais avant
d'aller lui présenter nos homma-
ges et nos félicitations, nous nous
étions arrêté dans le bureau de
l'Econome, M. Coquaz-Farondu,
qui est à l'Hôtel-Dieu depuis 1912
et y a consacré toute son activi-
té. C'est par lui que nous con-
naissons la vie exemplaire de
Soeur Bouvier. Elle est entrée
à l'Hôtel-Dieu en mai 1890 elle
avait alors 21 ans. Après son no-
viciat, elle a été affectée à diffé-
rents services. En 1895, elle pas-
sait ses examens de sage-femme
et entrait dans le service de la
Maternité, dont elle devenait le
chef en 1902.
« y y avait tellement de monde
autour de moi. » •̃'
Sœur Bouvier, cependant, qui
est née dans les Hautes-Alpes,
voulut bien nous dire comment
elle était entrée en religion.
Je sentais que c'était là ma
vocation, et depuis longtemps.
Mon père s'y opposait. Un jour,
je suis venue à Lyon avec ma
sœur. En arrivant place de la
République, j'ai aperçu la cha-
pelle de l'Hôtel-Dieu et j'ai voulu
aller jusque-là. En arrivant de-
vant l'hôpital, j'ai vu. en sortir
une Sœur très âgée, Sœur Font-
vielle. J'ai senti que sa vie se-
rait la mienne. J'ai décidé sur-le-
champ de me présenter à la
Mère, et je l'ai fait. Quand je suis
rentrée A la maison, ma résolu-
tion était prise. Mon père s'est
incliné.
Et depuis.
Depuis j'ai vécu ici.
Vous avez présidé à la nais-
sance de 80.000, petits Lyonnais,
n'est-ce pas ? P ̃.
rentrée la maison, ma résolu-
tion était prise. Mon père s'est
incliné.
Et depuis.
Depuis j'ai vécu ici.
Vous avez présidé à la nais-
sance de 80.000, petits Lyonnais,
n'est-ce pas ? P
SUR LE FRONT GERMANO-RUSSE
L
On signale de part et d'autre
une activité continue
dans les secteurs de Leningrad
et du front central,
Au 205* jour de la guerre sur
le front russe, d'importantes
opérations continuent à se dérou-
ler dans Je secteur de Moscou.
Les colonnes soviétiques parties
de Kalouga cherchent à progres-
ser en direction de Viazma. Plus
au nord, on signale de source
russe des incursions des troupes
soviétiques en direction du sud
du lac Illmen
Une des questions que se po-
sent les observateurs est celle de
savoir quelle sera l'organisation
de la ligne hivernale choisie par
le haut commandement allemand.
On souligne de source militaire
."qu'il., ne faut pas s'attendre a
voir se constituer un réseau con-
tinu de tranchées et de positions
défensives échelonnées en pro-
fondeui
1 Cela se peut bien. J'accou-
che des femmes qui sont les pe-
tites-filles de femmes que ] ai
accouchées. On se souvient de
moi dans les familles. Quand je
sors, je rencontre des parents
qui me disent « Voici notre pe-
tit, que vous avez aidé à mettre
au monde. » Une fois, je m'en
souviens, il y avait tellement de
monde autour de moi qu'un agent
est accouru, croyant à un acci-
dent. Je l'ai vite tranquillisé,
Dans votre service, vous
avez dû voir passer des étudiants
qui ont fait leur chemin ?
Beaucoup sont devenus de
grands médecins. Je les ai connus
quand ils étaient externes, inter-
nes. Quand ils me revoient, ils
me disent « J'ai été de vos pe-
tits, ma Sceur, me reconnaissez-
vous ? ?»
Et toute votre vie s'est dé-
roulée ainsi dans ,cette Maison
où, depuis des siècles et des siè-
cles, on accueille et on soigne
des gens qui .souffrent ?
Je ne connais pas de plus
belle vie. Je me suis donnée
à Dieu et, en priant devant le
crucifix, je dis toujours K Mon
Dieu, prenez-moi quand vous
voudrez. » Mais j'ajoute
Laissez-moi le plus longtemps
ici, je suis si bien dans cette
Maison » »
Les Soeurs « données »
Comme, après avoir quitté
Sœur Bouvier, nous exprimions
à l'Econome l'admiration que
nous avions pour des êtres dont
l'existence si pure était faite
toute entière de dévouement et
d'oubli de soi-même, M. Coquaz-
Farondu nous dit
1- Il y a bien longtemps que
je suis dans cette Maison, et j'ai
trouvé chez toutes les Sœurs hos-
pitalières cet amour et cette ab-
négation.. On ies désignait autre-
fois sous. le terme de Sœurs don-
nées. Elles se sont données tout
entières; Dieu et à leur tâche,
faisant bon marché de leur vie.
Je pourrais vous citer bien des
exemples. Ainsi Sœur Aynard,
qui était la tante de M; Villiers,
le maire de Lyon elle est entrée
ici alors qu'elle avait 23 ans et
elle y est morte en service, des
suites d'une piqûre anatomique.
Nous garderons toujours le
souvenir de Sœur Bouvier, si
pure, si sereine, si blanche et
si humaine, si compréhensive, si
pleine d'amour pour celles qu'elle
délivre et pour les petits enfants
qu'elle aide à nattre 1
André WARNOD.
LE RHONE EST GELE
A ARLES >-
Arles, 13 janvier. A la suite
de l'abaissement de la tempéra-
ture, le Rhône. qui charriait des
glaçons depuis plusieurs jours, est
partiellement pris.
Le mistral souffle avec violence
dans la vallée du Rhône où la
température atteint 7 degrés au-
dessous de zéro.
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 13 janvier. Du grand quartier général du Fuhrer, le
haut commandement des forces armées allemandes communique
En Crimée et dans la boucle du Donetz, faible activité.
Dans la région à l'est de Kharkov nos troupes ont effectué avec
succès des actions de reconnaissance sur des bases ennemies.
Les combats dans le secteur central du front et dans la région
du Valdai continuent..
Lors d'une action effectuée par des éléments de choc sur le front
de Leningrad, 22 blockhaus ont été détruits avec leurs occupants. Des
formations d'avions de combat et d'avions de chasse ont appuyé les
combats terrestres. »
Les Soviets ont subi des pertes particulièrement sanglantes et
ont perdu un matériel considérable. Un grand nombre de localités
occupées par des troupes ainsi que des voies ferrées ont été incendiées,
EXTRAITS DES COMMUNIQUES RUSSES
Moscou, 13 janvier. Communiqué du G. Q. G. de l'armée rouftri
en date du 12 janvier au soir r ̃
Au cours de la journée du 12 janvier, nos troupes ont mené des
combats acharnés en différents secteurs du front. Elles ont occupe
une série de looalités.
Le 11 janvier, douze avions allemands ont été détruits j nous
avons perdu trois appareils.
Sur le front de Leningrad, une de nos escadrilles a effectué un
raid couronné de succès contre un aérodrome ennemi au cours du-
quel 12 appareils allemands ont été détruits au sol.
Moscou 13 janvier. Le communiqué du G. Q. G. de l'armée
rouge«en date du 13 janvier au matin donne les renseignements sui-
vants
Au cours de la nuit du 12 au 13 janvier, nos troupes ont mené
dans une série de secteurs d'actives opérations contre l'ennemi.
Une de nos unités de chars, opérant dans un secteur du front
ouest, a délogé en un jour tes troupes allemandes d'une grande lo-
calité. L'ennemi a subi de lourdes pertes.
Dans un autre secteur, nos troupes ont cerné deux compagnies
d'infanterie ennemies, dont tous les hommes ont été tués.
Les servants d'une batterie de D.G.A. opérant sur le front ouest
ont abattu au cours des trois dernières semaines, sept avions ennemis.
La noble attitude
de Mgr Poisson
PREFET APOSTOLIQUE
DE St-PIERRE- ET- MIQUELON
Vichy, 13 janvier. On sait
quelle fut. la courageuse attitude
de Mgr Poisson, préfet apostoli-
que de Saint-Pierre et Mîquëlon,
au moment de l'occupation des
Iles par les forces de l'ex-amiral
Muselier.
Mgr Poisson a refusé de recon-
naître le gouvernement des rebel-
les, et dans un émouvant messa-
ge publié et affiché dans les égli-
ses de Saint-Pierre, il vient de
préciser les motifs impérieux au
point de vue religieux de sa dé-
cision.
Voici, d'après le « New-York Ti-
mes », le texte de ce message
« Mes frères, vous êtes en droit
de savoir ce que fit votre préfet
apostolique, directeur de vos
âmes.
« Eclairé par trois jours d'ob-
servation, de réflexion et de priè-
re, je me rendis auprès de M. Mu-
selier, que deux officiers assis-
taient, et lui dit Je ne puis,
en conscience, vous reconnaître
comme le gouvernement véritable
à Saint-Pierre car, si votre prise
de possession militaire du pays,
si votre plébiscite illégal dan? la
forme comme dans le principe,
vous y donnent droit, vous êtes
un occupant, vous n'êtes pas véri-
tablement le gouvernement, ni de
droit, ni de fait'.
L'amiral me demanda de faire
une déclaration écrite. J'écrivis
ceci
« Je vous confirme que je -.e
vous reconnais pas comme le
gouvernement de la France ».
Par dix fois environ l'amiral
essaya de me forcer à dire que
je conservais une attitude de ueu-
tralité. Ma conscience ne m'y au-
torisa pas. Je répondis
« Je me jugerai selon mes ac-
tes".
u Devant Dieu, je vous devais
chers Saint-Pierrins, cette décla-
ration.
« Votre préfet apostolique qui
vous bénit, qui prie Dieu pour
vous, qui s'offre à lui pour la
paix de votre petit pays ».
Trente-neuf pilleurs
de gares
inculpés dans la Seine
Paris, .VA janvier. A la suite
de -nombreux vols commis dans
les gares de la région, l'enquête
de la police vient d'aboutir à l'ar-
restation ou à l'inculpation de. 39
individus.
A Chalon-sur-Saône, 29 em-
ployés du chemin de fer et ca-
mionneurs ont été inculpés et
sept d'entre eux mis en état d'ar-
restation; A Dole, l'enquête a éga-
lé/tient abouti à trois arrestations-
Quatre autres personnes ont été
inculpées mais laissées en liberté
provisoire.
Un cadavre dépecé
est découvert à Rueil
Paris..13 janvier. Un cadavre
découpé et dépecé a été découvert,
enfermé dans trois sacs de toile,
dans un terrain vague à Rueil.
Le Dr Détis, médecin légiste à
Versailles, estime qu'il s'agit du
corps d'un jeune homme âgé d'viron 25 ans et qui devait êTre
d'origine algérienne.
Les recherches s'orientent jus-
qu'ici vers certains miiieux nord-
africains de la région et spéciale-
ment vers quelques indigènes sus-
pects et connaissant la pratique
de la boucherie.
Secours National
L'hiver est à nos portes
Aidez-nous à le combattre
CROISADE D'HIVER
•*•
aa
Des bandes de loups
rôdent en Hongrie
Budapest. 13 janvier.
Chassés par te froid des ban-
des de loups descendent des
forêts subcarpathiques et de
Transylvanie et rodent autour
des endroits habités. Ils cau-
sent de tels -dégâts parmi les
troupeaux, qu'une véritable
campagne a été organisée pour
leur donner la chasse.
PAS DE NEGOCIATIONS
SERETES
ENTRE L'ÏRLADE
et des pays étrangers
Dublin. 13 janvier. M. de Va.
lera a formellement démenti que
des négociations secrètes aient été
engagées entre son gouvernement
et des pays étrangers. Il a égale-
ment démenti avoir fait récem-
ment un voyage hors d'Irlande.
Il a rappelé qu'au début de la
guerre il avait déclaré que pas un
pouce du territoire national de
l'Irlande n'était à vendre.
« Nous faisons notre possible
pour obtenir des armes, a-t-il
ajouté. Il est bien entendu que
celles que nous obtiendrons seront
utilisées pour défendre notre ter-
ritoire contre n'importe quel
agresseur, de quelque côté qu'il
vienne. Nous n'avons aucun désir
de faire la guerre, si nous pou-
vons l'éviter. »
A'
La radio américaine avait,diffu-
sé 'la dépêche suivante de Lon-
dres
« On croit savoir que le gouve--
nement britannique a fait de nou-
velles propositions au gouverne-
ment de l'Eire, en vue d'obtenir
l'autorisation d'utiliser ses bases
navales. n
La Luffwaffe attaque
la eôte nord-est
de la Grande-Bretagne
Berlin, 13 janvier. Outre dès
vols de reconnaissance au-dessus
des lies Britanniques et des eaux
voisines, des avions de combat
allemands ont attaqué, de jour,
le 12 janvier, des objectifs mili-
taires sur la côte nord-est de la
Grande-Bretagne.
Après avoir lâche leurs bombes
et causé des destructions Impor-
tantes, les appareils allemands ont
attaqué en vol rasant, se srevant
de leurs armes de bord pour mi-
trailler les objectifs déjà bom-
bardés,
EN MEDITERRANEE
des sous-marîns anglais coulent
des navires italiens r
Londres. 13 janvier. Commu-
niqué de l'Amirauté:
Des sous-marins de la flotte de
là Méditerranée ont infligé de
nouvelles pertes à fa flotte enne-
mie.
Le dragueur de mines Italien
« Santo-Pietro » a été coulé par
un de nos sous-marins.
Le navire ravitailleur italien
« Sirio », de 5.222 tonneaux, a été
torpillé' et sérieusenvvtt endom-
magé il est toutefois possible
qu'il ait pu regagner un port
ennemi.
Un autre navire revltallleur de
tonnage moyen a été atteint par
le feu d'un de nos sous-marlns.
Ce navire était en feu et s'enfon-
çait par t'arrière lorsque notre
Pour les familles
des victimes
des, naufrages
du 'lataoricière"
et du "Jtririègçs"
Vichy, 13 janvier. Un& aide
immédiate sous forme de secours
exceptionnel vient soulager en
partie la détresse des familles
des marins qui ont été victimes
des naufrages des paquebots La-
moricière et Jumièges.
C'est ainsi que l'amiral Darlan
a fait parvenir personnellement,
une somme de 20.000 francs au
service local des œuvres de la ré-
gion.
Le même organisme a, d'autre
part, reçu une somme de oO.OOO
francs du Service central des œu-
vres de la Marine.
Enfin, une somme de 31.000
francs a été versée au service lo-
cal des œuvres de la marine, à
Alger, pour être remise aux fa-
milles des marins originaires de
l'Algérie (origine marine à Bizer-
te). ••̃̃
C'est donc au ^total une somme
de 120.000 francs qui vient soula-
ger les infortunes dignes du plus
vif intérêt.
Le Service central des œuvres
de la Marine viendra également
en; aide aux familles des autres
régions et de la zone occupée, dès
que lui parviendront, fournis par
la marine de Marseille, les ren-
seignements qui lui manquent en-
core.
Toute une famille
a péri en mer
au cours du naufrage
du « Lamoricière »
Avignon, 13 janvier. On a
appris avec une douloureuse émo-
tion, qup toute une famille con-
nue en notre ville, avait disparu
au cours du naufrage du « Lamo-
ricière ». Il s'agit du capitaine
de frégate Victor d'Adhémar de
Crausac, de sa femme et de leurs
quatre enfants. A peine âgé de
38 ans. ce brillant officier de ma-
rine était le fils aîné de l'amiral
d'Adhémar dp Crausac.
Un message
de la commission
administrative
de la Seine °
au maréchal Pétaïn
Paris, 13 janvier. A l'issue de
sa première séance, la Commission
administrative de la Seine a adres-
sé au Maréchal Pétain le message
suivant i
« La Commission administrati-
ve départementale de la Seine,
réunie pour la première fois de-
puis sa création, au nom d'une po-
pulation de cinq millions d'habi-
tants, qui, prend courageusement
sa part de sacrifices communa et
garde tout son espoir en l'avenir,
adresse à M. le Maréchal Pétain,
avec t'hommage de sa respectueu-
se admiration, l'assurance de son
inébranlable attachement et de
son absolue confiance 1
« Déolare apporter une adhé-
sion totale à la grande œuvre de
rénovation nationale et de recons-
titution sociale qu'il poursuit
malgré tous les obstacles, pour le
salut de la patrie
« S'engage à le suivre fidèle.
ment et sans défaillance dans la
voie qu'il a tracée, la seule qui
puisse permettre à la France de
retrouver une place d'honneur
dans l'Histoire et dans le monde ».
Londres, 13 janvier. te minis.
tère de l'Air annonce que des
appareils ennemis ont jeté, cet
après-midi, des bombes, sur une
ville de la côte nord-est de l'An-
gleterre. /•̃;̃'
Six personnes;* dont ojitaVe
femmes, ont été tuées plusieurs
autres ont été grièvement bles-
sées, Les appareils ennemis ont
été attaqués par les chasseurs
britanniques.
sous-marin a dû quitter le lieu
de l'attaque, par suite de l'inter-
vention des batteries côtières enne-
mies.
̃ A ̃
Berlin, 13 janvier. Du O.N.B.
Dans le communiqué des forcer
armées, en date du 26 novembre
1941, il avait été annmn> qu'un
sous-marin allemand, sous le com-
mandement du lieutenant de vais-
seau baron von Tioenhaunn,
avait torpillé, dans les eaux de
Sollum, un cuirassé ennemi.
Des prisonniers britanniques ont
confirmé maintenant qu'il s'agis-
sait du cuirassé « Barham » et.
d'après leurs déclarations, le na-
vire a- coulé;
ABONNEMENTS » mou «mol» ï'îm
France -et Colonies 70 130» 250 ̃
ETRANGER
Tarit réduit 110 » Z10 s 400 •
JTari! augmenté 150» ib Z90 » 560» à
DIRECTEUR. s Pierre BRISSON ^u* 41
DIREt."TEUR 1 Pierre BRISSON ,LoUU4lCIIUx.cJ.JWd'AB~ IIJIM.OQV.uJT"'I!CiH.UAYül'ltl:"H~ MERCREDI JANVIER 1942'
A Ma rosss os nu m iwir~. m «ni **m atuat ptx Kni«Wi- *| /si
muauaaum. No U ̃ 117» ANNEE
PARIS
14, Rond-Point
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PEU IL
de la France
L.'effroyable nou-
velle du naufrage
qui, dans une
tempête méditer-
ranéenne, vient
de coûter la vie
a tant ae nos compatriotes, nous
serre particulièrement le cœur.
Il semblait que nous avions
épuisé la somme des misères pos-
sibles Il semblait que l'excès
̃,de nos malheurs nous mettait à
l'abri de ces coups du destin
Et voilà qu'un sinistre comme il
n'en survient plus que très ex-
-ceptionnellement sur mer accroît
la douleur de là France 1
On frémit en pensant aux heu-
res d'angoisse, aux instants
d'épouvanté, et pour tout dire
au martyre qu'ont dû subir les
passagers et l'équipage du « La-
moricière ». On a le cœur brisé
en songeant'à ceux que le des-
tin a séparés dans cette nuit
cruelle. On songe avec une ad-
miration émue aux actes d'hé-
roïsme qui se sont multipliés et
du côté des naufragés et du cô-
té des sauveteurs. De nombreu-
ses familles sont plongées au-
jourd'hui dans le désespoir. Nous
nous inclinons devant elles avec
une pitié infinie.
L'amirauté française a décidé
que les marines de guerre et de
commerce mettraient le pavillon
en berne en signe de deuil. Mais
c'est la France entière qui por-
te ce deuil.
La perte du paquebot n Lamo-
ricière » et qui .-sait, peut-être
aussi celle du « Jumièges » dont
on est sans nouvelles ? est
également un coup sensible
pour notre flotte marchande dé-
jà si réduite, si surmenée, et qui
accomplit, dans des conditions
chaque jour plus difficiles, un
service vital pour la métropole.
C'est quand on voit s'abattre
ainsi ces calamités devant les-
quelles nous restons impuissants
et qui nous balayent comme fé-
tus de paille que l'on mesure le
mieux l'inanité des autres cala-
mités, artificielles celles-là, que
l'homme s'ingénie à provoquer
dans le délire de son orgueil.
Il est curieux de constater
combien la notion de la souffran-
ce, et celle même de la vie", "Chan-
gent de valeur selon qu'on les
considère sur le plan individuel
ou sur le plan politique. En
temps normal, toute catastrophe
émeut le monde entier et éveille
la solidarité des nations. Qu'un
déraillement de chemin de fer, un
coup de grisou dans une mine,
un tremblement de terre, une
éruption, un incendie, se produi-
sent ici ou là, en faisant un
grand nombre de victimes, c'est
aussitôt l'affluence des témoi-
gnages de sympathie. Les chefs
d'Etat, les gouvernements parti-
cipent au deuil d'un peuple. Et
cependant ces mêmes -peuples,
ces mêmes gouvernants, n'hési-
tent pas, pour des questions
souvent abstraites, à s'engager
dans des conflits inhumains qui
plongent les nations dans des
abîmes de souffrance. Les Etats
dévorent leurs fils, comme Sa-
turne l
C'est eh retrouvant en de-
hors de nos vaines et misérables
querelles la vraie valeur de
la souffrance que nous compre-
nons mieux ce que représentera
personne humaine. Nous rappre.
nons à la respecter.
Wladimir d'ORMESSON.
POUR LIRE SUREMENT
LE « FIGARO »
à partir du 15 JANVIER
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LA SITUATION
I. DANS LE PACIFIQUE II. CN U. R. S. S.
En dehors de la prise de La lutte garde le même
Kuala-Lampur, officiellement acharnement sur lé front de
confirmée par les Japonais, il Moscou. On n'a pas de nouvel-
n'y a pas d'événements raar- les des opérations engagées
quants dans le Pacifique. Aux par les troupes soviétiques qui
Philippines, la résistance des ont atteint Loudlnovo au nord
Américains dans la presqu'iifi de Briansk. Il semble que leur
de Batan et l'île de Corrégidor objectif soit Viazma. Mats il
est décidément très tenace. En ne semble pas que le sail!ant
Malaisie, les avant-gardes ja- en doigt de gant ». qu'ollp.s
ponaises, après la prise de ont créé dans le front russe
Kuala-Lampur, marchent vers puisse être allongé encore.
le sud et le sud-ouest et ont tant que les points d'appui al-
engagé des opérations 'pour lemands de Mojaïsk et d'Orel
enlever par terre IJort-S\v3tten- résistent. Une manœuvre de
ham, l'attaque de cette ville débordement sera donc probn-
par mer ayant échoué. Les Ja- blement tentée contre l'une de
ponais sont parvenus dans cet- ces deux villes, ou contre les
te région à 250 kilomètres de deux simultanément. La bâtai!
Singapour, pendant que icur le de Crimée reste indécise
avance; sur la côte orientale Les Allemands paraissent avoir
moins bien pourvue en voies vigoureusement réagi après 'a
de communication, est plus surprise des premiers Jours, et
lente. Timoschenko doit amener des
La première phase des opâ- renforts du Caucase. Les rwts
rations a donné aux Japonais d'embarquement et de débal-
la maîtrise de la partie méri- quement sont bombardés par
dionale de la Mer de Chtne, la Luftwaffe.
entre Hong-Kong, les Philip-
pines, la Malaisie et Bornéo. III. EN AFRIQUE
Les débarquements dans J'ile Les Britanniques se sont etn-
de Tarakan au nord-est de parés de Solloum. Les bombar-
Bornéo. et à ¥l-1ad°4 danf !f dements continuels de Malte
Célèbes. font déjà partie de la peuvent préluder à une atta-
deuxième phase, qui consiste, que mais ils ont peut-être
pour les Japonais à s'emparer |eu!'ement pour but de gêner
des parages du détroit de Ma- l'activité de cette base aèrleu-
cassar et de la Nouvelle-Gai- ne pendant que des renforts
née, afin de disposer il un germano-italiens passent en
front d'attaque très étenia Libye
d'ouest en est contre les Indes
Néerlandaises. Jacques DARCY.
Violente bataille d'art sHerîe
sur tous les fronts des Philippines
Dans la presqu'île de Malacca
les Japonais annoncent qu'ils ont pénétré
dans l'Etat de Negri-Sembilan
L'AVIATION NIPPONE ATTAQUE
DEUX FOIS SINGAPOUR
Tokio 13, janvier. Selon les dernières informations parvenues à
l'Agence Domel, les forces japonaises continuent vigoureusement leur
poussée en Malaisie, et leurs avant-gardes ont pénétré, cet après-midi,
dans l'Etat de Negri-Sembilan, au sud de Selangor,
Les troupes britanniques opèrent en désordre une retraite dans la
plaine aux larges ondulations qui va jusqu'à Johore.
Une partie des troupes japonaises venant du Perak coupant droit
par la région de Marsi, à l'ouest du gros des forces nippones, appuie
la progression de celles-ci.
D'autres unités nippones, après avoir pris Morib, le 10 janvier, se
trouvent maintenant à courte distance d'une localité importante du
Negri-Sembilan 1
D'autre part, on apprend que le gouvernement de Tchoung-KIng,
Cédant aux appels pressants des Britanniques, a envoyé deux cent
mille hommes en Birmanie pour défendre ce pays contre une attaque
éventuelle et aussi pour prendre à revers les forces japonaises opérant
en Malaisie.
Les divisions de Tohoung-King devraient également opérer aux
frontières de la Thailande. En échange, la Grande-Bretagne enverrait
des « experts militaires » à Tchoung-King et dans les provinces du
Yun-Nan et du Kouang-Si.
Enfin, dans les Philippines, 60.000 Américains livrent une bataillé
désespérés aux forces japonaises qui pilonnent sans arrêt les positions
américaines, au pied du mont Natibu, situé au nord et au centre' de
la péninsule de Bataan, et le long de la côte.
[L'Etat de Negri-Sembilan, Etat
malais fédéré placé sous le pro-
tectorat de la Grande-Bretagne,
est situé au sud de Selangor et
de Pahan'g. Sa capitale est Seram-
ban.
De l'Etat de Nepri-Sembïlan, on
peut pénétrer directement dans
COMMUNIQUE AMERICAIN
Washington, 13 janvier, Communiqué du Département de la
Guerre
Philippines Violente activité d'artillerie sur l'ensemble du front.
Au cours de ces combats, tes artilleries américaine et philippine ont
prouvé leur supériorité sur l'artillerie japonaise. Des colonnes de
tanks et d'autres engins blindés ennemis, ainsi que d'importantes uni-
tés d'infanterie Japonaise ont été attaquées et dispersées par le tir de
notre artillerie. Les Japonais ont subi de lourdes pertes. Nos tirs de
contre-batterie ont été particulièrement efficaces. Onze batteries enne-
mies ont été réduites au silence. Les unités d'artillerie ennemie; ont
été repoussées en arrière des positions qu'elles occupaient précédem-
ment.
Les portes des troupes américaines et philippines ont été relative-
ment fàiMes.
L'activité de l'aviation ennemie s'est limitée à des attaques de bom-
bardiers en piqué, agissant en coopération avec l'artillerie. L'aviation
ennemie n'a pas bombardé les fortifications permanentes américaines.
Autres fronts Rien à signaler.
Combats aériens en Malaisie
TOKIO, 13 janvier. Quinze appareils britanniques ont été abat-
tus Jiler après-midi au cours de deux attaques menées par les avia-
teurs japonais contre Singapour, Parmi les avions détruits se trou-
vaient un grand nombre d'appareils du type « Buffalo ». Tous l'es
appareils japonais sont rentrés.
A
RANGOON, 13 janvier. Communiqué de l'armée et de la R.A.F.
Au cours cfe la fournée, nos avions ont effectué des re:onnaissan.
ces sur le territoire ennemi. Dans un engagement de patrouilles au
nord de la frontière thaie, nos troupes ont infligé des pertes à l'enne-
mi sans perdre elles-mêmes un seul homme.
LA DELEGATION
AMERICAINE
est arrivée
à Rio de Janeiro
Rio de Janeiro, 13 janvier. M.
Sumner Welles et les autres ai lé-
gués des Etats-Unis à la conférence
panaméricaine sont arrivés à Rio
a bord d'un clipper.
Ils ont été reçus a l'aérodronie
par les membres du Cabinet et Je
corps diplomatique.
Dans la soirée M. Welles eut un
entretien de près de deux heures
avec M. Aranha, ministre des Af-
faires étrangères du Brésil, qui
porta principalement sur l'orga-
nisation de la procédure.
Dans l'entourage de certaines dé-
légations on regrette que le minis-
tre des Affaires étrangères d'Ar-
gentine, M. Ruiz Guinazu. ait dû
retarder son voyage à Rio. On
pensait généralement que MM. Wel.
les et Guinazu auraient eu dès ce
soir l'occasion de prendre contact.
l'Etat de Johore, le dernier de la
presqu'île, en suivant la ligne de
chemin de fer de Bangkok à Sin-
gapour. Si l'on suit la côte, il faut
traverser le petit territoire de
Malacca qui fait partie des Straits
Settlements, colonie de la Cou-
ronne britannique.]
EN CYRENAIQUE
Le Caire annonce
la prise de Sollum
par les Britanniques
COMMUNIQUE ITALIEN
Rome, la janvier. Communt-
qué du G. Q. G. italien
De violentes attaques contre nos
positions dans la région de Sol.
loum se sont heurtées à une ré-
sistance héroïque de nos détache-
ments. Des combats acharnés sont
en cours.
Au sud-ouest d'Adjedabia, une
poussée de moyens blindés en.
nemis a été rapidement refoulée.
Quelques unités de l'adversaire
ont été détruites.
Nos formations aériennes ont
attaqué à plusieurs reprises les
arrières ennemis avec des effets
visibles.
L'ennemt a perdu trois Curtlss
au cours de combats avec des
chasseurs allemands. Des appa.
reils anglais ont fait des incur-
sions sur Homs et Tripoli sans
grand succès.
Les attaques contre les objectifs
militaires de l'Ile de Malte ont
continué,
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin,' 13 janvier. ï.e îiaut
ciimmandement des tirces armées
communique
En Afrique du Nord, des atta-
ques britanniques violentes ont
été repoussées dans le secteur de
SoMoum. Des combats acharnés
continuent.
Au sud-ouest d'Adjedabia, une
attaque de formations blindées
ennemies a échoué. Des avions
de combat et de bombardement
en piqué allemands ont bombar.
dé des concentrations de véhicu-
les motorisés et d'engins blindés
dans la région d'Adjedabia, ain-
si que des champs d'aviation et
des aménagements portuaires en
Cyrënaïque. Trois avions enne-
mis ont été abattus en combats
aériens.
COMMUNIQUES ANGLAIS
Le Caire, 13 janvier. Commu-
niqué du G. Q. G. britannique du
Moyen-Orient
Les colonnes britanniques ont
effectué hier une avsnce considé-
rable en direction d'El Agheila.
Nos éléments avancés ont atteint
la route d'EI Aghella à Marada,
le long de laquelle l'ennemi sem-
ble vouloir se préparer à résister.
Dans le secteur frontalier, un
régiment écossais a attsqué et
pris le village de Solloum qui
était toujours entre les mains de
l'ennemi. Environ 350 prisonniers
ont été capturés, dont la moitié
au moins sont des Allemands..
Débarquement nippon
à l'île Célèbes
Tokio, 13 janvier. On annon-
ce officiellemnet que les forces
japonaises ont effectué un nou-
veau débarquement au nord-est
de l'Ile de Célèbes et ont occupé
les villes de Kéma et de Tondano,
situées au sud-est de Menado.
Au cours des combats aériens
qui ont eu lieu à cette occasion,
l'aviation nippone a abattu sept
bombardiers ennemis.
UN MINCE RUBAN ROUGE
DISSIMULE SOUS UNE COLLERETTE > y -•
Sœur Bouvier, qui vit naître
80.000 petits lyonnais
a reçu la Légion d'honneur
par André Warnod
UN décret paru hier au Journal Officiel nomme chevalier de la
Légion d'honneur Sœur BOUVIER, sœur hospitalière à l'HÔ-
)~J tel-Dieu de Lyon, avec ,1e motif suivant
Sœur hospitalière à l'Hôtel-Dieu de Lyon depuis le 2 mai 1890,
a, pendant 51 ans, sans aucun jour de défaillance, accompli sa tâche
quotidienne avec un dévouement et une abnégation dignes d'admi-
.ration, Directrice de la Mater nH4 depuis 38 ans, a présidé à la. nais-
sance de près de 8Ô.00Ù enfants lyonnais^ Par sa vie toute entière
consacrée au bien et au soulagement des misères humaines, s'est
acquis la reconnaissance de la population lyonnaise.
Nous sommes allé à l'Hôtel-Dieù et nous avons pu voir Sœur
Bouvier dans ,son service. Toute de blanc vêtue, la cornette comme
la robe, comme le tablier, avec la Croix d'argent sur la poitrine et,
disimulé sous la collerette, quasi invisible, le mince ruban rouge.
C'est une femme au visage expressif, aux traits très fins, un sou-
rire sur les lèvres, de grosses lunettes sur le nez. Elle parle avec
une grande simplicité et s'exprime sans détour.
En juin dernier, quand le Ma-
réchal est venu à Lyon, il a épin-
glé sur la poitrine de Sœur Bou-
vier la croix de la Légion d'hon-
P. W. 25.087
neur. Cérémonie très grande
dans sa simplicité, à laquelle
nous avons eu le bonheur d'as-
sister.
Sœur Bouvier évoque le sou-
venir avec émotion, mais elle
ajoute que bien d'autres auraient
mérité autant qu'elle cette dis-
tinction.
Et cependant. Jamais on ne la
ferait parler d'elle, mais avant
d'aller lui présenter nos homma-
ges et nos félicitations, nous nous
étions arrêté dans le bureau de
l'Econome, M. Coquaz-Farondu,
qui est à l'Hôtel-Dieu depuis 1912
et y a consacré toute son activi-
té. C'est par lui que nous con-
naissons la vie exemplaire de
Soeur Bouvier. Elle est entrée
à l'Hôtel-Dieu en mai 1890 elle
avait alors 21 ans. Après son no-
viciat, elle a été affectée à diffé-
rents services. En 1895, elle pas-
sait ses examens de sage-femme
et entrait dans le service de la
Maternité, dont elle devenait le
chef en 1902.
« y y avait tellement de monde
autour de moi. » •̃'
Sœur Bouvier, cependant, qui
est née dans les Hautes-Alpes,
voulut bien nous dire comment
elle était entrée en religion.
Je sentais que c'était là ma
vocation, et depuis longtemps.
Mon père s'y opposait. Un jour,
je suis venue à Lyon avec ma
sœur. En arrivant place de la
République, j'ai aperçu la cha-
pelle de l'Hôtel-Dieu et j'ai voulu
aller jusque-là. En arrivant de-
vant l'hôpital, j'ai vu. en sortir
une Sœur très âgée, Sœur Font-
vielle. J'ai senti que sa vie se-
rait la mienne. J'ai décidé sur-le-
champ de me présenter à la
Mère, et je l'ai fait. Quand je suis
rentrée A la maison, ma résolu-
tion était prise. Mon père s'est
incliné.
Et depuis.
Depuis j'ai vécu ici.
Vous avez présidé à la nais-
sance de 80.000, petits Lyonnais,
n'est-ce pas ? P ̃.
rentrée la maison, ma résolu-
tion était prise. Mon père s'est
incliné.
Et depuis.
Depuis j'ai vécu ici.
Vous avez présidé à la nais-
sance de 80.000, petits Lyonnais,
n'est-ce pas ? P
SUR LE FRONT GERMANO-RUSSE
L
On signale de part et d'autre
une activité continue
dans les secteurs de Leningrad
et du front central,
Au 205* jour de la guerre sur
le front russe, d'importantes
opérations continuent à se dérou-
ler dans Je secteur de Moscou.
Les colonnes soviétiques parties
de Kalouga cherchent à progres-
ser en direction de Viazma. Plus
au nord, on signale de source
russe des incursions des troupes
soviétiques en direction du sud
du lac Illmen
Une des questions que se po-
sent les observateurs est celle de
savoir quelle sera l'organisation
de la ligne hivernale choisie par
le haut commandement allemand.
On souligne de source militaire
."qu'il., ne faut pas s'attendre a
voir se constituer un réseau con-
tinu de tranchées et de positions
défensives échelonnées en pro-
fondeui
1 Cela se peut bien. J'accou-
che des femmes qui sont les pe-
tites-filles de femmes que ] ai
accouchées. On se souvient de
moi dans les familles. Quand je
sors, je rencontre des parents
qui me disent « Voici notre pe-
tit, que vous avez aidé à mettre
au monde. » Une fois, je m'en
souviens, il y avait tellement de
monde autour de moi qu'un agent
est accouru, croyant à un acci-
dent. Je l'ai vite tranquillisé,
Dans votre service, vous
avez dû voir passer des étudiants
qui ont fait leur chemin ?
Beaucoup sont devenus de
grands médecins. Je les ai connus
quand ils étaient externes, inter-
nes. Quand ils me revoient, ils
me disent « J'ai été de vos pe-
tits, ma Sceur, me reconnaissez-
vous ? ?»
Et toute votre vie s'est dé-
roulée ainsi dans ,cette Maison
où, depuis des siècles et des siè-
cles, on accueille et on soigne
des gens qui .souffrent ?
Je ne connais pas de plus
belle vie. Je me suis donnée
à Dieu et, en priant devant le
crucifix, je dis toujours K Mon
Dieu, prenez-moi quand vous
voudrez. » Mais j'ajoute
Laissez-moi le plus longtemps
ici, je suis si bien dans cette
Maison » »
Les Soeurs « données »
Comme, après avoir quitté
Sœur Bouvier, nous exprimions
à l'Econome l'admiration que
nous avions pour des êtres dont
l'existence si pure était faite
toute entière de dévouement et
d'oubli de soi-même, M. Coquaz-
Farondu nous dit
1- Il y a bien longtemps que
je suis dans cette Maison, et j'ai
trouvé chez toutes les Sœurs hos-
pitalières cet amour et cette ab-
négation.. On ies désignait autre-
fois sous. le terme de Sœurs don-
nées. Elles se sont données tout
entières; Dieu et à leur tâche,
faisant bon marché de leur vie.
Je pourrais vous citer bien des
exemples. Ainsi Sœur Aynard,
qui était la tante de M; Villiers,
le maire de Lyon elle est entrée
ici alors qu'elle avait 23 ans et
elle y est morte en service, des
suites d'une piqûre anatomique.
Nous garderons toujours le
souvenir de Sœur Bouvier, si
pure, si sereine, si blanche et
si humaine, si compréhensive, si
pleine d'amour pour celles qu'elle
délivre et pour les petits enfants
qu'elle aide à nattre 1
André WARNOD.
LE RHONE EST GELE
A ARLES >-
Arles, 13 janvier. A la suite
de l'abaissement de la tempéra-
ture, le Rhône. qui charriait des
glaçons depuis plusieurs jours, est
partiellement pris.
Le mistral souffle avec violence
dans la vallée du Rhône où la
température atteint 7 degrés au-
dessous de zéro.
COMMUNIQUE ALLEMAND
Berlin, 13 janvier. Du grand quartier général du Fuhrer, le
haut commandement des forces armées allemandes communique
En Crimée et dans la boucle du Donetz, faible activité.
Dans la région à l'est de Kharkov nos troupes ont effectué avec
succès des actions de reconnaissance sur des bases ennemies.
Les combats dans le secteur central du front et dans la région
du Valdai continuent..
Lors d'une action effectuée par des éléments de choc sur le front
de Leningrad, 22 blockhaus ont été détruits avec leurs occupants. Des
formations d'avions de combat et d'avions de chasse ont appuyé les
combats terrestres. »
Les Soviets ont subi des pertes particulièrement sanglantes et
ont perdu un matériel considérable. Un grand nombre de localités
occupées par des troupes ainsi que des voies ferrées ont été incendiées,
EXTRAITS DES COMMUNIQUES RUSSES
Moscou, 13 janvier. Communiqué du G. Q. G. de l'armée rouftri
en date du 12 janvier au soir r ̃
Au cours de la journée du 12 janvier, nos troupes ont mené des
combats acharnés en différents secteurs du front. Elles ont occupe
une série de looalités.
Le 11 janvier, douze avions allemands ont été détruits j nous
avons perdu trois appareils.
Sur le front de Leningrad, une de nos escadrilles a effectué un
raid couronné de succès contre un aérodrome ennemi au cours du-
quel 12 appareils allemands ont été détruits au sol.
Moscou 13 janvier. Le communiqué du G. Q. G. de l'armée
rouge«en date du 13 janvier au matin donne les renseignements sui-
vants
Au cours de la nuit du 12 au 13 janvier, nos troupes ont mené
dans une série de secteurs d'actives opérations contre l'ennemi.
Une de nos unités de chars, opérant dans un secteur du front
ouest, a délogé en un jour tes troupes allemandes d'une grande lo-
calité. L'ennemi a subi de lourdes pertes.
Dans un autre secteur, nos troupes ont cerné deux compagnies
d'infanterie ennemies, dont tous les hommes ont été tués.
Les servants d'une batterie de D.G.A. opérant sur le front ouest
ont abattu au cours des trois dernières semaines, sept avions ennemis.
La noble attitude
de Mgr Poisson
PREFET APOSTOLIQUE
DE St-PIERRE- ET- MIQUELON
Vichy, 13 janvier. On sait
quelle fut. la courageuse attitude
de Mgr Poisson, préfet apostoli-
que de Saint-Pierre et Mîquëlon,
au moment de l'occupation des
Iles par les forces de l'ex-amiral
Muselier.
Mgr Poisson a refusé de recon-
naître le gouvernement des rebel-
les, et dans un émouvant messa-
ge publié et affiché dans les égli-
ses de Saint-Pierre, il vient de
préciser les motifs impérieux au
point de vue religieux de sa dé-
cision.
Voici, d'après le « New-York Ti-
mes », le texte de ce message
« Mes frères, vous êtes en droit
de savoir ce que fit votre préfet
apostolique, directeur de vos
âmes.
« Eclairé par trois jours d'ob-
servation, de réflexion et de priè-
re, je me rendis auprès de M. Mu-
selier, que deux officiers assis-
taient, et lui dit Je ne puis,
en conscience, vous reconnaître
comme le gouvernement véritable
à Saint-Pierre car, si votre prise
de possession militaire du pays,
si votre plébiscite illégal dan? la
forme comme dans le principe,
vous y donnent droit, vous êtes
un occupant, vous n'êtes pas véri-
tablement le gouvernement, ni de
droit, ni de fait'.
L'amiral me demanda de faire
une déclaration écrite. J'écrivis
ceci
« Je vous confirme que je -.e
vous reconnais pas comme le
gouvernement de la France ».
Par dix fois environ l'amiral
essaya de me forcer à dire que
je conservais une attitude de ueu-
tralité. Ma conscience ne m'y au-
torisa pas. Je répondis
« Je me jugerai selon mes ac-
tes".
u Devant Dieu, je vous devais
chers Saint-Pierrins, cette décla-
ration.
« Votre préfet apostolique qui
vous bénit, qui prie Dieu pour
vous, qui s'offre à lui pour la
paix de votre petit pays ».
Trente-neuf pilleurs
de gares
inculpés dans la Seine
Paris, .VA janvier. A la suite
de -nombreux vols commis dans
les gares de la région, l'enquête
de la police vient d'aboutir à l'ar-
restation ou à l'inculpation de. 39
individus.
A Chalon-sur-Saône, 29 em-
ployés du chemin de fer et ca-
mionneurs ont été inculpés et
sept d'entre eux mis en état d'ar-
restation; A Dole, l'enquête a éga-
lé/tient abouti à trois arrestations-
Quatre autres personnes ont été
inculpées mais laissées en liberté
provisoire.
Un cadavre dépecé
est découvert à Rueil
Paris..13 janvier. Un cadavre
découpé et dépecé a été découvert,
enfermé dans trois sacs de toile,
dans un terrain vague à Rueil.
Le Dr Détis, médecin légiste à
Versailles, estime qu'il s'agit du
corps d'un jeune homme âgé d'viron 25 ans et qui devait êTre
d'origine algérienne.
Les recherches s'orientent jus-
qu'ici vers certains miiieux nord-
africains de la région et spéciale-
ment vers quelques indigènes sus-
pects et connaissant la pratique
de la boucherie.
Secours National
L'hiver est à nos portes
Aidez-nous à le combattre
CROISADE D'HIVER
•*•
aa
Des bandes de loups
rôdent en Hongrie
Budapest. 13 janvier.
Chassés par te froid des ban-
des de loups descendent des
forêts subcarpathiques et de
Transylvanie et rodent autour
des endroits habités. Ils cau-
sent de tels -dégâts parmi les
troupeaux, qu'une véritable
campagne a été organisée pour
leur donner la chasse.
PAS DE NEGOCIATIONS
SERETES
ENTRE L'ÏRLADE
et des pays étrangers
Dublin. 13 janvier. M. de Va.
lera a formellement démenti que
des négociations secrètes aient été
engagées entre son gouvernement
et des pays étrangers. Il a égale-
ment démenti avoir fait récem-
ment un voyage hors d'Irlande.
Il a rappelé qu'au début de la
guerre il avait déclaré que pas un
pouce du territoire national de
l'Irlande n'était à vendre.
« Nous faisons notre possible
pour obtenir des armes, a-t-il
ajouté. Il est bien entendu que
celles que nous obtiendrons seront
utilisées pour défendre notre ter-
ritoire contre n'importe quel
agresseur, de quelque côté qu'il
vienne. Nous n'avons aucun désir
de faire la guerre, si nous pou-
vons l'éviter. »
A'
La radio américaine avait,diffu-
sé 'la dépêche suivante de Lon-
dres
« On croit savoir que le gouve--
nement britannique a fait de nou-
velles propositions au gouverne-
ment de l'Eire, en vue d'obtenir
l'autorisation d'utiliser ses bases
navales. n
La Luffwaffe attaque
la eôte nord-est
de la Grande-Bretagne
Berlin, 13 janvier. Outre dès
vols de reconnaissance au-dessus
des lies Britanniques et des eaux
voisines, des avions de combat
allemands ont attaqué, de jour,
le 12 janvier, des objectifs mili-
taires sur la côte nord-est de la
Grande-Bretagne.
Après avoir lâche leurs bombes
et causé des destructions Impor-
tantes, les appareils allemands ont
attaqué en vol rasant, se srevant
de leurs armes de bord pour mi-
trailler les objectifs déjà bom-
bardés,
EN MEDITERRANEE
des sous-marîns anglais coulent
des navires italiens r
Londres. 13 janvier. Commu-
niqué de l'Amirauté:
Des sous-marins de la flotte de
là Méditerranée ont infligé de
nouvelles pertes à fa flotte enne-
mie.
Le dragueur de mines Italien
« Santo-Pietro » a été coulé par
un de nos sous-marins.
Le navire ravitailleur italien
« Sirio », de 5.222 tonneaux, a été
torpillé' et sérieusenvvtt endom-
magé il est toutefois possible
qu'il ait pu regagner un port
ennemi.
Un autre navire revltallleur de
tonnage moyen a été atteint par
le feu d'un de nos sous-marlns.
Ce navire était en feu et s'enfon-
çait par t'arrière lorsque notre
Pour les familles
des victimes
des, naufrages
du 'lataoricière"
et du "Jtririègçs"
Vichy, 13 janvier. Un& aide
immédiate sous forme de secours
exceptionnel vient soulager en
partie la détresse des familles
des marins qui ont été victimes
des naufrages des paquebots La-
moricière et Jumièges.
C'est ainsi que l'amiral Darlan
a fait parvenir personnellement,
une somme de 20.000 francs au
service local des œuvres de la ré-
gion.
Le même organisme a, d'autre
part, reçu une somme de oO.OOO
francs du Service central des œu-
vres de la Marine.
Enfin, une somme de 31.000
francs a été versée au service lo-
cal des œuvres de la marine, à
Alger, pour être remise aux fa-
milles des marins originaires de
l'Algérie (origine marine à Bizer-
te). ••̃̃
C'est donc au ^total une somme
de 120.000 francs qui vient soula-
ger les infortunes dignes du plus
vif intérêt.
Le Service central des œuvres
de la Marine viendra également
en; aide aux familles des autres
régions et de la zone occupée, dès
que lui parviendront, fournis par
la marine de Marseille, les ren-
seignements qui lui manquent en-
core.
Toute une famille
a péri en mer
au cours du naufrage
du « Lamoricière »
Avignon, 13 janvier. On a
appris avec une douloureuse émo-
tion, qup toute une famille con-
nue en notre ville, avait disparu
au cours du naufrage du « Lamo-
ricière ». Il s'agit du capitaine
de frégate Victor d'Adhémar de
Crausac, de sa femme et de leurs
quatre enfants. A peine âgé de
38 ans. ce brillant officier de ma-
rine était le fils aîné de l'amiral
d'Adhémar dp Crausac.
Un message
de la commission
administrative
de la Seine °
au maréchal Pétaïn
Paris, 13 janvier. A l'issue de
sa première séance, la Commission
administrative de la Seine a adres-
sé au Maréchal Pétain le message
suivant i
« La Commission administrati-
ve départementale de la Seine,
réunie pour la première fois de-
puis sa création, au nom d'une po-
pulation de cinq millions d'habi-
tants, qui, prend courageusement
sa part de sacrifices communa et
garde tout son espoir en l'avenir,
adresse à M. le Maréchal Pétain,
avec t'hommage de sa respectueu-
se admiration, l'assurance de son
inébranlable attachement et de
son absolue confiance 1
« Déolare apporter une adhé-
sion totale à la grande œuvre de
rénovation nationale et de recons-
titution sociale qu'il poursuit
malgré tous les obstacles, pour le
salut de la patrie
« S'engage à le suivre fidèle.
ment et sans défaillance dans la
voie qu'il a tracée, la seule qui
puisse permettre à la France de
retrouver une place d'honneur
dans l'Histoire et dans le monde ».
Londres, 13 janvier. te minis.
tère de l'Air annonce que des
appareils ennemis ont jeté, cet
après-midi, des bombes, sur une
ville de la côte nord-est de l'An-
gleterre. /•̃;̃'
Six personnes;* dont ojitaVe
femmes, ont été tuées plusieurs
autres ont été grièvement bles-
sées, Les appareils ennemis ont
été attaqués par les chasseurs
britanniques.
sous-marin a dû quitter le lieu
de l'attaque, par suite de l'inter-
vention des batteries côtières enne-
mies.
̃ A ̃
Berlin, 13 janvier. Du O.N.B.
Dans le communiqué des forcer
armées, en date du 26 novembre
1941, il avait été annmn> qu'un
sous-marin allemand, sous le com-
mandement du lieutenant de vais-
seau baron von Tioenhaunn,
avait torpillé, dans les eaux de
Sollum, un cuirassé ennemi.
Des prisonniers britanniques ont
confirmé maintenant qu'il s'agis-
sait du cuirassé « Barham » et.
d'après leurs déclarations, le na-
vire a- coulé;
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