Titre : La Liberté
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-02-24
Contributeur : Muller, Charles (1823-1898). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Détroyat, Léonce (1829-1898). Directeur de publication
Contributeur : Berthoulat, Georges (1859-1930). Directeur de publication
Contributeur : Aymard, Camille (1881-1964). Directeur de publication
Contributeur : Ferry, Désiré (1886-1940). Directeur de publication
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328066631
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 février 1937 24 février 1937
Description : 1937/02/24 (A73,N26765). 1937/02/24 (A73,N26765).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4104496j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2018
LA LIBERTÉ
Journal politique du soir, fondé en 1831
N° 26.765 DOCTEUR : DÉSIRÉ FERRY 30 cent. PARIS, MERCREDI 24 FEVRIER 1937 " . 30 cen. t L) 1 li 1,. L 1 1 0 N I S itue Réauni - 1Il AN:SFE
LE CYCLÉ...
...INFERNAL
1831
« Des hausses générales et conti=
nues des salaires entraîneront à leur
tour des hausses des prix de revient
et peut=être (?) des prix de vente, a*
"
dit M. Blum à St-Nazaire. C'est dans
ce cycle infernal que nos adversai=
res voudraient nous enfermer... »
Ce ne sont pas les adversaires qui
enfermeront M. Blum dans ce cycle
infernal.
C'est la logique des choses.
Il est vrai que le gouvernement
paraît tenir la logique pour une en=
nemie personnelle...
1865
APRÈS LE DISCOURS DE SAINT-NAZAIRE
Les communistes
repoussent
la proposition
de "pause"
budgétaire
Les radicaux examineront jeudi
la situation politique
Du discours de M. Léon Blum à
Saint-Nazaire, deux indications, nous
l'avons dit, se dégagent :
Le gouvernement ne veut rien modi.
fier de son orientation politique ;
L'heure est venue, pourtant, d'arrê-
ter les dépenses, de consentir à une
pause dans la course aux salaires, pour
que soit obtenue une pause dans la
course des prix.
Sur ces deux propositions, quelle est
l'opinion des divers éléments de la ma.
jorité ?
. Un groupe se place immédiatement
hors-enquête : celui que préside M. Léon
Blum lui-même. Il n'a qu'à suivre les
ordres du chef.
Mais les communistes ? Mais les radio
eaux ?
Les radicaux, à la Chambre, se sont
réunis ce matin.
Ils n'ont pas étudié la question à
fond.
Us ont entendu d'abord lU. Bastid,
ministre du commerce, que les très zélés
défenseurs de lU. Spinasse, au groupe
socialiste, lorsqu'on avait cherché les
responsables de la vie chère. voulaient
charger de tous les péchés d'Israël.
M. Bastid s'est naturellement défen-
du, et a promis d'apporter au groupe
le tableau d'ensemble de toutes les me-
sures qu'il avait signées. Il a pris, en
outre, l'engagement de ne pas laisser
porter le moindre tort aux intérêts de
l'agriculture.
M. Elbel a fait approuver sa proposi-
tion personnelle, d'assouplir la loi sur
la durée du travail, en remplaçant la
semaine de quarante heures par l'année
de 2.000 heures (à condition qu'aucune
semaine ne dépasse 48 heures). j
Après quoi M. Archimbaud a ques. j
tionné ses amis sur la réforme, électo-
taie. Représentant du groupe à la com-
mission du suffrage universel, il vou-
dra,it des instructions. Il lui a été indi-
qué que 61 membres du groupe seule-
ment avaient répondu à un question-
naire : 38 sont hostiles à la R.P., 23
favorables.
Tout cela ne se rapportait qu'indirec-
tement, on le voit, au problème immé-
diat de politique ministérielle que le
discours de Samt-Nazaire avait abordé.
l,es radicaux ont décidé d'envisager
ce problème, jeudi, lorsqu'ils étudieront
l'attitude à tenir dans l'interpellation
Flandin.
Les communistes, en revanche, ont
déjà répondu. Us repoussent l'idée de
pause.
L' « Humanité » l'avait imprimé la
semaine dernière : « Pas de pause des
salaires sans pause de la vie chère. »
Dimanche, M. Thorez avait tenu à
Billy-Montigny un langage animé du
même esprit.
Mais ce matin, surtout, l'organe du
parti communiste publie un significatif
article de M. Frachon, secrétaire général
adjoint de la C. G. T. L'opposition à
la pensée même de la pause y est caté-
gorique.
« Queutes arbitrages infu J,' is rendus
ces temps derniers, l'invitation à on ne
sait quel temps d'arrêt dans la défense
revendicative des masses stimulent l'ar-
deur des grands capitalistes. »
C'est gentil pour M. Blum... Et cela,
donc :
« Ce n'est pas la faute des ouvriers
si le prix de la vie a monté si rapide-
ment. »
« ...Nous ne pouvons admettre la thè-
se patronale d1t cercle vicieux : la haus-
se des salaires entraînant la hausse des
prix. »
M. Blum avait parlé de la course,
qu'il fallait interrompre, des salaires et
des prix :
« Demander l'arrêt dans l'action pour
le rajustement des salaires serait une
faute très préjudiciable dit Rassemble-
ment populaire, en même temps qu'une
profonde injustice, »
L'interpellation de M. Flandin ne
cause au président du Conseil qu'un
émoi relatif, parce qu'elle émane d'un
opposant. L'interpellation de M. Fra-
chon part des rangs de la majorité :
son auteur, adjoint de M. Jouhaux à la
C.G.T., fait dans ce milieu de la suren-
chère pour le compte du communisme.
On mesure l'importance de sa nmni-
festation, le souci qu'elle donne à M.
Jouhaux lui-même, et à tous les minis-j
tres socialistes.
Martial MASSIANI.
Electeurs de la Radio S
: ;]
!| Votez pour il
Radio-Famille
; :~ ATTENTION! j|
le scrutin sera clos le 27 J
LE JEU HITLERIEN
par Alexandre MILLERAND.
Proche le- 30 janvier dernier, les
peuples tournèrent leurs regards
vers Berlin. Ils attendaient un di,s-
cours de M. Adolf Hitler.
Et — le vrai peut quelquefois
n'être pas vraisemblable — ils se
demandaient si quelque apaisement
n'allait pas leur venir des propos
du chancelier.
Ils n'ont pas tardé à être fixés.
Certes, le Führer n'a pas ménagé
les déclarations. Il lui a paru utile
de reconsidérer les bases mêmes sur
lesquelles repose le national-socia-
lisme, en même temps qu'il en re-
faisait, à sa façon, l'historique.
Après 3JVoir audacieusement affir-
mé ^ que la révolution nationale-so-
cialiste s'était opérée sans effusion
de sang, il rappelait avec' exactitude
qu'elle avait substitué à l'idée libé-
rale de l'individu la conception to-
talitaire. Il_ marquait le rôle subor-
donné attribué dans l'organisation
nouvelle à la justice, qui est de se
mettre au service du pouvoir.
Parlant de l'économie allemande,
il en glorifiait, comme bien on pen-
se, les résultats, et jusqu'à procla-
mer que le plan de quatre ans avait
sauvé économiquement le peuple
allemand.
Mais ce n'était là qu'un prélude ;
il'orateur n'ignorait pas que ses au-
'diteurs, au dehors comme au de-
dans du Reich, attendaient de lui
autre chose que ce panégyrique
prévu.
Si l'un d'eux avait eu, d'aventure,
,la candeur d'espérer que la politi-
que brutale du Reich allait recevoir,
pour l'avenir, quelque atténuation, il
a dû reconnaître son erreur.
Cette politique, M. Hitler déclare
qu'elle constitue « le plus grand des |
prodiges » qu'ait accomplis le na-
tional-socialisme.
Aussi entend-il y persévérer, et,
pour que nul n'en ignore, il s'em-
presse d'ajouter une atteinte nou-
velle à toutes les violations qu'a su-
bies, de sa part, le traité de Versail-
les. Solennellement, il rétracte l'aveu
de culpabilité de l'Allemagne, passé
et signé par ses plénipotentiaires.
Et de justifier sa méthode en ter-
mes dont on peut, selon son humeur,
goûter la _ naïveté ou le cynisme.
« J ai, dit-il, accompli les actes né-
cessaIres (le cette fin (la restauration
oe I honneur allemand) sans deman-
der en détail l'opinion de nos an-
ciens adversaires, ni même les
avertir. Cette manière de faire. était
motivée par le fait que je m'étais
rendu compte que je ne faisais ainsi
que faciliter à l'autre partie l'accep-
tation nécessaire des décisions que
nous prenions. » On ne se moque
pas plus insolemment du monde 1
Après quoi, M. Hitler s'engage à
ce que l'Allemagne, désormais, col-
labore « d'une manière loyale » à
résoudre les problèmes qui la tou-
chent, ainsi que les autres nations !
Il faut évidemment avoir l'esprit
bien mal fait pour ne pas accueil-
lir avec confiance et gratitude une
promesse de cet acabit.
Observera-t-on que le Führer a
cependant fait un geste dont on de-
vrait lui savoir gré, en se déclarant
prêt « à reconnaître et à garantir
à tous moments la Belgique et la
Hollande comme territoires neutres
intangibles » ? Abstraction faite
des réflexions qu'une telle offre,
dans la bouche du maître de l'Alle-
magne, suggère invinciblement, no-
tons, sans plus, que la neutralité de
la Belgique, qui était en 1914 une
gêne insupportable pour le Reich
marchant contre la France, serait
demain pour lui une garantie pré-
cieuse s'il s'attaquait brusquement
à l'un de ses voisins de l'Est.
M. Eden s'était permis de parler
des armements allemands et d'ex-
primer l'espoir que le Reich envi-
sagerait de participer à un accord
ayant pour objet leur limitation. La
réponse de M. Hitler est aussi nette
que cinglante : « La mesure des
armements défensifs est détermi-
née, dit-il, par l'étendue des dan-
gers qui menacent un pays ; de ces
dangers, c'est à chaque peuple, et à
lui seul, de juger. »
On voudrait croire qu'un tel lan-
gage ouvrira les yeux aux rêveurs
incorrigibles qui, en France comme
en_ Angleterre, s'obstinent à pour-
; suivre la chimère d'une Allemagne
pacifique.
Le jeu hitlérien est toujours le
même : il n'essaye même pas de s,e
diss.imuler. Son unique objectif est
de placer le monde devant le fait
accompli.
Les gouvernements de Grande-
Bretagne et de France se sont enfin
résolus au bon parti, qui est d'agir
et d'armer. Il n'est point d'autre na-
rade efficace au jeu hitlérien.
INCIDENTS EN AUTRICHE
MOBILISATION
DU FRONT
PATRIOTIQUE
dans la crainte de nouvelles
manifestations nazies
Le baron von Neurath confère aujourd'hui
avec le chancelier Schuschnigg
r': . ' ' ■ -Ni von Neurath (a dr.) à Vieùhe. ,- 1 * 1 ■ " • v s
Les manifestations - hitlériennes - en Autriche. ~ ~« , , 1 '
DERNIERE MINUTE
Vienne, 23 février. — Le bruit court que
le baron von Neurath aurait proposé au
chancelier Schuschnigg un plan de pacte
défensif à quatre.
Les participants à ce pacte seraient
f' Allemagne, l'Autriche, l'Italie et la
Hongrie. (Agence Fournier)
Les nouvelles salles éclairées du Louvre
-% 1 . 1 1 Comme en plein jour... ' ' . ~ 1 ~ ~ ..
(Lire l'article -en deuxième page.) ~-
A AIX-EN-PROVENCE
VEYRAC
soupçonné
du meurtre
de Mme Garola
est mis
en liberté
provisoire
Les déhats se sont déroulés
à huis-clos
Aix-en-Provence, 23 février. — Le con-
trôleur Veyrac a comparu, ce matin,
devant la chambre des mises en accu-
sation, siégeant au palais de justice
d'Aix et présidée par le conseiller Caire.
Lorsque Veyrac eut déclaré qu'il était
ifnnocen.t des faits concernant le meur-
tre de Mme Garola, dont il avait à ré-
pondre, son défenseur, M6 Torrès, prit
la parole pendant plus d'une heure,
plaidant ce procès à fond.
M" Torrès s'employa à dém son client était victime d'une erreur et,
avant que la justice reconnaisse enfin
cette erreur, il adjura la cour de ren-
dire un arrêt de mise en liberté.
Un quart d'heure plus tard, Mc Tor-
rès, sortant de la salie du conseil, où
les débats s'étaient déroulés à huis-
clos, annonça que Veyrac avait obtenu
la liberté qu'il sollicitait.
La levée d'écrou suivit immédiate-
ment cette décision.
Un drame place Pigalle
M. Jean Ruiz, boucher, 34 ans, rue
des Casemates, à Béziers, de passage à
Paris, a été blessé, vers ■ 4 heures du
matin, au café Dupont, place Blanche,
d'une . balte de revolver tirée par un
individu qui a pris la fuite et qu'il pré-
tend ne pas connaître.
Deùx individus qui étaient en sa com-
pagnie, et dont l'un était porteur d'un
revolver. Ont été arrêtés-
LA SUITE DES ERREURS MATIGNON
L'ARBITRAGE
aura-t-il raison
des grèves
qui se poursuivent
à Sochaux ?
Le conflit des imprimeries du Sud-Est
est au point mort
C'était fa.tal.
Les grèves de Sochaux n'ayant com.,
me point de départ aucune revendica-
tion corporative mais, par contre, met-
tant directement en cause le principe
de la discipline des ateliers et de l'au-
torité patronale, les pourparlers entre
la direction et les délégués ouvriers
n'ont pas abouti.
Rappelons les faits.
Un ouvrier, par ses absences répétées
paralyse le travail normal d'un atelier.
La direction le change d'atelier, lui
donne le même salaire et une besogne
moins pénible dans laquelle ses défail- j
lances individuelles ne nuiront pas au
travail commun.
Rien de plus légitime et de plus lo-
gique.
Résultat : la grève de tous les ateliers
est déclenchée, les usines sont occupées,
les directeurs sequestrés.
La fermeté de la direction provoque
l'évacuation des usines, au bout de trois
jours. Et l'on commence à discuter.
Sur quoi ?
Sur le droit pour la direction d'orga-
niser le travail au mieux de l'intérêt
général.
Sur le droit pour la direction d'élimi-
ner neuf agitateurs qui, arguant:
d'un motif absurde, ont, privé -7.000 ou-
vriers de travail et se sont livrés à des
violences sur le personnel de maîtrise.
Quel résultat peut donner une discus-
sion entamée sur ces bases ? Il ne de-
vrait pas y avoir de discussion, car si
l'autorité patronale abdique sur des
points aussi essentiels il n'y a plus d'ex-,
ploitation possible d'une entreprise quel..
conque.
Autant les revendications ouvrières
pour des questions de salaires, d'hygi&.
ne, d'allocations familiales, de congés,
d'assurances, d'indemnités de congédie-
ment sont logiques, autant le principe
de la discipline intérieure et de la hié-
rarchie doit demeurer intangible. Sinon
il n'y a plus qu'à mettre la clef sous
la porte puisque le moindre prétexte,
cherché par une mauvaise tête, pourra
provoquer l'arrêt du travail.
Les agents de maîtrise l'ont si bien
compris qu'ils ont fait savoir qu'ils se
mettraient en grève à leur tour si leur,
autorité n'était pas restaurée. On en
est là.
Un arbitre va être désigné. Sa tâche
j ne sera pas commode, car ce n'est pas
un accommodement passager qu'il s'agit
de trouver, c'est la marche normale dés
entreprises saines qu'il s'agit de préseiv
ver. Faute de quoi, • le ! pire : est à; ne-,
douter.
François HULOT.
! ~ Lire nos informations en 3e page:
LA POLITIQUE
IL FAUT
VOTER
La lutte est ouverte pour les élec-
tions aux conseils de gérance des
posters radiophoniques. La compéti-
tion, cette année, est devenue vio-
lente. Il s'agit, pour les communistes,
de devenir les maîtres des ondes, afin
de répandre dans tous les milieux, et
sans répit, leur propagande révolu-
tionnaire. n s'agit, pour les patriotes,
de battre la liste communiste. Cette
liste s'intitulle — quelle ironie ! —
Radio-Liberté. Comment briser l'of-
fensive révolutionnaire ? Il faut vo-
ter avec discipline pour les listes sou-
tenues dans toute la France par
Radio-Famille.
Malheureusement, rien n'est plus
compliqué et plus imparfait à la fois
que l'organisation de cette consulta-
tion des auditeurs de la radio. Leur
vote, dont l'importance est décisive,
n'offre aucune des garanties de secret
et de loyauté requises dans la moin-
dre élection municipale. Est-ce à
dessein ?
Beaucoup de sans-filistes se plai-
gnent, très justement, de l'obligation
d'inscrire leur nom et leur adresse
sur l'enveloppe extérieure qui leur est
remise à la poste, où ils ont acquitté
la taxe. En un moment où la suspi-
cion est générale, où des listes de
suspects sont établies dans l'ombre,
ils craignent de' fournir un moyen de
contrôle de leurs convictions polit?.-
ques. Dans les campagnes et les pe-
tites villes, l'inscription extérieure
permet de subtiliser les votes des
électeurs présumés hostiles à Radio-
Liberté, c'est-à-dire à Radio-Pivert.
Le dépouillement du scrutin est
entouré de certaines garanties. Mais
il y a un manque absolu de contrôle
entre le moment où les bulletins sont
remis aux bureaux de poste et celui
où les sacs contenant les suffrages
seront ouverts. Cela suffit pour jeter
une suspicion de principe sur l'élec-
tion. On sait que les partis extrémis-
tes ne reculent devant aucun tripa-
touillage.
On dira que cette consultation est
surtout symbolique, puisque le minis-
tre s'est réservé le droit de nommer
vingt membres sur trente dans les
conseils de gérance. A côté de l'arbi-
traire gouvernemental, il y a l'opinion
de milliers de personnes qui utilisent
la radio comme moyen d'information
ou comme source de distraction. Elles
paient assez cher pour avoir de meil-
leures émissions et de milleurs pro-
grammes. Cette opinion n'est pas né-
gligeable.
Si nous protestons contre la mau-
vaise organisation des élections ra-
diophoniques, nous insistons auprès
des partisans d'une radio saine et na-
tionale pour qu'ils prennent part au
vote et fassent triompher la liste de
Radio-Famille. Ils ont le devoir de
signifier, par leur bulletin, à M. Léon
Blum et à M. Marceau Pivert, ce
bolchevisant frénétique, que leurs
émissions empoisonnées de politique
ne sont pas celles que veulent les
Français.
Que tous les bons citoyens votent
pour mettre fin à l'exploitation scan-
daleuse et sans précédent de la T.S.F.
par le Front populaire.
Désiré FERRY.
LA-SEINE-MONTE
A 43 centimètres de la cote d'alerté !
Quelques pavillons sont envahis par les eaux. #
Une répétition générale
* * * Convenons que la diploma-
tie allemande a de singulières mé-
thodes pour consolider la paix.
Le voyage de M. von Neurath, à
Vienne, se transforme en une mani-
festation nazie. Le ban et l'arrière-
ban des hitlériens d'Autriche, ap-
pelés dans la capitale par leurs chefs
qui prennent leurs ordres à Munich
ou à Berlin, ont salué, en masse, le
ministre des affaires étrangères du
Reich au cri de : Heil Hit,ter ! Il 11
a eu des bagarres, des arrestations,
la police a chargé ; une contre-de-
monstration nationale s'est déroulee
dans les rues et une sorte d'état de
siège a été établi a.u centre de la
C'est dans cette atmosphère de
lutte civile que se déroulent aujour-
d'hui les conversations austro-alle-
mandes.
On a bien l'impression qu,e
la mise en scène de ce spectacle a
été réglée par l'Allemagne. !
.Le chancelier Schuschnigg ayant
1 parlé de la restauration des Habs-
bourg comme d'une chose possible,
le Fiihrer a délégué M. von Neurath
poM?' le rappeler à l'ordre. Et comme
on ne pouvait décemment le_ faire
accompagner de quelques régiments
de la Reichswehr, on (i mobilisé les
« rattachistes ». autrichiens dont
l'intervention massive devrait faire
réfléchir le gouvernement viennoîs.
Ainsi, les événements d'/n'e?' pren-
nent l'allure d'une répétition géné-
rale des émeutes de demain si la
République voulait se transformer
en monarchie.
* * * On saisit donc sur le vif
la tactique hitlérienne.
Dans une première phase, l'inter-
vention se ferait par voie indirecte,
à l'aide des militants nazis embri-
gadés sur le territoire autriohien.
Si elle ne suffisait pas, l'interven-
tion directe s'y substituerait. Elle
mettrait à la raison ce peuple qui,
faible et isolé, ose avoir la préten-
tion de rester indépendant et de
choisir le régime qui lui plaît.
* * * Ce tragique destin de
l'Autriche sera-t-il évité ? L'Italie
convaincra-t-elle la Yougoslavie dit
danger qu'il y a à s'obstiner dans
une opposition qui ne profite qu'à
VAllemagne ? Obtiendra-t-elle de la
Hongrie qu'elle modère ses revendi-
cations ? Fixera-t-elle des limites
à la pénétration hitlérienne ?
Aucune réponse ne peut être don-
née aujourd'hui à ces questions.
Mais le chancelier Schuschnigg
doit, en ces heures difficiles, pen-
ser à l'assassinat du chancelier
Dollfusls par des nazis fanatiques.
Raoul de NOLVA.
Exécutés en effigie
Qu'ont donc fait M, Blum et
M. Auriol à la presse financière
anglaise '?
D'après les « Financial News »,
notre ministre des finances. « SEM-
BLE AVOIR LE GENIE DE FAIRE
CE QU'ÏL NE FAUT PAS. L'EN-
TETEMENT AVEC LEQUEL IL '
' S'OBSTINE A ACCUMULER LES
ERREURS TIENT VRAIMENT DU
MIRACLE
C'est une exécution.
Mais les techniciens britanniques
qui dirigent le marché de l'argent
et des crédits dans le monde entier .
ont beau conclure, par la bouche de
leurs porte-parole, que l'attitude -
du gouvernement Blum est incom-
préhensible, le Front populaire "
n'en poursuivra pas moins son ex- .
périence aux dépens du peuple fran- '
çais.
Journal politique du soir, fondé en 1831
N° 26.765 DOCTEUR : DÉSIRÉ FERRY 30 cent. PARIS, MERCREDI 24 FEVRIER 1937 " . 30 cen. t L) 1 li 1,. L 1 1 0 N I S itue Réauni - 1Il AN:SFE
LE CYCLÉ...
...INFERNAL
1831
« Des hausses générales et conti=
nues des salaires entraîneront à leur
tour des hausses des prix de revient
et peut=être (?) des prix de vente, a*
"
dit M. Blum à St-Nazaire. C'est dans
ce cycle infernal que nos adversai=
res voudraient nous enfermer... »
Ce ne sont pas les adversaires qui
enfermeront M. Blum dans ce cycle
infernal.
C'est la logique des choses.
Il est vrai que le gouvernement
paraît tenir la logique pour une en=
nemie personnelle...
1865
APRÈS LE DISCOURS DE SAINT-NAZAIRE
Les communistes
repoussent
la proposition
de "pause"
budgétaire
Les radicaux examineront jeudi
la situation politique
Du discours de M. Léon Blum à
Saint-Nazaire, deux indications, nous
l'avons dit, se dégagent :
Le gouvernement ne veut rien modi.
fier de son orientation politique ;
L'heure est venue, pourtant, d'arrê-
ter les dépenses, de consentir à une
pause dans la course aux salaires, pour
que soit obtenue une pause dans la
course des prix.
Sur ces deux propositions, quelle est
l'opinion des divers éléments de la ma.
jorité ?
. Un groupe se place immédiatement
hors-enquête : celui que préside M. Léon
Blum lui-même. Il n'a qu'à suivre les
ordres du chef.
Mais les communistes ? Mais les radio
eaux ?
Les radicaux, à la Chambre, se sont
réunis ce matin.
Ils n'ont pas étudié la question à
fond.
Us ont entendu d'abord lU. Bastid,
ministre du commerce, que les très zélés
défenseurs de lU. Spinasse, au groupe
socialiste, lorsqu'on avait cherché les
responsables de la vie chère. voulaient
charger de tous les péchés d'Israël.
M. Bastid s'est naturellement défen-
du, et a promis d'apporter au groupe
le tableau d'ensemble de toutes les me-
sures qu'il avait signées. Il a pris, en
outre, l'engagement de ne pas laisser
porter le moindre tort aux intérêts de
l'agriculture.
M. Elbel a fait approuver sa proposi-
tion personnelle, d'assouplir la loi sur
la durée du travail, en remplaçant la
semaine de quarante heures par l'année
de 2.000 heures (à condition qu'aucune
semaine ne dépasse 48 heures). j
Après quoi M. Archimbaud a ques. j
tionné ses amis sur la réforme, électo-
taie. Représentant du groupe à la com-
mission du suffrage universel, il vou-
dra,it des instructions. Il lui a été indi-
qué que 61 membres du groupe seule-
ment avaient répondu à un question-
naire : 38 sont hostiles à la R.P., 23
favorables.
Tout cela ne se rapportait qu'indirec-
tement, on le voit, au problème immé-
diat de politique ministérielle que le
discours de Samt-Nazaire avait abordé.
l,es radicaux ont décidé d'envisager
ce problème, jeudi, lorsqu'ils étudieront
l'attitude à tenir dans l'interpellation
Flandin.
Les communistes, en revanche, ont
déjà répondu. Us repoussent l'idée de
pause.
L' « Humanité » l'avait imprimé la
semaine dernière : « Pas de pause des
salaires sans pause de la vie chère. »
Dimanche, M. Thorez avait tenu à
Billy-Montigny un langage animé du
même esprit.
Mais ce matin, surtout, l'organe du
parti communiste publie un significatif
article de M. Frachon, secrétaire général
adjoint de la C. G. T. L'opposition à
la pensée même de la pause y est caté-
gorique.
« Queutes arbitrages infu J,' is rendus
ces temps derniers, l'invitation à on ne
sait quel temps d'arrêt dans la défense
revendicative des masses stimulent l'ar-
deur des grands capitalistes. »
C'est gentil pour M. Blum... Et cela,
donc :
« Ce n'est pas la faute des ouvriers
si le prix de la vie a monté si rapide-
ment. »
« ...Nous ne pouvons admettre la thè-
se patronale d1t cercle vicieux : la haus-
se des salaires entraînant la hausse des
prix. »
M. Blum avait parlé de la course,
qu'il fallait interrompre, des salaires et
des prix :
« Demander l'arrêt dans l'action pour
le rajustement des salaires serait une
faute très préjudiciable dit Rassemble-
ment populaire, en même temps qu'une
profonde injustice, »
L'interpellation de M. Flandin ne
cause au président du Conseil qu'un
émoi relatif, parce qu'elle émane d'un
opposant. L'interpellation de M. Fra-
chon part des rangs de la majorité :
son auteur, adjoint de M. Jouhaux à la
C.G.T., fait dans ce milieu de la suren-
chère pour le compte du communisme.
On mesure l'importance de sa nmni-
festation, le souci qu'elle donne à M.
Jouhaux lui-même, et à tous les minis-j
tres socialistes.
Martial MASSIANI.
Electeurs de la Radio S
: ;]
!| Votez pour il
Radio-Famille
; :~ ATTENTION! j|
le scrutin sera clos le 27 J
LE JEU HITLERIEN
par Alexandre MILLERAND.
Proche le- 30 janvier dernier, les
peuples tournèrent leurs regards
vers Berlin. Ils attendaient un di,s-
cours de M. Adolf Hitler.
Et — le vrai peut quelquefois
n'être pas vraisemblable — ils se
demandaient si quelque apaisement
n'allait pas leur venir des propos
du chancelier.
Ils n'ont pas tardé à être fixés.
Certes, le Führer n'a pas ménagé
les déclarations. Il lui a paru utile
de reconsidérer les bases mêmes sur
lesquelles repose le national-socia-
lisme, en même temps qu'il en re-
faisait, à sa façon, l'historique.
Après 3JVoir audacieusement affir-
mé ^ que la révolution nationale-so-
cialiste s'était opérée sans effusion
de sang, il rappelait avec' exactitude
qu'elle avait substitué à l'idée libé-
rale de l'individu la conception to-
talitaire. Il_ marquait le rôle subor-
donné attribué dans l'organisation
nouvelle à la justice, qui est de se
mettre au service du pouvoir.
Parlant de l'économie allemande,
il en glorifiait, comme bien on pen-
se, les résultats, et jusqu'à procla-
mer que le plan de quatre ans avait
sauvé économiquement le peuple
allemand.
Mais ce n'était là qu'un prélude ;
il'orateur n'ignorait pas que ses au-
'diteurs, au dehors comme au de-
dans du Reich, attendaient de lui
autre chose que ce panégyrique
prévu.
Si l'un d'eux avait eu, d'aventure,
,la candeur d'espérer que la politi-
que brutale du Reich allait recevoir,
pour l'avenir, quelque atténuation, il
a dû reconnaître son erreur.
Cette politique, M. Hitler déclare
qu'elle constitue « le plus grand des |
prodiges » qu'ait accomplis le na-
tional-socialisme.
Aussi entend-il y persévérer, et,
pour que nul n'en ignore, il s'em-
presse d'ajouter une atteinte nou-
velle à toutes les violations qu'a su-
bies, de sa part, le traité de Versail-
les. Solennellement, il rétracte l'aveu
de culpabilité de l'Allemagne, passé
et signé par ses plénipotentiaires.
Et de justifier sa méthode en ter-
mes dont on peut, selon son humeur,
goûter la _ naïveté ou le cynisme.
« J ai, dit-il, accompli les actes né-
cessaIres (le cette fin (la restauration
oe I honneur allemand) sans deman-
der en détail l'opinion de nos an-
ciens adversaires, ni même les
avertir. Cette manière de faire. était
motivée par le fait que je m'étais
rendu compte que je ne faisais ainsi
que faciliter à l'autre partie l'accep-
tation nécessaire des décisions que
nous prenions. » On ne se moque
pas plus insolemment du monde 1
Après quoi, M. Hitler s'engage à
ce que l'Allemagne, désormais, col-
labore « d'une manière loyale » à
résoudre les problèmes qui la tou-
chent, ainsi que les autres nations !
Il faut évidemment avoir l'esprit
bien mal fait pour ne pas accueil-
lir avec confiance et gratitude une
promesse de cet acabit.
Observera-t-on que le Führer a
cependant fait un geste dont on de-
vrait lui savoir gré, en se déclarant
prêt « à reconnaître et à garantir
à tous moments la Belgique et la
Hollande comme territoires neutres
intangibles » ? Abstraction faite
des réflexions qu'une telle offre,
dans la bouche du maître de l'Alle-
magne, suggère invinciblement, no-
tons, sans plus, que la neutralité de
la Belgique, qui était en 1914 une
gêne insupportable pour le Reich
marchant contre la France, serait
demain pour lui une garantie pré-
cieuse s'il s'attaquait brusquement
à l'un de ses voisins de l'Est.
M. Eden s'était permis de parler
des armements allemands et d'ex-
primer l'espoir que le Reich envi-
sagerait de participer à un accord
ayant pour objet leur limitation. La
réponse de M. Hitler est aussi nette
que cinglante : « La mesure des
armements défensifs est détermi-
née, dit-il, par l'étendue des dan-
gers qui menacent un pays ; de ces
dangers, c'est à chaque peuple, et à
lui seul, de juger. »
On voudrait croire qu'un tel lan-
gage ouvrira les yeux aux rêveurs
incorrigibles qui, en France comme
en_ Angleterre, s'obstinent à pour-
; suivre la chimère d'une Allemagne
pacifique.
Le jeu hitlérien est toujours le
même : il n'essaye même pas de s,e
diss.imuler. Son unique objectif est
de placer le monde devant le fait
accompli.
Les gouvernements de Grande-
Bretagne et de France se sont enfin
résolus au bon parti, qui est d'agir
et d'armer. Il n'est point d'autre na-
rade efficace au jeu hitlérien.
INCIDENTS EN AUTRICHE
MOBILISATION
DU FRONT
PATRIOTIQUE
dans la crainte de nouvelles
manifestations nazies
Le baron von Neurath confère aujourd'hui
avec le chancelier Schuschnigg
r': . ' ' ■ -Ni von Neurath (a dr.) à Vieùhe. ,- 1 * 1 ■ " • v s
Les manifestations - hitlériennes - en Autriche. ~ ~« , , 1 '
DERNIERE MINUTE
Vienne, 23 février. — Le bruit court que
le baron von Neurath aurait proposé au
chancelier Schuschnigg un plan de pacte
défensif à quatre.
Les participants à ce pacte seraient
f' Allemagne, l'Autriche, l'Italie et la
Hongrie. (Agence Fournier)
Les nouvelles salles éclairées du Louvre
-% 1 . 1 1 Comme en plein jour... ' ' . ~ 1 ~ ~ ..
(Lire l'article -en deuxième page.) ~-
A AIX-EN-PROVENCE
VEYRAC
soupçonné
du meurtre
de Mme Garola
est mis
en liberté
provisoire
Les déhats se sont déroulés
à huis-clos
Aix-en-Provence, 23 février. — Le con-
trôleur Veyrac a comparu, ce matin,
devant la chambre des mises en accu-
sation, siégeant au palais de justice
d'Aix et présidée par le conseiller Caire.
Lorsque Veyrac eut déclaré qu'il était
ifnnocen.t des faits concernant le meur-
tre de Mme Garola, dont il avait à ré-
pondre, son défenseur, M6 Torrès, prit
la parole pendant plus d'une heure,
plaidant ce procès à fond.
M" Torrès s'employa à dém
avant que la justice reconnaisse enfin
cette erreur, il adjura la cour de ren-
dire un arrêt de mise en liberté.
Un quart d'heure plus tard, Mc Tor-
rès, sortant de la salie du conseil, où
les débats s'étaient déroulés à huis-
clos, annonça que Veyrac avait obtenu
la liberté qu'il sollicitait.
La levée d'écrou suivit immédiate-
ment cette décision.
Un drame place Pigalle
M. Jean Ruiz, boucher, 34 ans, rue
des Casemates, à Béziers, de passage à
Paris, a été blessé, vers ■ 4 heures du
matin, au café Dupont, place Blanche,
d'une . balte de revolver tirée par un
individu qui a pris la fuite et qu'il pré-
tend ne pas connaître.
Deùx individus qui étaient en sa com-
pagnie, et dont l'un était porteur d'un
revolver. Ont été arrêtés-
LA SUITE DES ERREURS MATIGNON
L'ARBITRAGE
aura-t-il raison
des grèves
qui se poursuivent
à Sochaux ?
Le conflit des imprimeries du Sud-Est
est au point mort
C'était fa.tal.
Les grèves de Sochaux n'ayant com.,
me point de départ aucune revendica-
tion corporative mais, par contre, met-
tant directement en cause le principe
de la discipline des ateliers et de l'au-
torité patronale, les pourparlers entre
la direction et les délégués ouvriers
n'ont pas abouti.
Rappelons les faits.
Un ouvrier, par ses absences répétées
paralyse le travail normal d'un atelier.
La direction le change d'atelier, lui
donne le même salaire et une besogne
moins pénible dans laquelle ses défail- j
lances individuelles ne nuiront pas au
travail commun.
Rien de plus légitime et de plus lo-
gique.
Résultat : la grève de tous les ateliers
est déclenchée, les usines sont occupées,
les directeurs sequestrés.
La fermeté de la direction provoque
l'évacuation des usines, au bout de trois
jours. Et l'on commence à discuter.
Sur quoi ?
Sur le droit pour la direction d'orga-
niser le travail au mieux de l'intérêt
général.
Sur le droit pour la direction d'élimi-
ner neuf agitateurs qui, arguant:
d'un motif absurde, ont, privé -7.000 ou-
vriers de travail et se sont livrés à des
violences sur le personnel de maîtrise.
Quel résultat peut donner une discus-
sion entamée sur ces bases ? Il ne de-
vrait pas y avoir de discussion, car si
l'autorité patronale abdique sur des
points aussi essentiels il n'y a plus d'ex-,
ploitation possible d'une entreprise quel..
conque.
Autant les revendications ouvrières
pour des questions de salaires, d'hygi&.
ne, d'allocations familiales, de congés,
d'assurances, d'indemnités de congédie-
ment sont logiques, autant le principe
de la discipline intérieure et de la hié-
rarchie doit demeurer intangible. Sinon
il n'y a plus qu'à mettre la clef sous
la porte puisque le moindre prétexte,
cherché par une mauvaise tête, pourra
provoquer l'arrêt du travail.
Les agents de maîtrise l'ont si bien
compris qu'ils ont fait savoir qu'ils se
mettraient en grève à leur tour si leur,
autorité n'était pas restaurée. On en
est là.
Un arbitre va être désigné. Sa tâche
j ne sera pas commode, car ce n'est pas
un accommodement passager qu'il s'agit
de trouver, c'est la marche normale dés
entreprises saines qu'il s'agit de préseiv
ver. Faute de quoi, • le ! pire : est à; ne-,
douter.
François HULOT.
! ~ Lire nos informations en 3e page:
LA POLITIQUE
IL FAUT
VOTER
La lutte est ouverte pour les élec-
tions aux conseils de gérance des
posters radiophoniques. La compéti-
tion, cette année, est devenue vio-
lente. Il s'agit, pour les communistes,
de devenir les maîtres des ondes, afin
de répandre dans tous les milieux, et
sans répit, leur propagande révolu-
tionnaire. n s'agit, pour les patriotes,
de battre la liste communiste. Cette
liste s'intitulle — quelle ironie ! —
Radio-Liberté. Comment briser l'of-
fensive révolutionnaire ? Il faut vo-
ter avec discipline pour les listes sou-
tenues dans toute la France par
Radio-Famille.
Malheureusement, rien n'est plus
compliqué et plus imparfait à la fois
que l'organisation de cette consulta-
tion des auditeurs de la radio. Leur
vote, dont l'importance est décisive,
n'offre aucune des garanties de secret
et de loyauté requises dans la moin-
dre élection municipale. Est-ce à
dessein ?
Beaucoup de sans-filistes se plai-
gnent, très justement, de l'obligation
d'inscrire leur nom et leur adresse
sur l'enveloppe extérieure qui leur est
remise à la poste, où ils ont acquitté
la taxe. En un moment où la suspi-
cion est générale, où des listes de
suspects sont établies dans l'ombre,
ils craignent de' fournir un moyen de
contrôle de leurs convictions polit?.-
ques. Dans les campagnes et les pe-
tites villes, l'inscription extérieure
permet de subtiliser les votes des
électeurs présumés hostiles à Radio-
Liberté, c'est-à-dire à Radio-Pivert.
Le dépouillement du scrutin est
entouré de certaines garanties. Mais
il y a un manque absolu de contrôle
entre le moment où les bulletins sont
remis aux bureaux de poste et celui
où les sacs contenant les suffrages
seront ouverts. Cela suffit pour jeter
une suspicion de principe sur l'élec-
tion. On sait que les partis extrémis-
tes ne reculent devant aucun tripa-
touillage.
On dira que cette consultation est
surtout symbolique, puisque le minis-
tre s'est réservé le droit de nommer
vingt membres sur trente dans les
conseils de gérance. A côté de l'arbi-
traire gouvernemental, il y a l'opinion
de milliers de personnes qui utilisent
la radio comme moyen d'information
ou comme source de distraction. Elles
paient assez cher pour avoir de meil-
leures émissions et de milleurs pro-
grammes. Cette opinion n'est pas né-
gligeable.
Si nous protestons contre la mau-
vaise organisation des élections ra-
diophoniques, nous insistons auprès
des partisans d'une radio saine et na-
tionale pour qu'ils prennent part au
vote et fassent triompher la liste de
Radio-Famille. Ils ont le devoir de
signifier, par leur bulletin, à M. Léon
Blum et à M. Marceau Pivert, ce
bolchevisant frénétique, que leurs
émissions empoisonnées de politique
ne sont pas celles que veulent les
Français.
Que tous les bons citoyens votent
pour mettre fin à l'exploitation scan-
daleuse et sans précédent de la T.S.F.
par le Front populaire.
Désiré FERRY.
LA-SEINE-MONTE
A 43 centimètres de la cote d'alerté !
Quelques pavillons sont envahis par les eaux. #
Une répétition générale
* * * Convenons que la diploma-
tie allemande a de singulières mé-
thodes pour consolider la paix.
Le voyage de M. von Neurath, à
Vienne, se transforme en une mani-
festation nazie. Le ban et l'arrière-
ban des hitlériens d'Autriche, ap-
pelés dans la capitale par leurs chefs
qui prennent leurs ordres à Munich
ou à Berlin, ont salué, en masse, le
ministre des affaires étrangères du
Reich au cri de : Heil Hit,ter ! Il 11
a eu des bagarres, des arrestations,
la police a chargé ; une contre-de-
monstration nationale s'est déroulee
dans les rues et une sorte d'état de
siège a été établi a.u centre de la
C'est dans cette atmosphère de
lutte civile que se déroulent aujour-
d'hui les conversations austro-alle-
mandes.
On a bien l'impression qu,e
la mise en scène de ce spectacle a
été réglée par l'Allemagne. !
.Le chancelier Schuschnigg ayant
1 parlé de la restauration des Habs-
bourg comme d'une chose possible,
le Fiihrer a délégué M. von Neurath
poM?' le rappeler à l'ordre. Et comme
on ne pouvait décemment le_ faire
accompagner de quelques régiments
de la Reichswehr, on (i mobilisé les
« rattachistes ». autrichiens dont
l'intervention massive devrait faire
réfléchir le gouvernement viennoîs.
Ainsi, les événements d'/n'e?' pren-
nent l'allure d'une répétition géné-
rale des émeutes de demain si la
République voulait se transformer
en monarchie.
* * * On saisit donc sur le vif
la tactique hitlérienne.
Dans une première phase, l'inter-
vention se ferait par voie indirecte,
à l'aide des militants nazis embri-
gadés sur le territoire autriohien.
Si elle ne suffisait pas, l'interven-
tion directe s'y substituerait. Elle
mettrait à la raison ce peuple qui,
faible et isolé, ose avoir la préten-
tion de rester indépendant et de
choisir le régime qui lui plaît.
* * * Ce tragique destin de
l'Autriche sera-t-il évité ? L'Italie
convaincra-t-elle la Yougoslavie dit
danger qu'il y a à s'obstiner dans
une opposition qui ne profite qu'à
VAllemagne ? Obtiendra-t-elle de la
Hongrie qu'elle modère ses revendi-
cations ? Fixera-t-elle des limites
à la pénétration hitlérienne ?
Aucune réponse ne peut être don-
née aujourd'hui à ces questions.
Mais le chancelier Schuschnigg
doit, en ces heures difficiles, pen-
ser à l'assassinat du chancelier
Dollfusls par des nazis fanatiques.
Raoul de NOLVA.
Exécutés en effigie
Qu'ont donc fait M, Blum et
M. Auriol à la presse financière
anglaise '?
D'après les « Financial News »,
notre ministre des finances. « SEM-
BLE AVOIR LE GENIE DE FAIRE
CE QU'ÏL NE FAUT PAS. L'EN-
TETEMENT AVEC LEQUEL IL '
' S'OBSTINE A ACCUMULER LES
ERREURS TIENT VRAIMENT DU
MIRACLE
C'est une exécution.
Mais les techniciens britanniques
qui dirigent le marché de l'argent
et des crédits dans le monde entier .
ont beau conclure, par la bouche de
leurs porte-parole, que l'attitude -
du gouvernement Blum est incom-
préhensible, le Front populaire "
n'en poursuivra pas moins son ex- .
périence aux dépens du peuple fran- '
çais.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.23%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.23%.
- Collections numériques similaires Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Muller Charles Muller Charles /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Muller Charles" or dc.contributor adj "Muller Charles")Maison de danses, pièce en 5 actes de MM Nozière et Ch. Muller, d'après le roman de M. Paul Reboux. Musique de scène de Valverde /ark:/12148/bpt6k15051735.highres Le Jardinier supposé ou l'Amant déguisé [parties séparées de chant et d'orchestre] copié par Ch. Muller /ark:/12148/bpt6k1165034d.highresGirardin Émile de Girardin Émile de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Girardin Émile de" or dc.contributor adj "Girardin Émile de") Détroyat Léonce Détroyat Léonce /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Détroyat Léonce" or dc.contributor adj "Détroyat Léonce") Aymard Camille Aymard Camille /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Aymard Camille" or dc.contributor adj "Aymard Camille")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4104496j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4104496j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4104496j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k4104496j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4104496j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4104496j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k4104496j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest