Titre : La Liberté
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-08-13
Contributeur : Muller, Charles (1823-1898). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Détroyat, Léonce (1829-1898). Directeur de publication
Contributeur : Berthoulat, Georges (1859-1930). Directeur de publication
Contributeur : Aymard, Camille (1881-1964). Directeur de publication
Contributeur : Ferry, Désiré (1886-1940). Directeur de publication
Contributeur : Doriot, Jacques (1898-1945). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328066631
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 août 1934 13 août 1934
Description : 1934/08/13 (A70,N25871). 1934/08/13 (A70,N25871).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4103509d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-189
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/11/2018
LA LIBERTÉ
Directisur DESIRE FEIFIRV
122, Rue Réaumur, PARIS (2" arr.) Gut. 81.30 à 34 — 2S cent. — 70- année, N 25.871 - LUNDI 13 AOUT 1934
UN DÉFI
Les -Français de bon sens ne
veulent pas que leurs enfants soient
bolchevisés par les instituteurs révo-
lutionnaires.
Ils réclament unanimement des
sanctions contre les énergumènes du
Congrès de Nice. "
Or, M. Cogniot, secrétaire général
de l'Internationale rouge des travailleurs de l'En-
seignement, a été inscrit, à la date du 8 avril, au
tableau d'avancement.
Qui donc brave ainsi l'opinion avec tant
d'insolence ?
Le réarmement allemand
et la structure
politique du Reich
si blasé que l'on puisse être sur les
J?tinueLs imprévus de la politique al-
^mande, le dernier avatar du Führer,
M'entrât dans sa seule main tous les
uvoirs de décision et de contrôle, mé-
de retenir l'attention.
On dira, sans doute, qu'en fait il n'y a
grand'chose de changé. Malgré son-
immense popularité et sa forte person-
le maréchal von Hindenburg, de-
puis la nomination de M. Hitler à la
chancellerie et l'abdication du Reich-
stag ne jouait plus qu'un rôle de pur
apparat et d'approbation automatique.
Il n'empêche que la solution radicale
adoptée par le Führer coupe court à
Lite hésitation et à toutes divergences
éventuelles. L'Allemagne est le seul pays
u monde où l'autorité suprême révèle
un caractère aussi rigoureusement per-
lonnel et sans aucun contre-poids : c'est
l'absolutisme intégral, dont même les
régimes d'autrefois montrent peu
d'exemples aussi accomplis.
provisoirement, le principe du consen-
tement populaire est respecté par la for-
malité du plébiscite, que l'on sait sans
risques et par laquelle on espère im-
pressionner l'étranger. En fait, la désaf-
fection de la foule, si elle devait sur-
venir quelque jour, n'aurait aucun
I moyen de s'exprimer. Il n'y a plus ni
institutions électives, ni partis, ni orga-
M. Duesterberg,
qui a été lui aussi victime du coup «
de force du 30 juin. ,
nisations d'aucune sorte, où une opinion
quelconque puisse prendre corps, en- de-
hors de la. discipline de l'Etat. Ce ne
sont pas seulement le communisme et
le socialisme qui ont été brisés, mais
même les anciens cadres du national-
socialisme. Le syndicalisme est officiel
et caporalisé ; le capitalisme a été mis
au pas. La presse est muselée. Les Egli-
ses sont régentées sans ménagement. Il
n'y a plus qu'une force debout à côté
du maître : la Reichswehr. Qu'elle lui
soit asservie, ou qu'il soit l'instrument
de sa toute-puissance, peu importe: l'au-
torité est-conçue suivant les modalités
dq commandement militaire. La struc-
ture politique de l'Allemagne est celle
d'un pays soumis à la mentalité de
9iterre. Le pouvoir n'a rien à redouter
des volontés germaines. S'il doit être un
jour renversé, ce ne peut être que par
« force clés choses.
JW
Or tout donne à penser que celle-ci
toit déjà lourdement sentir son poids.
Quoi qu'ait prétendu la propagande du
Dl Goebbels, la crise n'a pas été do-
miiiée, le problème du cl1ôniage n'est
Pas résolu, les souffrances s'aggravent
dans toutes les classes de la population
— et la nouvelle défaillance du Reich
vis-à-vis de ses créanciers annonce une
détresse pire.
La gravité de la situation est souli-
gnée par la. toute récente décision du
Führer de confier au Dr Schacht, dont
on connaît les audaces de pensée et
d'action, une manière de -sous-dictature
en matière économique et financière. !
Il s'agit pour l'Allemagne de « tenir »
contre l'isolement dans lequel , elle s'est
confinée, et — par une sorte de mira-
cle — de tirer d'elle-même ce qu'elle ne
peut plus, faute d'or et faute de crédit,
acheter à l'extérieur. Les programmes
ds restriction sont probables. La pres-
sion de la discipline collective sur les
activités et les conditions privées va
s'accentuer. Sera-ce dans. le sens d'un
retour à la sagesse, ou d'une pire obs-
tination dans le délire d'orgueil et de
perdition ?
Pour lutter contre le malaise social,
le Fuhrer n'a jusqu'à présent trouvé
que le stimulant factice du réarmement:
enrôlement de sans-travail et comman-
des à l'industrie. En combinant les ma-
nipulations de la monnaie intérieure
avec un système draconien de privations,
on peut .accentuer 'l'illusion. Et c'est ce
que fait prévoir la nouvelle de la pro-
chaine institutions du « travail obliga-
toire. »
J*- ■■ ■
Le travail obligatoire, remède aux
maux d'une population naturellement
laborieuse que le chômage-désole, quelle
invraisemblance ! Mais relisons-le dis-
cours si remarquable prononcé au Sénat
le 14 janvier, dernier par le général
Bourgeois : ce qu'il faut entendre sous
cette appellation camouflée,, c'est tout
simplement le rétablissement du service
militaire obligatoire. Et mon collègue
spécifiait que l'annonce de cette mesure
coïncidait avec l'achèvement de la puis-
sance militaire germanique, avec le mo-
mèrit où le Reich, disposant de trente di-
visiohs complètement organisées et équi-
pées, passerait .à, l'extension^ progressive
de <£yssi0ïift î ^
M. Lloyd George, protecteur obstiné
de lamalf aisance- allemande, a eu beau
nous assurer, dans un. article publié par
l'Information, que nos anciens ennemis
sont hors , d'état d'engager, une action
agressive, 'je suis plus impressionné
par les avertissements des experts mili-
taires, et par les dispositions prises ou-
tre-Rhin, et qui, dans l'ordre économique
aussi bien' que dans l'ordre politique,
font penser que la guerre reste la pre-
mière et la plus sûre des industries na-
tionaJe-s pour les Germains.
Et dans l'ignorance, maintenant ,à peu
près complète, où nous sommes du degré
d'avancement réel du réarmement hitlé-
rien, la France, avec ses 24 divisions
squelettiques et les cinq années de clas-
ses creuses en perspective, n'a-t-elle vrai-
ment aucun effort à demander à sa po-
pulation pour être capable de faire face
à ,toutes les éventualités ? 1
HENRY LEMERY.
A l'occasion de
l'Assomption
«LA LI 'BER TÉ>}
ne paraîtra pas |
le. mercredi
~ illi,1 15 Août 1 111111
Après les incidents des mines de 1'.Escarpelle
Le train des ouvriers polonais s'en va vers la frontière ^—
TRAGIQUE VEILLE DE VACANCES
Le rapide
Suisse-Méditerranée
a déraillé en arrivant
en gare d'Avignon
Il y aurait six morts et 27 blessés
La locomotive et dix wagons ont été projetés hors des rails. —
Les travaux de sauvetage ont été compliqués par
le manque d'éclairage dû à un court-circuit. —
Les causes de l'accident sont encore imprécises.
- . ~ - . " 1 1 . 1.1 . -, ~ ? '' ! Le - château des Papes, en Avignon..., .. ..1 ' , . .-
--
- Avignon" 12 août. (De notre correspon-
dant- particulier.) Un grave accident
s'est produit ce matin, à 3 h. 20, -en gare
d'Avignon, au passage du ■ rapide Suisse-:
Méditerranée. ,
Pour des raisons qu'on n'a encore pu
préciser, la locomotive du rapide a. dé-
raillé au. passage d'un, aiguillage, au
moment où elle entrait en gare, entraî-
nant- derrière elle les dix premières voi-
tures du train.
Secours au milieu des ténèbres
Aussitôt, dans la gare d'Avignon, les
secours s'organisèrent. Mais l'un des
wagons 1 déraillés ayant écrasé dans sa
chute l'un-des poteaux électriques du
réseau- d'éclairage et ayant ainsi provo-
qué un court-circuit, la gare était plon-
gée, à cette heure matinale ,dans les
ténèbres. les plus complètes,, ce qui ne
simplifiait pas la tâche des sauveteurs.
Ceux-ci, munis de lampes de secours,
commencèrent à déblayer et a donner
les premiers soins nécessaires aux
blessés.' " ■
Le rapide, qui va de Genève à Vin-
timIille, avait déjà un retard de ' 40 mi-
nutes dû à l'encombrement du réseau.
sur lequel on avait été obligé de -dou'
bler un grand nombre de convois de
voyageurs, en raison de l'afflux provo-
qué par les fêtes du 15 août. ; t
Cinq des voies d'accès à la gare
d'Avignon étaient complètement: obs-
truées. • •
Pour comble de malheur, un-incendie
se déclara à bord de la locomotive, me-
naçant de se transmettre au reste des
wagons, et ce n'est qu'après une bonne
demi-heure d'efforts _ qu'on put arrêter ce
nouveau sinistre.
L'accident
Le-train sinistré ne devait pas rouler
1 à plus de vingt kilomètres à l'heure à
l'endroit de l'accident, car il, prenait
l'aiguillage pour arriver à quai..
Pour des raisons encore inconnues,
la locomotive sortit des rails, entraînant
derrière elle ' le reste du convoi, qui
heurta .un train de marchandises qui se
trouvait à l'arrêt sur une voie voisine
Ce convoi de marchandises, sous .la vio-
lence du choc, se\ coucha sur un autre
train arrêté, lui aussi, sur la voie sui-
vante. ;
AU FIL DES JOURS
M. Chautemps
candidat
M. Camille Chautemps vient d'an-
noncer officiellement sa, candidature
au Sénat. Il aspire à remplacer, le
3 septembre, M. Boudin, sénateur dé-
cédé du Loir-et-Cher,
On devine les raisons qui poussent
le député d'Indre-etrLoire à changer
d'électeurs et d'assemblée.
M. Chautemps, qui ne paraît pas
souffrir. d'un point d'honneur parti-
culièrement sensible, ne tient pas à
se soumettre au jugement du suffrage
un-iver.sel, après les aventures désa-
gréables et variées qui lui sont sur-
venues dans cette législature. !
En .passant au Sénat, M. Chautemps
abandonnera sans douleur la prési-
dence du groupe radical de la Cham-
bre. Il préviendra ainsi une expulsion
ou une démission qui, un peu plus tôt,
un peu plus tard, seraient devenues
inévitables.
M. Chautemps espère retrouver in-
tacte au Luxembourg la solidarité
politique et philosophique qui com-
mençait à se lasser au Palais-Bour-
bon. Il rentre au plus profond de la
maçonnerie, à la manière des assiégés
qui se retirent dans leur donjon.]
Après avoir tenté de donner le chan-
ge en occupant avec une tranquille
assurance le premier plan de la scène
publique, il aspire maintenant à une
cure d'obscurité. Il veut descendre
dans l'oubliette avec une corde à
noeuds pour en sortir. '
Tout cela est maladroitement ha-
bile. Le geste de se précipiter au
Sénat par la première porte entr'ou-
verte sent l'homme traqué. S'il était
sûr de lui, sûr de sa conscience et de ■
son caractère, M. Camille Chautemps
ferait tête-à l'orage sans reculer d'un
pas. Ce n'est pas le talent qui lui
manque pour cela. Mais il lui manque
la tranquillité intime de l'homme
sans tache qui a toujours fait son
devoir.
Qu'il le reconnaisse ou non. M. i
Chautemps est -devant l'opinion pu- :
blique en posture d'accusé. L'homme
de la rue le désigne comme un cou-j
pable. Le faisceau de présomptions
et de faits accumulés contre lui est le
plus lourd de tous ceux qui ont flétri
les personnages -politiques mêlés à
l'affaire Stavisky.
M. Chautemps posant sa candida-
ture au Sénat, c'est l'accusé qui prend
la fuite. Son réfu,ge — s'il est élu —
sera moins sur qu'il ne le croit peut-
être. Et l'opinion publique saura
comprendre et jugier.
SEPTIMUS.
Un essai de plébiscite en Sarre
Sarrebrück; 12 août. (De notre corres- j
pondant.) — Le, conseil directeur de la
« Deutsche Front » avait décidé ces
jours-ci de « démissionner » le curé ca-
tholique de Heilligenwald, qui avait fait
expulser de son église, deux agents pror
vocateurs nazis.... -
. On avait fait circuler une liste de-
mandant la destitution du prélat. ;
Dans la paroisse de Heiligenwald, qui
compte 6.000 habitants, 54 personnes,
dont 39 catholiques, signèrent la de-
mande de destitution.
Il y a loin de là aux 93 % des voix
que le parti national-socialiste compte
obtenir en 1935.
DANS LA BANLIEUE DE LYON
Comment
furent arrêtés
les assassins
de Mme Laurent
Les trois misérables vont être ramenés
à Paris pour y répondre de leur forfait
C'est par un hasard malheureux que <
les inspecteurs manquèrent, avant-hier
soir, les assassins de la veuve Laurent,
réfugiés à Lyon. C'est par ' un hasard
heureux qu'ils purent les retrouver.
. Nous avons raconté comment les po-
liciers arrivèrent à l'hôtel Terminus, à
Lyon, un quart d'heure après le départ
de Suurs, de 'Marceau et de la femme
Delfour. Leur désappointement était
grànd. Les bandits n'allaient-ils pas
maintenant leur échapper définitive-
ment ? Ils consacrèrent à léur recherche
leur nuit et leur matinée. Mais il leur
fut impossible de retrouver la piste per-
due.
Un prodigieux hasard allait leur per-
mettre de la retrouver. Le patron de
l'hôtel Terminus, où le trio avait sé-
journé, M. Ravert, étant en même temps
représentant en vins, faisait sa tournée,
vers deux heures de l'après-midi, dans
le quartier de la Croix-Rousse. Quelle
ne fut pas sa surprise de rencontrer
dans un petit bar ses clients des jours
précédents « Il avisa aussitôt la Sûreté
de Lyon. Entre temps, les assassins té-
léphonaient du bar où ils se trouvaient
à un garage de Villeurbanne, où ils
avaient remisé la voiture qu'ils avaient
acheté 8.000 francs à Paris.
Le patron du bar surprit la conversa-
tion et en fit part aux policiers. Ceux-ci
arrivèrent avant les assassins à Villeur-
banne. Suurs, qui se présenta le pre-
mier ,fut arrêté après une courte pour-
suite. Marceau et la femme Delfour se
laissèrent prendre sans résistance dans
un café voisin.
Conduits â la Sûreté lyonnaise, ils re-
fusèrent de parler, * protestant, seule-
ment pour la forme,' de leur innocence.
Nous avions signalé, au moment où
l'inspecteur Holtzer la découvrit, la piste
du cimetière de Bagneux. Grâce à d'ha.
biles recoupements, l'inspecteur put éta-
blir que 'la femme qui avait adressé la
parole à Mme Laurent était une cer-
taine ,Victorine Delfour, qui, depuis dix
ans vivait avec Henri Suurs. repris de
justice. Des empreintes avaient été rele-
vées sur une bouteille laissée chez la
veuve Laurent. On les compara à celles
de Suurs : c'étaient les mêmes.
'Grâce à de nouveaux renseignements,
les inspecteurs découvrirent la piste de
Lyon, la seule bonne.
La suite de l'enquête nous apprendra
sans doute dans quelles conditions le
crime odieux avait été préparé et exé-
cuté.
L'ALLEMAGNE SANGLANTE
La liste des victimes
du 30 juin s'allonge
Berlin, 12 août. (De notre correspond
dant particulier.) — Ce n'est que peu
à peu qu'il est possible de se rendre
compte de l'étendue du massacre du
30 juin : dernier.
On apprend aujourd'hui que le lieu te-
nant-colonel Dusterberg, qui organisa
en son temps, avec le ministre actuel
du travail Seldte, le groupement du
« Stahlhelm », figure également parmi
les victimes de la nuit fatale.
1 - Les assassins photographiés à Lyon après leur arrestation. (De gau-
che à droite) : Suurs, la femme Delfour et Marceau.
APRÈS L'ENTREVUE D'OST lE
Le prince Starhemberg
prolonge son séjour à Rome
Lire l'article en troisième page.
Les Championnats du monde cyclistes, à Leipzig
..Votai les trois concurrents amateurs français ; M&ton, Leqté et CbaiUg'
Directisur DESIRE FEIFIRV
122, Rue Réaumur, PARIS (2" arr.) Gut. 81.30 à 34 — 2S cent. — 70- année, N 25.871 - LUNDI 13 AOUT 1934
UN DÉFI
Les -Français de bon sens ne
veulent pas que leurs enfants soient
bolchevisés par les instituteurs révo-
lutionnaires.
Ils réclament unanimement des
sanctions contre les énergumènes du
Congrès de Nice. "
Or, M. Cogniot, secrétaire général
de l'Internationale rouge des travailleurs de l'En-
seignement, a été inscrit, à la date du 8 avril, au
tableau d'avancement.
Qui donc brave ainsi l'opinion avec tant
d'insolence ?
Le réarmement allemand
et la structure
politique du Reich
si blasé que l'on puisse être sur les
J?tinueLs imprévus de la politique al-
^mande, le dernier avatar du Führer,
M'entrât dans sa seule main tous les
uvoirs de décision et de contrôle, mé-
de retenir l'attention.
On dira, sans doute, qu'en fait il n'y a
grand'chose de changé. Malgré son-
immense popularité et sa forte person-
le maréchal von Hindenburg, de-
puis la nomination de M. Hitler à la
chancellerie et l'abdication du Reich-
stag ne jouait plus qu'un rôle de pur
apparat et d'approbation automatique.
Il n'empêche que la solution radicale
adoptée par le Führer coupe court à
Lite hésitation et à toutes divergences
éventuelles. L'Allemagne est le seul pays
u monde où l'autorité suprême révèle
un caractère aussi rigoureusement per-
lonnel et sans aucun contre-poids : c'est
l'absolutisme intégral, dont même les
régimes d'autrefois montrent peu
d'exemples aussi accomplis.
provisoirement, le principe du consen-
tement populaire est respecté par la for-
malité du plébiscite, que l'on sait sans
risques et par laquelle on espère im-
pressionner l'étranger. En fait, la désaf-
fection de la foule, si elle devait sur-
venir quelque jour, n'aurait aucun
I moyen de s'exprimer. Il n'y a plus ni
institutions électives, ni partis, ni orga-
M. Duesterberg,
qui a été lui aussi victime du coup «
de force du 30 juin. ,
nisations d'aucune sorte, où une opinion
quelconque puisse prendre corps, en- de-
hors de la. discipline de l'Etat. Ce ne
sont pas seulement le communisme et
le socialisme qui ont été brisés, mais
même les anciens cadres du national-
socialisme. Le syndicalisme est officiel
et caporalisé ; le capitalisme a été mis
au pas. La presse est muselée. Les Egli-
ses sont régentées sans ménagement. Il
n'y a plus qu'une force debout à côté
du maître : la Reichswehr. Qu'elle lui
soit asservie, ou qu'il soit l'instrument
de sa toute-puissance, peu importe: l'au-
torité est-conçue suivant les modalités
dq commandement militaire. La struc-
ture politique de l'Allemagne est celle
d'un pays soumis à la mentalité de
9iterre. Le pouvoir n'a rien à redouter
des volontés germaines. S'il doit être un
jour renversé, ce ne peut être que par
« force clés choses.
JW
Or tout donne à penser que celle-ci
toit déjà lourdement sentir son poids.
Quoi qu'ait prétendu la propagande du
Dl Goebbels, la crise n'a pas été do-
miiiée, le problème du cl1ôniage n'est
Pas résolu, les souffrances s'aggravent
dans toutes les classes de la population
— et la nouvelle défaillance du Reich
vis-à-vis de ses créanciers annonce une
détresse pire.
La gravité de la situation est souli-
gnée par la. toute récente décision du
Führer de confier au Dr Schacht, dont
on connaît les audaces de pensée et
d'action, une manière de -sous-dictature
en matière économique et financière. !
Il s'agit pour l'Allemagne de « tenir »
contre l'isolement dans lequel , elle s'est
confinée, et — par une sorte de mira-
cle — de tirer d'elle-même ce qu'elle ne
peut plus, faute d'or et faute de crédit,
acheter à l'extérieur. Les programmes
ds restriction sont probables. La pres-
sion de la discipline collective sur les
activités et les conditions privées va
s'accentuer. Sera-ce dans. le sens d'un
retour à la sagesse, ou d'une pire obs-
tination dans le délire d'orgueil et de
perdition ?
Pour lutter contre le malaise social,
le Fuhrer n'a jusqu'à présent trouvé
que le stimulant factice du réarmement:
enrôlement de sans-travail et comman-
des à l'industrie. En combinant les ma-
nipulations de la monnaie intérieure
avec un système draconien de privations,
on peut .accentuer 'l'illusion. Et c'est ce
que fait prévoir la nouvelle de la pro-
chaine institutions du « travail obliga-
toire. »
J*- ■■ ■
Le travail obligatoire, remède aux
maux d'une population naturellement
laborieuse que le chômage-désole, quelle
invraisemblance ! Mais relisons-le dis-
cours si remarquable prononcé au Sénat
le 14 janvier, dernier par le général
Bourgeois : ce qu'il faut entendre sous
cette appellation camouflée,, c'est tout
simplement le rétablissement du service
militaire obligatoire. Et mon collègue
spécifiait que l'annonce de cette mesure
coïncidait avec l'achèvement de la puis-
sance militaire germanique, avec le mo-
mèrit où le Reich, disposant de trente di-
visiohs complètement organisées et équi-
pées, passerait .à, l'extension^ progressive
de <£yssi0ïift î ^
M. Lloyd George, protecteur obstiné
de lamalf aisance- allemande, a eu beau
nous assurer, dans un. article publié par
l'Information, que nos anciens ennemis
sont hors , d'état d'engager, une action
agressive, 'je suis plus impressionné
par les avertissements des experts mili-
taires, et par les dispositions prises ou-
tre-Rhin, et qui, dans l'ordre économique
aussi bien' que dans l'ordre politique,
font penser que la guerre reste la pre-
mière et la plus sûre des industries na-
tionaJe-s pour les Germains.
Et dans l'ignorance, maintenant ,à peu
près complète, où nous sommes du degré
d'avancement réel du réarmement hitlé-
rien, la France, avec ses 24 divisions
squelettiques et les cinq années de clas-
ses creuses en perspective, n'a-t-elle vrai-
ment aucun effort à demander à sa po-
pulation pour être capable de faire face
à ,toutes les éventualités ? 1
HENRY LEMERY.
A l'occasion de
l'Assomption
«LA LI 'BER TÉ>}
ne paraîtra pas |
le. mercredi
~ illi,1 15 Août 1 111111
Après les incidents des mines de 1'.Escarpelle
Le train des ouvriers polonais s'en va vers la frontière ^—
TRAGIQUE VEILLE DE VACANCES
Le rapide
Suisse-Méditerranée
a déraillé en arrivant
en gare d'Avignon
Il y aurait six morts et 27 blessés
La locomotive et dix wagons ont été projetés hors des rails. —
Les travaux de sauvetage ont été compliqués par
le manque d'éclairage dû à un court-circuit. —
Les causes de l'accident sont encore imprécises.
- . ~ - . " 1 1 . 1.1 . -, ~ ? '' ! Le - château des Papes, en Avignon..., .. ..1 ' , . .-
--
- Avignon" 12 août. (De notre correspon-
dant- particulier.) Un grave accident
s'est produit ce matin, à 3 h. 20, -en gare
d'Avignon, au passage du ■ rapide Suisse-:
Méditerranée. ,
Pour des raisons qu'on n'a encore pu
préciser, la locomotive du rapide a. dé-
raillé au. passage d'un, aiguillage, au
moment où elle entrait en gare, entraî-
nant- derrière elle les dix premières voi-
tures du train.
Secours au milieu des ténèbres
Aussitôt, dans la gare d'Avignon, les
secours s'organisèrent. Mais l'un des
wagons 1 déraillés ayant écrasé dans sa
chute l'un-des poteaux électriques du
réseau- d'éclairage et ayant ainsi provo-
qué un court-circuit, la gare était plon-
gée, à cette heure matinale ,dans les
ténèbres. les plus complètes,, ce qui ne
simplifiait pas la tâche des sauveteurs.
Ceux-ci, munis de lampes de secours,
commencèrent à déblayer et a donner
les premiers soins nécessaires aux
blessés.' " ■
Le rapide, qui va de Genève à Vin-
timIille, avait déjà un retard de ' 40 mi-
nutes dû à l'encombrement du réseau.
sur lequel on avait été obligé de -dou'
bler un grand nombre de convois de
voyageurs, en raison de l'afflux provo-
qué par les fêtes du 15 août. ; t
Cinq des voies d'accès à la gare
d'Avignon étaient complètement: obs-
truées. • •
Pour comble de malheur, un-incendie
se déclara à bord de la locomotive, me-
naçant de se transmettre au reste des
wagons, et ce n'est qu'après une bonne
demi-heure d'efforts _ qu'on put arrêter ce
nouveau sinistre.
L'accident
Le-train sinistré ne devait pas rouler
1 à plus de vingt kilomètres à l'heure à
l'endroit de l'accident, car il, prenait
l'aiguillage pour arriver à quai..
Pour des raisons encore inconnues,
la locomotive sortit des rails, entraînant
derrière elle ' le reste du convoi, qui
heurta .un train de marchandises qui se
trouvait à l'arrêt sur une voie voisine
Ce convoi de marchandises, sous .la vio-
lence du choc, se\ coucha sur un autre
train arrêté, lui aussi, sur la voie sui-
vante. ;
AU FIL DES JOURS
M. Chautemps
candidat
M. Camille Chautemps vient d'an-
noncer officiellement sa, candidature
au Sénat. Il aspire à remplacer, le
3 septembre, M. Boudin, sénateur dé-
cédé du Loir-et-Cher,
On devine les raisons qui poussent
le député d'Indre-etrLoire à changer
d'électeurs et d'assemblée.
M. Chautemps, qui ne paraît pas
souffrir. d'un point d'honneur parti-
culièrement sensible, ne tient pas à
se soumettre au jugement du suffrage
un-iver.sel, après les aventures désa-
gréables et variées qui lui sont sur-
venues dans cette législature. !
En .passant au Sénat, M. Chautemps
abandonnera sans douleur la prési-
dence du groupe radical de la Cham-
bre. Il préviendra ainsi une expulsion
ou une démission qui, un peu plus tôt,
un peu plus tard, seraient devenues
inévitables.
M. Chautemps espère retrouver in-
tacte au Luxembourg la solidarité
politique et philosophique qui com-
mençait à se lasser au Palais-Bour-
bon. Il rentre au plus profond de la
maçonnerie, à la manière des assiégés
qui se retirent dans leur donjon.]
Après avoir tenté de donner le chan-
ge en occupant avec une tranquille
assurance le premier plan de la scène
publique, il aspire maintenant à une
cure d'obscurité. Il veut descendre
dans l'oubliette avec une corde à
noeuds pour en sortir. '
Tout cela est maladroitement ha-
bile. Le geste de se précipiter au
Sénat par la première porte entr'ou-
verte sent l'homme traqué. S'il était
sûr de lui, sûr de sa conscience et de ■
son caractère, M. Camille Chautemps
ferait tête-à l'orage sans reculer d'un
pas. Ce n'est pas le talent qui lui
manque pour cela. Mais il lui manque
la tranquillité intime de l'homme
sans tache qui a toujours fait son
devoir.
Qu'il le reconnaisse ou non. M. i
Chautemps est -devant l'opinion pu- :
blique en posture d'accusé. L'homme
de la rue le désigne comme un cou-j
pable. Le faisceau de présomptions
et de faits accumulés contre lui est le
plus lourd de tous ceux qui ont flétri
les personnages -politiques mêlés à
l'affaire Stavisky.
M. Chautemps posant sa candida-
ture au Sénat, c'est l'accusé qui prend
la fuite. Son réfu,ge — s'il est élu —
sera moins sur qu'il ne le croit peut-
être. Et l'opinion publique saura
comprendre et jugier.
SEPTIMUS.
Un essai de plébiscite en Sarre
Sarrebrück; 12 août. (De notre corres- j
pondant.) — Le, conseil directeur de la
« Deutsche Front » avait décidé ces
jours-ci de « démissionner » le curé ca-
tholique de Heilligenwald, qui avait fait
expulser de son église, deux agents pror
vocateurs nazis.... -
. On avait fait circuler une liste de-
mandant la destitution du prélat. ;
Dans la paroisse de Heiligenwald, qui
compte 6.000 habitants, 54 personnes,
dont 39 catholiques, signèrent la de-
mande de destitution.
Il y a loin de là aux 93 % des voix
que le parti national-socialiste compte
obtenir en 1935.
DANS LA BANLIEUE DE LYON
Comment
furent arrêtés
les assassins
de Mme Laurent
Les trois misérables vont être ramenés
à Paris pour y répondre de leur forfait
C'est par un hasard malheureux que <
les inspecteurs manquèrent, avant-hier
soir, les assassins de la veuve Laurent,
réfugiés à Lyon. C'est par ' un hasard
heureux qu'ils purent les retrouver.
. Nous avons raconté comment les po-
liciers arrivèrent à l'hôtel Terminus, à
Lyon, un quart d'heure après le départ
de Suurs, de 'Marceau et de la femme
Delfour. Leur désappointement était
grànd. Les bandits n'allaient-ils pas
maintenant leur échapper définitive-
ment ? Ils consacrèrent à léur recherche
leur nuit et leur matinée. Mais il leur
fut impossible de retrouver la piste per-
due.
Un prodigieux hasard allait leur per-
mettre de la retrouver. Le patron de
l'hôtel Terminus, où le trio avait sé-
journé, M. Ravert, étant en même temps
représentant en vins, faisait sa tournée,
vers deux heures de l'après-midi, dans
le quartier de la Croix-Rousse. Quelle
ne fut pas sa surprise de rencontrer
dans un petit bar ses clients des jours
précédents « Il avisa aussitôt la Sûreté
de Lyon. Entre temps, les assassins té-
léphonaient du bar où ils se trouvaient
à un garage de Villeurbanne, où ils
avaient remisé la voiture qu'ils avaient
acheté 8.000 francs à Paris.
Le patron du bar surprit la conversa-
tion et en fit part aux policiers. Ceux-ci
arrivèrent avant les assassins à Villeur-
banne. Suurs, qui se présenta le pre-
mier ,fut arrêté après une courte pour-
suite. Marceau et la femme Delfour se
laissèrent prendre sans résistance dans
un café voisin.
Conduits â la Sûreté lyonnaise, ils re-
fusèrent de parler, * protestant, seule-
ment pour la forme,' de leur innocence.
Nous avions signalé, au moment où
l'inspecteur Holtzer la découvrit, la piste
du cimetière de Bagneux. Grâce à d'ha.
biles recoupements, l'inspecteur put éta-
blir que 'la femme qui avait adressé la
parole à Mme Laurent était une cer-
taine ,Victorine Delfour, qui, depuis dix
ans vivait avec Henri Suurs. repris de
justice. Des empreintes avaient été rele-
vées sur une bouteille laissée chez la
veuve Laurent. On les compara à celles
de Suurs : c'étaient les mêmes.
'Grâce à de nouveaux renseignements,
les inspecteurs découvrirent la piste de
Lyon, la seule bonne.
La suite de l'enquête nous apprendra
sans doute dans quelles conditions le
crime odieux avait été préparé et exé-
cuté.
L'ALLEMAGNE SANGLANTE
La liste des victimes
du 30 juin s'allonge
Berlin, 12 août. (De notre correspond
dant particulier.) — Ce n'est que peu
à peu qu'il est possible de se rendre
compte de l'étendue du massacre du
30 juin : dernier.
On apprend aujourd'hui que le lieu te-
nant-colonel Dusterberg, qui organisa
en son temps, avec le ministre actuel
du travail Seldte, le groupement du
« Stahlhelm », figure également parmi
les victimes de la nuit fatale.
1 - Les assassins photographiés à Lyon après leur arrestation. (De gau-
che à droite) : Suurs, la femme Delfour et Marceau.
APRÈS L'ENTREVUE D'OST lE
Le prince Starhemberg
prolonge son séjour à Rome
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Les Championnats du monde cyclistes, à Leipzig
..Votai les trois concurrents amateurs français ; M&ton, Leqté et CbaiUg'
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