Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1938-04-21
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 21 avril 1938 21 avril 1938
Description : 1938/04/21 (Numéro 111). 1938/04/21 (Numéro 111).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4098315
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Xes P,a$es îimtoitoW M ïityvw (pages é et 7)
« ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES, PARIS (8-) J^rt-p*. CEOx-d, bwmé «m»* «.hosuanî DEs sots, bravai u, méchak*. JEUDI 1 *> | AVRIL I 9 3 8
14, ROND.POINTDES' CHA",M,PS.ÉLYSÉES, PARIS (8',F (tpt ME PRESSE CEUX-cI, B~~AR,r.A' D'ÊTRE OBLIGÉ DES SOTS, BRAVANT LES MÉCBANr.!e JEU "D, 1 § A V R' 1 L 1 9 38
TELEPHONE ELYSEp > 98-31 A 98-38 .•: ([JE ME FRESSE DE KDtE DE IOUI. DE PEUR D'ÊIKE OBLIGÉ D'EN PLEURER. «ea™»».* N° llfei. ̃ «̃ » I I 113° Année
Tapit «tes abonnements, Page 2
LE BAROMÈTRE BOURSIER
~f~
(.
LOXDRES, hésitant BRUXELLES,
-.̃:̃' irrégulicr AMSTERDAM, alourdi
SEW-YORK, alourdi. Livre 158 21
contre lf>8 10 Dollar, 31 685 c. 31 59.
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Amélioration, brume ma-
tinale suivie d'éclaircies assez 'belles. Vent nord-<
est modère. Petite gelée nocturne.
Température en légère hausse. Maximum: ilv
Visibilité médiocre a bonne.
Manche. Amélioration; éclaircles après brama
matinale. Vent nord-est modéré.
Mer agitée.
Sud-Ouest. Beau, un peu plus nuageux et
un peu moins froid.
Sud-Est. Beau, moins froid.
Alpes. Quelques averses de pluie et neige
alternant avec belles éclaircies.' Toujours frais.
Pyrénées. Rares averses locales; assez. belles
éclaircies et léger réchauffement.
LES SABOTEURS
Nous ne e n ou s
trompions pas en
^i|SE dénonçant, hier, la
tentative de sabo-
tage à laquelle M. Alvarez del
Vayo, ministre des affaires
étrangères de la Troisième In-
ternationale en Espagne rou-
ge, et ses acolytes comptent
se livrer à la prochaine réu-
nion du conseil de Genève. La
lecture de l'Humanité d'hier
matin est, à cet égard, édi-
fiante. Eh première page s'é-
tale, en caractères sensation-
nels, la nouvelle suivante
« L'agression fasciste contre
l'Espagne est à l'ordre du jour
de la S. D. N. Un télégramme
-d'Alvarez del Vayo à Genève »,
et, dans l'éditorial de politi-
que étrangère la manoeuvre se
dessine clairement. On peut
lire en effet « Nous saurons
le 9 mai s'il y a à Genève une
majorité de /puissances pour
dire l'intervention armée des
puissances fascistes est' lici-
te. Le respect du droit par
les démocraties, est interdit.
Et nous saurons si le gou-
vernement Daladier compte-
ra parmi ceux qui auront le
front de prononcer ce ver-
dict. »
Ainsi, ce que nous pressen-
tions est d'ores et déjà mani-
feste. Les révolutionnaires in-
ternationaux qui fulminent à
l'idée que la guerre civile es-
pagnole touche à sa fin par la
défaite du camp rouge, et qui
n'admettent pas davantage
qu'une détente se produise
dans les rapports anglo-fran-
co-italiens (détente si favora-
ble à la paix générale de l'Eu-
rope), veulent profiter de la
prochaine session de Genève
pour essayer de torpiller la
politique qui a rapproché
Londres et Paris de Rome.
Mais la ficelle est trop gros-
se et trop rouge. Prévenons
M. Alvarez de! Vayo et ses
complices qu'ils en seront
pour leurs frais et que l'acci-
dent qu'ils cherchent à pro-
voquer sur la voie genevoise
ne se produira pas. Nous se-
rions même surpris si le gou-
vernement soviétique ngUiJ h
nissait pas par désavouer ces
lieutenants par trop zélés et
encombrants. Car nous ne
croyons pas du tout qu'il voie
le rapprochement anglo-fran-
co-italien d'un mauvais œil-
bien au contraire
Au reste, à quel titre M. Al-
varez del Vayo interviendrait-
il à Genève ? Serait-ce en tant
que ministre des affaires
étrangères d'Espagne ? Mais
M. Alvarez del Vayo n'est pas
ministre des affaires étrangè-
res d'Espagne. Les sept dixiè-
mes de l'Espagne relèvent du
gouvernement national de Sa-
lamanque. Au surplus, nous
sommes en mesure d'affir-
mer, par des témoignages di-
rects, que l'immense majorité
de la population de Barcelo-
ne, comme celle de Madrid,
attend l'arrivée des forces
nationales comme la délivran-
ce. En tout état de cause, la
nation espagnole n'est plus re-
pjrésentée par le pseudo-gou-
vernement de Barcelone, et
M. Alvarez del Vayo n'a plus
aucun droit pour parler au
nom de l'Espagne. La ques-
tion se pose même de savoir
si son admission au conseil de
la S. D. N. est possible ?
D'une manière générale,
cette session du conseil de
Genève n'a guère, d'ailleurs,
de sens. On. nous dit que la
question d'Ethiopie y sera dé-
finitivement enterrée. Répé-
tons que cette formalité poli-
tico-juridique, qui n'avait dé-
jà pas beaucoup de significa-
tion avant l'affaire du 12 mars
t i o n avant l'affaire d u
12 mars, n'en possède plus
aucune depuis. L'article 10 du
pacte stipule bien que les
« membres de la S. D. N.
s'engagent à maintenir con-
tre toute agression extérieure
l'intégrité territoriale et l'in-
dépendance politique présente
de tous les membres de la so-
ciété ». Or, personne n'a levé
le petit doigt devant le coup
de force qui a arraché son in-
dépendance à l'Autriche,mem-
bre pourtant de la société. Et
qu'on ne vienne pas nous
dire qu'il ne s'agissait pas
d'un « coup de force ». Com-
ment faudrait-il appeler alors
une mainmise militaire effec-
tuée après trois ultimatums et
qu'appuyaient deux corps
d'année sur pied de guerre
(120,000 hommes) et 400
avions ?.
La Tchécoslovaquie, après
tant d'autres, a donné hier à
l'Europe une leçon de réalis-
me. Elle s'est passée des sa-
crements de Genève, sachant
bien qu'ils ne sont plus dans
la réalité politique.
Wladimir d'Ormessoru
DEMAIN A ROME
NOUVELLE ENTREVUE
CIÂNO-BLONDEL
La reprise des contacts,
franco italiens
a créé dans les milieux fascistes
une atmosphère d'optimisme
A Rome l'atmosphère était hier tout à l'optimisme et l'on
,commentait avec faveur dans les milieux politiques la reprise
officielle des contacts franco-italiens. D'une manière générale,
on estimait que l'entrevue Ciano-Blondel de mardi ayant permis
de fixer la procédure et le programme des conversations, on pour-
rait,, dès le prochain entretien, aborder le fond des problèmes
à résoudre.
Les cérémonies du 21 avril anniversaire de la fondation
de la Rome antique et fête du travail dans le calendrier fasciste
vont, contrairement aux prévisions d'hier, entraîner un petit
retard de vingt-quatre heures, mais, dès vendredi, le chargé d'af-
faires de France sera à nouveau reçu par le gendre du Duce.
(Suite page 3, colonnes 3, 4 et S)
LE PREMIER LORD DE L'AMIRAUTE BRITANNIQUE
A ETE REÇU PAR LE MINISTRE DE LA MARINE
LES JOURS SE SUIVENT
LES TENTATIONS
DE LA FACILITÉ
*i*iMi^aiîàrdrPâ(fèèr61nT^êle
marquées par un mouvement tet
qu'il ne s'en était pas produit
depuis' dix ans. La coïncidence
d'une détente en Europe, d'un
redressement en France, les ef-
fets de nos inflations, des avan-
tages du change ont contribué à
ce renouveau de voyages, a cette
prospérité de quelques jours. On
a pu voir sur les visages ces si-
gnes d'humeur confiante qui
donnent une espèce, de rayon aux
traits les plus ingrats. Il serait
disgracieux de venir ternir ce
plaisir par des sermons. Et pour-
tant. ̃̃•
Pourtant la sagesse est d'indi-
quer que cette abondance, cette
santé. allègre .dont chacun de
nous a pu^êtie témoin ces. jours
derniers ne se poursuivront
qu'au prix de l'effort. Je vou-
drais exclure, ici, le point de vue
politique, et ne parler que.de ce
qui appartient à chaque Fran-
çais, la mesure dans laquelle il
peut apporter sa collaboration à
la communauté. Mais les ques-
tions sont liées. Or, il faut que
nous nous disions tous que c'en
est fini de la facilité et que si la
France est un beau pays, plein
d'agréments tentateurs et de res-
sources, ces agréments, ces res-
sources ne vaudront que dans la
mesure où nous les ferons va-
loir. Nous nous en sommes trop
souvent remis au plus facile
nous avons cru que tout irait
toujours tout seul, que nos pay-
sages, nos cités, nos horizons
suffiraient éternellement à cap-
tiver les voyageurs, que nous
pouvions continuer à vendre du
soleil, des réputations culinai-
res aux relais des étapes, et des
magazines spirituels chez le
libraire du coin. Que nous pour-
rions sans cesse éluder les. pro-
blèmes, bâtir an hasard d'affreu-
ses bicoques, déshonorer les si-
tes avec des réclames monstrueu-
ses, retarder les réformes. Le
radicalisme qui a été l'expres-
sion bourgeoise d'une France
qui pouvait vivre. insoucieuse-
ment a répandu c'est son pé-
ché cette eonception de la
facilité, des recommandations,
des tours de passe-passe parle-
mentaire. Rien n'est plus typique
par exemple que cette question
des affichages dans les plus
beaux endroits de notre pays.
Un écrivain, M. Georges Maure-
vert, a consacré des années de sa
vie à les combattre. Habitant la
Côte d'Azur, il y pouvait consta-
ter leurs dégradations. Une loi a
sanctionné sa campagne; mais
on a trouvé le moyen de qlisser
dans cette loi un article qui lui
enlevait toute efficacité. Et no-
tre Riviera a été gâchée, alors
que la Riviera a italienne, comme
toute l'Italie ,est protégée et
d'une harmonie intacte.
Ce n'est qu'un [ détail entre
cent, entre mille. Nous ne re-
prendrons notre rang, notre di-
gnité véritables qu'en nous im-
posant certaines disciplines col-
lectives, de celles qui n'entra-
vent pas d'ailleurs les libertés"
essentielles, mais les font mieux
goûter. Ce sera dur. Il y faudra
du courage et rompre avec de
vieilles habitudes. J'ai confiance
dans la jeunesse pour imposer
cet effort aux maintetieurs de
nos facilités passées. •̃•_•
-̃̃̃• Guermantes.
MARINE MILITAIRE ET MARINE MARCHANDE
Les croisières de la < Ville-d'Ys »
aviso secourable
.afe chalutiers de Térpe-Nêuvé
Comment un navire de guerre joue les rôles
de facteur et d'infirmier
Dans l'excellent, ouvrage qu'il a publié récemment sous le titre
La Marine de la France, M. Gratien Candace souligne avec raison
« l'unité fondamentale du point de vue de la nation, ou encore, au
sens grée -du terme, du point de vue politique, des deux navigations
maritimes, celle qui s'exerce pour des fins militaires comme celle
qui s'exerce pour des fins commerciales ». Les deux marines, de
guerre' et de commerce, sont solidaires dans le passé « elles ont
généralement été mises en sommeil ensemble, et le réveil de l'une
ne se conçoit pas sans un retour de l'autre à l'activité ».
On le constate des le temps de
paix, où le navire de guerre est
le protècteur-né du navire de
commerce. Voilà près de deux ans
qu'une grande partie de notre
flotte militaire est occupée à cette
protection, aux environs des cô-
tes d'Espagne elle n'y épargne
pas sa peine, et les résultats mon-
trent' que son travail n'est pas
vain.
Il a fallu des circonstances ex-
ceptionnelles pour que des pa-
"quebots et des cargos aient be-
soin de cette intervention quoti-
dienne. Mais une autre catégorie
de marins y ont recours en temps
normal ce sont les pêcheurs, et
plus spécialement ceux de la
grande pêche, qui opèrent loin
de nos côtes.
La tradition est ancienne. Il y
a cent ans, pendant tout l'été
austral,, une frégate était déta-
chée dans les eaux de l'Amérique
du Sud pour assister et protéger
au besoin les baleiniers français,
alors nombreux dans ces para-
ges.
Les pêcheurs français d'au-
jourd'hui n'hésitent cependant
pas plus que leurs ancêtres à al-
ler chercher très loin le poisson
qu'ils ne trouvent pas devant
leurs ports. Ils fréquentent tou-
jours les Bançs de Terre-Neuve,
où Basques et Normands allaient
dès le seizième siècle et même
plus tôt, car il ne semble pas
douteux qu'ils aient abordé au
continent américain bien avant
Christophe Colomb. Mais, dans
cette pêche, le matériel s'est
transformé. Il reste bien encore
quelques trois-mâts qui mouil-
lent sur les banc de pêche et
envoient leurs doris tendre des
lignes tout autour d'eux, mais la
plupart ont été remplacés par
de gros chalutiers à vapeur ou à
moteur qui tiennent la mer pen-
dant plusieurs mois de suite et
rapportent en France de lourdes
cargaisons.
Ces navires robustes, dotés
d'un confort qu'on ne soupçon-
nait' pas sur les anciens voiliers,
ont beaucoup moins qu'eux be-
soin d'une aide extérieure. La
AU CONSEIL DES MINISTRES
PROGMAMME
GOUVERNEMENTAL
1° La préparation des décrets-lois
2° Les négociations avec l'Italie
3° L'amélioration de la Trésorerie
4° L'expulsion des indésirablés
5° Le mouvement administratif
Ce fut hier le premier conseil
des ministres du gouvernement
Daladier. Lors des deux précé-
dentes réunions ministérielles,
tenues quelques heures seule-
ment avant la présentation du
cabinet devant les Chambres, il
n'avait été question que de dé-
claration, tactique et pointage.
Cette fois, en présence du prési-
dent de la République, les mem-
bres du gouvernement ont dé-
libéré pendant plus de deux
heures sur les principaux pro-
blèmes intérieurs et extérieurs.
Au début de la séance, M. JDa-
ladier a exposera ses collabora-
teurs les méthodes de travail qui
seront suivies pour l'élaboration
et la mise au point « des décrets-
lois nécessaires au redressement
économique et à l'assainissement
financier». Il a indiqué que les
mesures judicieusement choisies
devront être étudiées avec soin
par les ministres qui les propo-
seront. Très nettement, M. Da-
ladier a déclaré qu'il ne voulait
pas une « avalanche de dé-
crets-lois, mais des dispositions
dont le but pi-imordial sera de
« contribuer au redressement
économique », notamment par
une amélioration des rendements
du travail. Si les décrets doivent
être préparés sans hâte fébrile,
il est nécessaire pourtant d'agir
rapidement et après un échange
de vues on décida que les textes
de tous les décrets devront être
soumis avant le lor mai au pré-
sident du Conseil.
marine nationale continue cepen-
dant d'envoyer à Terre-Neuve,
chaque année, un de ses avi-
sos, la Ville-d'Ys, qui parcourt
les bancs, allant d'un bateau
à l'autre et rendant à cha-
cun tous les services qu'il
est en son pouvoir de lui ren-
dre. Il leur remet le courrier,
reçoit leurs lettres pour les ex-
pédier, envoie son médecin soi-
gner les malades, qu'il prend à
son bord quand ils sont grave-
ment atteints, exécute les répa-
rations qui ne dépassent pas ses
moyens. La télégraphie sans fil,
qui leur permet de l'appeler là
où l'on a besoin de lui, a sensi-
blement diminué l'impression de
solitude que les pêcheurs avaient
autrefois sur les Bancs.
(Suite page 3, 'col. 1 et 2)
UN HOMMAGE DES JOUEURS DE TENNIS FRANÇAIS
A S. M. LE ROI DE SUEDE
A gauche M. Verlhomme, nom-
mé hier préfet de la Seine-Infé-
rieure en remplacement de M.
Berthoin (à droite), nommé se-
crétaire général du ministère de
l'intérieur et directeur
du personnel.
M. Georges Bonnet eut ensuite
la parole pour exposer la situa-
tion internationale.
Edouard de Vorney.
(Suite page 3, col. 1 et 2)
Une mission d'experts britanniques
va aux Etats=Unis pour étudier
les conditions d'achat à l'Amérique
d'avions militaires
Ainsi que nous l'avions an-
noncé samedi, la mission d'ex-
perts techniques de l'Air Minis-
try qui doit aller examiner les
possibilités d'achats d'avions mi-
litaires américains pour la
Royal Air Force, s'est embar-
quée hier après-midi à Sou-
thampton, à bord de la Queen
Mary. Les noms des experts
n'ont pas été révélés par le gou-
vernement anglais, et l'on ignore
exactement de quels pouvoirs
ont été nantis les membres de la
mission. Tout ce que l'on sait a
1IIIIIIIIIIII1II llllltll Mllllllllllllll llllllltlllll
EN PAGE 5
CHRONIQUE
MUSICALE
LES BALLETS
DE LA JEUNESSE
aux Ambassadeurs
ParREYNALDOHAHN
LA PREPARATION
D'UNE NOUVELLE
CONVENTION
COLLECTIVE
POUR LA
MÉTALLURGIE
La Commission mixte
réunie au ministère du
Travail, poursuivra
aujourd'hui l'examen
l, des articles
Des conversations se sont en-
gagées hier, au ministère du
Travail, en présence de M. Ra-
madier, dans le but d'établir
une nouvelle convention collec-
tive de la métallurgie.
Les conversations se sont
poursuivies jusqu'à 20 heures et
reprendront aujourd'hui. Elles
auront trait, en outre, à l'exa-
men des recommandations de
M. Giraud, surarbitre, relatives
aux ajustements des salaires.
La commission mixte a tout
d'abord pris connaissance des
recommandations adressées aux
parties par le snrarbitre, M. Gi-
raud. Les patrons et les ouvriers
ont manifesté leur bonne vo-
lonté et leur désir de parvenir
ù un accord.
Elle a ensuite commencé en
première lecture l'examen des
articles de la convention collec-
live, au vu de l'étude compara-
tive préparée par les services
du ministère et chargé l'ad-
ministration de préparer, sur
plusieurs points discutés, des
@textes transactionnels.
été dit mercredi dernier à la
Chambre des Communes par
lord -Winterton en une réponse
sèche à une question des dépu-
tés Day et Boothby « Definite
exploratory action is being taken
in regard to the possibility of
the supply of aircraft for the
Royal Air Force both from Uni-
ted States and from Canada. »
(Nous allons étudier d'une façon
précise la possibilité de fourni-
tures d'avions pour, la Royal Air
Force par les Etats-Unis et le
Canada.)
Aux termes de la loi améri-
caine, les matériels de guerre ne
pouvant être vendus à des puis-
sances étrangères que" deux ans
après leur mise en service dans
l'armée ou la marine des Etats-
Unis, l'Angleterre ne pourrait
acheter que des avions déjà dé-
modés il n'en est rien, car on
est prêt à Washington à lever
cet interdit « en faveur des pays
démocratiques ». Allons-nous
donc apprendre prochainement
qu'une commande importante a
été passée par l'Angleterre à
certaines firmes américaines ? 2
(Suite page 3, col. 1 et 2)
PRINTEMPS D'ESPAGNE
En parcourant
les terres conquises
par les Nationalistes
Les églises témoins désolés
de la dévastation révolutionnaire
portent à peu près seules
la marque de la guerre
L'entrée de l'église de Vinaroz. On remarquera, sur le fronton,
une pancarte des «Syndicats unis» qui avait été placée par les
gouvernementaux.
(De notre envoyé spécial sur le front d'Aragon Maurice Noël)
San-Maleo, 18 avril. Si l'on était petit collégien aux jours de
Verdun ou de la seconde il ne faut pas venir sous
peine d'élonnemont candide à la guerre d'Espagne avec le
lot d'images qu'ont imprii.nées sur notre jeunesse les combats du
front .̃français. Parce qu'il y a ici des communiqués-j* des obu-s,
le jeu terrible rto« mitrailleuses, les bojiiLiarrtemeiHs aériens, il
ne faut pas imaginer au préalable les villes eu décombres, les
duels de feu assourdissants, la terre bouleversée, crevée, trouée
de toutes parts, les moignons d'arbres si misérables sur l'horizon
et partout la nudité du sol. La guerre d'Espagne a parfois ses
coups durs: Teruel, Tolède, Lerida. Mais, Dieu merci, la con-
quête nationaliste ne se fait pas sur des ruines.
Je bute, ici et là, sur les cais-
ses de bandes de cartouches
abandonnées par les Rouges ̃
et soudain, à un coin de route;
voici un tank russe mastodon-
te plusieurs ont été pris de-
puis octobre 1930 aujourd'hui,
ils portent peintes sur la tou-
relle les couleurs de l'Espagne
nationale et font, par-certains
grands j.o_urs, leur travail contre
tes anciens propriétaires. Phis
loin, lessapeurs; du corps d'ai>
niée de Galice refont, .avec, une
brillante rapidité, le; petit- p.ont
Les troupes nationalistes ont pris
contact, au Pont-du-Roi avec les
autorités françaises de la frontière
Carabiniers espagnols et douaniers français au poste frontière J
du, Pont-du-Roi.
Pont-du-Roi; 20 avril. L'occupation du Val d'Aran par les troupes
nationalistes est maintenant chose faite. A 10 heures, ce matin, les
franquistes ont pris contact avec le poste frontière du col du Portillon.
Par ailleurs, vers 13 heures, une automobile arborant le fanion de
l'Espagne nationaliste s'arrêta au milieu du Pont-du-Roi. Une quinzaine
de phalangistes en descendirent et vinrent se présenter à la garde
mobile française.
«Au nom du gouvernement de Franco, dit leur chef, un jeune sous-
lieutenant, nous venons prendre possession du poste frontière espagnol
du Val d'Aran. Nous appartenons au 5e bataillon navarrais de Bailen.
Notre chef, le commandant Donaveitia, a installé son poste de com-
mandement à Les. Nous dépendons de la division navarraise du général
Solchaga, du corps d'armée du général Sagardia.
» Notre chef a envoyé trois bataillons d'un millier d'hommes chacuri
pour assurer la conquête du Val d'Aran. Nous n'avons pas rencontré- de
résistance après le col de la Bonaigue mais notre armement pouvait
nous permettre de bousculer les défenseurs les plus résolus.» a
Les nationalistes ont pris contact avec les autorités françaises repré-
sentées par le capitaine Arlot, des gardes mobiles, et ont arboré, le
drapeau nationaliste à la frontière. Quelques instants après, le com-
mondant du bataillon, est venu se présenter aux officiers français. Le
Val d'Aran se trouve donc actuellement sous la domination des troupes
franquistes. •
qui a sauté sous la dynamite.
Trois avions rouges passent très
haut sur nous un moment
après., à l'arrière, les canons de
défense aérienne entrent, en ac-
tion des rafales d'explosions
serrées, de minuscules éche-
veaux' de fumée blanche au pla-
fond du ciel et, devant le bar-
rage, les trois avions font demi-
tour, un crochetj se perdent vers
le sud, et il ne semble pas qu'ils
aient lâché une seule bombe.
'(Suite page 3, col. 7 et 8)
« ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES, PARIS (8-) J^rt-p*. CEOx-d, bwmé «m»* «.hosuanî DEs sots, bravai u, méchak*. JEUDI 1 *> | AVRIL I 9 3 8
14, ROND.POINTDES' CHA",M,PS.ÉLYSÉES, PARIS (8',F (tpt ME PRESSE CEUX-cI, B~~AR,r.A' D'ÊTRE OBLIGÉ DES SOTS, BRAVANT LES MÉCBANr.!e JEU "D, 1 § A V R' 1 L 1 9 38
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LE BAROMÈTRE BOURSIER
~f~
(.
LOXDRES, hésitant BRUXELLES,
-.̃:̃' irrégulicr AMSTERDAM, alourdi
SEW-YORK, alourdi. Livre 158 21
contre lf>8 10 Dollar, 31 685 c. 31 59.
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Amélioration, brume ma-
tinale suivie d'éclaircies assez 'belles. Vent nord-<
est modère. Petite gelée nocturne.
Température en légère hausse. Maximum: ilv
Visibilité médiocre a bonne.
Manche. Amélioration; éclaircles après brama
matinale. Vent nord-est modéré.
Mer agitée.
Sud-Ouest. Beau, un peu plus nuageux et
un peu moins froid.
Sud-Est. Beau, moins froid.
Alpes. Quelques averses de pluie et neige
alternant avec belles éclaircies.' Toujours frais.
Pyrénées. Rares averses locales; assez. belles
éclaircies et léger réchauffement.
LES SABOTEURS
Nous ne e n ou s
trompions pas en
^i|SE dénonçant, hier, la
tentative de sabo-
tage à laquelle M. Alvarez del
Vayo, ministre des affaires
étrangères de la Troisième In-
ternationale en Espagne rou-
ge, et ses acolytes comptent
se livrer à la prochaine réu-
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lecture de l'Humanité d'hier
matin est, à cet égard, édi-
fiante. Eh première page s'é-
tale, en caractères sensation-
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« L'agression fasciste contre
l'Espagne est à l'ordre du jour
de la S. D. N. Un télégramme
-d'Alvarez del Vayo à Genève »,
et, dans l'éditorial de politi-
que étrangère la manoeuvre se
dessine clairement. On peut
lire en effet « Nous saurons
le 9 mai s'il y a à Genève une
majorité de /puissances pour
dire l'intervention armée des
puissances fascistes est' lici-
te. Le respect du droit par
les démocraties, est interdit.
Et nous saurons si le gou-
vernement Daladier compte-
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front de prononcer ce ver-
dict. »
Ainsi, ce que nous pressen-
tions est d'ores et déjà mani-
feste. Les révolutionnaires in-
ternationaux qui fulminent à
l'idée que la guerre civile es-
pagnole touche à sa fin par la
défaite du camp rouge, et qui
n'admettent pas davantage
qu'une détente se produise
dans les rapports anglo-fran-
co-italiens (détente si favora-
ble à la paix générale de l'Eu-
rope), veulent profiter de la
prochaine session de Genève
pour essayer de torpiller la
politique qui a rapproché
Londres et Paris de Rome.
Mais la ficelle est trop gros-
se et trop rouge. Prévenons
M. Alvarez de! Vayo et ses
complices qu'ils en seront
pour leurs frais et que l'acci-
dent qu'ils cherchent à pro-
voquer sur la voie genevoise
ne se produira pas. Nous se-
rions même surpris si le gou-
vernement soviétique ngUiJ h
nissait pas par désavouer ces
lieutenants par trop zélés et
encombrants. Car nous ne
croyons pas du tout qu'il voie
le rapprochement anglo-fran-
co-italien d'un mauvais œil-
bien au contraire
Au reste, à quel titre M. Al-
varez del Vayo interviendrait-
il à Genève ? Serait-ce en tant
que ministre des affaires
étrangères d'Espagne ? Mais
M. Alvarez del Vayo n'est pas
ministre des affaires étrangè-
res d'Espagne. Les sept dixiè-
mes de l'Espagne relèvent du
gouvernement national de Sa-
lamanque. Au surplus, nous
sommes en mesure d'affir-
mer, par des témoignages di-
rects, que l'immense majorité
de la population de Barcelo-
ne, comme celle de Madrid,
attend l'arrivée des forces
nationales comme la délivran-
ce. En tout état de cause, la
nation espagnole n'est plus re-
pjrésentée par le pseudo-gou-
vernement de Barcelone, et
M. Alvarez del Vayo n'a plus
aucun droit pour parler au
nom de l'Espagne. La ques-
tion se pose même de savoir
si son admission au conseil de
la S. D. N. est possible ?
D'une manière générale,
cette session du conseil de
Genève n'a guère, d'ailleurs,
de sens. On. nous dit que la
question d'Ethiopie y sera dé-
finitivement enterrée. Répé-
tons que cette formalité poli-
tico-juridique, qui n'avait dé-
jà pas beaucoup de significa-
tion avant l'affaire du 12 mars
t i o n avant l'affaire d u
12 mars, n'en possède plus
aucune depuis. L'article 10 du
pacte stipule bien que les
« membres de la S. D. N.
s'engagent à maintenir con-
tre toute agression extérieure
l'intégrité territoriale et l'in-
dépendance politique présente
de tous les membres de la so-
ciété ». Or, personne n'a levé
le petit doigt devant le coup
de force qui a arraché son in-
dépendance à l'Autriche,mem-
bre pourtant de la société. Et
qu'on ne vienne pas nous
dire qu'il ne s'agissait pas
d'un « coup de force ». Com-
ment faudrait-il appeler alors
une mainmise militaire effec-
tuée après trois ultimatums et
qu'appuyaient deux corps
d'année sur pied de guerre
(120,000 hommes) et 400
avions ?.
La Tchécoslovaquie, après
tant d'autres, a donné hier à
l'Europe une leçon de réalis-
me. Elle s'est passée des sa-
crements de Genève, sachant
bien qu'ils ne sont plus dans
la réalité politique.
Wladimir d'Ormessoru
DEMAIN A ROME
NOUVELLE ENTREVUE
CIÂNO-BLONDEL
La reprise des contacts,
franco italiens
a créé dans les milieux fascistes
une atmosphère d'optimisme
A Rome l'atmosphère était hier tout à l'optimisme et l'on
,commentait avec faveur dans les milieux politiques la reprise
officielle des contacts franco-italiens. D'une manière générale,
on estimait que l'entrevue Ciano-Blondel de mardi ayant permis
de fixer la procédure et le programme des conversations, on pour-
rait,, dès le prochain entretien, aborder le fond des problèmes
à résoudre.
Les cérémonies du 21 avril anniversaire de la fondation
de la Rome antique et fête du travail dans le calendrier fasciste
vont, contrairement aux prévisions d'hier, entraîner un petit
retard de vingt-quatre heures, mais, dès vendredi, le chargé d'af-
faires de France sera à nouveau reçu par le gendre du Duce.
(Suite page 3, colonnes 3, 4 et S)
LE PREMIER LORD DE L'AMIRAUTE BRITANNIQUE
A ETE REÇU PAR LE MINISTRE DE LA MARINE
LES JOURS SE SUIVENT
LES TENTATIONS
DE LA FACILITÉ
*i*iMi^aiîàrdrPâ(fèèr61nT^êle
marquées par un mouvement tet
qu'il ne s'en était pas produit
depuis' dix ans. La coïncidence
d'une détente en Europe, d'un
redressement en France, les ef-
fets de nos inflations, des avan-
tages du change ont contribué à
ce renouveau de voyages, a cette
prospérité de quelques jours. On
a pu voir sur les visages ces si-
gnes d'humeur confiante qui
donnent une espèce, de rayon aux
traits les plus ingrats. Il serait
disgracieux de venir ternir ce
plaisir par des sermons. Et pour-
tant. ̃̃•
Pourtant la sagesse est d'indi-
quer que cette abondance, cette
santé. allègre .dont chacun de
nous a pu^êtie témoin ces. jours
derniers ne se poursuivront
qu'au prix de l'effort. Je vou-
drais exclure, ici, le point de vue
politique, et ne parler que.de ce
qui appartient à chaque Fran-
çais, la mesure dans laquelle il
peut apporter sa collaboration à
la communauté. Mais les ques-
tions sont liées. Or, il faut que
nous nous disions tous que c'en
est fini de la facilité et que si la
France est un beau pays, plein
d'agréments tentateurs et de res-
sources, ces agréments, ces res-
sources ne vaudront que dans la
mesure où nous les ferons va-
loir. Nous nous en sommes trop
souvent remis au plus facile
nous avons cru que tout irait
toujours tout seul, que nos pay-
sages, nos cités, nos horizons
suffiraient éternellement à cap-
tiver les voyageurs, que nous
pouvions continuer à vendre du
soleil, des réputations culinai-
res aux relais des étapes, et des
magazines spirituels chez le
libraire du coin. Que nous pour-
rions sans cesse éluder les. pro-
blèmes, bâtir an hasard d'affreu-
ses bicoques, déshonorer les si-
tes avec des réclames monstrueu-
ses, retarder les réformes. Le
radicalisme qui a été l'expres-
sion bourgeoise d'une France
qui pouvait vivre. insoucieuse-
ment a répandu c'est son pé-
ché cette eonception de la
facilité, des recommandations,
des tours de passe-passe parle-
mentaire. Rien n'est plus typique
par exemple que cette question
des affichages dans les plus
beaux endroits de notre pays.
Un écrivain, M. Georges Maure-
vert, a consacré des années de sa
vie à les combattre. Habitant la
Côte d'Azur, il y pouvait consta-
ter leurs dégradations. Une loi a
sanctionné sa campagne; mais
on a trouvé le moyen de qlisser
dans cette loi un article qui lui
enlevait toute efficacité. Et no-
tre Riviera a été gâchée, alors
que la Riviera a italienne, comme
toute l'Italie ,est protégée et
d'une harmonie intacte.
Ce n'est qu'un [ détail entre
cent, entre mille. Nous ne re-
prendrons notre rang, notre di-
gnité véritables qu'en nous im-
posant certaines disciplines col-
lectives, de celles qui n'entra-
vent pas d'ailleurs les libertés"
essentielles, mais les font mieux
goûter. Ce sera dur. Il y faudra
du courage et rompre avec de
vieilles habitudes. J'ai confiance
dans la jeunesse pour imposer
cet effort aux maintetieurs de
nos facilités passées. •̃•_•
-̃̃̃• Guermantes.
MARINE MILITAIRE ET MARINE MARCHANDE
Les croisières de la < Ville-d'Ys »
aviso secourable
.afe chalutiers de Térpe-Nêuvé
Comment un navire de guerre joue les rôles
de facteur et d'infirmier
Dans l'excellent, ouvrage qu'il a publié récemment sous le titre
La Marine de la France, M. Gratien Candace souligne avec raison
« l'unité fondamentale du point de vue de la nation, ou encore, au
sens grée -du terme, du point de vue politique, des deux navigations
maritimes, celle qui s'exerce pour des fins militaires comme celle
qui s'exerce pour des fins commerciales ». Les deux marines, de
guerre' et de commerce, sont solidaires dans le passé « elles ont
généralement été mises en sommeil ensemble, et le réveil de l'une
ne se conçoit pas sans un retour de l'autre à l'activité ».
On le constate des le temps de
paix, où le navire de guerre est
le protècteur-né du navire de
commerce. Voilà près de deux ans
qu'une grande partie de notre
flotte militaire est occupée à cette
protection, aux environs des cô-
tes d'Espagne elle n'y épargne
pas sa peine, et les résultats mon-
trent' que son travail n'est pas
vain.
Il a fallu des circonstances ex-
ceptionnelles pour que des pa-
"quebots et des cargos aient be-
soin de cette intervention quoti-
dienne. Mais une autre catégorie
de marins y ont recours en temps
normal ce sont les pêcheurs, et
plus spécialement ceux de la
grande pêche, qui opèrent loin
de nos côtes.
La tradition est ancienne. Il y
a cent ans, pendant tout l'été
austral,, une frégate était déta-
chée dans les eaux de l'Amérique
du Sud pour assister et protéger
au besoin les baleiniers français,
alors nombreux dans ces para-
ges.
Les pêcheurs français d'au-
jourd'hui n'hésitent cependant
pas plus que leurs ancêtres à al-
ler chercher très loin le poisson
qu'ils ne trouvent pas devant
leurs ports. Ils fréquentent tou-
jours les Bançs de Terre-Neuve,
où Basques et Normands allaient
dès le seizième siècle et même
plus tôt, car il ne semble pas
douteux qu'ils aient abordé au
continent américain bien avant
Christophe Colomb. Mais, dans
cette pêche, le matériel s'est
transformé. Il reste bien encore
quelques trois-mâts qui mouil-
lent sur les banc de pêche et
envoient leurs doris tendre des
lignes tout autour d'eux, mais la
plupart ont été remplacés par
de gros chalutiers à vapeur ou à
moteur qui tiennent la mer pen-
dant plusieurs mois de suite et
rapportent en France de lourdes
cargaisons.
Ces navires robustes, dotés
d'un confort qu'on ne soupçon-
nait' pas sur les anciens voiliers,
ont beaucoup moins qu'eux be-
soin d'une aide extérieure. La
AU CONSEIL DES MINISTRES
PROGMAMME
GOUVERNEMENTAL
1° La préparation des décrets-lois
2° Les négociations avec l'Italie
3° L'amélioration de la Trésorerie
4° L'expulsion des indésirablés
5° Le mouvement administratif
Ce fut hier le premier conseil
des ministres du gouvernement
Daladier. Lors des deux précé-
dentes réunions ministérielles,
tenues quelques heures seule-
ment avant la présentation du
cabinet devant les Chambres, il
n'avait été question que de dé-
claration, tactique et pointage.
Cette fois, en présence du prési-
dent de la République, les mem-
bres du gouvernement ont dé-
libéré pendant plus de deux
heures sur les principaux pro-
blèmes intérieurs et extérieurs.
Au début de la séance, M. JDa-
ladier a exposera ses collabora-
teurs les méthodes de travail qui
seront suivies pour l'élaboration
et la mise au point « des décrets-
lois nécessaires au redressement
économique et à l'assainissement
financier». Il a indiqué que les
mesures judicieusement choisies
devront être étudiées avec soin
par les ministres qui les propo-
seront. Très nettement, M. Da-
ladier a déclaré qu'il ne voulait
pas une « avalanche de dé-
crets-lois, mais des dispositions
dont le but pi-imordial sera de
« contribuer au redressement
économique », notamment par
une amélioration des rendements
du travail. Si les décrets doivent
être préparés sans hâte fébrile,
il est nécessaire pourtant d'agir
rapidement et après un échange
de vues on décida que les textes
de tous les décrets devront être
soumis avant le lor mai au pré-
sident du Conseil.
marine nationale continue cepen-
dant d'envoyer à Terre-Neuve,
chaque année, un de ses avi-
sos, la Ville-d'Ys, qui parcourt
les bancs, allant d'un bateau
à l'autre et rendant à cha-
cun tous les services qu'il
est en son pouvoir de lui ren-
dre. Il leur remet le courrier,
reçoit leurs lettres pour les ex-
pédier, envoie son médecin soi-
gner les malades, qu'il prend à
son bord quand ils sont grave-
ment atteints, exécute les répa-
rations qui ne dépassent pas ses
moyens. La télégraphie sans fil,
qui leur permet de l'appeler là
où l'on a besoin de lui, a sensi-
blement diminué l'impression de
solitude que les pêcheurs avaient
autrefois sur les Bancs.
(Suite page 3, 'col. 1 et 2)
UN HOMMAGE DES JOUEURS DE TENNIS FRANÇAIS
A S. M. LE ROI DE SUEDE
A gauche M. Verlhomme, nom-
mé hier préfet de la Seine-Infé-
rieure en remplacement de M.
Berthoin (à droite), nommé se-
crétaire général du ministère de
l'intérieur et directeur
du personnel.
M. Georges Bonnet eut ensuite
la parole pour exposer la situa-
tion internationale.
Edouard de Vorney.
(Suite page 3, col. 1 et 2)
Une mission d'experts britanniques
va aux Etats=Unis pour étudier
les conditions d'achat à l'Amérique
d'avions militaires
Ainsi que nous l'avions an-
noncé samedi, la mission d'ex-
perts techniques de l'Air Minis-
try qui doit aller examiner les
possibilités d'achats d'avions mi-
litaires américains pour la
Royal Air Force, s'est embar-
quée hier après-midi à Sou-
thampton, à bord de la Queen
Mary. Les noms des experts
n'ont pas été révélés par le gou-
vernement anglais, et l'on ignore
exactement de quels pouvoirs
ont été nantis les membres de la
mission. Tout ce que l'on sait a
1IIIIIIIIIIII1II llllltll Mllllllllllllll llllllltlllll
EN PAGE 5
CHRONIQUE
MUSICALE
LES BALLETS
DE LA JEUNESSE
aux Ambassadeurs
ParREYNALDOHAHN
LA PREPARATION
D'UNE NOUVELLE
CONVENTION
COLLECTIVE
POUR LA
MÉTALLURGIE
La Commission mixte
réunie au ministère du
Travail, poursuivra
aujourd'hui l'examen
l, des articles
Des conversations se sont en-
gagées hier, au ministère du
Travail, en présence de M. Ra-
madier, dans le but d'établir
une nouvelle convention collec-
tive de la métallurgie.
Les conversations se sont
poursuivies jusqu'à 20 heures et
reprendront aujourd'hui. Elles
auront trait, en outre, à l'exa-
men des recommandations de
M. Giraud, surarbitre, relatives
aux ajustements des salaires.
La commission mixte a tout
d'abord pris connaissance des
recommandations adressées aux
parties par le snrarbitre, M. Gi-
raud. Les patrons et les ouvriers
ont manifesté leur bonne vo-
lonté et leur désir de parvenir
ù un accord.
Elle a ensuite commencé en
première lecture l'examen des
articles de la convention collec-
live, au vu de l'étude compara-
tive préparée par les services
du ministère et chargé l'ad-
ministration de préparer, sur
plusieurs points discutés, des
@textes transactionnels.
été dit mercredi dernier à la
Chambre des Communes par
lord -Winterton en une réponse
sèche à une question des dépu-
tés Day et Boothby « Definite
exploratory action is being taken
in regard to the possibility of
the supply of aircraft for the
Royal Air Force both from Uni-
ted States and from Canada. »
(Nous allons étudier d'une façon
précise la possibilité de fourni-
tures d'avions pour, la Royal Air
Force par les Etats-Unis et le
Canada.)
Aux termes de la loi améri-
caine, les matériels de guerre ne
pouvant être vendus à des puis-
sances étrangères que" deux ans
après leur mise en service dans
l'armée ou la marine des Etats-
Unis, l'Angleterre ne pourrait
acheter que des avions déjà dé-
modés il n'en est rien, car on
est prêt à Washington à lever
cet interdit « en faveur des pays
démocratiques ». Allons-nous
donc apprendre prochainement
qu'une commande importante a
été passée par l'Angleterre à
certaines firmes américaines ? 2
(Suite page 3, col. 1 et 2)
PRINTEMPS D'ESPAGNE
En parcourant
les terres conquises
par les Nationalistes
Les églises témoins désolés
de la dévastation révolutionnaire
portent à peu près seules
la marque de la guerre
L'entrée de l'église de Vinaroz. On remarquera, sur le fronton,
une pancarte des «Syndicats unis» qui avait été placée par les
gouvernementaux.
(De notre envoyé spécial sur le front d'Aragon Maurice Noël)
San-Maleo, 18 avril. Si l'on était petit collégien aux jours de
Verdun ou de la seconde il ne faut pas venir sous
peine d'élonnemont candide à la guerre d'Espagne avec le
lot d'images qu'ont imprii.nées sur notre jeunesse les combats du
front .̃français. Parce qu'il y a ici des communiqués-j* des obu-s,
le jeu terrible rto« mitrailleuses, les bojiiLiarrtemeiHs aériens, il
ne faut pas imaginer au préalable les villes eu décombres, les
duels de feu assourdissants, la terre bouleversée, crevée, trouée
de toutes parts, les moignons d'arbres si misérables sur l'horizon
et partout la nudité du sol. La guerre d'Espagne a parfois ses
coups durs: Teruel, Tolède, Lerida. Mais, Dieu merci, la con-
quête nationaliste ne se fait pas sur des ruines.
Je bute, ici et là, sur les cais-
ses de bandes de cartouches
abandonnées par les Rouges ̃
et soudain, à un coin de route;
voici un tank russe mastodon-
te plusieurs ont été pris de-
puis octobre 1930 aujourd'hui,
ils portent peintes sur la tou-
relle les couleurs de l'Espagne
nationale et font, par-certains
grands j.o_urs, leur travail contre
tes anciens propriétaires. Phis
loin, lessapeurs; du corps d'ai>
niée de Galice refont, .avec, une
brillante rapidité, le; petit- p.ont
Les troupes nationalistes ont pris
contact, au Pont-du-Roi avec les
autorités françaises de la frontière
Carabiniers espagnols et douaniers français au poste frontière J
du, Pont-du-Roi.
Pont-du-Roi; 20 avril. L'occupation du Val d'Aran par les troupes
nationalistes est maintenant chose faite. A 10 heures, ce matin, les
franquistes ont pris contact avec le poste frontière du col du Portillon.
Par ailleurs, vers 13 heures, une automobile arborant le fanion de
l'Espagne nationaliste s'arrêta au milieu du Pont-du-Roi. Une quinzaine
de phalangistes en descendirent et vinrent se présenter à la garde
mobile française.
«Au nom du gouvernement de Franco, dit leur chef, un jeune sous-
lieutenant, nous venons prendre possession du poste frontière espagnol
du Val d'Aran. Nous appartenons au 5e bataillon navarrais de Bailen.
Notre chef, le commandant Donaveitia, a installé son poste de com-
mandement à Les. Nous dépendons de la division navarraise du général
Solchaga, du corps d'armée du général Sagardia.
» Notre chef a envoyé trois bataillons d'un millier d'hommes chacuri
pour assurer la conquête du Val d'Aran. Nous n'avons pas rencontré- de
résistance après le col de la Bonaigue mais notre armement pouvait
nous permettre de bousculer les défenseurs les plus résolus.» a
Les nationalistes ont pris contact avec les autorités françaises repré-
sentées par le capitaine Arlot, des gardes mobiles, et ont arboré, le
drapeau nationaliste à la frontière. Quelques instants après, le com-
mondant du bataillon, est venu se présenter aux officiers français. Le
Val d'Aran se trouve donc actuellement sous la domination des troupes
franquistes. •
qui a sauté sous la dynamite.
Trois avions rouges passent très
haut sur nous un moment
après., à l'arrière, les canons de
défense aérienne entrent, en ac-
tion des rafales d'explosions
serrées, de minuscules éche-
veaux' de fumée blanche au pla-
fond du ciel et, devant le bar-
rage, les trois avions font demi-
tour, un crochetj se perdent vers
le sud, et il ne semble pas qu'ils
aient lâché une seule bombe.
'(Suite page 3, col. 7 et 8)
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