Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1937-03-12
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 mars 1937 12 mars 1937
Description : 1937/03/12 (Numéro 71). 1937/03/12 (Numéro 71).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k409422z
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO CINEMA (Page 5)
LE BAROMÈTRE BOURSIER
LONDRES mieux disposé. BRUXEL-
LES clôture alourdie. XBW-YORK
lourd.
Livre 106,62 contre 106.85.
Dollar 21,815 contre 21,805. <1
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Temps assez doux, très
nuageux, courtes éclaircies averses et orages.
Vent du secteur Sud-Ouest assez fort.
Température stationnaire. Maximum 15°.
visibilité tassez bonne.
Manche. Mauvais temps: 'pluies et grains;
tourtes éciaircies. Vent sud-ouest fort.
Sud-Ouest. Comme sur la Manche.
Sud-Est. Mauvais temps le matin avec pluies
et o'rag-es suivi, l'après-midi, de quelques averses
et d'èclaircies; Vent sud à ouest fort.
Alpes, Pyrénées. Mauvais temps, très doux,
pluies et orages (neige à haute altitude). Tempé-
rature en foi*s hausse dans les Alpes, s'tationnaire
dans les Pyrénées.
30 Cmw
Le Baulois
|A MARS 1937
\Â 112' Année
LJE MB PRESSE DE RIRE DE ÏOUT. DE PEUR D'STRE OBfclGiê DrgN PI,BDIÎER. N° 7*
BEAUMARCHAIS:
14, ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES, PARIS (8')
TÉLÉPHONE ÉLYSÉES 98-31 A 98-38
LA CC M.
La C. C. M., c'est, ou
plutôt ce sera, la Confé-
dération des Classes
Moyennes françaises que
le parti radical entend créer, M. Ua-
laqjer, à la réunion du Comité exé-
cutif, en séance plénière, montrait ces
classes étouffées entre le marxisme et
le capitalisme,'ou absorbées par eux.
Ilexprimait le besoin de les sauver.
Ces classes, qui les compose ?
Des Français moyens, dirait-on, si
cette réponse n'était contraire au prin-
cipe de la bonne définition. Enumé-
rons plutôt que de définir des petits
fabricants, des artisans, des petits dé-
taillants, de modestes retraités, des
hommes et femmes de professions
libérales, des paysans, etc.
Ces classes, M. André Tardieu,
dans une de ses notes de semaines de
cet été, montrait le Front populaire
en train de les assassiner. Il ne s'en
étonnait pas. Tous les prophètes so-
cialistes voulurent leur mort. Jaurès,
Jules Guesdes les ont vouées à la dis-
parition "Staline les a nommes là
démocratie petite-bourgeoise. Elles
épargnent, elles s'élèvent dans la
liberté « Leur existence est incom-
patible avec la prolétarisation qui
est une essence du marxisme. »
Les dirigeants du parti radical, au
risque de paraître d'accord avec M.
André Tardieu, se sont pris récem-
ment du plus vif et plus légitime inté-
rêt pour ces citoyens qu'ils ont au
second tour, en mai 1 936, laissé voter
« communiste », pour ne pas dire
fait voter. La pensée de les confé-
dérer n'était pas encore très profon-
dément arrêtée à la fin du mois der-
nier. Mais déjà, au nom du groupe
radical, son président, M. Campin-
chi, c'était une anticipation,
déclarait qu'il fallait songer « à cette
classe aux limites imprécises » et qui
est partout affaiblie.
L'idée a marché, vite. La crainte
dé la dictature, qui pouvait naître
de cette faiblesse qu'on ne dirigeait
pas a ému les chefs du radicalisme.
L'avantage, pour un parti, affaibli lui
aussi, de faire sienne, en toute hon-
nêteté, une clientèle énorme et sûre,
i- les a inconsciemment décidés. Ils ont
hâté, l'exposé des conceptions déve-
loppées mercredi au Comité exécutif
et. qui tendent à constituer la Confé-
dération" nouvelle des Classes moyen-
nes en état de résistance aux grands
syndicats prolétariens.
Mais alors, où va le Front popu-
laire ? On répétera en vain que le
rassemblement, c'est-à-dire l'union ra-
dicale, socialiste et communiste de-
meure intact et intangible; comme
l'atmosphère est déjà changé Dans
les allocutions radicales, les mots de
liberté économique, de liberté tout
court, de propriété s'épanouissent. Le
parti radical entend désormais con-
server sa parité de puissance. Et son
initiative ne serait-elle qu'une velléité,
qu'elle marquerait à l'égard des révo-
lutionnaires son désir d'indépendance.
La création d'un organisme tel que
celui dont MM. Daladier et Bauzin,
au Palais de la Mutualité, jetaient
avant-hier les bases serait-elle compa-
tible avec la formation actuelle 7
Ne nous attardons pas à déplorer
inutilement qu'en notre temps de
désordre et de haine entretenue la
vie ne soit possible qu'en luttant classe
contre classe. Bornons notre curiosité
à supputer la durée de cet accord
intérieur tripartite qui subsiste depuis
les élections de mai dernier. La créa-
tion de la Confédération des Classes
moyennes ayant des intérêts directe-
ment contraires à ceux de la Confé-
dération générale du Travail ne pa-
rait pas, pour ce cartel, un élixir de
longue vie».
Au Luxembourg, on a demandé,
mercredi, à M. Blum « Avec qui
êtes-vous ? Avec M. Jouhaux ou
avec le Sénat ? Un jour on lui po-
sera cette question « Avec qui
êtes-vous ? Avec la C. C. M. ou la
C. G. T. ? »
HENRI VONOVEN.
e
^ÎÉ GOUVERNEMENT
VA-T-IL RAJUSTER
LES TRAITEMENTS
DES FONCTIONNAIRES
Le gouvernement a annoncé son in-
tention Sô. demander aux Chambres des
crédits en faveur des petits fonction-
naires. Il s'agirait de louverture d'un
crédit de plusieurs centaines de mil-
lions.
On envisagerait l'institution' d'une
indemnité de cherté de.vie s'élevant à
100 francs par mois pour les traitements
inférieurs à '10,000 francs. Au-dessus de
ce chiffre,' et jusqu'à 20,000 francs, le
taux de cette indemnité irait en dé-
croissant (20 francs par mois. pense-
1-on, pour tes traitements au-dessus de
40,000 francs).
Un effort serait fait, en même temps,
dans le sens de l'augmentation de l'in-
démnîté de résidence, qui serait portée,
à Paris, à' 3,000 francs. Pour la catégorie
du personnel moyen, on avancerait de
trois mois la suppression des prélève-
ments prévus par les décrets-lois, et
dont une partie a encore plein effet jus-
qu'au lor juillet. 1
'Aucune date.n'a encore été retenue
pour la déposition de ce projet de loi
portant ouverture des crédits nécessai-
res à ces rajù«'eini:nts.
;».̃̃̃ M.-P. Hamelet.
L APPEL PRÉSIDENTIEL EN FAVEUR DE L'EMPRUNT
M. ALBERT XEBRUN
invite les partis
à faîre la « trêve
de l'Exposition >>
Voici les phrases essentielles de l'appel radiodiffusé adressé hier soir au
pays par M. Albert Lebrun, en faveur de l'Emprunt
Dans les circonstances présentes, l'abstention serait fâcheuse. L'intérêt
même ne pourrait la justifier. ̃
Ainsi, la nécessité de l'Emprunt ne ifPSHHiJHHflHBHB^MHVfllI^E
fait pas de doute. La sécurité due aux f 1^1311 jj^PJ'S^BiPf^iil||^B^^
prêteurs, pas davantage. Devoir et inté- yll |S S'isi^9fy^H^^§
rêt s'unissent pour vous conseiller de Kl| S S IMI ffl *IiF «PU
répondre largement à l'appel qui vous SKlS '» M5llfià|kIJL $ ^H
est adressé.
Pour être fructueuse, une opération ^Ka^HHalIfiiÉaill^* *̃ j^JClË
comme celle-ci ne peut s'accomplir que ^ffaBB JHK™BHmHK|i imitHi'ËÈÈÊi
dans le calme, l'abandon volontaire des JwHBBjB&Èml^Ê^MÈÊl^^ÊKÊt
dissensions partisanes, le libre consente. jiÉOr^^JHN^HHB^^Kà" ^m
ment de tous. WtiÊ(~wÈlMK^B^fmS^B
Je vous adjure d'ouvrir cette ère de 9H WÊ^ES^Ê&ÊÈ^^KêBBB^Kù
paix civique que l'on a déjà appelée c la ^B ijI^M^^HflH^p^H|B
trêve de l'Exposition », et où la France ^B fiE^H^HE^SI^^S^H
doit avoir le juste souci de se montrer, 9p 1^9flfl|H^K^HJ|^HB
aux hôtes qu'elle appelle à lui rendre JS j ^KËêÊBBBÈI^ÊbËÊ^BSBÈ
visite, sous les traits et avec le visage *^jj^BJ^^H^H^B
d'une nation unie, forte, accueillante et 1C>< l^lHBH^^HSi
pacifique, qui demeurent vraiment les mM~ JHBHjj^^BBIllHj
siens quand on écarte certaines appa- jf^JK £% ` ^fl^^BH
rences superficielles et trompeuses. BSi^fci. \fc> .j^éi^mIP
Sans demander à personne de rien,
abdiquer des libertés essentielles, base M. A. Lebrun devant le micro
de notre régime, il serait sage de laisser
dormir pour un temps nos motifs de ̃̃_̃̃•
discorde et de renoncer à ces réunions multipliées qui entretiennent dans le
pays un état fébrile peu propice à la bonne marche des affaires, à la restaura,
tion du crédit de l'Etat, à la régularité du travail et au redressement de l'éco-
nomie nationale.
Le succès de l'Emprunt contribuera grandement à accroître le prestige -de
la France dans le monde.
En quatrième page
Les Modalités de l'Emprunt
et le nouveau statut de l'or
1. ainsi que l'article de F. F. LEGUEU
LES JO13RS SE SUIVENT
AUTANT EN EMPORTE
LE VENT
Le vent souffla- soudain en rafales,
un vent tiède et marin, et cette brise
déboucha du faubourg Saint-Honoré
pour baigner de son « gulf stream »
l'avenue Friedland et l'Etoile. Il était
un peu plus de midi. Au carrefour
de l'avenue et du faubourg, quelques
passantes durent s'arrêter sous cette
impétueuse offensive. Les robes se
plaquérent aux corps les indéfri-
sables perdirent la face, les « per-
manentes » penchérent vers l'incons-
tance et un petit chapeau s'envola.
Le petit chapeau appartenait à une
jeune personne qui avait dû le for-
mer en un quart d'heure et qui, plus
certainement que son chapeau, sor-
tait d'un bon atelier avec une ca-
marade. Cette camarade attrapa le
chapeau avant qu'il ne fût hors d'at-
teinte puis toutes deux se réfu-
gièrent dans l'angle d'une maison.
Elles riaient, elles riaient de bon
cœur et le vent qui les rejoignait
encore derrière le mur excitait leur
rire. C'était comme si une troupe
d'audacieux garçons les eût lutinées.
Elles se retournaient, pinçaient leurs
robes légères entre les genoux, re-
dressaient les reins sous la caresse
du vent et de la main gauche conte-
naient leur chevelure sur la nuque.
Elles avaient pris tout de suite leur
gaieté de l'aventure et elles g ren-
contraient une joie physique, une
saveur de dépaysement et de voyage
en plein Paris. Non loin d'elles, une
jeune femme de quelque trente ans
avait subi la même offensive le
veni avait dérangé son ordonnance
et bien un peu bousculé la ligne im-
peccable de son tailleur. L'accent
imperceptible de ses sourcils se
fronça; elle rajusta, d'un geste un
rien agacé, le rouleau blond de ses
cheveux, s'arrêta, se regarda dans
une glace et ne daigna pas sourire
au charmant visage le sien
qu'elle y rencontra. A quelques pas,
une vieille dame, blanchie, se courba
sous la rafale, ferma le col d'un
paletot et trahit, dans la hâte d'une
main maigre et dans un regard dé-
concerté, l'inquiétude de l'âge de-
vant les soudainetés de la vie. Elle
rejoignit une voiture, comme un re-
fuge sauveur et ce ne fut que dans
cette étroite verriére qu'elle reprit
confiance dans le présent et dans
l'avenir.
Chacune de nos saisons porte une
âme dif férente jeunesse qui ne re-
doute rien de la nature été, plus
attentif et qui veut s'appartenir
vieillesse craintive et qui prend, à
chaque croisement de routes, une
assurance sur la vie. Nous avons
passé ou passerons tous par là i
une succession de nous-mêmes se
détachant de nous, que nous avons
d'ailleurs du mal à reconnaître lors-
que nous les retrouvons soudain dans
un carrefour. Le pire est que nous
demeurons seuls sous le rire mo-
queur de tous ces « nous que nous
avons été. Le secret pour y échap-
per conserver une âme fraîche et
coritinuer de sourire quand le vent
passe.
Guermantes.
«– *m
DEMAIN
LE FIGARO LITTERAIRE r l
♦
1 1 1
BERLIN
REPOND
A LONDRES
La note du Reich, qui serait
remise incessamment
accepterait en principe
la reprise des négociations
en vue. d'un pacte occidental
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
Londres, 11 mars. Nous apprenons,
ce soir, de source privée, que la réponse
allemande à la note anglaise du 19 no-
vembre serait remise demain ou, au
plus tard, au cours des prochains'jours.
Cette information semble contredire les
rapports de Berlin annonçant que cette
réponse ne serait pas communiquée
avant la fin de la semaine prochaine,
après une entrevue préliminaire entre
M. von Ribbentrop et M. Eden. Il est,
en tout cas, certain maintenant que les
réponses allemande et italienne seront
enfin communiquées.
La note allemande accepterait en
principe la reprise des négociations en
vue d'un accord occidental. Elle deman-
derait une modification du pacte sovié-
tique et soulèverait indirectement la
question des armements.
On dit que l'Allemagne songe
maintenant à reprendre ses négocia-
tions diplomatiques avec Londres,
parce que les problèmes internatio-
naux que soulevait récemment la
guerre espagnole sont à peu près ré-
solus. L'initiative de la Wilhelm-
strasse a d'autres raisons. M. von
Ribbentrop ne communique pas la
réponse allemande, que l'on attend
depuis trois mois, simplement parce
que Eden le lui a demandé avant
son dernier voyage à Berlin.
On sait que, depuis quelque temps,
le chef du Foreign Office est en
pourparlers avec le gouvernement
belge qui, à plusieurs occasions, a
demandé à Londres que le statut de
neutralité de la Belgique soit défi-
nitivement reconnu, quel que soit le
résultat de la conférence locar-
nienne. En raison des difficultés de
politique intérieure que rencontre
actuellement le gouvernement de M.
Vin Zeeland, le problème de la neu-
tralité belge est devenu si urgent
qu'il est difficile de chercher à re-
tarder plus longtemps une solution,
Gérard Boutelleau.
M. Von Ribbentrop a fait
de nouveau le salut nazi
devant le Roi George VI
Londres, 11 mars. On apprend qu'au
cours de la réception des ambassadeurs
et représentants des puissances étran-
gères, par le Roi et la Reine, cet après-
midi, au palais de Buckingham, M.
Von RH)bentrop, ambassadeur d'Allema-
gne, a renouvelé sou geste de saluer le
souverain à la mode nazie.
'On se souvient que ce salut adressé
au Roi par M. Von Ribbentrop au cours
d'une réception précédente, avait pro-
voqué quelque émotion dans les milieux
politiques anglais, et avait été assez
mal jugé.
Le renouvellement. de ce geste a ra-
nimé ce soir à Londres les discussions
à ce sujet.
lESCRÉDITS
POUR
L'EXPOSITION
vont-ils être
réduits?
Dans les milieux industriels et -fi-
nanciers circulait hier, à Paris, le
bruit que les crédits pour l'Exposi-
tion étaient à la veille d'être réduits
et que, dans ces conditions, le plan
de l'Exposition allait être remanié
de nombreux pavillons, qui né sont
pas encore commencés, ne seraient,
pas édifiés, ajoutait-on.
Au secrétariat de l'Exposition, ces
bruits ont' été formellement démen-
tis. Cependant, nous croyons savoir
que si la Ville dé Paris n'a en au-
cune façon l'intention de diminuer
les crédits qu'elle a attribués pour
l'Exposition, le gouvernement aurait
songé à réduire sa participation, pré-
vue pour la somme de 165 millions.
On- affirme même que le chiffre
définitif de 100 millions aurait été
avancé :et -.jugé: suffisant dans la pé-
riode difficile que traverse actuelle-
ment le Trésor public. La question,
en tout cas, est posée, étant donné la
persistance des rumeurs.
M. MUSSOLINI
débarquera
aujourd'hui
à Tobrouck
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
Rome, 11 mars. Le bruit avait
couru, hier soir, que le Duce n'as-
sisterait pas aux manœuvres navales
qui vont se dérouler sur la côte
•d'Afrique. Cette nouvelle était
inexacte et elle est démentie par les
manchettes des journaux, qui souli-
gnent tous aujourd'hui :la présence
du chef du gouvernement, ministre
de là marine, aux exercices de la
flotte.
Ce matin, le Duce a suivi du pont
de cpmmande>rnent*<§ii ^proîseur Pola
les évolutions île "d'escadre dOi'il la
première division qui accompagné
son propre navire a opéré en vue
des côtes de Sicile sa jonction avec
une autre division.
Demain matin vendredi le Duce
débarquera à Tôtw-àk d'où il partira
pour visiter en cinq jours d'un bout
à l'autre toute la colonie. Pendant ce
temps-là, la flotte. continuera ses ma-
nœuvres, mais en rentrant dans la
Métropole, M. Mussolini assistera en-
core à la dernière phase des exerci-
ces. M.'R. A. ̃' ̃̃ -J\: ̃ .î
;ltlfllllllllllllllllllllltlllMllllllliilfllltlllill!ltâtl(iftlllftHMIIIIll!l
EN PAGES :r
TOUT LE MONDE
VEDETTE
Par FRANCIS CARCO
LÀ MORT MYSTÉRIEUSE
DE FRANK VOSPER
Venue sponfanément au Havre. Miss Oxford
a été entendue par le juge dans la cabine trayitfue
Le Havre, 11 mars. Miss Muriel
Oxford est arrivée au Havre par l'auto-
rail de treize heures. Elle avait pris le
matin, à. Londres, l'avion du Bourget.
La jeune femme s'est présentée à la
Compagnie Générale Transatlantique,
puis au cabinet de M. Bônnier, chef du
contentieux. Elle s'est ensuite rendue
au Palais de Justice où elle 'a été reçue
par M. Cravin, juge d'instruction.
C'est de sa propre initiative qu'elle
l.M. Peter Villes, le compagnon de M. Frank Vosper à bord du « Paris »,
a été interrogé par le, juge d'instruction sur la disparition mystérieuse
en mer de l'anteur-acteur anglais. 2. Miss Muriel Oxford. 3..Les
scellés apposés sur la porte de la cabine-terrasse qu'occupait M. Vosper.
-Une- fenêtre semblable- à celle d'où M. Vosper tomba à la. mer.
LES INCIDENTS ,1
SE MULTIPLIENT
EN AFRIQUE DU NORD
En Algérie, les mineurs du Kouif
attaquent un train et son escorte
Les gendar mes tirent deux morts, plusieurs blessés
Bone, 11 mars. Les événements qui
viennent de se produire, en Tunisie, aux
mines de Metlaoui, n'ont pas tardé à
avoir leur répercussion en Algérie.
Une équipe de travailleurs indigènes
des mines phosphatières du Kouif, avait,
mardi soir, refusé de prendre le travail.
On espérait que le cas serait isolé et
n'aurait aucune suite. Il n'en fut rien.
Au débùt de l'après-midi d'hier, un con-
voi;- comme tous les jours, quittait le
Kouif. Par mesure de prudence, ce
convoi avait été placé sous la surveil-
lance de la gendarmerie. Or, au départ,
le train fut assailli par une bande d'in-
digènes, et les gendarmes tentèrent bien
de- calmer les manifestants, mais ils ne
purent y arriver.
L'nn des gendarmes fut blessé une
échauffourée se produisit alors et, fina-
lement, la gendarmerie dut tirer pour
dégager le train.
Pendant'la bagarre, trois ou quatre
indigènes furent blessés, dont deux suc-
combèren peu après, ainsi que deux
gendarmes. Le convoi put poursuivre
son trajet, de même tous les autres dé-
parts ont pu être assurés.
Aujourd'hui, le service d'ordre, im-
portant, est assuré, avec la participa-
tion de la garde mobile, envoyée immé-
diatement sur les lieux, de la gendar-
merie et des piquets de la Légion étran-
gère, venue, en hâte, de Tebessa.
Les autorités administratives qui-sont
AUX ASSISES
1: LES BANDITS
du boulevard Si-Germain
sont condamnés
aux travaux forcés
La Cour d'assises de la Seine a
poursuivi, hier, à partir de quatorze
heures. les débats sur l'attaque dé la
l,banque du boulevard Saint-Gectuain.
Après l'audition des derniers té-
moins, l'avocat général a requis des
peines sévères.
Les six défenseurs ont plaidé jus-
qu'à six heures du soir.
Le jury a délibéré pendant deux
heures.
Il a rapporté un verdict affirmatif
pour tous, sauf pour Paul Pràdaud,
qui obtient les circonstances atté-
nuantes.
Sont donc condamnés `
Joseph Charpentier, Paul Fleurot
et Maurice Guy, à vingt ans de tra-
vaux forcés et vingt ans d'interdic-
tion de séjour Pierre Lejeune, à dix
ans de travaux forcés et vingt ans
d'interdiction de séjour Maurice
Prenant, à huit ans de travaux forcés
et vingt ans d'interdiction enfin,
Paul Pradaud, à cinq ans de prison,
avec sursis.
La partie civile obtient la restitu-
tion de la somme volée.
est venue au Havre pour aider la justice
française.
A 15 heures. Miss Oxford arrivait à
bord du. Paris. Les scellés de la ca-
bine 77 ayant été enlevés, elle com-
mença sa déposition devant MM. Cra-
vin et Basset, substitut du procureur
de la République.
(Suite page 3, colonne 1)
sur les lieux s'emploient au règlement
du conflit qui semble en bonne voie.
La mission parlementaire
poursuit son voyage d'étude
Bougie, 11 mars. La mission par-
lementaire à la tête de laquelle se trouve
M. Lagrosillière, député de la Martini-
que, poursuit son voyage d'étude.
Après avoir parcouru la Kabylie et
avoir reçu de nombreuses délégations
françaises et indigènes, les députés sont
arrivés hier soir à Bougie. Ils ont été
reçus par MM. Ricliardot, sous-préfet et
Borg, maire. La commission quittera
Bougie ce soir pour Constantine, mais
de nombreuses étapes sont prévues sur
le parcours.
EN PAGE 3
DANS LE NORD TUNISIEN
LES SOUKS DE DJEBEL-
ABIOD SONT PILLES
PAR DES INDIGENES
QUI S'ENFUIENT
DANS LA MONTAGNE
On relève de nombreux blessés
LA MENACE
DE GREVE
DU SPECTACLE
PARAIT ECARTEE
Un arbitrage a été décidé
La grève des spectacles n'aura pas lieu,
du moins tout semble l'indiquer et en
tout cas pas pour le moment. Une réu-
nion a eu lieu hier après-midi à la pré-
sidence du Conseil,' mettant en présence
les délégués de .'tous les syndicats pa-
tronaux et ouvriers. Un 'arbitrage a été
décidé, comme l'indique le conwnuni-
que. qu'on lira d'autre part.
Nous avons pu joindre à l'issue de
cette réunion M. Trebor, président du
syndicat des directeurs; il ne nous a
pas caché son optimisme.
D'ailleurs a-t-il ajouté, Je théâtre
n'était en cause que d'une façon subsi-
diaire. Nous avons déjà depuis long-
temps, signé les contrats collectifs avec
les artistes, les.musiciens, les machinis-
tes, etc. Il n'y a plus que certains dé-
tails à régler avec les employés, contrô-
leurs, ouvreuses, etc. Malheureusement,
il n'en est pas de même pour le cinéma,
mais je suis persuadé que tout s'arran-
gera. »
Souhaitons-le vivement, car étant don-
né que l'Union des Artistes fait partie
à .présent de la C.G.T., les artistes se-
raient fatalement entrainés dans la
grève par solidarité.
André Warnod.
On demande trois
p ro fesseurs dont
un grammairien
pour former des bacheliers
modèles au lycée français
de New-York
II existe peu d'établissements sco-
laires à l'étranger portant notre pa-
villon On en trouve un à Londres,
un à Rome, un à Rio-de-Janeiro, un
à Caracas deux autres à Madrid et
Barcelone encore ne sait-on pas
si les deux derniers existent tou-
jours.
On apprendra donc avec joie qu'un
lécée français fonctionne depuis quel-
ques mois.
Son fondateur, M. de Fontnouvelle,
consul général de France, actuelle-
ment à Paris, a bien voulu nous four-
nir quelques précisions sur ce nou-
veau centre culturel
En un an, le nombre de nos élè-
ves est passé de 24 à 60, dont vingt-
cinq pour cent d'ailleurs sont améri-
cains.
Quelle est la nature exacte de
l'enseignement ?
L'enseignement secondaire inté-
gral. Nos professeurs sont des agré-
gés. Et précisément je suis venu en
France afin d'en trouver trois qu'un
séjour dans le Nouveau Monde sé-
duirait un scientifique, un littéraire
et un grammairien. Si vous pouvez
m'aider. Je cherche également un
professeur qui puisse enseigner à la
fois l'anglais et les jeux sportifs
mais rien ne me sera plus facile que
de le trouver. à Oxford.
Vous consacrez beaucoup de
temps à l'éducation physique ?
Nos 'élèves s'entraînent à la ca-
serne du 7° régiment. Ne vous repré-
sentez pas une caserne banale celle-
ci reçoit des jeunes gens très riches
qui font une sorte de volontariat spor-
tif. Elle comprend courts de tennis,
sailles de gymnastique, de jeu de
paume, salle de bal, et un hall im-
mense où peut évoluer tout le régi-
ment.
A la fin des études, vos élèves
pourront passer leur baccalauréat ?
Bien sur. Un centre d'examen
sera créé à New-York même. Jusqu'à
présent les candidats bacheliers de-
vaient se rendre. à Montréal).
Ajoutons que le lycée de New-
York donne un cours obligatoire
d'éducation civique dont il n'y a pas
d'équivalent chez nous. De telle sorte
que ses élèves se préparent à deve-
nir. les meilleurs citoyens français.
Un jour, nous auront peut-être besoin
de leurs leçons-
Louis Chauvet.
VIOLENTES
ALTERCATIONS
et voies de fait |
au Sénat belge
La salle des séances
doit être évacuée
par la force
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
BRUXELLES, Il mars. Le Sénat
belge était appelé à discuter, cet après-
midi, de la modification à la loi électo-
rale, modification ayant pour but de
mettre un terme à l'abus des élections •
partielles.
Après que M. Gillon, libéral, eut pro-
noncé son discours, une altercation vio-
lente se produisit entre le sénateur libé-
ral Demets et le comte de Grunne,
rexiste. Les réflexions du sénateur
rexiste ayant déplu à M. Demets, celui-ci ̃:̃
se tourna vers le comte de Grunne et
lui lança une injure qui lui est coutu- |
mière « Vous êtes un dégénéré phy-
sique et mental: » Tandis que déjà des
sénateurs essayaient de ramener le
calme, M. Demets répéta les paroles
injurieuses. Le comte de Grunne se pré-
cipita pour le gifler, mais la gifle fut*
reçue par M. Catteau, qui avait tenté
de s'interposer.
Ce fut alors un tumulte indescrip-
tible et un pugilat en règle s'engagea.
M. Dewilde, sénateur libéral, qui n'est
plus jeune, sautillait sur les pupitres.
Les huissiers, faisant de vains efforts
pour séparer les combattants, se firent
arracher leurs chaînes et leurs insignes,
les fauteuils furent entrë-choqués et
deux d'entre eux sortirent de cette
bagarre assez endommagés.
Le président faisait désespérément
sonner le gros timbre, tandis que le
sénateur aveugle M. van Fletteren, socia- `
liste, ne s'orientant plus dans l'assem-
blée tumultueuse, criait à tue-téte
« Nobles crapules », paraissant s'a- i,
dresser au président. Un collègue catho-
lique le fit pivoter sur lui-même pour
que l'injure fût dirigée vers le groupe
rexiste, auquel elle était destinée. Le
commandant du palais de la Nation, qui
dut être requis, parvint enfin, assisté
de deux sous-officiers, à faire évacuer
la salle des séances.
A la reprise, après de nouvelles- et
violentes altercations, M. van ZeeiaStfS,
très acclamé, vint confirmer son discours £
de la Chambre annonçant sa candidature
aux élections partielles. La modification
à la loi électorale fut adoptée par
114 voix contre 16 et 2 abstentions
Au cours de la suspension de séance,
les sénateurs ayant pris part aux inci-
dents se mirent d'accord dans le bureau >
du président pour retirer et leurs pa- a~
roles injurieuses et leurs gestes violents.
V. P.
Demain matin
CONSEIL
DES MINISTRES
Un conseil des ministres se réunira
demain matin à 10 heures, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Albert Lebrun.
Les membres du gouvernement déli-
béreront sur divers problèmes de poli-
tique extérieure et intérieure.
PROTESTATION AMERICAINE >~
A BERLIN
CONTRE LES ATTAQUES
DE LA PRESSE ALLEMANDE
Washington, 11 mars. M. Hull, se-
crétaire d'E'at, a donné des instructions
à M. Dodd, ambassadeur des Etats-Unis
à Berlin, pour qu'il fasse d'énergiques
représentations auprès de la Wilhelm- '̃̃
strasse, à propos des récents articles >
publiés par la presse allemande.
On sait que M. Hull avait exprimé
récemment les regrets du gouvernement `
des Etats-Unis au sujet des paroles pro-
noncées par M. La Guardia, maire de
New-York, contre M. Hitler.
La campagne menée par la presse;alle- '<
mande contre les Etats-Unis fut portée
à lu connaissance du secrétaire d'Etat `
par Mme Stephcn Wise, femme du rab-
bin bien connu, et présidente de la sec-
tion féminine de « l'America Jewish
Congress », pu M. La Guardia avait pris
la parole.
M. Hull a donné immédiatement des
ordres à M. Dodd pour qu'il fasse une
« démarche très énergique », et dise au
Reich que les Etats-Unis étaient outrés
de la violence de l'attaque de la presse
allemande.
♦
EN PAGE 3
LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE
LES NATIONALISTES <
SE RAPPROCHENT
DE LA POSITION-CLE =
DE LA GUADALAJARA
Les gouvernementaux jettent
leurs meilleures troupes dans
la bataille
Une Enquête
à travers l'Espape nationaliste
DANS MALAGA DELIVREE,
OU LES COMMUNISTES
ABATTIRENT
PLUS DE 8.000 VICTIMES
Par GUSTAVE GAUTHEROT,
Sénateur de la Loire-liifcrieiirc,
LE BAROMÈTRE BOURSIER
LONDRES mieux disposé. BRUXEL-
LES clôture alourdie. XBW-YORK
lourd.
Livre 106,62 contre 106.85.
Dollar 21,815 contre 21,805. <1
LE TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Temps assez doux, très
nuageux, courtes éclaircies averses et orages.
Vent du secteur Sud-Ouest assez fort.
Température stationnaire. Maximum 15°.
visibilité tassez bonne.
Manche. Mauvais temps: 'pluies et grains;
tourtes éciaircies. Vent sud-ouest fort.
Sud-Ouest. Comme sur la Manche.
Sud-Est. Mauvais temps le matin avec pluies
et o'rag-es suivi, l'après-midi, de quelques averses
et d'èclaircies; Vent sud à ouest fort.
Alpes, Pyrénées. Mauvais temps, très doux,
pluies et orages (neige à haute altitude). Tempé-
rature en foi*s hausse dans les Alpes, s'tationnaire
dans les Pyrénées.
30 Cmw
Le Baulois
|A MARS 1937
\Â 112' Année
L
BEAUMARCHAIS:
14, ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSÉES, PARIS (8')
TÉLÉPHONE ÉLYSÉES 98-31 A 98-38
LA CC M.
La C. C. M., c'est, ou
plutôt ce sera, la Confé-
dération des Classes
Moyennes françaises que
le parti radical entend créer, M. Ua-
laqjer, à la réunion du Comité exé-
cutif, en séance plénière, montrait ces
classes étouffées entre le marxisme et
le capitalisme,'ou absorbées par eux.
Ilexprimait le besoin de les sauver.
Ces classes, qui les compose ?
Des Français moyens, dirait-on, si
cette réponse n'était contraire au prin-
cipe de la bonne définition. Enumé-
rons plutôt que de définir des petits
fabricants, des artisans, des petits dé-
taillants, de modestes retraités, des
hommes et femmes de professions
libérales, des paysans, etc.
Ces classes, M. André Tardieu,
dans une de ses notes de semaines de
cet été, montrait le Front populaire
en train de les assassiner. Il ne s'en
étonnait pas. Tous les prophètes so-
cialistes voulurent leur mort. Jaurès,
Jules Guesdes les ont vouées à la dis-
parition "Staline les a nommes là
démocratie petite-bourgeoise. Elles
épargnent, elles s'élèvent dans la
liberté « Leur existence est incom-
patible avec la prolétarisation qui
est une essence du marxisme. »
Les dirigeants du parti radical, au
risque de paraître d'accord avec M.
André Tardieu, se sont pris récem-
ment du plus vif et plus légitime inté-
rêt pour ces citoyens qu'ils ont au
second tour, en mai 1 936, laissé voter
« communiste », pour ne pas dire
fait voter. La pensée de les confé-
dérer n'était pas encore très profon-
dément arrêtée à la fin du mois der-
nier. Mais déjà, au nom du groupe
radical, son président, M. Campin-
chi, c'était une anticipation,
déclarait qu'il fallait songer « à cette
classe aux limites imprécises » et qui
est partout affaiblie.
L'idée a marché, vite. La crainte
dé la dictature, qui pouvait naître
de cette faiblesse qu'on ne dirigeait
pas a ému les chefs du radicalisme.
L'avantage, pour un parti, affaibli lui
aussi, de faire sienne, en toute hon-
nêteté, une clientèle énorme et sûre,
i- les a inconsciemment décidés. Ils ont
hâté, l'exposé des conceptions déve-
loppées mercredi au Comité exécutif
et. qui tendent à constituer la Confé-
dération" nouvelle des Classes moyen-
nes en état de résistance aux grands
syndicats prolétariens.
Mais alors, où va le Front popu-
laire ? On répétera en vain que le
rassemblement, c'est-à-dire l'union ra-
dicale, socialiste et communiste de-
meure intact et intangible; comme
l'atmosphère est déjà changé Dans
les allocutions radicales, les mots de
liberté économique, de liberté tout
court, de propriété s'épanouissent. Le
parti radical entend désormais con-
server sa parité de puissance. Et son
initiative ne serait-elle qu'une velléité,
qu'elle marquerait à l'égard des révo-
lutionnaires son désir d'indépendance.
La création d'un organisme tel que
celui dont MM. Daladier et Bauzin,
au Palais de la Mutualité, jetaient
avant-hier les bases serait-elle compa-
tible avec la formation actuelle 7
Ne nous attardons pas à déplorer
inutilement qu'en notre temps de
désordre et de haine entretenue la
vie ne soit possible qu'en luttant classe
contre classe. Bornons notre curiosité
à supputer la durée de cet accord
intérieur tripartite qui subsiste depuis
les élections de mai dernier. La créa-
tion de la Confédération des Classes
moyennes ayant des intérêts directe-
ment contraires à ceux de la Confé-
dération générale du Travail ne pa-
rait pas, pour ce cartel, un élixir de
longue vie».
Au Luxembourg, on a demandé,
mercredi, à M. Blum « Avec qui
êtes-vous ? Avec M. Jouhaux ou
avec le Sénat ? Un jour on lui po-
sera cette question « Avec qui
êtes-vous ? Avec la C. C. M. ou la
C. G. T. ? »
HENRI VONOVEN.
e
^ÎÉ GOUVERNEMENT
VA-T-IL RAJUSTER
LES TRAITEMENTS
DES FONCTIONNAIRES
Le gouvernement a annoncé son in-
tention Sô. demander aux Chambres des
crédits en faveur des petits fonction-
naires. Il s'agirait de louverture d'un
crédit de plusieurs centaines de mil-
lions.
On envisagerait l'institution' d'une
indemnité de cherté de.vie s'élevant à
100 francs par mois pour les traitements
inférieurs à '10,000 francs. Au-dessus de
ce chiffre,' et jusqu'à 20,000 francs, le
taux de cette indemnité irait en dé-
croissant (20 francs par mois. pense-
1-on, pour tes traitements au-dessus de
40,000 francs).
Un effort serait fait, en même temps,
dans le sens de l'augmentation de l'in-
démnîté de résidence, qui serait portée,
à Paris, à' 3,000 francs. Pour la catégorie
du personnel moyen, on avancerait de
trois mois la suppression des prélève-
ments prévus par les décrets-lois, et
dont une partie a encore plein effet jus-
qu'au lor juillet. 1
'Aucune date.n'a encore été retenue
pour la déposition de ce projet de loi
portant ouverture des crédits nécessai-
res à ces rajù«'eini:nts.
;».̃̃̃ M.-P. Hamelet.
L APPEL PRÉSIDENTIEL EN FAVEUR DE L'EMPRUNT
M. ALBERT XEBRUN
invite les partis
à faîre la « trêve
de l'Exposition >>
Voici les phrases essentielles de l'appel radiodiffusé adressé hier soir au
pays par M. Albert Lebrun, en faveur de l'Emprunt
Dans les circonstances présentes, l'abstention serait fâcheuse. L'intérêt
même ne pourrait la justifier. ̃
Ainsi, la nécessité de l'Emprunt ne ifPSHHiJHHflHBHB^MHVfllI^E
fait pas de doute. La sécurité due aux f 1^1311 jj^PJ'S^BiPf^iil||^B^^
prêteurs, pas davantage. Devoir et inté- yll |S S'isi^9fy^H^^§
rêt s'unissent pour vous conseiller de Kl| S S IMI ffl *IiF «PU
répondre largement à l'appel qui vous SKlS '» M5llfià|kIJL $ ^H
est adressé.
Pour être fructueuse, une opération ^Ka^HHalIfiiÉaill^* *̃ j^JClË
comme celle-ci ne peut s'accomplir que ^ffaBB JHK™BHmHK|i imitHi'ËÈÈÊi
dans le calme, l'abandon volontaire des JwHBBjB&Èml^Ê^MÈÊl^^ÊKÊt
dissensions partisanes, le libre consente. jiÉOr^^JHN^HHB^^Kà" ^m
ment de tous. WtiÊ(~wÈlMK^B^fmS^B
Je vous adjure d'ouvrir cette ère de 9H WÊ^ES^Ê&ÊÈ^^KêBBB^Kù
paix civique que l'on a déjà appelée c la ^B ijI^M^^HflH^p^H|B
trêve de l'Exposition », et où la France ^B fiE^H^HE^SI^^S^H
doit avoir le juste souci de se montrer, 9p 1^9flfl|H^K^HJ|^HB
aux hôtes qu'elle appelle à lui rendre JS j ^KËêÊBBBÈI^ÊbËÊ^BSBÈ
visite, sous les traits et avec le visage *^jj^BJ^^H^H^B
d'une nation unie, forte, accueillante et 1C>< l^lHBH^^HSi
pacifique, qui demeurent vraiment les mM~ JHBHjj^^BBIllHj
siens quand on écarte certaines appa- jf^JK £% ` ^fl^^BH
rences superficielles et trompeuses. BSi^fci. \fc> .j^éi^mIP
Sans demander à personne de rien,
abdiquer des libertés essentielles, base M. A. Lebrun devant le micro
de notre régime, il serait sage de laisser
dormir pour un temps nos motifs de ̃̃_̃̃•
discorde et de renoncer à ces réunions multipliées qui entretiennent dans le
pays un état fébrile peu propice à la bonne marche des affaires, à la restaura,
tion du crédit de l'Etat, à la régularité du travail et au redressement de l'éco-
nomie nationale.
Le succès de l'Emprunt contribuera grandement à accroître le prestige -de
la France dans le monde.
En quatrième page
Les Modalités de l'Emprunt
et le nouveau statut de l'or
1. ainsi que l'article de F. F. LEGUEU
LES JO13RS SE SUIVENT
AUTANT EN EMPORTE
LE VENT
Le vent souffla- soudain en rafales,
un vent tiède et marin, et cette brise
déboucha du faubourg Saint-Honoré
pour baigner de son « gulf stream »
l'avenue Friedland et l'Etoile. Il était
un peu plus de midi. Au carrefour
de l'avenue et du faubourg, quelques
passantes durent s'arrêter sous cette
impétueuse offensive. Les robes se
plaquérent aux corps les indéfri-
sables perdirent la face, les « per-
manentes » penchérent vers l'incons-
tance et un petit chapeau s'envola.
Le petit chapeau appartenait à une
jeune personne qui avait dû le for-
mer en un quart d'heure et qui, plus
certainement que son chapeau, sor-
tait d'un bon atelier avec une ca-
marade. Cette camarade attrapa le
chapeau avant qu'il ne fût hors d'at-
teinte puis toutes deux se réfu-
gièrent dans l'angle d'une maison.
Elles riaient, elles riaient de bon
cœur et le vent qui les rejoignait
encore derrière le mur excitait leur
rire. C'était comme si une troupe
d'audacieux garçons les eût lutinées.
Elles se retournaient, pinçaient leurs
robes légères entre les genoux, re-
dressaient les reins sous la caresse
du vent et de la main gauche conte-
naient leur chevelure sur la nuque.
Elles avaient pris tout de suite leur
gaieté de l'aventure et elles g ren-
contraient une joie physique, une
saveur de dépaysement et de voyage
en plein Paris. Non loin d'elles, une
jeune femme de quelque trente ans
avait subi la même offensive le
veni avait dérangé son ordonnance
et bien un peu bousculé la ligne im-
peccable de son tailleur. L'accent
imperceptible de ses sourcils se
fronça; elle rajusta, d'un geste un
rien agacé, le rouleau blond de ses
cheveux, s'arrêta, se regarda dans
une glace et ne daigna pas sourire
au charmant visage le sien
qu'elle y rencontra. A quelques pas,
une vieille dame, blanchie, se courba
sous la rafale, ferma le col d'un
paletot et trahit, dans la hâte d'une
main maigre et dans un regard dé-
concerté, l'inquiétude de l'âge de-
vant les soudainetés de la vie. Elle
rejoignit une voiture, comme un re-
fuge sauveur et ce ne fut que dans
cette étroite verriére qu'elle reprit
confiance dans le présent et dans
l'avenir.
Chacune de nos saisons porte une
âme dif férente jeunesse qui ne re-
doute rien de la nature été, plus
attentif et qui veut s'appartenir
vieillesse craintive et qui prend, à
chaque croisement de routes, une
assurance sur la vie. Nous avons
passé ou passerons tous par là i
une succession de nous-mêmes se
détachant de nous, que nous avons
d'ailleurs du mal à reconnaître lors-
que nous les retrouvons soudain dans
un carrefour. Le pire est que nous
demeurons seuls sous le rire mo-
queur de tous ces « nous que nous
avons été. Le secret pour y échap-
per conserver une âme fraîche et
coritinuer de sourire quand le vent
passe.
Guermantes.
«– *m
DEMAIN
LE FIGARO LITTERAIRE r l
♦
1 1 1
BERLIN
REPOND
A LONDRES
La note du Reich, qui serait
remise incessamment
accepterait en principe
la reprise des négociations
en vue. d'un pacte occidental
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
Londres, 11 mars. Nous apprenons,
ce soir, de source privée, que la réponse
allemande à la note anglaise du 19 no-
vembre serait remise demain ou, au
plus tard, au cours des prochains'jours.
Cette information semble contredire les
rapports de Berlin annonçant que cette
réponse ne serait pas communiquée
avant la fin de la semaine prochaine,
après une entrevue préliminaire entre
M. von Ribbentrop et M. Eden. Il est,
en tout cas, certain maintenant que les
réponses allemande et italienne seront
enfin communiquées.
La note allemande accepterait en
principe la reprise des négociations en
vue d'un accord occidental. Elle deman-
derait une modification du pacte sovié-
tique et soulèverait indirectement la
question des armements.
On dit que l'Allemagne songe
maintenant à reprendre ses négocia-
tions diplomatiques avec Londres,
parce que les problèmes internatio-
naux que soulevait récemment la
guerre espagnole sont à peu près ré-
solus. L'initiative de la Wilhelm-
strasse a d'autres raisons. M. von
Ribbentrop ne communique pas la
réponse allemande, que l'on attend
depuis trois mois, simplement parce
que Eden le lui a demandé avant
son dernier voyage à Berlin.
On sait que, depuis quelque temps,
le chef du Foreign Office est en
pourparlers avec le gouvernement
belge qui, à plusieurs occasions, a
demandé à Londres que le statut de
neutralité de la Belgique soit défi-
nitivement reconnu, quel que soit le
résultat de la conférence locar-
nienne. En raison des difficultés de
politique intérieure que rencontre
actuellement le gouvernement de M.
Vin Zeeland, le problème de la neu-
tralité belge est devenu si urgent
qu'il est difficile de chercher à re-
tarder plus longtemps une solution,
Gérard Boutelleau.
M. Von Ribbentrop a fait
de nouveau le salut nazi
devant le Roi George VI
Londres, 11 mars. On apprend qu'au
cours de la réception des ambassadeurs
et représentants des puissances étran-
gères, par le Roi et la Reine, cet après-
midi, au palais de Buckingham, M.
Von RH)bentrop, ambassadeur d'Allema-
gne, a renouvelé sou geste de saluer le
souverain à la mode nazie.
'On se souvient que ce salut adressé
au Roi par M. Von Ribbentrop au cours
d'une réception précédente, avait pro-
voqué quelque émotion dans les milieux
politiques anglais, et avait été assez
mal jugé.
Le renouvellement. de ce geste a ra-
nimé ce soir à Londres les discussions
à ce sujet.
lESCRÉDITS
POUR
L'EXPOSITION
vont-ils être
réduits?
Dans les milieux industriels et -fi-
nanciers circulait hier, à Paris, le
bruit que les crédits pour l'Exposi-
tion étaient à la veille d'être réduits
et que, dans ces conditions, le plan
de l'Exposition allait être remanié
de nombreux pavillons, qui né sont
pas encore commencés, ne seraient,
pas édifiés, ajoutait-on.
Au secrétariat de l'Exposition, ces
bruits ont' été formellement démen-
tis. Cependant, nous croyons savoir
que si la Ville dé Paris n'a en au-
cune façon l'intention de diminuer
les crédits qu'elle a attribués pour
l'Exposition, le gouvernement aurait
songé à réduire sa participation, pré-
vue pour la somme de 165 millions.
On- affirme même que le chiffre
définitif de 100 millions aurait été
avancé :et -.jugé: suffisant dans la pé-
riode difficile que traverse actuelle-
ment le Trésor public. La question,
en tout cas, est posée, étant donné la
persistance des rumeurs.
M. MUSSOLINI
débarquera
aujourd'hui
à Tobrouck
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
Rome, 11 mars. Le bruit avait
couru, hier soir, que le Duce n'as-
sisterait pas aux manœuvres navales
qui vont se dérouler sur la côte
•d'Afrique. Cette nouvelle était
inexacte et elle est démentie par les
manchettes des journaux, qui souli-
gnent tous aujourd'hui :la présence
du chef du gouvernement, ministre
de là marine, aux exercices de la
flotte.
Ce matin, le Duce a suivi du pont
de cpmmande>rnent*<§ii ^proîseur Pola
les évolutions île "d'escadre dOi'il la
première division qui accompagné
son propre navire a opéré en vue
des côtes de Sicile sa jonction avec
une autre division.
Demain matin vendredi le Duce
débarquera à Tôtw-àk d'où il partira
pour visiter en cinq jours d'un bout
à l'autre toute la colonie. Pendant ce
temps-là, la flotte. continuera ses ma-
nœuvres, mais en rentrant dans la
Métropole, M. Mussolini assistera en-
core à la dernière phase des exerci-
ces. M.'R. A. ̃' ̃̃ -J\: ̃ .î
;ltlfllllllllllllllllllllltlllMllllllliilfllltlllill!ltâtl(iftlllftHMIIIIll!l
EN PAGES :r
TOUT LE MONDE
VEDETTE
Par FRANCIS CARCO
LÀ MORT MYSTÉRIEUSE
DE FRANK VOSPER
Venue sponfanément au Havre. Miss Oxford
a été entendue par le juge dans la cabine trayitfue
Le Havre, 11 mars. Miss Muriel
Oxford est arrivée au Havre par l'auto-
rail de treize heures. Elle avait pris le
matin, à. Londres, l'avion du Bourget.
La jeune femme s'est présentée à la
Compagnie Générale Transatlantique,
puis au cabinet de M. Bônnier, chef du
contentieux. Elle s'est ensuite rendue
au Palais de Justice où elle 'a été reçue
par M. Cravin, juge d'instruction.
C'est de sa propre initiative qu'elle
l.M. Peter Villes, le compagnon de M. Frank Vosper à bord du « Paris »,
a été interrogé par le, juge d'instruction sur la disparition mystérieuse
en mer de l'anteur-acteur anglais. 2. Miss Muriel Oxford. 3..Les
scellés apposés sur la porte de la cabine-terrasse qu'occupait M. Vosper.
-Une- fenêtre semblable- à celle d'où M. Vosper tomba à la. mer.
LES INCIDENTS ,1
SE MULTIPLIENT
EN AFRIQUE DU NORD
En Algérie, les mineurs du Kouif
attaquent un train et son escorte
Les gendar mes tirent deux morts, plusieurs blessés
Bone, 11 mars. Les événements qui
viennent de se produire, en Tunisie, aux
mines de Metlaoui, n'ont pas tardé à
avoir leur répercussion en Algérie.
Une équipe de travailleurs indigènes
des mines phosphatières du Kouif, avait,
mardi soir, refusé de prendre le travail.
On espérait que le cas serait isolé et
n'aurait aucune suite. Il n'en fut rien.
Au débùt de l'après-midi d'hier, un con-
voi;- comme tous les jours, quittait le
Kouif. Par mesure de prudence, ce
convoi avait été placé sous la surveil-
lance de la gendarmerie. Or, au départ,
le train fut assailli par une bande d'in-
digènes, et les gendarmes tentèrent bien
de- calmer les manifestants, mais ils ne
purent y arriver.
L'nn des gendarmes fut blessé une
échauffourée se produisit alors et, fina-
lement, la gendarmerie dut tirer pour
dégager le train.
Pendant'la bagarre, trois ou quatre
indigènes furent blessés, dont deux suc-
combèren peu après, ainsi que deux
gendarmes. Le convoi put poursuivre
son trajet, de même tous les autres dé-
parts ont pu être assurés.
Aujourd'hui, le service d'ordre, im-
portant, est assuré, avec la participa-
tion de la garde mobile, envoyée immé-
diatement sur les lieux, de la gendar-
merie et des piquets de la Légion étran-
gère, venue, en hâte, de Tebessa.
Les autorités administratives qui-sont
AUX ASSISES
1: LES BANDITS
du boulevard Si-Germain
sont condamnés
aux travaux forcés
La Cour d'assises de la Seine a
poursuivi, hier, à partir de quatorze
heures. les débats sur l'attaque dé la
l,banque du boulevard Saint-Gectuain.
Après l'audition des derniers té-
moins, l'avocat général a requis des
peines sévères.
Les six défenseurs ont plaidé jus-
qu'à six heures du soir.
Le jury a délibéré pendant deux
heures.
Il a rapporté un verdict affirmatif
pour tous, sauf pour Paul Pràdaud,
qui obtient les circonstances atté-
nuantes.
Sont donc condamnés `
Joseph Charpentier, Paul Fleurot
et Maurice Guy, à vingt ans de tra-
vaux forcés et vingt ans d'interdic-
tion de séjour Pierre Lejeune, à dix
ans de travaux forcés et vingt ans
d'interdiction de séjour Maurice
Prenant, à huit ans de travaux forcés
et vingt ans d'interdiction enfin,
Paul Pradaud, à cinq ans de prison,
avec sursis.
La partie civile obtient la restitu-
tion de la somme volée.
est venue au Havre pour aider la justice
française.
A 15 heures. Miss Oxford arrivait à
bord du. Paris. Les scellés de la ca-
bine 77 ayant été enlevés, elle com-
mença sa déposition devant MM. Cra-
vin et Basset, substitut du procureur
de la République.
(Suite page 3, colonne 1)
sur les lieux s'emploient au règlement
du conflit qui semble en bonne voie.
La mission parlementaire
poursuit son voyage d'étude
Bougie, 11 mars. La mission par-
lementaire à la tête de laquelle se trouve
M. Lagrosillière, député de la Martini-
que, poursuit son voyage d'étude.
Après avoir parcouru la Kabylie et
avoir reçu de nombreuses délégations
françaises et indigènes, les députés sont
arrivés hier soir à Bougie. Ils ont été
reçus par MM. Ricliardot, sous-préfet et
Borg, maire. La commission quittera
Bougie ce soir pour Constantine, mais
de nombreuses étapes sont prévues sur
le parcours.
EN PAGE 3
DANS LE NORD TUNISIEN
LES SOUKS DE DJEBEL-
ABIOD SONT PILLES
PAR DES INDIGENES
QUI S'ENFUIENT
DANS LA MONTAGNE
On relève de nombreux blessés
LA MENACE
DE GREVE
DU SPECTACLE
PARAIT ECARTEE
Un arbitrage a été décidé
La grève des spectacles n'aura pas lieu,
du moins tout semble l'indiquer et en
tout cas pas pour le moment. Une réu-
nion a eu lieu hier après-midi à la pré-
sidence du Conseil,' mettant en présence
les délégués de .'tous les syndicats pa-
tronaux et ouvriers. Un 'arbitrage a été
décidé, comme l'indique le conwnuni-
que. qu'on lira d'autre part.
Nous avons pu joindre à l'issue de
cette réunion M. Trebor, président du
syndicat des directeurs; il ne nous a
pas caché son optimisme.
D'ailleurs a-t-il ajouté, Je théâtre
n'était en cause que d'une façon subsi-
diaire. Nous avons déjà depuis long-
temps, signé les contrats collectifs avec
les artistes, les.musiciens, les machinis-
tes, etc. Il n'y a plus que certains dé-
tails à régler avec les employés, contrô-
leurs, ouvreuses, etc. Malheureusement,
il n'en est pas de même pour le cinéma,
mais je suis persuadé que tout s'arran-
gera. »
Souhaitons-le vivement, car étant don-
né que l'Union des Artistes fait partie
à .présent de la C.G.T., les artistes se-
raient fatalement entrainés dans la
grève par solidarité.
André Warnod.
On demande trois
p ro fesseurs dont
un grammairien
pour former des bacheliers
modèles au lycée français
de New-York
II existe peu d'établissements sco-
laires à l'étranger portant notre pa-
villon On en trouve un à Londres,
un à Rome, un à Rio-de-Janeiro, un
à Caracas deux autres à Madrid et
Barcelone encore ne sait-on pas
si les deux derniers existent tou-
jours.
On apprendra donc avec joie qu'un
lécée français fonctionne depuis quel-
ques mois.
Son fondateur, M. de Fontnouvelle,
consul général de France, actuelle-
ment à Paris, a bien voulu nous four-
nir quelques précisions sur ce nou-
veau centre culturel
En un an, le nombre de nos élè-
ves est passé de 24 à 60, dont vingt-
cinq pour cent d'ailleurs sont améri-
cains.
Quelle est la nature exacte de
l'enseignement ?
L'enseignement secondaire inté-
gral. Nos professeurs sont des agré-
gés. Et précisément je suis venu en
France afin d'en trouver trois qu'un
séjour dans le Nouveau Monde sé-
duirait un scientifique, un littéraire
et un grammairien. Si vous pouvez
m'aider. Je cherche également un
professeur qui puisse enseigner à la
fois l'anglais et les jeux sportifs
mais rien ne me sera plus facile que
de le trouver. à Oxford.
Vous consacrez beaucoup de
temps à l'éducation physique ?
Nos 'élèves s'entraînent à la ca-
serne du 7° régiment. Ne vous repré-
sentez pas une caserne banale celle-
ci reçoit des jeunes gens très riches
qui font une sorte de volontariat spor-
tif. Elle comprend courts de tennis,
sailles de gymnastique, de jeu de
paume, salle de bal, et un hall im-
mense où peut évoluer tout le régi-
ment.
A la fin des études, vos élèves
pourront passer leur baccalauréat ?
Bien sur. Un centre d'examen
sera créé à New-York même. Jusqu'à
présent les candidats bacheliers de-
vaient se rendre. à Montréal).
Ajoutons que le lycée de New-
York donne un cours obligatoire
d'éducation civique dont il n'y a pas
d'équivalent chez nous. De telle sorte
que ses élèves se préparent à deve-
nir. les meilleurs citoyens français.
Un jour, nous auront peut-être besoin
de leurs leçons-
Louis Chauvet.
VIOLENTES
ALTERCATIONS
et voies de fait |
au Sénat belge
La salle des séances
doit être évacuée
par la force
(De notre correspondant particulier,
par téléphone.)
BRUXELLES, Il mars. Le Sénat
belge était appelé à discuter, cet après-
midi, de la modification à la loi électo-
rale, modification ayant pour but de
mettre un terme à l'abus des élections •
partielles.
Après que M. Gillon, libéral, eut pro-
noncé son discours, une altercation vio-
lente se produisit entre le sénateur libé-
ral Demets et le comte de Grunne,
rexiste. Les réflexions du sénateur
rexiste ayant déplu à M. Demets, celui-ci ̃:̃
se tourna vers le comte de Grunne et
lui lança une injure qui lui est coutu- |
mière « Vous êtes un dégénéré phy-
sique et mental: » Tandis que déjà des
sénateurs essayaient de ramener le
calme, M. Demets répéta les paroles
injurieuses. Le comte de Grunne se pré-
cipita pour le gifler, mais la gifle fut*
reçue par M. Catteau, qui avait tenté
de s'interposer.
Ce fut alors un tumulte indescrip-
tible et un pugilat en règle s'engagea.
M. Dewilde, sénateur libéral, qui n'est
plus jeune, sautillait sur les pupitres.
Les huissiers, faisant de vains efforts
pour séparer les combattants, se firent
arracher leurs chaînes et leurs insignes,
les fauteuils furent entrë-choqués et
deux d'entre eux sortirent de cette
bagarre assez endommagés.
Le président faisait désespérément
sonner le gros timbre, tandis que le
sénateur aveugle M. van Fletteren, socia- `
liste, ne s'orientant plus dans l'assem-
blée tumultueuse, criait à tue-téte
« Nobles crapules », paraissant s'a- i,
dresser au président. Un collègue catho-
lique le fit pivoter sur lui-même pour
que l'injure fût dirigée vers le groupe
rexiste, auquel elle était destinée. Le
commandant du palais de la Nation, qui
dut être requis, parvint enfin, assisté
de deux sous-officiers, à faire évacuer
la salle des séances.
A la reprise, après de nouvelles- et
violentes altercations, M. van ZeeiaStfS,
très acclamé, vint confirmer son discours £
de la Chambre annonçant sa candidature
aux élections partielles. La modification
à la loi électorale fut adoptée par
114 voix contre 16 et 2 abstentions
Au cours de la suspension de séance,
les sénateurs ayant pris part aux inci-
dents se mirent d'accord dans le bureau >
du président pour retirer et leurs pa- a~
roles injurieuses et leurs gestes violents.
V. P.
Demain matin
CONSEIL
DES MINISTRES
Un conseil des ministres se réunira
demain matin à 10 heures, à l'Elysée,
sous la présidence de M. Albert Lebrun.
Les membres du gouvernement déli-
béreront sur divers problèmes de poli-
tique extérieure et intérieure.
PROTESTATION AMERICAINE >~
A BERLIN
CONTRE LES ATTAQUES
DE LA PRESSE ALLEMANDE
Washington, 11 mars. M. Hull, se-
crétaire d'E'at, a donné des instructions
à M. Dodd, ambassadeur des Etats-Unis
à Berlin, pour qu'il fasse d'énergiques
représentations auprès de la Wilhelm- '̃̃
strasse, à propos des récents articles >
publiés par la presse allemande.
On sait que M. Hull avait exprimé
récemment les regrets du gouvernement `
des Etats-Unis au sujet des paroles pro-
noncées par M. La Guardia, maire de
New-York, contre M. Hitler.
La campagne menée par la presse;alle- '<
mande contre les Etats-Unis fut portée
à lu connaissance du secrétaire d'Etat `
par Mme Stephcn Wise, femme du rab-
bin bien connu, et présidente de la sec-
tion féminine de « l'America Jewish
Congress », pu M. La Guardia avait pris
la parole.
M. Hull a donné immédiatement des
ordres à M. Dodd pour qu'il fasse une
« démarche très énergique », et dise au
Reich que les Etats-Unis étaient outrés
de la violence de l'attaque de la presse
allemande.
♦
EN PAGE 3
LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE
LES NATIONALISTES <
SE RAPPROCHENT
DE LA POSITION-CLE =
DE LA GUADALAJARA
Les gouvernementaux jettent
leurs meilleures troupes dans
la bataille
Une Enquête
à travers l'Espape nationaliste
DANS MALAGA DELIVREE,
OU LES COMMUNISTES
ABATTIRENT
PLUS DE 8.000 VICTIMES
Par GUSTAVE GAUTHEROT,
Sénateur de la Loire-liifcrieiirc,
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