Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1932-12-31
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 décembre 1932 31 décembre 1932
Description : 1932/12/31 (Numéro 12436). 1932/12/31 (Numéro 12436).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
29" ANNEE N" 12436 Le numéro ï 30 CENTIMES
SAMEDI 31 DECEMBRE 1932
m NON
MMaMMmXM
II fait poursuivre «l'Humanité», en vertu
de la loi du 7 juin 1848
ORGANE CE NTRAL Dlj/PAR^IjC O M MUNI ST E ( S.F.I.C.)
FONDATEUR Jean JAURES 1 38, rue Montmartre -Tél. S^^f* DIRECTEUR Marcel CACHIN
Louvre. 26·14.
OU iST L'ISSUE
CAMARADE SOCIALISTE?
LA section socialiste S. F. I. O. de
Montpellier vient d'adopter la-
résolution suivante insérée .dans
le Petit Méridional du 26 décembre
La Section Socialiste S.F.I.O. de Mont-
pellier regrette l'attitude du «. statu que- »
prise par les dirigeants responsables, de
notre parti à l'appel que leur ont lancé
les dirigeants des autres, organisations ou-
Trières, soit lors du Congrès d'Amster-
dam, congrès organise par des pacifistes
connus mondialement, en faveur cle la
paix et pour protester contre la guerre,
ainsi que tout récemment, le 2 décembre,
à l'appel lancé par le Parti. communiste.
à la réunion de Bullier, pour l'unité du
prolétariat..
Notre parti étant un parti d'unité et
d'action, nous estimons que lorsque une
branche da la classe ouvrière et paysan-
ne, quelle, qu'elle soit, lance n.n appel en
• laveur du regroupement et de l'union dé
Ions les travailleurs, notre parti ou les di-
rigeants responsables do notre parti ne
devraient pas rester sourds à cet appel.
Alors que nous subissons une crise éco-
nomique mondiale effroyable, alors qu'on
(lirait que tous les cataclysmes de
l'univers s'enchevêtrent pour tomber com-
me une douche glacée sur le dos de tout
le prolétariat, et lorsque nous voyons
l'union et la concorde chez nos adversai-
res, la classe dominante, de, notre, côté
nous devons réagir, à seule fin que puisse
régner, malgré tout et contre tout,
l'union du prolétariat national et inter-
national.
Chaque jour, notre situation d'existence
devient de plus en plus difficile et, de-
vant la gravité des événements sociaux
actuels, nous devons serrer davantage le
lien de solidarité et de camaraderie qui
devrait tous nous unir. 'ri1Is qui
Nous avons aussi ces grands périls qui
sont la guerre et la crise économique
mondiale ce n'est donc pas le moment
aux dirigeants des partis ouvriers quels
qu'ils soient de faire renaître lés rancu-
nes du passé cause de nos divisions ac-
tuelles.
Nous devons demander et souhaiter
l'union de tous les travailleurs, mais pour
cela il ne faut pas employer l'injure ni
la diffamation entre partis ouvriers. L'es-
prit de camaraderie et de fraternité doit
seul nous animer pour nous unir et dé-
fendre coudes a' coudes. nos intérêts com-
muns.
C'est pourquoi la Section S.F.I.O. de-
Montpellier proclame, une fois de plus,
sa roi inébranlable dans le socialisme et
demande instamment aux dirigeants res-
ponsables de notre parti de faire tous.
leurs efforts pour qu'enfin se réalise
l'unité du prolétariat.
Vive le socialisme 1 Vive l'union et l'en-
tente fraternelle de-tous les travailleurs 1
Le secrétaire.
Nous avons tenu à publier intégrale-
;ment cette résolution d'une section
;socialiste, car il ne fait pas de doute
jqu'elle traduit très exactement ce que
pensent actuellement des dizaines et
des centaines de milliers de travail-
leurs socialistes ou socialisants.
Ces travailleurs ont encore con-
fiance en. leur parti et en ses diri-
geants. Ils pensent' encore ^que la
JK.F. l,Q-. est. un parti ouvrier.. un
parti d'unité et d'action de classe.
Nous, communistes, avons .sur ce
point une opinion tout à fait opposée:;
ce serait pure hypocrisie, ce serait tra-
hir indignement notre propre doctrine
que de dissimuler un seul instant cette
(divergence essentielle.
Mais ceci ne pourrait en aucun cas
flous empêcher de souligner avec joie
pue.leS ouvriers socialites, dont la ré-
jsblutipn de Montpellier traduit le sen-
Itiment, sont résolus à s'unir dans la
Jutte fraternellement avec leurs frères
Ide misère communistes « pour dé-
fendre coude à coude nos intérêts
'tommwis ».
Les'camarades socialistes de Mont-
pellier marquent avec force la raison
pour laquelle cette unité, de lutte est
actuellement plus urgente que jamais,
par suite de la crise économique mon-
diale de- la priximité da danger de
-guerre.
Et en même -temps, 'ils regrettent
l'attitude des dirigeants responsables
du parti socialiste qui s'opposent, eux,
précisément, à cette unité dans la lutte
contre la guerre et pour la défense de
la situation matérielle des, travailleurs.
Que les travailleurs socialistes-; de
'Montpellier no'iis permettent de venir
dire de la façon la plus franche ce
in'est pas par pur hasard si leurs diri-
geants responsables ont refusé d'assis-
ter au Congrès mondial contre la guer-
;re impérialiste et qu'ils interdisent,aux
ouvriers socialistes'de s'unir dans des
comités communs avec les ouvriers
(communistes contre la guerre impéria-
liste. '̃̃'̃' ,̃
C'est que toute leur politique, c'est
que leur pratique quotidienne s'oppo-
sent de façon absolue à l'unité d'ac-
tion contre la, .guerre et pour les re-
vendications de classe que préconise
la resolution de la section de Mont-
pellier.
C'est parce que cette action .que
îvous réclamez est -en contradiction to-
tale avec le vote des crédits militai-
res, avec le vote du budget bourgeois,
iet qu'entre ces deux politiques, ̃ les di-
rigeants socialistes ont choisi et de-
fais longtemps. Ils l'ont montré en
.votant unanimement le douzième pro-
visoire. .̃̃•̃-̃-̃ ̃̃:̃̃̃̃
A. la demande pressante de la sec-
tion de Montpellier d'une action
commune contre la guerre, ils ont ré-
pondu de la façon la plus catégori-
que; en votant les crédits de guerre du
général Weygand.
Et ce ne sont pas des regrets qui
Jchangerout le moins du monde cet
état de chose définitif.
Que faut-il ;donc faire pour réaliser
quand même et malgré tout l'unité
id'açtion du prolétariat contre la
«guerre et pour ses revendications.
Les camarades socialistes de Mont-
pellier disent «. Il ne faut pas em-
loyer l'injure- et la diffamation h.
es. communistes n'injurient pas et ne
'diffament pas, lorsqu'ils constatent
que la politique réelle des dirigeants
socialistes, qui votent les crédits de,
guerre, qui votent le budget Tardieu-
'̃Là val, repris par Chéron-pam-cher,
est la politique de la bourgeoisie irré-
ductiblement opposée a la lutte prolé-
tarienne contre la guerre et pour la;
'défense de leur situation d'existence,-
que demandent les travailleurs: socia-
listes de Montpellier.
S'abstenir de dénoncer avec vigueur
cette politique du parti socialiste se-
'rait une trahison des intérêts vitaux
de la, classe ouvrière. C'est pourtant
ce que voudraient les dirigeants so-
cialistes, sous le prétexte^ de faire
cesser de soi-disant « injures n.
II faut donc emprunter une autre
oie pour marcher vers l'unité de
fclasse du prolétariat.
Ouvriers socialistes, vous pensez
Unànimes;lesdockersdunkerquois
repoussent les propositions patronales
A BORDEAUX, le chef socialiste Marquet voudrait
contraindre les chômeurs à décharger les navires dé-
routés. •̃.̃/ '̃̃̃̃̃
APRtS LES COCKERS, LES SANS-TRAVAIL REFUSENT DE FAIRE LES JAUNES
Une distribution de vivres à 1.200 familles par le comité de grève, avec la
collaboration du Secours Ouvrier International. Des milliers de familles ont été
d'autre partsecourues, notamment à Saint-Pol, Bbsendaël, Saint-Malo.
Dunkerque, 30 décembre. (Humani-
té.) « Après les canons de 75, les gros-
ses pièces », écrivaient récemment, dans
un article nos camarades dockers diri-
geant le Bulletin du comité do grêve. Ils
disaient ainsi allusion à la première of-
Een'sive du Nord Maritime, le journal lo-
cal de Dunkerque, offensive venant après
les manœuvres patronales. Mais, les gros-
ses pièces étant insuffisantes, le patronat
fit donner, «. ia dynamite ». C'est ainsi
que le Nord Maritime et après lifi le
Réveil du Nord indiquaient hier que
la grève était virtuellement terminée. Ils
annonçaient, à l'appui de leurs affirma-
tions, que les grévistes accepteraient les
propositions patronales.
̃Çn même temps, en bonne place, l'or
cane du patronat de Dunkerque annon-
çait que 200 bateaux se trouvaient à An-
gers, que la reprise du travail était ef-
'ective au Havre.Àt Brest, le tout corsé
par la publication de longues listes de
&a,,teQu.x,. ii, des.t.in,a,tioiî .de,. Q.unkerfme. ,̃
Cette attaque de 'grand style a échoué
;omme les autres. Le comité de grève a
sorti des affiches sji cours de la .nuit, dé-
̃nentant les informations données et in-
liquant les décisions que le comité de
grève soumettait au vote des dockers.
Aussi, c'est dans un grand enthousias-
me que les grévistes ont salué, le vote
inanime par lequel ils déclaraient ne pas
accepter la. proposition patronale.
Le délégué de la C.G'.T.U. a tiré les
.•onclusiôns des msn œuvres, des patrons
'A des journaux bourgeois, ainsi que les
.•nseignements de la grève du Havre.
Ce Nord-Marilimc ayant envoyé 250 'fr:i
àe nombreux dockers voulaient renvoyer
jette somme. • Mais un docker a fait
l'image suivante t
Si vous étiez attaqué par quelqu'un
xyanl une baïonnette et que vous • soyez
peu a.rmê, que feriez-vous? Vous cher-
iheriez, à prendre la baïonnette pour ter-
rasser V adversaire. Eh bien prenons
̃'arçienl dk Nord-Maritime et cette somme
iervira à payer les affiches dénonçant les
mensonges de ee, tournai.
La cause était jugée. L'assemblée a
ensuite désigné deux délégués dockers
aour la conférence de dimanche. Elle a.
en outre .mandaté Me .délégué de la C.
rr.T.U.i pour représenter les grévistes de
Dunkerque.
(StFITE.EN 2= PAGE, 2<= COLONNE)
Les métallos de Saint-Amand
imposent la réintégration
d'un ouvrier licencié
La direction des Forges et Laminoirs
de Saint-Amand (Nord), avait difficile-
ment digéré les conditions imposées
par l'ensemble du .personnel à la suite
du magnifique mouvement d août-sep-
tembre-bctobre. ,1
Une des conditions était qu'aucune
sanction ne serait prise vis-à-yis. du per-
sonnel. Mais la direction voulait sa re-
vanche. •̃•.̃̃,̃̃•̃̃ ̃“̃
Mard 27 décembre, pour un motif fu-
tile, elle congédiait un maître, chauffeur,
qui fut membre actif du- comité de -grève;
et, que l'ensemble du personnel avait élu-
délégué de l'usine. ̃̃̃̃
La 'direction avait pensé que les ou-
vriers auraient accepté facilement le li-
cenciement de leur camarade. Elle fut
vite détrompée.
Apprenant cette nouvelle, les 300 ou-
vriers composant l'usine déclarèrent im-
médiatement la grève, et devant, leur vo-
lonté, la direction dut réintégrer le ca-
marade congédié.
'Mercredi 28 décembre, une réunion gé-
nérale de l'usine eut lieu. Après le
compte rendu de la délégation, notre ca-:
marade Musmeaux, secrétaire du syndi-
cat unitaire dés métaux, tira la leçon du;
mouvement. Il engagea tous les 'Ouvriers:
-à renforcer leur front unique et a s'unir
fraternellement pour travailler en com-
mun à la défense de leurs intérêts.
• Le camarade 'Gref, secrétaire du syndic
confédéré, marqua son accord avec les
propositions du camarade Musmeaux.
Malgré les' trois mois de grève que
viennent de,subir les. ouvriers et malgré
le. chômage partiel, une collecte fut faite
nu profit des dockers en grève. A.
̃Mosmeaux, secrétaire du Syndicat" uni-
taire des métaux ï
!ll!lllllll>llll!llllllllllllllll!l!ll!l!illllllllllllll!!ll!lll!l)ll!ll!!l!l '1
que vos dirigeants ont tort; de refuser
l'unité d'action? Alors, .faites-la vous-
mêmes en constituant des comités sur, `
la base du manifeste d'Amsterdam
dans Vos localités, sur le lieu de votre
travail' avec les ouvriers communis-
tes, et tous ceux qui voudront combat-
tre à nos côtés.
'Ce ne sont pas les décisions de vo-
tre parti" qui sauraient y faire obsta-
cle, alors que vos dirigeants eux-mê-
mes foulent aux" pieds leurs propres
décisions pour s'unir, eux, avec la
bourgeoisie.
André FERRAT.
IIIIIIIIIIIIIIlillllillllllllüllllllllililllllllillllllllllllllllllllllllllllid
Par 144 voix contre 68
le Sénat confirme la garantie
accordée
au gouvernement fasciste
d'Autriche
Appa^ouvé, jeudi par la. Chambre, le
projet autorisant le ministre- des Fi-
nances à" accorder la garantie de
l'Etat à l'emprunt autrichien, est ve-
nu hier diévaht.le Sénat.
.Le- ra'ppprteuir général- Roy,- après
avoir exprimé. les critiques de ladite
Commission, se rallia finalement au
projet gouvernemental. -/̃̃̃ ̃̃ '̃:̃̃
Boncour ->- reprenant le discours
prononcé précédemment- à' la, Cham-
..•'̃̃ Le sénateur ROY
rapporteur de la commission des
finances-
bre rappela les arguments, finan-
ciers :ét?plus encore'' les -arguments: de
politique extérieure qui militaient eh
faveuV 'du vote, mais ne parvint /pas
à faire sortir de l'abstention un
grand nombre de sénateurs. ̃
.̃Aussi le projet ne fut-il sanction-
né que par 144 voix contre. 68..
DERNIER JOUR DE L'ANNÉE
Demain commence L'an nou-
veau.. Aujourd'hui, faites .votre
abonnement à lv« Huma »..
Ce ijoUr: est toujours riche en
abonnements. Ne démentez pas -la
tradition, dépassez-la -.̃̃
Car
Hier nous annoncions qu'il nous
manquait 243 abonnés, pour attein-
dre les 1.500 nouveaux depuis;; le
3 novembre. Dans la journée, 50
ont :été inscrits.
II en reste donc 193 seulement
à faire et ils peuvent, ils doivent
l'être aujourd'hui. Jour de joie,
jour d'étrènnes, début d'une an-
née,, les circonstances sont favo-
rables. ̃
Allons, les abonneurs, un coup
de collier Ayons les 1.500 nou-
veaux, force nouvelle pour notre
journal, pour notre Parti: i
LE s janvier:
«L'HUMANITÉ»
COMMENCERA
UN GRAND REPORTAGE
FAIT PAR
P. VAILLANT- COUTURIER
EN NOVEMBRE ET DÉCEMBRE
̃pfCÈ QU'ILS^
N'ONT PAS VU
jjfcA MOSCOU jt\\
Militants en prison
Fraudeurs en liberté I
AVANT LA SÉPARATION
DES CHAMBRES
LES ÉLUS COMMUNISTES
INTERVIENNENT
POUR L'AMNISTIE
.+.
Mais Boncour lit le décret
de clôture
et leurs interpellations
sont renvoyées
La Chambre des « gauches s'est.
̃sépurée,- hier, sans avoir voté l'amnistie.
Paul-Boncour a lu le décret de clôture
après que le garde des sceaux eût de-
mandé le renvoi « à la suite » de l'inter-
pellation sur l'amnistie déposée par la
fraction communiste.
Au cours d'une vigoureuse interven-
tion, Ramette dénonça cette comédie et
rappela les promesses faites par Bon-
cour et, antérieurement, par Herriot.
Il apparaît bien que la volonté de
Boilcour, soutenu par les S. F. I. 0., est
de garder en prison tous les nôtres.
Au Sénat, Abel Gardey n'a-t-il pas
annoncé que l'amnistie, se limiterait
exclusivement aux « délits politiques »,
refusant ainsi d'amnistier les soldats,
marins, coloniaux et les militants ou-
vriers frappés en vertu des lois scélé-
rates et jetés dans les infectes cellules
̃̃̃ ̃ ''̃B.ÂMETTî* "v
qui, hier, a réclamé la réalisation
des promesses gouvernementales èi
exigé l'amnistie immédiate
du droit commun, pendant que les frau-
deurs, du fisc sont en liberté.
Mais, Boncour le sache nous ne
voulons pas que les nôtres passent
l'hiver en prison 1 Et dans les usines,
dans la rue retentira plus que jamais le
cri Amnistie ̃
Amnistie totale et immédiate l
LA SÉANCE
La séance est ouverte à. ÏG heures.
Bouisson préside et expédie rapidement
la lecture de quelques projets retour a'u
Sénat, et que la. Chambre n'écoute même
pas.
(SUITE 2« PAGE 6» COLONNE)
La campagne de l'Oise
LA CANDIDATURE
VAILLANT-COUTURIER
ACCLAMÉE A MONTATAIRE
Le député socialiste Masson
perd le procès de la S.F.I.O.
en défendant
les douzièmes provisoires
Avant-hier soir,' à Montataire, le Parti
communiste a ouvert la campagne par
une réunion qui avait groupé près d'un
millier de travailleurs.
La salle du cinéma était bondée.. Jac-
ques Duclos, d'abord, puis Vaillant-Cou-
turier ont montré la signification de la
participation de notre Parti à l'élection
de l'Oise. Face aux deux candidats qui
se réclament du gouvernement Boncour
et qui n'ont rien à s'envier pour la cor-
ruption dont ils sont l'un et l'autre le
symbole, face au candidat de la réaction,
Chauvel, qui vota pour le gouvernement
Herriot, et au candidat du parti socia-
liste, qui est en même temps le candidat
officiel • d'Herriot et- du parti radical, no-
tre Parti communiste appelle les travail-
leurs de l'Oise à former leur front de
classe et à combattre classe contre clas-
se contre la guerre et pour l'issue ré-
volutionnaire de la crise.
Les ceux candidats bourgeois l'inju-
rient à qui mieux mieux. Les communis-
tes ne les suivront pas dans cette voie.
Au cours de cette campagne, ils appel-
leront les ouvriers socialistes et sans
parti à juger sur pièces.
Et c'est dans cet esprit que, Vaillant-
Couturier développe longuement le pro-
gramme communiste des revendications
concrètes des ouvriers, des chômeurs,
des fonctionnaires, des -petits paysans,
des petits commerçants, des artisans.
Sa candidature fut acclamée par l'una-
nimité de la salle. Entre temps, le dé-
puté socialiste du Finistère Masson était
venu tenter de défendre, « non pas l'hom-
me, mais le programme » présenté par
le parti socialiste.
Vaillant n'eut pas de peine à lui ré-
pondre en lui .lisant les chapitres du
budget de la guerre votés par Masson et
ses amis dans les douzièmes provisoires,
en violation de tous les engagements des
congrès socialistes. Cette réponse fit la
plus grande impression sur les ouvriers
socialistes présents dans la salle.
A noter encore l'intervention d'un con-
seiller municipal socialiste de Montataire
qui, intervenant sur le chômage, jeta élé-
gamment Uhry par-dessus bord.
Très Bon' début de campagne, qui laissa
bien augurer du rassemblement des ou-
vriers socialistes et communistes en vue
de l'unité o'action du ̃ prolétariat. <
HIER, A LA GARE D'AUSTERLITZ, ET BOULEVARD DE L'HOPITAL
Des milliers de prolétaires parisiens
ont accueilli Paul Roussenq aux cris de «Amnistie!»
LES POLICIERS EN UNIFORME ET EN CIVIL CHARGENT BRUTALEMENT LA FOULE
Plusieurs camarades sont blesses
Dès la première heure
de son arrivée à Paris
en trois réunions
le bagnard libéré
appelle à la lutte
pour délivrer ses compagnons
de souffrance
C'est Roussenq qui va venir
Et du métro, des tramways, à pied,
à partir de 5 heures et quart, des cen-
taines de camarades, hommes et fem-
mes, franchissent les grilles de la
.cour, de la gare d'Austerlitz, près de
la place Valhubert/ v
A la porte, des vendeurs crient la
Défense et le Cri des Chômeurs.
Dans la cour, au fond, près. des ac-
cès aux quais, la foule se masse cons-
tamment.
Une autre « foule » aussi est déjà
arrivée les flics, en nombre impo-
sant, massés dans la cour. Des, autres
groupes de flics, sont échelonnés jus-
qu'au métro Saint-Marcel,' D'autres,
facilement reconnaissables quoique
« en civil font les cent,. pas, essayant
de se mêler à la foule ouvrière qui,
ardente, stationne sur les deux trot-
toirs du boulevard de l'Hôpital.
Vous croyez qiû u ils » le laisse-
ront -passer?
<.<̃ îls “>>, vont essayer de le 'camou-
fler j c'est sur! J
Ces conversations fusent un peu
partout; car..on ne • se fait aucune.- il lu-
sion sur la « libéralité du gpuverr
nenient Paul-Boncour qu'appuie le
parti S. F. I. O.
Rassurez-vous, camarades, cela aus-
si a été prévu. Les camarades du Se-
cours. Rouge, l'organisation dont la
campagne a arraché, avec votre ac-
tion, Roussenq au bagne, pnt fait
'avorter toute tentative de ce genre.!
« Amnistie Vive Rflussenq »
Dix-sept heures cinquante dans la
vaste cour où une pancarte an-
nonce que « les' tickets de quai sont
supprimés » sur les trottoirs, ils
sont là plusieurs milliers de manifes-
tants attendant, fiévîeux, l'arrivée qui
ne saurait tarder.. Soudain, des cris
mille fois répétés* partent du boule-
vard de l'Hôpital Amnistie! Vive
ffoussenq! 1
La foule massée devant la gare attend Paul Roussenq et crie: Vive l'amnistie 1
Le mystère $& « riiitraïi»
̃̃"̃ BBQElEi '̃ ̃
Combien la livre, le colonel ? r
:̃̃̃ ;V 'K' '̃'̃̃̃'y ̃̃ -l ̃̃ par P^k PARNAfe
YANT acquis; VIntran, selon les
A lois de la jungle capitaliste, le
banquier Louis Louis-Dreyfus
a mis dehors l'ex-patron,. Léon
Bailby.
Ne vous apitoyez pas trop M.
Bailby n'est pas sur la paille. Des
90. à 100 millions placés par Drey-
fus dans l'affaire, l'an dernier,
Bailby en tire bien une soixantaine,
dit-on, à lui.
Ce n'est pas un employé qu'on
renvoie. C'est un capitaliste que
chasse un de ses congénères.
Bailby a la ressource, et ne la
manque pas, de négocier, avec ses
pairs. Avec le concours des adminis-
trateurs du Journal, il pense sans
doute remonter quelque affaire. Ces
alliés lui ont même présenté quel-
ques chefs d'équipes d'imprimerie,
en vue de leur utilisation pour re-
monter la Presse.
Il se débrouillera. D'ailleurs, si
l'on en croit la chronique de notre
temps, M. Bailby sait se retourner.
Le spéculateur radical Louis
Louis-Dreyfus reste donc maître en
la maison.
Ce qu'il compte y faire, quelle
politique il entend mener dans cet
organe « d'information », nous en re-
parlerons.
Quoi qu'il en soit, il s'efforce de
conserver à la feuille qu'il gouverne
son allure de grand organe « pa-
risien » patriotiquement nullard
L'angoissante ̃' incertitude avait
d'abord perturbé le bataillon des
rédacteurs. Certains étaient affolés:
Le jour où se tint le conseil d'admi-
Qr=imi=ia
»i=j«
Paul ROUSSENQ photographié à son arri 1vée à la Gare
En écho puissant,- ceux qui sont
dans la cour répondent', par les mêmes
cris, fervents Vive Roussenq! -Ainr
nistié .>̃̃
Dans un taxi qui lentement arrive
du boulevard, Roussenq le .bagnard,
la victime du militarisme, devenu' mi-
litant conscient .aujourd'hui,1 Rous-
senq, maigre, 'debout, un 'peu' voûté,
très ému, réconforté au possible par
la présence de ces innombrables pro-
létaires-; salue la foule :qui; l'acclame
,follement, tandis que tous ceux qui
sont massés dans la cour alertés ar-
rivent aussi vite qu'ils peuvent.
La flicaille est jouée. Roussenq, ar-
rivé quelques heures auparavant à
Paris, est là, et « on ne l'a pas eu » 1
L'auto, avec Roussenq toujours
dressé, vient devant l'entrée, traverse
la place .toujours lentement, revient
et remonte le boulevard. Maintenant
IT'fbùle en :nïassë.ï: ctimpâcïfS ;;sutt 1S;
voiture et se dirige, encadrée d'une
:nuée de flics en uniforme et 'eh
ici vil, vers le lieu du meeting.
CBarges sauvages
La police .avait cependant tenté dif-
férentes maiiiœuv.res .pour ̃ arrêter lé
cortège.
A l'heure de l'arrivée du train, au
nistration" qui .débarqua Bailby, ons
voyait par exemple M. Zavie s'agi-
ter,; frénétique, en criant ."• ((.Atten-
tion !,I1 y a du nouveau !:Il'y,a du
nouveau »..
Dreyfus n'a cependant, malgré les
sollicitations franc-maçonniques et
autres; modifié en rien jusqu'à- cette
heure le personnel de "la maison. Il
a même doublé les étrennes, qui,
sous Bàllb'y, atteignaient déjà
Pauvre Bailby. pauvre avec une
soixantaine de millions, mais. qui a
:dû:céder=ir ,«̃ Intr&p :i> ses, écuries' et
son rédacteur en chefr!
moment où partaient les premiers
cris d' « Amnistie! », sur un ordre,
les grilles d'entrée sont fermées pour
.empêcher les manifestants de sortir. ̃
Et c'est ensuite la provocation clas-.
sique. Des rangs de ceux qui sont
près de -l'entrée- du métro, dans" la
cour, un individu lance une bouteille
en direction des flics. Ceux-ci, a, 'ce
signal, chargent de tous côtés. lis
frappent sauvagement. Des femmes et
des enfants sont jetés à terre. Les
matraques frappent les crânes..
Devant, un vieillard à' cheveux
blancs, M. Jules Delbary, 71 ans, de.
meurant rue Mazarine, un flic en
civil se dresse, lui dit Toi, je te re-
connais et lui assène un violent
coup de matraque sur le crâne. Le
blessé, est. emmené dans une pharma-
cie.
̃ Un jeune ouvrier, .Ma\sin3 de.G.en-
'levUners, est frappé rie plusieurs
jcoups de matraque. Le sang coule
abondamment. La face tuméfiée, il
est également transporté chez le phar-
macien, qui lui donne les premiers
soins, -et ensuite le fait diriger sur
l'hôpital, ses blessures étant sérieu-
ses. ̃ ̃
MARS.
(SUITE EN ,2e PAGE; 7« COLONNE)
L' AMNISTIE DE PAUL-BONCOUR
L'Humanité poursuivie
en vertu d'une loi de 1848
Le gérant de l'Humanité a été informé
quune, instruction était ouverte contre
lé journal et lui.
Au nom d'une loi de -répression de
min .IÇ/18, l'Humanité est accusée d'avoir,
en appelant les chômeurs à manifester
pour la .Noël; «..provoqué à l'attroupe-
ment ï .-• x
Pabl-Boncour,: qui devait k faire' du
nert » -ne: se tient p,as seulement dans ïla.
voie de la répression, tracée par les'êou-
..vernénicnts, précédents, ïardieu, Laval
on Herriot .Ce, -sont aussi les lauriers
de Cavaignaç, du général, qui fusilla- les
ouvriers de Paris aux journées de juin
IMSr qu'il convoite C'est aux textes
féroces de cette date qu'il remonte Au
delà de Tardieù, -par-dêssus Thiers, c'est
à :Cavaignac qu'il tend -la main.
La; promesse ̃d'amnistie, 'réitérée déma-
gogiquement dans la déclaration^ gou-
vernementale, est, on le voit, eh pleine
application ,î ̃ • ̃
'̃ 237.160 francs .pour le 1er janvier
1932 et 273.000 environ cette année.
IL a:,retnpiacë, comme éditorialiste;
le tricolore Bailby par le cocardier
Latzarus, qui signe Gallus. Il a
même? déclaré aux rédacteurs qui 1
•nei.- renverrait ^personne, et que lu
journal-garderait son orientation-
Enfin, il a annoncé que le colonel
Jean Fabry resterait rédacteur en
|chef I ̃̃̃̃•
ConnaitK)n";le: colonel J.ean Fabry V
C'est un tardieusard de premier
plan, membre du « Centre Républi-,
Gain-» constitué par l'homme de la
N'goko-Shanza, dont il est digne.
C'est un,nationaliste avéré. A la
Chambre, il soutient la politique
réactionnaire la plus catégorique.
Homme d'armements, de répression,
de compression des salaires, de re-
fus de l'assurance aux chômeurs.
Eh bien cette haute personnalité
politique, cette vedette de chauvi-
nisme, le banquier radical Dreyfus
l'a acquise tout comme il a passé
marché pour le matériel de l'Intran-
sigeant-!
« Je m'en vais, ne pouvant plus
être libre », s'est écrié Bailby dans
la rage de sa défaite.
Le colonel Jean Fabry, lui, ne
s'en, est pas allé. II est resté.
Oh il a posé ses conditions
Le 19 décembre 1932, il écrivait
à Louis Louis-Dreyfus
« Je ne suis pas'qu'un journnlixte,
\e suis un homme politique -.Vous
ave-, compris mes léiiiUmeà prôor.cu-
̃ gâtions politiques et ̃ [amUlitiics
SAMEDI 31 DECEMBRE 1932
m NON
MMaMMmXM
II fait poursuivre «l'Humanité», en vertu
de la loi du 7 juin 1848
ORGANE CE NTRAL Dlj/PAR^IjC O M MUNI ST E ( S.F.I.C.)
FONDATEUR Jean JAURES 1 38, rue Montmartre -Tél. S^^f* DIRECTEUR Marcel CACHIN
Louvre. 26·14.
OU iST L'ISSUE
CAMARADE SOCIALISTE?
LA section socialiste S. F. I. O. de
Montpellier vient d'adopter la-
résolution suivante insérée .dans
le Petit Méridional du 26 décembre
La Section Socialiste S.F.I.O. de Mont-
pellier regrette l'attitude du «. statu que- »
prise par les dirigeants responsables, de
notre parti à l'appel que leur ont lancé
les dirigeants des autres, organisations ou-
Trières, soit lors du Congrès d'Amster-
dam, congrès organise par des pacifistes
connus mondialement, en faveur cle la
paix et pour protester contre la guerre,
ainsi que tout récemment, le 2 décembre,
à l'appel lancé par le Parti. communiste.
à la réunion de Bullier, pour l'unité du
prolétariat..
Notre parti étant un parti d'unité et
d'action, nous estimons que lorsque une
branche da la classe ouvrière et paysan-
ne, quelle, qu'elle soit, lance n.n appel en
• laveur du regroupement et de l'union dé
Ions les travailleurs, notre parti ou les di-
rigeants responsables do notre parti ne
devraient pas rester sourds à cet appel.
Alors que nous subissons une crise éco-
nomique mondiale effroyable, alors qu'on
(lirait que tous les cataclysmes de
l'univers s'enchevêtrent pour tomber com-
me une douche glacée sur le dos de tout
le prolétariat, et lorsque nous voyons
l'union et la concorde chez nos adversai-
res, la classe dominante, de, notre, côté
nous devons réagir, à seule fin que puisse
régner, malgré tout et contre tout,
l'union du prolétariat national et inter-
national.
Chaque jour, notre situation d'existence
devient de plus en plus difficile et, de-
vant la gravité des événements sociaux
actuels, nous devons serrer davantage le
lien de solidarité et de camaraderie qui
devrait tous nous unir. 'ri1Is qui
Nous avons aussi ces grands périls qui
sont la guerre et la crise économique
mondiale ce n'est donc pas le moment
aux dirigeants des partis ouvriers quels
qu'ils soient de faire renaître lés rancu-
nes du passé cause de nos divisions ac-
tuelles.
Nous devons demander et souhaiter
l'union de tous les travailleurs, mais pour
cela il ne faut pas employer l'injure ni
la diffamation entre partis ouvriers. L'es-
prit de camaraderie et de fraternité doit
seul nous animer pour nous unir et dé-
fendre coudes a' coudes. nos intérêts com-
muns.
C'est pourquoi la Section S.F.I.O. de-
Montpellier proclame, une fois de plus,
sa roi inébranlable dans le socialisme et
demande instamment aux dirigeants res-
ponsables de notre parti de faire tous.
leurs efforts pour qu'enfin se réalise
l'unité du prolétariat.
Vive le socialisme 1 Vive l'union et l'en-
tente fraternelle de-tous les travailleurs 1
Le secrétaire.
Nous avons tenu à publier intégrale-
;ment cette résolution d'une section
;socialiste, car il ne fait pas de doute
jqu'elle traduit très exactement ce que
pensent actuellement des dizaines et
des centaines de milliers de travail-
leurs socialistes ou socialisants.
Ces travailleurs ont encore con-
fiance en. leur parti et en ses diri-
geants. Ils pensent' encore ^que la
JK.F. l,Q-. est. un parti ouvrier.. un
parti d'unité et d'action de classe.
Nous, communistes, avons .sur ce
point une opinion tout à fait opposée:;
ce serait pure hypocrisie, ce serait tra-
hir indignement notre propre doctrine
que de dissimuler un seul instant cette
(divergence essentielle.
Mais ceci ne pourrait en aucun cas
flous empêcher de souligner avec joie
pue.leS ouvriers socialites, dont la ré-
jsblutipn de Montpellier traduit le sen-
Itiment, sont résolus à s'unir dans la
Jutte fraternellement avec leurs frères
Ide misère communistes « pour dé-
fendre coude à coude nos intérêts
'tommwis ».
Les'camarades socialistes de Mont-
pellier marquent avec force la raison
pour laquelle cette unité, de lutte est
actuellement plus urgente que jamais,
par suite de la crise économique mon-
diale de- la priximité da danger de
-guerre.
Et en même -temps, 'ils regrettent
l'attitude des dirigeants responsables
du parti socialiste qui s'opposent, eux,
précisément, à cette unité dans la lutte
contre la guerre et pour la défense de
la situation matérielle des, travailleurs.
Que les travailleurs socialistes-; de
'Montpellier no'iis permettent de venir
dire de la façon la plus franche ce
in'est pas par pur hasard si leurs diri-
geants responsables ont refusé d'assis-
ter au Congrès mondial contre la guer-
;re impérialiste et qu'ils interdisent,aux
ouvriers socialistes'de s'unir dans des
comités communs avec les ouvriers
(communistes contre la guerre impéria-
liste. '̃̃'̃' ,̃
C'est que toute leur politique, c'est
que leur pratique quotidienne s'oppo-
sent de façon absolue à l'unité d'ac-
tion contre la, .guerre et pour les re-
vendications de classe que préconise
la resolution de la section de Mont-
pellier.
C'est parce que cette action .que
îvous réclamez est -en contradiction to-
tale avec le vote des crédits militai-
res, avec le vote du budget bourgeois,
iet qu'entre ces deux politiques, ̃ les di-
rigeants socialistes ont choisi et de-
fais longtemps. Ils l'ont montré en
.votant unanimement le douzième pro-
visoire. .̃̃•̃-̃-̃ ̃̃:̃̃̃̃
A. la demande pressante de la sec-
tion de Montpellier d'une action
commune contre la guerre, ils ont ré-
pondu de la façon la plus catégori-
que; en votant les crédits de guerre du
général Weygand.
Et ce ne sont pas des regrets qui
Jchangerout le moins du monde cet
état de chose définitif.
Que faut-il ;donc faire pour réaliser
quand même et malgré tout l'unité
id'açtion du prolétariat contre la
«guerre et pour ses revendications.
Les camarades socialistes de Mont-
pellier disent «. Il ne faut pas em-
loyer l'injure- et la diffamation h.
es. communistes n'injurient pas et ne
'diffament pas, lorsqu'ils constatent
que la politique réelle des dirigeants
socialistes, qui votent les crédits de,
guerre, qui votent le budget Tardieu-
'̃Là val, repris par Chéron-pam-cher,
est la politique de la bourgeoisie irré-
ductiblement opposée a la lutte prolé-
tarienne contre la guerre et pour la;
'défense de leur situation d'existence,-
que demandent les travailleurs: socia-
listes de Montpellier.
S'abstenir de dénoncer avec vigueur
cette politique du parti socialiste se-
'rait une trahison des intérêts vitaux
de la, classe ouvrière. C'est pourtant
ce que voudraient les dirigeants so-
cialistes, sous le prétexte^ de faire
cesser de soi-disant « injures n.
II faut donc emprunter une autre
oie pour marcher vers l'unité de
fclasse du prolétariat.
Ouvriers socialistes, vous pensez
Unànimes;lesdockersdunkerquois
repoussent les propositions patronales
A BORDEAUX, le chef socialiste Marquet voudrait
contraindre les chômeurs à décharger les navires dé-
routés. •̃.̃/ '̃̃̃̃̃
APRtS LES COCKERS, LES SANS-TRAVAIL REFUSENT DE FAIRE LES JAUNES
Une distribution de vivres à 1.200 familles par le comité de grève, avec la
collaboration du Secours Ouvrier International. Des milliers de familles ont été
d'autre partsecourues, notamment à Saint-Pol, Bbsendaël, Saint-Malo.
Dunkerque, 30 décembre. (Humani-
té.) « Après les canons de 75, les gros-
ses pièces », écrivaient récemment, dans
un article nos camarades dockers diri-
geant le Bulletin du comité do grêve. Ils
disaient ainsi allusion à la première of-
Een'sive du Nord Maritime, le journal lo-
cal de Dunkerque, offensive venant après
les manœuvres patronales. Mais, les gros-
ses pièces étant insuffisantes, le patronat
fit donner, «. ia dynamite ». C'est ainsi
que le Nord Maritime et après lifi le
Réveil du Nord indiquaient hier que
la grève était virtuellement terminée. Ils
annonçaient, à l'appui de leurs affirma-
tions, que les grévistes accepteraient les
propositions patronales.
̃Çn même temps, en bonne place, l'or
cane du patronat de Dunkerque annon-
çait que 200 bateaux se trouvaient à An-
gers, que la reprise du travail était ef-
'ective au Havre.Àt Brest, le tout corsé
par la publication de longues listes de
&a,,teQu.x,. ii, des.t.in,a,tioiî .de,. Q.unkerfme. ,̃
Cette attaque de 'grand style a échoué
;omme les autres. Le comité de grève a
sorti des affiches sji cours de la .nuit, dé-
̃nentant les informations données et in-
liquant les décisions que le comité de
grève soumettait au vote des dockers.
Aussi, c'est dans un grand enthousias-
me que les grévistes ont salué, le vote
inanime par lequel ils déclaraient ne pas
accepter la. proposition patronale.
Le délégué de la C.G'.T.U. a tiré les
.•onclusiôns des msn œuvres, des patrons
'A des journaux bourgeois, ainsi que les
.•nseignements de la grève du Havre.
Ce Nord-Marilimc ayant envoyé 250 'fr:i
àe nombreux dockers voulaient renvoyer
jette somme. • Mais un docker a fait
l'image suivante t
Si vous étiez attaqué par quelqu'un
xyanl une baïonnette et que vous • soyez
peu a.rmê, que feriez-vous? Vous cher-
iheriez, à prendre la baïonnette pour ter-
rasser V adversaire. Eh bien prenons
̃'arçienl dk Nord-Maritime et cette somme
iervira à payer les affiches dénonçant les
mensonges de ee, tournai.
La cause était jugée. L'assemblée a
ensuite désigné deux délégués dockers
aour la conférence de dimanche. Elle a.
en outre .mandaté Me .délégué de la C.
rr.T.U.i pour représenter les grévistes de
Dunkerque.
(StFITE.EN 2= PAGE, 2<= COLONNE)
Les métallos de Saint-Amand
imposent la réintégration
d'un ouvrier licencié
La direction des Forges et Laminoirs
de Saint-Amand (Nord), avait difficile-
ment digéré les conditions imposées
par l'ensemble du .personnel à la suite
du magnifique mouvement d août-sep-
tembre-bctobre. ,1
Une des conditions était qu'aucune
sanction ne serait prise vis-à-yis. du per-
sonnel. Mais la direction voulait sa re-
vanche. •̃•.̃̃,̃̃•̃̃ ̃“̃
Mard 27 décembre, pour un motif fu-
tile, elle congédiait un maître, chauffeur,
qui fut membre actif du- comité de -grève;
et, que l'ensemble du personnel avait élu-
délégué de l'usine. ̃̃̃̃
La 'direction avait pensé que les ou-
vriers auraient accepté facilement le li-
cenciement de leur camarade. Elle fut
vite détrompée.
Apprenant cette nouvelle, les 300 ou-
vriers composant l'usine déclarèrent im-
médiatement la grève, et devant, leur vo-
lonté, la direction dut réintégrer le ca-
marade congédié.
'Mercredi 28 décembre, une réunion gé-
nérale de l'usine eut lieu. Après le
compte rendu de la délégation, notre ca-:
marade Musmeaux, secrétaire du syndi-
cat unitaire dés métaux, tira la leçon du;
mouvement. Il engagea tous les 'Ouvriers:
-à renforcer leur front unique et a s'unir
fraternellement pour travailler en com-
mun à la défense de leurs intérêts.
• Le camarade 'Gref, secrétaire du syndic
confédéré, marqua son accord avec les
propositions du camarade Musmeaux.
Malgré les' trois mois de grève que
viennent de,subir les. ouvriers et malgré
le. chômage partiel, une collecte fut faite
nu profit des dockers en grève. A.
̃Mosmeaux, secrétaire du Syndicat" uni-
taire des métaux ï
!ll!lllllll>llll!llllllllllllllll!l!ll!l!illllllllllllll!!ll!lll!l)ll!ll!!l!l '1
que vos dirigeants ont tort; de refuser
l'unité d'action? Alors, .faites-la vous-
mêmes en constituant des comités sur, `
la base du manifeste d'Amsterdam
dans Vos localités, sur le lieu de votre
travail' avec les ouvriers communis-
tes, et tous ceux qui voudront combat-
tre à nos côtés.
'Ce ne sont pas les décisions de vo-
tre parti" qui sauraient y faire obsta-
cle, alors que vos dirigeants eux-mê-
mes foulent aux" pieds leurs propres
décisions pour s'unir, eux, avec la
bourgeoisie.
André FERRAT.
IIIIIIIIIIIIIIlillllillllllllüllllllllililllllllillllllllllllllllllllllllllllid
Par 144 voix contre 68
le Sénat confirme la garantie
accordée
au gouvernement fasciste
d'Autriche
Appa^ouvé, jeudi par la. Chambre, le
projet autorisant le ministre- des Fi-
nances à" accorder la garantie de
l'Etat à l'emprunt autrichien, est ve-
nu hier diévaht.le Sénat.
.Le- ra'ppprteuir général- Roy,- après
avoir exprimé. les critiques de ladite
Commission, se rallia finalement au
projet gouvernemental. -/̃̃̃ ̃̃ '̃:̃̃
Boncour ->- reprenant le discours
prononcé précédemment- à' la, Cham-
..•'̃̃ Le sénateur ROY
rapporteur de la commission des
finances-
bre rappela les arguments, finan-
ciers :ét?plus encore'' les -arguments: de
politique extérieure qui militaient eh
faveuV 'du vote, mais ne parvint /pas
à faire sortir de l'abstention un
grand nombre de sénateurs. ̃
.̃Aussi le projet ne fut-il sanction-
né que par 144 voix contre. 68..
DERNIER JOUR DE L'ANNÉE
Demain commence L'an nou-
veau.. Aujourd'hui, faites .votre
abonnement à lv« Huma »..
Ce ijoUr: est toujours riche en
abonnements. Ne démentez pas -la
tradition, dépassez-la -.̃̃
Car
Hier nous annoncions qu'il nous
manquait 243 abonnés, pour attein-
dre les 1.500 nouveaux depuis;; le
3 novembre. Dans la journée, 50
ont :été inscrits.
II en reste donc 193 seulement
à faire et ils peuvent, ils doivent
l'être aujourd'hui. Jour de joie,
jour d'étrènnes, début d'une an-
née,, les circonstances sont favo-
rables. ̃
Allons, les abonneurs, un coup
de collier Ayons les 1.500 nou-
veaux, force nouvelle pour notre
journal, pour notre Parti: i
LE s janvier:
«L'HUMANITÉ»
COMMENCERA
UN GRAND REPORTAGE
FAIT PAR
P. VAILLANT- COUTURIER
EN NOVEMBRE ET DÉCEMBRE
̃pfCÈ QU'ILS^
N'ONT PAS VU
jjfcA MOSCOU jt\\
Militants en prison
Fraudeurs en liberté I
AVANT LA SÉPARATION
DES CHAMBRES
LES ÉLUS COMMUNISTES
INTERVIENNENT
POUR L'AMNISTIE
.+.
Mais Boncour lit le décret
de clôture
et leurs interpellations
sont renvoyées
La Chambre des « gauches s'est.
̃sépurée,- hier, sans avoir voté l'amnistie.
Paul-Boncour a lu le décret de clôture
après que le garde des sceaux eût de-
mandé le renvoi « à la suite » de l'inter-
pellation sur l'amnistie déposée par la
fraction communiste.
Au cours d'une vigoureuse interven-
tion, Ramette dénonça cette comédie et
rappela les promesses faites par Bon-
cour et, antérieurement, par Herriot.
Il apparaît bien que la volonté de
Boilcour, soutenu par les S. F. I. 0., est
de garder en prison tous les nôtres.
Au Sénat, Abel Gardey n'a-t-il pas
annoncé que l'amnistie, se limiterait
exclusivement aux « délits politiques »,
refusant ainsi d'amnistier les soldats,
marins, coloniaux et les militants ou-
vriers frappés en vertu des lois scélé-
rates et jetés dans les infectes cellules
̃̃̃ ̃ ''̃B.ÂMETTî* "v
qui, hier, a réclamé la réalisation
des promesses gouvernementales èi
exigé l'amnistie immédiate
du droit commun, pendant que les frau-
deurs, du fisc sont en liberté.
Mais, Boncour le sache nous ne
voulons pas que les nôtres passent
l'hiver en prison 1 Et dans les usines,
dans la rue retentira plus que jamais le
cri Amnistie ̃
Amnistie totale et immédiate l
LA SÉANCE
La séance est ouverte à. ÏG heures.
Bouisson préside et expédie rapidement
la lecture de quelques projets retour a'u
Sénat, et que la. Chambre n'écoute même
pas.
(SUITE 2« PAGE 6» COLONNE)
La campagne de l'Oise
LA CANDIDATURE
VAILLANT-COUTURIER
ACCLAMÉE A MONTATAIRE
Le député socialiste Masson
perd le procès de la S.F.I.O.
en défendant
les douzièmes provisoires
Avant-hier soir,' à Montataire, le Parti
communiste a ouvert la campagne par
une réunion qui avait groupé près d'un
millier de travailleurs.
La salle du cinéma était bondée.. Jac-
ques Duclos, d'abord, puis Vaillant-Cou-
turier ont montré la signification de la
participation de notre Parti à l'élection
de l'Oise. Face aux deux candidats qui
se réclament du gouvernement Boncour
et qui n'ont rien à s'envier pour la cor-
ruption dont ils sont l'un et l'autre le
symbole, face au candidat de la réaction,
Chauvel, qui vota pour le gouvernement
Herriot, et au candidat du parti socia-
liste, qui est en même temps le candidat
officiel • d'Herriot et- du parti radical, no-
tre Parti communiste appelle les travail-
leurs de l'Oise à former leur front de
classe et à combattre classe contre clas-
se contre la guerre et pour l'issue ré-
volutionnaire de la crise.
Les ceux candidats bourgeois l'inju-
rient à qui mieux mieux. Les communis-
tes ne les suivront pas dans cette voie.
Au cours de cette campagne, ils appel-
leront les ouvriers socialistes et sans
parti à juger sur pièces.
Et c'est dans cet esprit que, Vaillant-
Couturier développe longuement le pro-
gramme communiste des revendications
concrètes des ouvriers, des chômeurs,
des fonctionnaires, des -petits paysans,
des petits commerçants, des artisans.
Sa candidature fut acclamée par l'una-
nimité de la salle. Entre temps, le dé-
puté socialiste du Finistère Masson était
venu tenter de défendre, « non pas l'hom-
me, mais le programme » présenté par
le parti socialiste.
Vaillant n'eut pas de peine à lui ré-
pondre en lui .lisant les chapitres du
budget de la guerre votés par Masson et
ses amis dans les douzièmes provisoires,
en violation de tous les engagements des
congrès socialistes. Cette réponse fit la
plus grande impression sur les ouvriers
socialistes présents dans la salle.
A noter encore l'intervention d'un con-
seiller municipal socialiste de Montataire
qui, intervenant sur le chômage, jeta élé-
gamment Uhry par-dessus bord.
Très Bon' début de campagne, qui laissa
bien augurer du rassemblement des ou-
vriers socialistes et communistes en vue
de l'unité o'action du ̃ prolétariat. <
HIER, A LA GARE D'AUSTERLITZ, ET BOULEVARD DE L'HOPITAL
Des milliers de prolétaires parisiens
ont accueilli Paul Roussenq aux cris de «Amnistie!»
LES POLICIERS EN UNIFORME ET EN CIVIL CHARGENT BRUTALEMENT LA FOULE
Plusieurs camarades sont blesses
Dès la première heure
de son arrivée à Paris
en trois réunions
le bagnard libéré
appelle à la lutte
pour délivrer ses compagnons
de souffrance
C'est Roussenq qui va venir
Et du métro, des tramways, à pied,
à partir de 5 heures et quart, des cen-
taines de camarades, hommes et fem-
mes, franchissent les grilles de la
.cour, de la gare d'Austerlitz, près de
la place Valhubert/ v
A la porte, des vendeurs crient la
Défense et le Cri des Chômeurs.
Dans la cour, au fond, près. des ac-
cès aux quais, la foule se masse cons-
tamment.
Une autre « foule » aussi est déjà
arrivée les flics, en nombre impo-
sant, massés dans la cour. Des, autres
groupes de flics, sont échelonnés jus-
qu'au métro Saint-Marcel,' D'autres,
facilement reconnaissables quoique
« en civil font les cent,. pas, essayant
de se mêler à la foule ouvrière qui,
ardente, stationne sur les deux trot-
toirs du boulevard de l'Hôpital.
Vous croyez qiû u ils » le laisse-
ront -passer?
<.<̃ îls “>>, vont essayer de le 'camou-
fler j c'est sur! J
Ces conversations fusent un peu
partout; car..on ne • se fait aucune.- il lu-
sion sur la « libéralité du gpuverr
nenient Paul-Boncour qu'appuie le
parti S. F. I. O.
Rassurez-vous, camarades, cela aus-
si a été prévu. Les camarades du Se-
cours. Rouge, l'organisation dont la
campagne a arraché, avec votre ac-
tion, Roussenq au bagne, pnt fait
'avorter toute tentative de ce genre.!
« Amnistie Vive Rflussenq »
Dix-sept heures cinquante dans la
vaste cour où une pancarte an-
nonce que « les' tickets de quai sont
supprimés » sur les trottoirs, ils
sont là plusieurs milliers de manifes-
tants attendant, fiévîeux, l'arrivée qui
ne saurait tarder.. Soudain, des cris
mille fois répétés* partent du boule-
vard de l'Hôpital Amnistie! Vive
ffoussenq! 1
La foule massée devant la gare attend Paul Roussenq et crie: Vive l'amnistie 1
Le mystère $& « riiitraïi»
̃̃"̃ BBQElEi '̃ ̃
Combien la livre, le colonel ? r
:̃̃̃ ;V 'K' '̃'̃̃̃'y ̃̃ -l ̃̃ par P^k PARNAfe
YANT acquis; VIntran, selon les
A lois de la jungle capitaliste, le
banquier Louis Louis-Dreyfus
a mis dehors l'ex-patron,. Léon
Bailby.
Ne vous apitoyez pas trop M.
Bailby n'est pas sur la paille. Des
90. à 100 millions placés par Drey-
fus dans l'affaire, l'an dernier,
Bailby en tire bien une soixantaine,
dit-on, à lui.
Ce n'est pas un employé qu'on
renvoie. C'est un capitaliste que
chasse un de ses congénères.
Bailby a la ressource, et ne la
manque pas, de négocier, avec ses
pairs. Avec le concours des adminis-
trateurs du Journal, il pense sans
doute remonter quelque affaire. Ces
alliés lui ont même présenté quel-
ques chefs d'équipes d'imprimerie,
en vue de leur utilisation pour re-
monter la Presse.
Il se débrouillera. D'ailleurs, si
l'on en croit la chronique de notre
temps, M. Bailby sait se retourner.
Le spéculateur radical Louis
Louis-Dreyfus reste donc maître en
la maison.
Ce qu'il compte y faire, quelle
politique il entend mener dans cet
organe « d'information », nous en re-
parlerons.
Quoi qu'il en soit, il s'efforce de
conserver à la feuille qu'il gouverne
son allure de grand organe « pa-
risien » patriotiquement nullard
L'angoissante ̃' incertitude avait
d'abord perturbé le bataillon des
rédacteurs. Certains étaient affolés:
Le jour où se tint le conseil d'admi-
Qr=imi=ia
»i=j«
Paul ROUSSENQ photographié à son arri 1vée à la Gare
En écho puissant,- ceux qui sont
dans la cour répondent', par les mêmes
cris, fervents Vive Roussenq! -Ainr
nistié .>̃̃
Dans un taxi qui lentement arrive
du boulevard, Roussenq le .bagnard,
la victime du militarisme, devenu' mi-
litant conscient .aujourd'hui,1 Rous-
senq, maigre, 'debout, un 'peu' voûté,
très ému, réconforté au possible par
la présence de ces innombrables pro-
létaires-; salue la foule :qui; l'acclame
,follement, tandis que tous ceux qui
sont massés dans la cour alertés ar-
rivent aussi vite qu'ils peuvent.
La flicaille est jouée. Roussenq, ar-
rivé quelques heures auparavant à
Paris, est là, et « on ne l'a pas eu » 1
L'auto, avec Roussenq toujours
dressé, vient devant l'entrée, traverse
la place .toujours lentement, revient
et remonte le boulevard. Maintenant
IT'fbùle en :nïassë.ï: ctimpâcïfS ;;sutt 1S;
voiture et se dirige, encadrée d'une
:nuée de flics en uniforme et 'eh
ici vil, vers le lieu du meeting.
CBarges sauvages
La police .avait cependant tenté dif-
férentes maiiiœuv.res .pour ̃ arrêter lé
cortège.
A l'heure de l'arrivée du train, au
nistration" qui .débarqua Bailby, ons
voyait par exemple M. Zavie s'agi-
ter,; frénétique, en criant ."• ((.Atten-
tion !,I1 y a du nouveau !:Il'y,a du
nouveau »..
Dreyfus n'a cependant, malgré les
sollicitations franc-maçonniques et
autres; modifié en rien jusqu'à- cette
heure le personnel de "la maison. Il
a même doublé les étrennes, qui,
sous Bàllb'y, atteignaient déjà
Pauvre Bailby. pauvre avec une
soixantaine de millions, mais. qui a
:dû:céder=ir ,«̃ Intr&p :i> ses, écuries' et
son rédacteur en chefr!
moment où partaient les premiers
cris d' « Amnistie! », sur un ordre,
les grilles d'entrée sont fermées pour
.empêcher les manifestants de sortir. ̃
Et c'est ensuite la provocation clas-.
sique. Des rangs de ceux qui sont
près de -l'entrée- du métro, dans" la
cour, un individu lance une bouteille
en direction des flics. Ceux-ci, a, 'ce
signal, chargent de tous côtés. lis
frappent sauvagement. Des femmes et
des enfants sont jetés à terre. Les
matraques frappent les crânes..
Devant, un vieillard à' cheveux
blancs, M. Jules Delbary, 71 ans, de.
meurant rue Mazarine, un flic en
civil se dresse, lui dit Toi, je te re-
connais et lui assène un violent
coup de matraque sur le crâne. Le
blessé, est. emmené dans une pharma-
cie.
̃ Un jeune ouvrier, .Ma\sin3 de.G.en-
'levUners, est frappé rie plusieurs
jcoups de matraque. Le sang coule
abondamment. La face tuméfiée, il
est également transporté chez le phar-
macien, qui lui donne les premiers
soins, -et ensuite le fait diriger sur
l'hôpital, ses blessures étant sérieu-
ses. ̃ ̃
MARS.
(SUITE EN ,2e PAGE; 7« COLONNE)
L' AMNISTIE DE PAUL-BONCOUR
L'Humanité poursuivie
en vertu d'une loi de 1848
Le gérant de l'Humanité a été informé
quune, instruction était ouverte contre
lé journal et lui.
Au nom d'une loi de -répression de
min .IÇ/18, l'Humanité est accusée d'avoir,
en appelant les chômeurs à manifester
pour la .Noël; «..provoqué à l'attroupe-
ment ï .-• x
Pabl-Boncour,: qui devait k faire' du
nert » -ne: se tient p,as seulement dans ïla.
voie de la répression, tracée par les'êou-
..vernénicnts, précédents, ïardieu, Laval
on Herriot .Ce, -sont aussi les lauriers
de Cavaignaç, du général, qui fusilla- les
ouvriers de Paris aux journées de juin
IMSr qu'il convoite C'est aux textes
féroces de cette date qu'il remonte Au
delà de Tardieù, -par-dêssus Thiers, c'est
à :Cavaignac qu'il tend -la main.
La; promesse ̃d'amnistie, 'réitérée déma-
gogiquement dans la déclaration^ gou-
vernementale, est, on le voit, eh pleine
application ,î ̃ • ̃
'̃ 237.160 francs .pour le 1er janvier
1932 et 273.000 environ cette année.
IL a:,retnpiacë, comme éditorialiste;
le tricolore Bailby par le cocardier
Latzarus, qui signe Gallus. Il a
même? déclaré aux rédacteurs qui 1
•nei.- renverrait ^personne, et que lu
journal-garderait son orientation-
Enfin, il a annoncé que le colonel
Jean Fabry resterait rédacteur en
|chef I ̃̃̃̃•
ConnaitK)n";le: colonel J.ean Fabry V
C'est un tardieusard de premier
plan, membre du « Centre Républi-,
Gain-» constitué par l'homme de la
N'goko-Shanza, dont il est digne.
C'est un,nationaliste avéré. A la
Chambre, il soutient la politique
réactionnaire la plus catégorique.
Homme d'armements, de répression,
de compression des salaires, de re-
fus de l'assurance aux chômeurs.
Eh bien cette haute personnalité
politique, cette vedette de chauvi-
nisme, le banquier radical Dreyfus
l'a acquise tout comme il a passé
marché pour le matériel de l'Intran-
sigeant-!
« Je m'en vais, ne pouvant plus
être libre », s'est écrié Bailby dans
la rage de sa défaite.
Le colonel Jean Fabry, lui, ne
s'en, est pas allé. II est resté.
Oh il a posé ses conditions
Le 19 décembre 1932, il écrivait
à Louis Louis-Dreyfus
« Je ne suis pas'qu'un journnlixte,
\e suis un homme politique -.Vous
ave-, compris mes léiiiUmeà prôor.cu-
̃ gâtions politiques et ̃ [amUlitiics
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