Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-08-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 août 1901 17 août 1901
Description : 1901/08/17 (N277). 1901/08/17 (N277).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634765
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6 e ÀQBéc — S” 277.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
(dépôt légal
, rnSÎMFÉiuEenÊ
n° ,./Û£
Année 1901 *
Samedi 17 Août 1901.
Réveil
Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an
Départements
15 ,
ADMINISTRATION ET REDACTION
RUE CASIMIR-PÉKIER,
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
Secrétaire de la Rédaction..
LTmprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
Le Collectivisme
Je n’ai pas, ici, l’intention de
faire une grave étude du collecti
visme. Le sujet m’entraînerait trop
loin. J’entends simplement soumet
tre à nos lecteurs quelques considé
rations de principe et de fait. A
chaque instant, les adversaires du
ministère Waldeck-Rousseau lui
jettent dans les jambes le spectre
du collectivisme parce que le prési
dent du Conseil a eu l’esprit assez
hardi et assez judicieux pour appe
ler aux affaires le citoyen Millerand,
et ainsi de fortifier la République
du renfort des socialistes ministé
riels. Cela, on ne le lui pardonne
pas dans le camp méliniste et réac
tionnaire.
D’autre côté, il faut bien le dire,
quelques collectivistes intransi -
géants, préconisent avec Guesde,
Karl Marx et certains autres idéo
logues, une doctrine aosolue. C est
sur ce point que nous devons nous
expliquer pour ramener les uns et
les autres à une conception plus sage
des choses.
Kn politm^ touf est re iatif et le
collectivisme absolu est tout aussi
dangereux que l’individualisme ab
solu. Ne voir dans la société que
l’individu isolé auquel on reporte
toutes les conséquences intellec
tuelles et physiques est absurde,
comme si nous ne, devions tenir
compte du principe d’hérédité,
comme si le P as * ne
fortifiait pas le présent et ne contri
buait pas à assurer l’avenir ; comme ^
si l’humanité n’était pas une longue j
chaîne dont tous les maillons se
tiennent et que la famille, premier
groupement des êtres, fut inutile*
pour diriger les premiers pas de
Find'jLvidu. Mais il ne faudrait pas
crc jpe que l’homme n’ait point d i-
ni tiaiive personnelle. Ce serait, nier
s on cerveau et son coeur. L’ambiance
: A git pour façonner l’éducation, mais
elle ne la détermine pas complète
ment. A chacun, il reste une part
personnelle, une éducation qui lui
•est propre, une place particulière que
lui assignent ses facultés intellec
tuelles et physiques. La perfection
n’est pas atteinte, et chacun, sui
vant les ressources de son « moi »
tend à s’élever, à s’approcher le
plus possible du mieux-être et peut
et même doit avoir pour but d en
faire bénéficier la collectivité tout
entière. Cette aspiration légitime,
on ne saurait la refuser.
Dresser une organisation basée
exclusivement sur les données du
collectivisme serait une œuvre con
sidérable, fantastique, impossible,
qui devrait embrasser toutes les
unités formant le monde pour être
solide et durable, mais quelle intel
ligence pourrait la concevoir.
Il faudrait, en même temps, ré
gler comme papier à musique les
mille tendances de l’homme, les
mille besoins, les mille souffrances,
les mille capacités et les mille riens
insaissables à l’œil le mieux exercé
et qui, cependant, agissent d’une
façon permanente sur les destinées
de l’humanité. Il est également fou
de classer chaque être par un numéro
d’ordre, comme si l’éducation inté
grale et universelle était atteinte,
en admettant qu’elle fut possible et
que nous dussions renoncer à tout
progrès.
On peut le dire sans crainte, ame
ner l’homme au collectivisme pur
serait, en outre, priver l’individu de
la somme de liberté, si relative
qu’elle soit, dont nous jouissons de
nos jours. Est-ce à dire qu’il n’y ait
rien à entreprendre en commun ?
Non, assurément. Et les pratiques
journalières confirment mon asser
tion. Les routes ne sont-elles pas
établies par la collectivité ? Ne jouis
sons-nous pas des services postaux
et télégraphiques dirigés par l’Etat
et réglés entre les différentes na
tions? Nos musées, nos jardins pu
blics, nos bibliothèques, etc., etc.,
i ? ont des propriétés Omîmes.
Mai§ à la base, la liberté indivi
duelle subsiste comme correctif in
dispensable avec ta propriété in
dividuelle comme soutien et comme
appât à l’élévation vers des aspira
tions nécessaires.
Que cela soit dit en laissant de
côté l’accroissement capitaliste qui
n’est qu’un excès momentané et
vénéneux de végétation. Le citoyen
Hubbard, du reste, a dit, avec juste
raison, concernant le mal capita
liste, dont nous souffrons, fruit de
Comme le Journal officiel ne paraît
pas vendredi matin, ses ateliers étant
fermés, la publication des documents
tant attendus ne pourra donc pas
avoir lieu avant ce jour, samedi matin.
ON DEMANDE DN HOMME !
M. Meyer, après m’avoir injurié,
s’est lâchement dérobé.
Il est impossible que les collabora
teurs du « Journal des Juifs » ne se
sentent pas éclaboussés par la recu
lade ignominieuse de leur patron.
J’espère qu’il n’y a pas parmi eux
que des gens résolus à terminer par
la couardise des polémiques de presse.
Il faut qu’ou sache, une fois pour
toutes, si, derrière la plume des in-
sulteurs, il y a une épée.
S’il en est un parmi eux qui soit
prêt à marcher au lieu et place de
M. Meyer disqualifié, je suis son
homme.
Maurice Guillot.
LE CÂS DE M. MEYER
DOCUMENTS
Nous àvohs reçu de M. Meyer la
lettre suivante, par laquelle il a cru
bon de rouvrir l’affaire dont nous
avons parlé la semaine dernière.
On verra plus loin quelle suite pi
teuse a eu pour M. Meyer cette affaire
d’honneur dans laquelle il a trouvé
moyen de reculer deux fois.
Havre, le 10 août 1901.
Recommandée
Monsieur Le Roy,
Gérant du « Réveil du Havre »
15, rue Casimir-Périer
E. Y*
multiplicité des efforts privés, la
propriété n’apparaîtra plus que com
me la récompense légitime des tra
vaux ou des peines, et la garantie
d’une existence libre pour les vieux
jours, quand les bras, fatigués, ne
peuvent plus produire.
C’est là surtout la grande tâche
de l’éducation.
Alf. Henri.
Monsieur,
fâcheuses monopolisations, qu’il fai- I Je lis dans le numéro de ce jour de
lait recourir à l’Etat pour faire , rotre journal une note signée « Mau-
pénétrer la morale sociale dans œs j su j s dérobé à l’envoi de témoins
entreprises qui constituent des mono
poles puissants sans concvurrence
possible, tels les chemins de fer, par
exemple ; mais que, partout ou
l’initiative individuelle peut s’exer
cer, on la fasse pénétrer ; bientôt la
ploutocratie terrassée, soit par les
bienfaits de l’association, soit par la
me
suis aerooe a î envoi ue icmumo qui
m’a été fait par ce Monsieur le 8 cou
rant ; afin que le public puisse juger
en connaissance de cause voici le
procès verbal qui a été rédigé par nos
■ t •— -- An ln main dp M.
LA LOI SO R LES ASS OCIATIONS
Contrairement à ce qui a été an
noncé, les règlements d’administration
publique élaborés par le Conseil d’Etat
qui avaient été envoyés au président
du Conseil, ont été renvoyés seule
ment hier par M. Waldeck-Rousseau
au ministère de l’intérieur.
Ces règlements ne seront donc sou
mis qu’aujourd’hui ou demain à la
signature du président de la Répu
blique.
témoins et écrit de la main de M.
Joly, premier témoin de M. Guillot.
« Messieurs Joly et Battaglini, té-
« moins constitués par M. Maurice
« Guillot, se sont rencontrés le ven-
« dredi 9 août, à 11 h. 1/2 avec Mes-
« sieurs Deliot et Brot, témoins dé-
< signés par M. Edmond Meyer.
« MM. Joly et Battaglini, on de-
« mandé au nom de leur client une
« réparation par les armes en raison
« d’un article jugé injurieux et paru
« liste » le 8 août, sous les initiales
« E. M.,et dont M. Edmond Meyer
« s’est reconnu l’auteur.
« Ils ont réclamé pour leur client
« la qualité de premier offensé.
« MM. Deliot et Brot ont accepté
« pour leur client le principe d’une
« rencontre, mais ont revendiqué éga-
« lement la qualité de premier offensé
« qu’ils prétendent trouver dans un
« article du Réveil du Havre , en date
< du 27 juillet dernier, signé X et
» dont M. Maurice Guillot était l’au-
< teur au dire de ses témoins.
« MM. Joly et Battaglini ont estimé
« que l’article du < Réveil » fut-il in-
« jurieux, remontait à une date éloi-
« gnée ce qui ne permettait plus la
« revendication de premier offensé.
« MM. Deliot et Brot ont persisté
« à réclamer la qualité-de premier of-
« fensé, trouvant que le délai n’était
« pas expiré, parce que leur client ne
« connaissait l’autenr de l’article
« signé X; qu’ils n’ont pas été le de-
« mander au « Réveil » parce que, pour
« un article d’un autre auteur, paru
« précédemment, le gérant, décla-
« rent-ils, avait refusé de donner le
« nom de cet auteur et de plus, que
« le « Radical Socialiste » n’avait pas
« paru depuis l’article incriminé.
« L’entente, n’ayant pu se faire sur
« cette question, les témoins ont
« considéré leur mission comme ter-
« minée.
« Havre, le 9 août 1901.
« Pour M. Maurice Guillot,
« Ch. Jolly, conseiller municipal.
« Battaglini.
« Pour M. Edmond Meyer,
« Ch. Deliot, conseiller municipal.
« Brot, conseiller municipal. »
Il ressort donc bien de ce procès
verbal :
1° Que mes témoins ont accepté
pour moi la rencontre ;
2° Qu’elle n’a été éludée que sur
une question de qualité de premier
offensé Monsieur Guillot ayant invo
qué un prétendu retard puisqu’il est
établi que l’auteur de son article signé
X ne m’a été révélé que par ses témoins
eux-mêmes et seulement le 8 août
après mon article de réponse du « Ra
dical Socialiste ».
C’est d’ailleurs à cause de ces con
sidérations que tout en commentant le
procès-verbal, M. Guillot n’a osé ni
y faire allusion ni le reproduire.
Ils serait vraiment trop facile, d’in
jurier les gens sous le voile de l’ano
nymat, d’attendre plusieurs jours
avant de se déclarer l’auteur d’articles
que l’on a signé X, puis au lendemain
du jour ou Ton s’en est déclaré l’au-
* tenr> Venir dire : ah ! pardon, il y a
* dix ou douze jours que l’article est
paru vous ne pouvez plus m’en de
mander raison.
Lorsque l’on est si à cheval sur les
principes l’on signe de son nom les
attaques que l’on dirige contre les
gens.
Que le public juge qui dans cette
affaire a cherché l’échappatoire et
qui a agi ouvertement.
Je vous prie, Monsieur, conformé
ment à la loi de publier la présente
réponse à la même place et dans les
mêmes caractères que votre article
« Un Avis » ; offrant de vous tenir
compte des indemnités prévues en
l’article 13 de la loi du 29 juillet
1881.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assu
rance de ma considération.
Edmond MEYER.
traite à forfait
dée. La qualité d’offensé avait été re
vendiquée par les deux parties, et,
l’entente n’ayant pu se faire sur ce
point, nous avons considéré notre mis
sion comme terminée.
M. Meyer a cru devoir adresser au
Réveil du Havre une lettre dont il vous
a été donné connaissance hier, lettre
dans laquelle M. Meyer, commentant
ledit procès-verbal, l’interprétait en sa
laveur.
Immédiatement, vous nous avez
donné la mission de proposer à M.
Meyer de soumettre à un arbitre le
litige portant sur la question de pre
mier offensé, en vue d’une rencontre
que vous jugiez nécessaire.
Nous n’avons pu trouver M. Meyer
qu’aujourd’hui, à cinq heures et demie.
M. Meyer a refusé l’arbitrage, pré
tendant que le procès-verbal du 9
mettait fin à l’incident. Il ajoutait qu’un
intervalle de quatre jours s’était écoulé
depuis ce procès-verbal.
En présence de cette réponse, nous
avons alors proposé à M. Meyer de sou
mettre à un arbitrage cette dernière
objection.
M. Meyer s’y est énergiquement
refusé.
En conséquence, nous considérons
notre mission comme terminée.
Veuillez agréer, cher Ami, l’assu
rance de nos civilités empressées.
MM. Joly.
Battaglini.
Signé
M. Maurice Guillot a répondu à.
ses témoins dans ces termes :
Havre, le 15 août 1901.
A Messieurs Ch. Joly et Battaglini,
Havre.
Mes chers Amis,
Mis deux fois an pied du mur, M.
Meyer s’est dérobé deux fois.
Je vous demande pardon de vous
avoir dérangés inutilement.
Recevez, mes chers Amis, avec mes
remerciements, l’assurance de mon
cordial dévouement.
Maurice Guillot.
A la suite de cette lettre de M.
Meyer, qui travestissait les faits de
la façon la plus audacieuse, M. Mau
rice Guillot lui a adressé à nouveau
ses témoins, MM. Ch. Joly et Batta
glini. La démarche de ces Messieurs
a donné lieu à la lettre suivante :
Havre, le 13 août 1901.
A Monsieur Maurice Guillot,
Havre.
Cher Ami,
A la suite de la démarche que nous
avons faite, en votre nom, auprès de
M. Edm. Meyer, pour lui demander une
rétractation ou une réparation par les
armes, nous avons signé, vendredi 9
courant, un procès-verbal indiquant
qu’une rencontre n’avait pu être déci-
Les Démarches de M. BROT
Samedi dernier, Le Réveil a reçu la
visite de M. Brot qui, se prétendant
visé par deux articles parus dans notre
dernier numéro, a réclamé les noms
des auteurs de ces articles. Satisfac
tion lui a été donnée par une lettre
qu’il dit n’avoir reçue que lundi
matin.
Les pas et démarches de M. Brot
n’intéressant aucunement nos lec
teurs, nous ne parlerions pas de cet
incident, s’il ne révélait des procédés
étranges dans un certain milieu poli
tique.
Lorsque M. Brot est venu au jour
nal, nous pensions tout naturellement-
que, se trouvant offensé, il allait en
voyer ses témoins aux auteurs des ar
ticles. 11 paraissait en effet tout parti
culièrement furieux d’avoir été qua*-
lifié de « Tartarin. » Nous le flattions
plutôt, Tartarin étant certainement
plus intéressant que son compatriote
Btot. Nous reconnaissons d’ailleurs
que M. Brot est beaucoup plus paci
fique et moins batailleur que Tar
tarin.
Les témoins de M. Brot ne sont pas.
venus, mais en revanche il s’est per
mis de publier dans le journal des
frères Meyer, dont il est devenu le-,
collaborateur, la lettre de notre gé-^
rant. Cela est une incorrection grave *
' !
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
(dépôt légal
, rnSÎMFÉiuEenÊ
n° ,./Û£
Année 1901 *
Samedi 17 Août 1901.
Réveil
Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an
Départements
15 ,
ADMINISTRATION ET REDACTION
RUE CASIMIR-PÉKIER,
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
Secrétaire de la Rédaction..
LTmprimeur-Gérant
Alfred HENRI
F. LE ROY
Le Collectivisme
Je n’ai pas, ici, l’intention de
faire une grave étude du collecti
visme. Le sujet m’entraînerait trop
loin. J’entends simplement soumet
tre à nos lecteurs quelques considé
rations de principe et de fait. A
chaque instant, les adversaires du
ministère Waldeck-Rousseau lui
jettent dans les jambes le spectre
du collectivisme parce que le prési
dent du Conseil a eu l’esprit assez
hardi et assez judicieux pour appe
ler aux affaires le citoyen Millerand,
et ainsi de fortifier la République
du renfort des socialistes ministé
riels. Cela, on ne le lui pardonne
pas dans le camp méliniste et réac
tionnaire.
D’autre côté, il faut bien le dire,
quelques collectivistes intransi -
géants, préconisent avec Guesde,
Karl Marx et certains autres idéo
logues, une doctrine aosolue. C est
sur ce point que nous devons nous
expliquer pour ramener les uns et
les autres à une conception plus sage
des choses.
Kn politm^ touf est re iatif et le
collectivisme absolu est tout aussi
dangereux que l’individualisme ab
solu. Ne voir dans la société que
l’individu isolé auquel on reporte
toutes les conséquences intellec
tuelles et physiques est absurde,
comme si nous ne, devions tenir
compte du principe d’hérédité,
comme si le P as * ne
fortifiait pas le présent et ne contri
buait pas à assurer l’avenir ; comme ^
si l’humanité n’était pas une longue j
chaîne dont tous les maillons se
tiennent et que la famille, premier
groupement des êtres, fut inutile*
pour diriger les premiers pas de
Find'jLvidu. Mais il ne faudrait pas
crc jpe que l’homme n’ait point d i-
ni tiaiive personnelle. Ce serait, nier
s on cerveau et son coeur. L’ambiance
: A git pour façonner l’éducation, mais
elle ne la détermine pas complète
ment. A chacun, il reste une part
personnelle, une éducation qui lui
•est propre, une place particulière que
lui assignent ses facultés intellec
tuelles et physiques. La perfection
n’est pas atteinte, et chacun, sui
vant les ressources de son « moi »
tend à s’élever, à s’approcher le
plus possible du mieux-être et peut
et même doit avoir pour but d en
faire bénéficier la collectivité tout
entière. Cette aspiration légitime,
on ne saurait la refuser.
Dresser une organisation basée
exclusivement sur les données du
collectivisme serait une œuvre con
sidérable, fantastique, impossible,
qui devrait embrasser toutes les
unités formant le monde pour être
solide et durable, mais quelle intel
ligence pourrait la concevoir.
Il faudrait, en même temps, ré
gler comme papier à musique les
mille tendances de l’homme, les
mille besoins, les mille souffrances,
les mille capacités et les mille riens
insaissables à l’œil le mieux exercé
et qui, cependant, agissent d’une
façon permanente sur les destinées
de l’humanité. Il est également fou
de classer chaque être par un numéro
d’ordre, comme si l’éducation inté
grale et universelle était atteinte,
en admettant qu’elle fut possible et
que nous dussions renoncer à tout
progrès.
On peut le dire sans crainte, ame
ner l’homme au collectivisme pur
serait, en outre, priver l’individu de
la somme de liberté, si relative
qu’elle soit, dont nous jouissons de
nos jours. Est-ce à dire qu’il n’y ait
rien à entreprendre en commun ?
Non, assurément. Et les pratiques
journalières confirment mon asser
tion. Les routes ne sont-elles pas
établies par la collectivité ? Ne jouis
sons-nous pas des services postaux
et télégraphiques dirigés par l’Etat
et réglés entre les différentes na
tions? Nos musées, nos jardins pu
blics, nos bibliothèques, etc., etc.,
i ? ont des propriétés Omîmes.
Mai§ à la base, la liberté indivi
duelle subsiste comme correctif in
dispensable avec ta propriété in
dividuelle comme soutien et comme
appât à l’élévation vers des aspira
tions nécessaires.
Que cela soit dit en laissant de
côté l’accroissement capitaliste qui
n’est qu’un excès momentané et
vénéneux de végétation. Le citoyen
Hubbard, du reste, a dit, avec juste
raison, concernant le mal capita
liste, dont nous souffrons, fruit de
Comme le Journal officiel ne paraît
pas vendredi matin, ses ateliers étant
fermés, la publication des documents
tant attendus ne pourra donc pas
avoir lieu avant ce jour, samedi matin.
ON DEMANDE DN HOMME !
M. Meyer, après m’avoir injurié,
s’est lâchement dérobé.
Il est impossible que les collabora
teurs du « Journal des Juifs » ne se
sentent pas éclaboussés par la recu
lade ignominieuse de leur patron.
J’espère qu’il n’y a pas parmi eux
que des gens résolus à terminer par
la couardise des polémiques de presse.
Il faut qu’ou sache, une fois pour
toutes, si, derrière la plume des in-
sulteurs, il y a une épée.
S’il en est un parmi eux qui soit
prêt à marcher au lieu et place de
M. Meyer disqualifié, je suis son
homme.
Maurice Guillot.
LE CÂS DE M. MEYER
DOCUMENTS
Nous àvohs reçu de M. Meyer la
lettre suivante, par laquelle il a cru
bon de rouvrir l’affaire dont nous
avons parlé la semaine dernière.
On verra plus loin quelle suite pi
teuse a eu pour M. Meyer cette affaire
d’honneur dans laquelle il a trouvé
moyen de reculer deux fois.
Havre, le 10 août 1901.
Recommandée
Monsieur Le Roy,
Gérant du « Réveil du Havre »
15, rue Casimir-Périer
E. Y*
multiplicité des efforts privés, la
propriété n’apparaîtra plus que com
me la récompense légitime des tra
vaux ou des peines, et la garantie
d’une existence libre pour les vieux
jours, quand les bras, fatigués, ne
peuvent plus produire.
C’est là surtout la grande tâche
de l’éducation.
Alf. Henri.
Monsieur,
fâcheuses monopolisations, qu’il fai- I Je lis dans le numéro de ce jour de
lait recourir à l’Etat pour faire , rotre journal une note signée « Mau-
pénétrer la morale sociale dans œs j su j s dérobé à l’envoi de témoins
entreprises qui constituent des mono
poles puissants sans concvurrence
possible, tels les chemins de fer, par
exemple ; mais que, partout ou
l’initiative individuelle peut s’exer
cer, on la fasse pénétrer ; bientôt la
ploutocratie terrassée, soit par les
bienfaits de l’association, soit par la
me
suis aerooe a î envoi ue icmumo qui
m’a été fait par ce Monsieur le 8 cou
rant ; afin que le public puisse juger
en connaissance de cause voici le
procès verbal qui a été rédigé par nos
■ t •— -- An ln main dp M.
LA LOI SO R LES ASS OCIATIONS
Contrairement à ce qui a été an
noncé, les règlements d’administration
publique élaborés par le Conseil d’Etat
qui avaient été envoyés au président
du Conseil, ont été renvoyés seule
ment hier par M. Waldeck-Rousseau
au ministère de l’intérieur.
Ces règlements ne seront donc sou
mis qu’aujourd’hui ou demain à la
signature du président de la Répu
blique.
témoins et écrit de la main de M.
Joly, premier témoin de M. Guillot.
« Messieurs Joly et Battaglini, té-
« moins constitués par M. Maurice
« Guillot, se sont rencontrés le ven-
« dredi 9 août, à 11 h. 1/2 avec Mes-
« sieurs Deliot et Brot, témoins dé-
< signés par M. Edmond Meyer.
« MM. Joly et Battaglini, on de-
« mandé au nom de leur client une
« réparation par les armes en raison
« d’un article jugé injurieux et paru
« E. M.,et dont M. Edmond Meyer
« s’est reconnu l’auteur.
« Ils ont réclamé pour leur client
« la qualité de premier offensé.
« MM. Deliot et Brot ont accepté
« pour leur client le principe d’une
« rencontre, mais ont revendiqué éga-
« lement la qualité de premier offensé
« qu’ils prétendent trouver dans un
« article du Réveil du Havre , en date
< du 27 juillet dernier, signé X et
» dont M. Maurice Guillot était l’au-
< teur au dire de ses témoins.
« MM. Joly et Battaglini ont estimé
« que l’article du < Réveil » fut-il in-
« jurieux, remontait à une date éloi-
« gnée ce qui ne permettait plus la
« revendication de premier offensé.
« MM. Deliot et Brot ont persisté
« à réclamer la qualité-de premier of-
« fensé, trouvant que le délai n’était
« pas expiré, parce que leur client ne
« connaissait l’autenr de l’article
« signé X; qu’ils n’ont pas été le de-
« mander au « Réveil » parce que, pour
« un article d’un autre auteur, paru
« précédemment, le gérant, décla-
« rent-ils, avait refusé de donner le
« nom de cet auteur et de plus, que
« le « Radical Socialiste » n’avait pas
« paru depuis l’article incriminé.
« L’entente, n’ayant pu se faire sur
« cette question, les témoins ont
« considéré leur mission comme ter-
« minée.
« Havre, le 9 août 1901.
« Pour M. Maurice Guillot,
« Ch. Jolly, conseiller municipal.
« Battaglini.
« Pour M. Edmond Meyer,
« Ch. Deliot, conseiller municipal.
« Brot, conseiller municipal. »
Il ressort donc bien de ce procès
verbal :
1° Que mes témoins ont accepté
pour moi la rencontre ;
2° Qu’elle n’a été éludée que sur
une question de qualité de premier
offensé Monsieur Guillot ayant invo
qué un prétendu retard puisqu’il est
établi que l’auteur de son article signé
X ne m’a été révélé que par ses témoins
eux-mêmes et seulement le 8 août
après mon article de réponse du « Ra
dical Socialiste ».
C’est d’ailleurs à cause de ces con
sidérations que tout en commentant le
procès-verbal, M. Guillot n’a osé ni
y faire allusion ni le reproduire.
Ils serait vraiment trop facile, d’in
jurier les gens sous le voile de l’ano
nymat, d’attendre plusieurs jours
avant de se déclarer l’auteur d’articles
que l’on a signé X, puis au lendemain
du jour ou Ton s’en est déclaré l’au-
* tenr> Venir dire : ah ! pardon, il y a
* dix ou douze jours que l’article est
paru vous ne pouvez plus m’en de
mander raison.
Lorsque l’on est si à cheval sur les
principes l’on signe de son nom les
attaques que l’on dirige contre les
gens.
Que le public juge qui dans cette
affaire a cherché l’échappatoire et
qui a agi ouvertement.
Je vous prie, Monsieur, conformé
ment à la loi de publier la présente
réponse à la même place et dans les
mêmes caractères que votre article
« Un Avis » ; offrant de vous tenir
compte des indemnités prévues en
l’article 13 de la loi du 29 juillet
1881.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assu
rance de ma considération.
Edmond MEYER.
traite à forfait
dée. La qualité d’offensé avait été re
vendiquée par les deux parties, et,
l’entente n’ayant pu se faire sur ce
point, nous avons considéré notre mis
sion comme terminée.
M. Meyer a cru devoir adresser au
Réveil du Havre une lettre dont il vous
a été donné connaissance hier, lettre
dans laquelle M. Meyer, commentant
ledit procès-verbal, l’interprétait en sa
laveur.
Immédiatement, vous nous avez
donné la mission de proposer à M.
Meyer de soumettre à un arbitre le
litige portant sur la question de pre
mier offensé, en vue d’une rencontre
que vous jugiez nécessaire.
Nous n’avons pu trouver M. Meyer
qu’aujourd’hui, à cinq heures et demie.
M. Meyer a refusé l’arbitrage, pré
tendant que le procès-verbal du 9
mettait fin à l’incident. Il ajoutait qu’un
intervalle de quatre jours s’était écoulé
depuis ce procès-verbal.
En présence de cette réponse, nous
avons alors proposé à M. Meyer de sou
mettre à un arbitrage cette dernière
objection.
M. Meyer s’y est énergiquement
refusé.
En conséquence, nous considérons
notre mission comme terminée.
Veuillez agréer, cher Ami, l’assu
rance de nos civilités empressées.
MM. Joly.
Battaglini.
Signé
M. Maurice Guillot a répondu à.
ses témoins dans ces termes :
Havre, le 15 août 1901.
A Messieurs Ch. Joly et Battaglini,
Havre.
Mes chers Amis,
Mis deux fois an pied du mur, M.
Meyer s’est dérobé deux fois.
Je vous demande pardon de vous
avoir dérangés inutilement.
Recevez, mes chers Amis, avec mes
remerciements, l’assurance de mon
cordial dévouement.
Maurice Guillot.
A la suite de cette lettre de M.
Meyer, qui travestissait les faits de
la façon la plus audacieuse, M. Mau
rice Guillot lui a adressé à nouveau
ses témoins, MM. Ch. Joly et Batta
glini. La démarche de ces Messieurs
a donné lieu à la lettre suivante :
Havre, le 13 août 1901.
A Monsieur Maurice Guillot,
Havre.
Cher Ami,
A la suite de la démarche que nous
avons faite, en votre nom, auprès de
M. Edm. Meyer, pour lui demander une
rétractation ou une réparation par les
armes, nous avons signé, vendredi 9
courant, un procès-verbal indiquant
qu’une rencontre n’avait pu être déci-
Les Démarches de M. BROT
Samedi dernier, Le Réveil a reçu la
visite de M. Brot qui, se prétendant
visé par deux articles parus dans notre
dernier numéro, a réclamé les noms
des auteurs de ces articles. Satisfac
tion lui a été donnée par une lettre
qu’il dit n’avoir reçue que lundi
matin.
Les pas et démarches de M. Brot
n’intéressant aucunement nos lec
teurs, nous ne parlerions pas de cet
incident, s’il ne révélait des procédés
étranges dans un certain milieu poli
tique.
Lorsque M. Brot est venu au jour
nal, nous pensions tout naturellement-
que, se trouvant offensé, il allait en
voyer ses témoins aux auteurs des ar
ticles. 11 paraissait en effet tout parti
culièrement furieux d’avoir été qua*-
lifié de « Tartarin. » Nous le flattions
plutôt, Tartarin étant certainement
plus intéressant que son compatriote
Btot. Nous reconnaissons d’ailleurs
que M. Brot est beaucoup plus paci
fique et moins batailleur que Tar
tarin.
Les témoins de M. Brot ne sont pas.
venus, mais en revanche il s’est per
mis de publier dans le journal des
frères Meyer, dont il est devenu le-,
collaborateur, la lettre de notre gé-^
rant. Cela est une incorrection grave *
' !
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