Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-03-23
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 mars 1901 23 mars 1901
Description : 1901/03/23 (N256). 1901/03/23 (N256).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634550
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
Le Réveil du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Ü
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
S
i
Prix des Insertions :
Le Havre et la Seine-Inférieùre par an 3 fr.
I
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Annonces.
Réclames..
B
Secrétaire de la Rédaction. ... Alfred HENRI
ÊEE
Départements » 4 fr.
P
L’Imprimeur-Gérant .. F. LE ROY
On traite à forfait
LES
L’IMPOT SUR LE REVENU
Missions catholiques
BIST CHINE
Un de nos concitoyens les plus esti
més, M. Paul Boell, qui compte dé
nombreux amis dans notre ville, et
qui a conquis dans le monde des
explorateurs et des diplomates, une
autorité incontestable à la suite de
ses voyages en Extrême-Orient, où.
il s’est largement documenté, vient
de publier dans la revue intitulée :
Les Pages Libres, une étude des
plés complètes sur la guerre de
Chiné et ses causes religieuses.
M. Paul Boell n’est pas un écri
vain de chic qui, comme les Jules
Lemaître ou les Léon Daudet, appré
cie sans sortir de son cabinet les
événements d’Extrême-Orient, en
imaginant des points de vue favora
bles à sa polémique antigouverne
mentale et réactionnaire. Il revient
d’un voyage autour du monde, ét il
a, dans le cours de l’année
étudié tout partieuliè- ement
anglaise ** \. à \\ était dans
ce dernier pays, au moment où a
éclaté le mouvement des Boxers et
il a pu en étudier les causes et la
première phase. Et, comme Paul
Boell est un homme de bonne foi,
on peut le croire. Indépendant de
toutes les coteries, sans intérêt per
sonnel dans la crise terrible qui
travaille une partie de l’Asie, pour
quoi nous tromperait-il ?
Il a vu, et il raconte ce qu’il a vu,
sans parti pris, ni pour ni contre
personne.
Et nous devons reconnaître que
son récit, simple et sans emphase,
nourri de faits et de documents, est
peut-être le plus formidable réqui
sitoire que l’on ait lu de longtemps,
contre l’influence néfaste, anticivi
lisatrice et antihumaine, et aussi,
hélas ! antifrançaise, des mission
naires catholiques.
• Que de fois n'avons-nous pas lu
•ou entendu que les missionnaires
jouaient en Extrême-Orient un rôle
civilisateur? Que de fois n’ont-il pas,
dans notre pays, récolté des subsi
des pour seconder leurs œuvres de
charité ? Belles œuvres en vérité et
‘dont il faut connaître les procédés !
Remarquons que M. Paul Boell,
sur ce point, ne parle pas seulement
■comme un savant et un psycholo
gue, ayant exploré et étudié la Chine
de la Mandchourie au Yunnan. Il
cite les aveux même des coupables.
Nous appelons coupables, et nous
ipouvons qualifier de criminels ceux
qui, abêtis par la théologie des
; séminaires, ne voient dans la pro
pagande chrétienne que le moyen
• de baptiser des enfants inconscients,
pour les laisser mourir, ou même
favoriser leur mort aussitôt après
le baptême.
L’auteur cite des extraits des
Annales de la Sainte-Enfance et,
ainsi qu’il l’indique lui-même, ces
simples citations valent mieux que
de longues dissertations :
Venez encore faire une petite visite
à là maison de l’immaculée Conception
à Péking. Voyez-vous cette modeste
porte d’entrée? Elle a été cette année,
pour grand nombre de petits frères et
de petites sœurs, la porte du ciel... je
ne me trompe pas : 873 petits enfants
nous ont été donnés à cette porte,
moyennant la somme de 45 centimes
pour chaque, et sur ce nombre 843 sont
morts après avoir été régénérés dans
l’eau sainte du baptême. (Annales de la
la Sainte Enfance. Tome 21, page 258).
Nos asiles sont trop remplis... et s’il
n’en montait pas au ciel un si grand
nombre pour faire place, il y a long
temps que nous ne pourrions plus re
cevoir aucun de vos petits protégés.
(Page 238).
Un enfant en nourrice, avec son en
tretien, revient à peu près à 5 fr. par
mois. Je fais des vœux sans doute pour
que ces chères petites âmes nous quit
tent le plus tôt possible et s’en aillent
au Ciel. Mais enfin, s’ils ne veulent
pas mourir, il faut bien lés nourrir,
ICS élever.- (Page 252}*
Ailleurs, (page 245) il êst question
d'une pharmacie qui ënvoie de nom
breux enfants au Ciel.
La voilà bien l’œuvre des Petits
Chinois !
Acheter, avec l’argent des fidè
les naïfs de France, des enfants,
les baptiser, et les laisser mourir,
les faire mourir, pour leur procurer
au Ciel une entrée plus rapide, tel
est le beau programme de ces gens
que l'on représente dans nos débats
parlementaires comme des agents
de l’influence française. Certains
d’entre eux sont en somme de vul
gaires assassins. Et cependant les
Cassagnac, les de Mun, unis aux
Rispalet aux Brindeau, soutiennent
ces gens là de leurs votes... pour
ennuyer le Ministère de défense
républicaine.
VERUS
(à suivre )
Nous recommandons vivement à
nos amis politiques, à tous ceux qui
ont à cœur de ne pas s'en rappor
ter, dans ces affaires de Chine, aux
mensonges de la presse d’opposi
tion, de se procurer le numéro des
Pages libres , du 16 mars 1901.
S’adresser à M. Charles Guieysse,
46, boulevard Saint-Michel, Paris.
On a trois exemplaires de ce numéro
spécial illustré de la « Guerre de
Chine » pour 40 centimes franco,
cinq exemplaires pour 70 centimes,
dix exemplaires pour 1 fr. 40. Avec
le « Livre Rouge » de Pierre Ber
trand (ancien rédacteur au Petit
Havre ! ! ) publié dans la Revue
Socialiste de janvier, février et
mars 1901, ce travail constitue un
recueil incomparable de documents
historiques, pour le jour où il faudra,
devant la justice répressive, régler
leur compte aux cléricaux qui, en
Extrême - Orient, obéissent aux
ordres sauvages de Guillaume II et
méprisent tout à la fois la France
et l’Humanité !
l’impôt de statistique — Le projet
de ISS. MerSou — Les taux établis
Nous annoncions récemment qu’a-
près de longues discussions la com
mission de l’impôt sur le revenu
n’avait pu arriver à établir un projet :
elle avait décidé d’ajaurner l’examen
du projet de M- Caillaux, ministre
des finances. Cepandant, voulant prou
ver sa bonne volonté d’aboutir à la
réforme fiscale, elle avait chargé, dans
sa dernière séance, M. Merlou de pré
parer un projet d’impôt de statistique
sur le revenu global. On ferait ainsi
une sorte d’expérience qui permettrait
de constater les revenus possédés par
les contribuables, de leur appliquer
les dispositions essentielles de l’impôt
sur le revenu 1 , de recueillir tous les
renseignements nécessaires à son per
fectionnement et aux solutions de
l’avenir.
M. Merlou a communiqué, mercredi
dernier, à la commission le projet qu’il
a établi.
Il maintient les quatre contribu
tions directes et établit^ l’iirpôt de
statistique comme impôt de superpo
sition. Cet impôt eur le revenu est
assis sur l’ensemble des revenus an
nuels dê toute nature du contribuable.
Le taux est fixé à 40 centimes par,
mille du revenu imposable. Dans le
revenu de tout contribuable soumis à
l’impôt, il est fait déduction d’une
fraction de revenu de 1,250 francs
qui est exempte de tout droit.
11 Voici les taux établis par M. Mer
lou ;
La fraction de revenu comprise en
tre 1,250 et 2,500 francs et taxée à
raison de 10 centimes par 1,000 fr. ;
Entre 2,500 et 5,000 fr., à raison
de 15 cent. ;
Entre 5,000 et 10,000 fr., à raison
de 20 cent. ;
Entre 10,000 et 25,000 fr., à rai
son de 25 cent. ;
Entre 25,000 et 50,000 fr., à rai
son de 30 cent. ;
Entre 50,000 et 100,000 fr., à rai
son de 3§ cent.
Le droit plein de 40 centimes pour
mille n’est perçu que pour la fraction
de revenu supérieure à 100,000 francs.
La déclaration annuelle est impo
sée au contribuable pour la fixation
de ses revenus.
Ce système a été adopté par la
commission ; il sera soumis à la Cham
bre en même temps que le projet sur
les quatre contributions.
Le cas de MM. RISPAL et BRINDEAU
Vraiment, MM. Rispal et Brindeau,
pris en flagrant délit de concubinage
clérical et réactionnaire, paraissent,
dans ce procès-verbal de constat dressé
par un « Groupe de Républicains »,
en posture bien scandaleuse et bien
indécente.
Ils prétendent que voter pour la
rentrée de Déroulède et de Marcel
Habert, frappés comme insurgés de
la réaction, ce n’est pas faire de la
politique ! !
Us ne font pas de politique non
plus, peut-être, quand ils défendent
par leurs votes les congrégations?
Allons, Messieurs, soyez francs, et
avouez que ces votes ont pour but de
payer le concours électoral passé et
futur des cléricaux. N’êtes-vous pas
les protégés de la Croix ?
D’ailleurs, n’avez-vous pas l'appro
bation de M. Elavien Brenier, chef
du parti nationaliste havrais? Braves
lutteurs pour la foi ultramontaine,
vous conserverez, sachez-le, sur votre
épiderme d’acrobates mélinistes, ce
vote de confiance, comme un tatouage
indélébile : un bayado surmonté d’une
croix 1
Allez, continuez! Vous étiez hier
pour les républicains un sujet de
tristesse et de crainte. Vous êtes de
venus un objet de risée; Vos votes
vous ont classés.
Vous n’osez même plus affronter vos
électeurs en réunion publique.
Vos anciens partisans vous désar
vouent.
Vous ne comptez plus...
LEUR PATRIOTISME
— ■ h - v
Un grand nombre de nos lecteurs
ont certainement assisté à la remar
quable couférence faite mardi par M.
Burghard, professeur agrégé au Lycée,
sous les auspices de la Soeiété de
Géographie commerciale du Havre.
Parmi une foule de détails intéres
sants, le conférencier a été amené à
parler du rôle de nos missionnaires
eh Birmanie.
On soutient souvent que les mis
sionnaires français constituent un
précieux instrument de propagande à
l’étranger. Us sont censés enseigner
la langue française dans leurs écoles.
Or, M. Burghard constate que nos
missionnaires français donnent leur
enseignement en anglais aux jeunes
Birmans.
Au surplus, qu’importe l’influence
française à ces gens-là ? Répandre les
idées abêtissantes de l’Eglise, étendre
l’influence romaine, cela ne suffit-il
pas à leur ambition ?
ÉLECTION SÉNATORIALE
M. du Rusquec, maire de Sibiril,
qui vient d’être acclamé par le Comité
départemental réuni à Landerneau,
reste seul candidat du parti républi
cain à l’élection sénatoriale du 31
mars, à Quimper (Finistère). M. du
Rusquec est âgé d’environ soixante-
dix ans.
Les conservateurs n’ont encore mis
en avant aucune candidature.
DANS L’UNIVERSITÉ
L’aumônier du lycée de Rochefort-
sur-Mer, dans un discours prononcé
le dimanche 10 mars, a dit aux élè
ves
«... Vous seriez boudhiste, je
vous respecterais ; vous seriez mu
sulman, je vous respecterais ; vous
seriez juif... je vous craindrais peut-
être... »
Pourquoi cette différence en défa
veur des juifs, alors et surtout que
le lycée compte des élèves juifs,
déjà en but aux tracasseries de cer
tains de leurs camarades cléricaux et
antisémites. Est-ce que cet aumônier
est payé pour faire de l'antisémi
tisme ?
-♦
LES REMPLAÇANTES
Le titre que je donne à cet article
est, comme on sait, celui d’une pièce
nouvelle de M. Brieux, qui n’a pas
cessé de faire couler beaucoup d’encre
depuis sa première représentation.
Les remplaçantes ne sont autres que
les nourrices à qui les femmes du
monde et d’autres aussi confient l’al
laitement de leurs bébés. Or, avec
beaucoup déraison, M. Brieux s’élève
contre cet oubli de l’une des lois pri
mordiales de la nature.
Que de femmes, condamnées par
notre état social à un travail asssujet-
tissant hors de chez elles, se résolvent
à un pareil sacrifice, on ne peut que
les plaindre. Mais que d’autres, à qui
ne manque pas la liberté, prennent
de gaîté de cœur la détermination de
livrer leur enfant à des soins merce
naires, voilà ce que l’on ne saurait
accepter.
Les femmes qui le font invoquent,
nous le savons bien, toutes sortes de
bonnes raisons qui se résument en une
inaptitude physique, à laquelle on ne
peut, semble-t-il, rien objecter. Pour
tant, quatre-vingt-dix-huit fois sur
cent, ce n’est qu’un mauvais prétexte;
Et si je dis quatre-vingt-dix-huit
fois sur cent, c’ejt que ces chiffrés
résultent d’une enquête à laquelle M.
Brieux vient de se livrer auprès des
célébrités médicales de Paris et dont
le Temps a publié les édifiants rap
ports.
Il est donc établi que, sur cent
femmes bien portantes, il s’en trouve
deux ou trois au plus qui soient réel-
lemsnt dans l’impossibilité d’allaiter.
Ce qui manque par conséquent à la
plupart c’est le courage et la volonté.
Je ne parle pas, bien 'entendu, de
celles que leur condition sociale sous
trait à leur devoir.
Comment les coupables expérenti
elles se retrancher dans de vaines ex
cuses? Avec une simplicité un peu
brutale, le docteur Bouffe, de Saint-
Biaise, fait une observation très
juste et qui dispense de beaucoup
d’autres : « La femme n’est pas faite
autrement que les animaux, et, pour
ceux-ci, l’allaitement maternel est,
je crois, une règle ». Sans douce, et
une règle qui ne souffre pas d’excep
tion.
D’ailleurs, c’est à nos dépens que
nous violons cette loi naturelle. Il est
en effet certain que l’allaitement pré
serve la mère de quantités d’offëc-
tions souvent graves, tandis que, dé
clare le docteur Ribemont-Dessaigne,
« quant à la mortalité des enfants-
abandon nés par les nourrices merce
naires, ils succombent dans une pro
portion effrayante ».
Mais,’ sans recourir à ces arguments
menaçants, il me semble qu’il ÿ a
dans la maternité elle-même des tré
sors de sentiments qui sont suffisants-
pour maintenir la femme dans le de
voir sacré dont elle tend trop aisé
ment à s’affranchir.
« Tu ne peux pas, dit à son nfari
une jeune femme de Michel Provins,
tu ne peux pas comprendre ce que
nous éprouvons en devenant des
mamans !... Ce n’est pas notre être
qui se dédouble, c’est un être nouvèau
qui pousse en nous, et qui devient la
mère. »
La mère ! c’est quelque [chose,, en
effet, de plus que la femme, de plus
grand et qui mérite le respect. A
partir du jour où l’enfant est*né,
commence une vie de sacrifice et
d’abDégation, dont celles-là seulerhent
sont capables qui sont dignes de ce
titre.
L’allaitement, c’est bien, mais
qu’est-ce encore auprès des soucis
continuels qu’impose la croissance du
petit être fragile, qui se tord parfois
dans son berceau en proie à des souf-
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Ü
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
S
i
Prix des Insertions :
Le Havre et la Seine-Inférieùre par an 3 fr.
I
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Annonces.
Réclames..
B
Secrétaire de la Rédaction. ... Alfred HENRI
ÊEE
Départements » 4 fr.
P
L’Imprimeur-Gérant .. F. LE ROY
On traite à forfait
LES
L’IMPOT SUR LE REVENU
Missions catholiques
BIST CHINE
Un de nos concitoyens les plus esti
més, M. Paul Boell, qui compte dé
nombreux amis dans notre ville, et
qui a conquis dans le monde des
explorateurs et des diplomates, une
autorité incontestable à la suite de
ses voyages en Extrême-Orient, où.
il s’est largement documenté, vient
de publier dans la revue intitulée :
Les Pages Libres, une étude des
plés complètes sur la guerre de
Chiné et ses causes religieuses.
M. Paul Boell n’est pas un écri
vain de chic qui, comme les Jules
Lemaître ou les Léon Daudet, appré
cie sans sortir de son cabinet les
événements d’Extrême-Orient, en
imaginant des points de vue favora
bles à sa polémique antigouverne
mentale et réactionnaire. Il revient
d’un voyage autour du monde, ét il
a, dans le cours de l’année
étudié tout partieuliè- ement
anglaise ** \. à \\ était dans
ce dernier pays, au moment où a
éclaté le mouvement des Boxers et
il a pu en étudier les causes et la
première phase. Et, comme Paul
Boell est un homme de bonne foi,
on peut le croire. Indépendant de
toutes les coteries, sans intérêt per
sonnel dans la crise terrible qui
travaille une partie de l’Asie, pour
quoi nous tromperait-il ?
Il a vu, et il raconte ce qu’il a vu,
sans parti pris, ni pour ni contre
personne.
Et nous devons reconnaître que
son récit, simple et sans emphase,
nourri de faits et de documents, est
peut-être le plus formidable réqui
sitoire que l’on ait lu de longtemps,
contre l’influence néfaste, anticivi
lisatrice et antihumaine, et aussi,
hélas ! antifrançaise, des mission
naires catholiques.
• Que de fois n'avons-nous pas lu
•ou entendu que les missionnaires
jouaient en Extrême-Orient un rôle
civilisateur? Que de fois n’ont-il pas,
dans notre pays, récolté des subsi
des pour seconder leurs œuvres de
charité ? Belles œuvres en vérité et
‘dont il faut connaître les procédés !
Remarquons que M. Paul Boell,
sur ce point, ne parle pas seulement
■comme un savant et un psycholo
gue, ayant exploré et étudié la Chine
de la Mandchourie au Yunnan. Il
cite les aveux même des coupables.
Nous appelons coupables, et nous
ipouvons qualifier de criminels ceux
qui, abêtis par la théologie des
; séminaires, ne voient dans la pro
pagande chrétienne que le moyen
• de baptiser des enfants inconscients,
pour les laisser mourir, ou même
favoriser leur mort aussitôt après
le baptême.
L’auteur cite des extraits des
Annales de la Sainte-Enfance et,
ainsi qu’il l’indique lui-même, ces
simples citations valent mieux que
de longues dissertations :
Venez encore faire une petite visite
à là maison de l’immaculée Conception
à Péking. Voyez-vous cette modeste
porte d’entrée? Elle a été cette année,
pour grand nombre de petits frères et
de petites sœurs, la porte du ciel... je
ne me trompe pas : 873 petits enfants
nous ont été donnés à cette porte,
moyennant la somme de 45 centimes
pour chaque, et sur ce nombre 843 sont
morts après avoir été régénérés dans
l’eau sainte du baptême. (Annales de la
la Sainte Enfance. Tome 21, page 258).
Nos asiles sont trop remplis... et s’il
n’en montait pas au ciel un si grand
nombre pour faire place, il y a long
temps que nous ne pourrions plus re
cevoir aucun de vos petits protégés.
(Page 238).
Un enfant en nourrice, avec son en
tretien, revient à peu près à 5 fr. par
mois. Je fais des vœux sans doute pour
que ces chères petites âmes nous quit
tent le plus tôt possible et s’en aillent
au Ciel. Mais enfin, s’ils ne veulent
pas mourir, il faut bien lés nourrir,
ICS élever.- (Page 252}*
Ailleurs, (page 245) il êst question
d'une pharmacie qui ënvoie de nom
breux enfants au Ciel.
La voilà bien l’œuvre des Petits
Chinois !
Acheter, avec l’argent des fidè
les naïfs de France, des enfants,
les baptiser, et les laisser mourir,
les faire mourir, pour leur procurer
au Ciel une entrée plus rapide, tel
est le beau programme de ces gens
que l'on représente dans nos débats
parlementaires comme des agents
de l’influence française. Certains
d’entre eux sont en somme de vul
gaires assassins. Et cependant les
Cassagnac, les de Mun, unis aux
Rispalet aux Brindeau, soutiennent
ces gens là de leurs votes... pour
ennuyer le Ministère de défense
républicaine.
VERUS
(à suivre )
Nous recommandons vivement à
nos amis politiques, à tous ceux qui
ont à cœur de ne pas s'en rappor
ter, dans ces affaires de Chine, aux
mensonges de la presse d’opposi
tion, de se procurer le numéro des
Pages libres , du 16 mars 1901.
S’adresser à M. Charles Guieysse,
46, boulevard Saint-Michel, Paris.
On a trois exemplaires de ce numéro
spécial illustré de la « Guerre de
Chine » pour 40 centimes franco,
cinq exemplaires pour 70 centimes,
dix exemplaires pour 1 fr. 40. Avec
le « Livre Rouge » de Pierre Ber
trand (ancien rédacteur au Petit
Havre ! ! ) publié dans la Revue
Socialiste de janvier, février et
mars 1901, ce travail constitue un
recueil incomparable de documents
historiques, pour le jour où il faudra,
devant la justice répressive, régler
leur compte aux cléricaux qui, en
Extrême - Orient, obéissent aux
ordres sauvages de Guillaume II et
méprisent tout à la fois la France
et l’Humanité !
l’impôt de statistique — Le projet
de ISS. MerSou — Les taux établis
Nous annoncions récemment qu’a-
près de longues discussions la com
mission de l’impôt sur le revenu
n’avait pu arriver à établir un projet :
elle avait décidé d’ajaurner l’examen
du projet de M- Caillaux, ministre
des finances. Cepandant, voulant prou
ver sa bonne volonté d’aboutir à la
réforme fiscale, elle avait chargé, dans
sa dernière séance, M. Merlou de pré
parer un projet d’impôt de statistique
sur le revenu global. On ferait ainsi
une sorte d’expérience qui permettrait
de constater les revenus possédés par
les contribuables, de leur appliquer
les dispositions essentielles de l’impôt
sur le revenu 1 , de recueillir tous les
renseignements nécessaires à son per
fectionnement et aux solutions de
l’avenir.
M. Merlou a communiqué, mercredi
dernier, à la commission le projet qu’il
a établi.
Il maintient les quatre contribu
tions directes et établit^ l’iirpôt de
statistique comme impôt de superpo
sition. Cet impôt eur le revenu est
assis sur l’ensemble des revenus an
nuels dê toute nature du contribuable.
Le taux est fixé à 40 centimes par,
mille du revenu imposable. Dans le
revenu de tout contribuable soumis à
l’impôt, il est fait déduction d’une
fraction de revenu de 1,250 francs
qui est exempte de tout droit.
11 Voici les taux établis par M. Mer
lou ;
La fraction de revenu comprise en
tre 1,250 et 2,500 francs et taxée à
raison de 10 centimes par 1,000 fr. ;
Entre 2,500 et 5,000 fr., à raison
de 15 cent. ;
Entre 5,000 et 10,000 fr., à raison
de 20 cent. ;
Entre 10,000 et 25,000 fr., à rai
son de 25 cent. ;
Entre 25,000 et 50,000 fr., à rai
son de 30 cent. ;
Entre 50,000 et 100,000 fr., à rai
son de 3§ cent.
Le droit plein de 40 centimes pour
mille n’est perçu que pour la fraction
de revenu supérieure à 100,000 francs.
La déclaration annuelle est impo
sée au contribuable pour la fixation
de ses revenus.
Ce système a été adopté par la
commission ; il sera soumis à la Cham
bre en même temps que le projet sur
les quatre contributions.
Le cas de MM. RISPAL et BRINDEAU
Vraiment, MM. Rispal et Brindeau,
pris en flagrant délit de concubinage
clérical et réactionnaire, paraissent,
dans ce procès-verbal de constat dressé
par un « Groupe de Républicains »,
en posture bien scandaleuse et bien
indécente.
Ils prétendent que voter pour la
rentrée de Déroulède et de Marcel
Habert, frappés comme insurgés de
la réaction, ce n’est pas faire de la
politique ! !
Us ne font pas de politique non
plus, peut-être, quand ils défendent
par leurs votes les congrégations?
Allons, Messieurs, soyez francs, et
avouez que ces votes ont pour but de
payer le concours électoral passé et
futur des cléricaux. N’êtes-vous pas
les protégés de la Croix ?
D’ailleurs, n’avez-vous pas l'appro
bation de M. Elavien Brenier, chef
du parti nationaliste havrais? Braves
lutteurs pour la foi ultramontaine,
vous conserverez, sachez-le, sur votre
épiderme d’acrobates mélinistes, ce
vote de confiance, comme un tatouage
indélébile : un bayado surmonté d’une
croix 1
Allez, continuez! Vous étiez hier
pour les républicains un sujet de
tristesse et de crainte. Vous êtes de
venus un objet de risée; Vos votes
vous ont classés.
Vous n’osez même plus affronter vos
électeurs en réunion publique.
Vos anciens partisans vous désar
vouent.
Vous ne comptez plus...
LEUR PATRIOTISME
— ■ h - v
Un grand nombre de nos lecteurs
ont certainement assisté à la remar
quable couférence faite mardi par M.
Burghard, professeur agrégé au Lycée,
sous les auspices de la Soeiété de
Géographie commerciale du Havre.
Parmi une foule de détails intéres
sants, le conférencier a été amené à
parler du rôle de nos missionnaires
eh Birmanie.
On soutient souvent que les mis
sionnaires français constituent un
précieux instrument de propagande à
l’étranger. Us sont censés enseigner
la langue française dans leurs écoles.
Or, M. Burghard constate que nos
missionnaires français donnent leur
enseignement en anglais aux jeunes
Birmans.
Au surplus, qu’importe l’influence
française à ces gens-là ? Répandre les
idées abêtissantes de l’Eglise, étendre
l’influence romaine, cela ne suffit-il
pas à leur ambition ?
ÉLECTION SÉNATORIALE
M. du Rusquec, maire de Sibiril,
qui vient d’être acclamé par le Comité
départemental réuni à Landerneau,
reste seul candidat du parti républi
cain à l’élection sénatoriale du 31
mars, à Quimper (Finistère). M. du
Rusquec est âgé d’environ soixante-
dix ans.
Les conservateurs n’ont encore mis
en avant aucune candidature.
DANS L’UNIVERSITÉ
L’aumônier du lycée de Rochefort-
sur-Mer, dans un discours prononcé
le dimanche 10 mars, a dit aux élè
ves
«... Vous seriez boudhiste, je
vous respecterais ; vous seriez mu
sulman, je vous respecterais ; vous
seriez juif... je vous craindrais peut-
être... »
Pourquoi cette différence en défa
veur des juifs, alors et surtout que
le lycée compte des élèves juifs,
déjà en but aux tracasseries de cer
tains de leurs camarades cléricaux et
antisémites. Est-ce que cet aumônier
est payé pour faire de l'antisémi
tisme ?
-♦
LES REMPLAÇANTES
Le titre que je donne à cet article
est, comme on sait, celui d’une pièce
nouvelle de M. Brieux, qui n’a pas
cessé de faire couler beaucoup d’encre
depuis sa première représentation.
Les remplaçantes ne sont autres que
les nourrices à qui les femmes du
monde et d’autres aussi confient l’al
laitement de leurs bébés. Or, avec
beaucoup déraison, M. Brieux s’élève
contre cet oubli de l’une des lois pri
mordiales de la nature.
Que de femmes, condamnées par
notre état social à un travail asssujet-
tissant hors de chez elles, se résolvent
à un pareil sacrifice, on ne peut que
les plaindre. Mais que d’autres, à qui
ne manque pas la liberté, prennent
de gaîté de cœur la détermination de
livrer leur enfant à des soins merce
naires, voilà ce que l’on ne saurait
accepter.
Les femmes qui le font invoquent,
nous le savons bien, toutes sortes de
bonnes raisons qui se résument en une
inaptitude physique, à laquelle on ne
peut, semble-t-il, rien objecter. Pour
tant, quatre-vingt-dix-huit fois sur
cent, ce n’est qu’un mauvais prétexte;
Et si je dis quatre-vingt-dix-huit
fois sur cent, c’ejt que ces chiffrés
résultent d’une enquête à laquelle M.
Brieux vient de se livrer auprès des
célébrités médicales de Paris et dont
le Temps a publié les édifiants rap
ports.
Il est donc établi que, sur cent
femmes bien portantes, il s’en trouve
deux ou trois au plus qui soient réel-
lemsnt dans l’impossibilité d’allaiter.
Ce qui manque par conséquent à la
plupart c’est le courage et la volonté.
Je ne parle pas, bien 'entendu, de
celles que leur condition sociale sous
trait à leur devoir.
Comment les coupables expérenti
elles se retrancher dans de vaines ex
cuses? Avec une simplicité un peu
brutale, le docteur Bouffe, de Saint-
Biaise, fait une observation très
juste et qui dispense de beaucoup
d’autres : « La femme n’est pas faite
autrement que les animaux, et, pour
ceux-ci, l’allaitement maternel est,
je crois, une règle ». Sans douce, et
une règle qui ne souffre pas d’excep
tion.
D’ailleurs, c’est à nos dépens que
nous violons cette loi naturelle. Il est
en effet certain que l’allaitement pré
serve la mère de quantités d’offëc-
tions souvent graves, tandis que, dé
clare le docteur Ribemont-Dessaigne,
« quant à la mortalité des enfants-
abandon nés par les nourrices merce
naires, ils succombent dans une pro
portion effrayante ».
Mais,’ sans recourir à ces arguments
menaçants, il me semble qu’il ÿ a
dans la maternité elle-même des tré
sors de sentiments qui sont suffisants-
pour maintenir la femme dans le de
voir sacré dont elle tend trop aisé
ment à s’affranchir.
« Tu ne peux pas, dit à son nfari
une jeune femme de Michel Provins,
tu ne peux pas comprendre ce que
nous éprouvons en devenant des
mamans !... Ce n’est pas notre être
qui se dédouble, c’est un être nouvèau
qui pousse en nous, et qui devient la
mère. »
La mère ! c’est quelque [chose,, en
effet, de plus que la femme, de plus
grand et qui mérite le respect. A
partir du jour où l’enfant est*né,
commence une vie de sacrifice et
d’abDégation, dont celles-là seulerhent
sont capables qui sont dignes de ce
titre.
L’allaitement, c’est bien, mais
qu’est-ce encore auprès des soucis
continuels qu’impose la croissance du
petit être fragile, qui se tord parfois
dans son berceau en proie à des souf-
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