Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-08-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 août 1893 26 août 1893
Description : 1893/08/26 (N107). 1893/08/26 (N107).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633065
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
T lunée — r 107 — Samedi 26 Août 1893
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 9 Fructidor An 161 — N'
MBaaBES3ft'»g8aHBa«aB^'n^^
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre
UN AN SîX MOIS
5 fr. 3 fr.
1 5,
ADMINISTRATION & RÉDACTION
BUE CASIMIR-PÉRIER,
1 5
Départements 6 fr. 3 .50
LE REVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
du RÉVEIL DU HAVRE
Le Conseil d’Administration et de Rédac
tion du Réveil du Havre s’étant récemment
réunis, ils ont déclaré se dissoudre, et une
nouvelle Administration et Rédaction de
notre feuille s’étant constituées, le Réveil du
Havre continuera à paraître hebdomadaire
ment.
Elections Législatives du 20 Août 1893
l re Circonscription du Havre
Inscrits 15.838
Votants 9.961
Majorité absolue 4.981
Siegfried 6.332 ELU
J)e»‘i- Oniltot 2.365
de Bussy. 1.107
Blancs et nuis 154
OWVSM
LETTRE LE M. DENIS GDILLOT
fl SES ÉLECTEURS
Comme si le seul fait de se poser contre le
député sortant, M. Siegfried, constituait un
crime de lèse-majesté, ou a vu se déchaîner
contre M.Denis Guillot, toute la presse, grande
et petite, agissant évidemment par ordre. Et
l’on a fait pleuvoir sur ce candidat toute une
averse de reproches plus ridicules les uns que
les autres. N’a-t-on pas été jmqu’à accuser
de boulangisme ce républicain qui, à l’heure
où la dictature semblait poindre à l’horizon,
n’hésitait pas à la combattre au premier rang?
En vérité, bn devrait, pour lutter contre un
homme, employer des moyens plus honnêtes.
Au lieu d’engager une pareille polémique,
n’était-il pas plus simple de rester sur le ter
rain des deux programmes en présence? C’était
d’autant plus facile, que la majorité était
assurée aux républicains, quoi qu’il arrivât,
et qu’il n’existait en aucune façon, de péril
réactionnaire.
On conçoit donc que, provoqué de la sorte
et combattu avec une telle mauvaise foi,
M. Denis Guillot, qui n’a pas coutume de
recevoir les coups sans les rendre avec usure,
ait été amené à traiter ses adversaires sans
Les renseignements qui arrivent de tons côtés
permettent de prévoir que sur ces 164 ballotta
ges, 140 an moins seront favorables aux répu
blicains.
Certaines villes de province ont semblé, par une
abstention coupable de leurs électeurs, se désinté
resser complètement du vote de dimanche.
Au Havre, le nombre des votants a été inférieur
aux deux tiers des inscrits. C’est donc avec un lé
gitime plaisir que nous voyons Paris, envoyer sur
635,663 électeurs inscrits, 456,256 votants aux
urnes, c’est-à-dire plus des deux tiers de ses ins
crits.
Tandis que la province tenait malgré tout, à
réélire d’anciens députés opportunistes et
disons le mot, pour la plupart incapables, la ville
lumière accordait 175,200 voix aux radicaux-so
cialistes. contre 41,931 seulement aux opportunis
tes et républicains modérés.
On ne pouvait espérer de triomphe plus com
plet.
La leçon est peut-être dure pour la proviucequi
s’est obstinée à encenser de nouveau des idoles
qu’elle aurait du détruire, mais peu importe, puis
que Paris leur aûporté, le 20 août, un coup peut-
être mortel.
Malheureusement, l’attention des électeurs a
été détournée vers la fin de la période électorale
par une regrettable collision entre ouvriers fran-
A la suite du scrutin de dimanche, M.
Denis Guillot a adressé aux électeurs de la
première circonscription du Havre, la lettre
suivante :
Mes chers Concitoyens,
Je remercie les électeurs qui. êiiîmAA».vA"YA:
leurs voix, ont affirmé sur mon nom leurs
préférences pour les réformes politiques, éco
nomiques et sociales qui sont, à mon sens, la
raison d’être du régime républicain.
En acceptant, sur la prière de mes amis, la
lutte électorale, j’ai conscience d’avoir obéi
au devoir que m’imposaient les idées que j’ai
toujours défendues et auxquelles je resterai
fid le.
Vive la République !
DENIS GUILLOT.
LE SCRUTIN DU 20 AOUT
AU HâVEI
La première circonscription du Havre était
appelée, dimanche dernier, à se prononcer
en re deux politiques :
Celle de piétinement et de compromissions,
représentée par M. Siegfried ;
Celle de progrès social, qui avait pour cham
pion M. Denis Guillot.
A une forte majorité, le corps électoral a
donné ses suffrages à la première de ces poli
tiques. a accordé un nouveau blanc-seing
au député sortant.
On n’attend pas de nous que nous nous
insurgions contre les décisions de la majorité.
Tout au plus serions-nous en droit de nous
étonner du grand nombre des abstentions.
C’est là un phénomène d’autant plus inexpli
cable, que les trois candidats en présence
semblaient donner satisfaction aux trois
nuances d’opinion qui devront se partager la
France électorale. On eût donc dû trouver
dans les urnes un maximum de votes. Il n’en
a rien été, et une foule d’électeurs ont négligé
de remplir leur devoir.
11 est un point, toutefois, sur lequel on nous
permettra de revenir. Nous voulons parler de
1 étrangeté des procédés employés pour com
battre la candidature Denis Guillot.
grands ménagement. Il trouvait dans les votes
de'M. Siegfried assez d’incohérences pour
édifier les électeurs sur les idées et les tendan
ces de son concurrent.
Il faut bien le reconnaître, le corps électo
ral a paru se soucier médiocrement des votes
lïïf députe sortant, uirfnstant, on a pu croire
que nos concitoyens, venus en grand nombre
aux réunions publiques, prenaient intérêt à
ces débats politiques et économiques. Mais
bientôt, grâce à une minorité turbulente,
toute controverse est devenue impossible. Et
cela est bien fait pour attrister ceux qui pen
sent que la République doit être un régime de
libre discussion.
Cette élection a révélé un autre danger :
l’asservissement presque absolu de la classe
ouvrière à certains patrons qui n’ont ménagé
aucune pression, aucun moyen d'intimidation.
Nous avons les mains pleines de preuves, et
nous serons en mesure d’établir que plusieurs
syndicats, et non des moins importants, ne
sont pas autre chose que des officines oppor
tunistes où des ouvriers travaillent, bon gré
mal gré, à l’asservissement politique et écono
mique de leurs camarades.
Un tel ordre de choses est profondément
triste, et nous comptons sur la partie indé
pendante de la classe ouvrière pour y parer
sans retard.
Il ne faut pas que, par un renversement de
tous les principes, les travailleurs du Havre,
méconnaissant leurs intérêts, ne fassent servir
leur action qu’à soutenir les adversaires du
programme ouvrier.
A eux de s’organiser. Mais qu’ils écartent
impitoyablement de la direction de leurs
syndicats, ceux qui, dociles à l’influence pa
tronale, font, en somme, la pire des besognes.
SEMAINE
POLITIQUE
FRANCE
Elections générales du 20 Août. — Voici
comment se décomposent les résultats définitifs
du scrutin du 20 août :
Républicains....
Ralliés
Réactionnaires.
Ballottages
çais et italiens.
Plusieurs morts, de nombreux blessés, tout un
peuple en émoi, tel est le bilan de cette triste
journée !
Après les funestes incidents d’Aigues-Mortes,
des démonstrations antifrançaises se sont pro
duites en Italie, notamment à Rome Livourne
Paüoùe, verone, Turin, Naples, Florence, Milan
et Gênes.
On profita de ces troubles pour crier dans
toute la péninsule : « Vive l’Italie ! Vive l’Alle
magne ! A bas la France ! »
Si l’on en croit même certains journaux comme
le Secolo , le gouvernement, embarrassé par les
révélations du procès Tanlongo, ne serait pas
étranger à ces manifestations qui auraient eu pour
but de détourner l’attention du peuple sur les af
faires étrangères.
Ce qui tendrait à le prouver, c’est que la situa-
sion du ministère Giolitti devient difficile et que
sa chute est attendue de jour en jour.
En tous cas, malgré rintervention de la troupe
et de la police, nos nationaux ont été insultés, les
écussons de nos consulats arrachés et le matériel
de plusieurs sociétés françaises détérioré ou dé
truit par le feu.
Un semblant de satisfaction nous a déjà été
donné, nous espérons qu’on n’en restera pas là et
que notre gouvernement, pour une fois énergique,
saura faire respecter nos intérêts et notre drapeau.
Si la dernière Chambre tétait plus occupée des
questions ouvrières, si elle avait surtout élaboré
ceile si importante qui a trait au travail des ou
vriers étrangers en France, nous n’aurions pas vu
se produire d’abord la collision d’Aigues-Mortes,
ensuite les troubles d’Italie.
L’ouvrier étant protégé par une loi qui forcerait
le patron à ne pas descendre au-dessous d’un mi
nimum de salaire, minimum permettant à tous de
bien vivre, le patron n’aurait aucun avantage à
employer des étrangers qu’il lui faudrait payer un
prix qu’accepterait tout ouvrier français.
La Chambre future voudra-t-elle le compren
dre y nousl’espérons !
Cependant, tout en comptant pour les réformes
ouvrières sur les Membres du Parlement, il est
bon de ne pas perdre de vue ces grandes assem
blées internationales qui, seules d’ici quelques
années du moins, peuvent amener rapidement une
solution pacifique de la question sociale.
Le Congrès de Zurich, qui vient de finir, a
montré combien chez tous les peuples les reven
dications ouvrières tendent vers un même but, et
s’il s’est produit sur certains points de détail un
léger désaccord entre les socialistes allemands et
français, il serait erroné de croire que leurs aspi
rations sont différentes.
*
* *
mi m INSERTIONS :
Annonces.. 25 cent, la ligne
Réclames. 50 cent, la ligne
On trait© à Forfait
AU SIAM
Londres, 23 août.
Le Times , dans sa dernière édition, publie la
dépêche suivante :
« Bangkok, 23 août. — La première conférence
entre M. le Myre de Vilers et le prince Dewang
pour régler l’exécution de Pultimatum, a eu lieu
hier. La pjochaine conférence a été fixée à jeudi.
« Le gouvernement siamois a fait transporter
aujourd’hui à bord de l'Alouette 2,500,000 francs
en dollars et enverra encore un demi-million à la
Banque d’Indo-Chine à Saïgon. »
E. S.
——— —
LE SCRUTIN DU 3 SEPTEMBRE
Il y a 159 ballottages.
Ils se sont produits dans les circonscriptions oû
les électeurs ont combattu — en ordre dispersé —
sous la conduite d’un trop grand nombre de chefs,
qui d’avance se croyaient tous victorieux.
Le suffrage universel a été complaisant pour
toutes les illusions. Mais le premier tour les a li
quidées : il faut maintenant que tout le monde
fasse œuvre de discipliné et de raison.
Il est de règle que les candidats., de même opi
nion, à des nuances près, qui ont eu tout d’abord
la majorité relative restent seuls sur la brèche
pour le second tour et que tous les autres leur ra
mène en rentrant publiquement dans le rang leurs
propres contingents.
Chacun doit faire ce sacrifice en beau joueur et
plus il est pénible, ce qui est fréquent, plus il ho-
nre.
Entre républicains, celui qui manquerait à ce
devoir par rancune personnelle ou sous n’importe
quel prétexte, au risque de favoriser l’élection
d’un réactionnaire, se disqualifierait gratuitement
pour l’avenir et serait d’ailleurs honteusement
abandonné par ses électeurs comme fauteur de dé
sordre.
Nous avons indiqué quels étaient les résultats
probables du second tour de scrutin dans les 159
ballottages : 66 républicains gouvernementaux,
48 républicains radicaux, 22 socialistes, 12 ralliés,
10 monarchistes et 1 révisionniste*
Il est bien entendu que nos prévisions sont
basées sur le classement des voix qui a été déter
miné par le premier tour de scrutin et sur la ponc
tualité réglementaire avec laquelle nous estimons
que les candidats en minorité rempliront leur
devoir politique en donnant l’exemple à leurs
électeurs.
Ainsi les élections du 20 août et du 3 septembre
auront assez bien distribué les rôles dans la nouvelle
Chambre pour que la majorité républicaine ait le
champ libre devant elle, étudie toutes les réformes
et réalise tous les progrès que le pays attend d’elle,
sans qu’aucune coalition puisse la tenir en échec
et paralyser ses efforts.
Très forte et très homogène, n’ayant à se garder
ni à droite ni à gauche, elle aura toute la liberté
de ses actes, mais aussi toute la responsabilité.
LE PAPE ET LES ÉLECTIONS
Le Vatican espérait que les élections apporte
raient un appoint considérable au parti républicain
modéré et diminueraient grandement les forces du
parti radical, de façon à ce que l’axe de la politique
future se rapprochât du Centre gauche plus que
de l’Extrême gauche.
Jusqu’ici, les pointages ne sont pas assez com
plets pour qu’on puisse se prononcer. Les dépêches
de Mgr Ferrata se multiplient de jour en jour,
mais ne donnent pas les résultats définitifs. Elles
constatent un grand regret de l’échec de MM. Piou
et de Mun, qui représentaient plus particulière*
ment les idées du pape.
Il existe une certaine inquiétude au sujet de la
composition du prochain Parlement. On semble
redouter que l’influence se fasse surtout sentir au
profit du parti radical.
Telle est l’opinion qui règne généralement ai
Vatican.
DIX CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — 9 Fructidor An 161 — N'
MBaaBES3ft'»g8aHBa«aB^'n^^
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre
UN AN SîX MOIS
5 fr. 3 fr.
1 5,
ADMINISTRATION & RÉDACTION
BUE CASIMIR-PÉRIER,
1 5
Départements 6 fr. 3 .50
LE REVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
du RÉVEIL DU HAVRE
Le Conseil d’Administration et de Rédac
tion du Réveil du Havre s’étant récemment
réunis, ils ont déclaré se dissoudre, et une
nouvelle Administration et Rédaction de
notre feuille s’étant constituées, le Réveil du
Havre continuera à paraître hebdomadaire
ment.
Elections Législatives du 20 Août 1893
l re Circonscription du Havre
Inscrits 15.838
Votants 9.961
Majorité absolue 4.981
Siegfried 6.332 ELU
J)e»‘i- Oniltot 2.365
de Bussy. 1.107
Blancs et nuis 154
OWVSM
LETTRE LE M. DENIS GDILLOT
fl SES ÉLECTEURS
Comme si le seul fait de se poser contre le
député sortant, M. Siegfried, constituait un
crime de lèse-majesté, ou a vu se déchaîner
contre M.Denis Guillot, toute la presse, grande
et petite, agissant évidemment par ordre. Et
l’on a fait pleuvoir sur ce candidat toute une
averse de reproches plus ridicules les uns que
les autres. N’a-t-on pas été jmqu’à accuser
de boulangisme ce républicain qui, à l’heure
où la dictature semblait poindre à l’horizon,
n’hésitait pas à la combattre au premier rang?
En vérité, bn devrait, pour lutter contre un
homme, employer des moyens plus honnêtes.
Au lieu d’engager une pareille polémique,
n’était-il pas plus simple de rester sur le ter
rain des deux programmes en présence? C’était
d’autant plus facile, que la majorité était
assurée aux républicains, quoi qu’il arrivât,
et qu’il n’existait en aucune façon, de péril
réactionnaire.
On conçoit donc que, provoqué de la sorte
et combattu avec une telle mauvaise foi,
M. Denis Guillot, qui n’a pas coutume de
recevoir les coups sans les rendre avec usure,
ait été amené à traiter ses adversaires sans
Les renseignements qui arrivent de tons côtés
permettent de prévoir que sur ces 164 ballotta
ges, 140 an moins seront favorables aux répu
blicains.
Certaines villes de province ont semblé, par une
abstention coupable de leurs électeurs, se désinté
resser complètement du vote de dimanche.
Au Havre, le nombre des votants a été inférieur
aux deux tiers des inscrits. C’est donc avec un lé
gitime plaisir que nous voyons Paris, envoyer sur
635,663 électeurs inscrits, 456,256 votants aux
urnes, c’est-à-dire plus des deux tiers de ses ins
crits.
Tandis que la province tenait malgré tout, à
réélire d’anciens députés opportunistes et
disons le mot, pour la plupart incapables, la ville
lumière accordait 175,200 voix aux radicaux-so
cialistes. contre 41,931 seulement aux opportunis
tes et républicains modérés.
On ne pouvait espérer de triomphe plus com
plet.
La leçon est peut-être dure pour la proviucequi
s’est obstinée à encenser de nouveau des idoles
qu’elle aurait du détruire, mais peu importe, puis
que Paris leur aûporté, le 20 août, un coup peut-
être mortel.
Malheureusement, l’attention des électeurs a
été détournée vers la fin de la période électorale
par une regrettable collision entre ouvriers fran-
A la suite du scrutin de dimanche, M.
Denis Guillot a adressé aux électeurs de la
première circonscription du Havre, la lettre
suivante :
Mes chers Concitoyens,
Je remercie les électeurs qui. êiiîmAA».vA"YA:
leurs voix, ont affirmé sur mon nom leurs
préférences pour les réformes politiques, éco
nomiques et sociales qui sont, à mon sens, la
raison d’être du régime républicain.
En acceptant, sur la prière de mes amis, la
lutte électorale, j’ai conscience d’avoir obéi
au devoir que m’imposaient les idées que j’ai
toujours défendues et auxquelles je resterai
fid le.
Vive la République !
DENIS GUILLOT.
LE SCRUTIN DU 20 AOUT
AU HâVEI
La première circonscription du Havre était
appelée, dimanche dernier, à se prononcer
en re deux politiques :
Celle de piétinement et de compromissions,
représentée par M. Siegfried ;
Celle de progrès social, qui avait pour cham
pion M. Denis Guillot.
A une forte majorité, le corps électoral a
donné ses suffrages à la première de ces poli
tiques. a accordé un nouveau blanc-seing
au député sortant.
On n’attend pas de nous que nous nous
insurgions contre les décisions de la majorité.
Tout au plus serions-nous en droit de nous
étonner du grand nombre des abstentions.
C’est là un phénomène d’autant plus inexpli
cable, que les trois candidats en présence
semblaient donner satisfaction aux trois
nuances d’opinion qui devront se partager la
France électorale. On eût donc dû trouver
dans les urnes un maximum de votes. Il n’en
a rien été, et une foule d’électeurs ont négligé
de remplir leur devoir.
11 est un point, toutefois, sur lequel on nous
permettra de revenir. Nous voulons parler de
1 étrangeté des procédés employés pour com
battre la candidature Denis Guillot.
grands ménagement. Il trouvait dans les votes
de'M. Siegfried assez d’incohérences pour
édifier les électeurs sur les idées et les tendan
ces de son concurrent.
Il faut bien le reconnaître, le corps électo
ral a paru se soucier médiocrement des votes
lïïf députe sortant, uirfnstant, on a pu croire
que nos concitoyens, venus en grand nombre
aux réunions publiques, prenaient intérêt à
ces débats politiques et économiques. Mais
bientôt, grâce à une minorité turbulente,
toute controverse est devenue impossible. Et
cela est bien fait pour attrister ceux qui pen
sent que la République doit être un régime de
libre discussion.
Cette élection a révélé un autre danger :
l’asservissement presque absolu de la classe
ouvrière à certains patrons qui n’ont ménagé
aucune pression, aucun moyen d'intimidation.
Nous avons les mains pleines de preuves, et
nous serons en mesure d’établir que plusieurs
syndicats, et non des moins importants, ne
sont pas autre chose que des officines oppor
tunistes où des ouvriers travaillent, bon gré
mal gré, à l’asservissement politique et écono
mique de leurs camarades.
Un tel ordre de choses est profondément
triste, et nous comptons sur la partie indé
pendante de la classe ouvrière pour y parer
sans retard.
Il ne faut pas que, par un renversement de
tous les principes, les travailleurs du Havre,
méconnaissant leurs intérêts, ne fassent servir
leur action qu’à soutenir les adversaires du
programme ouvrier.
A eux de s’organiser. Mais qu’ils écartent
impitoyablement de la direction de leurs
syndicats, ceux qui, dociles à l’influence pa
tronale, font, en somme, la pire des besognes.
SEMAINE
POLITIQUE
FRANCE
Elections générales du 20 Août. — Voici
comment se décomposent les résultats définitifs
du scrutin du 20 août :
Républicains....
Ralliés
Réactionnaires.
Ballottages
çais et italiens.
Plusieurs morts, de nombreux blessés, tout un
peuple en émoi, tel est le bilan de cette triste
journée !
Après les funestes incidents d’Aigues-Mortes,
des démonstrations antifrançaises se sont pro
duites en Italie, notamment à Rome Livourne
Paüoùe, verone, Turin, Naples, Florence, Milan
et Gênes.
On profita de ces troubles pour crier dans
toute la péninsule : « Vive l’Italie ! Vive l’Alle
magne ! A bas la France ! »
Si l’on en croit même certains journaux comme
le Secolo , le gouvernement, embarrassé par les
révélations du procès Tanlongo, ne serait pas
étranger à ces manifestations qui auraient eu pour
but de détourner l’attention du peuple sur les af
faires étrangères.
Ce qui tendrait à le prouver, c’est que la situa-
sion du ministère Giolitti devient difficile et que
sa chute est attendue de jour en jour.
En tous cas, malgré rintervention de la troupe
et de la police, nos nationaux ont été insultés, les
écussons de nos consulats arrachés et le matériel
de plusieurs sociétés françaises détérioré ou dé
truit par le feu.
Un semblant de satisfaction nous a déjà été
donné, nous espérons qu’on n’en restera pas là et
que notre gouvernement, pour une fois énergique,
saura faire respecter nos intérêts et notre drapeau.
Si la dernière Chambre tétait plus occupée des
questions ouvrières, si elle avait surtout élaboré
ceile si importante qui a trait au travail des ou
vriers étrangers en France, nous n’aurions pas vu
se produire d’abord la collision d’Aigues-Mortes,
ensuite les troubles d’Italie.
L’ouvrier étant protégé par une loi qui forcerait
le patron à ne pas descendre au-dessous d’un mi
nimum de salaire, minimum permettant à tous de
bien vivre, le patron n’aurait aucun avantage à
employer des étrangers qu’il lui faudrait payer un
prix qu’accepterait tout ouvrier français.
La Chambre future voudra-t-elle le compren
dre y nousl’espérons !
Cependant, tout en comptant pour les réformes
ouvrières sur les Membres du Parlement, il est
bon de ne pas perdre de vue ces grandes assem
blées internationales qui, seules d’ici quelques
années du moins, peuvent amener rapidement une
solution pacifique de la question sociale.
Le Congrès de Zurich, qui vient de finir, a
montré combien chez tous les peuples les reven
dications ouvrières tendent vers un même but, et
s’il s’est produit sur certains points de détail un
léger désaccord entre les socialistes allemands et
français, il serait erroné de croire que leurs aspi
rations sont différentes.
*
* *
mi m INSERTIONS :
Annonces.. 25 cent, la ligne
Réclames. 50 cent, la ligne
On trait© à Forfait
AU SIAM
Londres, 23 août.
Le Times , dans sa dernière édition, publie la
dépêche suivante :
« Bangkok, 23 août. — La première conférence
entre M. le Myre de Vilers et le prince Dewang
pour régler l’exécution de Pultimatum, a eu lieu
hier. La pjochaine conférence a été fixée à jeudi.
« Le gouvernement siamois a fait transporter
aujourd’hui à bord de l'Alouette 2,500,000 francs
en dollars et enverra encore un demi-million à la
Banque d’Indo-Chine à Saïgon. »
E. S.
——— —
LE SCRUTIN DU 3 SEPTEMBRE
Il y a 159 ballottages.
Ils se sont produits dans les circonscriptions oû
les électeurs ont combattu — en ordre dispersé —
sous la conduite d’un trop grand nombre de chefs,
qui d’avance se croyaient tous victorieux.
Le suffrage universel a été complaisant pour
toutes les illusions. Mais le premier tour les a li
quidées : il faut maintenant que tout le monde
fasse œuvre de discipliné et de raison.
Il est de règle que les candidats., de même opi
nion, à des nuances près, qui ont eu tout d’abord
la majorité relative restent seuls sur la brèche
pour le second tour et que tous les autres leur ra
mène en rentrant publiquement dans le rang leurs
propres contingents.
Chacun doit faire ce sacrifice en beau joueur et
plus il est pénible, ce qui est fréquent, plus il ho-
nre.
Entre républicains, celui qui manquerait à ce
devoir par rancune personnelle ou sous n’importe
quel prétexte, au risque de favoriser l’élection
d’un réactionnaire, se disqualifierait gratuitement
pour l’avenir et serait d’ailleurs honteusement
abandonné par ses électeurs comme fauteur de dé
sordre.
Nous avons indiqué quels étaient les résultats
probables du second tour de scrutin dans les 159
ballottages : 66 républicains gouvernementaux,
48 républicains radicaux, 22 socialistes, 12 ralliés,
10 monarchistes et 1 révisionniste*
Il est bien entendu que nos prévisions sont
basées sur le classement des voix qui a été déter
miné par le premier tour de scrutin et sur la ponc
tualité réglementaire avec laquelle nous estimons
que les candidats en minorité rempliront leur
devoir politique en donnant l’exemple à leurs
électeurs.
Ainsi les élections du 20 août et du 3 septembre
auront assez bien distribué les rôles dans la nouvelle
Chambre pour que la majorité républicaine ait le
champ libre devant elle, étudie toutes les réformes
et réalise tous les progrès que le pays attend d’elle,
sans qu’aucune coalition puisse la tenir en échec
et paralyser ses efforts.
Très forte et très homogène, n’ayant à se garder
ni à droite ni à gauche, elle aura toute la liberté
de ses actes, mais aussi toute la responsabilité.
LE PAPE ET LES ÉLECTIONS
Le Vatican espérait que les élections apporte
raient un appoint considérable au parti républicain
modéré et diminueraient grandement les forces du
parti radical, de façon à ce que l’axe de la politique
future se rapprochât du Centre gauche plus que
de l’Extrême gauche.
Jusqu’ici, les pointages ne sont pas assez com
plets pour qu’on puisse se prononcer. Les dépêches
de Mgr Ferrata se multiplient de jour en jour,
mais ne donnent pas les résultats définitifs. Elles
constatent un grand regret de l’échec de MM. Piou
et de Mun, qui représentaient plus particulière*
ment les idées du pape.
Il existe une certaine inquiétude au sujet de la
composition du prochain Parlement. On semble
redouter que l’influence se fasse surtout sentir au
profit du parti radical.
Telle est l’opinion qui règne généralement ai
Vatican.
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