Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1926-12-24
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 décembre 1926 24 décembre 1926
Description : 1926/12/24 (Numéro 358). 1926/12/24 (Numéro 358).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
J O1ÎÉ 'pat ceax-ci, blâmé par tevx-là, me moquant des sots, bravant tes
1^'méchwts, je me presse de rirede tout. de peur d'être obligé d'en pleurer*
I ̃ BEAUHARCHÂèï
IMPRIMÉ EN L'HOTEL DD HGAKO
14, ROND-POINT des OTAMFS-ÉLYSÊÈS-- PAR|S (8« Attond<)
Fondateur H. DE VILLEMESSANT l (1854-1879)
Anden3 Directeurs Francis Magnard. Gaston Calhette. Alfked Capus.
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(4, ROND-POINT des CHAMPS-ELYSÉES, PARIS Tiléph. ÈittUs 12-56, J2-6J,.02-é5
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Le jeudi «Le FIGARO Artistique Illusteé",
et les "Figaro'' des États-Unis et de l'Argentine, etc.
TABLEAU DES CHANGES
« A PARIS
Le Dollat vaut 35,19 La Livre vaut 12a 25
Ce .Franc Suisse vaut 4-t6 La Lire &« L. :i,ia.
Le Belga vaut 3.50 La Peseva »_ t 3.8=s
A Londres, la Livre vaut en DoU 4.65 A Rome. le Dollar vaut en Lire 32,4 0
A New-York, la 4,85 la Livre 10885
Aujourd'hui s
"̃ "• Cona ii de Cabinet.
A ig h Rue delaSorbonne, t6 Ls Journa isme relig-eux par M-. Sève tre.
A minuit ;-Rév u on a l'Hôte. Rit? sous ^présidence deS. A; R. la duchesse de Vendôme.
73* Année
N° 358
Directeur-Rédacteur en^Chçf Politique Lucien ROMIER
DIRECTEUR LITTÉRAIRE ROBERT DE FLERS
DIRECTEUR POLITIQUE FRANÇOIS COTY
Un terrain w
1.~ dangereux
L'Angleterre est obsédée de la
question chinoise, et quand l'An-
gleterre 'est obsédée d'une ques-
tion, il arrive que cela ait de nombreuses
répercussions.
Si l'on avait le loisir ou le goût de jouer
avec le feu, on prendrait un certain inté-
rêt aux entreprises et aux réussites extraor-
dinaires de la diplomatie des Soviets en
Asie; Pour mesurer l'activité asiatique de
cette diplomatie, il suffira de noter qu'en un
an ou deux, elle a réalisé ce que la politi-
que des' Tsars poursuivait comme un rêve
presque inaccessible la mainmise russe sur
la Mongolie et l'humiliation de la Grande-
Bretagne devant des Chinois. Car, on rie
Ipeut en douter, les démarches faites par les
agents britanniques auprès des « sudistes »
et l'accueil qu'elles ont reçu, apparaîtront
aux peuples de l'Asie comme une défaite
morale.,
Pour; comprendfreree^piî se passelà-bàs
et qui linira par. préoccuper tout le monde,
il faut bien saisir le jeu des Soviets.
."La diplomatie russe a été presque tou-
jours faible en Europe. Par contre, elle à
été presque toujours supérieure en Asie,
pour des raisons de tempérament. Le Russe
manie la pâte asiatique comme sa pâte pro-
pre. mais en y mettant un levain qui tient
à ses qualités et à ses ambitions nationales.
Or, l' avènement. du régime des Soviets a eu
pour résultat précisément, en séparant la
Russie du monde occidental, de. la con-
traindre à se tourner avec plus de mordant
vers l'Asie et de la disculper, au regard
des peuples asiatiques, de tout soupçon de
solidarité avec les impérialismes. occiden-
taux.
La diplomatie des Soviets. a donc.pu ap-
paraître sur divers points de l'Asie, mais
principalement en Chine, comme la tu-
trice et la protectrice aussi bien du nationa-
lisme que de la xénophobie. On ne la
soupçonnait plus de couvrir des intérêts spé-
cifiquement européens et on rie la craignait
pas encore comme propagatrice de dog-
mes révolutionnaires dont, provisoirement,
elle' parlait le moins possible. Ainsi elle
avança; né recUeiH'aht'~q;ùe" "bértéfîces, y
compris dos bénéfices commerciaux.
Son plan semble être le suivant refou-
ler les influences et les intérêts européens de
l'Extrême-Orient sous le couvert d'une ac-
tion nationaliste, puis, quand la poussée de
xénophobie nationaliste se retournera con-
tre elle, dissoudre le nationalisme politique
par le communisme social. C'est fortement t
calculé et remarquablement mené.
Aussi, quand les Anglais, las de subir
le boycottage commercial dont ils sont l'ob-
jet et de verser des indemnités aux mar-
chands britanniques, se résignèrent à négo-
cier avec le parti de Canton, se trouvèrent-
ils en présence, non d'un aventurier chinois
quelconque, mais d'un Monsieur Boro-
djine.
Aujourd'hui l'Angleterre semble prête à
accepter toutes sortes de conditions pour
sauver son commerce en Chine. Elle, de-
mande aux autres puissances intéressées de
s'associer à elle et de reconnaître le gou-
vernement de Canton.
Nous ne çonstestons pas l'importance,
n ces sortes d'affaires, d'une attitude com-
mune et d'une action concertée. II serait,
d'ailleurs, malséant de ne pas examiner très
attentivement les propositions 3e l'Angle-
terre. Mais nous supplions notre diplomatie
de prendre garde à ce qu'elle va faire.
Au point où l'on en est, une faute de
manœuvre peut jeter bas l'édifice euro-
péen en Chine. Passer des conventions avec
un parti local, lequel ne s'est pas même
affirmé encore par un vrai combat, c'est
dénoncer soi-même tous les traités et tous
les accords, y compris les accords finan-
ciers, qui ont été conclus avec le gouverne-
ment céntral de Pékin. Or personne ne sait
ce qu'un parti local peut promettre ou tenir.
Mais ce que l'on sait bien, c'est que, si le-
it parti subit une défaite, un autre parti ne
se substituera pas à lui dans ses engage-
ments. Comme les engagements antérieurs
auraient été dénoncés, il ne resterait rien
qu'une absence totale de garanties, même
dans les textes.
Il faut donc y réfléchir longuement.
Lucien Romier.
Après le jugement de Landau
»f»
Le verdict du conseil de guerre de Lan-
dau, qui a acquitte le lieutenant Rouzier
et côirdarriné trois Allemands à des peines
de prison; continue à provoquer outre-
Rhin de A"iolents mouvements d'indigna-
tion.
La presse nationaliste publie les mani-
festes de diverses organisations allemandes
dites patriotiques, réclamant du gouver-
nement d'Empire qu'il fasse preuve d'une
ferme volonte à l'égard de la France. Les
associations patriotiques berlinoises orga-
nisent pour mercredi prochain des mani-
festations contre le verdict de Landau.
D'autre part, certaines associations et le
parti centriste rhénan ont envoyé au mi-
nistère des affaires étrangères d'Empire
des protestations.
Enfin, le comité central dé la social-dé-
mocratie allemande a fait parvenir au co-
mité central du parti socialiste français
un télégramme appelant l'attention des
socialistes de France sur l'indignation que
le jugement a provoquée dans l'Allemagne
tout. entière. Les social-démocrates alle-
mands ajoutent que l'acquittement du lieu-
tenant Rosier et la condamnation simul-
tanée dès accusés allemands Sont de na-
iure à niiire au rapprochement. f j-anco-
alîfcmantlpouréwvi par les gouvernements,
ainsi que par la grande majorité du peuple
des deuxpavs. Ils espèrent que les socia-
listes français feront les démarches néces-
saires auprès du gouvernement de Paris
afin, d'obtenir, .indépendamment d'une re-
vision du procès, la mise'en liberté, avant
les fêtes de Noël, des condamnés alle-
mands. (En réalité,, un seul d'entre eux,
Fechtor, est actuellement emprisonné).
La Ligue des jeunes républicains alle-
mands publie une protestation contre le
jugement de Landau. v
Les Allemands condamnés
signent un pourvoi en revision
•Nous apprenons que les trois'Allemands
qui ont été condamnés ont formulé leur
pourvoi en. révision du procès.
Comme on le sait, ce pourvoi fera l'ob-
jet d'un examen du Conseil de revision,
juridiction militaire siégeant à Paris et
composée d'officiers supérieurs. La Cour
de cassation, depuis la cessation; des hos-
tilités, a examiné tous pourvois formés
par des condamnés de conseils de guerre
siégeant à l'intérieur, le Conseil de re-
vision se réservant les se.uls jugements
formulés par des conseils de guerre sié-
geant aux armées.
Ge Conseil, comme .là Cour de cassation,
statue en droit et n'a pas a connaître
du fttnd de Taftarre.
Commentaires britanniques
Le correspondant du Tiiftes à Berlin té-
légraphie "7.
Depuis le premier jour, nul effort n'a été
épargné par la presse allemande pour tirer du
procès le meilleur parti possible. Dans lés
comptes rendus d'audience, les témoignages en
faveur de l'officier français ont été, ou bien
omis ou simplement récusés comme non dignes
de foi. Nulle considération n'a été accordée soit
aux difficultés spéciales que rencontrent les
troupes d'occupation, soit au fait que lé con-
trôle, de soi.est nécessaire de part et d'autre,
et que, de ce contrôlé, on a eu des preuves dans
d'autres parties du, territoire occupé. Lé juge-
ment de. Landau a fourni de nouvelles armes
à l'agitation qui se développé contre l'occupa-
tion et, pour des raisons de tactique, tout est
maintenant mis en .œuvre pour exagérer l'af-
faire. ̃̃;̃
-T •; \-++++ r–
L A POLITIQUE
Les fohGtioiixiaires s'affllient
à la G. G, T,
•- 'II L
La Fédération des fonctionnaire» ift dé-
cidé aé'aeniàsiaer son a^fiijatioinà ïà'C-.Gt.'r.
II serait assez piquant 'que ïft G. G. T. tm*
poussât cette candidature. Notre ctoHabo-
rateur Chenevoix explique les raisons de
forme qui rendent ce rejet possible. Mais,
au fondai! existe à la C.G.T. une inimitié
sourde pour ces agents de l'Etat, de l'Etat
bourgeois et capitaliste.
Quoi qu'il arrive, la décision d'hier n'en
restera pas moins un symptôme grave de
la désorganisation actuelle. Voilà où nous
en sommes. Les fonctionnaires de l'Etat
demandent à entrer dans une association
que les statuts définissent « le groupement
de tous les travailleurs conscients de la
lutte à mener pour la disparition du sala-
riat et du patronat ».. Pour arriver à-cette
transformation sociale, la C. G. T. pré-
pare- la grève générale' et possède toute
une organisation de propagande « afin
de faire pénétrer dans l'esprit des travail-
leurs.. » l'utilité, de ce moyen révolution-
naire. Là est notre place, ont dit hier les
agents du fisc, et ceux de la Sûreté, et ceux
du service pénitentiaire et ceux dés doua-
nes, etc. •
Comment les commis d'Etat recule-
raient-ils devant ce^ procédé de pression 2
Avant de voter l'appel- au bras cégétistc,
les congressistes d'hier .avaient! adopté un
pBemier.oBdr.e, cid«s h emplay«p tous les moyens d'action
̃directe y compris la grève spour obtenir
le redressement de leur situation ». Cette
formule renseigne assez sur leur état d'es-
prit Que la grève- des services publics
soit un véritable «, crime, contre la Na-
tion y, c'est ce qu'on ne s'attarde point à
discuter dans les milieux syndicalistes.
Ce crime n'obtient-il pas toutes les in-
dulgences ? Il est bien rarement puni, et
si par, hasard une sanction intervient,' il
est si bien amnistié que ce sont à la .fin
les agents restes fidèles qui paraissent cou-
pables de ne l'avoir pas commis Que de
fois, à la Chambre, n'avons-noûs pas en-
tendu vanter par des chefs radicaux, à
propos de la grève de 1920, •« le courage
des meneurs >
La décision d'hier, si importante, si in-
quiétante soit-elle, ne produira pas, peut-
on penser, d'effet immédiat. Les menaces
ne seront, pas mises à exécution dès de-
main. Ce vote n'est en somme que la ré-
gularisation d'une situation anarchique,
marquée par un degré de plus dans la dé-
cadence de l'Etat. L'Etat va continuer à
être mal servi par des' subordonnés mal
paj'és, malcontents, exaspérés* par les pro-
messes électorales et ~préparant la ruine de
ce patron qu'ils détestent. Il demeurera
désarmé devant leur indiscipline et devant
leurs gestes comminatoires. Condamné
avec surgis, il restera mi, .devant l'événe-
ment d'hier comme devant lès précédents
de même sorte qui ^annonçaient. Aux
exigences de ses employés, il ne peut cé-
der faute d'argent. Il ne peut sévir, faute
d'autorité. Il craint- le pire. Il attendra la
fin, déplorant sa longue inaction complice,
mais se sentant trop débilité pour, tenter
de réagir. Il attendra.
Henri Vonoven.
,^> r-–
M. Briand n'ira pas à Oslo
,i.
Oslo, 23 décembre.. M. Briand a fait
savoir qu'il ne pouvait se rendre à Oslo
pour y recevoir le prix Nobel, les devoirs
de sa charge ne lui permettant pas actuel-
lement de s'absenter de Paris.
En deuxième page « L'Académie a
couronné les Lettres et la Vertu».
A LA MÉMOIRE DWE GRANDE FIGURE FRANÇAISE
Pour le monument de Maurice Barres
J'apporte aujourd'hui, pour la pre- j t
mière fois, à la mémoire de Maurice
Barrés, devant une lointaine et atten-
tive assistance, le défécant hommage
de la poésie vivante qu'il a protégée et
encouragée. J'obéis ainsi à ce qu'aurait
été son vœu de poète, bien qu'il aimât
le secret. dans l'amitié, les confidences
embaumant là profondeur du songe, le
chant du cœur sans paroles. Et que
vais-je savoir livrer de son' âme Incon-
nue ? Je dis inconnue cari depuis que
ce magnifique esprit est entré dans le
repos infini qu'il vantait souvent, que
parfois il eût voulu reculer, dont il
n'eut ce commentateur de la mort
jamais la préoccupation ni l'angoisse,
les récits les plus émouvants, conscien-
cieux, fidèles, ont été faits de son gé-
nie mais je n'ai pas trouvé, dans les
pages qui le glorifient, l'image de son
cœur abondant, multiple, et ingénu, qui
contenait sans^é£sftI!âBJjë, autant que e
l'orage.
Si l'on n'a pas deviné et'ressenti la
fraîcheur juvénile qui, d'un Irait d'ar-
gent rapide, fend, comme une source
es prairies, les paysages somptueux et
denses di; lyrisme intellectuel et des-
criptif de Maurice Barrès, voudra-t-on
croire à sa simplicité inaltérable et
pleine de grâces, à sa modestie sérieuse,
toujours appliquée à l'étude et au per-
fectionnement, à sa royale, maladroite
ettimide bonté? « Ce. n'est pas à vingt
ans que l'on a vingt ans », disait-il rê-
veusement, quand il voyait palpiter
d'un égoïsme .ardent et comme lustré la
volée charmante des jeunes gens, tout
occupés d'eux-mêmes, précipités vers
le succès, enfermés, dans un prudent
amour de soi que ne déchirent ni l?s
désirs véhéments et désintéressés, ni
l'obsédante nostalgie. Cette sorte de
sécheresse enflammée d'une fraction
des neuves générations, qui se défen-
dent avec robustesse contre les moires
et les fièvres des mers. d'Orient, contre
le désert vague et divin, où la palme l'onde mesurée coinposent un,paradis
étrpit, accompli, d'où s'élèvent, sans
:obstacles, vers les cieux, les fusées i&u
congé, sùrpfejnàit rirji^in^tion r,rQiïi>- j
nesque de ce "grand ̃ niémncoliqke, `,
qu'habitait la complainte à-mère et
passionnée du roi de Thulé.
De cœur puissant, exigeant, Maurice
Barrès ne se contentait jamais de ?a
part que lui concédait, si généreuse-
ment pourtant, le hasardeux destin.
«Demi n'est rieri », répétait-il volon-
tiers, usant ainsi d'un dicton lorrain
dont il aimait filialement là brève plé-
nitude. Et, au cours de ses nobles tris-
tesses, alors qu'il avait exposé en ter-
mes lucides, pathétiques, plaisamment
narquois aussi, la juste et éternelle, ré-
crimination de l'homme « Goûtez un
peu à ce fiel », ajoutait-il, en fixant sur
l'espace le fier reproche de son regard
d'exilé. La figure morale de Maurice
Barrès est si npmbreuse et mouvemen-
tée, si curieusement en contradiction
avec soi-même,, et tout à la fois en si
sûr et vigoureux équilibre, qu'on ne
peut la comparer qu'à la succession du
temps, aux saisissantes dissemblances
des saisons, à la continuité diverse des
jours et des soirs, en.un mot à la vie
même de l'univers. Là réside le secret
de cet homme au cœur turbulent et sa-
ge, qui domine de sa flamme noire et
or, tantôt droite ,e.t tantôt, |purinentce;
l'époque dont il rester* l'honneur, ;< ¡
Toujours véridiqùe dans les contras-
tes violents de ses impressions, ae sqs 5~
sentiments, et néanmoins toujours lo-
gique, puisque le feuillage et la fleur, en
leur éblouissante délicatesse, s'élancent
de l'arbre brutal dont ils ont comme
évincé la rudesse créatrice et nourri-
cière, Barrès n'énonçait jamais rien
qui ne se pût rattacher aux racines opi-
niàtres de sa pure unité. « Je suis un
minéral, affirmàit-jl çhagrinément. Je
ne saurais rn'àecommoder de l'aile, er-
rante de la mésange, des éclairs fuglr
tifs de ses plumes azurées. » Qu'il
s'agit, das mœurs de l'âme ou bien de la
littérature, de l'art, de la politique, des s
croyances, la sève de sa parole avait lès
nuances irisées^ qui teintent les bour-
geons, en même temps que resté intact
le net coloris de leur inflexible gains,
Aussi ceux qui ont connu plus particu-
lièrement la transparence et le fond Iîiîj.-
pide de ce cœur tumultueux, revêtu dé,
calme, éprouvent-ils une difficulté ex-
trême à en transmettre la richesse.
C'est le lot des êtres incomparables de
ne. pouvoir; être interprétés. Qui. pour-;
rait téjnoigîier pour Barrés, s'exprimer'
à sa placé, apporter avec une maîtrise
assurée l'ombre et l'écho ? « Parle en-
core » criaient, dans un poignant élan
de fanatisme, les Grecs de l'antique By-,
zance à un de leurs éyêquçs mort, qu'ils
avaient attaché, roidi, dans la chaire il?.,
l'église, à la place même d'où soaverî)«
les .avait enivrés. Une telle espérance
déraisonnable anime les admirateurs du
grand écrivain. Lui seul peut se conti-
nuer. Nous ne connaîtrons plus de Bar?
rès que Barrès lui-même, quand il par-
lera encore, dans de lointaines années,
alors que paraîtra sa correspondance
nombreuse, vivante et nécessaire, adres-
sée avec la même, probité réfléchie aux
plus humbles comme à ses pairs. Let-
tres simples et sublimes, loyales autant
que l'épitre grave et triste du lycéen
séparé de ceux qu'il aime, solides com-
me les beaux devoirs de vacances,
feuillets sur lesquels on sent peser tout
le poids de l'être honnête et frémissant
qui possède l'irréductible amour de
l'absolu, le goût et le besoin de ce qui
ne meurt point.
Si nous voulons rechercher les origi-
nes de l'œuvre, de Maurice Barrès et les
sources de sa sensibilité, il nous faut
constater tout d'abord et sans cesse
l'ineffable tendresse qu'il portait à la
Lorraine, terre sacrée où reposent ceux
dont il est issu, et que sa pensée ne dé-
laissait jamais.
Le sommeil enseveli de sa mère em-
baumait pour Barrés le sol natal, car
cet esprit luxueux, séduit par les an-
ges, avait le bonheur de pouvoir enve-
lopper les funèbres images du,voile cé-
leste de la poésie.
J'ai souvent vu,'au seul nom de sa
province natale. Barrès pâlir de ce fa-
rouche amour qui suspend et précipite
les battements du cœur, et dont l'on
conçoit la secrète'violence lorsqu'on se
souvient de cette phrase exaltante ins-
crite dans une antique histoire xleiRo-
me « Les Romains avaient élevé un
temple à la pâleur. » Mais quel que fût
l'attachement perpétuel et toujours re-
nouvelé de Barrès pour la contrée lor-
raine, sa poésie, son mystère, sa hâte et
sa constance, les flèches de son rêve
permanent volaient vers l'Orient, attei-
gnaient leur but et demeuraient vibran-
tes dans l'écorce aromatique du cèdre,
du cyprès, du tulipier opulent.
Peintre savant et voluptueux de l'Es-
pagne et de l'Italie, il parlait plus abon-
damment encore, dans ses familiers en-
tretiens, de' la Grèce, de. la Perse, de
Constantinople, dont les rivages, les pa-
lais, les doux usages, la précieuse poli-
tesse, et jusqu'aux mielleuses sucreries
avaient conquis les sens susceptibles de
ce sultan délicat et doux. Une turquoise
d'Ispahan, un verset de Saadi rete-
naient son attention ravie alors qu'il ne
se. fût peut-être pas incliné longtemps
sur l'élégant émail des porcelaines de
l'Ile-de-France, sur une accorte et pim-
pante modulation d'une fable de La
Fontaine. En l'année 1922, nous le vî-
mes soigner, panser, percuter avec des
précautions et des anxiétés d'infirmière
une fsïéwce de Mossoul qu'une jeune
servante avait, sans prévoir tout
le malheur, £èlée. "Ré*ellemehl; déso-
lé, Barrés consulta minutieusement
les médecins de l'art, transporta
dans tous les hôpitaux de, la cé-
ramique la précieuse plaque luisan-
te, couleur du jour. Le fragment d'un
trésor azuré l'enchantait, non exclusi-
vement, mais à l'égal de son vieux
chien,' malade, usé, pelé, affirmait-il,
dont le'silence songeur et l'insistant re-
gard levé vers la lune l'émouvaient au-
tant que le duo de la rosé avec le ros-
signol. Il aimait et magnifiait sur le
meme ton ce qui est humble et ce qui
est divin.
Je ne puis espérer fixer ici les amples
harmonies ou même les arabesques des
récits de l'enchanteur. C'est vers un hni
plus précis que je dois me diriger. Il
est juste, il est beau que le nom de
Maurice Barrès soit inscrit pieusement
sur la pierre des villes insignes et des
sites augustes qu'il visita et médita
dans le sentiment de la noble aventure
ou de la stabilité. Nous saluons son
nom à Marseille, lieu pompeux des dé-
parts, brisure de la terre sur là mer,
porte de l'Orient nous le saluons à To-
lède, brasier hautain, sombre et tenace.
Au mont Sainte-Odile, les murailles et
les sapins séculaires sont placés sous
son invocation, et sa gloire se confondra
désormais avec la colline lorraine fa-
meuse et vénérée, où, pèlerin sublime,
il haussa son âme, car, là où Gœthe
souhaitait plus de lumière, Barrés dési-
ra, d'heure en heure, plus d'altitude.
Combien il me serait doux de commu-
niquer les narrations et les images qui
me viennent d'une divine amitié, dé la
fréquentation du génie pendant vingt
années du génie et de la bonté Mais
cette bonté même, cette indulgence
éblouie envers la poésie, j'en ai bénéfi-
cié si magnifiquement que je semble-
rais parée d'un éclat qui ne me "venait
que du dispensateur. ,i
La tâche que j'avais choisie Bar-
res le savait, et avec l'excès sa géné-
rosité il me fit souvent le chagrin de
m'en remercier était de ne point lais-
ser prévaloir contre lui la fable qui as-
saille et tente de dénigrer l'individu in-
signe. J'ai rétabli l'exactitude chaque
fois que l'injustice, la négligence,
l'étourderie altérait et déformait la
figure spirituelle de notre ami. Cette
tâche demeure, elle n'est jamais ache-
vée, r. • .7 7 • •'̃ -•
« Mais, m'a-tr-on objecté déjà, pour-
quoi ne s'est-il point défini entière-
ment dans ses ouvrages, dans ses dis-
cours, dans ses déclarations retentissan-
tes ? Parce que la vie intérieure était
plus chère à sa sensibilité puissante, à
sa dignité monastique que le discerne-
ment tâtonnant, l'assentiment et la
louange des foules. Comme les cathé-
drales fastueuses possèdent, loin dés
merveilles qu'elles offrent au regard de
tous les visiteurs, un trésor plus parfait.
réuni et resserré dans une modeste salle
qui n'intrigue que les dévots véritables,
Barrés gardait cachés et enfermés la
myrrhe et l'or de sa pensée rêveuse.
« Connut-il, me demande-t-on souvent,
la pitié que d'oit inspirer le cœur de
l'homme ? » Et je répondrai que ce
polémiste violent, cet écrivain politi-
que au stylet déchirant, qui construisit
d'inïpérissables et cruels chefs-d'œuvre,
était, dans, le récit des mêmes faits, tout
humain. Là où il avait observé, chez
l'ennemi comme chez l'ami, le courage,
la valeur, l'intrépidité, cet esprit coura- t
geux estimait ces vertus qui effacent
et réparent. Certes, il savait ne point
aimer, il savait haïr, et je le lui repro-
chais doucement, vivement peut-être,
au nom du nob)e cri d'Antigone, mais
il ne méprisait jamais ce qui n'était pas
méprisable. Mieux encore, au sujet d'un
misérable humain, d'un collègue indi-
gne, honni, traqué, que. nul ne songeait
disculper, que lui-même apostropha
publiquement, j'entendis vaciller la
voix, de Barrès lorsqu'il me décrivit la
fuite chancelante du paria, dans la nei-
ge, la nuit, vers la tombe de ses parents,
et la méditation probable de ce réprou-
yésur les ombres englouties de ceux
dont il fut, aux jours de l'enfance, le
fruit innocent.
« Orgueilleux, dédaigneux, distant
affirmera-t-on encore. Mais aux offenses
ou' aux perfidies banales dé quelques-
uns, Barres opposait avec force leur mé-
rite, et nul ne dédaigna moins les rai-
sons du pardon, ne fit plus d'usage de
la magnanimité. « Promeneur des ter-
rasses parfumées, lui demanda un jour
une voix indiscrète, quel est votre part
sincère dans l'austérité ? » Et Barrès
répondait « Si je n'étais pas enivré
par €îéojiâtre^ ee jàont est responsable
:par~téopâtre,Ji°1'l:~est ,~esP,onsa~le
shaTcespeafe, j'âimeràis la sœur Julie,
l'épaisse, joviale, ignorante et sainte
fille qui circulait parmi les blessés, dans
les hôpitaux d'Alsace. »
–Maurice Barrés, illustre et cher ami,
je le sens, vous voudriez, par inadmis-
sible modestie, arrêter cette évocation
qui coûte à ma douloureuse mémoire,
et que, pourtant, je pourrais ne pas in-
terrompre, me souvenant de vos paroles
de poète, à l'heure des séparations de
l'été, quand refermant un recueil de
Lamartine, que vous souhaitiez me
faire préférer à Hugo, vous me disiez,
chagriné d'abandonner nosidqbats.poé-
tiques « l'infini ne me suffirait pas. à
vous dire adieu.» Que de fois vous avez
posé doucement sur mes doigts, lors-
que j'écrivais, votre fine main sarrazine,
pour arrêter cette dépense de l'âme.
« Rétrécissez votre cœur » me disiez-
vous, et aussi « Reposez-vous. Bien-
tôt je me reposerai. Le temps fuit, se
hâte et nous entraîne. Avec les yeux de
l'âme j'explore sans cesse ces ténèbres
où descendent, suivis par la curiosité
des hommes, par leur sympathie, leur
vaine malveillance. leur noble et diffi-
cile espoir de la résurrection, les grands
ïnsjii'res et les sibylles. Je lift vous retrou-
verai' pas, jtt. ne vous entendrai jamais
pïm, niais je n'entendrai rien, et cela
aussi est un bien. Je songe 'avec plus
de désir que de crainte, s'il s'agit do
moi-même, au sommeil éternel dans le-
quel vous êtes entré stoïquement, ac-
cueillant la mort de la même manière
dont vous parliez d'elle, avec tranquil-
lité, modération pour vous, avec égards
et regret en songeant à votre maison,
aux cœurs dévoués à. qui vous avez dit
tristement, affligé de ne pouvoir le, s
consoler « JLa souffrance que j'endure
est plus pénible pour vous que pour
moi. » Aujourd'hui, en présentant à vo-
tre ombre sacrée l'offrandesouvenir, je veux vous retourner les
mots émouvants que vous m'ccrivjèz un
soir de mai de l'année 1923, en rêvant
à votre anéantissement, dont vous par-
liez rêveusement sans le pressentir ni
le prévoir Immortali murtalis.
Et c'est du fond de mon esprit recon-
naissant et de mon admiration absolue
que je termine ces pages en vous di-
sunt :'la mortelle à l'immortel.
Comtesse dé Noailles.
'̃ -+̃̃+̃̃+̃+- «
MXJ JOUR ILE JOUR
Le Pète jioël--
aux Folies » Bergère
Le Noël des Enfants des Çardicns dtlupaix.
C'est un de ces vers qu'un mélomane imper-
tinent aurait plaisir à attribuer au bon Fran-
çois Coppée et qu'il pourrait glisser, lui aussi,
dans l'oreille de M. Paul Bourget, en le rap-
prochant de cet autre alexandrin fameifs
Le Cercle des joueurs de bouleN'ayons point, tant de malice le premier
est tout simplement de Mlle Joséphine Baker
qui, dans un geste charmant auquel s'était as-
socié M. Derval, directeur des Folies-Bergère,
offrait, hier, à tout un peuple de bambins une
matinée de gala. Plus de quinze cents enfants
emplissaient la vaste salle des Folies-Bergère,
et, dans une avant-scène, au milieu d'une ni-
chée de têtes blondes, M. Morain, préfet de
police, et M. Paul Guichard, directeur de la
police municipale, présidaient. Grâce à son
Ange gardien gardien de* la paix, il va sans
dire -r le père Noël réussit à se frayer passage.
L'on applaudit ses. vers, qui étaient^ cette fois;
de M. Louis Lemarchand, et les petites mains
n'osaient encore faire trop de vacarme, mais
tous les grands yeux de huit ans s'ouvraient
comme marguerites au printemps. Alors parut
Max Alex, l'étourdissant magicien, puis Mlle
Joséphine Balçer elle-même qui, gentiment
vêtue, dansa. Enfin Ton vit s'avancer Radis
Noir, Radis Noir, le cheval acrobate, le Pégase
élastique des Folies-Bergère, flanqué de son
clown, M. Edouard Castel. Et Radis Noir se
mit' gambader, à ruer, à sauter Radis Noir
pleura de vraies larmes. Ce fut du délire de
quinze cents bouches d'enfants, un immense
éclat'di rire jaillit, bondit en cascades de l'am-
phithéâtre au parterre, roulant un bruit de
perles, un. bruit frais, cristallin, de source La
salle n'était plus qu'une vaste féerie où pa-
pillonnaient des rêves merveilleux..
Dans' le hall, cependant, des monceaux de
gâteaux et des verres par milliers) (des monta-
gqes de jouets surtout, attendaient des; (invités.
On distribua le tout et l'on dansa. L'on vit
même la traîne étincelante de Viviane et de
Mélusine miroiter dans le palais enchanté.
Jacques Patin.:
ÉCgOS
La Température 1
Probabilités pour, aujourd'hui
Région parisienne: vents d'est forts. Beau,
•màgeux. Température en légère baisse,
France: vents secteur est forts.
Etat du ciel: moitié Nord, beau, nuageux'}
moitié Sud très nuageux, éclair des, rares aver?
scs de neige.
Température en baisse faible.
Port-Fuad.
Le roi Fuad vient d'inaugurer la ville
qui porte son nom, érigée sur la rive
asiatique du canal de Suez, en face de
Port-Saïd, sur la rive africaine. C'eét
une tradition de donner le nom du'sou-
verain d'Egypte aux villes créées par
l'activité née du célèbre canal. Port-
Saïd vient du nom du vice-roi qui don-
na la concession à Ferdinand de Les-
seps. Ismaïlia, de celui du khédive Is«
maïl, qui inaugura le canal.
Le roi Fuad est venu à la ville nou-
velle à bord du même bateau, aménagé
à la moderne, qui vit son père Isinaïl
souhaiter la bienvenge à l'impéràtriçç
Eugénie et aux autres illustres hôtes
qui inaugurèrent le canal* il y a cin-
quante-sept ans.
Promptitude.
A la suite d'un défi lancé par un jour-
nal, l'industrie canadienne des lainages
vient d'accomplir ce prodige. A 5 heu-
res du matin, 4 moutons furent tondus
à Brantford. En moins d'une demi-
heure leur laine fut nettoyée et mise en
une cuve de teinture. Puis elle fut car-
dée, boudinée et tissée. Le drap fut re-
mis à un tailleur qui en confectionna
un paletot. Ce paletot, transporté par
aéroplane, fut apporté sur le terrain dé
l'Exposition nationale de Québec et en-
dossé à 6 h. 45 du soir de la même jour-
née par le lieutenant-gouverneur M. Pe-
rodeau.̃̃,̃̃
Editions soviétiques.
Entre autres industries, le gouverne-
ment soviétique a monopolise celle du
livre et il édite un grand nombre d'ou-
vrages.
Un si grand nombre qu'un' amateur
ingénieux se composa une jolie biblio-
thèque avec les papiers que son, épiciè-
re destinait à" remballage' de ses mar-
chandises, ïleut de là sorte Jes "œuvres
d'Upton Saihclair en' dix volumes La
France et l'Europe au seuil du dix-neu-
vieme siècle, par T. Bogdanovitch les
pièces de Grihoiedov, etc., le tout dans
l'édition des Soviets.
Ces livres sont d'autant plus pré-
cieux à l'amateur en. question que lé
quartier de Moscou où il. habite ne: pos-
sède pas de bibliothèque publique. ̃
p
La clientèle française est plus nom-
breuse que dans tes autres magasins
de luxe dans les salons de la maison
« A la Reine d'Angleterre », rue Saint-
Honoré, où défilent chaque jour les mo-
dèles de sa somptueuse collection de
fourrures.. C'est que, grâce à des 'achats
judicieux dans les pays d'origine" cette
maison a su en effet maintenir ses prix
intéressants qui lui assurent une clien-
tèle chaque jour plus fidèle.
On aime ou on n'aime pas certains
bijoux de Georges Fouquet. C'est affaire
de goût. Mais on est intéressé à coup
sûr par leurs tendances et par le souci
d'art qui a présidé à leur composition.
Georges Fouquet veut, par son exposi-
tion de la rue Royale, répandre les prin-
cipes qu'il a souvent formulés.
C'est peut-être un hommage que
l'imitation, mais la maison Ed. Kress-
mann et Cie, de Bordeaux, doit mettre
en garde sa clientèle contre les imita-
tions de sa célèbre marque « Monopo-
les lancée il y a quarante ans à peu
près et dont le succès n'a fait que agran-
dir. Vérifiez bien les étiquettes du
« Graves-Monopole Dry », « Kress-
mann-Monopole Rouge », « White Mo-
nopole Sweet », «Thalrosé » (Monopole
Rosé), qui doivent toutes porter le nom
d'Ed. Kressmann et Cie, à Bordeaux,
Valenciennes offre dans ses salons de
la rue Vivienne, à des prix remarqua-
blement avantageux et rigoureusement
conformes à la hausse du franc, ses
créations si personnelles en toutes
fourrures, ainsi qu'en manteaux' du
jour et du soir. doublés ou garnis de
fourrures. •
Le Màsque de Fer.
Rotre iDpplêÉM Linèralré iî Bié
Francis Jsmmea Henri Rond (1834-1909).
Fernand Vandéreia Ckwe» et Gens de lettre» ̃
• Petit Noif ;k
Marguerite Moténo Sous le « Masque A'n s -^i
Marcel Schwob.
André Babelon U« inédit» de Marcel SckwoS
MARCEL SGkWGB
Quatre poèmes inédits
Pages inédites Soucis La tombe de pierre grise Scène»
de la vie latine Pupa (1883-1886) DeKeate daai
une houillère.
AUTOUR D'UN CINQUANTENAIRE
Un fenilleton inédit de Français Coppéç
sur 1' « Ami Fritz >; en 1876
ni
Robert Mitepoix. Conte de Noël,
Chroniques de Maurice Levaillant, hcqpet Patin, ̃
1^'méchwts, je me presse de rirede tout. de peur d'être obligé d'en pleurer*
I ̃ BEAUHARCHÂèï
IMPRIMÉ EN L'HOTEL DD HGAKO
14, ROND-POINT des OTAMFS-ÉLYSÊÈS-- PAR|S (8« Attond<)
Fondateur H. DE VILLEMESSANT l (1854-1879)
Anden3 Directeurs Francis Magnard. Gaston Calhette. Alfked Capus.
RÉDACTION ADMINISTRATION -r- PUBLICITÉ ANNONCES
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PUBLICATIONS ANNEXES
Le lundi "Le FIGARO Économique". Le samedi "Le Figaro Littérure".
Le jeudi «Le FIGARO Artistique Illusteé",
et les "Figaro'' des États-Unis et de l'Argentine, etc.
TABLEAU DES CHANGES
« A PARIS
Le Dollat vaut 35,19 La Livre vaut 12a 25
Ce .Franc Suisse vaut 4-t6 La Lire &« L. :i,ia.
Le Belga vaut 3.50 La Peseva »_ t 3.8=s
A Londres, la Livre vaut en DoU 4.65 A Rome. le Dollar vaut en Lire 32,4 0
A New-York, la 4,85 la Livre 10885
Aujourd'hui s
"̃ "• Cona ii de Cabinet.
A ig h Rue delaSorbonne, t6 Ls Journa isme relig-eux par M-. Sève tre.
A minuit ;-Rév u on a l'Hôte. Rit? sous ^présidence deS. A; R. la duchesse de Vendôme.
73* Année
N° 358
Directeur-Rédacteur en^Chçf Politique Lucien ROMIER
DIRECTEUR LITTÉRAIRE ROBERT DE FLERS
DIRECTEUR POLITIQUE FRANÇOIS COTY
Un terrain w
1.~ dangereux
L'Angleterre est obsédée de la
question chinoise, et quand l'An-
gleterre 'est obsédée d'une ques-
tion, il arrive que cela ait de nombreuses
répercussions.
Si l'on avait le loisir ou le goût de jouer
avec le feu, on prendrait un certain inté-
rêt aux entreprises et aux réussites extraor-
dinaires de la diplomatie des Soviets en
Asie; Pour mesurer l'activité asiatique de
cette diplomatie, il suffira de noter qu'en un
an ou deux, elle a réalisé ce que la politi-
que des' Tsars poursuivait comme un rêve
presque inaccessible la mainmise russe sur
la Mongolie et l'humiliation de la Grande-
Bretagne devant des Chinois. Car, on rie
Ipeut en douter, les démarches faites par les
agents britanniques auprès des « sudistes »
et l'accueil qu'elles ont reçu, apparaîtront
aux peuples de l'Asie comme une défaite
morale.,
Pour; comprendfreree^piî se passelà-bàs
et qui linira par. préoccuper tout le monde,
il faut bien saisir le jeu des Soviets.
."La diplomatie russe a été presque tou-
jours faible en Europe. Par contre, elle à
été presque toujours supérieure en Asie,
pour des raisons de tempérament. Le Russe
manie la pâte asiatique comme sa pâte pro-
pre. mais en y mettant un levain qui tient
à ses qualités et à ses ambitions nationales.
Or, l' avènement. du régime des Soviets a eu
pour résultat précisément, en séparant la
Russie du monde occidental, de. la con-
traindre à se tourner avec plus de mordant
vers l'Asie et de la disculper, au regard
des peuples asiatiques, de tout soupçon de
solidarité avec les impérialismes. occiden-
taux.
La diplomatie des Soviets. a donc.pu ap-
paraître sur divers points de l'Asie, mais
principalement en Chine, comme la tu-
trice et la protectrice aussi bien du nationa-
lisme que de la xénophobie. On ne la
soupçonnait plus de couvrir des intérêts spé-
cifiquement européens et on rie la craignait
pas encore comme propagatrice de dog-
mes révolutionnaires dont, provisoirement,
elle' parlait le moins possible. Ainsi elle
avança; né recUeiH'aht'~q;ùe" "bértéfîces, y
compris dos bénéfices commerciaux.
Son plan semble être le suivant refou-
ler les influences et les intérêts européens de
l'Extrême-Orient sous le couvert d'une ac-
tion nationaliste, puis, quand la poussée de
xénophobie nationaliste se retournera con-
tre elle, dissoudre le nationalisme politique
par le communisme social. C'est fortement t
calculé et remarquablement mené.
Aussi, quand les Anglais, las de subir
le boycottage commercial dont ils sont l'ob-
jet et de verser des indemnités aux mar-
chands britanniques, se résignèrent à négo-
cier avec le parti de Canton, se trouvèrent-
ils en présence, non d'un aventurier chinois
quelconque, mais d'un Monsieur Boro-
djine.
Aujourd'hui l'Angleterre semble prête à
accepter toutes sortes de conditions pour
sauver son commerce en Chine. Elle, de-
mande aux autres puissances intéressées de
s'associer à elle et de reconnaître le gou-
vernement de Canton.
Nous ne çonstestons pas l'importance,
n ces sortes d'affaires, d'une attitude com-
mune et d'une action concertée. II serait,
d'ailleurs, malséant de ne pas examiner très
attentivement les propositions 3e l'Angle-
terre. Mais nous supplions notre diplomatie
de prendre garde à ce qu'elle va faire.
Au point où l'on en est, une faute de
manœuvre peut jeter bas l'édifice euro-
péen en Chine. Passer des conventions avec
un parti local, lequel ne s'est pas même
affirmé encore par un vrai combat, c'est
dénoncer soi-même tous les traités et tous
les accords, y compris les accords finan-
ciers, qui ont été conclus avec le gouverne-
ment céntral de Pékin. Or personne ne sait
ce qu'un parti local peut promettre ou tenir.
Mais ce que l'on sait bien, c'est que, si le-
it parti subit une défaite, un autre parti ne
se substituera pas à lui dans ses engage-
ments. Comme les engagements antérieurs
auraient été dénoncés, il ne resterait rien
qu'une absence totale de garanties, même
dans les textes.
Il faut donc y réfléchir longuement.
Lucien Romier.
Après le jugement de Landau
»f»
Le verdict du conseil de guerre de Lan-
dau, qui a acquitte le lieutenant Rouzier
et côirdarriné trois Allemands à des peines
de prison; continue à provoquer outre-
Rhin de A"iolents mouvements d'indigna-
tion.
La presse nationaliste publie les mani-
festes de diverses organisations allemandes
dites patriotiques, réclamant du gouver-
nement d'Empire qu'il fasse preuve d'une
ferme volonte à l'égard de la France. Les
associations patriotiques berlinoises orga-
nisent pour mercredi prochain des mani-
festations contre le verdict de Landau.
D'autre part, certaines associations et le
parti centriste rhénan ont envoyé au mi-
nistère des affaires étrangères d'Empire
des protestations.
Enfin, le comité central dé la social-dé-
mocratie allemande a fait parvenir au co-
mité central du parti socialiste français
un télégramme appelant l'attention des
socialistes de France sur l'indignation que
le jugement a provoquée dans l'Allemagne
tout. entière. Les social-démocrates alle-
mands ajoutent que l'acquittement du lieu-
tenant Rosier et la condamnation simul-
tanée dès accusés allemands Sont de na-
iure à niiire au rapprochement. f j-anco-
alîfcmantlpouréwvi par les gouvernements,
ainsi que par la grande majorité du peuple
des deuxpavs. Ils espèrent que les socia-
listes français feront les démarches néces-
saires auprès du gouvernement de Paris
afin, d'obtenir, .indépendamment d'une re-
vision du procès, la mise'en liberté, avant
les fêtes de Noël, des condamnés alle-
mands. (En réalité,, un seul d'entre eux,
Fechtor, est actuellement emprisonné).
La Ligue des jeunes républicains alle-
mands publie une protestation contre le
jugement de Landau. v
Les Allemands condamnés
signent un pourvoi en revision
•Nous apprenons que les trois'Allemands
qui ont été condamnés ont formulé leur
pourvoi en. révision du procès.
Comme on le sait, ce pourvoi fera l'ob-
jet d'un examen du Conseil de revision,
juridiction militaire siégeant à Paris et
composée d'officiers supérieurs. La Cour
de cassation, depuis la cessation; des hos-
tilités, a examiné tous pourvois formés
par des condamnés de conseils de guerre
siégeant à l'intérieur, le Conseil de re-
vision se réservant les se.uls jugements
formulés par des conseils de guerre sié-
geant aux armées.
Ge Conseil, comme .là Cour de cassation,
statue en droit et n'a pas a connaître
du fttnd de Taftarre.
Commentaires britanniques
Le correspondant du Tiiftes à Berlin té-
légraphie "7.
Depuis le premier jour, nul effort n'a été
épargné par la presse allemande pour tirer du
procès le meilleur parti possible. Dans lés
comptes rendus d'audience, les témoignages en
faveur de l'officier français ont été, ou bien
omis ou simplement récusés comme non dignes
de foi. Nulle considération n'a été accordée soit
aux difficultés spéciales que rencontrent les
troupes d'occupation, soit au fait que lé con-
trôle, de soi.est nécessaire de part et d'autre,
et que, de ce contrôlé, on a eu des preuves dans
d'autres parties du, territoire occupé. Lé juge-
ment de. Landau a fourni de nouvelles armes
à l'agitation qui se développé contre l'occupa-
tion et, pour des raisons de tactique, tout est
maintenant mis en .œuvre pour exagérer l'af-
faire. ̃̃;̃
-T •; \-++++ r–
L A POLITIQUE
Les fohGtioiixiaires s'affllient
à la G. G, T,
•- 'II L
La Fédération des fonctionnaire» ift dé-
cidé aé'aeniàsiaer son a^fiijatioinà ïà'C-.Gt.'r.
II serait assez piquant 'que ïft G. G. T. tm*
poussât cette candidature. Notre ctoHabo-
rateur Chenevoix explique les raisons de
forme qui rendent ce rejet possible. Mais,
au fondai! existe à la C.G.T. une inimitié
sourde pour ces agents de l'Etat, de l'Etat
bourgeois et capitaliste.
Quoi qu'il arrive, la décision d'hier n'en
restera pas moins un symptôme grave de
la désorganisation actuelle. Voilà où nous
en sommes. Les fonctionnaires de l'Etat
demandent à entrer dans une association
que les statuts définissent « le groupement
de tous les travailleurs conscients de la
lutte à mener pour la disparition du sala-
riat et du patronat ».. Pour arriver à-cette
transformation sociale, la C. G. T. pré-
pare- la grève générale' et possède toute
une organisation de propagande « afin
de faire pénétrer dans l'esprit des travail-
leurs.. » l'utilité, de ce moyen révolution-
naire. Là est notre place, ont dit hier les
agents du fisc, et ceux de la Sûreté, et ceux
du service pénitentiaire et ceux dés doua-
nes, etc. •
Comment les commis d'Etat recule-
raient-ils devant ce^ procédé de pression 2
Avant de voter l'appel- au bras cégétistc,
les congressistes d'hier .avaient! adopté un
pBemier.oBdr.e,
̃directe y compris la grève spour obtenir
le redressement de leur situation ». Cette
formule renseigne assez sur leur état d'es-
prit Que la grève- des services publics
soit un véritable «, crime, contre la Na-
tion y, c'est ce qu'on ne s'attarde point à
discuter dans les milieux syndicalistes.
Ce crime n'obtient-il pas toutes les in-
dulgences ? Il est bien rarement puni, et
si par, hasard une sanction intervient,' il
est si bien amnistié que ce sont à la .fin
les agents restes fidèles qui paraissent cou-
pables de ne l'avoir pas commis Que de
fois, à la Chambre, n'avons-noûs pas en-
tendu vanter par des chefs radicaux, à
propos de la grève de 1920, •« le courage
des meneurs >
La décision d'hier, si importante, si in-
quiétante soit-elle, ne produira pas, peut-
on penser, d'effet immédiat. Les menaces
ne seront, pas mises à exécution dès de-
main. Ce vote n'est en somme que la ré-
gularisation d'une situation anarchique,
marquée par un degré de plus dans la dé-
cadence de l'Etat. L'Etat va continuer à
être mal servi par des' subordonnés mal
paj'és, malcontents, exaspérés* par les pro-
messes électorales et ~préparant la ruine de
ce patron qu'ils détestent. Il demeurera
désarmé devant leur indiscipline et devant
leurs gestes comminatoires. Condamné
avec surgis, il restera mi, .devant l'événe-
ment d'hier comme devant lès précédents
de même sorte qui ^annonçaient. Aux
exigences de ses employés, il ne peut cé-
der faute d'argent. Il ne peut sévir, faute
d'autorité. Il craint- le pire. Il attendra la
fin, déplorant sa longue inaction complice,
mais se sentant trop débilité pour, tenter
de réagir. Il attendra.
Henri Vonoven.
,^> r-–
M. Briand n'ira pas à Oslo
,i.
Oslo, 23 décembre.. M. Briand a fait
savoir qu'il ne pouvait se rendre à Oslo
pour y recevoir le prix Nobel, les devoirs
de sa charge ne lui permettant pas actuel-
lement de s'absenter de Paris.
En deuxième page « L'Académie a
couronné les Lettres et la Vertu».
A LA MÉMOIRE DWE GRANDE FIGURE FRANÇAISE
Pour le monument de Maurice Barres
J'apporte aujourd'hui, pour la pre- j t
mière fois, à la mémoire de Maurice
Barrés, devant une lointaine et atten-
tive assistance, le défécant hommage
de la poésie vivante qu'il a protégée et
encouragée. J'obéis ainsi à ce qu'aurait
été son vœu de poète, bien qu'il aimât
le secret. dans l'amitié, les confidences
embaumant là profondeur du songe, le
chant du cœur sans paroles. Et que
vais-je savoir livrer de son' âme Incon-
nue ? Je dis inconnue cari depuis que
ce magnifique esprit est entré dans le
repos infini qu'il vantait souvent, que
parfois il eût voulu reculer, dont il
n'eut ce commentateur de la mort
jamais la préoccupation ni l'angoisse,
les récits les plus émouvants, conscien-
cieux, fidèles, ont été faits de son gé-
nie mais je n'ai pas trouvé, dans les
pages qui le glorifient, l'image de son
cœur abondant, multiple, et ingénu, qui
contenait sans^é£sftI!âBJjë, autant que e
l'orage.
Si l'on n'a pas deviné et'ressenti la
fraîcheur juvénile qui, d'un Irait d'ar-
gent rapide, fend, comme une source
es prairies, les paysages somptueux et
denses di; lyrisme intellectuel et des-
criptif de Maurice Barrès, voudra-t-on
croire à sa simplicité inaltérable et
pleine de grâces, à sa modestie sérieuse,
toujours appliquée à l'étude et au per-
fectionnement, à sa royale, maladroite
ettimide bonté? « Ce. n'est pas à vingt
ans que l'on a vingt ans », disait-il rê-
veusement, quand il voyait palpiter
d'un égoïsme .ardent et comme lustré la
volée charmante des jeunes gens, tout
occupés d'eux-mêmes, précipités vers
le succès, enfermés, dans un prudent
amour de soi que ne déchirent ni l?s
désirs véhéments et désintéressés, ni
l'obsédante nostalgie. Cette sorte de
sécheresse enflammée d'une fraction
des neuves générations, qui se défen-
dent avec robustesse contre les moires
et les fièvres des mers. d'Orient, contre
le désert vague et divin, où la palme l'onde mesurée coinposent un,paradis
étrpit, accompli, d'où s'élèvent, sans
:obstacles, vers les cieux, les fusées i&u
congé, sùrpfejnàit rirji^in^tion r,rQiïi>- j
nesque de ce "grand ̃ niémncoliqke, `,
qu'habitait la complainte à-mère et
passionnée du roi de Thulé.
De cœur puissant, exigeant, Maurice
Barrès ne se contentait jamais de ?a
part que lui concédait, si généreuse-
ment pourtant, le hasardeux destin.
«Demi n'est rieri », répétait-il volon-
tiers, usant ainsi d'un dicton lorrain
dont il aimait filialement là brève plé-
nitude. Et, au cours de ses nobles tris-
tesses, alors qu'il avait exposé en ter-
mes lucides, pathétiques, plaisamment
narquois aussi, la juste et éternelle, ré-
crimination de l'homme « Goûtez un
peu à ce fiel », ajoutait-il, en fixant sur
l'espace le fier reproche de son regard
d'exilé. La figure morale de Maurice
Barrès est si npmbreuse et mouvemen-
tée, si curieusement en contradiction
avec soi-même,, et tout à la fois en si
sûr et vigoureux équilibre, qu'on ne
peut la comparer qu'à la succession du
temps, aux saisissantes dissemblances
des saisons, à la continuité diverse des
jours et des soirs, en.un mot à la vie
même de l'univers. Là réside le secret
de cet homme au cœur turbulent et sa-
ge, qui domine de sa flamme noire et
or, tantôt droite ,e.t tantôt, |purinentce;
l'époque dont il rester* l'honneur, ;< ¡
Toujours véridiqùe dans les contras-
tes violents de ses impressions, ae sqs 5~
sentiments, et néanmoins toujours lo-
gique, puisque le feuillage et la fleur, en
leur éblouissante délicatesse, s'élancent
de l'arbre brutal dont ils ont comme
évincé la rudesse créatrice et nourri-
cière, Barrès n'énonçait jamais rien
qui ne se pût rattacher aux racines opi-
niàtres de sa pure unité. « Je suis un
minéral, affirmàit-jl çhagrinément. Je
ne saurais rn'àecommoder de l'aile, er-
rante de la mésange, des éclairs fuglr
tifs de ses plumes azurées. » Qu'il
s'agit, das mœurs de l'âme ou bien de la
littérature, de l'art, de la politique, des s
croyances, la sève de sa parole avait lès
nuances irisées^ qui teintent les bour-
geons, en même temps que resté intact
le net coloris de leur inflexible gains,
Aussi ceux qui ont connu plus particu-
lièrement la transparence et le fond Iîiîj.-
pide de ce cœur tumultueux, revêtu dé,
calme, éprouvent-ils une difficulté ex-
trême à en transmettre la richesse.
C'est le lot des êtres incomparables de
ne. pouvoir; être interprétés. Qui. pour-;
rait téjnoigîier pour Barrés, s'exprimer'
à sa placé, apporter avec une maîtrise
assurée l'ombre et l'écho ? « Parle en-
core » criaient, dans un poignant élan
de fanatisme, les Grecs de l'antique By-,
zance à un de leurs éyêquçs mort, qu'ils
avaient attaché, roidi, dans la chaire il?.,
l'église, à la place même d'où soaverî)«
les .avait enivrés. Une telle espérance
déraisonnable anime les admirateurs du
grand écrivain. Lui seul peut se conti-
nuer. Nous ne connaîtrons plus de Bar?
rès que Barrès lui-même, quand il par-
lera encore, dans de lointaines années,
alors que paraîtra sa correspondance
nombreuse, vivante et nécessaire, adres-
sée avec la même, probité réfléchie aux
plus humbles comme à ses pairs. Let-
tres simples et sublimes, loyales autant
que l'épitre grave et triste du lycéen
séparé de ceux qu'il aime, solides com-
me les beaux devoirs de vacances,
feuillets sur lesquels on sent peser tout
le poids de l'être honnête et frémissant
qui possède l'irréductible amour de
l'absolu, le goût et le besoin de ce qui
ne meurt point.
Si nous voulons rechercher les origi-
nes de l'œuvre, de Maurice Barrès et les
sources de sa sensibilité, il nous faut
constater tout d'abord et sans cesse
l'ineffable tendresse qu'il portait à la
Lorraine, terre sacrée où reposent ceux
dont il est issu, et que sa pensée ne dé-
laissait jamais.
Le sommeil enseveli de sa mère em-
baumait pour Barrés le sol natal, car
cet esprit luxueux, séduit par les an-
ges, avait le bonheur de pouvoir enve-
lopper les funèbres images du,voile cé-
leste de la poésie.
J'ai souvent vu,'au seul nom de sa
province natale. Barrès pâlir de ce fa-
rouche amour qui suspend et précipite
les battements du cœur, et dont l'on
conçoit la secrète'violence lorsqu'on se
souvient de cette phrase exaltante ins-
crite dans une antique histoire xleiRo-
me « Les Romains avaient élevé un
temple à la pâleur. » Mais quel que fût
l'attachement perpétuel et toujours re-
nouvelé de Barrès pour la contrée lor-
raine, sa poésie, son mystère, sa hâte et
sa constance, les flèches de son rêve
permanent volaient vers l'Orient, attei-
gnaient leur but et demeuraient vibran-
tes dans l'écorce aromatique du cèdre,
du cyprès, du tulipier opulent.
Peintre savant et voluptueux de l'Es-
pagne et de l'Italie, il parlait plus abon-
damment encore, dans ses familiers en-
tretiens, de' la Grèce, de. la Perse, de
Constantinople, dont les rivages, les pa-
lais, les doux usages, la précieuse poli-
tesse, et jusqu'aux mielleuses sucreries
avaient conquis les sens susceptibles de
ce sultan délicat et doux. Une turquoise
d'Ispahan, un verset de Saadi rete-
naient son attention ravie alors qu'il ne
se. fût peut-être pas incliné longtemps
sur l'élégant émail des porcelaines de
l'Ile-de-France, sur une accorte et pim-
pante modulation d'une fable de La
Fontaine. En l'année 1922, nous le vî-
mes soigner, panser, percuter avec des
précautions et des anxiétés d'infirmière
une fsïéwce de Mossoul qu'une jeune
servante avait, sans prévoir tout
le malheur, £èlée. "Ré*ellemehl; déso-
lé, Barrés consulta minutieusement
les médecins de l'art, transporta
dans tous les hôpitaux de, la cé-
ramique la précieuse plaque luisan-
te, couleur du jour. Le fragment d'un
trésor azuré l'enchantait, non exclusi-
vement, mais à l'égal de son vieux
chien,' malade, usé, pelé, affirmait-il,
dont le'silence songeur et l'insistant re-
gard levé vers la lune l'émouvaient au-
tant que le duo de la rosé avec le ros-
signol. Il aimait et magnifiait sur le
meme ton ce qui est humble et ce qui
est divin.
Je ne puis espérer fixer ici les amples
harmonies ou même les arabesques des
récits de l'enchanteur. C'est vers un hni
plus précis que je dois me diriger. Il
est juste, il est beau que le nom de
Maurice Barrès soit inscrit pieusement
sur la pierre des villes insignes et des
sites augustes qu'il visita et médita
dans le sentiment de la noble aventure
ou de la stabilité. Nous saluons son
nom à Marseille, lieu pompeux des dé-
parts, brisure de la terre sur là mer,
porte de l'Orient nous le saluons à To-
lède, brasier hautain, sombre et tenace.
Au mont Sainte-Odile, les murailles et
les sapins séculaires sont placés sous
son invocation, et sa gloire se confondra
désormais avec la colline lorraine fa-
meuse et vénérée, où, pèlerin sublime,
il haussa son âme, car, là où Gœthe
souhaitait plus de lumière, Barrés dési-
ra, d'heure en heure, plus d'altitude.
Combien il me serait doux de commu-
niquer les narrations et les images qui
me viennent d'une divine amitié, dé la
fréquentation du génie pendant vingt
années du génie et de la bonté Mais
cette bonté même, cette indulgence
éblouie envers la poésie, j'en ai bénéfi-
cié si magnifiquement que je semble-
rais parée d'un éclat qui ne me "venait
que du dispensateur. ,i
La tâche que j'avais choisie Bar-
res le savait, et avec l'excès sa géné-
rosité il me fit souvent le chagrin de
m'en remercier était de ne point lais-
ser prévaloir contre lui la fable qui as-
saille et tente de dénigrer l'individu in-
signe. J'ai rétabli l'exactitude chaque
fois que l'injustice, la négligence,
l'étourderie altérait et déformait la
figure spirituelle de notre ami. Cette
tâche demeure, elle n'est jamais ache-
vée, r. • .7 7 • •'̃ -•
« Mais, m'a-tr-on objecté déjà, pour-
quoi ne s'est-il point défini entière-
ment dans ses ouvrages, dans ses dis-
cours, dans ses déclarations retentissan-
tes ? Parce que la vie intérieure était
plus chère à sa sensibilité puissante, à
sa dignité monastique que le discerne-
ment tâtonnant, l'assentiment et la
louange des foules. Comme les cathé-
drales fastueuses possèdent, loin dés
merveilles qu'elles offrent au regard de
tous les visiteurs, un trésor plus parfait.
réuni et resserré dans une modeste salle
qui n'intrigue que les dévots véritables,
Barrés gardait cachés et enfermés la
myrrhe et l'or de sa pensée rêveuse.
« Connut-il, me demande-t-on souvent,
la pitié que d'oit inspirer le cœur de
l'homme ? » Et je répondrai que ce
polémiste violent, cet écrivain politi-
que au stylet déchirant, qui construisit
d'inïpérissables et cruels chefs-d'œuvre,
était, dans, le récit des mêmes faits, tout
humain. Là où il avait observé, chez
l'ennemi comme chez l'ami, le courage,
la valeur, l'intrépidité, cet esprit coura- t
geux estimait ces vertus qui effacent
et réparent. Certes, il savait ne point
aimer, il savait haïr, et je le lui repro-
chais doucement, vivement peut-être,
au nom du nob)e cri d'Antigone, mais
il ne méprisait jamais ce qui n'était pas
méprisable. Mieux encore, au sujet d'un
misérable humain, d'un collègue indi-
gne, honni, traqué, que. nul ne songeait
disculper, que lui-même apostropha
publiquement, j'entendis vaciller la
voix, de Barrès lorsqu'il me décrivit la
fuite chancelante du paria, dans la nei-
ge, la nuit, vers la tombe de ses parents,
et la méditation probable de ce réprou-
yésur les ombres englouties de ceux
dont il fut, aux jours de l'enfance, le
fruit innocent.
« Orgueilleux, dédaigneux, distant
affirmera-t-on encore. Mais aux offenses
ou' aux perfidies banales dé quelques-
uns, Barres opposait avec force leur mé-
rite, et nul ne dédaigna moins les rai-
sons du pardon, ne fit plus d'usage de
la magnanimité. « Promeneur des ter-
rasses parfumées, lui demanda un jour
une voix indiscrète, quel est votre part
sincère dans l'austérité ? » Et Barrès
répondait « Si je n'étais pas enivré
par €îéojiâtre^ ee jàont est responsable
:par~téopâtre,Ji°1'l:~est ,~esP,onsa~le
shaTcespeafe, j'âimeràis la sœur Julie,
l'épaisse, joviale, ignorante et sainte
fille qui circulait parmi les blessés, dans
les hôpitaux d'Alsace. »
–Maurice Barrés, illustre et cher ami,
je le sens, vous voudriez, par inadmis-
sible modestie, arrêter cette évocation
qui coûte à ma douloureuse mémoire,
et que, pourtant, je pourrais ne pas in-
terrompre, me souvenant de vos paroles
de poète, à l'heure des séparations de
l'été, quand refermant un recueil de
Lamartine, que vous souhaitiez me
faire préférer à Hugo, vous me disiez,
chagriné d'abandonner nosidqbats.poé-
tiques « l'infini ne me suffirait pas. à
vous dire adieu.» Que de fois vous avez
posé doucement sur mes doigts, lors-
que j'écrivais, votre fine main sarrazine,
pour arrêter cette dépense de l'âme.
« Rétrécissez votre cœur » me disiez-
vous, et aussi « Reposez-vous. Bien-
tôt je me reposerai. Le temps fuit, se
hâte et nous entraîne. Avec les yeux de
l'âme j'explore sans cesse ces ténèbres
où descendent, suivis par la curiosité
des hommes, par leur sympathie, leur
vaine malveillance. leur noble et diffi-
cile espoir de la résurrection, les grands
ïnsjii'res et les sibylles. Je lift vous retrou-
verai' pas, jtt. ne vous entendrai jamais
pïm, niais je n'entendrai rien, et cela
aussi est un bien. Je songe 'avec plus
de désir que de crainte, s'il s'agit do
moi-même, au sommeil éternel dans le-
quel vous êtes entré stoïquement, ac-
cueillant la mort de la même manière
dont vous parliez d'elle, avec tranquil-
lité, modération pour vous, avec égards
et regret en songeant à votre maison,
aux cœurs dévoués à. qui vous avez dit
tristement, affligé de ne pouvoir le, s
consoler « JLa souffrance que j'endure
est plus pénible pour vous que pour
moi. » Aujourd'hui, en présentant à vo-
tre ombre sacrée l'offrande
mots émouvants que vous m'ccrivjèz un
soir de mai de l'année 1923, en rêvant
à votre anéantissement, dont vous par-
liez rêveusement sans le pressentir ni
le prévoir Immortali murtalis.
Et c'est du fond de mon esprit recon-
naissant et de mon admiration absolue
que je termine ces pages en vous di-
sunt :'la mortelle à l'immortel.
Comtesse dé Noailles.
'̃ -+̃̃+̃̃+̃+- «
MXJ JOUR ILE JOUR
Le Pète jioël--
aux Folies » Bergère
Le Noël des Enfants des Çardicns dtlupaix.
C'est un de ces vers qu'un mélomane imper-
tinent aurait plaisir à attribuer au bon Fran-
çois Coppée et qu'il pourrait glisser, lui aussi,
dans l'oreille de M. Paul Bourget, en le rap-
prochant de cet autre alexandrin fameifs
Le Cercle des joueurs de boule
est tout simplement de Mlle Joséphine Baker
qui, dans un geste charmant auquel s'était as-
socié M. Derval, directeur des Folies-Bergère,
offrait, hier, à tout un peuple de bambins une
matinée de gala. Plus de quinze cents enfants
emplissaient la vaste salle des Folies-Bergère,
et, dans une avant-scène, au milieu d'une ni-
chée de têtes blondes, M. Morain, préfet de
police, et M. Paul Guichard, directeur de la
police municipale, présidaient. Grâce à son
Ange gardien gardien de* la paix, il va sans
dire -r le père Noël réussit à se frayer passage.
L'on applaudit ses. vers, qui étaient^ cette fois;
de M. Louis Lemarchand, et les petites mains
n'osaient encore faire trop de vacarme, mais
tous les grands yeux de huit ans s'ouvraient
comme marguerites au printemps. Alors parut
Max Alex, l'étourdissant magicien, puis Mlle
Joséphine Balçer elle-même qui, gentiment
vêtue, dansa. Enfin Ton vit s'avancer Radis
Noir, Radis Noir, le cheval acrobate, le Pégase
élastique des Folies-Bergère, flanqué de son
clown, M. Edouard Castel. Et Radis Noir se
mit' gambader, à ruer, à sauter Radis Noir
pleura de vraies larmes. Ce fut du délire de
quinze cents bouches d'enfants, un immense
éclat'di rire jaillit, bondit en cascades de l'am-
phithéâtre au parterre, roulant un bruit de
perles, un. bruit frais, cristallin, de source La
salle n'était plus qu'une vaste féerie où pa-
pillonnaient des rêves merveilleux..
Dans' le hall, cependant, des monceaux de
gâteaux et des verres par milliers) (des monta-
gqes de jouets surtout, attendaient des; (invités.
On distribua le tout et l'on dansa. L'on vit
même la traîne étincelante de Viviane et de
Mélusine miroiter dans le palais enchanté.
Jacques Patin.:
ÉCgOS
La Température 1
Probabilités pour, aujourd'hui
Région parisienne: vents d'est forts. Beau,
•màgeux. Température en légère baisse,
France: vents secteur est forts.
Etat du ciel: moitié Nord, beau, nuageux'}
moitié Sud très nuageux, éclair des, rares aver?
scs de neige.
Température en baisse faible.
Port-Fuad.
Le roi Fuad vient d'inaugurer la ville
qui porte son nom, érigée sur la rive
asiatique du canal de Suez, en face de
Port-Saïd, sur la rive africaine. C'eét
une tradition de donner le nom du'sou-
verain d'Egypte aux villes créées par
l'activité née du célèbre canal. Port-
Saïd vient du nom du vice-roi qui don-
na la concession à Ferdinand de Les-
seps. Ismaïlia, de celui du khédive Is«
maïl, qui inaugura le canal.
Le roi Fuad est venu à la ville nou-
velle à bord du même bateau, aménagé
à la moderne, qui vit son père Isinaïl
souhaiter la bienvenge à l'impéràtriçç
Eugénie et aux autres illustres hôtes
qui inaugurèrent le canal* il y a cin-
quante-sept ans.
Promptitude.
A la suite d'un défi lancé par un jour-
nal, l'industrie canadienne des lainages
vient d'accomplir ce prodige. A 5 heu-
res du matin, 4 moutons furent tondus
à Brantford. En moins d'une demi-
heure leur laine fut nettoyée et mise en
une cuve de teinture. Puis elle fut car-
dée, boudinée et tissée. Le drap fut re-
mis à un tailleur qui en confectionna
un paletot. Ce paletot, transporté par
aéroplane, fut apporté sur le terrain dé
l'Exposition nationale de Québec et en-
dossé à 6 h. 45 du soir de la même jour-
née par le lieutenant-gouverneur M. Pe-
rodeau.̃̃,̃̃
Editions soviétiques.
Entre autres industries, le gouverne-
ment soviétique a monopolise celle du
livre et il édite un grand nombre d'ou-
vrages.
Un si grand nombre qu'un' amateur
ingénieux se composa une jolie biblio-
thèque avec les papiers que son, épiciè-
re destinait à" remballage' de ses mar-
chandises, ïleut de là sorte Jes "œuvres
d'Upton Saihclair en' dix volumes La
France et l'Europe au seuil du dix-neu-
vieme siècle, par T. Bogdanovitch les
pièces de Grihoiedov, etc., le tout dans
l'édition des Soviets.
Ces livres sont d'autant plus pré-
cieux à l'amateur en. question que lé
quartier de Moscou où il. habite ne: pos-
sède pas de bibliothèque publique. ̃
p
La clientèle française est plus nom-
breuse que dans tes autres magasins
de luxe dans les salons de la maison
« A la Reine d'Angleterre », rue Saint-
Honoré, où défilent chaque jour les mo-
dèles de sa somptueuse collection de
fourrures.. C'est que, grâce à des 'achats
judicieux dans les pays d'origine" cette
maison a su en effet maintenir ses prix
intéressants qui lui assurent une clien-
tèle chaque jour plus fidèle.
On aime ou on n'aime pas certains
bijoux de Georges Fouquet. C'est affaire
de goût. Mais on est intéressé à coup
sûr par leurs tendances et par le souci
d'art qui a présidé à leur composition.
Georges Fouquet veut, par son exposi-
tion de la rue Royale, répandre les prin-
cipes qu'il a souvent formulés.
C'est peut-être un hommage que
l'imitation, mais la maison Ed. Kress-
mann et Cie, de Bordeaux, doit mettre
en garde sa clientèle contre les imita-
tions de sa célèbre marque « Monopo-
les lancée il y a quarante ans à peu
près et dont le succès n'a fait que agran-
dir. Vérifiez bien les étiquettes du
« Graves-Monopole Dry », « Kress-
mann-Monopole Rouge », « White Mo-
nopole Sweet », «Thalrosé » (Monopole
Rosé), qui doivent toutes porter le nom
d'Ed. Kressmann et Cie, à Bordeaux,
Valenciennes offre dans ses salons de
la rue Vivienne, à des prix remarqua-
blement avantageux et rigoureusement
conformes à la hausse du franc, ses
créations si personnelles en toutes
fourrures, ainsi qu'en manteaux' du
jour et du soir. doublés ou garnis de
fourrures. •
Le Màsque de Fer.
Rotre iDpplêÉM Linèralré iî Bié
Francis Jsmmea Henri Rond (1834-1909).
Fernand Vandéreia Ckwe» et Gens de lettre» ̃
• Petit Noif ;k
Marguerite Moténo Sous le « Masque A'n s -^i
Marcel Schwob.
André Babelon U« inédit» de Marcel SckwoS
MARCEL SGkWGB
Quatre poèmes inédits
Pages inédites Soucis La tombe de pierre grise Scène»
de la vie latine Pupa (1883-1886) DeKeate daai
une houillère.
AUTOUR D'UN CINQUANTENAIRE
Un fenilleton inédit de Français Coppéç
sur 1' « Ami Fritz >; en 1876
ni
Robert Mitepoix. Conte de Noël,
Chroniques de Maurice Levaillant, hcqpet Patin, ̃
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