Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1926-12-22
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 décembre 1926 22 décembre 1926
Description : 1926/12/22 (Numéro 356). 1926/12/22 (Numéro 356).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2949929
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
5 Fondateur H. DE VILLEMESSANT (1854-1879)
/Anciens Directeurs Francis Magnard. Gaston Çalmette. Alfred Capus.
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DIRECTEUR Littéraire ROBERT de FLERS
6
PUBLICATIONS ANNEXES:
Le lundi «Le FIGARO économique Le samedi «Le Figaro Littéraire".
Le jeudi.: LE Figaro Aiîtistique ILLUSTRÉ",
et les Il FIGARO" des États-Unis et de l'Argentine, etc»
TABLEAU DES CHANGES
A PARIS
Le Dollar vaut .j 24.90 La Livre vaut ..>»:>. 12070
£,e Franc Suisse vaut 4.bi La Lire 'i.ia ̃
Le Bclga vaut > 3,44 La Peseta '», 3,80
A Londres, la Livre vaut en Doll 4 85 A Rome, le Dollar vaut en Lire 2.2,40
̃ -A New^ York, la 4,85 la Livre 10885 `
DIRECTEURPOUTÏQUE FRANÇOIS COTY
T OUE par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les
JLé méchants, je me presse de rire de fouit. de pewrd'être obligé d'en pfearer»
.'• < bo r.mneo BEAUMARCHAIS.
IHPRTHÉ EN L'HOTEL î>n FIGARO
14, ROND-POINT des CHAMPS-ELYSÉES EAKIS (8« Anond*)
Aujourd'hui î
Congrès de la Fédération des syndicats des fonctionnaires,
i ?l4 h. 30, Fête enfantin; organi ée a lHôtei, de Vii'e 17 heures, Musée roci'al:
̃ Conférence du Jocteur Pierre Regnaud..
1
Direçjedr-Redacteur EN. CHEF Politique Xucien ROMIER
Le système
des deux Cartels
<<^&^» L'éventualité d'un retour au
'1?§L scrutin d'arrondissement que l'on
̃c' jugeait encore probable ou pos-
sible, il, y. a quelque temps, semble aujour-
d'hui très incertaine. Sans doute ce mode
de scrutin est regretté fidèlement par cer-
tains membres, assez nombreux, des grou-
pes du centre et du groupe radical, qui
trouvent, dans le résultat des élections par-
tielles, un argument de plus pour justifier
leurs regrets. Sans doute, aussi, des minis-
tres influents du cabinet d'union nationale
s'y. montrent favorables. La partie que l'on
jouera officieusement ou publiquement à ce
propos, dès la rentrée des Chambres, ne
manquera ni d'ardeur ni d'âpreté. Mais,
dès à présent, les chances inclinent vers le
maintien du statu quo ou,- peut-être, vers
un système de représentation plus rigou-
reusement proportionnelle.
Seul, M. Poincaré, s'imposait la ques-
tiqn de confiance, réussirait à faire voter
par la Chambre, le retqur au scrutin d'ar-
rondissement. On Imagine qu'etiraison des
circonstances, il serait tenté de le faire,
bien qu'il ait affirmé jadis ses préférences
pourja proportionnelle ». Reste à savoir
s'il voudrait heurter de front la position for-
melle que vient de prendre le groupe Ma-
rin, alors, surtout, que les radicaux, à cet
égard comme à plusieurs autres, ne mon-
trent pas une entière unité d'opinion.
Les choses étant ainsi disposées, on fera
bien de considérer où leur poids nous en-
traîne. Même quand on est prisonnier d'un
ordre de faits que l'on déplore, il importe
d'avoir une doctrine et une ligne de condui-
te actives.
Le scrutin d'arrondissement ou uninomi-
nal, c?é~i:ait, dans une mesure relative, l'in-
dépendance du candidat, puis de l'élu
autrement dit, c'était un régime qui favori-
sait la pluralité des partis et leur sou-
plesse' de mouvement. -Le scrutin actuel,
c'est fatalement, sauf telle où telle excep-
tion qui confirme la règle, le régime des
deux masses et des deux cartels. Les listes
intermédiaires en atténuent à peine la bru-
talité, vu que l'existence d'une liste intermé-
diaire sert toujours l'une des deux autres
listes. •?" '̃ -•̃•̃ .«• .̃r.r-»-V" ̃•
En théorie, le système des deux cartels
devrait, à' la longue, donner l'avantage au
cartel conservateur. Cela, parce que le
cartel des gauches, contraint d'englober
des forces "révolutionnaires, perd ainsi cer-
taines qualités de mesure indispensables au
gouvernement, et qu'échouant au gouver-
nement, il est forcé par l'opinion publi-
que de laisser la place à ses adversaires.
C'est ce qui arriva au cartel du 11 mai.
C|est ce qui arriverait bien plus vite encore
à "un cartel des gauches allié du commu-
Jiisrne.̃
Jvlais, en fait, le cartel, des, gauches, s'il
dispose d'une majorité cohérente et nom-
breuse, peut refuser de quitter le gouverne-
ment et transformer son inaptitude à gou-
verner aVe'c mesure en une entreprise" révo-
lutionnaire. '̃̃̃
Etant donné l'attitude. oscillante' des
électeurs mécontents qui votent 'toujours
contre la majorité sortante, aucun cartel
n'est assuré de triompher pour deux légis-
latures successives. On doit donc s'attendre
à des retours périodiques d'une majorité de
gauche ou d'extrême-gauche. Si les partis
modérés ou nationaux, s'étant divisés, lais-
sent passer, une, majorité fdë" gauche trop
puissante, il y a risque révolutionnaire.
Le système des deux cartels crée l'alter-
native suivante ou accord et discipline des
partis d'ordre ou menace révolutionnaire.
Lucien Romier.
LE GENERAL WALCH AU 12e CORPS
̃ M.; Pairilevé, ministre de la guerre, a fait
approuver hier, par le conseil des minis-
tres, la nomination du général AValch con-
me" commandant du 12" corps d'armée, à
Limoges.
Le général de division TCalch avait suc-
cédé au général Nollet comme chef de la
rnission interalliée de contrôle militaire à
Berlin quand celui-ci prit, en juin 1924,
les fonctions de ministre de la guerre, dans
Je premier cabinet Herript.
-Il est â'gé de 56 ans et appartient à l'ar-
»ie d'artillerie.
M. Briand a reçu M. von Hœsch
et le baron Romano Avezzana
̃ M. Briand a reçu, hier après-midi, M.
von Hœsch, ambassadeur d'Allemagne, et
le baron Romano Avezzana, ambassadeur
d'Italie.
:M. von Hœsch rentre d'Allemagne. Il
est probable qu'il s'est entretenu avec M.
Briand des négociations que, prochaine-
ment, la Conférence des ambassadeurs re-
prendra avec l'Allemagne.
Demain Jeudi 23 détembre
LE FIGARO^ ARTISTIQUE
Ai tetienne. Les manoirs normands du
Bessin au seizième siècle (III) René Cha-
vànce, Quelques oeuvres nouvelles au Mu-
sée du Louvre Simon Arbellot, Eaux-for-
tes, pointes sèches et dessins, par Arthur
Heintzelman Maurice Monda, Revue des
Ventes de décembre Jacques Reyliane,
Les grandes ventes étrangères Estampes
anciennes. Chronique parisienne la
Composition architecturale Calendrier
des Ventes, Les Expositions 29 illustra-
tions.
tA "F~4 ~;l T 11~
M Parole et la Pensée
.i*.
Quand, le mardi, dans le Salon de la
Paix appaVaîl ie journal La Parole, « jour-
nal français républicain, radical et radi-
cal-socialiste », on s'empresse de chercher
dans, ce, périodique, à côté des portraits
des militants, la pensée radicale. Nous di-
sons la pensée, car on se souvient que le
Congrès de Bordeaux a uni les membres
du Parti. Et l'on veut croire que si des di-
visions persistent dans le groupe radical-
socialiste de la Chambre, du moins dans
l'hebdomadaire, et la session close, l'ac-
cord se fait. Illusion profonde les con-
tradictions s'y prolongent, et par écrit,
voilà tout. ,̃
Dans le numéro d'hier, par exemple, une
enquête commence sur ce sujet imprévu
« Faut-il continuer à soutenir le minis-
tère Poinéaré '? » Sur six réponses, on
compte quatre oui et deux non. Voilà une
bonne majorité pour le gouvernement.
Mais le seul fait que là question ait été
posée et que, des avis contraires se, soient
produits renseigne assez sur lés opposi-
tions de tendances du radicalisme unifié.
A la même page, le journal reproduit
rappel récemment adressé aux électeurs
sénatoriaux, cet appel -où figure l'interdic-
tion « Pas de compromission avec les
éléments de dictature et de violence qui
reçoivent leur mot d'ordre de Moscou. »
Mais en première page, le directeur de La
Parole, M. Léon Archimbuud, commentant
l'élection de la Nièvre, écrit « Lés com-
munistes, avant le premier tour, avaient
mehé une violente .campagne contre les
socialistes et les radicaux-socialistes nos
amis, quinze "'jours après, ne pouvaient
guère voter pour le candidat de Moscou.
Comme ils ne voulaient pas, à juste rai-
son, faire le jeu des droites, leur situation
était fort difficile.' »
Ah si lés communistes avaient été. gen-
tils pendant la, période, électorale, ou si
plus de quinze jours s'étaient écoulés en-
tre les deux tours, les choses auraient pu
se passer dans la Nièvre comme. à Paris,
lor.s de l'élection du deuxième secteur
Mais au bout de deux semaines, vraiment,
impossible,' mille regrétsA Dans ce pays-là
quinze jours ne font pai' d'une campagne
violente une vieille nouvelle. Ajoutons
que- ce qui rendait la position plus diffl-
cile encore, c'est que tout le monde avait
les yeux fl*és sur cette élection partielle,
i-,î, dans Îe-Pm'iifanême.bién. dés, gens sèn-
fent qu'il y a des liaisons qu'on ne peut
guère afficher. Ils comprennent aussi que
l'union nationale pour le salut du franc
n'est pas une attitude d'hémicycle qu'on
prend et qu'on quitte^ loisir, un vêtement
d'intérieur qu'on laisse au vestiaire en
partant dans sa circonscription. Cela,
malheureusement, ne. semble pas entrer
encore dans la pensée de tous les chefs
radicaux..
Henri Vonoven.
ilU JOUR IDE JOUR
Le réveillôii d'une princesse
• ̃ ̃ ..t.
Dans les beaux salons du Ritz, S. A. R.
Madame la duchesse? de Vendôme, entourée
d'une cour d'ambassadrices et de grandes dames,
présidera vendredi le souper, puis le bat du Ré-
veillon, dont on peut dire, dès maintenant,
qu'ils seront les plus brillants de cette nuit de
Noël (i).
Est-il besoin d'ajouter que la présence, un
tel soir, en ces lieux, de cette Altesse et de ces
Excellences aure d'autres buts que la vape réus-
site de quelque, fête élégante ? Le temps n'est
plus de ces démonstrations inutiles, et il n'est
pas d'exemple, de nos jours, d'une réunion mon-
daine d'où la charité soit, absente.
Si Madame la duchesse de Vendôme consent
aujourd'hui à venir s'asseoir à la table du Ritz
et y convie à sa suite tous les riches de Paris
et'de notre colonie étrangère, c'est au nom
d'une grande œuvre de patriotisme et d'huma-
nité qu'Elle le fait.
A la veille de ce Réveillon, qui doit être et
sera joyeux, il nous faut bien évoquer briève-
ment le souvenir tragique de certaines heures
de la guerre dont on a, précisément, décidé de
tirer, à l'usage 'des peuples, une forte et émou-
vante leçon. ̃̃
Au soir dit ?; avril iolj, tandis que les
troupes françaises assuraient une liaison péril-
leuse entre la Maison du Passeur, où tenaient
les Belges, et le Saillant d'Ypres, où .s'agrip-
paient les Anglais, les chimistes allemands fai-
saient leur entrée dans les armées du kaiser et
secouaient le monde d'un frisson d'horreur et
d'indignation'.
Les gaz asphyxiants C'est de ce drame sans
précédent dans l'histoire des peuplse que les
anciens combattants du 418* R. I. veulent tirer
un enseignement. Par leurs soins, et grâce à la
recette s'élèvera bientôt sur les rives désolées de
l'Vser, et'ia stèle, à laquelle on vous demande
d'apporter aujourd'hui votre pierre, en com-
niénaorant le sacrifice des premières victimes
des gaz, flétrira à jamais le génie malfaisant.
Oh certes il n'entre dans ce projet ni haine
ni esprit de revanche il nous suffit, en effet,
de nous tourner :iin instant. vers S. A. R. Ma-
dame la duchesse de Vendôme, vivante incar-
nation de la tradition française et des vertus
belges, de voir, à ses côtés ladyCrewe et la
baronne de Gaiffier d'Hestroy, ambassadrices
de Grande-Bretagne et-de Belgique, pour com-
prendre qu'un tel appel, venu de ces grands
coeurs de femmes et de mères, doit s'élever,
ce soir "de Noël,- comme une prière en faveur
de cette paix promise par les anges, il y a deux
mille ans, aux hommes de bonne volonté.
Simon Arbellot.
(1) On; peut retenir ses places à l'Hôtel
Ritz, place Vendôme, ou à la Compagnie du
Tourisme. 15, rue Royale. Prix de l'entrée-
souper -350 francs..
Pour leiïionumeht de Maurice Barres
Un homme-abreujYoir: l'expression est
du xvn" siècle. Je crois bien qu'elle a
été appliquée à saint François de Sa-
les pour désigner l'importance de ses
traités et de ses lettres de direction.
Elle convient à ces génies où l'humanité
cherche à apaiser sa soif inextinguible.
Elle convient à notre Barrès. Ces hom-
mes-là ne meurent pas. On a besoin
d'eux. On les vient boire pour s'exalte>:
ou pour s'apaiser. Les stations barre-
siennes qui se créent ici et là, à Mar-
seille et à Beyrouth, en souvenir de
l'oriental à Metz et à Sainte-Odile, eh
souvenir des Bastions de l'Est; à Pau,
en souvenir de la retraite où il sanctifia
ses morts;, à Tolède, hier, et peut-être
à Venise demain, et peut-être au jardin
des Invalides, comme le souhaite Paul
Bourget, pour commémorer une page
des Déracinés, attestent sa survie. Le
monument de: Sion-Vaudémont, aura
ses pèlerins qui, de la colline devenue
sacrée, redescendront plus forts.
Car là est le privilège de Barrès il
virilise. Or, on ne virilise pas seulement
avec de la force Hercule nous fait
l'effet d'un boxeur mais avec sa fai-
blesse redressée. Il nous faut reconnaî-
tre un homme comme nous. La recher-
che des intimités chez les grands hom-
mes, trop souvent corrompue, a pour
criginc notre détresse et notre angoisse
que nous voulons retrouver.. Celui qui
ne les a pas ressenties ne nous intéres-
se pas. Dans Barrès, la bataille livrée
est magnifique. L'arbre est secoué par
tous les orages. Va-t-il tomber? Tien-
dra-t-il contre les vents déchaînés? De
la cime menacée, les yeux inquiets des-
cendent aux racines qui gonflent le sol.
Alors on se sent rassuré les racines
sont si puissantes qu'il faudrait arra-
cher la terre pour avoir raison du chêne
tout secoué des musiques de perdition.
Ce romantique enraciné, ce lyrique
exact et clairvoyant allie la fureur d'un
Byron à la solidité d'un Gœthe. Il peut
respirer tous les poisons d'Asie, il se les
assimile et même la maladie vaincue
lui communique une fièvre utile. Tou-
tes les anarchies l'ont tenté, et tous les
désirs l'ont parcouru il a réussi à s'en
parer ;.co mme de bijoux précieux- Ainsi
attire-t-il lés esprits les plus contraires.
Ils croient se reconnaître en lui, et voici
qu'il les conduit à la Ligue des Patrio-
tes et rit de leur surprise. Les jeunes
gens ne sont guère séduits que par l'in-
dividualisme, et cet individualiste fait
sortir du moi entr'ouvert les générar
tions des morts qui ont fait notre pays,
notre culture, notre sensibilité, notre
cœur.
Parmi les livres que préférait Barrés,
les Mémoires d'outre-tombe étaient en
bonne place. Il eût souhaité d'écrire les
siens. La mort ne le lui a pas permis.
Mais il en a jeté des fragments sur
des cahiers innombrables. Dans ces
cahiers qui seront un jour pu-
bliés, les racines sont mises à nu.
On les voit, on les peut toucher.
La terre a été écartée. Alors on
se rend compte de leur intacte vigueur.
J'ai tenu en main le septième, commen-
cé à. Charmes le 30 juillet 1901, au lit
de mort de sa mère. Qu'Urne soit per-
mis d'en citer pieusement deux ou trois
passages pour illustrer le commentaire
de l'œuvre barrèsienne.
« II y a, écrit-il quand il se cherche
dans la douleur, il y a dans un visage
un côté (à trouver par le portraitiste)
par où il ressemble à lui-même. Il faut
trouver la ressemblance. C'est dans ce
sens qu'un paysagiste disait de Corot
« II sait s'asseoir. » Cette simple note,
il va l'élargir. Ainsi fixée; elle ne fait
que rejoindre la recommandation d;u
peintre Lawrence pour réussir un por-
trait trouver dans la figure du modèle
le trait essentiel, ou la théorie de Taine
sur la faculté maîtresse. Mais deux pa-
ges plus loin, elle prend tout son sens-,
comme il se promène dans la campa-
gne, à la poursuite de ce qu'il appelle
les autels de l'histoire
« Savoir s'asseoir. Un matin, pour
penser aux Celtes, je m'arrêtai dans
un village de Champagne. Ces grandes
plaines monotones, ce bercement conli-
nu. laissent reposer tout l'être, déta-
client des circonstances, permettent
au vieux fond de surnager. Ainsi la mer
pour Elisabeth d'Autriche. J'allais vers
l'Est, vers le pays sans sensualité, sans
belle lumière, pays de ma nécessité, pays
qui m'est imposé. Désireux de m'inté-
resser, je n'avais eu, pour flatter mes
manies, que le plaisir de me chercher le
plus sympathique cimetière,
Sous un magnifique soleil, d'août?
cette vaste épaisseur d'arbres qui ra-
fraîchit et fait naître la Vesle dont ils
ombragent le cours s'étend sur une lar-
geur de trois, cents- mètres, et sur phi-s
sieurs kilomètres de long.C'est délicieux
de force, de nature, d'aisance, de France
(flétrir les végétations de Monte-Carlo,
de Nice). Là, tout le monde est aimable,
souriant, reposé. (Penser air vers de
Baudelaire que j'ai tant aimé avec
Guaita.) » tan.t aimé ave,
Ii continue sa promenade par une vi-
site aux églises, aux cimetières. Le style
rustique des unes, les mêmes noms ins-
crits dans les autres lui parlent le
même langage. Il approche de Vaîmy,
où les étrangers furent arrêtés. II de-
mande en arrivant dans un village
« Y a-t-il une vieille maison? » « Tout
est vieux ici, lui est-il répondu; puisque
nous. datons, on le dit, de la bataille
d'Attila. Nous sommes les* fils des
Huns et des autres. » Et il note « Belle
humeur »̃; et un peu plus loin « Gran-
des plaines, événements qui me font
l'âme, petites gens; petite noblesse,
chaque sillon. »
C'est la première ébauche dés ta-
bleaux de France qu'il brossera avec
tant d'art on voit naître l'émotion d'oit
le poème jaillira. On assiste ait départ
de ta source. ̃
Voici une autre promenade dans la
Meuse
« Le. garçon qui, nous servait ce soir^lù
dans la salle à manger déserte d'Etain,
tandis que la musique municipale
jouait devant les fenêtres, m'a dit une
chose qui demeure dans ma mémoire
pour m'enclianter ̃ Vous voyez bien
ce petit' là. Ecoulez-le. le piston.
Comme il joue bien!, Ah! il est intelli-
gent. Si vous le voyiez sur sa bicyclette
sans guidon Il n'a pas de guidon et -il
s'arrête net. Il en fait ce qu'il vêtit. Ah!
ut, c'est un petit garçon intelligent:
» Un éhfaht devant qui l'on vantait
un auteur a dit
« Alors, est-ce qu'il pourrait monter
sur un réverbère? »
» Le devoir m'a beaucoup coûté, mais
mon devoir n'était pas de monter sur
un réverbère ni de monter sans guidon,
c'est de leur jouer du petit bugle bien
plus, c'est de donner une bottne parti-
tion au chœur. ».
Ce Barrés en promenade nous en-
chante. Il est simple, familier, détendu.
Et puis, brusquement, il se tend- com-
me un arc. Du mot saisi, de l'impres-
sion reçue, de l'empreinte arrachée, il
fait une flèche et il atteint le but. Cette
partition qu'il a donnée au chœur, il l'a
composée avec les morts de sa terre
lorraine • >•
« Je défends mon cimetière, dit-il un
peu plus loin, j'ai abandonné toutes
mes autres positions, religion, certi-
tude scientifique, sens de la vie, pro-
grès. La fumee de toutes ces batailles
perdues assombrit l'horizon, et comme
je veux être d'un tout, être d'une asso-
iiiation, que je' ne saurais m'accommo-
der d'aucun vivant, que je veux être
f-fiez n%o,i, je me réfugie chez mes.n\grts,
je les defends et je tes définis. J'ai une
foi et un devoir; mais ils sont ma foi et
mon devoir.
•} L'analyser
Rien ne me commandait, je me suis
donné ce fatalisme, tes morts me com-
mandent. Voilà où en est venu l'Homme
libre. Eh bien! il n'a jamais voulu que
se retrouver.
» It me faut une règle. Si l'on danse,
C'est dans un ballet; si l'on chante, c'est
sur un rythme; si l'on rime, c'est sui-
vant une tradition. Pas d'arbitraire.
Pourquoi ce. point de vue, et cet autre,
et cet autre ? Je ne suis pas le premier
homme, ce va-nu-pieds, je ne sors pas
de l'hôpital, j'ai un héritage. Dans la
bataille, j'ai ma place. Je vais sur mes
tombes faire le coup de feu. »
On a ici le Barrés dépouillé, le pre-
mier._Barrès, celui d'avant la phrase
écrite, celui qui note la pensée directe-
ment et jusqu'au, sortir du sommeil,
car il y a, dans le cahier, des notes pri-
ses presque en songe. Et c'est le Barrès
enraciné, celui qui se fixe au sol nourri
de morts, de ses morts. Le clairvoyant,
chez lui, passe toujours devant le- lyri-
que.
Quand je composais ma première
étude sur son œnyre • c'était, en 1903
il me demanda
̃̃: Quel en est, selon vous, l'essen-
tiel ?
Le combat contre la mort, lui ré-
pondis-je.
Il parut interloqué
̃ L'essentiel de mon œuvre, répon-
dit-il, mais c'est la défense des bastions
de l'Est.
II n'avait pas encore écrit Colette
.Baùdoche, ni Au service de V Allema-
gne, mais il pensait au chemin ouvert
aux invasions. Et puis il sourit et
ajouta
C'est la même chose.
La même chose? Je ne compris qu'en-
suite, n'ayant pas si vite parcouru la
distance. La lutte contre la mort n'Cst-
elle pas la même pour les individus et
pour tes nations? et les armes ne sont-
elles pas les mênies? La lutte contre la
mort, c'est le fbnd-^de l'oeuvre de Mi-
chel-Ange et de Pascal, mais ils livrent
le combat pour l'éternité. Barrés le li-
vre pour la durée dans le temps. Il le
livre pour son pays et pour lui. Le but
n'est pas éloigné de se confondre. Il est
lui aussi imprégné, du divin.
M. François Mauriac, parlant au nom
des générations nouvelles, écrivait
qu'elles se fermaient au sens de
la responsabilité tel qu'il apparaît
cians l'œuvre de Barrés, mais que,
par l'analyse de plus en plus pouss.éi!
du fond humain, elles rejoignaient et
servaient à leur manière la tradition
française. Que. trouvent-clles.en derniè-
re analyse dans ce fond humain ?
M. Mauriac lui-même, la marque de la
faute, la hantise du péché, la descente
dans les abîmes de la chair. M. Paul Mo-
rand, les limites de la terre. M. de Mon-
therlant, le goût de la domination. Etc.
Qu'est-ce que tout cela, sinon l'indivi-
dualisme premier de Barrés? Tous ces
arbres secoués seront bien aises un jour
de sentir que les racines sont solides
La grande œuvre de Barrés n'a-t-elle
pas été de les rattacher plus fortement
au sot natal
Henry Bordeaux,
de l'Académie française.
-ECHOS..
c,
t' Z. <.
La Température
Probabilités pour aujourd'hui-
Région parisâerirre vent faible ·à ntodéri de
nord à nord-est, un peu froid.
Etat dit ciel régions Nord'list et Est
temps nuageux avec éclaircies et quelques chu-
tes de neige-; autres régions, beau nuageux.
Température statioiinairc on vu faible
baisse.
!
L'hiver. r ..r..o e~
C'est aujourd'hui que l'hiver tait son
entrée officielle. Dès hier la neige, qui
tomba pendant quelques instants,
l'avait annonce. Peut-être les premiers
jours qu'il nous otlrira ne seront-ils
pas très différents des derniers jours de
l'automne. A partir de demain, en tout
cas, ils cesseront de diminuer.
La maison de l'Empereur.
La maison de l'île d'Aix, dont nous
avons parlé ici même, et dans laquelle
Napoléon passa ses dernières minutes
sur le sol français, va «Hrc. définitive-
ment mise aux enchères le 21 décembre.
Pour ïéviter que cette maison né tom-
be en des mains profanes, la Société des
Amis de l'île d'Aix, que préside le baron
Gourgaud, a l'intention de l'acquérir et
d'en faire don à la commune, qui pour-
ra y établir un musée.
INSTANTANÉ
GYP
Se journal d'un philosophe
Un aristocrate racé le marquis de Vil-
liers-Neaufle que ses occupations de dé-
puté, d'écrivain et d'homme du monde retien-
nent au point de le laisser indifférent à tout
autre souci, est, par hasard, mis au courant de
Finfidélité ile sa femme. Ce hautain philosophe
s'aperçoit alors qu'il est, aussi, un homme il
devient un pauvre être, et qui souffre.
Tel est brièvement résumé le fond du
Journal d'un philosophe, de Gyp. Ce ravissant
Journal d'un philosophe est certainement le
plus délicieux des romans de Gyp.
La dame qui est devenue ténor.
C'est une jeune Viennoise âgée d'une
vingtaine d'années. Les médecins les
plus savants en laryngologie n'expli-
quent pas ce phénomène. Ils le consta-
tent.
A 14, $ïiitç, d'une- fipératio^subie^yânt
son mariage, cette dame, excellente mu-
sicienne, fut douée tout à coup d'une
jolie voix de ténor et, à la dernière
séance de la Société de médecine de
Vienne, elle chanta l'air de Rhadamès
du premier acte d'Aïda avec un brio
qui étonna et ravit les assistants.
Elle a du reste l'intention de se con-
sacrer au théâtre.
Sociétés d'amis.
Il y a la Société des Amis du Louvre,
celle des Amis de Versailles. A Bor-
deaux vient de se réunir en Association
générale la Société des Amis du pont
à transbordeur.
II y a aussi, parait-il, la Société des
Amis de l'éléphant. 1
Un nouveau record américain.
Depuis deux mois, douze personnes
se sont jetées, à New-York, par les fe-
nêtres des gratte-ciel. L'un de ces sui-
cides fut celui d'une dame qui se préci-
pita dans l'espace en toilette de soirée
et parée de bijoux magnifiques. Mais
cette élégante désespérée ne tombait
que du quatorzième étage. «Le record-
man d'hier, M. Smith, enjamba. un bal-
con situé au quarante et unième étage.
–OM)rC!t-
L'Exposition Georges Fouquet, rue
Royale, est à plus d'un titre opportune
les bijoux que l'on y voit ne sont pas
tous d'un prix élevé et ce sont toujours
des cadeaux de valeur artistique appré-
éiés des connaisseurs. Il faut s'en ren-
dre compte en visitant cette exposition.
L'ananas est connu en France depuis
1733, mais nul n'avait songé encore à
faire un bonbon de ce fruit exotique.
Les « Merveilleuses » avenue des
Champs-Elysées, se devaient d'ajouter
le «Tallien», cette dernière invention de
la confiserie, à leurs précédentes spé-
cialités. Dans des boîtes illustrées par
les peintres en vogue, c'est le plus sa-
voureux des cadeaux.
Apollo.
Le grand nombre de tables retenues
au Nouvel- Apollo pour le Réveillon est
justifié par sa • salle unique, son menu,
son merveilleux spectacle, ses superbes
cadeaux, son formidable cotillon et son
jeu de Ping-Pong, qui constitueront la
plus joyeuse nuit de Noël.
Valepciennes offre dans ses salons de
la rue Vivienne, à des prix remarqua-
blement avantageux et rigoureusement
conformes à la hausse du franc, ses
créations si personnelles en toutes
fourrures, ainsi qu'en manteaux du
jour et du soir doublés ou garnis de
fourrures. i
Le grand souper-Réveillon du Cla-
ridgc constituera vraiment une « fête »
chère exquise, attractions comprenant
Fowler et Tamara, Edmonde Guy et
Van Duren, les Walkers Girls, ave.fc co-
tillon, distribution de souvenirs aux da-
mes, et les meilleurs orchestres. Le.prix
en est fixé à; 175 francs. Il est prudent
de retenir ses tables.
Le Masque de Fer.
Voir en' deuxième page La Vie Lit-
téraire, par 3f. Henrv de Régnier, de
l'Académie française.
| LES AFFAIRES EXTÉRIEURES `
jLediscour^Mitreseniànii
Le discours que M. Stresenjann jx\ prp-
lionçé lundi soir, à, Hambourg, est.cxtrç»
moment .bref. Le ministre, s'est contenté
d'exposer (tes questions -sur lesquelles on
connaissait déjà son opinion. Son allocu-
tion n'est 'intéressante que par le fail
qu'elle confirme la politique extérieure du
Heich.
M.Slhesemann a débuté par une profes^
sion de foi en c la volonté de l'humanité
d'aboutir à une-paix et à une entente équi-
tables ;>. Qu'est-ce à dire, sinon qu'il es-
time que 'le traité de Versailles, impo-
sé au Reich par la force, n'a pas établi
une paix « équitable -v et qu'il doit
être revisé Mais est-il besoin d'ajouter
que ces paroles sont destinées à la c con-
sommation ;> intérieure le ministre, en
effet, n'ignore pas que toute demande di-
recte de revision du traité serait vouée.â
l'échec.
Parlant dii (lêsarniemenl, M; Strese*
nrann n'a fait aucune promesse précise.
Bien mieux, il a prétendu que le désarme-
mont du Réiclï était accompli. Cependant,
faut-il rappeler que la Conférence des aui-
bassadeurs s'est prononcée, au début de et-
mois, dans un sens tout à fait différent, et
que l'Allemagne doit soumettre de nouvel-
les propositions, tant au sujet de ses forte-
resses orientales qu'en Ce qui concerne ,1a
fabrication et l'exportation du matériel db
guerre, avant que les ambassadeurs puis-
sent donner à l'Allemagne leur salisfecit?
Enfin, lorsque M. Stresemann prétend
que c'est un état de choses inadmissible et
incompatible avec l'égalité qui doit régner
au sein de la S.. 1). N. que « de laisser
subsister dans le monde la liberté géné-
rale des armements et d'imposer à un seul
Etat un désarmement complet », le minis-
tre du Reich semble confondre deux ques-
tions essentiellement différentes. L'Allema-
gne, en effet,'doit désarmer en vertu d'un
traité qui demeure, parce qu'elle a provo-
qué la guerre et a été battue. Quant aux
Alliés, s'ils désarment (et l'on sait qu'uiiçj
conférence, à Genève, 's'occupe spéciale-
ment de la question), c'est de leur plein
gré. Il n'est pire sourd que celui qui rie
veut pas entendre.
Le Reich n'arrête point là ses revendi-
cations. M. Strcsemann, en terminant son
discours, a nettement déclaré que les résul-
tats qu'il a obtenus à Genève rendent la
voie libre pour l'oxàine» d'autres problè-
mes .extérieurs ehcore plus impartahls,' les questions réglées jusqu'ici ». Cette der-
nière déclaration a du moins l'avantage
d'être d'une franchise peu commune :-ello
pose dés maintenant la question de l'éva-
cuation rhénane ensuite,' ce sera le tour
de la Sarre, du corridor polonais, de'à
Haute-Silésîe, en attendant que vienne la
question du rattachement de l'Autriche a
l'Allemagne et celle de la restitution des
colonies perdues.
C'est sans doute sous cet aspect que le
Reich considère la politique de rapproche-
ment franco-allemand. Mais, puisque nous
sommes avertis, avec toute la netteté dési-
rable, des intentions de nos anciens enne-
mie, nous serions sans excuse de les suivie
plus avant dans la voie des concessions.:
non seulement notre sécurité serait
compromise, mais nous serions taxés de
faiblesse par ceux-là mêmes qui ne s'incli*
nent que devant la force. ̃
J,-P/
AU CONSEIL DE GUERRE DE LANDAU
Le lieutenant Rouzier
est acquitté à l'unanimite
Landàû, 2i décembre.– Une foule com-
pacte avait envahi? aujourd'hui le Conseil
de guerre de Landau. Le commissaire rap-
porteur, des l'ouverture de la. séance de
ce matin, a pris la parole pour prononcer
son réquisitoire.
Il a passé assez rapidement sur les deu>:
affaires de Sondernheim et du café Engel à
Germersheim, pour définir l'état d'esprit
do la population au moment de l'affaire
Rouzier.
.Vous pouvons dire, a-t-il dit, sans crainte
d'ètré démentis, que depuis plusieurs moij-la
situation générale à Germersheim était anor-
male, les rapports entre les troupes d'occupa-
tion et les habitants de lu ville étaientaîs&z
tendus. ,T<
S'expliquant sur le cas du lieuleriaiH
Rouzier. il a estimé que celui-ci ne, s'est
pas rendu un compte exact de ce qu'il.fai-
sait et que la mort de Muller est en dis-
proportion manifeste avec le mal qu'il a
causé. • ̃ ̃••
Vous refuserez au lieutenant Houziër, .pbuiv
suivit le commissaire rapporteur, Texeusé
de la légitime défense, mais je vous denjânde
de lui appliquer les articles :121 et 326 du
code pénal qui le feront bénéficier de l'exeugo
de la provocation, car si le meurtre de Millier
et les coups et blessures reçus par Matliès' et
Holzmann ne sont pas justifiés, ils sont lar-
gement excusés par la provocation. Nous la
trouvons pai-to ut dans cette nuit du. 26' au- 27
décembre.
Le commissaire rapporteur, pour con-
cuire, a demandé aux membres du Con-
seiLde faire une distinction entre Jes ac-
cuses Matlh.es et Fctchcr, d'une part, et
Holzmann. Regel, Arbogast, Kocvler, d'au-
tre part, et de frapper plus sévèrement les
accusés défaillants parce que ce sont aus:;i 1
lesfcplus coupables..
Enfin; il a réclamé pour Rouzier un an
d'emprisonnement.,
M" Fuehr, du barreau de Landau, a plai-
de. ensuite en faveur des inculpés alle-
mands dans les deux affaires de Sondern-
heim et de Germershcini. Persuadé de leur
innocer.ee, T. demandé l'acquittement.
Après la plaidoirie de M' Grinan. qui
fut bien moins une plaidoirie pour ,sfe
clients. qu'un réquisitoire contre le lioûtt-
nant Rouzier,, M' Mourier s'est levé pour
la défense du lieutenant français.
Il a repris tous les faits reprochés au
lieutenant Rouzier et constaté que les té-
moins à charge n'ont pu apporter aucune
précisipn. ̃••'•
M" Grimm, a-t-ii dit, a amasse tous les'co'm-
/Anciens Directeurs Francis Magnard. Gaston Çalmette. Alfred Capus.
-RÉDACTION ADMINISTRATION PUBLICITÉ ANNONCES
J*, ROND-POINT de» CHAMPS-ELYSÉES, PARIS– Téléffi. É!ysé« J2-58, J2-6J, 02-6S
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Paris, Départements et Colonies. ,.30 » 54.» > 100 »
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DIRECTEUR Littéraire ROBERT de FLERS
6
PUBLICATIONS ANNEXES:
Le lundi «Le FIGARO économique Le samedi «Le Figaro Littéraire".
Le jeudi.: LE Figaro Aiîtistique ILLUSTRÉ",
et les Il FIGARO" des États-Unis et de l'Argentine, etc»
TABLEAU DES CHANGES
A PARIS
Le Dollar vaut .j 24.90 La Livre vaut ..>»:>. 12070
£,e Franc Suisse vaut 4.bi La Lire 'i.ia ̃
Le Bclga vaut > 3,44 La Peseta '», 3,80
A Londres, la Livre vaut en Doll 4 85 A Rome, le Dollar vaut en Lire 2.2,40
̃ -A New^ York, la 4,85 la Livre 10885 `
DIRECTEURPOUTÏQUE FRANÇOIS COTY
T OUE par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les
JLé méchants, je me presse de rire de fouit. de pewrd'être obligé d'en pfearer»
.'• < bo r.mneo BEAUMARCHAIS.
IHPRTHÉ EN L'HOTEL î>n FIGARO
14, ROND-POINT des CHAMPS-ELYSÉES EAKIS (8« Anond*)
Aujourd'hui î
Congrès de la Fédération des syndicats des fonctionnaires,
i ?l4 h. 30, Fête enfantin; organi ée a lHôtei, de Vii'e 17 heures, Musée roci'al:
̃ Conférence du Jocteur Pierre Regnaud..
1
Direçjedr-Redacteur EN. CHEF Politique Xucien ROMIER
Le système
des deux Cartels
<<^&^» L'éventualité d'un retour au
'1?§L scrutin d'arrondissement que l'on
̃c' jugeait encore probable ou pos-
sible, il, y. a quelque temps, semble aujour-
d'hui très incertaine. Sans doute ce mode
de scrutin est regretté fidèlement par cer-
tains membres, assez nombreux, des grou-
pes du centre et du groupe radical, qui
trouvent, dans le résultat des élections par-
tielles, un argument de plus pour justifier
leurs regrets. Sans doute, aussi, des minis-
tres influents du cabinet d'union nationale
s'y. montrent favorables. La partie que l'on
jouera officieusement ou publiquement à ce
propos, dès la rentrée des Chambres, ne
manquera ni d'ardeur ni d'âpreté. Mais,
dès à présent, les chances inclinent vers le
maintien du statu quo ou,- peut-être, vers
un système de représentation plus rigou-
reusement proportionnelle.
Seul, M. Poincaré, s'imposait la ques-
tiqn de confiance, réussirait à faire voter
par la Chambre, le retqur au scrutin d'ar-
rondissement. On Imagine qu'etiraison des
circonstances, il serait tenté de le faire,
bien qu'il ait affirmé jadis ses préférences
pourja proportionnelle ». Reste à savoir
s'il voudrait heurter de front la position for-
melle que vient de prendre le groupe Ma-
rin, alors, surtout, que les radicaux, à cet
égard comme à plusieurs autres, ne mon-
trent pas une entière unité d'opinion.
Les choses étant ainsi disposées, on fera
bien de considérer où leur poids nous en-
traîne. Même quand on est prisonnier d'un
ordre de faits que l'on déplore, il importe
d'avoir une doctrine et une ligne de condui-
te actives.
Le scrutin d'arrondissement ou uninomi-
nal, c?é~i:ait, dans une mesure relative, l'in-
dépendance du candidat, puis de l'élu
autrement dit, c'était un régime qui favori-
sait la pluralité des partis et leur sou-
plesse' de mouvement. -Le scrutin actuel,
c'est fatalement, sauf telle où telle excep-
tion qui confirme la règle, le régime des
deux masses et des deux cartels. Les listes
intermédiaires en atténuent à peine la bru-
talité, vu que l'existence d'une liste intermé-
diaire sert toujours l'une des deux autres
listes. •?" '̃ -•̃•̃ .«• .̃r.r-»-V" ̃•
En théorie, le système des deux cartels
devrait, à' la longue, donner l'avantage au
cartel conservateur. Cela, parce que le
cartel des gauches, contraint d'englober
des forces "révolutionnaires, perd ainsi cer-
taines qualités de mesure indispensables au
gouvernement, et qu'échouant au gouver-
nement, il est forcé par l'opinion publi-
que de laisser la place à ses adversaires.
C'est ce qui arriva au cartel du 11 mai.
C|est ce qui arriverait bien plus vite encore
à "un cartel des gauches allié du commu-
Jiisrne.̃
Jvlais, en fait, le cartel, des, gauches, s'il
dispose d'une majorité cohérente et nom-
breuse, peut refuser de quitter le gouverne-
ment et transformer son inaptitude à gou-
verner aVe'c mesure en une entreprise" révo-
lutionnaire. '̃̃̃
Etant donné l'attitude. oscillante' des
électeurs mécontents qui votent 'toujours
contre la majorité sortante, aucun cartel
n'est assuré de triompher pour deux légis-
latures successives. On doit donc s'attendre
à des retours périodiques d'une majorité de
gauche ou d'extrême-gauche. Si les partis
modérés ou nationaux, s'étant divisés, lais-
sent passer, une, majorité fdë" gauche trop
puissante, il y a risque révolutionnaire.
Le système des deux cartels crée l'alter-
native suivante ou accord et discipline des
partis d'ordre ou menace révolutionnaire.
Lucien Romier.
LE GENERAL WALCH AU 12e CORPS
̃ M.; Pairilevé, ministre de la guerre, a fait
approuver hier, par le conseil des minis-
tres, la nomination du général AValch con-
me" commandant du 12" corps d'armée, à
Limoges.
Le général de division TCalch avait suc-
cédé au général Nollet comme chef de la
rnission interalliée de contrôle militaire à
Berlin quand celui-ci prit, en juin 1924,
les fonctions de ministre de la guerre, dans
Je premier cabinet Herript.
-Il est â'gé de 56 ans et appartient à l'ar-
»ie d'artillerie.
M. Briand a reçu M. von Hœsch
et le baron Romano Avezzana
̃ M. Briand a reçu, hier après-midi, M.
von Hœsch, ambassadeur d'Allemagne, et
le baron Romano Avezzana, ambassadeur
d'Italie.
:M. von Hœsch rentre d'Allemagne. Il
est probable qu'il s'est entretenu avec M.
Briand des négociations que, prochaine-
ment, la Conférence des ambassadeurs re-
prendra avec l'Allemagne.
Demain Jeudi 23 détembre
LE FIGARO^ ARTISTIQUE
Ai tetienne. Les manoirs normands du
Bessin au seizième siècle (III) René Cha-
vànce, Quelques oeuvres nouvelles au Mu-
sée du Louvre Simon Arbellot, Eaux-for-
tes, pointes sèches et dessins, par Arthur
Heintzelman Maurice Monda, Revue des
Ventes de décembre Jacques Reyliane,
Les grandes ventes étrangères Estampes
anciennes. Chronique parisienne la
Composition architecturale Calendrier
des Ventes, Les Expositions 29 illustra-
tions.
tA "F~4 ~;l T 11~
M Parole et la Pensée
.i*.
Quand, le mardi, dans le Salon de la
Paix appaVaîl ie journal La Parole, « jour-
nal français républicain, radical et radi-
cal-socialiste », on s'empresse de chercher
dans, ce, périodique, à côté des portraits
des militants, la pensée radicale. Nous di-
sons la pensée, car on se souvient que le
Congrès de Bordeaux a uni les membres
du Parti. Et l'on veut croire que si des di-
visions persistent dans le groupe radical-
socialiste de la Chambre, du moins dans
l'hebdomadaire, et la session close, l'ac-
cord se fait. Illusion profonde les con-
tradictions s'y prolongent, et par écrit,
voilà tout. ,̃
Dans le numéro d'hier, par exemple, une
enquête commence sur ce sujet imprévu
« Faut-il continuer à soutenir le minis-
tère Poinéaré '? » Sur six réponses, on
compte quatre oui et deux non. Voilà une
bonne majorité pour le gouvernement.
Mais le seul fait que là question ait été
posée et que, des avis contraires se, soient
produits renseigne assez sur lés opposi-
tions de tendances du radicalisme unifié.
A la même page, le journal reproduit
rappel récemment adressé aux électeurs
sénatoriaux, cet appel -où figure l'interdic-
tion « Pas de compromission avec les
éléments de dictature et de violence qui
reçoivent leur mot d'ordre de Moscou. »
Mais en première page, le directeur de La
Parole, M. Léon Archimbuud, commentant
l'élection de la Nièvre, écrit « Lés com-
munistes, avant le premier tour, avaient
mehé une violente .campagne contre les
socialistes et les radicaux-socialistes nos
amis, quinze "'jours après, ne pouvaient
guère voter pour le candidat de Moscou.
Comme ils ne voulaient pas, à juste rai-
son, faire le jeu des droites, leur situation
était fort difficile.' »
Ah si lés communistes avaient été. gen-
tils pendant la, période, électorale, ou si
plus de quinze jours s'étaient écoulés en-
tre les deux tours, les choses auraient pu
se passer dans la Nièvre comme. à Paris,
lor.s de l'élection du deuxième secteur
Mais au bout de deux semaines, vraiment,
impossible,' mille regrétsA Dans ce pays-là
quinze jours ne font pai' d'une campagne
violente une vieille nouvelle. Ajoutons
que- ce qui rendait la position plus diffl-
cile encore, c'est que tout le monde avait
les yeux fl*és sur cette élection partielle,
i-,î, dans Îe-Pm'iifanême.bién. dés, gens sèn-
fent qu'il y a des liaisons qu'on ne peut
guère afficher. Ils comprennent aussi que
l'union nationale pour le salut du franc
n'est pas une attitude d'hémicycle qu'on
prend et qu'on quitte^ loisir, un vêtement
d'intérieur qu'on laisse au vestiaire en
partant dans sa circonscription. Cela,
malheureusement, ne. semble pas entrer
encore dans la pensée de tous les chefs
radicaux..
Henri Vonoven.
ilU JOUR IDE JOUR
Le réveillôii d'une princesse
• ̃ ̃ ..t.
Dans les beaux salons du Ritz, S. A. R.
Madame la duchesse? de Vendôme, entourée
d'une cour d'ambassadrices et de grandes dames,
présidera vendredi le souper, puis le bat du Ré-
veillon, dont on peut dire, dès maintenant,
qu'ils seront les plus brillants de cette nuit de
Noël (i).
Est-il besoin d'ajouter que la présence, un
tel soir, en ces lieux, de cette Altesse et de ces
Excellences aure d'autres buts que la vape réus-
site de quelque, fête élégante ? Le temps n'est
plus de ces démonstrations inutiles, et il n'est
pas d'exemple, de nos jours, d'une réunion mon-
daine d'où la charité soit, absente.
Si Madame la duchesse de Vendôme consent
aujourd'hui à venir s'asseoir à la table du Ritz
et y convie à sa suite tous les riches de Paris
et'de notre colonie étrangère, c'est au nom
d'une grande œuvre de patriotisme et d'huma-
nité qu'Elle le fait.
A la veille de ce Réveillon, qui doit être et
sera joyeux, il nous faut bien évoquer briève-
ment le souvenir tragique de certaines heures
de la guerre dont on a, précisément, décidé de
tirer, à l'usage 'des peuples, une forte et émou-
vante leçon. ̃̃
Au soir dit ?; avril iolj, tandis que les
troupes françaises assuraient une liaison péril-
leuse entre la Maison du Passeur, où tenaient
les Belges, et le Saillant d'Ypres, où .s'agrip-
paient les Anglais, les chimistes allemands fai-
saient leur entrée dans les armées du kaiser et
secouaient le monde d'un frisson d'horreur et
d'indignation'.
Les gaz asphyxiants C'est de ce drame sans
précédent dans l'histoire des peuplse que les
anciens combattants du 418* R. I. veulent tirer
un enseignement. Par leurs soins, et grâce à la
recette s'élèvera bientôt sur les rives désolées de
l'Vser, et'ia stèle, à laquelle on vous demande
d'apporter aujourd'hui votre pierre, en com-
niénaorant le sacrifice des premières victimes
des gaz, flétrira à jamais le génie malfaisant.
Oh certes il n'entre dans ce projet ni haine
ni esprit de revanche il nous suffit, en effet,
de nous tourner :iin instant. vers S. A. R. Ma-
dame la duchesse de Vendôme, vivante incar-
nation de la tradition française et des vertus
belges, de voir, à ses côtés ladyCrewe et la
baronne de Gaiffier d'Hestroy, ambassadrices
de Grande-Bretagne et-de Belgique, pour com-
prendre qu'un tel appel, venu de ces grands
coeurs de femmes et de mères, doit s'élever,
ce soir "de Noël,- comme une prière en faveur
de cette paix promise par les anges, il y a deux
mille ans, aux hommes de bonne volonté.
Simon Arbellot.
(1) On; peut retenir ses places à l'Hôtel
Ritz, place Vendôme, ou à la Compagnie du
Tourisme. 15, rue Royale. Prix de l'entrée-
souper -350 francs..
Pour leiïionumeht de Maurice Barres
Un homme-abreujYoir: l'expression est
du xvn" siècle. Je crois bien qu'elle a
été appliquée à saint François de Sa-
les pour désigner l'importance de ses
traités et de ses lettres de direction.
Elle convient à ces génies où l'humanité
cherche à apaiser sa soif inextinguible.
Elle convient à notre Barrès. Ces hom-
mes-là ne meurent pas. On a besoin
d'eux. On les vient boire pour s'exalte>:
ou pour s'apaiser. Les stations barre-
siennes qui se créent ici et là, à Mar-
seille et à Beyrouth, en souvenir de
l'oriental à Metz et à Sainte-Odile, eh
souvenir des Bastions de l'Est; à Pau,
en souvenir de la retraite où il sanctifia
ses morts;, à Tolède, hier, et peut-être
à Venise demain, et peut-être au jardin
des Invalides, comme le souhaite Paul
Bourget, pour commémorer une page
des Déracinés, attestent sa survie. Le
monument de: Sion-Vaudémont, aura
ses pèlerins qui, de la colline devenue
sacrée, redescendront plus forts.
Car là est le privilège de Barrès il
virilise. Or, on ne virilise pas seulement
avec de la force Hercule nous fait
l'effet d'un boxeur mais avec sa fai-
blesse redressée. Il nous faut reconnaî-
tre un homme comme nous. La recher-
che des intimités chez les grands hom-
mes, trop souvent corrompue, a pour
criginc notre détresse et notre angoisse
que nous voulons retrouver.. Celui qui
ne les a pas ressenties ne nous intéres-
se pas. Dans Barrès, la bataille livrée
est magnifique. L'arbre est secoué par
tous les orages. Va-t-il tomber? Tien-
dra-t-il contre les vents déchaînés? De
la cime menacée, les yeux inquiets des-
cendent aux racines qui gonflent le sol.
Alors on se sent rassuré les racines
sont si puissantes qu'il faudrait arra-
cher la terre pour avoir raison du chêne
tout secoué des musiques de perdition.
Ce romantique enraciné, ce lyrique
exact et clairvoyant allie la fureur d'un
Byron à la solidité d'un Gœthe. Il peut
respirer tous les poisons d'Asie, il se les
assimile et même la maladie vaincue
lui communique une fièvre utile. Tou-
tes les anarchies l'ont tenté, et tous les
désirs l'ont parcouru il a réussi à s'en
parer ;.co mme de bijoux précieux- Ainsi
attire-t-il lés esprits les plus contraires.
Ils croient se reconnaître en lui, et voici
qu'il les conduit à la Ligue des Patrio-
tes et rit de leur surprise. Les jeunes
gens ne sont guère séduits que par l'in-
dividualisme, et cet individualiste fait
sortir du moi entr'ouvert les générar
tions des morts qui ont fait notre pays,
notre culture, notre sensibilité, notre
cœur.
Parmi les livres que préférait Barrés,
les Mémoires d'outre-tombe étaient en
bonne place. Il eût souhaité d'écrire les
siens. La mort ne le lui a pas permis.
Mais il en a jeté des fragments sur
des cahiers innombrables. Dans ces
cahiers qui seront un jour pu-
bliés, les racines sont mises à nu.
On les voit, on les peut toucher.
La terre a été écartée. Alors on
se rend compte de leur intacte vigueur.
J'ai tenu en main le septième, commen-
cé à. Charmes le 30 juillet 1901, au lit
de mort de sa mère. Qu'Urne soit per-
mis d'en citer pieusement deux ou trois
passages pour illustrer le commentaire
de l'œuvre barrèsienne.
« II y a, écrit-il quand il se cherche
dans la douleur, il y a dans un visage
un côté (à trouver par le portraitiste)
par où il ressemble à lui-même. Il faut
trouver la ressemblance. C'est dans ce
sens qu'un paysagiste disait de Corot
« II sait s'asseoir. » Cette simple note,
il va l'élargir. Ainsi fixée; elle ne fait
que rejoindre la recommandation d;u
peintre Lawrence pour réussir un por-
trait trouver dans la figure du modèle
le trait essentiel, ou la théorie de Taine
sur la faculté maîtresse. Mais deux pa-
ges plus loin, elle prend tout son sens-,
comme il se promène dans la campa-
gne, à la poursuite de ce qu'il appelle
les autels de l'histoire
« Savoir s'asseoir. Un matin, pour
penser aux Celtes, je m'arrêtai dans
un village de Champagne. Ces grandes
plaines monotones, ce bercement conli-
nu. laissent reposer tout l'être, déta-
client des circonstances, permettent
au vieux fond de surnager. Ainsi la mer
pour Elisabeth d'Autriche. J'allais vers
l'Est, vers le pays sans sensualité, sans
belle lumière, pays de ma nécessité, pays
qui m'est imposé. Désireux de m'inté-
resser, je n'avais eu, pour flatter mes
manies, que le plaisir de me chercher le
plus sympathique cimetière,
Sous un magnifique soleil, d'août?
cette vaste épaisseur d'arbres qui ra-
fraîchit et fait naître la Vesle dont ils
ombragent le cours s'étend sur une lar-
geur de trois, cents- mètres, et sur phi-s
sieurs kilomètres de long.C'est délicieux
de force, de nature, d'aisance, de France
(flétrir les végétations de Monte-Carlo,
de Nice). Là, tout le monde est aimable,
souriant, reposé. (Penser air vers de
Baudelaire que j'ai tant aimé avec
Guaita.) » tan.t aimé ave,
Ii continue sa promenade par une vi-
site aux églises, aux cimetières. Le style
rustique des unes, les mêmes noms ins-
crits dans les autres lui parlent le
même langage. Il approche de Vaîmy,
où les étrangers furent arrêtés. II de-
mande en arrivant dans un village
« Y a-t-il une vieille maison? » « Tout
est vieux ici, lui est-il répondu; puisque
nous. datons, on le dit, de la bataille
d'Attila. Nous sommes les* fils des
Huns et des autres. » Et il note « Belle
humeur »̃; et un peu plus loin « Gran-
des plaines, événements qui me font
l'âme, petites gens; petite noblesse,
chaque sillon. »
C'est la première ébauche dés ta-
bleaux de France qu'il brossera avec
tant d'art on voit naître l'émotion d'oit
le poème jaillira. On assiste ait départ
de ta source. ̃
Voici une autre promenade dans la
Meuse
« Le. garçon qui, nous servait ce soir^lù
dans la salle à manger déserte d'Etain,
tandis que la musique municipale
jouait devant les fenêtres, m'a dit une
chose qui demeure dans ma mémoire
pour m'enclianter ̃ Vous voyez bien
ce petit' là. Ecoulez-le. le piston.
Comme il joue bien!, Ah! il est intelli-
gent. Si vous le voyiez sur sa bicyclette
sans guidon Il n'a pas de guidon et -il
s'arrête net. Il en fait ce qu'il vêtit. Ah!
ut, c'est un petit garçon intelligent:
» Un éhfaht devant qui l'on vantait
un auteur a dit
« Alors, est-ce qu'il pourrait monter
sur un réverbère? »
» Le devoir m'a beaucoup coûté, mais
mon devoir n'était pas de monter sur
un réverbère ni de monter sans guidon,
c'est de leur jouer du petit bugle bien
plus, c'est de donner une bottne parti-
tion au chœur. ».
Ce Barrés en promenade nous en-
chante. Il est simple, familier, détendu.
Et puis, brusquement, il se tend- com-
me un arc. Du mot saisi, de l'impres-
sion reçue, de l'empreinte arrachée, il
fait une flèche et il atteint le but. Cette
partition qu'il a donnée au chœur, il l'a
composée avec les morts de sa terre
lorraine • >•
« Je défends mon cimetière, dit-il un
peu plus loin, j'ai abandonné toutes
mes autres positions, religion, certi-
tude scientifique, sens de la vie, pro-
grès. La fumee de toutes ces batailles
perdues assombrit l'horizon, et comme
je veux être d'un tout, être d'une asso-
iiiation, que je' ne saurais m'accommo-
der d'aucun vivant, que je veux être
f-fiez n%o,i, je me réfugie chez mes.n\grts,
je les defends et je tes définis. J'ai une
foi et un devoir; mais ils sont ma foi et
mon devoir.
•} L'analyser
Rien ne me commandait, je me suis
donné ce fatalisme, tes morts me com-
mandent. Voilà où en est venu l'Homme
libre. Eh bien! il n'a jamais voulu que
se retrouver.
» It me faut une règle. Si l'on danse,
C'est dans un ballet; si l'on chante, c'est
sur un rythme; si l'on rime, c'est sui-
vant une tradition. Pas d'arbitraire.
Pourquoi ce. point de vue, et cet autre,
et cet autre ? Je ne suis pas le premier
homme, ce va-nu-pieds, je ne sors pas
de l'hôpital, j'ai un héritage. Dans la
bataille, j'ai ma place. Je vais sur mes
tombes faire le coup de feu. »
On a ici le Barrés dépouillé, le pre-
mier._Barrès, celui d'avant la phrase
écrite, celui qui note la pensée directe-
ment et jusqu'au, sortir du sommeil,
car il y a, dans le cahier, des notes pri-
ses presque en songe. Et c'est le Barrès
enraciné, celui qui se fixe au sol nourri
de morts, de ses morts. Le clairvoyant,
chez lui, passe toujours devant le- lyri-
que.
Quand je composais ma première
étude sur son œnyre • c'était, en 1903
il me demanda
̃̃: Quel en est, selon vous, l'essen-
tiel ?
Le combat contre la mort, lui ré-
pondis-je.
Il parut interloqué
̃ L'essentiel de mon œuvre, répon-
dit-il, mais c'est la défense des bastions
de l'Est.
II n'avait pas encore écrit Colette
.Baùdoche, ni Au service de V Allema-
gne, mais il pensait au chemin ouvert
aux invasions. Et puis il sourit et
ajouta
C'est la même chose.
La même chose? Je ne compris qu'en-
suite, n'ayant pas si vite parcouru la
distance. La lutte contre la mort n'Cst-
elle pas la même pour les individus et
pour tes nations? et les armes ne sont-
elles pas les mênies? La lutte contre la
mort, c'est le fbnd-^de l'oeuvre de Mi-
chel-Ange et de Pascal, mais ils livrent
le combat pour l'éternité. Barrés le li-
vre pour la durée dans le temps. Il le
livre pour son pays et pour lui. Le but
n'est pas éloigné de se confondre. Il est
lui aussi imprégné, du divin.
M. François Mauriac, parlant au nom
des générations nouvelles, écrivait
qu'elles se fermaient au sens de
la responsabilité tel qu'il apparaît
cians l'œuvre de Barrés, mais que,
par l'analyse de plus en plus pouss.éi!
du fond humain, elles rejoignaient et
servaient à leur manière la tradition
française. Que. trouvent-clles.en derniè-
re analyse dans ce fond humain ?
M. Mauriac lui-même, la marque de la
faute, la hantise du péché, la descente
dans les abîmes de la chair. M. Paul Mo-
rand, les limites de la terre. M. de Mon-
therlant, le goût de la domination. Etc.
Qu'est-ce que tout cela, sinon l'indivi-
dualisme premier de Barrés? Tous ces
arbres secoués seront bien aises un jour
de sentir que les racines sont solides
La grande œuvre de Barrés n'a-t-elle
pas été de les rattacher plus fortement
au sot natal
Henry Bordeaux,
de l'Académie française.
-ECHOS..
c,
t' Z. <.
La Température
Probabilités pour aujourd'hui-
Région parisâerirre vent faible ·à ntodéri de
nord à nord-est, un peu froid.
Etat dit ciel régions Nord'list et Est
temps nuageux avec éclaircies et quelques chu-
tes de neige-; autres régions, beau nuageux.
Température statioiinairc on vu faible
baisse.
!
L'hiver. r ..r..o e~
C'est aujourd'hui que l'hiver tait son
entrée officielle. Dès hier la neige, qui
tomba pendant quelques instants,
l'avait annonce. Peut-être les premiers
jours qu'il nous otlrira ne seront-ils
pas très différents des derniers jours de
l'automne. A partir de demain, en tout
cas, ils cesseront de diminuer.
La maison de l'Empereur.
La maison de l'île d'Aix, dont nous
avons parlé ici même, et dans laquelle
Napoléon passa ses dernières minutes
sur le sol français, va «Hrc. définitive-
ment mise aux enchères le 21 décembre.
Pour ïéviter que cette maison né tom-
be en des mains profanes, la Société des
Amis de l'île d'Aix, que préside le baron
Gourgaud, a l'intention de l'acquérir et
d'en faire don à la commune, qui pour-
ra y établir un musée.
INSTANTANÉ
GYP
Se journal d'un philosophe
Un aristocrate racé le marquis de Vil-
liers-Neaufle que ses occupations de dé-
puté, d'écrivain et d'homme du monde retien-
nent au point de le laisser indifférent à tout
autre souci, est, par hasard, mis au courant de
Finfidélité ile sa femme. Ce hautain philosophe
s'aperçoit alors qu'il est, aussi, un homme il
devient un pauvre être, et qui souffre.
Tel est brièvement résumé le fond du
Journal d'un philosophe, de Gyp. Ce ravissant
Journal d'un philosophe est certainement le
plus délicieux des romans de Gyp.
La dame qui est devenue ténor.
C'est une jeune Viennoise âgée d'une
vingtaine d'années. Les médecins les
plus savants en laryngologie n'expli-
quent pas ce phénomène. Ils le consta-
tent.
A 14, $ïiitç, d'une- fipératio^subie^yânt
son mariage, cette dame, excellente mu-
sicienne, fut douée tout à coup d'une
jolie voix de ténor et, à la dernière
séance de la Société de médecine de
Vienne, elle chanta l'air de Rhadamès
du premier acte d'Aïda avec un brio
qui étonna et ravit les assistants.
Elle a du reste l'intention de se con-
sacrer au théâtre.
Sociétés d'amis.
Il y a la Société des Amis du Louvre,
celle des Amis de Versailles. A Bor-
deaux vient de se réunir en Association
générale la Société des Amis du pont
à transbordeur.
II y a aussi, parait-il, la Société des
Amis de l'éléphant. 1
Un nouveau record américain.
Depuis deux mois, douze personnes
se sont jetées, à New-York, par les fe-
nêtres des gratte-ciel. L'un de ces sui-
cides fut celui d'une dame qui se préci-
pita dans l'espace en toilette de soirée
et parée de bijoux magnifiques. Mais
cette élégante désespérée ne tombait
que du quatorzième étage. «Le record-
man d'hier, M. Smith, enjamba. un bal-
con situé au quarante et unième étage.
–OM)rC!t-
L'Exposition Georges Fouquet, rue
Royale, est à plus d'un titre opportune
les bijoux que l'on y voit ne sont pas
tous d'un prix élevé et ce sont toujours
des cadeaux de valeur artistique appré-
éiés des connaisseurs. Il faut s'en ren-
dre compte en visitant cette exposition.
L'ananas est connu en France depuis
1733, mais nul n'avait songé encore à
faire un bonbon de ce fruit exotique.
Les « Merveilleuses » avenue des
Champs-Elysées, se devaient d'ajouter
le «Tallien», cette dernière invention de
la confiserie, à leurs précédentes spé-
cialités. Dans des boîtes illustrées par
les peintres en vogue, c'est le plus sa-
voureux des cadeaux.
Apollo.
Le grand nombre de tables retenues
au Nouvel- Apollo pour le Réveillon est
justifié par sa • salle unique, son menu,
son merveilleux spectacle, ses superbes
cadeaux, son formidable cotillon et son
jeu de Ping-Pong, qui constitueront la
plus joyeuse nuit de Noël.
Valepciennes offre dans ses salons de
la rue Vivienne, à des prix remarqua-
blement avantageux et rigoureusement
conformes à la hausse du franc, ses
créations si personnelles en toutes
fourrures, ainsi qu'en manteaux du
jour et du soir doublés ou garnis de
fourrures. i
Le grand souper-Réveillon du Cla-
ridgc constituera vraiment une « fête »
chère exquise, attractions comprenant
Fowler et Tamara, Edmonde Guy et
Van Duren, les Walkers Girls, ave.fc co-
tillon, distribution de souvenirs aux da-
mes, et les meilleurs orchestres. Le.prix
en est fixé à; 175 francs. Il est prudent
de retenir ses tables.
Le Masque de Fer.
Voir en' deuxième page La Vie Lit-
téraire, par 3f. Henrv de Régnier, de
l'Académie française.
| LES AFFAIRES EXTÉRIEURES `
jLediscour^Mitreseniànii
Le discours que M. Stresenjann jx\ prp-
lionçé lundi soir, à, Hambourg, est.cxtrç»
moment .bref. Le ministre, s'est contenté
d'exposer (tes questions -sur lesquelles on
connaissait déjà son opinion. Son allocu-
tion n'est 'intéressante que par le fail
qu'elle confirme la politique extérieure du
Heich.
M.Slhesemann a débuté par une profes^
sion de foi en c la volonté de l'humanité
d'aboutir à une-paix et à une entente équi-
tables ;>. Qu'est-ce à dire, sinon qu'il es-
time que 'le traité de Versailles, impo-
sé au Reich par la force, n'a pas établi
une paix « équitable -v et qu'il doit
être revisé Mais est-il besoin d'ajouter
que ces paroles sont destinées à la c con-
sommation ;> intérieure le ministre, en
effet, n'ignore pas que toute demande di-
recte de revision du traité serait vouée.â
l'échec.
Parlant dii (lêsarniemenl, M; Strese*
nrann n'a fait aucune promesse précise.
Bien mieux, il a prétendu que le désarme-
mont du Réiclï était accompli. Cependant,
faut-il rappeler que la Conférence des aui-
bassadeurs s'est prononcée, au début de et-
mois, dans un sens tout à fait différent, et
que l'Allemagne doit soumettre de nouvel-
les propositions, tant au sujet de ses forte-
resses orientales qu'en Ce qui concerne ,1a
fabrication et l'exportation du matériel db
guerre, avant que les ambassadeurs puis-
sent donner à l'Allemagne leur salisfecit?
Enfin, lorsque M. Stresemann prétend
que c'est un état de choses inadmissible et
incompatible avec l'égalité qui doit régner
au sein de la S.. 1). N. que « de laisser
subsister dans le monde la liberté géné-
rale des armements et d'imposer à un seul
Etat un désarmement complet », le minis-
tre du Reich semble confondre deux ques-
tions essentiellement différentes. L'Allema-
gne, en effet,'doit désarmer en vertu d'un
traité qui demeure, parce qu'elle a provo-
qué la guerre et a été battue. Quant aux
Alliés, s'ils désarment (et l'on sait qu'uiiçj
conférence, à Genève, 's'occupe spéciale-
ment de la question), c'est de leur plein
gré. Il n'est pire sourd que celui qui rie
veut pas entendre.
Le Reich n'arrête point là ses revendi-
cations. M. Strcsemann, en terminant son
discours, a nettement déclaré que les résul-
tats qu'il a obtenus à Genève rendent la
voie libre pour l'oxàine» d'autres problè-
mes .extérieurs ehcore plus impartahls,'
nière déclaration a du moins l'avantage
d'être d'une franchise peu commune :-ello
pose dés maintenant la question de l'éva-
cuation rhénane ensuite,' ce sera le tour
de la Sarre, du corridor polonais, de'à
Haute-Silésîe, en attendant que vienne la
question du rattachement de l'Autriche a
l'Allemagne et celle de la restitution des
colonies perdues.
C'est sans doute sous cet aspect que le
Reich considère la politique de rapproche-
ment franco-allemand. Mais, puisque nous
sommes avertis, avec toute la netteté dési-
rable, des intentions de nos anciens enne-
mie, nous serions sans excuse de les suivie
plus avant dans la voie des concessions.:
non seulement notre sécurité serait
compromise, mais nous serions taxés de
faiblesse par ceux-là mêmes qui ne s'incli*
nent que devant la force. ̃
J,-P/
AU CONSEIL DE GUERRE DE LANDAU
Le lieutenant Rouzier
est acquitté à l'unanimite
Landàû, 2i décembre.– Une foule com-
pacte avait envahi? aujourd'hui le Conseil
de guerre de Landau. Le commissaire rap-
porteur, des l'ouverture de la. séance de
ce matin, a pris la parole pour prononcer
son réquisitoire.
Il a passé assez rapidement sur les deu>:
affaires de Sondernheim et du café Engel à
Germersheim, pour définir l'état d'esprit
do la population au moment de l'affaire
Rouzier.
.Vous pouvons dire, a-t-il dit, sans crainte
d'ètré démentis, que depuis plusieurs moij-la
situation générale à Germersheim était anor-
male, les rapports entre les troupes d'occupa-
tion et les habitants de lu ville étaientaîs&z
tendus. ,T<
S'expliquant sur le cas du lieuleriaiH
Rouzier. il a estimé que celui-ci ne, s'est
pas rendu un compte exact de ce qu'il.fai-
sait et que la mort de Muller est en dis-
proportion manifeste avec le mal qu'il a
causé. • ̃ ̃••
Vous refuserez au lieutenant Houziër, .pbuiv
suivit le commissaire rapporteur, Texeusé
de la légitime défense, mais je vous denjânde
de lui appliquer les articles :121 et 326 du
code pénal qui le feront bénéficier de l'exeugo
de la provocation, car si le meurtre de Millier
et les coups et blessures reçus par Matliès' et
Holzmann ne sont pas justifiés, ils sont lar-
gement excusés par la provocation. Nous la
trouvons pai-to ut dans cette nuit du. 26' au- 27
décembre.
Le commissaire rapporteur, pour con-
cuire, a demandé aux membres du Con-
seiLde faire une distinction entre Jes ac-
cuses Matlh.es et Fctchcr, d'une part, et
Holzmann. Regel, Arbogast, Kocvler, d'au-
tre part, et de frapper plus sévèrement les
accusés défaillants parce que ce sont aus:;i 1
lesfcplus coupables..
Enfin; il a réclamé pour Rouzier un an
d'emprisonnement.,
M" Fuehr, du barreau de Landau, a plai-
de. ensuite en faveur des inculpés alle-
mands dans les deux affaires de Sondern-
heim et de Germershcini. Persuadé de leur
innocer.ee, T. demandé l'acquittement.
Après la plaidoirie de M' Grinan. qui
fut bien moins une plaidoirie pour ,sfe
clients. qu'un réquisitoire contre le lioûtt-
nant Rouzier,, M' Mourier s'est levé pour
la défense du lieutenant français.
Il a repris tous les faits reprochés au
lieutenant Rouzier et constaté que les té-
moins à charge n'ont pu apporter aucune
précisipn. ̃••'•
M" Grimm, a-t-ii dit, a amasse tous les'co'm-
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