Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1922-10-22
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 octobre 1922 22 octobre 1922
Description : 1922/10/22 (Numéro 295). 1922/10/22 (Numéro 295).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Dimanche 22 OctobneJ 922 •
68me Ânaée 3me Série N» 295
Le Numéro quotidien: VING1 CàiïiME$£HmÂN0
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^EXÉCUTIF
Dommage que le congrès communiste
se soit assuré l'exclusivité de l'Execu,-
tif C'est un film admirable. Il est à la
fois dramatique, comique et documen-
taire. Les grands spécialistes de Cali-
fornie n'ont jamais réussi une « bande »
aussi nette. C'est du Nord, décidément,
que vient la lumière.
L'Exécutif ji'est pas un film améri-
cain, ni anglais, ni italien, ni suédois,
ni allemand, ni français c'est un film
international, une super-production de
la IIP Internationale. Il arrive tout droit
de Russie dès lors, on n'emploie pas
une banale formule de publicité si l'on
affirme qu'il a coûté des millions à éta-
blir. Mais ces millions ont été dépensés
préalablement en expériences ethniques,
en essais techniques. Le film lui-même
n'a rien coûté. La mise en scène et la
figuration ont été assurées gratuitement
par les communistes français qui ont,
tourné comme des soldats marchent.
L'idée «géniale du «cinéaste » de
l'Exécutif .fut d'utiliser le congrès cony
muniste et l'état d'âme des congressis-
tes pour réaliser une image exacte du
communisme. Peints 'par eux-rmêmes.
Ainsi son film est documentaire. Pour
avoir,: çpmme dans les grandes produc-
tions américaines, ces mouvements de
foule, ces mêlées confuses qui font tant
d'effet, il s'est installé dans la salle du
;congr,ès. Nos communistes ont été admi-
rables.- Ils se sont battus comme des
lions et avec une aisance qu'on ne com-
prendrait pas si l'on ne savait que le
propre des communistes est de ne pou-
voir vivre en commun.
En .effet, depuis le congrès de Tours,
où ils se séparèrent des socialistes uni-
fiés, ils n'ont cessé de se séparer les
uns dés autres pour arriver à une plus
parfaite unité. Le mot'd'ordre du plus
tpur d'entre eux, le camarade Souvari-
ne, tient dans le vers de Hugo
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là
Aussi, à là moindre parole, au geste
le plus furtif, des commissaires de con-
irôlè et de* surveillance désignent les
suspects, somment les sections de lan-
'cer l'anathème contre les hérétiques et
d'excommunier les •schismatiq.ues. Il
é ta.it temps de tourner l'Exécutif, car la
maladie saturnienne des communistes
arrive à cette extrémité où le combat ces-
se faute de combattants.
Done,les congressistes' tournèrent avec
une obhviciio'n admirable. Talïtôt,/ la
gauche écrasait le centre tantôt, le cen-
tre tournait la gauche. La. droite mimàit
le désespoir, la panique. Ce fut une bel-
le bataille. La salle, d'après un orateur,
donnait l'impression « d'un, panier de
crabes ». On s'apostrophiait pour aider
les gestes Toi aussi, tu n'es qu'un
petit bourgeois Votre fricotage est
répugnant 1-Vous descendez plus bas
que je ne pensais.» Comme Jérémie, un
paysan du Danube, plus exactement de
..la Drôme, se lamentait « N'est-ce
pas une misère pour les délégués de
province, qui dans leurs fédérations don-
nent leur temps, leur peine et leur ar-
gent à la propagande, de voir qu'ici on
se dispute les places. pour ce qu'elles
rapportent I »
L'empoignade était magnifique. A la
voir, vous auriez intitulé le film Into-
lérance ou A travers V orage mais ces
titres ont été pris par Griffith. D'ail-
leurs, il ne s'agissait pas de montrer le
panier de crabes, mais de préparer l'en-
trée du principal personnage. Au mo-
ment où les commandants de la gauche
et du centre, Souvarine et: Frossard,
cherchaient une base d'armistice
« Passez-moi l'arsenic, je vous donne
les nègrês », un Ruy Blas surgit du par-
terre et'ihontasur l'estrade Vous di-
tes qu'il'faut manger du bourgeois, cria-
t-il. Dans le parti russe, avant de man-
ger du bourgeois en dehors du parti,
nous en avons mangé dedans !»
IJ y eut un grand silence une immobi-
lité complète. L'homme qui parlait ainsi
était le camarade Manouilsky, commis-
saire du peuple en Ukraine, délégué de
l'Exécutif. L'Exécutif, qui fait exécuter
les lois. L'Exécutif de la IIP Internatio-
nale.
Il n'avait pas foesoin d'un grand mon.
leau rouge d'inquisiteur, de auontrer
j'anneau 'royal, ou de parchemin à sceau
de cire. Il n'avait pas besoin d'utr mas-
que aux dents blancfies, du signe de
Zorro ou de cette pèlerine qui donnait
âa la'.majeslé à Juclex. Il n'avait, qu'un
veston de velours à côtes et une grosse
pipe qu'il avait fumée tranquillement
eu écoutant les camarades. Il n'était
qu'un bon compagnon à qui le délégué
de la Drame, attiré par son désintéres-
sement, aurait pu -offrir un-venre de vin.
Mars il était ile représentant de l'Exécu-
tif. Grâce au pouvoir magique de ce titre
redoutable, s'il avait commandé à ge-
noux tous les commun jstes, français
auraient obéi à la cadence du métro-
nome.
Il était arrivé en secret, peut-être par
le, train qui raimena M. llerriot. Et com-
me un bon tsar qui voudrait imiter Ha-
roun-al-Raschid et connaître son peuple
en, se mêlant à lui, il s'éta,il faufilé
au ..congrès jusqu'à l'heure du coup de
théâtre. L'heure était venue pour l'Exé-
cutif d'exécuter Jes communistes. Sans
aucun doute, il aurait pu des foudroyer,
commander un harakiri collectif Mais,
dans son costume de velours, et si lom
de Moscou, il préféra se montrer bon-
homme. Il ne brandit pas le tonnerre.
Il fut comme un maître d'école qui sur-
prend 'ses élèves en pleine dissipation,
et, pour celte {ois, ne veut pas sévir.
Il interpella, les uns «près îles autres,
nos 'pilus farouches comimunistes il leur
tira l'oreille, Jeur donna un coup de rè-
gle sur les doi'gts, leur infligea un pen-
sum ou les mit. idans un coin avec leur
bonnet d'âne. Et il conclut, sans vaine
grandiloquence « En somme, vous êtes
des petite* indisciplinés, desïïpetils pa-
ressfeux. A ta conférence de L'Exécutif
élargi -caf M'y eut \\n Exécutif « élar-
gi' » vous aviez 'pris des engagements
que vous «'avez pas tenus. Vous- avez
un comité directeur qui ne dirige rien
du tout. Il faut une discipline internatio-
nale, -une discipline de fer.- Avis »
Là-dessus, l'électricité fut coupée. Le
film 'tourna dans le noir. Quand la lu-
mière revint., l'Exécutif était parti. Les
congressistes, /consternés, se regar-
daient. Enfin, ceux du centre, ne isa-
chant. que décider, gardèrent leur place.
Leurs ennemis de gauche sourirent dia-
boliquement et partirent en disant,
« Nous en appellerons le mois prochain
à l'Exécutif », comme ils auraient dit-:
« Nous cafarderons à Croqueniitaine » »
Ainsi se termina le.congrès coimimuniste
et son film. Pour un dernier épisode, que
di;riez-vous d'une ireconstilulïon, de la
Russie au temps d'Ivan le Terrible ou
de Boris Godounov ?
Régis Gignoux.
AU JOUR LE JOUR
«Au Téléphone », drame
Non sans 'im reproche dans la voix, je
tiens à signaler à M. Lgffont, ministre des
Postes, et peut-être des Télégraphes, et
croit-il des Téléphones, qu'au bureau 42
de Paris il y avait, mercredi 18 courant, à
une heure de l'après-midi, une seule em-
ployée, d'ailleurs fort aimable, pour desser-
vir tous les guichets du bureau.
11 est bon de comprimer le personnel,
mais il n'est peut-être pas bon de l'amin-
cir à ce point, car c'est au public à son
tour à se comprimer devant les guichets et
à, protester avec force.
Quant au téléphone, mon Dieu, il fait ce
qu'il peut II y a des gens tous les jours
qui tiennent à ce que je sois la Banque
des. Pays-Bas. Je le voudrais bien
Hier, je ,causais avec une dame brune qui
répond au nom de Florica, ce qui est à la
fois poétique et roumain. Je lui racontais
des billevesées, quand tomba sur notre li-
gne une dame autoritaire qui causait avec
un galantin.
Raccrochez me dit cette femme.
Non, dis-je. Comme daus Education de
Prince, cela n'entre pas dans mon concept 1
Je n'ai pas l'habitude, quand je cause avec
des amies charmantes et roumaines de faire
attention aux contingences. Vous êtes une
contingence Qui vous rend si hardie de
troubler notre bavardage ?
La dame haussa les épaules (je crois) et
continua à causer avec .le .gnlautiu, .cepen-
dant que j'essayais de causer avec Florica.
11 en résulta un, désordre dont une séance
à la Chambre ou l'épisode des paroles gelées
de Rabelais ne peuvent donner qu'une faible
idée.
-Je connais cette femme, dis-je à -Flo-
rica.
Ah Ah dit Florica, vous l'avez ai-
mée autrefois ?.
La dame, qui, tout eu parlant ailleurs,
nous écoutait d'une oreille, entra dans une
vive fureur.
En tout cas, criait la dame, je n'ai pas
besoin que vous m'aimiez. La femme qui
vous parle a été très aimée dans sa vie
Ha. Ha m'écriai-je avec triomphe,
dans sa vie Elle a dit dans sa vie Donc
elle a dépassé trente-cinq ans. De combien,
je n'en sais rien. Dieu seul, qui la créa,
se le rappelle maintenant. Mais elle a dé-
passé trente-cinq ans, et de beaucoup
La fureur de la dame devint terrible, les
fils électriques entrèrent dans une extrême
vibration, puis on coupa. Et je ne sais ce
que devint le galantin.
Plorica recommença à dire des riens char-
mants, et je lui répondis par de nouvelles
billevesées. ̃• • ̃ ̃
Le téléphqne est une belle invention, car
nous n'avons pu voir la femme qui nous
parlait. Et pour cela, nous ne regrettons
rien. Mais nous étions, tout de même, à l'a-
bri de son browning.
Hervé Lauwick.
La Conférerice de la Paix
tU.
A la suite des pourparlers engagés et
dont nous avons parlé à mainle-s repri-
ses, la France, l'Italie et lu, Grande-
Bretagne viennent de tomber d'accord
sur la date et le lieu de la conférence
de la paix en Orient. Elle se tiendra à.
Lausanne, le 13 novembre, et dès au-
jourd'hui, le président, du Conseil fran-
çais signera les invitations aux puissan-
ces intéressées.
Bien que la procédure des débats ne
soit. pas encore arrêtée, il esl. certain
que cette conférence comprendra deux
réunions distinctes qui siégeront vrai-
semblablement dans la même ville et si-
multanément, A la première, c'est-à-
dire à la conférence de la paix propre-
ment dite, seront représentées huit puis-
sances la' France, l'An gleterre, l'Italie-,
le Japon, la Yougoslavie, la Roumanie,
'la Turquie et la Grèce. La seconde réu-
nion aura pour but d'établir le statut des
Détroits, qui permettra à la Société des
nations d'intervenir par la suite pour le
règlement définitif de cette question.
Elle comprendra les huit puissances de
la première réunion, auxquelles viendra.
,so joindre la Russie, qui convoquera
elle-même ta Géorgie, et l'Ukraine» di-
rectement intéressées à tout ce qui ton-
che au Bosphore, aux Dardanelles et a
ia mer Noire.
La présidence de la conférence de.la
paix reviendra tour à tour aux représen-
tants des, trois grandes puissances.
Ainsi, les diplomates appëtés à réviser
le traité de Sèvres pourront-ils discu-
ter durant six semaines, croit-on
'dans l'atmosphère paisible d'un pays
neutre et dans une ville qui, durant la.
guerre, témoigna à la France, en toute
occasion, l'amitié qu'elle lui porte.
Le gouvernement français, qui est
resté en contact très étroit avec le gou-
vernement d'Angora, ne doute pas que
les Turcs accepteront le choix des puis-
sances.
ÉCHOS
Le chapitre des chapeaux (suite)*
Nous avons reçu" plusieurs lettres à
propos de l'écho dans lequel nous expo-
sions deux systèmes celui^des Français
qui entrent dans un restaurant le cha-
peau sur la tête, et celui des Anglais et
des Américains qui se. découvrent dès
rentrée. ̃̃' ̃"
'Un de nos1 abonnés conteste qu'il y
ait, au' moins tes jours de semaine, des
gens comme' iT faut qui entrent en gar-
dant leur chapeau. Il nous écrit qu'il
n'a vu cela que le dimanche, attribuant
aux clients de restaurant de ce jour-là
une grande méconnaissance des conve-
nances.
11 est néanmoins certain qu'il existe
des Français bien élevés qui ne croient
pas manquer à la courtoisie en ne don-
nant leur vestiaire qu'arrivés à la table
à laquelle ils vont s'asseoir. D'ailleurs,
l'organisation de certains vestiaires
,les couvre c'est-'le mot puisque
personne ne se présente à la porte pour
les débarrasser et,que c'est seulement
dans la salle qu'un chasseur: ou une
vieille dame viennent leur prendre leurs
de rue.
Un autre .de nos lecteurs, élargissant
le débat, déplore qu'en France seule-
ment, dans les salles de spectacles, des
hommes restent couverts jusqu'au lever
du rideau.
Mais ceci est une autre histoire.
--b-pp.
.Carpentier armateur.
On vient de. lancer, à. Boulogne-sur-
Mer, un « dundee » armé pour la pêche,;
dont les armateurs ne sont autres que
Georges Carpentier et son manager,
François Descamps.
Le nouveau bateau s'appelle la Jac-
queline, comme la fillette de. l'ancien
champion de boxe. Son port d'attache
est le Cr.oloy.
La Jacqueline, qui jauge 20 tonheâitix,
a six hommes d'équipape. 'c C.
Puisse-t-elle faire des pêches miracu-
leuses r"
Castigal ridendo mores.
Les Bordelais ont donné, hier, une pe-
tite leçon à leurs édiles, à l'aide d'une
démonstration publique où la gaieté n'a
pas perdu ses droits.
Automobilistes, bicyclistes, cochers^
tous ceux en un mot, qui ont jqurnelle-i
'nîen t so ulTiir du très .ma uya i s 'étal dé s,'
routes de la. région, avaient.organisé une
journée dite des «Fondrières ». Et mon-
tés, qui sur leurs sièges, qui sur leurs
camions, qui sur leurs vélos, les habi-
tués de la route ont déambulé dans les
rues de Bordeaux, au nombre de deux
mille, porteurs de pancartes où se li-
saient, des inscriptions de ce genre
« Tous les chauffeurs finiront dans un
trou. n
Et pour que leur démonstration ne e,
reste pas une simple promenade, ils ont t
remis à là préfecture et à la mairie une
protestation soignée.
II faut espérer que les services com-'
pétents auront, l'esprit de rire et de com-
prendre.
Jtoies d'un Parisien
« Et ce grand garçon-là, qu'en faites-
vous ? II va partir pour l'Angleterre, afin
de se perfectionner en anglais. .Vous avez
raison. Iln'y a rien de tel que d'aller dans
le pays. »
Ce bout de' conversation que l'on enten-
dait souvent,- il' y a peu d'années, 'n'a. plus
de raison d'être. Outre que le change élevé
ne facilite parles voyages en Angleterre, les
jeunes Fr^ilçais ciësii-çu^ ..d'entràiner jeur.s
oreilles à ëuteudre parler un .anglais rapide
et à parfaire leur prononciation, n'ont pas
besoin de bouger de leur pays, natal
Pour peu qu'ils aillent à la mer, ou dans
la montagne l'été, qu'à Paris ils sortent un
peu et fréquentent les restaurants et les mu-
sic-halls, ils entendront parler anglais sans
cesse et pourront causer à cœur joie avec des
Américains, moins formalistes que les An-
glais.. .t ̃ii v'i ̃̃"̃̃ que hier, les p A 1ren-
Dans le restaurant ou je dînais hier, près
de l'Opéra, j'étais seul de ma race à occuper
une des tables de la salle assez vaste où je
me trouvais. .•;
.A toutes, les autres dînaient des Améri-
cains ou des Anglais des deux sexçs. Des,
Anglaises buvaieut de l'eau ou:du thé. On:
reconnaissait les Américains à ce qu'ils se,
rattrapaient sur les vins de France de la sé-
cheresse nationale. <̃̃̃̃̃̃̃
Un couple arriva un peu plus tard. Le
monsieur, d'une raideur parfaitement britau-
nique la dame, ^grande,- fort jolie, habillée
avec beaucoup de goût et;.eoif fée d'un déli-
cieux chapeau noir sobrement orné d'aigret--
tes, né certainement dans les environs. Le
monsieur commanda le dîner avec ,un accent
assez prononcé pour que je n'eusse; pas de
doute sur la nationalité de sa compagne. Dcidémeut, me dis-je, les Anglaises commen-
cent à très bien savoir s'habiller.
Mais dans le brouhaha des conversations
anglo-saxonnes qui bourdonnaient autour de
moi, j'entendis; à la table des derniers arri-
vants, cette phrase '̃' -̃'
L'a'ut' jour, elle m'a fait tordre
La dame était Française, décidément.
janot- '̃̃ x
Remplacement.
Albert Brasseur s'étant trouvé indis-
posé et n'ayant pu être remplacé à temps
Gans Chouchou, poids plume, le succès
du théâtre des Nouveautés, le rëgi.ssèur
dut liri' son rôle-
Et ce petit fait évoque l'aneedote-type
de ce genre d'incident. Dans un drame
de Dennery, une actrice, qui jouait un
rôle d'aveugle, ayant à la dernière nn-
nute fait dire qu'elle ne pourrait pas
jouer, lé, régisseur, pour calmer l'impa-
tience du public, vint faire cette an-
nonce '̃
«, Mesdames; et messieurs, MmS Du-
rand, malade, ne pourra, à son grand
Regret, jouer te soir. La direction, pré-
venue |rop tard, n'ayant pu la,, faire, rem-
placer, Mme Dupont à bien' voulu ac-
cepter de lire le rôle de l'aveugle. »
Le public rit et fut désarmé;
Chez Brandt, on est toujours sûr de
.voir une collection de haute élégance
alliée au chic; le plus discret. Celle de
cette saison nous offre des robes d'une
ligne nouvelle qui ràvit les, Parisiennes
et attire chez le grand couturier de la
rue de la Paix celles qui donnent le ton.
Ses créations du soir sont des merveil-
les et ses fourrures réalisent les idées
les plus neuves qui sortent du déjà vu.
--<>-<:>c-o--
La* reine de Léognan.
Les vignerons de cette célèbre com-
mune ont élu, le 15 octobre, la lin dés
vendanges, une reine. C'est Mlle Yvon-
ne Parisse qui fut élue. Elle est âgée de
dix-sept vendanges.
Aujourd'hui dimanche, sur un char
orné de pampres, elle fera son entrée so-
lennelle dans la commune de Léognan,
entourée de ses demoiselles d'honneur,
et au milieu des populations accourues
de tous les coins du pays de Graves. Et
l'on fêtera les vins de France.
le Bfasaue de ftor.
AUX ÉTATS-UNIS
Dn plaidoyer pour les Alliés
M. Hoover, l'ancien, directeur du ra-
'yitajllement, que l'on aurait pu croire
mieux de la. situation euro-
péenne que la plupart, des Américains,
a déclarer ces jours-ci que les nations dé-
bitrices des Etats-Unis pourraient par-
faitement' s'acquitter de leurs engage-
ments. C'est peine s'il estime à 5 0/0 le
déchet possible sur ces recouvrements.
J?t cependant, en dehors de l'Angleter-
re, de la France et de l'Italie, on voit fi-
gurersur la liste des débiteurs l'Armé-
iiie, l'Autriche, l'Esthonie, la Finlande,
la Lettonie, la Lithuanie, la Russie, la
Roumanie, la Pologne et lai Serbie, qui,
malgré leur bonne volonté, seraient bien
incapables de rembourser leurs créan-
ciers, 'ainsi que nous ne le savons que
trop, puisque la France a, elle aussi,
consenti des avances à bon nombre de
;.ces gouvernements. ",1.,
K Entretenirles illusions -du peuple aiiié-
'ïlcaïii sur ce point, c'est, quoi qu'en
-.pense M. Hoover, lui rendre un mauvais
service, car, tôt ou tard, il faudra bien
se rendre à l'évidence et passer par pro-
fits et pertes des créances irrecouvra-
bles. Et c'est également manquer de lo-
gique que, de critiquer l'intransigeance
de la France vis-à-vis de sa débitrice al-
lemande, si on. prétend exiger d'elle le
payement intégral d'une lourde dette,
au moment où elle doit consacrer toutes
ses ressources à 'la restauration de ses
provinces dévastées.
11 est vrai que les Etats-Unis sont, en
ce moment-ci, en pleine fièvre électo-
rale. Le discours de M. Hoover n'est
sans doute qu'une manifestation déma-
gogique destinée à faciliter le triomphe
d'un parti'. On est néanmoins attristé de
voir un homme de cette valeur re-
courir à ce vulgaire, « bourrage de crâ-
lie ».
Nous avons fort heureusement, pour
nous consoler, reçu ces jours-ci le texte
complet du discours prononcé par M.
Thomas W. Lamont, de. la Maison J. P.
Morgan and C°, à la Convention de
YAmencan Bank.evs Association, le 3 oc-
tobre dernier. Les extraits que nous en
donnons ci-dessôus -permettront de ju-
ger avec quelle.sereine objectivité ce fi-
nancier ëininent a su exposer le pro-
blème des dettes interalliées aux 10.000
banquiers qui s'étaient réunis à New-
York.
Aucun problème, a' dit M. Lamont, n'a
d'intérêt aussi vital pour nous que celui des
dettes interalliées et nous devons nous ap-
pliquer à l'examiner avec une perception
claire et généreuse, Du point de vue pure-
irftent. américain, certaines considérations
de grande importance^ méritent) d'être rete-
• nues. ̃̃̃
On a dit souvent depuis un an, que la
question des réparations allemandes est à
la base du rétablissement de l'Europe, Cer-
tes, la question est importante. Il me sem-
ble cependant' qu'elle est dominée par le
problème des detties interalliées. Dans la
discussion des réparations, la tendance
d'esprit de notre' pays a été, en général, de
blàmer la France de ce qu'elle n'a pas as-
sez rapidement compris la situation eli de
n'avoir pas accepté de réduire dans une lar-
ge proportion les .paiements des réparations.
A cette critique, les Françaisi ont répondu,
non sans fondement « 1! est facile pour les
Américains de nous conseiller' de remettre à
l'Allemagne ce qui nous est dû en réparation
des effroyables destructions causées par
îles, .armées germaniques dans nos indus-
tries et nos villes mais pourquoi l'Améri-
que, à son tour ne fait-elle pasv quelque
chose en matière de remise de dette ? D'au-
tant plus que ces dettes contractées envers
le gouvernement américain l'ont été, dans
une large mesure, pour nous permettre de
poursuivre la guerre pour le compte de l'A-
mérique, en attendant que ses soldats puis-
sent entrer en ligne !» Je ne discute pas-ce
point de vue. Je ne le mentionne que pour
vous demander de l'examiner et d'y réflé-
chir, eb de voir s'il n'y a pas quelque fonde-
ment dans l'attitude de la France.
âï je dis que la question des réparations
doit passer après le problème plus général
des dettes interalliées, c'est que bien
qu'on n'ait encore pu s'entendre pour les
réparations l'opinion publique en Europe
a, néanmoins, fait de tels progrès qu'il ne
sera peut-être pas impossible d'aboutir,
lorsqu'on reprendra. Ja question au mois de
novembre prochain. Il y a plus d'un an que
l'Angleterre a compris que les Allemands,
ne ^pourraient ou ne voudraient pas payer'
le montant fixé par le traité de Versailles.
Un jiéu plus .'< tard, les Belges se sont laissé
convaincre à-leur tour, et maintenant, en
France où j'ai pu îu'enlretenir avec des per-
sonnalités, appartenant à toutes les classes
de la société, on arrive 'à la môme copclu-
sion. Mais le gouvernement français a pris
une attitude qui est bien naturelle, en se
refusant à' admettre officiellement une pa-
reille thèse tant qu'un règlement accepta-
ble ne lui sera pas offert.
La thèse française est que, si l'Allemagne
ne peut pas s'acquitter de. ce qu'elle a pro-
mis de payer, c'est à elle à faire connaitre
pourquoi elle ne le peut pas, et combien, et
quand elle pourra payer. A l'heure actuelle,
les Français déclarent n'avoir jamais reçu
de propositions. formelles de l'Allemagne
sur. ces points. Ils disent que lorsqu'ils rece-
vront une offre de ce genre, ils seront prêts
à agir. Je vous signale ce point de vue. Car,
s'il y en a parmi vous qui blâment l'attitude
endurcie de la France, il n'est que juste de
savoir ce qu'il en est et d'en discerner les
causes.
M. Lamont rappelle ensuite à ses au-
diteurs te montant dû au gouvernement
des Etats-Unis par chacune des différen-
tes, nations débitrices, et dont le total
atteint 10 milliards 150,154,196 dol-
lars. Et il souligne le fait que le Con-
grès a voté une loi d'après laquelle ces
dettes doivent, être intégralement rem-
boursées en 25 ans, avec un intérêt qui
ne peut être moindre, que 4 1/4 0/0.
Nous sommes des hommes d'affaires,
poursuit-il commençons par faire une en-
quête pour nous rendre- compte si certaines
de ces dettes ne sont pas totalement irre-
couvrables et dans ce cas, s'il ne vaudrait
pas mieux les passer par profits et pertes
au lieu de nous leurrer nous-mêmes. Exa-
minons aussi quels sont, parmi les autres
débiteurs, ceux qui ne pourront payer qu'en
partie et qui devraient obtenir de longs dé-
lais de règlement beaucoup plus de 25
ans
Allons enfin au fond des choses et effor-
çons-nous de calculer si le paiement de ces
dettes (qui ne pourrait se faire que par une
augmentation considérable de nos importa-
tions et par une lourde diminution de notre
commerce d'exportation) constituerait pour
l'économie de notre pays un avantage ou une
aggravation du passif.
Voici quelques aspects de la question. Il
en existe un autre qui mérite d'être examiné
du point de vue pratique et qui cpmpprte
aussi une part de sentiment.
C'est ce fait, que la moitié environ des
dettes dont j'ai parle'pins haut, ont été con-
tractées entre le'4 avril 191? (déclaration de
guerre à l'Allemagne) et la date où, l'année
suivante, l'armée américaine a commencé à
apparaître dans les tranchées avec des effec-
tifs importants. Ne peut-on dire que si pen-
dant cette période d'un an, il nous a été im-
possible d'envoyer nos troupes livrer batai
le pour notre compte, nous avons du moins
fourni des armes et des munitions ?
Nous les avons fournies en effet, mais non
pas comme une libre contribution de noire
part à là euerre, puisque pendant cette pé-
riode, les Alliés les achetaient aux Etats-
Unis et contractaient, pour les payer, les
dettes dent je viens de parler. "̃
Est-ce qu'une partie de cette moitié des
dettes ne devrait pas être réglée par le con-
tribuable américain ? Je n'essaierai pas de
répondre à cette question qui a, bien enten-
du, été déjà souvent posée.
Je me contente de vous la soumettre. Je
vous demande d'y réfléchir et lorsque vous
serez arrivés à une conclusion, ne craignez
pas de conclure à haute voix. Un fait est cer-
tain si quelqu'un avait pu nous offrir de
choisir le 4 avril 1917, entre l'abandon com-
plet de cinq milliards de dollars et la vie de
plusieurs centaines de mille de nos fils, per-
sonne n'aurait hésité à se prononcer.
C'est le Destin qui en a décidé. C'est lui
qui a voulu que la Grande-Bretagne et la
France fournissent les victimes pendant cet-
te année et que nous, nous donnions notre
argent et non notre sang tout en recevant
les promesses de remboursement- de nos
Alliés.
A l'époque, aucune autre politique n'é-
tait possible, je vous l'accorde, mais mainte-
nant que la guerre est derrière nous et que
nous pouvons jeter un regard sur ce qui
s'est passé, est-il sage, est-il juste, est-il gé-
néreux de notre part de trouver un accom-
modement pour cette question, je vous le de-
mande ?
Nous aimerions à continuer ces cita-
tions et à reproduire le passage où M.
Lamont exprime sa confiance dans le
rétablissement, économique de l'Europe,
alors que certain financier américain,
qui a eu son heure do célébrité plus on
m'oins justifiée, _s'cn va prédisant les pi-
res ̃catastrophes parce que nous avons
rejeté ses chimériques conceptions.
Les politiciens peuvent se disputer chaque
matin au sujet du règlement des réparations,
dit encore M. Lamont, mais pendant ce
temps le brave paysan français, jour par
jour, travaille à faire pousser du blé et éco-
nomise ses centimes ̃. ̃>
Celui qui a prononcé ces paroles
émouvantes n'est pas seulement un'ami
de la France. C'est un grand financier,
nous le savions déjà. Mais quelle
joie d'entendre enfin un homme aussi
qualifié tenir devant un auditoire amé-
ricain ce langage d'homme d'Etat cou-
rageux .Quel beau discours et quelle
lierté pour nous d'avoir mérité de telles
amitiés 1
Louis H. Aubert.
A LA COMMISSION ces RÉPARATIORS
~-w.~
La première discussion
du plan français
Hier, de il heures à i h. 30, la Gam>
inission des réparations, réunie en séan-
ce officieuse sous la présidence «de M.
Louis Barthou, a commencé Ja discus-
sion du projet présenté par la délégation
française,- sur les mesures à prendre im-
médiatement en raison de la situation
financière du Réich.
C'est sir John Bradbury qui a pris le
prèmièr Ja parole. Le délégué britanni-
que a prononcé un très long discours
dans lequel il a fait la critique du prin-
cipe môme du projet français, sans tou-
tefois aborder la. discussion des mesu-
res proposées.
Après une très- courte réfutation de M.
Louis Barthou, la suite de la discussion
a été renvoyée à lundi après-midi.
A leur tour, le délégué italien et le
délégué belge vont présenter des obser-
vations d'ordre généra, .puis viendra la
discussion des mesures .Drécoiris&s tant
par sir John Bradî>ury que par la. délé-
gation française.
On /conserve toutefois l'espoir qu'une
décision définitive- pourra être prise par
la Commission dans sa séance officielle
de vendredi prochain.
Le vol à voile en Angleterre
Maneyrolle recordman du monde
10.
Londres. 21 octobre. Cet après-mi-
di l'aviateur français ManeyroIIe a ba.ttu
le record jusqu'à maintenant détenu- par
l'anglais Rainham. •
ManeyroIIe a volé exactement 3 h. 22
minutes. Celui-ci devient recordman du
monde. Il gagne le prix de 1,000 livres
sterling du Daily Mail.
Le record allemand est ainsi battu' de
15 minutes.
D'autre part, le record du monde de
vol à voile avec un passager a, été battu
à Newhaven .par J. 11. Olley qui, sur un
biplan Fokker, a réussi à tenir l'air
49 minutes.
Les spéculations illicites
Vate définitif de la loi
Le Sénat a accepté, .hier, île texte voté
la veille par,la Chambre. Il s'agit, on le
sait, d'une prorogation de la loi qui n'en
est pas une, puisque seront seules pu-
nissables les infractions commises avant
le 23 octobre 1922.
La loi donne donc toutes satisfactions
aux commerçants. M. Jâpy l'a déclaré
au Sénat. `
Donnera-t-e-lle également satisfaction
aux consommateurs ? C'est plus dou-
teux. La spéculation isur les loyers," par-
exemple, est (désormais assurée de l'im-
punité» à moins que le Parlement n'ac-
cepte prochainement la disposition ad-
ditionnelle déposée à la Chambre par M.
Levasseur.
Des observations, en sens divers, fu-
rent présentées au Sénat 'par MM. Boi-
\iin-Cham peaux, Reynald, Colrat, de
Monzie, Penancier', mais le siège de la
Chambre Haute était fait.
Le projet fut voté à mains levées, et
quelques instants après la Chambre des
députés .ratifiait cette décision.
La ,nouvelle loi sera promulguée au-
jourd'hui au Journal officiel.
1~ tenda~c~
de l'armée allemande
l
Au moment où va s'ouvrir devant le
Sénat la discussion sur notre prochaine
loi de recrutement, il parait utile de pro-
céder à un examen, si sommaire soit-il,
de l'armée allemande, dont on sait qu'à-
elle seule, elle conditionne, dans ses
traits les plus essentiels, tout l'appareil
de notre défense nationale.
'Aussi bien, depuis quelque temps,
l'attention se détourne de ce qui se pas-
se au delà du Rhin, dans le domaine
'des militaires. Et voilà, croyons-nous,
une situation excellente pour interro-
ger ces derniers sur leurs tendances ac-
tue,lles le calme et la liberté d'esprit
conviennent parfaitement à un sujet de
cette importance..
«♦*̃'̃̃ .̃ '̃ ̃'̃'̃
Aujourd'hui, dans ses grandes lignes,
la Reichsheer est conforme aux stipula-
tions du traité de Versailles. Les effec-
tifs inscrits à son budget et récemment
contrôlés s'élèvent à 4,000 officiers ou
assimilés, 500 médecins ou vétérinaires,'
18,000 sous-officiers, 77,500 caporaux ou
soldats, ce qui fait bien le total de 100.000
hommes consentis pour l'armée perma-
nente. i
Oh ce n'est point de gaieté de*cœurv
ni par soumission bénévole, que le gou-
vernement allemand s'est exécuté. On
connaît ses résistances successives et,
dans l'avenir, sa soumission n'esir vala-
ble que dans la mesure où il sera con-
vaincu de l'impossibilité, de s'y sous-
traire. La commission militaire Interal-
liée se heurte constamment à finertie
des pouvoirs publics et ce n'est qae par
une activité incessante qu'elle a raison
des ergotages avec lesquels on cherche
à émousser l'énergie de sa volonté. Quoi
qu'il en soit pour le moment du,
moins tout espoir semble interdit à
l'Allemagne- d'augmenter! oii transfor-
mer ses forces militaires actives contre
le gré de ses vainqueurs.
Certes, nous ne devons pas 'oublier1
qu'il lui reste toujours la ressource de.
la levée en masse. L'organisation de
la police, Schutzpolizoi, Landjagerei,
Reichswasse-rschutz celle des gardes
civiques, Einwohnerwehren et multi-
ples corps francs les Pilicht ou Frei-
willige-Feuerwehren les innombra-
bles Vereine, universitaires ou sportifs
qui .englobent une frémissante jeunes-
se les groupements d'anciens militai-
res, etc., etc., autant d'associations dont
la caractéristique prédominante est de
perpétuer, dans le pays, par une inten-
se propagande nationaliste, la mentalité
de l'armée impériale déchue. Leur but
final inavoué reste de faciliter, au mo-
ment du besoin, un soulèvement géné-
ral. Le souvenir fascinant persiste,
chez l'Allemand de 1922, du fameux
Tugehdbund qui permit la résurrection
de 1813, sept ans après l'écroulement
d'Iéna.
Tendances d'ailleurs en accord avec
les traditions prussiennes. Déjà Frédé-
ric II procédait par recrutement, natio-
nal, avec cette préparation territoriale
de la mobilisation qui ne s'introduisit
en Francte qu'après nos désastres de
1870. Mais si bien entrée dans les mœurs
de l'Allemagne actuelle que soit cette
68me Ânaée 3me Série N» 295
Le Numéro quotidien: VING1 CàiïiME$£HmÂN0
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de franco et d'Algérie
h Loué par ceux-ci, blâmé paf ce.ux4à> me moquant' des sots, bravant les inéchants, je me presto
de "re de ̃t°ut".rvde;^|)earç.d'êtrs obligé d'en pleurer. i (Beaumarchais)..
Les Annonces et Restâmes sont également reçues
a l'Agence Havas, .62, jrue do Richelieu, Pari*
^EXÉCUTIF
Dommage que le congrès communiste
se soit assuré l'exclusivité de l'Execu,-
tif C'est un film admirable. Il est à la
fois dramatique, comique et documen-
taire. Les grands spécialistes de Cali-
fornie n'ont jamais réussi une « bande »
aussi nette. C'est du Nord, décidément,
que vient la lumière.
L'Exécutif ji'est pas un film améri-
cain, ni anglais, ni italien, ni suédois,
ni allemand, ni français c'est un film
international, une super-production de
la IIP Internationale. Il arrive tout droit
de Russie dès lors, on n'emploie pas
une banale formule de publicité si l'on
affirme qu'il a coûté des millions à éta-
blir. Mais ces millions ont été dépensés
préalablement en expériences ethniques,
en essais techniques. Le film lui-même
n'a rien coûté. La mise en scène et la
figuration ont été assurées gratuitement
par les communistes français qui ont,
tourné comme des soldats marchent.
L'idée «géniale du «cinéaste » de
l'Exécutif .fut d'utiliser le congrès cony
muniste et l'état d'âme des congressis-
tes pour réaliser une image exacte du
communisme. Peints 'par eux-rmêmes.
Ainsi son film est documentaire. Pour
avoir,: çpmme dans les grandes produc-
tions américaines, ces mouvements de
foule, ces mêlées confuses qui font tant
d'effet, il s'est installé dans la salle du
;congr,ès. Nos communistes ont été admi-
rables.- Ils se sont battus comme des
lions et avec une aisance qu'on ne com-
prendrait pas si l'on ne savait que le
propre des communistes est de ne pou-
voir vivre en commun.
En .effet, depuis le congrès de Tours,
où ils se séparèrent des socialistes uni-
fiés, ils n'ont cessé de se séparer les
uns dés autres pour arriver à une plus
parfaite unité. Le mot'd'ordre du plus
tpur d'entre eux, le camarade Souvari-
ne, tient dans le vers de Hugo
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là
Aussi, à là moindre parole, au geste
le plus furtif, des commissaires de con-
irôlè et de* surveillance désignent les
suspects, somment les sections de lan-
'cer l'anathème contre les hérétiques et
d'excommunier les •schismatiq.ues. Il
é ta.it temps de tourner l'Exécutif, car la
maladie saturnienne des communistes
arrive à cette extrémité où le combat ces-
se faute de combattants.
Done,les congressistes' tournèrent avec
une obhviciio'n admirable. Talïtôt,/ la
gauche écrasait le centre tantôt, le cen-
tre tournait la gauche. La. droite mimàit
le désespoir, la panique. Ce fut une bel-
le bataille. La salle, d'après un orateur,
donnait l'impression « d'un, panier de
crabes ». On s'apostrophiait pour aider
les gestes Toi aussi, tu n'es qu'un
petit bourgeois Votre fricotage est
répugnant 1-Vous descendez plus bas
que je ne pensais.» Comme Jérémie, un
paysan du Danube, plus exactement de
..la Drôme, se lamentait « N'est-ce
pas une misère pour les délégués de
province, qui dans leurs fédérations don-
nent leur temps, leur peine et leur ar-
gent à la propagande, de voir qu'ici on
se dispute les places. pour ce qu'elles
rapportent I »
L'empoignade était magnifique. A la
voir, vous auriez intitulé le film Into-
lérance ou A travers V orage mais ces
titres ont été pris par Griffith. D'ail-
leurs, il ne s'agissait pas de montrer le
panier de crabes, mais de préparer l'en-
trée du principal personnage. Au mo-
ment où les commandants de la gauche
et du centre, Souvarine et: Frossard,
cherchaient une base d'armistice
« Passez-moi l'arsenic, je vous donne
les nègrês », un Ruy Blas surgit du par-
terre et'ihontasur l'estrade Vous di-
tes qu'il'faut manger du bourgeois, cria-
t-il. Dans le parti russe, avant de man-
ger du bourgeois en dehors du parti,
nous en avons mangé dedans !»
IJ y eut un grand silence une immobi-
lité complète. L'homme qui parlait ainsi
était le camarade Manouilsky, commis-
saire du peuple en Ukraine, délégué de
l'Exécutif. L'Exécutif, qui fait exécuter
les lois. L'Exécutif de la IIP Internatio-
nale.
Il n'avait pas foesoin d'un grand mon.
leau rouge d'inquisiteur, de auontrer
j'anneau 'royal, ou de parchemin à sceau
de cire. Il n'avait pas besoin d'utr mas-
que aux dents blancfies, du signe de
Zorro ou de cette pèlerine qui donnait
âa la'.majeslé à Juclex. Il n'avait, qu'un
veston de velours à côtes et une grosse
pipe qu'il avait fumée tranquillement
eu écoutant les camarades. Il n'était
qu'un bon compagnon à qui le délégué
de la Drame, attiré par son désintéres-
sement, aurait pu -offrir un-venre de vin.
Mars il était ile représentant de l'Exécu-
tif. Grâce au pouvoir magique de ce titre
redoutable, s'il avait commandé à ge-
noux tous les commun jstes, français
auraient obéi à la cadence du métro-
nome.
Il était arrivé en secret, peut-être par
le, train qui raimena M. llerriot. Et com-
me un bon tsar qui voudrait imiter Ha-
roun-al-Raschid et connaître son peuple
en, se mêlant à lui, il s'éta,il faufilé
au ..congrès jusqu'à l'heure du coup de
théâtre. L'heure était venue pour l'Exé-
cutif d'exécuter Jes communistes. Sans
aucun doute, il aurait pu des foudroyer,
commander un harakiri collectif Mais,
dans son costume de velours, et si lom
de Moscou, il préféra se montrer bon-
homme. Il ne brandit pas le tonnerre.
Il fut comme un maître d'école qui sur-
prend 'ses élèves en pleine dissipation,
et, pour celte {ois, ne veut pas sévir.
Il interpella, les uns «près îles autres,
nos 'pilus farouches comimunistes il leur
tira l'oreille, Jeur donna un coup de rè-
gle sur les doi'gts, leur infligea un pen-
sum ou les mit. idans un coin avec leur
bonnet d'âne. Et il conclut, sans vaine
grandiloquence « En somme, vous êtes
des petite* indisciplinés, desïïpetils pa-
ressfeux. A ta conférence de L'Exécutif
élargi -caf M'y eut \\n Exécutif « élar-
gi' » vous aviez 'pris des engagements
que vous «'avez pas tenus. Vous- avez
un comité directeur qui ne dirige rien
du tout. Il faut une discipline internatio-
nale, -une discipline de fer.- Avis »
Là-dessus, l'électricité fut coupée. Le
film 'tourna dans le noir. Quand la lu-
mière revint., l'Exécutif était parti. Les
congressistes, /consternés, se regar-
daient. Enfin, ceux du centre, ne isa-
chant. que décider, gardèrent leur place.
Leurs ennemis de gauche sourirent dia-
boliquement et partirent en disant,
« Nous en appellerons le mois prochain
à l'Exécutif », comme ils auraient dit-:
« Nous cafarderons à Croqueniitaine » »
Ainsi se termina le.congrès coimimuniste
et son film. Pour un dernier épisode, que
di;riez-vous d'une ireconstilulïon, de la
Russie au temps d'Ivan le Terrible ou
de Boris Godounov ?
Régis Gignoux.
AU JOUR LE JOUR
«Au Téléphone », drame
Non sans 'im reproche dans la voix, je
tiens à signaler à M. Lgffont, ministre des
Postes, et peut-être des Télégraphes, et
croit-il des Téléphones, qu'au bureau 42
de Paris il y avait, mercredi 18 courant, à
une heure de l'après-midi, une seule em-
ployée, d'ailleurs fort aimable, pour desser-
vir tous les guichets du bureau.
11 est bon de comprimer le personnel,
mais il n'est peut-être pas bon de l'amin-
cir à ce point, car c'est au public à son
tour à se comprimer devant les guichets et
à, protester avec force.
Quant au téléphone, mon Dieu, il fait ce
qu'il peut II y a des gens tous les jours
qui tiennent à ce que je sois la Banque
des. Pays-Bas. Je le voudrais bien
Hier, je ,causais avec une dame brune qui
répond au nom de Florica, ce qui est à la
fois poétique et roumain. Je lui racontais
des billevesées, quand tomba sur notre li-
gne une dame autoritaire qui causait avec
un galantin.
Raccrochez me dit cette femme.
Non, dis-je. Comme daus Education de
Prince, cela n'entre pas dans mon concept 1
Je n'ai pas l'habitude, quand je cause avec
des amies charmantes et roumaines de faire
attention aux contingences. Vous êtes une
contingence Qui vous rend si hardie de
troubler notre bavardage ?
La dame haussa les épaules (je crois) et
continua à causer avec .le .gnlautiu, .cepen-
dant que j'essayais de causer avec Florica.
11 en résulta un, désordre dont une séance
à la Chambre ou l'épisode des paroles gelées
de Rabelais ne peuvent donner qu'une faible
idée.
-Je connais cette femme, dis-je à -Flo-
rica.
Ah Ah dit Florica, vous l'avez ai-
mée autrefois ?.
La dame, qui, tout eu parlant ailleurs,
nous écoutait d'une oreille, entra dans une
vive fureur.
En tout cas, criait la dame, je n'ai pas
besoin que vous m'aimiez. La femme qui
vous parle a été très aimée dans sa vie
Ha. Ha m'écriai-je avec triomphe,
dans sa vie Elle a dit dans sa vie Donc
elle a dépassé trente-cinq ans. De combien,
je n'en sais rien. Dieu seul, qui la créa,
se le rappelle maintenant. Mais elle a dé-
passé trente-cinq ans, et de beaucoup
La fureur de la dame devint terrible, les
fils électriques entrèrent dans une extrême
vibration, puis on coupa. Et je ne sais ce
que devint le galantin.
Plorica recommença à dire des riens char-
mants, et je lui répondis par de nouvelles
billevesées. ̃• • ̃ ̃
Le téléphqne est une belle invention, car
nous n'avons pu voir la femme qui nous
parlait. Et pour cela, nous ne regrettons
rien. Mais nous étions, tout de même, à l'a-
bri de son browning.
Hervé Lauwick.
La Conférerice de la Paix
tU.
A la suite des pourparlers engagés et
dont nous avons parlé à mainle-s repri-
ses, la France, l'Italie et lu, Grande-
Bretagne viennent de tomber d'accord
sur la date et le lieu de la conférence
de la paix en Orient. Elle se tiendra à.
Lausanne, le 13 novembre, et dès au-
jourd'hui, le président, du Conseil fran-
çais signera les invitations aux puissan-
ces intéressées.
Bien que la procédure des débats ne
soit. pas encore arrêtée, il esl. certain
que cette conférence comprendra deux
réunions distinctes qui siégeront vrai-
semblablement dans la même ville et si-
multanément, A la première, c'est-à-
dire à la conférence de la paix propre-
ment dite, seront représentées huit puis-
sances la' France, l'An gleterre, l'Italie-,
le Japon, la Yougoslavie, la Roumanie,
'la Turquie et la Grèce. La seconde réu-
nion aura pour but d'établir le statut des
Détroits, qui permettra à la Société des
nations d'intervenir par la suite pour le
règlement définitif de cette question.
Elle comprendra les huit puissances de
la première réunion, auxquelles viendra.
,so joindre la Russie, qui convoquera
elle-même ta Géorgie, et l'Ukraine» di-
rectement intéressées à tout ce qui ton-
che au Bosphore, aux Dardanelles et a
ia mer Noire.
La présidence de la conférence de.la
paix reviendra tour à tour aux représen-
tants des, trois grandes puissances.
Ainsi, les diplomates appëtés à réviser
le traité de Sèvres pourront-ils discu-
ter durant six semaines, croit-on
'dans l'atmosphère paisible d'un pays
neutre et dans une ville qui, durant la.
guerre, témoigna à la France, en toute
occasion, l'amitié qu'elle lui porte.
Le gouvernement français, qui est
resté en contact très étroit avec le gou-
vernement d'Angora, ne doute pas que
les Turcs accepteront le choix des puis-
sances.
ÉCHOS
Le chapitre des chapeaux (suite)*
Nous avons reçu" plusieurs lettres à
propos de l'écho dans lequel nous expo-
sions deux systèmes celui^des Français
qui entrent dans un restaurant le cha-
peau sur la tête, et celui des Anglais et
des Américains qui se. découvrent dès
rentrée. ̃̃' ̃"
'Un de nos1 abonnés conteste qu'il y
ait, au' moins tes jours de semaine, des
gens comme' iT faut qui entrent en gar-
dant leur chapeau. Il nous écrit qu'il
n'a vu cela que le dimanche, attribuant
aux clients de restaurant de ce jour-là
une grande méconnaissance des conve-
nances.
11 est néanmoins certain qu'il existe
des Français bien élevés qui ne croient
pas manquer à la courtoisie en ne don-
nant leur vestiaire qu'arrivés à la table
à laquelle ils vont s'asseoir. D'ailleurs,
l'organisation de certains vestiaires
,les couvre c'est-'le mot puisque
personne ne se présente à la porte pour
les débarrasser et,que c'est seulement
dans la salle qu'un chasseur: ou une
vieille dame viennent leur prendre leurs
de rue.
Un autre .de nos lecteurs, élargissant
le débat, déplore qu'en France seule-
ment, dans les salles de spectacles, des
hommes restent couverts jusqu'au lever
du rideau.
Mais ceci est une autre histoire.
--b-pp.
.Carpentier armateur.
On vient de. lancer, à. Boulogne-sur-
Mer, un « dundee » armé pour la pêche,;
dont les armateurs ne sont autres que
Georges Carpentier et son manager,
François Descamps.
Le nouveau bateau s'appelle la Jac-
queline, comme la fillette de. l'ancien
champion de boxe. Son port d'attache
est le Cr.oloy.
La Jacqueline, qui jauge 20 tonheâitix,
a six hommes d'équipape. 'c C.
Puisse-t-elle faire des pêches miracu-
leuses r"
Castigal ridendo mores.
Les Bordelais ont donné, hier, une pe-
tite leçon à leurs édiles, à l'aide d'une
démonstration publique où la gaieté n'a
pas perdu ses droits.
Automobilistes, bicyclistes, cochers^
tous ceux en un mot, qui ont jqurnelle-i
'nîen t so ulTiir du très .ma uya i s 'étal dé s,'
routes de la. région, avaient.organisé une
journée dite des «Fondrières ». Et mon-
tés, qui sur leurs sièges, qui sur leurs
camions, qui sur leurs vélos, les habi-
tués de la route ont déambulé dans les
rues de Bordeaux, au nombre de deux
mille, porteurs de pancartes où se li-
saient, des inscriptions de ce genre
« Tous les chauffeurs finiront dans un
trou. n
Et pour que leur démonstration ne e,
reste pas une simple promenade, ils ont t
remis à là préfecture et à la mairie une
protestation soignée.
II faut espérer que les services com-'
pétents auront, l'esprit de rire et de com-
prendre.
Jtoies d'un Parisien
« Et ce grand garçon-là, qu'en faites-
vous ? II va partir pour l'Angleterre, afin
de se perfectionner en anglais. .Vous avez
raison. Iln'y a rien de tel que d'aller dans
le pays. »
Ce bout de' conversation que l'on enten-
dait souvent,- il' y a peu d'années, 'n'a. plus
de raison d'être. Outre que le change élevé
ne facilite parles voyages en Angleterre, les
jeunes Fr^ilçais ciësii-çu^ ..d'entràiner jeur.s
oreilles à ëuteudre parler un .anglais rapide
et à parfaire leur prononciation, n'ont pas
besoin de bouger de leur pays, natal
Pour peu qu'ils aillent à la mer, ou dans
la montagne l'été, qu'à Paris ils sortent un
peu et fréquentent les restaurants et les mu-
sic-halls, ils entendront parler anglais sans
cesse et pourront causer à cœur joie avec des
Américains, moins formalistes que les An-
glais.. .t ̃ii v'i ̃̃"̃̃ que hier, les p A 1ren-
Dans le restaurant ou je dînais hier, près
de l'Opéra, j'étais seul de ma race à occuper
une des tables de la salle assez vaste où je
me trouvais. .•;
.A toutes, les autres dînaient des Améri-
cains ou des Anglais des deux sexçs. Des,
Anglaises buvaieut de l'eau ou:du thé. On:
reconnaissait les Américains à ce qu'ils se,
rattrapaient sur les vins de France de la sé-
cheresse nationale. <̃̃̃̃̃̃̃
Un couple arriva un peu plus tard. Le
monsieur, d'une raideur parfaitement britau-
nique la dame, ^grande,- fort jolie, habillée
avec beaucoup de goût et;.eoif fée d'un déli-
cieux chapeau noir sobrement orné d'aigret--
tes, né certainement dans les environs. Le
monsieur commanda le dîner avec ,un accent
assez prononcé pour que je n'eusse; pas de
doute sur la nationalité de sa compagne. Dcidémeut, me dis-je, les Anglaises commen-
cent à très bien savoir s'habiller.
Mais dans le brouhaha des conversations
anglo-saxonnes qui bourdonnaient autour de
moi, j'entendis; à la table des derniers arri-
vants, cette phrase '̃' -̃'
L'a'ut' jour, elle m'a fait tordre
La dame était Française, décidément.
janot- '̃̃ x
Remplacement.
Albert Brasseur s'étant trouvé indis-
posé et n'ayant pu être remplacé à temps
Gans Chouchou, poids plume, le succès
du théâtre des Nouveautés, le rëgi.ssèur
dut liri' son rôle-
Et ce petit fait évoque l'aneedote-type
de ce genre d'incident. Dans un drame
de Dennery, une actrice, qui jouait un
rôle d'aveugle, ayant à la dernière nn-
nute fait dire qu'elle ne pourrait pas
jouer, lé, régisseur, pour calmer l'impa-
tience du public, vint faire cette an-
nonce '̃
«, Mesdames; et messieurs, MmS Du-
rand, malade, ne pourra, à son grand
Regret, jouer te soir. La direction, pré-
venue |rop tard, n'ayant pu la,, faire, rem-
placer, Mme Dupont à bien' voulu ac-
cepter de lire le rôle de l'aveugle. »
Le public rit et fut désarmé;
Chez Brandt, on est toujours sûr de
.voir une collection de haute élégance
alliée au chic; le plus discret. Celle de
cette saison nous offre des robes d'une
ligne nouvelle qui ràvit les, Parisiennes
et attire chez le grand couturier de la
rue de la Paix celles qui donnent le ton.
Ses créations du soir sont des merveil-
les et ses fourrures réalisent les idées
les plus neuves qui sortent du déjà vu.
--<>-<:>c-o--
La* reine de Léognan.
Les vignerons de cette célèbre com-
mune ont élu, le 15 octobre, la lin dés
vendanges, une reine. C'est Mlle Yvon-
ne Parisse qui fut élue. Elle est âgée de
dix-sept vendanges.
Aujourd'hui dimanche, sur un char
orné de pampres, elle fera son entrée so-
lennelle dans la commune de Léognan,
entourée de ses demoiselles d'honneur,
et au milieu des populations accourues
de tous les coins du pays de Graves. Et
l'on fêtera les vins de France.
le Bfasaue de ftor.
AUX ÉTATS-UNIS
Dn plaidoyer pour les Alliés
M. Hoover, l'ancien, directeur du ra-
'yitajllement, que l'on aurait pu croire
mieux de la. situation euro-
péenne que la plupart, des Américains,
a déclarer ces jours-ci que les nations dé-
bitrices des Etats-Unis pourraient par-
faitement' s'acquitter de leurs engage-
ments. C'est peine s'il estime à 5 0/0 le
déchet possible sur ces recouvrements.
J?t cependant, en dehors de l'Angleter-
re, de la France et de l'Italie, on voit fi-
gurersur la liste des débiteurs l'Armé-
iiie, l'Autriche, l'Esthonie, la Finlande,
la Lettonie, la Lithuanie, la Russie, la
Roumanie, la Pologne et lai Serbie, qui,
malgré leur bonne volonté, seraient bien
incapables de rembourser leurs créan-
ciers, 'ainsi que nous ne le savons que
trop, puisque la France a, elle aussi,
consenti des avances à bon nombre de
;.ces gouvernements. ",1.,
K Entretenirles illusions -du peuple aiiié-
'ïlcaïii sur ce point, c'est, quoi qu'en
-.pense M. Hoover, lui rendre un mauvais
service, car, tôt ou tard, il faudra bien
se rendre à l'évidence et passer par pro-
fits et pertes des créances irrecouvra-
bles. Et c'est également manquer de lo-
gique que, de critiquer l'intransigeance
de la France vis-à-vis de sa débitrice al-
lemande, si on. prétend exiger d'elle le
payement intégral d'une lourde dette,
au moment où elle doit consacrer toutes
ses ressources à 'la restauration de ses
provinces dévastées.
11 est vrai que les Etats-Unis sont, en
ce moment-ci, en pleine fièvre électo-
rale. Le discours de M. Hoover n'est
sans doute qu'une manifestation déma-
gogique destinée à faciliter le triomphe
d'un parti'. On est néanmoins attristé de
voir un homme de cette valeur re-
courir à ce vulgaire, « bourrage de crâ-
lie ».
Nous avons fort heureusement, pour
nous consoler, reçu ces jours-ci le texte
complet du discours prononcé par M.
Thomas W. Lamont, de. la Maison J. P.
Morgan and C°, à la Convention de
YAmencan Bank.evs Association, le 3 oc-
tobre dernier. Les extraits que nous en
donnons ci-dessôus -permettront de ju-
ger avec quelle.sereine objectivité ce fi-
nancier ëininent a su exposer le pro-
blème des dettes interalliées aux 10.000
banquiers qui s'étaient réunis à New-
York.
Aucun problème, a' dit M. Lamont, n'a
d'intérêt aussi vital pour nous que celui des
dettes interalliées et nous devons nous ap-
pliquer à l'examiner avec une perception
claire et généreuse, Du point de vue pure-
irftent. américain, certaines considérations
de grande importance^ méritent) d'être rete-
• nues. ̃̃̃
On a dit souvent depuis un an, que la
question des réparations allemandes est à
la base du rétablissement de l'Europe, Cer-
tes, la question est importante. Il me sem-
ble cependant' qu'elle est dominée par le
problème des detties interalliées. Dans la
discussion des réparations, la tendance
d'esprit de notre' pays a été, en général, de
blàmer la France de ce qu'elle n'a pas as-
sez rapidement compris la situation eli de
n'avoir pas accepté de réduire dans une lar-
ge proportion les .paiements des réparations.
A cette critique, les Françaisi ont répondu,
non sans fondement « 1! est facile pour les
Américains de nous conseiller' de remettre à
l'Allemagne ce qui nous est dû en réparation
des effroyables destructions causées par
îles, .armées germaniques dans nos indus-
tries et nos villes mais pourquoi l'Améri-
que, à son tour ne fait-elle pasv quelque
chose en matière de remise de dette ? D'au-
tant plus que ces dettes contractées envers
le gouvernement américain l'ont été, dans
une large mesure, pour nous permettre de
poursuivre la guerre pour le compte de l'A-
mérique, en attendant que ses soldats puis-
sent entrer en ligne !» Je ne discute pas-ce
point de vue. Je ne le mentionne que pour
vous demander de l'examiner et d'y réflé-
chir, eb de voir s'il n'y a pas quelque fonde-
ment dans l'attitude de la France.
âï je dis que la question des réparations
doit passer après le problème plus général
des dettes interalliées, c'est que bien
qu'on n'ait encore pu s'entendre pour les
réparations l'opinion publique en Europe
a, néanmoins, fait de tels progrès qu'il ne
sera peut-être pas impossible d'aboutir,
lorsqu'on reprendra. Ja question au mois de
novembre prochain. Il y a plus d'un an que
l'Angleterre a compris que les Allemands,
ne ^pourraient ou ne voudraient pas payer'
le montant fixé par le traité de Versailles.
Un jiéu plus .'< tard, les Belges se sont laissé
convaincre à-leur tour, et maintenant, en
France où j'ai pu îu'enlretenir avec des per-
sonnalités, appartenant à toutes les classes
de la société, on arrive 'à la môme copclu-
sion. Mais le gouvernement français a pris
une attitude qui est bien naturelle, en se
refusant à' admettre officiellement une pa-
reille thèse tant qu'un règlement accepta-
ble ne lui sera pas offert.
La thèse française est que, si l'Allemagne
ne peut pas s'acquitter de. ce qu'elle a pro-
mis de payer, c'est à elle à faire connaitre
pourquoi elle ne le peut pas, et combien, et
quand elle pourra payer. A l'heure actuelle,
les Français déclarent n'avoir jamais reçu
de propositions. formelles de l'Allemagne
sur. ces points. Ils disent que lorsqu'ils rece-
vront une offre de ce genre, ils seront prêts
à agir. Je vous signale ce point de vue. Car,
s'il y en a parmi vous qui blâment l'attitude
endurcie de la France, il n'est que juste de
savoir ce qu'il en est et d'en discerner les
causes.
M. Lamont rappelle ensuite à ses au-
diteurs te montant dû au gouvernement
des Etats-Unis par chacune des différen-
tes, nations débitrices, et dont le total
atteint 10 milliards 150,154,196 dol-
lars. Et il souligne le fait que le Con-
grès a voté une loi d'après laquelle ces
dettes doivent, être intégralement rem-
boursées en 25 ans, avec un intérêt qui
ne peut être moindre, que 4 1/4 0/0.
Nous sommes des hommes d'affaires,
poursuit-il commençons par faire une en-
quête pour nous rendre- compte si certaines
de ces dettes ne sont pas totalement irre-
couvrables et dans ce cas, s'il ne vaudrait
pas mieux les passer par profits et pertes
au lieu de nous leurrer nous-mêmes. Exa-
minons aussi quels sont, parmi les autres
débiteurs, ceux qui ne pourront payer qu'en
partie et qui devraient obtenir de longs dé-
lais de règlement beaucoup plus de 25
ans
Allons enfin au fond des choses et effor-
çons-nous de calculer si le paiement de ces
dettes (qui ne pourrait se faire que par une
augmentation considérable de nos importa-
tions et par une lourde diminution de notre
commerce d'exportation) constituerait pour
l'économie de notre pays un avantage ou une
aggravation du passif.
Voici quelques aspects de la question. Il
en existe un autre qui mérite d'être examiné
du point de vue pratique et qui cpmpprte
aussi une part de sentiment.
C'est ce fait, que la moitié environ des
dettes dont j'ai parle'pins haut, ont été con-
tractées entre le'4 avril 191? (déclaration de
guerre à l'Allemagne) et la date où, l'année
suivante, l'armée américaine a commencé à
apparaître dans les tranchées avec des effec-
tifs importants. Ne peut-on dire que si pen-
dant cette période d'un an, il nous a été im-
possible d'envoyer nos troupes livrer batai
le pour notre compte, nous avons du moins
fourni des armes et des munitions ?
Nous les avons fournies en effet, mais non
pas comme une libre contribution de noire
part à là euerre, puisque pendant cette pé-
riode, les Alliés les achetaient aux Etats-
Unis et contractaient, pour les payer, les
dettes dent je viens de parler. "̃
Est-ce qu'une partie de cette moitié des
dettes ne devrait pas être réglée par le con-
tribuable américain ? Je n'essaierai pas de
répondre à cette question qui a, bien enten-
du, été déjà souvent posée.
Je me contente de vous la soumettre. Je
vous demande d'y réfléchir et lorsque vous
serez arrivés à une conclusion, ne craignez
pas de conclure à haute voix. Un fait est cer-
tain si quelqu'un avait pu nous offrir de
choisir le 4 avril 1917, entre l'abandon com-
plet de cinq milliards de dollars et la vie de
plusieurs centaines de mille de nos fils, per-
sonne n'aurait hésité à se prononcer.
C'est le Destin qui en a décidé. C'est lui
qui a voulu que la Grande-Bretagne et la
France fournissent les victimes pendant cet-
te année et que nous, nous donnions notre
argent et non notre sang tout en recevant
les promesses de remboursement- de nos
Alliés.
A l'époque, aucune autre politique n'é-
tait possible, je vous l'accorde, mais mainte-
nant que la guerre est derrière nous et que
nous pouvons jeter un regard sur ce qui
s'est passé, est-il sage, est-il juste, est-il gé-
néreux de notre part de trouver un accom-
modement pour cette question, je vous le de-
mande ?
Nous aimerions à continuer ces cita-
tions et à reproduire le passage où M.
Lamont exprime sa confiance dans le
rétablissement, économique de l'Europe,
alors que certain financier américain,
qui a eu son heure do célébrité plus on
m'oins justifiée, _s'cn va prédisant les pi-
res ̃catastrophes parce que nous avons
rejeté ses chimériques conceptions.
Les politiciens peuvent se disputer chaque
matin au sujet du règlement des réparations,
dit encore M. Lamont, mais pendant ce
temps le brave paysan français, jour par
jour, travaille à faire pousser du blé et éco-
nomise ses centimes ̃. ̃>
Celui qui a prononcé ces paroles
émouvantes n'est pas seulement un'ami
de la France. C'est un grand financier,
nous le savions déjà. Mais quelle
joie d'entendre enfin un homme aussi
qualifié tenir devant un auditoire amé-
ricain ce langage d'homme d'Etat cou-
rageux .Quel beau discours et quelle
lierté pour nous d'avoir mérité de telles
amitiés 1
Louis H. Aubert.
A LA COMMISSION ces RÉPARATIORS
~-w.~
La première discussion
du plan français
Hier, de il heures à i h. 30, la Gam>
inission des réparations, réunie en séan-
ce officieuse sous la présidence «de M.
Louis Barthou, a commencé Ja discus-
sion du projet présenté par la délégation
française,- sur les mesures à prendre im-
médiatement en raison de la situation
financière du Réich.
C'est sir John Bradbury qui a pris le
prèmièr Ja parole. Le délégué britanni-
que a prononcé un très long discours
dans lequel il a fait la critique du prin-
cipe môme du projet français, sans tou-
tefois aborder la. discussion des mesu-
res proposées.
Après une très- courte réfutation de M.
Louis Barthou, la suite de la discussion
a été renvoyée à lundi après-midi.
A leur tour, le délégué italien et le
délégué belge vont présenter des obser-
vations d'ordre généra, .puis viendra la
discussion des mesures .Drécoiris&s tant
par sir John Bradî>ury que par la. délé-
gation française.
On /conserve toutefois l'espoir qu'une
décision définitive- pourra être prise par
la Commission dans sa séance officielle
de vendredi prochain.
Le vol à voile en Angleterre
Maneyrolle recordman du monde
10.
Londres. 21 octobre. Cet après-mi-
di l'aviateur français ManeyroIIe a ba.ttu
le record jusqu'à maintenant détenu- par
l'anglais Rainham. •
ManeyroIIe a volé exactement 3 h. 22
minutes. Celui-ci devient recordman du
monde. Il gagne le prix de 1,000 livres
sterling du Daily Mail.
Le record allemand est ainsi battu' de
15 minutes.
D'autre part, le record du monde de
vol à voile avec un passager a, été battu
à Newhaven .par J. 11. Olley qui, sur un
biplan Fokker, a réussi à tenir l'air
49 minutes.
Les spéculations illicites
Vate définitif de la loi
Le Sénat a accepté, .hier, île texte voté
la veille par,la Chambre. Il s'agit, on le
sait, d'une prorogation de la loi qui n'en
est pas une, puisque seront seules pu-
nissables les infractions commises avant
le 23 octobre 1922.
La loi donne donc toutes satisfactions
aux commerçants. M. Jâpy l'a déclaré
au Sénat. `
Donnera-t-e-lle également satisfaction
aux consommateurs ? C'est plus dou-
teux. La spéculation isur les loyers," par-
exemple, est (désormais assurée de l'im-
punité» à moins que le Parlement n'ac-
cepte prochainement la disposition ad-
ditionnelle déposée à la Chambre par M.
Levasseur.
Des observations, en sens divers, fu-
rent présentées au Sénat 'par MM. Boi-
\iin-Cham peaux, Reynald, Colrat, de
Monzie, Penancier', mais le siège de la
Chambre Haute était fait.
Le projet fut voté à mains levées, et
quelques instants après la Chambre des
députés .ratifiait cette décision.
La ,nouvelle loi sera promulguée au-
jourd'hui au Journal officiel.
1~ tenda~c~
de l'armée allemande
l
Au moment où va s'ouvrir devant le
Sénat la discussion sur notre prochaine
loi de recrutement, il parait utile de pro-
céder à un examen, si sommaire soit-il,
de l'armée allemande, dont on sait qu'à-
elle seule, elle conditionne, dans ses
traits les plus essentiels, tout l'appareil
de notre défense nationale.
'Aussi bien, depuis quelque temps,
l'attention se détourne de ce qui se pas-
se au delà du Rhin, dans le domaine
'des militaires. Et voilà, croyons-nous,
une situation excellente pour interro-
ger ces derniers sur leurs tendances ac-
tue,lles le calme et la liberté d'esprit
conviennent parfaitement à un sujet de
cette importance..
«♦*̃'̃̃ .̃ '̃ ̃'̃'̃
Aujourd'hui, dans ses grandes lignes,
la Reichsheer est conforme aux stipula-
tions du traité de Versailles. Les effec-
tifs inscrits à son budget et récemment
contrôlés s'élèvent à 4,000 officiers ou
assimilés, 500 médecins ou vétérinaires,'
18,000 sous-officiers, 77,500 caporaux ou
soldats, ce qui fait bien le total de 100.000
hommes consentis pour l'armée perma-
nente. i
Oh ce n'est point de gaieté de*cœurv
ni par soumission bénévole, que le gou-
vernement allemand s'est exécuté. On
connaît ses résistances successives et,
dans l'avenir, sa soumission n'esir vala-
ble que dans la mesure où il sera con-
vaincu de l'impossibilité, de s'y sous-
traire. La commission militaire Interal-
liée se heurte constamment à finertie
des pouvoirs publics et ce n'est qae par
une activité incessante qu'elle a raison
des ergotages avec lesquels on cherche
à émousser l'énergie de sa volonté. Quoi
qu'il en soit pour le moment du,
moins tout espoir semble interdit à
l'Allemagne- d'augmenter! oii transfor-
mer ses forces militaires actives contre
le gré de ses vainqueurs.
Certes, nous ne devons pas 'oublier1
qu'il lui reste toujours la ressource de.
la levée en masse. L'organisation de
la police, Schutzpolizoi, Landjagerei,
Reichswasse-rschutz celle des gardes
civiques, Einwohnerwehren et multi-
ples corps francs les Pilicht ou Frei-
willige-Feuerwehren les innombra-
bles Vereine, universitaires ou sportifs
qui .englobent une frémissante jeunes-
se les groupements d'anciens militai-
res, etc., etc., autant d'associations dont
la caractéristique prédominante est de
perpétuer, dans le pays, par une inten-
se propagande nationaliste, la mentalité
de l'armée impériale déchue. Leur but
final inavoué reste de faciliter, au mo-
ment du besoin, un soulèvement géné-
ral. Le souvenir fascinant persiste,
chez l'Allemand de 1922, du fameux
Tugehdbund qui permit la résurrection
de 1813, sept ans après l'écroulement
d'Iéna.
Tendances d'ailleurs en accord avec
les traditions prussiennes. Déjà Frédé-
ric II procédait par recrutement, natio-
nal, avec cette préparation territoriale
de la mobilisation qui ne s'introduisit
en Francte qu'après nos désastres de
1870. Mais si bien entrée dans les mœurs
de l'Allemagne actuelle que soit cette
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