Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1914-02-05
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1914 05 février 1914
Description : 1914/02/05 (Numéro 36). 1914/02/05 (Numéro 36).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2902175
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
60T Année - 3®' Série -- N# 36
Le Numéro quotidien : DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Jeudi 5 février 1914
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION - ADMINISTRATION
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LE FIGARO
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h , '. ? ' - r ? i- v w. -t- - ' -? * ,v. , >. v-ï-?' . . . : ' ' -. v- ? ; " : ? - ' ' , . .
«Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me -moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire-de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer^ » (BEAUMARCHAIS.).
H. DÉ VILLEMESSANT
Fondateur
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d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Les Effets de l'ignorance : PAUL ADAM.
L'Allemagne et l'Angleterre.
L'Affaire Poutiloff : RENÉ MARCHAND.
M. Caillaux ne travaille pas seulement pour le
roi de Prusse.
M. Combes désavoué par les radicaux : A. N.
Dessin : Les affaires vont mal : ABEL FAIVRE.
Les Conférences : Joubert : F. PONCETTON. -
La Russie transformée : EM. B.
Le Monde religieux : Le mariage du comte
Boni de Castellane devant la Cour de
. Rome : JULIEN DE NARFON.
Courrier de la Bourse : Louis AUBERT.
Figaro-Théâtre : Répétitions générales : A la
Comédie-Marigny : ROBERT DE FLERS. -
Théâtre de la. Monnaie : HENRI QUITTARD.
- Courrier des théâtrès : RÉGIS GIGNOUX.
Les effets
de l'ignorance
- . 3QC.I
. Dès 1909, le commandant Lenfant, re-
venu de notre Afrique Equatoriale, dé-
crivait, avec soin les aspects caracté-
ristiques -de la Sangha, de ses affluents,
de leurs hautes vallées, de leurs sour-
ces, de leurs monts. Contrée de magni-
fique et prochain avenir. Les amis poli-
tiques ou financiers de M. Caillaux la
livrèrent, en compensation de leurs
fautes, à la chancellerie prussienne,
exaspérée par deux retraits successifs
dé notre parole' diplomatique, laquelle
acceptait d'abord l'organisation d'un
consortium franco-allemand pour la ré-
colte du caoutchouc dans les forêts limi-
trophes du Cameroun et du Congo ; la-
quelle assumait, de plus, le juste paye-
ment d'indemnités aux concessionnai-
res ainsi dépossédés. Double retrait de
parole que déterminèrent, ici, les ma-
noeuvres d'une faction parlementaire ha-
bile à; provoquer, dans la- Chambre,
contre ses rivaux et sans rien savoir de
notre richesse coloniale, les émotions des
ignorants, des simples.
Lé. pays qu'on livra est, selon les ter-
mes mêmes du . commandant Lenfant,
arrosé par une multitude de rivières
torrentueuses, aux ondes claires, lim-
pides, parfois larges et profondes. Dans
lés forêts de leurs berges, un peuple d'oi-
seaux chante à gorge déployée.' Les
liserons violets, les oeillets sauvagesd'un
rose pâle,-de toutes-petites fleurs rouges,
comme le sang, les gueules de loup
azurées, les glycines écarlates, les aubé-
pines de neige, les volubilis jaunes; roses,
pçrs ornent les buissons, . auprès dès
grands ombrages et des tapis de verdure ;
tandis que de merveilleux papillons vo-
lettent sous les bois, complétant, par
l'éclat de leurs essors, l'harmonie. Dans
le sous-bois, sur la liane enlaçant le
gros arbre, sur la branche noueuse et
tordue, sous les feuilles, et parmi les
racines, de délicieux insectes bleus
comme des turquoises, verts et cristal-
lins comme des émeraudes, coccinelles
écarlates et azurées, longicornes gris et
roses, cigales vertes comme l'herbe nais-
sante, coléoptères de toutes sortes, en-
tonnent un hymne d'allégresse ; ils
semblent offrir à la saison nouvelle
l'hommage de leur exubérante vitalité..
Voilà pour l'aspect général de la
contrée montagneuse. Voici pour sa ri-
chesse industrielle, qui en fera le centre
de production africaine le plus opulent,
avant peu, avec le Katanga belge .et le
Transvaal anglais : « Il ne sera jamais
besoin d'importer du charbon dans ces
beaux territoires pour, les industries qui
pourront s'y développer. Toutes les ri-
vières sont rapides. La plupart offrent
des chutes imposantes. Il y a là des
énergies prodigieuses, un potentiel à l'état
latent, une réserve infinie de houille blan-
che, capable de fournir des milliers de
chevaux-vapeur. Nous avons rencontré
des chutes de 10, 25 et 35 mètres, avec,
un débit, au sommet, de 100 à 2,000 litres
par seconde. » Donc il suffira d'impor-
ter, par bateau, les pièces des turbines,
des alternateurs pt les.fils de cuivre, pour
créer, distribuer la force.
Quant aux habitants... Ceuxde Carnot,
par exemple, portent le turban, le bou-
bou (large toge de coton brodé), la cu-
lotte turque, les bottes de cuir écarlate.
Les pauvres ont des calottes et des cein-
tures rouges. Les femmes montrent
leurs houppes de clowns ou leurs che-
veux en cimiers, coquettement, sur des
minois espiègles. A leurs jambes tintent
de lourds anneaux de laiton. Les filles
et les jeunes épouses sont de gracieuses
ballerines, des choristes aimant évoluer
au son de leur orchestre, tambours de
cent formes différentes, balafons savam-
ment accordés, hochets de paille à gre-
lots, calebasses remplies de pierrailles
que l'on secoue en mesure, olifants,
etc., etc.. Ces races Bayas cultivent le
mil.et le manioc en des champs nom-
breux au point d'empêcher, par leurs
moissons. debout, l'accès des fleuves,
«ur d'assez grandes distances.
Depuis la rive droite du Congo jusqu'à
Carnot, la forêt prodigue le caoutchouc
naturel que les Bayas savent récolter
moyennant salaire. Elle prodigue aussi
les noix de cola, cette tonique friandise
que se disputent tous les Africains du
Centre et du Nord, et qui se vend très
cher au Soudan. Le bananier arbore les
innombrables régimes de ses fruits qui
sont devenus quotidiens sur nos tables.-
Toutes les résines et gommes, tous les
latex connus et inconnus suintent sur
les écorces des arbres. Après Bania, la
mouche tsé-tsé disparaît. Le bétail est
alors nombreux. Autant dire que nous
avons donné aux Allemands le pays
habitable et fructueux par excellence,
en gardant le pire.
Dans la vallée de la Nana, affluent de
la Sangha, ce sont de charmantes colli-
nes, des eaux vives, des troupeaux d'an-
tilopes. Plus au nord et vers l'est de ces
régions, les fermes des Lakkas, des Sa-
ras, des M'Baïs sont aussi bellès que
celles de notre Soudan nigérien. Cha-
cune comprend plusieurs chaumières
spacieuses, l'une pour l'étable, l'autre
pour le grenier, celle-ci pour la,cuisine,
celle-là pour le harem, cette dernière
pour la salle commune. On y boit la
bière de mil, très nourrissante. On
y mange du gibier. Il pullule. La cul-
ture du mil, l'élevage des chevaux se
développent en prospérité. Les grands
boeufs à cornes d'auroch composent des
troupeaux superbes. Les abeilles font du
miel partout. Juchés dans les cols pitto-
resques, les villages s'élèvent .en mai-
sons pointues à l'abri de ces arbres
géants que l'on appelle bombax, et vul-
gairement, hélas : « fromagers »,
***
Les amis de M. Caillaux livrèrent en-
core à l'Allemagne, sans raison, la
Penndé, et ses merveilleux rivages fré-
quentés par tous les animaux de lV,den,
;par toutes les beautés féeriques dont les
vieux peintres aimèrent peupler leurs
tableaux représentant la . Création du
monde, le bonheur d'Adam et Eve, au
milieu des espèces amicales.
Çn certaines provinces du Soudan ni-
gérien, j'eus moi-même-la chance in-
comparable de traverser tels de ,ces en-
droits" où l'aigle pêcheur, les grands ma^
rabouts hauts comme des hommes, les
régiments d'oiseaux-trompettes aux ailes
d'archanges et aux têtes couronnées d'or
barbottent sur les bancs de sable, parmi
les armées d'oiseaux analogues à nos
sarcelles, macreuses, martins-pêcheurs
et cul-blancs, mais infiniment plus colo-
rés. Je sais donc ce que nous avons perdu,
là-bas, de vie splendide et active, de
promesses faites à l'avenir de notre ci-
vilisation latine, parmi les races Bayas.
Le neveu de Renan, Ernest Psichari,qui,
sous-officïèr, accompagna le comman-
dant Lenfant, à dit l'âme décadente,
intelligente et fataliste de ces Bayas en
un livre évoquant les « terres de Soleil »,
en un livre à placer dans la bibliothè-
que, non loin des chefs-d'oeuvre dus à
Pierre Loti.
Ni les rapports du commandant Len-
fant, ni même son volume publié à l'in-
tention des collégiens par la maison
Hachette, ni les visions exactes d'Ernest
Psichari n'ont tenté "la négligence cri-
minelle de ceux qui, à la Chambre
comme au Sénat, discutèrent et votèrent
l'invraisemblable traité du 4 novembre
1911. Je voudrais que l'on se mît à relire
ces deux ouvrages, avec une froide
attention. Il n'est pas de plus terribles
réquisitoires -coati* l'ignorance Abusive
,çt déplorable de ceux que M. Caillaux
persuada. Je me", souviens d'avoir suivi,
nuit jours, les débats qui précédèrent le
vote des sénateurs enregistrant les effets
de cette trahison. Sauf M. Ribot, M.
Pierre Baudin et M. Pichon, sauf M.
Goiran, nul des orateurs ni des audi-
teurs ne parut savoir ce qu'on livrait à
l'ennemi.-
En échange de rien. Car, enfin, le
Maroc n'était pas une colonie de l'Alle-
magne. Du reste, elle figurait, parmi
les importateurs en ce pays, au sixième
rang des statistiques, avant toute contes-
tation.
Les explorateurs qui parcoururent les
vallées de la Sangha, le massif de Nadé,
les affluents du Logonc, ont relaté la
très intéressante culture sociale des
Labis, élite de ces peuples. Elite initiée
à la façon des Spartiates, vers l'heure de
l'adolescence, dans une sorte de collège
provisoire et mystérieux. Des maîtres
y apprennent, outre le courage et l'hon-
neur, une sorte de volapuk, le labi,
qui sert à toutes les familles lettrées
des tribus Bayas, pour se reconnaître
et fraterniser, en chasse, en guerre,
en voyage, malgré la différence des
dialectes vulgaires. Ernést Psichari çom- :
pare cette éducation à celle reçue par
les éphèbes hellènes dans les- om-
bres bleues du Portique.
Telles apparurent a nos officiers ces j
races et ces contrées que l'on a voulu
nous présenter comme des groupes de
brutes épars au milieu de marécages
pestilentiels, inexploitables. Les amis de
M. Caillaux ont même attribué ce juge-
ment faux à Mgr Augouard. Il a dé-
menti. Le réel, c'est que, par ignorance,
l'on a confondu le massif orographique
de Yadé, fertile et populeux, avec les
basses terres congolaises dévastées, dé-
peuplées, pendant trois siècles, par les
esclavagistes, fournisseurs des négriers
exportant des bras noirs chez les plan-
teurs d'Amérique. Ou bien l'on a perfide-
ment établi cette confusion dans l'es-
prit public, exprès. Or, il n'est aucun
rapport entre les hordes abêties du Ga-
bon, du Bas-Congo et les races, labo-
rieuses de la Sangha, de la Nana, de la
Penndé, de l'Ouhame, du Logone, les
races à mil, les races à manioc, les races
à blé, les races guidées par leur élite
« labi ».
Que ces hommes noirs aient leurs dé-
fauts, certes. ,Là, comme ailleurs, on
ment, on est avide, vicieux, lâche, cruel.
Et' ici donc ! Cela n'empêche point
d'atteindre à l'évidence de la civilisa-
tion agricole et artisane. Le canniba-
lisme lui-même, qui semble un ré-
sultat des croyances, des traditions,
et, là-bas, un besoin de manger une
viande plus salée que les végétaux
ou les céréales, dans certains pays en-
tièrement dépourvus de ce condiment
indispensable, le cannibalisme n'empê-
cha point, . ailleurs, les Jésuites de
transformer, au dix-septième siècle,
les indigènes Topinambous, Guaranis
et Caraïbes, en sages chrétiens de l'Amé-
rique Latine. La biographie du jeune
Sama fixée par Ernest Psichari montre
la sensibilité, la finesse de ces rages
Bayas, pastorales et joueuses de banjo.
Il faut visiter, avec cet évocateur, Bin-
déré, la ville des Foulbés, d'où partirent
trop fréquemment ces guerriers esclava-
gistes, ces maîtres étranges du monde
africain .qu'ils dominent de leur intelli-
gence sémite, et sans doute carthagi-
noise, intelligence des premiers civilisa-
teurs chasses du Nord Punique par là
victoire de Scipion, plus tard aussi par
l'intolérance des premiers catéchumènes
byzantins, et, plus tard encore, par celle
de l'Islam vainqueur.
Voilà ce qu'on a livré afin de réparer
les fautes d'une faction ignorante èt
naïve. On a livré quelque chosè de tout
pareil à notre Dauphiné, avec sa houille
blanche, ses potentiels de forcé indus-
trielle, avec ses troupeaux, avec la va-
leur de ses. forêts, avec le caoutchouc
natif, la cola, mille essences équatoria-
les aux sucs'précieux. Et encore ce re-
noncement ne nous garantit mème pas'
la paix sans inquiétudes ; car il per-
met aux Allemands de barrer les routes
du Tchad, d'intercepter ou de gêner le
ravitaillement de nos troupes opérant,
comme les colonnes Largeau, dans le
Borskou, dans l'Ouaddaï.
***
.' M. Pierre Baudin, rapporteur du pro-
jet de loi devant, le Sénat, le 25 janvier
1912, s'exprimait ainsi : « Il n'est pas
douteux que le nouvel arrangement,
franco-allemand amoindrit considéra-
blement l'importance de la voie Bénoué,
au point de vue français... Nos trans-
ports seront désormais à la merci de
fonctionnaires .coloniaux étrangers dont,
on ne saurait escompter la bienveillance: :
A la moindre tension politique, cette
route peut nous être fermée... »
Voilà pour le chemin le plus court.
Voici pour le plus rationnel, puisqu'il
traversait notre domaine propre : « D'a-
près l'article premier, les territoires que
la France cède à l'Allemagne sont limi-
tés, à leur contact avec le Congo et à
l'Oubangui, par la rive droite (nord-ouest)
de chacun de ces fleuves. Dans l'esprit
du gouvernement français , cette dispo-
sition maintient les droits de la France,
sur les eaux et les îles (seul chemin qui
nous reste), dans les parties des fleuves
Congo et Oubangui situées entre la rive
allemande et le thalweg... Il paraît
utile d'indiquer, à cette place, qu'une
thèse a été formulée, en Allemagne
en ce qui concerne la propriété des îles
du Congo, en regard de la nouvelle fron-
tière, et qui nous semble contraire aux
principes mêmes du droit international.
La voici. - Le thalweg sert de limite
lorsque la frontière suit le cours d'un
fleuve. Or le négociateur français, au
cours des pourparlers, n'a fait aucune
réserve indiquant qu'il entendait, en
l'espèce, faire exception au droit com-
mun- C'est donc le droit commun
qui s'applique. La convention stipule, il.
est vrai, f» la frontière suit la rive
droite, du Congo et deTOuhangui ; . mais
les eaux du fleuve; jusqu'au' thalweg,
sont une dépendance naturelle de la
rive.
Ainsi l'homme d'Etat clairvoyant,
averti, consciencieux qu'est M. Pierre
Baudin avait, d'une manière digne et
discrète, néanmoins très claire, sug-
géré aux sénateurs le danger devant
lequel nous nous trouvons aujourd'hui.
Danger que les politiciens de M. Cail-
laux ne soupçonnèrent pas, dans leur
hâte de finir à tout prix une contestation
née par leur faute de parlementaires
haineux et ahuris.
A cette heure, la difficulté prévue
par M. Pierre Baudin retarde l'entente
qui rassurerait.
Pour nous qui connûmes, enfants, l'ef-
froyable tragédie de 1870, comment ne
passerions-nous pas dans l'horreur ce
nouveau temps de.honte? C'est à pleu-
rér.
Paul Adam.
Échos
La Temp«rature
Février nous récompense un peu de la rési-
gnation avec laquelle nous avons' supporté la
longue « vague de froid > de janvier. La jour-
née d'hier a été aussi belle que les précéden-
tes. Pourtant le matin, il y avait 2° au-dessous
de zéro. Mais, à deux heures, nous avons eu
6°5 au-dessus et 90 à cinq heures. La pression
barométrique, élevée et stationnaire, accusait
à midi yjomm2.
Le vent est assez fort sur nos côtes de la
Manche et de l'Océan. La mer est houleuse
en Bretagne. En Provence, le vent est faible
et la mer calme.
Départements, le matin, au-dessus de \èro :
o° à Lyon ; 3° à Dunkerque et à Marseille ;
40 à Nantes, à Rochefort et à Bordeaux ; à
Toulouse et à Cette ; 8° à Brest ; n" à Biar-
ritz et à Alger. .
Au-dessous de \èro ; i" à Clermont ; V à
Limoges, à Nancy et à Besançon ; 40 à Bel-
fort.
En France, un temps nuageux et assez doux
dans l'ouest, beau et un peu froid dans l'est,
reste probable.
(La température 'du 4 février 1913 était, à
Paris .: le matin, 90 ; le soir, 13°. Baro-
mètre, 774""". Bel après-midi.)
Monte-Carlo. - Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo : à dix
heures du matin, 24' ; à midi, 28°. Temps
splendide.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 45, Courses à
Vincennes (trot).- Gagnants du Figaro :
Prix de Draguignan : Japonica ; Ecurie
Lallouet.
Prix de Nice : Jockey ; Jerez.
Prix d'Avignon : Ecurie Thibault; Incroyable.
Prix de Nîmes : Kilda Princeton ; Devin.
Prix de Marseille : Instantanée ; Odette.
Prix de Montpellier : L'Arconce ; Kirghiz
Prix de Valence : Haras de Bagnères ;
Hip Hip Hourrah.
*.* .
Aujourd'hui, à 0 heures, Courses à
Pau. - Gagnants du Figaro :
Prix du Kiosque : France ; Capulet II.
5e Prix de la Société des Steeple-Chases :
Allia II ; Rive Gauche. .
Prix de la Forêt : Joyeux V ; Bettina IV.
Prix Gaston Phoebus : Urbaine ; Siva II.
NOTRE FAUTE
^ Certes, l'élection d'un adversairè
dés trois ans, M. Rabier, comme
vice-président de la Chambre, n'impli-
que nullement la condamnation de la
réforme militaire qui a. rendu à notre
pays le sentiment de la sécurité; certes,
l'échec de M. André Lefèvre, l'éloquent
adversaire du gouvernement actuel,
n'implique nullement le maintien du
cabinet, puisqu'il démontre au con-
traire, par l'analyse du scrutin, que
la rue de Valois compte 140 fidèles,
pas un de .plus, tandis qu'elle se van-
tait d'avoir 170 adhérents. Mais le
vote de mardi n'en» est pas moins
lamentable puisque le candidat du
bloc radical-socialiste l'emporte d'une
voix au troisième tour, alors que M- An-
dré Lefèvre, qui avait par deux fois ob-
ténu la majorité relative, perdait quinze
voix sur le précédent scrutin par suite
du départ inopiné de quinze de ses amis.
Ainsi se trouve une nouvelle fois dé-
montrée, par la défaite de leur parti, l'in-
souciance aveugle ou la négligence cri-
minelle des députés, sur lesquels le pays
laborieux et réfléchi devrait le plus com-
plètemenl compter en ces jours de diffi-
cultés et de périls.
Quinze des nôtres, fatigués de recom-
mencer le, jeu des bulletins secrets après
avoir obtenu la première victoire, ont
commis la faute impardonnable de dé-
serter avant 'de s'assurer contré les sur-
If prises ' du ? dernier scrutin, parce qu'il
! aurait fallu consacrer éncore une heure,
à la séance du Palais-Bourbon.
A l'avant-veille d'un renouvellement
général du Parlement tout entier, à la
veille d'une bataille décisive contre les
projets désastreux de M. Caillaux, le
pays, qui suit avec fièvre les comptes ren-
dus de ses deux Chambres et qui guette
le vote libérateur, ne comprendra rien à
l'attitude déconcertante de ces représen-
tants qui se dérobent à leur devoir. S'ils
sont dans l'impossibilité, quand le soir
est venu, de prolonger d'une heure
le rôle dont ils semblent lassés, s'ils
sont incapables d'un effort plus suivi
dans l'exercice réel du mandat qu'ils
ont sollicité, que du moins ils ne
s'étonnent pas de se voir dénoncés au
public par leurs collègues indignés.
Il faut, en ces journées décisives où le
sort du pays va se jouer, qu'à chaque
séance, à toute heure, à tous les votes,
les défenseurs de l'ordre, du travail, de
l'épargne, soient à leurs bancs, prêts
au devoir, prêts à l'assaut.
La crise est aiguë, dangereuse, mor-
celle peut-être : à chacun sa part de res-
ponsabilité : et Bouffandeau, lui, avec
; .«ses amis toujours fidèles, toujours éveil-
les .toujours , présents, est toujours là-
. Gaston CALMETTE
A Travers Paris
Le prince Napoléon a eu la gracieuse
pensee d'associer les pauvres de Paris à
son bonheur, en faisant distribuer dix
mille francs, par l'intermédiaire des bu-
reaux de bienfaisance dès vingt arrondis-
sements, aux familles indigentes qui ont
des enfants nouveau-nés.
A cet effet il a adressé la lettre sui-
vante à M. Rudelle, ancien député :
Mon cher monsieur Rudelle,
A l'occasion de la naissance du prince
Louis Napoléon, la princesse et moi nous
vous adressons une somme de dix mille
francs.
Je vous demande de prendre les mesures
nécessaires pour que cette 'somme soit-dis-
tribuée, par l'intermédiaire du bureau de
bienfaisance de chaque arrondissement, aux
familles indigentes de la Ville de Paris ayant
des enfants nouveau-nés.
Auprès du berceau du prince français qui
vient de naître en exil, ma pensée se* reporte
vers.;ceux qui souffrent dans la grande.Ville
QÙ je suis né.
Je serais heureux d'associer ces déshérités
à. ma joie et de penser que la naissance de
mon fils leur aura procuré un peu de bien-
être.
Croyez-moi, mon cher monsieur Rudelle,
<7 1 1 'Votre affectionné,
NAPOLÉON.
Dans un livre Histoire de la Maison
des Baux, récemment écrit par M. No-
blemaire, directeur général honoraire
de la Compagnie P. L. M., qui consacre
une partie de ses loisirs à des travaux
historiques, nous trouvons la réponse
à une question que nous posions hier
touchant l'origine de la reine Hélène de
Serbie, une Française, dont on va célé-
brer, à Belgrade, le sixième centenaire.
Les princes des Baux, qui accompa-
gnèrent Charles d'Anjou à Naples en
1265, y furent, pendant deux siècles, les
fidèles serviteurs de la dynastie ange-
vine, qui entretint des relations suivies
avec la Cour de Serbie. Ils régnèrent
eux-mêmes pendant un siècle, de 1350
à 1470, sur la Zetta (Monténégro et Alba-
nie du Nord), et une de leurs descen-
dantes de Naples, Isabelle de Baux,
épousa eirl487 Georges Brancovitch, des-
pote de Serbie.
Quant à la reine Hélène de Serbie,
elle n'appartenait pas à la maison d'An-
jou, mais à la très illustre maison de
Courtenai dont, après la 4° Croisade,
plusieurs des membres se sont succédé
sur le trône de Constantinople.
Elle était la petite-fille d'Elisabeth de
Courtenai et de Pierre de France, le der-
nier des fils du roi Louis VI le Gros.
Elle était la fille de Pierre de Courte-
nai qui. prit le nom de sa mère et de Yo-
lande de Hainaut, dont les frères, Bau-
doin Ier et Henri de Hainaut, furent les
deux premiers empereurs latins de
Constantinople. A la mort d'Henri, son
beau-frère, Pierre de Courtenai fut ap-
pelé par les Croisés au trône impérial ;
mais il ne l'occupa point, car, en allant
en prendre possession, il périt'en 1218,
avec toute son escorte, perdu dans le
dédale des montagnes d'Albanie.
L'aîné de ses fils, Robert de Courtenai,
lui succéda sur le trône de Byzance qu'il
occupa de 1221 à 1228. Le plus jeune,
Baudoin II, né après la mort de son
père, fut le dernier des empereurs latins
de Constantinople, de 1237 à 1272.
De leurs filles, Yolande épousa An-
dré II, roi de Hongrie ; Marie, Théodore
Lascaris, empereur de Nicée; Agnès,
Geoffroy II de Villehardouin, prince de
Morée.
Hélène de Courtenai, enfin, devint
reine de Serbie par son mariage avec le
roi Ouroch, mort en 1276, et fut la mère
de Dragoutine et de Miloutine qui, après
leur père, occupèrent successivement le
trône. '_ _.
Clovis Huges qui, dans l'intervalle des
séances du Palais Bourbon, composait
tant de charmantes oeuvres de poésie
sur les sujets les plus divers, avait
prévu et chanté la guerre civile que les
agents du fisc et les répartiteurs provo-
queraient dans toutes les communes de
France le jour où l'impôt sur le revenu
serait voté par ses collègues.
On discutait, en effet, en 1894, l'impôt
Peytral : et Clovis Hugues, supposant la
loi mise en pratique, plaignait à la fois
les contribuables qui allaient se révolter
et les répartiteurs qui auraient tant de
difficultés pour fixer le chiffre de l'im-
pôt
Voici la commission en route, d'après
cette plaisanterie pleine 4e bon sens 1
Quand ils iront en Normandie
Pour imposer le revenu,
Il leur en faudra du génie
Pour dégager cet inconnu.
- Voulez-vous nous dire, bonhomme,
Combien vous vous faites par an ? .
- Par an ! Ça dépend de la pomme :
Ce n'est pas riche, un paysan.
Le dialogue continue, la dispute aug-
mente et se termine ainsi :
, - , 4 ? - . . .
- A la fin des Ans tu m'assommes!
J'écris : tu te fais de mille écus...
- Mille écus ! En faudrait des pommes
Pour donner de tels revenus !
Après cela, tout à votre aise :
Ecrivez ce qu'il vous plaira!
Mais de Bernay jusqu à Falaise,
S'il faut plaider, l'on plaidera !
Nous vous montrerons qui nous sommes ;
Et quoi qu'on n'en ait pas des tas,
Il faudrait n'avoir pas de pommes
Pour ne pas prendre d'avocats !
M. Augustin Filon, qui fut le précep-
teur du « petit prince » et qui naguère a
raconté en termes si émouvants sa fin
tragique, fera vendredi prochain,.à deux
heures et demie, à la « Société des Confé-
rences », boulevard Saint-Germain, une
conférence dont le titre seul « la maison
(te l'exil ^indique le caractère poignant.
Que furent cesdernières années passées
par Napoléon Uf à Chislehùrst ? Com-
ment la mort vint-elle mettre un terme
aux souffrances du souverain malheu-
reux? M. Filon, qui a été le témoin de
ces moments si douloureux et si nobles,
saura en évoquer le souvenir avec cette
simplicité et cet accent personnel qui
vont au coeur de l'auditoire.
Bonaparte aux Variétés.
Dans cet admirable spectacle des Mer-
veilleuses, il est un coup de théâtre que
Fernand Samuel a soigné avec tout
son amour de ce qui touche à l'épopée
glorieuse, - c'est le retour du maître
après la signature du traité de Campo-
Formio.
Au fond de la sallé de bal du Luxem-
bourg, en haut du monumental escalier
de Percier Fontaine, - sur lequel vien-
nent de défiler Mme Tallien et Mme Ré-
camier, Mme de Staël et Joséphine de
Beauharnais, - Bonaparte apparaît tout
poudreux au milieu des rutilants cos-
tumes de Barras, La Revellière-Lépaux,
Barthélémy, Rewbell et Carnot. Derrière
lui, tout un état-major apporte les dra-
peaux pris à l'ennemi.
La Cour du Directoire au grand com-
plet s'incline dans ses uniformes dorés
sur tranches,-deux cents merveilleuses
se prosternent, - les trompettes de ca-
valerie répondent aux roulements des
hauts tambours de l'époque.
Les bougies pâlissent aux premiers
rayons de soleil de Brumaire.
Le-tableau est superbe. Il est signé:
Raffet, « Retour d'Italie 1796 ». C'est du
grand art.
O-OO-O
On sait que la nouvelle Société « les
Pastellistes français », ouvrira prochai-
nement sa première exposition à la Gale-
rie Georges Petit. Et cette exposition pro-
met d'être tout spécialement intéressante
pour le public des amateurs, puisque,
ayant pour président d'honneur M. Al-
bert Besnard, et pour président, M.
Henry Gervex, tous deux membres de
l'Académie des beaux-arts, elle compte
comme sociétaires : MM. Marcel Baschet,
Fernand Cormon Dagnan - Bouveret,
François Flameng, J.-P. Laurens et Léon
Lhermitte, membres de l'Académie des
beaux-arts ; MM. René Billotte, A. Cal-
bet, Paul Chabas, André Dauchez, Henri
Dumont, Abel Faivre, Forain, René
Gilbert, Guirand de Scévola, Léandre,
Le-Sidaner, Eugène Loup, F. Luigini
Henri Martin, René Ménard, Frédéric
Montenard, J.-A- Meunier, Georges Pi-
card, Prinet, F. Thevenot, André Ul-
mann, Zakarian et Cottet.
L'inauguration de cette première expo-
sition sera même l'occasion d'une très
belle soirée, qui aura lieu le mercredi
11 février, et dont on va se disputer les
invitations. ^
Il est de tradition, pour les fiancés et
leurs familles, de se rencontrer au five
ô'clock tea du jardin d'hiver des Grands
Magasins Dufayel et de faire leurs achats
à des prix extraordinaires de bon mar-
ché dans ces magasins, fondés depuis
cinquante-huit ans, qui garantissent
leurs meubles pendant trois ans ou les
livrent franco de port ou d'emballage
pour toute la France. Dessins et devis
établis gratuitement et catalogues en^
voyés franco'sur demande. ,
Nouvelles à la Main
Entre artistes. 1 -.
- Très originale, cette façon de signer
les oeuvres à la façon de Bertillon.
- Le dernier coup de pouce...
***
- Et ceux qui ne voudront pas mettre
leur pouce ?
- On les mettra à l'index !
Le Masque de Fer.
M. Caillaux
ne travaille pas seulement
pour le roi de Prusse
Notre correspondant de Vienne, :Mi
Ray, démontrait que M. Caillaux tra-
vaillait pour le roi de Prusse. Ajoutons :
pas pour lui seul. .
Dans un article que publie le Popolo
Romano - et où l'auteur s'efforce d'é-
tablir que l'exode des capitaux italiens
n'est pas à redouter et sera, le cas
échéant, compensé en partie par l'immi-
gration des capitaux placés en France,
- on peut lire les passages qùé Voici :
Mais l'économie italienne bénéficiera aussi
d'Un autre phénomène par' suite des mesures
proposées par M. Caillaux qui, même si elles
ne sont pas appliquées, suffiront, par le seul
fait qu'elles ont été annoncées, à déterminer
l'émigration des capitaux appartenant à des
sujets étrangers et actuellement placés en
France.
En effet, le projet déposé à la Chambre
française, le 22 janvier, porte que tout sujet,
français ou étranger, qui, sans avoir sa rési-
dence habituelle en France, y possède des
biens mobiliers ou immobiliers, est soumis
à un impôt sur le,capital en raison du mon-
tant total de sa richesse, déduction faite du
passif. Cette disposition fera réfléchir certai-
nement les étrangers qui ont des dépôts ou
des comptes courants aux banques françaises
et qui se demanderont s'il n'y a pas lieu do
retirer ces sommes pour les placer dans des
pays plus hospitaliers. Et du moment qu'en
Italie, après les quelques dispositions déjà
appliquées ou cjui sont en voie d'application,
une longue période s'écoulera pendant la-
quelle le marché ne sera pas troublé par de
nouvelles retouches fiscales, notre pays bé-
néficiera de l'émigration probable des capi-
taux employés en France, par les capitalistes
italiens et étrangers.
Et voilà comment nos voisins profi-
tent de nos fautes !
En attendant l'Allemagne continue à
bénéficier de' la situation monétaire créée
par l'ajournement de l'emprunt français.
Voici, en effet, la dépêche que reçoit
Y Agence Havas :
Berlin, 4 février.
Etant donné le très grand nombre de sous-
criptions par lequel,a été plusieurs fois cou-
vert le récent emprunt de bons du Trésor,
l'administration des finances de Prusse a
décidé d'offrir au public deux cents autres
millions de marks de bons du Trésor 4 0/0
amortissables.
Cette émission clôturera la série des émis-
sions pour les besoins de la Prusse en 1914.
M. Caillaux, ministre des finances de
la République française, ne pourra man-
quer de recevoir du roi de Prusse des
remerciments mérités pour les services
rendus à la Trésorerie prussienne. La
lettre de notre correspondant de Vienne,
que nous avons publiée il y a quelques
jours a nettement établi qu'il les a
bien gagnés.
A. N.
L'Allemagne et l'Angleterre
LA QUESTION DÈS FORCES NAVALES
Berlin, 4 février.
Au cours de la séance de la com mis-
sion du budget, l'amiral de Tirpitz dé-
clare que, concernant lé côté technique
des affaires de la marine, il n'a rien à
ajouter aux explications qu'il a fournies
l'an dernier et qu'il n'a rien non plus à
en retrancher.
Il fait ressortir que le rapport de .16
à 10 proposé par l'Angleterre est encore
acceptable aujourd'hui, mais que l'idée
d'une année sans constructions, men-
tionnée incidemment dans un discours
électoral, ne peut pas être réalisée.
Après avoir présenté d'autres obser-
vations sur le même sujet, le secrétaire
d'Etat à l'office de la marine expose que
jusqu'à présent on n'a fait à l'Allemagne
aucune proposition positive, et que, si.
elle en recevait une, elle l'examinerait
certainement avec bienveillance.
L'amiral de Tirpitz fournit ensuite des
renseignements concernant l'accroisse-
ment que le budget de la marine de dif-
férentes puissances a éprouvé au cours
des cinq dernières années, et il fait re-
marquer que l'augmentation a été beau-
coup plus forte à l'étranger, qu'en Alle-
magne.
Il ajoute que les dépenses se sont ac-
crues en Allemagne de 55 millions de
marks pendant les cinq dernières an-
nées, et que l'Angleterre, qui avait déjà
une flotte deux fois aussi forte que celle
de l'Empire allemand, a accru ses dé-
penses nouvelles de 216 millions de
marks, c'est-à-dire du quadruple, sans
compter les dépenses complémentaires
de 60 millions auxquelles il faut s'at-
tendre.
Il dit, en outre, que la France a accru
ses dépenses navales de 134 millions,
c'est-à-dire du double, et que la Russie
a augmenté les siennes de 302 millions,
c'est-à-dire du quadruple, et cela presque
uniquement pour la flotte de la Baltique.
LES RELATIONS POLITIQUES
M. de Jagow, secrétaire d'Etat aux af¬
Le Numéro quotidien : DIX CENTIMES en France et en Belgique - Etranger : VINGT CENTIMES
Jeudi 5 février 1914
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION - ADMINISTRATION
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«Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me -moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire-de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer^ » (BEAUMARCHAIS.).
H. DÉ VILLEMESSANT
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Étranger-Union postale... 18 50 36 » 70 r
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d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Les Effets de l'ignorance : PAUL ADAM.
L'Allemagne et l'Angleterre.
L'Affaire Poutiloff : RENÉ MARCHAND.
M. Caillaux ne travaille pas seulement pour le
roi de Prusse.
M. Combes désavoué par les radicaux : A. N.
Dessin : Les affaires vont mal : ABEL FAIVRE.
Les Conférences : Joubert : F. PONCETTON. -
La Russie transformée : EM. B.
Le Monde religieux : Le mariage du comte
Boni de Castellane devant la Cour de
. Rome : JULIEN DE NARFON.
Courrier de la Bourse : Louis AUBERT.
Figaro-Théâtre : Répétitions générales : A la
Comédie-Marigny : ROBERT DE FLERS. -
Théâtre de la. Monnaie : HENRI QUITTARD.
- Courrier des théâtrès : RÉGIS GIGNOUX.
Les effets
de l'ignorance
- . 3QC.I
. Dès 1909, le commandant Lenfant, re-
venu de notre Afrique Equatoriale, dé-
crivait, avec soin les aspects caracté-
ristiques -de la Sangha, de ses affluents,
de leurs hautes vallées, de leurs sour-
ces, de leurs monts. Contrée de magni-
fique et prochain avenir. Les amis poli-
tiques ou financiers de M. Caillaux la
livrèrent, en compensation de leurs
fautes, à la chancellerie prussienne,
exaspérée par deux retraits successifs
dé notre parole' diplomatique, laquelle
acceptait d'abord l'organisation d'un
consortium franco-allemand pour la ré-
colte du caoutchouc dans les forêts limi-
trophes du Cameroun et du Congo ; la-
quelle assumait, de plus, le juste paye-
ment d'indemnités aux concessionnai-
res ainsi dépossédés. Double retrait de
parole que déterminèrent, ici, les ma-
noeuvres d'une faction parlementaire ha-
bile à; provoquer, dans la- Chambre,
contre ses rivaux et sans rien savoir de
notre richesse coloniale, les émotions des
ignorants, des simples.
Lé. pays qu'on livra est, selon les ter-
mes mêmes du . commandant Lenfant,
arrosé par une multitude de rivières
torrentueuses, aux ondes claires, lim-
pides, parfois larges et profondes. Dans
lés forêts de leurs berges, un peuple d'oi-
seaux chante à gorge déployée.' Les
liserons violets, les oeillets sauvagesd'un
rose pâle,-de toutes-petites fleurs rouges,
comme le sang, les gueules de loup
azurées, les glycines écarlates, les aubé-
pines de neige, les volubilis jaunes; roses,
pçrs ornent les buissons, . auprès dès
grands ombrages et des tapis de verdure ;
tandis que de merveilleux papillons vo-
lettent sous les bois, complétant, par
l'éclat de leurs essors, l'harmonie. Dans
le sous-bois, sur la liane enlaçant le
gros arbre, sur la branche noueuse et
tordue, sous les feuilles, et parmi les
racines, de délicieux insectes bleus
comme des turquoises, verts et cristal-
lins comme des émeraudes, coccinelles
écarlates et azurées, longicornes gris et
roses, cigales vertes comme l'herbe nais-
sante, coléoptères de toutes sortes, en-
tonnent un hymne d'allégresse ; ils
semblent offrir à la saison nouvelle
l'hommage de leur exubérante vitalité..
Voilà pour l'aspect général de la
contrée montagneuse. Voici pour sa ri-
chesse industrielle, qui en fera le centre
de production africaine le plus opulent,
avant peu, avec le Katanga belge .et le
Transvaal anglais : « Il ne sera jamais
besoin d'importer du charbon dans ces
beaux territoires pour, les industries qui
pourront s'y développer. Toutes les ri-
vières sont rapides. La plupart offrent
des chutes imposantes. Il y a là des
énergies prodigieuses, un potentiel à l'état
latent, une réserve infinie de houille blan-
che, capable de fournir des milliers de
chevaux-vapeur. Nous avons rencontré
des chutes de 10, 25 et 35 mètres, avec,
un débit, au sommet, de 100 à 2,000 litres
par seconde. » Donc il suffira d'impor-
ter, par bateau, les pièces des turbines,
des alternateurs pt les.fils de cuivre, pour
créer, distribuer la force.
Quant aux habitants... Ceuxde Carnot,
par exemple, portent le turban, le bou-
bou (large toge de coton brodé), la cu-
lotte turque, les bottes de cuir écarlate.
Les pauvres ont des calottes et des cein-
tures rouges. Les femmes montrent
leurs houppes de clowns ou leurs che-
veux en cimiers, coquettement, sur des
minois espiègles. A leurs jambes tintent
de lourds anneaux de laiton. Les filles
et les jeunes épouses sont de gracieuses
ballerines, des choristes aimant évoluer
au son de leur orchestre, tambours de
cent formes différentes, balafons savam-
ment accordés, hochets de paille à gre-
lots, calebasses remplies de pierrailles
que l'on secoue en mesure, olifants,
etc., etc.. Ces races Bayas cultivent le
mil.et le manioc en des champs nom-
breux au point d'empêcher, par leurs
moissons. debout, l'accès des fleuves,
«ur d'assez grandes distances.
Depuis la rive droite du Congo jusqu'à
Carnot, la forêt prodigue le caoutchouc
naturel que les Bayas savent récolter
moyennant salaire. Elle prodigue aussi
les noix de cola, cette tonique friandise
que se disputent tous les Africains du
Centre et du Nord, et qui se vend très
cher au Soudan. Le bananier arbore les
innombrables régimes de ses fruits qui
sont devenus quotidiens sur nos tables.-
Toutes les résines et gommes, tous les
latex connus et inconnus suintent sur
les écorces des arbres. Après Bania, la
mouche tsé-tsé disparaît. Le bétail est
alors nombreux. Autant dire que nous
avons donné aux Allemands le pays
habitable et fructueux par excellence,
en gardant le pire.
Dans la vallée de la Nana, affluent de
la Sangha, ce sont de charmantes colli-
nes, des eaux vives, des troupeaux d'an-
tilopes. Plus au nord et vers l'est de ces
régions, les fermes des Lakkas, des Sa-
ras, des M'Baïs sont aussi bellès que
celles de notre Soudan nigérien. Cha-
cune comprend plusieurs chaumières
spacieuses, l'une pour l'étable, l'autre
pour le grenier, celle-ci pour la,cuisine,
celle-là pour le harem, cette dernière
pour la salle commune. On y boit la
bière de mil, très nourrissante. On
y mange du gibier. Il pullule. La cul-
ture du mil, l'élevage des chevaux se
développent en prospérité. Les grands
boeufs à cornes d'auroch composent des
troupeaux superbes. Les abeilles font du
miel partout. Juchés dans les cols pitto-
resques, les villages s'élèvent .en mai-
sons pointues à l'abri de ces arbres
géants que l'on appelle bombax, et vul-
gairement, hélas : « fromagers »,
***
Les amis de M. Caillaux livrèrent en-
core à l'Allemagne, sans raison, la
Penndé, et ses merveilleux rivages fré-
quentés par tous les animaux de lV,den,
;par toutes les beautés féeriques dont les
vieux peintres aimèrent peupler leurs
tableaux représentant la . Création du
monde, le bonheur d'Adam et Eve, au
milieu des espèces amicales.
Çn certaines provinces du Soudan ni-
gérien, j'eus moi-même-la chance in-
comparable de traverser tels de ,ces en-
droits" où l'aigle pêcheur, les grands ma^
rabouts hauts comme des hommes, les
régiments d'oiseaux-trompettes aux ailes
d'archanges et aux têtes couronnées d'or
barbottent sur les bancs de sable, parmi
les armées d'oiseaux analogues à nos
sarcelles, macreuses, martins-pêcheurs
et cul-blancs, mais infiniment plus colo-
rés. Je sais donc ce que nous avons perdu,
là-bas, de vie splendide et active, de
promesses faites à l'avenir de notre ci-
vilisation latine, parmi les races Bayas.
Le neveu de Renan, Ernest Psichari,qui,
sous-officïèr, accompagna le comman-
dant Lenfant, à dit l'âme décadente,
intelligente et fataliste de ces Bayas en
un livre évoquant les « terres de Soleil »,
en un livre à placer dans la bibliothè-
que, non loin des chefs-d'oeuvre dus à
Pierre Loti.
Ni les rapports du commandant Len-
fant, ni même son volume publié à l'in-
tention des collégiens par la maison
Hachette, ni les visions exactes d'Ernest
Psichari n'ont tenté "la négligence cri-
minelle de ceux qui, à la Chambre
comme au Sénat, discutèrent et votèrent
l'invraisemblable traité du 4 novembre
1911. Je voudrais que l'on se mît à relire
ces deux ouvrages, avec une froide
attention. Il n'est pas de plus terribles
réquisitoires -coati* l'ignorance Abusive
,çt déplorable de ceux que M. Caillaux
persuada. Je me", souviens d'avoir suivi,
nuit jours, les débats qui précédèrent le
vote des sénateurs enregistrant les effets
de cette trahison. Sauf M. Ribot, M.
Pierre Baudin et M. Pichon, sauf M.
Goiran, nul des orateurs ni des audi-
teurs ne parut savoir ce qu'on livrait à
l'ennemi.-
En échange de rien. Car, enfin, le
Maroc n'était pas une colonie de l'Alle-
magne. Du reste, elle figurait, parmi
les importateurs en ce pays, au sixième
rang des statistiques, avant toute contes-
tation.
Les explorateurs qui parcoururent les
vallées de la Sangha, le massif de Nadé,
les affluents du Logonc, ont relaté la
très intéressante culture sociale des
Labis, élite de ces peuples. Elite initiée
à la façon des Spartiates, vers l'heure de
l'adolescence, dans une sorte de collège
provisoire et mystérieux. Des maîtres
y apprennent, outre le courage et l'hon-
neur, une sorte de volapuk, le labi,
qui sert à toutes les familles lettrées
des tribus Bayas, pour se reconnaître
et fraterniser, en chasse, en guerre,
en voyage, malgré la différence des
dialectes vulgaires. Ernést Psichari çom- :
pare cette éducation à celle reçue par
les éphèbes hellènes dans les- om-
bres bleues du Portique.
Telles apparurent a nos officiers ces j
races et ces contrées que l'on a voulu
nous présenter comme des groupes de
brutes épars au milieu de marécages
pestilentiels, inexploitables. Les amis de
M. Caillaux ont même attribué ce juge-
ment faux à Mgr Augouard. Il a dé-
menti. Le réel, c'est que, par ignorance,
l'on a confondu le massif orographique
de Yadé, fertile et populeux, avec les
basses terres congolaises dévastées, dé-
peuplées, pendant trois siècles, par les
esclavagistes, fournisseurs des négriers
exportant des bras noirs chez les plan-
teurs d'Amérique. Ou bien l'on a perfide-
ment établi cette confusion dans l'es-
prit public, exprès. Or, il n'est aucun
rapport entre les hordes abêties du Ga-
bon, du Bas-Congo et les races, labo-
rieuses de la Sangha, de la Nana, de la
Penndé, de l'Ouhame, du Logone, les
races à mil, les races à manioc, les races
à blé, les races guidées par leur élite
« labi ».
Que ces hommes noirs aient leurs dé-
fauts, certes. ,Là, comme ailleurs, on
ment, on est avide, vicieux, lâche, cruel.
Et' ici donc ! Cela n'empêche point
d'atteindre à l'évidence de la civilisa-
tion agricole et artisane. Le canniba-
lisme lui-même, qui semble un ré-
sultat des croyances, des traditions,
et, là-bas, un besoin de manger une
viande plus salée que les végétaux
ou les céréales, dans certains pays en-
tièrement dépourvus de ce condiment
indispensable, le cannibalisme n'empê-
cha point, . ailleurs, les Jésuites de
transformer, au dix-septième siècle,
les indigènes Topinambous, Guaranis
et Caraïbes, en sages chrétiens de l'Amé-
rique Latine. La biographie du jeune
Sama fixée par Ernest Psichari montre
la sensibilité, la finesse de ces rages
Bayas, pastorales et joueuses de banjo.
Il faut visiter, avec cet évocateur, Bin-
déré, la ville des Foulbés, d'où partirent
trop fréquemment ces guerriers esclava-
gistes, ces maîtres étranges du monde
africain .qu'ils dominent de leur intelli-
gence sémite, et sans doute carthagi-
noise, intelligence des premiers civilisa-
teurs chasses du Nord Punique par là
victoire de Scipion, plus tard aussi par
l'intolérance des premiers catéchumènes
byzantins, et, plus tard encore, par celle
de l'Islam vainqueur.
Voilà ce qu'on a livré afin de réparer
les fautes d'une faction ignorante èt
naïve. On a livré quelque chosè de tout
pareil à notre Dauphiné, avec sa houille
blanche, ses potentiels de forcé indus-
trielle, avec ses troupeaux, avec la va-
leur de ses. forêts, avec le caoutchouc
natif, la cola, mille essences équatoria-
les aux sucs'précieux. Et encore ce re-
noncement ne nous garantit mème pas'
la paix sans inquiétudes ; car il per-
met aux Allemands de barrer les routes
du Tchad, d'intercepter ou de gêner le
ravitaillement de nos troupes opérant,
comme les colonnes Largeau, dans le
Borskou, dans l'Ouaddaï.
***
.' M. Pierre Baudin, rapporteur du pro-
jet de loi devant, le Sénat, le 25 janvier
1912, s'exprimait ainsi : « Il n'est pas
douteux que le nouvel arrangement,
franco-allemand amoindrit considéra-
blement l'importance de la voie Bénoué,
au point de vue français... Nos trans-
ports seront désormais à la merci de
fonctionnaires .coloniaux étrangers dont,
on ne saurait escompter la bienveillance: :
A la moindre tension politique, cette
route peut nous être fermée... »
Voilà pour le chemin le plus court.
Voici pour le plus rationnel, puisqu'il
traversait notre domaine propre : « D'a-
près l'article premier, les territoires que
la France cède à l'Allemagne sont limi-
tés, à leur contact avec le Congo et à
l'Oubangui, par la rive droite (nord-ouest)
de chacun de ces fleuves. Dans l'esprit
du gouvernement français , cette dispo-
sition maintient les droits de la France,
sur les eaux et les îles (seul chemin qui
nous reste), dans les parties des fleuves
Congo et Oubangui situées entre la rive
allemande et le thalweg... Il paraît
utile d'indiquer, à cette place, qu'une
thèse a été formulée, en Allemagne
en ce qui concerne la propriété des îles
du Congo, en regard de la nouvelle fron-
tière, et qui nous semble contraire aux
principes mêmes du droit international.
La voici. - Le thalweg sert de limite
lorsque la frontière suit le cours d'un
fleuve. Or le négociateur français, au
cours des pourparlers, n'a fait aucune
réserve indiquant qu'il entendait, en
l'espèce, faire exception au droit com-
mun- C'est donc le droit commun
qui s'applique. La convention stipule, il.
est vrai, f» la frontière suit la rive
droite, du Congo et deTOuhangui ; . mais
les eaux du fleuve; jusqu'au' thalweg,
sont une dépendance naturelle de la
rive.
Ainsi l'homme d'Etat clairvoyant,
averti, consciencieux qu'est M. Pierre
Baudin avait, d'une manière digne et
discrète, néanmoins très claire, sug-
géré aux sénateurs le danger devant
lequel nous nous trouvons aujourd'hui.
Danger que les politiciens de M. Cail-
laux ne soupçonnèrent pas, dans leur
hâte de finir à tout prix une contestation
née par leur faute de parlementaires
haineux et ahuris.
A cette heure, la difficulté prévue
par M. Pierre Baudin retarde l'entente
qui rassurerait.
Pour nous qui connûmes, enfants, l'ef-
froyable tragédie de 1870, comment ne
passerions-nous pas dans l'horreur ce
nouveau temps de.honte? C'est à pleu-
rér.
Paul Adam.
Échos
La Temp«rature
Février nous récompense un peu de la rési-
gnation avec laquelle nous avons' supporté la
longue « vague de froid > de janvier. La jour-
née d'hier a été aussi belle que les précéden-
tes. Pourtant le matin, il y avait 2° au-dessous
de zéro. Mais, à deux heures, nous avons eu
6°5 au-dessus et 90 à cinq heures. La pression
barométrique, élevée et stationnaire, accusait
à midi yjomm2.
Le vent est assez fort sur nos côtes de la
Manche et de l'Océan. La mer est houleuse
en Bretagne. En Provence, le vent est faible
et la mer calme.
Départements, le matin, au-dessus de \èro :
o° à Lyon ; 3° à Dunkerque et à Marseille ;
40 à Nantes, à Rochefort et à Bordeaux ; à
Toulouse et à Cette ; 8° à Brest ; n" à Biar-
ritz et à Alger. .
Au-dessous de \èro ; i" à Clermont ; V à
Limoges, à Nancy et à Besançon ; 40 à Bel-
fort.
En France, un temps nuageux et assez doux
dans l'ouest, beau et un peu froid dans l'est,
reste probable.
(La température 'du 4 février 1913 était, à
Paris .: le matin, 90 ; le soir, 13°. Baro-
mètre, 774""". Bel après-midi.)
Monte-Carlo. - Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo : à dix
heures du matin, 24' ; à midi, 28°. Temps
splendide.
Les Courses
Aujourd'hui, à 1 heure 45, Courses à
Vincennes (trot).- Gagnants du Figaro :
Prix de Draguignan : Japonica ; Ecurie
Lallouet.
Prix de Nice : Jockey ; Jerez.
Prix d'Avignon : Ecurie Thibault; Incroyable.
Prix de Nîmes : Kilda Princeton ; Devin.
Prix de Marseille : Instantanée ; Odette.
Prix de Montpellier : L'Arconce ; Kirghiz
Prix de Valence : Haras de Bagnères ;
Hip Hip Hourrah.
*.* .
Aujourd'hui, à 0 heures, Courses à
Pau. - Gagnants du Figaro :
Prix du Kiosque : France ; Capulet II.
5e Prix de la Société des Steeple-Chases :
Allia II ; Rive Gauche. .
Prix de la Forêt : Joyeux V ; Bettina IV.
Prix Gaston Phoebus : Urbaine ; Siva II.
NOTRE FAUTE
^ Certes, l'élection d'un adversairè
dés trois ans, M. Rabier, comme
vice-président de la Chambre, n'impli-
que nullement la condamnation de la
réforme militaire qui a. rendu à notre
pays le sentiment de la sécurité; certes,
l'échec de M. André Lefèvre, l'éloquent
adversaire du gouvernement actuel,
n'implique nullement le maintien du
cabinet, puisqu'il démontre au con-
traire, par l'analyse du scrutin, que
la rue de Valois compte 140 fidèles,
pas un de .plus, tandis qu'elle se van-
tait d'avoir 170 adhérents. Mais le
vote de mardi n'en» est pas moins
lamentable puisque le candidat du
bloc radical-socialiste l'emporte d'une
voix au troisième tour, alors que M- An-
dré Lefèvre, qui avait par deux fois ob-
ténu la majorité relative, perdait quinze
voix sur le précédent scrutin par suite
du départ inopiné de quinze de ses amis.
Ainsi se trouve une nouvelle fois dé-
montrée, par la défaite de leur parti, l'in-
souciance aveugle ou la négligence cri-
minelle des députés, sur lesquels le pays
laborieux et réfléchi devrait le plus com-
plètemenl compter en ces jours de diffi-
cultés et de périls.
Quinze des nôtres, fatigués de recom-
mencer le, jeu des bulletins secrets après
avoir obtenu la première victoire, ont
commis la faute impardonnable de dé-
serter avant 'de s'assurer contré les sur-
If prises ' du ? dernier scrutin, parce qu'il
! aurait fallu consacrer éncore une heure,
à la séance du Palais-Bourbon.
A l'avant-veille d'un renouvellement
général du Parlement tout entier, à la
veille d'une bataille décisive contre les
projets désastreux de M. Caillaux, le
pays, qui suit avec fièvre les comptes ren-
dus de ses deux Chambres et qui guette
le vote libérateur, ne comprendra rien à
l'attitude déconcertante de ces représen-
tants qui se dérobent à leur devoir. S'ils
sont dans l'impossibilité, quand le soir
est venu, de prolonger d'une heure
le rôle dont ils semblent lassés, s'ils
sont incapables d'un effort plus suivi
dans l'exercice réel du mandat qu'ils
ont sollicité, que du moins ils ne
s'étonnent pas de se voir dénoncés au
public par leurs collègues indignés.
Il faut, en ces journées décisives où le
sort du pays va se jouer, qu'à chaque
séance, à toute heure, à tous les votes,
les défenseurs de l'ordre, du travail, de
l'épargne, soient à leurs bancs, prêts
au devoir, prêts à l'assaut.
La crise est aiguë, dangereuse, mor-
celle peut-être : à chacun sa part de res-
ponsabilité : et Bouffandeau, lui, avec
; .«ses amis toujours fidèles, toujours éveil-
les .toujours , présents, est toujours là-
. Gaston CALMETTE
A Travers Paris
Le prince Napoléon a eu la gracieuse
pensee d'associer les pauvres de Paris à
son bonheur, en faisant distribuer dix
mille francs, par l'intermédiaire des bu-
reaux de bienfaisance dès vingt arrondis-
sements, aux familles indigentes qui ont
des enfants nouveau-nés.
A cet effet il a adressé la lettre sui-
vante à M. Rudelle, ancien député :
Mon cher monsieur Rudelle,
A l'occasion de la naissance du prince
Louis Napoléon, la princesse et moi nous
vous adressons une somme de dix mille
francs.
Je vous demande de prendre les mesures
nécessaires pour que cette 'somme soit-dis-
tribuée, par l'intermédiaire du bureau de
bienfaisance de chaque arrondissement, aux
familles indigentes de la Ville de Paris ayant
des enfants nouveau-nés.
Auprès du berceau du prince français qui
vient de naître en exil, ma pensée se* reporte
vers.;ceux qui souffrent dans la grande.Ville
QÙ je suis né.
Je serais heureux d'associer ces déshérités
à. ma joie et de penser que la naissance de
mon fils leur aura procuré un peu de bien-
être.
Croyez-moi, mon cher monsieur Rudelle,
<7 1 1 'Votre affectionné,
NAPOLÉON.
Dans un livre Histoire de la Maison
des Baux, récemment écrit par M. No-
blemaire, directeur général honoraire
de la Compagnie P. L. M., qui consacre
une partie de ses loisirs à des travaux
historiques, nous trouvons la réponse
à une question que nous posions hier
touchant l'origine de la reine Hélène de
Serbie, une Française, dont on va célé-
brer, à Belgrade, le sixième centenaire.
Les princes des Baux, qui accompa-
gnèrent Charles d'Anjou à Naples en
1265, y furent, pendant deux siècles, les
fidèles serviteurs de la dynastie ange-
vine, qui entretint des relations suivies
avec la Cour de Serbie. Ils régnèrent
eux-mêmes pendant un siècle, de 1350
à 1470, sur la Zetta (Monténégro et Alba-
nie du Nord), et une de leurs descen-
dantes de Naples, Isabelle de Baux,
épousa eirl487 Georges Brancovitch, des-
pote de Serbie.
Quant à la reine Hélène de Serbie,
elle n'appartenait pas à la maison d'An-
jou, mais à la très illustre maison de
Courtenai dont, après la 4° Croisade,
plusieurs des membres se sont succédé
sur le trône de Constantinople.
Elle était la petite-fille d'Elisabeth de
Courtenai et de Pierre de France, le der-
nier des fils du roi Louis VI le Gros.
Elle était la fille de Pierre de Courte-
nai qui. prit le nom de sa mère et de Yo-
lande de Hainaut, dont les frères, Bau-
doin Ier et Henri de Hainaut, furent les
deux premiers empereurs latins de
Constantinople. A la mort d'Henri, son
beau-frère, Pierre de Courtenai fut ap-
pelé par les Croisés au trône impérial ;
mais il ne l'occupa point, car, en allant
en prendre possession, il périt'en 1218,
avec toute son escorte, perdu dans le
dédale des montagnes d'Albanie.
L'aîné de ses fils, Robert de Courtenai,
lui succéda sur le trône de Byzance qu'il
occupa de 1221 à 1228. Le plus jeune,
Baudoin II, né après la mort de son
père, fut le dernier des empereurs latins
de Constantinople, de 1237 à 1272.
De leurs filles, Yolande épousa An-
dré II, roi de Hongrie ; Marie, Théodore
Lascaris, empereur de Nicée; Agnès,
Geoffroy II de Villehardouin, prince de
Morée.
Hélène de Courtenai, enfin, devint
reine de Serbie par son mariage avec le
roi Ouroch, mort en 1276, et fut la mère
de Dragoutine et de Miloutine qui, après
leur père, occupèrent successivement le
trône. '_ _.
Clovis Huges qui, dans l'intervalle des
séances du Palais Bourbon, composait
tant de charmantes oeuvres de poésie
sur les sujets les plus divers, avait
prévu et chanté la guerre civile que les
agents du fisc et les répartiteurs provo-
queraient dans toutes les communes de
France le jour où l'impôt sur le revenu
serait voté par ses collègues.
On discutait, en effet, en 1894, l'impôt
Peytral : et Clovis Hugues, supposant la
loi mise en pratique, plaignait à la fois
les contribuables qui allaient se révolter
et les répartiteurs qui auraient tant de
difficultés pour fixer le chiffre de l'im-
pôt
Voici la commission en route, d'après
cette plaisanterie pleine 4e bon sens 1
Quand ils iront en Normandie
Pour imposer le revenu,
Il leur en faudra du génie
Pour dégager cet inconnu.
- Voulez-vous nous dire, bonhomme,
Combien vous vous faites par an ? .
- Par an ! Ça dépend de la pomme :
Ce n'est pas riche, un paysan.
Le dialogue continue, la dispute aug-
mente et se termine ainsi :
, - , 4 ? - . . .
- A la fin des Ans tu m'assommes!
J'écris : tu te fais de mille écus...
- Mille écus ! En faudrait des pommes
Pour donner de tels revenus !
Après cela, tout à votre aise :
Ecrivez ce qu'il vous plaira!
Mais de Bernay jusqu à Falaise,
S'il faut plaider, l'on plaidera !
Nous vous montrerons qui nous sommes ;
Et quoi qu'on n'en ait pas des tas,
Il faudrait n'avoir pas de pommes
Pour ne pas prendre d'avocats !
M. Augustin Filon, qui fut le précep-
teur du « petit prince » et qui naguère a
raconté en termes si émouvants sa fin
tragique, fera vendredi prochain,.à deux
heures et demie, à la « Société des Confé-
rences », boulevard Saint-Germain, une
conférence dont le titre seul « la maison
(te l'exil ^indique le caractère poignant.
Que furent cesdernières années passées
par Napoléon Uf à Chislehùrst ? Com-
ment la mort vint-elle mettre un terme
aux souffrances du souverain malheu-
reux? M. Filon, qui a été le témoin de
ces moments si douloureux et si nobles,
saura en évoquer le souvenir avec cette
simplicité et cet accent personnel qui
vont au coeur de l'auditoire.
Bonaparte aux Variétés.
Dans cet admirable spectacle des Mer-
veilleuses, il est un coup de théâtre que
Fernand Samuel a soigné avec tout
son amour de ce qui touche à l'épopée
glorieuse, - c'est le retour du maître
après la signature du traité de Campo-
Formio.
Au fond de la sallé de bal du Luxem-
bourg, en haut du monumental escalier
de Percier Fontaine, - sur lequel vien-
nent de défiler Mme Tallien et Mme Ré-
camier, Mme de Staël et Joséphine de
Beauharnais, - Bonaparte apparaît tout
poudreux au milieu des rutilants cos-
tumes de Barras, La Revellière-Lépaux,
Barthélémy, Rewbell et Carnot. Derrière
lui, tout un état-major apporte les dra-
peaux pris à l'ennemi.
La Cour du Directoire au grand com-
plet s'incline dans ses uniformes dorés
sur tranches,-deux cents merveilleuses
se prosternent, - les trompettes de ca-
valerie répondent aux roulements des
hauts tambours de l'époque.
Les bougies pâlissent aux premiers
rayons de soleil de Brumaire.
Le-tableau est superbe. Il est signé:
Raffet, « Retour d'Italie 1796 ». C'est du
grand art.
O-OO-O
On sait que la nouvelle Société « les
Pastellistes français », ouvrira prochai-
nement sa première exposition à la Gale-
rie Georges Petit. Et cette exposition pro-
met d'être tout spécialement intéressante
pour le public des amateurs, puisque,
ayant pour président d'honneur M. Al-
bert Besnard, et pour président, M.
Henry Gervex, tous deux membres de
l'Académie des beaux-arts, elle compte
comme sociétaires : MM. Marcel Baschet,
Fernand Cormon Dagnan - Bouveret,
François Flameng, J.-P. Laurens et Léon
Lhermitte, membres de l'Académie des
beaux-arts ; MM. René Billotte, A. Cal-
bet, Paul Chabas, André Dauchez, Henri
Dumont, Abel Faivre, Forain, René
Gilbert, Guirand de Scévola, Léandre,
Le-Sidaner, Eugène Loup, F. Luigini
Henri Martin, René Ménard, Frédéric
Montenard, J.-A- Meunier, Georges Pi-
card, Prinet, F. Thevenot, André Ul-
mann, Zakarian et Cottet.
L'inauguration de cette première expo-
sition sera même l'occasion d'une très
belle soirée, qui aura lieu le mercredi
11 février, et dont on va se disputer les
invitations. ^
Il est de tradition, pour les fiancés et
leurs familles, de se rencontrer au five
ô'clock tea du jardin d'hiver des Grands
Magasins Dufayel et de faire leurs achats
à des prix extraordinaires de bon mar-
ché dans ces magasins, fondés depuis
cinquante-huit ans, qui garantissent
leurs meubles pendant trois ans ou les
livrent franco de port ou d'emballage
pour toute la France. Dessins et devis
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voyés franco'sur demande. ,
Nouvelles à la Main
Entre artistes. 1 -.
- Très originale, cette façon de signer
les oeuvres à la façon de Bertillon.
- Le dernier coup de pouce...
***
- Et ceux qui ne voudront pas mettre
leur pouce ?
- On les mettra à l'index !
Le Masque de Fer.
M. Caillaux
ne travaille pas seulement
pour le roi de Prusse
Notre correspondant de Vienne, :Mi
Ray, démontrait que M. Caillaux tra-
vaillait pour le roi de Prusse. Ajoutons :
pas pour lui seul. .
Dans un article que publie le Popolo
Romano - et où l'auteur s'efforce d'é-
tablir que l'exode des capitaux italiens
n'est pas à redouter et sera, le cas
échéant, compensé en partie par l'immi-
gration des capitaux placés en France,
- on peut lire les passages qùé Voici :
Mais l'économie italienne bénéficiera aussi
d'Un autre phénomène par' suite des mesures
proposées par M. Caillaux qui, même si elles
ne sont pas appliquées, suffiront, par le seul
fait qu'elles ont été annoncées, à déterminer
l'émigration des capitaux appartenant à des
sujets étrangers et actuellement placés en
France.
En effet, le projet déposé à la Chambre
française, le 22 janvier, porte que tout sujet,
français ou étranger, qui, sans avoir sa rési-
dence habituelle en France, y possède des
biens mobiliers ou immobiliers, est soumis
à un impôt sur le,capital en raison du mon-
tant total de sa richesse, déduction faite du
passif. Cette disposition fera réfléchir certai-
nement les étrangers qui ont des dépôts ou
des comptes courants aux banques françaises
et qui se demanderont s'il n'y a pas lieu do
retirer ces sommes pour les placer dans des
pays plus hospitaliers. Et du moment qu'en
Italie, après les quelques dispositions déjà
appliquées ou cjui sont en voie d'application,
une longue période s'écoulera pendant la-
quelle le marché ne sera pas troublé par de
nouvelles retouches fiscales, notre pays bé-
néficiera de l'émigration probable des capi-
taux employés en France, par les capitalistes
italiens et étrangers.
Et voilà comment nos voisins profi-
tent de nos fautes !
En attendant l'Allemagne continue à
bénéficier de' la situation monétaire créée
par l'ajournement de l'emprunt français.
Voici, en effet, la dépêche que reçoit
Y Agence Havas :
Berlin, 4 février.
Etant donné le très grand nombre de sous-
criptions par lequel,a été plusieurs fois cou-
vert le récent emprunt de bons du Trésor,
l'administration des finances de Prusse a
décidé d'offrir au public deux cents autres
millions de marks de bons du Trésor 4 0/0
amortissables.
Cette émission clôturera la série des émis-
sions pour les besoins de la Prusse en 1914.
M. Caillaux, ministre des finances de
la République française, ne pourra man-
quer de recevoir du roi de Prusse des
remerciments mérités pour les services
rendus à la Trésorerie prussienne. La
lettre de notre correspondant de Vienne,
que nous avons publiée il y a quelques
jours a nettement établi qu'il les a
bien gagnés.
A. N.
L'Allemagne et l'Angleterre
LA QUESTION DÈS FORCES NAVALES
Berlin, 4 février.
Au cours de la séance de la com mis-
sion du budget, l'amiral de Tirpitz dé-
clare que, concernant lé côté technique
des affaires de la marine, il n'a rien à
ajouter aux explications qu'il a fournies
l'an dernier et qu'il n'a rien non plus à
en retrancher.
Il fait ressortir que le rapport de .16
à 10 proposé par l'Angleterre est encore
acceptable aujourd'hui, mais que l'idée
d'une année sans constructions, men-
tionnée incidemment dans un discours
électoral, ne peut pas être réalisée.
Après avoir présenté d'autres obser-
vations sur le même sujet, le secrétaire
d'Etat à l'office de la marine expose que
jusqu'à présent on n'a fait à l'Allemagne
aucune proposition positive, et que, si.
elle en recevait une, elle l'examinerait
certainement avec bienveillance.
L'amiral de Tirpitz fournit ensuite des
renseignements concernant l'accroisse-
ment que le budget de la marine de dif-
férentes puissances a éprouvé au cours
des cinq dernières années, et il fait re-
marquer que l'augmentation a été beau-
coup plus forte à l'étranger, qu'en Alle-
magne.
Il ajoute que les dépenses se sont ac-
crues en Allemagne de 55 millions de
marks pendant les cinq dernières an-
nées, et que l'Angleterre, qui avait déjà
une flotte deux fois aussi forte que celle
de l'Empire allemand, a accru ses dé-
penses nouvelles de 216 millions de
marks, c'est-à-dire du quadruple, sans
compter les dépenses complémentaires
de 60 millions auxquelles il faut s'at-
tendre.
Il dit, en outre, que la France a accru
ses dépenses navales de 134 millions,
c'est-à-dire du double, et que la Russie
a augmenté les siennes de 302 millions,
c'est-à-dire du quadruple, et cela presque
uniquement pour la flotte de la Baltique.
LES RELATIONS POLITIQUES
M. de Jagow, secrétaire d'Etat aux af¬
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