Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1913-04-06
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 avril 1913 06 avril 1913
Description : 1913/04/06 (Numéro 96). 1913/04/06 (Numéro 96).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289910x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Dimanche 6 Avril 1913 -fc.
H. DE VILLEMESSANT
• ̃» 1 • Fondateur '̃
59"18 Année 3me Série N° 96
Le Numéro quotidien DIX CENTIME? dans toute (a France*- Etranger VINGT CENT/MES
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION ADMINISTRATION:
26, rue Drouot, Paris (9« Ait1)
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Paris et Départements 9 » 18 » 34 »
Étranger Union postale. 18 50 36 » 70 a
c Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix
d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Le Tango Géka.hd d'Houville.
La Vie de Paris Une heure de -poésie
LOUIS Chevbbuse..
L'incident du « Zeppelin >.
La Question d'Orient L'indemnité de guerre et
les chances de paix: Raymond Regouly.
A l'Institut Académies des inscriptions, des
Sçiences morales et des Beàux-Arts,: Ch.
• Dauzâts.'
La fin d'un bandit Tentative d'évasion et sui-
̃ ̃ • cide de Lacombe Geobges Grison.
Petite chronique des lettres: Ph.-Em. GLASER.
£à Mode au théâtre Ghenya.
,Courrier de la Bourse Armand Yvel.'
Les Théâtres Au théâtre Femina « Eh!
̃/ Eh .»: Robert de Flers..
Concours hippique Ch. Dauzats.
Feuilleton « A plein cœur y EMILE NoLLY.
Le Tango
i 'Sans doute doit-ori se hâter de parler
de lui pendant qu'il est encore à la
mode. On me dit qu'il faut un an pour
l'apprendre et le bien savoir danser dans
toutes ses souplesses, avec toute la grâce
véhémente et harassée de son balance-
ment et de son rythme. Un an! son
règne sera fini et l'on apprendra peut-
être alors, avec la même ivresse, quel-
que pas de Norvège ou quelque entre-
chat de Patagonie.
• Le tango apprenez-vous le tango,
dansez-vous le tango ? Quel est votre
professeur de tango? Qui n'entend pas
en ce. moment ces petites phrases se
promène à travers la vie avec de la cire
dans lès oreilles, comme Ulysse attaché
au mât et redoutant les chants des sirè-
nes. Pour ma part, j'entends fréquem-
nient parler du' tango et je ne songe pas
a m'en plaindre.
D'abord son nom me plaît; les deux
syllabes qui le composent oscillent
déjà comme un navire en route pour les
chauds pays lointains. Je ne sais quoi de
sçurd et de retentissant y circule, dans
ces syllabes, et fait songer à la joie de
foules bariolées, à.de durs tremblements
ûé tambourins, à de grands vents puis-
sïnts et lourds courbant des palmes, à
des corps souples, a de noirs visages
brillant de sueur et de plaisir, Et ça m est
égal qu'il soit à la' mode, le tango. La
i^ode, c'est, n'est-ce pas; une curiosité su-
bitement partagée par un très grand nom-
'bre de gens. Mais qu'importe? ne par-
tageons-nous pas presque tout avec tout
le monde? la musique que nous enten-
dons, les pièces que nous écoutons, les
livres que nous lisons, les tableaux que
nous contemplons, et les paysages, et
la1 chaleur, et le froid, et la pluie, et le
printemps, et toutes les saisons L'es-
sentiel n'est donc pas d'avoir sa petite
curiosité particulière, mais de ressentir
ayee sa sensibilité propre ce qui est
offert à tous. Donc le tango, bien qu'à la
mode, est plein de charmes. i. Occu-
pons-nous du tango.
̃̃•̃̃̃
̃
L'autre jour, dans un harmonieux sa-
lon, plein de fleurs et de jolies femmes,
on parlaitde « lui avec animation, viva-
cité et un peu de trouble aussi, comme
d'une chose pas très convenable et qui
n'est pas permise depuis très longtemps,
ce qui lui donne encore plus d'attraits et
une séduction peut-être irrésistible. Cela
était bien un peu étonnant de son-
gerque ces jeunes femmes blondes, ra-
vissantes et si françaises rêvaient de dan-
ser, elles aussi, cette danse exotique
étonnant. tout autant que si de doux et
nobles paysages du Valois s'étaient trans-
formés subitement en plantations de
l'Amérique du Sud. Mais néanmoins
tous et toutes, nous attendions avec la
même extrême impatience un jeune
couple.d'Argentins qui dansent le tango,
« le vrai», avec une perfection sans pa-
reille. Viendront-ils? Ne viendront-ils
pas? Attente. déception. renonce-
ment. espoir. nouvelle attente. et
enfin eux Aussitôt les tables,' les fau-
teuils sont poussés contre les murs; on
ouvre le piano; une mélopée grave et
triste s'élève et, sans se faire prier un
instant, avec une grâce simple, achar-
née et sauvage, les jeunes Argentins se
mettent à danser..
.̃ ̃
D'abord, je suis un peu déçue; je m'at-
tendais, je ne sais pourquoi, à retrouver
dans ce fameux tango un peu de la noble
frénésie des jotas et des fandangos es-
pagnols. Et puis très vite je m'intéresse
et me plais aux jeux inattendus de ces
jeunes danseurs aussi naïfs, aussi indé-
cemment candides que devaient l'ètr.e
Adam et Eve dans le Paradis terrestre
lorsque le serpent dressé, ondulant et
tressaillant leur apprit, j'^n suis cer-
taine, les premiers préceptes de cette
danse. Elle est, au début, un tranquille
et beau frémissement et semble presque
immobile. un émouvant prélude à des
secrets que nous ne saurons pas. Le
rythme, ensuite, paraît s'accélérer, les
corps s'animer, mais ce n'est qu'un sur-
saut, et le couple, de nouveau, s'absorbe
dans une nonchalance apparente, où de
la violence et de la force se dissimulent,
où le danseur a l'air de se méfier des
ruses de la danseuse et de les vaincre
ensuite, obstinément, malgré les char-
mes de la fascinatrice. Les pas savants
sont lents, et, comble de l'art, parais-
sent incertains; je ne sais quelle lan-
gueur semble accabler la souplesse de
ces êtres; ils vont et viennent, tournent
un peu, se séparent et se reprennent,
avec une paresse passionnée. En tes re-
gardant, on sent en soi une impatience
bizarre; celle que l'on' éprouve auprès
du feu qui ne.jaillit pas assez vite, assez
haut, assez clair. mais'qu'on sent prêt
à flamber quand même. Enfin les dan-
seurs s'arrêtent et se laissent ensuite
gentiment interroger sur la façon dont
ils font « ceci-» et puis « cela.». La
belle danse, dont le rythme voluptueux
s'éteint, est déjà finie, la belle danse
aussi naturellement balancée que la res-
piration des vagues ou l'ondoiement des
feuillages. Et une petite voix dit dou-
cement « On ne le danse pas tout à fait
de la même façon à Paris- »
On ne le danse pas de la même façon
Je crois bien Comment comprendre
dans nos climats et par nos printemps
légers, la majesté sauvage de cette
danse faite pour être dansée par des
nuits si chaudes, à la fois lourdes d'é-
nivrement et de lassitude. Comment
éxpriment-elles cela, les spirituelles da-
mes,de France? Voilà ,ce que je ne sais
pas encore. J'ai vu danser le tango ar-
gentin par des Argentins.Mais je sens
que je n'ai rien vu puisqu'il me reste à
le voir mimer par des « Français de
Paris ».
̃[ •̃̃,
• ̃ :̃ >#* /̃• ̃ -•̃;̃̃̃
Le tango est à ,1a mode Apprenons le
tango Cela n'est pas si ridicule de sui-
vre là mode et de l'écouter. Elle essaye
de varier, sinon notre vie, du moins ses
aspects, et, en, nous imposant quand
elle le peut la variété des goûts, des
plaisirs et des apparences, de nous as-
surer que nous ne sommes jamais les
mêmes, ce qui est flatteur et amu-
sant. Certains privilégiés, au nombre
desquels chacun se compte, n'ont certes
pas besoin de la mode pour se rûnou-
veler toujours et ne s'ennuyer jamais,
mais beaucoup d'autres, la plupart, ont
besoin d'un berger un peu fou, qui leur
désigne, du bout de sa houlette, qu'en-
guirlandent des fleurs passagères, de nou-
veaux prés où aller brouter, de nouvelles
haies à sauter, de nouvelles clairières où
aller danser au clair de lune et cabrioler
d'inédite façon. Et cela fait passer le
temps polir tous ceux qui ne pensent
jamais que la vie s'en va, pour toutes
celles qui essayent de se divertir pour ne
pas songer, à là mort, et à tout ce qui
meurt en nous et autour de nous à tout
instant. Ah oublier que tout nous fuit
ne pas songer que chaque heure nous
rapproche de la vieillesse et du néant
C'est là un si vrai, un si profond be.-
soinde la nature humaine que. l'on in-
venta même pour les morts, pour les
pauvres morte qui s'ennuient, lés dansés
maca~ les, rôrrdcs~i~ âqr~èle~4es,,que
màca,ûFes, les, rondes de squelettes, que
mène lé Temps avec, sa faux, afin
que les'vivants agités pussent,' au cime-
tière encore, songer à danser sans im-
piété,sans profanation. Il faut danser
par delà les tombes. Dansons donc le
tango!
Gérard d'Houville.
LA VIE DE PARIS
<̃̃.̃ f.f'.T* i
Une heure de poésie
Heure merveilleuse Heure triomphale
Car, cette heure de poésie magnifique, ex-
quise, c'est le peuple de Paris le peuple si
français, si vibrant,' du faubourg Saint-An-
toine qui l'a duè hier à l'art magique du
grand poète Edmond Rostand.
A l'Université Populaire du faubourg, l'au-
teur des Musardises est venu en ami il y a
lu, de sa voix 'métallique et caressante, les
plus beaux vers qui se puissent entendre,
puisque cette lecture allait de Cyrano à
Chantecler!
Et'devant quel public! Une foule innom-
brable, à l'âme intelligente et avide de beauté;
pour laquelle aucun « effet ne fut perdu,
qui soulignait les envolées lyriques par ses
bravos et les traits d'esprit, fringants et sub-
tils, par ses rires. Ce fut une soirée inou-
bliable. La « conférence d'Edmond Rostand
était annoncée pour huit heures et demie du
soir. Or, dès cinq heures de V après-midi, les
premiers arrivants s'installaient ils dînè-
rent là, s'ils dînèrent. '̃
A sept heures, la grande salle de l'U. P.
était pleine, mais pleine, est-ce' assez
dire ? C'était comme un océan de visages
attentifs, où la jeunesse et les vieilles gens
témoignaient de la, même ardeur intéressée et
sérieuse. De vieux ouvriers, des jeunes filles,
des ménagères accompagnées de leurs maris
et de leurs'enfants, même quelques bourgeois
et plusieurs 1 femmes élégantes », tout un
auditoire debout, haletant, cordial et en-
chanté.
Tout le monde n'avait pu trouver place; et,
à l'entrée, les « refusés exprimaient avec
vivacité leur déception. Même, quelques-uns
se fâchaient cela faisait rire les autres, qui
avaient meilleur caractère.
Heureusement, parfois, il y avait des re-
mous dans la foule; et cela permettait aux
plus minces de se glisser vers le fond de la
salleoù, de loin, en se hissant un peu, on par-
venait à voir, sur l'estrade, le poète lisant ses
prestigieux vers.
Au moment où elle venait de réussir ainsi
à s'assurer une toute petite place, bien à elle,
une charmante midinette >, heureuse d'être
enfin récompensée de son louable' effort,
s'écriait auprès de nous, avec une vivacité
naïve
Oh ce que j'ai pleuré, tout à l'heure,
quand on m'empêchait d'entrer.
Et, tandis que résonnaient dans cette grande
salle les célèbres Non, merci! > de Cyrano
et les Cocoricos de Chantecler, lancés et dé-
taillés par le poète avec une maîtrise aisée et
suprême, les organisateurs distribuaient, dans 's
les petites salles voisines et dans le long cou-
loir, un portrait d'Edm«nd Rostand, élégant
dans son costume d'académicien, au dessous
duquel se lisaient ces lignes touchantes •
e Samedi soir, 5 avril 19 13, Edmond Ros-
tand est venu à l'Université Populaire et, de-
vant -des centaines de familles ouvrières unies
dans le culte de la poésie, il a dit quelques-
unes des plus, belles pages de son oeuvre. >
Les assistants prenaient avec soin cette
belle image rose' et l'emportaient en sou-
venir de cette admirable soirée le portrait
d'Edmond Rostand, sur papier glacé, tapis-
sera sans doute désormais de nombreux logis
d'ouvriers dans le vieux faubourg parisien.
Cela dura une heure, qui parut trop brève.
Lire pendant une heure, dire dès vers pen-
dant une heure! On sait quelle dépense phy-
sique cela suppose. Or, pas un moment, la
voix du poète ne faiblit les sons sortirent.
toujours de ses lèvres, aussi clairs, aussi lim-
pides que le cristal de ses veçs.
Mais, comme récompense de tant de géné-
reux don de soi.même, quelle ovation au
départ
Dans l'étroit couloir de l'Université Popu-
laire, les assistants faisaient la haie afin
de voir de près celui qui venait de les émou-
voir par la contagion de son génie affable et
dominateur. Dans la rue, l'enthousiasme se
déchaîna. Edmond Rostand, souriant, 'ému,
très simple, monta dans l'auto qui l'attendait.
L'auto s'ébranla pour partir, mais dut s'àrrê-
ler.On ne voulait point être si vite séparé
du grand visiteur d'un' soir' C'était' si
éloquent si spontané ce dernier appel,
qu'Edmond Rostand -y céda. Au coin d'une
petite, rue voisine, l'automobile s'arréta. Le
poète serra encore des mains qui toutes se
j tendaient vers lui; il souleva, son chapeau
Ipour remercier celles et ceux qui:étaient trop
:loin pour.synjpathiser avec lui dans ce geste
.comme fraternel il dit quelques mots' bien-
véillants et reconnaissants aux plus proches.
Puis, l'automobile ou, auprès du grand
poète, le jeune visage de M. Maurice Ros-
jtand rayonnait de fierté filiale glissa silen-
cieusement dans la nuit.
Louis Chevreuse.
Echos
X* Température •̃̃̃
Ciel couvert, temps doux 8° le matin
140 l'après midi. Baromètre en baisse 750"
Voila. le bilan d'hier à. Paris. La dépression
barométrique est générale, 750" à Nancy et
au Mans, 749" à Clermont-Ferrand, 751" à
Marseille et à Cette.
Le' vent est très fort du nord-est sur nos
côtes de la Manche, modéré du nord sur celles
de l'Océan, de l'est en Provence.
Des. pluies abondantes sont tombées dans
le sud de la France et sur l'Italie.
Départements, le matin, au-dessus de \éro 1
6° à Toulouse 7° à Dimkerque et à Cette
R° i BoulAgTjft, à Brest, à Bordeaux, à Lyon
et à Marseille qo à Cherbourg, à Lorieni,, à.
î^behefort'et à j^ancy, to" à Biarritz,- 13° à
Alger. •
.En •France; des ̃ averses sont probables
dans l'Est et le Sud, la température va 'rester
voisine' de la nbrmale.
(La température du 5. avril 191 était, à
Paris le matin, g"; le soir, 160. Baromètre,
772°" Journée assez belle.)
Monte-Carlo Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo à dix
heures du matin, io° à midi, 14°. Temps
pluvieux.
Du New York Herald
A New-York Beau. Température max.,
17°8; min., io°.- Vent nord-ouest. A Lon-
dres Variable. Température max. n°2; min.
6°. Vent nord-est. -'A Berlin: Température
(a midi): 12°.
Les Courses
Aujourd'hui, à 2 heures, Courses au
Bois-de-Boulogne. •. Gagnants du Figaro
Prix de, Croissy: Faisan Thuya.
Prixde Ferrières Le Chatouilleur; Mal-
appris, c •
Prix de Mars Conscrit Nectar ll\.
Prix des Sablons Bonbon Rose Fpxling.
Prtx de Fontainebleau Le Cardeur; Gloster.
Prix de Chevilly Hardie; Yerres.
̃ A Travers Paris I
La direction du Louvre.
On croit au Louvre que l'un des can-
didats malgré eux que nous avons dé-
signés l'autre jour serait enfin disposé à
accepter, sous certaines conditions, la
succession de M. Pujalet à la direction
des musées nationaux.
Le candidat est M. Henry Marcel, ad-
ministrateur de la Bibliothèque natio-
nale depuis 1905, ancien ministre de
France à Stockholm, ancien conseiller
d'Etat et ancien directeur des beaux-
arts.
Il se pourrait que sa nomination fût
signée dès le retour à Paris de M. Léon
Berard. Il se pourrait aussi qu'elle fût
ajournée.
En attendant, M. Héron de Villefosse,
nommé, comme nous l'avons dit, direc-
teur provisoire des musées nationaux,
exerce actuellement ces fonctions.
Il y a des grèves, agréables; par exem-
ple, celle des taxi-autos. Il y en a d'inof-
fensives et de supportables; à savoir les
grèves qui n'atteignent pas le public
d'une façon immédiate et directe. Que
les charretiers, les terrassiers, les mé-
gissiers, les mineurs, chôment pendant
quinze jours, pendant un mois, un peu
plus longtemps même s'ils le jugent né-
cessaire, la plupart d'entre nous n'en
verront ni leur sécurité compromise, ni
leurs habitudes dérangées.
Mais une grève de déménageurs, à la
veille du terme?.
On sait que ce danger nous menace.
Avouons-le, ce serait pour Paris la
source d'embarras qui ne, seraient pas
tous comiques. Et comment les conju-
rer ? On peut remplacer des inscrits ma-
ritimes en grève par des marins de l'E-
tat employer des soldats à faire du pain
ou à transporter des: lettres. On ne peut
pas demander à l'autorité militaire de
fournir, un jour de terme, à la popula-
tion:d'une ville, des déménageurs
*Or qu'arrivera-t-il si, dans neuf jours,
lesdémeriageurs font subitement défaut
auxParisiens ? ̃•
L'i'lSitùatioii- ne ser&ÎITq'ue plaisante si,
ce_ jour-là, les déménageurs s'abste-
naient « tous de travailler; car chacun
en serait quitte alors ̃̃ pour « .coucher
sur ses positions » et attendre la reprise
du, travail. Mais on se demande avec
curiosité quelle sera la situation (si la
grève n'est pas générale), du chef de
famille qui, chassé de son domicile an-
cien par l'arrivée du nouveau locataire
et de son mobilier, se trouvera mis, par
l'absence des déménageurs sur lesquels
il comptait, d'ans l'impossibilité de sor-
tir de chez lui
La vente de Chenonceaux.
Sur une mise à prix d'un- million trois
cent mille francs, le château de Che-
nonceaux vient d'être, adjugé, à l'au-
dience des criées du Tribunal, un mil-
lion sept cent soixante-dix mille francs,
à M0 Delorme, avoué.
Le nom de l'acquéreur. ne. sera connu
que dans trois jours.
I A relever, dans le volumineux cahier
dès charges de' la vente', cet intéressant
passage
j-En retour, d'une subvention do 28,000
francs, qui lui fut accordée en' 1853, sur 'le
ërédit des monuments historiques, pour la
restauration du château de Chenonçfcaux, M,
le comte de. Villeneuve, alors propriétaire de
ï-Ce^ifonuaiéBti prit^ Vis-à-Vis de l'Etat, l'en-
gagement suivant, daté du 13. janvier 1853
Je m'engage sur -l'honneur, moi et mes en-
i'antsy • à conserver intactes lit, décoration, les
sculptures tant extérieures qu'intérieures du
château, à ne faire aucune. opération sans appe-
ler l'autorité compétente et enfin à imposer' tou-
tes les conditions -ci-dessus, bien. expresses, dans
le contrat de vente de cette propriété, si elle
sortait de ma famille.
Classé parmi les monuments histori-
ques, le château de Chenonceaux est
soumis aujourd'hui aux dispositions de
l'article 4 de la loi du 30 mars 1887, qui
règle la conservation de telles reliques.
Un tailleur est venu apporter à M.
André Decaux un habit superbe orné de
boutons d'or. Un bottier est venu appor-
ter à M. André Decaux des bottes à re-
troussis. M. André Decaux sera magni-
tique.
M. André Decaux est le piqueur qui
remplace Troude, le fameux Troude qui,
dès l'aube, était jovial.
Il faisait déjà partie du personnel de
l'Elysée en qualité de premier postillon.
Il a donc eu, pour employer le style ad-
ministratif, un avancement' de classe
sans changement de résidence • '̃̃̃'̃'
Lë/second postillon l'a remplacé comme
premier postillon, et a lui-même cédé
;îes isecûndes'rônes^à M-- Joseph Bau-
.mard.d.ont an vante la stature et l'ai-
sance. ..̃.•••̃ •- ̃» 1
Ainsi l'équipage de la daumont prési- '1
dentielle est au complet, et les Parisiens
prendront plaisir à contempler ces trois
cavaliers resplendissants, lors de la vi-
site du roi d'Espagne.
Les chevaux et l'armée.
Le Concours hippique, qui est un peu le
Salon des chevaux, offre chaque année à
leurs amis une occasion nouvelle de dé-
plorer la disparition des attelages de-
vant l'automobile. C'est là une question
d'esthétique. 'Mais il en est une beau-
coup, plus grave, qui mérite d'être posée:
la diminution' des chevaux « réquisition-
nables », n'aurait-elle pas de graves con-
séquences en temps de guerre ? '?
La mobilisation exigerait 400,000 che-
vaux. Or, des 3 millions de tètes que com-
porte en France la race chevaline, il faut
défalquer 500,000 juments poulinières,
non réquisitionnables les chevaux au-
dessous de 5 ans, environ i million. Res-
tent 1,500,000 têtes, dont' les deux tiers
spntemployés à des travaux « au pas »,
donc inutiles pour la cavalerie et l'artil-
lerie. La réquisition trouve donc, en dé-
finitive, 500,000 chevaux.
Sur le papier. Car il faut en déduire
les animaux hors d'âge, les malades, les
infirmes, les vicieux. En 1870, les ré-
quisitions n'ont fourni que 50 0/0 des
prévisions. Or, pendant que notre artil-
lerie et surtout notre cavalerie se déve-
loppaient de fa çon formidable, la popu-
lation chevaline n'a cessé de diminuer
à Paris, elle a baissé de 20,000 têtes, et,
cette année encore, 15,000 chevaux d'om-
nibus auront disparu, chevaux excellents
pour traîner les canons.
Et les amis du cheval, qui sont des
amis de l'armée, estiment que les pro-
grès de l'automobile ouvrent ainsi un
inquiétant problème.
-o-
Laquestion des refuges.
r Nous recevons cette lettre
Vous avez bien raison d'appeler l'attention
de notre nouveau préfet de police sur les
dangers que courent les piétons en certains
endroits de Paris.où la circulation est parti-
culièrement effrénée et mal surveillée. A la
place Saint-Augustin, vous pouvez ajouter le
carrefour do la rue de Solférino et du boule-
vard Saint-Germain où, il y a six semaines,
que malheureuse jeune fille, Mlle de la Jon-
quière, était tuée par une automobile.
11 semble à voir l'indifférence avec la-
quelle est surveillée la circulation sur le
boulevard Saint-Germain,. devenu bien plus
dangereux que les grands boulevards, à cause
de l'absence presque totale de refuges et
d'agents que ce lugubre souvenir soit déjà -a
évanoui malgré cet accident mortel, aucun
agent n'a jamais été posté à cet endroit, par-
ticulièrement dangereux. Il n'y en. pas da-
vantage l'intersection de la rue de Belle-
chasse, lieu d'arrêt et de croisement de quan-
tité de tramways et d'autobus, et où les ac-
cidents (le signataire de ces. lignes en sait,
quelque chose) ne sont pas rares non plus.
Que n'établît-ori au moins des refuges en.cesi
endroits? Que ne double-t-on aussi, comme
à. Saint-Gormain-des-Prés, le refuge de la
rue du Bac, maintenant que les tramways,
allant dans la direction de la Concorde ne
s'arrêtent plus -vis-à-vis ce refuge, sys-
tème d'ailleurs bien plus dangereux que
l'ancien
Le: pis ust quejloiir de nmltiplier les ru-
fuges, on s?anmse- à les supprimer; au bout
du pont de Solférino, sur le quai des Tuile-
ries où, en l'absence de toute surveillance,
les automobiles filent à toute vitesse,, ris-
quant à chaque fois de renverser quelqu'une
dés, nombreuses voitures d'enfants qui tra-
versent pour gagner le jardin des Tuileries,
on a enlevé; il y a quelque temps (pourquoi'?
on se le demande), le refuge qui était si pré-
cieux, et pas un agent n'est la pour surveil-
ler et aider les enfants à traverser là aussi,
comme sur le boulevard Saint-Germain, les
piétons se tirent d'affaire comme ils peu-
vent.
Vous rendriez un grand service à ceux qui
circulent sur la' rive gauche en signalant cette
incurie déplorable, dont les conseillers mu-
nicipaux semblent si peu' s'émouvoir, et en
obtenant qu'on s'occupe d'y remédier se-;
rieusement • •
Veuiller agréer, etc.
UN DE VOS LECTEURS.
Oui, il y a à faire Espérons.
-o-<:>c>-o--
̃ S. A. I. le prince Bonaparte, membre
de l'Institut, président de la Société de
géographie, a demandé au docteur Char-
cot, grand lauréat de cette* Société, un
récjt de sa mission de 1912 à l'Ile Jan
Mayen. ̃ ̃ ̃̃- •̃'• • <
C est au cours de l'assemblée générale
de la Société de géographie, qui vient
d'être convoquée pour le vendredi 18
avril, que l'explorateur donnera ce récit.
Il l'illustrera de nombreuses projections
en couleurs d'après des photographies.
extrêmement curieuses râp'poït éés1 *de
là-bas.
La Société de géographie proclamera
ensuite ses lauréats de 1913. Nous pou-
vons annoncer, dès aujourd'hui, qu'elle 1
a réservé l'un de ses prix les plus im- I
portants à M. Delafosse.
Si les photographes que l'on voit dans
toutes les manifestations publiques n'é-
pargnent pas les grands, ils ne négligent
point les petits.
L'un de. ces industriels s'est installé
aux Tuileries. Il y fait des affaires d'or.
A bon compte il offre aux mamans ses
services, et celles-ci laissent avec plaisir
prendre des instantanés de leurs bébés,
joueurs de paume ou de cerceau.
Le photographe des Tuileries est d'ail-
leurs un véritable artiste. Il sait faire
des groupes charmants qu'il reproduit
sur cartes postales en de gentils tableaux.
Et ces cartes postales, vendues de deux
à trois francs la douzaine, s'en vont aux
quatre coins de France porter, avec des
nouvelles des petits, les plus gracieuses
visions de Paris.
Une agréable surprise.
Là. représentation d'Isadora Dunean
au. Trocadéro vient de prendre fin, il y a
déjà dix.'rninutes. La salle est encore
pleine aux trois quarts de spectateurs
qùi-ne veulent point quitter le lieu où,
pendant'trois heures, ils furent envelop-
pés de musique, inondés de beauté et de
joie.
Des ̃acclamations, des rappels sans
nombre, crépitent et, saluent l'admira-
ble. Isâdora Ducan! Tout à coup, les lu-
mières s'éteignent et les grandes orgues
se mettent à pleurer la Marche funèbre
de Chopin. Isadora Duncan, drapée de
noir, vient traduire la douleur, la tris-
tesse, avec aussi l'espoir que le génial
Polonais chanta dans son hymne immor-
tel. Et, pendant vingt minutes encore,
quatre mille personnes recueillies et
émues, écoutant Chopin, n'eurent d'yeux
que pour l'artiste qui leur réserva
1 agréable surprise de ce numéro imprévu
et impromptu.
--o--<>
La physionomie des grandes routes
change. Dans les régions industrielles,
on ne voit plus que rarement les ro-
bustes chevaux attelés de paire ou en
flèche tirant d'un effort superbe, tran-
quille et lent le lourd haquet.
Les camions automobiles sillonnent
aujourd'hui les routes. Les poids lourds
Berliet, alertes, rapides, robustes, triom-
phent. Ils ont fait la conquête des ser-
vices civils de l'industrie comme ils ont
fait celle des services de l'armée.
Hors Paris
De Londres
« La Foreign PressAssociation inLon-
don célèbre cette année le vingt-cin-
quième anniversaire de sa fondation. A
cette occasion, la presse étrangère de
Londres donnera le mercredi "23 avril à
l'hôtel Cecil un grand dîner sous la pré-
sidence de M. J. Coudurier de Chassai-
gne. Le principal invité de la soirée sera
le premier ministre qui représentera
officiellement le gouvernement de Sa
Majesté britannique à cette importante
manifestation d'entente internationale.
» Les ambassadeurs de France et d'Al-
lemagne seront également présents,
ainsi- que de nombreuses personnalités
diplomatiques et politiques.
La petite gare de Louvres, sur la ligne
de Paris a Chantilly, est parée d'une gly-
cine qui constitue une véritable, curio-
sité de l'arboriculture et que sont allés
voir aujourd'hui les auditeurs des cours
de botanique du Muséumi'
Le tronc de cette glycine s'enroule en
une énorme spirale autour du dernier
pilier de droite de la gare. Ses rameaux
couvrent cette gare presque tout en-
tière. ̃•••
L'histoire de 'la glycine géante de
Louvres est touchante.
Au printemps de 1870 deux jeunes
fiancés, -rentrant' du petit bois de Vil-
liers-lé-Bel, où ils avaient cueilli une
branche d'arbuste, mirent en terre cette
bouture avec l'espoir de la voir fleurir
avant leur mariage et l'idée de faire de
ses fleurs un bouquet de noces, car ils
devaient se marier l'année suivante.
La guerre survint, le fiancé s'engagea.
Il ne devait plus revenir.
Mais la glycine de Louvres avait fleuri
au printemps de 1871. Depuis lors, chaque
année, une femme dont les cheveux ont
blanchi sous son bonnet de deuil fait de
ses fleurs, une gerbe qu'elle, va dépose»
sur le monument des morts de 1870.
Nouvelles à la Main ;,`,
Un farceur court après l'autouûs
Y a-t-il encore une place dans votre
dirigeable ? ̃
Le conducteur, avec un sourire
C'est plein. ̃̃̃-•̃ ̃
T-aoo.o. i
Il paraît que ton fêtard de neveu se-
marie ?
Oui. Il. est fatigué; il n'a'plus le
sou.
Je comprends. Il atterrit, faute,
d'essence.. ••
La Masque de Fer.
L'Incident du «Zeppelin»
Remerciements officiels
M. J ules. Cambon, ambassadeur • de
France à Berlin, a télégraphié au mjnis-!
tre des. affaires étrangères pour l'infor-
mer que le gouvernement impérial ̃ le.
priait de remercier le gouvernement de-
Ja République pour la courtoisie avec
laquelle ont été-1 'accueillis' à Lunéville
les passagers du dirigeable allemand et
l'empressement qu'on a mis à aider ce
dirigeable à regagner son port d'attache.
Le baron de Schoen, ambassadeur
d'Allemagne à Paris, a en même temps
fait parvenir à M. Pichon, ministre des
affaires étrangères, la lettre suivante :̃
Paris, i avril 1913.
Mon cher ministre, ̃̃'̃̃
Le gouvernement impérial, à la connais-
sance duquel je rn'étais empressé de porter
les mesures que le gouvernement de la Répu-
blique a. prises à occasion de l'atterrissage
involontaire d'un dirigeable allemand à Lu-
né ville, vient de me charger d'être, l'interprète
auprès du gouvernement de la République de
sa vive reconnaissance pour la manière dont L
celui-ci a bien voulu terminer ce regrettable,
incident et que le gouvernement impérial
apprécie hautement.
1 m'est bien agréable de m'acquitter de
cette mission auprès de Votre Excellence, et
je vous prie, mon cher ministre, d'agréer à
cette nouvelle occasion les assurances de ma
haute considération. -̃
DE Schoen.
~,yLA QUBSTWM & ORIENTA -±
L'Indemnité de guerre ,t;.
et tes Chances de paix i
Quelle que soit l'importance et la gra-
vité du problème de Scutari, beaucoup
plus importante est, à l'heure actuelle,
la question de la paix balkanique. Cette
paix apparaît maintenant comme très
possible, sinon très prochaine. Si elle
pouvait être conclue, l'affaire monténé-
grine 'S'arrangerait d'elle-même. 'Tous
les efforts' de la diplomatie européenne
doivent donc tendre à faciliter l'accord
entre les alliés et la Turquie.
Le différend relatif à la frontière de 1
Thrace a été réglé par un compromis.
C'estvraisemblablement par un eompro-
mis analogue que l'on unira par s'enten- )
dre, sans trop de difficultés, en ce qui
concerne les îles de la mer Egée. Que* t
reste-t-il donc ? Il reste la question de
l'indemnité de guerre, au sujet de la-
quelle les uns et les autres se montrent
en apparence intransigeants.
« Il nous faut à tout prix, une indem-
nité, disent les Bulgares, soutenus en
cela par leurs alliés. Si la Turquie nous
la refuse, nous poursuivrons la guerre à
outrance, nous emporterons les lignes
de Tchatalscha et c'est dans Constanti-
nople que nous dicterons la paix. »
Les prétentions des Bulgares sont sou-
tenues diplomatiquement par la Russie.
« Pas d'indemnité répondent les
Turcs, et d'ailleurs, si l'on s'avisait de
nous l'imposer, comment diable la paie- .1
rions-nous ?» n
Il y a, dans le dernier numéro de
Punch, un excellent dessin qui résume
à merveille cette situation. Un Bulgare
à l'aspect terrible, braque un revolver
sur un Turc, en lui criant « Ce que je
veux maintenant, c'est ton argent »
Et le Turc, très calme, très placide, de
lui répliquer, en montrant ses poches
« De l'argent, mon pauvre ami. Je te j
permets de me fouiller »
L'Allemagne et l'Angleterre sont du
même avis que le Turc, pour ce qui re-
garde l'indemnité..
Voici donc deux groupements en pré-
sence et deux prétentions qui s'opposent.
Quelle doit être, dans cette occurrence,
l'attitude de la France? Elle est plus in-
téressée que personne en tout cela, parce
qu'elle détient la plus grosse part de la
Dette ottomane, et surtout parce qu'elle
est appelée à souscrira la majorité des
emprunts rendus nécessaires par la
guerre actuelle. Elle a donc, plus qu'au-
cune autre, son mot à dire et son avis,
un avis décisif à donner.
Or, son attitude ne peut être qu'une `
attitude de conciliation entre les deux
thèses opposées. Elle n'est nullement hos-
tile au principe de l'indemnité; elle, se
réserve seulement d'en étudier, avec les
intéressés eux-mêmes, les modalités et
les possibilités. A la Conférence finan-
cière qui se réunira prochainement à
Paris, elle cherchera et elle trouvera les 'v
moyens de donner satisfaction aux de-
mandes des alliés, sans ruiner les
finances ottomanes. Que les uns et les
autres s'en rapportent à elle du soin de
découvrir, la solution transactionnelle.
'J'elle est la position que va prendre, if
gouvernement francs dans ces pour-
H. DE VILLEMESSANT
• ̃» 1 • Fondateur '̃
59"18 Année 3me Série N° 96
Le Numéro quotidien DIX CENTIME? dans toute (a France*- Etranger VINGT CENT/MES
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION ADMINISTRATION:
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S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
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On s'abonne dans toits les Bureaux de Poste
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-1 ABONNEMENT < >
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Paris et Départements 9 » 18 » 34 »
Étranger Union postale. 18 50 36 » 70 a
c Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
Dans les colonies françaises, mêmes prix
d'abonnement que pour Paris.
SOMMAIRE
Le Tango Géka.hd d'Houville.
La Vie de Paris Une heure de -poésie
LOUIS Chevbbuse..
L'incident du « Zeppelin >.
La Question d'Orient L'indemnité de guerre et
les chances de paix: Raymond Regouly.
A l'Institut Académies des inscriptions, des
Sçiences morales et des Beàux-Arts,: Ch.
• Dauzâts.'
La fin d'un bandit Tentative d'évasion et sui-
̃ ̃ • cide de Lacombe Geobges Grison.
Petite chronique des lettres: Ph.-Em. GLASER.
£à Mode au théâtre Ghenya.
,Courrier de la Bourse Armand Yvel.'
Les Théâtres Au théâtre Femina « Eh!
̃/ Eh .»: Robert de Flers..
Concours hippique Ch. Dauzats.
Feuilleton « A plein cœur y EMILE NoLLY.
Le Tango
i 'Sans doute doit-ori se hâter de parler
de lui pendant qu'il est encore à la
mode. On me dit qu'il faut un an pour
l'apprendre et le bien savoir danser dans
toutes ses souplesses, avec toute la grâce
véhémente et harassée de son balance-
ment et de son rythme. Un an! son
règne sera fini et l'on apprendra peut-
être alors, avec la même ivresse, quel-
que pas de Norvège ou quelque entre-
chat de Patagonie.
• Le tango apprenez-vous le tango,
dansez-vous le tango ? Quel est votre
professeur de tango? Qui n'entend pas
en ce. moment ces petites phrases se
promène à travers la vie avec de la cire
dans lès oreilles, comme Ulysse attaché
au mât et redoutant les chants des sirè-
nes. Pour ma part, j'entends fréquem-
nient parler du' tango et je ne songe pas
a m'en plaindre.
D'abord son nom me plaît; les deux
syllabes qui le composent oscillent
déjà comme un navire en route pour les
chauds pays lointains. Je ne sais quoi de
sçurd et de retentissant y circule, dans
ces syllabes, et fait songer à la joie de
foules bariolées, à.de durs tremblements
ûé tambourins, à de grands vents puis-
sïnts et lourds courbant des palmes, à
des corps souples, a de noirs visages
brillant de sueur et de plaisir, Et ça m est
égal qu'il soit à la' mode, le tango. La
i^ode, c'est, n'est-ce pas; une curiosité su-
bitement partagée par un très grand nom-
'bre de gens. Mais qu'importe? ne par-
tageons-nous pas presque tout avec tout
le monde? la musique que nous enten-
dons, les pièces que nous écoutons, les
livres que nous lisons, les tableaux que
nous contemplons, et les paysages, et
la1 chaleur, et le froid, et la pluie, et le
printemps, et toutes les saisons L'es-
sentiel n'est donc pas d'avoir sa petite
curiosité particulière, mais de ressentir
ayee sa sensibilité propre ce qui est
offert à tous. Donc le tango, bien qu'à la
mode, est plein de charmes. i. Occu-
pons-nous du tango.
̃̃•̃̃̃
̃
L'autre jour, dans un harmonieux sa-
lon, plein de fleurs et de jolies femmes,
on parlaitde « lui avec animation, viva-
cité et un peu de trouble aussi, comme
d'une chose pas très convenable et qui
n'est pas permise depuis très longtemps,
ce qui lui donne encore plus d'attraits et
une séduction peut-être irrésistible. Cela
était bien un peu étonnant de son-
gerque ces jeunes femmes blondes, ra-
vissantes et si françaises rêvaient de dan-
ser, elles aussi, cette danse exotique
étonnant. tout autant que si de doux et
nobles paysages du Valois s'étaient trans-
formés subitement en plantations de
l'Amérique du Sud. Mais néanmoins
tous et toutes, nous attendions avec la
même extrême impatience un jeune
couple.d'Argentins qui dansent le tango,
« le vrai», avec une perfection sans pa-
reille. Viendront-ils? Ne viendront-ils
pas? Attente. déception. renonce-
ment. espoir. nouvelle attente. et
enfin eux Aussitôt les tables,' les fau-
teuils sont poussés contre les murs; on
ouvre le piano; une mélopée grave et
triste s'élève et, sans se faire prier un
instant, avec une grâce simple, achar-
née et sauvage, les jeunes Argentins se
mettent à danser..
.̃ ̃
D'abord, je suis un peu déçue; je m'at-
tendais, je ne sais pourquoi, à retrouver
dans ce fameux tango un peu de la noble
frénésie des jotas et des fandangos es-
pagnols. Et puis très vite je m'intéresse
et me plais aux jeux inattendus de ces
jeunes danseurs aussi naïfs, aussi indé-
cemment candides que devaient l'ètr.e
Adam et Eve dans le Paradis terrestre
lorsque le serpent dressé, ondulant et
tressaillant leur apprit, j'^n suis cer-
taine, les premiers préceptes de cette
danse. Elle est, au début, un tranquille
et beau frémissement et semble presque
immobile. un émouvant prélude à des
secrets que nous ne saurons pas. Le
rythme, ensuite, paraît s'accélérer, les
corps s'animer, mais ce n'est qu'un sur-
saut, et le couple, de nouveau, s'absorbe
dans une nonchalance apparente, où de
la violence et de la force se dissimulent,
où le danseur a l'air de se méfier des
ruses de la danseuse et de les vaincre
ensuite, obstinément, malgré les char-
mes de la fascinatrice. Les pas savants
sont lents, et, comble de l'art, parais-
sent incertains; je ne sais quelle lan-
gueur semble accabler la souplesse de
ces êtres; ils vont et viennent, tournent
un peu, se séparent et se reprennent,
avec une paresse passionnée. En tes re-
gardant, on sent en soi une impatience
bizarre; celle que l'on' éprouve auprès
du feu qui ne.jaillit pas assez vite, assez
haut, assez clair. mais'qu'on sent prêt
à flamber quand même. Enfin les dan-
seurs s'arrêtent et se laissent ensuite
gentiment interroger sur la façon dont
ils font « ceci-» et puis « cela.». La
belle danse, dont le rythme voluptueux
s'éteint, est déjà finie, la belle danse
aussi naturellement balancée que la res-
piration des vagues ou l'ondoiement des
feuillages. Et une petite voix dit dou-
cement « On ne le danse pas tout à fait
de la même façon à Paris- »
On ne le danse pas de la même façon
Je crois bien Comment comprendre
dans nos climats et par nos printemps
légers, la majesté sauvage de cette
danse faite pour être dansée par des
nuits si chaudes, à la fois lourdes d'é-
nivrement et de lassitude. Comment
éxpriment-elles cela, les spirituelles da-
mes,de France? Voilà ,ce que je ne sais
pas encore. J'ai vu danser le tango ar-
gentin par des Argentins.Mais je sens
que je n'ai rien vu puisqu'il me reste à
le voir mimer par des « Français de
Paris ».
̃[ •̃̃,
• ̃ :̃ >#* /̃• ̃ -•̃;̃̃̃
Le tango est à ,1a mode Apprenons le
tango Cela n'est pas si ridicule de sui-
vre là mode et de l'écouter. Elle essaye
de varier, sinon notre vie, du moins ses
aspects, et, en, nous imposant quand
elle le peut la variété des goûts, des
plaisirs et des apparences, de nous as-
surer que nous ne sommes jamais les
mêmes, ce qui est flatteur et amu-
sant. Certains privilégiés, au nombre
desquels chacun se compte, n'ont certes
pas besoin de la mode pour se rûnou-
veler toujours et ne s'ennuyer jamais,
mais beaucoup d'autres, la plupart, ont
besoin d'un berger un peu fou, qui leur
désigne, du bout de sa houlette, qu'en-
guirlandent des fleurs passagères, de nou-
veaux prés où aller brouter, de nouvelles
haies à sauter, de nouvelles clairières où
aller danser au clair de lune et cabrioler
d'inédite façon. Et cela fait passer le
temps polir tous ceux qui ne pensent
jamais que la vie s'en va, pour toutes
celles qui essayent de se divertir pour ne
pas songer, à là mort, et à tout ce qui
meurt en nous et autour de nous à tout
instant. Ah oublier que tout nous fuit
ne pas songer que chaque heure nous
rapproche de la vieillesse et du néant
C'est là un si vrai, un si profond be.-
soinde la nature humaine que. l'on in-
venta même pour les morts, pour les
pauvres morte qui s'ennuient, lés dansés
maca~ les, rôrrdcs~i~ âqr~èle~4es,,que
màca,ûFes, les, rondes de squelettes, que
mène lé Temps avec, sa faux, afin
que les'vivants agités pussent,' au cime-
tière encore, songer à danser sans im-
piété,sans profanation. Il faut danser
par delà les tombes. Dansons donc le
tango!
Gérard d'Houville.
LA VIE DE PARIS
<̃̃.̃ f.f'.T* i
Une heure de poésie
Heure merveilleuse Heure triomphale
Car, cette heure de poésie magnifique, ex-
quise, c'est le peuple de Paris le peuple si
français, si vibrant,' du faubourg Saint-An-
toine qui l'a duè hier à l'art magique du
grand poète Edmond Rostand.
A l'Université Populaire du faubourg, l'au-
teur des Musardises est venu en ami il y a
lu, de sa voix 'métallique et caressante, les
plus beaux vers qui se puissent entendre,
puisque cette lecture allait de Cyrano à
Chantecler!
Et'devant quel public! Une foule innom-
brable, à l'âme intelligente et avide de beauté;
pour laquelle aucun « effet ne fut perdu,
qui soulignait les envolées lyriques par ses
bravos et les traits d'esprit, fringants et sub-
tils, par ses rires. Ce fut une soirée inou-
bliable. La « conférence d'Edmond Rostand
était annoncée pour huit heures et demie du
soir. Or, dès cinq heures de V après-midi, les
premiers arrivants s'installaient ils dînè-
rent là, s'ils dînèrent. '̃
A sept heures, la grande salle de l'U. P.
était pleine, mais pleine, est-ce' assez
dire ? C'était comme un océan de visages
attentifs, où la jeunesse et les vieilles gens
témoignaient de la, même ardeur intéressée et
sérieuse. De vieux ouvriers, des jeunes filles,
des ménagères accompagnées de leurs maris
et de leurs'enfants, même quelques bourgeois
et plusieurs 1 femmes élégantes », tout un
auditoire debout, haletant, cordial et en-
chanté.
Tout le monde n'avait pu trouver place; et,
à l'entrée, les « refusés exprimaient avec
vivacité leur déception. Même, quelques-uns
se fâchaient cela faisait rire les autres, qui
avaient meilleur caractère.
Heureusement, parfois, il y avait des re-
mous dans la foule; et cela permettait aux
plus minces de se glisser vers le fond de la
salleoù, de loin, en se hissant un peu, on par-
venait à voir, sur l'estrade, le poète lisant ses
prestigieux vers.
Au moment où elle venait de réussir ainsi
à s'assurer une toute petite place, bien à elle,
une charmante midinette >, heureuse d'être
enfin récompensée de son louable' effort,
s'écriait auprès de nous, avec une vivacité
naïve
Oh ce que j'ai pleuré, tout à l'heure,
quand on m'empêchait d'entrer.
Et, tandis que résonnaient dans cette grande
salle les célèbres Non, merci! > de Cyrano
et les Cocoricos de Chantecler, lancés et dé-
taillés par le poète avec une maîtrise aisée et
suprême, les organisateurs distribuaient, dans 's
les petites salles voisines et dans le long cou-
loir, un portrait d'Edm«nd Rostand, élégant
dans son costume d'académicien, au dessous
duquel se lisaient ces lignes touchantes •
e Samedi soir, 5 avril 19 13, Edmond Ros-
tand est venu à l'Université Populaire et, de-
vant -des centaines de familles ouvrières unies
dans le culte de la poésie, il a dit quelques-
unes des plus, belles pages de son oeuvre. >
Les assistants prenaient avec soin cette
belle image rose' et l'emportaient en sou-
venir de cette admirable soirée le portrait
d'Edmond Rostand, sur papier glacé, tapis-
sera sans doute désormais de nombreux logis
d'ouvriers dans le vieux faubourg parisien.
Cela dura une heure, qui parut trop brève.
Lire pendant une heure, dire dès vers pen-
dant une heure! On sait quelle dépense phy-
sique cela suppose. Or, pas un moment, la
voix du poète ne faiblit les sons sortirent.
toujours de ses lèvres, aussi clairs, aussi lim-
pides que le cristal de ses veçs.
Mais, comme récompense de tant de géné-
reux don de soi.même, quelle ovation au
départ
Dans l'étroit couloir de l'Université Popu-
laire, les assistants faisaient la haie afin
de voir de près celui qui venait de les émou-
voir par la contagion de son génie affable et
dominateur. Dans la rue, l'enthousiasme se
déchaîna. Edmond Rostand, souriant, 'ému,
très simple, monta dans l'auto qui l'attendait.
L'auto s'ébranla pour partir, mais dut s'àrrê-
ler.On ne voulait point être si vite séparé
du grand visiteur d'un' soir' C'était' si
éloquent si spontané ce dernier appel,
qu'Edmond Rostand -y céda. Au coin d'une
petite, rue voisine, l'automobile s'arréta. Le
poète serra encore des mains qui toutes se
j tendaient vers lui; il souleva, son chapeau
Ipour remercier celles et ceux qui:étaient trop
:loin pour.synjpathiser avec lui dans ce geste
.comme fraternel il dit quelques mots' bien-
véillants et reconnaissants aux plus proches.
Puis, l'automobile ou, auprès du grand
poète, le jeune visage de M. Maurice Ros-
jtand rayonnait de fierté filiale glissa silen-
cieusement dans la nuit.
Louis Chevreuse.
Echos
X* Température •̃̃̃
Ciel couvert, temps doux 8° le matin
140 l'après midi. Baromètre en baisse 750"
Voila. le bilan d'hier à. Paris. La dépression
barométrique est générale, 750" à Nancy et
au Mans, 749" à Clermont-Ferrand, 751" à
Marseille et à Cette.
Le' vent est très fort du nord-est sur nos
côtes de la Manche, modéré du nord sur celles
de l'Océan, de l'est en Provence.
Des. pluies abondantes sont tombées dans
le sud de la France et sur l'Italie.
Départements, le matin, au-dessus de \éro 1
6° à Toulouse 7° à Dimkerque et à Cette
R° i BoulAgTjft, à Brest, à Bordeaux, à Lyon
et à Marseille qo à Cherbourg, à Lorieni,, à.
î^behefort'et à j^ancy, to" à Biarritz,- 13° à
Alger. •
.En •France; des ̃ averses sont probables
dans l'Est et le Sud, la température va 'rester
voisine' de la nbrmale.
(La température du 5. avril 191 était, à
Paris le matin, g"; le soir, 160. Baromètre,
772°" Journée assez belle.)
Monte-Carlo Température prise sur la
terrasse du Casino de Monte-Carlo à dix
heures du matin, io° à midi, 14°. Temps
pluvieux.
Du New York Herald
A New-York Beau. Température max.,
17°8; min., io°.- Vent nord-ouest. A Lon-
dres Variable. Température max. n°2; min.
6°. Vent nord-est. -'A Berlin: Température
(a midi): 12°.
Les Courses
Aujourd'hui, à 2 heures, Courses au
Bois-de-Boulogne. •. Gagnants du Figaro
Prix de, Croissy: Faisan Thuya.
Prixde Ferrières Le Chatouilleur; Mal-
appris, c •
Prix de Mars Conscrit Nectar ll\.
Prix des Sablons Bonbon Rose Fpxling.
Prtx de Fontainebleau Le Cardeur; Gloster.
Prix de Chevilly Hardie; Yerres.
̃ A Travers Paris I
La direction du Louvre.
On croit au Louvre que l'un des can-
didats malgré eux que nous avons dé-
signés l'autre jour serait enfin disposé à
accepter, sous certaines conditions, la
succession de M. Pujalet à la direction
des musées nationaux.
Le candidat est M. Henry Marcel, ad-
ministrateur de la Bibliothèque natio-
nale depuis 1905, ancien ministre de
France à Stockholm, ancien conseiller
d'Etat et ancien directeur des beaux-
arts.
Il se pourrait que sa nomination fût
signée dès le retour à Paris de M. Léon
Berard. Il se pourrait aussi qu'elle fût
ajournée.
En attendant, M. Héron de Villefosse,
nommé, comme nous l'avons dit, direc-
teur provisoire des musées nationaux,
exerce actuellement ces fonctions.
Il y a des grèves, agréables; par exem-
ple, celle des taxi-autos. Il y en a d'inof-
fensives et de supportables; à savoir les
grèves qui n'atteignent pas le public
d'une façon immédiate et directe. Que
les charretiers, les terrassiers, les mé-
gissiers, les mineurs, chôment pendant
quinze jours, pendant un mois, un peu
plus longtemps même s'ils le jugent né-
cessaire, la plupart d'entre nous n'en
verront ni leur sécurité compromise, ni
leurs habitudes dérangées.
Mais une grève de déménageurs, à la
veille du terme?.
On sait que ce danger nous menace.
Avouons-le, ce serait pour Paris la
source d'embarras qui ne, seraient pas
tous comiques. Et comment les conju-
rer ? On peut remplacer des inscrits ma-
ritimes en grève par des marins de l'E-
tat employer des soldats à faire du pain
ou à transporter des: lettres. On ne peut
pas demander à l'autorité militaire de
fournir, un jour de terme, à la popula-
tion:d'une ville, des déménageurs
*Or qu'arrivera-t-il si, dans neuf jours,
lesdémeriageurs font subitement défaut
auxParisiens ? ̃•
L'i'lSitùatioii- ne ser&ÎITq'ue plaisante si,
ce_ jour-là, les déménageurs s'abste-
naient « tous de travailler; car chacun
en serait quitte alors ̃̃ pour « .coucher
sur ses positions » et attendre la reprise
du, travail. Mais on se demande avec
curiosité quelle sera la situation (si la
grève n'est pas générale), du chef de
famille qui, chassé de son domicile an-
cien par l'arrivée du nouveau locataire
et de son mobilier, se trouvera mis, par
l'absence des déménageurs sur lesquels
il comptait, d'ans l'impossibilité de sor-
tir de chez lui
La vente de Chenonceaux.
Sur une mise à prix d'un- million trois
cent mille francs, le château de Che-
nonceaux vient d'être, adjugé, à l'au-
dience des criées du Tribunal, un mil-
lion sept cent soixante-dix mille francs,
à M0 Delorme, avoué.
Le nom de l'acquéreur. ne. sera connu
que dans trois jours.
I A relever, dans le volumineux cahier
dès charges de' la vente', cet intéressant
passage
j-En retour, d'une subvention do 28,000
francs, qui lui fut accordée en' 1853, sur 'le
ërédit des monuments historiques, pour la
restauration du château de Chenonçfcaux, M,
le comte de. Villeneuve, alors propriétaire de
ï-Ce^ifonuaiéBti prit^ Vis-à-Vis de l'Etat, l'en-
gagement suivant, daté du 13. janvier 1853
Je m'engage sur -l'honneur, moi et mes en-
i'antsy • à conserver intactes lit, décoration, les
sculptures tant extérieures qu'intérieures du
château, à ne faire aucune. opération sans appe-
ler l'autorité compétente et enfin à imposer' tou-
tes les conditions -ci-dessus, bien. expresses, dans
le contrat de vente de cette propriété, si elle
sortait de ma famille.
Classé parmi les monuments histori-
ques, le château de Chenonceaux est
soumis aujourd'hui aux dispositions de
l'article 4 de la loi du 30 mars 1887, qui
règle la conservation de telles reliques.
Un tailleur est venu apporter à M.
André Decaux un habit superbe orné de
boutons d'or. Un bottier est venu appor-
ter à M. André Decaux des bottes à re-
troussis. M. André Decaux sera magni-
tique.
M. André Decaux est le piqueur qui
remplace Troude, le fameux Troude qui,
dès l'aube, était jovial.
Il faisait déjà partie du personnel de
l'Elysée en qualité de premier postillon.
Il a donc eu, pour employer le style ad-
ministratif, un avancement' de classe
sans changement de résidence • '̃̃̃'̃'
Lë/second postillon l'a remplacé comme
premier postillon, et a lui-même cédé
;îes isecûndes'rônes^à M-- Joseph Bau-
.mard.d.ont an vante la stature et l'ai-
sance. ..̃.•••̃ •- ̃» 1
Ainsi l'équipage de la daumont prési- '1
dentielle est au complet, et les Parisiens
prendront plaisir à contempler ces trois
cavaliers resplendissants, lors de la vi-
site du roi d'Espagne.
Les chevaux et l'armée.
Le Concours hippique, qui est un peu le
Salon des chevaux, offre chaque année à
leurs amis une occasion nouvelle de dé-
plorer la disparition des attelages de-
vant l'automobile. C'est là une question
d'esthétique. 'Mais il en est une beau-
coup, plus grave, qui mérite d'être posée:
la diminution' des chevaux « réquisition-
nables », n'aurait-elle pas de graves con-
séquences en temps de guerre ? '?
La mobilisation exigerait 400,000 che-
vaux. Or, des 3 millions de tètes que com-
porte en France la race chevaline, il faut
défalquer 500,000 juments poulinières,
non réquisitionnables les chevaux au-
dessous de 5 ans, environ i million. Res-
tent 1,500,000 têtes, dont' les deux tiers
spntemployés à des travaux « au pas »,
donc inutiles pour la cavalerie et l'artil-
lerie. La réquisition trouve donc, en dé-
finitive, 500,000 chevaux.
Sur le papier. Car il faut en déduire
les animaux hors d'âge, les malades, les
infirmes, les vicieux. En 1870, les ré-
quisitions n'ont fourni que 50 0/0 des
prévisions. Or, pendant que notre artil-
lerie et surtout notre cavalerie se déve-
loppaient de fa çon formidable, la popu-
lation chevaline n'a cessé de diminuer
à Paris, elle a baissé de 20,000 têtes, et,
cette année encore, 15,000 chevaux d'om-
nibus auront disparu, chevaux excellents
pour traîner les canons.
Et les amis du cheval, qui sont des
amis de l'armée, estiment que les pro-
grès de l'automobile ouvrent ainsi un
inquiétant problème.
-o-
Laquestion des refuges.
r Nous recevons cette lettre
Vous avez bien raison d'appeler l'attention
de notre nouveau préfet de police sur les
dangers que courent les piétons en certains
endroits de Paris.où la circulation est parti-
culièrement effrénée et mal surveillée. A la
place Saint-Augustin, vous pouvez ajouter le
carrefour do la rue de Solférino et du boule-
vard Saint-Germain où, il y a six semaines,
que malheureuse jeune fille, Mlle de la Jon-
quière, était tuée par une automobile.
11 semble à voir l'indifférence avec la-
quelle est surveillée la circulation sur le
boulevard Saint-Germain,. devenu bien plus
dangereux que les grands boulevards, à cause
de l'absence presque totale de refuges et
d'agents que ce lugubre souvenir soit déjà -a
évanoui malgré cet accident mortel, aucun
agent n'a jamais été posté à cet endroit, par-
ticulièrement dangereux. Il n'y en. pas da-
vantage l'intersection de la rue de Belle-
chasse, lieu d'arrêt et de croisement de quan-
tité de tramways et d'autobus, et où les ac-
cidents (le signataire de ces. lignes en sait,
quelque chose) ne sont pas rares non plus.
Que n'établît-ori au moins des refuges en.cesi
endroits? Que ne double-t-on aussi, comme
à. Saint-Gormain-des-Prés, le refuge de la
rue du Bac, maintenant que les tramways,
allant dans la direction de la Concorde ne
s'arrêtent plus -vis-à-vis ce refuge, sys-
tème d'ailleurs bien plus dangereux que
l'ancien
Le: pis ust quejloiir de nmltiplier les ru-
fuges, on s?anmse- à les supprimer; au bout
du pont de Solférino, sur le quai des Tuile-
ries où, en l'absence de toute surveillance,
les automobiles filent à toute vitesse,, ris-
quant à chaque fois de renverser quelqu'une
dés, nombreuses voitures d'enfants qui tra-
versent pour gagner le jardin des Tuileries,
on a enlevé; il y a quelque temps (pourquoi'?
on se le demande), le refuge qui était si pré-
cieux, et pas un agent n'est la pour surveil-
ler et aider les enfants à traverser là aussi,
comme sur le boulevard Saint-Germain, les
piétons se tirent d'affaire comme ils peu-
vent.
Vous rendriez un grand service à ceux qui
circulent sur la' rive gauche en signalant cette
incurie déplorable, dont les conseillers mu-
nicipaux semblent si peu' s'émouvoir, et en
obtenant qu'on s'occupe d'y remédier se-;
rieusement • •
Veuiller agréer, etc.
UN DE VOS LECTEURS.
Oui, il y a à faire Espérons.
-o-<:>c>-o--
̃ S. A. I. le prince Bonaparte, membre
de l'Institut, président de la Société de
géographie, a demandé au docteur Char-
cot, grand lauréat de cette* Société, un
récjt de sa mission de 1912 à l'Ile Jan
Mayen. ̃ ̃ ̃̃- •̃'• • <
C est au cours de l'assemblée générale
de la Société de géographie, qui vient
d'être convoquée pour le vendredi 18
avril, que l'explorateur donnera ce récit.
Il l'illustrera de nombreuses projections
en couleurs d'après des photographies.
extrêmement curieuses râp'poït éés1 *de
là-bas.
La Société de géographie proclamera
ensuite ses lauréats de 1913. Nous pou-
vons annoncer, dès aujourd'hui, qu'elle 1
a réservé l'un de ses prix les plus im- I
portants à M. Delafosse.
Si les photographes que l'on voit dans
toutes les manifestations publiques n'é-
pargnent pas les grands, ils ne négligent
point les petits.
L'un de. ces industriels s'est installé
aux Tuileries. Il y fait des affaires d'or.
A bon compte il offre aux mamans ses
services, et celles-ci laissent avec plaisir
prendre des instantanés de leurs bébés,
joueurs de paume ou de cerceau.
Le photographe des Tuileries est d'ail-
leurs un véritable artiste. Il sait faire
des groupes charmants qu'il reproduit
sur cartes postales en de gentils tableaux.
Et ces cartes postales, vendues de deux
à trois francs la douzaine, s'en vont aux
quatre coins de France porter, avec des
nouvelles des petits, les plus gracieuses
visions de Paris.
Une agréable surprise.
Là. représentation d'Isadora Dunean
au. Trocadéro vient de prendre fin, il y a
déjà dix.'rninutes. La salle est encore
pleine aux trois quarts de spectateurs
qùi-ne veulent point quitter le lieu où,
pendant'trois heures, ils furent envelop-
pés de musique, inondés de beauté et de
joie.
Des ̃acclamations, des rappels sans
nombre, crépitent et, saluent l'admira-
ble. Isâdora Ducan! Tout à coup, les lu-
mières s'éteignent et les grandes orgues
se mettent à pleurer la Marche funèbre
de Chopin. Isadora Duncan, drapée de
noir, vient traduire la douleur, la tris-
tesse, avec aussi l'espoir que le génial
Polonais chanta dans son hymne immor-
tel. Et, pendant vingt minutes encore,
quatre mille personnes recueillies et
émues, écoutant Chopin, n'eurent d'yeux
que pour l'artiste qui leur réserva
1 agréable surprise de ce numéro imprévu
et impromptu.
--o-
La physionomie des grandes routes
change. Dans les régions industrielles,
on ne voit plus que rarement les ro-
bustes chevaux attelés de paire ou en
flèche tirant d'un effort superbe, tran-
quille et lent le lourd haquet.
Les camions automobiles sillonnent
aujourd'hui les routes. Les poids lourds
Berliet, alertes, rapides, robustes, triom-
phent. Ils ont fait la conquête des ser-
vices civils de l'industrie comme ils ont
fait celle des services de l'armée.
Hors Paris
De Londres
« La Foreign PressAssociation inLon-
don célèbre cette année le vingt-cin-
quième anniversaire de sa fondation. A
cette occasion, la presse étrangère de
Londres donnera le mercredi "23 avril à
l'hôtel Cecil un grand dîner sous la pré-
sidence de M. J. Coudurier de Chassai-
gne. Le principal invité de la soirée sera
le premier ministre qui représentera
officiellement le gouvernement de Sa
Majesté britannique à cette importante
manifestation d'entente internationale.
» Les ambassadeurs de France et d'Al-
lemagne seront également présents,
ainsi- que de nombreuses personnalités
diplomatiques et politiques.
La petite gare de Louvres, sur la ligne
de Paris a Chantilly, est parée d'une gly-
cine qui constitue une véritable, curio-
sité de l'arboriculture et que sont allés
voir aujourd'hui les auditeurs des cours
de botanique du Muséumi'
Le tronc de cette glycine s'enroule en
une énorme spirale autour du dernier
pilier de droite de la gare. Ses rameaux
couvrent cette gare presque tout en-
tière. ̃•••
L'histoire de 'la glycine géante de
Louvres est touchante.
Au printemps de 1870 deux jeunes
fiancés, -rentrant' du petit bois de Vil-
liers-lé-Bel, où ils avaient cueilli une
branche d'arbuste, mirent en terre cette
bouture avec l'espoir de la voir fleurir
avant leur mariage et l'idée de faire de
ses fleurs un bouquet de noces, car ils
devaient se marier l'année suivante.
La guerre survint, le fiancé s'engagea.
Il ne devait plus revenir.
Mais la glycine de Louvres avait fleuri
au printemps de 1871. Depuis lors, chaque
année, une femme dont les cheveux ont
blanchi sous son bonnet de deuil fait de
ses fleurs, une gerbe qu'elle, va dépose»
sur le monument des morts de 1870.
Nouvelles à la Main ;,`,
Un farceur court après l'autouûs
Y a-t-il encore une place dans votre
dirigeable ? ̃
Le conducteur, avec un sourire
C'est plein. ̃̃̃-•̃ ̃
T-aoo.o. i
Il paraît que ton fêtard de neveu se-
marie ?
Oui. Il. est fatigué; il n'a'plus le
sou.
Je comprends. Il atterrit, faute,
d'essence.. ••
La Masque de Fer.
L'Incident du «Zeppelin»
Remerciements officiels
M. J ules. Cambon, ambassadeur • de
France à Berlin, a télégraphié au mjnis-!
tre des. affaires étrangères pour l'infor-
mer que le gouvernement impérial ̃ le.
priait de remercier le gouvernement de-
Ja République pour la courtoisie avec
laquelle ont été-1 'accueillis' à Lunéville
les passagers du dirigeable allemand et
l'empressement qu'on a mis à aider ce
dirigeable à regagner son port d'attache.
Le baron de Schoen, ambassadeur
d'Allemagne à Paris, a en même temps
fait parvenir à M. Pichon, ministre des
affaires étrangères, la lettre suivante :̃
Paris, i avril 1913.
Mon cher ministre, ̃̃'̃̃
Le gouvernement impérial, à la connais-
sance duquel je rn'étais empressé de porter
les mesures que le gouvernement de la Répu-
blique a. prises à occasion de l'atterrissage
involontaire d'un dirigeable allemand à Lu-
né ville, vient de me charger d'être, l'interprète
auprès du gouvernement de la République de
sa vive reconnaissance pour la manière dont L
celui-ci a bien voulu terminer ce regrettable,
incident et que le gouvernement impérial
apprécie hautement.
1 m'est bien agréable de m'acquitter de
cette mission auprès de Votre Excellence, et
je vous prie, mon cher ministre, d'agréer à
cette nouvelle occasion les assurances de ma
haute considération. -̃
DE Schoen.
~,yLA QUBSTWM & ORIENTA -±
L'Indemnité de guerre ,t;.
et tes Chances de paix i
Quelle que soit l'importance et la gra-
vité du problème de Scutari, beaucoup
plus importante est, à l'heure actuelle,
la question de la paix balkanique. Cette
paix apparaît maintenant comme très
possible, sinon très prochaine. Si elle
pouvait être conclue, l'affaire monténé-
grine 'S'arrangerait d'elle-même. 'Tous
les efforts' de la diplomatie européenne
doivent donc tendre à faciliter l'accord
entre les alliés et la Turquie.
Le différend relatif à la frontière de 1
Thrace a été réglé par un compromis.
C'estvraisemblablement par un eompro-
mis analogue que l'on unira par s'enten- )
dre, sans trop de difficultés, en ce qui
concerne les îles de la mer Egée. Que* t
reste-t-il donc ? Il reste la question de
l'indemnité de guerre, au sujet de la-
quelle les uns et les autres se montrent
en apparence intransigeants.
« Il nous faut à tout prix, une indem-
nité, disent les Bulgares, soutenus en
cela par leurs alliés. Si la Turquie nous
la refuse, nous poursuivrons la guerre à
outrance, nous emporterons les lignes
de Tchatalscha et c'est dans Constanti-
nople que nous dicterons la paix. »
Les prétentions des Bulgares sont sou-
tenues diplomatiquement par la Russie.
« Pas d'indemnité répondent les
Turcs, et d'ailleurs, si l'on s'avisait de
nous l'imposer, comment diable la paie- .1
rions-nous ?» n
Il y a, dans le dernier numéro de
Punch, un excellent dessin qui résume
à merveille cette situation. Un Bulgare
à l'aspect terrible, braque un revolver
sur un Turc, en lui criant « Ce que je
veux maintenant, c'est ton argent »
Et le Turc, très calme, très placide, de
lui répliquer, en montrant ses poches
« De l'argent, mon pauvre ami. Je te j
permets de me fouiller »
L'Allemagne et l'Angleterre sont du
même avis que le Turc, pour ce qui re-
garde l'indemnité..
Voici donc deux groupements en pré-
sence et deux prétentions qui s'opposent.
Quelle doit être, dans cette occurrence,
l'attitude de la France? Elle est plus in-
téressée que personne en tout cela, parce
qu'elle détient la plus grosse part de la
Dette ottomane, et surtout parce qu'elle
est appelée à souscrira la majorité des
emprunts rendus nécessaires par la
guerre actuelle. Elle a donc, plus qu'au-
cune autre, son mot à dire et son avis,
un avis décisif à donner.
Or, son attitude ne peut être qu'une `
attitude de conciliation entre les deux
thèses opposées. Elle n'est nullement hos-
tile au principe de l'indemnité; elle, se
réserve seulement d'en étudier, avec les
intéressés eux-mêmes, les modalités et
les possibilités. A la Conférence finan-
cière qui se réunira prochainement à
Paris, elle cherchera et elle trouvera les 'v
moyens de donner satisfaction aux de-
mandes des alliés, sans ruiner les
finances ottomanes. Que les uns et les
autres s'en rapportent à elle du soin de
découvrir, la solution transactionnelle.
'J'elle est la position que va prendre, if
gouvernement francs dans ces pour-
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