Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1912-07-21
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1912 21 juillet 1912
Description : 1912/07/21 (Numéro 203). 1912/07/21 (Numéro 203).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289650c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
%é numéro quotmm ;oa GeirtWm aans toute, ra France ^Etranger VINGT CÈNIÏIMÈS
Dimanonê
58e Année 36 Série N6 203
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
Gaston CALMETTE
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dt Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur «l'être obligé d'en pleurer. n (Beaumarchais.*
S o :m: jme .a. i h, e
Le Moiit-Louis de Jean-Jacques Rousseau
Georges Caim.
La Vie hors Paris Le musée du cheval
Maurice Leudet.
L'empereur du Japon A. N.
La crise turque Exigences des officiers.
Un discours de, M. Guist'hau L'émulation né-
cessaire Maxime Girard.
Dessin: « Par filspécial» ALBERT GUILLAUME.
Contre le monopole despoudres: MARCLANDRY.
A l'Institut Grand Prix de Rome de peinture:
Cp. DAUZATS.
Aviation militaire Réquisitoire d'un officier
̃ Dk Beyrë.
Courrter de la Bourse Armand Yvel.
Feuilleton: Les trois amies du jeune premier
Lejkise. (Adapté par le comte Stanislas
RZEWOSKfl.
Le Mont = Louis
̃̃ de
Jean-Jacques Rousseau-
«. Vous aussi, cher monsieur, vous
relisez les. Confessions. Que sont deve-
nus les décors de cette existence si pro-
digieusement cahotée? Les Charmettës
sont loin, le' logis de Paris n'existe plus.
Ermenonville est modifié. De la Che-
vrette il ne reste que la grille, les douves
et les fossés.Connaissez-vous Mont-
Louis ?. la petite maison que vint habi-
ter Jean-Jacques Rousseau, sur les hau-
teurs de Montmorency, après que Mme
d*Epinay lui eut, le 10 décembre 1757,
signifié vertement d'avoir à quitter l'Er-
mitage? Vous vous souvenez, n'est-ce
pas? de la lettre plutôt rêche de
Mme d'Epinay
« Après vous avoir donné pendant
plusieurs années toutes les marques
possibles d'amitié et d'intérêt, il ne me
reste qu'à.vous plaindre. Vous êtes bien
malheureux. Je désire que votre cons-
cién soit aussi tranquille que la mienne.
Cela pourrait être nécessaire au repos
de votre vie. Puisque vous vouliez quit-
ter l'Ermitage et que vous le deviez, je
suis' étonnée que vos amis vous aient
l'étenu. Pour moi, je ne consulte point
les miens sur mon devoir et je n'ai plus
rien à' vous dire sur le vôtres». Et Rous-
seau,au livré IX des Con fessions;conclut:
«Un congé si imprévu mais si nette-
ment prononcé, ne me laisse pas un
-instant à balancer. Il fayait sortir sur-
Îe4iiamp quelque temps qu'il fit, en quel-
que état que je fusse, dusse-je coucher
,dans les bois et sur laneige, dont la terre
était alors couverte. La fortune aida
mon audace. M.Mathas, procureur fiscal
de M. le prince de Condé, entendit parler
de mon embarras, il me fit offrir une
petite. maison qu'il avait à son jardin de
Mont-Louis, à Montmorency. J'acceptai
avec empressement et reconnaissance.
Le marché fut bientôt fait; je fis en hâte
acheter .quelques meubles avec ceux que
j'avais déjà pour nous coucher Thérèse et
moi. Je us charrier mes effets à grand'-
peine et à grands f rais malgré la glace et
la neige; mon déménagement fut fait dans
deux jours, et le 15 décembre je rendis les
clefs de l'Ermitage, après avoir payé les
gages du jardinier, ne pouvant payer
mon loyer ». Nous ne nous lassons pas,
mes aimables interlocuteurs et moi,
d'évoquer Rousseau,, ce génie décon-
certant à qui semble si bien s'appli-
quer le titre de la comédie de Diderot:
Est-il bon, est-il méchant ?. On discute
beaucoup, on se dispute un peu et la
conversation se termine par une invita-
tion à déjeuner à Montlouis.
Au sommet de la colline de Montmo-
rency, plus haut que l'église, près la
place des Cerisiers, à un angle de rue,
sous un dôme de marronniers, une
porte flanquée de deux colonnes et sur-
montée dune plaque de marbre gris
étale cette inscription « Le Mont-Louis
habite par Jean-Jacques Rousseau, 1757-
1162. » A gauche de la porte, un papier
vert: A •
Du spectacle d'hier affiche déchirée ̃
nous montre le profil bien connu de
Jean-Jacques et annonce, « en l'honneur
du centenaire», la première représenta-
tion de l'Homme de la nature, à-propos
de circonstance. A droite, les débris
d'un placard électoral où deux adver-
saires 'politiques s'injurient copieuse-
ment. ̃
Nous descendons une quinzaine de
m. êtres en pente roide. Au numéro 5'de
la rue Jean-Jacques-Rousseau, une grille:
c'est l'entrée actuelle de la vieille de-
meure.
Le plus gracieusement du monde, la
maîtresse du logis s'em presse à nous
ouvrir son salon. C'est un éblouis-
se trient de ce salon, surélevé de quel-
ques marches, nous découvrons une
vue merveilleuse, qu'encadre une bor-
dure embaumée de glycines et de clé-
matites. A l'horizon lumineux, le mpulin
et les coteaux d'Orgeroont, la butte de
Sànnois,' le Mont-Valérien sous nos
pieds, un petit jardin de curé, d'où
monte l'odeur aigrelette d'un gazon
fraîchement tondu.
Maintenant, grimpons par l'étroit es-
calier à la chambre de Jean-Jacques.
Une vaste pièce carrelée, blanchie à
la chaux; dont les deux fenêtres ou-
vrent. sur. la vallée. A droite, une alcôve
flanquée de deux cabinets l'un servait
de débarras, l'autre de garde-robe. L'es-
càliér reliant cette chambre à l'étage in-
férieur, où habitait Thérèse Levasseur,
n'existe plus. Mais la pièce est presque
intacte, nous n'en saurions douter, car
tandis que nous étudions le logis, M.J.
Ponsin, conservateur du petit musée de
Montmorency, un Rousseauiste fer-
vent et admirablement documenté, nous
le certifie. M. Ponsin nous démontre
-ensuite plans en mains que la
maisonnette, occupée par Rousseau,.
comprenait seulement la partie droite .1
de l'actuelle demeure Ce « petit I.
Montlouis » n'était qu'une sorte de
vide-bouteilles, complétant le « grand
Montlouis », qu'habitait M, Mâthas.
On entrait par la cuisine et pour gçtr-
gner son jardin, Rousseau devait donc
tourner à gauche puis longer la haie
vive qui le séparait de son voisin, un
tailleur de pierre, nommé Pillieux. Ce
brave travailleur s'était vite pris d'affec-
tion pour ï « homme de^ la nature »
l'une des joies de Jean-Jacques consis-
tait à aller manger « l'omelette au cer-
feuil » chez l'ami Pillieux. Aujourd'hui,
le chantier de pierre est enclavé dans le
jardin du Mont-Louis, mais rien de plus
facile que de se rendre compte des ad-
jonctions nouvelles.
.Accoudés à la fenêtre, nous regardons
le paysage que Rousseau a si' bien et si
souvent "dépeint dans les Confessions,
dans ï Emile, dans les Rêveries d'un pro-
meneur solitaire. 1 1 Il 1
Sous nos yeux le jardin où les vols de
papillons tourbillonnent en blancs flo-
cons à droite, l'épaisse charmille rem-
plie d'oiseaux chantant à pleins gosiers
plus loin les vieux toits de tuiles du vil-
lage et les fins clochetons de l'église de
Montmorency. Il n'en allait pas de
même autrefois, tes toits de tuiles étaient
rares .le tertre sur lequel s élève le
Mont-Louis s'appelait la:butte Jonvelle;
ici venaient jouer les polissons du quar-
tier, au,sortir des classos. La butte Jon-
velle est aujourdhui couverte d'habi-
tations, de jardins, de vergers; mais
comme un rappel du passé; le vieux clo-
cher tinte onze coups et des cris joyeux
d'enfants retentissent soudain. Le pen-
sionnat voisin entre en récréation.
Descendons sur la terrasse, cette belle
terrasse ombragée de tilleuls dont plu-
sieurs furent plantés par Rousseau lui-
même.
Voici la table et le banc de pierre po-
sés par le philosophe; sur cette table
nous ouvrons les Confessions et nous y
relisons l'histoire de ce qui nous en-
toure
« Je m'amusai à orner la terrasse
qu'ombrageaient, déjà deux rangs de
jeunes tilleuls; j'y en fis ajouter deux
pour faire un cabinet de verdure j'y fis
poser une table et des bancs de pierre;
je l'entourai de lilas, de seringa, de
chèvrefeuille, et cette terrasse. sur la-
quelle j'avais apprivoisé des multitudes
d'oiseaux, me servait de salle de com-
pagnie pour recevoir ;M. et Mme de
Luxembourg, M. le duc de Yillëroy, M.
le prince de"Tingry, M. le marquis d'Ar-
mentières, Mme la duchesse de Mont-
morency, Mme la duchesse deJ3oufflors,
Mme la comtesse de Valentinois, Mme
la comtesse de Boufflers, et d'autres
personnes de ce rang qui, du château,
ne dédaignaient pas de faire, par une
montée très fatigante, le pèlerinage de
Mont-Louis. Je devais à la faveur de M.
et Mme de Luxembourg toutes ces visi-
tes je le sentais, et mon cœur leur en
faisait bien l'hommage. »
Et maintenant, s'écrie M. Pônsîn,
allons vite au donjon, car nous avons la
bonne fortune de posséder intact, ou à`
peu près, ce si précieux décor de la vie
de notre Jean-Jacques. Rappelez-vous la
description qu'il nous en a donnée
« Pendant un hiver assez rude, au
mois de février et dans l'état que j'ai dé-
crit ci-devant, j'allais tous les jours pas-
ser deux heures le matin, et autant
l'après-dîner dans un donjon tout ouvert t
que j'avais au bout du jardin où était mon
habitation. Ce donjon, qui terminait une
allée en terrasse, donnait sur la vallée
et l'étang de Montmorency et m'of-
frait pour terme de point de yue.lc sim-
ple, mais respectable c-hàteàù de Saint-
Gratien, retraite du vertueux Catinat.Cc
fut dans ce lieu, pour lors glacé, que sans
abri contre le vent et la neige, et sans
autre feu que celui de mon cœur, je
composai, dans l'espace de trois semai-
nes, ma lettre à d'Alembertsur les spec-
tacles ».
Nous contournons un mur bas suppor-
tant une terrasse sur laquelle plusieurs
dames promènent des enfants. Et notre
guide, d'une voix de stentor « Ça, c'est
la maison des commères. Les dames
sourient. elles ont l'habitude, ce.n'est
pas d'elles qu'il s'agit, mais bien des
bavardes avec lesquelles, en 1758, Thé-
rèse Levasseurpotinait du matin au soir.
Ce serait même, si l'on en croit Rous-
seau, par-dessus le mur de cette maison
des bavardes que les doubles de l Emile
se seraient envolés à l'étranger pour y
être imprimés avant leur apparition en
France.
Au bout d'une allée tapissée de roses,
de pommiers bas, d'oeillets et de gueules-
de-loup, une. maisonnette presque entiè-
rement ensevelie sous les lierres et les
branches de figuier. Un large toit de
tuiles; c'est le donjon. Huit marches
verdâtres à monter Ce donjon n'est plus
ouvert à tous les vents; nous savons,
par les Confessions, que Mme la' maré-
chale "de Luxembourg, inquiète d'y voir
le philosophe travailler» sansabri contre
le froid etlaneige»,y lit poser un auvent
et une cheminée; la petite cheminée est
aujourd'hui au musée de Montmorency
et nous poussons la porte de l'auvent.
Ainsi, cette retraite minuscule, à
peine capable de contenir six personnes,
ce réduit semblable à ces resserres où
les jardiniers remisènt leurs râteaux,
leurs pelles, leurs arrosoirs. c'est le
donjon, ce « Sinaï de la Révolution »;
c'est ici que Rousseau écrivit les belles
pages enflammées qui devaient rénover
la pensée française, sonner le boute-
selle aux « âmes sensibles », aux « pré-
curseurs » impatients de bouleverser le
vieux monde.
Nous ne nous lassons pas de regarder
cet humble décor d'un si prodigieux la-
beur et nous cherchons instinctivement
sur le carrelage rose les traces de la
table sur laquelle se joua la célèbre partie
d'échecs entre le philosophe et le prince
de Conti; on se souvient de l'amusante
anecdote
-1 «-Comme mon .appartement de • Mont-
Louis était très petit, et que la situation
du donjon était charmante, j'y conduisis
le prince, qui, pour comble de grâces,
voulut que j'eus l'honneur de faire sa
partie aux échecs. Je savais qu'il gagnait
le chevalier de Lorenzi, qui était plus
fort que moi. Cependant, malgré les
signes et les grifnaces du chevalier et
des assistants, que je ne fis pas sem-
blant de voir, je gagnai les deux parties
que nous jouâmes. En finissant, je lui
dis d'un ton respectueux, mais grave
« Monseigneur, j'honore trop votre Al-
tesse sérénissime pour ne la pas gagner
toujours aux échecs».
.Alors, dans ce décor évocateur, M.
Ponsin, dépliant des papiers « Et main-
tenant, voici la surprise, lisez. ceci est
le double du testament de 1758. Par
ce testament, ou plutôt par cet' acte no-
tarié, Jean-Jacques reconnaissait à Thé-
rèse Levasseur la propriété. des, meu-
bles meublant Montlouis, dont le détail
nous est ainsi transmis depuis." les
deux chandeliers, mouchette et porte-
mouchette de cuivre jaune avec tringle
de fer. la couchette, à bas piliers
avec housse de serge verte, ornée de
rubans de soie à chenille jaune, les douze
aunes de tapisserie de Berga.me, le mi-
roir de toilette dans sa bordure de bois
rouge cintré par le haut, jusqu'aux deux
estampes encadrées, l'une représentant
un portrait garni de sa glace et l'autre
un vase.
» Enfin notez ceci qui est capital
par les mêmes présentes, ledit sieur
Rousseau se reconnaît redevable envers
ladite Le Vasseur, sa domestique, de la
somme de 1,950 livres pour treize, an-
nées de ses gages, depuis qu elle de-
meure avec lui en cette qualité, jusqu'au
1er mars dernier. » et cela fixe les ap-
pointements de Thérèse à 150 livres par
an, soit 12 fr. 50 par mois! 5
» Ce si précieux testament n'existe1
plus. Il fut volé, il y a quelque! çin-
quante ans, chez le notaire du pays par
un petit clerc indélicat qui le revendit
cent sous. Cent sous le testament de
Rousseau à quelque amateur d'auto-
graphes
» Heureusement que mon père avait eu
soin d'en prendre copie. c'est cette co-
pie que je vous offre. Et maintenant
allons vider une bouteille de cidre sur
la table de pierre de l'homme de la na-
ture. » '•̃-̃
Georges Cain.
LA VIE HORS PARIS
LE MUSÉE DU CHEVAL
Hier matin, à neuf heures,, a été' inaugure
solennellement, ,dans le v.ieux ."et 'illustré"
château deSàurdur, le mùsée'dû cheval.
« L'histoire du chevaX a écrit Tpùssenel,
est celle de l'humanité. »
C'est cette Mstoire "que" les fondateurs dé ce
musée ont tenu à évoquer devant nos yeux.
On sait que le cheval est un ancêtre et très
antérieur à l'homme. M. de Mortillet pré-
tend qu'il nous a précédés sur la terre de
deux cent mille ans au moins.
Soyons d'autant plus fiers de la parole de
Bùffon, pour qui « la plus noble conquête »
de l'homme est le cheval.
Le cheval, à Saumur, possède ses plus
fervents admirateurs, ses plus fins connais-
seurs, ses écuyers les plus illustres. L'Ecole
de cavalerie est une des gloires les plus pures
de la France. Le musée du cheval, devient
uii des compléments les plus utiles de l'Ecole,
une des parures les plus élégantes de cette
ville, si jolie, et qui sourit toujours parce
qu'elle possède le privilège do la jeunesse,
celui d'être toujours heureuse.
Elle doit aujourd'hui son nouveau musée
aune triple collaboration au docteur Peton,
maire de Saumur à M. le vétérinaire-major
Joly, et à M. Jean Stern, le très sympathique
sportsman.
Ils étaient tous les trois au châtoau au-
jourd'hui, au milieu d'une foule d'invités
militaires et civils,,et particulièrement, féli-
cités
MM. Ollivier, inspecteur général des haras,
représentant le ministre do l'agriculture géné-
ral de Lastours, représentant le ministre de la
guerre général Dufargc, inspecteur général des
remontes général de Lagarenne. de Canisy,
directeur des haras d'Angers du Breil,. direc-
teur des haras d'Aurillac colonel Ahselin,
colonel de Montjou, lieutenant-colonel Schmitt,
commandant Blacque-Belaiiy lieutenant- colo-
nel Fourqueret, sous-directeur do la cavale-
rie, lieutenant-colonel Dolfus, commandant Fé-
line, Tainturier, sous-prefet de Saumur,' de Gasté,
M. et Mme Trousselle, comte et comtesse d'Ide-
ville, Jean Stern, Sautereau;, lieutenant Sifton,
de l'armée canadienne, etc., etc.
C'est au second étage du château^ restauré
en partie grâce aux efforts répétés du
docteur Peton et d'après les plans retrouvés
dans le Livre d'heures du duc de Berry, le
long d'une immense galerie de quarante-cinq
mètres' de long, dont la charpente est une
véritable merveille, que se. trouve installé le
nouveau musée.
La salle est- très bien éclairée et par ses
larges fenêtres Renaissance la vue s'étend
sur Saumur et sa riante vallée dorée par le
soleil. ̃
Tout a été ordonné, classé, étiqueté par le
vétérinaire-major Joly, un vieil ami du che-
val, savant historien, et par le vétérinaire
en premier Tasset, .son fidèle et précieux
collaborateur. M. Joly est le conservateur du
musée, M. Tasset le .conservateur adjoint.
Le très distingué conservateur, dans une
conférence très documentée, fort plaisante,
et où l'humour et l'esprit ont eu leur place,
nous a présenté l'œuvre accomplie. Elle n'est
point complète, cette œuvre, mais déjà elle
présente un très, vif intérêt. On parcourt,
avec le conférencier, les générations cheva-
lines depuis l'époque tertiaire jusqu'à l'épo-
que contemporaine. Pour la race chevaline,
comme pour toutes les races du monde, on
s'aperçoit que la nature ne procède point
par sauts, mais par évolutions très lentes.
Des moulages, des sculptures, dessque-
lettes, puis à l'époque des temps modernes des
photographies ou des dessins, ou ,encore, à
travers les âges, des livres rares nous livrent
les secrets de toute l'histoire du cheval. Après
le groupement chronologique vient un groupe-
jneat spécifique où iious voyons tour à tour les
objets se rapportant au cheval à travers les
^nationalités les plus diverses et les temps les
plus différents ce sont des collections de
brides, d'éperons, de caparaçons magnifi-
ques, de ferrures, de selles' et des harnais
d'un art consommé. Les maréchaux de la
féodalité étaient'de véritables artistes et ils
ferraient parfois d'argent les montures de
leurs seigneurs ou de leurs évêques.
Pour l'époque de la Renaissance, les hous-
ses et les magnifiques caparaçons, manquent
encore et les organisateurs ont dû se conten-
ter de la reproduction graphique, en atten-
dant les 'dons nouveaux de collectionneurs
qui sont annoncés: Déjà quelques personna-
lités, comme MM.Edmond Blanc, Jeau Stern,
Gabriel Hanotaux, Edouard Dotaille, Salo-
mon Reinach ont fait, des envois. La liste
«'est pas close, et la ville de Saumur, qui a
déjà voté quelques fonds, en votera d'autres
dans un avenir prochain. Dès aujourd'hui,
l'on peut dire que les débuts du musée sont
particulièrement heureux. >
Au nombre des plus belles pièces exposées,
il convient de citer.parmi les harnachements,
dont la collection est assez imposante, un
harnais de gala aux fines ciselures qui ap-
partint au inaréchal de Mac-Mahon, prési-
dent de la République, et qui servit une
'âernière fois, à Berlin, au chef do la mis-
taion française envoyée pour assister au
rinariage de Guillaume II. Très intéressant
aussi, le squelette de « Flying Fox », un des
chevaux les plus fameux du dix-neuvième
siècle, qui gagna un million en Angleterre,
fut payé un million par M. Edmond Blanc
lors de la vente de l'écurie du duc de West-
minster et fut le père d'Ajax, dejGauvernant,
etc., etc.. ̃ •̃ •:
Des portraits de chevaux et des grands
cavaliers des derniers siècles comptent aussi
parmi les documents capables de retenir
l'attention. Les signatures de Detaille, d'Eug.
Chaperon et de Caran d'Ache sont en ve-
dette.
La voiture aura aussi une section spéciale
au musée du cheval. Mais jusqu'à présent
deux vieux omnibus « Place Wagram » sont
les seuls spécimens exposés. On attend il est
vrai une vieille diligence et une chaise de
'.postes. Les omnibus seront en bonne compa'-
i-gnie: ̃
i'{ Enfin quelques dames de Saumur ont voulu,
Lèlles aussi; enrichir le musée. Mmes Joly,
iTassot, Bonncau, Mlles Lusson, Peton et les
^jeunes filles du collège ont confectionné,
avec art et bon goût, des coussins magni-
fiques qui recouvrent les bancs des anciennes
chàtelaines.
M. Joly a appelé sur elles la protection de
4a déesse Epona, la déesse du cheval, et
dans leurs allocutions charmantes, le géné-
ral de Lastours, qui représentait le ministre
de la guerre, le docteur Peton, maire de
Saumur, M. Jean Stern et M. Ollivier, ins-
pècteur général des haras, ont invoqué aussi
là' belle déesse, afin qu'elle protège le musée
du cheval.-
La déesse Epona sera sensible à tant d'é-
loquence et veillera jalousement sur son
temple. ̃̃•̃>-̃̃ Maurice Leudet."
Echos
La Température ̃
Aux ciels clairs et lumineux des dernières
journées succédait hier un ciel bas, sombre et
d'une obscurité presque complète ou telle-
ment intense que toutes les maisons des com-
merçants étaient éclairées comme en pleine
nuit. Ce petit phénomène, dont on trouvera
d'autre part des détails précis, se passait
avec une pluie battante et une froidure tout
à fait hors de saison.
La température a, en effet, beaucoup baissé.
A huit heures du matin, le thermomètre mar-
quait, hier, 130 au-dessus de zéro et 170 seu-
lement l'après-midi, avec une pression baro-
métrique accusant 757™n^4, qui reste basse
sur tout l'ouest et l'est du continent.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, le
centre et l'est de l'Europe. En France, il a
plu à Belfort, à Dunkerque, à Cherbourg et
à Biarritz.
La température a baissé sur presque toute
l'Europe. ̃
Départements, lé matin. Au-dessus de \èro
ti° Nantes, à Charleville et à B elfort, 1 3°
à Dunkerque, à Lorient, à Nancy et à Be-
sançon, 130 à Boulogne, à Brest, à Bordeaux,
au Mans et à Lyon, 140 à Rochefort et à
Clermont, 150 à Cherbourg- et à l'île d'Aix,
17" à Biarritz, à Toulouse et à Cette, 180 à
Perpignan, 190 à Marseille, 21° à Oran, 240 à
Alger.
En France, un temps nuageux et à ondées
est probable.
(La température du 20 juillet 1911 était,
à Paris: 160' au-dessus de zéro le matin et
260 .l'après-midi. Baromètre 7651""1. Très
beau temps.)
Du New } drk Herald
A Londres c Nuageux. Température max.,
1793* min., n°2. Vent nord-nord-est. A
Berlin Beau. Température (à midi) 210.
Les Courses v
Aujourd'hui, à 2 heures, Courses au
Auteuil. Gagnants du Figaro .•
Prix Andréa Boléro lit Zillah.
Prix Rigoletto Gros Risque; Pyrrhus.
Prix Aguado Faustine U Roi Bomba.
Prix de France Couvrefeu II Sultan VII.
Prix Perth Roghûi Le Spadassin.
Prix de la Bièvre Go; Mastigadour.
A Travers Paris
Pour là couronne.
Nous avions déjà un prince des poè-
tes. Cela ne suffisait pas à notre démo-
cratie. Il nous fallait, paraît-il, un prince
des conteurs. Et le, journal l'Intransi-
geant voulut s'appliquer à nous satis-
faire. Il sollicita donc, à ce sujet, le suf-
frage des gens de lettres.
Voici que notre confrère interrompt
aujourd'hui ce plébiscite qui, quotidien-
nement, allait son tftin. Pourquoi `~
C'est qu'il se trouve que certains, dans
ce scrutin tout littéraire, ont introduit
des procédés qui, pour être très en hon-
neur au royaume des mares stagnantes,
ne paraissent pas à leur place au Bois
sacré des Muses.
Un des candidats, M. Han Ryner, pos-
sède en effet des amis trop zélés qui,
pour son triomphe, se sont consti-
tués en comité électoral. Ayant ré-
digé un manifeste éloquent, où les mé-
rites de M. Han Ryner sont célébrés avec
un chaleureux enthousiasme, ils en-
voient un peu partout cette profession
de foi, accompagnée d'un bulletin de
vote au nom du de cujus.
Cette manœuvre, en pareille circons-
tance, a paru inopportune à l'Intransi-
geant, qui n'entend faire état que d'opi-
nions spontanées. Il suspend donc les
opérations électorales, se réservant de
tenir, à son heure, une réunion où la'
valeur' et l'authenticité des suffrages1
pourront être examinées au grand jour.
Quand nous nous sommes levés, hier,
le ciel était gris. Une heure après, il était
noirâtre. Vers onze heures, il est devenu
jaune foncé, et enfin il a atteint une
espèce de vert-réséda. Alors, alors.
nous avons allumé nos lampes.
Soudain, la pluie s'est mise à tomber,
une pluie furieuse et rageuse qui sem-
blait vouloir casser les vitres. Dans la
rue, les cochers avaient cette mine rogue
qu'ils prennent lorsque le soleil ne brille
pas. Les pauvres petites dames de Paris
tâchaient de franchir les ruisseaux qui,
soudain, s'étaient tranforœés en tor-
rents. Les plumes de leurs chapeaux
résistèrent tant bien que mal à l'averse
trépidante. Car il n'était parapluie qui
pût garantir les coiffures. La pluie per-
verse battait de biais les visages et les
cheveux, et ces petits chefs-d'œuvre qui
les couvrent.
En même temps, une bise glaciale
soufflait. C'était une journée d hiver,
tout simplement. Une journée d'hiver
qui était arrivée on ne sait d'où, et s'était
assise au beau milieu de notre calen-
drier. Les reporters se précipitèrent au
bureau central météorologique. Et là ils
trouvèrent des fonctionnaires tranquilles
qui leur dirent
Rien n'est plus naturel. La pres-
sion reste basse sur l'ouest, le centre et
l'est du continent. Une aire anticyclo-
nique.
Étc.etC". .̃̃•
Le petit couvert d'argent,
Une femme de bien, Mme la marquise
de Guerry, qui s'intéressait surtout aux
pauvres discrets, qu'on a fâcheusement
appelé les pauvres honteux, visitait un
jour les salles de dépôt du Mont-de-
Piété. "̃̃
Son attention y fut attirée par un pe-
tit couvert d'argent, un de ces couverts
d'argent qu'on donne au'lendemain d'un
baptême ou à l'occasion d-une première
communion.
Ce petit couvert était tout bruni parle
temps et l'étiquette qu'il portait indi-
quait que ce « g'age » était là depuis plus
d'un demi-siècle. La marquise de Guerry
lut la date de 1860.
On lui dit que d'année en année, de-
puis cette époque lointaine, tantôt le
père, tantôt la mère étaient venus renou-
veler exactement les frais minimes du
prêt qui leur avait été consenti sur le
petit couvert d'argent, souvenir de leur
enfant mort sans doute. Ces pauvres
gens revenaient chaque fois un peu plus
tristes, un peu plus las. Leurs cheveux
avaient grisonné, puis blanchi. Plus tard
la mère revint seule, et enfin on ne
l'avait plus revue depuis des années.
Mme la marquise de Guerry a légué à
la Ville de Pans cent mille francs pour
le dégagement des petits gages déposés
par les indigents.
RAPPEL A L'ORDRE
L'Eté, selon toute apparence,
Après quatre jours de feu doux,
Se tient déjà quitte envers nous
Et nous tire sa révérence 1
Il file! Et nous restons ici 1
Notre exode s'immobilise
Chacun regarde sa valise,
Puis scrute le ciel obscurci. °
Tous les trains s'en vont en fumée-! l
Que de départs pas un partant!
Cette valise, il faut pourtant
Qu'elle soit ouverte ou fermée
Hélas c'est partout le même air
En Suisse, en Auvergne, en Bretagne,
Le vent souffle dans ta montagne
Et la pluie écrase la mer!
Fais trêve à tes inconséquences 1
Reviens! Eté, trop tôt parti
Car du plus grand au plus petit,
Nous avons besoin de vacances •
Louis Marsollead.
Hors Paris
II semble que la faveur dont jouissait
déjà le « Savoie-Express » auprès du
public ait encore augmenté depuis qu'il
est quotidien, car jamais son élégante
clientèle n'a été aussi empressée et aussi
nombreuse. •
Nous croyons donc donner un excel-
lent avis à ceux de nos lecteurs qui dé-
sirent gagner les bords du Léman ou
les stations thermales de la Savoie par
ce train de luxe, en leur conseillant de
réserver leurs places à l'avance à l'a-
gence de la Compagnie des wagons-lits,
boulevard des Capucines.
Un coup d œil jeté sur l'horaire du
« Savoie-Express » suffirait à expliquer
sa vogue, si le confort de ses voitures et
la réputation de son restaurant ne la
justifiaient déjà amplement.
Le « Savoie-Express » quitte Paris à
it h. 35 u*u matin poui" arriver à Aix-
les-Bains à 7 h. 30 du soir, à Genève
à 8 h. 39, à Thonon-les-Bains à 9 h. 12
et à Evian à 9 h. 26 du soir.
Nouvelles à la Main
Et les coups de canon des Darda-
nelles ? '?
De la poudre aux moineaux.
Vous voulez dire. aux canards
Le Masque de Fer.
L'Empereur du Japon
Une dépêche de Tokio- annonce que
J'empereur du Japon est gravement ma-
lade. La dépêche ajoute « Il était hier
dans.un état d'inconscience ».
Seconde dépêche arrivée dans' la soi- ;̃
rée
rée Tokio, 20 juillet.
L'Empereur est tombé malade le 14 juillet.
Il avait perdu connaissance le 18. Il serait
atteint, d'après les médecins, d'une maladie
affectant la vessie.
Le bulletin officiel d'aujourd'hui porte que
la température .était de 105° Farenheit, le
pouls était do 104, la respiration était do 38.
Autre dépêche et nouveau diagnostic;
Tokio. 20 juillet. >1
Les médecins qui soignent l'Empereur
rappellent que le souverain a eu une attaque
do diabète à la fin de 1904 et qu'il souffrait
d'une maladie des reins depuis la fin de
janvier 1906.
La maladie actuelle commença le 14 juil-
let, l'Empereur perdit graduellement l'appé-
tit, devint somnolent, entin le délire s'est
déclaré le 19 et des phénomènes nerveux
très caractérisés se sont manifestés. L'albu-
mine augmenta. La lièvre survint dans la
soirée. Les docteurs annoncent qu'il s'agit
d'une maladie des reins. Cette crise était
inattendue. L'Empereur présidait encore le
15 le Conseil des ministres où il approuvait
le rapport sur la question chinoise.
̃••̃̃•"̃"•̃ Tôlcio, 20 juillet.
L'état de l'Empereur, ce soir, était station-
naire. Le malade restait assoupi.
Le prince héritier qui était convalescent
de la petite vérole volante se trouve moins t
bien depuis qu'il a appris le mauvais état
de santé de l'Empereur. »
L'empereur ;Mutsuhito n'est âgé que
de soixante ans. Il est monté sur le trône i
à l'âge de quinze ans, en 1867, et. l'on sait
l'œuvre colossale qu'il a réalisée. Sous son
impulsion incessante, grâce à son in-
lassable persévérance, le Japon s'est
complètement transformé et a accompli
la plus extraordinaire évolution qui, ait
jam.ais été réalisée en si peu de temps
dans l'histoire des nations.
L'Europe, le monde entier attendent
avec anxiété des nouvelles de' Tokio et
font des vœux pour que les alarmantes
prévisions de ces premières dépêches ne
se réalisent pas.
• ̃ -Av N;'
La Crise turque
~vA1
Les exigences des officiers
La démission de Saïd pacha n'a pas
donné entière satisfaction à la Ligue
militaire. Tewfik pacha n'inspire pas
entière confiance aux adhérents de ce
groupement; ils veulent Kiamil pachâ
pour grand vizir; et comme, d'autre part,
les officiers restés fidèles aux partisans ̃
du Comité Union et Progrès, se décla-
rent résolus à s'opposer, même par la
force, à l'arrivée au pouvoir de Kiamil
comme grand vizir, la situation peut en-
core se compliquer gravement.
On n'est pas très fixé, en dehors de la
désignation du futur premier ministre,
sur les revendications de la Ligue mili-
taire on dit pourtant qu'elle exige, en-
tre autres choses, la dissolution de la »
Chambre avant le 23 juillet, date anni-
versaire de là proclamation de la Consti-
tution en 1908, et la mise en accusation
du ministère Hakki pacha, qui était au
pouvoir au moment du débarquement
des Italiens à Tripoli.
C'est pour porter ces exigences à la
connaissance du Sultan, exigences qui
lui avaient été soumises par une délé-
gation, que Hourchid pacha, ministre
intérimaire de la guerre, se serait rendu
au palais, dans la nuit de jeudi à ven-
dredi, avec Nazim pacha et Hadi pacha,
chef d'état-major et c'est cette dé-
marche qui aurait déterminé le Sultan à
lancer la proclamation dont nous avons `
publié le texte hier matin.
Mais, malgré cet appel au respect de
la discipline, l'effervescence persiste,
ainsi qu'en témoignent les dépêches,
suivantes
Constantinople, 20 juillet.
'On assure que Damad Hafiz Hakki, co-
lonel, chef de l'etat-major du premier corps,
membre influent du Comité, a harangué une
soixantaine d'officiers et a attaqué avec une
extrême violence les officiers qui, violant
leur serment et méprisant la discipline, veu-
lent imposer leur volonté au Sultan.-Il a in-
vité Hourchid à les punir sévèrement.
« Et vous, se serait-il écrié, êtes-vous avec
ces gens'? » Mais cette interpellation aurait
été accueillie par un profond silence et la
harangue aurait produit une fort mauvaise-'
impression.
On rapporte que des officiers ont insulté,
avant-hier, Talaat bey à la station de Mail-
tepé, près de Constantinople.
Un officier, membre du comité Union et
Progrès, aurait déclaré que pas plus de vingt
officiers à Constantinople ne sont prêts à
risquer leur vie pour la défense du comité.
De nombreux députés jeunes-turcs ont
reçu des lettres de menaces.
On estime que la proclamation du Sultan
à l'armée consacre la défaite du comité. »
On attend la dissolution de la Chambre.
Dans certains milieux, on reprocherait au
Sultan sa trop grande faiblesse. i
Constantinople, 20 juillet.. 1
En lisant, hier, la proclamation du Sultan,
au palais do Yildiz, le ministre intérimaire
delà guerre a prononcé un discours dann
lequel il a exposé les causes de ce mani-
ïestc'ei a invite les. officiers appartenant â.
Dimanonê
58e Année 36 Série N6 203
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
RÉDACTION ADMINISTRATION
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dt Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
de rire de tout. de peur «l'être obligé d'en pleurer. n (Beaumarchais.*
S o :m: jme .a. i h, e
Le Moiit-Louis de Jean-Jacques Rousseau
Georges Caim.
La Vie hors Paris Le musée du cheval
Maurice Leudet.
L'empereur du Japon A. N.
La crise turque Exigences des officiers.
Un discours de, M. Guist'hau L'émulation né-
cessaire Maxime Girard.
Dessin: « Par filspécial» ALBERT GUILLAUME.
Contre le monopole despoudres: MARCLANDRY.
A l'Institut Grand Prix de Rome de peinture:
Cp. DAUZATS.
Aviation militaire Réquisitoire d'un officier
̃ Dk Beyrë.
Courrter de la Bourse Armand Yvel.
Feuilleton: Les trois amies du jeune premier
Lejkise. (Adapté par le comte Stanislas
RZEWOSKfl.
Le Mont = Louis
̃̃ de
Jean-Jacques Rousseau-
«. Vous aussi, cher monsieur, vous
relisez les. Confessions. Que sont deve-
nus les décors de cette existence si pro-
digieusement cahotée? Les Charmettës
sont loin, le' logis de Paris n'existe plus.
Ermenonville est modifié. De la Che-
vrette il ne reste que la grille, les douves
et les fossés.Connaissez-vous Mont-
Louis ?. la petite maison que vint habi-
ter Jean-Jacques Rousseau, sur les hau-
teurs de Montmorency, après que Mme
d*Epinay lui eut, le 10 décembre 1757,
signifié vertement d'avoir à quitter l'Er-
mitage? Vous vous souvenez, n'est-ce
pas? de la lettre plutôt rêche de
Mme d'Epinay
« Après vous avoir donné pendant
plusieurs années toutes les marques
possibles d'amitié et d'intérêt, il ne me
reste qu'à.vous plaindre. Vous êtes bien
malheureux. Je désire que votre cons-
cién soit aussi tranquille que la mienne.
Cela pourrait être nécessaire au repos
de votre vie. Puisque vous vouliez quit-
ter l'Ermitage et que vous le deviez, je
suis' étonnée que vos amis vous aient
l'étenu. Pour moi, je ne consulte point
les miens sur mon devoir et je n'ai plus
rien à' vous dire sur le vôtres». Et Rous-
seau,au livré IX des Con fessions;conclut:
«Un congé si imprévu mais si nette-
ment prononcé, ne me laisse pas un
-instant à balancer. Il fayait sortir sur-
Îe4iiamp quelque temps qu'il fit, en quel-
que état que je fusse, dusse-je coucher
,dans les bois et sur laneige, dont la terre
était alors couverte. La fortune aida
mon audace. M.Mathas, procureur fiscal
de M. le prince de Condé, entendit parler
de mon embarras, il me fit offrir une
petite. maison qu'il avait à son jardin de
Mont-Louis, à Montmorency. J'acceptai
avec empressement et reconnaissance.
Le marché fut bientôt fait; je fis en hâte
acheter .quelques meubles avec ceux que
j'avais déjà pour nous coucher Thérèse et
moi. Je us charrier mes effets à grand'-
peine et à grands f rais malgré la glace et
la neige; mon déménagement fut fait dans
deux jours, et le 15 décembre je rendis les
clefs de l'Ermitage, après avoir payé les
gages du jardinier, ne pouvant payer
mon loyer ». Nous ne nous lassons pas,
mes aimables interlocuteurs et moi,
d'évoquer Rousseau,, ce génie décon-
certant à qui semble si bien s'appli-
quer le titre de la comédie de Diderot:
Est-il bon, est-il méchant ?. On discute
beaucoup, on se dispute un peu et la
conversation se termine par une invita-
tion à déjeuner à Montlouis.
Au sommet de la colline de Montmo-
rency, plus haut que l'église, près la
place des Cerisiers, à un angle de rue,
sous un dôme de marronniers, une
porte flanquée de deux colonnes et sur-
montée dune plaque de marbre gris
étale cette inscription « Le Mont-Louis
habite par Jean-Jacques Rousseau, 1757-
1162. » A gauche de la porte, un papier
vert: A •
Du spectacle d'hier affiche déchirée ̃
nous montre le profil bien connu de
Jean-Jacques et annonce, « en l'honneur
du centenaire», la première représenta-
tion de l'Homme de la nature, à-propos
de circonstance. A droite, les débris
d'un placard électoral où deux adver-
saires 'politiques s'injurient copieuse-
ment. ̃
Nous descendons une quinzaine de
m. êtres en pente roide. Au numéro 5'de
la rue Jean-Jacques-Rousseau, une grille:
c'est l'entrée actuelle de la vieille de-
meure.
Le plus gracieusement du monde, la
maîtresse du logis s'em presse à nous
ouvrir son salon. C'est un éblouis-
se trient de ce salon, surélevé de quel-
ques marches, nous découvrons une
vue merveilleuse, qu'encadre une bor-
dure embaumée de glycines et de clé-
matites. A l'horizon lumineux, le mpulin
et les coteaux d'Orgeroont, la butte de
Sànnois,' le Mont-Valérien sous nos
pieds, un petit jardin de curé, d'où
monte l'odeur aigrelette d'un gazon
fraîchement tondu.
Maintenant, grimpons par l'étroit es-
calier à la chambre de Jean-Jacques.
Une vaste pièce carrelée, blanchie à
la chaux; dont les deux fenêtres ou-
vrent. sur. la vallée. A droite, une alcôve
flanquée de deux cabinets l'un servait
de débarras, l'autre de garde-robe. L'es-
càliér reliant cette chambre à l'étage in-
férieur, où habitait Thérèse Levasseur,
n'existe plus. Mais la pièce est presque
intacte, nous n'en saurions douter, car
tandis que nous étudions le logis, M.J.
Ponsin, conservateur du petit musée de
Montmorency, un Rousseauiste fer-
vent et admirablement documenté, nous
le certifie. M. Ponsin nous démontre
-ensuite plans en mains que la
maisonnette, occupée par Rousseau,.
comprenait seulement la partie droite .1
de l'actuelle demeure Ce « petit I.
Montlouis » n'était qu'une sorte de
vide-bouteilles, complétant le « grand
Montlouis », qu'habitait M, Mâthas.
On entrait par la cuisine et pour gçtr-
gner son jardin, Rousseau devait donc
tourner à gauche puis longer la haie
vive qui le séparait de son voisin, un
tailleur de pierre, nommé Pillieux. Ce
brave travailleur s'était vite pris d'affec-
tion pour ï « homme de^ la nature »
l'une des joies de Jean-Jacques consis-
tait à aller manger « l'omelette au cer-
feuil » chez l'ami Pillieux. Aujourd'hui,
le chantier de pierre est enclavé dans le
jardin du Mont-Louis, mais rien de plus
facile que de se rendre compte des ad-
jonctions nouvelles.
.Accoudés à la fenêtre, nous regardons
le paysage que Rousseau a si' bien et si
souvent "dépeint dans les Confessions,
dans ï Emile, dans les Rêveries d'un pro-
meneur solitaire. 1 1 Il 1
Sous nos yeux le jardin où les vols de
papillons tourbillonnent en blancs flo-
cons à droite, l'épaisse charmille rem-
plie d'oiseaux chantant à pleins gosiers
plus loin les vieux toits de tuiles du vil-
lage et les fins clochetons de l'église de
Montmorency. Il n'en allait pas de
même autrefois, tes toits de tuiles étaient
rares .le tertre sur lequel s élève le
Mont-Louis s'appelait la:butte Jonvelle;
ici venaient jouer les polissons du quar-
tier, au,sortir des classos. La butte Jon-
velle est aujourdhui couverte d'habi-
tations, de jardins, de vergers; mais
comme un rappel du passé; le vieux clo-
cher tinte onze coups et des cris joyeux
d'enfants retentissent soudain. Le pen-
sionnat voisin entre en récréation.
Descendons sur la terrasse, cette belle
terrasse ombragée de tilleuls dont plu-
sieurs furent plantés par Rousseau lui-
même.
Voici la table et le banc de pierre po-
sés par le philosophe; sur cette table
nous ouvrons les Confessions et nous y
relisons l'histoire de ce qui nous en-
toure
« Je m'amusai à orner la terrasse
qu'ombrageaient, déjà deux rangs de
jeunes tilleuls; j'y en fis ajouter deux
pour faire un cabinet de verdure j'y fis
poser une table et des bancs de pierre;
je l'entourai de lilas, de seringa, de
chèvrefeuille, et cette terrasse. sur la-
quelle j'avais apprivoisé des multitudes
d'oiseaux, me servait de salle de com-
pagnie pour recevoir ;M. et Mme de
Luxembourg, M. le duc de Yillëroy, M.
le prince de"Tingry, M. le marquis d'Ar-
mentières, Mme la duchesse de Mont-
morency, Mme la duchesse deJ3oufflors,
Mme la comtesse de Valentinois, Mme
la comtesse de Boufflers, et d'autres
personnes de ce rang qui, du château,
ne dédaignaient pas de faire, par une
montée très fatigante, le pèlerinage de
Mont-Louis. Je devais à la faveur de M.
et Mme de Luxembourg toutes ces visi-
tes je le sentais, et mon cœur leur en
faisait bien l'hommage. »
Et maintenant, s'écrie M. Pônsîn,
allons vite au donjon, car nous avons la
bonne fortune de posséder intact, ou à`
peu près, ce si précieux décor de la vie
de notre Jean-Jacques. Rappelez-vous la
description qu'il nous en a donnée
« Pendant un hiver assez rude, au
mois de février et dans l'état que j'ai dé-
crit ci-devant, j'allais tous les jours pas-
ser deux heures le matin, et autant
l'après-dîner dans un donjon tout ouvert t
que j'avais au bout du jardin où était mon
habitation. Ce donjon, qui terminait une
allée en terrasse, donnait sur la vallée
et l'étang de Montmorency et m'of-
frait pour terme de point de yue.lc sim-
ple, mais respectable c-hàteàù de Saint-
Gratien, retraite du vertueux Catinat.Cc
fut dans ce lieu, pour lors glacé, que sans
abri contre le vent et la neige, et sans
autre feu que celui de mon cœur, je
composai, dans l'espace de trois semai-
nes, ma lettre à d'Alembertsur les spec-
tacles ».
Nous contournons un mur bas suppor-
tant une terrasse sur laquelle plusieurs
dames promènent des enfants. Et notre
guide, d'une voix de stentor « Ça, c'est
la maison des commères. Les dames
sourient. elles ont l'habitude, ce.n'est
pas d'elles qu'il s'agit, mais bien des
bavardes avec lesquelles, en 1758, Thé-
rèse Levasseurpotinait du matin au soir.
Ce serait même, si l'on en croit Rous-
seau, par-dessus le mur de cette maison
des bavardes que les doubles de l Emile
se seraient envolés à l'étranger pour y
être imprimés avant leur apparition en
France.
Au bout d'une allée tapissée de roses,
de pommiers bas, d'oeillets et de gueules-
de-loup, une. maisonnette presque entiè-
rement ensevelie sous les lierres et les
branches de figuier. Un large toit de
tuiles; c'est le donjon. Huit marches
verdâtres à monter Ce donjon n'est plus
ouvert à tous les vents; nous savons,
par les Confessions, que Mme la' maré-
chale "de Luxembourg, inquiète d'y voir
le philosophe travailler» sansabri contre
le froid etlaneige»,y lit poser un auvent
et une cheminée; la petite cheminée est
aujourd'hui au musée de Montmorency
et nous poussons la porte de l'auvent.
Ainsi, cette retraite minuscule, à
peine capable de contenir six personnes,
ce réduit semblable à ces resserres où
les jardiniers remisènt leurs râteaux,
leurs pelles, leurs arrosoirs. c'est le
donjon, ce « Sinaï de la Révolution »;
c'est ici que Rousseau écrivit les belles
pages enflammées qui devaient rénover
la pensée française, sonner le boute-
selle aux « âmes sensibles », aux « pré-
curseurs » impatients de bouleverser le
vieux monde.
Nous ne nous lassons pas de regarder
cet humble décor d'un si prodigieux la-
beur et nous cherchons instinctivement
sur le carrelage rose les traces de la
table sur laquelle se joua la célèbre partie
d'échecs entre le philosophe et le prince
de Conti; on se souvient de l'amusante
anecdote
-1 «-Comme mon .appartement de • Mont-
Louis était très petit, et que la situation
du donjon était charmante, j'y conduisis
le prince, qui, pour comble de grâces,
voulut que j'eus l'honneur de faire sa
partie aux échecs. Je savais qu'il gagnait
le chevalier de Lorenzi, qui était plus
fort que moi. Cependant, malgré les
signes et les grifnaces du chevalier et
des assistants, que je ne fis pas sem-
blant de voir, je gagnai les deux parties
que nous jouâmes. En finissant, je lui
dis d'un ton respectueux, mais grave
« Monseigneur, j'honore trop votre Al-
tesse sérénissime pour ne la pas gagner
toujours aux échecs».
.Alors, dans ce décor évocateur, M.
Ponsin, dépliant des papiers « Et main-
tenant, voici la surprise, lisez. ceci est
le double du testament de 1758. Par
ce testament, ou plutôt par cet' acte no-
tarié, Jean-Jacques reconnaissait à Thé-
rèse Levasseur la propriété. des, meu-
bles meublant Montlouis, dont le détail
nous est ainsi transmis depuis." les
deux chandeliers, mouchette et porte-
mouchette de cuivre jaune avec tringle
de fer. la couchette, à bas piliers
avec housse de serge verte, ornée de
rubans de soie à chenille jaune, les douze
aunes de tapisserie de Berga.me, le mi-
roir de toilette dans sa bordure de bois
rouge cintré par le haut, jusqu'aux deux
estampes encadrées, l'une représentant
un portrait garni de sa glace et l'autre
un vase.
» Enfin notez ceci qui est capital
par les mêmes présentes, ledit sieur
Rousseau se reconnaît redevable envers
ladite Le Vasseur, sa domestique, de la
somme de 1,950 livres pour treize, an-
nées de ses gages, depuis qu elle de-
meure avec lui en cette qualité, jusqu'au
1er mars dernier. » et cela fixe les ap-
pointements de Thérèse à 150 livres par
an, soit 12 fr. 50 par mois! 5
» Ce si précieux testament n'existe1
plus. Il fut volé, il y a quelque! çin-
quante ans, chez le notaire du pays par
un petit clerc indélicat qui le revendit
cent sous. Cent sous le testament de
Rousseau à quelque amateur d'auto-
graphes
» Heureusement que mon père avait eu
soin d'en prendre copie. c'est cette co-
pie que je vous offre. Et maintenant
allons vider une bouteille de cidre sur
la table de pierre de l'homme de la na-
ture. » '•̃-̃
Georges Cain.
LA VIE HORS PARIS
LE MUSÉE DU CHEVAL
Hier matin, à neuf heures,, a été' inaugure
solennellement, ,dans le v.ieux ."et 'illustré"
château deSàurdur, le mùsée'dû cheval.
« L'histoire du chevaX a écrit Tpùssenel,
est celle de l'humanité. »
C'est cette Mstoire "que" les fondateurs dé ce
musée ont tenu à évoquer devant nos yeux.
On sait que le cheval est un ancêtre et très
antérieur à l'homme. M. de Mortillet pré-
tend qu'il nous a précédés sur la terre de
deux cent mille ans au moins.
Soyons d'autant plus fiers de la parole de
Bùffon, pour qui « la plus noble conquête »
de l'homme est le cheval.
Le cheval, à Saumur, possède ses plus
fervents admirateurs, ses plus fins connais-
seurs, ses écuyers les plus illustres. L'Ecole
de cavalerie est une des gloires les plus pures
de la France. Le musée du cheval, devient
uii des compléments les plus utiles de l'Ecole,
une des parures les plus élégantes de cette
ville, si jolie, et qui sourit toujours parce
qu'elle possède le privilège do la jeunesse,
celui d'être toujours heureuse.
Elle doit aujourd'hui son nouveau musée
aune triple collaboration au docteur Peton,
maire de Saumur à M. le vétérinaire-major
Joly, et à M. Jean Stern, le très sympathique
sportsman.
Ils étaient tous les trois au châtoau au-
jourd'hui, au milieu d'une foule d'invités
militaires et civils,,et particulièrement, féli-
cités
MM. Ollivier, inspecteur général des haras,
représentant le ministre do l'agriculture géné-
ral de Lastours, représentant le ministre de la
guerre général Dufargc, inspecteur général des
remontes général de Lagarenne. de Canisy,
directeur des haras d'Angers du Breil,. direc-
teur des haras d'Aurillac colonel Ahselin,
colonel de Montjou, lieutenant-colonel Schmitt,
commandant Blacque-Belaiiy lieutenant- colo-
nel Fourqueret, sous-directeur do la cavale-
rie, lieutenant-colonel Dolfus, commandant Fé-
line, Tainturier, sous-prefet de Saumur,' de Gasté,
M. et Mme Trousselle, comte et comtesse d'Ide-
ville, Jean Stern, Sautereau;, lieutenant Sifton,
de l'armée canadienne, etc., etc.
C'est au second étage du château^ restauré
en partie grâce aux efforts répétés du
docteur Peton et d'après les plans retrouvés
dans le Livre d'heures du duc de Berry, le
long d'une immense galerie de quarante-cinq
mètres' de long, dont la charpente est une
véritable merveille, que se. trouve installé le
nouveau musée.
La salle est- très bien éclairée et par ses
larges fenêtres Renaissance la vue s'étend
sur Saumur et sa riante vallée dorée par le
soleil. ̃
Tout a été ordonné, classé, étiqueté par le
vétérinaire-major Joly, un vieil ami du che-
val, savant historien, et par le vétérinaire
en premier Tasset, .son fidèle et précieux
collaborateur. M. Joly est le conservateur du
musée, M. Tasset le .conservateur adjoint.
Le très distingué conservateur, dans une
conférence très documentée, fort plaisante,
et où l'humour et l'esprit ont eu leur place,
nous a présenté l'œuvre accomplie. Elle n'est
point complète, cette œuvre, mais déjà elle
présente un très, vif intérêt. On parcourt,
avec le conférencier, les générations cheva-
lines depuis l'époque tertiaire jusqu'à l'épo-
que contemporaine. Pour la race chevaline,
comme pour toutes les races du monde, on
s'aperçoit que la nature ne procède point
par sauts, mais par évolutions très lentes.
Des moulages, des sculptures, dessque-
lettes, puis à l'époque des temps modernes des
photographies ou des dessins, ou ,encore, à
travers les âges, des livres rares nous livrent
les secrets de toute l'histoire du cheval. Après
le groupement chronologique vient un groupe-
jneat spécifique où iious voyons tour à tour les
objets se rapportant au cheval à travers les
^nationalités les plus diverses et les temps les
plus différents ce sont des collections de
brides, d'éperons, de caparaçons magnifi-
ques, de ferrures, de selles' et des harnais
d'un art consommé. Les maréchaux de la
féodalité étaient'de véritables artistes et ils
ferraient parfois d'argent les montures de
leurs seigneurs ou de leurs évêques.
Pour l'époque de la Renaissance, les hous-
ses et les magnifiques caparaçons, manquent
encore et les organisateurs ont dû se conten-
ter de la reproduction graphique, en atten-
dant les 'dons nouveaux de collectionneurs
qui sont annoncés: Déjà quelques personna-
lités, comme MM.Edmond Blanc, Jeau Stern,
Gabriel Hanotaux, Edouard Dotaille, Salo-
mon Reinach ont fait, des envois. La liste
«'est pas close, et la ville de Saumur, qui a
déjà voté quelques fonds, en votera d'autres
dans un avenir prochain. Dès aujourd'hui,
l'on peut dire que les débuts du musée sont
particulièrement heureux. >
Au nombre des plus belles pièces exposées,
il convient de citer.parmi les harnachements,
dont la collection est assez imposante, un
harnais de gala aux fines ciselures qui ap-
partint au inaréchal de Mac-Mahon, prési-
dent de la République, et qui servit une
'âernière fois, à Berlin, au chef do la mis-
taion française envoyée pour assister au
rinariage de Guillaume II. Très intéressant
aussi, le squelette de « Flying Fox », un des
chevaux les plus fameux du dix-neuvième
siècle, qui gagna un million en Angleterre,
fut payé un million par M. Edmond Blanc
lors de la vente de l'écurie du duc de West-
minster et fut le père d'Ajax, dejGauvernant,
etc., etc.. ̃ •̃ •:
Des portraits de chevaux et des grands
cavaliers des derniers siècles comptent aussi
parmi les documents capables de retenir
l'attention. Les signatures de Detaille, d'Eug.
Chaperon et de Caran d'Ache sont en ve-
dette.
La voiture aura aussi une section spéciale
au musée du cheval. Mais jusqu'à présent
deux vieux omnibus « Place Wagram » sont
les seuls spécimens exposés. On attend il est
vrai une vieille diligence et une chaise de
'.postes. Les omnibus seront en bonne compa'-
i-gnie: ̃
i'{ Enfin quelques dames de Saumur ont voulu,
Lèlles aussi; enrichir le musée. Mmes Joly,
iTassot, Bonncau, Mlles Lusson, Peton et les
^jeunes filles du collège ont confectionné,
avec art et bon goût, des coussins magni-
fiques qui recouvrent les bancs des anciennes
chàtelaines.
M. Joly a appelé sur elles la protection de
4a déesse Epona, la déesse du cheval, et
dans leurs allocutions charmantes, le géné-
ral de Lastours, qui représentait le ministre
de la guerre, le docteur Peton, maire de
Saumur, M. Jean Stern et M. Ollivier, ins-
pècteur général des haras, ont invoqué aussi
là' belle déesse, afin qu'elle protège le musée
du cheval.-
La déesse Epona sera sensible à tant d'é-
loquence et veillera jalousement sur son
temple. ̃̃•̃>-̃̃ Maurice Leudet."
Echos
La Température ̃
Aux ciels clairs et lumineux des dernières
journées succédait hier un ciel bas, sombre et
d'une obscurité presque complète ou telle-
ment intense que toutes les maisons des com-
merçants étaient éclairées comme en pleine
nuit. Ce petit phénomène, dont on trouvera
d'autre part des détails précis, se passait
avec une pluie battante et une froidure tout
à fait hors de saison.
La température a, en effet, beaucoup baissé.
A huit heures du matin, le thermomètre mar-
quait, hier, 130 au-dessus de zéro et 170 seu-
lement l'après-midi, avec une pression baro-
métrique accusant 757™n^4, qui reste basse
sur tout l'ouest et l'est du continent.
Des pluies sont tombées sur l'ouest, le
centre et l'est de l'Europe. En France, il a
plu à Belfort, à Dunkerque, à Cherbourg et
à Biarritz.
La température a baissé sur presque toute
l'Europe. ̃
Départements, lé matin. Au-dessus de \èro
ti° Nantes, à Charleville et à B elfort, 1 3°
à Dunkerque, à Lorient, à Nancy et à Be-
sançon, 130 à Boulogne, à Brest, à Bordeaux,
au Mans et à Lyon, 140 à Rochefort et à
Clermont, 150 à Cherbourg- et à l'île d'Aix,
17" à Biarritz, à Toulouse et à Cette, 180 à
Perpignan, 190 à Marseille, 21° à Oran, 240 à
Alger.
En France, un temps nuageux et à ondées
est probable.
(La température du 20 juillet 1911 était,
à Paris: 160' au-dessus de zéro le matin et
260 .l'après-midi. Baromètre 7651""1. Très
beau temps.)
Du New } drk Herald
A Londres c Nuageux. Température max.,
1793* min., n°2. Vent nord-nord-est. A
Berlin Beau. Température (à midi) 210.
Les Courses v
Aujourd'hui, à 2 heures, Courses au
Auteuil. Gagnants du Figaro .•
Prix Andréa Boléro lit Zillah.
Prix Rigoletto Gros Risque; Pyrrhus.
Prix Aguado Faustine U Roi Bomba.
Prix de France Couvrefeu II Sultan VII.
Prix Perth Roghûi Le Spadassin.
Prix de la Bièvre Go; Mastigadour.
A Travers Paris
Pour là couronne.
Nous avions déjà un prince des poè-
tes. Cela ne suffisait pas à notre démo-
cratie. Il nous fallait, paraît-il, un prince
des conteurs. Et le, journal l'Intransi-
geant voulut s'appliquer à nous satis-
faire. Il sollicita donc, à ce sujet, le suf-
frage des gens de lettres.
Voici que notre confrère interrompt
aujourd'hui ce plébiscite qui, quotidien-
nement, allait son tftin. Pourquoi `~
C'est qu'il se trouve que certains, dans
ce scrutin tout littéraire, ont introduit
des procédés qui, pour être très en hon-
neur au royaume des mares stagnantes,
ne paraissent pas à leur place au Bois
sacré des Muses.
Un des candidats, M. Han Ryner, pos-
sède en effet des amis trop zélés qui,
pour son triomphe, se sont consti-
tués en comité électoral. Ayant ré-
digé un manifeste éloquent, où les mé-
rites de M. Han Ryner sont célébrés avec
un chaleureux enthousiasme, ils en-
voient un peu partout cette profession
de foi, accompagnée d'un bulletin de
vote au nom du de cujus.
Cette manœuvre, en pareille circons-
tance, a paru inopportune à l'Intransi-
geant, qui n'entend faire état que d'opi-
nions spontanées. Il suspend donc les
opérations électorales, se réservant de
tenir, à son heure, une réunion où la'
valeur' et l'authenticité des suffrages1
pourront être examinées au grand jour.
Quand nous nous sommes levés, hier,
le ciel était gris. Une heure après, il était
noirâtre. Vers onze heures, il est devenu
jaune foncé, et enfin il a atteint une
espèce de vert-réséda. Alors, alors.
nous avons allumé nos lampes.
Soudain, la pluie s'est mise à tomber,
une pluie furieuse et rageuse qui sem-
blait vouloir casser les vitres. Dans la
rue, les cochers avaient cette mine rogue
qu'ils prennent lorsque le soleil ne brille
pas. Les pauvres petites dames de Paris
tâchaient de franchir les ruisseaux qui,
soudain, s'étaient tranforœés en tor-
rents. Les plumes de leurs chapeaux
résistèrent tant bien que mal à l'averse
trépidante. Car il n'était parapluie qui
pût garantir les coiffures. La pluie per-
verse battait de biais les visages et les
cheveux, et ces petits chefs-d'œuvre qui
les couvrent.
En même temps, une bise glaciale
soufflait. C'était une journée d hiver,
tout simplement. Une journée d'hiver
qui était arrivée on ne sait d'où, et s'était
assise au beau milieu de notre calen-
drier. Les reporters se précipitèrent au
bureau central météorologique. Et là ils
trouvèrent des fonctionnaires tranquilles
qui leur dirent
Rien n'est plus naturel. La pres-
sion reste basse sur l'ouest, le centre et
l'est du continent. Une aire anticyclo-
nique.
Étc.etC". .̃̃•
Le petit couvert d'argent,
Une femme de bien, Mme la marquise
de Guerry, qui s'intéressait surtout aux
pauvres discrets, qu'on a fâcheusement
appelé les pauvres honteux, visitait un
jour les salles de dépôt du Mont-de-
Piété. "̃̃
Son attention y fut attirée par un pe-
tit couvert d'argent, un de ces couverts
d'argent qu'on donne au'lendemain d'un
baptême ou à l'occasion d-une première
communion.
Ce petit couvert était tout bruni parle
temps et l'étiquette qu'il portait indi-
quait que ce « g'age » était là depuis plus
d'un demi-siècle. La marquise de Guerry
lut la date de 1860.
On lui dit que d'année en année, de-
puis cette époque lointaine, tantôt le
père, tantôt la mère étaient venus renou-
veler exactement les frais minimes du
prêt qui leur avait été consenti sur le
petit couvert d'argent, souvenir de leur
enfant mort sans doute. Ces pauvres
gens revenaient chaque fois un peu plus
tristes, un peu plus las. Leurs cheveux
avaient grisonné, puis blanchi. Plus tard
la mère revint seule, et enfin on ne
l'avait plus revue depuis des années.
Mme la marquise de Guerry a légué à
la Ville de Pans cent mille francs pour
le dégagement des petits gages déposés
par les indigents.
RAPPEL A L'ORDRE
L'Eté, selon toute apparence,
Après quatre jours de feu doux,
Se tient déjà quitte envers nous
Et nous tire sa révérence 1
Il file! Et nous restons ici 1
Notre exode s'immobilise
Chacun regarde sa valise,
Puis scrute le ciel obscurci. °
Tous les trains s'en vont en fumée-! l
Que de départs pas un partant!
Cette valise, il faut pourtant
Qu'elle soit ouverte ou fermée
Hélas c'est partout le même air
En Suisse, en Auvergne, en Bretagne,
Le vent souffle dans ta montagne
Et la pluie écrase la mer!
Fais trêve à tes inconséquences 1
Reviens! Eté, trop tôt parti
Car du plus grand au plus petit,
Nous avons besoin de vacances •
Louis Marsollead.
Hors Paris
II semble que la faveur dont jouissait
déjà le « Savoie-Express » auprès du
public ait encore augmenté depuis qu'il
est quotidien, car jamais son élégante
clientèle n'a été aussi empressée et aussi
nombreuse. •
Nous croyons donc donner un excel-
lent avis à ceux de nos lecteurs qui dé-
sirent gagner les bords du Léman ou
les stations thermales de la Savoie par
ce train de luxe, en leur conseillant de
réserver leurs places à l'avance à l'a-
gence de la Compagnie des wagons-lits,
boulevard des Capucines.
Un coup d œil jeté sur l'horaire du
« Savoie-Express » suffirait à expliquer
sa vogue, si le confort de ses voitures et
la réputation de son restaurant ne la
justifiaient déjà amplement.
Le « Savoie-Express » quitte Paris à
it h. 35 u*u matin poui" arriver à Aix-
les-Bains à 7 h. 30 du soir, à Genève
à 8 h. 39, à Thonon-les-Bains à 9 h. 12
et à Evian à 9 h. 26 du soir.
Nouvelles à la Main
Et les coups de canon des Darda-
nelles ? '?
De la poudre aux moineaux.
Vous voulez dire. aux canards
Le Masque de Fer.
L'Empereur du Japon
Une dépêche de Tokio- annonce que
J'empereur du Japon est gravement ma-
lade. La dépêche ajoute « Il était hier
dans.un état d'inconscience ».
Seconde dépêche arrivée dans' la soi- ;̃
rée
rée Tokio, 20 juillet.
L'Empereur est tombé malade le 14 juillet.
Il avait perdu connaissance le 18. Il serait
atteint, d'après les médecins, d'une maladie
affectant la vessie.
Le bulletin officiel d'aujourd'hui porte que
la température .était de 105° Farenheit, le
pouls était do 104, la respiration était do 38.
Autre dépêche et nouveau diagnostic;
Tokio. 20 juillet. >1
Les médecins qui soignent l'Empereur
rappellent que le souverain a eu une attaque
do diabète à la fin de 1904 et qu'il souffrait
d'une maladie des reins depuis la fin de
janvier 1906.
La maladie actuelle commença le 14 juil-
let, l'Empereur perdit graduellement l'appé-
tit, devint somnolent, entin le délire s'est
déclaré le 19 et des phénomènes nerveux
très caractérisés se sont manifestés. L'albu-
mine augmenta. La lièvre survint dans la
soirée. Les docteurs annoncent qu'il s'agit
d'une maladie des reins. Cette crise était
inattendue. L'Empereur présidait encore le
15 le Conseil des ministres où il approuvait
le rapport sur la question chinoise.
̃••̃̃•"̃"•̃ Tôlcio, 20 juillet.
L'état de l'Empereur, ce soir, était station-
naire. Le malade restait assoupi.
Le prince héritier qui était convalescent
de la petite vérole volante se trouve moins t
bien depuis qu'il a appris le mauvais état
de santé de l'Empereur. »
L'empereur ;Mutsuhito n'est âgé que
de soixante ans. Il est monté sur le trône i
à l'âge de quinze ans, en 1867, et. l'on sait
l'œuvre colossale qu'il a réalisée. Sous son
impulsion incessante, grâce à son in-
lassable persévérance, le Japon s'est
complètement transformé et a accompli
la plus extraordinaire évolution qui, ait
jam.ais été réalisée en si peu de temps
dans l'histoire des nations.
L'Europe, le monde entier attendent
avec anxiété des nouvelles de' Tokio et
font des vœux pour que les alarmantes
prévisions de ces premières dépêches ne
se réalisent pas.
• ̃ -Av N;'
La Crise turque
~vA1
Les exigences des officiers
La démission de Saïd pacha n'a pas
donné entière satisfaction à la Ligue
militaire. Tewfik pacha n'inspire pas
entière confiance aux adhérents de ce
groupement; ils veulent Kiamil pachâ
pour grand vizir; et comme, d'autre part,
les officiers restés fidèles aux partisans ̃
du Comité Union et Progrès, se décla-
rent résolus à s'opposer, même par la
force, à l'arrivée au pouvoir de Kiamil
comme grand vizir, la situation peut en-
core se compliquer gravement.
On n'est pas très fixé, en dehors de la
désignation du futur premier ministre,
sur les revendications de la Ligue mili-
taire on dit pourtant qu'elle exige, en-
tre autres choses, la dissolution de la »
Chambre avant le 23 juillet, date anni-
versaire de là proclamation de la Consti-
tution en 1908, et la mise en accusation
du ministère Hakki pacha, qui était au
pouvoir au moment du débarquement
des Italiens à Tripoli.
C'est pour porter ces exigences à la
connaissance du Sultan, exigences qui
lui avaient été soumises par une délé-
gation, que Hourchid pacha, ministre
intérimaire de la guerre, se serait rendu
au palais, dans la nuit de jeudi à ven-
dredi, avec Nazim pacha et Hadi pacha,
chef d'état-major et c'est cette dé-
marche qui aurait déterminé le Sultan à
lancer la proclamation dont nous avons `
publié le texte hier matin.
Mais, malgré cet appel au respect de
la discipline, l'effervescence persiste,
ainsi qu'en témoignent les dépêches,
suivantes
Constantinople, 20 juillet.
'On assure que Damad Hafiz Hakki, co-
lonel, chef de l'etat-major du premier corps,
membre influent du Comité, a harangué une
soixantaine d'officiers et a attaqué avec une
extrême violence les officiers qui, violant
leur serment et méprisant la discipline, veu-
lent imposer leur volonté au Sultan.-Il a in-
vité Hourchid à les punir sévèrement.
« Et vous, se serait-il écrié, êtes-vous avec
ces gens'? » Mais cette interpellation aurait
été accueillie par un profond silence et la
harangue aurait produit une fort mauvaise-'
impression.
On rapporte que des officiers ont insulté,
avant-hier, Talaat bey à la station de Mail-
tepé, près de Constantinople.
Un officier, membre du comité Union et
Progrès, aurait déclaré que pas plus de vingt
officiers à Constantinople ne sont prêts à
risquer leur vie pour la défense du comité.
De nombreux députés jeunes-turcs ont
reçu des lettres de menaces.
On estime que la proclamation du Sultan
à l'armée consacre la défaite du comité. »
On attend la dissolution de la Chambre.
Dans certains milieux, on reprocherait au
Sultan sa trop grande faiblesse. i
Constantinople, 20 juillet.. 1
En lisant, hier, la proclamation du Sultan,
au palais do Yildiz, le ministre intérimaire
delà guerre a prononcé un discours dann
lequel il a exposé les causes de ce mani-
ïestc'ei a invite les. officiers appartenant â.
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