Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1910-10-29
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 octobre 1910 29 octobre 1910
Description : 1910/10/29 (Numéro 302). 1910/10/29 (Numéro 302).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289014n
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
56e Année Se Série N° 302
Le Numéro avec son Supplémenf 10 CENTIMES dans toute la Franco –.Étranger 20 CENTIMES
Samedi 29 Octobre 1ÔJ0
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant
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c Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchantes, je me hâte
de rire.de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. a (Beaumarchais.)
H. DE VILLEMESSANT
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Nous rappelons à MM. les actionnaires
de la Société du Figaro que le coupon
n° 17, acompte de 10 francs sur le divi-
dende de 1910, sera mis en payement le
2 novembre prochain.
v Conformément à la décision prise à
l'assemblée générale du 30 mars dernier,
l'acompte sur le dividende sera payé
dorénavant, chaque année, le 2 novem-
bre, au lieu du 1er octobre, et le dividende
le 1er mai, au lieu du 1er avril.
LE PAYSAGE TOSCAN
Celui qui, ayant quitté Bologne, passe
les Apennins et se voit suspendu au-
dessus de la Toscane, ne pourra jamais
éviter le même sentiment il laissera
tomber, presque ingrat, les souvenirs de
la Vénétie grasse et claire, de la grande
plaine vaporeuse où coule le Pô, de toutes
les villes; et il sentira qu'il accède à
quelque chose de plus pur, de plus grêle,
de plus souverain. Nul pays, en effet, ne
semble davantage être l'œuvre d'un créa-
teur. Sans.doute, au Nord, les aspects
superbes abondaient, mais tout n'était
point parfaitement groupé, il restait par-
fois à reprendre. Tout, ici, a la dignité
d'être à sa place; les maisons même,
toujours opportunes, semblent le gai
signal de l'homme dans une nature qui
le chérit. Les bœufs marchent solennel-
lement dans les sentiers qu'ils obstruent
et élèvent leur tête armée au milieu de
la paix rustique. Une vigne vierge est si
diaphane et si rouge qu elle fait penser
à ces miracles de transsubstantiation où
un sang divin a soudain envahi et en-
flammé la matière. Mais la plus grande
douceur de ce paysage est peut-être dans
les oliviers. Ce sont eux qui font la foule.
Ils tempèrent et arrangent tout. Leur
feuillage modeste et conciliant s'appa-
rente à la nuance de l'heure et rattache le
ciel au sol. Certains sont très vieux, dé-
mantelés, évidés et pourtant servent et
produisent encore leur tronc n'est plus
qu'une planche d'où des branches jail-
lissent toujours. Le chêne et le pin font
un bruit plus fier. Eux murmurent dou-
..camenfc .comme si, dans cet office reli-
gieux que chantent les arbres, ils ne di-
saientque les répons, comme s'ils étaient
l'humble peuple' des dévots, tandis que
les cyprès sont les prêtres.
Autant qu'on voit, l'on croit entendre.
Nulle part l'espace n'est plus harmo-
nieusement modulé par le paysage qui
semble recevoir l'air, le répartir de la
vallée au coteau et le rendre seulement
au ciel lorsqu'il en a tiré toutes les no-
tes. Les montagnes sont groupées
comme des strophes. Certaines se
ressemblent et l'on voit, de loin en
loin, la même forme à peine variée
reparaître, comme .le thème qu'un
artiste reprend à plaisir: ainsi, dans les
fresques de Santa Maria Novella, Ghir-
landajo a peint trois fois, complaisam-
ment, la même jeune femme dans une
robe dont l'or est tour à tour plus pâle,
plus jaune et plus mauve. C'est dans ses
montagnes qu'un pays prend son carac-
tère. Certaines gardent dans leurs plis
une agitation immobile et suspendent
une tempête figée et menaçante au-des-
sus des plaines. D'autres ne sont que des
tas. Le rythme d'une éternelle sérénité
s'inscrit dans les montagnes toscanes.
Les coteaux de l'Ile-de-France sont
doux aussi, sous un ciel ténu, dans un
paysage presque incolore qui fait songer
moins à un tableau qu'à une estampe.
Leurs lignes cependant n'ont pas d'ex-
cellence. Ils s'arrêtent pauvrement sur
l'espace, uniquement, semble-t-il, par
défaut de matière, parce qu'on ne leur a
pas donné plus de terre que cela. Leurs
lignes sont fortuites. Ici, au contraire,
toutes semblent voulues, tracées selon
un ferme propos, et c'est de là que ce
paysage tire sa préséance. Le style est
dans les lignes. Qu'y a-t-il, en effet, de
plus révélateur? Elles sont la frontière
d'un objet avec l'univers, le résultat du
combat qu'il livre au reste des choses,
le témoignage de son expansion ou de
sa dépendance, et c'est par le dessin
même de cette limite qu'il avoue ce
qu'il a pu faire et ce qu'il a de force en
soi. C'est par là que les peintres ne re-
produisent pas seulement les apparen-
ces, puisqu'ils saisissent les lignes. Au-
cune n'est vaine. Chacune est dans un
rapport certain avec l'ardeur centrale
dont les efforts ont déterminé la forme
du monde jusque dans ses derniers ri-
vages et comme celles qui sont le plus
loin de ce feu sont les moins belles,
ainsi, parmi les hommes, certains pro-
fils n'avouent que l'inertie d'un être fai-
ble et d'autres, au contraire, montrent
l'invasion sur l'espace d'une âme fer-
vente. C'est dans les lignes que crient
les secrets. Chaque être s'y sculpte par
son effort même. C'est par les couleurs
que les peintres peuvent traduire les
rapports des choses entre elles, mais
c'est par les lignes qu'ils doivent expri-
mer leur essence.
Comme il est doux de. mêler les pen-
sées aux images Le nonchalant soleil
de l'après-midi s'applique aux collines,
un petit clocher secoue ses cloches
comme des oreilles, un nuage s'arrête
au milieu du ciel. Le bonheur pour
l'homme est peut-être moins dans les
minutes suprêmes, aiguës et étroites
comme des sommets, d'où l'on est si
vite précipité, que dans ces moments où
l'on s'élargit en se défaisant et où l'on
appartient aux choses. Ce n'est jamais
un
kou
vainement, d'ailleurs, que nous aurons
contemplé un beau paysage ou un beau
tableau. Il y a un conseil dans tout. Sans
doute les œuvres de l'art ne nous pous-
sent pas rigoureusement au bien, et
lorsqu'elles y prétendent, elles se ra-
baissent et se .découronnent. Mais elles
nous mettent dans un état d'exaltation
qui, sans nous éloigner toujours de ce qui
est mal, nous élève au-dessus de ce qui
est vil, et elles changent nos sentiments
en leur donnant d'autres formes. Mais
si, le plus souvent, elles sont impérieu-
ses, les spectacles de la nature sont per-
suasifs. Ce qu'ils déposent en nous se
et enressortquand nous
agissons. Ce que nous avons pu sentir
est la plus sûre garantie de ce que nous
pourrons faire. Il y a, entre nos sensa-
tions et nos actes, entre ce que nous re-
cevons et ce que nous émettons, des,
correspondances certaines quoiqu'on ne
puisse les saisir. Il en est de notre âme,
avec son côté actif et son côté passif,
comme de ces étoffes à double face où
la même trame fournit des fils à deux
broderies diverses mais dépendant l'une
de l'autre. Tout ce que nous avons re-
flété avec amour se transmue en nous.
La façon dont la ligne de ce mont s'é-
lève et se maintient ressemble, en ce
qu'elle a de plus propre et de moins
saisissable, à la façon dont un sentiment
prend son élan, se prolonge et dure. Et
si nous avons su contempler assez ce
paysage pour qu'il devienne inhérent à
notre nature, peut-être, un jour, accom-
plirons-nous un acte qui en sera le por-
trait, la reproduction identique et im-
possible à reconnaître.
Ainsi peut rêver celui qui se promène
dans la campagne toscane, près des
hameaux, le long, des couvents, dans
toute cette suavité sans fadeur. Un
paysan, installé parmi les branches d'un
mûrier, avec un sac près de lui,.arrache
comme des plumes toutes les feuilles
de l'arbre qu'il laissera, ce soir, maigre
et nu. C'est plaisir de suivre les sentiers
qui, dans les collines, semblent jouer
avec le passant, se le reprendre l'un à
l'autre, mais qui ne l'égarent jamais.
Parfois on se croit perdu. Mais il suffit
d'avancer un' peu pour se détromper.
Car, comme des couplets qui font tou-
jours revenir le même refrain, tous ces
petits chemins; au bout de la prome-
nade, ramènent Florence.
Je la regarde ce soir, une fois de plus,
du haut de Fiesole, heureux du paisible
butin que j'ai amassé comme d'un in-
time trésor dont je ne veux pas faire le
compte. Florence, en bas, prise à contre-
jour par le soleil couchant et frappée
par lui au milieu de toutes ses fumées,
a l'air d'une ville dans une nuée. On
voit le Dôme, le Campanile, tous les mo-
numents fameux. Là-bas, l'astre bataille
avec de magnifiques nuages d'un violet
dense, au delà desquels il projette d'in-
finis faisceaux de lumière. Par derrière,
l'éther infatigable s'élance. Sur les
pentes, les maisons, les arbres s'effacent
avec cette noblesse modeste qui est ici
répandue sur tout, Les lignes s'épurent
encore. Je crois les entendre. Les formes
d'un instrument divin semblent appa-
raître dans le contour des montagnes, et
l'Arno, mince et brillant, au loin, est
comme l'archet d'argent posé sur le
paysage. Abel Bonnard.
LA VIE DE PARIS
Mme Judith Gautier
à l'Académie Goncourt
L'Académie Goncourt a, par deux fois, hier,
dérogé à ses habitudes.
C'est un déjeuner, au lieu du dîner mensuel,
qui a réuni, au Café de Paris, MM. Léon Hen-
nique, Octave Mirbeau, Gustave Geffroy, J.
et H. Rosny, Elémir Bourges, Lucien Des-
caves et Léon Daudet, convoqués pour don-
ner un successeur à Jules Renard, dont la
place était vacante depuis le mois de mai
dernier.
M. Paul Margueritte, absent, avait délégué
son vote., Il ne pouvait pas modifier le résul-
tat du scrutin, qui n'était plus douteux après
l'échange de vues que les membres de l'Aca-
démie avaient eu, mercredi, chez leur prési-
dent, M. Hennique. A tous, aucune des can-
didatures déclarées n'avait paru négligeable;
mais il fut évident tout de suite que nul d'en-
tre elles n'obtiendrait la majorité! Le nom de
Mme Judith Gautier, au contraire, prononcé
par M. Lucien Descaves, recueillit bientôt le
plus de suffrages. Deux seulement allèrent
avec fermeté à M. Paul Claudel, un écrivain
symboliste, auteur de Tête d'or, la Ville,
Connaissance de l'Est, et consul de France à
Prague.
Au déjeuner d'hier, les convives ayant per-
sévéré dans leurs dispositions, l'élection donna
sept voix à Mme Judith Gautier contre deux
à M. Claudel.
En conséquence, l'Académie Goncourt, dé-
rogeant pour la seconde fois non seulement à
ses habitudes, mais à celles des Académies,
composées d'hommes en général, attribua la
chaise et le couvert de Jules Renard à la fille
de Théophile Gautier.
Ce choix aura l'approbation de tous les
lettrés. Il est imprévu, il est élégant, il est
réparateur. Il rend justice éclatante à une
femme de beaucoup de talent qui vit indiffé-
rente à la gloire au milieu d'amis dévoués, et
fait si peu parler d'elle et pour elle, que ja-
mais un ministre n'a eu l'idée charmante de
monter ses cinq étages pour lui porter la
croix. Il eût fallu la solliciter. Mme Judith
Gautier n'en était pas capable. L'Académie
Goncourt, au-devant de laquelle elle n'alla
pas davantage, s'est honorée en lui épar-
gnant jusqu'à l'expression d'un souhait. Il a
suffi que l'un de ses membres se portât ga-
rant de la satisfaction qu'éprouverait l'auteur
du Dragon impériale à se voir élue pour que
l'accord se fit sur son nom.
C'est à peu prés dans les mêmes conditions
que Jules Renard succéda à J.-K. Huysmans. j
L'Académie Goncourt n'est pas formaliste le
moins du monde. Elle va chercher ceux qui
lui plaisent et les invite à s'asseoir, puis à dî-
ner, en famille, une fois par mois.
Née Paris, Mme Judith Gautier est la
fille aînée du poète. Sa sœur est mariée à M.
Emile Bergerat.
Aux personnes désireuses de savoir com-
ment s'écoulèrent son enfance et sa jeunesse,
on doit conseiller de lire un livre adorable
le Collier des jours, dans lequel Mme Judith
Gautier raconte son initiation à la littérature
chinoise par le bon mandarin Ting-Tun-Ling,
réfugié en France, et son initiation à la
Beauté et à la Bonté par son père, le grand
écrivain romantique, l'ami de Victor Hugo et
d'Edmond de Goncourt, qui n'eut garde de
l'oublier quand il établit la première liste de
ses académiciens éventuels. Si bien que ceux
d'aujourd'hui demeurent dans la tradition en
accueillant parmi eux, à défaut du père, la
fille. L'une est digne de l'autre.
« Dans mes ennuis, je t'ai longtemps ap-
pelée mon dernier espoir », écrivait Théophile
Gautier sur son déclin, à sa .chère Judith,
qu'il surnommait tantôt « Ouragan p et tantôt
« Chabraque
Elle était fort belle. « Une petite fille grec-
que », disait Baudelaire.
C'est par un article sur l'Eurêka, d'Edgar
Poe, qu'il venait de faire connaître au public
français, qu'elle débuta, encore enfant presque,
'sous le pseudonyme de Judith Walter, choisi
par son père. Peu de temps après, âgée de
seize ans, elle publia un délicieux recueil de'
poésies traduites du chinois Le livre de jade,
sous la même signature. Elle ne l'abandonna
qu'en se mariant. Un autre beau livre d'elle
Le Dragon impériale, parut sous son nom de
femme, Judith Mendès. Elle reprit le nom pa-
ternel pour faire la critique des Salons au
Rappel, donna des variétés au journal offi-
ciel et publia, enfin, l'Usurpateur, Isoline,
Iskender, vingt autres romans, une étude sur
Richard Wagner et son œuvre poétique, de la
prose, des vers, des traductions, des essais
dramatiques, comme la Marchande de sou-
rires, que l'Odéon représenta sous la direc-
tion de M. Porel, et qui triompha.
Ce n'est pas tout. Cette soi-disant pares-
seuse est encore compositeur, peintre et sculp-
teur et sa récréation favorite est le théâtre
de marionnettes. Les siennes ont joué Par-
sijal et, tout récemment, Une Larme du Dia-
ble, de Théophile Gautier.
Ses dieux, dans l'intimité desquels elle a
vécu et que son prochain volume évoquera,
sont Victor Hugo, Wagner et Leconte de
Lisle. Mais combien de demi-dieux resplen-
dissent dans les Souvenirs qui forment le Col-
lier des jours Flaubert, Baudelaire, Ban-
ville, les Goncourt, les deux Dumas, Puvis de
Chavannes, Gustave Doré, Reyer, Berlioz, Vil-
liers. de l'Isle-Adam, Vacquerie, Maxime Du
Camp, dont elle est la filleule.
Par sa fantaisie harmonieuse, son romanes-
que oriental, le caractère héroïque ou gra-
cieux de ses fictions, Mme Judith Gautier ne
s'apparente point aux réalistes qui l'admet-
tent dans leur compagnie mais c'est une rai-
son de plus pour les louer de ne s'être. pas
montrés exclusifs.
Peut-être enfin leur manifestation prélude-
t-elle à l'hommage que les lettres françaises
ne manqueront pas de rendre, l'année pro-
chaine, au magnifique écrivain qui les a il-
lustrées et dont le centenaire s'apprête.
Collonges.
La Température
Hier, à Paris et sur la région, le ciel pré-
sentait de belles éclaircies, et le soleil, qui
depuis plusieurs jours ne s'était montré qu'à
de rares intervalles, a fait une apparition de
quelques heures fort agréable aux Parisiens.
La température reste douce. Le thermomè-
tre, à sept heures du matin, marquait 12° au-
dessus de zéro et 17° l'après-midi la pression
barométrique, qui tend à se relever, accusait
758mra6 elle reste élevée sur le nord et l'est
du continent.
Des pluies sont tombées dans l'ouest de
l'Europe en France, où elles ont été généra-
les, il a surtout plu avec une grande abon-
dance au Havre, à Nice, à Perpignan, à
Brest, à Nantes et à Lyon.
La mer est houleuse à la pointe de Breta-
gne et sur la Méditerranée.
La température a baissé sur nos régions de
l'Ouest et du Sud; elle a monté dans le Nord
et l'Est.
Départements, le matin. Au-dessus de léro
5° à Clermont et à Belfort, à Limoges et
à Besançon, à Dunkerque, à Toulouse, à
Charleville et à Perpignan, 10° à Lyon, 11°
à Boulogne, à l'ile d'Aix, à Rochefort et à
Bordeaux, 12° à Lorient, à Cherbourg, à
Brest,^à à Nantes et au Mans, 13° à Ouessant,
14° à Marseille, à Cette, 16° à Oran, 17°
à Biarritz, 21° à Alger.
En France, des pluies sont encore proba-
bles avec temps doux.
(La température du 28 octobre 19°9 était,
à Paris 10° au-dessus de zéro le matin et
12° l'après-midi. Barométre journée
très froide.)
Les Courses
Aujourd'hui, à t heure 45, Courses à
Auteuil. Gagnants du Fzgaro
Prix Magenta Castibelza; Reporter.
Prix Claalet Cimaise; Garde Malade II.
Prix Cortgress Ecurie Hennessy; Galiax.
Prix Œneas Middelfart; Caprico.
Prix Xaintrailles Chartres; Clarens II.
Prix Little Duck La Chandeleur; Sapientia.
LA JOURNÉE DÉCISIVE
^v, M. Briànd a eu bien raison de ré-
<*T clamer une séance exceptionnelle
afin que la discussion des interpellations
concernant la grève des cheminots soit
terminée à n'importe quelle heure dans
la nuit de samedi à dimanche.
Ce fastidieux débat est devenu en effet
trop lamentable pour qu'il puisse être
continué au delà des vacances parlemen-
taires de la Toussaint. Quant aux dé-
putés, ils sont singulièrement coupables
en n'apportant pas plus de clairvoyance
e;, plus de zèle à prononcer la clôture
ils ne se rendent donc pas compte de
l'impression d'inquiétude et de désarroi
dans laquelle se trouve le pays à la lec-
ture des discours révolutionnaires de ces
forcenés de l'extrême gauche qui trou-
vent des excuses pour les saboteurs, des
éloges pour la Confédération du travail
et qui osent combattre, du haut de la
tribune française, les mesures de salut
public prises en pleine crise pour sau-
ver la France.
Quoi! Nous avons échappé par mira-
cle au désastre que se promettaient M.
Jaurès (l'homme qui ne risque que de
belles phrases) et ses compagnons plus
disposés au martyre, ces fauteurs d'é-
meute et ces meneurs de grève qui
voyaient se jouer enfin le premier
acte du grand complot rêvé contre
la société moderne et contre 1 Etat.
Nous avons eu la chance inespérée
de reconquérir pour le commerce du
pays, pour les échanges internatio-
naux, pour les relations de départements
à départements, l'ensemble de nos ré-
seaux ferrés que la grève générale avait
paralysés, menacés ou saccagés! Et au
lendemain de ces tristesses, une honte
nous était réservée celle d'entendre
pendant trois jours l'apologie de ces cri-
mes, sans que la majorité de la Chambre
se soulevât pour jeter hors d'elle, dans
un scrutin vengeur, les malfaiteurs qui
déshonoraient le Parlement, après avoir
humilié le pays tout entier.
Il n'y a pas à se le dissimuler, si les
députés ne font pas aujourdhui leur
complet devoir, s'ils n'adoptent pas un
ordre du jour.énergique, précis, formel,
s ils ne donnent pas à M. Briand, par
un vote sans ambages et surtout sans
embûches, la force qui lui est indis-
pensable pour préserver le pays contre
un retour olîensif de tous ces malfai-
teurs (nous parlons des meneurs et non
des infortunés cheminots), c'estlaguerre
civile qui est à nos portes.
Les mineurs du Pas-de-Calais, lestis-
seurs du Nord, les filateurs de la Meuse
et de la Marne, les affiliés de la Bourse
du travail de Paris, tous ces pauvres
gens, alfolés de mensonges, trompés
par leurs chefs, encouragés par les'dis-
cours qui s'étaient dans cent colonnes
de l'Officiel chaque matin, vont croire
l'heure venue des revendications totales
qu'on leur prêche ils se diront que l'on
peut saboter, piller, tuer impunément,
puisqu'il y a au Palais-Bourbon des légis-
lateurs pour les absoudre. Leurs légions
sont prêtes, elles ont leur programme,
leur plan de mobilisation, leurs armes;
les ministres le savent bien, même ceux
qui préparent leur coupable exode: tous
sont renseignés par les préfets, les sous-
préfets, les fonctionnaires les plus sincè-
rement dévoués, qui sont unanimement
désespérés de voir courir de pareils pé-
rils à la République.
Si une volonté forte n'est pas consacrée
par la Chambre elle-même, si une éner-
gie légale n'est pas opposée à ces mons-
trueuses illégalités, la révolte ouvrière
ne dépend plus, dans quelques semai-
nes, que de quelques mots.
Il est patriotique de ne pas dissimuler
la gravité d'une telle situation.
Au Palais-Bourbon, hélas I on ne se
doute guère de l'imminence du cyclone:
on perd des heures irréparables au mi-
lieu du bruit des parlotes, des interrup-
tions et des injures on favorise telle ou
telle ambition mesquine, on combine
des chausse-trapes avec le secret désir
d'y attirer les ministres l'un après l'au-
tre ou de les y voir tomber tous en-
semble l'exercice du mandat législatif
se borne à ces angoisses-là! L'histoire
nous rappelle d'ailleurs que les assem-
blées ont toujours été la victime des
événements que seules elles n'avaient
pas prévus Mais dans les départe-
ments, où la menace est déjà plus pro-
che, on est plus nettement clairvoyant
et on commence à se montrer terrible-
ment inquiet.
Les bulletins de vote d'aujourd'hui
auront donc un poids singulier dans les
destinées du pays ils doivent ramener
l'ordre ou déclancher la révolte.
Gaston CALMETTE.
A Travers Paris
C'est cet après-midi, à trois heures et
demie, que le Président de la République
recevra S. Exc. le baron de Schoen, le
nouvel ambassadeur d'Allemagne, pour
la remise de ses lettres de créance.
M. Pichon a rendu hier visite au nou-
vel ambassadeur d'Allemagne.
L'ambassade d'Autriche-Hongrie.
L'Agence Havas, qui annonçait hier
comme imminente la nomination du
comte Lonyay à l'ambassade d'Autriche-
Hongrie à Paris, reçoit une dépêche de
Vienne déclarant que rien n'est encore
décidé et que les renseignements pu-
bliés ne reposent que sur des conjec-
tures.
Le bruit que son correspondant avait
recueilli n'en reste pas moins très symp-
tomatique du désir que l'on a à Vienne
de conserver à l'ambassade de la rue de
Varénne tout l'éclat qu'elle a eu jus-
qu'ici, et même de lui donner un nou-
veau lustre, puisque le comte Lonyay
est le mari de la princesse Stéphanie de
Belgique, veuve de l'archiduc Rodolphe,
fils unique et héritier de l'empereur
d'Autriche, à qui le souverain a conservé
toute sa paternelle affection
Rappelons, du. reste, que le comte
Lonyay a, avant son mariage, appartenu
au corps diplomatique, qu'il a quitté
avec le grade de conseiller de légation,
et que, dans ces conditions, sa nomina-
tion à Paris serait une promotion pres-
que hiérarchique. Elle n'en reste pas
moins fort douteuse, et une dépêche de
Vienne dit que l'on considère comme
beaucoup plus vraisemblable celle du
comte Paul Esterhazy, chef de section au
ministère des affaires étrangères.
,Le regretté docteur Raymond a légué
à la clinique Charcot « tous les livres,
instruments, appareils et objets qui se
trouvent dans son laboratoire de la Sal-
pètrière ».
Ceux qui ont pénétré dans ce labora-
toire savent quelles merveilles scientifi-
ques y avait réunies le docteur Raymond
et peuvent apprécier la valeur du véri-
table trésor dont va s'enrichir la clini-
que Charcot.
Les artistes de la Société nationale des
beaux-arts se sont,.réunis hier au Grand
Palais pour préparer l'exposition de l'an
prochain à Bagatelle. Il a été décidé que
cette exposition serait consacrée aux
portraits des souverains, souveraines et
chefs d'Etat.
Les organisateurs ont, à dessein, com-
mencé dès hier leurs démarches, en rai-
son des lenteurs que pourraient subir
les préparatifs de l'exposition.
Il convient d'ajouter que plusieurs
Cours ont déjà promis leur adhésion au
projet si intéressant de la Nationale des
beaux-arts.
Un monument aux Tuileries.
Qu'on se rassure La politique n'est
pour rien dans celui-là, et jamais les
Tuileries n'auront été plus spirituelle-
ment ornées.
Le monument, dont l'auteur est l'ex-
cellent statuaire Gabriel Pech, s'élèvera
sur la terrasse de l'Orangerie. On y verra
le Chat botté dirigeant une ronde d'en-
fants autour d'une stèle que surmontera
le buste de Perrault
Car il paraît que c'est à Perrault que
les enfants doivent de pouvoir, depuis
plus de deux cents ans, jouer aux Tui-
leries. Colbert ne voulait pas. Colbert,
homme d'ordre, avait peur que les pla-
tes-bandes de Le Nôtre fussent saccagées
par ces petits pieds.
Survint l'auteur de Cendrillon et du
Petit Poucet- Il dit à Louis XIV les mots
qu'il fallait dire pour le toucher;, et les
allées du grand jardin s'ouvrirent aux
petits enfants.
Voilà donc encore un buste mérité, et
un hommage dont le seul défaut sera de
s'être fait un peu attendre.
Le comte de Polignac fera vendredi
prochain devant la Société de géogra-
phie le récit de son important voyage
d'exploration, dans l'Ouest chinois..
Il rapporte des renseignements pré-
cieux au point de vue géographique sur
la boucle du Yang-Tse et le cours infé-
rieur du Ya-Long.
M. de Margerie présidera,cette séance
qui inaugurera la nouvelle saison de
conférences de la Société.
PATAUD EN EXIL
Pataud, duc de l'Eclipse et du Court-Circuit,
S'est éclipsé de sa personne.
Car il a,, -grêle, gèle ou vente, son pain cuit
Et ne veut pas qu'on l'emprisonne,
Tous ces temps-ci, les syndicats à l'unisson
Sentaient la poudre et la tempête.
Pataud, préférant le « beau fixe » brabançon
Huma la poudre d'escampette 1
Et sa berline d'émigré fut une auto 1
Las! en Belgique, son asile,
Bien plus heureux que tant d'autres princes, Pa-
Règne encore, malgré qu'il s'exile. [taud
Car son geste qui parait laid en plus d'un point,
Aux arriérés que nous sommes.
Paraît charmant aux militants qui n'aiment point
Trop d'héroïsme dans leurs hommes!
Et Pataud peut, de l'Odéon à l'Opéra,
Saboter Paris, de première
Mais c'est du Nord, toujours du Nord! que
La privation de lumière. [nous viendra
Louis Maksolleao.
Comœdia illustré publie dans son nu-
méro du le, novembre, qui paraît aujour-
d'hui, les comptes rendus brillamment
illustrés des pièces nouvelles de la quin-
zaine en tête desquelles le Marchand de
bonheur, le succès du Vaudeville, avec
superbes portraits de Mlle Lantelme.
Comœdia illustré donne dans sa « Mode
au théâtre » les toilettes des pièces ac-
tuelles, du plus vif intérêt.
Comœdia illustré est la mieux docu-
mentée et la plus vivante des revues
théâtrales.
A leurs innombrables attraits, les Fo-
lies-Bergère ont encore ajouté celui-ci
elles sont devenues le « music-hall des
enfants », grâce à leur extraordinaire
spectacle composé si adroitement que
tout le monde y prend un plaisir égal.
Et de fait la magnifique salle du célèbre
music-hall retentit aussi bien des rires
des petits que des grands, en matinée et
en soirée, car Geo Ali, le merveilleux
« dog impersonator » du Drury Lane
Théâtre de Londres, et Humpsti-Bumpsti,
ces « rois du rire », en grands comiques,
connaissent le secret de la gaieté uni-
verselle.
A l'occasion de la Toussaint, il y aura
deux matinées, demain dimanche et
mardi 3 novembre.
Cette pauvre rue de Châteaudun ne
connaîtra jamais le repos. C'est un mar-
tyre éternel. Il ne se passe pas de jour
sans qu'une nouvelle plaie soit ouverte
à ses trottoirs ou à sa chaussée, et quelles
plaies
Il y a quelques semaines, une tran-
chée profonde y était creusée avec
art, il faut l'avouer pour y enfoncer
de gros tuyaux. A l'heure actuelle, .de
nouveaux terrassiers, chirurgiens infati-
gables, ont fendu ses trottoirs, soulevé
ses dalles, gratté ses pavés et étalé sous
nos yeux un inextricable réseau de
conduites de gaz, de fils électriques,
rattachés lamentablement à quelques
pieux.
Cette fois, il est impossible, entre le
carrefour Montmartre et la rue T aitbout,
de pénétrer dans un immeuble ou un
magasin sans être un alpiniste coura-
geux.
Bien qu'elle ait eu à soutenir la concur-
rence opiniâtre de l'étranger, l'industrie
française, qui fut de tout temps maî-
tresse incontestée dans l'art de fabri-
quer les chocolats et la confiserie, n'a
jamais été dépassée. Le jury interna-
tional de l'Exposition de Bruxelles vient
à nouveau de proclamer cette primauté
en accordant aux établissements Lom-
bart, pour leur chocolat et leurs confi-
series, « Au Fidèle Berger », de Paris,
sa plus haute récompense le Grand
Prix.
Nouvelles à la Main
Aux fauteuils
Les jeunes gens traitent Racine en
ennemi 1
Non pas. Ils le traitent en confrère.
Décidément les auteurs de la géné-
ration nouvelle méprisent les anciens.
Et les modernes, donc
Les percepteurs groupés en asso-
ciation ont envoyé des délégués au mi-
nistre des finances.
La voilà enfin la grève qui aurait
les sympathies du public
Le Masque de Far.
L'Heure présente
C'est un très gentil petit scandale qui
eut lieu jeudi aux matinées de l'Odéon. Un
jeune conférencier parla de Racine et de
Louis XIV avec irrévérence les specta-
teurs le sifflèrent et tout le monde se ré-
concilia à la fin. Pendant que M. Mille-
rand, au Palais-Bourbon, dressait contre
le sabotage et.les grèves son rude réqui-
sitoire et invoquait aussi devant nous le
violent spectacle des luttes actuelles, il
est agréable de songer que des citoyens
lettrés et paisibles peuvent se passionner
encore, ne serait-ce que quelques minu-
tes, pour le divin poète de Phèdre et
à'Iphigénie. C'est un de ces délicieux
contrastes qui font pardonner au Paris
d'aujourd'hui tant de vulgarités.
Je ne blâme pas outre mesure l'aimable
auteur de Beethoven de méconnaître Ra-
cine, qui n'est pas, en effet, le poète des
jeunes. Il a trop d'ordre dans.saft génie,
trop de profondeur, trop de. calme puis-
sance. M. Fauchois me semble s'être
aventuré davantage en établissant un rap-
port direct entre le culte des grands écri-
vains d'autrefois et les cruelles décep-
tions d'un Henry Becque, par exemple,
ou d'un Bizet. Non, mon cher confrère,
ce n'est pas l'admiration effrfnée de Ra-
cine qui a rendu le public et la critique
injustes pour la Parisienne, pour lcs Cor-
beaux. C'est un phénomène beaucoup.
plus mystérieux, beaucoup plus redouta-
ble c'est l'éternelle difficulté de la vraie
gloire qui ne se conquiert pas en un soir
dans le triomphe hasardeux d'une répéti-
tion générale. Corneille et Racine ont au-
tant souffert que Becque et Bizet ils ont
subi les mêmes jalousies et les mêmes at-
taques ils sont morts dans les mêmes
tourments. Et ce n'est pas parce qu'ils
sont morts depuis longtemps que leur
exemple doit nous être moins cher..
Parmi les grands artistes comme parmi
les grapds audacieux il y aura toujours
des victimes. C'est à peine s'il faut le re-
gretter. La conquête des régions supé-
rieures ne se fait qu'à ce prix-là.
Vous ou Moi.
MORT
PRINCE D'ESSLINû
Victor Masséna, duc de Rivoli, qua-
trième prince d'Essling, est mort hier soir
à huit heures, dans l'hôtel de ses beaux-
enfants, le duc et la duchesse do Ca-
mastra. Le digne héritier du vaillant
compagnon de Napoléon Ior, de l'Enfant
chéri de la victoire, était âgé de soixante-
quatorze ans.
Depuis l'hiver, il souffrait des suites
d'un refroidissement qu'il avait con-
tracté pendant les inondations. Ni l'air
de Nice où il s'était installé comme tous
les ans dans sa villa Masséna d'une si
noble architecture, ni une saison faite à
Aix-les-Bains, ni les soins constants et
dévoués de ses enfants et beaux-enfants
n'ont pu assurer son rétablissement.
NéàParisle 14 janvier1836, fils deFran·
çois-Victor Masséna et de Anna Debelle,
petit- neveu de Hoche, cousin de Soult,
le duc de Rivoli vit à quinze ans le re-
tour de l'Empire. Il s'échappa du lycée
pour entrer à la caserne. Nommé lieute-
nant en 1859, il servit dans l'état-major
du maréchal Regnault de Saint-Jean
d'Angely; fut il Montebello, à Magenta,
en plein péril il se montra un Masséna
sans peur, et reçut la croix de la Légion
d'honneur.
Sa dette payée à la patrie, écoutant les
conseils de la princesse d'Essling, grande
maîtresse de la Maison de l'impératrice
Eugénie, le duc de Rivoli se consacra à
la politique.
De 1861 à 1870, il représenta le collège
électoral de Nice au Corps législatif.
Rentré dans la vie privée après le 4 Scp-
tembre, Victor Masséna se consacra,
pendant trente années, à la collection de
toutes les lettres, rapports, gravures, ta-
bleaux, miniatures, armes, se rapportant
auxgrandes journées qui commencèrent
à Valmy et se terminèrent au rocher de
Sainto-Hélène.
A travers ^Europe, il réunissait les
Reliques napoléoniennes ». Il avait cent
correspondants a son service et un biblio-
thécaire très érudiL M..Th. Gérard. Rien
Le Numéro avec son Supplémenf 10 CENTIMES dans toute la Franco –.Étranger 20 CENTIMES
Samedi 29 Octobre 1ÔJ0
Gaston CALMETTE
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c Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchantes, je me hâte
de rire.de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. a (Beaumarchais.)
H. DE VILLEMESSANT
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SOCIÉTÉ DU « FIGARO »
Nous rappelons à MM. les actionnaires
de la Société du Figaro que le coupon
n° 17, acompte de 10 francs sur le divi-
dende de 1910, sera mis en payement le
2 novembre prochain.
v Conformément à la décision prise à
l'assemblée générale du 30 mars dernier,
l'acompte sur le dividende sera payé
dorénavant, chaque année, le 2 novem-
bre, au lieu du 1er octobre, et le dividende
le 1er mai, au lieu du 1er avril.
LE PAYSAGE TOSCAN
Celui qui, ayant quitté Bologne, passe
les Apennins et se voit suspendu au-
dessus de la Toscane, ne pourra jamais
éviter le même sentiment il laissera
tomber, presque ingrat, les souvenirs de
la Vénétie grasse et claire, de la grande
plaine vaporeuse où coule le Pô, de toutes
les villes; et il sentira qu'il accède à
quelque chose de plus pur, de plus grêle,
de plus souverain. Nul pays, en effet, ne
semble davantage être l'œuvre d'un créa-
teur. Sans.doute, au Nord, les aspects
superbes abondaient, mais tout n'était
point parfaitement groupé, il restait par-
fois à reprendre. Tout, ici, a la dignité
d'être à sa place; les maisons même,
toujours opportunes, semblent le gai
signal de l'homme dans une nature qui
le chérit. Les bœufs marchent solennel-
lement dans les sentiers qu'ils obstruent
et élèvent leur tête armée au milieu de
la paix rustique. Une vigne vierge est si
diaphane et si rouge qu elle fait penser
à ces miracles de transsubstantiation où
un sang divin a soudain envahi et en-
flammé la matière. Mais la plus grande
douceur de ce paysage est peut-être dans
les oliviers. Ce sont eux qui font la foule.
Ils tempèrent et arrangent tout. Leur
feuillage modeste et conciliant s'appa-
rente à la nuance de l'heure et rattache le
ciel au sol. Certains sont très vieux, dé-
mantelés, évidés et pourtant servent et
produisent encore leur tronc n'est plus
qu'une planche d'où des branches jail-
lissent toujours. Le chêne et le pin font
un bruit plus fier. Eux murmurent dou-
..camenfc .comme si, dans cet office reli-
gieux que chantent les arbres, ils ne di-
saientque les répons, comme s'ils étaient
l'humble peuple' des dévots, tandis que
les cyprès sont les prêtres.
Autant qu'on voit, l'on croit entendre.
Nulle part l'espace n'est plus harmo-
nieusement modulé par le paysage qui
semble recevoir l'air, le répartir de la
vallée au coteau et le rendre seulement
au ciel lorsqu'il en a tiré toutes les no-
tes. Les montagnes sont groupées
comme des strophes. Certaines se
ressemblent et l'on voit, de loin en
loin, la même forme à peine variée
reparaître, comme .le thème qu'un
artiste reprend à plaisir: ainsi, dans les
fresques de Santa Maria Novella, Ghir-
landajo a peint trois fois, complaisam-
ment, la même jeune femme dans une
robe dont l'or est tour à tour plus pâle,
plus jaune et plus mauve. C'est dans ses
montagnes qu'un pays prend son carac-
tère. Certaines gardent dans leurs plis
une agitation immobile et suspendent
une tempête figée et menaçante au-des-
sus des plaines. D'autres ne sont que des
tas. Le rythme d'une éternelle sérénité
s'inscrit dans les montagnes toscanes.
Les coteaux de l'Ile-de-France sont
doux aussi, sous un ciel ténu, dans un
paysage presque incolore qui fait songer
moins à un tableau qu'à une estampe.
Leurs lignes cependant n'ont pas d'ex-
cellence. Ils s'arrêtent pauvrement sur
l'espace, uniquement, semble-t-il, par
défaut de matière, parce qu'on ne leur a
pas donné plus de terre que cela. Leurs
lignes sont fortuites. Ici, au contraire,
toutes semblent voulues, tracées selon
un ferme propos, et c'est de là que ce
paysage tire sa préséance. Le style est
dans les lignes. Qu'y a-t-il, en effet, de
plus révélateur? Elles sont la frontière
d'un objet avec l'univers, le résultat du
combat qu'il livre au reste des choses,
le témoignage de son expansion ou de
sa dépendance, et c'est par le dessin
même de cette limite qu'il avoue ce
qu'il a pu faire et ce qu'il a de force en
soi. C'est par là que les peintres ne re-
produisent pas seulement les apparen-
ces, puisqu'ils saisissent les lignes. Au-
cune n'est vaine. Chacune est dans un
rapport certain avec l'ardeur centrale
dont les efforts ont déterminé la forme
du monde jusque dans ses derniers ri-
vages et comme celles qui sont le plus
loin de ce feu sont les moins belles,
ainsi, parmi les hommes, certains pro-
fils n'avouent que l'inertie d'un être fai-
ble et d'autres, au contraire, montrent
l'invasion sur l'espace d'une âme fer-
vente. C'est dans les lignes que crient
les secrets. Chaque être s'y sculpte par
son effort même. C'est par les couleurs
que les peintres peuvent traduire les
rapports des choses entre elles, mais
c'est par les lignes qu'ils doivent expri-
mer leur essence.
Comme il est doux de. mêler les pen-
sées aux images Le nonchalant soleil
de l'après-midi s'applique aux collines,
un petit clocher secoue ses cloches
comme des oreilles, un nuage s'arrête
au milieu du ciel. Le bonheur pour
l'homme est peut-être moins dans les
minutes suprêmes, aiguës et étroites
comme des sommets, d'où l'on est si
vite précipité, que dans ces moments où
l'on s'élargit en se défaisant et où l'on
appartient aux choses. Ce n'est jamais
un
kou
vainement, d'ailleurs, que nous aurons
contemplé un beau paysage ou un beau
tableau. Il y a un conseil dans tout. Sans
doute les œuvres de l'art ne nous pous-
sent pas rigoureusement au bien, et
lorsqu'elles y prétendent, elles se ra-
baissent et se .découronnent. Mais elles
nous mettent dans un état d'exaltation
qui, sans nous éloigner toujours de ce qui
est mal, nous élève au-dessus de ce qui
est vil, et elles changent nos sentiments
en leur donnant d'autres formes. Mais
si, le plus souvent, elles sont impérieu-
ses, les spectacles de la nature sont per-
suasifs. Ce qu'ils déposent en nous se
et enressortquand nous
agissons. Ce que nous avons pu sentir
est la plus sûre garantie de ce que nous
pourrons faire. Il y a, entre nos sensa-
tions et nos actes, entre ce que nous re-
cevons et ce que nous émettons, des,
correspondances certaines quoiqu'on ne
puisse les saisir. Il en est de notre âme,
avec son côté actif et son côté passif,
comme de ces étoffes à double face où
la même trame fournit des fils à deux
broderies diverses mais dépendant l'une
de l'autre. Tout ce que nous avons re-
flété avec amour se transmue en nous.
La façon dont la ligne de ce mont s'é-
lève et se maintient ressemble, en ce
qu'elle a de plus propre et de moins
saisissable, à la façon dont un sentiment
prend son élan, se prolonge et dure. Et
si nous avons su contempler assez ce
paysage pour qu'il devienne inhérent à
notre nature, peut-être, un jour, accom-
plirons-nous un acte qui en sera le por-
trait, la reproduction identique et im-
possible à reconnaître.
Ainsi peut rêver celui qui se promène
dans la campagne toscane, près des
hameaux, le long, des couvents, dans
toute cette suavité sans fadeur. Un
paysan, installé parmi les branches d'un
mûrier, avec un sac près de lui,.arrache
comme des plumes toutes les feuilles
de l'arbre qu'il laissera, ce soir, maigre
et nu. C'est plaisir de suivre les sentiers
qui, dans les collines, semblent jouer
avec le passant, se le reprendre l'un à
l'autre, mais qui ne l'égarent jamais.
Parfois on se croit perdu. Mais il suffit
d'avancer un' peu pour se détromper.
Car, comme des couplets qui font tou-
jours revenir le même refrain, tous ces
petits chemins; au bout de la prome-
nade, ramènent Florence.
Je la regarde ce soir, une fois de plus,
du haut de Fiesole, heureux du paisible
butin que j'ai amassé comme d'un in-
time trésor dont je ne veux pas faire le
compte. Florence, en bas, prise à contre-
jour par le soleil couchant et frappée
par lui au milieu de toutes ses fumées,
a l'air d'une ville dans une nuée. On
voit le Dôme, le Campanile, tous les mo-
numents fameux. Là-bas, l'astre bataille
avec de magnifiques nuages d'un violet
dense, au delà desquels il projette d'in-
finis faisceaux de lumière. Par derrière,
l'éther infatigable s'élance. Sur les
pentes, les maisons, les arbres s'effacent
avec cette noblesse modeste qui est ici
répandue sur tout, Les lignes s'épurent
encore. Je crois les entendre. Les formes
d'un instrument divin semblent appa-
raître dans le contour des montagnes, et
l'Arno, mince et brillant, au loin, est
comme l'archet d'argent posé sur le
paysage. Abel Bonnard.
LA VIE DE PARIS
Mme Judith Gautier
à l'Académie Goncourt
L'Académie Goncourt a, par deux fois, hier,
dérogé à ses habitudes.
C'est un déjeuner, au lieu du dîner mensuel,
qui a réuni, au Café de Paris, MM. Léon Hen-
nique, Octave Mirbeau, Gustave Geffroy, J.
et H. Rosny, Elémir Bourges, Lucien Des-
caves et Léon Daudet, convoqués pour don-
ner un successeur à Jules Renard, dont la
place était vacante depuis le mois de mai
dernier.
M. Paul Margueritte, absent, avait délégué
son vote., Il ne pouvait pas modifier le résul-
tat du scrutin, qui n'était plus douteux après
l'échange de vues que les membres de l'Aca-
démie avaient eu, mercredi, chez leur prési-
dent, M. Hennique. A tous, aucune des can-
didatures déclarées n'avait paru négligeable;
mais il fut évident tout de suite que nul d'en-
tre elles n'obtiendrait la majorité! Le nom de
Mme Judith Gautier, au contraire, prononcé
par M. Lucien Descaves, recueillit bientôt le
plus de suffrages. Deux seulement allèrent
avec fermeté à M. Paul Claudel, un écrivain
symboliste, auteur de Tête d'or, la Ville,
Connaissance de l'Est, et consul de France à
Prague.
Au déjeuner d'hier, les convives ayant per-
sévéré dans leurs dispositions, l'élection donna
sept voix à Mme Judith Gautier contre deux
à M. Claudel.
En conséquence, l'Académie Goncourt, dé-
rogeant pour la seconde fois non seulement à
ses habitudes, mais à celles des Académies,
composées d'hommes en général, attribua la
chaise et le couvert de Jules Renard à la fille
de Théophile Gautier.
Ce choix aura l'approbation de tous les
lettrés. Il est imprévu, il est élégant, il est
réparateur. Il rend justice éclatante à une
femme de beaucoup de talent qui vit indiffé-
rente à la gloire au milieu d'amis dévoués, et
fait si peu parler d'elle et pour elle, que ja-
mais un ministre n'a eu l'idée charmante de
monter ses cinq étages pour lui porter la
croix. Il eût fallu la solliciter. Mme Judith
Gautier n'en était pas capable. L'Académie
Goncourt, au-devant de laquelle elle n'alla
pas davantage, s'est honorée en lui épar-
gnant jusqu'à l'expression d'un souhait. Il a
suffi que l'un de ses membres se portât ga-
rant de la satisfaction qu'éprouverait l'auteur
du Dragon impériale à se voir élue pour que
l'accord se fit sur son nom.
C'est à peu prés dans les mêmes conditions
que Jules Renard succéda à J.-K. Huysmans. j
L'Académie Goncourt n'est pas formaliste le
moins du monde. Elle va chercher ceux qui
lui plaisent et les invite à s'asseoir, puis à dî-
ner, en famille, une fois par mois.
Née Paris, Mme Judith Gautier est la
fille aînée du poète. Sa sœur est mariée à M.
Emile Bergerat.
Aux personnes désireuses de savoir com-
ment s'écoulèrent son enfance et sa jeunesse,
on doit conseiller de lire un livre adorable
le Collier des jours, dans lequel Mme Judith
Gautier raconte son initiation à la littérature
chinoise par le bon mandarin Ting-Tun-Ling,
réfugié en France, et son initiation à la
Beauté et à la Bonté par son père, le grand
écrivain romantique, l'ami de Victor Hugo et
d'Edmond de Goncourt, qui n'eut garde de
l'oublier quand il établit la première liste de
ses académiciens éventuels. Si bien que ceux
d'aujourd'hui demeurent dans la tradition en
accueillant parmi eux, à défaut du père, la
fille. L'une est digne de l'autre.
« Dans mes ennuis, je t'ai longtemps ap-
pelée mon dernier espoir », écrivait Théophile
Gautier sur son déclin, à sa .chère Judith,
qu'il surnommait tantôt « Ouragan p et tantôt
« Chabraque
Elle était fort belle. « Une petite fille grec-
que », disait Baudelaire.
C'est par un article sur l'Eurêka, d'Edgar
Poe, qu'il venait de faire connaître au public
français, qu'elle débuta, encore enfant presque,
'sous le pseudonyme de Judith Walter, choisi
par son père. Peu de temps après, âgée de
seize ans, elle publia un délicieux recueil de'
poésies traduites du chinois Le livre de jade,
sous la même signature. Elle ne l'abandonna
qu'en se mariant. Un autre beau livre d'elle
Le Dragon impériale, parut sous son nom de
femme, Judith Mendès. Elle reprit le nom pa-
ternel pour faire la critique des Salons au
Rappel, donna des variétés au journal offi-
ciel et publia, enfin, l'Usurpateur, Isoline,
Iskender, vingt autres romans, une étude sur
Richard Wagner et son œuvre poétique, de la
prose, des vers, des traductions, des essais
dramatiques, comme la Marchande de sou-
rires, que l'Odéon représenta sous la direc-
tion de M. Porel, et qui triompha.
Ce n'est pas tout. Cette soi-disant pares-
seuse est encore compositeur, peintre et sculp-
teur et sa récréation favorite est le théâtre
de marionnettes. Les siennes ont joué Par-
sijal et, tout récemment, Une Larme du Dia-
ble, de Théophile Gautier.
Ses dieux, dans l'intimité desquels elle a
vécu et que son prochain volume évoquera,
sont Victor Hugo, Wagner et Leconte de
Lisle. Mais combien de demi-dieux resplen-
dissent dans les Souvenirs qui forment le Col-
lier des jours Flaubert, Baudelaire, Ban-
ville, les Goncourt, les deux Dumas, Puvis de
Chavannes, Gustave Doré, Reyer, Berlioz, Vil-
liers. de l'Isle-Adam, Vacquerie, Maxime Du
Camp, dont elle est la filleule.
Par sa fantaisie harmonieuse, son romanes-
que oriental, le caractère héroïque ou gra-
cieux de ses fictions, Mme Judith Gautier ne
s'apparente point aux réalistes qui l'admet-
tent dans leur compagnie mais c'est une rai-
son de plus pour les louer de ne s'être. pas
montrés exclusifs.
Peut-être enfin leur manifestation prélude-
t-elle à l'hommage que les lettres françaises
ne manqueront pas de rendre, l'année pro-
chaine, au magnifique écrivain qui les a il-
lustrées et dont le centenaire s'apprête.
Collonges.
La Température
Hier, à Paris et sur la région, le ciel pré-
sentait de belles éclaircies, et le soleil, qui
depuis plusieurs jours ne s'était montré qu'à
de rares intervalles, a fait une apparition de
quelques heures fort agréable aux Parisiens.
La température reste douce. Le thermomè-
tre, à sept heures du matin, marquait 12° au-
dessus de zéro et 17° l'après-midi la pression
barométrique, qui tend à se relever, accusait
758mra6 elle reste élevée sur le nord et l'est
du continent.
Des pluies sont tombées dans l'ouest de
l'Europe en France, où elles ont été généra-
les, il a surtout plu avec une grande abon-
dance au Havre, à Nice, à Perpignan, à
Brest, à Nantes et à Lyon.
La mer est houleuse à la pointe de Breta-
gne et sur la Méditerranée.
La température a baissé sur nos régions de
l'Ouest et du Sud; elle a monté dans le Nord
et l'Est.
Départements, le matin. Au-dessus de léro
5° à Clermont et à Belfort, à Limoges et
à Besançon, à Dunkerque, à Toulouse, à
Charleville et à Perpignan, 10° à Lyon, 11°
à Boulogne, à l'ile d'Aix, à Rochefort et à
Bordeaux, 12° à Lorient, à Cherbourg, à
Brest,^à à Nantes et au Mans, 13° à Ouessant,
14° à Marseille, à Cette, 16° à Oran, 17°
à Biarritz, 21° à Alger.
En France, des pluies sont encore proba-
bles avec temps doux.
(La température du 28 octobre 19°9 était,
à Paris 10° au-dessus de zéro le matin et
12° l'après-midi. Barométre journée
très froide.)
Les Courses
Aujourd'hui, à t heure 45, Courses à
Auteuil. Gagnants du Fzgaro
Prix Magenta Castibelza; Reporter.
Prix Claalet Cimaise; Garde Malade II.
Prix Cortgress Ecurie Hennessy; Galiax.
Prix Œneas Middelfart; Caprico.
Prix Xaintrailles Chartres; Clarens II.
Prix Little Duck La Chandeleur; Sapientia.
LA JOURNÉE DÉCISIVE
^v, M. Briànd a eu bien raison de ré-
<*T clamer une séance exceptionnelle
afin que la discussion des interpellations
concernant la grève des cheminots soit
terminée à n'importe quelle heure dans
la nuit de samedi à dimanche.
Ce fastidieux débat est devenu en effet
trop lamentable pour qu'il puisse être
continué au delà des vacances parlemen-
taires de la Toussaint. Quant aux dé-
putés, ils sont singulièrement coupables
en n'apportant pas plus de clairvoyance
e;, plus de zèle à prononcer la clôture
ils ne se rendent donc pas compte de
l'impression d'inquiétude et de désarroi
dans laquelle se trouve le pays à la lec-
ture des discours révolutionnaires de ces
forcenés de l'extrême gauche qui trou-
vent des excuses pour les saboteurs, des
éloges pour la Confédération du travail
et qui osent combattre, du haut de la
tribune française, les mesures de salut
public prises en pleine crise pour sau-
ver la France.
Quoi! Nous avons échappé par mira-
cle au désastre que se promettaient M.
Jaurès (l'homme qui ne risque que de
belles phrases) et ses compagnons plus
disposés au martyre, ces fauteurs d'é-
meute et ces meneurs de grève qui
voyaient se jouer enfin le premier
acte du grand complot rêvé contre
la société moderne et contre 1 Etat.
Nous avons eu la chance inespérée
de reconquérir pour le commerce du
pays, pour les échanges internatio-
naux, pour les relations de départements
à départements, l'ensemble de nos ré-
seaux ferrés que la grève générale avait
paralysés, menacés ou saccagés! Et au
lendemain de ces tristesses, une honte
nous était réservée celle d'entendre
pendant trois jours l'apologie de ces cri-
mes, sans que la majorité de la Chambre
se soulevât pour jeter hors d'elle, dans
un scrutin vengeur, les malfaiteurs qui
déshonoraient le Parlement, après avoir
humilié le pays tout entier.
Il n'y a pas à se le dissimuler, si les
députés ne font pas aujourdhui leur
complet devoir, s'ils n'adoptent pas un
ordre du jour.énergique, précis, formel,
s ils ne donnent pas à M. Briand, par
un vote sans ambages et surtout sans
embûches, la force qui lui est indis-
pensable pour préserver le pays contre
un retour olîensif de tous ces malfai-
teurs (nous parlons des meneurs et non
des infortunés cheminots), c'estlaguerre
civile qui est à nos portes.
Les mineurs du Pas-de-Calais, lestis-
seurs du Nord, les filateurs de la Meuse
et de la Marne, les affiliés de la Bourse
du travail de Paris, tous ces pauvres
gens, alfolés de mensonges, trompés
par leurs chefs, encouragés par les'dis-
cours qui s'étaient dans cent colonnes
de l'Officiel chaque matin, vont croire
l'heure venue des revendications totales
qu'on leur prêche ils se diront que l'on
peut saboter, piller, tuer impunément,
puisqu'il y a au Palais-Bourbon des légis-
lateurs pour les absoudre. Leurs légions
sont prêtes, elles ont leur programme,
leur plan de mobilisation, leurs armes;
les ministres le savent bien, même ceux
qui préparent leur coupable exode: tous
sont renseignés par les préfets, les sous-
préfets, les fonctionnaires les plus sincè-
rement dévoués, qui sont unanimement
désespérés de voir courir de pareils pé-
rils à la République.
Si une volonté forte n'est pas consacrée
par la Chambre elle-même, si une éner-
gie légale n'est pas opposée à ces mons-
trueuses illégalités, la révolte ouvrière
ne dépend plus, dans quelques semai-
nes, que de quelques mots.
Il est patriotique de ne pas dissimuler
la gravité d'une telle situation.
Au Palais-Bourbon, hélas I on ne se
doute guère de l'imminence du cyclone:
on perd des heures irréparables au mi-
lieu du bruit des parlotes, des interrup-
tions et des injures on favorise telle ou
telle ambition mesquine, on combine
des chausse-trapes avec le secret désir
d'y attirer les ministres l'un après l'au-
tre ou de les y voir tomber tous en-
semble l'exercice du mandat législatif
se borne à ces angoisses-là! L'histoire
nous rappelle d'ailleurs que les assem-
blées ont toujours été la victime des
événements que seules elles n'avaient
pas prévus Mais dans les départe-
ments, où la menace est déjà plus pro-
che, on est plus nettement clairvoyant
et on commence à se montrer terrible-
ment inquiet.
Les bulletins de vote d'aujourd'hui
auront donc un poids singulier dans les
destinées du pays ils doivent ramener
l'ordre ou déclancher la révolte.
Gaston CALMETTE.
A Travers Paris
C'est cet après-midi, à trois heures et
demie, que le Président de la République
recevra S. Exc. le baron de Schoen, le
nouvel ambassadeur d'Allemagne, pour
la remise de ses lettres de créance.
M. Pichon a rendu hier visite au nou-
vel ambassadeur d'Allemagne.
L'ambassade d'Autriche-Hongrie.
L'Agence Havas, qui annonçait hier
comme imminente la nomination du
comte Lonyay à l'ambassade d'Autriche-
Hongrie à Paris, reçoit une dépêche de
Vienne déclarant que rien n'est encore
décidé et que les renseignements pu-
bliés ne reposent que sur des conjec-
tures.
Le bruit que son correspondant avait
recueilli n'en reste pas moins très symp-
tomatique du désir que l'on a à Vienne
de conserver à l'ambassade de la rue de
Varénne tout l'éclat qu'elle a eu jus-
qu'ici, et même de lui donner un nou-
veau lustre, puisque le comte Lonyay
est le mari de la princesse Stéphanie de
Belgique, veuve de l'archiduc Rodolphe,
fils unique et héritier de l'empereur
d'Autriche, à qui le souverain a conservé
toute sa paternelle affection
Rappelons, du. reste, que le comte
Lonyay a, avant son mariage, appartenu
au corps diplomatique, qu'il a quitté
avec le grade de conseiller de légation,
et que, dans ces conditions, sa nomina-
tion à Paris serait une promotion pres-
que hiérarchique. Elle n'en reste pas
moins fort douteuse, et une dépêche de
Vienne dit que l'on considère comme
beaucoup plus vraisemblable celle du
comte Paul Esterhazy, chef de section au
ministère des affaires étrangères.
,Le regretté docteur Raymond a légué
à la clinique Charcot « tous les livres,
instruments, appareils et objets qui se
trouvent dans son laboratoire de la Sal-
pètrière ».
Ceux qui ont pénétré dans ce labora-
toire savent quelles merveilles scientifi-
ques y avait réunies le docteur Raymond
et peuvent apprécier la valeur du véri-
table trésor dont va s'enrichir la clini-
que Charcot.
Les artistes de la Société nationale des
beaux-arts se sont,.réunis hier au Grand
Palais pour préparer l'exposition de l'an
prochain à Bagatelle. Il a été décidé que
cette exposition serait consacrée aux
portraits des souverains, souveraines et
chefs d'Etat.
Les organisateurs ont, à dessein, com-
mencé dès hier leurs démarches, en rai-
son des lenteurs que pourraient subir
les préparatifs de l'exposition.
Il convient d'ajouter que plusieurs
Cours ont déjà promis leur adhésion au
projet si intéressant de la Nationale des
beaux-arts.
Un monument aux Tuileries.
Qu'on se rassure La politique n'est
pour rien dans celui-là, et jamais les
Tuileries n'auront été plus spirituelle-
ment ornées.
Le monument, dont l'auteur est l'ex-
cellent statuaire Gabriel Pech, s'élèvera
sur la terrasse de l'Orangerie. On y verra
le Chat botté dirigeant une ronde d'en-
fants autour d'une stèle que surmontera
le buste de Perrault
Car il paraît que c'est à Perrault que
les enfants doivent de pouvoir, depuis
plus de deux cents ans, jouer aux Tui-
leries. Colbert ne voulait pas. Colbert,
homme d'ordre, avait peur que les pla-
tes-bandes de Le Nôtre fussent saccagées
par ces petits pieds.
Survint l'auteur de Cendrillon et du
Petit Poucet- Il dit à Louis XIV les mots
qu'il fallait dire pour le toucher;, et les
allées du grand jardin s'ouvrirent aux
petits enfants.
Voilà donc encore un buste mérité, et
un hommage dont le seul défaut sera de
s'être fait un peu attendre.
Le comte de Polignac fera vendredi
prochain devant la Société de géogra-
phie le récit de son important voyage
d'exploration, dans l'Ouest chinois..
Il rapporte des renseignements pré-
cieux au point de vue géographique sur
la boucle du Yang-Tse et le cours infé-
rieur du Ya-Long.
M. de Margerie présidera,cette séance
qui inaugurera la nouvelle saison de
conférences de la Société.
PATAUD EN EXIL
Pataud, duc de l'Eclipse et du Court-Circuit,
S'est éclipsé de sa personne.
Car il a,, -grêle, gèle ou vente, son pain cuit
Et ne veut pas qu'on l'emprisonne,
Tous ces temps-ci, les syndicats à l'unisson
Sentaient la poudre et la tempête.
Pataud, préférant le « beau fixe » brabançon
Huma la poudre d'escampette 1
Et sa berline d'émigré fut une auto 1
Las! en Belgique, son asile,
Bien plus heureux que tant d'autres princes, Pa-
Règne encore, malgré qu'il s'exile. [taud
Car son geste qui parait laid en plus d'un point,
Aux arriérés que nous sommes.
Paraît charmant aux militants qui n'aiment point
Trop d'héroïsme dans leurs hommes!
Et Pataud peut, de l'Odéon à l'Opéra,
Saboter Paris, de première
Mais c'est du Nord, toujours du Nord! que
La privation de lumière. [nous viendra
Louis Maksolleao.
Comœdia illustré publie dans son nu-
méro du le, novembre, qui paraît aujour-
d'hui, les comptes rendus brillamment
illustrés des pièces nouvelles de la quin-
zaine en tête desquelles le Marchand de
bonheur, le succès du Vaudeville, avec
superbes portraits de Mlle Lantelme.
Comœdia illustré donne dans sa « Mode
au théâtre » les toilettes des pièces ac-
tuelles, du plus vif intérêt.
Comœdia illustré est la mieux docu-
mentée et la plus vivante des revues
théâtrales.
A leurs innombrables attraits, les Fo-
lies-Bergère ont encore ajouté celui-ci
elles sont devenues le « music-hall des
enfants », grâce à leur extraordinaire
spectacle composé si adroitement que
tout le monde y prend un plaisir égal.
Et de fait la magnifique salle du célèbre
music-hall retentit aussi bien des rires
des petits que des grands, en matinée et
en soirée, car Geo Ali, le merveilleux
« dog impersonator » du Drury Lane
Théâtre de Londres, et Humpsti-Bumpsti,
ces « rois du rire », en grands comiques,
connaissent le secret de la gaieté uni-
verselle.
A l'occasion de la Toussaint, il y aura
deux matinées, demain dimanche et
mardi 3 novembre.
Cette pauvre rue de Châteaudun ne
connaîtra jamais le repos. C'est un mar-
tyre éternel. Il ne se passe pas de jour
sans qu'une nouvelle plaie soit ouverte
à ses trottoirs ou à sa chaussée, et quelles
plaies
Il y a quelques semaines, une tran-
chée profonde y était creusée avec
art, il faut l'avouer pour y enfoncer
de gros tuyaux. A l'heure actuelle, .de
nouveaux terrassiers, chirurgiens infati-
gables, ont fendu ses trottoirs, soulevé
ses dalles, gratté ses pavés et étalé sous
nos yeux un inextricable réseau de
conduites de gaz, de fils électriques,
rattachés lamentablement à quelques
pieux.
Cette fois, il est impossible, entre le
carrefour Montmartre et la rue T aitbout,
de pénétrer dans un immeuble ou un
magasin sans être un alpiniste coura-
geux.
Bien qu'elle ait eu à soutenir la concur-
rence opiniâtre de l'étranger, l'industrie
française, qui fut de tout temps maî-
tresse incontestée dans l'art de fabri-
quer les chocolats et la confiserie, n'a
jamais été dépassée. Le jury interna-
tional de l'Exposition de Bruxelles vient
à nouveau de proclamer cette primauté
en accordant aux établissements Lom-
bart, pour leur chocolat et leurs confi-
series, « Au Fidèle Berger », de Paris,
sa plus haute récompense le Grand
Prix.
Nouvelles à la Main
Aux fauteuils
Les jeunes gens traitent Racine en
ennemi 1
Non pas. Ils le traitent en confrère.
Décidément les auteurs de la géné-
ration nouvelle méprisent les anciens.
Et les modernes, donc
Les percepteurs groupés en asso-
ciation ont envoyé des délégués au mi-
nistre des finances.
La voilà enfin la grève qui aurait
les sympathies du public
Le Masque de Far.
L'Heure présente
C'est un très gentil petit scandale qui
eut lieu jeudi aux matinées de l'Odéon. Un
jeune conférencier parla de Racine et de
Louis XIV avec irrévérence les specta-
teurs le sifflèrent et tout le monde se ré-
concilia à la fin. Pendant que M. Mille-
rand, au Palais-Bourbon, dressait contre
le sabotage et.les grèves son rude réqui-
sitoire et invoquait aussi devant nous le
violent spectacle des luttes actuelles, il
est agréable de songer que des citoyens
lettrés et paisibles peuvent se passionner
encore, ne serait-ce que quelques minu-
tes, pour le divin poète de Phèdre et
à'Iphigénie. C'est un de ces délicieux
contrastes qui font pardonner au Paris
d'aujourd'hui tant de vulgarités.
Je ne blâme pas outre mesure l'aimable
auteur de Beethoven de méconnaître Ra-
cine, qui n'est pas, en effet, le poète des
jeunes. Il a trop d'ordre dans.saft génie,
trop de profondeur, trop de. calme puis-
sance. M. Fauchois me semble s'être
aventuré davantage en établissant un rap-
port direct entre le culte des grands écri-
vains d'autrefois et les cruelles décep-
tions d'un Henry Becque, par exemple,
ou d'un Bizet. Non, mon cher confrère,
ce n'est pas l'admiration effrfnée de Ra-
cine qui a rendu le public et la critique
injustes pour la Parisienne, pour lcs Cor-
beaux. C'est un phénomène beaucoup.
plus mystérieux, beaucoup plus redouta-
ble c'est l'éternelle difficulté de la vraie
gloire qui ne se conquiert pas en un soir
dans le triomphe hasardeux d'une répéti-
tion générale. Corneille et Racine ont au-
tant souffert que Becque et Bizet ils ont
subi les mêmes jalousies et les mêmes at-
taques ils sont morts dans les mêmes
tourments. Et ce n'est pas parce qu'ils
sont morts depuis longtemps que leur
exemple doit nous être moins cher..
Parmi les grands artistes comme parmi
les grapds audacieux il y aura toujours
des victimes. C'est à peine s'il faut le re-
gretter. La conquête des régions supé-
rieures ne se fait qu'à ce prix-là.
Vous ou Moi.
MORT
PRINCE D'ESSLINû
Victor Masséna, duc de Rivoli, qua-
trième prince d'Essling, est mort hier soir
à huit heures, dans l'hôtel de ses beaux-
enfants, le duc et la duchesse do Ca-
mastra. Le digne héritier du vaillant
compagnon de Napoléon Ior, de l'Enfant
chéri de la victoire, était âgé de soixante-
quatorze ans.
Depuis l'hiver, il souffrait des suites
d'un refroidissement qu'il avait con-
tracté pendant les inondations. Ni l'air
de Nice où il s'était installé comme tous
les ans dans sa villa Masséna d'une si
noble architecture, ni une saison faite à
Aix-les-Bains, ni les soins constants et
dévoués de ses enfants et beaux-enfants
n'ont pu assurer son rétablissement.
NéàParisle 14 janvier1836, fils deFran·
çois-Victor Masséna et de Anna Debelle,
petit- neveu de Hoche, cousin de Soult,
le duc de Rivoli vit à quinze ans le re-
tour de l'Empire. Il s'échappa du lycée
pour entrer à la caserne. Nommé lieute-
nant en 1859, il servit dans l'état-major
du maréchal Regnault de Saint-Jean
d'Angely; fut il Montebello, à Magenta,
en plein péril il se montra un Masséna
sans peur, et reçut la croix de la Légion
d'honneur.
Sa dette payée à la patrie, écoutant les
conseils de la princesse d'Essling, grande
maîtresse de la Maison de l'impératrice
Eugénie, le duc de Rivoli se consacra à
la politique.
De 1861 à 1870, il représenta le collège
électoral de Nice au Corps législatif.
Rentré dans la vie privée après le 4 Scp-
tembre, Victor Masséna se consacra,
pendant trente années, à la collection de
toutes les lettres, rapports, gravures, ta-
bleaux, miniatures, armes, se rapportant
auxgrandes journées qui commencèrent
à Valmy et se terminèrent au rocher de
Sainto-Hélène.
A travers ^Europe, il réunissait les
Reliques napoléoniennes ». Il avait cent
correspondants a son service et un biblio-
thécaire très érudiL M..Th. Gérard. Rien
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