Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1909-11-27
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 27 novembre 1909 27 novembre 1909
Description : 1909/11/27 (Numéro 331). 1909/11/27 (Numéro 331).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2886584
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
55e Année 3e Série N° 331
Le Numéro avec le Supplément = SEINE & SEINE-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
Samedi 27 Novembre 1909
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant '>
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
RÉDACTION «- ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9e Arr1)
RÉDACTION ADMINISTRÀTIOBJ
26, rue DPouot, Paris (9e An?1) •
tilHHÇ, Trois lignes l~ 102.46 102.47 102,49
POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
A L'HOTEL DU • FIGARO »
ET POUR 1ES ANNONCES ET RÉCLAME^
Chez MM. LAGRANGE, CERF & Cw
8, place de la Bourse
ABONNEMENT 5,
Trois mois Six mois Un ta 94
S6)ne et Seine·et·Olse. 15 30 » 60 s
Départements. 1875 .37 50 75 x
Union postale 21 50 48 86 18
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste
de France et d'Algérie.
1, de rire de tout. de peur d'être obligé d'en pleurer. » (Beaumarchais.)
SOMMAIRE
L'Amour en sommeil Fehnand Vandérem.
La Vie de Paris Les appartements du Roi
CH. DAUZATS.
Jeanne Granier cause aveo J'Empereur CH.
BONNEFON.
Le voyage du roi de Portugal Ch. Dauzats.
Dessin: «.Par filspécial» ALBERTGUILLAUME.
La Chambre Pas-Perdus.
La Banque et le papier de commerce Frantz-
REICHEL.
La question de l'hôtel Binon G. DAVENAY.
Académie des Inscriptions Intérim.
Dans la marine MARC Landrt.
Le Monde religieux Une lettre de l'archevê-
clue de Paris JULIEN DE Narfon.
Les Journaux de ce matin.
Petite Chronique des lettres: Ph.-Emmanuel
Glasf.r.
Gazette des Tribunaux Le crime du légion-
naire GEORGES Claretie.
Les Théâtres Théâtre de la Gaîté u Quo
Vadis ? » .• Robert BRUSSEL.
Dessin Au théâtre Sarah-Bernliardt « Le
Procès de Jeanne d'Arc » DE LosQUES.
Feuilleton L'aventure de Raymond Dhautel
GEORGES OHNET.
Lflmoui en sommeil
Pour figurer au programme de la re-
présentation de gala que la Comédie-
Française donnera mardi en l'honneur
du roi Manuel, il y avait, paraît-il, plus
d'une candidature. Finalement, c'est
V Amour veille qui l'a emporté. Toute
question de camaraderie à part, disons
qu'il était difficile de faire un choix plus
opportun. L'œuvre est charmante. Elle
a pour « leader » une exquise comé-
dienne, dont un récent succès vient en-
core de grandir la popularité. Enfin, vu
la jeunesse de l'auguste spectateur, elle
offre cet avantage inappréciable de re-
tracer une aventure piquante, sans en-
freindre, un instant, les lois de la dé-
.cence. Bref, à tous égards, la pièce de
tout repos.
Ce qui n'empêchera pas certaines cri-
tiques, histoire de ne jamais se déclarer
content. Ainsi il est probable que Cer-
cleux, le précepteur fameux du prince
•.de Styrie, aurait choisi quelque chose de
plus relevé. Mais la méthode de cet ex-
:cellent éducateur demande beaucoup de
temps. Alors pour soumettre rapidement
'à un jeune monarque de passage un
,spécimen représentatif de la Parisienne,
où.pouvai^on trouver mieux que la gra-
cieuse héroïne de l'Amour veille?
Ni une prude, ni une disgraciée. Une
petite femme très osée, jolie, malicieuse.
Un moment, par étourderie, entraîne-
ment de rancune, elle est sur le point
de manquer à tous ses devoirs. Mais les
bons instincts reprennent vite le des-
sus. Elle repousse sévèrement son indi-
gne suborneur. L'amour qui veillait sur
elle l'a préservée, le vrai amour, le
grand amour l'amour conjugal.
Voilà une Parisienne tout à l'honneur
de la capitale et bien digne d'être mon-
̃ trée à un jeune monarque.
Au demeurant, le type en est-il telle-
ment rare? Qui sait même s'il ne serait
pas plus vrai que toutes ces détraquées
et ces dévergondées dont les fâcheux
écarts remplissent les pièces et les ro-
mans du jour?
Certes les Parisiennes n'ont pas tou-
jours les apparences pour elles. Déli-
cieusement troublantes, d'une élégance
ultra-raffinée, parfois d'une effrayante
coquetterie, elles peuvent, sans contredit,
prêter aux méchants propos. Et quand
on les voit évoluer par les rues et par les
thés, en costume de chefs kirghizes, la
longue jaquette de loutre ou de karakul
battant aux talons, le massif bonnet de
skungs et de velours terriblement en-
foncé jusqu'aux cils, on se demande à
quoi rime tout cet attirail barbare et si
c'est bien pour passer inaperçues des
messieurs qu'elles s'affublent de ces
étranges tenues.
Mais pour peu qu'on y regarde de près
ce qui n'est pas autrement désag'réa-
ble et qu'on veuille bien se détacher
des partis pris, comme tout cela.souvent
est inoffensif, puéril et sans conséquen-
ces, graves
A en croire les livres à la mode, toutes
ces jolies personnes n'auraient d'autre
souci, d'autre rêve, d'autre occupation
que'l'amour, et, qui pis est, l'amour
coupable. Exception faite pour tant
d'épouses modèles et tant de mères de
famille admirables dont ce n'est vrai-
ment pas la peine de parler, toutes les
Parisiennes consumeraient leurs jours
'dans la passion ou la galanterie, et nous
ne vivrions plus qu'entourés partout de
Phèdres, d'Hermiones et de Lampitos.
Conception intéressante, mais qui mé-
riterait contrôle. Sans doute c'est très
gentil de vouer toute son existence à
l'amour. Mais le temps pour cela? On
cherche vainement où nos mondaines
les plus actives iraient le prendre.
Pas à compter sur la matinée bain,
assouplissements massage général
massage facial, école de beauté, tout
juste s'il reste l'heure nécessaire pour
Tà-pied ou 1 à-cheval d'avant déjeuner.
Et la dernière bouchée au bec, en route
à la conquête de la rue de la Paix et des
grands magasins de luxe! La couturière,
la modiste ensuite. Cinq heures arrivent
en moins de temps qu il ne faut pour
essayer. Le thé. Une exposition. Un
bridge. Trois visites. On n'a pas fait « le
quart de ce qu'on avait à faire ». On
rentre en troisième vitesse. On se rha-
bille au galop. Dîner en ville ou au ca-
baret. Le théâtre ou le monde. Et le len-
demain, ça recommence. Nous défions
le chronométreur le plus breveté de dé-
couvrir là dedans une minute pour les
plaisirs que la morale réprouve.
Les comédiennes, alors? Ah! celles-là,
on ne dira pas. Mais si. Encore de
vieilles légendes auxquelles ne croient
plus guère que quelques riches étran-
gers. Au contraire, tous les Parisiens l
'r:¡
qui ont tant soit peu fréquenté les cou-
lisses savent parfaitement que les comé-
diennes d'à présent sont, avant tout, des
travailleuses. Le matin elles apprennent
leurs rôles, l'après-midi elles les répè-
tent,le soir elles les jouent. Dans les inter-
valles, courses de toutes sortes, discus-
sions avec les directeurs, débats avec
les entrepreneurs de tournées, stations
interminables chez le costumier et le
perruquier, procès multiples en dédits
et indemnités, et mille autres occasions
pour se faire, de l'aube au couchant, une
bile affreuse, un sang d'encre. Après'
d'aussi rudes, journées, quand sonne une
heure du matin, on devine dans quelle
forme pour le badinage se trouvent ces
malheureuses. La plupart n'aspirerit
qu'à un sommeil réparateur, et plus
d'une ne vous l'envoie pas dire.
Et cela, c'est l'ordinaire, le courant de
la vie théâtrale. Bien peu de chose au-
près de la frénésie de labeur et d'ambi-
tion qui saisit nos artistes à certaines
époques de l'année, -celle que nous tra-
versons, par exemple les approches du
scrutin pour l'admission à la Comédie-
Prançaïse et pour le s'ociétariat. L'autre
jour, à la répétition générale deSire, dans
les couloirs, il était fortement question
de ces gros événements. Qui sera en-
gagée ? Qui passera sociétaire? Combien
de douzièmes à espérer? On entendait de
curieux dialogues. Là, un auteur ques-
tionnait une jeune et jolie candidate au
pensionnariat
Ainsi cela vous ferait donc bien
plaisir d'entrer ici ? 2
Plaisir, cher maître? Dites que c'est
le rêve de toute ma vie
Et elle lançait à l'écrivain un regard à
faire flamber un marbre. °
Plus loin, un monsieur pressait une
sémillante pensionnaire de la maison, et
pour toute réponse obtenait
Après le sociétariat. Avant, je
vous assure, je n'aurais pas ma tête.
On s'explique dès lors que récemment
un graveur de médailles ait pris le profil
d'une de ces dames pour figurer le mé-
rite la vaillance. Et demain le billet "de
banque les guette. C'est comme si on les
voyait en toge de matrone, appuyées
sur une corne d'abondance, vivants
symboles de la patience féconde et du
travail régénérateur.
Reste, il est vrai, cette catégorie d'ai-
mables personnes, sans affectation déli-
mitée, ni de la scène ni du monde, et
qui, soit au Palais de Glace, soit à nos
dimanches d'Auteuil nous donnent le
spectacle du désœuvrement le plus sus-
pect. Souvent à les regarder glisser- sur
la glace par couples narquois ou arpen-
ter, par petits groupes mutins, les plan-
ches du»pesage, l'opinion n'est pas pré-
venue en leur faveur. Mais là il faut se
garder des jugements inconsidérés.
Les premières sont peut-être simple-
ment des ferventes du patin comme tant
de vertueuses Scandinaves. Les autres ne
pratiquent les champs de courses que
dans un esprit purement sportif. Beau-
coup possèdent des chevaux à leur nom
et ne paraissent dans le ring que pour
suivre leurs pensionnaires. D'autres sont
attachées à des «curies importantes par
des liens si chers, pour .ne pas dire si
onéreux, que le moindre pas hors du
droit chemin risquerait de leur coûter une
fortune. D'autres, enfin, plus âgées, ne
fréquentent le turf que dans les intentions
de philanthropie les plus louables. De-
vant l'extrême jeunesse de nos cracks-
jockeys, devant leur ignorance de la vie
qui expose ces pauvres petits à tant
d'embûches et de séductions, elles ont
senti soudain renaître en elles les ins-
tincts de la maternité, le goût de proté-
ger et de régir. EL tous les jours de réu-
nions, semaine comme dimanches et fê-
tes, elles se font une obligation de venir
prodiguer à leurs pupilles les bons
conseils et les tendres soins. Ici encore
l'amour veille. Véritablement où est le
m al ?.
Voilà, certes sans rigueur, mais non
sans vérité, une brève esquisse des Pa-
risiennes du jour. Comme on voit, avec
l'héroïne de MM. de Flers et de Caiila-
vet, elles ont plus d'un trait commun. Et
quand ce ne serait que par leur attache-
ment au devoir, elles sont toutes un peu
ses petites-cousines.
Evidemment cet heureux état de cho-
ses n'a rien d'éternel. Nulle part, hélas
la moralité n'est à l'abri de certaines
crises. Si dans quelques années notre
illustre hôte nous honore d'une visite
nouvelle, il se peut qu'il observe bien des
changements. On en sera quitte alors
pour le mener applaudir le Roi.
Mais cette fois-ci, l'essentiel était que,
de son premier voyage, le jeune souve-
rain rapportât sur la Parisienne des idées
sympathiques, favorables, conformes à
la réalité présente.
Et grâce au zèle du protocole, à l'ingé-
niosité de M. Claretie, à l'esprit de MM.
de Flers et de Caillavet, dès mardi soir,
ce sera chose faite.
Fernand Vandérem.
LA VIE DE PARIS
Les Appartements du Roi ¡
Le roi'Manuel arrivera aujourd'hui à Paris,
à six heures, par la gare du Nord.
Le séjour du jeune souverain n'étant point
officiel, S. M. Manuel II n'est pour Paris
qu'un auguste voyageur. Il ne peut protoco-
lairement se loger ni à l'ambassade de Portu-
gal, ni au palais de l'avenue Malakoff. C'est
à l'hôtel Bristol qu'il descendra.
Il y occupera les grands appartements du
premier étage en façade sur la place Ven-
dôme, dits appartements royaux.
C'est là qu'habitèrent depuis un demi-siècle
la plupart des souverains passant incognito
à Paris
Le roi et la reine d'Angleterre, comme prince
et princesse de Galles et comme souverains
le roi Carlos et la reine Amélie de Portugal,
le roi d'Espagne, le roi des Belges, le roi et la
reine d'Italie, comme prince et princesse de
Naples; la reine mère d'Espagne; le roi Fré-
déric de Danemark et la Reine, comme prince
et "princesse héritiers; et, avant eux, le roi
Qscar de Suède l'empereur Alexandre III,
l'impératrice Feodorowna et leurs enfants,
dp'.nt le tsar Nicolas II.
Ces appartements ont été également occu-
pés par le prince et la princesse de Galles,
l'archiduc et l'archiduchesse Frédéric d'Au-
triche, la princesse Guillaume de Bade, le
prince et la princesse Arisugawa, cousins de
l'empereur du Japon, et aussi par MM. Glad-
stone, le comte Witte, lord Rosebery, etc.
Le roi de Grèce, qui descend toujours à l'hôtel
Bristol, leur préfère le petit appartement du
rez-de-chaussée..
L'entrée est la même pour ces deux appar-
tements des « logis royaux ». C'est la grande
porte cochére la plus rapprochée de la rue
Castiglione, l'autre étant seule .ouverte pen-
dant les séjours des souverains aux voyageurs
ordinaires.
'Le premier étage, dont M. de Souza-Roza a
surveillé hier les derniers aménagements avant
de partir pour Calais, est desservi par un es-
calier d'honneur et un ascenseur.
Au delà d'une vaste antichambre, où se
tiendront les huissiers de l'hôtel et la livrée
de Sa Majesté, s'ouvre le grand salon de ré-
ception, de pur style Empire tentures et ri-
deaux de soie et serge verte, mobilier d'acajou
à. superbes bronzes finement ciselés, quelques
tableaux de l'école française et de l'école an-
glaise.
C'est dans ce salon que, demain, le Pré-
sident de la République rendra au roi Ma-
nuel la visite qu'il aura eue de Sa Majesté au
palais de l'Elysée.
A côté du grand salon de réception est le
salon du Roi, plus intime, de style Louis XVI,
blanc et or. Des fleurs sur les guéridons, de
très jolis flambeaux et des appliques, quel-
ques gravures sur les murs et, sur une petite
table, des photographies de la famille royale
de Portugal, un album de vues de Paris.
La chambre à coucher du Roi est moderne.
Elle fut entièrement remeublée, il y a quel-
ques années, à la veille d'un séjour ;du: roi
Edouard VII. Elle est séparée, par le grand
salon, de l'appartement réservé au secrétaire
de Sa Majesté.
Un autre salon dit des aides de camp, de
style Louis XV, précède les appartements de
la suite, composés de cinq chambres, avec
salles de bains et cabinets de toilette.
Le logis royal se complète enfin d'une élé-
gante salle à manger de style anglais mo-
derne, où le roi Manuel dînera ce soir dans
l'intimité avec son représentant à Paris et les
personnes de sa suite.
Tel est le vieux logis glorifié par d'augustes
présences qui va pendant quelques jours
trop peu de jours abriter le plus jeune
roi.'de l'Europe, "•̃•••
Ch. Dauzats.
Échos
La Température
Après un peu de brouillard dans la matinée,
le ciel à Paris est resté couvert et le temps
humid.e, mais relativement pas trop froid.
Hier matin, le thermomètre marquait i° au-
dessus de zéro, à midi 4°, à cinq heures 50.
Le baromètre accuse yôg1"™
Le vent est faible sur toutes nos côtes; il
souffle- de directions variables sur la Manche,
des régions est sur l'Océan et les côtes de la
Provence.
Les chutes de pluie et de neige continuent
sur toute l'Europe.
En France, on a recueilli 3 mm. d'eau à
Brest, 2 à Cherbourg et à Nancy, i à Paris et
à Dunkerque.
Départements, le malin. Au-dessous de \éro:
i° au Mans, 2° à Belfort, 3° à Gap.
Au-dessus de léro o°5 à Besançon, 0°6 à
Toulouse et à Lyon, i° à Clermont, 20 à Dun-
kerque, à Boulogne, à Bordeaux et à Limo-
ges, 3° à Nantes, à Rochefort, à Cette et à
Marseille, 40 à Nice, .à Biarritz et à Perpi-
gnan, 50 à Brest, 6° à Cherbourg, 130 à Alger.
En France, la température va se relever
généralement des pluies sont probables dans
l'Ouest et le Nord.
(La température du 26 novembre 1908 était,
à Paris 30 au-dessus de zéro le matin et
ii° à midi. Baromètre 771°™. Ciel clair.)
Nice.. Température midi, 12°; trois heu-
res, 13;
Du tieic York Herald
A Londres Temps couvert. Température
maximale minima, 3". Baromètre: 7.70"™.
-̃ A New-York Temps neige. Maxima, 30
minima, o°. Vent nord-ouest fort.
A Berlin Beau. Température (à midi) i°.
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure r5, Courses à
Vincennes. Gagnants du Figaro
Prix Royal Greuze Gil Bert.
Prix Salomon Gaudriole; Girondine.
Prix du Revoir Feltre Gingal.
Prix de là Seine Gerfaut Fredaine.
Prix de l'Hiver Falerno Friandise.
Prix de Clôture Fribourg-; Estimauville.
~cc:=--
A Travers Paris
Les embarras de Paris.
Une abonnée nous écrit pour se plain-
dre, avec raison, que la rue de la Paix
soit devenue, depuis quelque temps, tout
a fait impraticable. Notre lectrice, qui
passe par cette rue chaque jour, en
vraie Parisienne, a compté jusqu'à trois
rangées d'équipages et d'automobiles en
attente devant ses plus brillants maga-
sins, qui sont fort nombreux
Pour pou qu'il y ait encore une rangée sur
l'autre côté de la rue, il ne reste, plus qu'un
étroit couloir permettant à grand' peine le
passage d'une file montante et d'une file
descendante. Il n'est pas rare de perdre un
quart d'heure à aller de l'entrée de la rue à la
place Vendôme.
Et notre lectrice propose un remède,
qui serait, en effet, nous semble-t-il,
commode et simple. Ce serait d'envoyer,,
tous ces autos, tous ces équipages sta-
tionner sur la place Vendôme, où les
grooms iraient les chercher. C'est ainsi,
en somme, que léschoses se pratiquent
déjàdans le voisinage des grands maga-
sins de nouveautés du centre.
Et si cette analogie s'étendait il la rue
de la Paix, tout le monde en bénéficie-
rait, les passants pressés et nos élé-
gantes elles-mêmes « On n'essaie pas
tous les jours, dit spirituellement notre
ingénieuse lectrice, tandis qu'on va tous
les jours rue de la Paix 1 »
Le maréchal de Mac-Mahon, dont la
grande mémoire plane au-dessus de la
politique, aura sa statue à Sully, sa ville
natale.
MM. le marquis de Vogué, de l'Aca-
démie française, président de la Société
de secours aux blessés militaires que
présida aussi le maréchal, Louis Re-
nault, de l'Institut, Félix Martin, séna-
teur, Germajn Périer, député, et un co-
mité dans lequel figurent de nombreux
officiers généraux, ont pris l'initiative de
cet hommage à la mémoire du glorieux
vainqueur de Magenta; et les souscrip-
tions que recueille M0 Canet, notaire à
Autun, atteignent déjà plus de douze
.mille francs.
Affaires du Maroc?. '̃
Ce matin, le Mont-de-Piété. fera pla-
carder, dans Paris et ailleurs, de grandes
affiches blanches, tout à fait officielles,
sjpnoHçant une vente extraordinaire, dont
les vacations se succéderont pendant
toute une semaine, du lundi 6 au sa-
medi 11 décembre inclusivement.
Ces affiches indiquent ainsi l'objet des
enchères publiques
TRÈS RICHES BIJOUX
Enrichis de'brillants, émeraudes, rubis,
saphirs. Colliers de perles, brillants
sur papier, très belles montres,
Armes enrichies de' pierres fines.
Vente vraiment royale. ou impériale
plutôt, et, en tout cas, sensationnelle.
Au moment d'inscrire les conscrits sur
les listes du tirage au sort, les maires
devaient jadis prendre note exacte'de la
taille de ces futurs défenseurs de la pa-
trie,. En ces temps de précision scienti-
fique, cette mensuration élémentaire
n'a plus paru suffisante.. Et M. le géné-
ral Brun vient de prescrire autre chose.
Désormais les maires de toutes les com-
munes de France et d'Algérie devront
faire peser les jeunes gens qui vont par-
tir'au service.. ̃ ̃
Voilà de quoi rendre soucieux ces nia-
gistrats municipaux. Encore que les
instructions du ministrene le disent pas
expressément, il est assez croyable qu'à
cette opération les conscrits devront se
présenter dans la tenue simple et tra-
ditionnelle des conseils de revision. Im-
possible de les envoyer se faire peser en
cette tenue chez quelque commerçant de
bonne volonté. Et voici tous les maires
de France contraints d'acquérir une bas-
cule municipale.
Lourde dépense pour le maigre bud-
get des petites communes rurales. Les
maires se désolent, mais les fabricants
de bascules sont dans la joie.
PETITES CURIOSITÉS
De même qu'on lance au jour de l'an des
nouveaux jouets et des nouveaux refrainspo-
pulaires, les membres les plus hardis du Syn-
dicat de l'alimehtation inventent la viande
de l'année ». Pour communiquer leur décou-
verte, ils attendent ces derniers jours de no-
vembre où l'approche de l'hiver fait doubler
le prix des légumes et des fruits. Les ména-
gères vont partout en répétant que tout aug-
mente. La seule façon de les faire revenir sur
cette constatation pessimiste, c'est de leur
offrir un produit nouveau. Le produit nouveau
détourne la conversation, permet des compa-
raisons, des jugements, des essais. Nos bou-
chers sont des psychologues remarquables,
et des commerçants avisés.
Mais, depuis quelques années, leur prospé-
rité s'établit aux dépens de la fortune des
ménageries. Comme il ne restait rien à décou-
vrir sur le bœuf, le veau, le mouton, le porc,
!a chèvre, le cheval, l'âne et le mulet, on a
lancé tout d'abord la viande d'ours. A cer-
taines occasions, le dépeçage d'un lion domp.-
teuricide avait donné lieu à des surenchères
avantageuses. L'ours se vendit, comme du
petit lapin, ou plus exactement comme du
chevreuil. Donc, on dut chercher de la nou-
veauté.
-Le premier qui vit un chameau
S'enfuit à cet objet nouveau.
Le second approcha; le troisième osa faire
Quelques biftecks de dromadaire.
Le chameau eut un succès énorme. On en
demandait aussi régulièrement, que de l'ours,
et la même loi économique qui avait sauvé ce
plantigrade obligea les inventeurs à revenir
dans l'arche de Noé. Leurs recherches ne fu-
rent pas trop longues. La bosse du chameau
était une précieuse indication. Hier, dés zé-
bus sont entrés aux abattoirs de la Villette;
onze zébus nés sur les hauts plateaux de Vo-
hemar, d'Analalava, de Majunga. On compte
à Madagascar 4,500,000 zébus. Leur sort dé-
pend du sacrifice des onze animaux qui furent
amenés en France, la corde au cou, comme
les bourgeois de Calais.
A la suite d'une très vive discussion,
suivie de voies de fait, M. Maurice Mou-
geot, fils de l'ancien ministre, a adressé
deux de ses amis, MM. Henri Bellet et
Julien Fraïssé, au lieutenant Tournier.
neveu du général Tournier, pour lui de-
mander réparation par les armes.
Le lieutenant Tournier a constitue
pour le représenter MM. Joseph Fonsse-
grive-Lespi nasse et le lieutenant vicomte
de Fradel.
Une rencontre a eu lieu hier à l'épée,
aux environs de Paris.
D'un commun accord, la direction du
combat avait été confiée à notre collabo-
rateur Maurice Lcudet.
A la cinquième reprise, le lieutenant
Tournier a été atteint a l'avant-bras
d'une blessure qui le mettait en état
d'infériorité manifeste et qui a mis fin à
la rencontre.
Avant'de rentrer à Paris les deux ad-
versaires se sont réconciliés.
Les docteurs Brau et André Lucas as-
sistaient MM. Maurice Mougeot et le
lieutenant Tournier.
Trois dons parisiens à Carnavalet.
Les ouvriers de M. Bienvenue, ingé-
nieur en chef du Métropolitain, ont en-
voyé hier à l'hôtel Sévigné une statuette
d'enfant, en marbre, trouvée par eux
dans les fouilles du bas-port du quai
Saint-Michel, pendant la construction de
la ligne 4.'
Cette statuette est un véritable ..petit
chef-d'œuvre de la Renaissance, que l'on
peut attribuer à Jean Goujon. Elle est
malheureusement quelque peu mutilée.
Mais 'on l'a jugée digne d'une place
d'honneur,tant ses lignes sont pures,
dans les vitrines renfermant le trésor
d'art ancien de Paris.
Autre joyau, non moins délicat un
délicieux petit pied de marbre, le por-
trait du pied de la comtesse de .Casti-
glione, si célèbre par sa beauté sous le
second Empire, et qui vint un soir à un
bal masqué et travesti des Tuileries en
Salammbô, les orteils de ce pied nu
chargés dé bagues magnifiques. C'est le
comte Marius de Galliffet qui a offert à
M..Georges Cain, pour son musée pari-
sien, cette charmante relique.
Enfin, MM. Jean et.Gustave Coquelin
ont donné à Carnavalet un buste, cire
perdue, de Coquelin cadet en Scapin,
par Bourdelle.
INSTANTANE
J. H. ROSNY jeune
N'est-ce pas un peu son portrait que J. H.
Rosny. jeune a tracé dès le début de l'Affaire
Derive, son dernier livre, et le premier qui
paraisse signé de son seul nom ? Ne croit-on
pas le reconnaître dans « ce garçon de race
» vigoureuse, affiné par l'étude, dont la tête,
» plus longue que large, et les yeux verts dé-
» nonçaient une origine septentrionale, mais
» avec le mélange du sang espagnol, fréquent
en Flandre ». Le romancier, qui a scruté
'avec une. si pénétrante curiosité le mécanisme
sentimental ou social de la vie moderne, fait
penser à certains modèles de Velasquez.
Pourtant, ce qui frappe le plus en lui, c'est
son apparence d'extraordinaire jeunesse.Voilà
déjà bien des années que parurent Vamireh
et Daniel Valgraive, ces authentiques chefs-
d'œuvre, mais Justin Rosny est demeuré pres-
que un jeune homme. A quel sortilège doit-il
cette merveilleuse vivacité ? Est-ce la récom-
pense de la santé morale, de l'équilibre dé
l'esprit? Il y a de cela, sans doute, mais il
préfère dire que c'est le bienfait de la vie qu'il
mène, et il saisit l'occasion de parler de ses
landes, de ses pins,, de son lac et de sa
maison.
Car voici longtemps déjà qu'il a déserté
Paris. On ne le rencontre plus guère qu'aux
dîners où les académiciens dé Goncourt se
réunissent, en décembre, pour décerner leur
prix. Hors ce bref voyage, Justin Rosny vit
dans une solitude volontaire et bienheureuse,
où l'Affaire Dérive fut conçue et composée.
Et dans ce livre si puissant et si exact, si so-
lide et si tendre, on retrouvera le pays qu'il
aime autant que l'homme qu'il est.
I,T -o-<:x:>-o--
« L'Œuvre nouvelle des Crèches pari-
siennes » dont les généreux efforts mé-
ritent tant d'intérêt et que sa présidente
fondatrice, Mme M. Max-Cremnitz, di-
rige avec un zèle si dévoué, organise
pour les jeudi 2 décembre et vendredi 3
une vente de charité qui aura lieu ces
deux jours, de 2 heures à 7 heures, ave-
nue Hoche. Les bénéfices en seront consa-
crés à de nouveaux bienfaits, et le noble
but poursuivi par cette œuvre est de ceux
qu'on ne saurait trop vivement encou-
rager.
La connaissance des lois n'a jamais
été aussi indispensable qu'à notre épo-
que de réglementation à outrance. Point
n'est besoin, cependant, d'être juriste
pour se mouvoir à l'aise dans ce mo-
derne labyrinthe; les moins initiés y
parviennent-sans effort, à condition d'a-
voir un guide commode et sûr. Il n'en
est pas de meilleur, à cet égard, et, par
surcroît, de plus élégant, que les Petits
Codes Dalloz. Dernière édition, à jour
au 1er octobre 1909. En vente chez tous
les libraires..
--o-<:>c:>-o--
Aujourd'hui, de une heure et demie à
quatre heures, aura lieu l'exposition pu-
blique des sièges en tapisserie et des ta-
pisseries du dix-huitième siècle prove-
nant de la collection de la marquise
de F. S.
A quatre heures, M° Henri Baudoin en
dirigera la vente, assisté de MM. Mann-
heim, experts.
La propriété artistique. 1
Tons les jours nous voyons des photo- I
graphes intenter des procès a des jour-
naux illustrés qui, en reproduisant des
portraits, ont négligé ou oublié de mettre
leur nom au bas. C'est une chose qui
n'arrive pas avec les portraits que fait
Victor Berger, le photographe artiste,
dans ses ateliers du vieil hôtel Pontalba,
rue Saint-Honoré. Ces portraits ont un
tel cachet, un tel caractère artistique,
qu'il n'a pas besoin de les signer. On les
reconnaît à première vue.
Des lettres inédites d'Alfred de
Musset.
M. Jules Troubat, l'ancien secrétaire
et le fidèle ami de Sainte-Beuve, dépo-
sait, il y a une trentaine d'années, à la
Bibliothèque nationale, au nom d'une
personne anonyme, et dans une boîte
scellée que de mystère des lettres
d'Alfred de Musset, sous condition que
ces lettres ne pourraient être commu-
niquées qu'en 1D1O.
Nous voici à la veille de i9i0. Quel-
ques semaines seulement nous séparent
du jour où le secret sera levé. Atten-
dons 1
M. Jules Troubat, pour l'instant, de-
meure muet. ;.•̃̃
Si vous voulez vous guérir des rhu-
mes, toux,' bronchites, catarrhes et de
toutes les maladies de. la poitrine et des
voies respiratoires si vous voulez éviter
la grippe et vous préserver de ses suites,
et complications si vous voulez fortifier
vos bronches, vos poumons et votre es-
tomac, prenez à chaque repas, en man-
geant, deux Gouttes Livoniennes de
Trouette-Perrot. ̃̃̃•̃
:v:-v ̃ Hors Paris
Le Zeppelin et les élections.
Tandis que les bourgeois d'Aix-la-
Chapelle se pressaient dernièrement au-
tour des urnes municipales pour l'élec-
tion d'un conseiller, on annonça du
dehors l'apparition d'un Zeppelin dans
les airs.
Non seulement les électeurs se préci-
pitèrent à l'extérieur pour admirer le di-
rigeable national, mais un des présidents
du bureau et plusieurs assesseurs suivi-
rent leur exemple
Le résultat de ce désarroi fut que le
candidat du centre, qui ne semblait avoir
aucune chance de passer, mais dont les
amis n'avaient pas,subi l'affolement
néral, passa avec une majorité de sept
voix.
Les partisans du candidat opposé, qui
semblait au contraire devoir, sans le
Zeppelin, passer haut la main, viennent
M'introduire une instance en vue de faire
annuler l'élection.
Ils accusent le dirigeable 1 •
La saison sera brillante sur la Cô(e
d'Azur, si l'on en juge par la foule de
voyageurs qui assaille les guichets de
l'Agence des Wagons-Lits pour retenir
des couchettes dans le « Méditerranée- 7
Express», et par les nombreuses deman-'
des qui affluent, déjà, à la direction du
« Riviera Palace » de Nice.
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est
le mercredi lor décembre que s'ouvrira
ce magnifique Palace qui, situé dans le
quartier le plus aristocratique de Nice
la Belle, possède les plus .beaux jardins
du Littoral.
--<:)00--
Nouvelles à la Main
L'Etat joup un jeu da^ger-eus. y.qkt
qu'il veut vendre 1 alcool.
Oui, il finira par boire, un coup;
Que pensez-vous de la réforme ju-
diciaire ?
Moi, je voudrais qu'on mît de-
bout la magistrature assise et qu'on as-
sît la magistrature debout. Ça repose-
rait tout le monde.
Elles causent. ̃
Vous ne pleurez jamais?
Jamais -et cependant je suis très
sensible et j'en ai bien souvent envie,
mais tous mes mouchoirs sont en den-
telles. Alors, vous comprenez, pas
moyen. ̃
Le vieil X a le cœur tendre. •̃•̃
Je viens de perdre ma vieille amie.
J'ai un grand chagrin. Vous compre-
nez, j'ai toujours été si bon pour elle 1
Le Masque de Fer.
Jeanne Granier 1,
cause avec l'Empereur
(Par dépêche de notre correspondant particulier)
Berlin, 26 novembre.
Mme Jeanne Granier est revenue à
Berlin, après avoir passé quelques jours
au château de Neudeck. chez le prince,
Henckel de Donnersmarck où elle a
joué devant l'Empereur.
Je suis allé lui demander ses impres-
sions.
Ce fut exquis, délicieux; me xepon-
dit-elle de cette voix à la fois chaude et
cristalline, qui effleure comme une ca-
resse. Il me semble que je sors d'un
songe des Mille et une nuits, et j'en suis
à la fois éblouie et ravie. ̃
» J'arrivai a Neudeck. mardi, à neuf
heures du soir, un peu avant l'Empe-
reur. Il neigeait. Des torches éleeiriques
inondaient la plaine blanche de leur
lumière verte. On entendait au loin les
signaux. Bientôt les automobiles se rap-
prochèrent à toute vitesse. Quand l'Em-
pereur descendit devant le portail, l'im-
mense château s'embrasa de centaines
de feux de bengale.
» Et le retour de chasse, le lendemain,
à quatre heures, il Ja tombée de la nuit
Quel tableau superbe! Dans l'immense
cour d'honneur, on avait formé, de
branchages, l'initiale gigantesque de
l'Empereur. Quatre mille pièces de gibier
furent déposées là. A chaque espèce
nouvelle, les cors de chasse sonnaient
des airs différents. Imaginez cet' Kmpc-
reur, ces grands seigneurs, ces tl.-i.rj.ics,
groupés à la lueur vacillante des -torches.
La neige s'était mise de la partie et, loin-
bant. lentement par flocons épais, jetait
sur tout ce tableau ses voiles blancs.
» Le lendemain, je déjeunai fi la table
de l'Empereur. Presque aussitôt.' if m'a-
dressa la parole. J'étais un peu émue, je
vous l'avoue; mais il a une façon si
franche et si cordiale de vous parler en
vous regardant bien en face, il est si gai,
si ouvert, si charmant, qu'au bout d une
minute il me semblait que je le connais-
sais depuis longtemps. 11 me parla lon-
guement, en termes émus, de Coquelïu
aîné qu'il aimait beaucoup, il me pria,
Le Numéro avec le Supplément = SEINE & SEINE-ET-OISE 15 centimes = DEPARTEMENTS 20 centimes
Samedi 27 Novembre 1909
Gaston CALMETTE
Directeur-Gérant '>
H. DE VILLEMESSANT
Fondateur
RÉDACTION «- ADMINISTRATION
26, rue Drouot, Paris (9e Arr1)
RÉDACTION ADMINISTRÀTIOBJ
26, rue DPouot, Paris (9e An?1) •
tilHHÇ, Trois lignes l~ 102.46 102.47 102,49
POUR LA PUBLICITÉ
S'ADRESSER, 26, RUE DROUOT
A L'HOTEL DU • FIGARO »
ET POUR 1ES ANNONCES ET RÉCLAME^
Chez MM. LAGRANGE, CERF & Cw
8, place de la Bourse
ABONNEMENT 5,
Trois mois Six mois Un ta 94
S6)ne et Seine·et·Olse. 15 30 » 60 s
Départements. 1875 .37 50 75 x
Union postale 21 50 48 86 18
On s'abonne dans tous les Bureaux de Poste
de France et d'Algérie.
SOMMAIRE
L'Amour en sommeil Fehnand Vandérem.
La Vie de Paris Les appartements du Roi
CH. DAUZATS.
Jeanne Granier cause aveo J'Empereur CH.
BONNEFON.
Le voyage du roi de Portugal Ch. Dauzats.
Dessin: «.Par filspécial» ALBERTGUILLAUME.
La Chambre Pas-Perdus.
La Banque et le papier de commerce Frantz-
REICHEL.
La question de l'hôtel Binon G. DAVENAY.
Académie des Inscriptions Intérim.
Dans la marine MARC Landrt.
Le Monde religieux Une lettre de l'archevê-
clue de Paris JULIEN DE Narfon.
Les Journaux de ce matin.
Petite Chronique des lettres: Ph.-Emmanuel
Glasf.r.
Gazette des Tribunaux Le crime du légion-
naire GEORGES Claretie.
Les Théâtres Théâtre de la Gaîté u Quo
Vadis ? » .• Robert BRUSSEL.
Dessin Au théâtre Sarah-Bernliardt « Le
Procès de Jeanne d'Arc » DE LosQUES.
Feuilleton L'aventure de Raymond Dhautel
GEORGES OHNET.
Lflmoui en sommeil
Pour figurer au programme de la re-
présentation de gala que la Comédie-
Française donnera mardi en l'honneur
du roi Manuel, il y avait, paraît-il, plus
d'une candidature. Finalement, c'est
V Amour veille qui l'a emporté. Toute
question de camaraderie à part, disons
qu'il était difficile de faire un choix plus
opportun. L'œuvre est charmante. Elle
a pour « leader » une exquise comé-
dienne, dont un récent succès vient en-
core de grandir la popularité. Enfin, vu
la jeunesse de l'auguste spectateur, elle
offre cet avantage inappréciable de re-
tracer une aventure piquante, sans en-
freindre, un instant, les lois de la dé-
.cence. Bref, à tous égards, la pièce de
tout repos.
Ce qui n'empêchera pas certaines cri-
tiques, histoire de ne jamais se déclarer
content. Ainsi il est probable que Cer-
cleux, le précepteur fameux du prince
•.de Styrie, aurait choisi quelque chose de
plus relevé. Mais la méthode de cet ex-
:cellent éducateur demande beaucoup de
temps. Alors pour soumettre rapidement
'à un jeune monarque de passage un
,spécimen représentatif de la Parisienne,
où.pouvai^on trouver mieux que la gra-
cieuse héroïne de l'Amour veille?
Ni une prude, ni une disgraciée. Une
petite femme très osée, jolie, malicieuse.
Un moment, par étourderie, entraîne-
ment de rancune, elle est sur le point
de manquer à tous ses devoirs. Mais les
bons instincts reprennent vite le des-
sus. Elle repousse sévèrement son indi-
gne suborneur. L'amour qui veillait sur
elle l'a préservée, le vrai amour, le
grand amour l'amour conjugal.
Voilà une Parisienne tout à l'honneur
de la capitale et bien digne d'être mon-
̃ trée à un jeune monarque.
Au demeurant, le type en est-il telle-
ment rare? Qui sait même s'il ne serait
pas plus vrai que toutes ces détraquées
et ces dévergondées dont les fâcheux
écarts remplissent les pièces et les ro-
mans du jour?
Certes les Parisiennes n'ont pas tou-
jours les apparences pour elles. Déli-
cieusement troublantes, d'une élégance
ultra-raffinée, parfois d'une effrayante
coquetterie, elles peuvent, sans contredit,
prêter aux méchants propos. Et quand
on les voit évoluer par les rues et par les
thés, en costume de chefs kirghizes, la
longue jaquette de loutre ou de karakul
battant aux talons, le massif bonnet de
skungs et de velours terriblement en-
foncé jusqu'aux cils, on se demande à
quoi rime tout cet attirail barbare et si
c'est bien pour passer inaperçues des
messieurs qu'elles s'affublent de ces
étranges tenues.
Mais pour peu qu'on y regarde de près
ce qui n'est pas autrement désag'réa-
ble et qu'on veuille bien se détacher
des partis pris, comme tout cela.souvent
est inoffensif, puéril et sans conséquen-
ces, graves
A en croire les livres à la mode, toutes
ces jolies personnes n'auraient d'autre
souci, d'autre rêve, d'autre occupation
que'l'amour, et, qui pis est, l'amour
coupable. Exception faite pour tant
d'épouses modèles et tant de mères de
famille admirables dont ce n'est vrai-
ment pas la peine de parler, toutes les
Parisiennes consumeraient leurs jours
'dans la passion ou la galanterie, et nous
ne vivrions plus qu'entourés partout de
Phèdres, d'Hermiones et de Lampitos.
Conception intéressante, mais qui mé-
riterait contrôle. Sans doute c'est très
gentil de vouer toute son existence à
l'amour. Mais le temps pour cela? On
cherche vainement où nos mondaines
les plus actives iraient le prendre.
Pas à compter sur la matinée bain,
assouplissements massage général
massage facial, école de beauté, tout
juste s'il reste l'heure nécessaire pour
Tà-pied ou 1 à-cheval d'avant déjeuner.
Et la dernière bouchée au bec, en route
à la conquête de la rue de la Paix et des
grands magasins de luxe! La couturière,
la modiste ensuite. Cinq heures arrivent
en moins de temps qu il ne faut pour
essayer. Le thé. Une exposition. Un
bridge. Trois visites. On n'a pas fait « le
quart de ce qu'on avait à faire ». On
rentre en troisième vitesse. On se rha-
bille au galop. Dîner en ville ou au ca-
baret. Le théâtre ou le monde. Et le len-
demain, ça recommence. Nous défions
le chronométreur le plus breveté de dé-
couvrir là dedans une minute pour les
plaisirs que la morale réprouve.
Les comédiennes, alors? Ah! celles-là,
on ne dira pas. Mais si. Encore de
vieilles légendes auxquelles ne croient
plus guère que quelques riches étran-
gers. Au contraire, tous les Parisiens l
'r:¡
qui ont tant soit peu fréquenté les cou-
lisses savent parfaitement que les comé-
diennes d'à présent sont, avant tout, des
travailleuses. Le matin elles apprennent
leurs rôles, l'après-midi elles les répè-
tent,le soir elles les jouent. Dans les inter-
valles, courses de toutes sortes, discus-
sions avec les directeurs, débats avec
les entrepreneurs de tournées, stations
interminables chez le costumier et le
perruquier, procès multiples en dédits
et indemnités, et mille autres occasions
pour se faire, de l'aube au couchant, une
bile affreuse, un sang d'encre. Après'
d'aussi rudes, journées, quand sonne une
heure du matin, on devine dans quelle
forme pour le badinage se trouvent ces
malheureuses. La plupart n'aspirerit
qu'à un sommeil réparateur, et plus
d'une ne vous l'envoie pas dire.
Et cela, c'est l'ordinaire, le courant de
la vie théâtrale. Bien peu de chose au-
près de la frénésie de labeur et d'ambi-
tion qui saisit nos artistes à certaines
époques de l'année, -celle que nous tra-
versons, par exemple les approches du
scrutin pour l'admission à la Comédie-
Prançaïse et pour le s'ociétariat. L'autre
jour, à la répétition générale deSire, dans
les couloirs, il était fortement question
de ces gros événements. Qui sera en-
gagée ? Qui passera sociétaire? Combien
de douzièmes à espérer? On entendait de
curieux dialogues. Là, un auteur ques-
tionnait une jeune et jolie candidate au
pensionnariat
Ainsi cela vous ferait donc bien
plaisir d'entrer ici ? 2
Plaisir, cher maître? Dites que c'est
le rêve de toute ma vie
Et elle lançait à l'écrivain un regard à
faire flamber un marbre. °
Plus loin, un monsieur pressait une
sémillante pensionnaire de la maison, et
pour toute réponse obtenait
Après le sociétariat. Avant, je
vous assure, je n'aurais pas ma tête.
On s'explique dès lors que récemment
un graveur de médailles ait pris le profil
d'une de ces dames pour figurer le mé-
rite la vaillance. Et demain le billet "de
banque les guette. C'est comme si on les
voyait en toge de matrone, appuyées
sur une corne d'abondance, vivants
symboles de la patience féconde et du
travail régénérateur.
Reste, il est vrai, cette catégorie d'ai-
mables personnes, sans affectation déli-
mitée, ni de la scène ni du monde, et
qui, soit au Palais de Glace, soit à nos
dimanches d'Auteuil nous donnent le
spectacle du désœuvrement le plus sus-
pect. Souvent à les regarder glisser- sur
la glace par couples narquois ou arpen-
ter, par petits groupes mutins, les plan-
ches du»pesage, l'opinion n'est pas pré-
venue en leur faveur. Mais là il faut se
garder des jugements inconsidérés.
Les premières sont peut-être simple-
ment des ferventes du patin comme tant
de vertueuses Scandinaves. Les autres ne
pratiquent les champs de courses que
dans un esprit purement sportif. Beau-
coup possèdent des chevaux à leur nom
et ne paraissent dans le ring que pour
suivre leurs pensionnaires. D'autres sont
attachées à des «curies importantes par
des liens si chers, pour .ne pas dire si
onéreux, que le moindre pas hors du
droit chemin risquerait de leur coûter une
fortune. D'autres, enfin, plus âgées, ne
fréquentent le turf que dans les intentions
de philanthropie les plus louables. De-
vant l'extrême jeunesse de nos cracks-
jockeys, devant leur ignorance de la vie
qui expose ces pauvres petits à tant
d'embûches et de séductions, elles ont
senti soudain renaître en elles les ins-
tincts de la maternité, le goût de proté-
ger et de régir. EL tous les jours de réu-
nions, semaine comme dimanches et fê-
tes, elles se font une obligation de venir
prodiguer à leurs pupilles les bons
conseils et les tendres soins. Ici encore
l'amour veille. Véritablement où est le
m al ?.
Voilà, certes sans rigueur, mais non
sans vérité, une brève esquisse des Pa-
risiennes du jour. Comme on voit, avec
l'héroïne de MM. de Flers et de Caiila-
vet, elles ont plus d'un trait commun. Et
quand ce ne serait que par leur attache-
ment au devoir, elles sont toutes un peu
ses petites-cousines.
Evidemment cet heureux état de cho-
ses n'a rien d'éternel. Nulle part, hélas
la moralité n'est à l'abri de certaines
crises. Si dans quelques années notre
illustre hôte nous honore d'une visite
nouvelle, il se peut qu'il observe bien des
changements. On en sera quitte alors
pour le mener applaudir le Roi.
Mais cette fois-ci, l'essentiel était que,
de son premier voyage, le jeune souve-
rain rapportât sur la Parisienne des idées
sympathiques, favorables, conformes à
la réalité présente.
Et grâce au zèle du protocole, à l'ingé-
niosité de M. Claretie, à l'esprit de MM.
de Flers et de Caillavet, dès mardi soir,
ce sera chose faite.
Fernand Vandérem.
LA VIE DE PARIS
Les Appartements du Roi ¡
Le roi'Manuel arrivera aujourd'hui à Paris,
à six heures, par la gare du Nord.
Le séjour du jeune souverain n'étant point
officiel, S. M. Manuel II n'est pour Paris
qu'un auguste voyageur. Il ne peut protoco-
lairement se loger ni à l'ambassade de Portu-
gal, ni au palais de l'avenue Malakoff. C'est
à l'hôtel Bristol qu'il descendra.
Il y occupera les grands appartements du
premier étage en façade sur la place Ven-
dôme, dits appartements royaux.
C'est là qu'habitèrent depuis un demi-siècle
la plupart des souverains passant incognito
à Paris
Le roi et la reine d'Angleterre, comme prince
et princesse de Galles et comme souverains
le roi Carlos et la reine Amélie de Portugal,
le roi d'Espagne, le roi des Belges, le roi et la
reine d'Italie, comme prince et princesse de
Naples; la reine mère d'Espagne; le roi Fré-
déric de Danemark et la Reine, comme prince
et "princesse héritiers; et, avant eux, le roi
Qscar de Suède l'empereur Alexandre III,
l'impératrice Feodorowna et leurs enfants,
dp'.nt le tsar Nicolas II.
Ces appartements ont été également occu-
pés par le prince et la princesse de Galles,
l'archiduc et l'archiduchesse Frédéric d'Au-
triche, la princesse Guillaume de Bade, le
prince et la princesse Arisugawa, cousins de
l'empereur du Japon, et aussi par MM. Glad-
stone, le comte Witte, lord Rosebery, etc.
Le roi de Grèce, qui descend toujours à l'hôtel
Bristol, leur préfère le petit appartement du
rez-de-chaussée..
L'entrée est la même pour ces deux appar-
tements des « logis royaux ». C'est la grande
porte cochére la plus rapprochée de la rue
Castiglione, l'autre étant seule .ouverte pen-
dant les séjours des souverains aux voyageurs
ordinaires.
'Le premier étage, dont M. de Souza-Roza a
surveillé hier les derniers aménagements avant
de partir pour Calais, est desservi par un es-
calier d'honneur et un ascenseur.
Au delà d'une vaste antichambre, où se
tiendront les huissiers de l'hôtel et la livrée
de Sa Majesté, s'ouvre le grand salon de ré-
ception, de pur style Empire tentures et ri-
deaux de soie et serge verte, mobilier d'acajou
à. superbes bronzes finement ciselés, quelques
tableaux de l'école française et de l'école an-
glaise.
C'est dans ce salon que, demain, le Pré-
sident de la République rendra au roi Ma-
nuel la visite qu'il aura eue de Sa Majesté au
palais de l'Elysée.
A côté du grand salon de réception est le
salon du Roi, plus intime, de style Louis XVI,
blanc et or. Des fleurs sur les guéridons, de
très jolis flambeaux et des appliques, quel-
ques gravures sur les murs et, sur une petite
table, des photographies de la famille royale
de Portugal, un album de vues de Paris.
La chambre à coucher du Roi est moderne.
Elle fut entièrement remeublée, il y a quel-
ques années, à la veille d'un séjour ;du: roi
Edouard VII. Elle est séparée, par le grand
salon, de l'appartement réservé au secrétaire
de Sa Majesté.
Un autre salon dit des aides de camp, de
style Louis XV, précède les appartements de
la suite, composés de cinq chambres, avec
salles de bains et cabinets de toilette.
Le logis royal se complète enfin d'une élé-
gante salle à manger de style anglais mo-
derne, où le roi Manuel dînera ce soir dans
l'intimité avec son représentant à Paris et les
personnes de sa suite.
Tel est le vieux logis glorifié par d'augustes
présences qui va pendant quelques jours
trop peu de jours abriter le plus jeune
roi.'de l'Europe, "•̃•••
Ch. Dauzats.
Échos
La Température
Après un peu de brouillard dans la matinée,
le ciel à Paris est resté couvert et le temps
humid.e, mais relativement pas trop froid.
Hier matin, le thermomètre marquait i° au-
dessus de zéro, à midi 4°, à cinq heures 50.
Le baromètre accuse yôg1"™
Le vent est faible sur toutes nos côtes; il
souffle- de directions variables sur la Manche,
des régions est sur l'Océan et les côtes de la
Provence.
Les chutes de pluie et de neige continuent
sur toute l'Europe.
En France, on a recueilli 3 mm. d'eau à
Brest, 2 à Cherbourg et à Nancy, i à Paris et
à Dunkerque.
Départements, le malin. Au-dessous de \éro:
i° au Mans, 2° à Belfort, 3° à Gap.
Au-dessus de léro o°5 à Besançon, 0°6 à
Toulouse et à Lyon, i° à Clermont, 20 à Dun-
kerque, à Boulogne, à Bordeaux et à Limo-
ges, 3° à Nantes, à Rochefort, à Cette et à
Marseille, 40 à Nice, .à Biarritz et à Perpi-
gnan, 50 à Brest, 6° à Cherbourg, 130 à Alger.
En France, la température va se relever
généralement des pluies sont probables dans
l'Ouest et le Nord.
(La température du 26 novembre 1908 était,
à Paris 30 au-dessus de zéro le matin et
ii° à midi. Baromètre 771°™. Ciel clair.)
Nice.. Température midi, 12°; trois heu-
res, 13;
Du tieic York Herald
A Londres Temps couvert. Température
maximale minima, 3". Baromètre: 7.70"™.
-̃ A New-York Temps neige. Maxima, 30
minima, o°. Vent nord-ouest fort.
A Berlin Beau. Température (à midi) i°.
Les Courses
Aujourd'hui, à i heure r5, Courses à
Vincennes. Gagnants du Figaro
Prix Royal Greuze Gil Bert.
Prix Salomon Gaudriole; Girondine.
Prix du Revoir Feltre Gingal.
Prix de là Seine Gerfaut Fredaine.
Prix de l'Hiver Falerno Friandise.
Prix de Clôture Fribourg-; Estimauville.
~cc:=--
A Travers Paris
Les embarras de Paris.
Une abonnée nous écrit pour se plain-
dre, avec raison, que la rue de la Paix
soit devenue, depuis quelque temps, tout
a fait impraticable. Notre lectrice, qui
passe par cette rue chaque jour, en
vraie Parisienne, a compté jusqu'à trois
rangées d'équipages et d'automobiles en
attente devant ses plus brillants maga-
sins, qui sont fort nombreux
Pour pou qu'il y ait encore une rangée sur
l'autre côté de la rue, il ne reste, plus qu'un
étroit couloir permettant à grand' peine le
passage d'une file montante et d'une file
descendante. Il n'est pas rare de perdre un
quart d'heure à aller de l'entrée de la rue à la
place Vendôme.
Et notre lectrice propose un remède,
qui serait, en effet, nous semble-t-il,
commode et simple. Ce serait d'envoyer,,
tous ces autos, tous ces équipages sta-
tionner sur la place Vendôme, où les
grooms iraient les chercher. C'est ainsi,
en somme, que léschoses se pratiquent
déjàdans le voisinage des grands maga-
sins de nouveautés du centre.
Et si cette analogie s'étendait il la rue
de la Paix, tout le monde en bénéficie-
rait, les passants pressés et nos élé-
gantes elles-mêmes « On n'essaie pas
tous les jours, dit spirituellement notre
ingénieuse lectrice, tandis qu'on va tous
les jours rue de la Paix 1 »
Le maréchal de Mac-Mahon, dont la
grande mémoire plane au-dessus de la
politique, aura sa statue à Sully, sa ville
natale.
MM. le marquis de Vogué, de l'Aca-
démie française, président de la Société
de secours aux blessés militaires que
présida aussi le maréchal, Louis Re-
nault, de l'Institut, Félix Martin, séna-
teur, Germajn Périer, député, et un co-
mité dans lequel figurent de nombreux
officiers généraux, ont pris l'initiative de
cet hommage à la mémoire du glorieux
vainqueur de Magenta; et les souscrip-
tions que recueille M0 Canet, notaire à
Autun, atteignent déjà plus de douze
.mille francs.
Affaires du Maroc?. '̃
Ce matin, le Mont-de-Piété. fera pla-
carder, dans Paris et ailleurs, de grandes
affiches blanches, tout à fait officielles,
sjpnoHçant une vente extraordinaire, dont
les vacations se succéderont pendant
toute une semaine, du lundi 6 au sa-
medi 11 décembre inclusivement.
Ces affiches indiquent ainsi l'objet des
enchères publiques
TRÈS RICHES BIJOUX
Enrichis de'brillants, émeraudes, rubis,
saphirs. Colliers de perles, brillants
sur papier, très belles montres,
Armes enrichies de' pierres fines.
Vente vraiment royale. ou impériale
plutôt, et, en tout cas, sensationnelle.
Au moment d'inscrire les conscrits sur
les listes du tirage au sort, les maires
devaient jadis prendre note exacte'de la
taille de ces futurs défenseurs de la pa-
trie,. En ces temps de précision scienti-
fique, cette mensuration élémentaire
n'a plus paru suffisante.. Et M. le géné-
ral Brun vient de prescrire autre chose.
Désormais les maires de toutes les com-
munes de France et d'Algérie devront
faire peser les jeunes gens qui vont par-
tir'au service.. ̃ ̃
Voilà de quoi rendre soucieux ces nia-
gistrats municipaux. Encore que les
instructions du ministrene le disent pas
expressément, il est assez croyable qu'à
cette opération les conscrits devront se
présenter dans la tenue simple et tra-
ditionnelle des conseils de revision. Im-
possible de les envoyer se faire peser en
cette tenue chez quelque commerçant de
bonne volonté. Et voici tous les maires
de France contraints d'acquérir une bas-
cule municipale.
Lourde dépense pour le maigre bud-
get des petites communes rurales. Les
maires se désolent, mais les fabricants
de bascules sont dans la joie.
PETITES CURIOSITÉS
De même qu'on lance au jour de l'an des
nouveaux jouets et des nouveaux refrainspo-
pulaires, les membres les plus hardis du Syn-
dicat de l'alimehtation inventent la viande
de l'année ». Pour communiquer leur décou-
verte, ils attendent ces derniers jours de no-
vembre où l'approche de l'hiver fait doubler
le prix des légumes et des fruits. Les ména-
gères vont partout en répétant que tout aug-
mente. La seule façon de les faire revenir sur
cette constatation pessimiste, c'est de leur
offrir un produit nouveau. Le produit nouveau
détourne la conversation, permet des compa-
raisons, des jugements, des essais. Nos bou-
chers sont des psychologues remarquables,
et des commerçants avisés.
Mais, depuis quelques années, leur prospé-
rité s'établit aux dépens de la fortune des
ménageries. Comme il ne restait rien à décou-
vrir sur le bœuf, le veau, le mouton, le porc,
!a chèvre, le cheval, l'âne et le mulet, on a
lancé tout d'abord la viande d'ours. A cer-
taines occasions, le dépeçage d'un lion domp.-
teuricide avait donné lieu à des surenchères
avantageuses. L'ours se vendit, comme du
petit lapin, ou plus exactement comme du
chevreuil. Donc, on dut chercher de la nou-
veauté.
-Le premier qui vit un chameau
S'enfuit à cet objet nouveau.
Le second approcha; le troisième osa faire
Quelques biftecks de dromadaire.
Le chameau eut un succès énorme. On en
demandait aussi régulièrement, que de l'ours,
et la même loi économique qui avait sauvé ce
plantigrade obligea les inventeurs à revenir
dans l'arche de Noé. Leurs recherches ne fu-
rent pas trop longues. La bosse du chameau
était une précieuse indication. Hier, dés zé-
bus sont entrés aux abattoirs de la Villette;
onze zébus nés sur les hauts plateaux de Vo-
hemar, d'Analalava, de Majunga. On compte
à Madagascar 4,500,000 zébus. Leur sort dé-
pend du sacrifice des onze animaux qui furent
amenés en France, la corde au cou, comme
les bourgeois de Calais.
A la suite d'une très vive discussion,
suivie de voies de fait, M. Maurice Mou-
geot, fils de l'ancien ministre, a adressé
deux de ses amis, MM. Henri Bellet et
Julien Fraïssé, au lieutenant Tournier.
neveu du général Tournier, pour lui de-
mander réparation par les armes.
Le lieutenant Tournier a constitue
pour le représenter MM. Joseph Fonsse-
grive-Lespi nasse et le lieutenant vicomte
de Fradel.
Une rencontre a eu lieu hier à l'épée,
aux environs de Paris.
D'un commun accord, la direction du
combat avait été confiée à notre collabo-
rateur Maurice Lcudet.
A la cinquième reprise, le lieutenant
Tournier a été atteint a l'avant-bras
d'une blessure qui le mettait en état
d'infériorité manifeste et qui a mis fin à
la rencontre.
Avant'de rentrer à Paris les deux ad-
versaires se sont réconciliés.
Les docteurs Brau et André Lucas as-
sistaient MM. Maurice Mougeot et le
lieutenant Tournier.
Trois dons parisiens à Carnavalet.
Les ouvriers de M. Bienvenue, ingé-
nieur en chef du Métropolitain, ont en-
voyé hier à l'hôtel Sévigné une statuette
d'enfant, en marbre, trouvée par eux
dans les fouilles du bas-port du quai
Saint-Michel, pendant la construction de
la ligne 4.'
Cette statuette est un véritable ..petit
chef-d'œuvre de la Renaissance, que l'on
peut attribuer à Jean Goujon. Elle est
malheureusement quelque peu mutilée.
Mais 'on l'a jugée digne d'une place
d'honneur,tant ses lignes sont pures,
dans les vitrines renfermant le trésor
d'art ancien de Paris.
Autre joyau, non moins délicat un
délicieux petit pied de marbre, le por-
trait du pied de la comtesse de .Casti-
glione, si célèbre par sa beauté sous le
second Empire, et qui vint un soir à un
bal masqué et travesti des Tuileries en
Salammbô, les orteils de ce pied nu
chargés dé bagues magnifiques. C'est le
comte Marius de Galliffet qui a offert à
M..Georges Cain, pour son musée pari-
sien, cette charmante relique.
Enfin, MM. Jean et.Gustave Coquelin
ont donné à Carnavalet un buste, cire
perdue, de Coquelin cadet en Scapin,
par Bourdelle.
INSTANTANE
J. H. ROSNY jeune
N'est-ce pas un peu son portrait que J. H.
Rosny. jeune a tracé dès le début de l'Affaire
Derive, son dernier livre, et le premier qui
paraisse signé de son seul nom ? Ne croit-on
pas le reconnaître dans « ce garçon de race
» vigoureuse, affiné par l'étude, dont la tête,
» plus longue que large, et les yeux verts dé-
» nonçaient une origine septentrionale, mais
» avec le mélange du sang espagnol, fréquent
en Flandre ». Le romancier, qui a scruté
'avec une. si pénétrante curiosité le mécanisme
sentimental ou social de la vie moderne, fait
penser à certains modèles de Velasquez.
Pourtant, ce qui frappe le plus en lui, c'est
son apparence d'extraordinaire jeunesse.Voilà
déjà bien des années que parurent Vamireh
et Daniel Valgraive, ces authentiques chefs-
d'œuvre, mais Justin Rosny est demeuré pres-
que un jeune homme. A quel sortilège doit-il
cette merveilleuse vivacité ? Est-ce la récom-
pense de la santé morale, de l'équilibre dé
l'esprit? Il y a de cela, sans doute, mais il
préfère dire que c'est le bienfait de la vie qu'il
mène, et il saisit l'occasion de parler de ses
landes, de ses pins,, de son lac et de sa
maison.
Car voici longtemps déjà qu'il a déserté
Paris. On ne le rencontre plus guère qu'aux
dîners où les académiciens dé Goncourt se
réunissent, en décembre, pour décerner leur
prix. Hors ce bref voyage, Justin Rosny vit
dans une solitude volontaire et bienheureuse,
où l'Affaire Dérive fut conçue et composée.
Et dans ce livre si puissant et si exact, si so-
lide et si tendre, on retrouvera le pays qu'il
aime autant que l'homme qu'il est.
I,T -o-<:x:>-o--
« L'Œuvre nouvelle des Crèches pari-
siennes » dont les généreux efforts mé-
ritent tant d'intérêt et que sa présidente
fondatrice, Mme M. Max-Cremnitz, di-
rige avec un zèle si dévoué, organise
pour les jeudi 2 décembre et vendredi 3
une vente de charité qui aura lieu ces
deux jours, de 2 heures à 7 heures, ave-
nue Hoche. Les bénéfices en seront consa-
crés à de nouveaux bienfaits, et le noble
but poursuivi par cette œuvre est de ceux
qu'on ne saurait trop vivement encou-
rager.
La connaissance des lois n'a jamais
été aussi indispensable qu'à notre épo-
que de réglementation à outrance. Point
n'est besoin, cependant, d'être juriste
pour se mouvoir à l'aise dans ce mo-
derne labyrinthe; les moins initiés y
parviennent-sans effort, à condition d'a-
voir un guide commode et sûr. Il n'en
est pas de meilleur, à cet égard, et, par
surcroît, de plus élégant, que les Petits
Codes Dalloz. Dernière édition, à jour
au 1er octobre 1909. En vente chez tous
les libraires..
--o-<:>c:>-o--
Aujourd'hui, de une heure et demie à
quatre heures, aura lieu l'exposition pu-
blique des sièges en tapisserie et des ta-
pisseries du dix-huitième siècle prove-
nant de la collection de la marquise
de F. S.
A quatre heures, M° Henri Baudoin en
dirigera la vente, assisté de MM. Mann-
heim, experts.
La propriété artistique. 1
Tons les jours nous voyons des photo- I
graphes intenter des procès a des jour-
naux illustrés qui, en reproduisant des
portraits, ont négligé ou oublié de mettre
leur nom au bas. C'est une chose qui
n'arrive pas avec les portraits que fait
Victor Berger, le photographe artiste,
dans ses ateliers du vieil hôtel Pontalba,
rue Saint-Honoré. Ces portraits ont un
tel cachet, un tel caractère artistique,
qu'il n'a pas besoin de les signer. On les
reconnaît à première vue.
Des lettres inédites d'Alfred de
Musset.
M. Jules Troubat, l'ancien secrétaire
et le fidèle ami de Sainte-Beuve, dépo-
sait, il y a une trentaine d'années, à la
Bibliothèque nationale, au nom d'une
personne anonyme, et dans une boîte
scellée que de mystère des lettres
d'Alfred de Musset, sous condition que
ces lettres ne pourraient être commu-
niquées qu'en 1D1O.
Nous voici à la veille de i9i0. Quel-
ques semaines seulement nous séparent
du jour où le secret sera levé. Atten-
dons 1
M. Jules Troubat, pour l'instant, de-
meure muet. ;.•̃̃
Si vous voulez vous guérir des rhu-
mes, toux,' bronchites, catarrhes et de
toutes les maladies de. la poitrine et des
voies respiratoires si vous voulez éviter
la grippe et vous préserver de ses suites,
et complications si vous voulez fortifier
vos bronches, vos poumons et votre es-
tomac, prenez à chaque repas, en man-
geant, deux Gouttes Livoniennes de
Trouette-Perrot. ̃̃̃•̃
:v:-v ̃ Hors Paris
Le Zeppelin et les élections.
Tandis que les bourgeois d'Aix-la-
Chapelle se pressaient dernièrement au-
tour des urnes municipales pour l'élec-
tion d'un conseiller, on annonça du
dehors l'apparition d'un Zeppelin dans
les airs.
Non seulement les électeurs se préci-
pitèrent à l'extérieur pour admirer le di-
rigeable national, mais un des présidents
du bureau et plusieurs assesseurs suivi-
rent leur exemple
Le résultat de ce désarroi fut que le
candidat du centre, qui ne semblait avoir
aucune chance de passer, mais dont les
amis n'avaient pas,subi l'affolement
néral, passa avec une majorité de sept
voix.
Les partisans du candidat opposé, qui
semblait au contraire devoir, sans le
Zeppelin, passer haut la main, viennent
M'introduire une instance en vue de faire
annuler l'élection.
Ils accusent le dirigeable 1 •
La saison sera brillante sur la Cô(e
d'Azur, si l'on en juge par la foule de
voyageurs qui assaille les guichets de
l'Agence des Wagons-Lits pour retenir
des couchettes dans le « Méditerranée- 7
Express», et par les nombreuses deman-'
des qui affluent, déjà, à la direction du
« Riviera Palace » de Nice.
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est
le mercredi lor décembre que s'ouvrira
ce magnifique Palace qui, situé dans le
quartier le plus aristocratique de Nice
la Belle, possède les plus .beaux jardins
du Littoral.
--<:)00--
Nouvelles à la Main
L'Etat joup un jeu da^ger-eus. y.qkt
qu'il veut vendre 1 alcool.
Oui, il finira par boire, un coup;
Que pensez-vous de la réforme ju-
diciaire ?
Moi, je voudrais qu'on mît de-
bout la magistrature assise et qu'on as-
sît la magistrature debout. Ça repose-
rait tout le monde.
Elles causent. ̃
Vous ne pleurez jamais?
Jamais -et cependant je suis très
sensible et j'en ai bien souvent envie,
mais tous mes mouchoirs sont en den-
telles. Alors, vous comprenez, pas
moyen. ̃
Le vieil X a le cœur tendre. •̃•̃
Je viens de perdre ma vieille amie.
J'ai un grand chagrin. Vous compre-
nez, j'ai toujours été si bon pour elle 1
Le Masque de Fer.
Jeanne Granier 1,
cause avec l'Empereur
(Par dépêche de notre correspondant particulier)
Berlin, 26 novembre.
Mme Jeanne Granier est revenue à
Berlin, après avoir passé quelques jours
au château de Neudeck. chez le prince,
Henckel de Donnersmarck où elle a
joué devant l'Empereur.
Je suis allé lui demander ses impres-
sions.
Ce fut exquis, délicieux; me xepon-
dit-elle de cette voix à la fois chaude et
cristalline, qui effleure comme une ca-
resse. Il me semble que je sors d'un
songe des Mille et une nuits, et j'en suis
à la fois éblouie et ravie. ̃
» J'arrivai a Neudeck. mardi, à neuf
heures du soir, un peu avant l'Empe-
reur. Il neigeait. Des torches éleeiriques
inondaient la plaine blanche de leur
lumière verte. On entendait au loin les
signaux. Bientôt les automobiles se rap-
prochèrent à toute vitesse. Quand l'Em-
pereur descendit devant le portail, l'im-
mense château s'embrasa de centaines
de feux de bengale.
» Et le retour de chasse, le lendemain,
à quatre heures, il Ja tombée de la nuit
Quel tableau superbe! Dans l'immense
cour d'honneur, on avait formé, de
branchages, l'initiale gigantesque de
l'Empereur. Quatre mille pièces de gibier
furent déposées là. A chaque espèce
nouvelle, les cors de chasse sonnaient
des airs différents. Imaginez cet' Kmpc-
reur, ces grands seigneurs, ces tl.-i.rj.ics,
groupés à la lueur vacillante des -torches.
La neige s'était mise de la partie et, loin-
bant. lentement par flocons épais, jetait
sur tout ce tableau ses voiles blancs.
» Le lendemain, je déjeunai fi la table
de l'Empereur. Presque aussitôt.' if m'a-
dressa la parole. J'étais un peu émue, je
vous l'avoue; mais il a une façon si
franche et si cordiale de vous parler en
vous regardant bien en face, il est si gai,
si ouvert, si charmant, qu'au bout d une
minute il me semblait que je le connais-
sais depuis longtemps. 11 me parla lon-
guement, en termes émus, de Coquelïu
aîné qu'il aimait beaucoup, il me pria,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.6%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.6%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Picardie Fonds régional : Picardie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Picardi1"Ordonnance du Roi, portant création de quatre régimens pour le service des colonies de l'Amérique . Du 18 août 1772 /ark:/12148/bd6t54205036f.highres Ordonnance du Roi, portant réduction & fixation du nombre des gardes de la Marine, & augmentation de places d'enseignes de vaisseau dans les brigades du corps-royal de la Marine . Du 29 août 1773 /ark:/12148/bd6t54205039p.highres
- Auteurs similaires Fonds régional : Picardie Fonds régional : Picardie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Picardi1"Ordonnance du Roi, portant création de quatre régimens pour le service des colonies de l'Amérique . Du 18 août 1772 /ark:/12148/bd6t54205036f.highres Ordonnance du Roi, portant réduction & fixation du nombre des gardes de la Marine, & augmentation de places d'enseignes de vaisseau dans les brigades du corps-royal de la Marine . Du 29 août 1773 /ark:/12148/bd6t54205039p.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k2886584/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k2886584/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k2886584/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k2886584/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k2886584
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k2886584
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k2886584/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest