Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1909-11-26
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718 Nombre total de vues : 164718
Description : 26 novembre 1909 26 novembre 1909
Description : 1909/11/26 (Numéro 330s). 1909/11/26 (Numéro 330s).
Description : Note : supplément jeunesse. Note : supplément jeunesse.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k288657r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
Le Numéro 25 Centimes
Supplément gratuit pour tes abonnés du FIGARO quotidien
Vendredi 26 Novembre T909
«s»
GASTON CALMETTE
Directeur-Gérant
-î-
EËOACTION ET ADMINISTRATION
25, Rue Drouot, Paris
Pour la Publicité;
s'at!rcsscr,?C, rue Drouot
H.aeViLLEMESSANf
Fondateur
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RÉDACTION ET ADMINISTRATION
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TÉLÉPHONE, s lignes:
102-16, 102-47, 102-43
DE LA JEUNESSE
Sommaire
La Jeunesse Heureuse RÉGis Gigxoux.
La Conquête de l'Air Fkantz-Reichel.
Les Petits Eclaireurs A. Hallaud.
Hessi?) La Famille de Toto vue
d'un Aéroplane SEM.
Fantaisie L. Grandcousin.
Les Pôles Pingouin.
La Police à quatre pattes Rn>.
L'Ours et le Drapeau Louis Mausolleatj
(Fable arctrque).
Les beaux-frères de Barbe-Bleue Piemœ Mael.
(Nouvelle inédite).̃̃'
L'Echo du Cerf-Volant. ED. Casanova.
Records et Recordmen D. Stautek. ·
Dessin: Les Allumettes amor-
phes. George DELAW.
Chronique de la Bourse aux Tim-
bres D'Elysée. ·
L'Emissaire Aérien A. Robida.
(Nouvelle inédite).
Gymnastique d'Hier etd'Aujour-
d'hui E. Dcpuy.
Les Petits Japonais. Peri.ette.
Dessin Les Faits-Divers Geouoe Delaw.
Les Goblins. du Foyer. Marguerite GAY.
(Nouvelle inédite).
Le Petit Shah de Perse Ch. ZADAU.
Les Théâtres C. NEVEUX.
Le Capitaine Webb Paul Mamelle..
La Mode Enfantine Thérèse
DE ClIANTOKNAY.
Page Musicale
Valse Mignonne Mu< C. Chaminade.
Illustrations dans le texte de
A. Roi'.iDA Rexk Vincent Henry CoudouiI
HOTXEMIiOURG JAC D'OlÉMAR CHRISTOPHE
La Jeunesse Heureuse
̃
Comme nos aînés ont été moins heu-
reux que nous Ils n'ont pas eu la
chance de vivre à l'époque de la dé-
couverte du Pôle et des aéroplanes. Nous
pouvons admirer les héros qui ont vaincu
ta nuit, le froid, la solitude; nous pou-
vons voir les hommes qui ont relevé,
suivant l'expression de M. Painlevé, le
plus grand défi que la nature avait porte
à l'homme.
Voler, s'envoler, survoler! Etre un
oiseau, librement, spontanément Pour
comprendre cet orgueil moderne, cette
ivresse nouvelle, il faut se reporter aux
premiers- âges de l'humanité. Un soir, le
plus audacieux des habitants de la cité ••
lacustre construisit une -barque. et il
devint le maître de l'eau. Nous ne savons
pas si ce premier navigateur se noya,
mais nous savons que Lilienthal est
mort en essayant le planeur qui est
devenu le biplan de Wright et le mo-
1 îioplan de Blériot. Nous n'avons qu'à
admirer les inventeurs qui sont les maî-
tres de l'air. Il n'est pas besoin de les
nommer. Nous les connaissons tous par
leur nom comme nous connaissons les
oiseaux.
Et, parce que nous sommes jeunes,
nous sentons que l'avenir est à nous en
même temps que le ciel. Après cette
''̃- semaine de Champagne dont tant de
photographies nous ont fait partager la
gloire, nous sommes fiers de vivre dans
notre siècle neuf. Noms éprouvons un
.sentiment extraordinaire de respect et
de fierté, tout à la fois, ct_auqucl s'ajoute
un impérieux désir de travail. Nous ne
serons dignes de nos contemporains
qu'en prolongeant lcur effort victorieux.
Donc, il nous faut apprendre ce qu'ils
savaient, ce qu'ils savent. Et nous avons
encore l'ambition d'apprendre ce qu'ils
ne savent pas encore, ce qu'ils ne sau-
ront peut-être jamais.. Libérés de leurs
rivàli lés. personnelles, riches' de l'héri-
tage de leurs expériences, nous avons
le sincère orgueil de nous préparer à être
les Jiomines de -demain. Travaillons.
Voici que les canards sauvages tendent
•' leur cou vert. ppurTceonn ail re nos étangs
j immobiles à 1 hivers Les brouillards, ttn
traversant le.Nord, ils ont pris. un ëlau
tel qu'ils" peuvent, glisser dans l'air eu,.
gardant leurs ailes repliées. Ainsi, un
aviateur qui bat le record de l'altitude
arrête son moteur et redescend d'un vol
plané comme un rentier du ciel. Ainsi,
un homme qui a bien travaillé peut ren-
trer chez lui, les mains dans ses poches.
Si nous voulons avoir l'indépendance
des oiseaux et des aviateurs, profitons
de l'hiver et de l'année nouvelle. Car
c'est maintenant que l'année recom-
mence. Les fêtes du premier janvier ne
sontqu'unerécréation, un prétexte d'en-
couragement affectueux. Chacun de nous
a constaté ce phénomène: au mois d'oc-
tobre la nature est fatiguée. Elle croise
son châle d'automne sur sa poitrine.
comme une bonne marraine qui a donné
toute sa provision de eadeaux. Il faut
que les hommes lui succèdent. Ils rap-
portent des vacances une énergie nou-
velle. Ils remplacent la lumière du soleil
par l'électricité et sa chaleur parle char-
bon. Et ils parviennent à recommencer
leur vie, tandis que la terre s'assimile
les graines avec lesquelles elle fera les
fleurs et les moissons de l'année pro-
chaine.
Donc, c'est la saison de nos semailles.
Nous avons repris notre place à l'école,
au bureau, à la maison.- Nous collaborons
à l'effort du monde entier. Si petit, si
faible qu'il soit, tout être a dans sa vie
une heure qui compte dans l'existence
universelle. Travailler pour tous, c'est
"travailler pour soi.
Régis Gigncux.
Echos
LA TOUPIE
^X La saison de la toupie se prolongera
<*v cette année. Hier, nous avons fête la
cinquantième journée de ce jeu, qu'on reprend
à la rentrée d'octobre dans tous les lycées,
dans tous les collèges, dans toutes.les écoles.
D'où vient cette vogue constante ?
Ily:a des grandes personnes qui ne com-
prennent cas les fortes joies que. donne la
toupie et s'étonnent :de nous .voir enrouler nos
.cordes autour du buis tourné avec une ardeur
fiévreuse- Elles ne se doutent pas de la déci-
sion, du courage et de la ruse qu'un bon
ioucur déploie au cours d'une partie.
D'abord, il faut savoir (la toupie maintenue
dans la main gauche) glisser avec le pouce et
l'index de la main droite la ficelle sur le « pi-
ton », c'est-à-dire la tête de notre jouet. Puis,
en retournant la toupie, comme une nourrice
bascule son poupon, il faut rouler en un clin
d'œil la ficelle autour du clou qui sert de pied.
Alors, le jouet bien en main, on attend. son
tour. D'autres toupies tournent dans le cer-
cle il faut choisir le moment où elles faiblis-
sent, comme des danseuses fatiguées, et
alors, .v'ian, d'un coup sec, on lance sa bombe
rotative!
Si la toupie adverse est solide, elle encaisse
le coup aussi stoïquement qu'un boxeur endu-
rant sait recevoir un « swing- » sur le maxil-
laire mais si elle n'est qu'une « fiarde ordi-
naire, elle s'affale, elle s'enfuit avant de tom-
ber knocked- ont.
Pour jouer ainsi, on voit qu'il faut de la
décision, de la ruse mais c'est après avoir
frappé qu'on doit montrer du courage. Notre
toupie tourne à son tour. Nos camarades
s'apprêtent à la frapper. Il suffit d'une grosse
masse de buis pour la fendre en deux. Et
nous n'avons pas le droit de la soustraire aux
périls de ce tournoi. Ainsi que le propriétaire
d'un cheval de course assiste impassible à
l'épreuve où se joue sa fortune ainsi qu'une (~~
sentinelle veille sans parler jusqu'au moment
où on la relève de faction, nous devons at-
tendre, le sourire sur les lèvres, qu'on nous
tire dessus. C'est ça qui développe le courage
et l'esprit de sacrifice '̃
On fait aussi une partie qui est une sorte
de' toupie-bail, imitée du foot-ball. Entre les
deux camps- limités par une raie, une boule
est placée (on emploie- parfois une toupie es-
tropiée et invalide).. Ii- faut. frapper. ce but
dans la direction de la frontière opposée, en
« fouet ». C'est une lutte où l'on dépense au-
tant d'ardeur que d'adresse et souvent un bon
stratège qui connait son terrain gagne plus
facilement la partie que le « canonnier » trop
brutal qui vous écrase le but sur place.
Sans doute, quelques timides amateurs
affectent de mépriser le tournoi et s'amusent
à faire des « courantes » ou des « volantes ».
Ils lancent en l'air et au loin leur toupie qui,
parfois, sautille gracieusement comme une
bergeronnette et le plus souvent tombe sur la
tête et tourne, le clou en l'air, comme une
infirme ou une folle. Ces amateurs ne, sont
pas des vrais joueurs de toupie. Amiante.
Tout est bien qui finit bien.
Une assez vive altercation s'est élevée hier
entre M. Marcel B. et M. Jacques V. de-
vant la voiture aux chèvres des Champs-
Elysées. M. Marcel B. voulait empêcher
M. Jacques V. de faire une promenade sur
le petit une gris qui est si agréable à con-
duire. Il alléguait qu'il avait le premier re-
tenu le petit âne. M. Jacques V. prétendait,
an contraire, être arrivé aux Champs-Elysées
bien avant M. Marcel B. Et il ajoutait que
son âge, six ans et demi, lui donnait en tous
cas la préséance sur son concurrent qui
ne compte que six ans.
M. Marcel B. ayant levé la main sur
M. Jacques V. une rencontre fut jugée in-
dispensable. Il fut décidé qu'elle aurait lieu
derrière le manège des chevaux de bois.
L'arme choisie fut le pistolet à bouchon
armé d'une épingle, à huit pas.
Les deux adversaires furent placés en
face l'un de l'autre et montrèrent le plus
grand courage. Mais avant que le comman-
dement de feu eut été donné, M. Marcel B.
songea qu'il allait peut-être blesser M. Jac-
ques V. lequel n'était coupable en somme
que d'avoir eu la même prétention égoïste
t]ue lui. il réfléchit aussi au chagrin qu'au-
rait Mme V. et à la douleur "Çffôprouverait
sa maman à lui, Mme B. si un accident
survenait. Aussitôt, n'écoutant que son bon
cœur, il s'élança au-devant de son adversaire
et lui tendit la main. M. Jacques V. l'em-
brassa le plus affectueusement du monde.
Et les deux amis l'un en selle, l'autre en
croupe firent ensemble sur le petit âne gris
la plus agréable promenade qu'ils aient ja-
mais désirée.
Moralité Sur la terre, comme sur les ânes,
il y a de la place pour tout le inonde.
Fidélité.
Notre correspondant nous apprend que
M. J.-L. de Llauswest se promenait un
soir avec son terrier gallois, quand il tomba
tout à coup sur le sol, frappe de paralysie.
Le chien se mit à aboyer désespérément
pour attirer l'attention et faire venir du se-
cours. Personne ne répondit à son appel. La
nuit arriva, très froide, et le fidèle toutou..
s'étendit sur le corps de son maître pour lui
servir de couverture. Peut-être lui sauva-
t-il ainsi la vie Le lendemain seulement, à
trois heures de l'après-midi, un passant les
trouva dans cette position et put faire donner
les soins nécessaires au malade et à son
brave gardien.
Le jouet de l'année. ̃
II répond à nos désirs et à nos ambitions.
II nous laisse le plaisir de chercher une so-
lution du grand problème actuel, do cons-
truire, de modifier, d'expérimenter comme
les vrais inventeurs. Ah c'est un beau jouet,
et comme il est simple t
Sur un large carton qui ressemble à un
établi, on a iï.vé toutes les matières premiè-
res qui sont nécessaires à la construction d'un
aéroplane. Il y a' des -petites, lattes de bois
pour le fuselage, des longerons d'aluminium
pour le châssis, des fils d'acier pour les hau-
bans, do la toile pour les ailes, des roues pour
le chariot, deux pales d'hélice et un échcVeaii
de caoutchouc pour le moteur.
Avec quelques petits -outils," pince et îhar-
-teau, nous pouvons ainsi, d'après nos rêves,"
construire un appareil comme Wright, Blé-
riot, Voisin ou Farman, un appareil qui
volera peut-être et gagnera le championnat
de la grande semaine des Tuileries
NOUVELLES A LA MAIN.
Sur la jetée, à Honfleur, André, donnant la
main à son oncle, regarde le soleil se cou-
cher. Au moment où il va disparaître le
petit s'écrie avec «ffroi
Oh! mon oncle 1 le soleil qui va se
noyer
Hé bien Jacques, tu n'aimes donc pas
les crevettes.
Si, mon oncle, je les aime bien, mais je
sais pas. les déshabiller.
•
Les petits ont entendu leurs parents célé-
brer l'exploit du comte de Lambert, ils dis-
cutent les moyens de faire cinquante kilo-
mètres à cinq cents mètres de hauteur.
Félicie déclare gravement: –Moi, je sais
bien comment qu'a fait l'monsicur.
II est monté sur le dos de son aiKfo
gardien.
Albert, qui vient de faire une sottise, est
grondé, il pleure.
Sa sœur Margot se met à sangloter
Qu'as-tù, petite, tu t'es fait mal ~t
Oh non. Je pleure pour lui aider
Le Chat Botté.
La Conquête de l'Air
,t 'histoire des' ballons est une histoire
.tf, qu'on a centet mille foisécrite prali-
qùcment, elle ne date que de novem-
bre 1782, car c'est alors' que Joseph de
Montgolfîer, dans une expérience de la-
boratoire, à Avignon, réussit à soulever
avec de l'air chaud un sac l'ait d'études
assemblées. Le 3 juin- 1783, à -Annonay,
dans le Vivarais, il lança pour la pre-
mière fois en public, devant une foule
énorme et émue au delà de toute expres-
sion un ballon géant, puisqu'il avait
trente -trois mètres de circonférence.
L'aérostat s'enleva parfaitement, monta
haut et s'en fut tomber à trois kilomètres
de son point de départ.
Le 27 août de la mênieannée, les frères
Robert lancèrent au Champ de Mars,
qu'occupait une foule énorme, le pre-
mier ballon gonflé au gaz. Ce gaz était
du gaz hydrogène. L'aérostat tomba à
Gonesse où il causa une panique folle,
terrifia la population qui, croyant à un
diabolique envoi, détruisit à" coups de
fusit et de faulx rinoiïensif ballon que
le -curé de; l'endroit avait 'au "préalable
exorcisé.
La première ascension libre d'un
homme lut faite le 2t novembre 178i5. A:
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DE LA JEUNESSE
Sommaire
La Jeunesse Heureuse RÉGis Gigxoux.
La Conquête de l'Air Fkantz-Reichel.
Les Petits Eclaireurs A. Hallaud.
Hessi?) La Famille de Toto vue
d'un Aéroplane SEM.
Fantaisie L. Grandcousin.
Les Pôles Pingouin.
La Police à quatre pattes Rn>.
L'Ours et le Drapeau Louis Mausolleatj
(Fable arctrque).
Les beaux-frères de Barbe-Bleue Piemœ Mael.
(Nouvelle inédite).̃̃'
L'Echo du Cerf-Volant. ED. Casanova.
Records et Recordmen D. Stautek. ·
Dessin: Les Allumettes amor-
phes. George DELAW.
Chronique de la Bourse aux Tim-
bres D'Elysée. ·
L'Emissaire Aérien A. Robida.
(Nouvelle inédite).
Gymnastique d'Hier etd'Aujour-
d'hui E. Dcpuy.
Les Petits Japonais. Peri.ette.
Dessin Les Faits-Divers Geouoe Delaw.
Les Goblins. du Foyer. Marguerite GAY.
(Nouvelle inédite).
Le Petit Shah de Perse Ch. ZADAU.
Les Théâtres C. NEVEUX.
Le Capitaine Webb Paul Mamelle..
La Mode Enfantine Thérèse
DE ClIANTOKNAY.
Page Musicale
Valse Mignonne Mu< C. Chaminade.
Illustrations dans le texte de
A. Roi'.iDA Rexk Vincent Henry CoudouiI
HOTXEMIiOURG JAC D'OlÉMAR CHRISTOPHE
La Jeunesse Heureuse
̃
Comme nos aînés ont été moins heu-
reux que nous Ils n'ont pas eu la
chance de vivre à l'époque de la dé-
couverte du Pôle et des aéroplanes. Nous
pouvons admirer les héros qui ont vaincu
ta nuit, le froid, la solitude; nous pou-
vons voir les hommes qui ont relevé,
suivant l'expression de M. Painlevé, le
plus grand défi que la nature avait porte
à l'homme.
Voler, s'envoler, survoler! Etre un
oiseau, librement, spontanément Pour
comprendre cet orgueil moderne, cette
ivresse nouvelle, il faut se reporter aux
premiers- âges de l'humanité. Un soir, le
plus audacieux des habitants de la cité ••
lacustre construisit une -barque. et il
devint le maître de l'eau. Nous ne savons
pas si ce premier navigateur se noya,
mais nous savons que Lilienthal est
mort en essayant le planeur qui est
devenu le biplan de Wright et le mo-
1 îioplan de Blériot. Nous n'avons qu'à
admirer les inventeurs qui sont les maî-
tres de l'air. Il n'est pas besoin de les
nommer. Nous les connaissons tous par
leur nom comme nous connaissons les
oiseaux.
Et, parce que nous sommes jeunes,
nous sentons que l'avenir est à nous en
même temps que le ciel. Après cette
''̃- semaine de Champagne dont tant de
photographies nous ont fait partager la
gloire, nous sommes fiers de vivre dans
notre siècle neuf. Noms éprouvons un
.sentiment extraordinaire de respect et
de fierté, tout à la fois, ct_auqucl s'ajoute
un impérieux désir de travail. Nous ne
serons dignes de nos contemporains
qu'en prolongeant lcur effort victorieux.
Donc, il nous faut apprendre ce qu'ils
savaient, ce qu'ils savent. Et nous avons
encore l'ambition d'apprendre ce qu'ils
ne savent pas encore, ce qu'ils ne sau-
ront peut-être jamais.. Libérés de leurs
rivàli lés. personnelles, riches' de l'héri-
tage de leurs expériences, nous avons
le sincère orgueil de nous préparer à être
les Jiomines de -demain. Travaillons.
Voici que les canards sauvages tendent
•' leur cou vert. ppurTceonn ail re nos étangs
j immobiles à 1 hivers Les brouillards, ttn
traversant le.Nord, ils ont pris. un ëlau
tel qu'ils" peuvent, glisser dans l'air eu,.
gardant leurs ailes repliées. Ainsi, un
aviateur qui bat le record de l'altitude
arrête son moteur et redescend d'un vol
plané comme un rentier du ciel. Ainsi,
un homme qui a bien travaillé peut ren-
trer chez lui, les mains dans ses poches.
Si nous voulons avoir l'indépendance
des oiseaux et des aviateurs, profitons
de l'hiver et de l'année nouvelle. Car
c'est maintenant que l'année recom-
mence. Les fêtes du premier janvier ne
sontqu'unerécréation, un prétexte d'en-
couragement affectueux. Chacun de nous
a constaté ce phénomène: au mois d'oc-
tobre la nature est fatiguée. Elle croise
son châle d'automne sur sa poitrine.
comme une bonne marraine qui a donné
toute sa provision de eadeaux. Il faut
que les hommes lui succèdent. Ils rap-
portent des vacances une énergie nou-
velle. Ils remplacent la lumière du soleil
par l'électricité et sa chaleur parle char-
bon. Et ils parviennent à recommencer
leur vie, tandis que la terre s'assimile
les graines avec lesquelles elle fera les
fleurs et les moissons de l'année pro-
chaine.
Donc, c'est la saison de nos semailles.
Nous avons repris notre place à l'école,
au bureau, à la maison.- Nous collaborons
à l'effort du monde entier. Si petit, si
faible qu'il soit, tout être a dans sa vie
une heure qui compte dans l'existence
universelle. Travailler pour tous, c'est
"travailler pour soi.
Régis Gigncux.
Echos
LA TOUPIE
^X La saison de la toupie se prolongera
<*v cette année. Hier, nous avons fête la
cinquantième journée de ce jeu, qu'on reprend
à la rentrée d'octobre dans tous les lycées,
dans tous les collèges, dans toutes.les écoles.
D'où vient cette vogue constante ?
Ily:a des grandes personnes qui ne com-
prennent cas les fortes joies que. donne la
toupie et s'étonnent :de nous .voir enrouler nos
.cordes autour du buis tourné avec une ardeur
fiévreuse- Elles ne se doutent pas de la déci-
sion, du courage et de la ruse qu'un bon
ioucur déploie au cours d'une partie.
D'abord, il faut savoir (la toupie maintenue
dans la main gauche) glisser avec le pouce et
l'index de la main droite la ficelle sur le « pi-
ton », c'est-à-dire la tête de notre jouet. Puis,
en retournant la toupie, comme une nourrice
bascule son poupon, il faut rouler en un clin
d'œil la ficelle autour du clou qui sert de pied.
Alors, le jouet bien en main, on attend. son
tour. D'autres toupies tournent dans le cer-
cle il faut choisir le moment où elles faiblis-
sent, comme des danseuses fatiguées, et
alors, .v'ian, d'un coup sec, on lance sa bombe
rotative!
Si la toupie adverse est solide, elle encaisse
le coup aussi stoïquement qu'un boxeur endu-
rant sait recevoir un « swing- » sur le maxil-
laire mais si elle n'est qu'une « fiarde ordi-
naire, elle s'affale, elle s'enfuit avant de tom-
ber knocked- ont.
Pour jouer ainsi, on voit qu'il faut de la
décision, de la ruse mais c'est après avoir
frappé qu'on doit montrer du courage. Notre
toupie tourne à son tour. Nos camarades
s'apprêtent à la frapper. Il suffit d'une grosse
masse de buis pour la fendre en deux. Et
nous n'avons pas le droit de la soustraire aux
périls de ce tournoi. Ainsi que le propriétaire
d'un cheval de course assiste impassible à
l'épreuve où se joue sa fortune ainsi qu'une (~~
sentinelle veille sans parler jusqu'au moment
où on la relève de faction, nous devons at-
tendre, le sourire sur les lèvres, qu'on nous
tire dessus. C'est ça qui développe le courage
et l'esprit de sacrifice '̃
On fait aussi une partie qui est une sorte
de' toupie-bail, imitée du foot-ball. Entre les
deux camps- limités par une raie, une boule
est placée (on emploie- parfois une toupie es-
tropiée et invalide).. Ii- faut. frapper. ce but
dans la direction de la frontière opposée, en
« fouet ». C'est une lutte où l'on dépense au-
tant d'ardeur que d'adresse et souvent un bon
stratège qui connait son terrain gagne plus
facilement la partie que le « canonnier » trop
brutal qui vous écrase le but sur place.
Sans doute, quelques timides amateurs
affectent de mépriser le tournoi et s'amusent
à faire des « courantes » ou des « volantes ».
Ils lancent en l'air et au loin leur toupie qui,
parfois, sautille gracieusement comme une
bergeronnette et le plus souvent tombe sur la
tête et tourne, le clou en l'air, comme une
infirme ou une folle. Ces amateurs ne, sont
pas des vrais joueurs de toupie. Amiante.
Tout est bien qui finit bien.
Une assez vive altercation s'est élevée hier
entre M. Marcel B. et M. Jacques V. de-
vant la voiture aux chèvres des Champs-
Elysées. M. Marcel B. voulait empêcher
M. Jacques V. de faire une promenade sur
le petit une gris qui est si agréable à con-
duire. Il alléguait qu'il avait le premier re-
tenu le petit âne. M. Jacques V. prétendait,
an contraire, être arrivé aux Champs-Elysées
bien avant M. Marcel B. Et il ajoutait que
son âge, six ans et demi, lui donnait en tous
cas la préséance sur son concurrent qui
ne compte que six ans.
M. Marcel B. ayant levé la main sur
M. Jacques V. une rencontre fut jugée in-
dispensable. Il fut décidé qu'elle aurait lieu
derrière le manège des chevaux de bois.
L'arme choisie fut le pistolet à bouchon
armé d'une épingle, à huit pas.
Les deux adversaires furent placés en
face l'un de l'autre et montrèrent le plus
grand courage. Mais avant que le comman-
dement de feu eut été donné, M. Marcel B.
songea qu'il allait peut-être blesser M. Jac-
ques V. lequel n'était coupable en somme
que d'avoir eu la même prétention égoïste
t]ue lui. il réfléchit aussi au chagrin qu'au-
rait Mme V. et à la douleur "Çffôprouverait
sa maman à lui, Mme B. si un accident
survenait. Aussitôt, n'écoutant que son bon
cœur, il s'élança au-devant de son adversaire
et lui tendit la main. M. Jacques V. l'em-
brassa le plus affectueusement du monde.
Et les deux amis l'un en selle, l'autre en
croupe firent ensemble sur le petit âne gris
la plus agréable promenade qu'ils aient ja-
mais désirée.
Moralité Sur la terre, comme sur les ânes,
il y a de la place pour tout le inonde.
Fidélité.
Notre correspondant nous apprend que
M. J.-L. de Llauswest se promenait un
soir avec son terrier gallois, quand il tomba
tout à coup sur le sol, frappe de paralysie.
Le chien se mit à aboyer désespérément
pour attirer l'attention et faire venir du se-
cours. Personne ne répondit à son appel. La
nuit arriva, très froide, et le fidèle toutou..
s'étendit sur le corps de son maître pour lui
servir de couverture. Peut-être lui sauva-
t-il ainsi la vie Le lendemain seulement, à
trois heures de l'après-midi, un passant les
trouva dans cette position et put faire donner
les soins nécessaires au malade et à son
brave gardien.
Le jouet de l'année. ̃
II répond à nos désirs et à nos ambitions.
II nous laisse le plaisir de chercher une so-
lution du grand problème actuel, do cons-
truire, de modifier, d'expérimenter comme
les vrais inventeurs. Ah c'est un beau jouet,
et comme il est simple t
Sur un large carton qui ressemble à un
établi, on a iï.vé toutes les matières premiè-
res qui sont nécessaires à la construction d'un
aéroplane. Il y a' des -petites, lattes de bois
pour le fuselage, des longerons d'aluminium
pour le châssis, des fils d'acier pour les hau-
bans, do la toile pour les ailes, des roues pour
le chariot, deux pales d'hélice et un échcVeaii
de caoutchouc pour le moteur.
Avec quelques petits -outils," pince et îhar-
-teau, nous pouvons ainsi, d'après nos rêves,"
construire un appareil comme Wright, Blé-
riot, Voisin ou Farman, un appareil qui
volera peut-être et gagnera le championnat
de la grande semaine des Tuileries
NOUVELLES A LA MAIN.
Sur la jetée, à Honfleur, André, donnant la
main à son oncle, regarde le soleil se cou-
cher. Au moment où il va disparaître le
petit s'écrie avec «ffroi
Oh! mon oncle 1 le soleil qui va se
noyer
Hé bien Jacques, tu n'aimes donc pas
les crevettes.
Si, mon oncle, je les aime bien, mais je
sais pas. les déshabiller.
•
Les petits ont entendu leurs parents célé-
brer l'exploit du comte de Lambert, ils dis-
cutent les moyens de faire cinquante kilo-
mètres à cinq cents mètres de hauteur.
Félicie déclare gravement: –Moi, je sais
bien comment qu'a fait l'monsicur.
II est monté sur le dos de son aiKfo
gardien.
Albert, qui vient de faire une sottise, est
grondé, il pleure.
Sa sœur Margot se met à sangloter
Qu'as-tù, petite, tu t'es fait mal ~t
Oh non. Je pleure pour lui aider
Le Chat Botté.
La Conquête de l'Air
,t 'histoire des' ballons est une histoire
.tf, qu'on a centet mille foisécrite prali-
qùcment, elle ne date que de novem-
bre 1782, car c'est alors' que Joseph de
Montgolfîer, dans une expérience de la-
boratoire, à Avignon, réussit à soulever
avec de l'air chaud un sac l'ait d'études
assemblées. Le 3 juin- 1783, à -Annonay,
dans le Vivarais, il lança pour la pre-
mière fois en public, devant une foule
énorme et émue au delà de toute expres-
sion un ballon géant, puisqu'il avait
trente -trois mètres de circonférence.
L'aérostat s'enleva parfaitement, monta
haut et s'en fut tomber à trois kilomètres
de son point de départ.
Le 27 août de la mênieannée, les frères
Robert lancèrent au Champ de Mars,
qu'occupait une foule énorme, le pre-
mier ballon gonflé au gaz. Ce gaz était
du gaz hydrogène. L'aérostat tomba à
Gonesse où il causa une panique folle,
terrifia la population qui, croyant à un
diabolique envoi, détruisit à" coups de
fusit et de faulx rinoiïensif ballon que
le -curé de; l'endroit avait 'au "préalable
exorcisé.
La première ascension libre d'un
homme lut faite le 2t novembre 178i5. A:
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