Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1906-03-24
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mars 1906 24 mars 1906
Description : 1906/03/24 (Numéro 83). 1906/03/24 (Numéro 83).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO SAMEDI 24 MARS 1908
cureur de la République, qui dit que de-
puis l'arrestation des agitateurs qui sont
au banc des prévenus le calme règne à
Lens, et après une habile plaidoirie de
M0 Lafont, le Tribunal a prononcé les
condamnations suivantes
Broutchoux, 2 mois de prison Beau-
grand, 15 jours Boulanger, 8 jours
François Léon, 10 jours.
La légère reprise du travail constatée
hier matin dans tout le bassin est-elle
l'indice' que la, grève est en décroissance
et se terminera bientôt? Les descentes
qui se sont effectuées sont celles des mi-
neurs dont les corons sont à proximité
des fosses protégées par les postes de
police qui sont installés à l'entrée des
carreaux. Ils ont pu échapper assez faci-
lement à l'action' des patrouilles de gré-
vistes et descendre sans être inquiétés.
Ce n'est guère que mardi ou mercredi
que la reprise générale du travail pour-
rait avoir lieu. On sait qu'à la suite du
congrès qui s'est tenu à Lens mardi der-
nier, M.' Basly, en sa qualité de président
dû- ̃ Syndicat hoùiller du Pas-de-Calais,
avait écrit à M. Reumaux, directeur gé-
néral des mines de Lens, président de la
délégation patronale, pour l'informer que
les syndicats ont décidé de maintenir
leurs revendications, *et demander si la
délégation patronale a l'intention de pro-
voquer, une nouvelle 'entrevue* avec.les
délégués ouvriers. 'M. Reumaux vient
de répondre .à, Ts/L. Basly par une longue
lettre où il est dit y
Vous nous demandez si les représentants
des Compagnies se. proposent de provoquer
une nûavelle^ entrevue avec les, délégués des
ouvriers. J'ai l'honneur de vous faire con-
naître, que telle n'est pas leur intention. Ils
estiment n'avoir rien à ajouter à l'exposé très
complet qu'ils' ont fait à la délégation ou-
vrière des raisons qui ont, à l'heure où la
famille ouvrière des mines vient de subir une
si -douloureuse épreuve, déterminé les Com-
pagnies a porter immédiatement à leur ex-
trème.limite les avantages qu'elles ont accepté
d'accorder à leur personnel.
« Concerter une nouvelle entrevue,
ajoute M. Rcumaux, serait faire conce-
voir des espérances que nous ne pour-
rions pas réaliser. »
Les délégués ouvriers se réuniront en
congrès à Lens dimanche, pour aviser
sur la décision à prendre. Hier, le -nom-
bre des grévistes du Pas-de-Calais avait
baissé de 3,500,
Les secours
Le Comité chargé d'organiser les me-
sures d'assistance et de secours à pren-
dre en faveur des familles des victimes
de- la catastrophe s'est réuni hier ma-
tin, à neuf heures, au ministère des tra-
vaux publics, sous la présidence de M.
Emile Loubet. En -installant- le Comité,
M. Louis Bârthou, ministre des travaux
publics, a;dit ̃' :• i ̃ ̃' ••' }
s L'importance môme des souscriptions im-
pose des garanties .de contrôle. Votre Comité
liés apporte a l'opinion et lui donne une en-
tière confiance".
M;. Emile Loubet, qui est rentré dans la
vie privée avec une simplicité et une dignité
admirables, en a accepté la présidence, moins
comme un'honneur que comme un devoir. Je
lui exprime ici toute la respectueuse grati-
tude du gouvernement. Autour de lui sont
froupés les .représentants des grands corps
de l'Etait' «t. les trois présidents de ces asso-
ciations de presse dont le concours ~est assuré
à toutes les œuvres, généreuses. Il fallait de
tels hommes' pour mener à bonne fin une
tâche délicate et complexe qui consistera à
recevoir, à centraliser et à répartir les fonds
des souscriptions publiques. Cette réparti-
tion, dont l'impartialité est ainsi hautement
assurée, n'oubliera pas les familles belges
dont tant de membres gisent au fond de la
mine avec leurs camarades français de tra-
vail. Le devoir humain ne s'arrête pas à la
frontière.
M. Emile Loubet a remercié le minis-'
tre et affirmé tout le dévouement du
Comité à sa tâche il a rappelé l'effort
considérable déjà réalisé par le Comité.
local du Pas-de-Calais qui a déjà reçu
plus de 900,000 francs et qui a com-
mencé, dès hier, dans les conditions rap-
portées plus haut par notre collabora-
teur Emile Berr, une première distri-
bution.
Le Comité, après avoir décidé de de-
mander d'urgence à la préfecture du
Pas-de-Calais les renseignements qui lui
permettront de procéder à une' impar-
•uale répartition des secours, a émis l'avis
qu'il y aurait intérêt à centraliser à la
Banque de France le produit des sous-
criptions mises à la disposition du Co-
mité.
Les listes nominatives des souscrip-
teurs seront insérées au Journal officiel,
et des indications sur l'emploi des fonds
successivement publiées par la même
voie. Le Comité se réunira à nouveau
lundi matin.
Le conseil municipal de Trieste a fait
parvenir à M. du Frèche, consul géné-
ral de France, 1,000 couronnes (1,100
francs) pour les sinistrés de Courrières.
Le Conseil municipal de Metz a voté
ttne somme de 2,500 francs pour les vic-
times de la catastrophe.
La, liste des souscriptions ouvertes à
Londres par le groupe parlementaire des
Trades Unions s'élevait hier soir à 15,000
francs.
La municipalité de Vienne a voté un
secours de 10,000 couronnes; celle de
Venise; 1,000 lire. Le Conseil municipal
de Madrid a décidé d'ouvrir une sous-
cription populaire et s'est inscrit en tête
pour 5,000 pesetas.
<
ftFFAIRESJIILITAmES
Le ravitaillement des armées en viande
fraîche. Nous avons annoncé dernière-
ment que la direction du service de santé au
ministère de la guerre avait trouvé un prb-
cédé chimique pour conserver la viande
fraîche pendant une huitaine de jours. Nous
pouvons ajouter que de nouvelles expériences
viennent d'être faites et ont parfaitement
réussi.
La viande abattue dans les stations-maga-
sins pourra ainsi être conduite par chemin
de fer dans la zone des opérations et être
ensuite transportée sur voiture jusque dans
les cantonnements occupés par les troupes
dans les cas où les ressources locales seraient
insuffisantes.
Bien entendu, cette découverte ne saurait
entraîner une réduction et bien moins encore
une suppression des installations frigorifi-
ques organisées dans les places fortes. Le
problème à résoudre, quand il s'agit de la
guerre de siège, est en effet tout différent:
il faut alors assurer la conservation de la
viande non pas seulement pendant quelques
jours, mais, au contraire, pendant un temps
considérable, et c'est ce que seul un outillage
ppéqial et perfectionné permet d'obtenir.
Mais elle nous procurerait de grandes faci-
lités pour le ravitaillement des armées en
campagne, ce qui est déjà un gros point,
digne d'être signalé.
–r-
A L'HOTEL DE VILLE
LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL. LA QUESTION
DE M. ALPY SUR LES BRUTALITÉS POLICIÈRES AU
COURS DES INVENTAIRES,
Le Conseil municipal qu'a présidé hier
M. Chautard a décidé, sur la proposition de
M. Quentin-Bauchart, l'agrandissement du
musée Carnavalet, qui s'effectuera à l'aide
des 300,000 francs provenant de la cession
de l'hôtel Lauzun. Il a ensuite alloué, sur le
rapport de M. Henri Turot, des subventions
aux comités chargés d'élever des monuments
à Wulliam Bouguereau et à Jean Carriès. Il a
enfin ratifié l'affectation de Bagatelle à une
exposition qu'organisera la Société nationale
des beaux-arts. Nous dirons à ce propos qué
d'ici peu le parc de Bagatelle sera aménage
en un jardin botanique, d'après l'intéressant
projet que présente M. Quentin-Bauchart.
Après quoi, on a parlé de la réglementa-
tion des étalages, avant de commencer la
discussion de la question de AI. Alpy sur
les brutalités policières à l'occasion des in-
ventaires des biens d'église. La discussion
continuera lundi; on entendra alors le pré-
fet de police et plusieurs orateurs qui restent
inscrits
Hier MM. Alpy et Ambroise Rendu ont oc-
cupé la tribune. Ils l'ont fait avec beaucoup
de mesure et de modération de langage, ex-
pliquant que tous les partis, qui tous ont à
se plaindre des excès de violence de la po-
lice, avaient intérêt à protester, contre ses
agissements et à en prévenir le retour.
M. Alpy a rappele qu'un ordre du jour a
été voté en 1899 en vue de prévenir les bru-
talités policières et a déposé une proposition
qu'il espère que le Conseil adoptera a l'una-
nimité et dans laquelle il invite le préfet de
police « à interdire dorénavant de la manière
la plus.absolue, en quelque circonstance que
ce soit, l'emploi de procédés violents à coups
de poings et au pas de course, et à révoquer
impitoyablement tout agent qui, hors le cas
justifié de légitime défense, aura frappé un
particulier, délinquant ou non, avant ou
après son arrestation, sans préjudice des
poursuites à exercer pour coups et blessures,
s'il y a lieu ».
M. Ambroise Rendu s'est attaché à démon-
trer qu'à Saint-Thomas-d'Aquin le préfet de
police avait agi arbitrairement.
Ces deux discours avaient produit une très
bonne impression et le préfet de police se
préparait à répondre lorsque M. Chautard, à
la demande de l'assemblée, a remis à lundi
la suite de la discussion.
M. Henri Galli a. alors fait approuver un
vœu tendant à ce qu'à l'occasion de l'élection
du nouveau Président de la République une
amnistie soit accordée pour les contraven-
tions encourues par les cochers et petits mar-
chands ambulants.
Janville.
Papis au jOQp le joap
LA JOURNÉE
Conseil des ministres A l'Elysée, sous là
présidence de M. Fallières.
.A Saint-Pierre du Qros-Caillou Fêtes de
l'Adoration (huit heures et demie du soir,
M. l'abbé Roblot). ̃'
Concours hippique Neuf heures et demie,
chevaux attelés seuls (3° classe, 1™ division).
Midi, examens d'equitation pour jeunes
gens de seize à vingt ans. Deux heures et
demie, prj.x.Jnternationaux, équipages de
maitres, attelages à un cheval. Trois heu-
res et demie, prix des Ecoles (obstacles).
La mi-carême Excursion des reines à Ver-
sailles, en bateau jusqu'au pont de Saint-
Cloud, ensuite en breaks. Grande retraite
lumineuse départ de la caserne de la Pépi-
nière à huit heures et demie (parcours rue
Auber, place de l'Opéra, boulevards jusqu'à
la Madeleine, rue Royale, rue de Rivoli,
avenue de l'Opéra et retour à la Pépinière).
Prix de Rome Jugement du concours d'es-
sai de gravure en taille-douce, et exposition
du concours jusqu'à quatre heures (Ecole des
beaux-arts).
A la galerie d'Orléans Ouverture de l'expo-
sition des produits minéraux des colonies
françaises, sous la présidence de M. A. Car-
not (deux heures et demie, Office colonial).
Anniversaires Fêtes de naissance de LL. AA.
RR. le comte de Flandre, frère de S. M. le
roi des Belges, et la princesse Louise de
Bourbon-Parme. Anniversaire de la mort
de la reine Marie-Amélie. Annexion du
comté de Nice à la France (24 mars 1860).
La charité Concert et bal en faveur de l'As-
sistance par le travail (neuf heures, Palais
d'Orsay). Matinée de gala des Femmes
françaises au profit des victimes de Cour-
rières (théâtre Sarah-Bernhardt).
Conférences M. de Lama rzelle « Sépara-
tion de l'Eglise et de l'Etat » (cinq heures un
quart, Institut catholique). –M. Albert Cim
« les Vols de livres » (huit heures et demie
du soir, mairie du sixième). M. Henry
Bordeaux « l'Honnête femme dans le roman
contemporain » (trois heures, 72, avenue des
Champs-Elysées). M. Gaston Amelin « le
Poème de la Grande Armée (neuf heures du,
soir, mairie Drouot). M. Franc-Nohain
« les Revues de fin d'année » (quatre heures,
rue de la Sorbonne, 16). M. Martel « les
Beautés de la France » (neuf heures du soir,
Trocadéro). M. Calvocoressi « la Musique
populaire en Grèce », avec auditions (huit
heures et demie du soir, 157, faubourg Saint-
Antoine). M. A. Durand «Nos Rivaux co-
tonniers » (quatre heures et demie, 28, rue
Serpente).
Divers Banquet annuel de la Chambre de
commercé anglaise de Paris. Assemblée
générale annuelle de l'Union artistique.
INFORMATIONS
Mouvement administratif. M. Allain,
préfet des Vosges, est nommé préfet de la
Haute-Loire.
M. Bonhoure, préfet de la Haute-Loire, est
nommé préfet des Vosges.
M. Vittini, ancien secrétaire général, an-
cien chef du cabinet du ministre des travaux
publics, est nommé sous-préfet de Bayonne,
en remplacement de M. Vignerie, nommé
préfet honoraire.
M. Abeille, chef adjoint du cabinet du mi-
nistre des colonies, est nommé secrétaire gé-
néral de l'Orne.
Conférences. Une grande conférence
gratuite organisée par -le Matin, sous la pré-
sidence de M. Ruau, ministre de l'agricul-
ture, aura lieu ce soir, à neuf heures, au Tro-
cadéro. Elle sera faite par M. E. A. Martel
sur « l'Exploration des abîmes et la contami-
nation des eaux potables ». Cent cinquante
projections lumineuses illustreront la confé-
rence.
¥% M. Paul Gruyer fera aujourd'hui, à huit
heures et demie, à la Sorbonne, dans l'am-
phithéâtre Guimet, sous les auspices de la
Société d'études italiennes, une conférence
sur « Napoléon, roi de l'ile d'Elbe ».
Conférences religieuses. M. l'abbé de
Gibergues donnera du 27 au 31 mars, à Saint-
Augustin, et du 6 au 10 avril à Saint-Philippe
du Roule, deux retraites spéciales pour les
hommes du monde sur « la chasteté, la foi et
les grands devoirs de l'heure actuelle. » Tous
ces sermons ou conférences auront lieu à six
heures du soir, aux jours que nous venons
d'indiquer, l'église étant, pour la circons-
tanoe; entièreûient_réseryée,aux hommes,
Au Sanatorium de Bligny. Dimanche
dernier, une trentaine de Parisiens s'étaient
donné rendez-vous à Bligny où les atten-
daient M. René Fouret, administrateur de
l'œuvre, et le docteur Guinard, médecin-di-
recteur.
Après une intéressante visite du Sanato-
rium et un déjeuner de famille, pris en com-
mun avec les pensionnaires, MM. P. Joanne,
Pillet, H. Griset, Delabre, Delatour, Mmes
Lambert, Joanne H. et S. Griset ont inter-
prété à ravir trois comédies d'un acte cha-
cune, dont les Coteaux du Médoc, une déli-
cieuse fantaisie dé Tristan Bernard.
Au dernier entr'acte, M. Paul Demouth,
professeur, actuellement en traitement à Bli-
gny, lut aux gracieux artistes un très joli
sonnet de remerciement.
Banquet. C'est ce soir samedi 24 qu'a
lieu chez Maxim le dîner des Représentants
des grandes marques, présidé par M. Eugène
Cornuché. Menu illustré par Widhoplt, du
Courrier Français.
Un chef de gare du Métropolitain
Guéri par les Pilules Pink
M. A. Barau, chef de gare de la Compagnie
du Métropolitain, demeurant 1, avenue Gam-
betta, Paris, écrivait dernièrement à M. Ga-
blin, le pharmacien bien connu « Vos pi-
lules Pink m'ont fait énormément de bien.
Depuis bien longtemps, je souffrais de l'es-
tomac et j'avais essayé beaucoup de médi-
caments sans éprouver la moindre améliora-
tion. Je souffrais beaucoup et je ne savais
plus que fairé.Une sage-femme,MmeBlouin,
que nous connaissons et à qui je racontais
combien j^étais malheureux avec mon mau-
vais estomac, me dit ceci « Essayez les pi-
lules Pink je ne puis vous garantir qu'elles
vous guériront, ce que je puis dire par exem-
ple, c'est que je connais plusieurs personnes
qui sont enchantées de les avoir prises.
Elles les ont guéries alors que tous les autres
remèdes étaient restés impuissants à le
faire. » J'ai écouté ce conseil et j'ai pris
des pilules Pink. Je suis heureux de vous
faire connaître qu'après l'usage de trois
boîte j'avais obtenu une amélioration telle
que je pouvais manger n'importe quelle nou-
riture sans être incommodé. Or, quelques
jours auparavant, je ne pouvais rien garder.
J'ai continué à prendre les pilules Pink et jô
ne souffre plus du tout. »
Ce qui amène le succès dans les grandes
batailles, ce sont les décisions promptes.
Votre estomac vous fait souffrir, livrez-lui
bataille et choisissez 'rapidement vofr.e arme
de combat, c'est-à-dire votre remède. Prenez
les pilules Pink, car si vous prenez les 'pilules
Pink aujourd'hui, votre guérison commen-
cera aujourd'hui. Un remède est connu par
ses guérisons. Plus il a de guérisons, meilleur
il est. Quel est le remède produisant plus de
guérisons que les pilules Pink ? Renseignez-
vous. Si vous vous adressez à ceux qui ont
pris les pilules Pink, ils vous répondront
comme M. Barau « Elles m'ont guéri. » Si
vous vous adressez à des personnes qui n'ont
pas pris les pilules Pink, elles vous diront
comme Mme Blouin « Je ne les ai pas es-
sayées, mais ce que je puis dire, c'est que je
connais plusieurs personnes qu'elles ont gué-
ries. »
Elles sont souveraines contre l'anémie, la
chlorose, la neurasthénie, la faiblesse géné-
rale, les maux d'estomac, migraines, névral-
gies. Elles sont en vente dans toutes les phar-
macies et au dépôt: Pharmacie Gablin, 23,
rue Ballu, Paris. 3 fr. 50 la boîte, 17 fr. 50 par
6 boites franco.. Exigez les boites véritables,
celles qui portent imprimés en bleu sur papier
rose les cinq mots: « Pilules Pink pour per-
sonnes pâles. »
_r j- j~ r
Gazette des Tribunaux
4a-
NOUVELLES JUDICIAIRES
Peu à peu, cette vérité pénètre les pré-
toires Il est inutile de vouloir, quand
même, rendre un malheureux respon-
sable d'une catastrophe; il y a des
malheurs au-dessus des prévisions hu-
maines et les 50 francs d'amende ou les
huit jours de prison infligés à l'aiguilleur,
au mécanicien ou au pompier de service
sont des peines inefficaces. Elles n'em-
pêchent ni les déraillements, ni les in-
cendies.
Hier, commençaient devant la 10° Cham-
bre, présidée par M. Fournel, les débats
relatifs à la catastrophe de La Chapelle,
où, le 23 décembre 1904, 14 personnes
furent tuées et 40 blessées.
Le réquisitoire de M. le substitut
Regnault, qui ne retient dans la préven-
tion que le mécanicien du train tempon-
neur, témoigne de ce souci nécessaire
de tenir compte des possibilités.
On se rappelle, peut-être, -l'accident
est vieux de quinze mois déjà, mais ce
tamponnement où moururent, à l'arrivée
en gare, entre autres personnes, M.
Lyon et M. Cuvinot fils, causa une si vive
émotion, que le souvenir n'en est peut-
être pas perdu, on se rappelle que le
rapide de Lille, en arrivant à La Cha-
pelle, avait ralenti lorsque le tamponna,
à l'arrière, le rapide de Boulogne, mar-
chant à 58 kilomètres à l'heure.
Le fourgon de queue et un comparti-
ment du dernier wagon à couloir furent
brisés.
Le brouillard, dit le réquisitoire, était tel-
lement épais, que c'est à peine si, à quel-
ques mètres, il était possible d'apercevoir les
signaux.
Le mécanicien du train tamponneur,
M. Queulen, affirme n'avoir pas vu le si-
gnal d'arrêt. Il a vu la voie ouverte. Or
il est constant qu'elle était fermée.
M. Queulen, dit le substitut, n'aura pas
vu les véritables signaux, que par une illu-
sion d'optique, explicable en raison de l'état
de l'atmosphère, il se sera imaginé avoir vus
à « voie libre ».
La cause principale de l'accident, c'est
qu'un pétard mis sur le rail, et qui aurait
dû arrêter le train de Boulogne, n'a pas
détoné au passage de ce train.
La seule faute du mécanicien, c'est, ar-
rivant en gare par un tel brouillard, de
n'avoir .fait.» descendre Ja vitesse de son
train que de 90 kilomètres à 58 kilomè-
tres. S'il était descendu jusqu'à 30 kilo-
mètres, il aurait pu arrêter instantané-
ment lorsqu'à 20 mètres de lui il a vu la
lanterne arrière du train de Lille.
Le serre-frein du train tamponné avait
été, lui aussi, poursuivi pour homicide
par imprudence. Il aurait dû, aux termes
du règlement, « couvrir son train »,c'est-
à-dire placer des pétards derrière la voi-
ture de queue. Mais pour cela il fallait
descendre en profitant de l'extrême len-
teur de la marche.
Or, le réquisitoire estime qu'un tel
acte de dévouement n'était pas obliga-
tolre.
Il risquait d'être abandonné sur la voie
par le train (qui continuait sa route) au mi-
lieu du brouillard, et par suite d'être écrasé
par un autre train quelconque.
En outre l'intensité du brouillard pou-
vait, selon le substitut, ne pas lui per-
mettre de se rendre compte de l'allure
du train.
.Dans une affaire où jadis le ministère
public se contentait de lire les règle-
ments et de demander la condamnation
des employés qui ne s'y étaient point
conformés, n'est-il pas intéressant de
voir les magistrats du Parquet se deman-
der si les prescriptions édictées étaient
humainement applicables ? `?
Après l'audition des témoins qui ont
déposé hier, l'affaire a été renvoyée à
huitaine pour les plaidoiries de Mes Fer-
nand Labori et Boschet pour des parties,
civiles et de M" Emile Straus pour le
mécanicien et la Compagnie du Nord.
:•. H. V.
(de NOTRE CORRESPONDANT)
Marseille, 23 mars.
La Cour d'assises des Bouches-du-Rhône a
condamné à la peine de mort le nommé
Payan (André), âgé de vingt ans, et aux tra-
vaux forcés à perpétuité le nommé Pasqua-
lini (Philippe), âgé de vingt-trois ans. Un
troisième inculpé, nommé Reynier, a été ac-
quitté.
Tous trois avaient à répondre devant le
jury d'un meurtre commis en mars 1905 à
Marseille, sur la personne de Paul Carli.
Le motif de ce meurtre était la vengeance.
Ces individus appartenaient à la catégorie des
nervis.
La Cour a ordonné que l'exécution de
Payan aurait lieu sur une place publique de
Marseille.
-r.i,r·.n.-
AVIS DIVEES
T) élevez l'éclat de votre teint avec le Duvet
JX de Ninon, poudre de la Parfumerie Ninon,
'31, rue du 4-Septembre. Evitez contrefaçons.
Nouvelles Diverses
A PARIS
LA NEIGE
La journée d'hier a été froide, grise et ven-
teuse. Vers six heures du soir, il est tombé
quelques flocons. De minuit à deux lieures du
matin il a neigé assez abondamment; mais
la température s'était élevée un peu, et la
neige se transformait en boue.
L'EXPLOSION DU BOULEVARD DE GLICHY
Une formidable explosion retentissait, hier
matin, à trois heures, dans un des immeu-
bles groupés aujourd'hui sur l'emplacement
de l'ancienne villa des Platanes, 60, boule-
vard de Clichy. En un clin d'oeil le concierge
et tous les locataires furent sur pied et se
précipitèrent vers un appartement situé au
troisième étage et par les vitres brisées du-
quel s'échappaient des flammes. Les gardiens
de la paix Quentin et Fradet, du neuvième
arrondissement, qui étaient montés, arrachè-
rent un rideau qui flambait et fermèrent le
compteur à gaz.
Un homme et une femme gisaient évanouis.
C'étaient les locataires, M. et Mme da Costa.
Le mari avait subi un commencement d'as-
phyxie la femme portait de graves brù-
lures sur diverses parties du corps.
Transportée à l'hôpital Lariboisière, elle
put raconter ce qui s'était passé. En ren-
trant, elle et son mari avaient senti une odeur
de gaz. M. da Costa était allé voir dans la
cuisine. Mais, suffoqué tout à coup, il était
tombé. Epouvantée, elle était accourue avec
une lumière et l'explosion s'était produite.
Mme da Costa a succombé hier matin à
huit heures.
Bien que l'état de M. da Costa soit grave,
on ne le croit pas en danger de mort.
LES REINES DE LA MI-CARÊME
Les reines de la mi-carème devaient faire
hier matin une nouvelle promenade .dans
Paris; mais les fatigues du cortège de la
veille les ont forcées de se reposer un peu et
l'excursion a été remise à l'après-midi.
Après le déjeuner à l'hôtel de Bavière, une
petite fête intime a été organisée. Les reines
d'Espagne et d'Italie ont chanté des airs na-
tionaux.
Les jeunes filles ont aussi envoyé de nom-
breuses cartes postales.
A trois heures, les landaus sont arrivés. La
reine des reines de Paris et la reine d'Espa-
gne sont montées dans le premier. Puis sont
venues les reines d'Italie, de Calais, de
Suisse, de Gourgain et les demoiselles d'hon-
neur. On s'est rendu boulevard Barbes où
une fête a été donnée par les Grands Maga-
sins Dufayel.
Aujourd'hui, excursion à Saint-Cloud, Sè-
vres et Versailles.
LA GRÈVE DES JARDINIERS
La grève des ouvriers jardiniers, maraî-
chers et fleuristes que nous avons annoncée
hier, n'a pas été générale et nombre d'ou-
vriers ont continué à travailler.
Les jardiniers des administrations publi-
ques ayant obtenu satisfaction, après une
démarche faite auprès de M. Briand, minis-
tre de l'instruction publique et des beaux-
arts, ont décidé la reprise du travail.
Les jardiniers et les maraîchers se plai-
gnent de travailler dix-sept heures par jour
pour,un salaire de 75 à 80 francs par mois.
Il est vrai qu'ils sont nourris et logés, mais
ils estiment qu'on les loge dans des taudis
et que la nourriture qu'on leur donne est gé-
néralement mauvaise.
Les patrons horticulteurs, fleuristes et
jardiniers, nous a déclaré hier un des diri-
geants de la grève, ont fait d'importantes
concessions, mais les maraîchers résistent.
Les patrons protestent de leur côté contre
les allégations des grévistes.
EN SELLE!
Les froids que nous venons de subir sont,
Dieu merci! les derniers de la saison, et dans
quelques jours chacun va pouvoir songer aux
excursions printanières. C'est le moment de
rappeler au public que les cycles sont livrés
avec un premier versement de 10 francs pour
100 francs aux Grands Magasins Dufayel. A
la même maison, on peut avoir une machine
à coudre avec un premier versement de
3 francs. Les Magasins n'ouvrent pas le
dimanche.
–t~
COLLIER VOLÉ ET RETROUVÉ
Le'9 février dernier, la Cour d'assises de
la Seine condamnait à huit ans de travaux.
forcés le valet de chambre Georges Langovin
qui avait volé à son maître,, ..M. Paul Arosa,
18, rue Saantinii- divers bijoux, parmi, ies-
quels un collier d'une grande valeur. Lange-
vin refusa de dire ce que ces bijoux étaient
devenus.
Or, ces jours derniers, Mme Arosa se trou-
vant chez son professeur de chant, remarqua
au cou d'une élève un collier qui ressemblait
beaucoup à celui qu'on lui avait volé. Elle
demanda à l'examiner de plus près. C'était
bien son collier.
La jeune femme lui déclara qu'elle l'avait
reçu comme cadeau. La personne qui le lui
avait donné l'avait acheté à,un sieur M.
Celui-ci, interrogé hier par M. Drapier,
juge d'instruction, en présence de M" Lévy-
Oulmann, prétend le tenir, non du valet de
chambre voleur, mais d'une tierce personne
qui est activement recherchée..
Jean de Paris.
Mémento. Un kiosque à journaux situé
boulevard Haussmann, près la rue Caumartin, a
pris feu hier et a été détruit.
J. de P.
DANS LES DÉPARTEMENTS
UN DUEL AU PISTOLET
.a~~w. Compiègne. A la suite de lettres
ouvertes publiées dans le Progrès de l'Oise et
adressées par ni. Fournier-Sarlovèze, maire
de Compiègne, à M. Pellét, colonel du 54° de
ligne, une rencontre au pistolet a eu lieu.
Les témoins du'colonel Pellet étaient le co-
lonel de Cassagnac et le commandant Sardi
ceux de M. Fournier-Sarlovèze, MM. Guyne-
mer et le comte de Comminges.
Deux balles ont été échangées sans résultat..
LES INVENTAIRES
~» Le Havre. A la suite des incidents
d'inventaire qu'a relatés le Figaro du 21, M.
Henry Simon, maire d'Yport, a été suspendu
de ses fonctions il avait énergiquenient pro-
testé, d'accord avec ses administrés, contre
les prétentions du sous-préfet et du sous-
inspecteur des domaines.
'lE COFFRE-FORT
̃ Le Havre.- L'entrepôt de M. Levée,
à Sainte-Adresse, a été cambriolé la nuit
dernière. Des malfaiteurs se sont introduits
par effraction dans le magasin aux liquides,
ont pénétré dans le bureau et ont enlevé le
coffre-fort. A cet effet, ils avaient pris une
voiture de cantonnier dans une remise située
à 200 mètres du champ.de leurs opérations,
et l'avaient roulée dans le magasin. Ils la
chargèrent du coffre, en utilisant le treuil de
l'entrepôt, et filèrent, après s'être munis de
trois poids de 20 kilos, avec quoi caler les
roues dans les rues abruptes et défoncer le
coffre. Rue de la Croix, ils mirent à terre la
précieuse caisse. Comme ils en commençaient
la démolition, survint le garde-champêtre
Rousselle, attiré par le bruit. Ils étaient
quatre. Trois s'esquivèrent d'emblée; l'autre
aux prises avec le garde, lui asséna sur la
tête un coup d'une forte pince en fer. Assez
grièvement blessé et aveuglé par le sang,
Rousselle lâcha son homme, qui s'enfuit,
abandonnant la pince.
PRÉCOCITÉ '•̃̃
~v> Toulouse. Ce soir, trois enfants
de douze à quatorze ans ont tenté d'assassi-
ner, pour le voler, un cabaretier septuagé-
naire, M. Abadie. Il a reçu un coup de cou-
teau, pendant qu'il tirait du vin. A ses cris,
ils s'enfuirent. Le plus jeune est arrêté.
T\~i
n LE MAUVAIS TEMPS
~~> Bordeaux. Depuis quatre jours;
la température est très fraîche. Le vent
souffle. Il y a des gelées blanches pendant la
nuit. Le thermomètre descend jusqu'à 4 et
5 degrés au-dessous de zéro. Cette tempéra-
ture est funeste aux récoltes et aux pri-
meurs dans ces contrées où la végétation
était avancée.
~™ Privas. La neige tombe sans dis-
continuer depuis hier il y en a une couche
de trente centimètres. La récolte des fruits,
qui est une source de revenus pour la vallée
du Rhône, est totalement compromise, les
arbres étant en fleur.
» Marseille. La neige est. tombée
abondamment à Marseille et dans, ses envi-
rons la nuit dernière et toute la matinée. Les
trains ont subi d'importants retards. Un gla-
cial vent d'ouest souffle sur le golfe. La mer
démontée rend la navigation difficile et re-
tarde l'arrivée de tous les courriers.
[D'autres télégrammes de nos correspondants
nous signalent d'abondantes chutes de neige et
un froid très. vif à Besançon, Clermont-Fei-rand,
Epinal, Lyon, Mende, Remiremont, Saint-Etienne,
Toulouse, etc.; des tempêtes et des naufrages au
large de Cadix, du Ferrol et du cap Bon.]
Argus.
JE GUÉRIS ET JE LE PROUVE
Les « Prodermos ». Aucune maladie de
la peau ne peut résister à ces agents mer-
veilleux. Quinze jours de traitement suffi-
sent à réduire les dartres les plus ancien-
nes, les plus étendues, les plus rebelles.
Ces spécifiques ne causent jamais de dé-
ceptions.
Le « Prodermos n° 1 » guérit démangeai-
sons, rougeurs, boutons d'acné et points
noirs, herpès, etc.
Le « Prodermos n° 2 » guérit pityriasis,
croûtes, ecthymas, prurigos, psoriasis, eczé-
mas.
Le « Prodermos n°- 3 » guérit pelade et
teigne faveuse.
Les « Prodermos » sont les véritables gar-
diens de la santé et de la beauté de la peau.
Ils neutralisent à l'instant même et rendent
inofiensixes toutes piqûres, déchirures, égra-
tignures, coupures, etc., toutes morsures ou
piqûres d'insectes. Ils sont indispensables
dans tous les ménages.
Dépôt général de yente Soucheyre, phar-
macien, 118, avenue de Villiers, Paris. (Tél.
543.81). En vente Pharmacie Normale,
17, rue Drouot, Paris, et dans toute phar-
macie.
Prix de la boîte 10 francs, franco à do-
micile.
-m-~
Le Festival Mozart
(première journée)
II faut féliciter M. Reynaldo Hahn de
la manifestation artistique dont il a pris
l'initiative. Il sait restituer à l'œuvre de
Mozart son véritable caractère. Nul
n'aime et ne comprend plus profondé-
ment que lui l'auteur de Don Juan,
La première jo-urnée du Festival Mo-
zart comportait la Symphonie en mi bé-
mol. M. Hahn l'a exécutée avec une sim-
plicité charmante, sans grandiloquence
dans laforce, sans mollesse dans la grâce.
Le Concerto en la mineur, dont le fi-
nale présente un des aspects les plus
exceptionnels de l'œuvre de Mozart
sorte de menuet mêlé de czarda a été
joué par M. Maurice Hayot avec une
merveilleuse compréhension du style
mozartien. Nul n'e'ût pu mieux traduire
cette musique, avec une qualité de son,
un phrasé, un charme mieux appropriés..
La Marche funèbre des Francs-Maçons
qui figurait ensuite au programme, a été
écrite sur la sollicitation de deux illustres
frères le duc de Mecklembourg et le
comte Es terhazy (on sait que Mozart
appartenait à la célèbre société) elle
est d'une fort belle'sonorité et d'un sen-
timent très touchant.
Si M,. Rpyualdp.Hahn1 peut être consi-
déré c,QaimJguni;ÏÏjgs j4\^ parfaits 'in ter-'
prêtes de Mozart, les chanteurs qu'il â
groupés autour de lui sont également
tous pénétrés du style du maître.
Le deuxième acte des Noces de Figaro
qui fut exécuté à ce même concert en a
donné le plus éclatant des témoignages.
Mme Lilli Lehmann, qui tout d'abord
s'était fait entendre dans l'air de la com-
tesse, a manifesté une fois de plus de
cette science du chant, de cette superbe
autorité, de ce style qui font d'elle une
des plus grandes artistes de ce temps.
Elle a su communiquer son intelli-
gence musicale à sa nièce et élève, Mlle
Helbig, qui a réalisé une charmante
Suzanne. ̃
Le' rôle de Chérubin était échu à Mlle
Maggie Tate. Lorsque cette toute jeune
fille une élève du merveilleux maître
qu'est M. Jean de Reszké commencé
d'un voix parfaitement homogène et. ad-
mirablement timbrée le Voi che sapete,
on comprit qu'une nouvelle étoile était
née.
M. Ancona, après avoir chanté avec
une exquise fantaisie la sérénade de Don
Juan qu'il dut bisser, etun air des Noces,
a interprété Figaro avec une étonnante
souplesse et une variété d'accerits sur-
prenantes. Mlle Doerken, M. Sottolana,
M. Jan Reder, M. Ch. Sautelet'incarnaient
Marceline, le comte, Basile et Bartolo
les uns et les autres furent dignes de cet
ensemble réellement unique.
Cette soirée fut triomphale pour M,
Reynaldo Hahn, comme pour ses inter-
prètes il s'est montré l'apôtre le plus
convaincu et le plus compréhensil' du
musicien qu'il aime entre tous.
Dimanche, nous aurons une séance, de
musique de chambre et de lieder; et cet
hommage rendu à l'une des plus nobles
manifestations du génie de Mozart ne
sera pas moins digne de son illustre
objet.
Robert Brussel.
~'HrE~ ~s~~
A~&~ ~J&~ J~jË~
ThcAtre royal d'Anvers: Le Tasse,-
poème do Jules et Pierre Barbier, musique
d'Eugène d'Harcourt.•
(Par dépêche de notre correspondant)
Le Théâtre royal d'Anvers vient d'avoir
la primeur, en Belgique, d'une œuvre fort
intéressante, discutable à coup sûr, mais
qui dénote chez son auteur un parti pris,
voire un entêtement très spécial par
le temps qui court. J'ai hâte d'ajouter
que M. Eugène d'Harcourt semble avoir
eu gain de cause, car son succès a été
très grand, les bis ont succédé aux rap-
pels et il est, dès à présent, question de
son œuvre pour le théâtre de la Monnaie.
à Bruxelles.
Le Tasse n'est point un drame lyrique,
c'est nettement un grand opéra. Point de
prélude, une ouverture à grandes lignes,
dans laquelle les thèmes se succèdent,
se combinent, se superposent. On voit
,de suite que l'auteur a grand souci de la
sonorité, de l'effet et, engénéral, de l'ex-
tériorité. C'est une page très brillante à
laquelle on pourrait reprocher toutefois
de ne pas s'appliquer plutôt au Tasse
qu'à n'importe quel autre sujet. °
L'œuvre comprend quatre actes et.deux
tableaux par acte; voici, sommairement,
le résumé de l'action.
Léonore d'Este, se promenant en bar-
que avec sa. suite aux environs de Fer-
rare, a reconnu le Tasse aux vers que
celui-ci chantait, sans qu'il se doutât du
nom de la grande dame qui le compli-
mentait et lui donnait une rose en souve-
nir de leur rencontre. Ce n'est que le
lendemain, au milieu de la fête du ma-
riage du duc d'Esté, que le courtisan
Molza le lui a appris, en jurant en lui-
même de punir la « témérité du petit
gentilhomme »!
Le'Tasse est devenu le grand impré-
sario de la Cour d'Este. Mais le duc Al-
phonse a remarqué que sa sœur ne
voyait pas le poète d'un œil indifférent,
et pendant un duel entre le Tasse et
Molza il répond froidement à sa sœur
qui le supplie de faire cesser le combat
«.Acceptez Molza pour chevalier, ou le
Tasse mourra »
Léonore aime mieux que le poète vive,
mais sa vie, elle, est brisée. Elle se
laisse aller à son désespoir et c'est une
des plus belles pages de la partition.
Mme Fiérens y a obtenu un véritable
triomphe.
Le Tasse est tenu à l'écart de l'inti-
mité, mais il est' toujours l'amuseur de
la Cour et on joue son Aminta. Lui
aussi est désespéré, car il ignore les vé-
ritables sentiments de Léonore, qu'il
accuse de lâcheté et de traîtrise. Son
cœur bouillonne, sa situation est intena-
ble. An cours de sa pièce, profitant d'une
situation ayant quelque analogie avec la
sienne vis-à-vis de la princesse, il insulte
Léonore, le duc d'Este et toute la Cour.
On l'enferme à l'hôpital des fous et
c'est là que vient le rejoindre Léonore,
guidée par Julio, un batelier des envi-
rons de Ferrare, qui se trouve être le
neveu du geôlier. Grand duo où le.s
amants s'expliquent et se donnent ren-
dez-vous à plus tard,car Léonore est obli-
gée de retourner de suite à la Cour.
La Tasse va retrouver sa sœur à Sor-
rente;
Chemin faisant, la caravane de -pèle-
rins à laquelle il s'est joint est cernée
par une troupe de bandits en même temps
qu'un ambassadeur de Ferrare, qui n'est
autre que Molza et son escorte.
Marco Sciarra est un brigand lettré
il fait grâce à tous en l'honneur du poète
et Molza apprend au Tasse que Léô.nore
est mourante et qu'il va à. Rome deman-
der les prières du Saint-Père. Les deux
ennemis se réconcilient.
Léonore est morte. Le poète s'est rè-
tiré au couvent de Sant-Onofrio. Il est
en proie à des hallucinations. Il croit
voir ses héroïnes de la Jérusalem déli-
vrée Armide, Clorinde, Herminie, qui
l'appellent. Il les repousse il ne veut
que sa Léonore Celle-ci apparaît enfin.
Duo mystique, interrompu par l'entrée
de Molza, qui vient chercher le Tasse
pour les honneurs du triomphe que lui
décerne le Pape. Le poète, brisé d'émo-
tion, est pris de, vertige et meurt au pied
du Capitole.
Beaucoup de ces faits sont historiques
ou du moins ne sont guère contestés la
folie du Tasse, son internement à Sainte-
Anne, son aventure chez Marco Sciarra,
sa retraite à Sant-Onofrio, son triomphe
ou plutôt les apprèts de son triomphe au
Capitole; de même pour l'épisode de
Julio Mosti. Tout au contraire, son amour
pour Léonore d'Esté paraît probléma-
tique. Sans aller jusqu'à partager l'opi-
nion de M. de Nolhac, qui prétend que
rien .'n'était moins romanesque que la
cureur de la République, qui dit que de-
puis l'arrestation des agitateurs qui sont
au banc des prévenus le calme règne à
Lens, et après une habile plaidoirie de
M0 Lafont, le Tribunal a prononcé les
condamnations suivantes
Broutchoux, 2 mois de prison Beau-
grand, 15 jours Boulanger, 8 jours
François Léon, 10 jours.
La légère reprise du travail constatée
hier matin dans tout le bassin est-elle
l'indice' que la, grève est en décroissance
et se terminera bientôt? Les descentes
qui se sont effectuées sont celles des mi-
neurs dont les corons sont à proximité
des fosses protégées par les postes de
police qui sont installés à l'entrée des
carreaux. Ils ont pu échapper assez faci-
lement à l'action' des patrouilles de gré-
vistes et descendre sans être inquiétés.
Ce n'est guère que mardi ou mercredi
que la reprise générale du travail pour-
rait avoir lieu. On sait qu'à la suite du
congrès qui s'est tenu à Lens mardi der-
nier, M.' Basly, en sa qualité de président
dû- ̃ Syndicat hoùiller du Pas-de-Calais,
avait écrit à M. Reumaux, directeur gé-
néral des mines de Lens, président de la
délégation patronale, pour l'informer que
les syndicats ont décidé de maintenir
leurs revendications, *et demander si la
délégation patronale a l'intention de pro-
voquer, une nouvelle 'entrevue* avec.les
délégués ouvriers. 'M. Reumaux vient
de répondre .à, Ts/L. Basly par une longue
lettre où il est dit y
Vous nous demandez si les représentants
des Compagnies se. proposent de provoquer
une nûavelle^ entrevue avec les, délégués des
ouvriers. J'ai l'honneur de vous faire con-
naître, que telle n'est pas leur intention. Ils
estiment n'avoir rien à ajouter à l'exposé très
complet qu'ils' ont fait à la délégation ou-
vrière des raisons qui ont, à l'heure où la
famille ouvrière des mines vient de subir une
si -douloureuse épreuve, déterminé les Com-
pagnies a porter immédiatement à leur ex-
trème.limite les avantages qu'elles ont accepté
d'accorder à leur personnel.
« Concerter une nouvelle entrevue,
ajoute M. Rcumaux, serait faire conce-
voir des espérances que nous ne pour-
rions pas réaliser. »
Les délégués ouvriers se réuniront en
congrès à Lens dimanche, pour aviser
sur la décision à prendre. Hier, le -nom-
bre des grévistes du Pas-de-Calais avait
baissé de 3,500,
Les secours
Le Comité chargé d'organiser les me-
sures d'assistance et de secours à pren-
dre en faveur des familles des victimes
de- la catastrophe s'est réuni hier ma-
tin, à neuf heures, au ministère des tra-
vaux publics, sous la présidence de M.
Emile Loubet. En -installant- le Comité,
M. Louis Bârthou, ministre des travaux
publics, a;dit ̃' :• i ̃ ̃' ••' }
s L'importance môme des souscriptions im-
pose des garanties .de contrôle. Votre Comité
liés apporte a l'opinion et lui donne une en-
tière confiance".
M;. Emile Loubet, qui est rentré dans la
vie privée avec une simplicité et une dignité
admirables, en a accepté la présidence, moins
comme un'honneur que comme un devoir. Je
lui exprime ici toute la respectueuse grati-
tude du gouvernement. Autour de lui sont
froupés les .représentants des grands corps
de l'Etait' «t. les trois présidents de ces asso-
ciations de presse dont le concours ~est assuré
à toutes les œuvres, généreuses. Il fallait de
tels hommes' pour mener à bonne fin une
tâche délicate et complexe qui consistera à
recevoir, à centraliser et à répartir les fonds
des souscriptions publiques. Cette réparti-
tion, dont l'impartialité est ainsi hautement
assurée, n'oubliera pas les familles belges
dont tant de membres gisent au fond de la
mine avec leurs camarades français de tra-
vail. Le devoir humain ne s'arrête pas à la
frontière.
M. Emile Loubet a remercié le minis-'
tre et affirmé tout le dévouement du
Comité à sa tâche il a rappelé l'effort
considérable déjà réalisé par le Comité.
local du Pas-de-Calais qui a déjà reçu
plus de 900,000 francs et qui a com-
mencé, dès hier, dans les conditions rap-
portées plus haut par notre collabora-
teur Emile Berr, une première distri-
bution.
Le Comité, après avoir décidé de de-
mander d'urgence à la préfecture du
Pas-de-Calais les renseignements qui lui
permettront de procéder à une' impar-
•uale répartition des secours, a émis l'avis
qu'il y aurait intérêt à centraliser à la
Banque de France le produit des sous-
criptions mises à la disposition du Co-
mité.
Les listes nominatives des souscrip-
teurs seront insérées au Journal officiel,
et des indications sur l'emploi des fonds
successivement publiées par la même
voie. Le Comité se réunira à nouveau
lundi matin.
Le conseil municipal de Trieste a fait
parvenir à M. du Frèche, consul géné-
ral de France, 1,000 couronnes (1,100
francs) pour les sinistrés de Courrières.
Le Conseil municipal de Metz a voté
ttne somme de 2,500 francs pour les vic-
times de la catastrophe.
La, liste des souscriptions ouvertes à
Londres par le groupe parlementaire des
Trades Unions s'élevait hier soir à 15,000
francs.
La municipalité de Vienne a voté un
secours de 10,000 couronnes; celle de
Venise; 1,000 lire. Le Conseil municipal
de Madrid a décidé d'ouvrir une sous-
cription populaire et s'est inscrit en tête
pour 5,000 pesetas.
<
ftFFAIRESJIILITAmES
Le ravitaillement des armées en viande
fraîche. Nous avons annoncé dernière-
ment que la direction du service de santé au
ministère de la guerre avait trouvé un prb-
cédé chimique pour conserver la viande
fraîche pendant une huitaine de jours. Nous
pouvons ajouter que de nouvelles expériences
viennent d'être faites et ont parfaitement
réussi.
La viande abattue dans les stations-maga-
sins pourra ainsi être conduite par chemin
de fer dans la zone des opérations et être
ensuite transportée sur voiture jusque dans
les cantonnements occupés par les troupes
dans les cas où les ressources locales seraient
insuffisantes.
Bien entendu, cette découverte ne saurait
entraîner une réduction et bien moins encore
une suppression des installations frigorifi-
ques organisées dans les places fortes. Le
problème à résoudre, quand il s'agit de la
guerre de siège, est en effet tout différent:
il faut alors assurer la conservation de la
viande non pas seulement pendant quelques
jours, mais, au contraire, pendant un temps
considérable, et c'est ce que seul un outillage
ppéqial et perfectionné permet d'obtenir.
Mais elle nous procurerait de grandes faci-
lités pour le ravitaillement des armées en
campagne, ce qui est déjà un gros point,
digne d'être signalé.
–r-
A L'HOTEL DE VILLE
LA SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL. LA QUESTION
DE M. ALPY SUR LES BRUTALITÉS POLICIÈRES AU
COURS DES INVENTAIRES,
Le Conseil municipal qu'a présidé hier
M. Chautard a décidé, sur la proposition de
M. Quentin-Bauchart, l'agrandissement du
musée Carnavalet, qui s'effectuera à l'aide
des 300,000 francs provenant de la cession
de l'hôtel Lauzun. Il a ensuite alloué, sur le
rapport de M. Henri Turot, des subventions
aux comités chargés d'élever des monuments
à Wulliam Bouguereau et à Jean Carriès. Il a
enfin ratifié l'affectation de Bagatelle à une
exposition qu'organisera la Société nationale
des beaux-arts. Nous dirons à ce propos qué
d'ici peu le parc de Bagatelle sera aménage
en un jardin botanique, d'après l'intéressant
projet que présente M. Quentin-Bauchart.
Après quoi, on a parlé de la réglementa-
tion des étalages, avant de commencer la
discussion de la question de AI. Alpy sur
les brutalités policières à l'occasion des in-
ventaires des biens d'église. La discussion
continuera lundi; on entendra alors le pré-
fet de police et plusieurs orateurs qui restent
inscrits
Hier MM. Alpy et Ambroise Rendu ont oc-
cupé la tribune. Ils l'ont fait avec beaucoup
de mesure et de modération de langage, ex-
pliquant que tous les partis, qui tous ont à
se plaindre des excès de violence de la po-
lice, avaient intérêt à protester, contre ses
agissements et à en prévenir le retour.
M. Alpy a rappele qu'un ordre du jour a
été voté en 1899 en vue de prévenir les bru-
talités policières et a déposé une proposition
qu'il espère que le Conseil adoptera a l'una-
nimité et dans laquelle il invite le préfet de
police « à interdire dorénavant de la manière
la plus.absolue, en quelque circonstance que
ce soit, l'emploi de procédés violents à coups
de poings et au pas de course, et à révoquer
impitoyablement tout agent qui, hors le cas
justifié de légitime défense, aura frappé un
particulier, délinquant ou non, avant ou
après son arrestation, sans préjudice des
poursuites à exercer pour coups et blessures,
s'il y a lieu ».
M. Ambroise Rendu s'est attaché à démon-
trer qu'à Saint-Thomas-d'Aquin le préfet de
police avait agi arbitrairement.
Ces deux discours avaient produit une très
bonne impression et le préfet de police se
préparait à répondre lorsque M. Chautard, à
la demande de l'assemblée, a remis à lundi
la suite de la discussion.
M. Henri Galli a. alors fait approuver un
vœu tendant à ce qu'à l'occasion de l'élection
du nouveau Président de la République une
amnistie soit accordée pour les contraven-
tions encourues par les cochers et petits mar-
chands ambulants.
Janville.
Papis au jOQp le joap
LA JOURNÉE
Conseil des ministres A l'Elysée, sous là
présidence de M. Fallières.
.A Saint-Pierre du Qros-Caillou Fêtes de
l'Adoration (huit heures et demie du soir,
M. l'abbé Roblot). ̃'
Concours hippique Neuf heures et demie,
chevaux attelés seuls (3° classe, 1™ division).
Midi, examens d'equitation pour jeunes
gens de seize à vingt ans. Deux heures et
demie, prj.x.Jnternationaux, équipages de
maitres, attelages à un cheval. Trois heu-
res et demie, prix des Ecoles (obstacles).
La mi-carême Excursion des reines à Ver-
sailles, en bateau jusqu'au pont de Saint-
Cloud, ensuite en breaks. Grande retraite
lumineuse départ de la caserne de la Pépi-
nière à huit heures et demie (parcours rue
Auber, place de l'Opéra, boulevards jusqu'à
la Madeleine, rue Royale, rue de Rivoli,
avenue de l'Opéra et retour à la Pépinière).
Prix de Rome Jugement du concours d'es-
sai de gravure en taille-douce, et exposition
du concours jusqu'à quatre heures (Ecole des
beaux-arts).
A la galerie d'Orléans Ouverture de l'expo-
sition des produits minéraux des colonies
françaises, sous la présidence de M. A. Car-
not (deux heures et demie, Office colonial).
Anniversaires Fêtes de naissance de LL. AA.
RR. le comte de Flandre, frère de S. M. le
roi des Belges, et la princesse Louise de
Bourbon-Parme. Anniversaire de la mort
de la reine Marie-Amélie. Annexion du
comté de Nice à la France (24 mars 1860).
La charité Concert et bal en faveur de l'As-
sistance par le travail (neuf heures, Palais
d'Orsay). Matinée de gala des Femmes
françaises au profit des victimes de Cour-
rières (théâtre Sarah-Bernhardt).
Conférences M. de Lama rzelle « Sépara-
tion de l'Eglise et de l'Etat » (cinq heures un
quart, Institut catholique). –M. Albert Cim
« les Vols de livres » (huit heures et demie
du soir, mairie du sixième). M. Henry
Bordeaux « l'Honnête femme dans le roman
contemporain » (trois heures, 72, avenue des
Champs-Elysées). M. Gaston Amelin « le
Poème de la Grande Armée (neuf heures du,
soir, mairie Drouot). M. Franc-Nohain
« les Revues de fin d'année » (quatre heures,
rue de la Sorbonne, 16). M. Martel « les
Beautés de la France » (neuf heures du soir,
Trocadéro). M. Calvocoressi « la Musique
populaire en Grèce », avec auditions (huit
heures et demie du soir, 157, faubourg Saint-
Antoine). M. A. Durand «Nos Rivaux co-
tonniers » (quatre heures et demie, 28, rue
Serpente).
Divers Banquet annuel de la Chambre de
commercé anglaise de Paris. Assemblée
générale annuelle de l'Union artistique.
INFORMATIONS
Mouvement administratif. M. Allain,
préfet des Vosges, est nommé préfet de la
Haute-Loire.
M. Bonhoure, préfet de la Haute-Loire, est
nommé préfet des Vosges.
M. Vittini, ancien secrétaire général, an-
cien chef du cabinet du ministre des travaux
publics, est nommé sous-préfet de Bayonne,
en remplacement de M. Vignerie, nommé
préfet honoraire.
M. Abeille, chef adjoint du cabinet du mi-
nistre des colonies, est nommé secrétaire gé-
néral de l'Orne.
Conférences. Une grande conférence
gratuite organisée par -le Matin, sous la pré-
sidence de M. Ruau, ministre de l'agricul-
ture, aura lieu ce soir, à neuf heures, au Tro-
cadéro. Elle sera faite par M. E. A. Martel
sur « l'Exploration des abîmes et la contami-
nation des eaux potables ». Cent cinquante
projections lumineuses illustreront la confé-
rence.
¥% M. Paul Gruyer fera aujourd'hui, à huit
heures et demie, à la Sorbonne, dans l'am-
phithéâtre Guimet, sous les auspices de la
Société d'études italiennes, une conférence
sur « Napoléon, roi de l'ile d'Elbe ».
Conférences religieuses. M. l'abbé de
Gibergues donnera du 27 au 31 mars, à Saint-
Augustin, et du 6 au 10 avril à Saint-Philippe
du Roule, deux retraites spéciales pour les
hommes du monde sur « la chasteté, la foi et
les grands devoirs de l'heure actuelle. » Tous
ces sermons ou conférences auront lieu à six
heures du soir, aux jours que nous venons
d'indiquer, l'église étant, pour la circons-
tanoe; entièreûient_réseryée,aux hommes,
Au Sanatorium de Bligny. Dimanche
dernier, une trentaine de Parisiens s'étaient
donné rendez-vous à Bligny où les atten-
daient M. René Fouret, administrateur de
l'œuvre, et le docteur Guinard, médecin-di-
recteur.
Après une intéressante visite du Sanato-
rium et un déjeuner de famille, pris en com-
mun avec les pensionnaires, MM. P. Joanne,
Pillet, H. Griset, Delabre, Delatour, Mmes
Lambert, Joanne H. et S. Griset ont inter-
prété à ravir trois comédies d'un acte cha-
cune, dont les Coteaux du Médoc, une déli-
cieuse fantaisie dé Tristan Bernard.
Au dernier entr'acte, M. Paul Demouth,
professeur, actuellement en traitement à Bli-
gny, lut aux gracieux artistes un très joli
sonnet de remerciement.
Banquet. C'est ce soir samedi 24 qu'a
lieu chez Maxim le dîner des Représentants
des grandes marques, présidé par M. Eugène
Cornuché. Menu illustré par Widhoplt, du
Courrier Français.
Un chef de gare du Métropolitain
Guéri par les Pilules Pink
M. A. Barau, chef de gare de la Compagnie
du Métropolitain, demeurant 1, avenue Gam-
betta, Paris, écrivait dernièrement à M. Ga-
blin, le pharmacien bien connu « Vos pi-
lules Pink m'ont fait énormément de bien.
Depuis bien longtemps, je souffrais de l'es-
tomac et j'avais essayé beaucoup de médi-
caments sans éprouver la moindre améliora-
tion. Je souffrais beaucoup et je ne savais
plus que fairé.Une sage-femme,MmeBlouin,
que nous connaissons et à qui je racontais
combien j^étais malheureux avec mon mau-
vais estomac, me dit ceci « Essayez les pi-
lules Pink je ne puis vous garantir qu'elles
vous guériront, ce que je puis dire par exem-
ple, c'est que je connais plusieurs personnes
qui sont enchantées de les avoir prises.
Elles les ont guéries alors que tous les autres
remèdes étaient restés impuissants à le
faire. » J'ai écouté ce conseil et j'ai pris
des pilules Pink. Je suis heureux de vous
faire connaître qu'après l'usage de trois
boîte j'avais obtenu une amélioration telle
que je pouvais manger n'importe quelle nou-
riture sans être incommodé. Or, quelques
jours auparavant, je ne pouvais rien garder.
J'ai continué à prendre les pilules Pink et jô
ne souffre plus du tout. »
Ce qui amène le succès dans les grandes
batailles, ce sont les décisions promptes.
Votre estomac vous fait souffrir, livrez-lui
bataille et choisissez 'rapidement vofr.e arme
de combat, c'est-à-dire votre remède. Prenez
les pilules Pink, car si vous prenez les 'pilules
Pink aujourd'hui, votre guérison commen-
cera aujourd'hui. Un remède est connu par
ses guérisons. Plus il a de guérisons, meilleur
il est. Quel est le remède produisant plus de
guérisons que les pilules Pink ? Renseignez-
vous. Si vous vous adressez à ceux qui ont
pris les pilules Pink, ils vous répondront
comme M. Barau « Elles m'ont guéri. » Si
vous vous adressez à des personnes qui n'ont
pas pris les pilules Pink, elles vous diront
comme Mme Blouin « Je ne les ai pas es-
sayées, mais ce que je puis dire, c'est que je
connais plusieurs personnes qu'elles ont gué-
ries. »
Elles sont souveraines contre l'anémie, la
chlorose, la neurasthénie, la faiblesse géné-
rale, les maux d'estomac, migraines, névral-
gies. Elles sont en vente dans toutes les phar-
macies et au dépôt: Pharmacie Gablin, 23,
rue Ballu, Paris. 3 fr. 50 la boîte, 17 fr. 50 par
6 boites franco.. Exigez les boites véritables,
celles qui portent imprimés en bleu sur papier
rose les cinq mots: « Pilules Pink pour per-
sonnes pâles. »
_r j- j~ r
Gazette des Tribunaux
4a-
NOUVELLES JUDICIAIRES
Peu à peu, cette vérité pénètre les pré-
toires Il est inutile de vouloir, quand
même, rendre un malheureux respon-
sable d'une catastrophe; il y a des
malheurs au-dessus des prévisions hu-
maines et les 50 francs d'amende ou les
huit jours de prison infligés à l'aiguilleur,
au mécanicien ou au pompier de service
sont des peines inefficaces. Elles n'em-
pêchent ni les déraillements, ni les in-
cendies.
Hier, commençaient devant la 10° Cham-
bre, présidée par M. Fournel, les débats
relatifs à la catastrophe de La Chapelle,
où, le 23 décembre 1904, 14 personnes
furent tuées et 40 blessées.
Le réquisitoire de M. le substitut
Regnault, qui ne retient dans la préven-
tion que le mécanicien du train tempon-
neur, témoigne de ce souci nécessaire
de tenir compte des possibilités.
On se rappelle, peut-être, -l'accident
est vieux de quinze mois déjà, mais ce
tamponnement où moururent, à l'arrivée
en gare, entre autres personnes, M.
Lyon et M. Cuvinot fils, causa une si vive
émotion, que le souvenir n'en est peut-
être pas perdu, on se rappelle que le
rapide de Lille, en arrivant à La Cha-
pelle, avait ralenti lorsque le tamponna,
à l'arrière, le rapide de Boulogne, mar-
chant à 58 kilomètres à l'heure.
Le fourgon de queue et un comparti-
ment du dernier wagon à couloir furent
brisés.
Le brouillard, dit le réquisitoire, était tel-
lement épais, que c'est à peine si, à quel-
ques mètres, il était possible d'apercevoir les
signaux.
Le mécanicien du train tamponneur,
M. Queulen, affirme n'avoir pas vu le si-
gnal d'arrêt. Il a vu la voie ouverte. Or
il est constant qu'elle était fermée.
M. Queulen, dit le substitut, n'aura pas
vu les véritables signaux, que par une illu-
sion d'optique, explicable en raison de l'état
de l'atmosphère, il se sera imaginé avoir vus
à « voie libre ».
La cause principale de l'accident, c'est
qu'un pétard mis sur le rail, et qui aurait
dû arrêter le train de Boulogne, n'a pas
détoné au passage de ce train.
La seule faute du mécanicien, c'est, ar-
rivant en gare par un tel brouillard, de
n'avoir .fait.» descendre Ja vitesse de son
train que de 90 kilomètres à 58 kilomè-
tres. S'il était descendu jusqu'à 30 kilo-
mètres, il aurait pu arrêter instantané-
ment lorsqu'à 20 mètres de lui il a vu la
lanterne arrière du train de Lille.
Le serre-frein du train tamponné avait
été, lui aussi, poursuivi pour homicide
par imprudence. Il aurait dû, aux termes
du règlement, « couvrir son train »,c'est-
à-dire placer des pétards derrière la voi-
ture de queue. Mais pour cela il fallait
descendre en profitant de l'extrême len-
teur de la marche.
Or, le réquisitoire estime qu'un tel
acte de dévouement n'était pas obliga-
tolre.
Il risquait d'être abandonné sur la voie
par le train (qui continuait sa route) au mi-
lieu du brouillard, et par suite d'être écrasé
par un autre train quelconque.
En outre l'intensité du brouillard pou-
vait, selon le substitut, ne pas lui per-
mettre de se rendre compte de l'allure
du train.
.Dans une affaire où jadis le ministère
public se contentait de lire les règle-
ments et de demander la condamnation
des employés qui ne s'y étaient point
conformés, n'est-il pas intéressant de
voir les magistrats du Parquet se deman-
der si les prescriptions édictées étaient
humainement applicables ? `?
Après l'audition des témoins qui ont
déposé hier, l'affaire a été renvoyée à
huitaine pour les plaidoiries de Mes Fer-
nand Labori et Boschet pour des parties,
civiles et de M" Emile Straus pour le
mécanicien et la Compagnie du Nord.
:•. H. V.
(de NOTRE CORRESPONDANT)
Marseille, 23 mars.
La Cour d'assises des Bouches-du-Rhône a
condamné à la peine de mort le nommé
Payan (André), âgé de vingt ans, et aux tra-
vaux forcés à perpétuité le nommé Pasqua-
lini (Philippe), âgé de vingt-trois ans. Un
troisième inculpé, nommé Reynier, a été ac-
quitté.
Tous trois avaient à répondre devant le
jury d'un meurtre commis en mars 1905 à
Marseille, sur la personne de Paul Carli.
Le motif de ce meurtre était la vengeance.
Ces individus appartenaient à la catégorie des
nervis.
La Cour a ordonné que l'exécution de
Payan aurait lieu sur une place publique de
Marseille.
-r.i,r·.n.-
AVIS DIVEES
T) élevez l'éclat de votre teint avec le Duvet
JX de Ninon, poudre de la Parfumerie Ninon,
'31, rue du 4-Septembre. Evitez contrefaçons.
Nouvelles Diverses
A PARIS
LA NEIGE
La journée d'hier a été froide, grise et ven-
teuse. Vers six heures du soir, il est tombé
quelques flocons. De minuit à deux lieures du
matin il a neigé assez abondamment; mais
la température s'était élevée un peu, et la
neige se transformait en boue.
L'EXPLOSION DU BOULEVARD DE GLICHY
Une formidable explosion retentissait, hier
matin, à trois heures, dans un des immeu-
bles groupés aujourd'hui sur l'emplacement
de l'ancienne villa des Platanes, 60, boule-
vard de Clichy. En un clin d'oeil le concierge
et tous les locataires furent sur pied et se
précipitèrent vers un appartement situé au
troisième étage et par les vitres brisées du-
quel s'échappaient des flammes. Les gardiens
de la paix Quentin et Fradet, du neuvième
arrondissement, qui étaient montés, arrachè-
rent un rideau qui flambait et fermèrent le
compteur à gaz.
Un homme et une femme gisaient évanouis.
C'étaient les locataires, M. et Mme da Costa.
Le mari avait subi un commencement d'as-
phyxie la femme portait de graves brù-
lures sur diverses parties du corps.
Transportée à l'hôpital Lariboisière, elle
put raconter ce qui s'était passé. En ren-
trant, elle et son mari avaient senti une odeur
de gaz. M. da Costa était allé voir dans la
cuisine. Mais, suffoqué tout à coup, il était
tombé. Epouvantée, elle était accourue avec
une lumière et l'explosion s'était produite.
Mme da Costa a succombé hier matin à
huit heures.
Bien que l'état de M. da Costa soit grave,
on ne le croit pas en danger de mort.
LES REINES DE LA MI-CARÊME
Les reines de la mi-carème devaient faire
hier matin une nouvelle promenade .dans
Paris; mais les fatigues du cortège de la
veille les ont forcées de se reposer un peu et
l'excursion a été remise à l'après-midi.
Après le déjeuner à l'hôtel de Bavière, une
petite fête intime a été organisée. Les reines
d'Espagne et d'Italie ont chanté des airs na-
tionaux.
Les jeunes filles ont aussi envoyé de nom-
breuses cartes postales.
A trois heures, les landaus sont arrivés. La
reine des reines de Paris et la reine d'Espa-
gne sont montées dans le premier. Puis sont
venues les reines d'Italie, de Calais, de
Suisse, de Gourgain et les demoiselles d'hon-
neur. On s'est rendu boulevard Barbes où
une fête a été donnée par les Grands Maga-
sins Dufayel.
Aujourd'hui, excursion à Saint-Cloud, Sè-
vres et Versailles.
LA GRÈVE DES JARDINIERS
La grève des ouvriers jardiniers, maraî-
chers et fleuristes que nous avons annoncée
hier, n'a pas été générale et nombre d'ou-
vriers ont continué à travailler.
Les jardiniers des administrations publi-
ques ayant obtenu satisfaction, après une
démarche faite auprès de M. Briand, minis-
tre de l'instruction publique et des beaux-
arts, ont décidé la reprise du travail.
Les jardiniers et les maraîchers se plai-
gnent de travailler dix-sept heures par jour
pour,un salaire de 75 à 80 francs par mois.
Il est vrai qu'ils sont nourris et logés, mais
ils estiment qu'on les loge dans des taudis
et que la nourriture qu'on leur donne est gé-
néralement mauvaise.
Les patrons horticulteurs, fleuristes et
jardiniers, nous a déclaré hier un des diri-
geants de la grève, ont fait d'importantes
concessions, mais les maraîchers résistent.
Les patrons protestent de leur côté contre
les allégations des grévistes.
EN SELLE!
Les froids que nous venons de subir sont,
Dieu merci! les derniers de la saison, et dans
quelques jours chacun va pouvoir songer aux
excursions printanières. C'est le moment de
rappeler au public que les cycles sont livrés
avec un premier versement de 10 francs pour
100 francs aux Grands Magasins Dufayel. A
la même maison, on peut avoir une machine
à coudre avec un premier versement de
3 francs. Les Magasins n'ouvrent pas le
dimanche.
–t~
COLLIER VOLÉ ET RETROUVÉ
Le'9 février dernier, la Cour d'assises de
la Seine condamnait à huit ans de travaux.
forcés le valet de chambre Georges Langovin
qui avait volé à son maître,, ..M. Paul Arosa,
18, rue Saantinii- divers bijoux, parmi, ies-
quels un collier d'une grande valeur. Lange-
vin refusa de dire ce que ces bijoux étaient
devenus.
Or, ces jours derniers, Mme Arosa se trou-
vant chez son professeur de chant, remarqua
au cou d'une élève un collier qui ressemblait
beaucoup à celui qu'on lui avait volé. Elle
demanda à l'examiner de plus près. C'était
bien son collier.
La jeune femme lui déclara qu'elle l'avait
reçu comme cadeau. La personne qui le lui
avait donné l'avait acheté à,un sieur M.
Celui-ci, interrogé hier par M. Drapier,
juge d'instruction, en présence de M" Lévy-
Oulmann, prétend le tenir, non du valet de
chambre voleur, mais d'une tierce personne
qui est activement recherchée..
Jean de Paris.
Mémento. Un kiosque à journaux situé
boulevard Haussmann, près la rue Caumartin, a
pris feu hier et a été détruit.
J. de P.
DANS LES DÉPARTEMENTS
UN DUEL AU PISTOLET
.a~~w. Compiègne. A la suite de lettres
ouvertes publiées dans le Progrès de l'Oise et
adressées par ni. Fournier-Sarlovèze, maire
de Compiègne, à M. Pellét, colonel du 54° de
ligne, une rencontre au pistolet a eu lieu.
Les témoins du'colonel Pellet étaient le co-
lonel de Cassagnac et le commandant Sardi
ceux de M. Fournier-Sarlovèze, MM. Guyne-
mer et le comte de Comminges.
Deux balles ont été échangées sans résultat..
LES INVENTAIRES
~» Le Havre. A la suite des incidents
d'inventaire qu'a relatés le Figaro du 21, M.
Henry Simon, maire d'Yport, a été suspendu
de ses fonctions il avait énergiquenient pro-
testé, d'accord avec ses administrés, contre
les prétentions du sous-préfet et du sous-
inspecteur des domaines.
'lE COFFRE-FORT
̃ Le Havre.- L'entrepôt de M. Levée,
à Sainte-Adresse, a été cambriolé la nuit
dernière. Des malfaiteurs se sont introduits
par effraction dans le magasin aux liquides,
ont pénétré dans le bureau et ont enlevé le
coffre-fort. A cet effet, ils avaient pris une
voiture de cantonnier dans une remise située
à 200 mètres du champ.de leurs opérations,
et l'avaient roulée dans le magasin. Ils la
chargèrent du coffre, en utilisant le treuil de
l'entrepôt, et filèrent, après s'être munis de
trois poids de 20 kilos, avec quoi caler les
roues dans les rues abruptes et défoncer le
coffre. Rue de la Croix, ils mirent à terre la
précieuse caisse. Comme ils en commençaient
la démolition, survint le garde-champêtre
Rousselle, attiré par le bruit. Ils étaient
quatre. Trois s'esquivèrent d'emblée; l'autre
aux prises avec le garde, lui asséna sur la
tête un coup d'une forte pince en fer. Assez
grièvement blessé et aveuglé par le sang,
Rousselle lâcha son homme, qui s'enfuit,
abandonnant la pince.
PRÉCOCITÉ '•̃̃
~v> Toulouse. Ce soir, trois enfants
de douze à quatorze ans ont tenté d'assassi-
ner, pour le voler, un cabaretier septuagé-
naire, M. Abadie. Il a reçu un coup de cou-
teau, pendant qu'il tirait du vin. A ses cris,
ils s'enfuirent. Le plus jeune est arrêté.
T\~i
n LE MAUVAIS TEMPS
~~> Bordeaux. Depuis quatre jours;
la température est très fraîche. Le vent
souffle. Il y a des gelées blanches pendant la
nuit. Le thermomètre descend jusqu'à 4 et
5 degrés au-dessous de zéro. Cette tempéra-
ture est funeste aux récoltes et aux pri-
meurs dans ces contrées où la végétation
était avancée.
~™ Privas. La neige tombe sans dis-
continuer depuis hier il y en a une couche
de trente centimètres. La récolte des fruits,
qui est une source de revenus pour la vallée
du Rhône, est totalement compromise, les
arbres étant en fleur.
» Marseille. La neige est. tombée
abondamment à Marseille et dans, ses envi-
rons la nuit dernière et toute la matinée. Les
trains ont subi d'importants retards. Un gla-
cial vent d'ouest souffle sur le golfe. La mer
démontée rend la navigation difficile et re-
tarde l'arrivée de tous les courriers.
[D'autres télégrammes de nos correspondants
nous signalent d'abondantes chutes de neige et
un froid très. vif à Besançon, Clermont-Fei-rand,
Epinal, Lyon, Mende, Remiremont, Saint-Etienne,
Toulouse, etc.; des tempêtes et des naufrages au
large de Cadix, du Ferrol et du cap Bon.]
Argus.
JE GUÉRIS ET JE LE PROUVE
Les « Prodermos ». Aucune maladie de
la peau ne peut résister à ces agents mer-
veilleux. Quinze jours de traitement suffi-
sent à réduire les dartres les plus ancien-
nes, les plus étendues, les plus rebelles.
Ces spécifiques ne causent jamais de dé-
ceptions.
Le « Prodermos n° 1 » guérit démangeai-
sons, rougeurs, boutons d'acné et points
noirs, herpès, etc.
Le « Prodermos n° 2 » guérit pityriasis,
croûtes, ecthymas, prurigos, psoriasis, eczé-
mas.
Le « Prodermos n°- 3 » guérit pelade et
teigne faveuse.
Les « Prodermos » sont les véritables gar-
diens de la santé et de la beauté de la peau.
Ils neutralisent à l'instant même et rendent
inofiensixes toutes piqûres, déchirures, égra-
tignures, coupures, etc., toutes morsures ou
piqûres d'insectes. Ils sont indispensables
dans tous les ménages.
Dépôt général de yente Soucheyre, phar-
macien, 118, avenue de Villiers, Paris. (Tél.
543.81). En vente Pharmacie Normale,
17, rue Drouot, Paris, et dans toute phar-
macie.
Prix de la boîte 10 francs, franco à do-
micile.
-m-~
Le Festival Mozart
(première journée)
II faut féliciter M. Reynaldo Hahn de
la manifestation artistique dont il a pris
l'initiative. Il sait restituer à l'œuvre de
Mozart son véritable caractère. Nul
n'aime et ne comprend plus profondé-
ment que lui l'auteur de Don Juan,
La première jo-urnée du Festival Mo-
zart comportait la Symphonie en mi bé-
mol. M. Hahn l'a exécutée avec une sim-
plicité charmante, sans grandiloquence
dans laforce, sans mollesse dans la grâce.
Le Concerto en la mineur, dont le fi-
nale présente un des aspects les plus
exceptionnels de l'œuvre de Mozart
sorte de menuet mêlé de czarda a été
joué par M. Maurice Hayot avec une
merveilleuse compréhension du style
mozartien. Nul n'e'ût pu mieux traduire
cette musique, avec une qualité de son,
un phrasé, un charme mieux appropriés..
La Marche funèbre des Francs-Maçons
qui figurait ensuite au programme, a été
écrite sur la sollicitation de deux illustres
frères le duc de Mecklembourg et le
comte Es terhazy (on sait que Mozart
appartenait à la célèbre société) elle
est d'une fort belle'sonorité et d'un sen-
timent très touchant.
Si M,. Rpyualdp.Hahn1 peut être consi-
déré c,QaimJguni;ÏÏjgs j4\^ parfaits 'in ter-'
prêtes de Mozart, les chanteurs qu'il â
groupés autour de lui sont également
tous pénétrés du style du maître.
Le deuxième acte des Noces de Figaro
qui fut exécuté à ce même concert en a
donné le plus éclatant des témoignages.
Mme Lilli Lehmann, qui tout d'abord
s'était fait entendre dans l'air de la com-
tesse, a manifesté une fois de plus de
cette science du chant, de cette superbe
autorité, de ce style qui font d'elle une
des plus grandes artistes de ce temps.
Elle a su communiquer son intelli-
gence musicale à sa nièce et élève, Mlle
Helbig, qui a réalisé une charmante
Suzanne. ̃
Le' rôle de Chérubin était échu à Mlle
Maggie Tate. Lorsque cette toute jeune
fille une élève du merveilleux maître
qu'est M. Jean de Reszké commencé
d'un voix parfaitement homogène et. ad-
mirablement timbrée le Voi che sapete,
on comprit qu'une nouvelle étoile était
née.
M. Ancona, après avoir chanté avec
une exquise fantaisie la sérénade de Don
Juan qu'il dut bisser, etun air des Noces,
a interprété Figaro avec une étonnante
souplesse et une variété d'accerits sur-
prenantes. Mlle Doerken, M. Sottolana,
M. Jan Reder, M. Ch. Sautelet'incarnaient
Marceline, le comte, Basile et Bartolo
les uns et les autres furent dignes de cet
ensemble réellement unique.
Cette soirée fut triomphale pour M,
Reynaldo Hahn, comme pour ses inter-
prètes il s'est montré l'apôtre le plus
convaincu et le plus compréhensil' du
musicien qu'il aime entre tous.
Dimanche, nous aurons une séance, de
musique de chambre et de lieder; et cet
hommage rendu à l'une des plus nobles
manifestations du génie de Mozart ne
sera pas moins digne de son illustre
objet.
Robert Brussel.
~'HrE~ ~s~~
A~&~ ~J&~ J~jË~
ThcAtre royal d'Anvers: Le Tasse,-
poème do Jules et Pierre Barbier, musique
d'Eugène d'Harcourt.•
(Par dépêche de notre correspondant)
Le Théâtre royal d'Anvers vient d'avoir
la primeur, en Belgique, d'une œuvre fort
intéressante, discutable à coup sûr, mais
qui dénote chez son auteur un parti pris,
voire un entêtement très spécial par
le temps qui court. J'ai hâte d'ajouter
que M. Eugène d'Harcourt semble avoir
eu gain de cause, car son succès a été
très grand, les bis ont succédé aux rap-
pels et il est, dès à présent, question de
son œuvre pour le théâtre de la Monnaie.
à Bruxelles.
Le Tasse n'est point un drame lyrique,
c'est nettement un grand opéra. Point de
prélude, une ouverture à grandes lignes,
dans laquelle les thèmes se succèdent,
se combinent, se superposent. On voit
,de suite que l'auteur a grand souci de la
sonorité, de l'effet et, engénéral, de l'ex-
tériorité. C'est une page très brillante à
laquelle on pourrait reprocher toutefois
de ne pas s'appliquer plutôt au Tasse
qu'à n'importe quel autre sujet. °
L'œuvre comprend quatre actes et.deux
tableaux par acte; voici, sommairement,
le résumé de l'action.
Léonore d'Este, se promenant en bar-
que avec sa. suite aux environs de Fer-
rare, a reconnu le Tasse aux vers que
celui-ci chantait, sans qu'il se doutât du
nom de la grande dame qui le compli-
mentait et lui donnait une rose en souve-
nir de leur rencontre. Ce n'est que le
lendemain, au milieu de la fête du ma-
riage du duc d'Esté, que le courtisan
Molza le lui a appris, en jurant en lui-
même de punir la « témérité du petit
gentilhomme »!
Le'Tasse est devenu le grand impré-
sario de la Cour d'Este. Mais le duc Al-
phonse a remarqué que sa sœur ne
voyait pas le poète d'un œil indifférent,
et pendant un duel entre le Tasse et
Molza il répond froidement à sa sœur
qui le supplie de faire cesser le combat
«.Acceptez Molza pour chevalier, ou le
Tasse mourra »
Léonore aime mieux que le poète vive,
mais sa vie, elle, est brisée. Elle se
laisse aller à son désespoir et c'est une
des plus belles pages de la partition.
Mme Fiérens y a obtenu un véritable
triomphe.
Le Tasse est tenu à l'écart de l'inti-
mité, mais il est' toujours l'amuseur de
la Cour et on joue son Aminta. Lui
aussi est désespéré, car il ignore les vé-
ritables sentiments de Léonore, qu'il
accuse de lâcheté et de traîtrise. Son
cœur bouillonne, sa situation est intena-
ble. An cours de sa pièce, profitant d'une
situation ayant quelque analogie avec la
sienne vis-à-vis de la princesse, il insulte
Léonore, le duc d'Este et toute la Cour.
On l'enferme à l'hôpital des fous et
c'est là que vient le rejoindre Léonore,
guidée par Julio, un batelier des envi-
rons de Ferrare, qui se trouve être le
neveu du geôlier. Grand duo où le.s
amants s'expliquent et se donnent ren-
dez-vous à plus tard,car Léonore est obli-
gée de retourner de suite à la Cour.
La Tasse va retrouver sa sœur à Sor-
rente;
Chemin faisant, la caravane de -pèle-
rins à laquelle il s'est joint est cernée
par une troupe de bandits en même temps
qu'un ambassadeur de Ferrare, qui n'est
autre que Molza et son escorte.
Marco Sciarra est un brigand lettré
il fait grâce à tous en l'honneur du poète
et Molza apprend au Tasse que Léô.nore
est mourante et qu'il va à. Rome deman-
der les prières du Saint-Père. Les deux
ennemis se réconcilient.
Léonore est morte. Le poète s'est rè-
tiré au couvent de Sant-Onofrio. Il est
en proie à des hallucinations. Il croit
voir ses héroïnes de la Jérusalem déli-
vrée Armide, Clorinde, Herminie, qui
l'appellent. Il les repousse il ne veut
que sa Léonore Celle-ci apparaît enfin.
Duo mystique, interrompu par l'entrée
de Molza, qui vient chercher le Tasse
pour les honneurs du triomphe que lui
décerne le Pape. Le poète, brisé d'émo-
tion, est pris de, vertige et meurt au pied
du Capitole.
Beaucoup de ces faits sont historiques
ou du moins ne sont guère contestés la
folie du Tasse, son internement à Sainte-
Anne, son aventure chez Marco Sciarra,
sa retraite à Sant-Onofrio, son triomphe
ou plutôt les apprèts de son triomphe au
Capitole; de même pour l'épisode de
Julio Mosti. Tout au contraire, son amour
pour Léonore d'Esté paraît probléma-
tique. Sans aller jusqu'à partager l'opi-
nion de M. de Nolhac, qui prétend que
rien .'n'était moins romanesque que la
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