Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1902-08-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1902 01 août 1902
Description : 1902/08/01 (Numéro 213). 1902/08/01 (Numéro 213).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k285951k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
US a&TGABO --• VENDREDI 1er AOUT 1902
Républijjue, agissant sur les instructions qui
lui ont été dVnnées par le garde des sceaux.
Le Tribunal est appelé à juger disciplinai-
rement par application de la nouvelle loi sur
les poursuites contre les officiers ministé-
riels.
L'origine de l'affaire remonte à la dernière
élection législative.
Deux candidats républicains étaient en pré-
sence MM. Albert Lemoigne, député sortant,
et Albert Mahieu, fils de l'ancien maire de
Cherbourg.
Au cours d'une conférence publique, M. Al-
bert Mahieu développa son programme qui
contenait, entre autres, un article portant
« Suppression des avoués; remboursement de
leurs charges. »
Le lendemain, les cinq avoués se réunis-
saient dans leur Chambre, au Palais de Jus-
tice, et prenaient une délibération aux termes
dé laquelle ils décidaient de boycotter les avo-
cats et -architectes membres du Comité Ma-.
hieu, et tout journal qui publierait la profes-
sion de foi de ce candidat.
Cette délibération fut rendue publique. A la
suite de cet incident, trois plaintes furent dépo-
sées au procureur de la République une par M.
Mahieu,le candidat, la seconde par M. Biard,di-
recteur du Réveil de la Manche, qui avait pu-
blié la profession de foi Mahieu, et qui fut
effectivement boycotté par le retrait des in-
sertions légales et la .troisième par M. le
docteur Bourgogne, membre du comité
Mahieu, souvent nommé expert par le tribu-
nal et qui fut informé qu'il ne seraitplus pro-
posé dorénavant par les avoués au choix des
magistrats.
Ces plaintes furent adressées à M. Monis,
alors garde des sceaux, et le Conseil des mi-
nistres fit adresser au procureur général un
ordre d'informer contre, ces officiers ministé-
riels. :'̃•̃•
De nombreux témoins ont été entendus par
le -procureur de la République de Cherbourg,
chargé de l'enquête; les avoués furent égale-
ment appelés à fournir leurs explications.
Un volumineux dossier fut à nouveau
transmis au Parquet général et au nouveau
'ministre, M. Vallé, qui, après avoir pris
connaissance de la procédure, a jugé que
l'attitude des cinq avoués de Cherbourg avait
été irrégulière et ordonna de les poursuivre
devant le Tribunal civil, jugeant disciplinai-
rement.
Les cinq avoués poursuivis sont Mes Drouet,
Brière, Feron, Leblond et Porin.
Ils sont défendus par Mes Tillaye, avocat à
Cour de Caen, ancien ministre des travaux
publics, et Burnouf, avocat à Caen. M. Biard,
directeur du Réveil de la Jfanche, qui s'est
porté partie civile, est assisté de Me Prévost,
avocat à la Cour de Paris.
Après les plaidoieries et le réquisitoire du
procureur de la République réclamant un
blâme à l'égard de la conduite des avoués, le
Tribunal a rendu un jugement enjoignant aux
avoués d'être dans l'avenir plus circonspects.
La pénitence est douce R.
'u'M'B
PREMIÈRE A MAISONS-LAFFITTE
Débuts officiels de la machine
à donner les départs
Je n'ai pas l'intention de découvrir le
« starting gate »'; tous les sportsmen
l'ont vu ou en ont lu la description.
Pour les profanes, c'est la suppres-
sion du drapeau du starter et son rem-
placement par une machine deux pi-
quets tendant un filet à. travers la piste
et se relevant par un déclanchement. La
presse a été conviée aux répétitions géné-
rales et des articles documentés ont été
.publiés. La critique a été bonne. Le pu-
blic lui fera, j'en suis sûr, un excellent
accueil demain àMaispus-Laffitte. L'expé-
rience va-t-elle ratifier ce premier juge-
ment? Je ne le cboîs pas. Ma foi, je brûle
mes vaisseaux, je lâche le mot: je suis
anti-starting-gatiste Quel vilain mot 1
On s'attendait à une autre terminaison
en eux.
Le starting gate est venu au monde de
J'autre côté de l'Atlantique; son succès
n'a jamais été énorme, mais les diri-
geants ne songent pas à le remplacer.
On peut du reste ajouter qu'il présente
là-bas moins d'inconvénients les cour-
ses en Amérique ne sont pas disputées
de la même façon que sur notre vieux
continent. La victoire justifie les moyens:
les jockeys bousculent, se « balancent »
sous l'œil paternel des stewards. Qu'au
poteau, il s'engage des petites batailles
rangées,. cela n'a pas d'importance.
L'Angleterre a adopté, il y a deux ans,
le starting gate. Les résultats ont été
moins satisfaisants. Des incidents très
regrettables se sont produits dernière-
ment à Ascot. La machine n'a pas fonc-
tionné d'un côté, ce qui fait qu'une par-
tie des chevaux a pris le départ et l'autre
est restée^
Il y. eut une certaine rumeur dans l'en-
ceinte réservée quand le AU right s'est
fait entendre. Mais avec le respect de
l'autorité, qui caractérise l'Anglais, le po-
tin s'est trouvé mort-né.
En France, quel scandale La gravité
Feuilleton du FIGARO du 1" Août
[ i 4~
"Li sl G olere
1
r- r, »_. Suite '̃*
Bouscabès devint livide. Cet entête-
ment, cette mauvaise foi, cette injuste
grossièreté, devant lesquels il sentait
toùf,,raisonnement impuissant, le fouet-
tèrent d'une révolte qui acheva de le
mettre en état d'inconsciente fureur.
Dehors, misérable, dehors! hurla-
t-il
II l'aurait souffletée et foulée aux pieds.
̃ Pour couper court à cette tentation, il se
hâta d'ouvrir la porte, et empoignant
l'insulteuse au col de sa robe, il la secoua
un instant sur place, pour exaucer sa
rage; puis d'une ruée de tous ses nerfs,
il se débarrassa d'elle en la poussant
dans l'escalier de service. Pendant qu'il
refermait impétueusement la porte, il
l'entendit dégringoler les marches au
hasard de la chute, comme une chose
inerte que l'on eût jetée du palier.
-i- Qu'elle se ramasse 1 La sale en-
geance Le monstre
Et, fumant de courroux, trépidant de
l'exécution à laquelle il venait de procé-
der, il quitta la cuisine sans plus s'attar-
der, pour regagner sa chambre.
Mais il n'y était pas encore arrivé
qu'il se ravisa et fit halte.
La houle de sa colère tombait. Il se de-
manda ce qui pouvait être advenu dans
l'escalier.
Tout de même. si j'allais voir?
Elle s'est peut-être fait mal ? ?.
Reproduction interdite*
en eût été, il est vrai, tout autre, que
pour un timbre électrique ne résonnant
pas au moment opportun.
.Or donc, le starting gate ne s'est pas
couvert de gloire chez nos voisins. Il pa-
rait du reste que leurs systèmes sont
moins perfectionnés que les deux nôtres.
Ceux-ci ont été installés sur tous les ter-
rains d'entraînement, et dans certains
établissements particuliers. Les jeunes
acteurs, les débutants de demain, ont été
familiarisés avec le lever et le baisser du
rideau. Il n'est pas toujours commode de
les maintenir derrière, mais pendant les
répétitions ils se montrent assez dociles.
Quelques-uns oublient leur rôle quand
le rideau se lève, ils tournent le dos au
public, c'est une infime minorité. En
sera-t-il de même après plusieurs épreu-
ves sévères celui qui est doué d'un ca-
ractère difficile, celui qui aura conservé
un mauvais souvenir de ses exhibitions
précédentes, ira-t-il aussi sagement se
mettre le nez près de la ficelle, il sera
plutôt tête à queue.
Voilà un argument des partisans de la
nouvelle machine réduit à néant le si-
gnal sera plus laborieux, les faux dé-
parts n'auront pas lieu, les chevaux ne
s'échapperont pas en avant, mais ils ne
voudront pas se mettre en ligne. La
corde tendue à travers la piste est un ob-
jet qui les effrayera tandis qu'ils se ren-
dent faiblement compte de l'endroit où
se donne le départ avec le drapeau. Bah
me direz-vous, c'est une question de
dressage. On habitue bien le cheval à se
mettre entre les brancards d'une voiture!
Mais, ces chevaux du Grand Prix de
Paris qui finissent, oh! déchéance atte-
lés à un vulgaire sapin, sont déjà de
vieux retraités, n'ayant plus leur fougue
de deux ans; ils sont, en outre, la plu-
part du temps, privés de leurs attribu-
tions. capitales.
Autre inconvénient du « starting gâte1 »
les accidents seront fréquents; les che-
vaux très rapprochés les uns des autres
s'enverront mutuellement des ruades
amicales. Le signal, je parle du système
Watson, est impossible à prévoir. Il faut
donc que les jockeys sollicitent légère-
ment leurs montures pendant l'attente
pour qu'ils sautent immédiatement dans
leur train. D'où énervement fâcheux.
Quand le filet se lève, le cheval franc
s'élance immédiatement mais l'autre, le
fantasque, le lunatique reste au poteau
ou exécute une volte complète. Le prin-
cipe du « starting gâte » est mauvais le
but est de faire partir le cheval et vous
lui mettez un obstacle deyant lui.. C'est
un contre-sens.
Je me résume départ laborieux, sou-
vent impossible, puisque vous avez re-
cours à un agent matériel, énervement
et multiplicité de concurrents restant au
poteau.
Il me reste encore le chapitre des res-
tés au poteau. Quand il arrive qu'un che-
val ne part pas ou prend un très mau-
vais départ, naturellement le public crie
contre le starter d'abord, contre le joc-
key ensuite. Avec le « starting gate », à
qui s'en prendra-t-il? Au cheval soi-disant
c'ost le seul coupable. Alors, c'est l'im-
punité pour le cavalier.
Si vous consultez les jockeys anglais
ou américains, ils se montrent tous hos-
tiles au nouveau système à donner les
départs. Leur opinion peut être d'un cer-
tain poids. Enfin, avant d'employer le
« starting gate », il faudrait que l'Acadé-
mie se prononce doit-on dire un ou une
« starting gâte »? ?
~· starting gate » ? Raymond Isabel.
LES COURSES D'AUTOMOBILES
LE CIRCUIT DES ARDENNES 1
Disputée hier, cette'épreuve a été pour
le Cercle organisateur, l'Automobile-
Glub Belge, un succès considérable. Un
temps à souhait a favorisé cette mani-
festation, qui a eu pour elle le soleil,
aux ardeurs atténuées par quelques
nuages très appréciés, un vent rafrai-
chissant et des routes sans poussière,
grâce à des ondées aussi nocturnes
qu'opportunes.
C'est un chauffeur anglais, Jarrott, qui
a triomphé. Second dans le circuit du
Nord, classé parmi les vainqueurs de
Paris-Vienne, Jarrott s'est affirmé con-
ducteur excellent, ayant ce qu'ilfautpour
vaincre, cette passion de la lutte et cette
habitude de l'effort qui permettent et
autorisent toutes les audaces. Gabriel a
pris la seconde place, précédant Vander-
bilt et Rigolly, vainqueur de la catégorie
des voitures légères.
A nouveau donc l'industrie française a
C'était du reste une faible appréhen-
sion. Il pensait qu'il allait peut-être re-
trouver la fille sur le palier, frottant quel-
que contusion, ou qu'il l'entendrait mau-
gréer en se relevant dans l'escalier.Ils'em-
presserait alors de la faire rentrer et de
mettre de l'arnica à sa disposition.
Il se hâta de retourner dans la cuisine.
Il rouvrit la porte: personne sur le palier.
Il écouta nul bruit dans l'escalier.
« Elle q, filé. ou bien elle est remontée
à sa chambre faire son paquet.' Bon
voyage »
Et, sa colère éteinte, débarrassé de la
légère inquiétude qui l'avait ramené là,
il allait refermer la porte en chanton-
nant, quand, sans motif pensé, d'une sim-
ple impulsion machinale, il se porta de
l'autre côté de l'étroit palier et sé.pen-
cha pour regarder par-dessus la rampe.
Le cœur alors lui bondit dans la
gorge
Au second méandre de l'escalier, la
domestique gisait sans mouvementen tra-
vers des marches.
Il se précipita sans aucune réflexion.
La tête, qui était tombée la première,
touchait presque au palier de l'étage infé-
rieur.
Le reste du corps était à la débandade.
Pas de blessure apparente, pas de sang,
mais une face livide aux yeux cha-
virés, un corps inerte comme une chose,
et qui déjà se refroidissait.
Nul doute c'était la mort déterminée
par une chute malheureuse sur la nuque.
Il eut un vertige., Sa face se couvrit
d'une moiteur glacée. Ses mains se mi-
rent à trembler comme sous l'action d'un
courant électrique.
Je l'ai tuée! On m'a sans doute,
de la cour, entendu crier tout à l'heure
dans la cuisine. D'un moment à l'autre
quelqu'un peut monter ou descendre l'es-
calier et me trouver là. Je suis un as-
sassin
Il ne lui vint pas à l'esprit, en cette affo-
vaincu ses rivales étrangères d'Angle-
terre, d'Allemagne et de Belgique, pre-
nant les places d'honneur dans les voi-
tures, les voitures légères, les voiturettes,
les motocycles et les motocyclettes.
Les « Mors qui, dans Paris-Vienne,
ont en quelque sorte dû s'abstenir, victi-
mes de manœuvres dolosives que nous
avons signalées, viennent, à deux repri-
ses rapprochées, de fournir des preuves
éclatantes de leur supériorité. L'autre
jour, le baron de Caters, avec sa « Mors »
de trente chevaux, égalait les effarants
120 kilomètres à l'heure de Serpollet, et
hier, dans une marche foudroyante, les
« Mors » triomphaient dans le Circuit
des 'Ardennes avec Gabriel et Vander-
bilt.
A vrai dire, la célèbre usine de la rue
du Théâtre n'avait guère besoin de ces
nouveaux succès, qui n'ajoutent rien à
sa réputation industrielle, rien non plus
à la gloire sportive de ses produits; ils
sont pour la grande marque française
de simples confirmations de ces quali-
tés qui lui valent les faveurs des chauf-
feurs, vétérans et débutants.
Dans la catégorie des voitures légères,
c'est à la maison « Gobron-Brillié » que
la victoire est revenue. C'est un succès
qu'il importe de signaler à tous les points
de vue, car la carrière sportive des « Go-
bron-Brillié » est courte, ne compte que
quelques semaines, mais est courte et glo-
rieuse. C'est dans le circuit du Nord que
les Gobron-Brillié débutèrent en course;
elles y prirent la troisième place, ce qui
n'était vraiment pas mal pour un début.
Dans Paris-Vienne, sur cinq voitures
parties de Paris, cinq terminaient le par-
cours», arrivaient à Viennetoutes classées
dans les véhicules de tète, et Rigolly s'y
adjugeait, au Prater, le record du kilo-
mètre. Et hier, le même Rigolly que
ce résultat consacre conducteur émérite,
a pris avec sa Gobron-Brillié la pre-
mière place, battant les voiturettes des
plus fameuses marques et accomplissant
les 512 kilomètres en 6 heures 42 minu-
tes.
Cette victoire, qui place d'une façon
définitive les Gobron-Brillié au premier
rang de l'industrie automobile, est pour
M. Gobron la récompense très méritée
de ses efforts elle sera d'autant plus
sympathiquement accueillie qu'elle a' été
remportée double succès pour l'indus-
trie française avec l'alcool, cause dont
M. Gobron s'est fait le champion.
Autre performance qu'il nous plait de
souligner tout particulièrement, celle du
« Continental », dont nous rappelions les
succès de Paris-Vienne dans le Figaro
d'hier matin. Du même au même, puis-
qu'au palmarès du circuit des Ardennes,
le pneumatique « Continental » mis à son
actif la première place avec Jarrott, la
troisiômeavecVanderbiltdansles grosses
voitures; la première place avec Rigolly
dans les voitures légères. j'en passe et
des meilleures. Si ce pneumatique avait
besoin d'être recommandé aux chauf-
feurs, céléromanes ou placides tou-
ristes, cette preuve par deux de l'excel-
lence du « Continental» serait décisive.
` Le départ
A Bastogne, point de départ et d'arri-
vée, il y avait une foule de 1,000 à 1,500
personnes, venues de Paris et de
Bruxelles soit par la route, soit par le
train spécial.
Parmi les présents MM. René de
Knyff, d'Aubreby, de Goussaincourt,
Hansez,'Gobron, falconnet, A. Rigüelle,
Fred. Curlier, Mors, Huillier, Echalié,
G. de Lafreté, de YEcho de Paris Pierre
Giffard et Paul Rousseau, du Vélo Cha-
pelle, Janssens, de Turckeim, Giraud,
Vital, Englebert, Cranincks, Tampier,
Lamberjack, Perrodeaud, etc.
Le service d'ordre à Bastogne et sur le
parcours sur lequel s'était massé un
public innombrable accouru des alen-
tours était assuré par les gendarmes
et par les pompiers.
La course comportait, rappelons le,
pour les voitures lourdes et voitures lé-
gères, six fois l'itinéraire, soit 512 kilo-
mètres 500 pour les motocycles et moto-
,cyclettes, deux fois le même parcours de
85 kilomètres 400. mètres, soit 170 kilo-
mètres 800 mètres.
Pour la première catégorie, le premier
départ a été donné à 5 heures au baron
P. de Crawhez; les autres ont suivi dans
l'ordre ci-dessous, de minute en mi-
nute
Baron de Crawhez, Guders, Coppée, Watte-
camps, Ghisogne, Jenatzy, baron de Caters,
Kuhling, Charron, Girardot, Barrow, Stead,
Gabriel, Augières, Hautwast, Heath, Jarrott,
Rolland, Rigolly, Perrin, Delangery, Tart,
Barbaroux, Volatum, Dernier, Conrard, Corre,
Durand, comte Zborowski, Henriot, La Tou-
loubre, Métayer, Théry, Marot, Uhlman,
lante minute, que si quelqu'un surve-
nait, il pourrait alléguer le cas for-
tuit. Il y a bien des gens qui tombent
dans un escalier sans qu'on les y pousse.
Non. il s'orienta tout de suite inébran-
lablement sur l'accusation à laquelle il
était exposé, si on trouvait |à ce cadavre.
C'était la Cour d'assises. C'était peut-
l'échafaud. Son imagination de névrosé
et de Méridional s'exaltait au pire, avec
une sorte d'ivresse. Il entendait les huées
de la foule autour de son crime. Pas
de pitié pour cette lâcheté d'avoir tué,
non pas même un homme, qui aurait eu
la force de se défendre, mais une femme,
etune pauvre femme, une servante, -lui
que le sort avait tant gâté, et qui n'avait
par conséquent aucune excuse
Aucune excuse?.
Cependant, au fond, suis-je coupa-
ble ? Est-ce que je voulais tuer? Est-ce
que je voulais faire le moindre mal ?
Est-ce que, dans ce coup de colère, je rai-
sonnais davantage, est-ce que j'étais plus
maître de mes nerfs que je ne l'aurais
été dans un éclair de folie, ou égaré par
le délire de l'alcool ?
C'était là de quoi atténuer le tumulte
de sa conscience.
Un accident, oui, un épouvantable
malheur 1 Un crime?. non 1
Mais qu'il allât donc payer la justice
de cette raison Est-ce que la colère est
une excuse légale? Quand elle le serait
et vraiment, pensait-il, ne devrait-elle pas
l'être ? il n'en resterait pas moins le pro-
cès, la prison, une rupture de toute son
existence, lui et les siens obligés de quit-
ter cette ville où on les montrerait au
doigt, de vivre de la vie suspecte des gens
qui ont été marqués par une procédure
criminelle, non pas à l'épaule mais au
front,
Lui qui était suprêmement l'être social,
lui qui ne pouvait se passer de la cama-
raderie ou de l'amitié de tout le monde,
lui pour qui le sourire et la poignée de
Page, Dary, Villain, Roquenbot, Passy,. Ed-
mond, Barras, Collin, Guillaume, baron
Pierre de Crawhez, Van der Eyden, Berteaux,
baron Jean de Crawhez, Durand, Vanderbilt.
Plus cinq touristes, qu'allaient-ils
faire dans cette aventure de vitesse ?̃
ce qui donne pour la catégorie 56 par-
tants sur-75 inscrits.
Au moment même où partaient les
deux derniers, arrivait le baron Pierre
de Crawhez, ayant effectué les 85 kilo-
mètres 400 mètres du premier tour en
54 minutes, soit donc à une vitesse de
95 kilomètres à l'heure.
L'arrivée
L'arrivée a donné pour les différentes
catégories les résultats suivants
Voitures. Jarrott, en 5 h. 53' 39"; 2 Ga-
briel (Mors), en 6 h. 2' 45"; 3 Vanderbilt
(Mors), en 6 h. 22' 11" 4 Zborowski, en 6 h.
46' 4"; 5 Girardot, en 6h. 55' 55" 2/5; 6Heath,
en 6 h. 57' 3" 3/5 7 Augières (Mors), en 7 h.
43' 50" 8 Lorraine-Barrow, en 8 h. 8' 3" 2/5;
9 Stead, en 8 h. 18' 26" 10 Coppée, en 8 h.
32' 35"; 11 Wattecamps, en 9 h. 15'.
Voitures légères. 1 Rigolly (Gobron-
Brillié), en 6 h. 42" 16" 2 Guders, en-7 h. 1'
48" 1/5; 3 Edmond, en 7 h. 4' 3" 3/5; 4 Ber-
teaux, en 7 h. 26' 47" 5 Ulmann, en 7 h. 35'
53"; 6 de La Touloubre, en 7 h. 36' 38"; 7 Col-
lin, en 7 h. 44' 20"; 8 Durand, en 7 h. 48' 53";
9 Tart, en 7 h. 50' 15" 10 Barbaroux, en
7 h. 59' 6" 2/5 11 Delangery, en 8 h. 3' 37"
12 Dernier, en 8 h. 38' 13 Hautvast, en
9 h. 11' 14 Page, en 9 h. 26'.
Voiturettes, 1 Corre, en 2 h. 39'.
Dans la catégorie des motocycles et
motocyclettes, les résultats ont été pour
les 170 kilomètres
Molocycles. 1 Osmont, en 2 h. 53' 16"
2 Joostens, en 3 h. 8' 45".
Motocyclettes. 1 Deruy, en 3 h. 9' 47"
Arnott, en 3 h. 36'57"; 3 Masson, en 3 h. 43' 52".
Quelques accidents ont réduit le lot
des concurrents. Pierre de Crawhez,
alors qu'il était en tête, entrait en colli-
sion avec Coppée et abandonnait.
Charron était mis hors de course dans
une rencontre où il défonçait son radia-
teur et cassait sa direction.
Par suite d'un éclatement de pneuma-
tique, Jenatzy culbutait à quatre kil omè-
tres de Bastogne. Secouru par M. Fred
Carlier et le docteur Dordu, Jenatzy était
relevé avec l'arcade sourcillière fendue
et quelques contusions. Dans la chute, le
mécanicien se brisait le bras et se faisait
des lésions internes.
La course terminée, organisateurs,
concurrents et spectateurs ont fui Bas-
togne. Jarrott, le héros du circuit, a, par
la route, gagné Sedan où il a couché.
Frantz Reichel.
La Semaine élégante
Trouville se peuple. On commence à se ren-
contrer sur la plage. On y entend des « Bon-
jour, très chère Quand êtes-vous arrivée ? »
Et c'est joli ce babil de conversations menues
de femmes, dont la brise emporte au large les
argentins échos. Celles qui n'y sont pas en-
core font leurs malles. Volumineuses, ces
malles Et longues, longues I. Les robes ha-
billées y reposent dans leur longueur, de
crainte des plis. Doux sybaritisme Par contre,
le petit < tailleur » voit son heure arrivée: il
court gaiement les plages. Il s'est fait aimable,
joli, frais, agréable à porter toile, broderie
anglaise ou flanelle. Pour les jours sombres
-nos étés ne sauraient soutenir leur éclat sans
y mêler un peu de gris ̃ on en a en cover-
coat.
Dans la malle encore de triomphants après-
midi en batiste ou linon. Le soir, spéciale-
ment au Casino, c'est le déploiement des mous-
selines et des dentelles laissant transparaître,
4 travers l'indiscret mystère de leurs fins ré-
seaux, les roseurs timides de la peau.
Mais revenons à nos tailleurs, tenue préfé-
rée des villégiaturistes. La jupe, obligatoire-
ment courte. Elle s'accompagne des souliers
et des bas rouges, ou des souliers et des bas
blancs. Je ne vous cacherai pas que le rouge a
la faveur des très, très coquettes C'est une
trop dernière et raffinée innovation pour qu'il
en soit autrement. Les bas ajourés en hauteur.
On porte aussi beaucoup le soulier de daim
gris et la bottine jaune.
Comme dessous, avec ces jupes, rien ne
vaut la combinaison du linon entre-valencienné
ou, mieux encore, le jupon blanc de lingerie.
L'une ou l'autre remplace avantageusement le
taffetas qui, si léger soit-il, tient encore trop
chaud.
A part ça, rien de bien particulier dans le
linge. La femme du monde, éprise de belles et
simples choses, abandonne volontiers le linge
trop ajouré ou trop chargé en dentelle pour la
sobriété d'une batiste ou d'une toile incrustée
seulement de valenciennes ou de vrai cluny au
décolleté.
Pour lutter contre la réverbération, par
moment fatigante, des sables de la plage
quand le soleil les transforme en de véritables
coulées d'or, quelques élégantes de celles
qui donnent le ton ont adopté le voile de
main faciles étaient la friandise d'une
promenade, lui dont la joie, l'orgueil,
l'émotion étaient de se sentir, en sa ville,
l'homme populaire, estimé, aimé, sur le
chemin duquel tout s'épanouissait, le
bon, le digne, l'honorable Bouscabès,
allait-il, pour un instant de violence, s'é-
crouler dans l'infamie, être mis au ban
de la ville, de l'humanité? •
A la crise de terreur qui l'avait d'abord
paralysé succéda alors une reprise d'é- 1
nergie, telle que l'instinct de la conser-
vation en suggère aux heures désespé- ]
rées. j
Je ne suis coupable que devant l'é-
troite justice des hommes. Ma cons-
cience m'absout. Je ne veux pas deve-
nir en un instant le misérable paria que
des gendarmes et des geôliers se passent
de mains en mains, jusqu'au garde-
chiourme et peut-être au bourreau. Moi,
Bouscabès, en prison, au bagne, con-
damné à mort? Tout plutôt que cette
épouvante
Et, avec la mobilité qui était une des
curiosités de son tempérament, il se
trouva en un instant transformé, intré-
pide, d'une force musculaire telle qu'on
en connaît l'illusion en certains songes.
Une seule idée, une seule volonté venait
de se substituer en son cerveau au tu-
multe précédent Faire disparaître la
malheureuse de cet escalier, l'emporter.
où? 7
Il l'avait déjà soulevée; il la chargeait
sur ses bras, lourde affreusement, de
toute la pesanteur d'un corps qui s'aban-
donne, de l'effroyable poids d'un fardeau
que l'on porte avec cette horreur. Il sen-
tit en ce moment contre son bras une
clef dans la poche de la robe. Il n'avait
ni le sang-froid, ni le temps de sou-
mettre à n'importe quel examen cri-
tique les idées qui lui touchaient le cer-
veau. Cette clef, c'était la clef de la
chambre de la bonne, au quatrième, il
en fut immédiatement certain. Et immé-
gaze verte. Pratique, ça l'est, mon Dieu oui 1,
Mais joli Je sais bien qu'il ne faut jamais <,
dire d'une mode nouvelle qu'elle n'est pas c
jolie, mais on peut tout de même le penser. Le c
visage, sous ces voiles, prend des reflets qui j:
raviraient d'aise les peintres impressionnistes l
où les psychologues de la consomption mo-
derne.
L'impératrice Eugénie, qui s'y connaissait c
en coquetterie, avait aussi de ces voiles-là, ï
très en faveur à cette époque seulement, elle
les préférait flottant autour de ses chapeaux, t
ce qui était infiniment plus seyant et ne désa- I
vantageait pas le vidage. 1
Camille Duguet. c
PETITE CORRESPONDANCE
Germaine, villa des Pivoines, ~i C. Oui,
c'est charmant, la mer; mais elle a ses incon-
vénients aussi. Quand ce ne serait que le hâle.
Puisque vous vous en méfiez, emportez avec
vous VA nti-Bolbos de la Parfumerie Exotique,
35, rue du Quatre-Septembre. Avec ça il n'y
a ni hâle, ni rousseurs, ni points noirs qui ré-
sistent, et ça vous permet de ne pas gâter le
plaisir de votre villégiature. C. D.
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saison d'été, le Figaro reçoit
des abonnements au mois au prix de 6 fr. 75
pour la province et de 7 fr. 50 pour l'étran-
ger, partant de n'importe qaelle date. Des
abonnements au numéro sont également
reçus au prix de 20 centimes pour la pro-
vince et de 25 centimes pour l'étranger.
ctigaro à la eu ourse?
Jeudi 31 juillet. «
L'échéance fatale dont la seule perspective
suffisait à rembrunir le front des acheteurs
est enfin venue. Elle a été moins pénible
qu'on ne le craignait, des capitaux très abon-
dants ayant été mis à la disposition de la
place. Mais le marché n'a point repris son
assiette. Quoiqu'on ne craigne point de dé-
faillances, quoique les positions soient peu
importantes sauf sur la rente, naturelle-
ment il règne toujours une ère de pessi-
misme qui pousse la clientèle à vendre ou à
s'abstenir.
Il faut, cependant, ajouter que cette ten-
dance n'est point absolue et que certaines va-
leurs ont, au contraire, fait preuve de bonnes
dispositions. Mais les esprits chagrins di-
ront que c'est l'excès même de leur baisse
qui amène des rachats.
Notre 3 0/0 termine à terme à 100 45, re-
port de 26 centimes 1/2 compris au comp-
tant il faiblit de 100 40 à 100 20. Le 3 1/2
finit à 102 francs, fin du mois.
Les établissements de crédit restent très
calmes. La Banque de Paris clôture à 1,022
au 15 le Comptoir se tient à 587 et le Lyon-
nais est demandé à 1,059. La Compagnie
francaise de mines d'or finit à 107.
A l'exception du Métropolitain, qui s'élève
de 532 à 537, nos chemins de fer sont faibles.
Le Lyon réactionne de 1,424 à 1,416, et le
Nord fléchit de 1,839 à 1,815 après 1,805, au
plus bas.
Les Métaux s'alourdissent à 462 contre 470,
et le' Suez se tient à 3,926.
Les valeurs de transport, peu animées, res-
tent très calmes. La Thomson finit à 597,' les
Tramways-Sud clôturent à 195 et les Voitures
sont fermes à 231.
Parmi les fonds d'Etat étrangers, le & 0/0
brésilien passe de 72 55 à 72 67, l'Extérieure
est calme à 80 85 et l'Italien est faible à
101 95. Le Portugais est immobile à 29 35 et
le Russe 3 00 1896 reste à 88 25. Les rentes
turques, après diverses fluctuations dans les
deux sens, terminent en nouveaux progrès,
La Série C s'élève de ;30 fr. à 30 30 et la Sé'-
rie D passe de 28 22 à 28 50.
Les chemins espagnols finissent assez favo-
rablement. Les Andalous se tiennent à 167,
le Nord d'Espagne clôture à 180 et, le Sara-
gosse reste à 278.
Le Rio s'avance de 1,082 à 1,088, la Briansk
s'élève à 195 et la Sosnowice progresse à
1,720.
La Huanchaca est bien tenue à 96 75 et la
Compagnie nouvelle de Panama est recher-
chée à 96 francs.
Parmi les valeurs sud-africaines, la De
Beers est indécise à 581, la Rand Mines est
lourde à 292 50 et la Goldfields est calme à
207. La Eerste Fabrieken Distillery s'avance
à 24.
Le Boursier.
INFORMATIONS FINANCIÈRES ]
OBLIGATIONS' INDO-CHINOISE. -Au prix d'émis- -i
sion de 93 0/0 ou 465 fr. par obligations de 500 fr., J
ces titres se capitalisent à près de 3 1/4 0/0. l
Etant donné les garanties qui leur sont accor- <
dées par le gouvernement général de l'Indo- (
Chine, ils constituent un placement de premier
ordre.
D'autre part, les facilités offertes aux souscrip-
teurs pour la libération de leurs titres ne peuvent
être que très favorablement accueillies. ( <
En effet, à leur gré ils ont la faculté de se libé- •,
rer immédiatement ou bien d'échelonner leurs 1
paiements de la façon suivante
50 francs à la souscription, 115 fr. à la répar- ]
tition du 11 au 16 août 1902, 150 fr. le 15 septem- (
bre, et 150 fr. le 15 octobre 1902.
diatement aussi s'établit en son esprit la
conception que c'était là qu'il fallait por-
ter l'horrible faix. Il l'y mettrait sous
clef. Il aurait le temps d'aviser.
Il se mit donc à gravir l'escalier.
La maison était à quatre étages, le pre-
mier habité par une vieille dame de leurs
relations, le second occupépar lui, le troi-
sième par un des médecins de là ville,
leur médecin même et leur ami, le qua-
trième par les domestiques.
L'idée fixe, l'idée terrible de mener à
bien l'ascension, sans être surpris, conti-
nuait à le galvaniser.
Il trébuchait. l'échine courbée sous
le poids, il touchait presque du front les
marches auxquelles il se cramponnait à
chaque instant d'une main, de l'autre,
d'un geste rapide et affolé. mais il ne
s'arrêtait pas.
Au moment où il atteignait le palier
du médecin, quelqu'un, dans la cuisine,
mit la main à la porte, pour l'ouvrir as-
surément et sortir sur l'escalier.
Malgré l'urgence qu'il y aurait eu alors
à abandonner son fardeau, à redescendre
éperdument, à tâcher de rentrer chez lui
avant d'être aperçu, il restait là, comme
sous un coup d'apoplexie, avec des mem-
bres de plomb lardés de fourmillements.
La porte, heureusement, ne s'ouvrit
pas. Il entendit qu'on s'en éloignait.
Nul bonheur, en sa vie écoulée, ne lui
avait semblé plus aigu que la joie de per-
cevoir ces pas d'un domestique qui avait
changé d'intention apparemment et qui
s'abstenait de sortir d'une cuisine.
Son sang en rebondit avec une telle
allégresse que ce fut avec moins d'agonie
physique, presque redressé, qu'il gravit
le dernier étage.
Une fois à l'entrée du couloir sur le-
quel donnaient les chambres de domes-
tique, il yj avait lieu de croire que le
danger était moins redoutable; car, le
jour, ces chambres étaient vides.
Il respira donc plus librement.
Nous rappelons que les souscriptions sont re-
çues à la Banque de l'Indo-Chine, à la Banque
de Paris et des Pays-Bas, an Comptoir national
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, au Crédit in-
dustriel et commercial et à la Société générale,
tant aux sièges de ces établissements que dans
leurs succursales.
COURS DE compensation. Voici quelques
cours de compensation suivis du taux moyen
des reports 3 0/0 100 35 0 2$ 1/2 Banque do
Paris, 1,025 1 50 Lyonnais, 1,057 1 75; Rio,
1,078 1 60; Sosnowlce, 1,715 1 87 1/2; Ex-
térieure, 80 80 0 12 1/2 Italien, 102 0 15
Portugais, 29 40 0 06 Turc C, 30 0 05
Turc D, 28 10 0 04; Lyon, 1420 4 75; Nord,
1805- 6 07 1/2; Métropolitain, 532 déport
0 37 1/2; Thomson, 598 report 0 80: Est pari-
sien,88 –005; Tramways-Sud, 196 0 35; Suez,
3,925 5 50 Dynamite, 565 1 fr.
Chartered, 80 0 30 De Beers ordin., 580
2 fr.; Ooldftelds, 207 0 85; East Rand, 220
0 90 Rand-Mines 293 1 25; Robinson, 292
1 15 Transvaal 140 0 60; Cape Copper, 91
pair Huanchaca, 97 report 0 40.
DERNIERS COURS ÉTRANGERS
Changes
Barcelone. Change sur Paris.
Gênes.
Valparaiso. Londres.
Rio-Janeiro..
Agio Buenos-Ayres.
37 20
101 06
1511/16
12 3/32
129 80
Métaux
Cuivre. Comptant 53 2/6 contre 52 15/.
1) Terme. 53 7/6 53
Plomb anglais 11 5/. Espagnol 11 1/10 1/2
AVIS DIVERS
VITTEL-PALACE, Hôtel de grand confort.
PHARMACIE NORMALE
19, rue Drouot •
Au moment des départs pour la campagne,
les villes d'eaux, les stations balnéaires,
LA PHARMACIE NORMALE
informe sa clientèle qu'elle vient d'augmenter
et de perfectionner son service des expédi-
tions en province et à l'étranger. Envoi
franco du catalogue illustré, sur demande.
Hmvelles Diverses
A PARIS
L'ASSASSINAT D'UN médecin
M. Ausset, juge d'instruction, a entendu
hier de nouveau M. le docteur Courgenou,
médecin à Bécon-les-Bruyères, qui fut appelé
le premier, nous l'avons raconté, à donner
des soins à M. le docteur Ordenstein quelques
minutes après le crime.
Tout en apportant à mon infortuné con-
frère les premiers secours, a déclaré M. le
docteur Courgenou, je lui posai plusieurs
questions auxquelles il répondit, car il avait
à ce moment-la perdu peu de sang et il avait
conservé toute sa lucidité d'esprit. Comme je
lui demandais s'il connaissait son assassin, il
me répondit que non, qu'il ne l'avait jamais
vu, que cet individu qui, au départ du train,
était assis à l'angle opposé du wagon, s'était
approché de lui sans qu'il s'en aperçût, telle-
ment il était absorbé par la lecture d'un
journal.
» Quant à Chabanoix, il se tenait debout b,
la portière opposée, sans doute disposé à des-
cendre à contre-voie. Un employé de la gare
de Bécon-les-Bruyères qui accourait au même
instant l'en empêcha sans doute. C'est alors
que l'assassin simula une tentative de sui-
cide. Je lui fis prendre des blancs d'oeuf,
comme antidote, mais j'étais, dès ce moment-
là, convaincu que le suicide était simulé. »
Chabaneix n'a pas été reconnu par diverses
personnes qui avaient écrit au juge pour l'in-
former qu'ils croyaient avoir rencontré na-
guère l'assassin.
UNE BATAILLE RUE PIROUETTE
La rue Pirouette, aux Halles, est décidément
le Pré aux Clercs des Apaches et autres rô-
deurs de barrières. Hier matin, à deux heures,
une demi-douzaine de ces intéressants per-
sonnages s'étant pris de querelle rue Mont-
martre, décidèrent de se rendre, pour se
battre, au cabaret de « l'Ange Gabriel ».
Les rendez-vous de,noble compagnie
Se donnent tous en ce charmant séjour.
A peine entrés, on tira les couteaux et le
duel commença. Un nommé Louis Michel reçut
deux coups dans le dos; un nommé Thill fut
assommé à coups de carafe. M. Mathieu, pro-
priétaire du cabaret, en voulant rétablir l'or-
dre, fut blessé d'un coup de couteau au bras.
Enfin, la police arriva ot ceux qui n'avaient
rien prirent la fuite, abandonnant sur le champ
de bataille Thill et Michel, qui ont été con-
duits à l'Hôtel-Dieu.
BONNE MÉMOIRE
Un individu de fort bonne apparence, se
disant commissionnaire en marchandises, se
présentait hier chez M. Barbier, passemen-
tier, 8, rue de Mulhouse et, après lui avoir
montré diverses références, lui demandait à
condition une pièce d'étoffe de valeur.
M. Barbier examina le prétendu commis-
Mais pendant un instant seulement.
Car aussitôt lui zébrait l'esprit, pour re-
mettre à vif toute son angoisse, cette in-
certitude
Est-ce bien la clef de sa chambre
que j'ai sentie tout à l'heure dans sa po-
che ? 2
La question l'assaillait en ce moment
à l'improviste. Tout à l'heure, l'idée fixe
de monter le plus vite possible, la ter-
reur d'une surprise dans l'escalier, lui
avaient masqué tout autre souci.
Il en avait maintenant une sueur de
glace aux tempes et son cœur cognait
dans sa poitrine comme un marteau
Si ce n'est pas la clef de sa chambre,
je suis perdu. Impossible de la laisser à
même ce couloir. Plus impossible en-
core de la redescendre.
Ses mains tremblaient si fort qu'il ne
parvenait pas à trouver l'ouverture de la
poche. Il sentait toujours la clef à tra-
vers les étoffes.
Pourvu que ce soit celle-là!
Il s'arrêtait un instant.
Si ce n'était pas elle ?
Il n'osait plus chercher.
Enfin il se ramassa aveuglément sur
soi-même, il déchira d'un geste forcené
la jupe dans les plis de laquelle la poche
et la clef s'empêtraient.
La clef sonna sur le carrelage du cou-
loir.
Il la ramassa en se sentant mourir.
Il l'examina.
C'était bien elle!
Il l'étreignit à deux mains. 11 l'eût bai-
sée, avec son élan du Midi.
L'heureux dénouement de cette se-
conde péripétie l'électrisa de nouveau.
Il traîna la fille jusqu'à sa chambre, au
hasard, par les pieds qui s'offraient les
premiers à sa prise puis, la porte ou-
verte, il la hala dans la chambre même.
Henri Pagat.
(A suivre.)
Républijjue, agissant sur les instructions qui
lui ont été dVnnées par le garde des sceaux.
Le Tribunal est appelé à juger disciplinai-
rement par application de la nouvelle loi sur
les poursuites contre les officiers ministé-
riels.
L'origine de l'affaire remonte à la dernière
élection législative.
Deux candidats républicains étaient en pré-
sence MM. Albert Lemoigne, député sortant,
et Albert Mahieu, fils de l'ancien maire de
Cherbourg.
Au cours d'une conférence publique, M. Al-
bert Mahieu développa son programme qui
contenait, entre autres, un article portant
« Suppression des avoués; remboursement de
leurs charges. »
Le lendemain, les cinq avoués se réunis-
saient dans leur Chambre, au Palais de Jus-
tice, et prenaient une délibération aux termes
dé laquelle ils décidaient de boycotter les avo-
cats et -architectes membres du Comité Ma-.
hieu, et tout journal qui publierait la profes-
sion de foi de ce candidat.
Cette délibération fut rendue publique. A la
suite de cet incident, trois plaintes furent dépo-
sées au procureur de la République une par M.
Mahieu,le candidat, la seconde par M. Biard,di-
recteur du Réveil de la Manche, qui avait pu-
blié la profession de foi Mahieu, et qui fut
effectivement boycotté par le retrait des in-
sertions légales et la .troisième par M. le
docteur Bourgogne, membre du comité
Mahieu, souvent nommé expert par le tribu-
nal et qui fut informé qu'il ne seraitplus pro-
posé dorénavant par les avoués au choix des
magistrats.
Ces plaintes furent adressées à M. Monis,
alors garde des sceaux, et le Conseil des mi-
nistres fit adresser au procureur général un
ordre d'informer contre, ces officiers ministé-
riels. :'̃•̃•
De nombreux témoins ont été entendus par
le -procureur de la République de Cherbourg,
chargé de l'enquête; les avoués furent égale-
ment appelés à fournir leurs explications.
Un volumineux dossier fut à nouveau
transmis au Parquet général et au nouveau
'ministre, M. Vallé, qui, après avoir pris
connaissance de la procédure, a jugé que
l'attitude des cinq avoués de Cherbourg avait
été irrégulière et ordonna de les poursuivre
devant le Tribunal civil, jugeant disciplinai-
rement.
Les cinq avoués poursuivis sont Mes Drouet,
Brière, Feron, Leblond et Porin.
Ils sont défendus par Mes Tillaye, avocat à
Cour de Caen, ancien ministre des travaux
publics, et Burnouf, avocat à Caen. M. Biard,
directeur du Réveil de la Jfanche, qui s'est
porté partie civile, est assisté de Me Prévost,
avocat à la Cour de Paris.
Après les plaidoieries et le réquisitoire du
procureur de la République réclamant un
blâme à l'égard de la conduite des avoués, le
Tribunal a rendu un jugement enjoignant aux
avoués d'être dans l'avenir plus circonspects.
La pénitence est douce R.
'u'M'B
PREMIÈRE A MAISONS-LAFFITTE
Débuts officiels de la machine
à donner les départs
Je n'ai pas l'intention de découvrir le
« starting gate »'; tous les sportsmen
l'ont vu ou en ont lu la description.
Pour les profanes, c'est la suppres-
sion du drapeau du starter et son rem-
placement par une machine deux pi-
quets tendant un filet à. travers la piste
et se relevant par un déclanchement. La
presse a été conviée aux répétitions géné-
rales et des articles documentés ont été
.publiés. La critique a été bonne. Le pu-
blic lui fera, j'en suis sûr, un excellent
accueil demain àMaispus-Laffitte. L'expé-
rience va-t-elle ratifier ce premier juge-
ment? Je ne le cboîs pas. Ma foi, je brûle
mes vaisseaux, je lâche le mot: je suis
anti-starting-gatiste Quel vilain mot 1
On s'attendait à une autre terminaison
en eux.
Le starting gate est venu au monde de
J'autre côté de l'Atlantique; son succès
n'a jamais été énorme, mais les diri-
geants ne songent pas à le remplacer.
On peut du reste ajouter qu'il présente
là-bas moins d'inconvénients les cour-
ses en Amérique ne sont pas disputées
de la même façon que sur notre vieux
continent. La victoire justifie les moyens:
les jockeys bousculent, se « balancent »
sous l'œil paternel des stewards. Qu'au
poteau, il s'engage des petites batailles
rangées,. cela n'a pas d'importance.
L'Angleterre a adopté, il y a deux ans,
le starting gate. Les résultats ont été
moins satisfaisants. Des incidents très
regrettables se sont produits dernière-
ment à Ascot. La machine n'a pas fonc-
tionné d'un côté, ce qui fait qu'une par-
tie des chevaux a pris le départ et l'autre
est restée^
Il y. eut une certaine rumeur dans l'en-
ceinte réservée quand le AU right s'est
fait entendre. Mais avec le respect de
l'autorité, qui caractérise l'Anglais, le po-
tin s'est trouvé mort-né.
En France, quel scandale La gravité
Feuilleton du FIGARO du 1" Août
[ i 4~
"Li sl G olere
1
r- r, »_. Suite '̃*
Bouscabès devint livide. Cet entête-
ment, cette mauvaise foi, cette injuste
grossièreté, devant lesquels il sentait
toùf,,raisonnement impuissant, le fouet-
tèrent d'une révolte qui acheva de le
mettre en état d'inconsciente fureur.
Dehors, misérable, dehors! hurla-
t-il
II l'aurait souffletée et foulée aux pieds.
̃ Pour couper court à cette tentation, il se
hâta d'ouvrir la porte, et empoignant
l'insulteuse au col de sa robe, il la secoua
un instant sur place, pour exaucer sa
rage; puis d'une ruée de tous ses nerfs,
il se débarrassa d'elle en la poussant
dans l'escalier de service. Pendant qu'il
refermait impétueusement la porte, il
l'entendit dégringoler les marches au
hasard de la chute, comme une chose
inerte que l'on eût jetée du palier.
-i- Qu'elle se ramasse 1 La sale en-
geance Le monstre
Et, fumant de courroux, trépidant de
l'exécution à laquelle il venait de procé-
der, il quitta la cuisine sans plus s'attar-
der, pour regagner sa chambre.
Mais il n'y était pas encore arrivé
qu'il se ravisa et fit halte.
La houle de sa colère tombait. Il se de-
manda ce qui pouvait être advenu dans
l'escalier.
Tout de même. si j'allais voir?
Elle s'est peut-être fait mal ? ?.
Reproduction interdite*
en eût été, il est vrai, tout autre, que
pour un timbre électrique ne résonnant
pas au moment opportun.
.Or donc, le starting gate ne s'est pas
couvert de gloire chez nos voisins. Il pa-
rait du reste que leurs systèmes sont
moins perfectionnés que les deux nôtres.
Ceux-ci ont été installés sur tous les ter-
rains d'entraînement, et dans certains
établissements particuliers. Les jeunes
acteurs, les débutants de demain, ont été
familiarisés avec le lever et le baisser du
rideau. Il n'est pas toujours commode de
les maintenir derrière, mais pendant les
répétitions ils se montrent assez dociles.
Quelques-uns oublient leur rôle quand
le rideau se lève, ils tournent le dos au
public, c'est une infime minorité. En
sera-t-il de même après plusieurs épreu-
ves sévères celui qui est doué d'un ca-
ractère difficile, celui qui aura conservé
un mauvais souvenir de ses exhibitions
précédentes, ira-t-il aussi sagement se
mettre le nez près de la ficelle, il sera
plutôt tête à queue.
Voilà un argument des partisans de la
nouvelle machine réduit à néant le si-
gnal sera plus laborieux, les faux dé-
parts n'auront pas lieu, les chevaux ne
s'échapperont pas en avant, mais ils ne
voudront pas se mettre en ligne. La
corde tendue à travers la piste est un ob-
jet qui les effrayera tandis qu'ils se ren-
dent faiblement compte de l'endroit où
se donne le départ avec le drapeau. Bah
me direz-vous, c'est une question de
dressage. On habitue bien le cheval à se
mettre entre les brancards d'une voiture!
Mais, ces chevaux du Grand Prix de
Paris qui finissent, oh! déchéance atte-
lés à un vulgaire sapin, sont déjà de
vieux retraités, n'ayant plus leur fougue
de deux ans; ils sont, en outre, la plu-
part du temps, privés de leurs attribu-
tions. capitales.
Autre inconvénient du « starting gâte1 »
les accidents seront fréquents; les che-
vaux très rapprochés les uns des autres
s'enverront mutuellement des ruades
amicales. Le signal, je parle du système
Watson, est impossible à prévoir. Il faut
donc que les jockeys sollicitent légère-
ment leurs montures pendant l'attente
pour qu'ils sautent immédiatement dans
leur train. D'où énervement fâcheux.
Quand le filet se lève, le cheval franc
s'élance immédiatement mais l'autre, le
fantasque, le lunatique reste au poteau
ou exécute une volte complète. Le prin-
cipe du « starting gâte » est mauvais le
but est de faire partir le cheval et vous
lui mettez un obstacle deyant lui.. C'est
un contre-sens.
Je me résume départ laborieux, sou-
vent impossible, puisque vous avez re-
cours à un agent matériel, énervement
et multiplicité de concurrents restant au
poteau.
Il me reste encore le chapitre des res-
tés au poteau. Quand il arrive qu'un che-
val ne part pas ou prend un très mau-
vais départ, naturellement le public crie
contre le starter d'abord, contre le joc-
key ensuite. Avec le « starting gate », à
qui s'en prendra-t-il? Au cheval soi-disant
c'ost le seul coupable. Alors, c'est l'im-
punité pour le cavalier.
Si vous consultez les jockeys anglais
ou américains, ils se montrent tous hos-
tiles au nouveau système à donner les
départs. Leur opinion peut être d'un cer-
tain poids. Enfin, avant d'employer le
« starting gate », il faudrait que l'Acadé-
mie se prononce doit-on dire un ou une
« starting gâte »? ?
~· starting gate » ? Raymond Isabel.
LES COURSES D'AUTOMOBILES
LE CIRCUIT DES ARDENNES 1
Disputée hier, cette'épreuve a été pour
le Cercle organisateur, l'Automobile-
Glub Belge, un succès considérable. Un
temps à souhait a favorisé cette mani-
festation, qui a eu pour elle le soleil,
aux ardeurs atténuées par quelques
nuages très appréciés, un vent rafrai-
chissant et des routes sans poussière,
grâce à des ondées aussi nocturnes
qu'opportunes.
C'est un chauffeur anglais, Jarrott, qui
a triomphé. Second dans le circuit du
Nord, classé parmi les vainqueurs de
Paris-Vienne, Jarrott s'est affirmé con-
ducteur excellent, ayant ce qu'ilfautpour
vaincre, cette passion de la lutte et cette
habitude de l'effort qui permettent et
autorisent toutes les audaces. Gabriel a
pris la seconde place, précédant Vander-
bilt et Rigolly, vainqueur de la catégorie
des voitures légères.
A nouveau donc l'industrie française a
C'était du reste une faible appréhen-
sion. Il pensait qu'il allait peut-être re-
trouver la fille sur le palier, frottant quel-
que contusion, ou qu'il l'entendrait mau-
gréer en se relevant dans l'escalier.Ils'em-
presserait alors de la faire rentrer et de
mettre de l'arnica à sa disposition.
Il se hâta de retourner dans la cuisine.
Il rouvrit la porte: personne sur le palier.
Il écouta nul bruit dans l'escalier.
« Elle q, filé. ou bien elle est remontée
à sa chambre faire son paquet.' Bon
voyage »
Et, sa colère éteinte, débarrassé de la
légère inquiétude qui l'avait ramené là,
il allait refermer la porte en chanton-
nant, quand, sans motif pensé, d'une sim-
ple impulsion machinale, il se porta de
l'autre côté de l'étroit palier et sé.pen-
cha pour regarder par-dessus la rampe.
Le cœur alors lui bondit dans la
gorge
Au second méandre de l'escalier, la
domestique gisait sans mouvementen tra-
vers des marches.
Il se précipita sans aucune réflexion.
La tête, qui était tombée la première,
touchait presque au palier de l'étage infé-
rieur.
Le reste du corps était à la débandade.
Pas de blessure apparente, pas de sang,
mais une face livide aux yeux cha-
virés, un corps inerte comme une chose,
et qui déjà se refroidissait.
Nul doute c'était la mort déterminée
par une chute malheureuse sur la nuque.
Il eut un vertige., Sa face se couvrit
d'une moiteur glacée. Ses mains se mi-
rent à trembler comme sous l'action d'un
courant électrique.
Je l'ai tuée! On m'a sans doute,
de la cour, entendu crier tout à l'heure
dans la cuisine. D'un moment à l'autre
quelqu'un peut monter ou descendre l'es-
calier et me trouver là. Je suis un as-
sassin
Il ne lui vint pas à l'esprit, en cette affo-
vaincu ses rivales étrangères d'Angle-
terre, d'Allemagne et de Belgique, pre-
nant les places d'honneur dans les voi-
tures, les voitures légères, les voiturettes,
les motocycles et les motocyclettes.
Les « Mors qui, dans Paris-Vienne,
ont en quelque sorte dû s'abstenir, victi-
mes de manœuvres dolosives que nous
avons signalées, viennent, à deux repri-
ses rapprochées, de fournir des preuves
éclatantes de leur supériorité. L'autre
jour, le baron de Caters, avec sa « Mors »
de trente chevaux, égalait les effarants
120 kilomètres à l'heure de Serpollet, et
hier, dans une marche foudroyante, les
« Mors » triomphaient dans le Circuit
des 'Ardennes avec Gabriel et Vander-
bilt.
A vrai dire, la célèbre usine de la rue
du Théâtre n'avait guère besoin de ces
nouveaux succès, qui n'ajoutent rien à
sa réputation industrielle, rien non plus
à la gloire sportive de ses produits; ils
sont pour la grande marque française
de simples confirmations de ces quali-
tés qui lui valent les faveurs des chauf-
feurs, vétérans et débutants.
Dans la catégorie des voitures légères,
c'est à la maison « Gobron-Brillié » que
la victoire est revenue. C'est un succès
qu'il importe de signaler à tous les points
de vue, car la carrière sportive des « Go-
bron-Brillié » est courte, ne compte que
quelques semaines, mais est courte et glo-
rieuse. C'est dans le circuit du Nord que
les Gobron-Brillié débutèrent en course;
elles y prirent la troisième place, ce qui
n'était vraiment pas mal pour un début.
Dans Paris-Vienne, sur cinq voitures
parties de Paris, cinq terminaient le par-
cours», arrivaient à Viennetoutes classées
dans les véhicules de tète, et Rigolly s'y
adjugeait, au Prater, le record du kilo-
mètre. Et hier, le même Rigolly que
ce résultat consacre conducteur émérite,
a pris avec sa Gobron-Brillié la pre-
mière place, battant les voiturettes des
plus fameuses marques et accomplissant
les 512 kilomètres en 6 heures 42 minu-
tes.
Cette victoire, qui place d'une façon
définitive les Gobron-Brillié au premier
rang de l'industrie automobile, est pour
M. Gobron la récompense très méritée
de ses efforts elle sera d'autant plus
sympathiquement accueillie qu'elle a' été
remportée double succès pour l'indus-
trie française avec l'alcool, cause dont
M. Gobron s'est fait le champion.
Autre performance qu'il nous plait de
souligner tout particulièrement, celle du
« Continental », dont nous rappelions les
succès de Paris-Vienne dans le Figaro
d'hier matin. Du même au même, puis-
qu'au palmarès du circuit des Ardennes,
le pneumatique « Continental » mis à son
actif la première place avec Jarrott, la
troisiômeavecVanderbiltdansles grosses
voitures; la première place avec Rigolly
dans les voitures légères. j'en passe et
des meilleures. Si ce pneumatique avait
besoin d'être recommandé aux chauf-
feurs, céléromanes ou placides tou-
ristes, cette preuve par deux de l'excel-
lence du « Continental» serait décisive.
` Le départ
A Bastogne, point de départ et d'arri-
vée, il y avait une foule de 1,000 à 1,500
personnes, venues de Paris et de
Bruxelles soit par la route, soit par le
train spécial.
Parmi les présents MM. René de
Knyff, d'Aubreby, de Goussaincourt,
Hansez,'Gobron, falconnet, A. Rigüelle,
Fred. Curlier, Mors, Huillier, Echalié,
G. de Lafreté, de YEcho de Paris Pierre
Giffard et Paul Rousseau, du Vélo Cha-
pelle, Janssens, de Turckeim, Giraud,
Vital, Englebert, Cranincks, Tampier,
Lamberjack, Perrodeaud, etc.
Le service d'ordre à Bastogne et sur le
parcours sur lequel s'était massé un
public innombrable accouru des alen-
tours était assuré par les gendarmes
et par les pompiers.
La course comportait, rappelons le,
pour les voitures lourdes et voitures lé-
gères, six fois l'itinéraire, soit 512 kilo-
mètres 500 pour les motocycles et moto-
,cyclettes, deux fois le même parcours de
85 kilomètres 400. mètres, soit 170 kilo-
mètres 800 mètres.
Pour la première catégorie, le premier
départ a été donné à 5 heures au baron
P. de Crawhez; les autres ont suivi dans
l'ordre ci-dessous, de minute en mi-
nute
Baron de Crawhez, Guders, Coppée, Watte-
camps, Ghisogne, Jenatzy, baron de Caters,
Kuhling, Charron, Girardot, Barrow, Stead,
Gabriel, Augières, Hautwast, Heath, Jarrott,
Rolland, Rigolly, Perrin, Delangery, Tart,
Barbaroux, Volatum, Dernier, Conrard, Corre,
Durand, comte Zborowski, Henriot, La Tou-
loubre, Métayer, Théry, Marot, Uhlman,
lante minute, que si quelqu'un surve-
nait, il pourrait alléguer le cas for-
tuit. Il y a bien des gens qui tombent
dans un escalier sans qu'on les y pousse.
Non. il s'orienta tout de suite inébran-
lablement sur l'accusation à laquelle il
était exposé, si on trouvait |à ce cadavre.
C'était la Cour d'assises. C'était peut-
l'échafaud. Son imagination de névrosé
et de Méridional s'exaltait au pire, avec
une sorte d'ivresse. Il entendait les huées
de la foule autour de son crime. Pas
de pitié pour cette lâcheté d'avoir tué,
non pas même un homme, qui aurait eu
la force de se défendre, mais une femme,
etune pauvre femme, une servante, -lui
que le sort avait tant gâté, et qui n'avait
par conséquent aucune excuse
Aucune excuse?.
Cependant, au fond, suis-je coupa-
ble ? Est-ce que je voulais tuer? Est-ce
que je voulais faire le moindre mal ?
Est-ce que, dans ce coup de colère, je rai-
sonnais davantage, est-ce que j'étais plus
maître de mes nerfs que je ne l'aurais
été dans un éclair de folie, ou égaré par
le délire de l'alcool ?
C'était là de quoi atténuer le tumulte
de sa conscience.
Un accident, oui, un épouvantable
malheur 1 Un crime?. non 1
Mais qu'il allât donc payer la justice
de cette raison Est-ce que la colère est
une excuse légale? Quand elle le serait
et vraiment, pensait-il, ne devrait-elle pas
l'être ? il n'en resterait pas moins le pro-
cès, la prison, une rupture de toute son
existence, lui et les siens obligés de quit-
ter cette ville où on les montrerait au
doigt, de vivre de la vie suspecte des gens
qui ont été marqués par une procédure
criminelle, non pas à l'épaule mais au
front,
Lui qui était suprêmement l'être social,
lui qui ne pouvait se passer de la cama-
raderie ou de l'amitié de tout le monde,
lui pour qui le sourire et la poignée de
Page, Dary, Villain, Roquenbot, Passy,. Ed-
mond, Barras, Collin, Guillaume, baron
Pierre de Crawhez, Van der Eyden, Berteaux,
baron Jean de Crawhez, Durand, Vanderbilt.
Plus cinq touristes, qu'allaient-ils
faire dans cette aventure de vitesse ?̃
ce qui donne pour la catégorie 56 par-
tants sur-75 inscrits.
Au moment même où partaient les
deux derniers, arrivait le baron Pierre
de Crawhez, ayant effectué les 85 kilo-
mètres 400 mètres du premier tour en
54 minutes, soit donc à une vitesse de
95 kilomètres à l'heure.
L'arrivée
L'arrivée a donné pour les différentes
catégories les résultats suivants
Voitures. Jarrott, en 5 h. 53' 39"; 2 Ga-
briel (Mors), en 6 h. 2' 45"; 3 Vanderbilt
(Mors), en 6 h. 22' 11" 4 Zborowski, en 6 h.
46' 4"; 5 Girardot, en 6h. 55' 55" 2/5; 6Heath,
en 6 h. 57' 3" 3/5 7 Augières (Mors), en 7 h.
43' 50" 8 Lorraine-Barrow, en 8 h. 8' 3" 2/5;
9 Stead, en 8 h. 18' 26" 10 Coppée, en 8 h.
32' 35"; 11 Wattecamps, en 9 h. 15'.
Voitures légères. 1 Rigolly (Gobron-
Brillié), en 6 h. 42" 16" 2 Guders, en-7 h. 1'
48" 1/5; 3 Edmond, en 7 h. 4' 3" 3/5; 4 Ber-
teaux, en 7 h. 26' 47" 5 Ulmann, en 7 h. 35'
53"; 6 de La Touloubre, en 7 h. 36' 38"; 7 Col-
lin, en 7 h. 44' 20"; 8 Durand, en 7 h. 48' 53";
9 Tart, en 7 h. 50' 15" 10 Barbaroux, en
7 h. 59' 6" 2/5 11 Delangery, en 8 h. 3' 37"
12 Dernier, en 8 h. 38' 13 Hautvast, en
9 h. 11' 14 Page, en 9 h. 26'.
Voiturettes, 1 Corre, en 2 h. 39'.
Dans la catégorie des motocycles et
motocyclettes, les résultats ont été pour
les 170 kilomètres
Molocycles. 1 Osmont, en 2 h. 53' 16"
2 Joostens, en 3 h. 8' 45".
Motocyclettes. 1 Deruy, en 3 h. 9' 47"
Arnott, en 3 h. 36'57"; 3 Masson, en 3 h. 43' 52".
Quelques accidents ont réduit le lot
des concurrents. Pierre de Crawhez,
alors qu'il était en tête, entrait en colli-
sion avec Coppée et abandonnait.
Charron était mis hors de course dans
une rencontre où il défonçait son radia-
teur et cassait sa direction.
Par suite d'un éclatement de pneuma-
tique, Jenatzy culbutait à quatre kil omè-
tres de Bastogne. Secouru par M. Fred
Carlier et le docteur Dordu, Jenatzy était
relevé avec l'arcade sourcillière fendue
et quelques contusions. Dans la chute, le
mécanicien se brisait le bras et se faisait
des lésions internes.
La course terminée, organisateurs,
concurrents et spectateurs ont fui Bas-
togne. Jarrott, le héros du circuit, a, par
la route, gagné Sedan où il a couché.
Frantz Reichel.
La Semaine élégante
Trouville se peuple. On commence à se ren-
contrer sur la plage. On y entend des « Bon-
jour, très chère Quand êtes-vous arrivée ? »
Et c'est joli ce babil de conversations menues
de femmes, dont la brise emporte au large les
argentins échos. Celles qui n'y sont pas en-
core font leurs malles. Volumineuses, ces
malles Et longues, longues I. Les robes ha-
billées y reposent dans leur longueur, de
crainte des plis. Doux sybaritisme Par contre,
le petit < tailleur » voit son heure arrivée: il
court gaiement les plages. Il s'est fait aimable,
joli, frais, agréable à porter toile, broderie
anglaise ou flanelle. Pour les jours sombres
-nos étés ne sauraient soutenir leur éclat sans
y mêler un peu de gris ̃ on en a en cover-
coat.
Dans la malle encore de triomphants après-
midi en batiste ou linon. Le soir, spéciale-
ment au Casino, c'est le déploiement des mous-
selines et des dentelles laissant transparaître,
4 travers l'indiscret mystère de leurs fins ré-
seaux, les roseurs timides de la peau.
Mais revenons à nos tailleurs, tenue préfé-
rée des villégiaturistes. La jupe, obligatoire-
ment courte. Elle s'accompagne des souliers
et des bas rouges, ou des souliers et des bas
blancs. Je ne vous cacherai pas que le rouge a
la faveur des très, très coquettes C'est une
trop dernière et raffinée innovation pour qu'il
en soit autrement. Les bas ajourés en hauteur.
On porte aussi beaucoup le soulier de daim
gris et la bottine jaune.
Comme dessous, avec ces jupes, rien ne
vaut la combinaison du linon entre-valencienné
ou, mieux encore, le jupon blanc de lingerie.
L'une ou l'autre remplace avantageusement le
taffetas qui, si léger soit-il, tient encore trop
chaud.
A part ça, rien de bien particulier dans le
linge. La femme du monde, éprise de belles et
simples choses, abandonne volontiers le linge
trop ajouré ou trop chargé en dentelle pour la
sobriété d'une batiste ou d'une toile incrustée
seulement de valenciennes ou de vrai cluny au
décolleté.
Pour lutter contre la réverbération, par
moment fatigante, des sables de la plage
quand le soleil les transforme en de véritables
coulées d'or, quelques élégantes de celles
qui donnent le ton ont adopté le voile de
main faciles étaient la friandise d'une
promenade, lui dont la joie, l'orgueil,
l'émotion étaient de se sentir, en sa ville,
l'homme populaire, estimé, aimé, sur le
chemin duquel tout s'épanouissait, le
bon, le digne, l'honorable Bouscabès,
allait-il, pour un instant de violence, s'é-
crouler dans l'infamie, être mis au ban
de la ville, de l'humanité? •
A la crise de terreur qui l'avait d'abord
paralysé succéda alors une reprise d'é- 1
nergie, telle que l'instinct de la conser-
vation en suggère aux heures désespé- ]
rées. j
Je ne suis coupable que devant l'é-
troite justice des hommes. Ma cons-
cience m'absout. Je ne veux pas deve-
nir en un instant le misérable paria que
des gendarmes et des geôliers se passent
de mains en mains, jusqu'au garde-
chiourme et peut-être au bourreau. Moi,
Bouscabès, en prison, au bagne, con-
damné à mort? Tout plutôt que cette
épouvante
Et, avec la mobilité qui était une des
curiosités de son tempérament, il se
trouva en un instant transformé, intré-
pide, d'une force musculaire telle qu'on
en connaît l'illusion en certains songes.
Une seule idée, une seule volonté venait
de se substituer en son cerveau au tu-
multe précédent Faire disparaître la
malheureuse de cet escalier, l'emporter.
où? 7
Il l'avait déjà soulevée; il la chargeait
sur ses bras, lourde affreusement, de
toute la pesanteur d'un corps qui s'aban-
donne, de l'effroyable poids d'un fardeau
que l'on porte avec cette horreur. Il sen-
tit en ce moment contre son bras une
clef dans la poche de la robe. Il n'avait
ni le sang-froid, ni le temps de sou-
mettre à n'importe quel examen cri-
tique les idées qui lui touchaient le cer-
veau. Cette clef, c'était la clef de la
chambre de la bonne, au quatrième, il
en fut immédiatement certain. Et immé-
gaze verte. Pratique, ça l'est, mon Dieu oui 1,
Mais joli Je sais bien qu'il ne faut jamais <,
dire d'une mode nouvelle qu'elle n'est pas c
jolie, mais on peut tout de même le penser. Le c
visage, sous ces voiles, prend des reflets qui j:
raviraient d'aise les peintres impressionnistes l
où les psychologues de la consomption mo-
derne.
L'impératrice Eugénie, qui s'y connaissait c
en coquetterie, avait aussi de ces voiles-là, ï
très en faveur à cette époque seulement, elle
les préférait flottant autour de ses chapeaux, t
ce qui était infiniment plus seyant et ne désa- I
vantageait pas le vidage. 1
Camille Duguet. c
PETITE CORRESPONDANCE
Germaine, villa des Pivoines, ~i C. Oui,
c'est charmant, la mer; mais elle a ses incon-
vénients aussi. Quand ce ne serait que le hâle.
Puisque vous vous en méfiez, emportez avec
vous VA nti-Bolbos de la Parfumerie Exotique,
35, rue du Quatre-Septembre. Avec ça il n'y
a ni hâle, ni rousseurs, ni points noirs qui ré-
sistent, et ça vous permet de ne pas gâter le
plaisir de votre villégiature. C. D.
ABONNEMENTS DE SAISON
Pendant la saison d'été, le Figaro reçoit
des abonnements au mois au prix de 6 fr. 75
pour la province et de 7 fr. 50 pour l'étran-
ger, partant de n'importe qaelle date. Des
abonnements au numéro sont également
reçus au prix de 20 centimes pour la pro-
vince et de 25 centimes pour l'étranger.
ctigaro à la eu ourse?
Jeudi 31 juillet. «
L'échéance fatale dont la seule perspective
suffisait à rembrunir le front des acheteurs
est enfin venue. Elle a été moins pénible
qu'on ne le craignait, des capitaux très abon-
dants ayant été mis à la disposition de la
place. Mais le marché n'a point repris son
assiette. Quoiqu'on ne craigne point de dé-
faillances, quoique les positions soient peu
importantes sauf sur la rente, naturelle-
ment il règne toujours une ère de pessi-
misme qui pousse la clientèle à vendre ou à
s'abstenir.
Il faut, cependant, ajouter que cette ten-
dance n'est point absolue et que certaines va-
leurs ont, au contraire, fait preuve de bonnes
dispositions. Mais les esprits chagrins di-
ront que c'est l'excès même de leur baisse
qui amène des rachats.
Notre 3 0/0 termine à terme à 100 45, re-
port de 26 centimes 1/2 compris au comp-
tant il faiblit de 100 40 à 100 20. Le 3 1/2
finit à 102 francs, fin du mois.
Les établissements de crédit restent très
calmes. La Banque de Paris clôture à 1,022
au 15 le Comptoir se tient à 587 et le Lyon-
nais est demandé à 1,059. La Compagnie
francaise de mines d'or finit à 107.
A l'exception du Métropolitain, qui s'élève
de 532 à 537, nos chemins de fer sont faibles.
Le Lyon réactionne de 1,424 à 1,416, et le
Nord fléchit de 1,839 à 1,815 après 1,805, au
plus bas.
Les Métaux s'alourdissent à 462 contre 470,
et le' Suez se tient à 3,926.
Les valeurs de transport, peu animées, res-
tent très calmes. La Thomson finit à 597,' les
Tramways-Sud clôturent à 195 et les Voitures
sont fermes à 231.
Parmi les fonds d'Etat étrangers, le & 0/0
brésilien passe de 72 55 à 72 67, l'Extérieure
est calme à 80 85 et l'Italien est faible à
101 95. Le Portugais est immobile à 29 35 et
le Russe 3 00 1896 reste à 88 25. Les rentes
turques, après diverses fluctuations dans les
deux sens, terminent en nouveaux progrès,
La Série C s'élève de ;30 fr. à 30 30 et la Sé'-
rie D passe de 28 22 à 28 50.
Les chemins espagnols finissent assez favo-
rablement. Les Andalous se tiennent à 167,
le Nord d'Espagne clôture à 180 et, le Sara-
gosse reste à 278.
Le Rio s'avance de 1,082 à 1,088, la Briansk
s'élève à 195 et la Sosnowice progresse à
1,720.
La Huanchaca est bien tenue à 96 75 et la
Compagnie nouvelle de Panama est recher-
chée à 96 francs.
Parmi les valeurs sud-africaines, la De
Beers est indécise à 581, la Rand Mines est
lourde à 292 50 et la Goldfields est calme à
207. La Eerste Fabrieken Distillery s'avance
à 24.
Le Boursier.
INFORMATIONS FINANCIÈRES ]
OBLIGATIONS' INDO-CHINOISE. -Au prix d'émis- -i
sion de 93 0/0 ou 465 fr. par obligations de 500 fr., J
ces titres se capitalisent à près de 3 1/4 0/0. l
Etant donné les garanties qui leur sont accor- <
dées par le gouvernement général de l'Indo- (
Chine, ils constituent un placement de premier
ordre.
D'autre part, les facilités offertes aux souscrip-
teurs pour la libération de leurs titres ne peuvent
être que très favorablement accueillies. ( <
En effet, à leur gré ils ont la faculté de se libé- •,
rer immédiatement ou bien d'échelonner leurs 1
paiements de la façon suivante
50 francs à la souscription, 115 fr. à la répar- ]
tition du 11 au 16 août 1902, 150 fr. le 15 septem- (
bre, et 150 fr. le 15 octobre 1902.
diatement aussi s'établit en son esprit la
conception que c'était là qu'il fallait por-
ter l'horrible faix. Il l'y mettrait sous
clef. Il aurait le temps d'aviser.
Il se mit donc à gravir l'escalier.
La maison était à quatre étages, le pre-
mier habité par une vieille dame de leurs
relations, le second occupépar lui, le troi-
sième par un des médecins de là ville,
leur médecin même et leur ami, le qua-
trième par les domestiques.
L'idée fixe, l'idée terrible de mener à
bien l'ascension, sans être surpris, conti-
nuait à le galvaniser.
Il trébuchait. l'échine courbée sous
le poids, il touchait presque du front les
marches auxquelles il se cramponnait à
chaque instant d'une main, de l'autre,
d'un geste rapide et affolé. mais il ne
s'arrêtait pas.
Au moment où il atteignait le palier
du médecin, quelqu'un, dans la cuisine,
mit la main à la porte, pour l'ouvrir as-
surément et sortir sur l'escalier.
Malgré l'urgence qu'il y aurait eu alors
à abandonner son fardeau, à redescendre
éperdument, à tâcher de rentrer chez lui
avant d'être aperçu, il restait là, comme
sous un coup d'apoplexie, avec des mem-
bres de plomb lardés de fourmillements.
La porte, heureusement, ne s'ouvrit
pas. Il entendit qu'on s'en éloignait.
Nul bonheur, en sa vie écoulée, ne lui
avait semblé plus aigu que la joie de per-
cevoir ces pas d'un domestique qui avait
changé d'intention apparemment et qui
s'abstenait de sortir d'une cuisine.
Son sang en rebondit avec une telle
allégresse que ce fut avec moins d'agonie
physique, presque redressé, qu'il gravit
le dernier étage.
Une fois à l'entrée du couloir sur le-
quel donnaient les chambres de domes-
tique, il yj avait lieu de croire que le
danger était moins redoutable; car, le
jour, ces chambres étaient vides.
Il respira donc plus librement.
Nous rappelons que les souscriptions sont re-
çues à la Banque de l'Indo-Chine, à la Banque
de Paris et des Pays-Bas, an Comptoir national
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, au Crédit in-
dustriel et commercial et à la Société générale,
tant aux sièges de ces établissements que dans
leurs succursales.
COURS DE compensation. Voici quelques
cours de compensation suivis du taux moyen
des reports 3 0/0 100 35 0 2$ 1/2 Banque do
Paris, 1,025 1 50 Lyonnais, 1,057 1 75; Rio,
1,078 1 60; Sosnowlce, 1,715 1 87 1/2; Ex-
térieure, 80 80 0 12 1/2 Italien, 102 0 15
Portugais, 29 40 0 06 Turc C, 30 0 05
Turc D, 28 10 0 04; Lyon, 1420 4 75; Nord,
1805- 6 07 1/2; Métropolitain, 532 déport
0 37 1/2; Thomson, 598 report 0 80: Est pari-
sien,88 –005; Tramways-Sud, 196 0 35; Suez,
3,925 5 50 Dynamite, 565 1 fr.
Chartered, 80 0 30 De Beers ordin., 580
2 fr.; Ooldftelds, 207 0 85; East Rand, 220
0 90 Rand-Mines 293 1 25; Robinson, 292
1 15 Transvaal 140 0 60; Cape Copper, 91
pair Huanchaca, 97 report 0 40.
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Changes
Barcelone. Change sur Paris.
Gênes.
Valparaiso. Londres.
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37 20
101 06
1511/16
12 3/32
129 80
Métaux
Cuivre. Comptant 53 2/6 contre 52 15/.
1) Terme. 53 7/6 53
Plomb anglais 11 5/. Espagnol 11 1/10 1/2
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A PARIS
L'ASSASSINAT D'UN médecin
M. Ausset, juge d'instruction, a entendu
hier de nouveau M. le docteur Courgenou,
médecin à Bécon-les-Bruyères, qui fut appelé
le premier, nous l'avons raconté, à donner
des soins à M. le docteur Ordenstein quelques
minutes après le crime.
Tout en apportant à mon infortuné con-
frère les premiers secours, a déclaré M. le
docteur Courgenou, je lui posai plusieurs
questions auxquelles il répondit, car il avait
à ce moment-la perdu peu de sang et il avait
conservé toute sa lucidité d'esprit. Comme je
lui demandais s'il connaissait son assassin, il
me répondit que non, qu'il ne l'avait jamais
vu, que cet individu qui, au départ du train,
était assis à l'angle opposé du wagon, s'était
approché de lui sans qu'il s'en aperçût, telle-
ment il était absorbé par la lecture d'un
journal.
» Quant à Chabanoix, il se tenait debout b,
la portière opposée, sans doute disposé à des-
cendre à contre-voie. Un employé de la gare
de Bécon-les-Bruyères qui accourait au même
instant l'en empêcha sans doute. C'est alors
que l'assassin simula une tentative de sui-
cide. Je lui fis prendre des blancs d'oeuf,
comme antidote, mais j'étais, dès ce moment-
là, convaincu que le suicide était simulé. »
Chabaneix n'a pas été reconnu par diverses
personnes qui avaient écrit au juge pour l'in-
former qu'ils croyaient avoir rencontré na-
guère l'assassin.
UNE BATAILLE RUE PIROUETTE
La rue Pirouette, aux Halles, est décidément
le Pré aux Clercs des Apaches et autres rô-
deurs de barrières. Hier matin, à deux heures,
une demi-douzaine de ces intéressants per-
sonnages s'étant pris de querelle rue Mont-
martre, décidèrent de se rendre, pour se
battre, au cabaret de « l'Ange Gabriel ».
Les rendez-vous de,noble compagnie
Se donnent tous en ce charmant séjour.
A peine entrés, on tira les couteaux et le
duel commença. Un nommé Louis Michel reçut
deux coups dans le dos; un nommé Thill fut
assommé à coups de carafe. M. Mathieu, pro-
priétaire du cabaret, en voulant rétablir l'or-
dre, fut blessé d'un coup de couteau au bras.
Enfin, la police arriva ot ceux qui n'avaient
rien prirent la fuite, abandonnant sur le champ
de bataille Thill et Michel, qui ont été con-
duits à l'Hôtel-Dieu.
BONNE MÉMOIRE
Un individu de fort bonne apparence, se
disant commissionnaire en marchandises, se
présentait hier chez M. Barbier, passemen-
tier, 8, rue de Mulhouse et, après lui avoir
montré diverses références, lui demandait à
condition une pièce d'étoffe de valeur.
M. Barbier examina le prétendu commis-
Mais pendant un instant seulement.
Car aussitôt lui zébrait l'esprit, pour re-
mettre à vif toute son angoisse, cette in-
certitude
Est-ce bien la clef de sa chambre
que j'ai sentie tout à l'heure dans sa po-
che ? 2
La question l'assaillait en ce moment
à l'improviste. Tout à l'heure, l'idée fixe
de monter le plus vite possible, la ter-
reur d'une surprise dans l'escalier, lui
avaient masqué tout autre souci.
Il en avait maintenant une sueur de
glace aux tempes et son cœur cognait
dans sa poitrine comme un marteau
Si ce n'est pas la clef de sa chambre,
je suis perdu. Impossible de la laisser à
même ce couloir. Plus impossible en-
core de la redescendre.
Ses mains tremblaient si fort qu'il ne
parvenait pas à trouver l'ouverture de la
poche. Il sentait toujours la clef à tra-
vers les étoffes.
Pourvu que ce soit celle-là!
Il s'arrêtait un instant.
Si ce n'était pas elle ?
Il n'osait plus chercher.
Enfin il se ramassa aveuglément sur
soi-même, il déchira d'un geste forcené
la jupe dans les plis de laquelle la poche
et la clef s'empêtraient.
La clef sonna sur le carrelage du cou-
loir.
Il la ramassa en se sentant mourir.
Il l'examina.
C'était bien elle!
Il l'étreignit à deux mains. 11 l'eût bai-
sée, avec son élan du Midi.
L'heureux dénouement de cette se-
conde péripétie l'électrisa de nouveau.
Il traîna la fille jusqu'à sa chambre, au
hasard, par les pieds qui s'offraient les
premiers à sa prise puis, la porte ou-
verte, il la hala dans la chambre même.
Henri Pagat.
(A suivre.)
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