Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1896-01-06
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1896 06 janvier 1896
Description : 1896/01/06 (Numéro 6). 1896/01/06 (Numéro 6).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
42e Année 3e Série N° 6
te- Numéro = SEINE &tSEINÈ-ET-OtSÈ. ï$ <»M7nfes == DÉ^ffr^^
Lundi 6 Janvier 1896.
Directeurs -Gérants
";Jf. DE RQEA.YS, 'Rfàacieut en Chef
• 'A. FËRIVIER, Administrateur
H. DE VILLEMESSANT, Fondateur-'
.̃'̃̃̃̃̃•̃ abonnement;
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Seine, Seine-et-Oise. 15 » 30 » 60* °
Départements. i8 75 ,37 50 75 ̃».
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6 JANVIER iS9f>
'»' éiptejg' "̃ ̃ ̃
PAGE "2 ̃'̃"̃••̃̃
Up Bienfaiteur de I humanité Ferrari.,
+– PAGE 3
L'Affaire Max Lebaùdy Georges Grison.
Lés Lundis de Caran d'Ache LE JOUR des
iRoi?- ̃̃ ̃ » '̃
PAGE 4 _̃̃̃•
l/pe Première théâtrale à Berlin: FLORIAN
Geyer Charles Bonnefon.
FEUILLETON Miséricorde! Jules Mary.
PAGE S .̃
Correspondances étrangères Au TRANS-
ivaal, Charles Giraùdeau.
Chronique de l'Image étrangère 3oyui
.Grand-Garteret.
La ,Vie Artistique Arsène Alexandre.
Mouvement Scientifique: LÉ Docteur
ALEXANDRE Guérin Dr Maurice de
Fleury.
M. cmicmc
r ET UASSAJNISSEMENT
La singularité et la force de M. Cavai-
gnac, ce qui le caractérise avec un haut
relief dans le personnel en possession du
pouvoir, c'est qu'il réclame Fépuration.
L'épuration générale L'assainissement
du Parlement, des corps. financiers, des
administrations, du monde colonial La
terreur par la vertu, c'est une nécessité
politique qu'a connue plusieurs fois notre
pays au cours de son histoire.
:On sait magnifique accueil, en
février 93, la France reconnaissante fit
auxparoles de M. Gavaignac, quand, du
milieu des hontes de Panama et surgis-
sant à l'improviste de la majorité même
de cette majorité soumise ou dégra-
dée "rr il prononça l'éloge de la vertu.
Apeine descendu de la tribune et comme
il regagnait son banc au milieu des ap-
plaudissements unanimes, qui donc
aurait osé se singulariser ? il enten-
dait quelques collègues formuler le sen-
timent national dans un cri qui soudain
commanda le Silence « Le voilà, le lan-
gage d'un président de la République » u
Jît tpïtte cette terreur, toatcét eiithmr-
siasinè, parce qu'un homme, a loué pi^-
bliquement rintégrité, le. désintéresse-
ment, le "souci'du bien public! Des mots!
dés mots! Voilà ce- qui mouvemèntait.
les baflcs des vieux rameurs de la' poli-
tique Voilà, ce qui créait ces passions
contrastées si belles à lire sur lés visages
volontaires de ces'six cents députés, sur
les figures de ces légistes, gens d'intri-
gue et d'action, la plupart boucanés par
les trente-six vents de l'opinion publi-
que Oui, des mots, de grands' lieux
communs Mais, de les prononcer,
c'était du courage civique.
Tous ceux qui dans ces périodes où,
par le silence, on se fait tant d'amis
osent parler, exprimer la protestation
de l'honneur national, servent la France
devant l'Europe et devant l'histoire.
Grâèe à eux, l'étranger et l'avenir savent
que tous les orateurs et écrivains'politi-
ques de Frane ne sont pas à la solde des
syndicats financiers ou des fonds secrets
ministériels.
En outre,- quand nous protestons,
quand nous dénonçons, nous préparons
l'assainissement. Chaque parole d'hon-
nêteté est un coup de marteau qui assure
les montants de la guillotine libératrice
et qui terrorise les coupables.
'̃̃
Le pays fut reconnaissant à M. Cavai-
gnac. L'estime publique qu'il s'est con-
qnise. dès février 1893 constitue toute la
force de ce parlementaire quj, pour par-
ler franc, n'est, pas aimé au Parlement.
Il sait qu'il les inquiète, et il n'a
pas fait amende honorable. Tout au
contraire! en octobre 94; il parlait pu-
bliquement « d'anciens démocrates, d'an-
ciens démagogues dont quelques-uns
se vantent d'avoir été assagis par l'exer-
cice du pouvoir, et dont quelques au-
tres ont été seulement apprivoisés par
le voisinage des syndicats financiers ».
Et pourtant le voilà dans une combinai-
son ministérielle. C'est qu'à défaut de
sympathies de couloirs, il apporte au '1
Ministère Bourgeois une force morale.
Cela est vrai, sans discussion. M- Ca-
vaignac donne au ministère actuel un
certain caractère d'honnêteté qui tranche
agréablement sur les précédentes combi-
naisons. C'est aussi à son influence per-
sonnelle dans le gouvernement que l'on
doit les mesures sanitaires où l'on sem-
ble engagé.
S'il tient bon, ses collègues persiste-
ront dans cette voie, car il les gérerait
forten se retirant et en disant pouquoi.
De là l'intérêt considérable qu'il y a pour
les partisans de l'épuration à se rendre
compte du caractère de M. Cavaignac.
Essayons de nous composer une idée
vraie de sa figure et du rôle où il aspire
'̃•̃
•D'aspect physique, M. Cavaignac;,a,
quelque chose d'assez effacé et d'un peu
craintif. No$, ce'n'est pas de la timidité,
c'est plutôt quelque chose de réservé et,
pour tout dire, d'un peu pauvre. Il au-
rait l'air tout à fait terne, s'il ne possé-
dait de très beaux yeux. On les voit mal
tout d'abord» car rapide, assez long et
faible de corps, il passe vite et de profil,
«un#eu comme un ieune lièvre aui se
rase. Où va-t-il ainsi?'A< son travail.
'Avec une santé délicate; M; Cavaignac
est t un. acharné travailleur. Très fort en
thème au collège,, à Polytechnique, dans
sa carrière d'ingénieur, il demeura tel au
Parlement. ̃̃̃̃'
Ce n'est point une de ces intelligences
qui embrassent et échauffent toute une
sociologie; ni métaphysicien, ni poète, il
se porte et s'applique sur des objets s~
successifs. C'est la façpn caractéristique
de se mouvoir des hommes d'action.
M. Cavaignac est au courant ou s'est
occupé de tout ce qui ressort des tra-
vaux parlementaires, et, trait' particu-
lier, il a des solutions à peu près sur
toutes les questions. Comme la plupart
des esprits qui ont été formés par les
méthodes scientifiques, il aime à se cons-
truira des solutions très nettes sur des
points particuliers qu?il a travaillés. Il
n'est pas animé par un système général,
mais par dès volontés qu'ils'èst imposées
au cours de ses travaux.
C'est ainsi que sa physionomie morale,
quand on l'analyse, contredit son pre-
mier ,aspect.M._Cavaignac n*est effacé que
d'extérieur. En réalité, c'est un esprit
despotique.
1 On se rappellera. comment il partit
du ministère de là marine, plutôt que
de céder sur un point particulier. Il
est tombé parce qu'il soutenait ses bu-
reaux, qui très probablement avaient
tort; c'est un point que je n'affirme pas
parce qu'il sort de mon sujet et que
d'ailleurs je n'ai pas les éléments d'ap-
préciation je retiens seulement que M.
Gavaignac, s'étant persuadé qu'il n'avait
pointa se dessaisir de sa façon de voir,
a préféré se démettre de son portefeuille.
Il n'écoute guère ce qu'on lui dit, mais
seulement ce que lui disent les docu-
ments, les faits qu'il envisage. Dans la
pratique cela doit l'entrainer, j'imagine,
à vouloir tout examiner par lui-même.
• ̃ *&y v ̃
Est-il intéressant d'ajouter que 1VL Ca-
vaignac, très patriote, eut une belle con-
duite pendant la: guerre;; qu'il possède
au plus haut degré :le sentiment de la fa-
mille, s'intéressant de très près, comme
il arriye;. souvent dans le mondé poly-
technicien, aux succès scolaires des
siens; qu'avec, son entourage il est très
a^nable, simpfeTlsans affSctàtiûii 4e siiii-
plicité, ç'esicà^lire vrai et sincère dans
tout ce qu'il dit ^et: fait que s'il a une
grande force de .détester, jee .n'est point
dans un sentiment personnel, mais parce
qu'il croit .qu'il existe, des gens néfastes,
et de Là, sa haine ides opportunistes ?.
Ces traits divers que l'on devrait as-
seïnbler avec plus d'ordre: composent à
M. Cavaignac une figure révolution-,
naire c'est-à-dire une de ces physiono-
mies énergiques, entêtées, inattaqua-
bles qui dans les' périodes héroïques, de
la démocratie passent au premier plan.
Là vertu, l'amour de la vertu, pour par-
ler un langage suranné, mais qui nous
reporte au temps que je vise, fut. tou-
jours le ressort et le prestige des épura-
teurs.̃•
Le sentiment public né se trompe donc
pas en faisant de M. Cavaignac le repré-
sentant d'une certaine conception de
gouvernement à laquelle les honnêtes
gens voudraient revenir l'intérêt géné-
ral mis au-dessus des intérêts particu-
liers. ̃ i .̃
Le caractère de l'homme semble cor-
respondre exactement à l'esprit de ce dis-
cours sur Panama en 93 et de ce rapport
sur le budget de la guerre en 95, qui
sont ses titres essentiels.
En février 1893, il développait à la tri-
bune que. lé gouvernement, ne doit pas
tolérer que les sociétés financières, que
les agents financiers internationaux
jouent un rôle, exercent une influence
dans la politique française. Et insistant
sur la corruption parlementaire, il dé-
clarait « Vous êtes en présence d'un
document dont on ne peut nier la gra-
vité, puisqu'on a jugé utile de faire véri-
fier par la justice quelques-unes des allé-
gâtions qu'il contenait. Sur ce document,
M. de Reinach a prétendu que cent qua-
tre membres de, la Chambre de 85^89
ont touché de l'argent. Je ne sais pas
ce qui a été fait; je ne doute pas des in-
tentions du. gouvernement, mais je dis
qu'à l'heure actuelle les résultats obte-
nus ne sont pas suffisants pour satisfaire
la conscience publique. »
M. Cavaignac estimait donc, dès 92-93,
que le gouvernement doit passer par-
dessus des amitiés particulières et rie
pas hésiter à exécuter des concussion-
naires. Cette doctrine, il l'a développée
par un autre côté en septembre 95, en
examinant la situation des services ad-
ministratifs du ministère de la guerre.
Dans ce document ou il a cité des fait§
d'une gravité exceptionnelle, M. Gavai-
gnac a mis en relief, avec une force phi-
losophique réelle, ce qui caractérise la
période politique où nous vivons, à sa-
voir l'absence dé toute sanction et de
toute responsabilité
« Ce n'est pas seulement en matière de
services administratifs et d'affaires mili-
taires, c'est partout que, par une ten-
dance déplorable, nous en sommes ve-
nus. à supprimer toute responsabilité, à
traiter sur le même pied l'agent qui
exerce ses fonctions avec zèle et activité
e celui qui se rend coupable de négli-
gence pu même de prévarication, à con-
fondre dans une bienveillance univer-
verselle le bon et le mauvais serviteur;"1
adonner même la préférence au second
s'il à. su échapper à: l'appréciation exacte:
des faits qui le compromettent et à subs-
tituer à la réalité des choses, je ne sais
quelles apparences que 'Chacun est tou-
jours prêt à prendre pour bon argent
comptant. » )̃
Appliquez ce jugement au milieu par-
lementaire, et puis que tout électeur
s'interroge sur sa conduite propre vis-à-
visdenos hommes politiques, ne yoilà-t-il
pas un tableau exact de l'état d'esprit de
notre pays? Il n'y a plus en- France de
sanction. Et ce n'est pas du point dé vue
moral que nous nous plaçons pour lé dé-
plorer; 'c'est du point de vue patriotique,
et, si l'on veut, pour des raisons étroite-
ment politiques.
Si toute sanction s'efface, si toute res-
ponsabilité disparaît- le rapporteur,
aujourd'hui ministre de la guerre, en a
juste préoccupation que deviendront,
devant le déchaînement des intérêts par-
ticuliers, les intérêts généraux de la
grande collectivité ,éparse et 'anonyme
que doivent servir et gouverner» les bu-
reaux et le Parlementa /̃-
145 ~> e. 6 ,.11:.7Fp-.`,
"̃'«».•"̃> < v .-#̃-#- ̃
Vous la connaissez bien, cette vague in-
dùlgence, cette somnolence qui fait dire
à des sceptiques ou plutôt à des esprits
légers « Bah des fraudes dans l'admi-
nistratiori, des concussions dans le Par-
lement! ce sont des nécessités, les con-
ditions répugnantes de la vie d'un grand
pays,;de,la gestion d'un budget'formida-
blé Dissimulons, couvrons tout cela. »
Mais la masse' s'inquiète, à bon droit,
sent instinctivement sa sécurité com-
promise, parce que des concussionnai-
res, qu'ils le veulent ou non, sont forcé-
ment des traîtres. Et voilà comment M.
Cavaignac incarne une des idées tes plus
nettes de notre pays, dans une période
où l'on a peu d'idées politiques.
Ce- nest point une personnalité très.
éclairée du fait même qu'il' s'est com-
posé chacune de ses idées, il né rentre
dans aucun souS-grpupej apparaît peu
homogène aux politiciens classiques, aux
maîtres des 'cérémonies parlementaires,
mais: sa direction est bien dans le sens
de l'opinion, dans: le seul sens où puisse
se développer la République. On ne sait
pas s!i| peut fournit à célle-çi' un chet
de gouvernement; mais on le. constate
comme une force, et, plus exactement,
comme une force enformation. Primo il
a pris position nette pour J'assainisse-
ment; secundo ce n'est, point un scep-
tique, et ënfiii, on croît à sort réel desin-
téressement. Voilà trois points autour de
quoi peut se faire une. belle cristallisa-
tion républicaine.
J'ajoute qu'un observateur doit lé tenir
pour un desseuls hommes politiques de
l'instant qui aientderayénir. HorslUi, qui
voyez-vous ? Bourgeois connaît l'admi-
nistration, est merveilleusement sou-
pl«, heureux en expédients; il écrit et'
parle très bien cette langue-là. Mais
je le crois dans son meilleur ins-
tant. Bien capable,'d'ailleurs, de se pro-
longer autant que le système d'opti-
misme conventionnel où nous demeu-
rons, il ne peut être l'artisan d'une évo-
lution.
-M. Godefroy Cavaignac n'a pu encore
réaliser le: programme d'assainissement
dont il a formulé les lignes essentielles.
Par là il est une possibilité, plutôt qu'une
réalité. Mgjs, tel quel, il est une espé-
rance. ':• ̃ • ̃̃̃:•̃ -i ̃' 'v ̃'̃
rance.
̃
II" m'est arrivé d'assister' au montage
de la guillotine dans la nuit. A mesure
que les coups de marteau se multi-
pliaient, on savait que l'instant appro-
chait. Peu à peu, le petit jour éclaira les
montants, le couteau. Quand la porte
s'ouvrit, nous avions le cœur serré d'an-
goisse. Mais, sans.angoisse, la France,
plongée dans l'obscurité, écoute les pa-
roles qui construisent la guillotine.
Vienne la belle lumière et la pureté du
matin Que la théorie des corrompus
s'acheminer Tous nous pousserons aux
roues de la charrette.
Maurice Barrés.
Échos
La Température
Une forte hausse barométrique s'accentue
sur tout le continent; elle, atteint 770 mm en'
Angleterre et en Autriche; elle dépasse 775 mm
dans les Pays-Bas et en France;. à Paris, no-
tamment, nous avions hier 772 mmJc'est-à-f}irel
une série de beaux jours en perspective. î
Les variations de la température sontfaibles
le thermomètre n'est au-dessôus de zéro, en
France, que dans les stations que nous signa-
lons journellement, c'est-à-dire au puy'de
Dôme et au pic du Midi. A Paris, il se tient à
10 1/2 au-dessus, le matin àhuit heures; 30 à
midi et 40 à deux heures; 150 à Alger. Le-
temps va rester frais, le ciel brumeux, moins
nuageux cependant que de coutume. La jour-
née d'hier a été très belle et dans lasoirée le
thermomètre était à ̃:a»ét lebaromètre.dàhnait
encore 768 n"n, 4,
LA THÉORIE DU « MAXIMUM »
II y a,sans doute^dans l'âme des so-
•frs cialistes, des préoccupations respëc-
tables. Quel que soit le mobile qui les
pousse à scruter toutes les misères, à
s'approcher des êtres souffrants, endo-
loris ou même dégradés, l'agitation inté-
ressée qu'ils entretiennent autour de ce
qu'on pourrait définir les mystères dou-
loureux de l'humanité force les égoïstes î
('̃ëix-mêmes à songéF^ti©* le devoir so-
cial Ji'est -pas épuisé .lorsqu'on, a payé
ses impôts au percepteur. Nous n'avons
donc pas insisté trop fort sur les respon-
sabilités morales encourues par M. Jau-
rès et ses amis dans la récente grève de
Garmâux. Les promoteurs de?ce mouve-
ment ouvrier ont pu se tromper sur ses
résultats probables et puis, la condition
des yerriers est si dure, .leur, travail si
fatigant et si dangereux qju'oh ne pou-
vait les blâmer de viser une améliora-
tion de leur sort, même par des moyens
répréhensibles..
"Mais la protestation véhémente, de
M. Jaurès et de M. Millerand contre un
traité qui, depuis la fondation de la ver-
rerie de Çarmaux, assure à cet établisse-
ment des prix exceptionnels,1 pour la
fourniture des charbons par la; Compa-
gnie des mines, nous apparaît comme
liïie manifestation de sentimentalisme
qui dénote un état d'esprit bien curieux.
Une industrie s'établit daris'un centre
houiller. Les gens qui risquent leurs ca-
pitaux songent d'abord à1 acquérir la
houille à bon compte c'est la raison pour
laquelle ils se' rapprochent des points
d'exploitation. Ils demandent à la Com-
pagnie houillère à laquelle ils assurent
un débouché constant un traitement de
faveur qui les garantisse contre une con-
currence éventuelle. On le leur accorde,
iï y a contrat régulier. Et l'on veut que,
parce que certains ouvriers mécontents
veulent, à leur tour, fonder une industrie
similaire, le ministre intervienne pour
déclarer ce contrat abusif et nul C'est
une prétention parfaitement incom-
préhensible. '̃'̃•
'Que dirait M. Millerand si le fonda-
tour éventuel d'un journal socialiste,
concurrent du sieri,.dénonçait au ministre
un marchand de.papier coupable d'avoir
passé avec l'administrateur de la Petite
République un traité avantageux pour
celui-ci ? Le cas est le même.
La théorie que soutiennent M. Jaurès
et M. Millérand est tout simplement la
théorie du maximum. Le pouvoir fixe le
prix des denrées. et cette fixation est ar-
bitraire et immuable. Mais qu'a produit
la théorie du maximum, mise en vigueur
en 1793? Elle a produit la ruine et la
réaction; M. Jaurès et M. Millerand se-
raient sages dé. s'en souvenir. "̃•̃ ̃'
Tï~Pm~ v,
Le, 'Président de la République; accom-
pagné du général Tournier, du comman-
dant Môrëâu et du commandant dé La-
gaTénne, est allé chasser Met dans )$s
tirés de Marly. ̃
Lâchasse n'avait aucun caractère offi-
ciel, quelques intimes- seulement ayant
été conviés par M: Félix Faùre. Au ta-
bleau,, nombre'de 'lapins 'et de faisans,
mais pas de lièvres. C'est maintenant.
à Paris, comme on sait, que ce gibier se
lève de temps à' autre. '•.••̃.
v La Noël russe, qui tombe douze jours
après la nôtre,sera célébrée aujourd'hui,
solennellement, à l'église de; la rue Daru.
Tous les membres de l'ambassade et
du consulat de Russie assisteront en
grand uniforme à la messe de onze
heures.
Les folie du budget.
Nous signalons à M. Lockroy et aux
contribuables le fait suivant
Le département de la mariné recrute
annuellement cinquante jeunes, méde-
cins dont les deux tiers sont versés au
département des colonies au sortir de
l'Ecole de médecine navale de Bor-
deaux.. -̃'
Dix-huit jeunes gens lui restent et suf-
fisent largement pour assurer ses divers
services.
Or, pour former ces dix-huit méde-
cins de marine, elle entretient six méde-
cins .professeurs à Bordeaux, «inq à
l'Ecole d'application dé Toulon et dix-
huit dans les écoles annexes, soit un to-
tal dé vingt-neuf chaires pour dix-huit
élèves. ̃'̃ '̃̃•'̃̃ •̃ •̃•̃̃•
Quel luxe! f »
Plusieurs de nos confrères ont cru
pouvoir dire qu'un groupe d'ecclésias-
tiques polonais ayant sollicité du Tsar
l'autorisation de se rendre à Rome en
pèlerinage s'étaient vu refuser cette au-
torisation, et que le Saint-Père avait
adressé a èe sujet une réclamation très
énergique à l'empereur de Russie.
Rien de tout cela n'est vrai, et il est, au
contraire, certain que le gouvernement
russe facilite maintenant autant qu'il est
en lui les relations des catholiques de
l'empire avec le chef|de l'Église.
En même temps que Naples, Bologne
applaudit à notre projet de tournoi inter-
national annuel d'escrime.
On sait que Bologne est une des villes
d'Italie qui ont le plus brillamment contri-
bué chez nos voisins à entretenir le culte
et à développer l'art de l'escrime. Bran-
tôme cite quelque part l'exemple du maî-
tre Pietro Moncio qui, dès le commence-
ment du seizième siècle, enseignait les
armes aux nombreux étrangers qui fré-
quentaient Bologne; après Moncio, il
faut citer Marozzo, Agrippa, Dall' Agoc-
chie, dont les traités d'escrime sont res-
tés fameux.
Aujourd'hui, on continue à Bologne la
bonne tradition des vieux maîtres, et la
Société d'escrime bolonaise y est devenue
un centre artistique» très renommé.
Le vice-président de cette Société, M,
Carlo Pilla, amateur très connu, nous
écrit à propos de notre Tournoi interna-
tional annuel de professeurs et amateurs
« Votre idée mérite toute 4a sympathie
et ràppui de ceux qui ont le cuite de
l'escrime et je souhaite pour ma part le
plus grand succès aux efforts des pro-
moteurs. »
V-M.i Àrïsta, professeur titulaire à la
même Société et l'une des plus fines la-
mes d'Italie, dans, une lettre 'tout à fait
aimablevaous; écrit ,.«. Tout ce ^ué^je
pourra faire pour contribuer au succès
de votre entreprise, je le ferai très vo-
lontiers;, et j'ose dire que cetïêSoçiété bolo-
naise à laquelle j'appartiens depuis dix
ans sera heureuse d'associer ses efforts
aux vôtres. >> •
Le Figaro est touché de, ces marques
d'approbation. Merci à tous 1 V
Les électeurs de 1 "arrondissement de
Châtellerault (Vienne) ont offert, dit-on,
à M. Hanotaux, ancien ministre des af-
faires étrangères, la candidature au. siè-
ge de député laissé vacant par la démis-
sion de M. Nivert.. :.̃.
M. Hanotaux aurait pour concurrents
MM. Henri Turot, socialiste, rédacteur
à la Petite République, et M. Raymond
Daly, avocat, candidat du parti ouvrier.
M. Guyot-Dessaigne, ministre des tra-
vaux publics, a passé la journée de sa-
medi chez. ses vieux parents, aux Mar-
tres-de-Veyre (Puy-dé-Dôme). Le père du
ministre des travaux-publics est âgé de
quatre-vingt-trois ans et aexercé pendant
trente ans, dans :son pays natal, les fonc-
tions d'ingénieur des ponts et chaussées.
Qu'on nous permette, à propos de ce
voyage, de rappeler une anecdote qui
nous fut contée par le 'ministre lui-
même: ̃•̃•̃ ..̃
C'était il y a près de cinquante- ;a«s
déjà. Le jeune Guyot était élève au col-
lège de Clermorit. M. Guyot père, qui
voulait que son fils suivît la même car-
rière que lui, était impitoyable sur le
chapitre des mathématiques.
Un jour que le futur ministre revenait
de l'école, il lui demanda à voir. ses no-
te? en algèbre. [_̃̃
Je suis quatrième, répond le pota-
che avec une' satisfaction relative.
Comment, quatrième, mais cela
n'existe pas
Et le père d'ajouter en manière de,
conclusion â
Mon fils, vois-tu 'bien, en algèbre,
c'est comme en toutes choses. Dans là
,vie, il n'ya que deux places, la première
c'est la bonne, la seconde. c'est la mau-
vaise' :̃̃•̃̃ ̃•̃̃••̃.̃
Interloqué par cette apostrophe, l'élève
courb,a la ^ete et dans la suite s'efforça
de faire' mieux, sans avoir pourtant jus-
i'qù'ici'iGOjiquis. là première' place.
Avant de rentrer à Paris; M. Guyot-
̃ Dessaign'e eét allé voir ses beaux-parents
à Cunlhatv'dont il est maire. Le père de
Mme Guyot-Dessaigne, député sous la
monarchie, a fait, Comme son gendre,
sa carrière dans la magistrature, IL a: été
pendant plusieurs aniroestsqus l'Empire,
président dû'Tribunal de*Clérinôhtv "v;
Si les, premiers mois dfe Î896 nia voient
pas venir une; solution aux dîffujultés
présentes, l'Exposition du^siècle court le
risqué d'être compromise., pansïson ntï-
méro des^EEvier, si, réussi», le ̃; Monde
ïrioderne àànamm projet aeeèfepagrié de
ctO.comppsïtions de Robida,dont la réali-
sation possible et pratique sefaitun véri-
table régal des yeux.
lt Agenda de la Baronne Staff e pour
Ï8Q6 obtient "toujours un grand et légi-
time succès. >̃̃̃̃̃̃.̃̃!
Sous sa forme de simple utilité, cet
ouvrage recouvre une véritable portée
morale. Il offre, en effet, un cadre com-
mode à la notation de tous tes événe-
ments, de tous les incidents de la vie fa-
miliale et domestique de chaque jour.
C'est le « livre de famille » constitué
d'une façon à la fois sérieuse^ et arau«
Sante^ ;•
k Hois Paris
̃ M. tîérùette, ambassadeur de France
à Berlin, a été reçu par l'empereur Guil-
laume, auquel il a remis une lettre auto-
graphe de M. Félix Faure.
Le Président de la République a tenu
à rémercier remperèùr d'Allemagne de
l'envoi d'une copie du tableau représen-
tant la Liitte de la civilisation contre la
race jaune, que l'impérial peintre avait
envoyée à. M. Félix Faure pour ses éttèn-
rieS; -̃̃•̃'̃ ̃̃ ̃ ;•̃̃̃̃̃̃•̃; v^. ̃ ̃
De Saint-Péterbourg
Le tsar Nicolas Il vient de: donner un
million de roubles pour l'organisation de
réjouissances populaires, àrqccasiondes
fêtes du couronnement qui "auront lieu à
Moscou.
r c
Le prince Alexandre de Prusse est
mort hier à Berlin à l'âge de soixante-
quinze ans.ir était poète à ses heures et
a écrit quelques tragédies qui ri'eussent
certainement pas vu le feu de la rampe e
si leur auteur n'avait pas été cousin très s
éloigné du souverain.
Le prince Alexandre était. le bel esprit
de la famille royale et voyait très peu les
autres princes.
.oue:
De notre correspondant de Bruxelles.
Le roi Léopold a rendu aujourd'hui au
prince Napolépn la visite qu'il en avait
reçue.
Petit courrier du littoral
Le mouvement mondain est en pleine
activité à Nice, à Cannes et à Monté-
Carlo.
A là superbe Villa Georges, un grand
déjeuner vient d'être offert par la prin-
cesse Youtewsky. Parmi les invités ci-
tons .le, grand-duc de Mecklembourg-
Schwerin, le grand-duc Michel et la
princesse de Torby, le comte et la com-
tesse de Meremberg.
:•'
Très brillante réunion à bord du yacht
Satanita, ces jours-ci. Y assistaient le
grand-duc Michel et la comtesse de
Torby le grand-duc de Mècklemhourg:-
Sehwerin, lé comte et la. comtesse de
Meremberg et nombre :de personnalités
de là' colfinift rnssft p,n ri4plà^TTT?ffff SUE
lê:Uttoral. ̃ ̃ ̃; *• ̃ •̃. ̃•̃̃
On annonce que les officiers de la gar-
nison de Nice doivent donner, cette an-
née, comme les précédentes, une grande
matinée dansante en l'honneur des offi-
ciers de l'escadre méditerranéenne.
On sait que ce bal, qui est fort couru
revêt toujours un grand caractère d'élé-
gance..••'•'•̃̃ :̃̃̃
DeMonaco:
Le prince Albert et la princesse Alice
sont attendus au palais vers le 10 de ce
mois. ̃ •
̃ Nouvelles à la Main
'-r Ayez-vous remarqué qu'il y a presque
toujours dans les nouveaux romans une
jeunéfillë anglaise répondant au prénom
de-Maud?
r– En effet. mais c'est une Mâud qui
passera. <
Fin de lettre adressée par le doux La
Jobardière à un malotru qui l'a offensé •
« Veuillez trouver ici le coup de botte
quelque part que j'aurai le plaisir, à la
première occasion, de voas administrer
de vive voix. »
ta Blasqtie do Fer,
OO3SF8 XJH. T^gDIOIsr
LE REPORTER, un jeune écrivain, dix-huit
ans, blond, distingué. Cher maître, vos
œuvres vous désignent comme un des pre-
miers de la jeune génération.
LE JEUNE Ecrivain. Asseyez-vous, mon-
sieur, et «expliquez-moi' par quel .concours
d'événements vous vdus trouvez dans mon
domicile. > • •
I.E Reporter, r- Je suis en train dé faire .e
une consultation "de tous' les; écrivains de. de-
main sur une des personnalités les plus impor-
tantes de notre, époque, et même, ajoute-
rai-je, de toutes les époques –et je désirerais
beaucoup avoir votre opinion.
LE jedné Ecrivain. Comment donc
avec plaisir. Quelle est cette personnalité ?
Le Reporter. Dieu.
LE jeune Ecrivain. Vous dites? Mon-
sieur Di..i
LE REPORTER. Pas monsieur. Dieu,
tout court. ̃
LÉ jedne EçRivÀiN. Ah J j'y suis Dieu,
pacuri.'D.mâjuscule.' -r ̃ ̃
LE REPORTER. -î-: C'est cela.,
LE JEUNE .Ecrivain. –Celui qui a. ? (Il
i^onire le plafond.)
LE Rëportiir. Fa^teinerit.
LE .TEtrN^ EcRfVAlk, -i» tt q\i'i}st-çe que
vous âésirè* savoir ?
Le Reporter, t– 'Votrft opinion sur lui, sur
seS;œuYresj^sûr l'influence' qu'il a exercée et
sur celle. qu'il: ^peut être appelé à^exèrGér de
nouveau.. -î^
LE JEUNE EcRivÀiN. Hum 'Je vous di-
rai franchement, que je connais beaucoup
.Dieu de réputation..J'en ai très souvent en-
tendu parier par une nourrice, entre. autres,
qui avait continuellement ce nom à la bou-
cîie^ M'àis aujourd'hui, je suis rïelletneht oc.
cupé.Je yiens d'avoir dix-huit ans et je n" ai
pas une minute à perdre. •
Le Reporter., N'importe: Vous seriez
bien aimable!
Le jeune ÈcRiVAlk. Ce n'est pas que
j'ignore les titres des principaux ouvrages de
la, personne qui nous occupe la Terre, la
Vie, l'Homme, etc., etc..̃<̃
LE Reporter. Eh bien ?
Le jeune Écrivain. Eh Diën Je connais
les titres. mais je n'ai pas encore eu le temps
d'en lire une ligne. .̃̃̃̃'̃.
Alfred Capus.
-S>S#S>»
UNE BAGARRE
AU PÊRÇ-LACHAISE
Clçtait hier 4'aitiniversaire de la mort
deBIanqui.
Sëlian l'usage, les révolutionnaires de-
vaierit se rendre au Père-Lachaise.
L'arrivée dé M. Bourgeois au pouvoir
ne pouvait manquer de redoubler- L'ar-
deur et les espérances des manifestants,
plus nombreux que jamais.
Pour nous plusieurs questions se. po-
saient
Laisserait-on, commue sous MM.. Eerry
et Constans, déployer les" drapeaux
rouges?
Les inf erdirâït-oft, mais permettrait-on
les discours comme sous M. Brisson, le
jour où il y a eu une dizaine de blessés ?
Les agents ohligerâient-ils lesmanifes-
tants à entrer au cimetière par petits
groupes comme sous M. Floquet?
Arrêterai t-on lés couronnes comme
sous M. Dupuy? •
Les discours seraient-ils interdits,
comme le 24 mai dernier ?
Depuis L'amnistie, en^effet, il est rare
que les préfets de police aient eu à exé-
cuter à chaque manifestation les mêmes
ordres. Voici ceux d'hier:
̃Entrée des révolutionnaires et couronnea
ad libitum;
Drapeaux rouges défendus;
Discours autorisés.
En vérité, au milieu de tant d'ordres
si divers, comment communards ou
anarchistes, gens plutôt simplistes, pour-
raient-ils s'y reconnaître et avoir la no-
tion exacte du permis et de l'interdit? 2
Dans l'incertitude, messieurs les révo-
lutionnaires avaient pris leurs précau-
tions. Ils portaient fièrement leurs cou-
ronnes d'immortelles rouges, mais la
hampe des drapeaux était dissimulée
dans une gaine et l'étoffe rouge entourée
autour de la taille en guise de ceinture.
A deux heures quarante-cinq, M. Er-
nest Roche, député de la Seine, accompa-
gné de douze porteurs de couronnes et
dé deux cents amis, sort de chez Lexcel-
lent et se dirige vers le eimetière.
Sur le seuil, M. Caillot, directeur de la
police municipale, examine avec soin-les
manifestants et dit à M. Roche:
~`1~3i~ur,.vtr~aatis.ét-ts.poâtez~
.• \Mrtiisieur,:yosaaiis etrvbus poutr^z ea-
feffic ntais^e dois vous 4àirç eajmsiiBF çaCïi;
te- Numéro = SEINE &tSEINÈ-ET-OtSÈ. ï$ <»M7nfes == DÉ^ffr^^
Lundi 6 Janvier 1896.
";Jf. DE RQEA.YS, 'Rfàacieut en Chef
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6 JANVIER iS9f>
'»' éiptejg' "̃ ̃ ̃
PAGE "2 ̃'̃"̃••̃̃
Up Bienfaiteur de I humanité Ferrari.,
+– PAGE 3
L'Affaire Max Lebaùdy Georges Grison.
Lés Lundis de Caran d'Ache LE JOUR des
iRoi?- ̃̃ ̃ » '̃
PAGE 4 _̃̃̃•
l/pe Première théâtrale à Berlin: FLORIAN
Geyer Charles Bonnefon.
FEUILLETON Miséricorde! Jules Mary.
PAGE S .̃
Correspondances étrangères Au TRANS-
ivaal, Charles Giraùdeau.
Chronique de l'Image étrangère 3oyui
.Grand-Garteret.
La ,Vie Artistique Arsène Alexandre.
Mouvement Scientifique: LÉ Docteur
ALEXANDRE Guérin Dr Maurice de
Fleury.
M. cmicmc
r ET UASSAJNISSEMENT
La singularité et la force de M. Cavai-
gnac, ce qui le caractérise avec un haut
relief dans le personnel en possession du
pouvoir, c'est qu'il réclame Fépuration.
L'épuration générale L'assainissement
du Parlement, des corps. financiers, des
administrations, du monde colonial La
terreur par la vertu, c'est une nécessité
politique qu'a connue plusieurs fois notre
pays au cours de son histoire.
:On sait magnifique accueil, en
février 93, la France reconnaissante fit
auxparoles de M. Gavaignac, quand, du
milieu des hontes de Panama et surgis-
sant à l'improviste de la majorité même
de cette majorité soumise ou dégra-
dée "rr il prononça l'éloge de la vertu.
Apeine descendu de la tribune et comme
il regagnait son banc au milieu des ap-
plaudissements unanimes, qui donc
aurait osé se singulariser ? il enten-
dait quelques collègues formuler le sen-
timent national dans un cri qui soudain
commanda le Silence « Le voilà, le lan-
gage d'un président de la République » u
Jît tpïtte cette terreur, toatcét eiithmr-
siasinè, parce qu'un homme, a loué pi^-
bliquement rintégrité, le. désintéresse-
ment, le "souci'du bien public! Des mots!
dés mots! Voilà ce- qui mouvemèntait.
les baflcs des vieux rameurs de la' poli-
tique Voilà, ce qui créait ces passions
contrastées si belles à lire sur lés visages
volontaires de ces'six cents députés, sur
les figures de ces légistes, gens d'intri-
gue et d'action, la plupart boucanés par
les trente-six vents de l'opinion publi-
que Oui, des mots, de grands' lieux
communs Mais, de les prononcer,
c'était du courage civique.
Tous ceux qui dans ces périodes où,
par le silence, on se fait tant d'amis
osent parler, exprimer la protestation
de l'honneur national, servent la France
devant l'Europe et devant l'histoire.
Grâèe à eux, l'étranger et l'avenir savent
que tous les orateurs et écrivains'politi-
ques de Frane ne sont pas à la solde des
syndicats financiers ou des fonds secrets
ministériels.
En outre,- quand nous protestons,
quand nous dénonçons, nous préparons
l'assainissement. Chaque parole d'hon-
nêteté est un coup de marteau qui assure
les montants de la guillotine libératrice
et qui terrorise les coupables.
'̃̃
Le pays fut reconnaissant à M. Cavai-
gnac. L'estime publique qu'il s'est con-
qnise. dès février 1893 constitue toute la
force de ce parlementaire quj, pour par-
ler franc, n'est, pas aimé au Parlement.
Il sait qu'il les inquiète, et il n'a
pas fait amende honorable. Tout au
contraire! en octobre 94; il parlait pu-
bliquement « d'anciens démocrates, d'an-
ciens démagogues dont quelques-uns
se vantent d'avoir été assagis par l'exer-
cice du pouvoir, et dont quelques au-
tres ont été seulement apprivoisés par
le voisinage des syndicats financiers ».
Et pourtant le voilà dans une combinai-
son ministérielle. C'est qu'à défaut de
sympathies de couloirs, il apporte au '1
Ministère Bourgeois une force morale.
Cela est vrai, sans discussion. M- Ca-
vaignac donne au ministère actuel un
certain caractère d'honnêteté qui tranche
agréablement sur les précédentes combi-
naisons. C'est aussi à son influence per-
sonnelle dans le gouvernement que l'on
doit les mesures sanitaires où l'on sem-
ble engagé.
S'il tient bon, ses collègues persiste-
ront dans cette voie, car il les gérerait
forten se retirant et en disant pouquoi.
De là l'intérêt considérable qu'il y a pour
les partisans de l'épuration à se rendre
compte du caractère de M. Cavaignac.
Essayons de nous composer une idée
vraie de sa figure et du rôle où il aspire
'̃•̃
•D'aspect physique, M. Cavaignac;,a,
quelque chose d'assez effacé et d'un peu
craintif. No$, ce'n'est pas de la timidité,
c'est plutôt quelque chose de réservé et,
pour tout dire, d'un peu pauvre. Il au-
rait l'air tout à fait terne, s'il ne possé-
dait de très beaux yeux. On les voit mal
tout d'abord» car rapide, assez long et
faible de corps, il passe vite et de profil,
«un#eu comme un ieune lièvre aui se
rase. Où va-t-il ainsi?'A< son travail.
'Avec une santé délicate; M; Cavaignac
est t un. acharné travailleur. Très fort en
thème au collège,, à Polytechnique, dans
sa carrière d'ingénieur, il demeura tel au
Parlement. ̃̃̃̃'
Ce n'est point une de ces intelligences
qui embrassent et échauffent toute une
sociologie; ni métaphysicien, ni poète, il
se porte et s'applique sur des objets s~
successifs. C'est la façpn caractéristique
de se mouvoir des hommes d'action.
M. Cavaignac est au courant ou s'est
occupé de tout ce qui ressort des tra-
vaux parlementaires, et, trait' particu-
lier, il a des solutions à peu près sur
toutes les questions. Comme la plupart
des esprits qui ont été formés par les
méthodes scientifiques, il aime à se cons-
truira des solutions très nettes sur des
points particuliers qu?il a travaillés. Il
n'est pas animé par un système général,
mais par dès volontés qu'ils'èst imposées
au cours de ses travaux.
C'est ainsi que sa physionomie morale,
quand on l'analyse, contredit son pre-
mier ,aspect.M._Cavaignac n*est effacé que
d'extérieur. En réalité, c'est un esprit
despotique.
1 On se rappellera. comment il partit
du ministère de là marine, plutôt que
de céder sur un point particulier. Il
est tombé parce qu'il soutenait ses bu-
reaux, qui très probablement avaient
tort; c'est un point que je n'affirme pas
parce qu'il sort de mon sujet et que
d'ailleurs je n'ai pas les éléments d'ap-
préciation je retiens seulement que M.
Gavaignac, s'étant persuadé qu'il n'avait
pointa se dessaisir de sa façon de voir,
a préféré se démettre de son portefeuille.
Il n'écoute guère ce qu'on lui dit, mais
seulement ce que lui disent les docu-
ments, les faits qu'il envisage. Dans la
pratique cela doit l'entrainer, j'imagine,
à vouloir tout examiner par lui-même.
• ̃ *&y v ̃
Est-il intéressant d'ajouter que 1VL Ca-
vaignac, très patriote, eut une belle con-
duite pendant la: guerre;; qu'il possède
au plus haut degré :le sentiment de la fa-
mille, s'intéressant de très près, comme
il arriye;. souvent dans le mondé poly-
technicien, aux succès scolaires des
siens; qu'avec, son entourage il est très
a^nable, simpfeTlsans affSctàtiûii 4e siiii-
plicité, ç'esicà^lire vrai et sincère dans
tout ce qu'il dit ^et: fait que s'il a une
grande force de .détester, jee .n'est point
dans un sentiment personnel, mais parce
qu'il croit .qu'il existe, des gens néfastes,
et de Là, sa haine ides opportunistes ?.
Ces traits divers que l'on devrait as-
seïnbler avec plus d'ordre: composent à
M. Cavaignac une figure révolution-,
naire c'est-à-dire une de ces physiono-
mies énergiques, entêtées, inattaqua-
bles qui dans les' périodes héroïques, de
la démocratie passent au premier plan.
Là vertu, l'amour de la vertu, pour par-
ler un langage suranné, mais qui nous
reporte au temps que je vise, fut. tou-
jours le ressort et le prestige des épura-
teurs.̃•
Le sentiment public né se trompe donc
pas en faisant de M. Cavaignac le repré-
sentant d'une certaine conception de
gouvernement à laquelle les honnêtes
gens voudraient revenir l'intérêt géné-
ral mis au-dessus des intérêts particu-
liers. ̃ i .̃
Le caractère de l'homme semble cor-
respondre exactement à l'esprit de ce dis-
cours sur Panama en 93 et de ce rapport
sur le budget de la guerre en 95, qui
sont ses titres essentiels.
En février 1893, il développait à la tri-
bune que. lé gouvernement, ne doit pas
tolérer que les sociétés financières, que
les agents financiers internationaux
jouent un rôle, exercent une influence
dans la politique française. Et insistant
sur la corruption parlementaire, il dé-
clarait « Vous êtes en présence d'un
document dont on ne peut nier la gra-
vité, puisqu'on a jugé utile de faire véri-
fier par la justice quelques-unes des allé-
gâtions qu'il contenait. Sur ce document,
M. de Reinach a prétendu que cent qua-
tre membres de, la Chambre de 85^89
ont touché de l'argent. Je ne sais pas
ce qui a été fait; je ne doute pas des in-
tentions du. gouvernement, mais je dis
qu'à l'heure actuelle les résultats obte-
nus ne sont pas suffisants pour satisfaire
la conscience publique. »
M. Cavaignac estimait donc, dès 92-93,
que le gouvernement doit passer par-
dessus des amitiés particulières et rie
pas hésiter à exécuter des concussion-
naires. Cette doctrine, il l'a développée
par un autre côté en septembre 95, en
examinant la situation des services ad-
ministratifs du ministère de la guerre.
Dans ce document ou il a cité des fait§
d'une gravité exceptionnelle, M. Gavai-
gnac a mis en relief, avec une force phi-
losophique réelle, ce qui caractérise la
période politique où nous vivons, à sa-
voir l'absence dé toute sanction et de
toute responsabilité
« Ce n'est pas seulement en matière de
services administratifs et d'affaires mili-
taires, c'est partout que, par une ten-
dance déplorable, nous en sommes ve-
nus. à supprimer toute responsabilité, à
traiter sur le même pied l'agent qui
exerce ses fonctions avec zèle et activité
e celui qui se rend coupable de négli-
gence pu même de prévarication, à con-
fondre dans une bienveillance univer-
verselle le bon et le mauvais serviteur;"1
adonner même la préférence au second
s'il à. su échapper à: l'appréciation exacte:
des faits qui le compromettent et à subs-
tituer à la réalité des choses, je ne sais
quelles apparences que 'Chacun est tou-
jours prêt à prendre pour bon argent
comptant. » )̃
Appliquez ce jugement au milieu par-
lementaire, et puis que tout électeur
s'interroge sur sa conduite propre vis-à-
visdenos hommes politiques, ne yoilà-t-il
pas un tableau exact de l'état d'esprit de
notre pays? Il n'y a plus en- France de
sanction. Et ce n'est pas du point dé vue
moral que nous nous plaçons pour lé dé-
plorer; 'c'est du point de vue patriotique,
et, si l'on veut, pour des raisons étroite-
ment politiques.
Si toute sanction s'efface, si toute res-
ponsabilité disparaît- le rapporteur,
aujourd'hui ministre de la guerre, en a
juste préoccupation que deviendront,
devant le déchaînement des intérêts par-
ticuliers, les intérêts généraux de la
grande collectivité ,éparse et 'anonyme
que doivent servir et gouverner» les bu-
reaux et le Parlementa /̃-
145 ~> e. 6 ,.11:.7Fp-.`,
"̃'«».•"̃> < v .-#̃-#- ̃
Vous la connaissez bien, cette vague in-
dùlgence, cette somnolence qui fait dire
à des sceptiques ou plutôt à des esprits
légers « Bah des fraudes dans l'admi-
nistratiori, des concussions dans le Par-
lement! ce sont des nécessités, les con-
ditions répugnantes de la vie d'un grand
pays,;de,la gestion d'un budget'formida-
blé Dissimulons, couvrons tout cela. »
Mais la masse' s'inquiète, à bon droit,
sent instinctivement sa sécurité com-
promise, parce que des concussionnai-
res, qu'ils le veulent ou non, sont forcé-
ment des traîtres. Et voilà comment M.
Cavaignac incarne une des idées tes plus
nettes de notre pays, dans une période
où l'on a peu d'idées politiques.
Ce- nest point une personnalité très.
éclairée du fait même qu'il' s'est com-
posé chacune de ses idées, il né rentre
dans aucun souS-grpupej apparaît peu
homogène aux politiciens classiques, aux
maîtres des 'cérémonies parlementaires,
mais: sa direction est bien dans le sens
de l'opinion, dans: le seul sens où puisse
se développer la République. On ne sait
pas s!i| peut fournit à célle-çi' un chet
de gouvernement; mais on le. constate
comme une force, et, plus exactement,
comme une force enformation. Primo il
a pris position nette pour J'assainisse-
ment; secundo ce n'est, point un scep-
tique, et ënfiii, on croît à sort réel desin-
téressement. Voilà trois points autour de
quoi peut se faire une. belle cristallisa-
tion républicaine.
J'ajoute qu'un observateur doit lé tenir
pour un desseuls hommes politiques de
l'instant qui aientderayénir. HorslUi, qui
voyez-vous ? Bourgeois connaît l'admi-
nistration, est merveilleusement sou-
pl«, heureux en expédients; il écrit et'
parle très bien cette langue-là. Mais
je le crois dans son meilleur ins-
tant. Bien capable,'d'ailleurs, de se pro-
longer autant que le système d'opti-
misme conventionnel où nous demeu-
rons, il ne peut être l'artisan d'une évo-
lution.
-M. Godefroy Cavaignac n'a pu encore
réaliser le: programme d'assainissement
dont il a formulé les lignes essentielles.
Par là il est une possibilité, plutôt qu'une
réalité. Mgjs, tel quel, il est une espé-
rance. ':• ̃ • ̃̃̃:•̃ -i ̃' 'v ̃'̃
rance.
̃
II" m'est arrivé d'assister' au montage
de la guillotine dans la nuit. A mesure
que les coups de marteau se multi-
pliaient, on savait que l'instant appro-
chait. Peu à peu, le petit jour éclaira les
montants, le couteau. Quand la porte
s'ouvrit, nous avions le cœur serré d'an-
goisse. Mais, sans.angoisse, la France,
plongée dans l'obscurité, écoute les pa-
roles qui construisent la guillotine.
Vienne la belle lumière et la pureté du
matin Que la théorie des corrompus
s'acheminer Tous nous pousserons aux
roues de la charrette.
Maurice Barrés.
Échos
La Température
Une forte hausse barométrique s'accentue
sur tout le continent; elle, atteint 770 mm en'
Angleterre et en Autriche; elle dépasse 775 mm
dans les Pays-Bas et en France;. à Paris, no-
tamment, nous avions hier 772 mmJc'est-à-f}irel
une série de beaux jours en perspective. î
Les variations de la température sontfaibles
le thermomètre n'est au-dessôus de zéro, en
France, que dans les stations que nous signa-
lons journellement, c'est-à-dire au puy'de
Dôme et au pic du Midi. A Paris, il se tient à
10 1/2 au-dessus, le matin àhuit heures; 30 à
midi et 40 à deux heures; 150 à Alger. Le-
temps va rester frais, le ciel brumeux, moins
nuageux cependant que de coutume. La jour-
née d'hier a été très belle et dans lasoirée le
thermomètre était à ̃:a»ét lebaromètre.dàhnait
encore 768 n"n, 4,
LA THÉORIE DU « MAXIMUM »
II y a,sans doute^dans l'âme des so-
•frs cialistes, des préoccupations respëc-
tables. Quel que soit le mobile qui les
pousse à scruter toutes les misères, à
s'approcher des êtres souffrants, endo-
loris ou même dégradés, l'agitation inté-
ressée qu'ils entretiennent autour de ce
qu'on pourrait définir les mystères dou-
loureux de l'humanité force les égoïstes î
('̃ëix-mêmes à songéF^ti©* le devoir so-
cial Ji'est -pas épuisé .lorsqu'on, a payé
ses impôts au percepteur. Nous n'avons
donc pas insisté trop fort sur les respon-
sabilités morales encourues par M. Jau-
rès et ses amis dans la récente grève de
Garmâux. Les promoteurs de?ce mouve-
ment ouvrier ont pu se tromper sur ses
résultats probables et puis, la condition
des yerriers est si dure, .leur, travail si
fatigant et si dangereux qju'oh ne pou-
vait les blâmer de viser une améliora-
tion de leur sort, même par des moyens
répréhensibles..
"Mais la protestation véhémente, de
M. Jaurès et de M. Millerand contre un
traité qui, depuis la fondation de la ver-
rerie de Çarmaux, assure à cet établisse-
ment des prix exceptionnels,1 pour la
fourniture des charbons par la; Compa-
gnie des mines, nous apparaît comme
liïie manifestation de sentimentalisme
qui dénote un état d'esprit bien curieux.
Une industrie s'établit daris'un centre
houiller. Les gens qui risquent leurs ca-
pitaux songent d'abord à1 acquérir la
houille à bon compte c'est la raison pour
laquelle ils se' rapprochent des points
d'exploitation. Ils demandent à la Com-
pagnie houillère à laquelle ils assurent
un débouché constant un traitement de
faveur qui les garantisse contre une con-
currence éventuelle. On le leur accorde,
iï y a contrat régulier. Et l'on veut que,
parce que certains ouvriers mécontents
veulent, à leur tour, fonder une industrie
similaire, le ministre intervienne pour
déclarer ce contrat abusif et nul C'est
une prétention parfaitement incom-
préhensible. '̃'̃•
'Que dirait M. Millerand si le fonda-
tour éventuel d'un journal socialiste,
concurrent du sieri,.dénonçait au ministre
un marchand de.papier coupable d'avoir
passé avec l'administrateur de la Petite
République un traité avantageux pour
celui-ci ? Le cas est le même.
La théorie que soutiennent M. Jaurès
et M. Millérand est tout simplement la
théorie du maximum. Le pouvoir fixe le
prix des denrées. et cette fixation est ar-
bitraire et immuable. Mais qu'a produit
la théorie du maximum, mise en vigueur
en 1793? Elle a produit la ruine et la
réaction; M. Jaurès et M. Millerand se-
raient sages dé. s'en souvenir. "̃•̃ ̃'
Tï~Pm~ v,
Le, 'Président de la République; accom-
pagné du général Tournier, du comman-
dant Môrëâu et du commandant dé La-
gaTénne, est allé chasser Met dans )$s
tirés de Marly. ̃
Lâchasse n'avait aucun caractère offi-
ciel, quelques intimes- seulement ayant
été conviés par M: Félix Faùre. Au ta-
bleau,, nombre'de 'lapins 'et de faisans,
mais pas de lièvres. C'est maintenant.
à Paris, comme on sait, que ce gibier se
lève de temps à' autre. '•.••̃.
v La Noël russe, qui tombe douze jours
après la nôtre,sera célébrée aujourd'hui,
solennellement, à l'église de; la rue Daru.
Tous les membres de l'ambassade et
du consulat de Russie assisteront en
grand uniforme à la messe de onze
heures.
Les folie du budget.
Nous signalons à M. Lockroy et aux
contribuables le fait suivant
Le département de la mariné recrute
annuellement cinquante jeunes, méde-
cins dont les deux tiers sont versés au
département des colonies au sortir de
l'Ecole de médecine navale de Bor-
deaux.. -̃'
Dix-huit jeunes gens lui restent et suf-
fisent largement pour assurer ses divers
services.
Or, pour former ces dix-huit méde-
cins de marine, elle entretient six méde-
cins .professeurs à Bordeaux, «inq à
l'Ecole d'application dé Toulon et dix-
huit dans les écoles annexes, soit un to-
tal dé vingt-neuf chaires pour dix-huit
élèves. ̃'̃ '̃̃•'̃̃ •̃ •̃•̃̃•
Quel luxe! f »
Plusieurs de nos confrères ont cru
pouvoir dire qu'un groupe d'ecclésias-
tiques polonais ayant sollicité du Tsar
l'autorisation de se rendre à Rome en
pèlerinage s'étaient vu refuser cette au-
torisation, et que le Saint-Père avait
adressé a èe sujet une réclamation très
énergique à l'empereur de Russie.
Rien de tout cela n'est vrai, et il est, au
contraire, certain que le gouvernement
russe facilite maintenant autant qu'il est
en lui les relations des catholiques de
l'empire avec le chef|de l'Église.
En même temps que Naples, Bologne
applaudit à notre projet de tournoi inter-
national annuel d'escrime.
On sait que Bologne est une des villes
d'Italie qui ont le plus brillamment contri-
bué chez nos voisins à entretenir le culte
et à développer l'art de l'escrime. Bran-
tôme cite quelque part l'exemple du maî-
tre Pietro Moncio qui, dès le commence-
ment du seizième siècle, enseignait les
armes aux nombreux étrangers qui fré-
quentaient Bologne; après Moncio, il
faut citer Marozzo, Agrippa, Dall' Agoc-
chie, dont les traités d'escrime sont res-
tés fameux.
Aujourd'hui, on continue à Bologne la
bonne tradition des vieux maîtres, et la
Société d'escrime bolonaise y est devenue
un centre artistique» très renommé.
Le vice-président de cette Société, M,
Carlo Pilla, amateur très connu, nous
écrit à propos de notre Tournoi interna-
tional annuel de professeurs et amateurs
« Votre idée mérite toute 4a sympathie
et ràppui de ceux qui ont le cuite de
l'escrime et je souhaite pour ma part le
plus grand succès aux efforts des pro-
moteurs. »
V-M.i Àrïsta, professeur titulaire à la
même Société et l'une des plus fines la-
mes d'Italie, dans, une lettre 'tout à fait
aimablevaous; écrit ,.«. Tout ce ^ué^je
pourra faire pour contribuer au succès
de votre entreprise, je le ferai très vo-
lontiers;, et j'ose dire que cetïêSoçiété bolo-
naise à laquelle j'appartiens depuis dix
ans sera heureuse d'associer ses efforts
aux vôtres. >> •
Le Figaro est touché de, ces marques
d'approbation. Merci à tous 1 V
Les électeurs de 1 "arrondissement de
Châtellerault (Vienne) ont offert, dit-on,
à M. Hanotaux, ancien ministre des af-
faires étrangères, la candidature au. siè-
ge de député laissé vacant par la démis-
sion de M. Nivert.. :.̃.
M. Hanotaux aurait pour concurrents
MM. Henri Turot, socialiste, rédacteur
à la Petite République, et M. Raymond
Daly, avocat, candidat du parti ouvrier.
M. Guyot-Dessaigne, ministre des tra-
vaux publics, a passé la journée de sa-
medi chez. ses vieux parents, aux Mar-
tres-de-Veyre (Puy-dé-Dôme). Le père du
ministre des travaux-publics est âgé de
quatre-vingt-trois ans et aexercé pendant
trente ans, dans :son pays natal, les fonc-
tions d'ingénieur des ponts et chaussées.
Qu'on nous permette, à propos de ce
voyage, de rappeler une anecdote qui
nous fut contée par le 'ministre lui-
même: ̃•̃•̃ ..̃
C'était il y a près de cinquante- ;a«s
déjà. Le jeune Guyot était élève au col-
lège de Clermorit. M. Guyot père, qui
voulait que son fils suivît la même car-
rière que lui, était impitoyable sur le
chapitre des mathématiques.
Un jour que le futur ministre revenait
de l'école, il lui demanda à voir. ses no-
te? en algèbre. [_̃̃
Je suis quatrième, répond le pota-
che avec une' satisfaction relative.
Comment, quatrième, mais cela
n'existe pas
Et le père d'ajouter en manière de,
conclusion â
Mon fils, vois-tu 'bien, en algèbre,
c'est comme en toutes choses. Dans là
,vie, il n'ya que deux places, la première
c'est la bonne, la seconde. c'est la mau-
vaise' :̃̃•̃̃ ̃•̃̃••̃.̃
Interloqué par cette apostrophe, l'élève
courb,a la ^ete et dans la suite s'efforça
de faire' mieux, sans avoir pourtant jus-
i'qù'ici'iGOjiquis. là première' place.
Avant de rentrer à Paris; M. Guyot-
̃ Dessaign'e eét allé voir ses beaux-parents
à Cunlhatv'dont il est maire. Le père de
Mme Guyot-Dessaigne, député sous la
monarchie, a fait, Comme son gendre,
sa carrière dans la magistrature, IL a: été
pendant plusieurs aniroestsqus l'Empire,
président dû'Tribunal de*Clérinôhtv "v;
Si les, premiers mois dfe Î896 nia voient
pas venir une; solution aux dîffujultés
présentes, l'Exposition du^siècle court le
risqué d'être compromise., pansïson ntï-
méro des^EEvier, si, réussi», le ̃; Monde
ïrioderne àànamm projet aeeèfepagrié de
ctO.comppsïtions de Robida,dont la réali-
sation possible et pratique sefaitun véri-
table régal des yeux.
lt Agenda de la Baronne Staff e pour
Ï8Q6 obtient "toujours un grand et légi-
time succès. >̃̃̃̃̃̃.̃̃!
Sous sa forme de simple utilité, cet
ouvrage recouvre une véritable portée
morale. Il offre, en effet, un cadre com-
mode à la notation de tous tes événe-
ments, de tous les incidents de la vie fa-
miliale et domestique de chaque jour.
C'est le « livre de famille » constitué
d'une façon à la fois sérieuse^ et arau«
Sante^ ;•
k Hois Paris
̃ M. tîérùette, ambassadeur de France
à Berlin, a été reçu par l'empereur Guil-
laume, auquel il a remis une lettre auto-
graphe de M. Félix Faure.
Le Président de la République a tenu
à rémercier remperèùr d'Allemagne de
l'envoi d'une copie du tableau représen-
tant la Liitte de la civilisation contre la
race jaune, que l'impérial peintre avait
envoyée à. M. Félix Faure pour ses éttèn-
rieS; -̃̃•̃'̃ ̃̃ ̃ ;•̃̃̃̃̃̃•̃; v^. ̃ ̃
De Saint-Péterbourg
Le tsar Nicolas Il vient de: donner un
million de roubles pour l'organisation de
réjouissances populaires, àrqccasiondes
fêtes du couronnement qui "auront lieu à
Moscou.
r c
Le prince Alexandre de Prusse est
mort hier à Berlin à l'âge de soixante-
quinze ans.ir était poète à ses heures et
a écrit quelques tragédies qui ri'eussent
certainement pas vu le feu de la rampe e
si leur auteur n'avait pas été cousin très s
éloigné du souverain.
Le prince Alexandre était. le bel esprit
de la famille royale et voyait très peu les
autres princes.
.oue:
De notre correspondant de Bruxelles.
Le roi Léopold a rendu aujourd'hui au
prince Napolépn la visite qu'il en avait
reçue.
Petit courrier du littoral
Le mouvement mondain est en pleine
activité à Nice, à Cannes et à Monté-
Carlo.
A là superbe Villa Georges, un grand
déjeuner vient d'être offert par la prin-
cesse Youtewsky. Parmi les invités ci-
tons .le, grand-duc de Mecklembourg-
Schwerin, le grand-duc Michel et la
princesse de Torby, le comte et la com-
tesse de Meremberg.
:•'
Très brillante réunion à bord du yacht
Satanita, ces jours-ci. Y assistaient le
grand-duc Michel et la comtesse de
Torby le grand-duc de Mècklemhourg:-
Sehwerin, lé comte et la. comtesse de
Meremberg et nombre :de personnalités
de là' colfinift rnssft p,n ri4plà^TTT?ffff SUE
lê:Uttoral. ̃ ̃ ̃; *• ̃ •̃. ̃•̃̃
On annonce que les officiers de la gar-
nison de Nice doivent donner, cette an-
née, comme les précédentes, une grande
matinée dansante en l'honneur des offi-
ciers de l'escadre méditerranéenne.
On sait que ce bal, qui est fort couru
revêt toujours un grand caractère d'élé-
gance..••'•'•̃̃ :̃̃̃
DeMonaco:
Le prince Albert et la princesse Alice
sont attendus au palais vers le 10 de ce
mois. ̃ •
̃ Nouvelles à la Main
'-r Ayez-vous remarqué qu'il y a presque
toujours dans les nouveaux romans une
jeunéfillë anglaise répondant au prénom
de-Maud?
r– En effet. mais c'est une Mâud qui
passera. <
Fin de lettre adressée par le doux La
Jobardière à un malotru qui l'a offensé •
« Veuillez trouver ici le coup de botte
quelque part que j'aurai le plaisir, à la
première occasion, de voas administrer
de vive voix. »
ta Blasqtie do Fer,
OO3SF8 XJH. T^gDIOIsr
LE REPORTER, un jeune écrivain, dix-huit
ans, blond, distingué. Cher maître, vos
œuvres vous désignent comme un des pre-
miers de la jeune génération.
LE JEUNE Ecrivain. Asseyez-vous, mon-
sieur, et «expliquez-moi' par quel .concours
d'événements vous vdus trouvez dans mon
domicile. > • •
I.E Reporter, r- Je suis en train dé faire .e
une consultation "de tous' les; écrivains de. de-
main sur une des personnalités les plus impor-
tantes de notre, époque, et même, ajoute-
rai-je, de toutes les époques –et je désirerais
beaucoup avoir votre opinion.
LE jedné Ecrivain. Comment donc
avec plaisir. Quelle est cette personnalité ?
Le Reporter. Dieu.
LE jeune Ecrivain. Vous dites? Mon-
sieur Di..i
LE REPORTER. Pas monsieur. Dieu,
tout court. ̃
LÉ jedne EçRivÀiN. Ah J j'y suis Dieu,
pacuri.'D.mâjuscule.' -r ̃ ̃
LE REPORTER. -î-: C'est cela.,
LE JEUNE .Ecrivain. –Celui qui a. ? (Il
i^onire le plafond.)
LE Rëportiir. Fa^teinerit.
LE .TEtrN^ EcRfVAlk, -i» tt q\i'i}st-çe que
vous âésirè* savoir ?
Le Reporter, t– 'Votrft opinion sur lui, sur
seS;œuYresj^sûr l'influence' qu'il a exercée et
sur celle. qu'il: ^peut être appelé à^exèrGér de
nouveau.. -î^
LE JEUNE EcRivÀiN. Hum 'Je vous di-
rai franchement, que je connais beaucoup
.Dieu de réputation..J'en ai très souvent en-
tendu parier par une nourrice, entre. autres,
qui avait continuellement ce nom à la bou-
cîie^ M'àis aujourd'hui, je suis rïelletneht oc.
cupé.Je yiens d'avoir dix-huit ans et je n" ai
pas une minute à perdre. •
Le Reporter., N'importe: Vous seriez
bien aimable!
Le jeune ÈcRiVAlk. Ce n'est pas que
j'ignore les titres des principaux ouvrages de
la, personne qui nous occupe la Terre, la
Vie, l'Homme, etc., etc..̃<̃
LE Reporter. Eh bien ?
Le jeune Écrivain. Eh Diën Je connais
les titres. mais je n'ai pas encore eu le temps
d'en lire une ligne. .̃̃̃̃'̃.
Alfred Capus.
-S>S#S>»
UNE BAGARRE
AU PÊRÇ-LACHAISE
Clçtait hier 4'aitiniversaire de la mort
deBIanqui.
Sëlian l'usage, les révolutionnaires de-
vaierit se rendre au Père-Lachaise.
L'arrivée dé M. Bourgeois au pouvoir
ne pouvait manquer de redoubler- L'ar-
deur et les espérances des manifestants,
plus nombreux que jamais.
Pour nous plusieurs questions se. po-
saient
Laisserait-on, commue sous MM.. Eerry
et Constans, déployer les" drapeaux
rouges?
Les inf erdirâït-oft, mais permettrait-on
les discours comme sous M. Brisson, le
jour où il y a eu une dizaine de blessés ?
Les agents ohligerâient-ils lesmanifes-
tants à entrer au cimetière par petits
groupes comme sous M. Floquet?
Arrêterai t-on lés couronnes comme
sous M. Dupuy? •
Les discours seraient-ils interdits,
comme le 24 mai dernier ?
Depuis L'amnistie, en^effet, il est rare
que les préfets de police aient eu à exé-
cuter à chaque manifestation les mêmes
ordres. Voici ceux d'hier:
̃Entrée des révolutionnaires et couronnea
ad libitum;
Drapeaux rouges défendus;
Discours autorisés.
En vérité, au milieu de tant d'ordres
si divers, comment communards ou
anarchistes, gens plutôt simplistes, pour-
raient-ils s'y reconnaître et avoir la no-
tion exacte du permis et de l'interdit? 2
Dans l'incertitude, messieurs les révo-
lutionnaires avaient pris leurs précau-
tions. Ils portaient fièrement leurs cou-
ronnes d'immortelles rouges, mais la
hampe des drapeaux était dissimulée
dans une gaine et l'étoffe rouge entourée
autour de la taille en guise de ceinture.
A deux heures quarante-cinq, M. Er-
nest Roche, député de la Seine, accompa-
gné de douze porteurs de couronnes et
dé deux cents amis, sort de chez Lexcel-
lent et se dirige vers le eimetière.
Sur le seuil, M. Caillot, directeur de la
police municipale, examine avec soin-les
manifestants et dit à M. Roche:
~`1~3i~ur,.vtr~aatis.ét-ts.poâtez~
.• \Mrtiisieur,:yosaaiis etrvbus poutr^z ea-
feffic ntais^e dois vous 4àirç eajmsiiBF çaCïi;
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