Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1894-03-02
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1894 02 mars 1894
Description : 1894/03/02 (Numéro 61). 1894/03/02 (Numéro 61).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : La Commune de Paris Collection numérique : La Commune de Paris
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
2
LE FIGARO - VENDREDI 2 MARS 1894
Ml LE PARTI ROYALISTE
M. le comte d'Haussonville, représen-
tant officiel de M. le comté d'e Paris,
adresse.au Figaro la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur en chef,
A mort retour d'une absence de quelques
jours, on ihe communique un article où le Fi-
garo, voulant rectifier les renseignements er-
ronés donnés par certains journaux « sur ce
qui sô passe dans le parti royaliste'», donne
lui-même à ce propos plusieurs renseigne-
ments non moins erronés.
Il est inexact, en particulier, que M. le
comte de Paris ail diminué de moitié le nom-
bre de ceux qui font auprès de lui un service
d'honneur. Il est inexact également qu'il ait
enlevé à la plupart des journaux locaux qui
soutenaient sa politique les subventions qu'il
leur avait longtemps accordées. Il est inexact
enfin que le Soleil du Midi ait cessé de pa-
raître et que le prince n'ait plus en province
que trois journaux sur lesquels il puisse comp-
ter. Et j'en passe...
Je ne veux pas mettre en doute la bonne
foi du Royaliste qui a apporté au. Figaro ce
paquet do fausses nouvelles, ni la sincérité
de l'affliction qu'elles semblent lui causer.
Je me bornerai à lui dire par votre en-
tremise qu'il aurait pu s'épargner cette afflic-
tion s'il avait pris d'abord la peine de venir
les contrôler auprès de moi.
Recevez l'assurance de mes sentiments-de
considération les plus distingués.
Comte d'HAUSsoNville
Le « Royaliste » qui nôus avait adressé
; article en question nous a envoyé à
' propos de la lettre de M. le comte d'haus-
sonVille la réponse suivante .*?
Monsieur le Rédacteur en chef,
Le démenti M. le comte d'Haussonville
s'adresse-t-il à ^ a récit ? Il faut le croiTe,
puisqu'il 1 affirme. Cependant je demande la
permission de faire remarquer que je n'ai
jamais dit que le Soleil du Midi avait cessé
de paraître (j'ai dit qu'il était en liquidation) ;
je n'ai jamais dit que le parti royaliste n'avait
plus que trois journaux locaux (j'ai dit qu'il
n'avait guère que trois grands journaux
régionaux) ; je n'ai pas dit davantage qu'on
avait enlevé à la plupart des journaux leur
subvention (j'ai dit qu'on avait diminué fou-
les les subventions, ce que je maintiens) et
j'en passe moi aussi. . (
Puisque tout cela est faux, parait-il,les jour-
naux: survivants des départements qui luttent
avec tant de dévouement pour la cause
monarchiste seront heureux dès lors d'appren-
dre qu'ils peuvent compter sur les mêmes
subventions qu'autrefois, subventions qui
variaient de 500 francs à 90,000 francs pal*
an. En ce cas, ils s'étonneront qu'on ait
laissé mourir en. plein Paris un journal qui
avait le patronage des princes eux-mêmes,
l'À 1er te!
Ils ne comprendront pas plus facilement
qu'on ait diminué le personnel même du bu-
reau du Roi, et que l'écriteau â louer soit pla-
cardé, comme un aveu public, sur la moitié
da ce bureau lui-même.
Je ne me suis trompé que sur un point, sur
le service d'honneur : ce service, en effet, n'a
pas été diminué, n'ayant jamais été rétribué.
Agréez, etc.
UN ROYALISTE.
L'impartialité nous faisait un devoir
d'accueillir cette lettre comme la recti-
fication qui l'a occasionnée.
Disons, pour tout concilier, que si des
réformes ont été faites, c'est qu'elles
étaient nécessitées par les événements
eux-mêmes et par la période de calme
qui succède forcément aux luttes électo-
rales. Tout cela ne constitue certes pas
une abdication, mais une trêve.
L'appréciation vraie nous semble avoir
été donnée par la Gazette de France et
le Soleil, les deux journaux quiv avec le
Moniteur, sont les dépositaires les plus
autorisés de la pensée du comte de Paris,
C'est de l'histoire ancienne, dit la Gazette
de France ; tout le monde politique sait, de-
puis longtemps, que le comte de Paris n'a
pas jugé que l'organisation de son parti valait
ce qu'elle coûtait. Il a été éclairé sur ce point
par de très nombreuses indications ou récla-
mations venues de tous les points de cette
France dont il est exilé.
Il a bien fallu se-rendre à l'évidence, en
dépit des protestations des intéressés.
Les cadres que l'on avait formés ne répon-
daient plus aux nécessités des luttes pré-
sentes. En réalité, ils n'y avaient jamais ré-
pondu...
C'est ce personnel-là qui a été licencié, par
la force même des.événements.
Il est certain que les choses n'ont pas été
toutes seules. Il y a eu plus d'un cri, plus d'un
mécontentement, plus d'un froissement, dont
le Figaro, en bon rallié qu'il est, aime à se
faire l'écho.
Ceux qui ont été écartés trouvent naturelle-
ment qu'en se privant de leurs services, on a
tout disloqué et qu'il faut avoir dit adieu à
toute espérance pour supprimer leurs fonc-
tions.
On aurait beaucoup de peine à leur faire
comprendre que c'est le contraire qui est
vrai.
Le Soleil n'est pas moins formel, et il
tire de ces réformes une conclusion fort
encourageante :
Quant au parti royaliste, sa situation n'est
nullement atteinte par quelques suppressions
d'emplois et quelques réductions des sub-
ventions faites à certains journaux. Le
parti royaliste subsistera tant qu'il y aura en
France des gens - et il y en a beaucoup,
quoi qu'on en dise - qui pensent que la Mo-
narchie est une forme de gouvernement
meilleure que la République. Un grand parti
politique, comme l'est le parti monarchique,
vit par des opinions, des sentiments et des
idées et non par de3 subventions.
La vérité est là, et nous espérons que
l'incident est définitivement clos.
G. D.
LES ANARCHISTES
Arrestations et Perquisitions
.La Mi-Carême n'a pas interrompu la
chasse aux anarchistes. Les perquisi-
tions et arrestations opérées hier matin
par divers commissaires de police sur
les indications des agents de la brigade
des recherches sont encore plus nom-
breuses que les jours précédents.
Voici le bilan d'hier :
A PARIS
Augendre, Ernest, maçon, il, rue Si-
mart;
Bedès, Hercule, tailleur d'habits, 3,
rue Tiquetonne ;
Charrier, Léon-Joseph, garçon plom-
bier, S2, rue de Provence ;
Chapin, Louis-Armand, charron, 92,
rue des Pyrénées ;
Chauvin, Emile, employé de com-
merce, 7. rue Camille-Desmoulins;
Dupuy, Edmond-Adolphe-Edouard,
employé de commerce, 29, rue de
Vanves;
Ledat, dit Julien Mercier, homme de
lettres, 10, rue des Prés-Saint-Gervais ;
Lentrel, François, concierge, 19, rue
Alphonse;
Ravi net, Gaston, couvreur, 16, rué
orfila;
Sachet, Edmond, typographe, 61, rue
du Faubourg-Saint-Denis ;
Soulage, Alphonse-Charles, menui-
sier, 22, rue Saint-Claude ;
Enfin Leballeur, cordonnier, gendre
au marchand de Yin Duprat, de la rue
Ramey, ehez qui on a fait, ces jours-ci,
une rafle. Leballeur, qu'on n'avait pas
rencontré chez lui, 22, passage Saulnier,
a été arrêté sur le boulevard Magenta.
* EN BANLIEUE ,
Auriez, Henri, chaudronnier, 3, rue
du, Corbillon, à Saint-Denis.
Baure, Pierre, ouvrier cordonnier,
rue de la Raffinerie, à Choisy-le-Roi.
Blignv, Aimé-Eugène, 61, rue de Vin-
cennes à Montreuil-sous-Bois.
Borderie, Ferdinand, ouvrier peintre,
10, rue Louis-Blanc, à Saint-Ouen.
Borderie, Raoul-Georges, frère du pré-
cédent, ouvrier peintre, même adresse.
David, Auguste-Armand-Théophile,
ouvrier porcelainier, rue Saint-Nicolas,
à Choisy-le-Roi.
Galan, Louis, 24, rue Pierre, àSt-Ouen.
Garnier, Anatole-Auguste, ouvrier or-
fèvre, 62, rue d'Aubervilliers,à Saint-De-
nis.'
Grandidier, Louis-Auguste,manoeuvre,
10, rue de la Charronnerie, à St-Denis.
Havard, Octave-Onésime, polisseur
Siur métaux, 6, place du square Adolphe-
Thiers, à Saint-Denis.
Imhof, Louis-Alfred, journalier,3, rue
Fallet, à Courbevoie.
Lepla, henri-Florian, fabricant d'en-
cres et pâtes d'imprimerie, 43, rue des
Ecoles, à Montreuil-sous-Bois.
Rouif, Léon-Alphonse, garçon bou-
cher, 6, rue du Fort-de-l'Est, à Saint-De- j
nis. '
Vauzelles , Jean-Baptiste-Auguste ,
courtier en cafés, 68, rue des Rosiers,
à Saint-Ouen.
Les perquisitions opérées, tant à Pa-
ris qu'en banlieue, ont donné des résul- j
tats divers. On a trouvé partout des
journaux que les détenteurs prétendent
unanimement avoir le droit de posséder
puisque la vente en a été autorisée. Chez
quelques-uns, des armes, couteaux-poi-
gnards, fusils, revolvers, dont la pos-
session n'est pas non plus une bien grave
présomption, car les uns n'avaient ces
armes que comme curiosités de pano-
plies, d'autres, rentrant la nuit ou de-
meurant dans des quartiers isolés, les
avaient pour leur sûreté personnelle.
Chez un petit nombre seulement, on a j
découvert des correspondances anar-
chistes. j
Sur les vingt-six personnes arrêtées
hier, trois seulement avaient été déjà
l'objet de perquisitions: Soulage, qui de-
meurait alors 12, rue Pernelle; Vauzelle '
et Ravinet, dit Radis.
Le but qu'on se propose actuellement
est d'abord de poursuivre pour « asso- ,
ciation de malfaiteurs » tous ceux chez .
lesquels ont été, dans l'une quelconque
des perquisitions, découverts des pa-
piers compromettants, et pour les au-
tres, de les faire passer au service an-
thropométrique, afin d'avoir leur pho-
tographie et leur signalement détaillé,
afin de les retrouver facilement en cas
de besoin.
C'est en quelque sorte l'album-réper-
toire de l'anarchie qu'on veut ainsi cons- j
tituer. |
Emile Henry
Au cours de ses interrogatoires au
sujet de l'explosion de la rue des Bons-
Enfants, Emile Henry, pour convaincre
M. Espinas, lui avait dessiné, de mé-
moire, un plan de l'immeuble de Car-
maux, avenue de l'Opéra, 11, en indi-
quant l'endroit précis où il dit avoir dé-
posé sa marmite.
C'est à cela qu'il faisait allusion, mer-
credi matin, en disant, dès son entrée : i
- C'est là! I
Le juge a commis M. Descaves, archi-
tecte-expert au tribunal civil, pour dres-
ser le plan des lieux occupés par la So-
ciété des mines de Carmaux, afin de
contrôler les assertions de l'accusé. M.
Descaves s'est acquitté,hier après-midi, !
de la mission que lui avait confiée le
juge.
Trognette
L'ancienne maltresse de Léon Ortiz,
Trognette, de son vrai nom Antoinette
Cazal, a été interrogée par M. Espinas.
C'est une femme de vingt-huit ans
environ, petite et boulotte. Elle était
fille de brasserie et, lors de la première
instruction, elle avait été arrêtée déjà,
puis remise en liberté. Elle se cachait,
depuis, 70, route de Flandre, à Auber-
villiers.
Elle prétend ne rien savoir ni sur l'at-
tentat, ni sur Ortiz qui, dit-elle, ne lui a
plus donné de ses nouvelles depuis qu'il
l'a quittée.
Ortiz
Il y a quelques jours, on nous affir-
mait qu'Ortiz était revenu en France en
même temps qu'Emile Henry et gu'on
était sur ses traces. Aujourd'hui, on
nous annonce qu'il est resté à Londres
où la police anglaise ne l'arrêtera que*
sur demande officielle et motivée d'ex-
tradition.
Les bombes
Des ouvriers qui se rendaient à leur 1'
travail ont trouvé hier matin sur une
des fenêtres dé la maison occupée par
M. Daval, entrepreneur de maçonnerie,
11, rue Saint-Luc, une bombe d'où émer-
geait une mèche.
M. Labat, commissaire de police, a in-
formé le Laboratoire municipal qui a fait
enlever l'engin et procédera à son exa-
men.
On a arrêté rue Oberkampf, l'avant-
dernière nuit, un individu qui déposait
avec mille précautions une petite boîte
près de la devanture d'un commerçant.
Interrogé, cet homme déclara se nom-
mer Guéleux, ouvrier horloger, 22, pas-
sage de la Reuss, et ajouta qu'à son do-
micile il avait beaucoup d'engins comme
celui-là.
La boîte, ouverte, ne contenait qu'un
simple mouvement d'horlogerie.Guéleux,
qui paraît avoir la tête un peu dérangée,
a été envoyé à l'infirmerie spéciale du
Dépôt.
DANS LES DÉPARTEMENTS
TOULOUSE. - LE service de la Sûreté vient
d'arrêter l'anarchiste Ludovic Gros, ayant
habité Marseille, Limoges, Grenoble et Bor-
deaux, soupçonné d'être un des auteurs de
l'explosion du quartier général de Marseille.
A L'ETRANGER
A Prague, on a trouvé une bombe devant
le bureau de rédaction du journal tchèque
clérical Vecerne Noving, Ce journal avait
reçu récemment de nombreuses lettres de me-
naces.
A Budapest, pendantla séance de la Cham-
bre des députés, on a trouvé une boîte sur le
banc des sténographes.
XXX.
-
Tous les Bureaux de Poste,pic France
tt d'Algérie reçoivent gratuitement d&s
abonnements au FIGARO et au SUPPLÉ-
MENT LITTÉRAIRE
LES SOUFFRETEUX
Ils sont nombreux ceux qui souffrent cons-
tamment d'un malaise quelconque ; en ma-
nière de consolation, on croit être quitte
envers eux quand on leur a affirmé qu'ils ont
un tempérament faible; c'est là, en effet, une
infirmité dont on prend aisément feon parti.
Le mot infirmité est peut-être exagéré pour
qualifier cet état de faiblesse, d'alanguisse-
ment général, de manque de résistance qui
caractérise la débilité. Être débile, cependant,
c'est souffrir d'une impuissance générale. Le
boiteux ne peut faire de longues courses, mais
il peut être par ailleurs vigoureux et bien
portant ; il est supérieur au débile qui, comme
lui, ne peut supporter de grandes marches et,
de plus, n'a ni vigueur ni bonne santé. Le
bossu éprouve souvent des troubles'de la cir-
culation, contracte aisément des rhumes;
mais il â de la vivacité, de l'énergie intellec-
tuelle; la personne débile, au contraire, est
incapable de grands efforts intellectuels et
physiques. On voit que la débilité constitue
une véritable infirmité.
Ce qui rend la débilité cependant préfé-
rable à une infirmité quelconque, c'est qu'elle
est de guérison facile, surtout dans l'ado-
lescence et dans la jeunesse.
En effet, la débilité ne comporte pas de lé-
sion proprement dite ; les organes sont in-
tacts et l'organisme est sain, si bien que le
débile peut foui-Sir et fournit en réalité sou-
vent une longue carrière. Ce qui loi manque,
c'est l'énergie fonctionnelle.
Le coeur est régulièrement constitué : mais
il a des battements lents et faibles ; la circu-
lation est insuffisante à donner une nutrition
riche aux tissus; de là, une chair molle et
pâle et un système musculaire paresseux. La
kola est le tonique par excellence du coeur
dans ce s cas de débilité ; elle redonne de l'éner-
gie au muscle cardiaque ; les battements
deviennent plus profonds, plus réguliers, la
nutrition se fait mieux.
L'estomac est délicat chez la personne dé-
bile, l'appétit est le plus souvent nul. Certai-
nes femmes mangent, c'est le terme consacré,
comme un oiseau.La coca est indiquée contre
ce manque d'appétit ; elle fait naître le sen-
timent do la faim, rend la digestion complète
et non douloureuse.
Un vin médicinal excellent présente, exac-
tement dosés, tous les éléments nécessaires à
la guérison de la débilité. Outre la kola et la
coca, il contient du tanin, de l'iode, du phos-
phate de chaux, du cacao. Le tanin, astrin-
gent énergique, excite l'appétit et améliore la
nutrition.
Le phosphate de chaux, fournit à l'organisme
l'élément essentiel; il fortifie le système os-
seux, donne de la vigueur musculaire, favo-
rise l'engraissement tout en diminuant l'obé-
sité, si elle existe; car les débiles sont souvent
obèses.
Le cacao, aliment parfait, ajoute un supplé-
ment nécessaire à l'alimentation insuffisante
de la personne débile. Le Vin Désiles, grâce
au cacao, est aussi bien un aliment qu'un re-
mède, car on sait combien les aliments liqui-
des sont facilement digérés et aisément accep-
tés. Le traitement de la débilité par le Vin
Désiles est heureusement complété par l'hydro-
thérapie et l'exercice.
Dr Bernain.
A L'ÉTRANGER
U GRISE m ANGLETERRE
Ce que nous avions prévu depuis si
longtemps est en train de se réaliser.
L'antagonisme entre M. Gladstone et
lord Roseberry, qu'on pouvait signaler
dès le lendemain de la formation du ca-
binet libéral, en est arrivé à la période
aiguë. Les discussions connues depuis
longtemps dans le monde politique et di-
plomatique sont devenues publiques, et
le prestige du cabinet Gladstone n'existe
plus. Or, quand on n'a plus de prestige
en Angleterre, on est bien près de ne
plus exister!
Si l'on demande quelles sont les vraies
causes de cette crise, et jusqu'à quel
point la santé de M. Gladstone y joue un
rôle, il ne sera pas difficile de répondre :
M. Gladstone n'est pas beaucoup plus
sourd ni beaucoup plus myope qu'il y
a trois mois, mais cette très petite diffé-
rence lui rend très difficile de mener à
bien les nombreuses occupations d'un
chef de ministère anglais ; donc, la rai-
son de santé existe.
Mais ce qu'il y a aussi .c'est un certain
mécontentement respectueux que le gros
du parti libéral ne peut plus cacher. JVÎ.
Gladstone a, à plusieurs reprises, prouvé
qu'il n'était plus le grand tacticien par-
lementaire d'antan : il retrouve encore
quelquefois de grands mouvements
d'éloquence et des moments de grande
intelligence politique, comme dans la
séance d'hier qu'on trouvera résumée
ci-dessous, mais, le lendemain, il re-
tombe dans des erreurs qui ont failli
amener à plusieurs reprises la dis-
location du parti libéral. Il a plusieurs
fois été trop à gauche au gré de l'aile
droite du parti libéral, et trop à droite
pour ne pas exciter la colère des radi-
caux dont il a grand besoin. Il a donné
trop d'importance au Home Rule dans
son programme qui a fini par se réduire
presque à cette seule réforme, et comme
il la voit compromise, il préfère passer
la main.
Cette crise empêchera-t-elle la disso-
lution de la Chambre des Communes,
inévitable à tous les points de vue? On
l'ignore 4»ut comme on ignore le nom
du successeur de M. Gladstone à la direc-
tion du parti libéral. Sera-ce lord Rose-
berry, dont les tendances et les attaches
ne sont que trop connues? Sera-ce le
duc de Devonshire, qui ramènerait au
parti libéral les unionistes dissidents et
ce qui serait l'enterrement définitif du
Home Rule? Sera-ce sir William har-
court, le collègue actuel de M. Glads-
tone, le candidat des radicaux, au-
quel on reproche surtout une obé-
sité qui devient presque une maladie?
Va-t-on chercher à la Chambre haute
quelque personnalité de second plan
comme lord Kimberley ou lord Spencer?
Ce ne sont pas les candidats qui man-
quent! Mais il serait bon de suivre
d'un peu près ce qui se passe et ce qui
se prépare actuellement chez nos voi-
sins ; jamais peut-être la politique inté-
rieure des différents pays d'Europe n'a
eu plus d'influence sur la politique in-
ternationale.
Jacques St-Cêre.
NOUVELLES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Berlin, l 01' mars, 10 heures,
i Le traité de commerce avec la Russie a été
renvoyé à la Commission qui mettra au
moins huit jours à l'examiner, de sorte que
le Reichstag ne sera appelé à se prononcer
définitivement que vers le 15 mars.
La situation est beaucoup plus sérieuse
qu'on ne le croit, et c'est le centre qui déci-
dera de l'adoption du traité.
Le gouvernement redoute le rejet du traité
qui entraînerait la dissolution du Reichstag.
Or, on n'est pas trop sûr de voir revenir une
majorité disposée à voter des impôts nou-
veaux.
En attendant, les conservateurs s'empres-
sent de contrarier le gouvernement : ils ont
réussi dans la commission à faire réduire le
budget de la guerre et il en sera de même
pour le budget de la marine.
L'Empereur, naturellement, est exaspéré
par cette opposition systématique, qui est
d'autant plus significative que la plupart des
députés conservateurs occupant un grade
$ans la réserve de l'armée ont donné leur
démission sous des prétextas divers.
Londres, 1er mars.
La Pall Mail Gazette publie ce soir une
édition spéciale portant en gros caractères une
déclaration dont nous détachons la partie sui-
vante :
« Nos informations nous permettent de pré-
ciser davantage aujourd'hui la nouvelle que
nous avions donnée dès le31 janVier.
» M. Gladstone sera reçu, samedi 3 mars,
en audience par la Reine à laquelle il remet-
,tra sa démission.
» Cette démission sera rendue publique le
lundi suivant.
» S. M. la Reine appellera lord Rosebery.
» Il n'y aura pas de dissolution.
» M. Gladstone ne fera, très probablement,
plus partie du cabinet ; mais il resterait à la
Chambre des communes. »
Londres, 1er mars.
Le projet de loi sur les conseils de paroisse
est revenu aujourd'hui en discussion devant
la Chambre des Communes.
M. Gladstone,d'une voix forte et énergique,
déclare que les renvois successifs de ce projet
d'une Chambre à l'autre ont assez duré et
que, s'ils devaient se prolonger encore, ce ne
serait pas sans une perte considérable de di-
gnité pour les deux Chambres, et, en pré-
sence du pays, ce ne serait pas non plus sans
être ridicule.
La question se pose ainsi :
Les lords ont-ils pour but non seulement
de modifier, mais aussi d'annihiler en entier
le travail effectué par la Chambre des Com-
munes ?
Le gouvernement, qui veut conserver quel-
que chose de ce travail, est obligé, dans le
cas actuel, d'accepter les amendements des
lords, mais en déclarant avec tristesse que
le litige entre les deux Chambres n'était pas
d'un caractère temporaire.
Une autorité est plus élevée que la Cham-
bre des Communes, c'est l'autorité de la na-
tion ; c'est elle qui décide en dernier ressort
(applaudissements sur les bancs ministériels,
tandis que l'opposition crie : Oui ! immédia-
tement).
M. Gladstone termine en déclarant que c'est
au gouvernement à voir quand le moment de
s'adresser au pays sera venu sans demander
l'acceptation des amendements des lords.
Le New-York Herald nous communique la
dépêche suivante ;
Bruxelles, 1er mars.
| M. Reclus est arrivé, il a passé la journée
à préparer son premier cours qui aura lieu
demain soir à la loge maçonnique « les Amis
philanthropes »; il est arrivé des milliers de
demandes de places. Mais on ne laissera en-
trer que 7 â 800 personnes arec billets.
On craint de violentes manifestations anti-
anarchistes, si M. Reclus va trop loin dans
l'exposé de ses théories révolutionnaires.
La police prend ses mesures.
y.
Nouvelles Diverses
LA MI-CARÊME
La fête de la Mi-Carême aura eu cette
année un éclat inaccoutumé. Elle a été, d'ail-
leurs, contre toute attente, favorisée par un
temps exceptionnellement beau. La tempéra-
ture, assez maussade les jours précédents,
s'était éclaircie dés le matin et le soleil s'était
mis à briller comme s'il tenait à caresser de
ses chauds rayons les reines éphémères dont
tout Paris a pu admirer hier la grâce pour
toutes, la beauté pour quelques-unes.
Le rendez-vous général pour tous ceux qui
devaient figurer dans la cavalcade était au
Cours-la-Reine, à midi. Dès onze heures, une
foule énorme envahit la terrasse des Tuile-
ries, la place de la Concorde et les bas-côtés
des Champs-Elysées.
M. Touny, commissaire de police division-
naire, assisté de plusieurs officiers de paix, se
tient à l'entrée du Cours-la-Reine et prend
ses dispositions pour que les organisateurs
do la cavalcade ne soient pas gênés par les
spectateurs quand viendra le moment difficile
d'assigner à chacun sa place dans le cortège.
Les gardiens de la paix, auxquels M. Touny
a fait recommander de se montrer vis-à-vis
du public doux et patients, sont d'une amabi-
lité exceptionnelle, et la foule leur en tient
compte en se conformant docilement à la
consigne donnée.
A onze heures et demie, arrivent les six
omnibus desquels descendent des groupes
fantastiques d'étudiants et d'étudiantes et
l'omnibus du groupe colonial. Cet omnibus
« transsaharien », qui porte l'inscription sui-
vante: Paris-Abomey, Lac Tchad, corres-
pondance pour toutes les lignes coloniales,
est surchargé de noirs et d'Africaines affriolan-
tes ; à l'arriére, flotte la bannière de l'Ecole,
représentant un blanc séduit par deux né-
gresses; quatre crocodiles sont appendus aux
quatre coins de la voiture dont les flancs sont
ornés de masques aux figures grimaçantes.
Voici venir ensuite les élèves de l'École co-
loniale, en mamelucks à cheval, faisant es-
corte à un Napoléon vêtu de la redingote
grise, coiffé du chapeau légendaire et portant'
sur le pommeau de sa selle une corbeille de
lilas avec cette inscription en lettres d'or :
« L'Ecole coloniale. »
L'Ecole d'Alfort arrive à son tour. A signa-
ler parmi les élèves de cette Ecole : des cava-
liers bien montés portant le costume de chats
bottés, et destinés à accompagner un gros
porc en carton campé sur une civière dont
tes porteurs sont coiffés de l'instrument cher
à Diafoirus avec cette inscription : Recto in
rectum.
Près de la place de la Concorde, se forme le
cortège de la Vertu : huit ânes coiffés de pe-
tits chapeaux haute forme, l'échiné et les
flancs couverts de feuilles de vigne, autour
desquels évoluent les Dragons de la Vertu,
portant un casque gigantesque dont le cimier
est une brosse de chiendent. Ces braves sol-
dats ont des lances dont la flamme blanche
est également ornée d'une feuille de vigne.
Nous remarquons ensuite des pompiers dits
de Verçailles, portant des casques de deux
pieds avec une chenille noire et un colossal
plumet rouge; des gardes champêtres ayant
ces mots sur leur plaque : Loi Fuller ; des
sapeurs avec des haches monumentales ; des
écoliers et des écoliéres en blouses noires et
pantalon court ; les ministres du Prince Car-
naval et ses odalisques, au nombre desquel-
les se trouvent Mlles Sarah Brown et Su-
zanne, du Bal des Quat'z Arts ; le cortège
très réussi de la Rosière du 21° arrondisse-
ment. La rosière, personnifiée par un jeune
homme dont la taille atteint 1 m. 90, donne le
bras au maire, presque un nain.Enfin ie Dra-
gon de l'Annam, entouré par les élèves de
l'Ecole coloniale, énorme pièce de carton peint
longue de huit à dix mètres, avec une large
gueule rouge d'où sort une langue fourchue ;
ce dragon est porté par plusieurs hommes
dont on ne voit que les pieds palmés et qui
marchent en file indienne sous l'immense
carcasse.
Il est une heure et demie. Les chars des di-
vers lavoirs, très agréablement décorés pour
la plupart, s'alignent les uns derrière les
autres. Ils précéderont et suivront, dans l'or-
dre assigné, le char de la Reine des Reines,
Mlle Marie Bonhomme, fille du patron du
lavoir Jouye-Rouve. Ce char mérite une men-
tion spéciale. Il affecte la forme d'une im-
mense couronne royale sur laquelle sont dis-
posés deux fauteuils ' en velours rouge dans
lesquels prennent place la jeune Reine, ravis-
sante dans son costume de cour en satin
blanc, et le « Prince-Epoux », M. Emile Le
Couvey, qui porte avec une grande dignité un
superbe costume Louis XIV. Une mention
également au char du lavoir Jean-Bouton :
un bateau à l'avant duquel se tiennent un
enfant en costume d'amiral français et un
homme de taille élevée en uniforme d'amiral
russe. Notons enfin le char du lavoir Mont-
souris, tout à fait original. Une immense
cuve était installée sur le devant et plusieurs
« laveuses », très accortes, ma foi, rangées
tout autour, s'efforçaient de blanchir un
nègre.
Comme chaque année, au cortège officiel,
réglé par le programme, s'étaient joints de
nombreux chars-réclames dont quelques-uns
très soignés ne déparaient pas la fête. Nous
citerons, par exemple, pour leur originalité,
les quarante voitures de l'Ondine, la nouvelle
poudre d'amidon de riz, récemment créée par
la Grande amidonnerie et rizerie de France.
Les affiches représentent le soleil (marque de
fabrique) se réjouissant d'avoir cette poudre
si pure qui calme le feu du ravoir, rafraîchit
la peau et rend l'eau douce. Comme légende,
un conseil, « ne jamais, se laver sans délayer
dans l'eau une cuillerée à café d'ondine ! »
Très sensationnel aussi le gigantesque élé-
phant « qui ne fume que le Nil », le papier à
cigarettes bien connu de la maison Joseph
Bardou fils.
On eût certainement préféré ne pas voir là
certains chars de brasseries à femmes, décol-
letées dans leurs costumes et plus encore dans
leur tenue et leurs propos. Mais on eût regretté i
l'absence de l'élégant cavalier de chasse à
courre, accompagné d'une charmante bicy-
cliste, représentant l'apéritif le Sport, vin to-
nique et reconstituant à base de kola, le nou-
veau produit d'A. Ancel qui se trouve 56,
rue Tiquetonne, aux caves du Sport.
Enfin, le cortège est formé; il se met en
marche par l'avenue des Champs-Elysées. Il
arrive à une heure et demie à l'entrée de l'a-
venue Marigny dans laquelle il s'engage. Dés
qu'il est signalé, une des fenêtres de la grande
salle à manger du palais de l'Elysée, la der-
nière près du jardin, s'ouvre, et M. Carnot,
en redingote noire, coiffé d'un chapeau haute
forme, apparaît, ayant près de lui le général
Bôrius, en civil. A la fenêtre voisine prennent
place M. François Carnot, fils du Président,
et les lieutenants-colonels Dalstein et Cour-
tès-Lapeyrat.
La cavalcade passe dans le plus grand or-
dre. Les nombreuses musiques jouent, en ar-
rivant devant le Président, les unes, la Mar-
seillaise, les autres, l'Hymne russe. Les
fanfares sonnent et les tambours battent aux
champs, en même temps qu'éclatent les cris
de : « Vive Carnot! Vive la République! »
Un incident se produit. Par suite d'un trop
grand encombrement dans le faubourg Saint-
Honoré, le cortège est obligé de s'arrêter. A
ce moment, le char du lavoir Jean-Bouton se
trouve en face de la fenêtre occupée par le
Président. Mais lorsqu'il veut reprendre sa
marche, les six chevaux qui le traînent refu-
sent d'avancer et il ne faut pas moins de dix
minutes pour les faire repartir. Enfin, le char
s'ébranle aux applaudissements de la foule,
qui fait un succès énorme au cortège des étu-
diants, qui vient immédiatement après.
Quatre hommes qu'on aurait bien dû vêtir
d'une façon plus convenable portent sur une
sorte de civière une très belle corbeille de
fleurs offerte à Mme Carnot par l'Association
des étudiants. Quatre délégués pénètrent dans
le Palais et remettent, en" même temps que
la corbeille, un exemplaire tiré sur papier
Japon du « Journal de la Mi-Carême ». Cet
exemplaire, richement relié en maroquin
rouge, porte en lettres d'or la dédicace sui-
vante : « Les étudiants à M. Carnot, 1894 ».
Le débouché sur les grands boulevards, à
la place de la Madeleine, est rendu très la-
borieux par l'affluence énorme qui se presse
sur ce point.
Aussi n'est-ce qu'à trois heures que le cor-
tège atteint le boulevard des Italiens. A la
hauteur de la rue de Grammont, un incident
se produit. La partie supérieure du char pré-
cédant celui de la Reine des Reines s'étant
Erise dans les maîtresses branches d'un ar-
re, il a été nécessaire de scier plusieurs de
ces branches pour dégager le véhicule.
Le cortège continue sa marche très lente-
ment et n'arrive que très tard à la place de la
Bastille, où il fait une courte station. Il s'en-
gage ensuite dans la rue Saint-Antoine et se
rend à l'Hôtel de Ville où l'attend le bureau
du Conseil municipal, ayant à sa tête le pré-
sident du Conseil.
Après la cérémonie de la présentation, la
cavalcade s'est dirigée par le pont d'Arcole et
le parvis Notre-Dame vers le quartier Latin.
Elle remonte le boulevard Saint-Michel,
prend par le boulevard Saint-Germain et
la rue Saint-Jacques et arrive à sept heu-
res place du Panthéon. On couche sur un bû-
cher arrosé de pétrole le mannequin' qui re-
présente Carnaval II, le feu est mis et les étu-
diants dansent autour une sarabande effrénée.
Puis on se disperse pour aller se refaire, à
table, des fatigues de la journée.
Aussi bien sur les grands boulevards qu'au
Quartier, l'animation a été aussi grande le
soir que dans l'après-midi, et la bataille à
coups de confetti ne s'est terminée que très
avant dans la nuit.
L'odieuse et dégoûtante plume de paon avait
été proscrite, la gaité n'a fait qu'y gagner.
La journée ne se sera malheureusement pas
passée sans accidents.
Au moment où la cavalcade arrivait à la
Porte Saint-Denis, il y a eu une très forte
bousculade. Un enfant a été foulé aux pieds
des chevaux ; un autre a été étouffé dans la
foule. Quantité d'hommes, de femmes, de
jeunes gens se sont évanouis et ont été trans-
portés les uns dans des pharmacies voisines,
les autres, dont l'état était assez grave, dans
différents hôpitaux par les voitures des Am-
bulances urbaines.
A six heures du soir, rue Saint-Marc, un
enfant de huit ans a été renversé par le fiacre
3151 de la Compagnie l'Urbaine. Le pauvre
petit a eu une jambe fracturée par les roues
de la voiture.
A IA RIBOISIÈRE
Mme Gandoin, qui avait reçu trois coups
de couteau de son mari, à l'hôlel où elle est
employée comme lingère, a quitté, -hier,
l'hôpital Lariboisière. Elle est complètement
guérie.
Fontaine, l'amant de la femme Pérez, qui
avait reçu du mari de celle-ci, marchand de
vin rue d'Abbeville, deux coups de revolver,
a également quitté Lariboisière, où, comme
nous l'avons dit, il avait été conduit. Il est
parfaitement remis de ses blessures.
Mme Pérez, dont l'état est très satisfaisant,
ne quittera cet hôpital que dans quelques
jours.
INCENDIES
A quatre heures et demie, tandis que les
locataires de la maison n° 7, rue Hérold,
étaient allés admirer le cortège de la Mi-
Carême, le feu s'est déclaré au premier étage
de cette maison.
Les pompiers de la rue Jean-Jacques-Rous-
seau l'ont éteint au bout d'une heure.
C'est un tuyau de calorifère qui avait com-
muniqué le feu à la poutre du plafond.
A six heures moins un quart, le feu a pris
dans l'égout dont le regard se trouve derrière
le kiosque à journaux n<> 22, boulevard des
Italiens.
Il a été éteint par les pompiers de la rue
Blanche et du marché Saint-Honoré.
C'est probablement quelque allumette jetée
sur le tas énorme de confetti qui jonchaient
la chaussée, qui a causé cet incendie heureu-
sement vite maîtrisé.
Jean de Paris,
! Mémento. - Le service de statistique muni-
cipale a compté pendant la 8" semaine 1,084 dé-
cès, chiffre supérieur de 200 à celui de la précé-
dente semaine, mais à peu près égal à la moyenne
de cette saison. La fievre typhoïde a fait quel-
j ques victimes.
I On a célébré à Paris 379 mariages et enregistré
la naissance de 1,237 enfants vivants, 611 gar-
çons et 626 filles.
* Simon Seligmann, antiquaire, 22, rue Chauchat.
* Georges Cartier, trente ans, chauffeur à la
Compagnie du gaz, a été, hier soir à huit heu-
res, au cours d'une rixe, frappé de trois coups
dé couteau par un nommé Lechaut. Le meurtrier
a été arrêté. Cartier a été transporté à l'hôpital.
J. de P.
*
Informations
Actes officiels. - Une promotion de décora-
tions du Mérite agricole a paru hier. Nous y
relevons avec plaisir les nominations de deux
de nos confrères parisiens, M. Dubarry et
M. Merlin, rédacteur au Matin.
Décès. - On annonce la mort de Mme Hub-
bard, mère du député de Seine-et-Oise.
Les obsèques auront lieu samedi, à deux
heures, 51 bis, rue Cler.
Mme Hubbard était la veuve de l'ancien
secrétaire général de la questure, et la belle-
soeur de M. Bertillon, directeur du service
anthropométrique.
Nous apprenons la mort, à Hyères, de
M. Victor Broet, lieutenant au 5e régiment de
chasseurs. Les obsèques auront lieu lundi
prochain, i Bourg-Saint-Andéol.
Bals. - Le bal annuel de l'Orphelinat de la |
Bijouterie sera donné samedi 10 mars, à
l'Hôtel Continental, avec concert auquel beau-
coup des meilleurs artistes de Paris prêteront
leur concours.
On trouve des billets à la Salle des dépê-
ches du Figaro et chez les présidents et les
membres du Conseil d'administration da
l'oeuvre.
Concerts. - Mme Riss-Arbeau, la grande
pianiste qui est si appréciée dans le monde,
donne ce soir un concert à la salle Erard, à
neuf heures, avec le concours de Mme Gra-
maecini-Soubre et M. Alfred Brun.
Une réforme. - Peu à peu la fermeture des
magasins, à une heure permettant de donner
plus de repos aux employés, semble se géné-
raliser, un des grands magasins du boule-
vard, le « Carnaval de Venise », vient aussi
d'adopter la fermeture à 7 h. 1/4.
A compter d'aujourd'hui, la salle d'ar-
més Kirchoffer dont Vigeant a accepté, depuis
plusieurs années, d'être le maître honoraire,
prend le nom de Salle Jean-Louis, sous la
présidence de M. Broutin, le célèbre tireur.
TELEGRAMMES & CORRESPONDANCES
Du Mars
Un Meeting contre SI. Crispi
. MARSEILLE. - La colonie italienne
s'est vivement émue des critiques singulières
de M. Crispi. Un meeting de protestation
s'organise, et il faut s'attendre à des incidents
assez curieux.
On sait que le premier ministre du roi
Humbert, dans un discours prononcé hier,
a fait retomber en partie la responsabilité des
troubles de Sicile sur les Italiens habitant
Marseille. Il prétend que les émeutiers ont été
encouragés dans des réunions bruyantes te-
nues dans notre ville. Il ajoute même qu'un
nouveau Garibaldi devait partir d'ici pour
aller prendre la tête du mouvement insurrec-
tionnel.
L'insistance de M. Crispi est fort étrange,
Car il a reçu du gouvernement français toutes
les satisfactions désirables. Des arrêtés d'ex-
pulsion ont été pris contre les six Italiens or-
ganisateurs du fameux meeting où le roi
Humbert et son ministre furent si malmenés
il y a peu de mois. Le ministre de l'intérieur,
M. Raynal, a agi dès la première réclamation
de l'ambassade. Le gouvernement italien a
donc eu la preuve, en cela, des intentions
conciliantes de notre ministère.
Le discours de M. Crispi est fort commenté,
on penche à croire que les renseignements
donnés sont vrais sur certains points. Par sa
situation même, notre ville est un peu le lieu
de passage et de rendez-vous des révolution-
naires étrangers. Il est possible que plusieurs
chefs républicains italiens s'y soient rencontrés
lors de l'arrivée de Cipriani. En tous cas, la
grande majorité de la colonie péninsulaire
vit à l'écart de toute agitation et proteste
contre les allusions de M. Crispi. --
Si le meeting annoncé s'organise, un ordre
du jour sera voté dans ce sens.
---w NÎMES. - Nîmes organise pour la
8 avril prochain une grande fête de charité
qui comprendra ! 1" une cavalcade ; 2° une
redoute au Grand-Théâtre ; 3<> un bal au
Casino.
Le Comité d'organisation a comme prési-
dents d'honneur : Mgr Gilly, évêque de
Nîmes ; le président du Conservatoire, le
râbbin, le général commandant la place, le
premier président de la Cour d'appel, le pré-
fet et le maire.
Le Conseil municipal a voté une somme de
5,000 francs pour les premiers frais. Une
somme de 10,000 fr. a, en outre, été déjà re-
' cueillie par les souscriptions des particu-
liers.
La fête sera très brillante : tous les jour-
naux de Nîmes se réuniront pour composer
un char ; d'autres chars seront organisés par
les principaux cercles, les musiques civiles,
les pompiers, les élèves du Conservatoire, et
par M. Fayot, directeur des Arènes.
Là journée sera fructueuse pour les pau-
vres.
DAX. - La saison d'hiver, qu'on
pourrait confondre avec celle d'été, tant elle
a été favorisée par la température, a de nou-
veau mis en lumière l'admirable méthode de
traitement employée aux Grands Thermes où
s'administrent, avec des précautions et des
soins incomparables, les boues minérales qui
ont fait de tout temps la spécialité thérapeu-
tique de Dax. L'administration de ce célébra
établissement a donc été bien avisée en fai-
sant construire l'aile nouvelle qui s'étend le
long de l'Adour et offre à ses hôtes les res-
sources du confortable le plus perfectionné.
L'Affaire Culine
^ REIMS. - L'affaire Culine a com-
mencé à une heure.
Me Palle, du barreau de Reims, lit une dé-
pêche de M. Pierre Baudin, qui, retenu au
Conseil municipal de Paris, demande le ren-
voi de l'affaire à samedi.
Le ministère public s'oppose au renvoi.
L'affaire est retenue.
M0 Palle présente d'office la défense.
Les témoins reconnaissent le fait d'outrage
à la pudeur.
Le ministère public s'attache à en démon-
trer la publicité.
M® Palle s'appuie sur la moralité douteuse
de la victime, la fille Londeau, pour excuser
son client.
Le tribunal, après une heure un quart de
délibération, confirme le premier jugement
condamnant Culine à huit jours de prison et
aux dépens.
Le public très nombreux se retire sans
manifestation.
FAITS DIVERS
CAEN. - La Cour d'assises du Calvados vient
de condamner à la peine des travaux forcés à
perpétuité, un ignoble personnage, nommé
Alexandre Haveline, qui, depuis sept ans, avait
été successivement 1 amant de ses quatre fille»
dont l'aînée a aujourd'hui dix-neuf ans.
Argus.
Jk. ,
LA BOURSE
La liquidation des opérations engagées su?
les Rentes françaises vient de s'accomplir
dans des conditions extrêmement favorables!
pour les acheteurs.
Sur le 3 0/0, le faible report de 3 et 4 cea«
times que l'on cotait avant-hier par anticipa-
tion s'est transformé hier en un déport de-2
puis de 6 centimes ; sur l'Amortissable, ïa
report n'a pas dépassé 5 centimes ; enfin, SUE
1 e3 1/2 0/0, le report est tombé de 6 à 1 cen..
| time.
1 Les cours ont, en conséquence, largement,
progressé hier ; le 3 0/0 a gagné 17 centime^
et demi à 99 50, après 99 70 ; l'Amortis sable
40 centimes à 99 37 ; le 3 1/2 0/0,30 centï-
mes à 105 70, après 105 80 ; fin courant, ij|
reste à 105 80. Les primes se sont traitées suc
le 3 0/0 à 99 65 dont 1 fr., de 99 77 à 99 95?
dont 50, de 99 95 à 100 10 dont 25, et sur 1%
3 1/2 O/O, de 105 75 à 105 95 dont 50, dé
105 90 à 106 10 dont 25.
Les cours de compensation ont été fixés
ainsi : 3 0/0, 99 50; Amortissable, 99 35;
3 1/2 O/O, 105 70.
Le 1er février, nos trois fonds d'Etats
avaient été compensés aux cours suivants ;
3 O/O, 97 25; amortissable,9735 ; 3 1I2 0I0
103 75. *
La hausse du mois a donc été de : 2 fr. 25
sur le 3 O/O, 2 fr. sur l'amorlissable, 1 fr. 95.
sur le 31/2 0/0. N'est-ce pas la preuve qué
les cours faits pendant la période de con-
version du 4 1/2 0/0 étaient tout à fatf
anormaux ?
Divers fonds d'Etats étrangers continuent
à bénéficier de l'abondance des disponibilité»
et de la défiance qui existe vis-à-vis de cept
tains autres fonds d'Etats étrangers.
Les fonds Egyptiens et les fonds Otto*
mans sont particulièrement favorisés. Parmi
les premiers, l'Unifiée se traite à 105 85, la.
Privilégiée 3 1/2 h 102 70 et 103 10, la Do-
maniale de 105 40 à 106, la Daïra de 106 40 à
106 60. D'autre part, le Turc, série C, monta,-
de 2557 à 25 68 ; la série D, de 24 22 à 24 37 ;
les différents groupes.d'obligations 4 0/0 pro*
gressent de 1 fr. 25 à 2 fr. 50. 1
Le Honorois s'avance de 95 9/16 à 96 §/T6
LE FIGARO - VENDREDI 2 MARS 1894
Ml LE PARTI ROYALISTE
M. le comte d'Haussonville, représen-
tant officiel de M. le comté d'e Paris,
adresse.au Figaro la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur en chef,
A mort retour d'une absence de quelques
jours, on ihe communique un article où le Fi-
garo, voulant rectifier les renseignements er-
ronés donnés par certains journaux « sur ce
qui sô passe dans le parti royaliste'», donne
lui-même à ce propos plusieurs renseigne-
ments non moins erronés.
Il est inexact, en particulier, que M. le
comte de Paris ail diminué de moitié le nom-
bre de ceux qui font auprès de lui un service
d'honneur. Il est inexact également qu'il ait
enlevé à la plupart des journaux locaux qui
soutenaient sa politique les subventions qu'il
leur avait longtemps accordées. Il est inexact
enfin que le Soleil du Midi ait cessé de pa-
raître et que le prince n'ait plus en province
que trois journaux sur lesquels il puisse comp-
ter. Et j'en passe...
Je ne veux pas mettre en doute la bonne
foi du Royaliste qui a apporté au. Figaro ce
paquet do fausses nouvelles, ni la sincérité
de l'affliction qu'elles semblent lui causer.
Je me bornerai à lui dire par votre en-
tremise qu'il aurait pu s'épargner cette afflic-
tion s'il avait pris d'abord la peine de venir
les contrôler auprès de moi.
Recevez l'assurance de mes sentiments-de
considération les plus distingués.
Comte d'HAUSsoNville
Le « Royaliste » qui nôus avait adressé
; article en question nous a envoyé à
' propos de la lettre de M. le comte d'haus-
sonVille la réponse suivante .*?
Monsieur le Rédacteur en chef,
Le démenti M. le comte d'Haussonville
s'adresse-t-il à ^ a récit ? Il faut le croiTe,
puisqu'il 1 affirme. Cependant je demande la
permission de faire remarquer que je n'ai
jamais dit que le Soleil du Midi avait cessé
de paraître (j'ai dit qu'il était en liquidation) ;
je n'ai jamais dit que le parti royaliste n'avait
plus que trois journaux locaux (j'ai dit qu'il
n'avait guère que trois grands journaux
régionaux) ; je n'ai pas dit davantage qu'on
avait enlevé à la plupart des journaux leur
subvention (j'ai dit qu'on avait diminué fou-
les les subventions, ce que je maintiens) et
j'en passe moi aussi. . (
Puisque tout cela est faux, parait-il,les jour-
naux: survivants des départements qui luttent
avec tant de dévouement pour la cause
monarchiste seront heureux dès lors d'appren-
dre qu'ils peuvent compter sur les mêmes
subventions qu'autrefois, subventions qui
variaient de 500 francs à 90,000 francs pal*
an. En ce cas, ils s'étonneront qu'on ait
laissé mourir en. plein Paris un journal qui
avait le patronage des princes eux-mêmes,
l'À 1er te!
Ils ne comprendront pas plus facilement
qu'on ait diminué le personnel même du bu-
reau du Roi, et que l'écriteau â louer soit pla-
cardé, comme un aveu public, sur la moitié
da ce bureau lui-même.
Je ne me suis trompé que sur un point, sur
le service d'honneur : ce service, en effet, n'a
pas été diminué, n'ayant jamais été rétribué.
Agréez, etc.
UN ROYALISTE.
L'impartialité nous faisait un devoir
d'accueillir cette lettre comme la recti-
fication qui l'a occasionnée.
Disons, pour tout concilier, que si des
réformes ont été faites, c'est qu'elles
étaient nécessitées par les événements
eux-mêmes et par la période de calme
qui succède forcément aux luttes électo-
rales. Tout cela ne constitue certes pas
une abdication, mais une trêve.
L'appréciation vraie nous semble avoir
été donnée par la Gazette de France et
le Soleil, les deux journaux quiv avec le
Moniteur, sont les dépositaires les plus
autorisés de la pensée du comte de Paris,
C'est de l'histoire ancienne, dit la Gazette
de France ; tout le monde politique sait, de-
puis longtemps, que le comte de Paris n'a
pas jugé que l'organisation de son parti valait
ce qu'elle coûtait. Il a été éclairé sur ce point
par de très nombreuses indications ou récla-
mations venues de tous les points de cette
France dont il est exilé.
Il a bien fallu se-rendre à l'évidence, en
dépit des protestations des intéressés.
Les cadres que l'on avait formés ne répon-
daient plus aux nécessités des luttes pré-
sentes. En réalité, ils n'y avaient jamais ré-
pondu...
C'est ce personnel-là qui a été licencié, par
la force même des.événements.
Il est certain que les choses n'ont pas été
toutes seules. Il y a eu plus d'un cri, plus d'un
mécontentement, plus d'un froissement, dont
le Figaro, en bon rallié qu'il est, aime à se
faire l'écho.
Ceux qui ont été écartés trouvent naturelle-
ment qu'en se privant de leurs services, on a
tout disloqué et qu'il faut avoir dit adieu à
toute espérance pour supprimer leurs fonc-
tions.
On aurait beaucoup de peine à leur faire
comprendre que c'est le contraire qui est
vrai.
Le Soleil n'est pas moins formel, et il
tire de ces réformes une conclusion fort
encourageante :
Quant au parti royaliste, sa situation n'est
nullement atteinte par quelques suppressions
d'emplois et quelques réductions des sub-
ventions faites à certains journaux. Le
parti royaliste subsistera tant qu'il y aura en
France des gens - et il y en a beaucoup,
quoi qu'on en dise - qui pensent que la Mo-
narchie est une forme de gouvernement
meilleure que la République. Un grand parti
politique, comme l'est le parti monarchique,
vit par des opinions, des sentiments et des
idées et non par de3 subventions.
La vérité est là, et nous espérons que
l'incident est définitivement clos.
G. D.
LES ANARCHISTES
Arrestations et Perquisitions
.La Mi-Carême n'a pas interrompu la
chasse aux anarchistes. Les perquisi-
tions et arrestations opérées hier matin
par divers commissaires de police sur
les indications des agents de la brigade
des recherches sont encore plus nom-
breuses que les jours précédents.
Voici le bilan d'hier :
A PARIS
Augendre, Ernest, maçon, il, rue Si-
mart;
Bedès, Hercule, tailleur d'habits, 3,
rue Tiquetonne ;
Charrier, Léon-Joseph, garçon plom-
bier, S2, rue de Provence ;
Chapin, Louis-Armand, charron, 92,
rue des Pyrénées ;
Chauvin, Emile, employé de com-
merce, 7. rue Camille-Desmoulins;
Dupuy, Edmond-Adolphe-Edouard,
employé de commerce, 29, rue de
Vanves;
Ledat, dit Julien Mercier, homme de
lettres, 10, rue des Prés-Saint-Gervais ;
Lentrel, François, concierge, 19, rue
Alphonse;
Ravi net, Gaston, couvreur, 16, rué
orfila;
Sachet, Edmond, typographe, 61, rue
du Faubourg-Saint-Denis ;
Soulage, Alphonse-Charles, menui-
sier, 22, rue Saint-Claude ;
Enfin Leballeur, cordonnier, gendre
au marchand de Yin Duprat, de la rue
Ramey, ehez qui on a fait, ces jours-ci,
une rafle. Leballeur, qu'on n'avait pas
rencontré chez lui, 22, passage Saulnier,
a été arrêté sur le boulevard Magenta.
* EN BANLIEUE ,
Auriez, Henri, chaudronnier, 3, rue
du, Corbillon, à Saint-Denis.
Baure, Pierre, ouvrier cordonnier,
rue de la Raffinerie, à Choisy-le-Roi.
Blignv, Aimé-Eugène, 61, rue de Vin-
cennes à Montreuil-sous-Bois.
Borderie, Ferdinand, ouvrier peintre,
10, rue Louis-Blanc, à Saint-Ouen.
Borderie, Raoul-Georges, frère du pré-
cédent, ouvrier peintre, même adresse.
David, Auguste-Armand-Théophile,
ouvrier porcelainier, rue Saint-Nicolas,
à Choisy-le-Roi.
Galan, Louis, 24, rue Pierre, àSt-Ouen.
Garnier, Anatole-Auguste, ouvrier or-
fèvre, 62, rue d'Aubervilliers,à Saint-De-
nis.'
Grandidier, Louis-Auguste,manoeuvre,
10, rue de la Charronnerie, à St-Denis.
Havard, Octave-Onésime, polisseur
Siur métaux, 6, place du square Adolphe-
Thiers, à Saint-Denis.
Imhof, Louis-Alfred, journalier,3, rue
Fallet, à Courbevoie.
Lepla, henri-Florian, fabricant d'en-
cres et pâtes d'imprimerie, 43, rue des
Ecoles, à Montreuil-sous-Bois.
Rouif, Léon-Alphonse, garçon bou-
cher, 6, rue du Fort-de-l'Est, à Saint-De- j
nis. '
Vauzelles , Jean-Baptiste-Auguste ,
courtier en cafés, 68, rue des Rosiers,
à Saint-Ouen.
Les perquisitions opérées, tant à Pa-
ris qu'en banlieue, ont donné des résul- j
tats divers. On a trouvé partout des
journaux que les détenteurs prétendent
unanimement avoir le droit de posséder
puisque la vente en a été autorisée. Chez
quelques-uns, des armes, couteaux-poi-
gnards, fusils, revolvers, dont la pos-
session n'est pas non plus une bien grave
présomption, car les uns n'avaient ces
armes que comme curiosités de pano-
plies, d'autres, rentrant la nuit ou de-
meurant dans des quartiers isolés, les
avaient pour leur sûreté personnelle.
Chez un petit nombre seulement, on a j
découvert des correspondances anar-
chistes. j
Sur les vingt-six personnes arrêtées
hier, trois seulement avaient été déjà
l'objet de perquisitions: Soulage, qui de-
meurait alors 12, rue Pernelle; Vauzelle '
et Ravinet, dit Radis.
Le but qu'on se propose actuellement
est d'abord de poursuivre pour « asso- ,
ciation de malfaiteurs » tous ceux chez .
lesquels ont été, dans l'une quelconque
des perquisitions, découverts des pa-
piers compromettants, et pour les au-
tres, de les faire passer au service an-
thropométrique, afin d'avoir leur pho-
tographie et leur signalement détaillé,
afin de les retrouver facilement en cas
de besoin.
C'est en quelque sorte l'album-réper-
toire de l'anarchie qu'on veut ainsi cons- j
tituer. |
Emile Henry
Au cours de ses interrogatoires au
sujet de l'explosion de la rue des Bons-
Enfants, Emile Henry, pour convaincre
M. Espinas, lui avait dessiné, de mé-
moire, un plan de l'immeuble de Car-
maux, avenue de l'Opéra, 11, en indi-
quant l'endroit précis où il dit avoir dé-
posé sa marmite.
C'est à cela qu'il faisait allusion, mer-
credi matin, en disant, dès son entrée : i
- C'est là! I
Le juge a commis M. Descaves, archi-
tecte-expert au tribunal civil, pour dres-
ser le plan des lieux occupés par la So-
ciété des mines de Carmaux, afin de
contrôler les assertions de l'accusé. M.
Descaves s'est acquitté,hier après-midi, !
de la mission que lui avait confiée le
juge.
Trognette
L'ancienne maltresse de Léon Ortiz,
Trognette, de son vrai nom Antoinette
Cazal, a été interrogée par M. Espinas.
C'est une femme de vingt-huit ans
environ, petite et boulotte. Elle était
fille de brasserie et, lors de la première
instruction, elle avait été arrêtée déjà,
puis remise en liberté. Elle se cachait,
depuis, 70, route de Flandre, à Auber-
villiers.
Elle prétend ne rien savoir ni sur l'at-
tentat, ni sur Ortiz qui, dit-elle, ne lui a
plus donné de ses nouvelles depuis qu'il
l'a quittée.
Ortiz
Il y a quelques jours, on nous affir-
mait qu'Ortiz était revenu en France en
même temps qu'Emile Henry et gu'on
était sur ses traces. Aujourd'hui, on
nous annonce qu'il est resté à Londres
où la police anglaise ne l'arrêtera que*
sur demande officielle et motivée d'ex-
tradition.
Les bombes
Des ouvriers qui se rendaient à leur 1'
travail ont trouvé hier matin sur une
des fenêtres dé la maison occupée par
M. Daval, entrepreneur de maçonnerie,
11, rue Saint-Luc, une bombe d'où émer-
geait une mèche.
M. Labat, commissaire de police, a in-
formé le Laboratoire municipal qui a fait
enlever l'engin et procédera à son exa-
men.
On a arrêté rue Oberkampf, l'avant-
dernière nuit, un individu qui déposait
avec mille précautions une petite boîte
près de la devanture d'un commerçant.
Interrogé, cet homme déclara se nom-
mer Guéleux, ouvrier horloger, 22, pas-
sage de la Reuss, et ajouta qu'à son do-
micile il avait beaucoup d'engins comme
celui-là.
La boîte, ouverte, ne contenait qu'un
simple mouvement d'horlogerie.Guéleux,
qui paraît avoir la tête un peu dérangée,
a été envoyé à l'infirmerie spéciale du
Dépôt.
DANS LES DÉPARTEMENTS
TOULOUSE. - LE service de la Sûreté vient
d'arrêter l'anarchiste Ludovic Gros, ayant
habité Marseille, Limoges, Grenoble et Bor-
deaux, soupçonné d'être un des auteurs de
l'explosion du quartier général de Marseille.
A L'ETRANGER
A Prague, on a trouvé une bombe devant
le bureau de rédaction du journal tchèque
clérical Vecerne Noving, Ce journal avait
reçu récemment de nombreuses lettres de me-
naces.
A Budapest, pendantla séance de la Cham-
bre des députés, on a trouvé une boîte sur le
banc des sténographes.
XXX.
-
Tous les Bureaux de Poste,pic France
tt d'Algérie reçoivent gratuitement d&s
abonnements au FIGARO et au SUPPLÉ-
MENT LITTÉRAIRE
LES SOUFFRETEUX
Ils sont nombreux ceux qui souffrent cons-
tamment d'un malaise quelconque ; en ma-
nière de consolation, on croit être quitte
envers eux quand on leur a affirmé qu'ils ont
un tempérament faible; c'est là, en effet, une
infirmité dont on prend aisément feon parti.
Le mot infirmité est peut-être exagéré pour
qualifier cet état de faiblesse, d'alanguisse-
ment général, de manque de résistance qui
caractérise la débilité. Être débile, cependant,
c'est souffrir d'une impuissance générale. Le
boiteux ne peut faire de longues courses, mais
il peut être par ailleurs vigoureux et bien
portant ; il est supérieur au débile qui, comme
lui, ne peut supporter de grandes marches et,
de plus, n'a ni vigueur ni bonne santé. Le
bossu éprouve souvent des troubles'de la cir-
culation, contracte aisément des rhumes;
mais il â de la vivacité, de l'énergie intellec-
tuelle; la personne débile, au contraire, est
incapable de grands efforts intellectuels et
physiques. On voit que la débilité constitue
une véritable infirmité.
Ce qui rend la débilité cependant préfé-
rable à une infirmité quelconque, c'est qu'elle
est de guérison facile, surtout dans l'ado-
lescence et dans la jeunesse.
En effet, la débilité ne comporte pas de lé-
sion proprement dite ; les organes sont in-
tacts et l'organisme est sain, si bien que le
débile peut foui-Sir et fournit en réalité sou-
vent une longue carrière. Ce qui loi manque,
c'est l'énergie fonctionnelle.
Le coeur est régulièrement constitué : mais
il a des battements lents et faibles ; la circu-
lation est insuffisante à donner une nutrition
riche aux tissus; de là, une chair molle et
pâle et un système musculaire paresseux. La
kola est le tonique par excellence du coeur
dans ce s cas de débilité ; elle redonne de l'éner-
gie au muscle cardiaque ; les battements
deviennent plus profonds, plus réguliers, la
nutrition se fait mieux.
L'estomac est délicat chez la personne dé-
bile, l'appétit est le plus souvent nul. Certai-
nes femmes mangent, c'est le terme consacré,
comme un oiseau.La coca est indiquée contre
ce manque d'appétit ; elle fait naître le sen-
timent do la faim, rend la digestion complète
et non douloureuse.
Un vin médicinal excellent présente, exac-
tement dosés, tous les éléments nécessaires à
la guérison de la débilité. Outre la kola et la
coca, il contient du tanin, de l'iode, du phos-
phate de chaux, du cacao. Le tanin, astrin-
gent énergique, excite l'appétit et améliore la
nutrition.
Le phosphate de chaux, fournit à l'organisme
l'élément essentiel; il fortifie le système os-
seux, donne de la vigueur musculaire, favo-
rise l'engraissement tout en diminuant l'obé-
sité, si elle existe; car les débiles sont souvent
obèses.
Le cacao, aliment parfait, ajoute un supplé-
ment nécessaire à l'alimentation insuffisante
de la personne débile. Le Vin Désiles, grâce
au cacao, est aussi bien un aliment qu'un re-
mède, car on sait combien les aliments liqui-
des sont facilement digérés et aisément accep-
tés. Le traitement de la débilité par le Vin
Désiles est heureusement complété par l'hydro-
thérapie et l'exercice.
Dr Bernain.
A L'ÉTRANGER
U GRISE m ANGLETERRE
Ce que nous avions prévu depuis si
longtemps est en train de se réaliser.
L'antagonisme entre M. Gladstone et
lord Roseberry, qu'on pouvait signaler
dès le lendemain de la formation du ca-
binet libéral, en est arrivé à la période
aiguë. Les discussions connues depuis
longtemps dans le monde politique et di-
plomatique sont devenues publiques, et
le prestige du cabinet Gladstone n'existe
plus. Or, quand on n'a plus de prestige
en Angleterre, on est bien près de ne
plus exister!
Si l'on demande quelles sont les vraies
causes de cette crise, et jusqu'à quel
point la santé de M. Gladstone y joue un
rôle, il ne sera pas difficile de répondre :
M. Gladstone n'est pas beaucoup plus
sourd ni beaucoup plus myope qu'il y
a trois mois, mais cette très petite diffé-
rence lui rend très difficile de mener à
bien les nombreuses occupations d'un
chef de ministère anglais ; donc, la rai-
son de santé existe.
Mais ce qu'il y a aussi .c'est un certain
mécontentement respectueux que le gros
du parti libéral ne peut plus cacher. JVÎ.
Gladstone a, à plusieurs reprises, prouvé
qu'il n'était plus le grand tacticien par-
lementaire d'antan : il retrouve encore
quelquefois de grands mouvements
d'éloquence et des moments de grande
intelligence politique, comme dans la
séance d'hier qu'on trouvera résumée
ci-dessous, mais, le lendemain, il re-
tombe dans des erreurs qui ont failli
amener à plusieurs reprises la dis-
location du parti libéral. Il a plusieurs
fois été trop à gauche au gré de l'aile
droite du parti libéral, et trop à droite
pour ne pas exciter la colère des radi-
caux dont il a grand besoin. Il a donné
trop d'importance au Home Rule dans
son programme qui a fini par se réduire
presque à cette seule réforme, et comme
il la voit compromise, il préfère passer
la main.
Cette crise empêchera-t-elle la disso-
lution de la Chambre des Communes,
inévitable à tous les points de vue? On
l'ignore 4»ut comme on ignore le nom
du successeur de M. Gladstone à la direc-
tion du parti libéral. Sera-ce lord Rose-
berry, dont les tendances et les attaches
ne sont que trop connues? Sera-ce le
duc de Devonshire, qui ramènerait au
parti libéral les unionistes dissidents et
ce qui serait l'enterrement définitif du
Home Rule? Sera-ce sir William har-
court, le collègue actuel de M. Glads-
tone, le candidat des radicaux, au-
quel on reproche surtout une obé-
sité qui devient presque une maladie?
Va-t-on chercher à la Chambre haute
quelque personnalité de second plan
comme lord Kimberley ou lord Spencer?
Ce ne sont pas les candidats qui man-
quent! Mais il serait bon de suivre
d'un peu près ce qui se passe et ce qui
se prépare actuellement chez nos voi-
sins ; jamais peut-être la politique inté-
rieure des différents pays d'Europe n'a
eu plus d'influence sur la politique in-
ternationale.
Jacques St-Cêre.
NOUVELLES
PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS
Berlin, l 01' mars, 10 heures,
i Le traité de commerce avec la Russie a été
renvoyé à la Commission qui mettra au
moins huit jours à l'examiner, de sorte que
le Reichstag ne sera appelé à se prononcer
définitivement que vers le 15 mars.
La situation est beaucoup plus sérieuse
qu'on ne le croit, et c'est le centre qui déci-
dera de l'adoption du traité.
Le gouvernement redoute le rejet du traité
qui entraînerait la dissolution du Reichstag.
Or, on n'est pas trop sûr de voir revenir une
majorité disposée à voter des impôts nou-
veaux.
En attendant, les conservateurs s'empres-
sent de contrarier le gouvernement : ils ont
réussi dans la commission à faire réduire le
budget de la guerre et il en sera de même
pour le budget de la marine.
L'Empereur, naturellement, est exaspéré
par cette opposition systématique, qui est
d'autant plus significative que la plupart des
députés conservateurs occupant un grade
$ans la réserve de l'armée ont donné leur
démission sous des prétextas divers.
Londres, 1er mars.
La Pall Mail Gazette publie ce soir une
édition spéciale portant en gros caractères une
déclaration dont nous détachons la partie sui-
vante :
« Nos informations nous permettent de pré-
ciser davantage aujourd'hui la nouvelle que
nous avions donnée dès le31 janVier.
» M. Gladstone sera reçu, samedi 3 mars,
en audience par la Reine à laquelle il remet-
,tra sa démission.
» Cette démission sera rendue publique le
lundi suivant.
» S. M. la Reine appellera lord Rosebery.
» Il n'y aura pas de dissolution.
» M. Gladstone ne fera, très probablement,
plus partie du cabinet ; mais il resterait à la
Chambre des communes. »
Londres, 1er mars.
Le projet de loi sur les conseils de paroisse
est revenu aujourd'hui en discussion devant
la Chambre des Communes.
M. Gladstone,d'une voix forte et énergique,
déclare que les renvois successifs de ce projet
d'une Chambre à l'autre ont assez duré et
que, s'ils devaient se prolonger encore, ce ne
serait pas sans une perte considérable de di-
gnité pour les deux Chambres, et, en pré-
sence du pays, ce ne serait pas non plus sans
être ridicule.
La question se pose ainsi :
Les lords ont-ils pour but non seulement
de modifier, mais aussi d'annihiler en entier
le travail effectué par la Chambre des Com-
munes ?
Le gouvernement, qui veut conserver quel-
que chose de ce travail, est obligé, dans le
cas actuel, d'accepter les amendements des
lords, mais en déclarant avec tristesse que
le litige entre les deux Chambres n'était pas
d'un caractère temporaire.
Une autorité est plus élevée que la Cham-
bre des Communes, c'est l'autorité de la na-
tion ; c'est elle qui décide en dernier ressort
(applaudissements sur les bancs ministériels,
tandis que l'opposition crie : Oui ! immédia-
tement).
M. Gladstone termine en déclarant que c'est
au gouvernement à voir quand le moment de
s'adresser au pays sera venu sans demander
l'acceptation des amendements des lords.
Le New-York Herald nous communique la
dépêche suivante ;
Bruxelles, 1er mars.
| M. Reclus est arrivé, il a passé la journée
à préparer son premier cours qui aura lieu
demain soir à la loge maçonnique « les Amis
philanthropes »; il est arrivé des milliers de
demandes de places. Mais on ne laissera en-
trer que 7 â 800 personnes arec billets.
On craint de violentes manifestations anti-
anarchistes, si M. Reclus va trop loin dans
l'exposé de ses théories révolutionnaires.
La police prend ses mesures.
y.
Nouvelles Diverses
LA MI-CARÊME
La fête de la Mi-Carême aura eu cette
année un éclat inaccoutumé. Elle a été, d'ail-
leurs, contre toute attente, favorisée par un
temps exceptionnellement beau. La tempéra-
ture, assez maussade les jours précédents,
s'était éclaircie dés le matin et le soleil s'était
mis à briller comme s'il tenait à caresser de
ses chauds rayons les reines éphémères dont
tout Paris a pu admirer hier la grâce pour
toutes, la beauté pour quelques-unes.
Le rendez-vous général pour tous ceux qui
devaient figurer dans la cavalcade était au
Cours-la-Reine, à midi. Dès onze heures, une
foule énorme envahit la terrasse des Tuile-
ries, la place de la Concorde et les bas-côtés
des Champs-Elysées.
M. Touny, commissaire de police division-
naire, assisté de plusieurs officiers de paix, se
tient à l'entrée du Cours-la-Reine et prend
ses dispositions pour que les organisateurs
do la cavalcade ne soient pas gênés par les
spectateurs quand viendra le moment difficile
d'assigner à chacun sa place dans le cortège.
Les gardiens de la paix, auxquels M. Touny
a fait recommander de se montrer vis-à-vis
du public doux et patients, sont d'une amabi-
lité exceptionnelle, et la foule leur en tient
compte en se conformant docilement à la
consigne donnée.
A onze heures et demie, arrivent les six
omnibus desquels descendent des groupes
fantastiques d'étudiants et d'étudiantes et
l'omnibus du groupe colonial. Cet omnibus
« transsaharien », qui porte l'inscription sui-
vante: Paris-Abomey, Lac Tchad, corres-
pondance pour toutes les lignes coloniales,
est surchargé de noirs et d'Africaines affriolan-
tes ; à l'arriére, flotte la bannière de l'Ecole,
représentant un blanc séduit par deux né-
gresses; quatre crocodiles sont appendus aux
quatre coins de la voiture dont les flancs sont
ornés de masques aux figures grimaçantes.
Voici venir ensuite les élèves de l'École co-
loniale, en mamelucks à cheval, faisant es-
corte à un Napoléon vêtu de la redingote
grise, coiffé du chapeau légendaire et portant'
sur le pommeau de sa selle une corbeille de
lilas avec cette inscription en lettres d'or :
« L'Ecole coloniale. »
L'Ecole d'Alfort arrive à son tour. A signa-
ler parmi les élèves de cette Ecole : des cava-
liers bien montés portant le costume de chats
bottés, et destinés à accompagner un gros
porc en carton campé sur une civière dont
tes porteurs sont coiffés de l'instrument cher
à Diafoirus avec cette inscription : Recto in
rectum.
Près de la place de la Concorde, se forme le
cortège de la Vertu : huit ânes coiffés de pe-
tits chapeaux haute forme, l'échiné et les
flancs couverts de feuilles de vigne, autour
desquels évoluent les Dragons de la Vertu,
portant un casque gigantesque dont le cimier
est une brosse de chiendent. Ces braves sol-
dats ont des lances dont la flamme blanche
est également ornée d'une feuille de vigne.
Nous remarquons ensuite des pompiers dits
de Verçailles, portant des casques de deux
pieds avec une chenille noire et un colossal
plumet rouge; des gardes champêtres ayant
ces mots sur leur plaque : Loi Fuller ; des
sapeurs avec des haches monumentales ; des
écoliers et des écoliéres en blouses noires et
pantalon court ; les ministres du Prince Car-
naval et ses odalisques, au nombre desquel-
les se trouvent Mlles Sarah Brown et Su-
zanne, du Bal des Quat'z Arts ; le cortège
très réussi de la Rosière du 21° arrondisse-
ment. La rosière, personnifiée par un jeune
homme dont la taille atteint 1 m. 90, donne le
bras au maire, presque un nain.Enfin ie Dra-
gon de l'Annam, entouré par les élèves de
l'Ecole coloniale, énorme pièce de carton peint
longue de huit à dix mètres, avec une large
gueule rouge d'où sort une langue fourchue ;
ce dragon est porté par plusieurs hommes
dont on ne voit que les pieds palmés et qui
marchent en file indienne sous l'immense
carcasse.
Il est une heure et demie. Les chars des di-
vers lavoirs, très agréablement décorés pour
la plupart, s'alignent les uns derrière les
autres. Ils précéderont et suivront, dans l'or-
dre assigné, le char de la Reine des Reines,
Mlle Marie Bonhomme, fille du patron du
lavoir Jouye-Rouve. Ce char mérite une men-
tion spéciale. Il affecte la forme d'une im-
mense couronne royale sur laquelle sont dis-
posés deux fauteuils ' en velours rouge dans
lesquels prennent place la jeune Reine, ravis-
sante dans son costume de cour en satin
blanc, et le « Prince-Epoux », M. Emile Le
Couvey, qui porte avec une grande dignité un
superbe costume Louis XIV. Une mention
également au char du lavoir Jean-Bouton :
un bateau à l'avant duquel se tiennent un
enfant en costume d'amiral français et un
homme de taille élevée en uniforme d'amiral
russe. Notons enfin le char du lavoir Mont-
souris, tout à fait original. Une immense
cuve était installée sur le devant et plusieurs
« laveuses », très accortes, ma foi, rangées
tout autour, s'efforçaient de blanchir un
nègre.
Comme chaque année, au cortège officiel,
réglé par le programme, s'étaient joints de
nombreux chars-réclames dont quelques-uns
très soignés ne déparaient pas la fête. Nous
citerons, par exemple, pour leur originalité,
les quarante voitures de l'Ondine, la nouvelle
poudre d'amidon de riz, récemment créée par
la Grande amidonnerie et rizerie de France.
Les affiches représentent le soleil (marque de
fabrique) se réjouissant d'avoir cette poudre
si pure qui calme le feu du ravoir, rafraîchit
la peau et rend l'eau douce. Comme légende,
un conseil, « ne jamais, se laver sans délayer
dans l'eau une cuillerée à café d'ondine ! »
Très sensationnel aussi le gigantesque élé-
phant « qui ne fume que le Nil », le papier à
cigarettes bien connu de la maison Joseph
Bardou fils.
On eût certainement préféré ne pas voir là
certains chars de brasseries à femmes, décol-
letées dans leurs costumes et plus encore dans
leur tenue et leurs propos. Mais on eût regretté i
l'absence de l'élégant cavalier de chasse à
courre, accompagné d'une charmante bicy-
cliste, représentant l'apéritif le Sport, vin to-
nique et reconstituant à base de kola, le nou-
veau produit d'A. Ancel qui se trouve 56,
rue Tiquetonne, aux caves du Sport.
Enfin, le cortège est formé; il se met en
marche par l'avenue des Champs-Elysées. Il
arrive à une heure et demie à l'entrée de l'a-
venue Marigny dans laquelle il s'engage. Dés
qu'il est signalé, une des fenêtres de la grande
salle à manger du palais de l'Elysée, la der-
nière près du jardin, s'ouvre, et M. Carnot,
en redingote noire, coiffé d'un chapeau haute
forme, apparaît, ayant près de lui le général
Bôrius, en civil. A la fenêtre voisine prennent
place M. François Carnot, fils du Président,
et les lieutenants-colonels Dalstein et Cour-
tès-Lapeyrat.
La cavalcade passe dans le plus grand or-
dre. Les nombreuses musiques jouent, en ar-
rivant devant le Président, les unes, la Mar-
seillaise, les autres, l'Hymne russe. Les
fanfares sonnent et les tambours battent aux
champs, en même temps qu'éclatent les cris
de : « Vive Carnot! Vive la République! »
Un incident se produit. Par suite d'un trop
grand encombrement dans le faubourg Saint-
Honoré, le cortège est obligé de s'arrêter. A
ce moment, le char du lavoir Jean-Bouton se
trouve en face de la fenêtre occupée par le
Président. Mais lorsqu'il veut reprendre sa
marche, les six chevaux qui le traînent refu-
sent d'avancer et il ne faut pas moins de dix
minutes pour les faire repartir. Enfin, le char
s'ébranle aux applaudissements de la foule,
qui fait un succès énorme au cortège des étu-
diants, qui vient immédiatement après.
Quatre hommes qu'on aurait bien dû vêtir
d'une façon plus convenable portent sur une
sorte de civière une très belle corbeille de
fleurs offerte à Mme Carnot par l'Association
des étudiants. Quatre délégués pénètrent dans
le Palais et remettent, en" même temps que
la corbeille, un exemplaire tiré sur papier
Japon du « Journal de la Mi-Carême ». Cet
exemplaire, richement relié en maroquin
rouge, porte en lettres d'or la dédicace sui-
vante : « Les étudiants à M. Carnot, 1894 ».
Le débouché sur les grands boulevards, à
la place de la Madeleine, est rendu très la-
borieux par l'affluence énorme qui se presse
sur ce point.
Aussi n'est-ce qu'à trois heures que le cor-
tège atteint le boulevard des Italiens. A la
hauteur de la rue de Grammont, un incident
se produit. La partie supérieure du char pré-
cédant celui de la Reine des Reines s'étant
Erise dans les maîtresses branches d'un ar-
re, il a été nécessaire de scier plusieurs de
ces branches pour dégager le véhicule.
Le cortège continue sa marche très lente-
ment et n'arrive que très tard à la place de la
Bastille, où il fait une courte station. Il s'en-
gage ensuite dans la rue Saint-Antoine et se
rend à l'Hôtel de Ville où l'attend le bureau
du Conseil municipal, ayant à sa tête le pré-
sident du Conseil.
Après la cérémonie de la présentation, la
cavalcade s'est dirigée par le pont d'Arcole et
le parvis Notre-Dame vers le quartier Latin.
Elle remonte le boulevard Saint-Michel,
prend par le boulevard Saint-Germain et
la rue Saint-Jacques et arrive à sept heu-
res place du Panthéon. On couche sur un bû-
cher arrosé de pétrole le mannequin' qui re-
présente Carnaval II, le feu est mis et les étu-
diants dansent autour une sarabande effrénée.
Puis on se disperse pour aller se refaire, à
table, des fatigues de la journée.
Aussi bien sur les grands boulevards qu'au
Quartier, l'animation a été aussi grande le
soir que dans l'après-midi, et la bataille à
coups de confetti ne s'est terminée que très
avant dans la nuit.
L'odieuse et dégoûtante plume de paon avait
été proscrite, la gaité n'a fait qu'y gagner.
La journée ne se sera malheureusement pas
passée sans accidents.
Au moment où la cavalcade arrivait à la
Porte Saint-Denis, il y a eu une très forte
bousculade. Un enfant a été foulé aux pieds
des chevaux ; un autre a été étouffé dans la
foule. Quantité d'hommes, de femmes, de
jeunes gens se sont évanouis et ont été trans-
portés les uns dans des pharmacies voisines,
les autres, dont l'état était assez grave, dans
différents hôpitaux par les voitures des Am-
bulances urbaines.
A six heures du soir, rue Saint-Marc, un
enfant de huit ans a été renversé par le fiacre
3151 de la Compagnie l'Urbaine. Le pauvre
petit a eu une jambe fracturée par les roues
de la voiture.
A IA RIBOISIÈRE
Mme Gandoin, qui avait reçu trois coups
de couteau de son mari, à l'hôlel où elle est
employée comme lingère, a quitté, -hier,
l'hôpital Lariboisière. Elle est complètement
guérie.
Fontaine, l'amant de la femme Pérez, qui
avait reçu du mari de celle-ci, marchand de
vin rue d'Abbeville, deux coups de revolver,
a également quitté Lariboisière, où, comme
nous l'avons dit, il avait été conduit. Il est
parfaitement remis de ses blessures.
Mme Pérez, dont l'état est très satisfaisant,
ne quittera cet hôpital que dans quelques
jours.
INCENDIES
A quatre heures et demie, tandis que les
locataires de la maison n° 7, rue Hérold,
étaient allés admirer le cortège de la Mi-
Carême, le feu s'est déclaré au premier étage
de cette maison.
Les pompiers de la rue Jean-Jacques-Rous-
seau l'ont éteint au bout d'une heure.
C'est un tuyau de calorifère qui avait com-
muniqué le feu à la poutre du plafond.
A six heures moins un quart, le feu a pris
dans l'égout dont le regard se trouve derrière
le kiosque à journaux n<> 22, boulevard des
Italiens.
Il a été éteint par les pompiers de la rue
Blanche et du marché Saint-Honoré.
C'est probablement quelque allumette jetée
sur le tas énorme de confetti qui jonchaient
la chaussée, qui a causé cet incendie heureu-
sement vite maîtrisé.
Jean de Paris,
! Mémento. - Le service de statistique muni-
cipale a compté pendant la 8" semaine 1,084 dé-
cès, chiffre supérieur de 200 à celui de la précé-
dente semaine, mais à peu près égal à la moyenne
de cette saison. La fievre typhoïde a fait quel-
j ques victimes.
I On a célébré à Paris 379 mariages et enregistré
la naissance de 1,237 enfants vivants, 611 gar-
çons et 626 filles.
* Simon Seligmann, antiquaire, 22, rue Chauchat.
* Georges Cartier, trente ans, chauffeur à la
Compagnie du gaz, a été, hier soir à huit heu-
res, au cours d'une rixe, frappé de trois coups
dé couteau par un nommé Lechaut. Le meurtrier
a été arrêté. Cartier a été transporté à l'hôpital.
J. de P.
*
Informations
Actes officiels. - Une promotion de décora-
tions du Mérite agricole a paru hier. Nous y
relevons avec plaisir les nominations de deux
de nos confrères parisiens, M. Dubarry et
M. Merlin, rédacteur au Matin.
Décès. - On annonce la mort de Mme Hub-
bard, mère du député de Seine-et-Oise.
Les obsèques auront lieu samedi, à deux
heures, 51 bis, rue Cler.
Mme Hubbard était la veuve de l'ancien
secrétaire général de la questure, et la belle-
soeur de M. Bertillon, directeur du service
anthropométrique.
Nous apprenons la mort, à Hyères, de
M. Victor Broet, lieutenant au 5e régiment de
chasseurs. Les obsèques auront lieu lundi
prochain, i Bourg-Saint-Andéol.
Bals. - Le bal annuel de l'Orphelinat de la |
Bijouterie sera donné samedi 10 mars, à
l'Hôtel Continental, avec concert auquel beau-
coup des meilleurs artistes de Paris prêteront
leur concours.
On trouve des billets à la Salle des dépê-
ches du Figaro et chez les présidents et les
membres du Conseil d'administration da
l'oeuvre.
Concerts. - Mme Riss-Arbeau, la grande
pianiste qui est si appréciée dans le monde,
donne ce soir un concert à la salle Erard, à
neuf heures, avec le concours de Mme Gra-
maecini-Soubre et M. Alfred Brun.
Une réforme. - Peu à peu la fermeture des
magasins, à une heure permettant de donner
plus de repos aux employés, semble se géné-
raliser, un des grands magasins du boule-
vard, le « Carnaval de Venise », vient aussi
d'adopter la fermeture à 7 h. 1/4.
A compter d'aujourd'hui, la salle d'ar-
més Kirchoffer dont Vigeant a accepté, depuis
plusieurs années, d'être le maître honoraire,
prend le nom de Salle Jean-Louis, sous la
présidence de M. Broutin, le célèbre tireur.
TELEGRAMMES & CORRESPONDANCES
Du Mars
Un Meeting contre SI. Crispi
. MARSEILLE. - La colonie italienne
s'est vivement émue des critiques singulières
de M. Crispi. Un meeting de protestation
s'organise, et il faut s'attendre à des incidents
assez curieux.
On sait que le premier ministre du roi
Humbert, dans un discours prononcé hier,
a fait retomber en partie la responsabilité des
troubles de Sicile sur les Italiens habitant
Marseille. Il prétend que les émeutiers ont été
encouragés dans des réunions bruyantes te-
nues dans notre ville. Il ajoute même qu'un
nouveau Garibaldi devait partir d'ici pour
aller prendre la tête du mouvement insurrec-
tionnel.
L'insistance de M. Crispi est fort étrange,
Car il a reçu du gouvernement français toutes
les satisfactions désirables. Des arrêtés d'ex-
pulsion ont été pris contre les six Italiens or-
ganisateurs du fameux meeting où le roi
Humbert et son ministre furent si malmenés
il y a peu de mois. Le ministre de l'intérieur,
M. Raynal, a agi dès la première réclamation
de l'ambassade. Le gouvernement italien a
donc eu la preuve, en cela, des intentions
conciliantes de notre ministère.
Le discours de M. Crispi est fort commenté,
on penche à croire que les renseignements
donnés sont vrais sur certains points. Par sa
situation même, notre ville est un peu le lieu
de passage et de rendez-vous des révolution-
naires étrangers. Il est possible que plusieurs
chefs républicains italiens s'y soient rencontrés
lors de l'arrivée de Cipriani. En tous cas, la
grande majorité de la colonie péninsulaire
vit à l'écart de toute agitation et proteste
contre les allusions de M. Crispi. --
Si le meeting annoncé s'organise, un ordre
du jour sera voté dans ce sens.
---w NÎMES. - Nîmes organise pour la
8 avril prochain une grande fête de charité
qui comprendra ! 1" une cavalcade ; 2° une
redoute au Grand-Théâtre ; 3<> un bal au
Casino.
Le Comité d'organisation a comme prési-
dents d'honneur : Mgr Gilly, évêque de
Nîmes ; le président du Conservatoire, le
râbbin, le général commandant la place, le
premier président de la Cour d'appel, le pré-
fet et le maire.
Le Conseil municipal a voté une somme de
5,000 francs pour les premiers frais. Une
somme de 10,000 fr. a, en outre, été déjà re-
' cueillie par les souscriptions des particu-
liers.
La fête sera très brillante : tous les jour-
naux de Nîmes se réuniront pour composer
un char ; d'autres chars seront organisés par
les principaux cercles, les musiques civiles,
les pompiers, les élèves du Conservatoire, et
par M. Fayot, directeur des Arènes.
Là journée sera fructueuse pour les pau-
vres.
DAX. - La saison d'hiver, qu'on
pourrait confondre avec celle d'été, tant elle
a été favorisée par la température, a de nou-
veau mis en lumière l'admirable méthode de
traitement employée aux Grands Thermes où
s'administrent, avec des précautions et des
soins incomparables, les boues minérales qui
ont fait de tout temps la spécialité thérapeu-
tique de Dax. L'administration de ce célébra
établissement a donc été bien avisée en fai-
sant construire l'aile nouvelle qui s'étend le
long de l'Adour et offre à ses hôtes les res-
sources du confortable le plus perfectionné.
L'Affaire Culine
^ REIMS. - L'affaire Culine a com-
mencé à une heure.
Me Palle, du barreau de Reims, lit une dé-
pêche de M. Pierre Baudin, qui, retenu au
Conseil municipal de Paris, demande le ren-
voi de l'affaire à samedi.
Le ministère public s'oppose au renvoi.
L'affaire est retenue.
M0 Palle présente d'office la défense.
Les témoins reconnaissent le fait d'outrage
à la pudeur.
Le ministère public s'attache à en démon-
trer la publicité.
M® Palle s'appuie sur la moralité douteuse
de la victime, la fille Londeau, pour excuser
son client.
Le tribunal, après une heure un quart de
délibération, confirme le premier jugement
condamnant Culine à huit jours de prison et
aux dépens.
Le public très nombreux se retire sans
manifestation.
FAITS DIVERS
CAEN. - La Cour d'assises du Calvados vient
de condamner à la peine des travaux forcés à
perpétuité, un ignoble personnage, nommé
Alexandre Haveline, qui, depuis sept ans, avait
été successivement 1 amant de ses quatre fille»
dont l'aînée a aujourd'hui dix-neuf ans.
Argus.
Jk. ,
LA BOURSE
La liquidation des opérations engagées su?
les Rentes françaises vient de s'accomplir
dans des conditions extrêmement favorables!
pour les acheteurs.
Sur le 3 0/0, le faible report de 3 et 4 cea«
times que l'on cotait avant-hier par anticipa-
tion s'est transformé hier en un déport de-2
puis de 6 centimes ; sur l'Amortissable, ïa
report n'a pas dépassé 5 centimes ; enfin, SUE
1 e3 1/2 0/0, le report est tombé de 6 à 1 cen..
| time.
1 Les cours ont, en conséquence, largement,
progressé hier ; le 3 0/0 a gagné 17 centime^
et demi à 99 50, après 99 70 ; l'Amortis sable
40 centimes à 99 37 ; le 3 1/2 0/0,30 centï-
mes à 105 70, après 105 80 ; fin courant, ij|
reste à 105 80. Les primes se sont traitées suc
le 3 0/0 à 99 65 dont 1 fr., de 99 77 à 99 95?
dont 50, de 99 95 à 100 10 dont 25, et sur 1%
3 1/2 O/O, de 105 75 à 105 95 dont 50, dé
105 90 à 106 10 dont 25.
Les cours de compensation ont été fixés
ainsi : 3 0/0, 99 50; Amortissable, 99 35;
3 1/2 O/O, 105 70.
Le 1er février, nos trois fonds d'Etats
avaient été compensés aux cours suivants ;
3 O/O, 97 25; amortissable,9735 ; 3 1I2 0I0
103 75. *
La hausse du mois a donc été de : 2 fr. 25
sur le 3 O/O, 2 fr. sur l'amorlissable, 1 fr. 95.
sur le 31/2 0/0. N'est-ce pas la preuve qué
les cours faits pendant la période de con-
version du 4 1/2 0/0 étaient tout à fatf
anormaux ?
Divers fonds d'Etats étrangers continuent
à bénéficier de l'abondance des disponibilité»
et de la défiance qui existe vis-à-vis de cept
tains autres fonds d'Etats étrangers.
Les fonds Egyptiens et les fonds Otto*
mans sont particulièrement favorisés. Parmi
les premiers, l'Unifiée se traite à 105 85, la.
Privilégiée 3 1/2 h 102 70 et 103 10, la Do-
maniale de 105 40 à 106, la Daïra de 106 40 à
106 60. D'autre part, le Turc, série C, monta,-
de 2557 à 25 68 ; la série D, de 24 22 à 24 37 ;
les différents groupes.d'obligations 4 0/0 pro*
gressent de 1 fr. 25 à 2 fr. 50. 1
Le Honorois s'avance de 95 9/16 à 96 §/T6
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