Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1887-08-18
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 août 1887 18 août 1887
Description : 1887/08/18 (Numéro 230). 1887/08/18 (Numéro 230).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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33' Année. - 3° Série. - Numéro 230
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Le Numéro : Î5 cent, à Paris, 20 cent, dans les Départements
Jeudi 18 Août 1887
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER ^
Secrétaire de la Rédaction
«ÉI>,\CTIOSI R-
#8 MIDI A MINUIT, RUE DROUO1?, 26
Les manuscrits ne sont pas rendus y
ÏDBLIOITB DE 1T ET DE 2» PASS
S6a rue JDrooot
'r % i-iVCO. ili! .J,.l .,"J/ù jbV'i. \Ï*V- '. ' o'vv ? . v".:' r"; ,-v;
LE FIGARO
H. DE VI L LE M ESSANT
Fondât eut
?
-
FERNAND DE RGDAYS
Administrateur
ABONNEMENTS
Paris : Trois Mois I 6 fr' °
DÉPARTEMENTS : Trois Mois ....... I 9 FR- 50
AÎÎKOÎFCES, RÉCLAMES S FST1T23 OASSTriS
OOFIBSISGEA 5*"TÏS, SÉGUY ET CJI 0
10, RUE GKANGE-BATEUÈRE ET AU FIGARO, RUE DROUOT, 2J
SOMMAIRE
V
La Terre.
ïa Mort de Stanley.
Mondanités.
La Reine d'Espagne à Saint-Sébastien.
LA TERRE
4 Emile Zola
Naguère encore, Emile Zola pouvait
écrire, sans soulever de récriminations
sérieuses, qu'il avait avec lui la jeu-
nesse littéraire. Trop peu d'années s'é-
taient écoulées depuis l'apparition de
Y Assommoir, depuis les fortes polémi-
ques qui avaient consolidé les assises
du Naturalisme, pour que la génération
montante songeât à la révolte. Ceux-là
mêmes que lassaient plus particulière-
ment la répétition énervante des cli-*-
chés se souvenaient trop de la trouée
impétueuse faite par le grand écrivain,
de la déroute des romantiques.
On l'avait vu si fort, si superbement
entêté, si crâne, que notre génération,
malade presque tout entière de la vo-
lonté, l'avait aimé rien que pour cette
force, cette persévérance, cette crânerie.
Même les Pairs, même les Précurseurs,
les Maîtres originaux,qui avaient préparé
de longue main la bataille,prenaient pa-
tience en reconnaissance des services
passés.
Cependant, dès le lendemain de l'As-
sommoir, de lourdes fautes avaient été
commises. 11 avait semblé aux jeunes
que le Maître , après avoir donné le
branle, lâchait pied, à l'exemple de ces
généraux de révolution dont le ventre a
des exigences que le cerveau encourage.
On espérait mieux que de coucher sur le
champ de bataille, on attendait îa suite
de l'élan, on espérait de la belle vie infu-
sée au livre, au théâtre, bouleversant les
caducités de l'art.
Lui, cependant, allait, creusant son
sillon ; il allait,sans lassitude, et la jeu-
nesse le suivait, l'accompagnait de ses
bravos, de sa sympathie si douce aux
plus stoïques ; il allait, et les plus vieux
ou les plus sagaces fermaient dès lors
les yeux, voulaient s'illusionner, ne pas
voir la charrue du Maître s'embourber
dans l'ordure. Certes, la surprise fut pé-
nible de voir Zola déserter, émigrer à
Médan, consacrant lès efforts - légers à
cette époque -, qu'eût demandés un or-
gane de lutte et "d'affermissement, à des
satisfactions d'un ordre infiniment moins
esthétique. N'importe"! la jeunesse vou-
lait pardonner la désertion physique de
l'homme ! Mais une désertion plus ter-
rible se manifestait déjà : la trahison de
l'écrivain devant son oeuvre.
Zola, en effet, parjurait chaque jour
davantage son programme. Incroyable-
ment paresseux à l'expérimentation per-
sonnelle, armé de documents de pacotille
ramassés par des tiers, plein d'une, en-
flure hugolique, d'autant plus énervante
qu'il prêchait âprement la simplicité,
croulant dans des rabâchages et des cli-
chés perpétuels, il déconcertait les plus
enthousiastes de ses disciples.
Puis, les moins perspicaces avaient fini-
par s'apercevoir du ridicule de cette soi-
disant « Histoire Naturelle et Sociale
d\me famille sous le Second Empire »,.
de la fragilité du fil héréditaire, de l'en-
fantillage du fameux arbre généalogi-
que, de l'ignorance médicale et scienti-
fique profonde du Maître.
N'importe, on se refusait, même dans
l'intimité, à constater carrément les mé-
comptes. On avait des : « Peut-être au-
rait-il dû... ». des « Ne trouvez-vous pas
qu'un peu moins de... », toutes les ti-
mides observations de lévites déçus qui
voudraient bien ne pas aller jusqu'au
bout de leur désillusion. Il était dur
de lâcher le drapeau 1 Et les plus hardis
n'allaient qu'à chuchoter qu'après tout
Zola n'était pas le naturalisme et qu'on
n'inventait pas l'étude de la vie réelle
après Balzac, Stendhal, Flaubert et les
Concourt; mais personne n'osait l'écrire,
cette hérésie.
Pourtant, incoercible, l'écoeurement
s'élargissait , surtout devant l'exagéra-
tion croissante des indécences de la ter-
minologie malpropre des Rougon-Mac-
quart. En vain, excusait-on tout par ce
principe émis dans une préface de Thé-
rèse Raquin :
« Je ne sais si mon roman est moral
» ou immoral ; j'avoue que je ne me suis
» jamais inquiété de le rendre plus ou
» moins chaste. Ce que je sais, c'est que
» je n'ai jamais songé à y mettre les sa-
» letés qu'y découvrent les gens moraux;
» c'est que j'en ai décrit chaque scène,
» même les plus fiévreuses, avec la seule
» curiosité du savant. »
On ne demandait pas mieux que de
croire, et même quelques jeunes avaient,
par le besoin d'exaspérer le bourgeois,
exagéré la curiosité du savant. Mais il
devenait impossible de se payer d'argu-
ments : la sensation nette, irrésistible,
venait à chacun devant telle page des
Rougon, non plus d'une brutalité de do-
cument, mais d'un violent parti-pris
d'obscénité. Alors, tandis que les uns
attribuaient la chose à une maladie des
bas organes de l'écrivain, à des manies
de moine solitaire, les autres y voulaient
voir le développement inconscient d'une
boulimie de vente, une habileté instinc-
tive du romancier percevant que le gros
de son succès d'éditions dépendait de ce
fait que « les imbéciles achètent les Rou-
gon-Macquart enchaînés, non pas tant
par leur qualité littéraire, que par la ré-
putation de pornographie que le vox
populi y a attacheé ».
Or, il est bien vrai que Zola semble
excessivement préoccupé (et ceux d'entre
nous qui l'ont entendu causer ne l'igno-
rent pas) de la question de vente ; mais
il est notoire aussi qu'il a vécu de bonne
heure à l'écart et qu'il a exagéré la con-
tinence, d'abord par nécessité, ensuite
par principe. Jeune, il.fut très pauvre,
très timide, et la femme, qu'il n'a point
connue à l'âge où l'on doit la connal-
trè, le hante d'une vision évidemment
fausse. Puis, le trouble d'équilibre
qui résulte de sa maladie rénale
contribue sans doute à l'inquiéter ou-
tre mesure de certaines fonctions, le
pousse à grossir leur importance. Peut-
être Chàrcot, Moreau (de Tours) et ces
médecins de la Salpétrière qui nous fi-
rent voir leurs coprolaliques pourraient-
ils déterminer ]£s symptômes de son
mal... Et, à ces( mobiles morbides, ne
faut-il pas ajouter l'inquiétude si fré-
quemment observée chez les misogynes,
de même que chez les tout jeunes gens,
qu'on ne nie leur compétence en matière
d'amour?...
Quoi qu'il en soit, jusqu'en ces der-
niers temps encore, on se montrait in-
dulgent; les rumeurs craintives s'apai-
saient devant une-promesse : La Terre.
Volontiers espérait-on la lutte du grand
littérateur avec quelque haut problème,
et qu'il se résoudrait à abandonner un
sol épuisé. On aimait se représenter
Zola vivant parmi les paysans, amas-
sant des documents personnels, intimes'
analysant patiemment des tempéraments
de ruraux, recommençant, enfin, le su-
perbe travail de VAssommoir. L'espoir
d'un chef-d'oeuvre tenait tout le monde
en silence. Certes, le sujet, simple et
large, promettait des révélations cu-
rieuses.
La Terre a paru. La déception a été
profonde et douloureuse. Non seulement
l'observation est superficielle, les trucs
démodé^, la narration commune et dé-
pourvue de caractéristiques, mais la note
ordurière. est exacerbée encore, descen-
due à des saletés si basses que, par ins-
tants, on se croirait devant un recueil de
scatologie : le Maître est descendu au
fond de l'immondice.
Eh bien! cela termine l'aventure. Nous
répudions énergiquement cette impos-
ture de la littérature véridique, cet effort
vers la gauloiserie mixte d'un cerveau
en mal de succès. Nous répudions ces
bonshommes de rhétorique zoliste, ces
silhouettes énormes, surhumaines et
biscornues, dénuées de complication,
jetées brutalement, en masses lourdes,
dans des milieux aperçus au hasard des
portières d'express. De cette dernière
oeuvre du grand cerveau qui lança l'-As-
sommoir sur le monde, de cette Terre
bâtarde, nous nous éloignons résolu-
ment, mais non sans tristesse. Il nous
poigne de repousser l'homme que nous
avons trop fervemment aimé.
Notre protestation est le cri de pro-
bité, le dictamen de conscience de jeunes
hommes soucieux de défendre leurs oeu-
vres - bonnes ou mauvaises - contre
une assimilation possible aux aberra-
tions du Maître. Volontiers nous eus-
sions attendu encore, mais désormais le
temps n'est plus à nous : demain il se-
rait trop tard. Nous sommes persuadés
que la Terre n'est pas la défaillance
éphémère du grand homme, mais le re-
liquat de compte d'une série' de chu tes,
l'irrémédiable dépravation morbide d'un
chaste. Nous n'attendons pas de lende-
main aux Rougon ; nous imaginons trop
bien ce que vont être les romans sur les
Chemins de fer, sur 1 Armée : le fameux
arbre généalogique tend ses bras d'in-
firme, sans fruits désormais !
Maintenant, qu'il soit bien dit une
fois de plus que, dans cette protestation,
aucune hostilité ne nous anime. Il nous
aurait été doux de voir le grand homme
poursuivre paisiblement sa carrière. La
décadence même de son talent n'est pas
le motif qui nous guide, c'est l'anomalie
compromettante de cette décadence. Il
est des compromissions impossibles : le
titre de naturaliste, spontanément accolé
à tout livre puisé dans la réalité, ne peut
plus nous convenir. Nous ferions brave-
ment face à toute persécution pour dé-
fendre une cause juste ; nous refusons
de participer à une dégénérescence ina-
vouable.
C'est le malheur des hommes qui re-
présentent une doctrine qu'il devient
impossible de les épargner le jour où ils
compromettent cette doctrine. Puis, que
ne pourrait-on dire à Zola,"qui a donné
tant d'exemples de franchise même bru-
tale? N'a-t-il pas chanté le struggle for
life, et le struggle sous sa forme niaise,
incompatible avec les instincts d'une
haute race, le struggle autorisant les
attaques violentes? « Je suis une force »,
criait-il, écrasant amis et ennemis, bou-
chant aux survenants la brèche qu'il
avait lui-même ouverte.
Pour nous, nous repoussons l'idée d'ir-
respect, pleins d'admiration pour le ta-
lent immense qu'a souvent déployé
l'homme. Mais est-ce notre faute si la
formule célèbre :« un coin de nature vu
à travers un tempérament », se trans-
forme à l'égard de Zola, en « un coin de
nature vu à travers un sensorium mor-
bide»,etsi nous avons le devoir de porter
la hache dans ses oeuvres? Il faut que le
jugement public fasse balle sur la
Terre, et ne s'éparpille pas, en dé-
charge de petit plomb, sur les livres sin-
cères de demain.
Il est nécessaire que, de toute la force
de notre jeunesse laborieuse, de toute la
loyauté de notre conscience artistique,
nous adoptions une tenue et une dignité
en face d'une littérature sans noblesse,
que nous protestions au nom d'ambitions
sainés et viriles, au nom de notre culte,
de notre amour profond, de notre su-
prême respect pour l'Art.
PAUL BONNETAIN.
J.-H. ROSNY.
LUCIEN DESGAVES.
PAUL MARGUERITTE
GUSTAVE GUICHES,
ÉCHOS
LA POLITIQUE
On continue à déraisonner sur la situa-
tion du ministère et spécialement sur la
honte - les plus modérés disent le dan-
ger - qu'il y aurait à gouverner avec la
droite.
Par exemple, on néglige absolument
de nous dire sur quelles raisons repose
cette honte hypothétique.
Car enfin, qu'est-ce que les républi-
cains, en nous mettant strictement à leur
point de vue, peuvent lui reprocher, à la
droite?
Elle n'a aucune.responsabilité dans le
déficit financier, puisque depuis long-
temps elle est systématiquement écartée
de la commission du budget et que d'ail-
leurs le surcroît de dépenses provient de
lois comme la loi scolaire, contre les-
quelles elle a voté.
Elle n'est pour rien dans le Tonkin,
entreprise due à une majorité républi-
caine.
Vous ne pouvez prétendre qu'elle s'op-
pose aux idées de progrès et de réforme,
puisque vous ne lui en avez pas donné
à combattre.
Elle a, en partie, voté contre la nou-
velle loi militaire ; mais, cette loi, des
républicains très convaincus en contes-
tent la justesse et l'opportunité.
Le seul grief que les républicains au-
raient à alléguer contre la droite, c'est
qu'elle veut renverser la République.
Eh bien I cela, je le nie. Je ne dis pas
qu'au début, dans la fièvre de la victoire
électorale, on n'ait pas eu de grandes
espérances, on ne se soit pas fait de
grandes illusions, mais il a vite fallu en
rabattre et se borner à des regrets pla-
toniques.
Vouloir ne suffit pas 1 il faut pouvoir :
or, cela est clair, évident, nous ne pou-
vons renverser la République pour tou-
tes sortes de raisons dont la première
est que lé pays ne le désire pas et qu'il
n'y a point de poussée monarchique.
Les journaux de partis, les journaux à
principes n'oseraient pas le dire : moi
qui suis indépendant, je l'écris parce
que cela est vrai ; par exemple, ce que
je crois tout aussi vrai, c'est qu'on a
mené la République beaucoup trop vite
et beaucoup trop loin; que le tempéra-
ment national répugne aux expériences
et qu'en tout cas il faudrait entamer
les réformes par le côté social, non par
le côté politique.
Les conservateurs, pris en masse, ne
se sentent pas évidemment une ten-
dresse passionnée pour un régime qui
s'applique à les froisser depuis huit ans,
mais ils ne rêvent aucune revanche con-
tre la démocratie malgré les blessures
qu'elle ne leur épargne point ; ils ne de-
mandent qu'à ne pas être traités en en-
nemis dans un pays où ils représentent
en général la fortune, la charité, l'esprit
de solidarité, l'urbanité des manières et
l'élégance de la vie.
Est-ce trop exiger? Il îaut une singu-
lière perversion des esprits, pour qu'on
fasse lin grief à un ministère républi-
cain d'avoir tenté une halte dans la po-
litique de taquinerie et d'exclusions. -
F. M.
La Température
Le temps est devenu fort mauvais. Les faibles
pressions couvrent toujours l'ouest et le nord de
l'Europe ; elles se sont étendues sur le centre et
jusqu'au nord de l'Italie. De nouvelles pertur-
bations envahissaient hier les Iles-Britanniques.
Dans le sud-ouest, la situation est meilleure ;
une aire supérieure à 765"" 11 est apparue sur le
Portugal ; la hausse se propageait en remon-
tant vers le nord. Les pluies orageuses ont été
générales en France, en Allemagne et sur les
Îles-Britanniques ; elles vont probablement con-
tinuer.
La température a monté, excepté sur nos ré-
gions. Hier matin, le thermomètre marquait ;
11» à Stornoway, 13" à Paris, 170 à Lyon, 20° â
Vienne et 320 à Malte. A Paris, les averses ont
été courtes mais fréquentes. Le maximum ther-
mométrique n'a pas dépassé 20°. Baromètre,
758mm-
Spa. - Temps orageux. Therm. 17°.
Dieppe.'- Pluies, éclaircies. Therm. 170.
Lucerne. - Averses, éclaircies. Th. 160.
Vittel (Vosges). -. Temps orageux. Th. 18®.
St-Honoré-les-Bains. -Pluie. Th. 170.
A TRAVERS PARIS
Une décision intéressante a été prise
hier par le Syndicat de la Presse pari-
sienne, réuni au Grand-Hôtel.
M. Hébrard, président du Syndicat, a
été autorisé, par l'unanimité des repré-
sentants de la Presse, à entamer des né-
gociations avec le ministère de la guerre
pour régler d'une façon définitive et sem-
blable pour tous les journaux français
les rapports de l'autorité militaire et des
correspondants de la Presse chargés de
suivre les grandes manoeuvres lors de la
prochaine expérience de mobilisation.
Il a été décidé que les correspondants
des journaux étrangers seraient consi-
dérés comme simples particuliers et
laissés en' dehors des démarches faites
au nom du Syndicat.
Dans certains milieux avoisinant le.
ministère de la guerre, on commence à
parler du 13e corps, pour l'essai de mobi-
lisation.
La mobilisation serait particulière-
ment compliquée dans le 13° corps.
A Vichy se trouve, en effet, presque
tout le parc sanitaire, avec les ambulan-
ces de toutes les armées;
A Moulins et à Clermont-Ferrand, les
grands parcs d'artillerie destinés au ra-
vitaillement des forts d'arrêt et des
armées de l'Est, et ce n'est pas une pe-
tite affaire de réunir 3,500 chevaux pour
un parc d'armée ; mais la mobilisation,
en raison même de ces difficultés, serait
utile.
&
* *
Autre obstacle :
Une division du 13e corps, la 26®, est à
Lyon ; c'est à Montluçon qu'elle doit
recevoir, armer et équiper les quelques
milliers de réservistes qui doivent la
compléter sur le pied de guerre. La
grosse difficulté consiste à les exnédier
sur Lyon, en vingt-quatre heures, et à
leur faire rejoindre leurs bataillons en
passant au travers de tous les détache-
ments du 13e corps, mis en mouvement
par l'ordre de mobilisation.
C'est une objection d'ordre moral qui
fait encore hésiter, nous dit-on, à cause
de la personnalité du commandant du
13= corps.
Si l'expérience réussit, sa popularité
en augmentera. Si elle échoue, on dira
qu'on l'a fait exprès.
Mgr l'évêque de Beauvais bénira ce
matin, à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot,
le mariage du vicomte Gaétan de Ché-
zelles avec Mlle de Pracomtal.
Les invitations sont adressées, pour le
marié, au nom de la vicomtesse de Chê-
zelles, douairière; du baron et de la ba-
ronne de Maingeval, du vicomte et de la
vicomtesse Henry de Chézelles ; au-nom
de la mariée, par Mme Blerzy et par le
marquis et la marquise de Pracomtal.
Le marquis de Pracomtal a été, sous
le règne de Napoléon III,un des brillants
officiers du régiment des guides.
Aujourd'hui ont lieu les obsèques du
général dé Sonis, qui commanda la
charge des zouaves pontificaux à Patay
et qui fut blessé si gravement qu'on dut
lui couper la jambe.
Depuis quelques' années, il était ins-
pecteur général permanent du troisième
arrondissement de cavalerie.
Ses obsèques auront lieu à dix heures,
à l'église Saint-Honoré de l'avenue
d'Eylau.
Par une clause de son testament, le
général a demandé que la cérémonie soit
des plus simples, et que les honneurs
militaires ne soient pas rendus.
' #*#
A l'occasion de cette mort, le général
de Charette a envoyé hier à ses anciens
zouaves le télégramme suivant:
Châteauneuf, en Bretagne, le 17, à 8 h. soir.
Mes chers camarades,
Le général de Sonis est mort ; il a reçu la
récompense de son long martyre.Il m'écrivait
quelques jours avant Patay ": « Tout doit être
commun entre nous : joies, douleurs, sacri-
fices. » A lui revient l'honneur d'avoir dé-
ployé la bannière du Sacré-Coeur sur ce
même champ de bataille où quatre siècles
auparavant flottait la bannière de Jeanne
d'Arc. C'est au milieu de nous qu'il est tombé
soldat de la France, soldat de Dieu. Toute sa
vie peut se résumer en deux mots : Honneur
et sacrifice.
Signé : CHARETTE.
Plusieurs journaux ont parlé d'une
décision du ministre de la guerre rela-
tive à la convocation des officiers de ré-
serve en 1887.
D'après cette information, Tes lieute-
nants et sous-lieutenants de réserve des
corps de France appelés en 1887 doivent
être convoqués à la portion principale
de leurs corps en même temps que les_
réservistes exercés et pour le même
temps, c'est-à-dire pour 21 jours.
Les majors et capitaines de réserve
des corps de France doivent être appelés
au dépôt de leurs corps en même temps
que les réservistes non exercés et .pour
vingt-huit jours.
Ces renseignements sont exacts, mais
ils ne s'appliquent qu'aux officiers d'in-
fanterie.
Il n'est rien changé aux dispositions
ordinaires de l'appel des officiers de ré-
serve des autres armes.
A la suite des fêtes de Reims, fêtes
auxquelles devait assister M. Rouvier,
le gouvernement vient de nommer le
maire de Reims, M. le docteur Henrot,
chevalier de la Légion d'honneur.
Mme Delins, présidente du comité ré-
mois de l'Union des femmes de France, a
reçu les palmes d'officier d'académie.
Les examens prescrits pour le volon-
tariat d'un an ont été subis dans toute la
France, hier matin, à neuf heures.
A Paris, deux cent cinquante-sept can-
didats se sont présentés dans lés diffé-
rentes mairies, au Palais de l'Industrie
ou au pavillon de Flore.
La dictée, choisie dans l'histoire de
Buffon, ne présentait aucune difficulté
grammaticale et les candidats parais-
saient très satisfaits.
Quant au problème donné, le voici :
Un négociant commence une entreprise
avec une somme de 4,000 francs ; neuf
mois plus tard, un associé apporte dans l'af-
faire une somme de 3,200 francs, et sept mois
plus tard, un nouvel associé s'intéresse pour
une somme de 6,300 francs. L'entreprise rap-
porte un bénéfice de 30,000 francs .au bout de
trois ans. Le premier associé doit prélever sur
cette somme une prime de 1 0/0pour frais de
gestion. Quel est le gain des trois négociants?
La solution que devaient donner les
candidats était celle-ci :
Le premier gagne 12,300 francs, le
second 7,200 et le troisième 10,500.
A l'écrit, le maximun des points est
fixé à 800.
Quelques nouveaux détails sur « l'oeu-
vre des tombes » dont nous avons parlé
avant-hier.
Il s'agit, on le sait, de la sépulture des
soldats français morts au Tonkin ou en
Annam.
La caisse sera alimentée : 1° par une
cotisation unique de deux piastres, ver-
sée par chaque officier ou assimilé pré-
sent au Tonkin ou en Annam, et par
tous les officiers ou assimilés arrivant
dans la colonie ; 2° par les dons de toute
nature qui pourront être effectués par
des parents ou amis des décédés, ainsi
que par des Sociétés philanthropiques.
Ils devront être adressés au trésorier de
TOEuvre des tombes à Hanoï.
Les opérations de. l'OEuvre seront ré-
sumées à la lin de chaque trimestre dans
un rapport dressé par le trésorier.
Les croix seront d'un modèle différent
pour les officiers, les sous-officiers et les
soldats; elles seront scellées dans un dé
de maçonnerie, et porteront les indica-
tions de nom, de corps ou de service,
âge du défunt et date du décès*
M. Aymonnier, administrateur des
affaires indigènes de la Cochinchine, et
résident au Cambodge, va rentrer cette
semaine à Paris.
M. Aymonnier a dirigé la pacification
de deux provinces qui appartenaient ja-
dis au Cambodge et qui viennent d'être
rattachées au Tonkin.
Le gouvernement a résolu de rempla-
cer M. Aymonnier par M. Brière, un de
nos résidents du Tonkin qui occupait le
poste de Nam-Dinh.
Le succès de Candidat! le remarquable
roman de Jules Claretie,ne se ralentit
pas ; les suffrages des critiques se joignent
à ceux du public. M. de Pontmartin pro-
clame que : « Candidat! » est l'un des ro-
mans les plus honnêtes et les plus vrais
qu'il lui ait été donné de lire depuis
longtemps : malicieux sans pessimisme,
très moderne, procédant du véritable
esprit français, d'une observation ingé-
nieuse, vive, pénétrante, qui n'exclut ni
l'invention ni l'émotion.
Idée fort intéressante, émise par un de
nos abonnés dans la question de la mon-
naie de nickel :
La grande question est, dit-on, de prévenir
toutes les fraudes" et de ne laisser aucune
confusion possible, pour l'oeil ou pour le tou-
cher, dans les monnaies de nickel et les mon-
naies d'argent. Eh bien ! puisque le gouver-
nement accepte et propose la forme Tonde,
pourquoi ne pas décider en même temps que
la monnaie de nickel sera à jour, c'est-à-dire
qu'on enlèvera à l'emporte-pièce les chiffres
de 5, 10, 45 ou 20 centimes, suivant la valeur?
C'est le système adopté pour les mon-
naies orientales.^ Renvoyé au ministre
des finances.
HORS PARIS
On s'occupe beaucoup du nouveau
prince de Bulgarie.
Veut-on savoir ce que fait son prédé-
cesseur le prince Alexandre de Batten-
berg? 11 vit au château de Hechgenberg et
passe son temps à suivre les manoeuvres
des garnisons voisines.On le voit souvent
à cheval, assister aux exercices à feu du
camp de Gresheim. Il n'est accompagné
par personne, et il ne parle que très ra-
rement avec les officiers qu'il rencontre.
La santé du prince est, du reste, excel-
lente. _
La comtesse de Casa-Miranda, mère
du comte Angel de Miranda, vient de
mourir à Madrid,à l'âge de quatre-vingt-
dix-huit ans.
Très considérée dans le grand monde
de Madrid, c'est elle qui a élevé les en-
fants du duc de Montpensier, et ses ser-
vices à la maison royale sont bien connus.
Le duc de Montpensier a tenu à faire
célébrer les obsèques à ses frais. Chris-
tine Nilsson, belle-fille de la défunte, a
envoyé une énorme couronne. L'enterre-
ment a été somptueux et suivi par toute
la société de Madrid. Cent voitures for-
maient le cortège.
Le prince Henri de Battenberg, gendre
de la reine Victoria, accompagné de son
frère le prince François-Joseph, est ar-
rivé à Paris. Ils sont descendus à l'hôtel
Liverpool.
Nous apprenons la mort de Mme de
Mongis, née de Drouas. Elle s'est éteinte
hier soir dans son château de La Ver-
rière.
Mme de Mongis laisse deux filles, la
vicomtesse de Brémond d'Ars et la com-
tesse de Contades.
Les obsèques auront lieu samedi.
Un écrivain danois bien connu, M.
Mayer Goldschmidt, est mort hier à Co-
penhague.
Il a publié plusieurs romans qui ont
eu dans son pays beaucoup de succès, et
quelques ouvrages d'un genre plus sé-
rieux, dont le principal, Nemesisf était
une étude approfondie sur l'origine de
toutes les religions.
L'entrevue du comte Kalnoky et du
prince de Bismarck,qui devait avoir lieu
la semaine prochaine à Kissingen, n'aura
lieu que dans le courant de l'automne, à
Friedrichsruhe.
L'Empereur, toujours à Babelsberg,
n'a pu entendre aujourd'hui aucun des
rapports que lui font quotidiennement
les officiers de sa Maison. Le brusque
changement de température a déterminé
chez lui un léger rhume.
NOUVELLES A LA MASM
Gare de chemin de fer.
- Alors, vous allez encore vous cla-
quemurer dans cet affreux petit castel?
- Ecoutez, mon cher, une succession,
la dernière, peut-être!
- Et qu'est-ce que vous faites là-de-
dans ?
- Je joue aux échecs.
- Et, pendant ce temps-là, qu'est-ce
que vous faites pour vous distraire ?
- or-
Echo américain.
- Ce chien est à vous ? dit un nouveau
client au coiffeur, en train de lui tailler
les cheveux.
- Oui, monsieur.
- Il a l'air bien intelligent ! et avec
quel intérêt il vous regarde tailler 1
- Oh ! ce n'est pas ça; seulement quel-
quefois les ciseaux glissent, et il tombe
un petit morceau d'oreille; il adore ça !
Le Masque de fer.
LU MORT DE STANLEY
Le bruit de la mort de Stanley a couru
de nouveau hier à Paris. Ce qui avait
donné naissance à cette nouvelle, c'était
la dépêche suivante :
Zanzibar, 17 août.
Le bruit court ici que Stanley, abandonné
par Tipo, aurait été massacré avec la plupart
de ses hommes.
A Londres, où la nouvelle avait égale-
ment été connue dans le courant de
l'après-midi, elle ne rencontrait que peu
de créance. Nous serrons pour notre
part assez disposés à y croire : il semble
difficile que la nouvelle de la mort d'un
homme qui se trouve au centre de l'A-
frique se répande par deux fois sans
qu'elle soit fondée.
Les agences officieuses sont inconues
en Afrique, et nous savons par expé-
rience que les nouvelles qui parviennent
à la côte par la poste mystérieuse du
désert sont confirmées toujours tôt ou
tard : que l'on se souvienne de la mort
du prince impérial et du massacre de la
mission Flatters. Il paraît donc probable
que Stanley a péri le 24 juin, à la date
indiquée par les dépêches arrivées de
Saint-Thomas, il y a un peu plus d'un
.mois. On aura probablement demain des
nouvelles plus certaines, et si l'aventu-
reux voyageur américain a trouvé la
mort dans sa course à travers le conti-
nent noir, nous ne serons pas des der-
niers à payer à sa mémoire le tribut qui
lui est dû.
D'un autre côté, nous devons à l'obli-
geance du New-York Herald communi-
cation de la dépêche suivante qui lui est
parvenue ce soir.
Bruxelles, 17 août 5 h. 40.
Le bruit de la mort de Stanley parait être
faux. Le fait même que cette nouvelle arrive
par la voie de Zanzibar lui enlève toute
créance. La malle d'hier a apporté au roi
Léopold la copie d'une lettre adressée par
Stanley au capitaine Liebrecht, commissaire
du district de l'Etat libre du Congo, à Léo-
poldville. J'ai vu cette copie. Stanley dit à la
date du 17 juin qu'il est arrivé en bon ordre
et avec une bonne organisation aux Rapides
d'Aruwimi ; il remercie le gouvernement de
l'Etat libre de l'aide qui lui a été accordée
pendant son voyage sur le Congo.
Si Stanley avait été tué depuis, la nouvelle
n'aurait pu parvenir â Zanzibar qu'au mois de
novembre, môme si elle avait été envoyée par
le chemin le plus court, c'est-à-dire par le
lac Tanganika. Donc, la nouvelle parait peu
croyable. Elle eût paru plus vraisemblable si
elle était parvenue par le Congo. Mais il n'est
rien venu de ce côté. Le général Strauch a
reçu trois dépêches de M. Hanssens, gouver-
neur général de l'Etat libre : l'une est de
Saint-Thomas, 19 juillet; l'autre de Saint-
Paul de Loanda, 3 août, et la dernière de Ma-
dère, 19 août. j
Elles ne contiennent que des nouvelles
d'ordre général. Si M. Hanssens avait eu con-
naissance du bruit relatif à la mort de Stan-
ley, il en eût fait mention dans l'une ou l'au-
tre de ses dépêches. Il ne prononce même
pas le nom de Stanley, et l'administration
bruxelloise de l'Etat libre dit que la nouvelle
est fausse.
Il est vrai que Stanley a pu être abandonné
par les hommes de son escorte depuis que
l'on a eu de ses nouvelles. J'ai vu des lettres
adressées à des gens qui n'appartiennent en
rien à l'Etat libre : ces lettres disent que
Stanley a eu des difficultés avec son escorte.
Ces difficultés ont certainement pu mal tour-
ner. Mais vouloir affirmer à l'heure qu'il est
que Stanley est mort, c'est aussi impossible
que de jurer qu'il y a eu hier soir un tremble-
ment de terre au pôle Nord.
J. S-C.
PANURGE
M. ROUVIER. - Venez çà, cher et ami
Spuller,. et me bayez conseil dont ie ay
besoing. Je suys convié es-banquets où
parler ie dois. Que feray-je?
M. SPULLER. - Si- parlez devez, mais-
tre, parlez doncques de par Dieu I
M. ROUVIER. - Mais d'aultre part,
force gens prudents pensent que parler
nuict et que sagesse seroit que ie ne par-
lasse poinct.
M. SPULLER. - Adoncques ne parlez
point, de par Dieu !
M. ROUVIER. - Je vous conjure, ne
dictes pas- de par Dieu touiours ainsy.
Aultrement on ne faillira pas à nous ap-
peler ung gouvernement de curés.
M. SPULLER. - Soit. Je dirai donc « de
par le diable !... »
M. ROUVIER. - Si ie ne parle pas es-
banquets, certainement on dira que le ay
paour et que ie me tais par lascheté et
vergoigne.
M. SPULLER. - Adoncques parler il
fault.
M. ROUVIER.-Mais si ie parle, ie suys
capable de dire quelque parole mal son-
nante et contrarier ainsi des amis ius-
ques à présent fidèles.
M. SPULLER. - Ce doneques, ne par-
lez point,de par messir Satanas.
M. ROUVIER. - Les quolibets pleu-
vront, et moult , seront mécontents que
le gouvernement ne laisse pas entrevoyr
un petit pertuis de sa pensée, la moindre
fréquenelle de ses desseins.
M. SPULLER. - Adoncques parlez, ie
vous le conseille.
M. ROUVIER. - le auroi beau entasser
fleur de rhétorique sur tirades vuydes, ie
dirai forcement quelque chose. Suppo-
sons que ie dise du bien de la Républi-
que, ainsi que ie en pense, droicte fera
un nez d'une aulne et en seroi marry.
M. SPULLER. - Adoncques ne parlez
poinct.
M. ROUVIER.- Lors, Clémenceaujubi-
lera et fera tomber sur mon chief po-
tées d'injures, gourmades et aultres
fiantailles peu ragoustantes.
M. SPULLER,-Adoncques parlez,mais-
tre et parlez plus fort qu'ieelui Clémen-
ceau.
M. ROUVIER. - Sur que mes paroles
seront dénaturées d'A iusques à Z, et que
comme le disoyt feu cardinal de Riche-
lieu ou quelqu'un des siens, on vouldra
me pendre hault et court avec quatre li-
gnes du mien discours.
M. SPULLER. - Adoncques, ne parlez
iamais.
M. ROUVIER. - Suis dans la plus ex-
tresme des perplexités»- Toy-ami, que fe-
rois tu à m'a place ?
M. SPULLER. - Je feroi comme vous.
. Je consulteroi ami et suivroi son advis.
M-ROUVIER. - Et si l'ami, comme tov
33' Année. - 3° Série. - Numéro 230
- ..... .... "..... *' ? .
Le Numéro : Î5 cent, à Paris, 20 cent, dans les Départements
Jeudi 18 Août 1887
FRANCIS MAGNARD
Rédacteur en chef
A. PÉRIVIER ^
Secrétaire de la Rédaction
«ÉI>,\CTIOSI R-
#8 MIDI A MINUIT, RUE DROUO1?, 26
Les manuscrits ne sont pas rendus y
ÏDBLIOITB DE 1T ET DE 2» PASS
S6a rue JDrooot
'r % i-iVCO. ili! .J,.l .,"J/ù jbV'i. \Ï*V- '. ' o'vv ? . v".:' r"; ,-v;
LE FIGARO
H. DE VI L LE M ESSANT
Fondât eut
?
-
FERNAND DE RGDAYS
Administrateur
ABONNEMENTS
Paris : Trois Mois I 6 fr' °
DÉPARTEMENTS : Trois Mois ....... I 9 FR- 50
AÎÎKOÎFCES, RÉCLAMES S FST1T23 OASSTriS
OOFIBSISGEA 5*"TÏS, SÉGUY ET CJI 0
10, RUE GKANGE-BATEUÈRE ET AU FIGARO, RUE DROUOT, 2J
SOMMAIRE
V
La Terre.
ïa Mort de Stanley.
Mondanités.
La Reine d'Espagne à Saint-Sébastien.
LA TERRE
4 Emile Zola
Naguère encore, Emile Zola pouvait
écrire, sans soulever de récriminations
sérieuses, qu'il avait avec lui la jeu-
nesse littéraire. Trop peu d'années s'é-
taient écoulées depuis l'apparition de
Y Assommoir, depuis les fortes polémi-
ques qui avaient consolidé les assises
du Naturalisme, pour que la génération
montante songeât à la révolte. Ceux-là
mêmes que lassaient plus particulière-
ment la répétition énervante des cli-*-
chés se souvenaient trop de la trouée
impétueuse faite par le grand écrivain,
de la déroute des romantiques.
On l'avait vu si fort, si superbement
entêté, si crâne, que notre génération,
malade presque tout entière de la vo-
lonté, l'avait aimé rien que pour cette
force, cette persévérance, cette crânerie.
Même les Pairs, même les Précurseurs,
les Maîtres originaux,qui avaient préparé
de longue main la bataille,prenaient pa-
tience en reconnaissance des services
passés.
Cependant, dès le lendemain de l'As-
sommoir, de lourdes fautes avaient été
commises. 11 avait semblé aux jeunes
que le Maître , après avoir donné le
branle, lâchait pied, à l'exemple de ces
généraux de révolution dont le ventre a
des exigences que le cerveau encourage.
On espérait mieux que de coucher sur le
champ de bataille, on attendait îa suite
de l'élan, on espérait de la belle vie infu-
sée au livre, au théâtre, bouleversant les
caducités de l'art.
Lui, cependant, allait, creusant son
sillon ; il allait,sans lassitude, et la jeu-
nesse le suivait, l'accompagnait de ses
bravos, de sa sympathie si douce aux
plus stoïques ; il allait, et les plus vieux
ou les plus sagaces fermaient dès lors
les yeux, voulaient s'illusionner, ne pas
voir la charrue du Maître s'embourber
dans l'ordure. Certes, la surprise fut pé-
nible de voir Zola déserter, émigrer à
Médan, consacrant lès efforts - légers à
cette époque -, qu'eût demandés un or-
gane de lutte et "d'affermissement, à des
satisfactions d'un ordre infiniment moins
esthétique. N'importe"! la jeunesse vou-
lait pardonner la désertion physique de
l'homme ! Mais une désertion plus ter-
rible se manifestait déjà : la trahison de
l'écrivain devant son oeuvre.
Zola, en effet, parjurait chaque jour
davantage son programme. Incroyable-
ment paresseux à l'expérimentation per-
sonnelle, armé de documents de pacotille
ramassés par des tiers, plein d'une, en-
flure hugolique, d'autant plus énervante
qu'il prêchait âprement la simplicité,
croulant dans des rabâchages et des cli-
chés perpétuels, il déconcertait les plus
enthousiastes de ses disciples.
Puis, les moins perspicaces avaient fini-
par s'apercevoir du ridicule de cette soi-
disant « Histoire Naturelle et Sociale
d\me famille sous le Second Empire »,.
de la fragilité du fil héréditaire, de l'en-
fantillage du fameux arbre généalogi-
que, de l'ignorance médicale et scienti-
fique profonde du Maître.
N'importe, on se refusait, même dans
l'intimité, à constater carrément les mé-
comptes. On avait des : « Peut-être au-
rait-il dû... ». des « Ne trouvez-vous pas
qu'un peu moins de... », toutes les ti-
mides observations de lévites déçus qui
voudraient bien ne pas aller jusqu'au
bout de leur désillusion. Il était dur
de lâcher le drapeau 1 Et les plus hardis
n'allaient qu'à chuchoter qu'après tout
Zola n'était pas le naturalisme et qu'on
n'inventait pas l'étude de la vie réelle
après Balzac, Stendhal, Flaubert et les
Concourt; mais personne n'osait l'écrire,
cette hérésie.
Pourtant, incoercible, l'écoeurement
s'élargissait , surtout devant l'exagéra-
tion croissante des indécences de la ter-
minologie malpropre des Rougon-Mac-
quart. En vain, excusait-on tout par ce
principe émis dans une préface de Thé-
rèse Raquin :
« Je ne sais si mon roman est moral
» ou immoral ; j'avoue que je ne me suis
» jamais inquiété de le rendre plus ou
» moins chaste. Ce que je sais, c'est que
» je n'ai jamais songé à y mettre les sa-
» letés qu'y découvrent les gens moraux;
» c'est que j'en ai décrit chaque scène,
» même les plus fiévreuses, avec la seule
» curiosité du savant. »
On ne demandait pas mieux que de
croire, et même quelques jeunes avaient,
par le besoin d'exaspérer le bourgeois,
exagéré la curiosité du savant. Mais il
devenait impossible de se payer d'argu-
ments : la sensation nette, irrésistible,
venait à chacun devant telle page des
Rougon, non plus d'une brutalité de do-
cument, mais d'un violent parti-pris
d'obscénité. Alors, tandis que les uns
attribuaient la chose à une maladie des
bas organes de l'écrivain, à des manies
de moine solitaire, les autres y voulaient
voir le développement inconscient d'une
boulimie de vente, une habileté instinc-
tive du romancier percevant que le gros
de son succès d'éditions dépendait de ce
fait que « les imbéciles achètent les Rou-
gon-Macquart enchaînés, non pas tant
par leur qualité littéraire, que par la ré-
putation de pornographie que le vox
populi y a attacheé ».
Or, il est bien vrai que Zola semble
excessivement préoccupé (et ceux d'entre
nous qui l'ont entendu causer ne l'igno-
rent pas) de la question de vente ; mais
il est notoire aussi qu'il a vécu de bonne
heure à l'écart et qu'il a exagéré la con-
tinence, d'abord par nécessité, ensuite
par principe. Jeune, il.fut très pauvre,
très timide, et la femme, qu'il n'a point
connue à l'âge où l'on doit la connal-
trè, le hante d'une vision évidemment
fausse. Puis, le trouble d'équilibre
qui résulte de sa maladie rénale
contribue sans doute à l'inquiéter ou-
tre mesure de certaines fonctions, le
pousse à grossir leur importance. Peut-
être Chàrcot, Moreau (de Tours) et ces
médecins de la Salpétrière qui nous fi-
rent voir leurs coprolaliques pourraient-
ils déterminer ]£s symptômes de son
mal... Et, à ces( mobiles morbides, ne
faut-il pas ajouter l'inquiétude si fré-
quemment observée chez les misogynes,
de même que chez les tout jeunes gens,
qu'on ne nie leur compétence en matière
d'amour?...
Quoi qu'il en soit, jusqu'en ces der-
niers temps encore, on se montrait in-
dulgent; les rumeurs craintives s'apai-
saient devant une-promesse : La Terre.
Volontiers espérait-on la lutte du grand
littérateur avec quelque haut problème,
et qu'il se résoudrait à abandonner un
sol épuisé. On aimait se représenter
Zola vivant parmi les paysans, amas-
sant des documents personnels, intimes'
analysant patiemment des tempéraments
de ruraux, recommençant, enfin, le su-
perbe travail de VAssommoir. L'espoir
d'un chef-d'oeuvre tenait tout le monde
en silence. Certes, le sujet, simple et
large, promettait des révélations cu-
rieuses.
La Terre a paru. La déception a été
profonde et douloureuse. Non seulement
l'observation est superficielle, les trucs
démodé^, la narration commune et dé-
pourvue de caractéristiques, mais la note
ordurière. est exacerbée encore, descen-
due à des saletés si basses que, par ins-
tants, on se croirait devant un recueil de
scatologie : le Maître est descendu au
fond de l'immondice.
Eh bien! cela termine l'aventure. Nous
répudions énergiquement cette impos-
ture de la littérature véridique, cet effort
vers la gauloiserie mixte d'un cerveau
en mal de succès. Nous répudions ces
bonshommes de rhétorique zoliste, ces
silhouettes énormes, surhumaines et
biscornues, dénuées de complication,
jetées brutalement, en masses lourdes,
dans des milieux aperçus au hasard des
portières d'express. De cette dernière
oeuvre du grand cerveau qui lança l'-As-
sommoir sur le monde, de cette Terre
bâtarde, nous nous éloignons résolu-
ment, mais non sans tristesse. Il nous
poigne de repousser l'homme que nous
avons trop fervemment aimé.
Notre protestation est le cri de pro-
bité, le dictamen de conscience de jeunes
hommes soucieux de défendre leurs oeu-
vres - bonnes ou mauvaises - contre
une assimilation possible aux aberra-
tions du Maître. Volontiers nous eus-
sions attendu encore, mais désormais le
temps n'est plus à nous : demain il se-
rait trop tard. Nous sommes persuadés
que la Terre n'est pas la défaillance
éphémère du grand homme, mais le re-
liquat de compte d'une série' de chu tes,
l'irrémédiable dépravation morbide d'un
chaste. Nous n'attendons pas de lende-
main aux Rougon ; nous imaginons trop
bien ce que vont être les romans sur les
Chemins de fer, sur 1 Armée : le fameux
arbre généalogique tend ses bras d'in-
firme, sans fruits désormais !
Maintenant, qu'il soit bien dit une
fois de plus que, dans cette protestation,
aucune hostilité ne nous anime. Il nous
aurait été doux de voir le grand homme
poursuivre paisiblement sa carrière. La
décadence même de son talent n'est pas
le motif qui nous guide, c'est l'anomalie
compromettante de cette décadence. Il
est des compromissions impossibles : le
titre de naturaliste, spontanément accolé
à tout livre puisé dans la réalité, ne peut
plus nous convenir. Nous ferions brave-
ment face à toute persécution pour dé-
fendre une cause juste ; nous refusons
de participer à une dégénérescence ina-
vouable.
C'est le malheur des hommes qui re-
présentent une doctrine qu'il devient
impossible de les épargner le jour où ils
compromettent cette doctrine. Puis, que
ne pourrait-on dire à Zola,"qui a donné
tant d'exemples de franchise même bru-
tale? N'a-t-il pas chanté le struggle for
life, et le struggle sous sa forme niaise,
incompatible avec les instincts d'une
haute race, le struggle autorisant les
attaques violentes? « Je suis une force »,
criait-il, écrasant amis et ennemis, bou-
chant aux survenants la brèche qu'il
avait lui-même ouverte.
Pour nous, nous repoussons l'idée d'ir-
respect, pleins d'admiration pour le ta-
lent immense qu'a souvent déployé
l'homme. Mais est-ce notre faute si la
formule célèbre :« un coin de nature vu
à travers un tempérament », se trans-
forme à l'égard de Zola, en « un coin de
nature vu à travers un sensorium mor-
bide»,etsi nous avons le devoir de porter
la hache dans ses oeuvres? Il faut que le
jugement public fasse balle sur la
Terre, et ne s'éparpille pas, en dé-
charge de petit plomb, sur les livres sin-
cères de demain.
Il est nécessaire que, de toute la force
de notre jeunesse laborieuse, de toute la
loyauté de notre conscience artistique,
nous adoptions une tenue et une dignité
en face d'une littérature sans noblesse,
que nous protestions au nom d'ambitions
sainés et viriles, au nom de notre culte,
de notre amour profond, de notre su-
prême respect pour l'Art.
PAUL BONNETAIN.
J.-H. ROSNY.
LUCIEN DESGAVES.
PAUL MARGUERITTE
GUSTAVE GUICHES,
ÉCHOS
LA POLITIQUE
On continue à déraisonner sur la situa-
tion du ministère et spécialement sur la
honte - les plus modérés disent le dan-
ger - qu'il y aurait à gouverner avec la
droite.
Par exemple, on néglige absolument
de nous dire sur quelles raisons repose
cette honte hypothétique.
Car enfin, qu'est-ce que les républi-
cains, en nous mettant strictement à leur
point de vue, peuvent lui reprocher, à la
droite?
Elle n'a aucune.responsabilité dans le
déficit financier, puisque depuis long-
temps elle est systématiquement écartée
de la commission du budget et que d'ail-
leurs le surcroît de dépenses provient de
lois comme la loi scolaire, contre les-
quelles elle a voté.
Elle n'est pour rien dans le Tonkin,
entreprise due à une majorité républi-
caine.
Vous ne pouvez prétendre qu'elle s'op-
pose aux idées de progrès et de réforme,
puisque vous ne lui en avez pas donné
à combattre.
Elle a, en partie, voté contre la nou-
velle loi militaire ; mais, cette loi, des
républicains très convaincus en contes-
tent la justesse et l'opportunité.
Le seul grief que les républicains au-
raient à alléguer contre la droite, c'est
qu'elle veut renverser la République.
Eh bien I cela, je le nie. Je ne dis pas
qu'au début, dans la fièvre de la victoire
électorale, on n'ait pas eu de grandes
espérances, on ne se soit pas fait de
grandes illusions, mais il a vite fallu en
rabattre et se borner à des regrets pla-
toniques.
Vouloir ne suffit pas 1 il faut pouvoir :
or, cela est clair, évident, nous ne pou-
vons renverser la République pour tou-
tes sortes de raisons dont la première
est que lé pays ne le désire pas et qu'il
n'y a point de poussée monarchique.
Les journaux de partis, les journaux à
principes n'oseraient pas le dire : moi
qui suis indépendant, je l'écris parce
que cela est vrai ; par exemple, ce que
je crois tout aussi vrai, c'est qu'on a
mené la République beaucoup trop vite
et beaucoup trop loin; que le tempéra-
ment national répugne aux expériences
et qu'en tout cas il faudrait entamer
les réformes par le côté social, non par
le côté politique.
Les conservateurs, pris en masse, ne
se sentent pas évidemment une ten-
dresse passionnée pour un régime qui
s'applique à les froisser depuis huit ans,
mais ils ne rêvent aucune revanche con-
tre la démocratie malgré les blessures
qu'elle ne leur épargne point ; ils ne de-
mandent qu'à ne pas être traités en en-
nemis dans un pays où ils représentent
en général la fortune, la charité, l'esprit
de solidarité, l'urbanité des manières et
l'élégance de la vie.
Est-ce trop exiger? Il îaut une singu-
lière perversion des esprits, pour qu'on
fasse lin grief à un ministère républi-
cain d'avoir tenté une halte dans la po-
litique de taquinerie et d'exclusions. -
F. M.
La Température
Le temps est devenu fort mauvais. Les faibles
pressions couvrent toujours l'ouest et le nord de
l'Europe ; elles se sont étendues sur le centre et
jusqu'au nord de l'Italie. De nouvelles pertur-
bations envahissaient hier les Iles-Britanniques.
Dans le sud-ouest, la situation est meilleure ;
une aire supérieure à 765"" 11 est apparue sur le
Portugal ; la hausse se propageait en remon-
tant vers le nord. Les pluies orageuses ont été
générales en France, en Allemagne et sur les
Îles-Britanniques ; elles vont probablement con-
tinuer.
La température a monté, excepté sur nos ré-
gions. Hier matin, le thermomètre marquait ;
11» à Stornoway, 13" à Paris, 170 à Lyon, 20° â
Vienne et 320 à Malte. A Paris, les averses ont
été courtes mais fréquentes. Le maximum ther-
mométrique n'a pas dépassé 20°. Baromètre,
758mm-
Spa. - Temps orageux. Therm. 17°.
Dieppe.'- Pluies, éclaircies. Therm. 170.
Lucerne. - Averses, éclaircies. Th. 160.
Vittel (Vosges). -. Temps orageux. Th. 18®.
St-Honoré-les-Bains. -Pluie. Th. 170.
A TRAVERS PARIS
Une décision intéressante a été prise
hier par le Syndicat de la Presse pari-
sienne, réuni au Grand-Hôtel.
M. Hébrard, président du Syndicat, a
été autorisé, par l'unanimité des repré-
sentants de la Presse, à entamer des né-
gociations avec le ministère de la guerre
pour régler d'une façon définitive et sem-
blable pour tous les journaux français
les rapports de l'autorité militaire et des
correspondants de la Presse chargés de
suivre les grandes manoeuvres lors de la
prochaine expérience de mobilisation.
Il a été décidé que les correspondants
des journaux étrangers seraient consi-
dérés comme simples particuliers et
laissés en' dehors des démarches faites
au nom du Syndicat.
Dans certains milieux avoisinant le.
ministère de la guerre, on commence à
parler du 13e corps, pour l'essai de mobi-
lisation.
La mobilisation serait particulière-
ment compliquée dans le 13° corps.
A Vichy se trouve, en effet, presque
tout le parc sanitaire, avec les ambulan-
ces de toutes les armées;
A Moulins et à Clermont-Ferrand, les
grands parcs d'artillerie destinés au ra-
vitaillement des forts d'arrêt et des
armées de l'Est, et ce n'est pas une pe-
tite affaire de réunir 3,500 chevaux pour
un parc d'armée ; mais la mobilisation,
en raison même de ces difficultés, serait
utile.
&
* *
Autre obstacle :
Une division du 13e corps, la 26®, est à
Lyon ; c'est à Montluçon qu'elle doit
recevoir, armer et équiper les quelques
milliers de réservistes qui doivent la
compléter sur le pied de guerre. La
grosse difficulté consiste à les exnédier
sur Lyon, en vingt-quatre heures, et à
leur faire rejoindre leurs bataillons en
passant au travers de tous les détache-
ments du 13e corps, mis en mouvement
par l'ordre de mobilisation.
C'est une objection d'ordre moral qui
fait encore hésiter, nous dit-on, à cause
de la personnalité du commandant du
13= corps.
Si l'expérience réussit, sa popularité
en augmentera. Si elle échoue, on dira
qu'on l'a fait exprès.
Mgr l'évêque de Beauvais bénira ce
matin, à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot,
le mariage du vicomte Gaétan de Ché-
zelles avec Mlle de Pracomtal.
Les invitations sont adressées, pour le
marié, au nom de la vicomtesse de Chê-
zelles, douairière; du baron et de la ba-
ronne de Maingeval, du vicomte et de la
vicomtesse Henry de Chézelles ; au-nom
de la mariée, par Mme Blerzy et par le
marquis et la marquise de Pracomtal.
Le marquis de Pracomtal a été, sous
le règne de Napoléon III,un des brillants
officiers du régiment des guides.
Aujourd'hui ont lieu les obsèques du
général dé Sonis, qui commanda la
charge des zouaves pontificaux à Patay
et qui fut blessé si gravement qu'on dut
lui couper la jambe.
Depuis quelques' années, il était ins-
pecteur général permanent du troisième
arrondissement de cavalerie.
Ses obsèques auront lieu à dix heures,
à l'église Saint-Honoré de l'avenue
d'Eylau.
Par une clause de son testament, le
général a demandé que la cérémonie soit
des plus simples, et que les honneurs
militaires ne soient pas rendus.
' #*#
A l'occasion de cette mort, le général
de Charette a envoyé hier à ses anciens
zouaves le télégramme suivant:
Châteauneuf, en Bretagne, le 17, à 8 h. soir.
Mes chers camarades,
Le général de Sonis est mort ; il a reçu la
récompense de son long martyre.Il m'écrivait
quelques jours avant Patay ": « Tout doit être
commun entre nous : joies, douleurs, sacri-
fices. » A lui revient l'honneur d'avoir dé-
ployé la bannière du Sacré-Coeur sur ce
même champ de bataille où quatre siècles
auparavant flottait la bannière de Jeanne
d'Arc. C'est au milieu de nous qu'il est tombé
soldat de la France, soldat de Dieu. Toute sa
vie peut se résumer en deux mots : Honneur
et sacrifice.
Signé : CHARETTE.
Plusieurs journaux ont parlé d'une
décision du ministre de la guerre rela-
tive à la convocation des officiers de ré-
serve en 1887.
D'après cette information, Tes lieute-
nants et sous-lieutenants de réserve des
corps de France appelés en 1887 doivent
être convoqués à la portion principale
de leurs corps en même temps que les_
réservistes exercés et pour le même
temps, c'est-à-dire pour 21 jours.
Les majors et capitaines de réserve
des corps de France doivent être appelés
au dépôt de leurs corps en même temps
que les réservistes non exercés et .pour
vingt-huit jours.
Ces renseignements sont exacts, mais
ils ne s'appliquent qu'aux officiers d'in-
fanterie.
Il n'est rien changé aux dispositions
ordinaires de l'appel des officiers de ré-
serve des autres armes.
A la suite des fêtes de Reims, fêtes
auxquelles devait assister M. Rouvier,
le gouvernement vient de nommer le
maire de Reims, M. le docteur Henrot,
chevalier de la Légion d'honneur.
Mme Delins, présidente du comité ré-
mois de l'Union des femmes de France, a
reçu les palmes d'officier d'académie.
Les examens prescrits pour le volon-
tariat d'un an ont été subis dans toute la
France, hier matin, à neuf heures.
A Paris, deux cent cinquante-sept can-
didats se sont présentés dans lés diffé-
rentes mairies, au Palais de l'Industrie
ou au pavillon de Flore.
La dictée, choisie dans l'histoire de
Buffon, ne présentait aucune difficulté
grammaticale et les candidats parais-
saient très satisfaits.
Quant au problème donné, le voici :
Un négociant commence une entreprise
avec une somme de 4,000 francs ; neuf
mois plus tard, un associé apporte dans l'af-
faire une somme de 3,200 francs, et sept mois
plus tard, un nouvel associé s'intéresse pour
une somme de 6,300 francs. L'entreprise rap-
porte un bénéfice de 30,000 francs .au bout de
trois ans. Le premier associé doit prélever sur
cette somme une prime de 1 0/0pour frais de
gestion. Quel est le gain des trois négociants?
La solution que devaient donner les
candidats était celle-ci :
Le premier gagne 12,300 francs, le
second 7,200 et le troisième 10,500.
A l'écrit, le maximun des points est
fixé à 800.
Quelques nouveaux détails sur « l'oeu-
vre des tombes » dont nous avons parlé
avant-hier.
Il s'agit, on le sait, de la sépulture des
soldats français morts au Tonkin ou en
Annam.
La caisse sera alimentée : 1° par une
cotisation unique de deux piastres, ver-
sée par chaque officier ou assimilé pré-
sent au Tonkin ou en Annam, et par
tous les officiers ou assimilés arrivant
dans la colonie ; 2° par les dons de toute
nature qui pourront être effectués par
des parents ou amis des décédés, ainsi
que par des Sociétés philanthropiques.
Ils devront être adressés au trésorier de
TOEuvre des tombes à Hanoï.
Les opérations de. l'OEuvre seront ré-
sumées à la lin de chaque trimestre dans
un rapport dressé par le trésorier.
Les croix seront d'un modèle différent
pour les officiers, les sous-officiers et les
soldats; elles seront scellées dans un dé
de maçonnerie, et porteront les indica-
tions de nom, de corps ou de service,
âge du défunt et date du décès*
M. Aymonnier, administrateur des
affaires indigènes de la Cochinchine, et
résident au Cambodge, va rentrer cette
semaine à Paris.
M. Aymonnier a dirigé la pacification
de deux provinces qui appartenaient ja-
dis au Cambodge et qui viennent d'être
rattachées au Tonkin.
Le gouvernement a résolu de rempla-
cer M. Aymonnier par M. Brière, un de
nos résidents du Tonkin qui occupait le
poste de Nam-Dinh.
Le succès de Candidat! le remarquable
roman de Jules Claretie,ne se ralentit
pas ; les suffrages des critiques se joignent
à ceux du public. M. de Pontmartin pro-
clame que : « Candidat! » est l'un des ro-
mans les plus honnêtes et les plus vrais
qu'il lui ait été donné de lire depuis
longtemps : malicieux sans pessimisme,
très moderne, procédant du véritable
esprit français, d'une observation ingé-
nieuse, vive, pénétrante, qui n'exclut ni
l'invention ni l'émotion.
Idée fort intéressante, émise par un de
nos abonnés dans la question de la mon-
naie de nickel :
La grande question est, dit-on, de prévenir
toutes les fraudes" et de ne laisser aucune
confusion possible, pour l'oeil ou pour le tou-
cher, dans les monnaies de nickel et les mon-
naies d'argent. Eh bien ! puisque le gouver-
nement accepte et propose la forme Tonde,
pourquoi ne pas décider en même temps que
la monnaie de nickel sera à jour, c'est-à-dire
qu'on enlèvera à l'emporte-pièce les chiffres
de 5, 10, 45 ou 20 centimes, suivant la valeur?
C'est le système adopté pour les mon-
naies orientales.^ Renvoyé au ministre
des finances.
HORS PARIS
On s'occupe beaucoup du nouveau
prince de Bulgarie.
Veut-on savoir ce que fait son prédé-
cesseur le prince Alexandre de Batten-
berg? 11 vit au château de Hechgenberg et
passe son temps à suivre les manoeuvres
des garnisons voisines.On le voit souvent
à cheval, assister aux exercices à feu du
camp de Gresheim. Il n'est accompagné
par personne, et il ne parle que très ra-
rement avec les officiers qu'il rencontre.
La santé du prince est, du reste, excel-
lente. _
La comtesse de Casa-Miranda, mère
du comte Angel de Miranda, vient de
mourir à Madrid,à l'âge de quatre-vingt-
dix-huit ans.
Très considérée dans le grand monde
de Madrid, c'est elle qui a élevé les en-
fants du duc de Montpensier, et ses ser-
vices à la maison royale sont bien connus.
Le duc de Montpensier a tenu à faire
célébrer les obsèques à ses frais. Chris-
tine Nilsson, belle-fille de la défunte, a
envoyé une énorme couronne. L'enterre-
ment a été somptueux et suivi par toute
la société de Madrid. Cent voitures for-
maient le cortège.
Le prince Henri de Battenberg, gendre
de la reine Victoria, accompagné de son
frère le prince François-Joseph, est ar-
rivé à Paris. Ils sont descendus à l'hôtel
Liverpool.
Nous apprenons la mort de Mme de
Mongis, née de Drouas. Elle s'est éteinte
hier soir dans son château de La Ver-
rière.
Mme de Mongis laisse deux filles, la
vicomtesse de Brémond d'Ars et la com-
tesse de Contades.
Les obsèques auront lieu samedi.
Un écrivain danois bien connu, M.
Mayer Goldschmidt, est mort hier à Co-
penhague.
Il a publié plusieurs romans qui ont
eu dans son pays beaucoup de succès, et
quelques ouvrages d'un genre plus sé-
rieux, dont le principal, Nemesisf était
une étude approfondie sur l'origine de
toutes les religions.
L'entrevue du comte Kalnoky et du
prince de Bismarck,qui devait avoir lieu
la semaine prochaine à Kissingen, n'aura
lieu que dans le courant de l'automne, à
Friedrichsruhe.
L'Empereur, toujours à Babelsberg,
n'a pu entendre aujourd'hui aucun des
rapports que lui font quotidiennement
les officiers de sa Maison. Le brusque
changement de température a déterminé
chez lui un léger rhume.
NOUVELLES A LA MASM
Gare de chemin de fer.
- Alors, vous allez encore vous cla-
quemurer dans cet affreux petit castel?
- Ecoutez, mon cher, une succession,
la dernière, peut-être!
- Et qu'est-ce que vous faites là-de-
dans ?
- Je joue aux échecs.
- Et, pendant ce temps-là, qu'est-ce
que vous faites pour vous distraire ?
- or-
Echo américain.
- Ce chien est à vous ? dit un nouveau
client au coiffeur, en train de lui tailler
les cheveux.
- Oui, monsieur.
- Il a l'air bien intelligent ! et avec
quel intérêt il vous regarde tailler 1
- Oh ! ce n'est pas ça; seulement quel-
quefois les ciseaux glissent, et il tombe
un petit morceau d'oreille; il adore ça !
Le Masque de fer.
LU MORT DE STANLEY
Le bruit de la mort de Stanley a couru
de nouveau hier à Paris. Ce qui avait
donné naissance à cette nouvelle, c'était
la dépêche suivante :
Zanzibar, 17 août.
Le bruit court ici que Stanley, abandonné
par Tipo, aurait été massacré avec la plupart
de ses hommes.
A Londres, où la nouvelle avait égale-
ment été connue dans le courant de
l'après-midi, elle ne rencontrait que peu
de créance. Nous serrons pour notre
part assez disposés à y croire : il semble
difficile que la nouvelle de la mort d'un
homme qui se trouve au centre de l'A-
frique se répande par deux fois sans
qu'elle soit fondée.
Les agences officieuses sont inconues
en Afrique, et nous savons par expé-
rience que les nouvelles qui parviennent
à la côte par la poste mystérieuse du
désert sont confirmées toujours tôt ou
tard : que l'on se souvienne de la mort
du prince impérial et du massacre de la
mission Flatters. Il paraît donc probable
que Stanley a péri le 24 juin, à la date
indiquée par les dépêches arrivées de
Saint-Thomas, il y a un peu plus d'un
.mois. On aura probablement demain des
nouvelles plus certaines, et si l'aventu-
reux voyageur américain a trouvé la
mort dans sa course à travers le conti-
nent noir, nous ne serons pas des der-
niers à payer à sa mémoire le tribut qui
lui est dû.
D'un autre côté, nous devons à l'obli-
geance du New-York Herald communi-
cation de la dépêche suivante qui lui est
parvenue ce soir.
Bruxelles, 17 août 5 h. 40.
Le bruit de la mort de Stanley parait être
faux. Le fait même que cette nouvelle arrive
par la voie de Zanzibar lui enlève toute
créance. La malle d'hier a apporté au roi
Léopold la copie d'une lettre adressée par
Stanley au capitaine Liebrecht, commissaire
du district de l'Etat libre du Congo, à Léo-
poldville. J'ai vu cette copie. Stanley dit à la
date du 17 juin qu'il est arrivé en bon ordre
et avec une bonne organisation aux Rapides
d'Aruwimi ; il remercie le gouvernement de
l'Etat libre de l'aide qui lui a été accordée
pendant son voyage sur le Congo.
Si Stanley avait été tué depuis, la nouvelle
n'aurait pu parvenir â Zanzibar qu'au mois de
novembre, môme si elle avait été envoyée par
le chemin le plus court, c'est-à-dire par le
lac Tanganika. Donc, la nouvelle parait peu
croyable. Elle eût paru plus vraisemblable si
elle était parvenue par le Congo. Mais il n'est
rien venu de ce côté. Le général Strauch a
reçu trois dépêches de M. Hanssens, gouver-
neur général de l'Etat libre : l'une est de
Saint-Thomas, 19 juillet; l'autre de Saint-
Paul de Loanda, 3 août, et la dernière de Ma-
dère, 19 août. j
Elles ne contiennent que des nouvelles
d'ordre général. Si M. Hanssens avait eu con-
naissance du bruit relatif à la mort de Stan-
ley, il en eût fait mention dans l'une ou l'au-
tre de ses dépêches. Il ne prononce même
pas le nom de Stanley, et l'administration
bruxelloise de l'Etat libre dit que la nouvelle
est fausse.
Il est vrai que Stanley a pu être abandonné
par les hommes de son escorte depuis que
l'on a eu de ses nouvelles. J'ai vu des lettres
adressées à des gens qui n'appartiennent en
rien à l'Etat libre : ces lettres disent que
Stanley a eu des difficultés avec son escorte.
Ces difficultés ont certainement pu mal tour-
ner. Mais vouloir affirmer à l'heure qu'il est
que Stanley est mort, c'est aussi impossible
que de jurer qu'il y a eu hier soir un tremble-
ment de terre au pôle Nord.
J. S-C.
PANURGE
M. ROUVIER. - Venez çà, cher et ami
Spuller,. et me bayez conseil dont ie ay
besoing. Je suys convié es-banquets où
parler ie dois. Que feray-je?
M. SPULLER. - Si- parlez devez, mais-
tre, parlez doncques de par Dieu I
M. ROUVIER. - Mais d'aultre part,
force gens prudents pensent que parler
nuict et que sagesse seroit que ie ne par-
lasse poinct.
M. SPULLER. - Adoncques ne parlez
point, de par Dieu !
M. ROUVIER. - Je vous conjure, ne
dictes pas- de par Dieu touiours ainsy.
Aultrement on ne faillira pas à nous ap-
peler ung gouvernement de curés.
M. SPULLER. - Soit. Je dirai donc « de
par le diable !... »
M. ROUVIER. - Si ie ne parle pas es-
banquets, certainement on dira que le ay
paour et que ie me tais par lascheté et
vergoigne.
M. SPULLER. - Adoncques parler il
fault.
M. ROUVIER.-Mais si ie parle, ie suys
capable de dire quelque parole mal son-
nante et contrarier ainsi des amis ius-
ques à présent fidèles.
M. SPULLER. - Ce doneques, ne par-
lez point,de par messir Satanas.
M. ROUVIER. - Les quolibets pleu-
vront, et moult , seront mécontents que
le gouvernement ne laisse pas entrevoyr
un petit pertuis de sa pensée, la moindre
fréquenelle de ses desseins.
M. SPULLER. - Adoncques parlez, ie
vous le conseille.
M. ROUVIER. - le auroi beau entasser
fleur de rhétorique sur tirades vuydes, ie
dirai forcement quelque chose. Suppo-
sons que ie dise du bien de la Républi-
que, ainsi que ie en pense, droicte fera
un nez d'une aulne et en seroi marry.
M. SPULLER. - Adoncques ne parlez
poinct.
M. ROUVIER.- Lors, Clémenceaujubi-
lera et fera tomber sur mon chief po-
tées d'injures, gourmades et aultres
fiantailles peu ragoustantes.
M. SPULLER,-Adoncques parlez,mais-
tre et parlez plus fort qu'ieelui Clémen-
ceau.
M. ROUVIER. - Sur que mes paroles
seront dénaturées d'A iusques à Z, et que
comme le disoyt feu cardinal de Riche-
lieu ou quelqu'un des siens, on vouldra
me pendre hault et court avec quatre li-
gnes du mien discours.
M. SPULLER. - Adoncques, ne parlez
iamais.
M. ROUVIER. - Suis dans la plus ex-
tresme des perplexités»- Toy-ami, que fe-
rois tu à m'a place ?
M. SPULLER. - Je feroi comme vous.
. Je consulteroi ami et suivroi son advis.
M-ROUVIER. - Et si l'ami, comme tov
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