Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1875-09-01
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1875 01 septembre 1875
Description : 1875/09/01 (Numéro 243). 1875/09/01 (Numéro 243).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO– MERCREDI f SEPfKMBRE 1875
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
Rennes, 3f août, if h. 35 matin.
Mgr. Brossais-Saint-Marc, archevêque de
Rennes, a reçu hier les pièces qui lui annon-
cent of fîeielléme.nt son élévation au cardina-
lat.
«~– Voiron (Isère), 30 août. Samedi
28, de quatre à sept heures du soir, un vio-
lent orage a éclaté sur Voiron, Grenoble et
toute la vallée de l'Isère.
La voie a été coupée près de Voiron, et les
trains ont eu plusieurs heures de retard. Le
service s'est fait sur une seule voie réparée à
la hâte.
Aujourd'hui, lundi, le train direct partant
de Grenoble à trois heures, et correspondant
avec l' express-poste de Paris, a déraillé au
point kilométrique n° 125, près Saint- Egrève-
Saint-Robert. Les dépêches pour Paris et le
Nord éprouveront donc un retard de plu-
sieurs heures.
Le déraillement a été produit, dit-on, par
suite d'un écartement de la voie. Les voya-
geurs ont éprouvé trois fortes secousses; pas
un n'est blessé. Trois wagons de voyageurs
sont renversés; deux fourgons de bagages
Êrisés. Le train contenait un grand nombre
de pèlerins revenant de la Salette. Le retard
a été de cinq heures.
• Avignon, 30 août. La peine de qua-
rante jours de prison prononcée par la Couï
de Nîmes contre le docteur Guillabert, en-
traîne la perte de ses droits électoraux pen-
dant cinq ans et sa déchéance de membre du
conseil général. On s'occupe déjà de sa suc-
cession à l'assemblée départementale, pour le
canton de Bédarrides. Les noms de MM. Léen-
hardt, négociant à Sorgues, Dussaut, entre-
preneur à Courthizon, tous les deux républi-
cains, et de M. Jullian, maire de Sorgues,
conservateur, sont déjà mis en avant.
-"̃-̃ ̃̃ On s'occupe toujours activement des
futures élections sénatoriales. Nous n'avons
que deux sénateurs à nommer dans Vaucluse.
Le parti conservateur n'a pas encore fixé dé-
finitivement son choix. Pourtant, M. Granier,
ancien maire d'Avignon et ancien député
sous l'empire est accepté par toutes les
nuances du parti. II n'en est pas de même
aour le second. Plusieurs candidats sont en
présence. Ce sont: MM. le docteur Chauffard,
inspecteur général des écoles de médecine,
dont le fils, auditeur au Conseil d'Etat, ancien
secrétaire particulier de M. de Cumont, est
arrivé depuis quelque temps dans notre ville
Adrien Meynard, ancien maire d'Orange, sou-
tenu par les bonapartistes et les orléanistes le
comte de Salvador, patronné par les légiti-
mistes de la nuance de l'Union. Les légiti-
mistes modérés semblent disposés à accepter M.
Augustin Barcilon, avocat à Carpentras, mem-
bre du conseil général, qui parait être très sym-
pathique à l'administration. Il est probable
qu'il sera le second candidat définitivement
adopté.
Le parti républicain présente MM. Gent,
député, et de M. Gasparin, d'Orange, ancien
député.
• Auxerrb, 31 août, 7 h. matin. Un
très grand incendie a éclaté entre minuit et
une heure du matin dans les ateliers de fon-
derie de M. Mazé, route de Paris à Auxerre.
Le feu s'est déclaré à l'étuve et a pris en
fort peu de temps d'immenses proportions. A 1
quatre heures du matin, ateliers, usine, mai-
son d'habitation n'étaient plus qu'un monceau i
de cendres.
M. Ducrest de Villeneuve, préfet de j
l'Yonne le procureur de la Republique, (
M. Charpentier le commandant de gendar- t
merie, M. de la Girodière; le colonel Mar- «
chand, du 46e de ligne, tous ses officiers et
ses soldats MM. Martin et Pietresson, ad-
joints le commissaire de police, M. Colu- j ]
meau, organisaient les secours dès minuit et
demi. r
Notro aofif et intelligent chef de gare, J
M. Pommeau, avait amené la plus grande É
partie de son personnel sur le lieu du sinistre.
Tout le monde a bien fait son devoir.
M. Mazé a pu sauver sa caisse et ses pa-
piers. Il est assuré pour 100,000 francs, mais l
on n'évalue pas ses pertes à moins de300,000. t r
LE MANS, 29 août. Le Conseil gé- î
néral de la Sarthe a clos ses séances sur un c
incident.
M. Haentiens répondant à certaines obser- f
vations de M. Caillaux, ministre des travaux I
publics, qui avait parlé, propos des chemins 1
de fer, d'une loi détestable, dit-il (loi du 24 e
juillet 1867 sur les Sociétés) mise en vigueur t
par l'Empire, a assez vivement attaqué l'As- 1
semblée actuelle, en établissant un parallèle 1
peu flatteur entre elle et l'ancien Corps légis- f
latif. D'après M. Haentjens, l'Assemblée de r
Versailles étudie avec moins de soin et de c
patriotisme les questions d'affaires que les
Chambres de l'Empire.
Le préfet n'a pas voulu laisser passer cette r
attaque sans reponse il a vivement protesté c
contre cette comparaison blessante t, et a 1
exigé l'insertion de ses paroles au procès- C
verbal. c
Une série de comices agricoles, pré- r r
sidés par MM. de Talhouët, de Juigné, duc
do Larochefoucauld, va s'ouvrir dans la (
Sarthe. Je vous signalerai les discours pro- r
nonces dans ces réunions, s'il y a lieu. e
Saint-Malo, 30 août. Hier, régates
splendides favorisées par une forte brise du
nord-est. Un très grand nombre de bateaux i.
ont pris part à ces courses nautiques, aussi ̃"
les prix ont-ils été vaillamment disputés. Les e
vainqueurs ont été: lefVlan à M. Ch. Thoma- (
Feuilleton du FIGARO du Sep~embré'89~
39
LA
CHASSE AUX FANTOMES
DEUXIÈME PARTIE
LA REVANCHE DE MSL.VEN
ff ̃•̃̃̃
suite.
Le sourire aux lèvres et la joie dans le
regard, elle tendit ses deux mains aux
arrivants.
Elle dit à Melven
Je vous attendais, mon frère.
Et à Prosper:
Mon ami, j'ai prié Dieu pour vous
Pourquoi cette distinction entre les
ieux hommes?
Le cœur d'une femme est plein de
mystères et de nuances souvent insaisis-
sables pour un autre qu'elle-même.
Elise ajouta
Soyez les bienvenus tous les deux
au château de Prévodal.
Il ne m'appartient plus, mademoi-
selle, observa Prosper.
Prévodal appartiendra toujours à
Prévodal répliqua Elise d'un ton sé-
rieux vous m'avez sauvée du désespoir,
de la mort peut-être; c'est tout ce que je
puis accepter de vous.
Pierre Melven voulut faire cesser cet
assaut de générosité.
Si nous entrions dit-il.
A ce moment, Nick, qu'on avait Fpré-
venu de l'arrivée de son maître, arriva
en courant.
Reproduction autorisée pour les journaux qui
lut traité avec la société des Gens de lettres.
3 zeau; Zéphir, à M. Xaœaître Bonita, à M.
Danycan.
La course d'honneur a été gagnée par Pétrel
à M. Vittu de Kraoul. 6
A la course à l'aviron, la yole Marthe, & M.
Lemaire, est arrivée première.
Pour les baleinières, le Faon (baleinière de
1 Etat), a remporté le prix de cette série.
LILLE, 31 août. Le tribunal cor-
rectionnel de Lille a jugé, hier matin, deux
individus prévenus d'introduction en France
d'écrits prohibés: Charles Hattier, voyageur
de commerce, a été condamné à 40 fr. d'a-
mende pour tentative d'introduction en France
d'un exemplaire de la Lanterne de Rochefort,
et Lemercier, emballeur à Lille, à quarante
jours de prison st 100 fr. d'amende pour avoir
[ tenté de passer, c&çhés sous sa chemise, des
1 exemplaires de la Lanterne et d'autres écrits
prohibés.
~~™ Munich, 31 août. Le général d'in-
fanterie Stophan, qui commandait pendant la
dernière guerre la première division de l'ar-
mée bavaroise, est mort le 29, à Schledorf,
sur le Kochelsee.
Auguste Marcade.
PARIS AU J0Ï11E JOUR
Voici une lettre de Garibaldi que nous
croyons de nature à diminuer le lyrisme
avec lequel les démagogues parlent de
l'homme de Caprera. Un nommé Villani
lui avait fait hommage d'un portrait de
M. de Bismark le vaincu d'Aspromonte
a répondu par un poulet plus que flatteur
pour le chancelier de l'Empire allemand.
Mon très cher Villani,
Vous m'avez fait un portrait de Bismark
empreint d'une grandeur et d'une vérité sans
pareilles.
Vous avez véritablement compris cet illustre
grand homme, à qui le monde est redevable
de ces généreuses batailles morales qui, plus
que les matérielles, écraseront dans la pous-
sière l'hydre sacerdotale du mensonge.
Pour ma part, je vous en remercie de tout
mon cœur, et je suis pour la vie,
Votre Garibaldi.
¥% Le Nord raconte une assez plai-
sante anecdote sur les causes de l'ini-
mitié qui sépare M. Gambetta de M.
Naquet.
M. Naquet avait toujours été en excellents
termes avec M. Gambetta jusqu'au jour où il
se fit à la tribune le défenseur d'une propo-
sition d'appel au peuple qui avait le grave
inconvénient de se souder à une proposition
analogue des bonapartistes. C'est dans le dis-
cours qu'il prononça alors qu'il formula, entre
autres propositions bizarres, cette définition
de la République « La République est un
provisoire perpétuel. » Comme la droite s'é-
gayait fort des théories de M. Naquet, plu-
sieurs membres de la gauche et M. Gambetta
vinrent au pied de la tribune le presser de ne
pas insister sur sa proposition et de la re-
tirer. M. Naquet résistait. M. Gambetta, im-
[ patienté, s'écria tout haut en s'adressant à ses
voisins « Que voulez-vous il n'y a rien à
« faire: c'est un cas de gibbosité cérébrale a »
On sait que M. Naquet est bossu. M. Na-
quet lança à M. Gambetta un coup d'œil si-
gnificatif, et de ce jour tout fut fini entre j
eux.
»*, Le Rappel a publié un travail inté-
ressant sur les liens de parenté qui
existent entre les membres do la Chambre
et il est arrivé à des résultats curieux.
Ainsi, quatre familles comprennent, à ]
elles seules, quinze membres de la ̃
Chambre
là M. Buffet, vice-président du Conseil, est i
beau-frère de M. Target, ministre de France
à la Haye, qui est lui-même beau-frère de
M. Duvergier de Hauranne, lequel était neveu (
du comte Jaubert, récemment décédé; j
2° M. de Rémusat, ancien ministre des af- [
faires étrangères, était à la fois beau-frère de ̃
M. Jules de- Lasteyrie, député de Seine-et-
Marne, et de M. de Corcelle, député du Nord
et ambassadeur de France au Vatican. Il se 1
trouvait allié à la famille Lafayette par M. de
Lasteyrie, qui, petit-fils du Lafayette de
la Révolution, et cousin de M. Oscar de La-
fayette, député de Seine-et-Marne. M. de Ré-
musat fils, qui est aussi député, se trouve
donc allié à ces diverses familles
3° M. de Broglie est oncle de M. d'Hausson- 1
ville, député de Seine-et-Marne, qui est lui- 1
même allié à la nombreuse famille des d'Har-
court.laquello compte deux représentants dans
l'Assemblée, M. le duc d'Harcourt, député du
Calvados, et M. le comte d'Harcourt, député
du Loiret, tous deux cousins et alliés eux-
mêmes au comte Duchâtel, député de la Cha- I
rente-Inférieure. j
4° M. d'Audiffret-Pasquier, président de la ]
Chambre, est beau-frère de M. Casimir Pé-
rier; M. de Ségur, député de Seine-et-Marne, c
est neveu du premier et gendre du second. (
La catégorie des frères comprend
les deux MM. Lefèvre-Pontalis, les deux
MM. Grévy, les deux MM. de Juigné et
enfin les deux princes d'Orléans, M. le
duc d'Aumale et le prince de Joinville.
Bonjour, ami Nick, lui dit Pr> >
per, et il ajouta en portant un *i-
gard vers Elise je te remercie. Nous
causerons tantôt ensemble. Tu m'ac-
compagneras au cimetière.
Oui, monsieur le comte.
Les trois personnages quittèrent le
perron et entrèrent dans le château.
Elise introduisit le comte et Melven
dans le grand salon.
Prenez possession, dit-elle à Pré
vodal j vous donnerez ensuite vos ordres:
nul ici n'a désappris de vous obéir.
Prosper allait encore protester; Mel-
ven intervint de nouveau.
Maintenant, dit-il, allons voir un
peu la mer c'est un spectacle qui ne
lasse jamais.
Pour cela il n'est pas besoin de
sortir, fit Elise; M. de Prévodal va vous
conduire vers l'autre façade du château;
de cet endroit vous jouirez d'une vue
qui, bien des fois, a su calmer mes dou-
leurs. Pendant ce temps, je donnerai
des ordres pour le dîner.
Prosper fit traverser à Melven de
longs corridors et le mit en face du spec-
tacle grandiose que nous avons essayé
de décrire au début de cette histoire.
Le ciel était d'une pureté incompa-
rable et laissait voir un horizon d'une
étendue immense l'île de Sein semblait
être à deux pas du rivage, et les îles de
Baniguet, de Quémené, de Molènes, de
Bennec et d'Ouessant, sur lesquelles le
soleil projetait ses rayons, apparaissaient
comme autant d'incendies flottants sur
les eaux. L'Océan moutonnait légère-
ment de petites vagues indolentes se
succédaient sans cesse, et leur blanche
écume faisait ressortir la couleur verte
des eaux. Quelques barques aux voiles
rouges, triangulaires, couraient des
bordées dans la baie. Les oiseaux de
mer, au vol rapide, plongeaient sous la
vague, disparaissaient une seconde et se
montraient de nouveau, l'aile ruisse-
lante, derrière l'humide sillon. Sans trop
d'effort, on eût pu se croire dans quelque
golfe de la mer Adriatique.
Dieu a fait tout cela pour réjouir la
M. Carnot père et M. Carnot fils repré-
sentent, l'un la Seine-et-Oise, l'autre la
{ Côte-d'Or; de même M. Chabaud-Latour
père et M. Chabaud-Latour fils, qui sont
députés du Gard et du Cher.
La catégorie des beaux-pères et gen-
dres est assez nombreuse
M. Guichard, député de l'Yonne, beau-père
de M. Arnaud (de l'Ariége), député de la
Seine.
M. le marquis de Quinsonas député de
l'Isère, beau-père de M. Costa de Beaure-
gard, député de la Savoie.
M. le marquis de Juigné, député de la Sar-
the, beau-père de M. de Castellane, député du
Cantal.
M. Wolowsld, député de la Seine, beau-
père de M. Louis Passy, député de l'Eure et
sous-secrétaire d'Etat aux finances.
M. Laflize, député de Meurthe-et-Moselle,
beau-père de M. Berlet, député du même dé-
partement.
Nous avons, dans une catégorie citée plus
haut, indiqué que M. Casimir Périer est beau-
père de NI. de Ségur.
Nous rappelons pour mémoire que M. de
Salvandy était gendre de M. Rivet, l'auteur
de la fameuse Constitution.
Le même M. de Salvandy est neveu
de M. Feray, comme M. Chiris est ne-
veu de M. Maure, tous les deux dépu-
tés des Alpes maritimes.
Outre les beaux-frères dont il a été
question au commencement, citons M.
Gailly, député des Ardennes, beau-frère
de M. Soye, député de l'Aisne, et M.
Monnet (Deux-Sèvres), beau-frère de M.
Gusman Serph (Vienne).
Enfin, au chapitre des cousins, il faut
inscrire
M. Léon Say, ministre des. finances, et M.
Raoul Duval, député de la Seine-Inférieure.
M. Edouard Lockroy, député des Bouches-
du-Rhône, et M. Nioche, député d'Indre-et-
Loire.
M. le duc Decazes, ministre des affaires
étrangères, et le baron Decazes, député du
Tarn.
»*» Quatrelles commence, dans Paris-
Journal, une série d'études sur la der-
nière guerre A coups de fusils, qu'il a
dédiée à un pauvre petit soldat enterré
par lui à Champigny, après la terrible
journée du 2 décembre.
C'est dans le haut de la grande rue, à
droite, chez un barbier, que je t'ai trouvé,
pauvre petit zouave auquel je dédie ce livre.
Tes pieds dépassaient le seuil de loin, j'ai
vu tes molletières jaunes et tes guêtres, blan-
ches. Tu étais étendu au pied du comptoir,
calant la porte dont la charnière du haut
était brisée et qui se penchait sur toi. Tu pa-
raissais avoir dix-huit ans, avec ton menton
imberbe et tes moustaches naissantes. J'ai
éprouvé tout de suite pour toi une grande
tendresse. On se sent pris comme cela sur les
champs de bataille d'affections subites trop
souvent stériles.
La baionnette qui t'avait troué la poitrine
avait, du même coup, enfoncé la porte sur
laquelle tu t'étais appuyé. Le battant s'était
ouvert, faisant tinter la sonnette. triste
glas, mon pauvre petit! et tu avais roulé,
couvrant de sang le panneau et la vitre.
L'arme avait fait une entaille dans le bois.
Te voyant si jeune, j'ai songé à ta mère, et
je me suis promis de lui envoyer quelque
souvenir de toi. Mais il me fut impossible de
découvrir qui tu étais. Je trouvai sur tes vê-
tements trois numéros différents ils avaient
appartenu à d'autres. Tu n'avais pas de livret,
et l'on avait retourné tes poches.
Je t'ai soigneusement enterré, petit, en belle
place. Je t'ai aussi enterré au plus profond de
ma pensée, et de temps en temps je me dis
« Le pauvre enfant, personne ne sait où il
» repose aucun souvenir caressant ne peut t
» aller le retrouver; » et je pense à toi, cher
isolé, de la part de ceux que tu as aimés.
¥*« Le Japon a le bonheur de posséder
enfin un parlement: ce qui est tout à
fait affreux à penser, c'est que les
soixante membres qui le composent s'é-
taient habillés à l'européenne frac noir,
cravate blanche, chapeau à claque, bot-
tines vernies.
Un habit dans ce pays des nuances
éclatantes, des monstres chimériques
éclos sur les porcelaines! Quelle désillu-
sion Le Mikado a ouvert la séance par
un petit discours à peu près aussi euro-
péen que les cravates blanches et les
habits noirs.
« Messieurs les membres de l'Assem-
blée provinciale,
» Je me rends aujourd'hui au milieu de
vous pour vous prouver l'intérêt que je
prends à la tâche que vous êtes appelés à
remplir. J'espère que chacun de vous com-
prendra son devoir au cours de la discussion
sur les affaires provinciales. La grande diffi-
culté consiste en ce que chacun de vous ne
devra défendre que les intérêts de la pro-
vince qu'il représente. Dans la chaleur de la
discussion, n'oubliez pas pourtant les intérêts
généraux du pays. Soyez unis afin que les
provinces et la patrio puissent tirer quelque
profit de vos discussions, et que l'on puisse
dire que l'ouverture de cette assemblée a
vue de l'homme, dit gravement Melven
il lui a donné l'air, l'espace, les mers,
les fleuves, les grands Dois, une nature
toujours belle, même dans ses tristesses,
la liberté; enfin! Et l'homme n'a pas été
satisfait l
Et il s'est enfoui dans des villes puan-
tes il a échangé les vastes horizons pour
un horizon de moëllons entassés, la réa-
lité pour l'ombre, la vérité pour le men-
songe, l'or pur pour l'alliage, la liberté
pour de sottes conventions mondaines 1
Et l'homme, dans son orgueil je parle
des plus sages a dit Je suis roi 1 Les
fous Je suis Dieu! Ni roi ni Dieu!
bête et méchant! Tel est l'homme 1
Non, mon ami:nibéte,.ni méchant!
Avide d'inconnu, voilà tout! 1
Oui c'est pour cela sans doute qu'il
revient, commelle lièvre, mourir à son
gite, traqué, fourbu, paralysé, regret--
tant le passé qu'il ne peut ressaisir, et
sans espérance en l'avenir 1
A moins qu'il n'y revienne, observa
Prosper en souriant, jeune encore, ins-
truit par l'expérience et fermement ré-
solu à être heureux quand même.
Oh! celui-là est un sage. Puissiez-
vous l'être, Prévodal I
Je le serai peut-être le jour où vous
m'en donnerez l'exemple.
Melven haussa les épaules.
Allez prier sur la tombe de votre
mère, mon ami, dit-il, c'est souvent là
qu'on puise les meilleures pensées; moi,
je reste avec Mlle Desprez.
Prosper de Prévodal se rendit au ci-
metière en compagnie de Nick.
Durant le trajet, Nick ne parla que
d'Elise; il professait pour elle un culte
qui tenait du fétichisme.
Par une bizarerie à coup sûr extrava-
gante, mais cependant assez commune
chez l'homme amoureux, M. de Prévo-
dal fut presque irrité de n'entendre qu'un
concert d'éloges autour de Mlle Desprez.
Il voulait être seul à la trouver belle,
adorable, douée de qualités exquises!
Volontiers il eût demandé qu'on parlât
de ses défauts.
commencé pour le Japon une ère de prospé-
rité. Respectez mes paroles. »
L'Orient se retrouve dans ces trois der.
niers mots qui sentent le maître absolu,
mais quel souverain occidental eût mieux
dit que cette phrase
« Soyez unis afin que les provinces et
la patrie puissent tirer quelque profit
de vos discussions. »
Le Mikado aurait-il été mis au courant
des débats parlementaires de quelque
nation extrêmement civilisée.
Le Messager du Midi reçoit de Privas
des renseignements amusants sur la pe-
tite mystification dont viennent d'être
dupes le préfet et les conseillers géné-
raux de l'Ardèche.
Ils ont souscrit, hors session toutefois,
pour une statue à élever à Clotilde de Sur-
ville. Or, sans parler du jugement unanime
de tous les princes de la critique française,
qui, par des raisons tirées de l'étude attentive
de notre vieux langage, ont déclaré, dès l'ap-
parition des Poésies de Clotilde en 1804, que
c'était un pastiche (pastiche, il est vrai, d'un
écrivain de talent), personne n'ignore, dans
le public lettré, qu'il a paru, en 1873, chez
l'éditeur Lemerre, un petit volume intitulé
Marguerite Chalis et la légende de Glotilde de
Surville, dont l'auteur, M. Mazon, a démon-
tré d'une manière irréfutable, par des actes
tirés d'un vieux registre de notaire de 1428
(dont l'un est simplement l'acte de mariage
de Bérenger de Surville), que la femme de
Bérenger s'appelait Marguerite Chalis et non
pas Marguerite-Clotilde-Eléonore de Vallon-
Chalys, qu'elle était veuve d'un premier mari
et enfin que toutes les données de personnes,
de temps et de lieu, résultant de ces trois
actes authentiques si miraculeusement re-
trouvés, excluaient absolument l'idée que la
femme de Bérenger de Surville eût pu écrire
les poésies publiées sous son nom quatre
siècles plus tard.
L'erreur du préfet et des conseillers géné-
raux de l'Ardèche est d'autant plus inconce-
vable, qu'ils auraient pu lire, dans un ou-
vrage écrit par le promoteur même de cette
phénoménale souscription, les trois actes no-
tariaux dont je parle, et après lesquels on peut
regarder comme définitivement résolue la
question si longtemps controversée de l'au-
thenticité des poésies de Clotilde de Surville.
BOITE AUX LETTRES
Le sentiment qui a dicté la lettre qu'on
va lire est tellement respectable que nous
n'avons pas hésité à l'insérer, tout en
réservanlle droit de notre collaborateur
Ignotus à apprécier, au point de vue his-
torique, le rôle militaire du maréchal
Pélissier.
A Monsieur de Villemessant, rédacteur en chef
du Figaro.
Château de Chaumont, par Villeneuve-la-
Guyard, le 30 août 1875.
Monsieur le Rédacteur en chef,
J'ai été chef d'état major de quatre généraux
d'armées, parmi lesquels je m'honore de
compter M. le maréchal Canrobert et le maré-
chal Pélissier, duc de Malakoff.
J'ai donc quelque titre à vous dire ce que
m'a fait éprouver de pénible l'article dans
lequel votre rédacteur Ignotus ose traiter le
maréchal Pélissier decolossal gouailleur et de
tueur d'hommes. De telles invectives, à l'adresse
d'un mort, n'ajoutent rien à l'éloge du survi-
vant, si respecté de tous.
Le monde entier fera justice d'offenses qui
ne sauraient atteindre la gloire du vainqueur
de Sébastopol et ceux qui ont pris part à la
guerre de Crimée rendent un hommage una-
nime au maréchal dont le caractère et les
talents tinrent si haut le drapeau français dans
cette campagns lointaine.
Je devais ce témoignage à la mémoire véné-
rée de mon ancien chef, et je m'en rapporte à
votre délicatesse pour l'insertion de cette
lettre.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de
ma considération très distinguée,
Le général de division,
Comte DE Martimphey.
INFORMATIONS
Le directeur do la Conciergerie est remplacé
par M. Coret, directeur de la prison de Sainte-
Pélagie.
M. Racine, directeur du dépôt de la préfec-
ture de police, remplace M. Coret à la prison
de Sainte-Pélagie et le greffier en chef de la
prison de Saint-Lazare, M. Mangot, est nommé
directeur du dépôt de la préfecture de police.
Nous avons annoncé, il y a huit jours, la
nouvelle de la maladie du père de M. Mendès
Léal, ambassadeur de Portugal à Paris. Nous
apprenons que cet illustre vieillard, très
aimé et très estimé dans son pays, est mort
après une lente agonie. Son fils, parti pour
Lisbonne avec Mme Mendès Léal, n'a pas eu
la consolation de lui fermer les yeux.
Un de nos confrères publiait hier un curieux
Melven vint rejoindre la jeune châte-
laine.
Elise, lui dit-il, l'heure de la ven-
geance contre Dachet va bientôt sonner.
J'ai besoin d'être renseigné par vous sur
ce qui a rapport à la succession de votre
père. Dites-moi tout ce que vous savez à
ce sujet.
-La vengeance! fit Elise tristement,
j'y ai renoncé, mon ami. Dieu seul a le
droit de punir! A Dieu seul appartient
la vengeance! s'il le juge à propos, c'est
lui qui punira Dachet.
Soit! et pour mon compte, j'aiderai
de toutes mes forces à l'œuvre de Dieu.
Mais il est une revendication que vous
n'avez pas le droit d'abandonner,
parce que vous êtes pauvre et orphe-
line, c'est l'héritage de votre père
que Dachet détient induement. Il faut,
vous m'entendez bien, Elise, il faut que
cet héritage vous soit rendu. Je le veux,
je l'exige, et rien au monde ne me fera
départir de cette volonté.
Eh bien, mon frère, je vous dirai
tout et m'en rapporterai ensuite aux
agissements de votre amitié.
Elise fit à Melven le récit des faits
que nous connaissons: la démarche de
Regimbai venant annoncer la mort de
Charles Desprez, et protestant de son dé-
vouement le plus absolu, de son amitié
la plus sincère pour la veuve et l'orphe-
line la visite, qu'elle, Elise, avait faite,
après le décès de sa mère, au marchand
de diamants et l'odieuse attitude que
Regimbai avait eue avec elle le revire-
ment qui s'était opéré dans la conduite
et le langage de celui-ci, lorsqu'Elise
l'avait menacé d'appeler du secours;
enlin, la manière dont elle avait été
éconduite par Regimbai, qui lui avait
déclaré que, pour l'avenir, elle aurait à
s'adresser à Robert Dachet, exécuteur
testamentaire des dernières volontés de
Charles Desprez. Elle parla aussi à Mel-
ven de la démarche que Paul Maison-
neuve, sur sa prière, avait faite auprès
de Dachet, démarche dont elle n'avait
jamais connu qu'une partie du résultat,
qui consistait en une promesse du ban-
renseignement sur Sonzogno, la victime de
cet assassinat qui a fait tant de bruit.
A propos du concours de timbres-poste qui
vient de se clore, il racontait qu'il y a une
dizaine d'années un concours semblable s'était
ouvert en Italie, et que beaucoup de charges
avaient été envoyées au lieu de projets.
D'après notre confrère, l'auteur d'une de ces
charges était Sonzogno, et comme cette charge
était indéeente, il fut condamné à quinze jours
de prison.
Nous sommes à même de confirmer ce ren-
seignement et d'y ajouter celui-ci, que Son-
zogno était un véritable artiste graveur. Il y
a en ce moment, chez un marchand de la rue
du Bac, une magnifique estampe signéo de
lui, et qui représente Taust au sabbat. C'est
encore plus beau que le légendaire fusain de
Chifflard sur le même sujet.
Nous recevons la lettre suivante
LE GRAND-RABBIN pari fe u aoùt 1875>
DE PARIS Paris, le 24 août 18751.
7*, rue Lafayette
Monsieur,
Je crois de mon devoir de vous informer que
depuis quelque temps on fait circuler, dans un
but de mendicité, des lettres de recommandation
en apparence écrites et signées par moi, et qui
sont fausses. Pour prévenir ces manœuvres frau-
duleuses, je me suis décidé à refuser toute recom-
mandation destinée à solliciter la charité pu-
blique. Je vous serais bien obligé de prendre note
de cet avis et de considérer comme fausse toute
lettre de ce genre portant ma signature.
Agréez, monsieur, l'expression do mes senti-
ments les plus distingués.
Zadog Kahn,
Grand-Rabbin.
Avis aux intéressés.
Nous avons raconté, il y a quelques jours,
la présence d'une bonite dans les eaux de la
Seine. Tous les pêcheurs de Paris et des en-
virons, après la lecture du Jfigarq, s'étaient
embusqués à tous les coins, depuis le Pont-
Neuf jusqu'à Billancourt, et, du lever du so-
leil au crépuscule, faisaient bonne garde sur
la rive, sur les bateaux de blanchisseuses, sous
les arches des ponts.
Vains efforts! C'est un nommé David
Sauton, de Triel, qui a réussi à s'emparer du
scombre. »
Il paraît que le poisson, trouvant que l'eau
de la Seine n'était pas assez salée pour lui,
avait fait volte face pour revoir le mascaret à
Quiilebœuf. Il avait repassé devant Saint-
Cloud, Asnières, Châtou, Saint-Germain et
Pùissy, lorsque, vers le pont de Triel, il crut
devoir faire nalte à quelques pas du pont.
C'est là que vers six heures du matin, le père
Sauton l'a pris avec son épervier.
Il pesait trente-neuf kilos et demi.
Continuons notre excursion dans la galerie
des machines de l'Exposition fluviale et ma-
ritime.
Au premier rang, fl faut citer M. Bouhey,
dont le magasin, le plus grand de France
et le mieux pourvu de machines-outils, -est
situé avenue Daumesnil, 43, ainsi qu'une
partie de ses ateliers. L'autre partie, la plus
importante, est à Montzeron (Côte-d'Or).
L'exposition de M. Bouhey est une de celles
qui excitent le plus la curiosité, non-seule-
ment de la part des industriels mais aussi de
celle du public. Il est impossible, en effet, de
rester indifférent devant ces immenses appa-
reils.
Parmi les machines les plus curieuses
exposées par M. Bouhey, citons d'abord la
Machine à percer radials,de grande puissance,
qui, grâce aux perfectionnements qu'il y a
apportés, est aujourd'hui l'un des plus mer-
veilleux auxiliaires de l'industrie. Figurez-
vous une immense tarière ou, proprement
dit, un foret qui, grâce à un ingénieux sys-
tème, se meut dans tous les sens au-dessus
de l'objet à percer. De la sorte, il n'y a plus
besoin de déplacer cet objet, qui est tou-
jours d'un poids considérable.
Nous avons encore remarqué des limeuses,
(machines à raboter transversales), dont une
fonctionne et coupe des morceaux de fonte
avec une très grande facilité; des poinçon-
neuses et cisailles, des ventilateurs qui fonc-
tionnent sans bruit; un tour; des paliers-
graisseurs-automatiques .créés par M. Bouhey;
des marteaux-pilons à courroie et à ressort.
Laissez-moi vous dire un mot de ces mar-
teaux c'est ce qui excite le plus la curio-
sité. Ils sont mus par une courroie que
commande une machine motrice do l'exposi-
tion. Combien frappent-ils de coups à la mi-
nute ? Je n'en sais rien, mais c'est terrifiant.
Devant moi, une énorme barre de cuivre car-
rée a été, en quelques instant, aplatie comme
une feuille de papier, à la vive curiosité du
public.
Bref, M. Bouhoy construit toutes les ma-
chines-outils pour métaux, machines qu'il 1
fournit en grande quantité à l'artillerie, à la
marine, et aux grandes compagnies de chemins
de fer.
Et chacun se dit en sortant de là
C'est là de la plus belle et de la plus
grande industrie
MM. Maulde et Wibart, dont les ateliers
sont installés 12, rue de l'Arrivée-Montpar-
nasse,-ont également une exposition des plus
remarquables à tous les titres. Depuis 1867,
d'ailleurs, la maison Maulde et Wibart a
marché à pas de géant.
Citons d'abord leur presse typographique
sans pédale, la sans-pareille; jamais nom ne
fut mieux mérité. Puis, leur presse typogra-
phique simplifiée et leurs pressés perfection-
nées de différents modèles leur machine à re-
tiration-, leurs machines à journaux-, enfin
quier de s'occuper activement de la li-
quidation de la succession; le surplus,
elle l'ignorait complètement.
Je vais vous l'apprendre, dit Mel-
ven au comble de l'indignation, car
maintenant la vérité m'apparaît claire
et précise Regimbai est un plat co-
quin et Dachet est le dernier des misé-
rables l'un et l'autre seront punis. Da-
chet, sachant que vous étiez sans autre
protecteur que Paul Maisonneuve, a
engagé le malheureux jeune homme
dans une spéculation de bourse qui de-
vait, par son insuccès, contraindre Paul
à quitter Paris, à fuir la honte, le dés-
honneur, et à vous laisser sans défen-
seur. Il s'était dit Paul Maisonneuve
réduit à l'impuissance, contraint de fuir
à l'étranger, mis dans l'impossibilité de
réaliser ses projets de mariage avec
Mlle Elise Desprez, la fortune de celle-ci
m'appartient. Qui donc viendrait me la
réclamer? C'était un calcul odieux! Il a
fait plus Au lendemain de l'opération
qui ruinait les espérances de Paul Mai-
sonneuve, il l'a chassé de ses bureaux,
et le pauvre jeune homme a perdu la
tête; il n'a vu dans l'avenir que honte
et misère et il s'est tué 1
Elise cacha sa figure dans ses mains.
Elle pleurait.
Oh dit-elle, c'est affreux i
D'autant plus affreux, repritMelven,
que Dachet, en admettant que je puisse
le démasquer, pourra toujours excuser
son silence, sa conduite à votre égard
en se retranchant derrière cet argument
sans réplique « Personne ne m'a ja-
mais réclamé l'héritage de Charles Des-
jprez » Vous n'avez aucune idée, Elise,
du chiffre de la fortune laissée par votre
père ?
Aucune!
Avait-il des dettes ?
Je ne le pense pas.
Donc, sa succession était liquide
elle devait se composer de son avoir chez
Regimbai, et il n'est pas douteux que si
Dachet, exécuteur testamentaire de Char-
les Desprez, n'avait pas été mis par
Regimbai en possession de cet avoir, il
la série de leurs machines à vapeur leur
moteur à vapeur vertical cha2cdière vrcdé-
pendante non tubulaire, etc., etc..
Voici maintenant le gaz instantané. Les
propriétaires de ce procédé. 63, rue de
Malte, ont résolu le probléme de fabriquer
chez soi, sans danger aucun, le gaz nécessaire
à son éclairage et à son chauffage. Leur ap-
pareil est de la plus remarquable simplicité.
Nous nous bornons à dire qu'il se compose
d'une pompe a. air, d'une cloche et d'un récipient
Le gaz qu'on obtient est d'un éclat surpre-
nant et ne coûte que cinq centimes par heure
et par bec. De plus, les constructeurs sont
tellement sûrs de la solidité et de l'innocuité
de leurs appareils qu'ils les garantissent
quatre ans.
L'Indicateur Perrolte est une des choses les
plus curieuses de la galerie des machines.
L'élément principal de sécurité, dans l'om-
ploi des chaudières à vapeur est, en effet,
sans conteste, l'appareil destiné à indiquer la
quantité d'eau existante dans le générateur.
Or, jusqu'à ce jour, les appareils indicateurs
de niveaux étaient fort insuffisamment sûrs.
M. Pcrrotte, lui, a trouvé un autre système.
La boîte dans laquelle monte et descend la
tige du flotteur de la chaudière, est herméti-
quement close. Au' moyen d'un aimant que
met en mouvement cette tige, une aiguille
extérieure tourne sur un cadran, suivant exac-
tement toules les évolutions do l'aimant. De la
sorte, plus d'erreur possible, contrairement à
ce qui se passe dans tous les autres systèmes
à boîte non fermée.
Ce nouvel indicateur magnétique, a été
accueilli avec la plus grande faveur.
Mentionnons enfin les Halles-glacières
Toselli. Par ce temps de chaleur, où il n'y a
rien de plus agréable que do boire frais, M.
Toselli recommande tout spécialement ses
malles-glacières, dont le dépôt est rue La'
fayette, n° 213. (La suite à demain.)
{La, suite à demain.)
Tout le monde a entendu parlor de Nar-
cisse Pelletier, co jeune matelot abandonné à
l'âge de dix-sept ans chez les naturels de la
Nouvelle-Guinée, et qui vient d'être retrouvé
chez eux, rendu tout à fait sauvage par un
séjour de quatorze ans dans leurs tribus.
Narcisse Pelletier sera en France dans quel-
ques jours. Après une visite à ses parents, il
viendra à Paris se montrer à la Société de
géographie.
Nous avons annoncé hier l'arrivée au
Grand-Hôtel d'ua des plus riches rajahs tri-
butaires des Anglais, Ahmed-Fedji-Gv/alir,
qui vient passer trois mois à Paris.
Ahmed-Fedji-Gwalir connaît déjà parfaite-
ment la civilisation occidentale. Il a, en. ef-
fet, habité plusieurs mois à New-York, il y a
quelques années.
Le rajah s'y est même blessé et brisé deux
dents de devant en tombant de voiture dans
Broadway. La perte était sérieuse, car Je
rajah a pour dents deux de ces merveilleuses
rangées de ̃ perles dont les Orientaux ont la'
spécialité. Il s'adressa au docteur Louis-Ernest
qui est à présent à Paris, 24, Chaussée
d'Antin. Le célèbre dentiste ne s'embarrassa
pas pour si peu deux jours après, Ahmed-
Fedji-Gwalir avait deux nouvelles dents, faites
d'après les procédés propres à M. Louis-
Ernest, et aussi belles que les autres.
Je vous défie do les distinguer.
La série des crimes de toutes sortas, mais
principalement des meurtres et tentatives
homicides, continue avec une effroyable per<
sistanoe.
Avant-hier soir, rue du Faubourg-du-
Temple, à là suite d'une violente altercation,
un jeune homme de vingt-huit ans a tiré sur
sa maitresse un coup de revolver sans l'at-
teindre, puis il lui a porté un coup de, poi-
gnard qui l'a grièvement blessée.
Il s'est laissé arrêter sans résistance.
Rue des Boulets, autre meurtre. Vers trois
heures, un M. Mousson, ébéniste, descendait
chercher sa petite fille, âgée de six ans, lors-,
qu'il aperçut dans l'escalier cette enfant arrê-*
tée par un de ses voisins, le nommé Klein,
lequel lui barrait le passage en se livrant à
des inconvenances. Indigné, M. Mousson
apostropha Klein, qui, s'élahçant sur lui, lui
plongea un couteau dans la poitrine.
La victime a été portée dans un état déses-
péré à l'hôpital Saint-Antoine. Klein, qui
s'était barricadé dans sa chambre, a été
arrêté et conduit chez M. Joyeux, commis,
saire de police, qui l'a, après interrogatoire-
envoyé au Dépôt.
A trois heures et demie du matin, à Mont-
rouge, un marchand do bestiaux, nommé
J.-B. Gouffault, demeurant à Fontenay-aux-
Roses, a été attaqué par trois rôdeurs de
nuit. Armé d'un pieu pris à sa charrette, il
les a teçus de telle façon qu'il se sont enfuis,
mais non sans que l'un d'eux ait fortement
mordu Gouffault au pouce de la main gauche.
Enfin, à uno heure assez avancée de la soi-
rée, M. Denis, employé des ponts-et-chaus-
sées, passant avec un de ses amis, rue de
Meaux, a été assailli par trois individus qui
ont essayé de les dévaliser. Il ont réussi a en
arrêter un, qui a été conduit au poste- par
les gardiens de la paix accourus au bruit de
la lutte.
Quelle jolie plaisanterie!
Un homme paisible, M. Mellardet, péchait
à la ligne hier soir, et était assis sur la berge
se fût retranché derrière ce fait pour
expliquer son inaction or, il n'a jamais
été question de cela dans son entrevue
avec Paul Maisonneuve ?
-Jamais!
-Bien! je sais maintenant où il faut
frapper. Avez-vous le testament de votre
pèrs? •
Oui, et son acte de décès.
Donnez-moi ces deux pièces.
Elise laissa Melven seul un instant, et
revint bientôt apportant les deux actes,
qu'elle lui remit.
A ce moment, Prosper de Prévodal,
arrivant du cimetière, entra dans le sa-
lon.
Il vit qu'Elise avait les yeux rouges et
qu'elle avait pleuré. Son regard se porta
aussitôt vers Melven comme pour l'in-
terroger celui-ci le rassura d'ûn mot.
Nous avons, Elise et moi, causé du
passé dit-il.
La cloche annoncant le dîner se lit en-
tendre.
Donnez-moi votre bras, dit Elise au
comte de Prévodal.
Les trois personnages passèrent dans
la salle à manger.
Le temps s'écoula bien vite au sein de
cette douce intimité. Cependant, à neuf
heures il fallut se séparer.
Ce fut Melven qui annonça que le mo-
ment du départ était arrivé.
Comment, fit Elise, vous ne restez
pas au château? J'avais fait préparer vos
chambres.
Nous retournons à Pont-Croix, chez
M. Kergrist, qui nous a offert l'hospita-
lité, dit Prévodal.
Elise demeura tout affectée de cette
déclaration, et un nuage passa sur son
front.
-Laissez, lui dit Melven en souriant,
ce que faitPrévodal est bien.
A demain, alors dit Elise.
A demain! 1 répétèrent les deux
amis.
Armand Lapointe.
(La suite à demain.)
TÉLÉGRAMMES & CORRESPONDANCES
Rennes, 3f août, if h. 35 matin.
Mgr. Brossais-Saint-Marc, archevêque de
Rennes, a reçu hier les pièces qui lui annon-
cent of fîeielléme.nt son élévation au cardina-
lat.
«~– Voiron (Isère), 30 août. Samedi
28, de quatre à sept heures du soir, un vio-
lent orage a éclaté sur Voiron, Grenoble et
toute la vallée de l'Isère.
La voie a été coupée près de Voiron, et les
trains ont eu plusieurs heures de retard. Le
service s'est fait sur une seule voie réparée à
la hâte.
Aujourd'hui, lundi, le train direct partant
de Grenoble à trois heures, et correspondant
avec l' express-poste de Paris, a déraillé au
point kilométrique n° 125, près Saint- Egrève-
Saint-Robert. Les dépêches pour Paris et le
Nord éprouveront donc un retard de plu-
sieurs heures.
Le déraillement a été produit, dit-on, par
suite d'un écartement de la voie. Les voya-
geurs ont éprouvé trois fortes secousses; pas
un n'est blessé. Trois wagons de voyageurs
sont renversés; deux fourgons de bagages
Êrisés. Le train contenait un grand nombre
de pèlerins revenant de la Salette. Le retard
a été de cinq heures.
• Avignon, 30 août. La peine de qua-
rante jours de prison prononcée par la Couï
de Nîmes contre le docteur Guillabert, en-
traîne la perte de ses droits électoraux pen-
dant cinq ans et sa déchéance de membre du
conseil général. On s'occupe déjà de sa suc-
cession à l'assemblée départementale, pour le
canton de Bédarrides. Les noms de MM. Léen-
hardt, négociant à Sorgues, Dussaut, entre-
preneur à Courthizon, tous les deux républi-
cains, et de M. Jullian, maire de Sorgues,
conservateur, sont déjà mis en avant.
-"̃-̃ ̃̃ On s'occupe toujours activement des
futures élections sénatoriales. Nous n'avons
que deux sénateurs à nommer dans Vaucluse.
Le parti conservateur n'a pas encore fixé dé-
finitivement son choix. Pourtant, M. Granier,
ancien maire d'Avignon et ancien député
sous l'empire est accepté par toutes les
nuances du parti. II n'en est pas de même
aour le second. Plusieurs candidats sont en
présence. Ce sont: MM. le docteur Chauffard,
inspecteur général des écoles de médecine,
dont le fils, auditeur au Conseil d'Etat, ancien
secrétaire particulier de M. de Cumont, est
arrivé depuis quelque temps dans notre ville
Adrien Meynard, ancien maire d'Orange, sou-
tenu par les bonapartistes et les orléanistes le
comte de Salvador, patronné par les légiti-
mistes de la nuance de l'Union. Les légiti-
mistes modérés semblent disposés à accepter M.
Augustin Barcilon, avocat à Carpentras, mem-
bre du conseil général, qui parait être très sym-
pathique à l'administration. Il est probable
qu'il sera le second candidat définitivement
adopté.
Le parti républicain présente MM. Gent,
député, et de M. Gasparin, d'Orange, ancien
député.
• Auxerrb, 31 août, 7 h. matin. Un
très grand incendie a éclaté entre minuit et
une heure du matin dans les ateliers de fon-
derie de M. Mazé, route de Paris à Auxerre.
Le feu s'est déclaré à l'étuve et a pris en
fort peu de temps d'immenses proportions. A 1
quatre heures du matin, ateliers, usine, mai-
son d'habitation n'étaient plus qu'un monceau i
de cendres.
M. Ducrest de Villeneuve, préfet de j
l'Yonne le procureur de la Republique, (
M. Charpentier le commandant de gendar- t
merie, M. de la Girodière; le colonel Mar- «
chand, du 46e de ligne, tous ses officiers et
ses soldats MM. Martin et Pietresson, ad-
joints le commissaire de police, M. Colu- j ]
meau, organisaient les secours dès minuit et
demi. r
Notro aofif et intelligent chef de gare, J
M. Pommeau, avait amené la plus grande É
partie de son personnel sur le lieu du sinistre.
Tout le monde a bien fait son devoir.
M. Mazé a pu sauver sa caisse et ses pa-
piers. Il est assuré pour 100,000 francs, mais l
on n'évalue pas ses pertes à moins de300,000. t r
LE MANS, 29 août. Le Conseil gé- î
néral de la Sarthe a clos ses séances sur un c
incident.
M. Haentiens répondant à certaines obser- f
vations de M. Caillaux, ministre des travaux I
publics, qui avait parlé, propos des chemins 1
de fer, d'une loi détestable, dit-il (loi du 24 e
juillet 1867 sur les Sociétés) mise en vigueur t
par l'Empire, a assez vivement attaqué l'As- 1
semblée actuelle, en établissant un parallèle 1
peu flatteur entre elle et l'ancien Corps légis- f
latif. D'après M. Haentjens, l'Assemblée de r
Versailles étudie avec moins de soin et de c
patriotisme les questions d'affaires que les
Chambres de l'Empire.
Le préfet n'a pas voulu laisser passer cette r
attaque sans reponse il a vivement protesté c
contre cette comparaison blessante t, et a 1
exigé l'insertion de ses paroles au procès- C
verbal. c
Une série de comices agricoles, pré- r r
sidés par MM. de Talhouët, de Juigné, duc
do Larochefoucauld, va s'ouvrir dans la (
Sarthe. Je vous signalerai les discours pro- r
nonces dans ces réunions, s'il y a lieu. e
Saint-Malo, 30 août. Hier, régates
splendides favorisées par une forte brise du
nord-est. Un très grand nombre de bateaux i.
ont pris part à ces courses nautiques, aussi ̃"
les prix ont-ils été vaillamment disputés. Les e
vainqueurs ont été: lefVlan à M. Ch. Thoma- (
Feuilleton du FIGARO du Sep~embré'89~
39
LA
CHASSE AUX FANTOMES
DEUXIÈME PARTIE
LA REVANCHE DE MSL.VEN
ff ̃•̃̃̃
suite.
Le sourire aux lèvres et la joie dans le
regard, elle tendit ses deux mains aux
arrivants.
Elle dit à Melven
Je vous attendais, mon frère.
Et à Prosper:
Mon ami, j'ai prié Dieu pour vous
Pourquoi cette distinction entre les
ieux hommes?
Le cœur d'une femme est plein de
mystères et de nuances souvent insaisis-
sables pour un autre qu'elle-même.
Elise ajouta
Soyez les bienvenus tous les deux
au château de Prévodal.
Il ne m'appartient plus, mademoi-
selle, observa Prosper.
Prévodal appartiendra toujours à
Prévodal répliqua Elise d'un ton sé-
rieux vous m'avez sauvée du désespoir,
de la mort peut-être; c'est tout ce que je
puis accepter de vous.
Pierre Melven voulut faire cesser cet
assaut de générosité.
Si nous entrions dit-il.
A ce moment, Nick, qu'on avait Fpré-
venu de l'arrivée de son maître, arriva
en courant.
Reproduction autorisée pour les journaux qui
lut traité avec la société des Gens de lettres.
3 zeau; Zéphir, à M. Xaœaître Bonita, à M.
Danycan.
La course d'honneur a été gagnée par Pétrel
à M. Vittu de Kraoul. 6
A la course à l'aviron, la yole Marthe, & M.
Lemaire, est arrivée première.
Pour les baleinières, le Faon (baleinière de
1 Etat), a remporté le prix de cette série.
LILLE, 31 août. Le tribunal cor-
rectionnel de Lille a jugé, hier matin, deux
individus prévenus d'introduction en France
d'écrits prohibés: Charles Hattier, voyageur
de commerce, a été condamné à 40 fr. d'a-
mende pour tentative d'introduction en France
d'un exemplaire de la Lanterne de Rochefort,
et Lemercier, emballeur à Lille, à quarante
jours de prison st 100 fr. d'amende pour avoir
[ tenté de passer, c&çhés sous sa chemise, des
1 exemplaires de la Lanterne et d'autres écrits
prohibés.
~~™ Munich, 31 août. Le général d'in-
fanterie Stophan, qui commandait pendant la
dernière guerre la première division de l'ar-
mée bavaroise, est mort le 29, à Schledorf,
sur le Kochelsee.
Auguste Marcade.
PARIS AU J0Ï11E JOUR
Voici une lettre de Garibaldi que nous
croyons de nature à diminuer le lyrisme
avec lequel les démagogues parlent de
l'homme de Caprera. Un nommé Villani
lui avait fait hommage d'un portrait de
M. de Bismark le vaincu d'Aspromonte
a répondu par un poulet plus que flatteur
pour le chancelier de l'Empire allemand.
Mon très cher Villani,
Vous m'avez fait un portrait de Bismark
empreint d'une grandeur et d'une vérité sans
pareilles.
Vous avez véritablement compris cet illustre
grand homme, à qui le monde est redevable
de ces généreuses batailles morales qui, plus
que les matérielles, écraseront dans la pous-
sière l'hydre sacerdotale du mensonge.
Pour ma part, je vous en remercie de tout
mon cœur, et je suis pour la vie,
Votre Garibaldi.
¥% Le Nord raconte une assez plai-
sante anecdote sur les causes de l'ini-
mitié qui sépare M. Gambetta de M.
Naquet.
M. Naquet avait toujours été en excellents
termes avec M. Gambetta jusqu'au jour où il
se fit à la tribune le défenseur d'une propo-
sition d'appel au peuple qui avait le grave
inconvénient de se souder à une proposition
analogue des bonapartistes. C'est dans le dis-
cours qu'il prononça alors qu'il formula, entre
autres propositions bizarres, cette définition
de la République « La République est un
provisoire perpétuel. » Comme la droite s'é-
gayait fort des théories de M. Naquet, plu-
sieurs membres de la gauche et M. Gambetta
vinrent au pied de la tribune le presser de ne
pas insister sur sa proposition et de la re-
tirer. M. Naquet résistait. M. Gambetta, im-
[ patienté, s'écria tout haut en s'adressant à ses
voisins « Que voulez-vous il n'y a rien à
« faire: c'est un cas de gibbosité cérébrale a »
On sait que M. Naquet est bossu. M. Na-
quet lança à M. Gambetta un coup d'œil si-
gnificatif, et de ce jour tout fut fini entre j
eux.
»*, Le Rappel a publié un travail inté-
ressant sur les liens de parenté qui
existent entre les membres do la Chambre
et il est arrivé à des résultats curieux.
Ainsi, quatre familles comprennent, à ]
elles seules, quinze membres de la ̃
Chambre
là M. Buffet, vice-président du Conseil, est i
beau-frère de M. Target, ministre de France
à la Haye, qui est lui-même beau-frère de
M. Duvergier de Hauranne, lequel était neveu (
du comte Jaubert, récemment décédé; j
2° M. de Rémusat, ancien ministre des af- [
faires étrangères, était à la fois beau-frère de ̃
M. Jules de- Lasteyrie, député de Seine-et-
Marne, et de M. de Corcelle, député du Nord
et ambassadeur de France au Vatican. Il se 1
trouvait allié à la famille Lafayette par M. de
Lasteyrie, qui, petit-fils du Lafayette de
la Révolution, et cousin de M. Oscar de La-
fayette, député de Seine-et-Marne. M. de Ré-
musat fils, qui est aussi député, se trouve
donc allié à ces diverses familles
3° M. de Broglie est oncle de M. d'Hausson- 1
ville, député de Seine-et-Marne, qui est lui- 1
même allié à la nombreuse famille des d'Har-
court.laquello compte deux représentants dans
l'Assemblée, M. le duc d'Harcourt, député du
Calvados, et M. le comte d'Harcourt, député
du Loiret, tous deux cousins et alliés eux-
mêmes au comte Duchâtel, député de la Cha- I
rente-Inférieure. j
4° M. d'Audiffret-Pasquier, président de la ]
Chambre, est beau-frère de M. Casimir Pé-
rier; M. de Ségur, député de Seine-et-Marne, c
est neveu du premier et gendre du second. (
La catégorie des frères comprend
les deux MM. Lefèvre-Pontalis, les deux
MM. Grévy, les deux MM. de Juigné et
enfin les deux princes d'Orléans, M. le
duc d'Aumale et le prince de Joinville.
Bonjour, ami Nick, lui dit Pr> >
per, et il ajouta en portant un *i-
gard vers Elise je te remercie. Nous
causerons tantôt ensemble. Tu m'ac-
compagneras au cimetière.
Oui, monsieur le comte.
Les trois personnages quittèrent le
perron et entrèrent dans le château.
Elise introduisit le comte et Melven
dans le grand salon.
Prenez possession, dit-elle à Pré
vodal j vous donnerez ensuite vos ordres:
nul ici n'a désappris de vous obéir.
Prosper allait encore protester; Mel-
ven intervint de nouveau.
Maintenant, dit-il, allons voir un
peu la mer c'est un spectacle qui ne
lasse jamais.
Pour cela il n'est pas besoin de
sortir, fit Elise; M. de Prévodal va vous
conduire vers l'autre façade du château;
de cet endroit vous jouirez d'une vue
qui, bien des fois, a su calmer mes dou-
leurs. Pendant ce temps, je donnerai
des ordres pour le dîner.
Prosper fit traverser à Melven de
longs corridors et le mit en face du spec-
tacle grandiose que nous avons essayé
de décrire au début de cette histoire.
Le ciel était d'une pureté incompa-
rable et laissait voir un horizon d'une
étendue immense l'île de Sein semblait
être à deux pas du rivage, et les îles de
Baniguet, de Quémené, de Molènes, de
Bennec et d'Ouessant, sur lesquelles le
soleil projetait ses rayons, apparaissaient
comme autant d'incendies flottants sur
les eaux. L'Océan moutonnait légère-
ment de petites vagues indolentes se
succédaient sans cesse, et leur blanche
écume faisait ressortir la couleur verte
des eaux. Quelques barques aux voiles
rouges, triangulaires, couraient des
bordées dans la baie. Les oiseaux de
mer, au vol rapide, plongeaient sous la
vague, disparaissaient une seconde et se
montraient de nouveau, l'aile ruisse-
lante, derrière l'humide sillon. Sans trop
d'effort, on eût pu se croire dans quelque
golfe de la mer Adriatique.
Dieu a fait tout cela pour réjouir la
M. Carnot père et M. Carnot fils repré-
sentent, l'un la Seine-et-Oise, l'autre la
{ Côte-d'Or; de même M. Chabaud-Latour
père et M. Chabaud-Latour fils, qui sont
députés du Gard et du Cher.
La catégorie des beaux-pères et gen-
dres est assez nombreuse
M. Guichard, député de l'Yonne, beau-père
de M. Arnaud (de l'Ariége), député de la
Seine.
M. le marquis de Quinsonas député de
l'Isère, beau-père de M. Costa de Beaure-
gard, député de la Savoie.
M. le marquis de Juigné, député de la Sar-
the, beau-père de M. de Castellane, député du
Cantal.
M. Wolowsld, député de la Seine, beau-
père de M. Louis Passy, député de l'Eure et
sous-secrétaire d'Etat aux finances.
M. Laflize, député de Meurthe-et-Moselle,
beau-père de M. Berlet, député du même dé-
partement.
Nous avons, dans une catégorie citée plus
haut, indiqué que M. Casimir Périer est beau-
père de NI. de Ségur.
Nous rappelons pour mémoire que M. de
Salvandy était gendre de M. Rivet, l'auteur
de la fameuse Constitution.
Le même M. de Salvandy est neveu
de M. Feray, comme M. Chiris est ne-
veu de M. Maure, tous les deux dépu-
tés des Alpes maritimes.
Outre les beaux-frères dont il a été
question au commencement, citons M.
Gailly, député des Ardennes, beau-frère
de M. Soye, député de l'Aisne, et M.
Monnet (Deux-Sèvres), beau-frère de M.
Gusman Serph (Vienne).
Enfin, au chapitre des cousins, il faut
inscrire
M. Léon Say, ministre des. finances, et M.
Raoul Duval, député de la Seine-Inférieure.
M. Edouard Lockroy, député des Bouches-
du-Rhône, et M. Nioche, député d'Indre-et-
Loire.
M. le duc Decazes, ministre des affaires
étrangères, et le baron Decazes, député du
Tarn.
»*» Quatrelles commence, dans Paris-
Journal, une série d'études sur la der-
nière guerre A coups de fusils, qu'il a
dédiée à un pauvre petit soldat enterré
par lui à Champigny, après la terrible
journée du 2 décembre.
C'est dans le haut de la grande rue, à
droite, chez un barbier, que je t'ai trouvé,
pauvre petit zouave auquel je dédie ce livre.
Tes pieds dépassaient le seuil de loin, j'ai
vu tes molletières jaunes et tes guêtres, blan-
ches. Tu étais étendu au pied du comptoir,
calant la porte dont la charnière du haut
était brisée et qui se penchait sur toi. Tu pa-
raissais avoir dix-huit ans, avec ton menton
imberbe et tes moustaches naissantes. J'ai
éprouvé tout de suite pour toi une grande
tendresse. On se sent pris comme cela sur les
champs de bataille d'affections subites trop
souvent stériles.
La baionnette qui t'avait troué la poitrine
avait, du même coup, enfoncé la porte sur
laquelle tu t'étais appuyé. Le battant s'était
ouvert, faisant tinter la sonnette. triste
glas, mon pauvre petit! et tu avais roulé,
couvrant de sang le panneau et la vitre.
L'arme avait fait une entaille dans le bois.
Te voyant si jeune, j'ai songé à ta mère, et
je me suis promis de lui envoyer quelque
souvenir de toi. Mais il me fut impossible de
découvrir qui tu étais. Je trouvai sur tes vê-
tements trois numéros différents ils avaient
appartenu à d'autres. Tu n'avais pas de livret,
et l'on avait retourné tes poches.
Je t'ai soigneusement enterré, petit, en belle
place. Je t'ai aussi enterré au plus profond de
ma pensée, et de temps en temps je me dis
« Le pauvre enfant, personne ne sait où il
» repose aucun souvenir caressant ne peut t
» aller le retrouver; » et je pense à toi, cher
isolé, de la part de ceux que tu as aimés.
¥*« Le Japon a le bonheur de posséder
enfin un parlement: ce qui est tout à
fait affreux à penser, c'est que les
soixante membres qui le composent s'é-
taient habillés à l'européenne frac noir,
cravate blanche, chapeau à claque, bot-
tines vernies.
Un habit dans ce pays des nuances
éclatantes, des monstres chimériques
éclos sur les porcelaines! Quelle désillu-
sion Le Mikado a ouvert la séance par
un petit discours à peu près aussi euro-
péen que les cravates blanches et les
habits noirs.
« Messieurs les membres de l'Assem-
blée provinciale,
» Je me rends aujourd'hui au milieu de
vous pour vous prouver l'intérêt que je
prends à la tâche que vous êtes appelés à
remplir. J'espère que chacun de vous com-
prendra son devoir au cours de la discussion
sur les affaires provinciales. La grande diffi-
culté consiste en ce que chacun de vous ne
devra défendre que les intérêts de la pro-
vince qu'il représente. Dans la chaleur de la
discussion, n'oubliez pas pourtant les intérêts
généraux du pays. Soyez unis afin que les
provinces et la patrio puissent tirer quelque
profit de vos discussions, et que l'on puisse
dire que l'ouverture de cette assemblée a
vue de l'homme, dit gravement Melven
il lui a donné l'air, l'espace, les mers,
les fleuves, les grands Dois, une nature
toujours belle, même dans ses tristesses,
la liberté; enfin! Et l'homme n'a pas été
satisfait l
Et il s'est enfoui dans des villes puan-
tes il a échangé les vastes horizons pour
un horizon de moëllons entassés, la réa-
lité pour l'ombre, la vérité pour le men-
songe, l'or pur pour l'alliage, la liberté
pour de sottes conventions mondaines 1
Et l'homme, dans son orgueil je parle
des plus sages a dit Je suis roi 1 Les
fous Je suis Dieu! Ni roi ni Dieu!
bête et méchant! Tel est l'homme 1
Non, mon ami:nibéte,.ni méchant!
Avide d'inconnu, voilà tout! 1
Oui c'est pour cela sans doute qu'il
revient, commelle lièvre, mourir à son
gite, traqué, fourbu, paralysé, regret--
tant le passé qu'il ne peut ressaisir, et
sans espérance en l'avenir 1
A moins qu'il n'y revienne, observa
Prosper en souriant, jeune encore, ins-
truit par l'expérience et fermement ré-
solu à être heureux quand même.
Oh! celui-là est un sage. Puissiez-
vous l'être, Prévodal I
Je le serai peut-être le jour où vous
m'en donnerez l'exemple.
Melven haussa les épaules.
Allez prier sur la tombe de votre
mère, mon ami, dit-il, c'est souvent là
qu'on puise les meilleures pensées; moi,
je reste avec Mlle Desprez.
Prosper de Prévodal se rendit au ci-
metière en compagnie de Nick.
Durant le trajet, Nick ne parla que
d'Elise; il professait pour elle un culte
qui tenait du fétichisme.
Par une bizarerie à coup sûr extrava-
gante, mais cependant assez commune
chez l'homme amoureux, M. de Prévo-
dal fut presque irrité de n'entendre qu'un
concert d'éloges autour de Mlle Desprez.
Il voulait être seul à la trouver belle,
adorable, douée de qualités exquises!
Volontiers il eût demandé qu'on parlât
de ses défauts.
commencé pour le Japon une ère de prospé-
rité. Respectez mes paroles. »
L'Orient se retrouve dans ces trois der.
niers mots qui sentent le maître absolu,
mais quel souverain occidental eût mieux
dit que cette phrase
« Soyez unis afin que les provinces et
la patrie puissent tirer quelque profit
de vos discussions. »
Le Mikado aurait-il été mis au courant
des débats parlementaires de quelque
nation extrêmement civilisée.
Le Messager du Midi reçoit de Privas
des renseignements amusants sur la pe-
tite mystification dont viennent d'être
dupes le préfet et les conseillers géné-
raux de l'Ardèche.
Ils ont souscrit, hors session toutefois,
pour une statue à élever à Clotilde de Sur-
ville. Or, sans parler du jugement unanime
de tous les princes de la critique française,
qui, par des raisons tirées de l'étude attentive
de notre vieux langage, ont déclaré, dès l'ap-
parition des Poésies de Clotilde en 1804, que
c'était un pastiche (pastiche, il est vrai, d'un
écrivain de talent), personne n'ignore, dans
le public lettré, qu'il a paru, en 1873, chez
l'éditeur Lemerre, un petit volume intitulé
Marguerite Chalis et la légende de Glotilde de
Surville, dont l'auteur, M. Mazon, a démon-
tré d'une manière irréfutable, par des actes
tirés d'un vieux registre de notaire de 1428
(dont l'un est simplement l'acte de mariage
de Bérenger de Surville), que la femme de
Bérenger s'appelait Marguerite Chalis et non
pas Marguerite-Clotilde-Eléonore de Vallon-
Chalys, qu'elle était veuve d'un premier mari
et enfin que toutes les données de personnes,
de temps et de lieu, résultant de ces trois
actes authentiques si miraculeusement re-
trouvés, excluaient absolument l'idée que la
femme de Bérenger de Surville eût pu écrire
les poésies publiées sous son nom quatre
siècles plus tard.
L'erreur du préfet et des conseillers géné-
raux de l'Ardèche est d'autant plus inconce-
vable, qu'ils auraient pu lire, dans un ou-
vrage écrit par le promoteur même de cette
phénoménale souscription, les trois actes no-
tariaux dont je parle, et après lesquels on peut
regarder comme définitivement résolue la
question si longtemps controversée de l'au-
thenticité des poésies de Clotilde de Surville.
BOITE AUX LETTRES
Le sentiment qui a dicté la lettre qu'on
va lire est tellement respectable que nous
n'avons pas hésité à l'insérer, tout en
réservanlle droit de notre collaborateur
Ignotus à apprécier, au point de vue his-
torique, le rôle militaire du maréchal
Pélissier.
A Monsieur de Villemessant, rédacteur en chef
du Figaro.
Château de Chaumont, par Villeneuve-la-
Guyard, le 30 août 1875.
Monsieur le Rédacteur en chef,
J'ai été chef d'état major de quatre généraux
d'armées, parmi lesquels je m'honore de
compter M. le maréchal Canrobert et le maré-
chal Pélissier, duc de Malakoff.
J'ai donc quelque titre à vous dire ce que
m'a fait éprouver de pénible l'article dans
lequel votre rédacteur Ignotus ose traiter le
maréchal Pélissier decolossal gouailleur et de
tueur d'hommes. De telles invectives, à l'adresse
d'un mort, n'ajoutent rien à l'éloge du survi-
vant, si respecté de tous.
Le monde entier fera justice d'offenses qui
ne sauraient atteindre la gloire du vainqueur
de Sébastopol et ceux qui ont pris part à la
guerre de Crimée rendent un hommage una-
nime au maréchal dont le caractère et les
talents tinrent si haut le drapeau français dans
cette campagns lointaine.
Je devais ce témoignage à la mémoire véné-
rée de mon ancien chef, et je m'en rapporte à
votre délicatesse pour l'insertion de cette
lettre.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de
ma considération très distinguée,
Le général de division,
Comte DE Martimphey.
INFORMATIONS
Le directeur do la Conciergerie est remplacé
par M. Coret, directeur de la prison de Sainte-
Pélagie.
M. Racine, directeur du dépôt de la préfec-
ture de police, remplace M. Coret à la prison
de Sainte-Pélagie et le greffier en chef de la
prison de Saint-Lazare, M. Mangot, est nommé
directeur du dépôt de la préfecture de police.
Nous avons annoncé, il y a huit jours, la
nouvelle de la maladie du père de M. Mendès
Léal, ambassadeur de Portugal à Paris. Nous
apprenons que cet illustre vieillard, très
aimé et très estimé dans son pays, est mort
après une lente agonie. Son fils, parti pour
Lisbonne avec Mme Mendès Léal, n'a pas eu
la consolation de lui fermer les yeux.
Un de nos confrères publiait hier un curieux
Melven vint rejoindre la jeune châte-
laine.
Elise, lui dit-il, l'heure de la ven-
geance contre Dachet va bientôt sonner.
J'ai besoin d'être renseigné par vous sur
ce qui a rapport à la succession de votre
père. Dites-moi tout ce que vous savez à
ce sujet.
-La vengeance! fit Elise tristement,
j'y ai renoncé, mon ami. Dieu seul a le
droit de punir! A Dieu seul appartient
la vengeance! s'il le juge à propos, c'est
lui qui punira Dachet.
Soit! et pour mon compte, j'aiderai
de toutes mes forces à l'œuvre de Dieu.
Mais il est une revendication que vous
n'avez pas le droit d'abandonner,
parce que vous êtes pauvre et orphe-
line, c'est l'héritage de votre père
que Dachet détient induement. Il faut,
vous m'entendez bien, Elise, il faut que
cet héritage vous soit rendu. Je le veux,
je l'exige, et rien au monde ne me fera
départir de cette volonté.
Eh bien, mon frère, je vous dirai
tout et m'en rapporterai ensuite aux
agissements de votre amitié.
Elise fit à Melven le récit des faits
que nous connaissons: la démarche de
Regimbai venant annoncer la mort de
Charles Desprez, et protestant de son dé-
vouement le plus absolu, de son amitié
la plus sincère pour la veuve et l'orphe-
line la visite, qu'elle, Elise, avait faite,
après le décès de sa mère, au marchand
de diamants et l'odieuse attitude que
Regimbai avait eue avec elle le revire-
ment qui s'était opéré dans la conduite
et le langage de celui-ci, lorsqu'Elise
l'avait menacé d'appeler du secours;
enlin, la manière dont elle avait été
éconduite par Regimbai, qui lui avait
déclaré que, pour l'avenir, elle aurait à
s'adresser à Robert Dachet, exécuteur
testamentaire des dernières volontés de
Charles Desprez. Elle parla aussi à Mel-
ven de la démarche que Paul Maison-
neuve, sur sa prière, avait faite auprès
de Dachet, démarche dont elle n'avait
jamais connu qu'une partie du résultat,
qui consistait en une promesse du ban-
renseignement sur Sonzogno, la victime de
cet assassinat qui a fait tant de bruit.
A propos du concours de timbres-poste qui
vient de se clore, il racontait qu'il y a une
dizaine d'années un concours semblable s'était
ouvert en Italie, et que beaucoup de charges
avaient été envoyées au lieu de projets.
D'après notre confrère, l'auteur d'une de ces
charges était Sonzogno, et comme cette charge
était indéeente, il fut condamné à quinze jours
de prison.
Nous sommes à même de confirmer ce ren-
seignement et d'y ajouter celui-ci, que Son-
zogno était un véritable artiste graveur. Il y
a en ce moment, chez un marchand de la rue
du Bac, une magnifique estampe signéo de
lui, et qui représente Taust au sabbat. C'est
encore plus beau que le légendaire fusain de
Chifflard sur le même sujet.
Nous recevons la lettre suivante
LE GRAND-RABBIN pari fe u aoùt 1875>
DE PARIS Paris, le 24 août 18751.
7*, rue Lafayette
Monsieur,
Je crois de mon devoir de vous informer que
depuis quelque temps on fait circuler, dans un
but de mendicité, des lettres de recommandation
en apparence écrites et signées par moi, et qui
sont fausses. Pour prévenir ces manœuvres frau-
duleuses, je me suis décidé à refuser toute recom-
mandation destinée à solliciter la charité pu-
blique. Je vous serais bien obligé de prendre note
de cet avis et de considérer comme fausse toute
lettre de ce genre portant ma signature.
Agréez, monsieur, l'expression do mes senti-
ments les plus distingués.
Zadog Kahn,
Grand-Rabbin.
Avis aux intéressés.
Nous avons raconté, il y a quelques jours,
la présence d'une bonite dans les eaux de la
Seine. Tous les pêcheurs de Paris et des en-
virons, après la lecture du Jfigarq, s'étaient
embusqués à tous les coins, depuis le Pont-
Neuf jusqu'à Billancourt, et, du lever du so-
leil au crépuscule, faisaient bonne garde sur
la rive, sur les bateaux de blanchisseuses, sous
les arches des ponts.
Vains efforts! C'est un nommé David
Sauton, de Triel, qui a réussi à s'emparer du
scombre. »
Il paraît que le poisson, trouvant que l'eau
de la Seine n'était pas assez salée pour lui,
avait fait volte face pour revoir le mascaret à
Quiilebœuf. Il avait repassé devant Saint-
Cloud, Asnières, Châtou, Saint-Germain et
Pùissy, lorsque, vers le pont de Triel, il crut
devoir faire nalte à quelques pas du pont.
C'est là que vers six heures du matin, le père
Sauton l'a pris avec son épervier.
Il pesait trente-neuf kilos et demi.
Continuons notre excursion dans la galerie
des machines de l'Exposition fluviale et ma-
ritime.
Au premier rang, fl faut citer M. Bouhey,
dont le magasin, le plus grand de France
et le mieux pourvu de machines-outils, -est
situé avenue Daumesnil, 43, ainsi qu'une
partie de ses ateliers. L'autre partie, la plus
importante, est à Montzeron (Côte-d'Or).
L'exposition de M. Bouhey est une de celles
qui excitent le plus la curiosité, non-seule-
ment de la part des industriels mais aussi de
celle du public. Il est impossible, en effet, de
rester indifférent devant ces immenses appa-
reils.
Parmi les machines les plus curieuses
exposées par M. Bouhey, citons d'abord la
Machine à percer radials,de grande puissance,
qui, grâce aux perfectionnements qu'il y a
apportés, est aujourd'hui l'un des plus mer-
veilleux auxiliaires de l'industrie. Figurez-
vous une immense tarière ou, proprement
dit, un foret qui, grâce à un ingénieux sys-
tème, se meut dans tous les sens au-dessus
de l'objet à percer. De la sorte, il n'y a plus
besoin de déplacer cet objet, qui est tou-
jours d'un poids considérable.
Nous avons encore remarqué des limeuses,
(machines à raboter transversales), dont une
fonctionne et coupe des morceaux de fonte
avec une très grande facilité; des poinçon-
neuses et cisailles, des ventilateurs qui fonc-
tionnent sans bruit; un tour; des paliers-
graisseurs-automatiques .créés par M. Bouhey;
des marteaux-pilons à courroie et à ressort.
Laissez-moi vous dire un mot de ces mar-
teaux c'est ce qui excite le plus la curio-
sité. Ils sont mus par une courroie que
commande une machine motrice do l'exposi-
tion. Combien frappent-ils de coups à la mi-
nute ? Je n'en sais rien, mais c'est terrifiant.
Devant moi, une énorme barre de cuivre car-
rée a été, en quelques instant, aplatie comme
une feuille de papier, à la vive curiosité du
public.
Bref, M. Bouhoy construit toutes les ma-
chines-outils pour métaux, machines qu'il 1
fournit en grande quantité à l'artillerie, à la
marine, et aux grandes compagnies de chemins
de fer.
Et chacun se dit en sortant de là
C'est là de la plus belle et de la plus
grande industrie
MM. Maulde et Wibart, dont les ateliers
sont installés 12, rue de l'Arrivée-Montpar-
nasse,-ont également une exposition des plus
remarquables à tous les titres. Depuis 1867,
d'ailleurs, la maison Maulde et Wibart a
marché à pas de géant.
Citons d'abord leur presse typographique
sans pédale, la sans-pareille; jamais nom ne
fut mieux mérité. Puis, leur presse typogra-
phique simplifiée et leurs pressés perfection-
nées de différents modèles leur machine à re-
tiration-, leurs machines à journaux-, enfin
quier de s'occuper activement de la li-
quidation de la succession; le surplus,
elle l'ignorait complètement.
Je vais vous l'apprendre, dit Mel-
ven au comble de l'indignation, car
maintenant la vérité m'apparaît claire
et précise Regimbai est un plat co-
quin et Dachet est le dernier des misé-
rables l'un et l'autre seront punis. Da-
chet, sachant que vous étiez sans autre
protecteur que Paul Maisonneuve, a
engagé le malheureux jeune homme
dans une spéculation de bourse qui de-
vait, par son insuccès, contraindre Paul
à quitter Paris, à fuir la honte, le dés-
honneur, et à vous laisser sans défen-
seur. Il s'était dit Paul Maisonneuve
réduit à l'impuissance, contraint de fuir
à l'étranger, mis dans l'impossibilité de
réaliser ses projets de mariage avec
Mlle Elise Desprez, la fortune de celle-ci
m'appartient. Qui donc viendrait me la
réclamer? C'était un calcul odieux! Il a
fait plus Au lendemain de l'opération
qui ruinait les espérances de Paul Mai-
sonneuve, il l'a chassé de ses bureaux,
et le pauvre jeune homme a perdu la
tête; il n'a vu dans l'avenir que honte
et misère et il s'est tué 1
Elise cacha sa figure dans ses mains.
Elle pleurait.
Oh dit-elle, c'est affreux i
D'autant plus affreux, repritMelven,
que Dachet, en admettant que je puisse
le démasquer, pourra toujours excuser
son silence, sa conduite à votre égard
en se retranchant derrière cet argument
sans réplique « Personne ne m'a ja-
mais réclamé l'héritage de Charles Des-
jprez » Vous n'avez aucune idée, Elise,
du chiffre de la fortune laissée par votre
père ?
Aucune!
Avait-il des dettes ?
Je ne le pense pas.
Donc, sa succession était liquide
elle devait se composer de son avoir chez
Regimbai, et il n'est pas douteux que si
Dachet, exécuteur testamentaire de Char-
les Desprez, n'avait pas été mis par
Regimbai en possession de cet avoir, il
la série de leurs machines à vapeur leur
moteur à vapeur vertical cha2cdière vrcdé-
pendante non tubulaire, etc., etc..
Voici maintenant le gaz instantané. Les
propriétaires de ce procédé. 63, rue de
Malte, ont résolu le probléme de fabriquer
chez soi, sans danger aucun, le gaz nécessaire
à son éclairage et à son chauffage. Leur ap-
pareil est de la plus remarquable simplicité.
Nous nous bornons à dire qu'il se compose
d'une pompe a. air, d'une cloche et d'un récipient
Le gaz qu'on obtient est d'un éclat surpre-
nant et ne coûte que cinq centimes par heure
et par bec. De plus, les constructeurs sont
tellement sûrs de la solidité et de l'innocuité
de leurs appareils qu'ils les garantissent
quatre ans.
L'Indicateur Perrolte est une des choses les
plus curieuses de la galerie des machines.
L'élément principal de sécurité, dans l'om-
ploi des chaudières à vapeur est, en effet,
sans conteste, l'appareil destiné à indiquer la
quantité d'eau existante dans le générateur.
Or, jusqu'à ce jour, les appareils indicateurs
de niveaux étaient fort insuffisamment sûrs.
M. Pcrrotte, lui, a trouvé un autre système.
La boîte dans laquelle monte et descend la
tige du flotteur de la chaudière, est herméti-
quement close. Au' moyen d'un aimant que
met en mouvement cette tige, une aiguille
extérieure tourne sur un cadran, suivant exac-
tement toules les évolutions do l'aimant. De la
sorte, plus d'erreur possible, contrairement à
ce qui se passe dans tous les autres systèmes
à boîte non fermée.
Ce nouvel indicateur magnétique, a été
accueilli avec la plus grande faveur.
Mentionnons enfin les Halles-glacières
Toselli. Par ce temps de chaleur, où il n'y a
rien de plus agréable que do boire frais, M.
Toselli recommande tout spécialement ses
malles-glacières, dont le dépôt est rue La'
fayette, n° 213. (La suite à demain.)
{La, suite à demain.)
Tout le monde a entendu parlor de Nar-
cisse Pelletier, co jeune matelot abandonné à
l'âge de dix-sept ans chez les naturels de la
Nouvelle-Guinée, et qui vient d'être retrouvé
chez eux, rendu tout à fait sauvage par un
séjour de quatorze ans dans leurs tribus.
Narcisse Pelletier sera en France dans quel-
ques jours. Après une visite à ses parents, il
viendra à Paris se montrer à la Société de
géographie.
Nous avons annoncé hier l'arrivée au
Grand-Hôtel d'ua des plus riches rajahs tri-
butaires des Anglais, Ahmed-Fedji-Gv/alir,
qui vient passer trois mois à Paris.
Ahmed-Fedji-Gwalir connaît déjà parfaite-
ment la civilisation occidentale. Il a, en. ef-
fet, habité plusieurs mois à New-York, il y a
quelques années.
Le rajah s'y est même blessé et brisé deux
dents de devant en tombant de voiture dans
Broadway. La perte était sérieuse, car Je
rajah a pour dents deux de ces merveilleuses
rangées de ̃ perles dont les Orientaux ont la'
spécialité. Il s'adressa au docteur Louis-Ernest
qui est à présent à Paris, 24, Chaussée
d'Antin. Le célèbre dentiste ne s'embarrassa
pas pour si peu deux jours après, Ahmed-
Fedji-Gwalir avait deux nouvelles dents, faites
d'après les procédés propres à M. Louis-
Ernest, et aussi belles que les autres.
Je vous défie do les distinguer.
La série des crimes de toutes sortas, mais
principalement des meurtres et tentatives
homicides, continue avec une effroyable per<
sistanoe.
Avant-hier soir, rue du Faubourg-du-
Temple, à là suite d'une violente altercation,
un jeune homme de vingt-huit ans a tiré sur
sa maitresse un coup de revolver sans l'at-
teindre, puis il lui a porté un coup de, poi-
gnard qui l'a grièvement blessée.
Il s'est laissé arrêter sans résistance.
Rue des Boulets, autre meurtre. Vers trois
heures, un M. Mousson, ébéniste, descendait
chercher sa petite fille, âgée de six ans, lors-,
qu'il aperçut dans l'escalier cette enfant arrê-*
tée par un de ses voisins, le nommé Klein,
lequel lui barrait le passage en se livrant à
des inconvenances. Indigné, M. Mousson
apostropha Klein, qui, s'élahçant sur lui, lui
plongea un couteau dans la poitrine.
La victime a été portée dans un état déses-
péré à l'hôpital Saint-Antoine. Klein, qui
s'était barricadé dans sa chambre, a été
arrêté et conduit chez M. Joyeux, commis,
saire de police, qui l'a, après interrogatoire-
envoyé au Dépôt.
A trois heures et demie du matin, à Mont-
rouge, un marchand do bestiaux, nommé
J.-B. Gouffault, demeurant à Fontenay-aux-
Roses, a été attaqué par trois rôdeurs de
nuit. Armé d'un pieu pris à sa charrette, il
les a teçus de telle façon qu'il se sont enfuis,
mais non sans que l'un d'eux ait fortement
mordu Gouffault au pouce de la main gauche.
Enfin, à uno heure assez avancée de la soi-
rée, M. Denis, employé des ponts-et-chaus-
sées, passant avec un de ses amis, rue de
Meaux, a été assailli par trois individus qui
ont essayé de les dévaliser. Il ont réussi a en
arrêter un, qui a été conduit au poste- par
les gardiens de la paix accourus au bruit de
la lutte.
Quelle jolie plaisanterie!
Un homme paisible, M. Mellardet, péchait
à la ligne hier soir, et était assis sur la berge
se fût retranché derrière ce fait pour
expliquer son inaction or, il n'a jamais
été question de cela dans son entrevue
avec Paul Maisonneuve ?
-Jamais!
-Bien! je sais maintenant où il faut
frapper. Avez-vous le testament de votre
pèrs? •
Oui, et son acte de décès.
Donnez-moi ces deux pièces.
Elise laissa Melven seul un instant, et
revint bientôt apportant les deux actes,
qu'elle lui remit.
A ce moment, Prosper de Prévodal,
arrivant du cimetière, entra dans le sa-
lon.
Il vit qu'Elise avait les yeux rouges et
qu'elle avait pleuré. Son regard se porta
aussitôt vers Melven comme pour l'in-
terroger celui-ci le rassura d'ûn mot.
Nous avons, Elise et moi, causé du
passé dit-il.
La cloche annoncant le dîner se lit en-
tendre.
Donnez-moi votre bras, dit Elise au
comte de Prévodal.
Les trois personnages passèrent dans
la salle à manger.
Le temps s'écoula bien vite au sein de
cette douce intimité. Cependant, à neuf
heures il fallut se séparer.
Ce fut Melven qui annonça que le mo-
ment du départ était arrivé.
Comment, fit Elise, vous ne restez
pas au château? J'avais fait préparer vos
chambres.
Nous retournons à Pont-Croix, chez
M. Kergrist, qui nous a offert l'hospita-
lité, dit Prévodal.
Elise demeura tout affectée de cette
déclaration, et un nuage passa sur son
front.
-Laissez, lui dit Melven en souriant,
ce que faitPrévodal est bien.
A demain, alors dit Elise.
A demain! 1 répétèrent les deux
amis.
Armand Lapointe.
(La suite à demain.)
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