Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1875-03-25
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1875 25 mars 1875
Description : 1875/03/25 (Numéro 84). 1875/03/25 (Numéro 84).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k275535x
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
22e Année 3e Série Numéro 84 Un Numéro s fô centimes.̃̃ Jeudi 25 Mars 1875
H.DE VILLEMESSANT
Hfêdacteur en chef
.>̃- fRAHCI^idGNARO
SecrAaire de la Rédaction
1 ^rédaction
0e midi à minuit, rue Drouot, 26
Les manuscrits ne sont pas rendus
BUREAUX
26, Kue Drouot, 26
En face du Degôt de Porcelaines et Païences anglaises.
LE FIGARO
«Loué par ceux-ci, blâmé par ceus-là, me maquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
v-r^w ."̃• de rire de ̃ tout. de peur d;êire oblige ̃ .̃;̃ d'en pleurer. » (Beaumarchais.) .̃̃«̃
H.DE VILLEMESSANT
(Administrateur
A. GUIBERT
Contrôleur général chargéde la surveittanct
ABONNEMENTS
Départements: 3 mois. ie tr.
Paris 3mois. isfr. t'r.
Départements et Gares 20 centimes.
̃-̃ IBS ANNONCES ET RÉCLAMES
SONT REÇUES CHEZ MMT. DoiXWGEN FILS ET Cie
Passage des Princes, et à l'Administration.
SOMMAIRE
BAVARDAGES parisiens Octave.
Échos DE PARIS Ge Masque de Fer.
Jil. Veuffiior.
CHOSES nu Jour Alfred d'Aunay. Le récit
de M. Jules Favre.
TÉLÉGRAMMES ET CORRESPONDANCES Aiig. Mdrcade.
Grave maladie de Carpeaux, à Nice. Scis-
sion dans le parti carliste.
PARIS AU JOUR LE JOUR F. M.
Informations -.Gaston Vassy. Réception du per-
sonnel au ministère de l'intérieur. "Vingt
millions de diamantsl
GAZETTE DES Tiubcnaox •. Fernand de Rodays.
Cour d'assises de la Haute-Savoie Un empoi-
i tonnement par un gâteau; sej$ victimes.
La Bourse..
Sport Robert Milton. Règlement du betting-
ring sur le terrain d'Auteuil. Tir aux pigeons
de Monaco.
Premières REPRÉSENTATIONS Auguste Vitu. Les
Ingrats, comédie en quatre actes, par M. Jules
Claretie.
̃> Lv Soirée Tuéatiule Un Monsieur de l'orchestre.
Les albums de M°" Porcher.
CouRiUER DES Théâtres Jules Prével.
Feuilleton Edmond Arnous Rivière. Une
Méprise du cœur.
BAVARDAGE^ PARISIENS
Les hirondelles peuvent arriver; la
session est close. Pour ne pas attriste le
printemps, nos représentants ont mis la.
«lefsous la porte. Eh bien, voulez-vous
que je vous dise?. les hirondelles ne
sont que de pauvres petites bêtes, n'est-
ce pas? Cela n'empêche pas que je suis
prêt à parier avec qui voudra que leur
retour réjouira bien plus que celui de
nos députés tous les Landerneau de
France.
Elles vous ont quinze centimètres à
peine, de la queue au bec, les chères
voyageuses. G est petit-, c'est frêle et mi-
gnon. Cela se compose d'une pincée de
plumes, d'un petit bec fin, de pattes d'oi-
seau-mouche, et pourtant elles n'ont qu'à
secouer leurs ailes pour remplir de joie
des pays entiers Que cela doit être gen-
til, que cela doit être bon d'être hiron-
delle et de laisser partout et toujours le
bonheur après soi 1
Mais qu'elles se gardent bien de venir I
Rien n'est prêt pour les recevoir. Il fait
un froid de loup, les arbres ont l'air de
poignées de verges, et les femmes n'ont
pas plus tôt fait dix pas dehors qu'elles
ont le nez violet. Cela attristerait les hi-
rondelles.
L'arbre du 20 mars lui-même est en
retard. Vous auriez bien ri, je vous l'as-
sure, si vous aviez vu samedi dernier,
aux Tuileries, dès l'ouverture des grilles,
affluer les reporters au pied du marron-
nier. Chacun d'eux, son inspection ter-
minée, tirait un calepin de sa poche
nour y inscrire ses impressions.
Il faut en prendre votre parti, mes-
sieurs les bonapartistes, écrivait un ra-
dical, voici une nouvelle défection à
enregistrer. L'arbre du 20 mars n'a pas
yîeuri. Vous en êtes pour votre légende
La nature elle-mêlae a honte de vous et
déserte avec feuilles et bourgeons, etc.
Il semble que la nature se plaise à
donner aux hommes l'exemple de la
fidélité, griffonnait à son tour un impé-
rialiste. Ecœuré par la proclamation de
la République, l'arbre du 20 mars n'a
pas daigné fleurir. La nature elle-même
a honte de vous, messieurs les républi-
cains, etc.
Elle va bien, la logique, quand la po-
litique lui sert de caniche!
Dans les Champs-Elysées, la Halle aux
toiles est encombrée. Le jury prépare
ses lunettes; le pauvre M. Buon ne sait
auquel entendre; le marquis de Chenne-
vières déclare qu'il sent la rage le ga-
gner.
• Vous placerez mon tableau sur la
cymaise, n'est-ce pas, monsieur l'inspec-
teur ? J'ai toujours été sacrifié. J'expose
cette année « une mouche sur un morceau
de sucre ». Cela a beau être grand comme
nature, cela demande à être vu de près.
Mon cher monsieur Buon, ne m'ac-
crochez pas ailleurs que dans le grand
;alon, ou nous nous brouillerons. J'ai
envoyé une allégorie colossale Le' suf-
frage universel tempéré par les nécessités
d'xme situation tendue, aux prises avec la
démagogie. C'est tous portraits. Cela fera
un effet du diable 1
Cher monsieur, vous me permettrez
de vernir mon portrait au dernier mo-
ment.
Vous me permettrez bien, cher
monsieur, de rendre -compte du Salon
huit jours avant l'ouverture ?
Tout le monde, au nom de l'égalité,
demande à être exceptionnellement trai-
té. Le nombre des artistes qui ne sont
pas prêts est incommensurable et l'ad-
ministration montre à leur égard une
rigueur inaccoutumée. Si j'avais l'honr
neur d'être directeur des beaux-arts,
j'inaugurerais l'Exposition des retardatai-
res.
Tous les ans, après le classement des
récompenses, l'Exposition fait relâche
pendant quelques jours. L'administra-
tion en profite pour modifier l'emplace-
ment attribué à certaines oeuvres que
l'opinion publique lui a désignées. Ne
serait-ce pas le moment de produire les
retardataires ? Il va sans dire qu'ils ne
participeraient pas au concours.
On entend de tous les côtés, en ce mo-
ment, des pleurs et des grincements de
dents. Ici, un pauvre statuaire voit sur-
gir dans le marbre qu'il caresse une ta-
che, noire comme une truffe, qui désho-
nore le visage de sa Niobé. Et comment
exposer une Niobé truffée, je vous le
demande? Là, un praticien, un fondeur
maladroits ou négligents ont rendu inu-
tiles les efforts de toute une année. Une
maladie longue et douloureuse a surpris s
ce peintre alors qu'il ne lui fallait plus
que peu de jours de travail pour parfaire
son œuvre. Partout on pleure. Ceux qui
ont des cheveux se les arrachent. C'est
que bien des prodiges accomplis en vue
d'assurer le pain de quelques mois sont
devenus stériles.
Ne croyez-vous pas que les nouveaux
venus attireraient à l'Exposition un re-
̃min de visiteurs; que l'administration
et les artistes fe!en( ifquvfâraièp|bien?
6ette.semaina £ vit bien d'^aïrês vic-
times. On s'égotee Vplaisk du/éôté de
la Bourse. Il ne raj/^ias ,imr sserpar
là. Les millions rufes^HJàLl^et t le mas-
sacre n'est pas près de finir. Comme ja-
dis les Capulets et les Montaigus, les
Péreirichons et les Soubeyranais se sai-
gnent à blanc. Entre nous. bien entre
nous, n'est-ce pas? ces luttes ne me
touchent guère,- et je dépenserais plus
de pitié pour un pauvre petit exposant
évincé que pour un gros millionnaire
désarçonné, s'il ne se trouvait pas dans
la bagarre bien des innocents étripés.
Pour assister agréablement à ces petites
fêtes, il est indispensable de laisser son
cœur et sa conscience au vestiaire.
Je veux vous conduire chez un prince
de la nuance. » Suivez-moi n'ayez pas
peur. Ne tenez donc pas comme cela vos
mains sur vos poches. Mon Dieu que
vous êtes enfant Il ne faut pas exagérer
et prendre ainsi l'exception pour h
règle.
IL est neuf heures du matin. Courbé
sur un bureau d'ébène encombré de pa-
perasses, au centre d'un luxueux cabinet
de travail, ledit prince prend des notes
sur un carnet. Devant lui défilent sans
relâche des agents empressés qui rêvent
de ramasser les miettes autour de ses sa-
coches. A peine les yeux lors-
qu'un nouveau venu se présente.
Que font les gaz de Tanger ?
642. En hausse de 20 fr. sur le cours
dernier..
Vendez-en 750.
(L'agent sort en courant.)
Où en sont les obligations hypothé-
caires du canal de Panama?
On les donne à 165.
Achetez deux mille au cours moyen.
(L'agent s'éloigne au galop.)
Chaque -ordre donné est inscrit sur le
carnet. Cela dure une heure. La spécu-
lation mijote jusqu'au soir. A cinq heures
reviennent les agents. Crésus est à la
même place, son même carnet à la
main..
J'ai vendu les 750 gaz de Lisbonne
650.
Bien murmure notre homme. Puis
il inscrit
Acheté 630 vendu 650 X 750 bénéfice
15,000 fr.
Dans une colonne spéciale il ajoute
ces deux lettres cabalistiques C. P.
Les Panamas ont fait 180, cours
moyen. Personne ne s'attendait à cette
hausse. ̃
Vous avez acheté?
Vous m'avez dit une fois pour
toutes de ne jamais interpréter vos or-
dres. J'ai acheté.
C'est juste! soupire le financier.
Puis il inscrit sur le carnet .mysté-
rieux
Acheté no. Pertesur l'opération 30,000. C. G.
Et ainsi de suite.
Savez-vous ce que signifient ces let-
tres cabalistiques C. P. C. G. Tout
simplement Compte personnel et Compte
général. L'opération est fructueuse C. P.
L'opération a mal tourné C. G. On
m'assure-que cela se fait, mais je n'ose
pas le croire.
Je veux terminer cette lettre par une
histoire absolument vraie, comme toutes
celles que je raconte. Elle donnera une
juste idée de l'état de racornissement
auquel peut arriver un cœur de financier,
après quelques années d'exercice.
Nous sommes à la campagne, sur la
terrasse d'un château construit il y a
plusieurs siècles pour quelque descen-
dant de preux, et dans lequel se prélasse
actuellement un ancêtre de petits crevés,
un matamore du 3 0/0. Les oiseaux pro-
diguent leurs roulades; les fleurs, les her-
bes, les bois embaument à qui mieux
mieux; le ciel est clair; l'air est tiède;
il fait doux vivre. Le financier et ses
petits causent report et hypothèques en
fumant de gros cigares puants qui font
tousser les oiseaux du voisinage et don-
nent des nausées auxpapillons. Tous ces
gens-là ont la nostalgie du trottoir. Ils
aspirent au moment où, les vacances
finies, les mauvais jours revenus, ils re-
verront enfin la bienheureuse corbeille
dont il est si doux de faire danser l'anse.
Mais voilà qu'un jeune homme arrive,
toujours courant, les cheveux à moitié
brûlés, les mains noircies, les vêtements
en lambeaux.
Maxime! Qui vous amène?. et
dans cet état?
Monsieur, le feu a entièrement dé-
truit votre hôtel. J'arrive à cheval de
Paris pour vous apporter cette triste nou-
velle.
-Que le diable'vqus emporte J'ai du
monde à dîner ce soir; ce sera comme
un enterrement. Enfin! vous me dites
que tout a brûlé?
Tout, monsieur. Personne ne s'est
épargné, je vous jure. Nous avons plu-
sieurs blessés. D'abord, ce pauvre.
-L'immeuble était-il convenablement
assuré, mon père? s'écrie le cadet
anxieux.
Avantageusement, soyez sans
crainte. Ce que je regrette, ce sont des
valeurs au porteur que j'ai eu 1-a sottise
de laisser là-bas, dans un tiroir de mon
bureau. Il y en avait pour 250,000
francs.
Etes-vous enfant, mon père Si ce
n'est détruit, c'est volé.
Je vous rapporte ces valeurs, mon-
sieur.
Commentl.
J'ai pu pénétrer dans votre cabinet,
briser le bureau que le feu allait attein-
dre et sauver les titres que vous y aviez
laissés. Les voilà.
Le banquier, stupéfait, regarde son se-
crétaire pendant quelques secondes avec
cet air de compassion et de dédain que
prend un pioupou qui contemple un veau
à cinq pattes.
–Vous saviez ce que contenait ce por-
tefeuille ? lui demanda-t-il.
-Oui, monsieur, je le savais.
Vous n'ignoriez pas que ces titres
étaient au porteur? ajouta le cadet.
•– Je ne l'ignorais pas.
Oh! l'imbécile! murmure le père
en secouant vigoureusement les mains
de son secrétaire. ,1
L'imbécile! soupiré le chœur des
héritiers en se précipitant dans ses bras.
Il faut vraiment que la vertu soit une
bien bonne chose pour qu'on n'en soit
pas encore dégoûté.
Octave.
Échos de Paris
L'administration des beaux arts vient
de nommer les membres adjoints au jury
du Salon. Ce sont, pour la peinture, MM.
Edouard André, Maurice Cottier, Eudoxe
Marcille, le comte d'Osmoy, député à
l'Assemblée nationale, et le vicomte de
Tauzia
Pour la sculpture, MM. Barbet de Jouy,
Michaux, le vicomte de Râinneville
Pour l'architecture, MM. de Carclaillac
et Alfred Lenoir;
Pour la gravure, MM. Edouard Char-
ton, le vicomte H. Delaborde et Paul
Mante. ï
Mantz," #
A la première heure, on affirmait que
plusieurs des ;urés nommés et tirés au
sort, des quinze enfin, donneraient- leur
démission. On citait même des noms.
Mais il est probable aujourd'hui que les
jurés resteront à leur place. Tout au plus,
dit-on, y aurait-il une combinaison sur
laquelle tout le monde s'accorderait afin
de faire entrer parmi les juges M. Robert-
Fleury, qui a réuni un très grand nom-
bre de voix et qui a toutes les sympathies
des artistes jeunes.
Il y a quelques jours, notre collabora-
teur A. d'Aunay, dans un article intitulé
QUELQUES idées NOUVELLES, citait la lettre
d'un abonné du Figaro qui se plaignait
du peu de sollicitude du gouvernement
pour les vieux serviteurs, et particuliè-
rement pour les amputés militaires.
Nous recevons à ce sujet la communica-
tion suivante:
M. Salmon, ex-sergent-major, blessé à Se-
dan, a eu, en effet, une portion du visage em-
portée. Traité d'abord à l'hôpital du Val-de-
Grâce, il fut conduit à l'hôpital Saint-Martin
pour être mis entre les mains d'un opérateur,
M. Delalain, qui devait lui fabriquer un ap-
pareil.. -S. Ce ni
Ceci fut fait avec succès. Ce militaire, très
digne d'intérêt, puisque malgré son affreuse
blessure il était venu servir dans les rangs de
l'armée de Versailles contre la Commune, fut
l'objet de soins tout particuliers. Il reçut la
pension do retraite à. laquelle sa blessure lui
donnait droit et il enjouit maintenant. Déplus,
en raison de l'énergie et du patriotisme dont
il avait fait preuyo7 le général Geslin le pro-
posa pour la croix de la Légion d'honneur.
Cette récompense lui fut accordée. M. Sal-
mon témoigna toujours une profonde recon-
naissance de ce que l'autorité militaire avait
fait pour lui comme blessé et comme soldat
ayant porté aussi loin que possible l'accom-
plissement de ses devoirs militaires.
Les tableaux ont souvent une destinée
singulière. En voici un, par exemple, une
Nativité de Bassano (Giuseppe da Ponte,
dit le Vieux) qui, après être resté long-
temps dans la galerie d'un prince italien
du seizième siècle, en compagnie d'œu-
vres du Tintoret et de Véronèse, passe
par la galerie du vice-roi des Indes, M.
Crawford, et se trouve maintenant à
Paris, 18, rue Moncey, dans le cabinet
de M. Béraud de la Madeleine, qui va
lui-même le livrer de nouveau aux ha-
sards de la vente.
Pour faire suite à notre écho d'hier.
Nous venons de recevoir cette carte de
visite. `
C'est la semaine sainte, vous me faites 1
prendre le chemintle la croix I
Comte A. DE NOÉ
Bien reconnaissant | ~yr
Bien Cham. I
Claaur.
L'Exposition des industries maritimes
et fluviales, qui ouvre en juillet prochain
au Palais de l'Industrie, et dont le Figaro
a le premier annoncé l'ouverture, est de-
venue un véritable événement. A la fin
de décembre dernier, elle n'avait plus
guère que la moitié de ses emplacements
disponibles. Aujourd'hui, c'est à peine
s'il lui en re^te le quart. Nous signale-
rons parmi les membres de ses comités
MM. l'amiral Fourichon, comte d'Osmoy,
Cochery, marquis de Valfons, députés;
l'abbé Trégaro, aumônier en chef de la
marine; des présidents de chambre de
commerce, des membres de l'Insti-
tut, etc., etc. Les Anglais ne sont pas
demeurés en arrière le comité de Lon-
dres, qui a pour président le lord-maire,
compte dans son sein de hautes notabi-
lités MM. Brogden, Jenkins, Pender,
membres du Parlement; lord Clarence
Paget, membre de l'amirauté, lord
Elcho, etc.
On sait que Mme la maréchale de Mac-
Mahon a gracieusement accepté la pré-
sidence d'honneur du comité d'assistance
aux oeuvres philanthropiques de la ma-
rine, dont la pensée honore inliniment
l'Exposition,
A notre correspondant qui nous de-
mande des nouvelles d'Aubryet.
C'est d'une affection des nerfs que
souffre depuis longtemps notre ami Xa-
vier Aubryet. Il est soigné par MM. les
docteurs Sée et Frémy qui ont le ferme-
espoir de rétablir sa santé avec le traite-
ment spécial qu'ils lui ont prescrit.
Erasme a écrit VEloge de la folie, voici
l'éloge de la malpropreté. Il s'agit de
Paris et de ses embellissements comparés
à Rome et aux ordures qu'on y rencontre
jusques sur les marches de certaines
églises.
Je l'avoue, on rencontre parfois dans
Rome des épisodes à la Téniers, qui sont
4feoins fréquents dans les rues de Paris. Mais,
Bans parler du reste, les garçons de police
^ntrplus rares daijgjesjrues de Rome.
""Tout compte fait, un |fôujatfdans cet état de
nature qui force à détourner les yeux, est
moins saisissant à voir qu'un sergent de ville.
Le goujat ne me force qu'à prendre le large,
le sergent de ville me coupe le chemin.
J'aime mieux, moi, rencontrer le voleur
que le sergent de ville: car le voleur ne me
prendra que mon mouchoir, et je peux le
rattraper; mais le sergent me prend la li-
berté, qui la rattrapera?
Le jour où l'on pourra faire dans la rue
de Rivoli ce qui vous indigne dans les rues
do Rome, la rue do Rivoli paraîtra moins
propre, mais le monde sera sauvé.
La Commune nous a montré la rue de
Rivoli pourvue des ornements deman-
dés, absolument dénuée de sergents de
ville, et le monde n'a pas été sauvé.
Maintenant, par qui croyez-vous que
ces quatre paragraphes aient été écrits
est-ce par un frère et ami de la Marseil-
laise, du Père Duchesne, du Rappel ou du
Siècle?
Point c'est par le rédacteur en chef
de l' Univers, par M. Louis Veuillot.
•h
Je vois, par vos certificats, que
vous êtes une honnête fille. Mais êtes-
vous bonne cuisinière ?
Oh oui; madame.
Et quel est le plat que vous faites
le mieux?
C'est la compote de 'pomme froi4,é..
Ah et comment faites-vous ?
Je prends d'abord de la compote de
pomme chaude, et puis. je la laisse re-
froidir
LE MASQUE DE FER.
M. VEUILLOT
Puisque VUnivers n'est préoccupé, en
pleine semaine sainte, que de pour-
suivre sa misérable querelle contre
nous, querelle indigne de journalistes
de talent, car elle n'est au fond qu'une
question de boutique, force nous est de
le suivre et de lui répondre. Après tout,
nous nous consolons de l'explosion dé
jalousie qui a poussé l'Univers à nous
attaquer. Lui, le maître-juré en éreinte-
ment, s'est montré dans cette campagne
d'une faiblesse insigne. Il a mis les
rieurs contre lui. Certainement nous lui
avons porté malheur.
L'Univers doit regretter cette aventure.
Mais il lui en est arrivé tant d'autres
dans son existence, qu'il s'est fait comme
une habitude des sottes équipées et qu'il
ne rougit plus.
II faudrait un volume pour raconter
par le menu, les nombreuses palinodies
de ce journal depuis l'avénement de la
dynastie des Veuillot.
Voulez-vous, sans plus tarder, que
nous entrions en matière ? Il faut com-
mencer un peu haut; mais rassurez-vous,
nous arriverons à l'époque contempo-
raine etvouslirezdes choses renversan-
tes.
Nous sommes en pleine révolution de
1848. Voici en quels termes M. Louis
Veuillot salue la République
Dieu parle par la voie des événements. La
révolution de 1848 est une notification de la
Providence, Cene sont pas les conspirations
qui peuvent do la sorte bouleverser de fond
en comble et en si pou de temps la société hu-
maine. Une conspiration qui réussit allume
instantanément la guerre civile. Le principe
1 politique, attaqué et renversé par surprise,
cherche immédiatement à se défendre. Qui
songe aujourd'hui, en France, à défendre la
imonarchie ? Qui peut y songer ? La France
croyait encore être monarchique et elle était
déjà républicaine. La monarchie succombe
Bous le poids do ses fautes. 27 février 1848.
La question aujourd'hui n'est plus entre la
liionarchie et la République. La monarchie
li'est plus; les rois l'ont tuée. Il y a trois
cents ans qu'ils travaillent à la démolir, et
ils n'en ont pas laissé pierre sur pierre. Ce
qui en restait hier n'était plus qu'un nom.
19 mars 18-18.
Ainsi, cette époque, VUnivers ensei-
gnait qu'Henri IV et Louis XIV avaient
démoli la monarchie.
%a monarchie meurt de gangrène sénile.
Ejty attend à peine qu'on lui dise Nous
nq'voulons pas de toi va-t'en Le coup
n'est plus nécessaire le geste suffit. 21 mars
1848.
Plein du délire républicain, VUnivers
vaticinait à perdre haleine la chute de
tous les trônes allemands.
La Confédérafion germanique est dissoute
par! cet événement (la révolution de Vienne).
Noi-seulement la chaîne est rompue, mais
chaque anneau sera brisé. Le roi de Prusse,
en ïetablissant l'ordre dans les rues de Ber-
lin, in'a gagné que quelques courts instants
de ^rève. Pour lui, comme pour les autres;
il est trop tard. Et ces petits royaumes, ces
duoliés, ces électorals, Bavière, Hanovre, Da-
nemark, Saxe, Wurtembarg, comme le vent
va emporter cette poussière de couronnes
dont pas une n'a su, depuis longtemps, rayon-
ner île l'éclat de l'intelligence ou de la vertu!
Léuis Veuillot ne chantait pas seul
l'hoîannah républicain dans VUnivers;
son 'frère Eugène faisait l'accompagne-
ment. En 1847, Louis avait annoncé, avec
soleàriité les sentiments démocratiques
d'Eugène en ces termes
î$. Eugène VEUILLOT EST DU peuple ni 1789
ni ne peuvent sonner à ses oreilles comme
des dates funestes. 17 mars 1847.
L'Univers allait loin dans sa haine
contre les rois, ainsi qu'on va le voir.
Dans une controverse avec M. Lia-
dières, il avait nié que l'exemple des
premiers chrétiens qui endurèrent pen-
dant trois siècles les persécutions sans
se révoUer contre les empereurs fùt suf-
fisant pi>ur obliger les Français du dix-
neuyienie siècle à pratiquer la même pa-
tience. `,
Les apologistes de l'assassinat politique in-
voquent en principe le droit de tuer les
tyrans. A prendre cette thèse d'unewna-
nière absolue il est évident que tout homme
qui tient le pouvoir à un titre ou à un autre,
dans une société quelconque, du moment ou
il viole ouvertement et habituellement toutes
les lois divines et humaines, il est évident
qu'un tel homme est une peste publique, un
fou furieux contre lequel il est trèa légitime
assurément de prendre toutes les précautions,
tous les moyens propres à l'empêcher. Il y a
même des cas, oie, en pratique, cette question
n'offre as la moindre difficulté. Ainsi, toutes
les fois qu'un peuple a des institutions, et
qu'elles sont supprimées par une usurpation
violente toutes les fois que l'usurpateur se
fait du pouvoir dont il s'est emparé un ins-
trument pour commettre toutes sortes d'ex-
cès, il est manifeste que les entreprises contre
sa personne sont des*acles bons et honorables.
L'antiquité païenne en a jugé ainsi à l'égard
d'Harmodius et d'Aristogiton, et à l'égard du
premier des Brutus. 6 déc. 18i8.
Rien de curieux à étudier comme le
trouble de M. Veuillot pendant le duel
du Président et de l'Assemblée nationale.
Il prophétise, selon sa coutume, à tort
et à travers, songeant parfois au retour
de la légitimité, lui, le républicain d'hier,
croyant tour à tour et ne croyant pas
à. la. dictature napoléonienne, entre
temps insultant l'Assemblée législative
qui contenait pourtant l'élite des gloires
de la France. Voici quelques-unes de
ces appréciations. Ici les dates sont d'une
importance capitale:
Il nous a toujours semblé étonnant que cet
Augustule, enveloppé par le hasard dans son
berceau d'un lambeau de pourpre, pût rem-
plir l'attente de la société. 8 septembre 1849.
Quant à continuer l'Empire de Napoléon,
qu'il n'y songe pas. Après trente-cinq ans
d'intervalle, sous trois gouvernements di-
vers, le charme est détruit, et l'Bmpire ne
peut, renaître sans une nouvelle fascination
de génie ou de gloire. –28 mai 1850.
L'Empire lui semblait impossible le 6
mai 1851.
L'Empire véritable est impossible, par la
raison péremptoire qu'il n'y a nulle part l'é-
toffe d'un empereur.
Et, au lendemain du coup d'Etat, il
écrivait
Louis Bonaparte, avec plus du bon sens et
d'énergie que n'en a montré depuis 60 ans au-
cun de nos rois, a remporté, le 2 décembre,
deux grandes victoires. La première, la plus
considérable des deux, contre le parlementa-
risme la seconde contre le socialisme.
Que les légitimistes qui désireraient nous
voir partager leurs dissentiments, imitent la
conduite sage et prudente de l'Eglise qu'ils
acceptent le secours que Dieu nous envoie.
Enfin, le bouquet, que M. Paul deCas-
sagnac, s'il n'eût été encore au collège,
eût signé des deux mains
Il est difficile de décrire le spectacle que
Paris offrait hier, sur le passage des soldats
de Crimée. Ce cortége brillant, cette voie
triomphale, ce peuple innombrable, ces visa-
ges contents, ces acclamations, ces fleurs sur
les armes, ces larmes dans les yeux, cet em-
pereur, si tranquille au miliett de sa force, si
simple parmi les éclats de sa splendeur. Sur
ces mêmes boulevards, on a vu passer, il n'y
a pas huit ans; la première cérémonie, la pre-
mière fête de la République, un enterrement
anonyiue. Un corbillard chargé do restes
quelconques, orné de riches symboles, s'avan-
çait dans la boue, vers la colonne de la Bas-
tille, où ces anonymes allaient recevoir leur
sépulture aux pieds du Génie de l'insurrec-
tion.
Derrière le corbillard pataugeaient douze
individus, la plupart sans nom et sans visage,
traînant à leur suite une queue de corpora-
tions officielles et de sociétés chantantes
c'était le gouvernement do la France.
Honneur donc et reconnaissance à vous
d'abord, homme que Dieu a choisi pour répa-
rer ce désastre.
Marchez fièrement, Sire, au milieu de votre
peuple, dont les acclamations vous saluent:
Vive l'Empereur 31 décembre 1855.
On a remarqué, non. sans quelque sur-
prise, que les rédacteurs centenaires de
l' Union se sont associés à VUnivers dans
la pauvre campagne entreprise contre le
Figaro. Voici quels termes de mépris lui
prodiguait VUnivers le 14 janvier 1855,
alors qu'il était bonapartiste enthou-
siaste.
V Union est d'une race qui craint la lu-
mière.
Un an après, le 16 janvier 1856
Si V Union était une feuille catholique. ou
même honnêtement protestante elle ne
consacrerait pas ses apologies et ses doctri-
nes au système gouvernemental (la Restaura-
tion) si nouvellement et si déplorablement
inauguré en France.
L'association de VUnivers et des abat-
jour verts de V Union la grande pu-
blicité de ce journal n'étant pas à crain-
dre pour M. Louis Veuillot nous rap-
pelle divers jugements portés par lui
sur la monarchie française.
Dans VUnivers du 27 février 1848, il
écrivait
La monarchie succombe sous le poids de
ses fautes. Immorale avec Louis XIV, scan-
daleuse avec Louis XV, despotique avec Na-
poléon, inintelligente avec Louis XVIII et
Charles X, jusqu'à 1830, astucieuse pour ne
rien dire de plus jusqu'en 1848 elle n'a
plus aujourd'hui de partisans.
Quant à la plus auguste victime de la
Révolution, Louis XVT, savez-vous ce
qu'il en a dit, cet éreinteur forcené ?
Louis XVI est un prince aveugle, dont la
banale philanthropie oublie que la force et la
justice sévère sont la bonté des rois un ré-
formateur imprudent du peuple du "monde
qui avait le moins besoin d'être réformé un
révolutionnaire qui, au lieu de continuer les
traditions de ses ancêtres, comme c'était son
devoir, a provoqué et imposé la Révolution à
la France qui la repoussait.
Après ce texte, il faut s'arrêter. On n'a
pas le courage, eût-on le cœur d'un Do-
lope ou d'un dur soldat d'Achille,
Mlrmidonitm, Dolopum ve, vel duri miles Achilléi,
de poursuivre un ennemi même, plus
loin.
Nous mettons à l'entière disposition de
M. Louis Veuillot la collection du Figaro,
depuis vingt ans. Il n'y trouvera pas un
numéro où il n'ait éte crié Vive le
Roi!
Il cherchera à y découvrir aussi si ja-
mais, au grand jamais, il y a été pro-
nonce un seul mot contre le clergé et la
religion. 1
CHOSES DU JOUR
Le récit de M. Jules Favre
M. Jules Favre ne peut se résigner au
silence. II reste imperturbable, au mi-
lieu d'un concert à peu près unanime de
colères et de malédictions. Ni les catas-
trophes publiques, ni les malheurs pri-
vés ne lui dictent une sage réserve. Avo-
cat, il cherche les causes bruyantes; dé-
puté, il brave les tempêtes parlemen-
taires écrivain, il se complaît dans la
discussion des événements où il a joué
un rôle néfaste. Rien ne peut l'arrêter
dans cette voie. On vient de l'entendre
au procès Wimpffen, il faut qu'on le lise
aujourd'hui. Le moment lui paraît op-
portun pour reprendre son Simple récit
d'un membre de la Défense nationale, et de-
main, les devantures des libraires ver-
ront s'étaler ce volume, le dernier de la
série, mais non pas gardez-vous d'en
douter, le dernier de M. Jules Favre.
Attendons-nous a voir apparaître quel-:
que jour les Récits d'un député sous le
Septennat. L'encrier de ce personnage est
intarissable comme un fleuve.
Je viens de parcourir les épreuves de
ce troisième volume. J'y cherche le but
que l'auteur a voulu atteindre, et je lis
dans la conclusion • « Nos malheurs sont
» d'autant plus accablants qu'ils ont été
» amenés par nos fautes. Nous avons ex-
» pié notre folle présomption et notre cou- «
» pable abandon de nos devoirs civi-
» ques nos pertes et nos souffrances
» sont incalculables. ». Vous croyez
peut-être que c'est en son nom que parle
M. Jules Favre et qu'il avoue ses fautes
et sa présomption? Pas du tout. U/esï au
nom de la France qu'il écrit ce sont les
fautes, c'est la présomption du pays qu'il
regrette. C'est de la morale et non des
aveux que cet homme étrange nous of-
fre. Vit-on.jamaisun aplomb plus gran-
di.ose?
#*#
M. Jules Favre a aussi éprouvé le be-
soin de faire une apologie nouvelle de
M. Thiers, dont il vante l'incomparable
bonté et le grand patriotisme. Il est évi-
dent que bonté est ici pour indulgence
regrettable, et grand patriotisme pour
ambition sénile. M. Thiers doit être bien
embarrassé de tels éloges. Mais M. Jules
Favre ne lâche pas du tout cette alliance
il se cramponne à M.'Thiers et ne lui
cède pas un pouce d'affection, pas une
pierre de son intimité. Le châtiment est
rude pour l'ancien président. Le voilà
condamné, pour l'histoire, à traîner fa-
mitié de M. Jules Favre comme un boulet.
L'auteur des Simples récits dédaigne
de se justifier de la négligence avec la-
quelle il s'occupa du sort de l'année de
l'Est dans la convention d'armistice. Il
répond un mot seulement à toutes les
accusations « Je la croyais victorieuse »
dit-il. Mais, victorieuse ou non, l'armée
de l'Est n'allait pas moins se trouver,
forte au.plus de cent mille hommes, li-
vrée à un million d'ennemis. M. Jules
Favre ne s'en est pas préoccupé autre-
ment. Toutes les duretés qui lui ont été
dites à ce sujet sont donc évidemment
méritées.
Quant à la Commune, il n'hésite pas à
reconnaître qu'on accuse le gouverne-
ment de la Défense nationale d'avoir eu
une folle confiance dans le peuple armé
de Paris. L'aveu est précieux à enregis-
trer
« On est tente de se demander si nous n'é-
tions pas pris de vertige en prodiguant do-
tels témoignages de confiance à la population-
de Paris, qui allait épouvanter le monde par
ses incompréhensibles excès. Etait-ce le mo-
ment de la louer et de se placer sous son
égide ? Ne cédions-nous pas à cette vieille ha-
bîtude de flatter le peuple, qui est à la fois la
ressource et la perte des pouvoirs en déca-
dence ? Et n'eût-il pas été préférable de récou-
rir à de légitimes et salutaires rigueurs ?
La seule circonstance atténuante que
le verdict du public accordera à M. Jules
Favre, c'estqu'il ne ménage' pas les.com-
muneux. Il avoue même, certain que
désormais il n'a plus à compter sur ses
anciens électeurs de Paris, que la popu-
lation était complice de la Commune:
« Les violences que nous regardions comme ;̃
impossibles, nous les avons vues. Il serait
trop commode de prétendre, en niant l'évi-
dence, qu'elles aient été l'œuvre isolée d'un
petit groupe do malfaiteurs. Non, elles se
sont accomplies avec la complicité d'une
partie de la population de Paris, avec le con-
cours ou tout au moins l'approbation de gens
jusque-là paisibles, laborieux et que nuln'au-
rait ose soupçonner d'actes aussi abominables.
C'est pour l'historien, pour le philosophe pour
l'homme d'Etat, un devoir rigoureux craller
au fond des ténèbres d'iniquité et d'aberra-
tion où se cache la raison d'être des ces appa-
rentes anomalies, et d'en dégager la clarté,
mémo sinistre, si elle peut faire briller la -vé-
rité. »
Mais ce que M. Jules Favre se garde
bien de reconnaître, c'est que c'est l'op-
position dont il était le chef sous l'Em-
pire qui avait excité les passions de ces
gens jusqu'alors paisibles. Une fois lancé
sur la pente, le train populaire n'a pu
être arrêté, et ce n'est pas ceux-là qui
avaient donné le mouvement qui pou-,
vaient serrer les freins.
En somme, le livre de M. Jules Favre
n'apprendra rien. Ce récit ne révèle au-
cun fait, ne contient aucun incident in-
connu jusqu'ici. C'est une défense sans
élément de preuve, une argumentation
à vide.
Aucun de ceux qui le liront n'aura
l'idée d'estimer un peu plus M. Jules
Favre après l'avoir lu. Il a compromis
davantage ceux qui ne peuvent cesser
d'être ses amis, sans dégager en rien sa
responsabilité personnelle. C'est une
pièce de plus dans son dossier, voilà
tout, et l'on sait que ce dossier est assez
complet pour qu'il soit inutile d'y rien
ajouter. Alfred d'Aunay,
H.DE VILLEMESSANT
Hfêdacteur en chef
.>̃- fRAHCI^idGNARO
SecrAaire de la Rédaction
1 ^rédaction
0e midi à minuit, rue Drouot, 26
Les manuscrits ne sont pas rendus
BUREAUX
26, Kue Drouot, 26
En face du Degôt de Porcelaines et Païences anglaises.
LE FIGARO
«Loué par ceux-ci, blâmé par ceus-là, me maquant des sots, bravant les méchants, je me hâte
v-r^w ."̃• de rire de ̃ tout. de peur d;êire oblige ̃ .̃;̃ d'en pleurer. » (Beaumarchais.) .̃̃«̃
H.DE VILLEMESSANT
(Administrateur
A. GUIBERT
Contrôleur général chargéde la surveittanct
ABONNEMENTS
Départements: 3 mois. ie tr.
Paris 3mois. isfr. t'r.
Départements et Gares 20 centimes.
̃-̃ IBS ANNONCES ET RÉCLAMES
SONT REÇUES CHEZ MMT. DoiXWGEN FILS ET Cie
Passage des Princes, et à l'Administration.
SOMMAIRE
BAVARDAGES parisiens Octave.
Échos DE PARIS Ge Masque de Fer.
Jil. Veuffiior.
CHOSES nu Jour Alfred d'Aunay. Le récit
de M. Jules Favre.
TÉLÉGRAMMES ET CORRESPONDANCES Aiig. Mdrcade.
Grave maladie de Carpeaux, à Nice. Scis-
sion dans le parti carliste.
PARIS AU JOUR LE JOUR F. M.
Informations -.Gaston Vassy. Réception du per-
sonnel au ministère de l'intérieur. "Vingt
millions de diamantsl
GAZETTE DES Tiubcnaox •. Fernand de Rodays.
Cour d'assises de la Haute-Savoie Un empoi-
i tonnement par un gâteau; sej$ victimes.
La Bourse..
Sport Robert Milton. Règlement du betting-
ring sur le terrain d'Auteuil. Tir aux pigeons
de Monaco.
Premières REPRÉSENTATIONS Auguste Vitu. Les
Ingrats, comédie en quatre actes, par M. Jules
Claretie.
̃> Lv Soirée Tuéatiule Un Monsieur de l'orchestre.
Les albums de M°" Porcher.
CouRiUER DES Théâtres Jules Prével.
Feuilleton Edmond Arnous Rivière. Une
Méprise du cœur.
BAVARDAGE^ PARISIENS
Les hirondelles peuvent arriver; la
session est close. Pour ne pas attriste le
printemps, nos représentants ont mis la.
«lefsous la porte. Eh bien, voulez-vous
que je vous dise?. les hirondelles ne
sont que de pauvres petites bêtes, n'est-
ce pas? Cela n'empêche pas que je suis
prêt à parier avec qui voudra que leur
retour réjouira bien plus que celui de
nos députés tous les Landerneau de
France.
Elles vous ont quinze centimètres à
peine, de la queue au bec, les chères
voyageuses. G est petit-, c'est frêle et mi-
gnon. Cela se compose d'une pincée de
plumes, d'un petit bec fin, de pattes d'oi-
seau-mouche, et pourtant elles n'ont qu'à
secouer leurs ailes pour remplir de joie
des pays entiers Que cela doit être gen-
til, que cela doit être bon d'être hiron-
delle et de laisser partout et toujours le
bonheur après soi 1
Mais qu'elles se gardent bien de venir I
Rien n'est prêt pour les recevoir. Il fait
un froid de loup, les arbres ont l'air de
poignées de verges, et les femmes n'ont
pas plus tôt fait dix pas dehors qu'elles
ont le nez violet. Cela attristerait les hi-
rondelles.
L'arbre du 20 mars lui-même est en
retard. Vous auriez bien ri, je vous l'as-
sure, si vous aviez vu samedi dernier,
aux Tuileries, dès l'ouverture des grilles,
affluer les reporters au pied du marron-
nier. Chacun d'eux, son inspection ter-
minée, tirait un calepin de sa poche
nour y inscrire ses impressions.
Il faut en prendre votre parti, mes-
sieurs les bonapartistes, écrivait un ra-
dical, voici une nouvelle défection à
enregistrer. L'arbre du 20 mars n'a pas
yîeuri. Vous en êtes pour votre légende
La nature elle-mêlae a honte de vous et
déserte avec feuilles et bourgeons, etc.
Il semble que la nature se plaise à
donner aux hommes l'exemple de la
fidélité, griffonnait à son tour un impé-
rialiste. Ecœuré par la proclamation de
la République, l'arbre du 20 mars n'a
pas daigné fleurir. La nature elle-même
a honte de vous, messieurs les républi-
cains, etc.
Elle va bien, la logique, quand la po-
litique lui sert de caniche!
Dans les Champs-Elysées, la Halle aux
toiles est encombrée. Le jury prépare
ses lunettes; le pauvre M. Buon ne sait
auquel entendre; le marquis de Chenne-
vières déclare qu'il sent la rage le ga-
gner.
• Vous placerez mon tableau sur la
cymaise, n'est-ce pas, monsieur l'inspec-
teur ? J'ai toujours été sacrifié. J'expose
cette année « une mouche sur un morceau
de sucre ». Cela a beau être grand comme
nature, cela demande à être vu de près.
Mon cher monsieur Buon, ne m'ac-
crochez pas ailleurs que dans le grand
;alon, ou nous nous brouillerons. J'ai
envoyé une allégorie colossale Le' suf-
frage universel tempéré par les nécessités
d'xme situation tendue, aux prises avec la
démagogie. C'est tous portraits. Cela fera
un effet du diable 1
Cher monsieur, vous me permettrez
de vernir mon portrait au dernier mo-
ment.
Vous me permettrez bien, cher
monsieur, de rendre -compte du Salon
huit jours avant l'ouverture ?
Tout le monde, au nom de l'égalité,
demande à être exceptionnellement trai-
té. Le nombre des artistes qui ne sont
pas prêts est incommensurable et l'ad-
ministration montre à leur égard une
rigueur inaccoutumée. Si j'avais l'honr
neur d'être directeur des beaux-arts,
j'inaugurerais l'Exposition des retardatai-
res.
Tous les ans, après le classement des
récompenses, l'Exposition fait relâche
pendant quelques jours. L'administra-
tion en profite pour modifier l'emplace-
ment attribué à certaines oeuvres que
l'opinion publique lui a désignées. Ne
serait-ce pas le moment de produire les
retardataires ? Il va sans dire qu'ils ne
participeraient pas au concours.
On entend de tous les côtés, en ce mo-
ment, des pleurs et des grincements de
dents. Ici, un pauvre statuaire voit sur-
gir dans le marbre qu'il caresse une ta-
che, noire comme une truffe, qui désho-
nore le visage de sa Niobé. Et comment
exposer une Niobé truffée, je vous le
demande? Là, un praticien, un fondeur
maladroits ou négligents ont rendu inu-
tiles les efforts de toute une année. Une
maladie longue et douloureuse a surpris s
ce peintre alors qu'il ne lui fallait plus
que peu de jours de travail pour parfaire
son œuvre. Partout on pleure. Ceux qui
ont des cheveux se les arrachent. C'est
que bien des prodiges accomplis en vue
d'assurer le pain de quelques mois sont
devenus stériles.
Ne croyez-vous pas que les nouveaux
venus attireraient à l'Exposition un re-
̃min de visiteurs; que l'administration
et les artistes fe!en( ifquvfâraièp|bien?
6ette.semaina £ vit bien d'^aïrês vic-
times. On s'égotee Vplaisk du/éôté de
la Bourse. Il ne raj/^ias ,imr sserpar
là. Les millions rufes^HJàLl^et t le mas-
sacre n'est pas près de finir. Comme ja-
dis les Capulets et les Montaigus, les
Péreirichons et les Soubeyranais se sai-
gnent à blanc. Entre nous. bien entre
nous, n'est-ce pas? ces luttes ne me
touchent guère,- et je dépenserais plus
de pitié pour un pauvre petit exposant
évincé que pour un gros millionnaire
désarçonné, s'il ne se trouvait pas dans
la bagarre bien des innocents étripés.
Pour assister agréablement à ces petites
fêtes, il est indispensable de laisser son
cœur et sa conscience au vestiaire.
Je veux vous conduire chez un prince
de la nuance. » Suivez-moi n'ayez pas
peur. Ne tenez donc pas comme cela vos
mains sur vos poches. Mon Dieu que
vous êtes enfant Il ne faut pas exagérer
et prendre ainsi l'exception pour h
règle.
IL est neuf heures du matin. Courbé
sur un bureau d'ébène encombré de pa-
perasses, au centre d'un luxueux cabinet
de travail, ledit prince prend des notes
sur un carnet. Devant lui défilent sans
relâche des agents empressés qui rêvent
de ramasser les miettes autour de ses sa-
coches. A peine les yeux lors-
qu'un nouveau venu se présente.
Que font les gaz de Tanger ?
642. En hausse de 20 fr. sur le cours
dernier..
Vendez-en 750.
(L'agent sort en courant.)
Où en sont les obligations hypothé-
caires du canal de Panama?
On les donne à 165.
Achetez deux mille au cours moyen.
(L'agent s'éloigne au galop.)
Chaque -ordre donné est inscrit sur le
carnet. Cela dure une heure. La spécu-
lation mijote jusqu'au soir. A cinq heures
reviennent les agents. Crésus est à la
même place, son même carnet à la
main..
J'ai vendu les 750 gaz de Lisbonne
650.
Bien murmure notre homme. Puis
il inscrit
Acheté 630 vendu 650 X 750 bénéfice
15,000 fr.
Dans une colonne spéciale il ajoute
ces deux lettres cabalistiques C. P.
Les Panamas ont fait 180, cours
moyen. Personne ne s'attendait à cette
hausse. ̃
Vous avez acheté?
Vous m'avez dit une fois pour
toutes de ne jamais interpréter vos or-
dres. J'ai acheté.
C'est juste! soupire le financier.
Puis il inscrit sur le carnet .mysté-
rieux
Acheté no. Pertesur l'opération 30,000. C. G.
Et ainsi de suite.
Savez-vous ce que signifient ces let-
tres cabalistiques C. P. C. G. Tout
simplement Compte personnel et Compte
général. L'opération est fructueuse C. P.
L'opération a mal tourné C. G. On
m'assure-que cela se fait, mais je n'ose
pas le croire.
Je veux terminer cette lettre par une
histoire absolument vraie, comme toutes
celles que je raconte. Elle donnera une
juste idée de l'état de racornissement
auquel peut arriver un cœur de financier,
après quelques années d'exercice.
Nous sommes à la campagne, sur la
terrasse d'un château construit il y a
plusieurs siècles pour quelque descen-
dant de preux, et dans lequel se prélasse
actuellement un ancêtre de petits crevés,
un matamore du 3 0/0. Les oiseaux pro-
diguent leurs roulades; les fleurs, les her-
bes, les bois embaument à qui mieux
mieux; le ciel est clair; l'air est tiède;
il fait doux vivre. Le financier et ses
petits causent report et hypothèques en
fumant de gros cigares puants qui font
tousser les oiseaux du voisinage et don-
nent des nausées auxpapillons. Tous ces
gens-là ont la nostalgie du trottoir. Ils
aspirent au moment où, les vacances
finies, les mauvais jours revenus, ils re-
verront enfin la bienheureuse corbeille
dont il est si doux de faire danser l'anse.
Mais voilà qu'un jeune homme arrive,
toujours courant, les cheveux à moitié
brûlés, les mains noircies, les vêtements
en lambeaux.
Maxime! Qui vous amène?. et
dans cet état?
Monsieur, le feu a entièrement dé-
truit votre hôtel. J'arrive à cheval de
Paris pour vous apporter cette triste nou-
velle.
-Que le diable'vqus emporte J'ai du
monde à dîner ce soir; ce sera comme
un enterrement. Enfin! vous me dites
que tout a brûlé?
Tout, monsieur. Personne ne s'est
épargné, je vous jure. Nous avons plu-
sieurs blessés. D'abord, ce pauvre.
-L'immeuble était-il convenablement
assuré, mon père? s'écrie le cadet
anxieux.
Avantageusement, soyez sans
crainte. Ce que je regrette, ce sont des
valeurs au porteur que j'ai eu 1-a sottise
de laisser là-bas, dans un tiroir de mon
bureau. Il y en avait pour 250,000
francs.
Etes-vous enfant, mon père Si ce
n'est détruit, c'est volé.
Je vous rapporte ces valeurs, mon-
sieur.
Commentl.
J'ai pu pénétrer dans votre cabinet,
briser le bureau que le feu allait attein-
dre et sauver les titres que vous y aviez
laissés. Les voilà.
Le banquier, stupéfait, regarde son se-
crétaire pendant quelques secondes avec
cet air de compassion et de dédain que
prend un pioupou qui contemple un veau
à cinq pattes.
–Vous saviez ce que contenait ce por-
tefeuille ? lui demanda-t-il.
-Oui, monsieur, je le savais.
Vous n'ignoriez pas que ces titres
étaient au porteur? ajouta le cadet.
•– Je ne l'ignorais pas.
Oh! l'imbécile! murmure le père
en secouant vigoureusement les mains
de son secrétaire. ,1
L'imbécile! soupiré le chœur des
héritiers en se précipitant dans ses bras.
Il faut vraiment que la vertu soit une
bien bonne chose pour qu'on n'en soit
pas encore dégoûté.
Octave.
Échos de Paris
L'administration des beaux arts vient
de nommer les membres adjoints au jury
du Salon. Ce sont, pour la peinture, MM.
Edouard André, Maurice Cottier, Eudoxe
Marcille, le comte d'Osmoy, député à
l'Assemblée nationale, et le vicomte de
Tauzia
Pour la sculpture, MM. Barbet de Jouy,
Michaux, le vicomte de Râinneville
Pour l'architecture, MM. de Carclaillac
et Alfred Lenoir;
Pour la gravure, MM. Edouard Char-
ton, le vicomte H. Delaborde et Paul
Mante. ï
Mantz," #
A la première heure, on affirmait que
plusieurs des ;urés nommés et tirés au
sort, des quinze enfin, donneraient- leur
démission. On citait même des noms.
Mais il est probable aujourd'hui que les
jurés resteront à leur place. Tout au plus,
dit-on, y aurait-il une combinaison sur
laquelle tout le monde s'accorderait afin
de faire entrer parmi les juges M. Robert-
Fleury, qui a réuni un très grand nom-
bre de voix et qui a toutes les sympathies
des artistes jeunes.
Il y a quelques jours, notre collabora-
teur A. d'Aunay, dans un article intitulé
QUELQUES idées NOUVELLES, citait la lettre
d'un abonné du Figaro qui se plaignait
du peu de sollicitude du gouvernement
pour les vieux serviteurs, et particuliè-
rement pour les amputés militaires.
Nous recevons à ce sujet la communica-
tion suivante:
M. Salmon, ex-sergent-major, blessé à Se-
dan, a eu, en effet, une portion du visage em-
portée. Traité d'abord à l'hôpital du Val-de-
Grâce, il fut conduit à l'hôpital Saint-Martin
pour être mis entre les mains d'un opérateur,
M. Delalain, qui devait lui fabriquer un ap-
pareil.. -S. Ce ni
Ceci fut fait avec succès. Ce militaire, très
digne d'intérêt, puisque malgré son affreuse
blessure il était venu servir dans les rangs de
l'armée de Versailles contre la Commune, fut
l'objet de soins tout particuliers. Il reçut la
pension do retraite à. laquelle sa blessure lui
donnait droit et il enjouit maintenant. Déplus,
en raison de l'énergie et du patriotisme dont
il avait fait preuyo7 le général Geslin le pro-
posa pour la croix de la Légion d'honneur.
Cette récompense lui fut accordée. M. Sal-
mon témoigna toujours une profonde recon-
naissance de ce que l'autorité militaire avait
fait pour lui comme blessé et comme soldat
ayant porté aussi loin que possible l'accom-
plissement de ses devoirs militaires.
Les tableaux ont souvent une destinée
singulière. En voici un, par exemple, une
Nativité de Bassano (Giuseppe da Ponte,
dit le Vieux) qui, après être resté long-
temps dans la galerie d'un prince italien
du seizième siècle, en compagnie d'œu-
vres du Tintoret et de Véronèse, passe
par la galerie du vice-roi des Indes, M.
Crawford, et se trouve maintenant à
Paris, 18, rue Moncey, dans le cabinet
de M. Béraud de la Madeleine, qui va
lui-même le livrer de nouveau aux ha-
sards de la vente.
Pour faire suite à notre écho d'hier.
Nous venons de recevoir cette carte de
visite. `
C'est la semaine sainte, vous me faites 1
prendre le chemintle la croix I
Comte A. DE NOÉ
Bien reconnaissant | ~yr
Bien Cham. I
Claaur.
L'Exposition des industries maritimes
et fluviales, qui ouvre en juillet prochain
au Palais de l'Industrie, et dont le Figaro
a le premier annoncé l'ouverture, est de-
venue un véritable événement. A la fin
de décembre dernier, elle n'avait plus
guère que la moitié de ses emplacements
disponibles. Aujourd'hui, c'est à peine
s'il lui en re^te le quart. Nous signale-
rons parmi les membres de ses comités
MM. l'amiral Fourichon, comte d'Osmoy,
Cochery, marquis de Valfons, députés;
l'abbé Trégaro, aumônier en chef de la
marine; des présidents de chambre de
commerce, des membres de l'Insti-
tut, etc., etc. Les Anglais ne sont pas
demeurés en arrière le comité de Lon-
dres, qui a pour président le lord-maire,
compte dans son sein de hautes notabi-
lités MM. Brogden, Jenkins, Pender,
membres du Parlement; lord Clarence
Paget, membre de l'amirauté, lord
Elcho, etc.
On sait que Mme la maréchale de Mac-
Mahon a gracieusement accepté la pré-
sidence d'honneur du comité d'assistance
aux oeuvres philanthropiques de la ma-
rine, dont la pensée honore inliniment
l'Exposition,
A notre correspondant qui nous de-
mande des nouvelles d'Aubryet.
C'est d'une affection des nerfs que
souffre depuis longtemps notre ami Xa-
vier Aubryet. Il est soigné par MM. les
docteurs Sée et Frémy qui ont le ferme-
espoir de rétablir sa santé avec le traite-
ment spécial qu'ils lui ont prescrit.
Erasme a écrit VEloge de la folie, voici
l'éloge de la malpropreté. Il s'agit de
Paris et de ses embellissements comparés
à Rome et aux ordures qu'on y rencontre
jusques sur les marches de certaines
églises.
Je l'avoue, on rencontre parfois dans
Rome des épisodes à la Téniers, qui sont
4feoins fréquents dans les rues de Paris. Mais,
Bans parler du reste, les garçons de police
^ntrplus rares daijgjesjrues de Rome.
""Tout compte fait, un |fôujatfdans cet état de
nature qui force à détourner les yeux, est
moins saisissant à voir qu'un sergent de ville.
Le goujat ne me force qu'à prendre le large,
le sergent de ville me coupe le chemin.
J'aime mieux, moi, rencontrer le voleur
que le sergent de ville: car le voleur ne me
prendra que mon mouchoir, et je peux le
rattraper; mais le sergent me prend la li-
berté, qui la rattrapera?
Le jour où l'on pourra faire dans la rue
de Rivoli ce qui vous indigne dans les rues
do Rome, la rue do Rivoli paraîtra moins
propre, mais le monde sera sauvé.
La Commune nous a montré la rue de
Rivoli pourvue des ornements deman-
dés, absolument dénuée de sergents de
ville, et le monde n'a pas été sauvé.
Maintenant, par qui croyez-vous que
ces quatre paragraphes aient été écrits
est-ce par un frère et ami de la Marseil-
laise, du Père Duchesne, du Rappel ou du
Siècle?
Point c'est par le rédacteur en chef
de l' Univers, par M. Louis Veuillot.
•h
Je vois, par vos certificats, que
vous êtes une honnête fille. Mais êtes-
vous bonne cuisinière ?
Oh oui; madame.
Et quel est le plat que vous faites
le mieux?
C'est la compote de 'pomme froi4,é..
Ah et comment faites-vous ?
Je prends d'abord de la compote de
pomme chaude, et puis. je la laisse re-
froidir
LE MASQUE DE FER.
M. VEUILLOT
Puisque VUnivers n'est préoccupé, en
pleine semaine sainte, que de pour-
suivre sa misérable querelle contre
nous, querelle indigne de journalistes
de talent, car elle n'est au fond qu'une
question de boutique, force nous est de
le suivre et de lui répondre. Après tout,
nous nous consolons de l'explosion dé
jalousie qui a poussé l'Univers à nous
attaquer. Lui, le maître-juré en éreinte-
ment, s'est montré dans cette campagne
d'une faiblesse insigne. Il a mis les
rieurs contre lui. Certainement nous lui
avons porté malheur.
L'Univers doit regretter cette aventure.
Mais il lui en est arrivé tant d'autres
dans son existence, qu'il s'est fait comme
une habitude des sottes équipées et qu'il
ne rougit plus.
II faudrait un volume pour raconter
par le menu, les nombreuses palinodies
de ce journal depuis l'avénement de la
dynastie des Veuillot.
Voulez-vous, sans plus tarder, que
nous entrions en matière ? Il faut com-
mencer un peu haut; mais rassurez-vous,
nous arriverons à l'époque contempo-
raine etvouslirezdes choses renversan-
tes.
Nous sommes en pleine révolution de
1848. Voici en quels termes M. Louis
Veuillot salue la République
Dieu parle par la voie des événements. La
révolution de 1848 est une notification de la
Providence, Cene sont pas les conspirations
qui peuvent do la sorte bouleverser de fond
en comble et en si pou de temps la société hu-
maine. Une conspiration qui réussit allume
instantanément la guerre civile. Le principe
1 politique, attaqué et renversé par surprise,
cherche immédiatement à se défendre. Qui
songe aujourd'hui, en France, à défendre la
imonarchie ? Qui peut y songer ? La France
croyait encore être monarchique et elle était
déjà républicaine. La monarchie succombe
Bous le poids do ses fautes. 27 février 1848.
La question aujourd'hui n'est plus entre la
liionarchie et la République. La monarchie
li'est plus; les rois l'ont tuée. Il y a trois
cents ans qu'ils travaillent à la démolir, et
ils n'en ont pas laissé pierre sur pierre. Ce
qui en restait hier n'était plus qu'un nom.
19 mars 18-18.
Ainsi, cette époque, VUnivers ensei-
gnait qu'Henri IV et Louis XIV avaient
démoli la monarchie.
%a monarchie meurt de gangrène sénile.
Ejty attend à peine qu'on lui dise Nous
nq'voulons pas de toi va-t'en Le coup
n'est plus nécessaire le geste suffit. 21 mars
1848.
Plein du délire républicain, VUnivers
vaticinait à perdre haleine la chute de
tous les trônes allemands.
La Confédérafion germanique est dissoute
par! cet événement (la révolution de Vienne).
Noi-seulement la chaîne est rompue, mais
chaque anneau sera brisé. Le roi de Prusse,
en ïetablissant l'ordre dans les rues de Ber-
lin, in'a gagné que quelques courts instants
de ^rève. Pour lui, comme pour les autres;
il est trop tard. Et ces petits royaumes, ces
duoliés, ces électorals, Bavière, Hanovre, Da-
nemark, Saxe, Wurtembarg, comme le vent
va emporter cette poussière de couronnes
dont pas une n'a su, depuis longtemps, rayon-
ner île l'éclat de l'intelligence ou de la vertu!
Léuis Veuillot ne chantait pas seul
l'hoîannah républicain dans VUnivers;
son 'frère Eugène faisait l'accompagne-
ment. En 1847, Louis avait annoncé, avec
soleàriité les sentiments démocratiques
d'Eugène en ces termes
î$. Eugène VEUILLOT EST DU peuple ni 1789
ni ne peuvent sonner à ses oreilles comme
des dates funestes. 17 mars 1847.
L'Univers allait loin dans sa haine
contre les rois, ainsi qu'on va le voir.
Dans une controverse avec M. Lia-
dières, il avait nié que l'exemple des
premiers chrétiens qui endurèrent pen-
dant trois siècles les persécutions sans
se révoUer contre les empereurs fùt suf-
fisant pi>ur obliger les Français du dix-
neuyienie siècle à pratiquer la même pa-
tience. `,
Les apologistes de l'assassinat politique in-
voquent en principe le droit de tuer les
tyrans. A prendre cette thèse d'unewna-
nière absolue il est évident que tout homme
qui tient le pouvoir à un titre ou à un autre,
dans une société quelconque, du moment ou
il viole ouvertement et habituellement toutes
les lois divines et humaines, il est évident
qu'un tel homme est une peste publique, un
fou furieux contre lequel il est trèa légitime
assurément de prendre toutes les précautions,
tous les moyens propres à l'empêcher. Il y a
même des cas, oie, en pratique, cette question
n'offre as la moindre difficulté. Ainsi, toutes
les fois qu'un peuple a des institutions, et
qu'elles sont supprimées par une usurpation
violente toutes les fois que l'usurpateur se
fait du pouvoir dont il s'est emparé un ins-
trument pour commettre toutes sortes d'ex-
cès, il est manifeste que les entreprises contre
sa personne sont des*acles bons et honorables.
L'antiquité païenne en a jugé ainsi à l'égard
d'Harmodius et d'Aristogiton, et à l'égard du
premier des Brutus. 6 déc. 18i8.
Rien de curieux à étudier comme le
trouble de M. Veuillot pendant le duel
du Président et de l'Assemblée nationale.
Il prophétise, selon sa coutume, à tort
et à travers, songeant parfois au retour
de la légitimité, lui, le républicain d'hier,
croyant tour à tour et ne croyant pas
à. la. dictature napoléonienne, entre
temps insultant l'Assemblée législative
qui contenait pourtant l'élite des gloires
de la France. Voici quelques-unes de
ces appréciations. Ici les dates sont d'une
importance capitale:
Il nous a toujours semblé étonnant que cet
Augustule, enveloppé par le hasard dans son
berceau d'un lambeau de pourpre, pût rem-
plir l'attente de la société. 8 septembre 1849.
Quant à continuer l'Empire de Napoléon,
qu'il n'y songe pas. Après trente-cinq ans
d'intervalle, sous trois gouvernements di-
vers, le charme est détruit, et l'Bmpire ne
peut, renaître sans une nouvelle fascination
de génie ou de gloire. –28 mai 1850.
L'Empire lui semblait impossible le 6
mai 1851.
L'Empire véritable est impossible, par la
raison péremptoire qu'il n'y a nulle part l'é-
toffe d'un empereur.
Et, au lendemain du coup d'Etat, il
écrivait
Louis Bonaparte, avec plus du bon sens et
d'énergie que n'en a montré depuis 60 ans au-
cun de nos rois, a remporté, le 2 décembre,
deux grandes victoires. La première, la plus
considérable des deux, contre le parlementa-
risme la seconde contre le socialisme.
Que les légitimistes qui désireraient nous
voir partager leurs dissentiments, imitent la
conduite sage et prudente de l'Eglise qu'ils
acceptent le secours que Dieu nous envoie.
Enfin, le bouquet, que M. Paul deCas-
sagnac, s'il n'eût été encore au collège,
eût signé des deux mains
Il est difficile de décrire le spectacle que
Paris offrait hier, sur le passage des soldats
de Crimée. Ce cortége brillant, cette voie
triomphale, ce peuple innombrable, ces visa-
ges contents, ces acclamations, ces fleurs sur
les armes, ces larmes dans les yeux, cet em-
pereur, si tranquille au miliett de sa force, si
simple parmi les éclats de sa splendeur. Sur
ces mêmes boulevards, on a vu passer, il n'y
a pas huit ans; la première cérémonie, la pre-
mière fête de la République, un enterrement
anonyiue. Un corbillard chargé do restes
quelconques, orné de riches symboles, s'avan-
çait dans la boue, vers la colonne de la Bas-
tille, où ces anonymes allaient recevoir leur
sépulture aux pieds du Génie de l'insurrec-
tion.
Derrière le corbillard pataugeaient douze
individus, la plupart sans nom et sans visage,
traînant à leur suite une queue de corpora-
tions officielles et de sociétés chantantes
c'était le gouvernement do la France.
Honneur donc et reconnaissance à vous
d'abord, homme que Dieu a choisi pour répa-
rer ce désastre.
Marchez fièrement, Sire, au milieu de votre
peuple, dont les acclamations vous saluent:
Vive l'Empereur 31 décembre 1855.
On a remarqué, non. sans quelque sur-
prise, que les rédacteurs centenaires de
l' Union se sont associés à VUnivers dans
la pauvre campagne entreprise contre le
Figaro. Voici quels termes de mépris lui
prodiguait VUnivers le 14 janvier 1855,
alors qu'il était bonapartiste enthou-
siaste.
V Union est d'une race qui craint la lu-
mière.
Un an après, le 16 janvier 1856
Si V Union était une feuille catholique. ou
même honnêtement protestante elle ne
consacrerait pas ses apologies et ses doctri-
nes au système gouvernemental (la Restaura-
tion) si nouvellement et si déplorablement
inauguré en France.
L'association de VUnivers et des abat-
jour verts de V Union la grande pu-
blicité de ce journal n'étant pas à crain-
dre pour M. Louis Veuillot nous rap-
pelle divers jugements portés par lui
sur la monarchie française.
Dans VUnivers du 27 février 1848, il
écrivait
La monarchie succombe sous le poids de
ses fautes. Immorale avec Louis XIV, scan-
daleuse avec Louis XV, despotique avec Na-
poléon, inintelligente avec Louis XVIII et
Charles X, jusqu'à 1830, astucieuse pour ne
rien dire de plus jusqu'en 1848 elle n'a
plus aujourd'hui de partisans.
Quant à la plus auguste victime de la
Révolution, Louis XVT, savez-vous ce
qu'il en a dit, cet éreinteur forcené ?
Louis XVI est un prince aveugle, dont la
banale philanthropie oublie que la force et la
justice sévère sont la bonté des rois un ré-
formateur imprudent du peuple du "monde
qui avait le moins besoin d'être réformé un
révolutionnaire qui, au lieu de continuer les
traditions de ses ancêtres, comme c'était son
devoir, a provoqué et imposé la Révolution à
la France qui la repoussait.
Après ce texte, il faut s'arrêter. On n'a
pas le courage, eût-on le cœur d'un Do-
lope ou d'un dur soldat d'Achille,
Mlrmidonitm, Dolopum ve, vel duri miles Achilléi,
de poursuivre un ennemi même, plus
loin.
Nous mettons à l'entière disposition de
M. Louis Veuillot la collection du Figaro,
depuis vingt ans. Il n'y trouvera pas un
numéro où il n'ait éte crié Vive le
Roi!
Il cherchera à y découvrir aussi si ja-
mais, au grand jamais, il y a été pro-
nonce un seul mot contre le clergé et la
religion. 1
CHOSES DU JOUR
Le récit de M. Jules Favre
M. Jules Favre ne peut se résigner au
silence. II reste imperturbable, au mi-
lieu d'un concert à peu près unanime de
colères et de malédictions. Ni les catas-
trophes publiques, ni les malheurs pri-
vés ne lui dictent une sage réserve. Avo-
cat, il cherche les causes bruyantes; dé-
puté, il brave les tempêtes parlemen-
taires écrivain, il se complaît dans la
discussion des événements où il a joué
un rôle néfaste. Rien ne peut l'arrêter
dans cette voie. On vient de l'entendre
au procès Wimpffen, il faut qu'on le lise
aujourd'hui. Le moment lui paraît op-
portun pour reprendre son Simple récit
d'un membre de la Défense nationale, et de-
main, les devantures des libraires ver-
ront s'étaler ce volume, le dernier de la
série, mais non pas gardez-vous d'en
douter, le dernier de M. Jules Favre.
Attendons-nous a voir apparaître quel-:
que jour les Récits d'un député sous le
Septennat. L'encrier de ce personnage est
intarissable comme un fleuve.
Je viens de parcourir les épreuves de
ce troisième volume. J'y cherche le but
que l'auteur a voulu atteindre, et je lis
dans la conclusion • « Nos malheurs sont
» d'autant plus accablants qu'ils ont été
» amenés par nos fautes. Nous avons ex-
» pié notre folle présomption et notre cou- «
» pable abandon de nos devoirs civi-
» ques nos pertes et nos souffrances
» sont incalculables. ». Vous croyez
peut-être que c'est en son nom que parle
M. Jules Favre et qu'il avoue ses fautes
et sa présomption? Pas du tout. U/esï au
nom de la France qu'il écrit ce sont les
fautes, c'est la présomption du pays qu'il
regrette. C'est de la morale et non des
aveux que cet homme étrange nous of-
fre. Vit-on.jamaisun aplomb plus gran-
di.ose?
#*#
M. Jules Favre a aussi éprouvé le be-
soin de faire une apologie nouvelle de
M. Thiers, dont il vante l'incomparable
bonté et le grand patriotisme. Il est évi-
dent que bonté est ici pour indulgence
regrettable, et grand patriotisme pour
ambition sénile. M. Thiers doit être bien
embarrassé de tels éloges. Mais M. Jules
Favre ne lâche pas du tout cette alliance
il se cramponne à M.'Thiers et ne lui
cède pas un pouce d'affection, pas une
pierre de son intimité. Le châtiment est
rude pour l'ancien président. Le voilà
condamné, pour l'histoire, à traîner fa-
mitié de M. Jules Favre comme un boulet.
L'auteur des Simples récits dédaigne
de se justifier de la négligence avec la-
quelle il s'occupa du sort de l'année de
l'Est dans la convention d'armistice. Il
répond un mot seulement à toutes les
accusations « Je la croyais victorieuse »
dit-il. Mais, victorieuse ou non, l'armée
de l'Est n'allait pas moins se trouver,
forte au.plus de cent mille hommes, li-
vrée à un million d'ennemis. M. Jules
Favre ne s'en est pas préoccupé autre-
ment. Toutes les duretés qui lui ont été
dites à ce sujet sont donc évidemment
méritées.
Quant à la Commune, il n'hésite pas à
reconnaître qu'on accuse le gouverne-
ment de la Défense nationale d'avoir eu
une folle confiance dans le peuple armé
de Paris. L'aveu est précieux à enregis-
trer
« On est tente de se demander si nous n'é-
tions pas pris de vertige en prodiguant do-
tels témoignages de confiance à la population-
de Paris, qui allait épouvanter le monde par
ses incompréhensibles excès. Etait-ce le mo-
ment de la louer et de se placer sous son
égide ? Ne cédions-nous pas à cette vieille ha-
bîtude de flatter le peuple, qui est à la fois la
ressource et la perte des pouvoirs en déca-
dence ? Et n'eût-il pas été préférable de récou-
rir à de légitimes et salutaires rigueurs ?
La seule circonstance atténuante que
le verdict du public accordera à M. Jules
Favre, c'estqu'il ne ménage' pas les.com-
muneux. Il avoue même, certain que
désormais il n'a plus à compter sur ses
anciens électeurs de Paris, que la popu-
lation était complice de la Commune:
« Les violences que nous regardions comme ;̃
impossibles, nous les avons vues. Il serait
trop commode de prétendre, en niant l'évi-
dence, qu'elles aient été l'œuvre isolée d'un
petit groupe do malfaiteurs. Non, elles se
sont accomplies avec la complicité d'une
partie de la population de Paris, avec le con-
cours ou tout au moins l'approbation de gens
jusque-là paisibles, laborieux et que nuln'au-
rait ose soupçonner d'actes aussi abominables.
C'est pour l'historien, pour le philosophe pour
l'homme d'Etat, un devoir rigoureux craller
au fond des ténèbres d'iniquité et d'aberra-
tion où se cache la raison d'être des ces appa-
rentes anomalies, et d'en dégager la clarté,
mémo sinistre, si elle peut faire briller la -vé-
rité. »
Mais ce que M. Jules Favre se garde
bien de reconnaître, c'est que c'est l'op-
position dont il était le chef sous l'Em-
pire qui avait excité les passions de ces
gens jusqu'alors paisibles. Une fois lancé
sur la pente, le train populaire n'a pu
être arrêté, et ce n'est pas ceux-là qui
avaient donné le mouvement qui pou-,
vaient serrer les freins.
En somme, le livre de M. Jules Favre
n'apprendra rien. Ce récit ne révèle au-
cun fait, ne contient aucun incident in-
connu jusqu'ici. C'est une défense sans
élément de preuve, une argumentation
à vide.
Aucun de ceux qui le liront n'aura
l'idée d'estimer un peu plus M. Jules
Favre après l'avoir lu. Il a compromis
davantage ceux qui ne peuvent cesser
d'être ses amis, sans dégager en rien sa
responsabilité personnelle. C'est une
pièce de plus dans son dossier, voilà
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