Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : L'Humanité (Paris)
Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)
Date d'édition : 1913-07-29
Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juillet 1913 29 juillet 1913
Description : 1913/07/29 (Numéro 3390). 1913/07/29 (Numéro 3390).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k2535423
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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BORESSE PARIS (2*) 142, Rue IWontmartm
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6 Pages 5*
ABONNEMENTS
Bâna frais dans tous les Bureaux de Posta
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JOURNAL SOCIALISTE"
Directeur Politique < JEAN JAURÈS
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£e B011 Juge
Pendant quelques jours, le comte et la
comtesse de La Rochefoucauld ont sé-
rieusement embêté leur propriétaire, M.
de La Vérone, 17, boulevard Lannes. Les
gazettes furent pleines des exploits de la
bonne comtesse, « née Benoit », qui ar-
borai à son corsage la clochette de bois
et.excitait à la révolte les habitants inat-
tendus de son hôtel particulier. Par
l'échelle de corde de la maison barri-
cadée montaient les ravitaillements, les
gigots, les demi-se tiers, les barils de biè-
re, le pain et le, lait offerts par la dame
généreuse cependant que, sur son invi-
tation, pendaient, aux fenêtres le portrait
du Sacré-Cœur et l'effigie. du juge Mo-
nier. Ce fut une vraie aubaine pour les
badauds, les photographes et la maison
Pathé, qui va avoir un beau film, et peu
banal. Quel malheur que les comtesses
d'aujourd'hui n'aient pas plus souvent
des démêles avec leur propriétaire
Il y aurait de beaux jours pour' quel-
ques malheureux et surtout pour les
gazetiers
Mais quelqu'un est venu troubler la
fête, et c'est~, le mau-
vais uge q ufvSrîffSOan'^ÎSifjul ser tout
le monde. Il n'a pas eu une.bonne pres-
se, ce président, et de tous les côtés, il
reçoit fie fâcheux compliments.Tout cela
pour quelques considérants de son arrêté
d'expulsion que je trouve, pour ma part,
on ne peut mieux placés dans la bouche
d'un juge bourgeois qui sait son métier.
Débarrassé de son grimoire, de son
patois de Palais, que dit donc en ses
attendus le président du tribunal civil
de la Seine ? Il rappelle judicieusement
que les gueux ne peuvent, à cause de
leur « genre de vie », habiter le boule-
vard Lannes, eni des hôtels dont îa loca-
tion est de 20.000 francs par an. Il dit
que c'est là un attentat contre l'ordre
social, qui veut que les mal vêtus restent
dans nos quartiers lugubres où sordides,
et qu'ils n'aillent pas souiller de leur pré-
sence les rues qui avoisinent l'avenue du
Bois-de-Boulogne. Ce président a raison,
et il l'a bien fait voir, hier matin, à la
première heure. Dans un Etat bien po-
licé, il importe que chacun soit à sa
place.
Il est vrai que le juge s'est permis
d'être insolent vis-à-vis des sept pauvres
familles qui avaient accepté l'hospitalité
du comte. Il a dit qu'il s'agissait « d'une
tribu d'occupants d'un. rang social infé-
rieur ».I1 a ajouté que, vis-à-vis de gens
pareils, « aucun, .ménagement ne s'impq-
sait et qu'il fallait les « expulser imrnèV
aiatêmëiît: :»;ËWWngagë provoque la co-v F
1ère d© Mme. Séverine dans Gil Blas.
Mais d'abord l'insolence s'appelle-t-elle
encore de ce nom, lorsqu'elle s'adresse
aux nommés Vanackère, Husson, Collet,
H-auré, Perte, Baillet-et autres Moro, qui
s'amusent dans leur imprévoyance à
faire, à eux sept, trente-cinq enfants, qui
sont très mal habillés, qui n'ont pas un
.rouge liard, et dont tout le mobilier tient
dans une voiture à bras ? Si on oblige
les magistrats à être polis envers du pa-
reil monde, où allons-nous, en vérité ? 2
Mais voici où notre juge Mortier est
tout à fait irréfutable. Le facétieux La
Rochefoucauld est en délicatesse avec
les époux de La Vérone, propriétaires,
qui lui ont loué un immeuble. Bien i
Pour jouer un bon tour aux de La Vé-'
rone, les La Rochefoucauld ont l'idée
d'héberger quelques malheureux dans
cette maison qu'ils ont quittée, mais
dont ils ont payé la location par avance.
Halte-là monsieur le comte « De tels
agissements ne sauraient trouver grâce
devant la justice des mesures urgen-
tes s'imposent comme chaque fois qurest
révélée une grave atteinte au droit de
propriété. »
Voilà qui est parler Voilà l'argu-
ment décisif, irrésistible. Cet attendu
du juge n'est peut-être pas d'une tac-
tique habile, a II n'était pas nécessaire
de rappeler ces choses-là », dit Mme
Séverine mais un juge d'aujourd'hui
est payé pouir rendre la justice à, la
mode bourgeoise. Il ne doit jamais ou-
blier que ,1a pierre angulaire de la so-
ciété qu'il a mission de défendre, c'est
la propriété. Elle était menacée dans
son absolue souveraineté. Vite, appe-
lons le commissaire 1 C'est bien dit
c'est bien fait. Il faut décorer r, cet
homme.
Vous avez loué, payé d'avance un
appartement ou une maison et vous
pensez pouvoir faire de la chose louée,
une fois votre terme réglé, tel usage
qui vous conviendra. Erreur Le droit
du propriétaire n'est pas éteint quand
il a empoché votre .argent. Ce droit est
illimité, total. Le vôtre, à vo'uis loca-
taire, est de payer et d'être périodique-'
ment augmenté. Voilà la saine doc-
trine.
Un propriétaire, peut empoisonner de
tuberculose des milliers de locataires.
Au dire de nos hygiénistes, rien que
pour Paris et sa banlieue, plus de
BCKXO0O personnes habitent des locaux
insalubres Un propriétaire peut met-
.tre à la partie; à' fin de bail, un petit
commerçant sans lui payer son fonds,
et se faire octroyer un « pot-de-vin »
par son- successeur. Un propriétaire, lé-
gifère, décide, tranche, met dehors à sa
guise, en souverain tel est le code pré-
sent, le code de la propriété que tous les
Monier de Franco ont charge de faire
appliquer. Ce sont ces vérités essentiel-
les qu'ils ont le devoir de proclamer
bien haut, toujours, afin que nul n'en
ni les f?.milles noiiib"' njsea, ni
lit comtesse de La Roobefoue. >1, ni
les socialistes, ni. personne. Et le prési-
dent Monter poïiir, l'avoir- saleMielle-
ment répété, est, pour le présent, un
très bon juge.
MARCEL ÏÏASHÈN.
Tante, demande de changement d'adresse
doit être accomjMgnée de ia dernière bande
du journal çt 4e 0 fr. 50 en timbres-poste
̃bout trais de réimpression,
1E f El EUS MB PEBSPPIÏES
OE TOURS VA fîRE EBLAll
-̃ -̃ ̃ –+^+~+*. i_ ..>̃ ,-•
Poteaux de Trolley, fils aériens seront
installés sur le vieux Pùnt de Pierre
».»–
Le pont de pierre de Tours |
̃ .Tours possède un admirable, pont die pierre
qui eiijam.be la Loire par le moyen de quinze
.arches. II prolong-e la rue principale de la
ville et semble conduire tout droit au3c; coteaux
boisés, si joliment ondules, qui ferment, l'ho-
rizon. Il fut construit de 1764 à 1777 et s'orne
au nord et au sud de pavillons légers.dans le
goût de ceux qui .s'élevaient aux barrières de
Paris et que l'on voit encore à la, barrière du
Trône. Du centre du pont, le regard se pro-
mène sur les îles, sur les rives garnies d'ar-
bresi, et atteint les coteaux de Vouvray, aux
vignobles illustres. L'ensemble est un pano-
rama de grâce, de douceur et d'harmonie. On
va le mutiler: on y installera un trolley aérien
dont les câbles seront supportes par des po-
teaux encastrés dans les motifs d'architecture
M6RT DE BOUHEY-ALLEX
Un deuil nouveau feappe le Groupe eo-
cialiste au Parletraent. Le .citoyen Boubey-
Allex, député de la Côte-d'Or, est décédé
hier, à son domicile, 13, rue d« Poiasy,
des suites d'urne maladie qu'i" depuis long-
temps la indnait et dont ses amis ne 'pou--
valent que trop suivre, sur son visage
émacié, l'impitoyaMe, pino,grès>
J.eian-Baptiste Bouhey-Allex avait cin-
qitiiante.-hiuit ans. Né à V!illers-ia-Faye
'(Côte-U'Ot)/' ïë 3 îëvrlëir 18o5; :il était" 'fils
d'un paysan et, tout jeune, riche d'une
seule imstruiction pr.imaiaiei il cultiva la
vigne, et la champ de .son père.
O.onaeiBer municipal die Villers en 1881,
puas cQinseillar d'arrondisisieanent, puis
maire, il fut élu consemer général de son
canton (Nuitis-iSaint^eorgeis): en 1889 et
depuis lors indéflnimeint réélu nul doute
qu'au scrutin qui aura lieni dinianiche son
nom ne fût à nouveau sorti de l'urne.
C est c.omjm,e i-épublicain radi-cal qu'à
deux' reprises, en 1891 et en. 1893, Bouihey
fu.t candidat, dans la « première » de'
B.eaune, aux élections législatives. Vaincu,
il adhéra au siociiailisme qu'il n'avait
d'ailleurs jamais coanbattu créa le Ré-
veil des Pay s ans et tint da mombreuses
réuniorus da piropagaiiide -qui lui valurent
d'être cassé de son grade de capitainei de
territoriale.
Candidat socialiste aux élections de:
1898, il subit un troisième échec– mais il
"n'était pas de ceux qui lutt&nt pour le
succès.
Aippielé en 1902 parr les socialistes1 de~Di-
jon, ii .fut élu député. Battu en 1906, il
ouvrit dans, la capitale boiiirguiigînonnie un
modeste étabiMissemieint de commerce et
conitinûa. son action socialiste c'est ainsi
qu'il nrit paart à la fondation die plusieurs
coopératives ouvrières.
Gonsieiller municipal da Dijon en 1908, il
réiusait, en 1910, à reprendne, au nom du
Pia.rti, le siège de député perdu quatre ans
piluis tôt.
Bouhey inspirait à tous .la oonfîancei et
l' estime; II parlait peu, mais ses avis
étaiianit marquiés au coin de la modération
et de la sincérité. Meanbre de la commis-
sian de l'arméei il y avait pris part, à côté
de Jaurès, à -la lutte contre le rétablisse-
ment du service dé trois ans. Sa mort
aura suivi de près le vote, par la Cham-
bre; de cette loi néfaste. Mais il .n'^est pas,
pourtant, parti découragé. La bataille
•contre les trois ans a.ufra été sa < dernière
pensée il ne la conisidérait nullement
comme terminée et il y a queilques jours,
il commandait à V'Bumanité dix mille
esempilairas du dâiscours de Jaurès qu'il
se proposait de riépandire parmi les ou-
vriers et les vigsififfons do sa. Gôte-d'Or.
|j Nous saluons avec nee-pect Ja mémoire
de ce citoyen -sans raprache ;6t adressions
à tous les siens l'iexpressio^n de nos con-
doléances socialistes. Am. D.:
qui couronnent les piles. Ainsi, le paysagel
apparaîtra recouvert d'un filet irrégulier, d'amel
tç^U.e d'araignée qui, morcellera la., perspectiv.iî.î
découpera le fond, détruira les proportions SuJi
tableau. On avait demandé le classement duï
pont pour éviter les travaux: il a été refusé. w
Les ouvriers vont se mettre à la besogne.. Des|
techniciens affirment que cette destruction;
d'un des plus beaux sites de Tourame pouvait
être évitée sans léser les intérêts des vpya-|
geurs. Il est dommage qu'on ne l'ait pas cher4
ché,:ppur la prospérité de la ville elle-même;
Car les gens que les intérêts matériels seuls'
retiennent devraient bien se dire que, quand!
ils auront détruit tout ce qui fait le charmef
de leur cité, on n'aura plus aucune raison' dçl
la visiter '•̃̃̃ ̃ • • M
Cônjecttires I
L'ambassadeur anglais à Consiantlnoi
pie a protesté contre l'attitude de laTu^
quie. Il a fait savoir, au nom de sir Èdj >
ward Grey, que l'Angleterre retirera^
à la Turquie le concours moral et finanî
cier qu'elle lui'avait promis. Ha ajout!
qu'elle ne protégerait point la Turqui'
contre les conséquences de sa faute; Quel
est-le sens.de cet avertissement ? Per^
sonne ne soupçonnera le gouvertiemeill
anglais, i' qui depuis le début de la crise
à fait preuve d'une si'granderêlëvatjon
d'esprit et d'un si noble souci de la paix,
de s'obstiner par amour-propre mesquin
à la lettre du traité, de Londres. L'Angle-
terre n'a d'ailleurs aucun intérêt à bles-
ser le monde musiilman,' dont l'irrita-
tion ne peut qu'aggraver les difficultés
anglaises dans les Indesi
•' .Très probablement, si l'Angleterre in-
siste de la sorte, c'est qu'elle redoute que
des événements nouveaux fournissent à
la Russie le prétexte impatiemment at-
tendu d'agir en Asie Mineure.
Le gouvernement de sir Edward Grey
a, eu déjà du mal à faire accepter a l'opi-
nion anglaise, conservatrice ou radicale,
la politique anglo-russe en Perse. La po-
litique de la Russie a éveillé les défian-
ces de lord Gurzon, comme des radicaux
du Daily News.; Que serait-ce si la Rus-
sie,, sous couleur de châtier le. gouverne-
ment turc, mettait la main sur l'Armé-
nie, où depuis si longtemps chemine
l'intrigue russe et où viennent d'éclater,
par une coïncidence bien inquiétante,
des troubles nouveaux ? C'est sans doute
pour couper court à cette manœuvre de
la Russie que l'Angleterre se hâte d'in-
tervenir auprès des Turcs pour qu'ils
rentrent dans les termes du traité de
Londres. “̃
Mais, en vérité, la Russie aurait-elle
le droit de tenter cette opératiom même
si les .Turcs, restaient à Andrinople ? Il
y a eu un moment, dans la première
période de la crise balkanique, où la
Russie a interdit aux Bulgares de saisir
Andrinople D'où- vient qu'elle consi-
dère aujourd'hui comme indispensable
ce qu'elle .jugeait naguère dangereux ? `l
Et si, comme il est probable,, elle ne
cherche qu'un prétexte à se, pousser en
Asie Mineure, le, gouvernement anglais
.peut-il croire que sa dérnéroh©" suffira
à enlever ce prétexte, à la Russie ?
Comme, il est probable que la Turquie
ne s'inclinera pas, la Russie trouvera
au contraire, dans l'échec de l'interven-
tion anglaisé, une raison nouvelle de
pousser "sa pointe, en Arménie.
L'Europe est, d'ailleurs, dans un tel
état de discordance que la Conférence
des ambassadeurs, d'accord en appa-
rence pour demander aux Turcs
d'abandonner Àridrinople, .se" divise' sur
le point, décisif, c'est-à-dire sur les
moyens de pression. Et de plus, au. len-
demain même du jour où la Roumanie
a fait" savoir que le traité de Londres
était la- bas©: nécessaire des négociations
balkaniques qui vont s'instituer à Bu-
carest, la Grèce et la Serbie déclarent
que la question d' Andrinople intéresse
seulement la Bulgarie et la Turquie et
ne saurait, modifier en rien leur pro-
gramme.
A vrai dire, il serait sans doute ma-
laisé aux Serbes et :aux Grecs de re-
Vendiquer Andrinople pour la Bulgarie.
Car, même s'il n'y a eu aucune entente
expresse entre les Serbes et les Grecs
d'une part et la Turquie de l'autre, il
est bien certain que les Grecs et les Ser-
bes ont vu d'abord sans déplaisir une
action qui secondait la leur. Il
est certain aussi que nombreux sont en
Serbie et en Grèce ceux qui aiment
mieux Andrinople aux mains des
Turcs qu'aux mains des Bulgares.
C'est dire qu'il y aurait une arave
imprudence à faire porter sur la, ques-
tion d' Andrinople tout le règlement de
la question balkanique et tout l'avenir
de îa paix européenne.
V1' ̃• 'Jean' "Jaurès. ̃̃̃
"\Le ~u;~e l~ri0ux''
I REFUSE
|A LIBERTÉ PROVISOIRE
I des inculpés
I $ UNE QUESTION SERA POSÉE
I AU MINISTRE DE LAJUSTICE
M :̃̃'̃' '̃ '̃̃ ̃̃̃̃̃̃!
I M.1 Dribux a refusé, hier, la mise en -1
̃ liberté provisoire des membres de la
̃.Confédération et des organisations syn-i
idicales, à la charge desquels ilessaiei
vainement d'établir une responsabilité 1
ou une complicité directes dans les pro-
testations qui ont soulevé les casernes I
contre le maintien de la classe. 1
I II, paraît que M. Drioux invoque pour J
I .raison de son refus que les inculpés,!
̃ n'ayant point voulu parler devant. ,lu|i,I
litobligent à chercher des preuves qu'il
Jattendait de leur conversation et à en-
S vbyer en province commissions rogatoi-
res sur commissions "rogatoires. ̃ 1
M. Drioux nous la baille belle Quoi;:?!
lit a fait près d'un millier de perquisi-
t,ions, il a pris un temps avant de procé- 1
der aux arrestations. On était donc en i
idroit de supposer qu'il avait rassemblé
§Ses preuves;, avant 'même de^ j eter en pri-|
son ceux qu'il a arrêtés, et dont quel^i
;ques-uns ont dû être relâchés parce qu'il
l'y avait eu erreur sur la personne Quoi j|
il lui faut encore des enquêtes et dëa|
commissions pour savoir de quoi il accu-s
sera les citoyens arrêtés l, n
M. Drioux a clos son instruction en
fait. La preuve en est qu'il s'apprête -M
partir en vacances cette semaine, nous 1
.savons, et il, doit être trop soucieux d\ É
son rôle pour laisser « en panne » un| i
instruction si importante (!) qu'on de
clare impossible de faire venir le procè
I en septembre. M. Drioux ne doit pas êtri
ï de ceux qui pensent qu'il leur suffit d
ï laisser sous les verrous les inculpés poui
s'assurer la tranquillité de villégiature
i S'il en était ainsi, ce serait propre
ment se moquer du monde et. de li
justice elle-même. Il]
r 'En tout cas, les inculpés vont se pourM
voir devant la chambre des mises eiw
accusation, et nous pouvons ajoute
qu'undes membres du groupe socialiste
posera sur cette désinvolture du jugŒ
une question au ministre de la justice J!
1 P..R. _,J^iltela^taaDm_j_^
f?>Voi^Ta!T^Smfee. à M.; BpIoàS; pas
otet a; -re e ,ra~smise àl\1.'i:}trÓ~.pa.
̃} M»*;Bërttian,: Lafonf, Iiavial, Oustxy -et tThryî V,
.;avaeàtS'd3B' iboailiï^ï. !i:r^j--v ->-̃̃̃̃̃̃̃ ̃ :̃̃̃̃̃̃
QUARTIER POtlïIQTjË DE LA SANTÉ
26 juillet 1913.
A M, -Drioux; juge d'instruction»
Monsieur le juge d'instruiction^
Les 'soussignés sollicitent leur libeorté
provisoire, s'eng'agieàJit sur .rtuoïïneur à
sq neprésenter. à toute réquisition de jiais-
tice. ̃ '̃, ̃'̃̃;̃.
A l'appui 4e cette demande, ils attirent
votre attention sur les arguments siM-
vauts-
Pair: suite des vacances judiciaireis qui
coroimeïioeiit lé 1" août, leur 'détention ris-
que de se prolonger jusqu'au mois d'octo-
brie, s'il n'est pas ̃ statué immédiatement
.sur le sort des pouTSuitesi engagées .0011-
tr.e eux. Indépiendainmeint dei cet argument
d'ordre personnel, ils vote, signalent que
leur détention ne peut avoir d'objet pour
la marche même de votre instruction,
puiisqu'elie est sinon clos© en droit, tout
.au moins tierminée en fait.
Bien que pnévenuis de délits d'ordre po-
litique, ils croient pouvoir bénéficier de
circulaiEes suoeiessives adrasséas de la
rfiancelleirie aux juges d'inistroiction, leur
signalant que l'état d'arrestation n'est
qu'exceptionnel, que la libéirté provisoire
est un droit pour un piréveinu, réputé in-
nocent jusqu'à sa condamnation.
Ils vous prient, d'agréer,, monisieuar le
j-uge' d'instruction, leaiœ' salutations.
«̃» ^»i uni -i
̃̃̃ .'S^QTBS '̃̃̃̃'̃"
̃̃ v .̃' ♦»»," ̃ lr '̃
Ii'I|«PniSSfi|TE Hft6E
~?-
Le télégraphe franco-russe nous a appris
récemment que le tribunal de Moscou avait
ordonné; de détruire trois volumes des œu-
vres de Tolstoï renfermant sa traduction des
quatre évangiles et divers commentaires.
Que de nos jours; à. une époque dont,
même en Russie, la caractéristique première
est la constante et extrême diffusion de l'idée
par le journal et le livre. Que trois' ou
quatre bonshommes, juchés sur une estrade,
ornés de peau de lapin et coiffés de bon-
nets, s'imaginent qu'il dépend, d'eux d'é-
touffer à jamais la pensée, d'un homme en
détruisant ses livres. au fond c'est à crever
de rire' "̃̃̃'̃̃'̃
Lorsque les vieux bonzes du Parlementa dé
Paris décrétèrent Rousseau, de prise de corps
à cause du Contrat Social et lorsque les aris-
tocrates genevois firent brûler son'livre par
le (bourreau. au. moins avaient-ils cette
idée t– et cette excuse que cela, pouvait
servir à quelque chose 1: Mais aujour-
d'hui
On sait ce qu'il en fut d'ailleurs: brûlé,
la; Contrat Social fut plus lu que si on en
avait fait une édition populaire et gratuite.
Ainsi en sera-t-il, et à plus forte raison, du
livre 'de Tolstoï en Russie.
On peut n'être pas tolstoïsant pour dix
centimes, et se féliciter néanmoins d'un évé-
nement qui ne manquera pas de donner plus
de noblesse encore à l'œuvre du philosophe.
Mais ces, juges. Ces juges substituant
gravement leur a pensée » rabougrie à celle
de l'écrivain, au nom de, leur idée propre
déclarant inexistante et nulle celle d'autrui.
Oh qu'on voudrait voir leurs portraits
On se les figure petits, ventrus, gibbeux,
bigles et podagres, aux gestes ratatinés et
sournois, ridicules et vilains.
Mais, hélas! -on.ne les connaîtra pas On
ne saura pas leurs noms! Ils seront morts,
et, encore que sanglant, le souvenir de Ni-
colas II sera perdu dans ta mémoire des
Russes qti'ils^relirorit encore et en russe
les ouvrages 1 détruits s de Tolstoï 1 Vic-
tor SXELL. :̃̃̃̃ .̃"̃ "̃. "V-
LAP0LM
DE 1. 1 M RliFflliCÂBLD
̃ » «>^«>^<. ̃ ̃ ̃ ̃• ̃
II lui faut briser des portes et `des fenêtres
Les "sans-logis sont hospitalisés à Bougival
La comtesse' de La 'Rochefoucauld; Les policiers brisent une fenêtre. Le départ
manifeste des, expulsés
'Nous laissions prévoir, dans" un dès; der-
niers numéros, que, honte'use d'elle-même,
la « Justice » procéderait sans doute à
l'expulsion des locataires .du comte de. La
Rochefoucauld, un matin, de bonne; heure
en .catimini, comme on procède à une /exé-
cution capitale.
C'est ":ce qui s'est réalisé.
A "six,: heures du matin, des gardiens .de
la paix ont cerné l'hôtel pour empêchier le
ravitaillement. Une demi-heure après, en-
viron, le commissaire de police fait ouvrir
les portes7 de -la- grille et s'avance sous les
fenêtres de l'hôtel, accompagné d'un huis-
sier, nommé Colombus, figurant aussi ir-
responsable dans ces sortes d'opérations
qiie-dàris ecrtaines comédies ou- farces po-
pulai-res.̃'
Mais voici que le commissairie de poKce
essaye de1 parlementer avec les assiégés.
Je n"ai pas à vous cacher, mes inten-
tions. Je suis ici pour faire- respecter la
:M: 'M.és ̃̃ intentions sont pacifiques j'es-
;g:|i*ffli»4i.vôtres,le, spnt, aussi. Quittez
.çëJEiê;;Jpai|ie'iirë'' puisque .vous" êtes assurés
d'àycSif ;Tln g-îte. ̃̃̃"̃'
Oui, répond le porte-parole des « as-
sièges ̃ ïï.
Vous serez logés -à l'hôtel, plusieurs
mois si cela est nécessaire. Vos meubles
seront- envoyés à la Fourrière, où vous
pourrez les 'rcprendre.lorsque votre, situa-
tion se sera améliorée. Enfin, j.e vous dis-
tribuerai des secours' d'argent.
Mais, dans l'autre camp, on ne. veut rien
entendre. -Il faut en finir..A sept heures,
avec le ton le plus cf fie j el, le magistrat
prononce la formule habituelle « Au nom
de la loi, ouvrez »: •̃
̃m; PRÉPARATION"/
DES PIEDS BOTS
M. Lucas Champïonnière entretient
l'Académie des Sciences de
ses remarquables opérations
M Lucas-Cliampionnière est Vennemi décla-
Té des '̃ pieds-bots emismi déclaré et triom-
phant car aucun pied-bot ne. lui résiste. II.
n'est pas de tarse si diflomie, si tourmenté,
qu'il ne redresse d'wn caup ou de plusieurs
coups da bistouri au bon endroit. Et quand
les os.le gênent, il enlève lesosl. 1 ••
Le patient ne songe pas à s'en plaindre car
six semaines après, sans plâtre, sans "goût-,
tière, sans béquille, ùrmarche et court, les
pieds bien, à plat sur le sol, bien solides '.et
seulement un tantinet raccourcis. Le seul
inconvénient est qu'il: ne peut se chausser' en
confection 1 ̃ ̃̃"̃
De ces ̃̃ merveilles, M.LU]cas-Clïampionr4ère
apporte la- preuv-e illustrée sous la forme de
radiographies des sujets opérés par. lui depuis
plus de dix,ans.
L'un 'entièrement infirme autrefois est
actuellenifiiit camelot .Pour courir .sur. l'as-,
•phalte glissant des carrefours, se faufiler au
galop entre les voitures en. criant ses jour-
naux, il faut .bien .qu'il ait le pied rapide et
sûr. -C'est un pied 1 réparé » tel est le- ternie.
.par notre ém,inent chirurgien, qui cite-1 de
nombreux exemples* aussi probants, aussi dé-'
flnitifs et en dégage des conclusions 'fort inté-
ressantes. ̃
"ÏVussi, il semble acquis que l'ablation d^e
tous les.' os. du torse et- d'ue parti© du-,calca-
néuin" est nécessaire- 3© plus souvent pour
aboutir "au reidressement complet et rapide du
pi'edi permettant, une maTClié" facile.
Ce pied" ainsi privé de sa. "charpenté est so-
li'de-oépéhdant., comme s'il contenait. une mas-
se osseuse .celle-ci ne s'est, pas reformiée et
ne se reforme pas lorsque le sujet a été' opéxë
après -l'âge fie S ou 10 ans. Au; contraire, à un
âge plus 'tendre, .les os'n'ont'pas encore entiè-
remeTit durci le bistouri n'enlevant que- le
noya.u solide, laisse une partie du cartilage,
lequel 'a. la "faculté de « sécréter » un nouvel
os '-prenant la place "et-. jouant à peu près le
rote du précédent,' mais dans ̃ un pied, re-
dressé et' "devenu presque normal.
̃ M Lucaê-Cliampionnière en conclut d'abord
que 'la répaTatàon des pieds-bots peut se faire
aA'ec succès certain et complot si elle est faite
d'assez bonne heure. En" suite que les répara-
tions chirurgicales ne doivent: pas toujours
tendre à la,' reconstitutLO-n fidèle de l'état nat
turel riornial.maift seulement, viser, à- réaliser
un état artificiel qui comporte les avantages
fonctionnels dé l'état normal.
Qu'un membre- soit raccourci par l'opéra-
tion, peu importe pourvu qu'il -soit aussi utile
q vie le membre normal.
Bien plus, "la reconstitution des muscles et
des tendons est facilitée par le raccourcisse-
ment.
Les remarquables résultats obtenus par M.
Lucas-Ch-ampioimiëre enlèvent toute excuse
aux parents qui laisseraient. grandir un en-
fant affligé du pied-bot sans essayer de le dé-
barrasser de cette douloiweuse infirmité. 16 dé-I
-̃'̃̃̃̃̃ ̃'̃̃̃̃̃̃ ̃, Félix Poli,
̃ –-Non répond-on, et c'est l'attaque qui
commence.̃ '"̃
Avec d'énormes béliers, des agents s'en
prennent à la porta mais celle-ci résiste^
Il fallut im quart d'heure pour qu'une
brèche fût faite, à travers laquelle passe-*
rent Je, commissaire et l'huissier. A ce tasi*
ment: plusieurs dêtotuiti; ns retentirent. Orï
croit que ce sont des coups de feu. Ulià
grande animation s'empare .1*3 curieiix.
̃qui' sont tenus à distancs par un sérieux =
service d'ordre. Tout compte fait ce sont
quelques pétards à. deux sous que l'on
tient de faire éclater pour, donner ana
flgTxre plus réaliste au simulacre de ré^s*;
tance. "̃ o^ V:.
[ Cependant J es policiers ont procédé; Sri
aémêna.gament des meubles, presque ter-
rniné, maintenant. Et l'huissier y va de son
exploit on entend « Avons sommé, et
interpellé. requérant. faute ,de. qam
par. coût: francs. centimes. »,
Mme de La Rochefouca-uid,réfugiée avec- ses '.protégés; ib^an^^tias^
ciifix-et fait entendre sa prfjtestation.
Acta est, la pièce est jouée-; on se rend
donc. C'est une ririse de ScutarL
Dans l'après-midi, en rastallalfc, à= Boilgî*
val, avec une mise en scène soign:éei/.ié3
huit familles; de malheureux. Le crucifix
du matin, orucifix de ville presque tin
bijou ,a- été remplacé par un crucifix
des champs deux morceaux de. bois en
croix. Mais c'est presque, une représenta-
tion et cela ne laisse pas de causer une
impression pénible. Comme on dit «La»
façon. "'de-' donner. »
Lal~ço~
DE LA TE RRI BLE BATAILLE
de Brigalnilza
-TJn, de nos amis, actuellement en Serbie*,
qui nous a déjà envoyé d'intéressantes
notes sur la guerre balkanique, nous,
adresse cette nouvelle lettre
'̃ ̃. ̃ Egri-Palanha, 22 ̃ Juillet^ ̃̃»;
D.àris.la premièm. phase des iguerreâ
balkaniques, lutte des qua.tre alliés
̃contre, la. Turquie, pipeuve indéniable
'fut faite dfr la supériorité des natkHia^
iairmées sur les formes militaristes: cfe
:passê.; ̃ "•' "̃ >: ,'>
DairtSKla'deujdème: "phase, celle. "qui-
comm'ença le 30 juin dernier, à iâôBJC;
LE ̃GENERAL SAV.OF
heures du matin, par l'attaque inopinéa
des Bulgares sur les positions serbes,
le problème de. la victoire se. ptfeaii
dans'des conditions nouvelles ils'agis^
sait de deux nations armées awx'prises^'
A vrai dire-, ) a France mal :;rétisete:
gnée, ainsi qu'il arrive souvent en jcea
matières, comme en d'autres, fut ex- `
traordinairement ̃ suaprise quand elle
apprit le succès de l'armée serbe.
Les Bulgares, -qui voulaient tout; la
irait matériel de la. victoire,, s'en étaient
assuré d'avance devant l'opinion • èuro-
pée-ime le bénéfice moral. Leurs victoi-
res, Kirk-Kilissé, Lullé-Bui'gaiS, Tcha-.
taldja, Andrinople leurs généraiîx,.
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BE&8RHB KBmffliBi HIhH^I iiBflwW HkinI^H MlUffiiWIi hhhRb B^B^^h ̃' ^^BBB^W'lHBBW H^H B^flnfl EBMlnm. ll^Bs^B ™|BH|
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JOURNAL SOCIALISTE"
Directeur Politique < JEAN JAURÈS
lifMiininiwiTiffTOwwfflflHnM !990~.111
£e B011 Juge
Pendant quelques jours, le comte et la
comtesse de La Rochefoucauld ont sé-
rieusement embêté leur propriétaire, M.
de La Vérone, 17, boulevard Lannes. Les
gazettes furent pleines des exploits de la
bonne comtesse, « née Benoit », qui ar-
borai à son corsage la clochette de bois
et.excitait à la révolte les habitants inat-
tendus de son hôtel particulier. Par
l'échelle de corde de la maison barri-
cadée montaient les ravitaillements, les
gigots, les demi-se tiers, les barils de biè-
re, le pain et le, lait offerts par la dame
généreuse cependant que, sur son invi-
tation, pendaient, aux fenêtres le portrait
du Sacré-Cœur et l'effigie. du juge Mo-
nier. Ce fut une vraie aubaine pour les
badauds, les photographes et la maison
Pathé, qui va avoir un beau film, et peu
banal. Quel malheur que les comtesses
d'aujourd'hui n'aient pas plus souvent
des démêles avec leur propriétaire
Il y aurait de beaux jours pour' quel-
ques malheureux et surtout pour les
gazetiers
Mais quelqu'un est venu troubler la
fête, et c'est~, le mau-
vais uge q ufvSrîffSOan'^ÎSifjul ser tout
le monde. Il n'a pas eu une.bonne pres-
se, ce président, et de tous les côtés, il
reçoit fie fâcheux compliments.Tout cela
pour quelques considérants de son arrêté
d'expulsion que je trouve, pour ma part,
on ne peut mieux placés dans la bouche
d'un juge bourgeois qui sait son métier.
Débarrassé de son grimoire, de son
patois de Palais, que dit donc en ses
attendus le président du tribunal civil
de la Seine ? Il rappelle judicieusement
que les gueux ne peuvent, à cause de
leur « genre de vie », habiter le boule-
vard Lannes, eni des hôtels dont îa loca-
tion est de 20.000 francs par an. Il dit
que c'est là un attentat contre l'ordre
social, qui veut que les mal vêtus restent
dans nos quartiers lugubres où sordides,
et qu'ils n'aillent pas souiller de leur pré-
sence les rues qui avoisinent l'avenue du
Bois-de-Boulogne. Ce président a raison,
et il l'a bien fait voir, hier matin, à la
première heure. Dans un Etat bien po-
licé, il importe que chacun soit à sa
place.
Il est vrai que le juge s'est permis
d'être insolent vis-à-vis des sept pauvres
familles qui avaient accepté l'hospitalité
du comte. Il a dit qu'il s'agissait « d'une
tribu d'occupants d'un. rang social infé-
rieur ».I1 a ajouté que, vis-à-vis de gens
pareils, « aucun, .ménagement ne s'impq-
sait et qu'il fallait les « expulser imrnèV
aiatêmëiît: :»;ËWWngagë provoque la co-v F
1ère d© Mme. Séverine dans Gil Blas.
Mais d'abord l'insolence s'appelle-t-elle
encore de ce nom, lorsqu'elle s'adresse
aux nommés Vanackère, Husson, Collet,
H-auré, Perte, Baillet-et autres Moro, qui
s'amusent dans leur imprévoyance à
faire, à eux sept, trente-cinq enfants, qui
sont très mal habillés, qui n'ont pas un
.rouge liard, et dont tout le mobilier tient
dans une voiture à bras ? Si on oblige
les magistrats à être polis envers du pa-
reil monde, où allons-nous, en vérité ? 2
Mais voici où notre juge Mortier est
tout à fait irréfutable. Le facétieux La
Rochefoucauld est en délicatesse avec
les époux de La Vérone, propriétaires,
qui lui ont loué un immeuble. Bien i
Pour jouer un bon tour aux de La Vé-'
rone, les La Rochefoucauld ont l'idée
d'héberger quelques malheureux dans
cette maison qu'ils ont quittée, mais
dont ils ont payé la location par avance.
Halte-là monsieur le comte « De tels
agissements ne sauraient trouver grâce
devant la justice des mesures urgen-
tes s'imposent comme chaque fois qurest
révélée une grave atteinte au droit de
propriété. »
Voilà qui est parler Voilà l'argu-
ment décisif, irrésistible. Cet attendu
du juge n'est peut-être pas d'une tac-
tique habile, a II n'était pas nécessaire
de rappeler ces choses-là », dit Mme
Séverine mais un juge d'aujourd'hui
est payé pouir rendre la justice à, la
mode bourgeoise. Il ne doit jamais ou-
blier que ,1a pierre angulaire de la so-
ciété qu'il a mission de défendre, c'est
la propriété. Elle était menacée dans
son absolue souveraineté. Vite, appe-
lons le commissaire 1 C'est bien dit
c'est bien fait. Il faut décorer r, cet
homme.
Vous avez loué, payé d'avance un
appartement ou une maison et vous
pensez pouvoir faire de la chose louée,
une fois votre terme réglé, tel usage
qui vous conviendra. Erreur Le droit
du propriétaire n'est pas éteint quand
il a empoché votre .argent. Ce droit est
illimité, total. Le vôtre, à vo'uis loca-
taire, est de payer et d'être périodique-'
ment augmenté. Voilà la saine doc-
trine.
Un propriétaire, peut empoisonner de
tuberculose des milliers de locataires.
Au dire de nos hygiénistes, rien que
pour Paris et sa banlieue, plus de
BCKXO0O personnes habitent des locaux
insalubres Un propriétaire peut met-
.tre à la partie; à' fin de bail, un petit
commerçant sans lui payer son fonds,
et se faire octroyer un « pot-de-vin »
par son- successeur. Un propriétaire, lé-
gifère, décide, tranche, met dehors à sa
guise, en souverain tel est le code pré-
sent, le code de la propriété que tous les
Monier de Franco ont charge de faire
appliquer. Ce sont ces vérités essentiel-
les qu'ils ont le devoir de proclamer
bien haut, toujours, afin que nul n'en
ni les f?.milles noiiib"' njsea, ni
lit comtesse de La Roobefoue. >1, ni
les socialistes, ni. personne. Et le prési-
dent Monter poïiir, l'avoir- saleMielle-
ment répété, est, pour le présent, un
très bon juge.
MARCEL ÏÏASHÈN.
Tante, demande de changement d'adresse
doit être accomjMgnée de ia dernière bande
du journal çt 4e 0 fr. 50 en timbres-poste
̃bout trais de réimpression,
1E f El EUS MB PEBSPPIÏES
OE TOURS VA fîRE EBLAll
-̃ -̃ ̃ –+^+~+*. i_ ..>̃ ,-•
Poteaux de Trolley, fils aériens seront
installés sur le vieux Pùnt de Pierre
».»–
Le pont de pierre de Tours |
̃ .Tours possède un admirable, pont die pierre
qui eiijam.be la Loire par le moyen de quinze
.arches. II prolong-e la rue principale de la
ville et semble conduire tout droit au3c; coteaux
boisés, si joliment ondules, qui ferment, l'ho-
rizon. Il fut construit de 1764 à 1777 et s'orne
au nord et au sud de pavillons légers.dans le
goût de ceux qui .s'élevaient aux barrières de
Paris et que l'on voit encore à la, barrière du
Trône. Du centre du pont, le regard se pro-
mène sur les îles, sur les rives garnies d'ar-
bresi, et atteint les coteaux de Vouvray, aux
vignobles illustres. L'ensemble est un pano-
rama de grâce, de douceur et d'harmonie. On
va le mutiler: on y installera un trolley aérien
dont les câbles seront supportes par des po-
teaux encastrés dans les motifs d'architecture
M6RT DE BOUHEY-ALLEX
Un deuil nouveau feappe le Groupe eo-
cialiste au Parletraent. Le .citoyen Boubey-
Allex, député de la Côte-d'Or, est décédé
hier, à son domicile, 13, rue d« Poiasy,
des suites d'urne maladie qu'i" depuis long-
temps la indnait et dont ses amis ne 'pou--
valent que trop suivre, sur son visage
émacié, l'impitoyaMe, pino,grès>
J.eian-Baptiste Bouhey-Allex avait cin-
qitiiante.-hiuit ans. Né à V!illers-ia-Faye
'(Côte-U'Ot)/' ïë 3 îëvrlëir 18o5; :il était" 'fils
d'un paysan et, tout jeune, riche d'une
seule imstruiction pr.imaiaiei il cultiva la
vigne, et la champ de .son père.
O.onaeiBer municipal die Villers en 1881,
puas cQinseillar d'arrondisisieanent, puis
maire, il fut élu consemer général de son
canton (Nuitis-iSaint^eorgeis): en 1889 et
depuis lors indéflnimeint réélu nul doute
qu'au scrutin qui aura lieni dinianiche son
nom ne fût à nouveau sorti de l'urne.
C est c.omjm,e i-épublicain radi-cal qu'à
deux' reprises, en 1891 et en. 1893, Bouihey
fu.t candidat, dans la « première » de'
B.eaune, aux élections législatives. Vaincu,
il adhéra au siociiailisme qu'il n'avait
d'ailleurs jamais coanbattu créa le Ré-
veil des Pay s ans et tint da mombreuses
réuniorus da piropagaiiide -qui lui valurent
d'être cassé de son grade de capitainei de
territoriale.
Candidat socialiste aux élections de:
1898, il subit un troisième échec– mais il
"n'était pas de ceux qui lutt&nt pour le
succès.
Aippielé en 1902 parr les socialistes1 de~Di-
jon, ii .fut élu député. Battu en 1906, il
ouvrit dans, la capitale boiiirguiigînonnie un
modeste étabiMissemieint de commerce et
conitinûa. son action socialiste c'est ainsi
qu'il nrit paart à la fondation die plusieurs
coopératives ouvrières.
Gonsieiller municipal da Dijon en 1908, il
réiusait, en 1910, à reprendne, au nom du
Pia.rti, le siège de député perdu quatre ans
piluis tôt.
Bouhey inspirait à tous .la oonfîancei et
l' estime; II parlait peu, mais ses avis
étaiianit marquiés au coin de la modération
et de la sincérité. Meanbre de la commis-
sian de l'arméei il y avait pris part, à côté
de Jaurès, à -la lutte contre le rétablisse-
ment du service dé trois ans. Sa mort
aura suivi de près le vote, par la Cham-
bre; de cette loi néfaste. Mais il .n'^est pas,
pourtant, parti découragé. La bataille
•contre les trois ans a.ufra été sa < dernière
pensée il ne la conisidérait nullement
comme terminée et il y a queilques jours,
il commandait à V'Bumanité dix mille
esempilairas du dâiscours de Jaurès qu'il
se proposait de riépandire parmi les ou-
vriers et les vigsififfons do sa. Gôte-d'Or.
|j Nous saluons avec nee-pect Ja mémoire
de ce citoyen -sans raprache ;6t adressions
à tous les siens l'iexpressio^n de nos con-
doléances socialistes. Am. D.:
qui couronnent les piles. Ainsi, le paysagel
apparaîtra recouvert d'un filet irrégulier, d'amel
tç^U.e d'araignée qui, morcellera la., perspectiv.iî.î
découpera le fond, détruira les proportions SuJi
tableau. On avait demandé le classement duï
pont pour éviter les travaux: il a été refusé. w
Les ouvriers vont se mettre à la besogne.. Des|
techniciens affirment que cette destruction;
d'un des plus beaux sites de Tourame pouvait
être évitée sans léser les intérêts des vpya-|
geurs. Il est dommage qu'on ne l'ait pas cher4
ché,:ppur la prospérité de la ville elle-même;
Car les gens que les intérêts matériels seuls'
retiennent devraient bien se dire que, quand!
ils auront détruit tout ce qui fait le charmef
de leur cité, on n'aura plus aucune raison' dçl
la visiter '•̃̃̃ ̃ • • M
Cônjecttires I
L'ambassadeur anglais à Consiantlnoi
pie a protesté contre l'attitude de laTu^
quie. Il a fait savoir, au nom de sir Èdj >
ward Grey, que l'Angleterre retirera^
à la Turquie le concours moral et finanî
cier qu'elle lui'avait promis. Ha ajout!
qu'elle ne protégerait point la Turqui'
contre les conséquences de sa faute; Quel
est-le sens.de cet avertissement ? Per^
sonne ne soupçonnera le gouvertiemeill
anglais, i' qui depuis le début de la crise
à fait preuve d'une si'granderêlëvatjon
d'esprit et d'un si noble souci de la paix,
de s'obstiner par amour-propre mesquin
à la lettre du traité, de Londres. L'Angle-
terre n'a d'ailleurs aucun intérêt à bles-
ser le monde musiilman,' dont l'irrita-
tion ne peut qu'aggraver les difficultés
anglaises dans les Indesi
•' .Très probablement, si l'Angleterre in-
siste de la sorte, c'est qu'elle redoute que
des événements nouveaux fournissent à
la Russie le prétexte impatiemment at-
tendu d'agir en Asie Mineure.
Le gouvernement de sir Edward Grey
a, eu déjà du mal à faire accepter a l'opi-
nion anglaise, conservatrice ou radicale,
la politique anglo-russe en Perse. La po-
litique de la Russie a éveillé les défian-
ces de lord Gurzon, comme des radicaux
du Daily News.; Que serait-ce si la Rus-
sie,, sous couleur de châtier le. gouverne-
ment turc, mettait la main sur l'Armé-
nie, où depuis si longtemps chemine
l'intrigue russe et où viennent d'éclater,
par une coïncidence bien inquiétante,
des troubles nouveaux ? C'est sans doute
pour couper court à cette manœuvre de
la Russie que l'Angleterre se hâte d'in-
tervenir auprès des Turcs pour qu'ils
rentrent dans les termes du traité de
Londres. “̃
Mais, en vérité, la Russie aurait-elle
le droit de tenter cette opératiom même
si les .Turcs, restaient à Andrinople ? Il
y a eu un moment, dans la première
période de la crise balkanique, où la
Russie a interdit aux Bulgares de saisir
Andrinople D'où- vient qu'elle consi-
dère aujourd'hui comme indispensable
ce qu'elle .jugeait naguère dangereux ? `l
Et si, comme il est probable,, elle ne
cherche qu'un prétexte à se, pousser en
Asie Mineure, le, gouvernement anglais
.peut-il croire que sa dérnéroh©" suffira
à enlever ce prétexte, à la Russie ?
Comme, il est probable que la Turquie
ne s'inclinera pas, la Russie trouvera
au contraire, dans l'échec de l'interven-
tion anglaisé, une raison nouvelle de
pousser "sa pointe, en Arménie.
L'Europe est, d'ailleurs, dans un tel
état de discordance que la Conférence
des ambassadeurs, d'accord en appa-
rence pour demander aux Turcs
d'abandonner Àridrinople, .se" divise' sur
le point, décisif, c'est-à-dire sur les
moyens de pression. Et de plus, au. len-
demain même du jour où la Roumanie
a fait" savoir que le traité de Londres
était la- bas©: nécessaire des négociations
balkaniques qui vont s'instituer à Bu-
carest, la Grèce et la Serbie déclarent
que la question d' Andrinople intéresse
seulement la Bulgarie et la Turquie et
ne saurait, modifier en rien leur pro-
gramme.
A vrai dire, il serait sans doute ma-
laisé aux Serbes et :aux Grecs de re-
Vendiquer Andrinople pour la Bulgarie.
Car, même s'il n'y a eu aucune entente
expresse entre les Serbes et les Grecs
d'une part et la Turquie de l'autre, il
est bien certain que les Grecs et les Ser-
bes ont vu d'abord sans déplaisir une
action qui secondait la leur. Il
est certain aussi que nombreux sont en
Serbie et en Grèce ceux qui aiment
mieux Andrinople aux mains des
Turcs qu'aux mains des Bulgares.
C'est dire qu'il y aurait une arave
imprudence à faire porter sur la, ques-
tion d' Andrinople tout le règlement de
la question balkanique et tout l'avenir
de îa paix européenne.
V1' ̃• 'Jean' "Jaurès. ̃̃̃
"\Le ~u;~e l~ri0ux''
I REFUSE
|A LIBERTÉ PROVISOIRE
I des inculpés
I $ UNE QUESTION SERA POSÉE
I AU MINISTRE DE LAJUSTICE
M :̃̃'̃' '̃ '̃̃ ̃̃̃̃̃̃!
I M.1 Dribux a refusé, hier, la mise en -1
̃ liberté provisoire des membres de la
̃.Confédération et des organisations syn-i
idicales, à la charge desquels ilessaiei
vainement d'établir une responsabilité 1
ou une complicité directes dans les pro-
testations qui ont soulevé les casernes I
contre le maintien de la classe. 1
I II, paraît que M. Drioux invoque pour J
I .raison de son refus que les inculpés,!
̃ n'ayant point voulu parler devant. ,lu|i,I
litobligent à chercher des preuves qu'il
Jattendait de leur conversation et à en-
S vbyer en province commissions rogatoi-
res sur commissions "rogatoires. ̃ 1
M. Drioux nous la baille belle Quoi;:?!
lit a fait près d'un millier de perquisi-
t,ions, il a pris un temps avant de procé- 1
der aux arrestations. On était donc en i
idroit de supposer qu'il avait rassemblé
§Ses preuves;, avant 'même de^ j eter en pri-|
son ceux qu'il a arrêtés, et dont quel^i
;ques-uns ont dû être relâchés parce qu'il
l'y avait eu erreur sur la personne Quoi j|
il lui faut encore des enquêtes et dëa|
commissions pour savoir de quoi il accu-s
sera les citoyens arrêtés l, n
M. Drioux a clos son instruction en
fait. La preuve en est qu'il s'apprête -M
partir en vacances cette semaine, nous 1
.savons, et il, doit être trop soucieux d\ É
son rôle pour laisser « en panne » un| i
instruction si importante (!) qu'on de
clare impossible de faire venir le procè
I en septembre. M. Drioux ne doit pas êtri
ï de ceux qui pensent qu'il leur suffit d
ï laisser sous les verrous les inculpés poui
s'assurer la tranquillité de villégiature
i S'il en était ainsi, ce serait propre
ment se moquer du monde et. de li
justice elle-même. Il]
r 'En tout cas, les inculpés vont se pourM
voir devant la chambre des mises eiw
accusation, et nous pouvons ajoute
qu'undes membres du groupe socialiste
posera sur cette désinvolture du jugŒ
une question au ministre de la justice J!
1 P..R. _,J^iltela^taaDm_j_^
f?>Voi^Ta!T^Smfee. à M.; BpIoàS; pas
otet a; -re e ,ra~smise àl\1.'i:}trÓ~.pa.
̃} M»*;Bërttian,: Lafonf, Iiavial, Oustxy -et tThryî V,
.;avaeàtS'd3B' iboailiï^ï. !i:r^j--v ->-̃̃̃̃̃̃̃ ̃ :̃̃̃̃̃̃
QUARTIER POtlïIQTjË DE LA SANTÉ
26 juillet 1913.
A M, -Drioux; juge d'instruction»
Monsieur le juge d'instruiction^
Les 'soussignés sollicitent leur libeorté
provisoire, s'eng'agieàJit sur .rtuoïïneur à
sq neprésenter. à toute réquisition de jiais-
tice. ̃ '̃, ̃'̃̃;̃.
A l'appui 4e cette demande, ils attirent
votre attention sur les arguments siM-
vauts-
Pair: suite des vacances judiciaireis qui
coroimeïioeiit lé 1" août, leur 'détention ris-
que de se prolonger jusqu'au mois d'octo-
brie, s'il n'est pas ̃ statué immédiatement
.sur le sort des pouTSuitesi engagées .0011-
tr.e eux. Indépiendainmeint dei cet argument
d'ordre personnel, ils vote, signalent que
leur détention ne peut avoir d'objet pour
la marche même de votre instruction,
puiisqu'elie est sinon clos© en droit, tout
.au moins tierminée en fait.
Bien que pnévenuis de délits d'ordre po-
litique, ils croient pouvoir bénéficier de
circulaiEes suoeiessives adrasséas de la
rfiancelleirie aux juges d'inistroiction, leur
signalant que l'état d'arrestation n'est
qu'exceptionnel, que la libéirté provisoire
est un droit pour un piréveinu, réputé in-
nocent jusqu'à sa condamnation.
Ils vous prient, d'agréer,, monisieuar le
j-uge' d'instruction, leaiœ' salutations.
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̃̃̃ .'S^QTBS '̃̃̃̃'̃"
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Ii'I|«PniSSfi|TE Hft6E
~?-
Le télégraphe franco-russe nous a appris
récemment que le tribunal de Moscou avait
ordonné; de détruire trois volumes des œu-
vres de Tolstoï renfermant sa traduction des
quatre évangiles et divers commentaires.
Que de nos jours; à. une époque dont,
même en Russie, la caractéristique première
est la constante et extrême diffusion de l'idée
par le journal et le livre. Que trois' ou
quatre bonshommes, juchés sur une estrade,
ornés de peau de lapin et coiffés de bon-
nets, s'imaginent qu'il dépend, d'eux d'é-
touffer à jamais la pensée, d'un homme en
détruisant ses livres. au fond c'est à crever
de rire' "̃̃̃'̃̃'̃
Lorsque les vieux bonzes du Parlementa dé
Paris décrétèrent Rousseau, de prise de corps
à cause du Contrat Social et lorsque les aris-
tocrates genevois firent brûler son'livre par
le (bourreau. au. moins avaient-ils cette
idée t– et cette excuse que cela, pouvait
servir à quelque chose 1: Mais aujour-
d'hui
On sait ce qu'il en fut d'ailleurs: brûlé,
la; Contrat Social fut plus lu que si on en
avait fait une édition populaire et gratuite.
Ainsi en sera-t-il, et à plus forte raison, du
livre 'de Tolstoï en Russie.
On peut n'être pas tolstoïsant pour dix
centimes, et se féliciter néanmoins d'un évé-
nement qui ne manquera pas de donner plus
de noblesse encore à l'œuvre du philosophe.
Mais ces, juges. Ces juges substituant
gravement leur a pensée » rabougrie à celle
de l'écrivain, au nom de, leur idée propre
déclarant inexistante et nulle celle d'autrui.
Oh qu'on voudrait voir leurs portraits
On se les figure petits, ventrus, gibbeux,
bigles et podagres, aux gestes ratatinés et
sournois, ridicules et vilains.
Mais, hélas! -on.ne les connaîtra pas On
ne saura pas leurs noms! Ils seront morts,
et, encore que sanglant, le souvenir de Ni-
colas II sera perdu dans ta mémoire des
Russes qti'ils^relirorit encore et en russe
les ouvrages 1 détruits s de Tolstoï 1 Vic-
tor SXELL. :̃̃̃̃ .̃"̃ "̃. "V-
LAP0LM
DE 1. 1 M RliFflliCÂBLD
̃ » «>^«>^<. ̃ ̃ ̃ ̃• ̃
II lui faut briser des portes et `des fenêtres
Les "sans-logis sont hospitalisés à Bougival
La comtesse' de La 'Rochefoucauld; Les policiers brisent une fenêtre. Le départ
manifeste des, expulsés
'Nous laissions prévoir, dans" un dès; der-
niers numéros, que, honte'use d'elle-même,
la « Justice » procéderait sans doute à
l'expulsion des locataires .du comte de. La
Rochefoucauld, un matin, de bonne; heure
en .catimini, comme on procède à une /exé-
cution capitale.
C'est ":ce qui s'est réalisé.
A "six,: heures du matin, des gardiens .de
la paix ont cerné l'hôtel pour empêchier le
ravitaillement. Une demi-heure après, en-
viron, le commissaire de police fait ouvrir
les portes7 de -la- grille et s'avance sous les
fenêtres de l'hôtel, accompagné d'un huis-
sier, nommé Colombus, figurant aussi ir-
responsable dans ces sortes d'opérations
qiie-dàris ecrtaines comédies ou- farces po-
pulai-res.̃'
Mais voici que le commissairie de poKce
essaye de1 parlementer avec les assiégés.
Je n"ai pas à vous cacher, mes inten-
tions. Je suis ici pour faire- respecter la
:M: 'M.és ̃̃ intentions sont pacifiques j'es-
;g:|i*ffli»4i.vôtres,le, spnt, aussi. Quittez
.çëJEiê;;Jpai|ie'iirë'' puisque .vous" êtes assurés
d'àycSif ;Tln g-îte. ̃̃̃"̃'
Oui, répond le porte-parole des « as-
sièges ̃ ïï.
Vous serez logés -à l'hôtel, plusieurs
mois si cela est nécessaire. Vos meubles
seront- envoyés à la Fourrière, où vous
pourrez les 'rcprendre.lorsque votre, situa-
tion se sera améliorée. Enfin, j.e vous dis-
tribuerai des secours' d'argent.
Mais, dans l'autre camp, on ne. veut rien
entendre. -Il faut en finir..A sept heures,
avec le ton le plus cf fie j el, le magistrat
prononce la formule habituelle « Au nom
de la loi, ouvrez »: •̃
̃m; PRÉPARATION"/
DES PIEDS BOTS
M. Lucas Champïonnière entretient
l'Académie des Sciences de
ses remarquables opérations
M Lucas-Cliampionnière est Vennemi décla-
Té des '̃ pieds-bots emismi déclaré et triom-
phant car aucun pied-bot ne. lui résiste. II.
n'est pas de tarse si diflomie, si tourmenté,
qu'il ne redresse d'wn caup ou de plusieurs
coups da bistouri au bon endroit. Et quand
les os.le gênent, il enlève lesosl. 1 ••
Le patient ne songe pas à s'en plaindre car
six semaines après, sans plâtre, sans "goût-,
tière, sans béquille, ùrmarche et court, les
pieds bien, à plat sur le sol, bien solides '.et
seulement un tantinet raccourcis. Le seul
inconvénient est qu'il: ne peut se chausser' en
confection 1 ̃ ̃̃"̃
De ces ̃̃ merveilles, M.LU]cas-Clïampionr4ère
apporte la- preuv-e illustrée sous la forme de
radiographies des sujets opérés par. lui depuis
plus de dix,ans.
L'un 'entièrement infirme autrefois est
actuellenifiiit camelot .Pour courir .sur. l'as-,
•phalte glissant des carrefours, se faufiler au
galop entre les voitures en. criant ses jour-
naux, il faut .bien .qu'il ait le pied rapide et
sûr. -C'est un pied 1 réparé » tel est le- ternie.
.par notre ém,inent chirurgien, qui cite-1 de
nombreux exemples* aussi probants, aussi dé-'
flnitifs et en dégage des conclusions 'fort inté-
ressantes. ̃
"ÏVussi, il semble acquis que l'ablation d^e
tous les.' os. du torse et- d'ue parti© du-,calca-
néuin" est nécessaire- 3© plus souvent pour
aboutir "au reidressement complet et rapide du
pi'edi permettant, une maTClié" facile.
Ce pied" ainsi privé de sa. "charpenté est so-
li'de-oépéhdant., comme s'il contenait. une mas-
se osseuse .celle-ci ne s'est, pas reformiée et
ne se reforme pas lorsque le sujet a été' opéxë
après -l'âge fie S ou 10 ans. Au; contraire, à un
âge plus 'tendre, .les os'n'ont'pas encore entiè-
remeTit durci le bistouri n'enlevant que- le
noya.u solide, laisse une partie du cartilage,
lequel 'a. la "faculté de « sécréter » un nouvel
os '-prenant la place "et-. jouant à peu près le
rote du précédent,' mais dans ̃ un pied, re-
dressé et' "devenu presque normal.
̃ M Lucaê-Cliampionnière en conclut d'abord
que 'la répaTatàon des pieds-bots peut se faire
aA'ec succès certain et complot si elle est faite
d'assez bonne heure. En" suite que les répara-
tions chirurgicales ne doivent: pas toujours
tendre à la,' reconstitutLO-n fidèle de l'état nat
turel riornial.maift seulement, viser, à- réaliser
un état artificiel qui comporte les avantages
fonctionnels dé l'état normal.
Qu'un membre- soit raccourci par l'opéra-
tion, peu importe pourvu qu'il -soit aussi utile
q vie le membre normal.
Bien plus, "la reconstitution des muscles et
des tendons est facilitée par le raccourcisse-
ment.
Les remarquables résultats obtenus par M.
Lucas-Ch-ampioimiëre enlèvent toute excuse
aux parents qui laisseraient. grandir un en-
fant affligé du pied-bot sans essayer de le dé-
barrasser de cette douloiweuse infirmité. 16 dé-I
-̃'̃̃̃̃̃ ̃'̃̃̃̃̃̃ ̃, Félix Poli,
̃ –-Non répond-on, et c'est l'attaque qui
commence.̃ '"̃
Avec d'énormes béliers, des agents s'en
prennent à la porta mais celle-ci résiste^
Il fallut im quart d'heure pour qu'une
brèche fût faite, à travers laquelle passe-*
rent Je, commissaire et l'huissier. A ce tasi*
ment: plusieurs dêtotuiti; ns retentirent. Orï
croit que ce sont des coups de feu. Ulià
grande animation s'empare .1*3 curieiix.
̃qui' sont tenus à distancs par un sérieux =
service d'ordre. Tout compte fait ce sont
quelques pétards à. deux sous que l'on
tient de faire éclater pour, donner ana
flgTxre plus réaliste au simulacre de ré^s*;
tance. "̃ o^ V:.
[ Cependant J es policiers ont procédé; Sri
aémêna.gament des meubles, presque ter-
rniné, maintenant. Et l'huissier y va de son
exploit on entend « Avons sommé, et
interpellé. requérant. faute ,de. qam
par. coût: francs. centimes. »,
Mme de La Rochefouca-uid,
ciifix-et fait entendre sa prfjtestation.
Acta est, la pièce est jouée-; on se rend
donc. C'est une ririse de ScutarL
Dans l'après-midi, en rastallalfc, à= Boilgî*
val, avec une mise en scène soign:éei/.ié3
huit familles; de malheureux. Le crucifix
du matin, orucifix de ville presque tin
bijou ,a- été remplacé par un crucifix
des champs deux morceaux de. bois en
croix. Mais c'est presque, une représenta-
tion et cela ne laisse pas de causer une
impression pénible. Comme on dit «La»
façon. "'de-' donner. »
Lal~ço~
DE LA TE RRI BLE BATAILLE
de Brigalnilza
-TJn, de nos amis, actuellement en Serbie*,
qui nous a déjà envoyé d'intéressantes
notes sur la guerre balkanique, nous,
adresse cette nouvelle lettre
'̃ ̃. ̃ Egri-Palanha, 22 ̃ Juillet^ ̃̃»;
D.àris.la premièm. phase des iguerreâ
balkaniques, lutte des qua.tre alliés
̃contre, la. Turquie, pipeuve indéniable
'fut faite dfr la supériorité des natkHia^
iairmées sur les formes militaristes: cfe
:passê.; ̃ "•' "̃ >: ,'>
DairtSKla'deujdème: "phase, celle. "qui-
comm'ença le 30 juin dernier, à iâôBJC;
LE ̃GENERAL SAV.OF
heures du matin, par l'attaque inopinéa
des Bulgares sur les positions serbes,
le problème de. la victoire se. ptfeaii
dans'des conditions nouvelles ils'agis^
sait de deux nations armées awx'prises^'
A vrai dire-, ) a France mal :;rétisete:
gnée, ainsi qu'il arrive souvent en jcea
matières, comme en d'autres, fut ex- `
traordinairement ̃ suaprise quand elle
apprit le succès de l'armée serbe.
Les Bulgares, -qui voulaient tout; la
irait matériel de la. victoire,, s'en étaient
assuré d'avance devant l'opinion • èuro-
pée-ime le bénéfice moral. Leurs victoi-
res, Kirk-Kilissé, Lullé-Bui'gaiS, Tcha-.
taldja, Andrinople leurs généraiîx,.
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