Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-10-30
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 octobre 1915 30 octobre 1915
Description : 1915/10/30 (Numéro 19838). 1915/10/30 (Numéro 19838).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
SAMEDI 30 OCTOBRE 1915
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CINQUANTE-CINQUIEME ANNEE.– N8 19838
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Paris, 29 octobre
BULL ETIN DU JOUR
LA GRÈCE ET LA ROUMANIE
Le gouvernement grec a chargé M. Romanos,
jBon ministre à Paris, d'apporter au quai d'Or-
say des démentis catégoriques au sujet d'in-
formations répandues récemment par les jour-
naux et les agents d'Allemagne, d'Autriche-
Hongrie et de Bulgarie. M. Zaïmis proteste
contre ces publications qui ont puar but d3
mettre en doute les bonnes dispositions hel-
lènes à l'égard de la Quadruple-Entente et de
.créer une atmosphère de défiance et d'hostilité
chez les alliés à l'égard de la Grèce. Le pre-
mier ministre du roi Constantin s'élève avec
'énergie contre les bruits malveillants prove-
nant des mêmes sources et qui prétendent que
la base de Salonique ne serait plus sûre pour
les troupes alliées et pourrait leur être fermée
à la suite d'une pression de l'Allemagne et de
la Bulgarie.
On tient à se dégager à Athènes de ces ma-
nœuvres germaniques destiriéas à accentuer
l'équivoque. La Grèce s'abstient de secourir
son alliée parce qu'elle craint d'être mêlée au
conflit européen. Nous avons dit ici ce que
nous pensions.de ce point de vue que tant de
Grecs eux-mêmes trouvent indigne de la
glorieuse histoire dont l'Hellade est l'héri-
tière. Mais ni M. Zaïmis, ni le souverain ne
veulent passer pour avoir conclu des arrange-
ments déshonorants avec Sofia. Ils protestent
contre les insinuations allemandes qui vou-
draient faire croire qu'ils ont pactisé avec les
associés des Turcs et que les Grecs ne répu-
gneraient même pas à s'enrichir des dépouilles
de leurs alliés. Le gouvernement hellène s'en
tient à la déclaration de neutralité bienveil-
lante qu'il a faite aux représentants de la Qua-
druple-Entente lorsqu'il a assumé la lourde
succession de M. Venizelos. Il resta fidèle à
l'engagement pris de faciliter le passage de
l'expédition de secours pour is. Serbie. Les
troupes françaises et, anglaises continuent à
bénéficier d'un accueil excellent tant de la
part des autorités que de la population. Elles
ont- trouvé à. Salonique toutes les facilités de
débarquement et de transport que ce port pou-
vait offrir à des puissances amies. La colla-
boration grecque, pour être limitée, passive et
sans gloire, n'en a pas moins été des plus
.utiles, malgré le refus d'une intervention mi-
litaire.
La Grèce, à diverses reprises, a offert aux
puissances de l'Entente son concours militaire
effectif. Dans sa dernière proposition, elle ne
demandait que la garantie de son intégrité ter-
ritoriale. une assurance contre tout démembre-
ment. On ne lui a pas répondu. Les alliés, à
cette époque, ne songeaient qu'à offrir Cavalla
à la Bulgarie et pressaient d'autant plus Fer-
dinand d'accepter qu'il se moquait d'eux, ayant
son accord avec'les Allemands en'poche. Les
méfiances qui s'ensuivirent, habilement exploi-
tées par la propagande de M. de Schenck,
l'impression de force donnée par les Allemands
~~eprenant-les -hostilités cOa&eJa Serbie, ont
.achevé de' jeter le désarroi dans l'opinion grec-
que. Le roi en a profité pour faire prévaloir
son opinion personnelle. Le peuple hellène a
commencé à se libérer des craintes qui le
retenaient dans la duperie de la neutralité de-
puis qu'il a vu débarquer, il y a près d'un
mois, les premiers corps français et anglais.
Ces troupes, en secourant la Serbie, consti-
tuaient en même temps. une protection pour
le territoire hellène; mais les Grecs attendent
la suite des envois, et notamment les effec-
tifs anglais qui, malheureusement, arrivent
•très lentement. Les 150,000 hommes annoncés
sont toujours loin de compte. Et cependant, il
semble qu'il suffirait peut-être d'une interven-
tion plus énergique des alliés pour que la na-
tiop redressât l'erreur de ses gouvernants, qui
eux-mêmes paraissent incertains du lende-
main. L'extension de la mobilisation à de nou-
velles classes indique, en effet, la méfiance
croissante du roi à l'égard des Bulgares, dont
le souverain n'a pas en vain expérimenté la
perfidie en 1913.
La Roumanie fut aussi prête à un moment
Bonne à marcher avec l'Entente, qui à Bucarest
comme à Athènes, n'a pas su saisir l'occasion
favorable. Elle reste depuis lors dans un état de
(neutralité bienveillante, dont elle ne se dépar-
tira qu'en faveur des alliés. Elle se réserve tou-
tefois le choix du moment, et celui-ci est sans
cesse reculé par une série d'atermoiements
successifs. La Roumanie est déj à encerclée,
sauf du côté de la Russie, et elle garde son
armée l'arme au bras. Mais l'opinion publique
s'agite et l'opposition réclame avec énergie
l'entrée en guerre contre les agresseurs de la
Serbie. M. Bratiano reste impassible, se bornant
à la stricte observation des engagements pris.
Tout fait croire qu'il ne se départira de cette
expectative que lorsqu'il verra la Russie mettre
en action les armées destinées à appuyer
le mouvement des contingents français et an-
glais débarqués à Salonique. La Quadruple-
Entente ne pourra compter sur l'aide roumaine
que lorsqu'elle se sera montrée capable de
s'aider elle-même.
L'admirable armée serbe, à laquelle il a suffi
Jde l'arrivée d'un corps d'armée français pour
reprendre un élan nouveau, montre ce que
serait la situation si des objections, que les
iévénements se chargent journellement d'in-
ïirmer, n'étaient venues retarder de trop lents
iûèbarquements. En piétinant sur place au lieu
!de courir à l'ennemi, on ne risque pas seule-
ment de perdre le bénéfice de la glorieuse résis-
tance serbe, c'est l'intervention des armées
:roumaines et grecques qui peut être définitive-
ment compromise.
Et, d'ailleurs, Grecs et Roumains dussent-ils
(persister dans l'abstention et sacrifier à la
crainte du roi de Prusse leur honneur et leurs
jdestinées, n'oublions pas que chaque corps
'français ou anglais qui remontera vers le
nord, fera une brèche nouvelle dans les pro-
Ijets de l'ennemi. Retarder l'envoi des trou-
pes dans les Balkans, c'est manquer l'occasion
d'infliger, dès le début de la campagne d'O-
rient, un échec décisif à la Quadruplice germa-
nique. C'est renoncer au concours de' la Rou-
manie et de la Grèce â l'heure où leur inter-
vention retournerait d'un seul coup toute la
sHuation.
go
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU ŒtlîtpS
Genève, 29 octobre.
L'Agence bulgare annonce que les autorités bul-
gares ont pris possession de la ligne Dedeagatch-
Oktchitar, qui sera désormais exploitée par l'Etat
bulgare. Petrograd, 29 octobre.
Hier a été inauguré un musée des atrocités alle-
mandes, qui comprend une collection de photogra-
phies de soldats mutilés, des plâtres représentant
de terribles blessures faites par les balles. explosi-
iles, des statistiques, etc.
Le musée a été créé par la commission extraor-
dinaire d'enquête sur les atrocités allemandes, qui
a enregistré plus de 5,000 cas.
Petrograd, 29 octobre.
La Société d'entomologie de Petrograd a tenu
une séance solennelle consacrée à la mémoire du
savant entomolosriste français Fabre. Elle a rayé
du nombre de ses membres le roi Ferdinand, et
élu à sa place l'entomologiste -bruxellois Lameere,
'actùènementréfugié à Paris.
Lisbonne, 29 octobre.
Des troupes -sont parties pour occuper les régions
dernièrement soumises dans l'Angola.
New-York, 29 octobre.
Un incendie a éclaté dans une école à Peabody
(Massachusetts). Le feu a été causé par une explo-
sion d'origine inconnue. Vingt enfants ont été brù-
lés ou étouflés, une vingtaine ont été blessés. Une
tentative avait été faite pour évacuer les 700 élèves
de l'école par une porte de derrière, mais les en-
fants essayèrent de fuir dans une autre direction
et furent entassés contre une porte sans pouvoir ni
avancer ni reculer. Ils furent brûlés sous les yeux
de leurs compagnons. Washington, 29 octobre.
L'Angleterre a rejeté la demande des conseillers
commerciaux tendant à ce que les marchandises
achetées en Allemagne entre le 1er et le 15 mars
fussent relevées de 1 application des ordres en con-
seil anglais. La demande a été seulement accep-
tée au sujet des marchandises achetées avant le
1er mars.
Le nouveau gouvernement
La Chambre manifestait hier une certaine
impatience de ce que la reconstitution du mi-
nistère n'était pas achevée. Il y avait bien quel-
que exagération et quelque nervosité dans cet
état d'esprit. Si l'on réfléchit à l'entreprise qui
consiste à réunir non point quelques débutants
autour de deux ou trois chefs,, mais une. demi-
douzaine d'anciens présidents du conseil qui ont
depuis longtemps leurs idées arrêtées, ce n'est
pas trop de deux fois vingt-quatre heures pour
aboutir au résultat.
Avant que s'ouvre la séance d'aujourd'hui,
le ministère Viviani sera démissionnaire. Un
ministère Briand est en formation. Il restait ce
matin à régler une question de répartition de
portefeuilles. L'accord s'établira sans doute. Les
noms que l'on prononce comme étant ceux des
nouveaux collaborateurs de M. Briand sont bien
faits pour rendre confiance au pays, qui n'avait
pas manqué d'éprouver'quelque surprise à l'an-
nonce de nouveaux changements ministériels.
L'opinion, ignorante de ce qui se trame dans
les coulisses politiques, ne comprenait guère la
retraite d'un cabinet qui venait d'obtenir de
la Chambre, dans la même séance, deux succès
marqués le rejet du comité secret par 130 voix
de majorité, un ordre du jour de confiance for-
melle voté par près de 400 voix. Elle comprenait
moins encore que la conséquence de la démis-
sion de M. Delcassé dût être la disparition de
M. Millerand, qui avait résisté à tous les as-
sauts dirigés contre lui et que ses adversaires
avaient même cessé d'attaquer depuis deux
mois.
Personne ne commettra l'ingratitude d'oublier
dans quelles circonstances et dans quel état!
il a accepté le ministère de la guerre. Il n'y
a qu'à comparer la situation de notre armement
et de nos approvisionnements à la fin d'août i9i4
à celle d'aujourd'hui pour se rendre compte de
ses services. On ne pouvait lui rendre un hom-
mage plus flatteur que d'appeler à sa suc-
cession- un- homœ© comme de • générai • Gfai-
liéni, qui a fait ses preuves dans une glorieuse
carrière couronnée jusqu'à présent par l'orga-
nisation du camp retranché de Paris.
On a jugé, d'autre part, que MM. de Freycinet,
Léon Bourgeois, Jules Méline, Emile Combes,
Denys Cochin, devenant ministres d'Etat comme
M. Jules Guesde, apporteraient au nouveau
cabinet le concours de leur expérience poli-
tique. Tel est le motif invoqué pour la réu-
nion de noms si disparates sur une même liste.
Elle atteste tout au moins que -la situation ac-
tuelle est sérieuse, qu'elle sollicite toutes les
bonnes volontés, qu'elle ne permet plus la dis-
persion des efforts ni les excès parfois injustes
et cruels de l'esprit critique. Nier que, dans les
négociations de cette dernière crise, il ait été
fait de réels sacrifices à l'esprit de parti, aux
rancunes de groupes, aux usages (qui se perpé-
tuent et se développent) d'ostracisme et d'ex-
clusion, se refuser à cette constatation déplo-
rable serait d'un optimisme béat et d'un aveu-
glement puéril. Puissent ces concessions être
les dernières. Tout le monde se ralliera au nou-
veau gouvernement de défense nationale.
*&*
Ni opîtailsmeji pessimisme
Dans. mon dernier article je disais que la
situation dans les Balkans, si elle était criti-
que, n'était pas compromise. Je persiste dans
mon opinion,'et je ne partage nullement les
réticences de lord Lansdowne au sujet de l'ac-
tion militaire en Serbie.
On a pu lire, dans le Temps du 27 octobre
dernier, les déclarations d'un officier serbe,
publiées sous le titre « la Serbie en danger ».
Ces déclarations donnent une note intéressante,
et je voudrais y ajouter quelques commentai-
res. Je désire d'abord mettre mes lecteurs en
garde contre les nouvelles de source allemande,
qui, chacun le sait, sont sujettes à caution. Il
serait surtout dangereux d'en tirer des conclu-
sions qui nu peuvent servir que les intérêts de
nos ennemis'. Je relève par exemple dans les
nouvelles allemandes l'emploi par les Serbes
dans leurs tranchées de vieillards et d'enfants
pour lancer des grenades, la coopération des
femmes dans les combats. Tout cela, comme
d'autres informations du même genre, est fabri-
qué de toutes pièces par les Allemands, et dans
le seul but de couvrir le dessein, qu'ils ont
conçu, de connivence avec les Bulgares, d'ex-
terminer les habitants inoffensifs de la Serbie.
Les journaux d'outre-Rhin vont jusqu'à par-
1er de l'écrasement de l'armée serbe. Or des
faits patents prouvent que nos vaillants alliés
résistent au flot allemand avec une bravoure et
une énergie admirables. L'armée serbe n'a jus-
qu'à ce jour subi aucune défaite. Toutes ces
nouvelles tendancieuses sont un tissu de men-
songes et n'ont d'autre but que de soutenir le
moral allemand, qui commence à défaillir.
Les Serbes ont infligé aux Austro-Allemands
des pertes énormes, et ils se retirent, tout en
défendant leur sol pied L pied, vers les régions
montagneuses, où ils pourront opposer à l'a-
gresseur une résistance beaucoup plus longue
que celle à laquelle nous avons assisté jusqu'à
présent. Dans la grande plaine de la Morava,
où opèrent les Austro-Allemands, ils n'ont pas
'les moyens de résister à la grosse artillerie de
nos ennemis. Malgré cela, ils les ont contenus
et ont ralenti leur avance, puisque celle-ci ne se
chiffre que par un gain d'une cinquantaine de
kilomètres. Le passage des Allemands à Tekla,
vis-à-vis d'Orsova, sur la rive serbe du Danube
du côté de la Roumanie, et l'entrée des Bul-
gares à Negotine, au delà du Timok inférieur,
constituent une menace sérieuse, mais ces deux
faits ont une importance moins grande que
celle qu'on est tenté, à première vue, de leur
attribuer. Les armées anstro-allemandes et bul-
gares sont encore loin d'avoir fait effectivement
leur jonction de ce côté. Il leur faut d'abord
conquérir la région comprise entre Negotine et
Kladow;a, puis chasser des monts Mirotch et
Goloubinié, qui séparent le Danube de la Mo-
rava, les troupes serbes qui s'y trouvent, et qui,
s'ils les négligeaient, pourraient les harceler
sans cesse sur leur flanc. Ce n'est pas là une
besogne de quelques jours, mais de plusieurs
semaines. Ils rencontreront en outre des diffi-
cultés très, grandes-~pûur établir leur conamuffi-
cation par le Danube entre la Hongrie et la Bul-
garie, car il leur faudra ettoyer le Danube, qui
a été miné, et surtout ils devront déblayer le
passage des Portes de Fer, dont les Serbes n'ont
pas dû manquer de faire sauter le canal, la
seule, issue par laquelle les bateaux peuvent
passer lentement. Les Allemands auront là en-
core, pour le rétablissement de la circulation,
un travail de longue haleine. Les appréciations
que je formule sont basées sur des renseigne-
ments puisés à une source très autorisée. La
jonction par le Danube ~e me paraît d'ailleurs
pas être le but principal des opérations alle-
mandes, car le transit par cette grande artère
fluviale présentera toujours des difficultés et des
lenteurs inhérentes aux transbordements qu'il
nécessitera à Orsova, point terminus du chemin
de fer hongrois, et à Vidin, point terminus de la
voie bulgare. Leur véritable objectif est à mou
avis l'occupation de la voie ferrée Belgrade-
Nich-Pirot-Sofia, la seule ligne de communi-
cation directe entre l'Autriche et la Turquie.
Il est loin d'être atteint.
Les difficultés, pour l'armée allemande, com-
menceront surtout lorsqu'elle abordera les pre-
miers défilés de la Morava, entre Tchuprya et
Stalatch, à 70 kilomètres à peu près de Nich.
C'est là que la résistance des Serbes pourra être
surtout longue et efficace, si leurs flancs ne sont
pas menacés. Les inondations de certaines par-
ties de la vallée de la Morava, la démolition du
tunnel de Stalatch, jonction de la Morava mé-
ridionale et de la Morava occidentale, pourront
en effet arrêter'net l'armée d'invasion de Mac-
Kensen, à moins que la manoeuvre autrichienne
delà Drina, à longue échéance d'ailleurs, et le.
secours encore problématique bulgare ne vien-
nent l'aider. Il convient d'observer qu'il suffira
aux Serbes d'opérer les destructions nécessaires
sur la voie étroite Paratchin-Zaïetchar pour
rendre presque impossible la jonction des forces
allemandes et bulgares avant un laps de temps
qu'il est difficile d'apprécier exactement, mais
qui sera long.
J'ajouterai que la section entre Nich et Pirot
est parsemée d'ouvrages d'art, qui seront cer-
tainement mis hors d'état et leur rétablisse-
ment demandera des mois et des mois. Par
conséquent, le but cherché par les Allemands
de l'utilisation intensive de la voie ferrée qui
relie l'Autriche avec la Bulgarie et la. Turquie
sera pour eux un problème dont la solution
éventuelle se fera attendre.
Dans les lignes qui précèdent, j'ai voulu
montrer des difficultés que doivent rencontrer
les opérations allemandes; mais il n'entre pas
dans mon esprit de prétendre que la situation
des Serbes ne soit pas critique. La question du
ravitaillement se pose sérieusement. Les mena-
ces d'enveloppement ne sont pas écartées et
sont de nature à laire naître ae granaes inquié-
tudes. Il faut y parer au plus vite. Sans exagérer
les effets de la première rencontre des troupes
françaises et des troupes bulgares, on peut dire
au'ils ont démontré la valeur que doit avoir la
collaboration des alliés. Les Bulgares ont été
repoussés vers Stroumitza, les Serbes ont re-
pris Velès, la route vers Istip s'ouvre. Au cas
où des forces alliées, en nombre suffisant, arri-
veraient sur le .Var~àr. Qâ$s- un .délai -rappro-
ché, une diversion vigoureuse dans la direction
d'Iatip-Kotchana, sur le flanc des Bulgares, dé-
gagera toute la voie ferrée jusqu'à Vrania; dès
lors, le problème sera aux trois quarts résolu,
•et Je ravitaillement des Serbes sera assuré. Une
•diversion sur la côte, vers Porto-Lagos ou
Dedeagatch, par les alliés, aurait pour effet
d'affaiblir les troupes bulgares engagées en
Macédoine et rendrait le succès des alliés sur
le Vardar encore plus prompt. La clef de toutes
les questions se trouve en somme, dans la vallée
du Vardar.
En résumé, ni optimisme, ni pessimisme,
pour rester dans une calme appreciation des
événements, méfions-nous des informations
allemandes et ne les accueillons qu'avec la plus
grande réserve. Général DE Lacroix.
<»
La France intégrale
Nous avons reçu d'un Alsacien 'la lettre sui-
vante
Je suis Alsacien et déclare que tout en étant né
après 1870 en Alsace, je ne me suis jamais consi-
déré comme Allemand; je suis Alsacien do nais-
sance, Français do cœur. Mes parents étaient ci-
toyens français avant 1870; ils ont été les victimes
de la défaite; leur petit pays a été la rançon de la
guerre; cet événement n'a pas changé nos senti-
ments; la domination prussienne les a avivés par
la haine.
Je déclare que j'adore la France comme on ne
peut l'adorer plus, et personne ne pourra m'empê-
cher, quoi qu'il arrive, de l'adorer.
Je déclare que j'ai souffert depuis mon enfance,
depuis que j'ai pu comprendre notre situation en
Alsace; j'ai subi, avec tous mes frères, les affronts,
les vexations, la morgue de ces Barbares. Je sais
que tout bon Français connaissant l'Alsace com-
prend cette situation si pénible et sent combien, là-
bas, l'attente de la délivrance est fébrile. Celui qui
ne comprend pas cette situation ne peut qu'être in-
juste.
Je prétends que le malheur le plus affreux et
le plus immérité est celui dont les Alsaciens-Lor-
rains sont victimes quand ils sont forcés de se bat-
tre dans l'armée ennemie contre leurs frères fran-
çais ou contre les alliés de la France. Les affreuses
mortifications et les douleurs poignantes que toutes
les familles ont endurées depuis la guerre au mo-
ment du départ forcé des jeunes gens, ces scènes
déchirantes seront connues un jour! On saura tou-
tes ces souffrances quand l'Alsace sera libre, quand
elle ne sera plus contrainte à cet affreux silence
imoosé par la force brutale. On ne connaît pas,
îélas! en France, l'horrible torture qui accable mo-
'alement ces malheureux, pourtant bien innocents,
ïar quel a été leur crime? Pouvaient-ils tous quit-
ter l'Alsace?
Je considère que celui qui traite quelqu'un de
« bwche », tout simplement parce qu'il sait que la
personne à laquelle il adresse l'injure la plus ter-
rible est née en Alsace, n'est pas un bon Français.
3u'on se souvienne donc que « boche » est pire
ju'assassin, pire que sauvage, pire que menteur et
fourbe, pire que misérable, que le « boche n'est
plus un homme.mais une bête immonde! L'Alsacien
même, je dirai surtout, s'il a été obligé par la.force
les choses de servir en Allemagne, l'Alsacien ne
mérite pas d'être traité ainsi par un Français 1
Je suis convaincu que tous les bons Français
sont de mon avis je prie instamment ceux dont le
coeur ne s'attendrirait pas en pensant en ce mo-
ment k ceux qui souffrent en Alsace,je les supplie
d'éviter de blesser si atrocement les Alsaciens qui
ont cherché refuge et consolation dans ce cher
pays, dans leur vraie patrie. Qu'ils pèsent l'af-
front avant de le leur jeter à la figure
Si la bonté et la politesse ne les retenaient pas
de faire ainsi du mal à un Alsacien, qu'ils se sou-
viennent donc que les Alsaciens ont droit au moins
à des égards de la part des Français, car les Alle-
mands ayant annulé le traité de Francfort par la
déclaration de la guerre, les populations des pro-
vinces perdues en 1870 redeviennent ce qu'elles
étaient avant 1870, c'est-à-dire françaises de fait.
La grande victoire ne sera que 'léclatante confir-
mation de cet état de choses. l
Ceux qui traitent les Alsaciens de « boches »
devraient donc officiellement être passibles sinon
d'une peine qu'ils mériteraient, au moins d'un
blâme sévères
Pour moi, je déclare que jamais la moindre allu-
sisàt blessante à ma nationalité d'Alsacien ne m'a
été adressée.- n
Je n'ai toujours constaté en France que ce qu'elle
seule peut offrir. la plus grande bonté, la liberté,
la beauté en toutes choses, c'est-à-dire ce qui la
fait aimer si passionnément.
Je termine par cette simple citation du Temps
« L'Alsace-Lorraine sera sauvée, comme la Bel-
gique et la Pologne, par la vaillance des soldats des
nations alliées. Restituée à la patrie française, elle
redeviendra elle-même: la plus noble et la plus
digne de nos vieilles terres de France, parce que
celle qui a le plus souffert. »
Qui ne serait touché de cette ardente protes-
tation ? Combien ceux qui l'ont provoquée doi-
vent aujourd'hui regretter leur erreur! Et, pour-
tant, l'on serait presque tenté de qualifier d'heu-
reuse la faute qu'ils ont commise, tant elle a
suscité, dans tout l'ensemblb du pays, un mou-
vement d'opinion où. s'est magnifiquement affir-
mée la fidélité de la France envers l'Alsace et la
Lorraine.Certes, point n'était besoin de, ce témoi-
gnage pour savoir de quelle affection profonde
nos compatriotes d'Alsace et de Lorraine sont
entourés; néanmoins, on a pu la mesurer mieux
encore, peut-être, à la douloureuse surprise
qu'ils n'ont pu taire, en apprenant le déni de
justice dont un Alsacien venait d'être victime.
Au surplus, la réparation du droit, si odieuse-
ment violé en. 1871, se poursuit de telle façon
que les Français de nos chères provinces n'au-
ront plus à redouter nulle confusion injurieuse.
La France aura retrouvé tous ses fils.
*9– ̃
Quatre cent cinquante-quatrième jour
l À GUERRE
LA SITVATWN MILITAIRE
La situation de l'armée serbe reste difficile.
Les troupes de Mackensen se sont avancées
dans la vallée de la Morava jusqu'à Velica-
Plana et Svilajnac, où se livrent à l'heure ac-
tuelle de violents combats; le groupe qui a
franchi le Danube près d'Orsova est entré à
Brza-Palanka, se reliant par de simples pa-
trouilles aux Bulgares qui s'étaient portés sur
Negotine. Ce ne sont pas ces deux offensives
ennemies qui mettent l'armée serbe en danger.
Entre la vallée de la Morava et la boucle for-
mée par le Danube et le Timok, existe un mas-
sif-montagneux, que nos vaillants alliés occu-
pent entièrement jusqu'au Danube, et d'où on
ne les délogera pas laciiemem. Les Bulgares
̃de la Tégion de Negotine, qui pourraient agir
sur leur flanc est, sont contenus et ne font que
des progrès insignifiants, bien qu'ils ne soient
pas eçcore arrivés à la zone montagneuse, où
les difficultés deviendront autrement sérieuses.
Plus au sud, si l'on en croit les dépêches de
Berlin et de Sofia, les Bulgares auraient occupé
Zâïetchar, Kniajevatz et Pirot. Les Serbes nient
là prise de Pirof et signaient au contraire une
certaine accalmie sur cette partie dufront. Il est
donc prudent de ne tenir compte des dépêches
allemandes que dans des limites très res-
treintes.
Au sud, la situation devient plus encoura-
geante. Vrania est presque complètement déga-
gée les Serbes ont en effet battu les Bulgares
ù Korbavac, qui se trouve à 8 kilomètres au
nord-est de Vrania, sur la Morava, et à Dub-
nioa, au sud-ouest. A Dubnica, leur victoire a
été complète; ils ont rejeté l'ennemi au delà du
défilé que la Morava forme entre Koneulj et
Bujanovce, et occupé le défilé. On annonce
qu'ils sont rentrés à Uskub. Nous n'en avons
pas la confirmation, mais nous savons qu'ils ont
chassé l'ennemi de Velès et l'ont repoussé vers
Istip, ville sur laquelle se porteraient les trou-
pes françaises.
Ce n'est guère, comme nous l'avons dit plus
haut, que sur la rive gauche de la Dvina que les
Allemands font preuve d'une grande activité
en Russie.
Près de Riga, ils ont vainement tenté de pé-
nétrer dans la région boisée qui s'étend au sud
du lac Babit; à l'est de la forteresse, à Klange,
ils se sont un peu rapprochés du fleuve, devant
l'île de Dahlen. Les Russes tiennent encore
toute la rive gauche de la Dvina, jusqu'à Dvi-
nok, où l'ennemi se trouve toujours arrêté;
près de Garbounovka, au nord-ouest de la for-
teresse, il avait réussi à pénétrer dans des
tranchées; les Russes l'en ont vigoureusement
délogé. -Sur toutes les avancées de Dvinsk, on
se pat furieusement et la canonnade est des
plus? violentes-. Les Allemands attribuent au
cours de la Dvina un bien grand intérêt pour
mettre à sa prise de possession, un si vif
acharnement. Nous avouons ne pas très bien
•en saisir les raisons. Sur la ligne des lacs
Demmen, Drysviaty et plus au sud, on ne si-
gnale, qu'un feu d'artillerie. C'est cependant par
une offensive énergique de ce côté que les Rus-
ses nous paraissent pouvoir le mieux agir con-
tre les forces allemandes qui menacent leur
front nord.
Les Italiens ont fait de sensibles progrès sur
toutes leurs frontières; ils n'ont peut-être pas
parcouru beaucoup de kilomètres, les défenses
que les Autrichiens ont accumulées sur toutes
ces régions ne permettant que d'avancer
très lentement. Ces défenses tombent les unes
après les autres, dans la zone montagneuse
du nord, aussi bien qu'à l'est tout le long du
front de l'Isonzo sur cette partie du front, en
une semaine, du 21 au 27 octobre, 5,000 pri-
cnnnïpi't! «nnt. restés aux mains de nos alliés.
A défaut de kilomètres parcourus, ce chiffre
permet de mesurer les succès italiens.
Sur le front français, en Champagne, les
combats continuent entre Tahure, point de la
deuxième ligne ennemie où nous avons péné-
tré, et Maisons-de-Champagne. Tahure et Mai-
sons-de-Champagne encadrent le secteur de
la Courtine dont nous poursuivons la conquête.
L'ennemi nous y a violemment bombardés,
sans obtenir d'autre résultat qu'une énergi-
que riposte de nos batteries sur ses tranchées.
MsirVÂTICN DIPIOMATIQVE
Des informations de presse annoncent que
l'ex-chancelier de Bülow se rencontrerait avec
un représentant du pape pour mettre sur pied
une proposition de médiation qui serait en-
suite présentée aux belligérants par Benoît XV.
Des dépêches de Madrid prétendent aussi sa-
voir que le prince de Bülow se rendrait aussi
à i Madrid et à New-York pour gagner le roi
Alphonse et le président Wilson à ces projets
pacifiques.
Que l'Osservalore romano croie ou non de-
voir opposer à ces bruits un démenti diploma-
qua, l'initiative papale n'en paraîtrait pas
moins entachée de suspicion légitime. L'im-
partialité du Vatican lui défend, dit-on, de dis-
̃ tinguer entre l'agresseur et les victimes. Cette
neutralité rigide nous éloignerait de l'idéal de
justice qui nous doit inspirer la haute autorité
morale du pape. Et une médiation élaborée
d'accord avec l'ambassadeur de Guillaume, II
ne semble pas pouvoir répondre à la concep-
̃lion .de paix que les peuples alliés se sont
i*OTïXÏ2.66 Et~ts-'
Le roi d'Espagne et le président des Etats-'
Unis n'entreprendront vcaisemblableme nt.au-,
cune démarche avant d'être assurés qu'ils au-
ront des chances de se faire écouter par la
Quadruple-Entente. Les sympathies du roi
Alphonse et la neutralité correcte et bienveil-
lante du gouvernement de M. Dato sont une
garantie suffisante pour que nous n'ayons pas
à envisager de la part de nos voisins d'entre-
prise contraire à notre volonté de ne pas ac-
cepter d'intermédiaires de paix entre nos en-
nemis et nous. Le président Wilson a déjà
opposé précédemment à des suggestions mé-
diatrices un refus catégorique, basé sur leur
manque d'opportunité. Do nouvelles sollicita-
tions ne paraissent pas devoir trouver en ce
moment des dispositions plus favorables de
l'autre côté de l'Atlantique. Les attentats orga-
nisés par l'Allemagne aux Etats-Unis, l'atroce
assassinat de miss Cavell et les cyniques men-
songes allemands pour éviter l'intervention
humanitaire de l'Amérique rendent difficile
une collaboration pacifique avec un groupe de
nations coupables de tant de crimes.. Au Vati-
can, comme à Madrid, ou à Washington peut-
on accepter de plaider pour les massacreurs
des Arméniens et leurs alliés?
Aussi bien la ferme résolution des puissan-
ces de l'Entente devrait-elle décourager ces
tentatives allemandes pour obtenir une liqui-
dation amiable avant l'inévitable faillite. Le
remaniement ministériel français n'a pas d'au-
tre raison que la volonté toujours plus irréduc-
tible de mettre l'Allemagne hors' d'état de re-'
nouveler ses entreprises de conquêtes. L'Italie
n'est-pas moins déterminée à ne pas transiger.
Le président du conseil russe annonçait ces
jours derniers que les millions de nouveaux
soldats que l'empire s'occupe d'armer prépa-
rent la fin de l'Allemagne, et le ministre de
l'intérieur, M. Khvostof, en prenant possession
de son poste, déclarait qu'il lutterait de toutes
ses forces contre les menées ouvertes ou se-
crètes de l'Allemagne, contre la toile d'araignée
des influenses germaniques, qui s'efforcent
d'entamer l'énergie russe. Hier enfin, M. Lloyd
George rappelait une fois de plus à la Cham-
bre des communes le pacte du 5 septembre 1914
et donnait une négation énergique à toute idée
de paix prématurée.
Les initiatives médiatrices se heurteront donc
à un mur du côté des alliés. L'obstination alle-
mande, malgré le peu de chances de succès
de ces initiatives, démontre le besoin que l'on
éprouve de l'autre côté du Rhin de ne pas pro-
longer une guerre dont l'issue fatale apparaît
certaine aux gouvernants. La persistance teu-
tonne à* chercher des intermédiaires de paix
démontre mieux que tous les raisonnements
l'intérêt qui commande aux alliés de continuer
la guerre.
COMHIQUÉ OFFICIEL DU 28 OCTOBRE
Onze heures soir
Des actions d'artillerie particulièrement in-
tenses et prolongées sont signalées en Belgi-
que, sur 'le front Het-Sas-Steenstraete, ainsi
qu'au nord d'ArraSj au bois en Hache et dans
la régïôîï'tfë KoclMoourt.
L'ennemi a dirigé en Champagne un vio-
lent bombardement sur nos positions de Ta-
hure et de Maisons-de-Champagne.
Nos batteries ont riposté par des tirs de ré-
pression systématique sur les tranchées enne-
mies.
Dans les Vosges, une de nos reconnaissances
ayant achevé au Reiohackerkopf la destruction
d'une tranchée ennemie bouleversée par notre
canon, les Allemands ont prononcé une con-
tre-attaque qui a été facilement repoussée.
COMUNIQUÉ OFFICIEL BEL&E DU 28 OCTOBRE
Bombardement léger au nord de Dixmude,
violent entre la Maison-du-Passeur et Steen-
straete.
FRONT RUSSE
Le TSAR SUR LE FRONT
L'empereur, accompagné du grand-duo héritier,
est parti le 24 octobre du quartier général pour
le front sud.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSE
Petrograd, 28 octobre..̃
Sur le front de la région de Riga, aucun
changement.
Au. sud du lac de Babit, plusieurs engage-
ments dans la région boisée, qui n'ont apporté
cependant aucun changement dans la situation
générale.
[On mande d'autre part de Petrograd que les Alle-
mands ont transformé Mitau en centre d'approvision-
nements militaires; tous les bâtiments de la ville qui
n'ont pas souffert du bombardement sont pleins de mu-
nitions et de fourrages.]
Dans la région au sud d'Uxkull, lutte d'ar-
tillerie.,
Sur le f ront de l'a région de Dvinsk, l'enne-
mi a attaqué dans la région au nord-est de
Garbounovka; il a d'abord réussi à occuper
certaines de nos tranchées, mais bientôt, grâce
à une énergique contre-attaque de notre part,
les Allemands ont été délogés. La lutte d'artil-
lerie et. le combat continuent. Pendant cette
attaque, les Allemands ont essuyé des pertes
cruelles sous la menace d'un bombardement
par leur propre artillerie qui était placée eu
arrière.
Sur le front des lacs de Demmen et de Drys-
viaiy, feu d'artillerie. (
Plus au sud, jusque sur le Pripet, aucun
changement.
[On mande de Petrograd, le 28 octobre, qu'à Barano-
vitchi les Russes ont fait prisonnier l'état-major d'une
division ennemie.]
Sur la rive gauche du Slyr, l'ennemi a tenté
de progresser vers l'est, dans la région du vil-
lage d'Ezerty, au nord-ouest du lac de Bielecz,
mais essuyant de grandes pertes par notre feu,
il a été contraint à reculer.
Au cours de la nuit du 27 octobre, l'ennemi
nous a attaqués à trois reprises dans la région
du village de Kamenovkha, à l'ouest de Tchar-
toriisk mais il a été partout repoussé.
Le village de Boudki, à l'ouest de Tchar-
toriisk, après un combat opiniâtre, est resté
entre nos mains.
Sur le reste du front vers le sud et en Gali-
cie, sur plusieurs points, feu d'artillerie.
Aucun changement dans la situation géné-
rale.
OPÉRATIONS RUSSES DANS LA BALTIQUE
Le grand état-major a publié' hier à Petrograd la
note suivante
Le sous-marin Alligator, près des îles Aland,
a capturé un vapeur allemand et l'a emmené
dans un de nos ports.
[L'Alligator est un submersible de 400 tonnes de dé-
placement avec 38 mètres de longueur et 4 m. 30 de
largeur. Sa vitesse est de 16 noeuds à la surface et de
6 nœuds 1/2 sons l'eay
L'ATTAQUE- ©ES BÉTROXTS
Ordre du jour de sir Tan Hamilton
On télégraphie de Londres l'ordre du jour du général
sir Ian Hamilton en quittantle commandement des trou-
pes aux Dardanelles.En voici le texte:
Quartier général de la Méditerranée, 18 octobre.
Le général Ian Hamilton, adressant ses adieux
à ses troupes par voie d'ordre, les remercie de
leurs admirables efforts au cours d'une des carn-*
pagnes les plus difficiles qui aient jamais été en-;
treprises,
Il exprime sa confiance absolue qu'elles rempor-*
teront une victoire décisive sous les ordres de
leur nouveau chef, sir Charles Monro.
Une conférence de M. Bartlett
sur les Dardanelles
M. Ashmead Bartlett a fait avant-hier, à Lon-
dres, une conférence sur lès opérations aux Dar-
danelles qu'il a suivies sur place depuis le début.
Il décrivit d'abord les opérations navales préli-i
minaires et le combat du 18 mars et montra com-
ment il était impossible à ce moment pour la flotte.
de traverser le détroit et combien il avait été peu
habile de tenter l'attaque sans l'appui d'une armée.
Pour M. Bartlett, la première force expédition-
naire était trop faible, et c'est pour cela qu'on dut
débarquer au cap Hellès, à l'extrémité de la pénin-
sule. Après l'échec, le 8 mai, de la tentative contre
Atchi-Baba, toute l'expédition aurait dû être exa-
minée de nouveau. Les dernières attaques contre
Atchi-Baba, qui entraînèrent de considérable"~
pertes de vies, n'auraient jamais dû. être faites.
Elles cessèrent ensuite et M. Bartlett pense qu on
a reconnu plus tard qu'elles ne pouvaient réugsrr
et que même si elles avaient réussi, on se serait
trouvé devant une position plus forte, le saillant
de Kilid-Bahr.
Le conférencier dit que l'arrivée de sous-ma-
rins ennemis força la flotte à se retirer et alors
une flotte entièrement nouvelle de monitors vint
d'Angleterre pour prendre part aux opérations de
la nouvelle force expéditionnaire. M. Bartlett dis-
cute les divers plans que les nouvelles troupes au-
raient pu suivre; il critique le plan adopté par sir.
Ian Hamilton et parle des difficultés énormes aux->
quelles il eut à faire face.
En terminant, M. Bartlett montre comment 1 en-
trée de la Bulgarie dans la guerre a changé com-
plètement là situation et signale les difficultés de-
vant lesquelles on serait si l'on était obligé de res-
ter dans la péninsule pendant l'hiver.
««»–
FRONTS
COMMUNIQUÉ OFFICIEL SERBE Y.
La légation de Serbie nous fait tenir le communiqué
suivant, exposant la situation à la date du 26 octobre ̃:
Sur le front nord-ouest, les troupes serbes,
qui se trouvaient sur la rive droite de la Mo-
rava, ont dû se replier vers le sud, après des
-1- 1. C:"I'1~
combats acriarnes, et ont occupe la uguc uvnoj-
natz-Grabovatz-Chetogna,
Sur la rive gauche de la Morava et la rive
gauche de la Lepenitza, fort duel d'artillerie sur
tout le front.
Les combats sont engagés également sur la
ligne Vissak-K'ladour.
[Svilajnatz,' dans la vallée de la Morava; est située £
environ 55 kilomètres en ligne droite au sud du con-
fluent de cette rivière et du Danube.. La ligne indiquée se
dirige de l'est à l'ôu'est avec une légère inclinaison
vers le sud.
La Lepenitza est un affluent de gauche de la Morava,
dans laquelle elle se jette à GO kilomètres au sud du
Danube, Kragoujevatz est située sur la Lepenitza.
La ligne Vissak-Kladour s'étend un peu au nord de
Kragoujevatz, entre les rivières Ratcha et Lepenitza.]
Sur le f ront de la Morava du sud, les troupes
serbes ont repoussé l'ennemi sur la rive gauche
de la Korbeovatchka-Reka.
[Reka est le nom serbe pour rivière. La Korbeovatchka,
affluent, de droite de la Morava, coule de l'est à l'ouest
à une dizaine de kilomètres au nord de la région de
Yrania.]
Sur le front de la Nichava, rien à signaler..
Dans la vallée du Timok, du côté de Knia-
jevatz, les troupes serbes se sont repliées sur,
la position Tressibaba, sous la forte poussée de
1 ennemi.
Dans la direction de Kojel-Boutchié, l'ennemi
a attaqué avec de fortes colonnes et des combats
crt eu lieu toute la journée.
L'ennemi a attaqué aujourd'hui lA-f-ônt de
Zaïetchar, où les combats durent encore.
[Tressibaba est une montagne au sud-ouest, de Knia-
jevatz.
Kojel-Boutchié se trouve au sud de Zaïetchar.]
Dans la direction de Kontchoul, par des cpii-'
tre-attaques. les troupes serbes ont repris le dé-:
bouché du défilé de KontchouL
[Kontchoul, sur la Morava, se trouve un peu à l'ouest
de la voie ferrée Nich-Uskub, dans la région Vrania-
Ristovatz-Zibeîtche, c'est-à-dire sur l'ancienne fron-
tière du royaume de Serbie et de la Vieille-Serbie.
Il résulte de ces indications que les Serbes ont réussi
à repousser les Bulgares tant au nord qu'àu sud de
Vrania.]
La situation de Pirot
La légation de Serbie a fait suivre hier soir le.
communiqué ci-dessus de la remarque suivante
Comme on peut voir, ni ce communiqué, nil
les précédents ne confirment la prise de Pirot,
qui a été signalée par certaines dépêches
de source allemande.
D'autre part, une dépêche de Sofia, via Berlin,
communiquée ce matin, dit que les Bulgares ont
pris la ville de Pirot.
Il ne faut accorder aucune créance aux nouvelles
de source germano-bulgare. Déjà, au cours des
deux dernières guerres balkaniques, les mêmes
procédés mensongers n'ont cessé d'être systéma-
tiquement appliqués, dans le but d'induire en
erreur l'opinion publique de l'Europe occiden-
tale..
La coopération française
On mande d'Athènes, le 28 octobre
Une dépêche de Salonique annonce qu'une cd-
lonrie bulgare, dans là direction de Mitrovitza,'
cherche à opérer sa jonction avec les troupes au-
trichiennes, qui ont passé la Drina.
On espère que les mouvements «combines des
Français et des Serbes déjoueront le plan bulgare
tendant à couper l'armée serbe.
Après les succès français dans le secteur de
Velès et de Stroumitza, les opérations changent
d'aspect.
Les Bulgares repoussés se trouvent maintenant
sur la défensive. Les Français, avec quelques uni-,
tés serbes, sont en état de prendre l'offensive atf
sud et vers le nord de la ligne du chemin de fer.
de Nich.
Les Français et les Serbes marchent sur Istip.
On pense qu'une bataille se livrera à proximité de
cette ville sur les hauteurs de laquelle les Bulgares
se sont retranchés.
On mande d'autre part de Petrograd, le 28 octobre
Selon des renseignements reçus à Petrograa1,
l'artillerie française a fait de terribles ravages
dans les rangs bulgares. La ville de Sofia est:pleine|
de blessés tombés dans le combat du 21,
La reprise d'Uskub (?)
La reprise d'UsM) (?)
L'agence Reuter apprend de source serbe très
bien informée que la reprise de Velès, clef d'Us-
kub, par les troupes alliées, est très significative
et, si les bruits de la victoire d'Uskub se confir-,
ment également, il nous sera alors possible de dé-
blayer la voie ferrée jusqu'à Nich, assurant ainsi
les communications des alliés. Il n'y a aucune rai-
son d'éprouver de craintes exagérées sur le sort
de la Serbie qui est sûre du succès de sa cam-<
pagne, avec l'aide, des alliés; seulement la ranU
uLdité d'action est absolument nécessaice.
"j
On s'abonne aux Bureaux du Journal, 5, RUE DES ITALIENS, A PARIS (9e), et dans tous les Bureaux de Poste
CINQUANTE-CINQUIEME ANNEE.– N8 19838
PRIX DE L'ABONNEMENT
WLBIS.SEIHEetSEINE-îiT-OISE. Troismais, X4 & Siimoi», S8 £r.; Un un, 56 4,
n~rssxNaeusac~-r,or.se~n~. m ¢.; s~ e
DÉPART* et AISACE-I.OEBAIHE. IV fc.; S4t; 68 1c
5HI0IÎ POSTALE lSfc.î SS fc 7Sfc
LES ABOnSEMENTS DATEHT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MOI»
Un numéro (départements) *© centimes
Il
ANNONCES Société Générale DES ANNONCES, 8, place de la Bonne.
le Journal et tes Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur teneur
TÉB-ÉPHOWE î CIX« IISSE»
Gutenberg 03.07 0.3.08 03.08 03.38 03.3»
PRIX DE L'ABONNEMENT
WIIS, SEDŒ et SEINtET-OlSE.. Trois mois, l*ï fr. Six mois, 28 fr.; nn an, 5S fr.
BEPillT" et ilSAÇE-WHKAIKE.. IV fr.; 34K.Î 68 fr.
wook posiAiE. isrr.i i safti va te
IES ABONNEMENTS DATENT DES 1" ET 16 DE CHAQUE MOIS
Un numéro (à Paris) 1S centimes
Directeur politique Emile-Adrien Hébrard
Toatos les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Directeur
le Journal ne pouvant répondre des manuscrits communiques
prie les auteurs d'en garder copie
Adresse télégraphique temps pares
Paris, 29 octobre
BULL ETIN DU JOUR
LA GRÈCE ET LA ROUMANIE
Le gouvernement grec a chargé M. Romanos,
jBon ministre à Paris, d'apporter au quai d'Or-
say des démentis catégoriques au sujet d'in-
formations répandues récemment par les jour-
naux et les agents d'Allemagne, d'Autriche-
Hongrie et de Bulgarie. M. Zaïmis proteste
contre ces publications qui ont puar but d3
mettre en doute les bonnes dispositions hel-
lènes à l'égard de la Quadruple-Entente et de
.créer une atmosphère de défiance et d'hostilité
chez les alliés à l'égard de la Grèce. Le pre-
mier ministre du roi Constantin s'élève avec
'énergie contre les bruits malveillants prove-
nant des mêmes sources et qui prétendent que
la base de Salonique ne serait plus sûre pour
les troupes alliées et pourrait leur être fermée
à la suite d'une pression de l'Allemagne et de
la Bulgarie.
On tient à se dégager à Athènes de ces ma-
nœuvres germaniques destiriéas à accentuer
l'équivoque. La Grèce s'abstient de secourir
son alliée parce qu'elle craint d'être mêlée au
conflit européen. Nous avons dit ici ce que
nous pensions.de ce point de vue que tant de
Grecs eux-mêmes trouvent indigne de la
glorieuse histoire dont l'Hellade est l'héri-
tière. Mais ni M. Zaïmis, ni le souverain ne
veulent passer pour avoir conclu des arrange-
ments déshonorants avec Sofia. Ils protestent
contre les insinuations allemandes qui vou-
draient faire croire qu'ils ont pactisé avec les
associés des Turcs et que les Grecs ne répu-
gneraient même pas à s'enrichir des dépouilles
de leurs alliés. Le gouvernement hellène s'en
tient à la déclaration de neutralité bienveil-
lante qu'il a faite aux représentants de la Qua-
druple-Entente lorsqu'il a assumé la lourde
succession de M. Venizelos. Il resta fidèle à
l'engagement pris de faciliter le passage de
l'expédition de secours pour is. Serbie. Les
troupes françaises et, anglaises continuent à
bénéficier d'un accueil excellent tant de la
part des autorités que de la population. Elles
ont- trouvé à. Salonique toutes les facilités de
débarquement et de transport que ce port pou-
vait offrir à des puissances amies. La colla-
boration grecque, pour être limitée, passive et
sans gloire, n'en a pas moins été des plus
.utiles, malgré le refus d'une intervention mi-
litaire.
La Grèce, à diverses reprises, a offert aux
puissances de l'Entente son concours militaire
effectif. Dans sa dernière proposition, elle ne
demandait que la garantie de son intégrité ter-
ritoriale. une assurance contre tout démembre-
ment. On ne lui a pas répondu. Les alliés, à
cette époque, ne songeaient qu'à offrir Cavalla
à la Bulgarie et pressaient d'autant plus Fer-
dinand d'accepter qu'il se moquait d'eux, ayant
son accord avec'les Allemands en'poche. Les
méfiances qui s'ensuivirent, habilement exploi-
tées par la propagande de M. de Schenck,
l'impression de force donnée par les Allemands
~~eprenant-les -hostilités cOa&eJa Serbie, ont
.achevé de' jeter le désarroi dans l'opinion grec-
que. Le roi en a profité pour faire prévaloir
son opinion personnelle. Le peuple hellène a
commencé à se libérer des craintes qui le
retenaient dans la duperie de la neutralité de-
puis qu'il a vu débarquer, il y a près d'un
mois, les premiers corps français et anglais.
Ces troupes, en secourant la Serbie, consti-
tuaient en même temps. une protection pour
le territoire hellène; mais les Grecs attendent
la suite des envois, et notamment les effec-
tifs anglais qui, malheureusement, arrivent
•très lentement. Les 150,000 hommes annoncés
sont toujours loin de compte. Et cependant, il
semble qu'il suffirait peut-être d'une interven-
tion plus énergique des alliés pour que la na-
tiop redressât l'erreur de ses gouvernants, qui
eux-mêmes paraissent incertains du lende-
main. L'extension de la mobilisation à de nou-
velles classes indique, en effet, la méfiance
croissante du roi à l'égard des Bulgares, dont
le souverain n'a pas en vain expérimenté la
perfidie en 1913.
La Roumanie fut aussi prête à un moment
Bonne à marcher avec l'Entente, qui à Bucarest
comme à Athènes, n'a pas su saisir l'occasion
favorable. Elle reste depuis lors dans un état de
(neutralité bienveillante, dont elle ne se dépar-
tira qu'en faveur des alliés. Elle se réserve tou-
tefois le choix du moment, et celui-ci est sans
cesse reculé par une série d'atermoiements
successifs. La Roumanie est déj à encerclée,
sauf du côté de la Russie, et elle garde son
armée l'arme au bras. Mais l'opinion publique
s'agite et l'opposition réclame avec énergie
l'entrée en guerre contre les agresseurs de la
Serbie. M. Bratiano reste impassible, se bornant
à la stricte observation des engagements pris.
Tout fait croire qu'il ne se départira de cette
expectative que lorsqu'il verra la Russie mettre
en action les armées destinées à appuyer
le mouvement des contingents français et an-
glais débarqués à Salonique. La Quadruple-
Entente ne pourra compter sur l'aide roumaine
que lorsqu'elle se sera montrée capable de
s'aider elle-même.
L'admirable armée serbe, à laquelle il a suffi
Jde l'arrivée d'un corps d'armée français pour
reprendre un élan nouveau, montre ce que
serait la situation si des objections, que les
iévénements se chargent journellement d'in-
ïirmer, n'étaient venues retarder de trop lents
iûèbarquements. En piétinant sur place au lieu
!de courir à l'ennemi, on ne risque pas seule-
ment de perdre le bénéfice de la glorieuse résis-
tance serbe, c'est l'intervention des armées
:roumaines et grecques qui peut être définitive-
ment compromise.
Et, d'ailleurs, Grecs et Roumains dussent-ils
(persister dans l'abstention et sacrifier à la
crainte du roi de Prusse leur honneur et leurs
jdestinées, n'oublions pas que chaque corps
'français ou anglais qui remontera vers le
nord, fera une brèche nouvelle dans les pro-
Ijets de l'ennemi. Retarder l'envoi des trou-
pes dans les Balkans, c'est manquer l'occasion
d'infliger, dès le début de la campagne d'O-
rient, un échec décisif à la Quadruplice germa-
nique. C'est renoncer au concours de' la Rou-
manie et de la Grèce â l'heure où leur inter-
vention retournerait d'un seul coup toute la
sHuation.
go
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU ŒtlîtpS
Genève, 29 octobre.
L'Agence bulgare annonce que les autorités bul-
gares ont pris possession de la ligne Dedeagatch-
Oktchitar, qui sera désormais exploitée par l'Etat
bulgare. Petrograd, 29 octobre.
Hier a été inauguré un musée des atrocités alle-
mandes, qui comprend une collection de photogra-
phies de soldats mutilés, des plâtres représentant
de terribles blessures faites par les balles. explosi-
iles, des statistiques, etc.
Le musée a été créé par la commission extraor-
dinaire d'enquête sur les atrocités allemandes, qui
a enregistré plus de 5,000 cas.
Petrograd, 29 octobre.
La Société d'entomologie de Petrograd a tenu
une séance solennelle consacrée à la mémoire du
savant entomolosriste français Fabre. Elle a rayé
du nombre de ses membres le roi Ferdinand, et
élu à sa place l'entomologiste -bruxellois Lameere,
'actùènementréfugié à Paris.
Lisbonne, 29 octobre.
Des troupes -sont parties pour occuper les régions
dernièrement soumises dans l'Angola.
New-York, 29 octobre.
Un incendie a éclaté dans une école à Peabody
(Massachusetts). Le feu a été causé par une explo-
sion d'origine inconnue. Vingt enfants ont été brù-
lés ou étouflés, une vingtaine ont été blessés. Une
tentative avait été faite pour évacuer les 700 élèves
de l'école par une porte de derrière, mais les en-
fants essayèrent de fuir dans une autre direction
et furent entassés contre une porte sans pouvoir ni
avancer ni reculer. Ils furent brûlés sous les yeux
de leurs compagnons. Washington, 29 octobre.
L'Angleterre a rejeté la demande des conseillers
commerciaux tendant à ce que les marchandises
achetées en Allemagne entre le 1er et le 15 mars
fussent relevées de 1 application des ordres en con-
seil anglais. La demande a été seulement accep-
tée au sujet des marchandises achetées avant le
1er mars.
Le nouveau gouvernement
La Chambre manifestait hier une certaine
impatience de ce que la reconstitution du mi-
nistère n'était pas achevée. Il y avait bien quel-
que exagération et quelque nervosité dans cet
état d'esprit. Si l'on réfléchit à l'entreprise qui
consiste à réunir non point quelques débutants
autour de deux ou trois chefs,, mais une. demi-
douzaine d'anciens présidents du conseil qui ont
depuis longtemps leurs idées arrêtées, ce n'est
pas trop de deux fois vingt-quatre heures pour
aboutir au résultat.
Avant que s'ouvre la séance d'aujourd'hui,
le ministère Viviani sera démissionnaire. Un
ministère Briand est en formation. Il restait ce
matin à régler une question de répartition de
portefeuilles. L'accord s'établira sans doute. Les
noms que l'on prononce comme étant ceux des
nouveaux collaborateurs de M. Briand sont bien
faits pour rendre confiance au pays, qui n'avait
pas manqué d'éprouver'quelque surprise à l'an-
nonce de nouveaux changements ministériels.
L'opinion, ignorante de ce qui se trame dans
les coulisses politiques, ne comprenait guère la
retraite d'un cabinet qui venait d'obtenir de
la Chambre, dans la même séance, deux succès
marqués le rejet du comité secret par 130 voix
de majorité, un ordre du jour de confiance for-
melle voté par près de 400 voix. Elle comprenait
moins encore que la conséquence de la démis-
sion de M. Delcassé dût être la disparition de
M. Millerand, qui avait résisté à tous les as-
sauts dirigés contre lui et que ses adversaires
avaient même cessé d'attaquer depuis deux
mois.
Personne ne commettra l'ingratitude d'oublier
dans quelles circonstances et dans quel état!
il a accepté le ministère de la guerre. Il n'y
a qu'à comparer la situation de notre armement
et de nos approvisionnements à la fin d'août i9i4
à celle d'aujourd'hui pour se rendre compte de
ses services. On ne pouvait lui rendre un hom-
mage plus flatteur que d'appeler à sa suc-
cession- un- homœ© comme de • générai • Gfai-
liéni, qui a fait ses preuves dans une glorieuse
carrière couronnée jusqu'à présent par l'orga-
nisation du camp retranché de Paris.
On a jugé, d'autre part, que MM. de Freycinet,
Léon Bourgeois, Jules Méline, Emile Combes,
Denys Cochin, devenant ministres d'Etat comme
M. Jules Guesde, apporteraient au nouveau
cabinet le concours de leur expérience poli-
tique. Tel est le motif invoqué pour la réu-
nion de noms si disparates sur une même liste.
Elle atteste tout au moins que -la situation ac-
tuelle est sérieuse, qu'elle sollicite toutes les
bonnes volontés, qu'elle ne permet plus la dis-
persion des efforts ni les excès parfois injustes
et cruels de l'esprit critique. Nier que, dans les
négociations de cette dernière crise, il ait été
fait de réels sacrifices à l'esprit de parti, aux
rancunes de groupes, aux usages (qui se perpé-
tuent et se développent) d'ostracisme et d'ex-
clusion, se refuser à cette constatation déplo-
rable serait d'un optimisme béat et d'un aveu-
glement puéril. Puissent ces concessions être
les dernières. Tout le monde se ralliera au nou-
veau gouvernement de défense nationale.
*&*
Ni opîtailsmeji pessimisme
Dans. mon dernier article je disais que la
situation dans les Balkans, si elle était criti-
que, n'était pas compromise. Je persiste dans
mon opinion,'et je ne partage nullement les
réticences de lord Lansdowne au sujet de l'ac-
tion militaire en Serbie.
On a pu lire, dans le Temps du 27 octobre
dernier, les déclarations d'un officier serbe,
publiées sous le titre « la Serbie en danger ».
Ces déclarations donnent une note intéressante,
et je voudrais y ajouter quelques commentai-
res. Je désire d'abord mettre mes lecteurs en
garde contre les nouvelles de source allemande,
qui, chacun le sait, sont sujettes à caution. Il
serait surtout dangereux d'en tirer des conclu-
sions qui nu peuvent servir que les intérêts de
nos ennemis'. Je relève par exemple dans les
nouvelles allemandes l'emploi par les Serbes
dans leurs tranchées de vieillards et d'enfants
pour lancer des grenades, la coopération des
femmes dans les combats. Tout cela, comme
d'autres informations du même genre, est fabri-
qué de toutes pièces par les Allemands, et dans
le seul but de couvrir le dessein, qu'ils ont
conçu, de connivence avec les Bulgares, d'ex-
terminer les habitants inoffensifs de la Serbie.
Les journaux d'outre-Rhin vont jusqu'à par-
1er de l'écrasement de l'armée serbe. Or des
faits patents prouvent que nos vaillants alliés
résistent au flot allemand avec une bravoure et
une énergie admirables. L'armée serbe n'a jus-
qu'à ce jour subi aucune défaite. Toutes ces
nouvelles tendancieuses sont un tissu de men-
songes et n'ont d'autre but que de soutenir le
moral allemand, qui commence à défaillir.
Les Serbes ont infligé aux Austro-Allemands
des pertes énormes, et ils se retirent, tout en
défendant leur sol pied L pied, vers les régions
montagneuses, où ils pourront opposer à l'a-
gresseur une résistance beaucoup plus longue
que celle à laquelle nous avons assisté jusqu'à
présent. Dans la grande plaine de la Morava,
où opèrent les Austro-Allemands, ils n'ont pas
'les moyens de résister à la grosse artillerie de
nos ennemis. Malgré cela, ils les ont contenus
et ont ralenti leur avance, puisque celle-ci ne se
chiffre que par un gain d'une cinquantaine de
kilomètres. Le passage des Allemands à Tekla,
vis-à-vis d'Orsova, sur la rive serbe du Danube
du côté de la Roumanie, et l'entrée des Bul-
gares à Negotine, au delà du Timok inférieur,
constituent une menace sérieuse, mais ces deux
faits ont une importance moins grande que
celle qu'on est tenté, à première vue, de leur
attribuer. Les armées anstro-allemandes et bul-
gares sont encore loin d'avoir fait effectivement
leur jonction de ce côté. Il leur faut d'abord
conquérir la région comprise entre Negotine et
Kladow;a, puis chasser des monts Mirotch et
Goloubinié, qui séparent le Danube de la Mo-
rava, les troupes serbes qui s'y trouvent, et qui,
s'ils les négligeaient, pourraient les harceler
sans cesse sur leur flanc. Ce n'est pas là une
besogne de quelques jours, mais de plusieurs
semaines. Ils rencontreront en outre des diffi-
cultés très, grandes-~pûur établir leur conamuffi-
cation par le Danube entre la Hongrie et la Bul-
garie, car il leur faudra ettoyer le Danube, qui
a été miné, et surtout ils devront déblayer le
passage des Portes de Fer, dont les Serbes n'ont
pas dû manquer de faire sauter le canal, la
seule, issue par laquelle les bateaux peuvent
passer lentement. Les Allemands auront là en-
core, pour le rétablissement de la circulation,
un travail de longue haleine. Les appréciations
que je formule sont basées sur des renseigne-
ments puisés à une source très autorisée. La
jonction par le Danube ~e me paraît d'ailleurs
pas être le but principal des opérations alle-
mandes, car le transit par cette grande artère
fluviale présentera toujours des difficultés et des
lenteurs inhérentes aux transbordements qu'il
nécessitera à Orsova, point terminus du chemin
de fer hongrois, et à Vidin, point terminus de la
voie bulgare. Leur véritable objectif est à mou
avis l'occupation de la voie ferrée Belgrade-
Nich-Pirot-Sofia, la seule ligne de communi-
cation directe entre l'Autriche et la Turquie.
Il est loin d'être atteint.
Les difficultés, pour l'armée allemande, com-
menceront surtout lorsqu'elle abordera les pre-
miers défilés de la Morava, entre Tchuprya et
Stalatch, à 70 kilomètres à peu près de Nich.
C'est là que la résistance des Serbes pourra être
surtout longue et efficace, si leurs flancs ne sont
pas menacés. Les inondations de certaines par-
ties de la vallée de la Morava, la démolition du
tunnel de Stalatch, jonction de la Morava mé-
ridionale et de la Morava occidentale, pourront
en effet arrêter'net l'armée d'invasion de Mac-
Kensen, à moins que la manoeuvre autrichienne
delà Drina, à longue échéance d'ailleurs, et le.
secours encore problématique bulgare ne vien-
nent l'aider. Il convient d'observer qu'il suffira
aux Serbes d'opérer les destructions nécessaires
sur la voie étroite Paratchin-Zaïetchar pour
rendre presque impossible la jonction des forces
allemandes et bulgares avant un laps de temps
qu'il est difficile d'apprécier exactement, mais
qui sera long.
J'ajouterai que la section entre Nich et Pirot
est parsemée d'ouvrages d'art, qui seront cer-
tainement mis hors d'état et leur rétablisse-
ment demandera des mois et des mois. Par
conséquent, le but cherché par les Allemands
de l'utilisation intensive de la voie ferrée qui
relie l'Autriche avec la Bulgarie et la. Turquie
sera pour eux un problème dont la solution
éventuelle se fera attendre.
Dans les lignes qui précèdent, j'ai voulu
montrer des difficultés que doivent rencontrer
les opérations allemandes; mais il n'entre pas
dans mon esprit de prétendre que la situation
des Serbes ne soit pas critique. La question du
ravitaillement se pose sérieusement. Les mena-
ces d'enveloppement ne sont pas écartées et
sont de nature à laire naître ae granaes inquié-
tudes. Il faut y parer au plus vite. Sans exagérer
les effets de la première rencontre des troupes
françaises et des troupes bulgares, on peut dire
au'ils ont démontré la valeur que doit avoir la
collaboration des alliés. Les Bulgares ont été
repoussés vers Stroumitza, les Serbes ont re-
pris Velès, la route vers Istip s'ouvre. Au cas
où des forces alliées, en nombre suffisant, arri-
veraient sur le .Var~àr. Qâ$s- un .délai -rappro-
ché, une diversion vigoureuse dans la direction
d'Iatip-Kotchana, sur le flanc des Bulgares, dé-
gagera toute la voie ferrée jusqu'à Vrania; dès
lors, le problème sera aux trois quarts résolu,
•et Je ravitaillement des Serbes sera assuré. Une
•diversion sur la côte, vers Porto-Lagos ou
Dedeagatch, par les alliés, aurait pour effet
d'affaiblir les troupes bulgares engagées en
Macédoine et rendrait le succès des alliés sur
le Vardar encore plus prompt. La clef de toutes
les questions se trouve en somme, dans la vallée
du Vardar.
En résumé, ni optimisme, ni pessimisme,
pour rester dans une calme appreciation des
événements, méfions-nous des informations
allemandes et ne les accueillons qu'avec la plus
grande réserve. Général DE Lacroix.
<»
La France intégrale
Nous avons reçu d'un Alsacien 'la lettre sui-
vante
Je suis Alsacien et déclare que tout en étant né
après 1870 en Alsace, je ne me suis jamais consi-
déré comme Allemand; je suis Alsacien do nais-
sance, Français do cœur. Mes parents étaient ci-
toyens français avant 1870; ils ont été les victimes
de la défaite; leur petit pays a été la rançon de la
guerre; cet événement n'a pas changé nos senti-
ments; la domination prussienne les a avivés par
la haine.
Je déclare que j'adore la France comme on ne
peut l'adorer plus, et personne ne pourra m'empê-
cher, quoi qu'il arrive, de l'adorer.
Je déclare que j'ai souffert depuis mon enfance,
depuis que j'ai pu comprendre notre situation en
Alsace; j'ai subi, avec tous mes frères, les affronts,
les vexations, la morgue de ces Barbares. Je sais
que tout bon Français connaissant l'Alsace com-
prend cette situation si pénible et sent combien, là-
bas, l'attente de la délivrance est fébrile. Celui qui
ne comprend pas cette situation ne peut qu'être in-
juste.
Je prétends que le malheur le plus affreux et
le plus immérité est celui dont les Alsaciens-Lor-
rains sont victimes quand ils sont forcés de se bat-
tre dans l'armée ennemie contre leurs frères fran-
çais ou contre les alliés de la France. Les affreuses
mortifications et les douleurs poignantes que toutes
les familles ont endurées depuis la guerre au mo-
ment du départ forcé des jeunes gens, ces scènes
déchirantes seront connues un jour! On saura tou-
tes ces souffrances quand l'Alsace sera libre, quand
elle ne sera plus contrainte à cet affreux silence
imoosé par la force brutale. On ne connaît pas,
îélas! en France, l'horrible torture qui accable mo-
'alement ces malheureux, pourtant bien innocents,
ïar quel a été leur crime? Pouvaient-ils tous quit-
ter l'Alsace?
Je considère que celui qui traite quelqu'un de
« bwche », tout simplement parce qu'il sait que la
personne à laquelle il adresse l'injure la plus ter-
rible est née en Alsace, n'est pas un bon Français.
3u'on se souvienne donc que « boche » est pire
ju'assassin, pire que sauvage, pire que menteur et
fourbe, pire que misérable, que le « boche n'est
plus un homme.mais une bête immonde! L'Alsacien
même, je dirai surtout, s'il a été obligé par la.force
les choses de servir en Allemagne, l'Alsacien ne
mérite pas d'être traité ainsi par un Français 1
Je suis convaincu que tous les bons Français
sont de mon avis je prie instamment ceux dont le
coeur ne s'attendrirait pas en pensant en ce mo-
ment k ceux qui souffrent en Alsace,je les supplie
d'éviter de blesser si atrocement les Alsaciens qui
ont cherché refuge et consolation dans ce cher
pays, dans leur vraie patrie. Qu'ils pèsent l'af-
front avant de le leur jeter à la figure
Si la bonté et la politesse ne les retenaient pas
de faire ainsi du mal à un Alsacien, qu'ils se sou-
viennent donc que les Alsaciens ont droit au moins
à des égards de la part des Français, car les Alle-
mands ayant annulé le traité de Francfort par la
déclaration de la guerre, les populations des pro-
vinces perdues en 1870 redeviennent ce qu'elles
étaient avant 1870, c'est-à-dire françaises de fait.
La grande victoire ne sera que 'léclatante confir-
mation de cet état de choses. l
Ceux qui traitent les Alsaciens de « boches »
devraient donc officiellement être passibles sinon
d'une peine qu'ils mériteraient, au moins d'un
blâme sévères
Pour moi, je déclare que jamais la moindre allu-
sisàt blessante à ma nationalité d'Alsacien ne m'a
été adressée.- n
Je n'ai toujours constaté en France que ce qu'elle
seule peut offrir. la plus grande bonté, la liberté,
la beauté en toutes choses, c'est-à-dire ce qui la
fait aimer si passionnément.
Je termine par cette simple citation du Temps
« L'Alsace-Lorraine sera sauvée, comme la Bel-
gique et la Pologne, par la vaillance des soldats des
nations alliées. Restituée à la patrie française, elle
redeviendra elle-même: la plus noble et la plus
digne de nos vieilles terres de France, parce que
celle qui a le plus souffert. »
Qui ne serait touché de cette ardente protes-
tation ? Combien ceux qui l'ont provoquée doi-
vent aujourd'hui regretter leur erreur! Et, pour-
tant, l'on serait presque tenté de qualifier d'heu-
reuse la faute qu'ils ont commise, tant elle a
suscité, dans tout l'ensemblb du pays, un mou-
vement d'opinion où. s'est magnifiquement affir-
mée la fidélité de la France envers l'Alsace et la
Lorraine.Certes, point n'était besoin de, ce témoi-
gnage pour savoir de quelle affection profonde
nos compatriotes d'Alsace et de Lorraine sont
entourés; néanmoins, on a pu la mesurer mieux
encore, peut-être, à la douloureuse surprise
qu'ils n'ont pu taire, en apprenant le déni de
justice dont un Alsacien venait d'être victime.
Au surplus, la réparation du droit, si odieuse-
ment violé en. 1871, se poursuit de telle façon
que les Français de nos chères provinces n'au-
ront plus à redouter nulle confusion injurieuse.
La France aura retrouvé tous ses fils.
*9– ̃
Quatre cent cinquante-quatrième jour
l À GUERRE
LA SITVATWN MILITAIRE
La situation de l'armée serbe reste difficile.
Les troupes de Mackensen se sont avancées
dans la vallée de la Morava jusqu'à Velica-
Plana et Svilajnac, où se livrent à l'heure ac-
tuelle de violents combats; le groupe qui a
franchi le Danube près d'Orsova est entré à
Brza-Palanka, se reliant par de simples pa-
trouilles aux Bulgares qui s'étaient portés sur
Negotine. Ce ne sont pas ces deux offensives
ennemies qui mettent l'armée serbe en danger.
Entre la vallée de la Morava et la boucle for-
mée par le Danube et le Timok, existe un mas-
sif-montagneux, que nos vaillants alliés occu-
pent entièrement jusqu'au Danube, et d'où on
ne les délogera pas laciiemem. Les Bulgares
̃de la Tégion de Negotine, qui pourraient agir
sur leur flanc est, sont contenus et ne font que
des progrès insignifiants, bien qu'ils ne soient
pas eçcore arrivés à la zone montagneuse, où
les difficultés deviendront autrement sérieuses.
Plus au sud, si l'on en croit les dépêches de
Berlin et de Sofia, les Bulgares auraient occupé
Zâïetchar, Kniajevatz et Pirot. Les Serbes nient
là prise de Pirof et signaient au contraire une
certaine accalmie sur cette partie dufront. Il est
donc prudent de ne tenir compte des dépêches
allemandes que dans des limites très res-
treintes.
Au sud, la situation devient plus encoura-
geante. Vrania est presque complètement déga-
gée les Serbes ont en effet battu les Bulgares
ù Korbavac, qui se trouve à 8 kilomètres au
nord-est de Vrania, sur la Morava, et à Dub-
nioa, au sud-ouest. A Dubnica, leur victoire a
été complète; ils ont rejeté l'ennemi au delà du
défilé que la Morava forme entre Koneulj et
Bujanovce, et occupé le défilé. On annonce
qu'ils sont rentrés à Uskub. Nous n'en avons
pas la confirmation, mais nous savons qu'ils ont
chassé l'ennemi de Velès et l'ont repoussé vers
Istip, ville sur laquelle se porteraient les trou-
pes françaises.
Ce n'est guère, comme nous l'avons dit plus
haut, que sur la rive gauche de la Dvina que les
Allemands font preuve d'une grande activité
en Russie.
Près de Riga, ils ont vainement tenté de pé-
nétrer dans la région boisée qui s'étend au sud
du lac Babit; à l'est de la forteresse, à Klange,
ils se sont un peu rapprochés du fleuve, devant
l'île de Dahlen. Les Russes tiennent encore
toute la rive gauche de la Dvina, jusqu'à Dvi-
nok, où l'ennemi se trouve toujours arrêté;
près de Garbounovka, au nord-ouest de la for-
teresse, il avait réussi à pénétrer dans des
tranchées; les Russes l'en ont vigoureusement
délogé. -Sur toutes les avancées de Dvinsk, on
se pat furieusement et la canonnade est des
plus? violentes-. Les Allemands attribuent au
cours de la Dvina un bien grand intérêt pour
mettre à sa prise de possession, un si vif
acharnement. Nous avouons ne pas très bien
•en saisir les raisons. Sur la ligne des lacs
Demmen, Drysviaty et plus au sud, on ne si-
gnale, qu'un feu d'artillerie. C'est cependant par
une offensive énergique de ce côté que les Rus-
ses nous paraissent pouvoir le mieux agir con-
tre les forces allemandes qui menacent leur
front nord.
Les Italiens ont fait de sensibles progrès sur
toutes leurs frontières; ils n'ont peut-être pas
parcouru beaucoup de kilomètres, les défenses
que les Autrichiens ont accumulées sur toutes
ces régions ne permettant que d'avancer
très lentement. Ces défenses tombent les unes
après les autres, dans la zone montagneuse
du nord, aussi bien qu'à l'est tout le long du
front de l'Isonzo sur cette partie du front, en
une semaine, du 21 au 27 octobre, 5,000 pri-
cnnnïpi't! «nnt. restés aux mains de nos alliés.
A défaut de kilomètres parcourus, ce chiffre
permet de mesurer les succès italiens.
Sur le front français, en Champagne, les
combats continuent entre Tahure, point de la
deuxième ligne ennemie où nous avons péné-
tré, et Maisons-de-Champagne. Tahure et Mai-
sons-de-Champagne encadrent le secteur de
la Courtine dont nous poursuivons la conquête.
L'ennemi nous y a violemment bombardés,
sans obtenir d'autre résultat qu'une énergi-
que riposte de nos batteries sur ses tranchées.
MsirVÂTICN DIPIOMATIQVE
Des informations de presse annoncent que
l'ex-chancelier de Bülow se rencontrerait avec
un représentant du pape pour mettre sur pied
une proposition de médiation qui serait en-
suite présentée aux belligérants par Benoît XV.
Des dépêches de Madrid prétendent aussi sa-
voir que le prince de Bülow se rendrait aussi
à i Madrid et à New-York pour gagner le roi
Alphonse et le président Wilson à ces projets
pacifiques.
Que l'Osservalore romano croie ou non de-
voir opposer à ces bruits un démenti diploma-
qua, l'initiative papale n'en paraîtrait pas
moins entachée de suspicion légitime. L'im-
partialité du Vatican lui défend, dit-on, de dis-
̃ tinguer entre l'agresseur et les victimes. Cette
neutralité rigide nous éloignerait de l'idéal de
justice qui nous doit inspirer la haute autorité
morale du pape. Et une médiation élaborée
d'accord avec l'ambassadeur de Guillaume, II
ne semble pas pouvoir répondre à la concep-
̃lion .de paix que les peuples alliés se sont
i*OTïXÏ2.66 Et~ts-'
Le roi d'Espagne et le président des Etats-'
Unis n'entreprendront vcaisemblableme nt.au-,
cune démarche avant d'être assurés qu'ils au-
ront des chances de se faire écouter par la
Quadruple-Entente. Les sympathies du roi
Alphonse et la neutralité correcte et bienveil-
lante du gouvernement de M. Dato sont une
garantie suffisante pour que nous n'ayons pas
à envisager de la part de nos voisins d'entre-
prise contraire à notre volonté de ne pas ac-
cepter d'intermédiaires de paix entre nos en-
nemis et nous. Le président Wilson a déjà
opposé précédemment à des suggestions mé-
diatrices un refus catégorique, basé sur leur
manque d'opportunité. Do nouvelles sollicita-
tions ne paraissent pas devoir trouver en ce
moment des dispositions plus favorables de
l'autre côté de l'Atlantique. Les attentats orga-
nisés par l'Allemagne aux Etats-Unis, l'atroce
assassinat de miss Cavell et les cyniques men-
songes allemands pour éviter l'intervention
humanitaire de l'Amérique rendent difficile
une collaboration pacifique avec un groupe de
nations coupables de tant de crimes.. Au Vati-
can, comme à Madrid, ou à Washington peut-
on accepter de plaider pour les massacreurs
des Arméniens et leurs alliés?
Aussi bien la ferme résolution des puissan-
ces de l'Entente devrait-elle décourager ces
tentatives allemandes pour obtenir une liqui-
dation amiable avant l'inévitable faillite. Le
remaniement ministériel français n'a pas d'au-
tre raison que la volonté toujours plus irréduc-
tible de mettre l'Allemagne hors' d'état de re-'
nouveler ses entreprises de conquêtes. L'Italie
n'est-pas moins déterminée à ne pas transiger.
Le président du conseil russe annonçait ces
jours derniers que les millions de nouveaux
soldats que l'empire s'occupe d'armer prépa-
rent la fin de l'Allemagne, et le ministre de
l'intérieur, M. Khvostof, en prenant possession
de son poste, déclarait qu'il lutterait de toutes
ses forces contre les menées ouvertes ou se-
crètes de l'Allemagne, contre la toile d'araignée
des influenses germaniques, qui s'efforcent
d'entamer l'énergie russe. Hier enfin, M. Lloyd
George rappelait une fois de plus à la Cham-
bre des communes le pacte du 5 septembre 1914
et donnait une négation énergique à toute idée
de paix prématurée.
Les initiatives médiatrices se heurteront donc
à un mur du côté des alliés. L'obstination alle-
mande, malgré le peu de chances de succès
de ces initiatives, démontre le besoin que l'on
éprouve de l'autre côté du Rhin de ne pas pro-
longer une guerre dont l'issue fatale apparaît
certaine aux gouvernants. La persistance teu-
tonne à* chercher des intermédiaires de paix
démontre mieux que tous les raisonnements
l'intérêt qui commande aux alliés de continuer
la guerre.
COMHIQUÉ OFFICIEL DU 28 OCTOBRE
Onze heures soir
Des actions d'artillerie particulièrement in-
tenses et prolongées sont signalées en Belgi-
que, sur 'le front Het-Sas-Steenstraete, ainsi
qu'au nord d'ArraSj au bois en Hache et dans
la régïôîï'tfë KoclMoourt.
L'ennemi a dirigé en Champagne un vio-
lent bombardement sur nos positions de Ta-
hure et de Maisons-de-Champagne.
Nos batteries ont riposté par des tirs de ré-
pression systématique sur les tranchées enne-
mies.
Dans les Vosges, une de nos reconnaissances
ayant achevé au Reiohackerkopf la destruction
d'une tranchée ennemie bouleversée par notre
canon, les Allemands ont prononcé une con-
tre-attaque qui a été facilement repoussée.
COMUNIQUÉ OFFICIEL BEL&E DU 28 OCTOBRE
Bombardement léger au nord de Dixmude,
violent entre la Maison-du-Passeur et Steen-
straete.
FRONT RUSSE
Le TSAR SUR LE FRONT
L'empereur, accompagné du grand-duo héritier,
est parti le 24 octobre du quartier général pour
le front sud.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSE
Petrograd, 28 octobre..̃
Sur le front de la région de Riga, aucun
changement.
Au. sud du lac de Babit, plusieurs engage-
ments dans la région boisée, qui n'ont apporté
cependant aucun changement dans la situation
générale.
[On mande d'autre part de Petrograd que les Alle-
mands ont transformé Mitau en centre d'approvision-
nements militaires; tous les bâtiments de la ville qui
n'ont pas souffert du bombardement sont pleins de mu-
nitions et de fourrages.]
Dans la région au sud d'Uxkull, lutte d'ar-
tillerie.,
Sur le f ront de l'a région de Dvinsk, l'enne-
mi a attaqué dans la région au nord-est de
Garbounovka; il a d'abord réussi à occuper
certaines de nos tranchées, mais bientôt, grâce
à une énergique contre-attaque de notre part,
les Allemands ont été délogés. La lutte d'artil-
lerie et. le combat continuent. Pendant cette
attaque, les Allemands ont essuyé des pertes
cruelles sous la menace d'un bombardement
par leur propre artillerie qui était placée eu
arrière.
Sur le front des lacs de Demmen et de Drys-
viaiy, feu d'artillerie. (
Plus au sud, jusque sur le Pripet, aucun
changement.
[On mande de Petrograd, le 28 octobre, qu'à Barano-
vitchi les Russes ont fait prisonnier l'état-major d'une
division ennemie.]
Sur la rive gauche du Slyr, l'ennemi a tenté
de progresser vers l'est, dans la région du vil-
lage d'Ezerty, au nord-ouest du lac de Bielecz,
mais essuyant de grandes pertes par notre feu,
il a été contraint à reculer.
Au cours de la nuit du 27 octobre, l'ennemi
nous a attaqués à trois reprises dans la région
du village de Kamenovkha, à l'ouest de Tchar-
toriisk mais il a été partout repoussé.
Le village de Boudki, à l'ouest de Tchar-
toriisk, après un combat opiniâtre, est resté
entre nos mains.
Sur le reste du front vers le sud et en Gali-
cie, sur plusieurs points, feu d'artillerie.
Aucun changement dans la situation géné-
rale.
OPÉRATIONS RUSSES DANS LA BALTIQUE
Le grand état-major a publié' hier à Petrograd la
note suivante
Le sous-marin Alligator, près des îles Aland,
a capturé un vapeur allemand et l'a emmené
dans un de nos ports.
[L'Alligator est un submersible de 400 tonnes de dé-
placement avec 38 mètres de longueur et 4 m. 30 de
largeur. Sa vitesse est de 16 noeuds à la surface et de
6 nœuds 1/2 sons l'eay
L'ATTAQUE- ©ES BÉTROXTS
Ordre du jour de sir Tan Hamilton
On télégraphie de Londres l'ordre du jour du général
sir Ian Hamilton en quittantle commandement des trou-
pes aux Dardanelles.En voici le texte:
Quartier général de la Méditerranée, 18 octobre.
Le général Ian Hamilton, adressant ses adieux
à ses troupes par voie d'ordre, les remercie de
leurs admirables efforts au cours d'une des carn-*
pagnes les plus difficiles qui aient jamais été en-;
treprises,
Il exprime sa confiance absolue qu'elles rempor-*
teront une victoire décisive sous les ordres de
leur nouveau chef, sir Charles Monro.
Une conférence de M. Bartlett
sur les Dardanelles
M. Ashmead Bartlett a fait avant-hier, à Lon-
dres, une conférence sur lès opérations aux Dar-
danelles qu'il a suivies sur place depuis le début.
Il décrivit d'abord les opérations navales préli-i
minaires et le combat du 18 mars et montra com-
ment il était impossible à ce moment pour la flotte.
de traverser le détroit et combien il avait été peu
habile de tenter l'attaque sans l'appui d'une armée.
Pour M. Bartlett, la première force expédition-
naire était trop faible, et c'est pour cela qu'on dut
débarquer au cap Hellès, à l'extrémité de la pénin-
sule. Après l'échec, le 8 mai, de la tentative contre
Atchi-Baba, toute l'expédition aurait dû être exa-
minée de nouveau. Les dernières attaques contre
Atchi-Baba, qui entraînèrent de considérable"~
pertes de vies, n'auraient jamais dû. être faites.
Elles cessèrent ensuite et M. Bartlett pense qu on
a reconnu plus tard qu'elles ne pouvaient réugsrr
et que même si elles avaient réussi, on se serait
trouvé devant une position plus forte, le saillant
de Kilid-Bahr.
Le conférencier dit que l'arrivée de sous-ma-
rins ennemis força la flotte à se retirer et alors
une flotte entièrement nouvelle de monitors vint
d'Angleterre pour prendre part aux opérations de
la nouvelle force expéditionnaire. M. Bartlett dis-
cute les divers plans que les nouvelles troupes au-
raient pu suivre; il critique le plan adopté par sir.
Ian Hamilton et parle des difficultés énormes aux->
quelles il eut à faire face.
En terminant, M. Bartlett montre comment 1 en-
trée de la Bulgarie dans la guerre a changé com-
plètement là situation et signale les difficultés de-
vant lesquelles on serait si l'on était obligé de res-
ter dans la péninsule pendant l'hiver.
««»–
FRONTS
COMMUNIQUÉ OFFICIEL SERBE Y.
La légation de Serbie nous fait tenir le communiqué
suivant, exposant la situation à la date du 26 octobre ̃:
Sur le front nord-ouest, les troupes serbes,
qui se trouvaient sur la rive droite de la Mo-
rava, ont dû se replier vers le sud, après des
-1- 1. C:"I'1~
combats acriarnes, et ont occupe la uguc uvnoj-
natz-Grabovatz-Chetogna,
Sur la rive gauche de la Morava et la rive
gauche de la Lepenitza, fort duel d'artillerie sur
tout le front.
Les combats sont engagés également sur la
ligne Vissak-K'ladour.
[Svilajnatz,' dans la vallée de la Morava; est située £
environ 55 kilomètres en ligne droite au sud du con-
fluent de cette rivière et du Danube.. La ligne indiquée se
dirige de l'est à l'ôu'est avec une légère inclinaison
vers le sud.
La Lepenitza est un affluent de gauche de la Morava,
dans laquelle elle se jette à GO kilomètres au sud du
Danube, Kragoujevatz est située sur la Lepenitza.
La ligne Vissak-Kladour s'étend un peu au nord de
Kragoujevatz, entre les rivières Ratcha et Lepenitza.]
Sur le f ront de la Morava du sud, les troupes
serbes ont repoussé l'ennemi sur la rive gauche
de la Korbeovatchka-Reka.
[Reka est le nom serbe pour rivière. La Korbeovatchka,
affluent, de droite de la Morava, coule de l'est à l'ouest
à une dizaine de kilomètres au nord de la région de
Yrania.]
Sur le front de la Nichava, rien à signaler..
Dans la vallée du Timok, du côté de Knia-
jevatz, les troupes serbes se sont repliées sur,
la position Tressibaba, sous la forte poussée de
1 ennemi.
Dans la direction de Kojel-Boutchié, l'ennemi
a attaqué avec de fortes colonnes et des combats
crt eu lieu toute la journée.
L'ennemi a attaqué aujourd'hui lA-f-ônt de
Zaïetchar, où les combats durent encore.
[Tressibaba est une montagne au sud-ouest, de Knia-
jevatz.
Kojel-Boutchié se trouve au sud de Zaïetchar.]
Dans la direction de Kontchoul, par des cpii-'
tre-attaques. les troupes serbes ont repris le dé-:
bouché du défilé de KontchouL
[Kontchoul, sur la Morava, se trouve un peu à l'ouest
de la voie ferrée Nich-Uskub, dans la région Vrania-
Ristovatz-Zibeîtche, c'est-à-dire sur l'ancienne fron-
tière du royaume de Serbie et de la Vieille-Serbie.
Il résulte de ces indications que les Serbes ont réussi
à repousser les Bulgares tant au nord qu'àu sud de
Vrania.]
La situation de Pirot
La légation de Serbie a fait suivre hier soir le.
communiqué ci-dessus de la remarque suivante
Comme on peut voir, ni ce communiqué, nil
les précédents ne confirment la prise de Pirot,
qui a été signalée par certaines dépêches
de source allemande.
D'autre part, une dépêche de Sofia, via Berlin,
communiquée ce matin, dit que les Bulgares ont
pris la ville de Pirot.
Il ne faut accorder aucune créance aux nouvelles
de source germano-bulgare. Déjà, au cours des
deux dernières guerres balkaniques, les mêmes
procédés mensongers n'ont cessé d'être systéma-
tiquement appliqués, dans le but d'induire en
erreur l'opinion publique de l'Europe occiden-
tale..
La coopération française
On mande d'Athènes, le 28 octobre
Une dépêche de Salonique annonce qu'une cd-
lonrie bulgare, dans là direction de Mitrovitza,'
cherche à opérer sa jonction avec les troupes au-
trichiennes, qui ont passé la Drina.
On espère que les mouvements «combines des
Français et des Serbes déjoueront le plan bulgare
tendant à couper l'armée serbe.
Après les succès français dans le secteur de
Velès et de Stroumitza, les opérations changent
d'aspect.
Les Bulgares repoussés se trouvent maintenant
sur la défensive. Les Français, avec quelques uni-,
tés serbes, sont en état de prendre l'offensive atf
sud et vers le nord de la ligne du chemin de fer.
de Nich.
Les Français et les Serbes marchent sur Istip.
On pense qu'une bataille se livrera à proximité de
cette ville sur les hauteurs de laquelle les Bulgares
se sont retranchés.
On mande d'autre part de Petrograd, le 28 octobre
Selon des renseignements reçus à Petrograa1,
l'artillerie française a fait de terribles ravages
dans les rangs bulgares. La ville de Sofia est:pleine|
de blessés tombés dans le combat du 21,
La reprise d'Uskub (?)
La reprise d'UsM) (?)
L'agence Reuter apprend de source serbe très
bien informée que la reprise de Velès, clef d'Us-
kub, par les troupes alliées, est très significative
et, si les bruits de la victoire d'Uskub se confir-,
ment également, il nous sera alors possible de dé-
blayer la voie ferrée jusqu'à Nich, assurant ainsi
les communications des alliés. Il n'y a aucune rai-
son d'éprouver de craintes exagérées sur le sort
de la Serbie qui est sûre du succès de sa cam-<
pagne, avec l'aide, des alliés; seulement la ranU
uLdité d'action est absolument nécessaice.
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