Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1915-10-29
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 29 octobre 1915 29 octobre 1915
Description : 1915/10/29 (Numéro 19837). 1915/10/29 (Numéro 19837).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k242341k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
On s'abonne ajx tfureajix au Journal, 5, RUE DES ITALIENS; A PARIS (9e), et dans tous les Bureaux aePosto
CINQUANTE-CINOUIEME ANNEE.– N° 19837
ÎVENDREDI 20 OCTOBRE lôits
PRIX DE L'ABONNEMENT
fJUB, SBaa et SHME-et-OBE.. Trois mois, 14 fr.; tu mois, as fr.; Os m, 63 ft
»»mt" « AisACE-ioaBAnœ 17 fr.; 34 fr.; es».
MWBMWAIS. 13 fr.; 33 fr.; 7aif,
IES ABONNEMENTS DATENT DES 1" ET 16 DE Cil AQCE MOIS
Un numéro (à Paris) 1B centimes
Directeur politique Emile- Adrien Hébrard
ïwfos les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressas an Directe»
le Journal ne pouvant répondre des manuscrits communiqué»
prie les auteurs d'en garder copie
AUBESSE TÉLÉGRAPHIQUE TEMPS FABW
PRIX DE L'ABONNEMENT
PAJUS, SEM«tSBIHE-XT-OISE. Trsiimois, 14 fr. Si moi», 88 fc; ïuj,BSft.
2>ÉPABT"etAlSACK-L0RKAUK. IV fr.; 34fr.j gg b
Vmoa POSTAUB 1S fr.; ̃' 38 fc T& tù
UBS ABOimEHBNTS DATERT SES ia ET 16 DE CHAQUE VOIS
Un numéro (départements) 20 centimes
ANNONCES Société Générale DES ANNONCES, 8, place de.lt Bourse.
Le Journal et les Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur teneur
TELEPBOlfE S CISBÇ X.KSNES
Outenberg 03.07 03.08 03.09 03.32 03.84
Voir à la 4* page tes
DERNIERES NOUVELLES
-t'
Paris, 28 octobre
BULLETIN DU JOUR
L'ÉTAT D'ESPRIT. DES ALLIÉS
La presse russe traduit l'impression générale
«du pays et aussi celle du gouvernement lors-
qu'elle écrit que c'est dorénavant par l'inten-
sité de l'effort militaire que les puissances de
l'Entente pourront atteindre leur but dans les
Balkans. Cette' opinion est confirmée par les
préparatifs militaires et les concentrations de
groupes ordonnées en Bessarabie. Nicolas II
ne s'en tient pas, en effet, à des opérations
navales sur les côtes bulgares. Le petit-fils du
tsar libérateur est mis dans la douloureuse
nécessité de « tirer son épée contre les traî-
tres à la cause slave ». Ce sont les termes
mêmes du manifeste que l'empereur de Russie
a adressé à la Bulgarie pour lui annoncer le
juste châtiment de sa perfidie. Les gouvernants
de Sofia ergotent vainement sur le carac-
tère de ce message pour prétendre que la Rus-
sie ne lui a pas déclaré la guerre. Les uni-
formes russes se chargeront de mettre au
•point cette nouvelle fourberie pour tous ceux
qui n'auraient pas entendu les canons russes
tonner à côté de ceux des escadres françaises,
anglaises et italiennes.
Les Allemands, et leurs complices ont compte
que la campagne des Balkans désagrégerait
ICrttoc da-,l& Quadruple-Entente et ébranlerait
dans les pays qui le ~composent la confiance
des nations.et la fermeté des gouvernements.
Ils n'admettent pas que les événements puis-
sent infliger un démenti à leurs prévisions. Des
epparences toutes de surface ont, du reste,
paru seconder leurs efforts pour faire croire
au, delà du Rhin et chez les neutres que ces
.résultats sont atteints. Il n'est toutefois pas
besoin d'un'grand sens critique pour discerner
la réalité. ̃
Chacune des puissances de la Quadruple-En-
tente est pénétrée de la nécessité de faire face
'aux Allemands en Orient comme ailleurs. Tou-,
tés' sont résolues à agir' dans un étroit senti-
ment de solidarité. Leur volonté est certaine,
mais l'accord dans l'exécution est moins évi-
dent. Dies lenteurs persistent et donnent l'im-
pression de tâtonnements qui sont représentés
par nos ennemis comme des divergences de
•vues. La nécessité de discuter entre quatre ca-
pitales éloignées ne facilite pas la concordance
idès' décisions et des actes. La surprise bulgare
m'a pas trouve les alliés préparés à la tournure
nouvelle des événements. La France, la pre-
mière, a marché au canon. L'Angleterre a
suivi, mais des tergiversations ont retardé le
débarquement des troupes, et les déclarations de
'lord Lansdowne à la Chambre des lords avant-
'hier ont donné l'impression d'une improvisa-
iipn qui ne traduisait pas le véritable sentiment
de ténacité qui caractérise le peuple britanni-
que. Lord Lansdowne, infl~gneé p«Qt-ëtre pat
§è'; 'ràisonnètmèïït dè-'éêux qui veulent porter
l'effort militaire ailleurs qu'en Serbie, paraît
craindre que les contingents britanniques n'ar-
rivent trop tard. Les Serbes, qui font preuve, en
ce moment, d'un héroïsme qui n'a jamais été
dépassé dans l'Histoire, donnent un démenti à
ces pessimistes, et l'opinion britannique rap-
pelle au gouvernement les paroles de sir Ed-
ward Grey qui assurait la protection des alliés
aux Etats menacés par l'ennemi.
La Grande-Bretagne continue, du reste, à en-
voyer dès troupes à Salonique. Les 13,000 hom-
mes débarqués à Salonique seront rejoints par
d'autres. Les forces britanniques en Grèce coo-
§èrent avec le corps d*armée français qui se
bat en Serbie. L'émouvant appel adressé à
l'Angleterre par un vaillant petit peuple qui
tient depuis vingt jours trois puissants ennemis
en échec, ne restera pas sans écho. L'empire
britannique comprend que son honneur et son
intérêt lui défendent de laisser écraser une ar-
mée dont les services, resteront précieux entre
tous pour la suite de la campagne d'Orient. Il
semble même que l'on regrette de l'autre côté
de la Manche que les déclarations du marquis
de Lansdowne puissent être prises pour une
jeommunication longuement délibérée' dans le
cabinet. Il serait plus fâcheux encore qu'on
crût qu'elles eussent été concertées avec les au-
tres alliés comme ce fut le cas pour les der-
niers discours de M. Viviani. On prétend que
M. Asquith se chargera prochainement de dis-
siper tout malentendu sur la coopération bri-
tannique. Les commentaires qu'ont provoqués
les paroles de lord Lansdowne chez tous les
alliés, aussi bien que dans le Royaume-Uni,
doivent, du reste, rassurer les Serbes, qui ne
(Seront pas abandonnés.
Ces flottements ne donnent pas une impres-
sion d'union correspondant à l'étroite et réelle
union de la Quadruple-Entente. L'absence de
direction unique constitue pour celle-ci une in-
'fériorité organique en face de la volonté diri-
geante de la nouvelle Quadruple-Alliance, où
trois vassaux obéissent à un seul maître qui
commande. L'Entente est un association de peu-
ples libres qui luttent pour leur liberté et pour
celle des autres. Elle ne peut atteindre la rigi-
dité d'exécution de l'adversaire caporalisé. Il
n'en est pas moins désirable crue les lenteurs et
les tâtonnements cessent de paralyser la vi-
gueur de son action. Des journaux français et
italiens ont suggéré la création d'un organe
régulateur qui serait une sorte de conseil
aimplifiant les moyens de se concerter entre
les puissances de l'Entente. L'opinion publique
en France et en Angleterre a pensé que des
'gouvernements prompts et agissants étaient
yne condition plus urgente de la bonne mar-
jehe des affaires. Le sentiment des graves lacu-
nes existant de ce côté est la cause véritable des
.malaises qui, en France, ont abouti au rema-
!niement ministériel annoncé et qui, en Angle-
terre, auront pour résultat, prochain une réor-
ganisation du cabinet.
-A aucun moment, .il ne s'est agi en France
'de changer les hommes au pouvoir pour donner
satisfaction à des groupes ou à des ambitions.
Le gouvernement de concentration constitué
depuis cinq mois en Angleterre ôte toute vrai-
isemblanoe h des hypothèses de ce genre pour
ce qui concerne la Grande-Bretagne. Il serait
plus faux encore de parler d'un fléchissement
des énergies nationales. Ce que les peuple* ont
.voulu dans ce moment où leur conservation
exige un effort suprême, ce sont des gouver-
nants qui conçoivent et exécutent prompte-
ment et qui servent le pays sans crainte d'as-
sumer des responsabilités. C'est pour arriver
!à une action plus forte et plus rapide qu'en
France on écarte certaines personnalités et
qu'on en appelle d'autres, ou qu'en Angleterre
on se propose de réduire le cabinet à dix mem-
bres. Il n est question ni de partis, ni de riva-
llités de personnes. La volonté ferme de vaincre
explique ces remaniements, uniquement inspi-
ares par le besoin d'une impulsion plus résolue,
d'une action plus efficace. Les Allemands
voudraient vainement y voir une preuve de
désunion ou de découragement La solidarité
des alliés se fortifie de l'unanime résolution de n
chacun d'eux de faire face à l'ennemi partout, 1
(sans tâtonnements, afin de l'user davantage et
de l'abattre plus vite. Voilà le premier et réel I
résultat de la poussée, germanique en Orient, h <
pÉftGHES TÉLEfifiAPHJQUES
tas coBRÇsPoxûANts PÂRTicuiiÈns~ DU Cféropa
>'•̃̃̃' Londres, 28 octobre.
Comme suite à la conférence qui vient d'avoir
lieu entre les représentants des gouvernements
français et anglais, des arrangements sont inter-
venus pour augmenter la production de l'acier de
plusieurs milliers de tonnes par semaine, dans
l'ouest de l'Ecosse. p ̃̃
Lisbonne, 28 octobre.
Dimanche prochain auront lieu ici et à Oporto de
grandes manifestations en faveur des alliés. Des
petits drapeaux français seront mis en vente et le
produit affecté aux oeuvres de guerre en France et
aux volontaires portugais.
Une réunion aura lieu au théâtre principal de
Lisbonne sous la présidence de M. Magalhaès
Lima. Les représentants des puissances alliées y
assisteront. Actuellement la plupart des usines por-
tugaises travaillent à la fabrication des munitions
pour l'Angleterre et la France. C'est surtout à Opor-
to et dans le nord du Portugal que la confection du
matériel de guerre est le plus intense.
New-York, 28 octobre.
'te consul d'Angleterre à El-Paso apprend que
M. Ernest Ayton, richissime mineur anglais, et un
prêtre de Chihuahua ont été emmenés le 19 octobre
par une force armée. L'ambassade d'Angleterre à
Washington a fait des représentations au départe-
ment d'Etat et au général Carranza. p
New- York, 28 octobre.
Un télégramme de Manille annonce qu'un ty-
phon a ravagé Luçon, tuant 200 personnes et en
blessant 800.
Les dégâts causés aux récoltes de chanvre et de
riz sont énormes.
Le Caire, 28 octobre.
Une nouvelle encore imprécise annonce que les
soldats turcs ont dû abandonner la caserne de Bey-
routh qui s'est eflondrée par suite d'un éboulement.
L'église paroissiale latine des pères capucins a été
également fort endommagée; ses murs et sa toi-
ture se seraient en partie écroulés.
LA CRISE
S'il faut en croire les informations qui se
répandent, depuis hier, dans le monde parle-
mentaire et parmi les nouvellistes, nous au-
rons ce soir un ministère élargi, rehaussé, ren-
forcé.
Nous n'avons plus Gambetta ni Jules Ferry,
et ils nous manquent. En revanche, règne l'os-
tracisme dont on se passerait volontiers pour
le bien du pays. Il y' a, toutefois, cette diffé-
rence entre l'usage antique et le nôtre, c'est
que, dans la République athénienne, il fallait
la majorité pour éliminer de bons citoyens; il
suffit à présent de la fantaisie, de la cruauté
frivole d'un seul groupe., Et nous souffrons
aussi du contraire de l'ostracisme certaines
influences semblent intangibles. Les mau; ;ue
nous constatons ainsi ne sont pas nés de la
guerre. Mais la guerre aurait dû les guérir. Il
ne servirait à rien de dissimuler qu'en d,pit
des circonstances, les luttes de groupes et les
rivalités personnelles ont gardé presque toute
l'âpreté de jadis. Cela se devine à travers les
formules et l'apparat concerté des discussions
païièméàèàïfési ëelà se lit dâifelés Mbïîtiës
des jourlïaux (rnêiaé dans les éîp$éës"î>Mi)t:ÎBS
par la censure).
Ces observations étaient nécessaires. Nous
les formulons, non pas pour contrister les hom-
mes de bonne volonté qui vont se, réunir ce
soir dans un gouvernement de défense natio-
nale, mais par respect de la vérité et de nous-
mêmes. Nous ne pouvons ignorer ou paraître
ignorer qu'aux grands courants d'abnégation
nationale et de zèle patriotique se mêlent de
petits ruisseaux dont l'onde est moins pure.
Puissent-ils se perdre dans le vaste flot et non
pas le corromprel,
La tâche à remplir est vaste, mais elle est
claire. Tous ceux que l'on appelle à y prendre
part sauront à coup sûr se rendre dignes de
cet honneur. La liste ministérielle n'étant pas
encore établie, on anticiperait par des commen-
taires trop précis. Néanmoins, puisqu'il nous
reste quelques heures d'attente, profltons-en
pour présenter quelques réflexions générales.
Elles ne peuvent plus atteindre personne et
l'on ne saurait leur reprocher. de viser qui que
ce soit dans cet interrègne gouvernemental.
La France a besoin d'un gouvernement qui
gouverne. Le mot a été souvent dit. Il convient
que ce mot devienne une réalité. Gouverner,
c'est prendre hardiment des responsabilités
devant le Parlement et devant l'opinion; c'est
se décider rapidement, puisque toutes les mi-
nutes qui s'écoulent sont si chères de sang;
c'est travailler soi-même sans répit, afln
d'exiger des administrations qu'elles renon-
cent à leurs habitudes du temps de paix; c'est
se placer au-dessus des questions de person-
nes et imposer silence aux prétentions, des
groupes; c est avoir toujours présent à l'esprit
ce fait que l'ennemi est à Noyon à 80 et
quelques kilomètres de Paris et que nous
avons deux grandes tâches à remplir d'abord,
l'expulser du-sol français; ensuite, le mettre
hors d'état d'entreprendre encore contre la
liberté des peuples. Les hommes qui entre-
ront au nouveau gouvernement doivent avoir
le ferme propos de gouverner dans le sens
qui vient d'être dit. Le pays leur fera le
plus large crédit. Il leur demandera de servir
1' « union sacrée », en donnant eux-mêmes
quels que soient leurs tempéraments ou leurs
origines l'exemple de l'union.
Le conseil n'est pas supertlu. Dans les der-
nières semaines, à trois reprises, des orateurs
écoutés avaint fait de publiques allusions, à
la Chambre, aux déchirements intérieurs du
cabinet Viviani. Nous sommes sûrs qu'il suffit
d'avoir fait la remarque pour que ces fâcheux
incidents ne puissent se renouveler. C'est une
question de patriotisme.~ C'est aussi une ques-
tion de tenue. La première partie de la guerre
devait forcément; à l'intérieur comme à l'ex-
térieur, nous donner quelques leçons. Puisque
nous n'avons pas pu ou su les éviter dans le
passé, sachons au moins en profiter pour l'a-
venir.
LA PUÏSSANCEJU MARTYRE
..Tout est dans tout, et un crime peut faire la
lumière dans les ""âmes. 'Lés Allemands Vien-
nent de le prouver avec une telle évidence que
le. monde civilisé ne l'oubliera pas de sitôt. En
assassinant à Bruxelles miss Edith Cavell,
dans les circonstances 'que l'on sait, ils ont
plus fait pour le réveil des consciences que les
plus admirables moralistes. Ce que n'avaient
pu obtenir des milliers de discours et d'écrits,
les récits les plus émouvants et les démonstra-
tions les plus impressionnantes, le geste d'un
officier prussien tuant d'un coup de revolver
une humble « nurse » anglaisé l'a réalisé en
une minute tragique. Cette fois, les peuples, les
neutres comme les belligérants, ont frémi
et ils ont vraiment compris ce qu'est la civili-
sation que la Germanie veut imposer au
monde.
La mort d'une noble femme a suffi pour
éveiller toutes les consciences. On avait connu,
au cours de cette guerre, les abominations Ù3 la
ruée teutonne à travers la Belgique, le nord de
la France et les plaines de la Pologne; on avait
assisté aux plus effroyables drames qu'enregis-
tra l'Histoire depuis la venue des Huns tiiaj le fer et le feu. la torture et le massacre,
tout ce que peut le déchaînement des instincts
mauvais, tout ce que le crime collectif a
d'odieux, les soldats du kaiser nous l'avaient
révélé. On s'était indigné; on avait pleuré; des
haines. farouches, que rien lie pourra éteindre,,
s'étaient accumulées contre ceux qui commi-
rent ces crimes, mais les foules ne. souffrant
pas directement de la catastrophe ne se sen-
taient pas atteintes; toute cette horreur se con-
fondait pour elles dans les tristesses que com-
porte la lutte armée entre les hommes c'était
la guerre.
Cette fois, on a compris que ce n'est pas la
guerre que font les Allemands; que leur action
se caractérise par l'organisation méthodique
du. crime; qu'ils sont réellement les ennemis
de cette humanité qui pense et s'efforce par de
douloureuses épreuves~ d'atteindre, de siècle en
siècle, plus de perfection morale. L'abîme
qu'il" y, a entre la guerre et le crime est Apparu
ici avec une telle évidence que les'plus simples
ne peuvent plus s'y tromper.
Miss Edith Cavell était héroïque, comme tant
et tant d'autres qui accomplissent leur devoir
simplement, sans crainte et sans forfanterie,
parce que c'est le devoir et qu'une âme loyale
ne triche pas avec la conscience. Elle avait
facilité l'évasion d'officiers français et ah-
glais elle avait favorisé le départ de jeunes
patriotes belges pour l'armée du roi Albert.
Elle servait à sa manière et dans la mesure
de; ses moyens la cause de sa patrie et delà
liberté. Peut-être n'eût-on jamais su ce qu'elle
avait accompli et son exemple n'eût-il pas
constitué une haute leçon pour les générations.
II.. fallu le martyre pour donner toute sa va-
leur à. on attitude. Il a fallu des bourreaux
pajjr.. qu'on eM le sentiment net de -ce qu'il y
avait- 'en ̃̃ -cette femme de vaillance et que le
monde subît l'effet bienfaisant du rayonne-
ment de son âme. Miss Edith Cavell échappant
à la cour martiale. allemande ou simplement
emprisonnée, ce qu'elle avait accompli n'eût
constitué qu'une anecdote curieuse de la
grande guerre, qui en comporte des milliers;
mais miss Edith Cavelil condamnée à mort
par un conseil de guerre et assassinée, évanouie,
par un officier allemand, alors que-, des .sol-
dats du kaiser eux-mêmes refusaient de la
fusiller, c'est un drame qui émeut profon-
dément le cœur des hommes et crée chez les
foules des forces morales généreuses. Depuis
qu'on connaît les circonstances de cette fin
tragique, les engagements volontaires se mul-
tiplient dans le Royaume-Uni. Des miniers
d'hommes que la cause de la patrie n'avait pas
encore déterminés au sacrifice se lèvent pour
venger la noble femme.
La puissance mystérieuse des martyrs est
là: ils donnent aux plus timides et aux. plus
obscurs le sentiment du devoir; ils accomplis-;
sent ce miracle devant la beauté d'agir,
l'homme se retrouve totalement lui-même.
LA CRISE DE LA LIBRAIRIE
II n'est pas probable- que l'opinion approuve le
projet du syndicat des éditeurs, tendant à aug-
menter de dix pour cent le prix des livres. Mais
il est à craindre àtfêJUe Qa l'fcçetteill© ayçp ihaiffë-j
renée ce seraitlie; pire' désastre, la riposte à de
pareilles mesures n'est malheureusement que trop
aisée. Tout invite .en ce moment le public à l'éco-
nomie il n'est pas prudent de le tenter davan-
tage, en le menaçant d'innovations qui luiparaî-
tront vexatoires et le porteront naturellement à
méditer des représailles. Une grève d'acheteurs
n'exige point d'entente préalable, de réunions ora-
geuses ni de manifestations capables de troubler
l'ordre dans la rue. Elle est compatible avec l'état
de siège, et ne causerait aucun souci à M. le pré-
fet de police. Elle pourrait se produire spontané-
ment, par un simple accord tacite et non concerté
des décisions individuelles, C'est ainsi que l'on
s'écarte d'un théâtre où la pièce dépasse les li-
mites, pourtant assez larges, de la niaiserie ad-
mise. Une surtaxe intempestive risquerait tout
aussi bien de faire le vide dans les librairies. Déjà
la foule ne s'y presse pas en rangs serrés, comme
dans les magasins de comestibles. Il faut manger,
malgré la hausse. Mais est-on forcé de lire? Les
éditeurs ne seraient pas sages de trop y compter.
Ils ont apparemment une haute idée des be-
soins intellectuels de leurs contemporains et né
doutent point que la nourriture de l'esprit ne leur
soit aussi nécessaire que l'autre. Cette confiance
nous honore. Mais fût-elle pleinement justifiée, il
y aurait encore quelques fissures dans le système
auquel elle sert de base. On peut lire presque
indéfiniment sans acheter un seul livre neuf. Les
amateurs sérieux ont.tous chez eux une bibliothè-
que, plus ou moins bien fournie, mais où ils trou-
veront- des ressources substantielles et feront
môme des découvertes agréables, le jour où ils
ne la négligeront plus pour se jeter sur les ou-
vrages nouveaux. Tout le monde n'a pas le La
Fontaine des fermiers généraux ni même le Vol-
taire de Kehl; mais à défaut d'édition princeps et
d'éditions de luxe, tout le monde a les principa-
les œuvres des grands classiques, que l'on a pu
heureusement se procurer jusqu'ici aux prix les
plus abordables. Ces classiques, on pourrait les
relire! C'est une occupation à laquelle.on a vite
fait de prendre goût et qui demande pas mal de
temps, assez de temps pour passer sans privation
une époque de crise de la librairie et pour at-
tendre que la guerre soit finie, ou que les éditeurs
redeviennent raisonnables. Ce serait, d'ailleurs,
un remède salutaire contre une autre crise, celle
du français. A défaut des bibliothèques privées,
il y a les bibliothèques publiques, nationales ou
municipales; il y a les cabinets de lecture; il y
a les bouquinistes; il y a même les journaux et
les revues, qui n'ont pas augmenté leurs prix.
Les plus avides liseurs n'ont pas à s'inquiéter
de leur ravitaillement: le syndicat des éditeurs
ne les réduira pas par la famine.
Certains phénomènes assez mystérieux ne sont
pas pour calmer la mauvaise humeur de la clien-
tèle. On nous dit que la hausse du papier ne per-
met plus de maintenir au même tarif les volumes
qui ont coûté jusqu'à présent trois francs, cinq
francs ou sept francs cinquante. Cependant, en
pleine guerre, on lance des romans à quatre-vingt-
quinze et même à cinquante centimes. Sans doute,
ce sont des réimpressions, et les droits d'auteur
sont moindres que pour les nouveautés, Mais la
quantité de papier est la môme, et dé cinquante
centimes à trois francs, la marge est respectable.
Nous assistons depuis quelques années à une dou-
ble et contradictoire révolution des habitudes de
la librairie. D'un côté, on multiplie les publica-
tions d'un bon marché extrême, sur lesquelles l'é-
diteur «t- le libraire-détaillant ne peuvent avoir
un bénéfice appréciable que moyennant un débit
énorme. Dé l'autre côte, pour les volumes de types
courants, une tendance se manifeste périodique-
ment à élever les prix c'est ainsi que le volume
à 2 fr. 75 se vend maintenant 3 francs et se ven-
dra peut-être demain 3 fr. 50, ou même plus.
Pourtant, le succès du volume à dix-neuf sous st
à dix sous prouve bien qu'il faut vendre le moins
cher possible pour vendre beaucoup. Restent, il
est vrai, lés bibliophiles. Ce sont, comme on sait,
des gens qui achètent des livres, mais qui ne les
lisent pas. Ils en font collection au même titre que
de tabatières Louis XV ou de netsukés et autres
bibelots japonais. Une industrie nouvelle consiste
à éditer à l'intention de ces amateurs des ouvrages
à tirage restreint on y peut mettre n'importe
quoi, ou même rien du tout; ils sont contents,
pourvu qu'ils aient un exemplaire numéroté d'un
volume qui n'a été tiré qu'à trois ou quatre cents..
Mais, dans la question qui nous occupe, les biblio-
philes sont quantité négligeable. Ils ne s'intéres-
sent au volume à trois francs que pour acquérir
-un exemplaire de la première édition. A leurs
f«uS, les éditions suivantes, bien qu'absolument
identiques à la première, n'existent pas. Ce n'est
point à ces monomanès, c'est au grand public que
les éditeurs doivent s'adresser, et il y a lieu de
redouter qu'une majoration ne le mette en fuite.
La Société des gens de lettres a-t-elle été consul-
tée ? Les intérêts des auteurs et ceux dos éditeurs
sont différents' lorsqu'il s'agit de discuter le chif-
fre des droits, mais ils sont communs lorsque le
problème est d'éviter la funeste mévente. P. S.
Quatre' cent cinquante-troisième jour
LA GUERRE
LA SITVATION MILITAIRE
En dépit..de leur énorme supériorité numé-
rique, les Austro-Allemands de Mackensen n'a-
vancent que très lentement au sud du Danube;
en trois semaines, ils n'ont parcouru que
60 kilomètres pour atteindre la ligne Valievo-
Morawci-Docala, Ratcha, Laole, sur la Mlava,
et Meresnica, sur le Pek.
Dans la boucle du Danube au sud d'Orsova,
l'ennemi a. occupé -Kladovo et, comme il l'an-
nonce, effectué sa jonction avec l'armée bul-
gare par des .patrouilles d'officiers.
Les Allemands espéraient certainement rem-
porter 'sur leur "faible adversaire une victoire
plus foudroyante, car il? exagèrent fortement
le résultat qu'ils ont réalisé. Un de leurs cor-
respondants écrit que leur plan se réalise point
par point séparation de la Serbie et de la
Roumanie, encerclement de l'armée serbe.
La séparation de la Serbie et de la Roumanie
est faite; elle était inévitable au point de vue
des communications matérielles, dès que le
Danube était franchi; mais si la Roumanie re-
nonçait à- sa neutralité, l'ennemi ne pourrait
maintenir la séparation entre les armées ser-
bes "et roumaines qu'en laissant sur cette fron-
tière une grande partie de ses forces.
Les Bulgare-s sont toujours contenus à
Kniajevatz et aux alentours du-Pirot; par con-
séquent l'encerclement des divisions serbes
qui barrent la route aux armées de Mackensen
est loin- d'être réalisé; et à ce point de vue, les
Autrichiens qui s'avancent à l'est de Vichegrad
ne sont pas encore bien inquiétants; ils ont,
disent-ils, ocupé Dobron. C'est un petit village
que nous ne trouvons sur aucune carte; si leur
avance avait été considérable, ils auraient cité
d'autres localités de plus d'importance..
Nous n'avons aucune nouvelle précise des
forces franco-britanniques; Dans leur zone
d'action,: les Serbes ont repris Velès et les Bul-
gares sont à Uskub; quant à nos troupes, qui
ont battu l'ennemi dès lé premier contact, elles
se fortifieraient à l'est du Vardar entre Kri-
volac et Guevgheli, en attendant, pensons-nous,
l'arrivée des forces françaises et. britanniques
q&i- débarquent à Salonique, pour marcher sur
'Që8»ifot-j'- ̃'• •̃= ̃̃- -c ̃̃ ̃̃ -̃ ,j.
-;Ofl s%nale 'une concentration de troupes
gpecquës à Salonique, à côté et presque mê-
.léjes, à nos soldats avec lesquels elles font bon
ménage; c'est tout' au moins une situation
bien particulière de laquelle nous n'osons en-
core .tirer aucun pronostic; il faut tout de
même remarquer que des contingents bulgares
sont à la frontière et presque au eoataet avec
des partis grecs.
En Russie, sur la Dvina, on se bat de Riga à
Dvinsk, et, bien que les Allemands ne ména-
gent ni leurs hommes, ni leurs obus, ils n'ont
franchi le fleuve en aucun point. Aux abords
de Riga, ils ont obtenu un petit succès près
d'01ai, sans pouvoir progresser sur le reste des
positions avancées de la place.
Devant Dvinsk, depuis l'enlèvement d'II-
loukst, ils n'ont pas fait un pas, malgré un feu
d'açtilier,ie d'une extraordinaire intensité. Sur
la route de Novo-Alexandrovsk, ils sont tou-
jours arrêtés près de Medoum. Below, qui les
conïtnandë dans cette zone, va avoir à s'inquié-
ter du mouvement russe qui se dessine au sud
du lac de Drysviaty;le communiqué russe ne dit
rien sur la marche de nos alliés dans cette ré-
gion.
Ce n'est que sur les combats livrés en Vol-
hyniè qu'il. nous donne quelque précisions.
Au nord-ouest de Tchartoriisk, nos alliés ont
encore fait reculer, les Allemands, ainsi que
près d~Olyka, entre Rovno et Loùtsk.
En France, l'ennemi a renouvelé ses attaques
contre1 les parties de l'ouvrage de la Courtine,
que nous venons de lui enlever; ces attaques
ont échoué.
Au sud-est de Neuville-Saint-Vaast, tout près
de la route d'Arras à Lille, nos troupes ont en-
levé des tranchées ennemies qu'elles avaient t
préalablement bouleversées par des fourneaux
de mines, et elles se sont maintenues dans les
entonnoirs, malgré un violent bombardement.
G'esi un gain qui, s'il n'est pas très étendu,
n'est point à dédaigner.
"ni"' '̃̃- '̃ ̃•
là SITVATIOH DIPLCMATIQVB
Un décret du gouvernement de la République
et un ordre en conseil britannique abrogent
l'article 57 de la déclaration de Londres du 26
février 1909. Ce règlement maritime n'avait pas
été ratifié, et en 1911 la Chambre des lords
l'avait repoussé. Toutefois dans le courant
de ̃ novembre dernier, les dispositions en
avaient été rendues applicables par la France
et la Grande-Bretagne pendant la guerre, sous
réserve d'additions ou de modifications. La mo-
diflçation qui vient d'être, introduite vise la
règle, que la nationalité des navires de com-
merce est déterminée par le pavillon que ceux-
ci ont le droit de porter. La France et le
Royaume-Uni, d'accord avec leurs alliés, en
reviennent aux anciennes traditions d'après
lesquelles la nationalité d'un bateau de com-
merce était déterminée par là nationalité de son
qu de ses propriétaires. Trop de navires appar-
tenant à des Allemands pour tout ou partie con-.
v. tteuaient à naviguer sous pavillon neutre et
échappaient ainsi aux règles rigoureuses du
blocus établi au mois de mars dernier. On vient
de mettre fin à cet état de choses.
Le blocus qui enserre l'Allemagne et sup-
prime ses communications maritimes se res-
serre chaque jour. La piraterie de l'amirauté
allemande a fait faillite grâce aux mesures
destructrices prises contre les sous-marins
teutons dont, d'après des aveux allemands,
'43 auraient été officiellement classés comme
perdus. La maîtrise des. mers que la flotte de
Guillaume II ne se risque pas à disputer aux
alliés assure la liberté de leur commerce. Le
tonnage des flottes marchandes de la Quadru-
ple-Entente s'est accru depuis la guerre dans
des proportions notables, de même, du reste,
que celui de la marine de commerce des pays
neutres. L'Allemagne a perdu plus de 20 0/0
de ses moyens de transport sur mer et l'Au-
triche-Hongrie 9 0/0. Le commerce maritime
de l'ennemi est arrêté et dans la Baltique les
'soûs-marins anglais et russes achèvent d'iso-
ler les empires du centre.
Les effets, de ce blocus se font sentir en Aile-
magne par la cherté des vivres et la raréfaction
des matières preraièçes.. im$o$ées 'à& i'élraHgéc:,
tes. nouvelles règles annoncées démontrent
que la Quadruple-Entente est résolue à pous-
ser jusqu'aux plus extrêmes rigueurs- les
avantages que lui donne sa- supériorité sur
mer. Il n'est aucune considération qui puisse
empêcher des pays, défendant leur existenc
contre un agresseur sans scrupule, d'user
des avantages qu'ils possèdent sans réserve ni
ménagement. L'abrogation du paragraphe t ue
peut pas porter aux neutres de bonne foi un
préjudice irréparable. L'énergie. avec laquelle
la guerre est poussée démontrera ainsi à ceux
qui n'ont pas encore perdu leurs illusions sur
les chances des interventions pacifistes que
toutes les tentatives de médiation seraient vai-
nes en ce moment.
Les alliés ne sauraient mieux répondre à
toutes les.intrigues de paix qu'encouragent nos
ennemis qu'en affirmant leur énergique vo-
lonté de ne pas se laisser prendre à ces avan-
ces. Nous connaissons, mieux que certains neu-
tres, hypnotisés par la propagande germanique
et la brutalité teutonne, quelle est la véritable
situation de nos ennemis. Les coups de théâ-
tre nous trompent d'autant moins que tous
ceux qui se sont succédé jusqu'à présent ont
été manqués grâce à l'inébranlable ténacité des1
alliés. A la mise en scène des sous-marins al-
lemands répond un redoublement de sévérité
dans le blocus. Les Allemands surprennent
parfois les alliés par l'audace de leurs tenta-
tives. Notre riposte est toujours plus efficace
que l'attaque. L'impuissance de l'ennemi d'ob-
tenir une décision sur ,1e front occidental et
oriental le prouve. Le blocus le confirme et la
nouvelle campagne d'Orient achèvera de le dé-
montrer.
commuNiQUÉ OFFICIEL DU 27 OCTOBRE
Onze heures soir
Après avair fait exploser, aux abords de la
route d'Arras à Lille, au sud-est de Neuville-
Saint-Vaast, une série de puissants fourneaux
de mines qui ont bouleversé les tranchées et
réseaux allemands, nos troupes en ont aussitôt
occupe les, entonnoirs.
Elles s'y sont installées et maintenues malgré
un bombardement très violent et plusieurs con-
tre-attaques de l'ennemi, qui a subi des pertes
sérieuses. Nous avons fait une trentaine de pri-
sonniers.
Au nord de l'Aisne, dans le secteur de Roche
(ouest de Soissons), le tir méthodique de nos
batteries a causé d'importants dommages aux
organisations, blockhaus et abris ennemis.
[Roche est sur les bords de l'Aisne, à 13 kilomètres à
l'ouest de Soissons.]
A l'est de Reims, les Allemands ont renouvelé,
sur le front de la ferme des Marquises à Pros-
nes, leurs tentatives d'attaques avec emploi en
masse de gaz suffocants.
Nos troupes ont pu se protéger efficacement
contre les nappes gazeuses venues des tran-
chées ennemies. Elles ont brisé net, par des bar-
rages de feux d'infanterie et d'artillerie, l'ef-
fort des assaillants qui ont été partout et com-
plètement repolisses. De vifs combats1 à la gï%-
nade se sont poursuivis pendant toute la jour-
née, sans déplacement appréciable, dans les
tranchées au nord de Ville-sur-Tourbe.
[La ferme des Marquises se trouve sur la route na-
tionale de Reims à Châlons-sur-Mariie, à 6 kilomètres et
demi à l'ouest de Prosnes.]
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE DU 27 OCTOBRE
Depuis le communiqué du 24 octobre, la situa-
tion sur notre front est restée sans changement.
Il y a eu de part et d'autre, au point de vue des
mines, une certaine activité, mais sans résultat
important
L'artillerie de l'ennemi a fait preuve d'activité
à l'est d'Ypres et au sud de la Bassée.
Notre riposte à ce bombardement a été très
efficace.
Nos aviateurs ont abattu hier deux aéroplanes
allemands. L'un est tombé dans nos lignes et
l'autre près des tranchées derrière le front en-
nemi.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL BELGE DU 27 OCTOBRE
L'ennemi a montré beaucoup d'activité, ce
matin, sur le front belge. Son artillerie a bom-
bardé Furnes, Loo et plusieurs points de notre
front. Au nord de Steenstraete, lutte à coups de
bombes.,
FRONT RUSSE
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSE
Petrograd, 27 octobre.
A l'ouest de Riga, dans la région du lac de
Babit, rencontres entre de faibles unités.
Les Allemands, continuant leurs attaques
dans la région à l'ouest d'Uxkull, n'ont rem-
porté aucun succès et ont été de nouveau re-
jetés.
L'offensive allemande dans la direction de
Neuselburg, au nord-ouest de Jacobstadt, a été
également repoussée par notre feu.
Sur la Dvina, depuis la ville de Lievenkof,
en amont de Jacobstadt, jusqu'à la régi"on d'Il-
loukst, duel d'artillerie et fusillade.
A l'ouest de Dvinsk, les Allemands conti-
nuent leurs attaques en plusieurs endroits.
Leurs efforts n'ont eu de succès nulle part. Les
combats continuent. Le feu d'artillerie atteint
par moments une énorme intensité.
[D'autre part, le correspondant du Novoïé Yrémia
mande de source autorisée que les Allemands ont subi
ces jours derniers, dans la région du lac de Drysviaty.près
de Dvinsk, des pertes terrifiantes. Deux régiments ap-
partenant à la 21° division de la landwehr ont été
anéantis et il ne reste plus que des'débris du corps alle-
mand qui opéra dans les environs immédiats de Dvinsk.
Russes et Allemands luttent sous Dvinsk nuit et jour,
sans un momentde répit. Une dizaine d'aéroplanes en-
nemis ont survole les positions russes. On attend, sur ce
front, l'arrivée de l'empereur Guillaume.
Parmi les,prisonniers amenés à Riga se trouvent de
nombreux habitants de l' Alsace-Lorraine les Allemands
les employaient jusqu'ici comme ouvriers, mais par suite
de leurs pertes terribles sur le front russe, ils ont dû
en faire des combattants.]
Sur le front au sud de Dvinsk jusqu'au Pri-
pet, aucun combat.
Au sud du village de Rodveika, au nord-ouest
de Tchartoriisk, l'ennemi, passant à l'offen-
sive, s'est heurté à notre contre-attaque et a
été passé à la baïonnette dans son ensemble.
Près du village de Kamenonkha, au sud de
Medvijka, une contre-attaque de nos troupes
a repoussé les Allemands qui avançaient dans
la direction de l'est; nous avons fait des pri-
sonniers.
Au sud-ouest de la bourgade d'Olyka, no*
troupes, progressant, ont occupé le village de
Kohstantinovka ainsi que les retranchements
ennemis.
[Olyka est située sur la ligne Loutsk-Rovno, à mi-
chemin environ des deux villes.]
L'offensive ennemie dans les environs du
village de Dro~uitchovka» dans la réâion du
confluent de la Slrypa et du Dniester, a été
arrêtée par notre «ojtfre-attaflue de flâne. JJ ad-~
versaire a été rejeté en cet endroit vers le vxU
lage de Schoutromintze.
[La Strypa se jette dans le Dniester, au moins 60 kti
lomètres à l'ouest de la frontière russe.]
Sur les fronts de Riga et de Dvinsk
Notre correspondant particulier de Petrograd nous té-
légraphie, à la date d'hier
Depuis cinq jours,' les Allemands tentent un
effort suprême pour s'emparer de la Dvina, esti-
mant que c'est là l'unique moyen d'arriver à Riga.
et à Dvinsk. Au prix de pertes énormes, le général
Lauenstein dans le rayon de Riga, et von Belovv:
dans celui de Dvinsk, ont obtenu, ces derniers
temps, certains avantages.
Sur la ligne Salai-Olai-PIakanen-Repe, où
Lauenstein était arrivé vers le 20 octobre, les
Allemands ont repris la marche en avant dans
la journée du 23. L'aile gauche effectuait,une dé-
monstration de Schlock vers le lac Babit, sans
s'approcher de Riga de plus de 30 'kilomètres» pen-
dant que l'aile droite, sur laquelle repose l'opé-
ration initiale, attaquait vigoureusement vers la
Dvina. Après l'occupation du village de Repe, l'ex-
trême flanc droit de Lauenstein atteignit la rive
gauche de la Dvina au village Klangè, près de
l'île Dallène, à dix kilomètres en amont'de Riga.
De là, l'aile droite allemande s'étendit le long ..de
la Dvina vers Dvinsk d'où, par un mouvement
semblable, l'aile gauche de von Below s'avançait
à sa rencontre. Sur ce nouveau front, les Alle-
mands ont tenté, à de nombreuses reprises, de tra-
verser la Dvina, mais sans succès jusqu'à pré-
sent. Ces tentatives se produisirent à Klange et à
de Jacobstadt, et enfin à l'est d'Illoukst. Tous ces
essais furent repoussés, principalement par le feu
des canons russes. En général, la particularité des
dernières opérations est que l'ennemi souffre de
,plus en plus de l'artillerie de nos alliés, qui sont
abondamment approvisionnés maintenant.
..Après quelques Jdurs, d'un violent duel d'artil-
Iefiè, von Beiow & repris, le 23 octobre; ses atta-
ques devant Dvinsk. Selon les témoignages de pri-
sonniers, il aurait reçu d'importants renforts. A
la fin de cette journée, les Allemands reprenaient
Illoukst, mais leurs assauts à l'est ,de la ville;
pour essayer de traverser le cours d'eau, demeu-
rèrent vains.
Au centre, von Below mena l'offensive-de Novo-
Alexandrovsk au village de Medoum, qui se trouve
de front devant Dvinsk. Enfin,' son aile gauche
s'évertua à parer le danger Sans cesse plus me-
naçant de l'avance russe au sud et au sud-ouest de
lac de Drysviaty.
Pendant que la bataille se poursuit devant
Dvinsk, l'ennemi élève activement, à l'arrière de
son front actuel, une forte ligne de défense d'Abeli
à Doukchty, en passant par NQvo-Alexandrovsk,
qui est le point central et le plus avancé de cette
ligne. Ainsi, l'état-major allemand serait décidé
à reculer s'il ne réussissait pas à s'emparer fina-
lement de Dvinsk recul nécessité par le danger
qu'offrirait sur ses flanc's le maintien d'une posi-
tion le long de la Dvina. Charles Rivet.
Au Caucase
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSë
.Aucun changement.$./
Volontaires arméniens
Petrograd, 27 octobre.
frois mille Arméniens, arrivés d'Amérique à
Tiflis, se sont rendus immédiatement sur le front
de l'armée du Caucase.
FRONTS SERBES
Dans la vallée du Vardar
On mande de Saloniquè, le 26 octobre
Au nord-est de Valandovo, le village de. Tir-i
telli a été occupé et la lutte d'artillerie se pour-'
suit sur la route de Rabrovo à Stroumitza (la ville
bulgare).
Yelès a été entièrement réoccupée par les Serbes;
les Bulgares battent en retraite le long de la
Bregalnitza.
Dautre part, un télégramme d'Athènes, du 27 octobre,
rapporte
Les communications entre Salonique et Velès
sont rétablies. Un train militaire, qui a parcouru
une longue distance au delà de Velès, n'a rencon-
tré nulle part de troupes bulgares..
On télégraphie d'Athènes au Morning Post, à la date
de mercredi
Actuellement, la principale armée serbe passe
pour être bien approvisionnée en munitions, et
malgré la perte d'Uskub, si les alliés se hâtent
d'envoyer les troupes promises, via Salonique, les
communications pourront être aisément rétablies
avant que les Allemands brisent la défense serbe.
On mande de Milan, 26 du courant, au Daily News
Parmi les passagers arrivés hier soir de Salo-*
nique, par steamer, en Italie, se trouvent des Ser-
bes venus pour acheter des objets de médecine.
Ils expriment l'opinion que les Serbes sont cer-
tains de pouvoir tenir contre les Austro-Alle-
mands mais contre les Bulgares, qui 'sont bien
armés et qui connaissent à fond le pays,, il fau-
drait un important contingent -des alliés. Si ceux-
ci peuvent fournir cette forcé, la victoire est cer-
taine. S'ils ne le peuvent, toute la population
serbe, hommes et femmes, se retirera dans les
montagnes et se défendra jusqu'à la dernière ex-
trémité, prolongeant la guerre et la rendant .ter-*
rible.
Dans la vallée da Timok
On mande de Milan c',
Le Secolo annonce que les Bulgares ont été re-*
pbussés de la vallée du Timok, après deux joura
de combats acharnés. Un de leurs régiments, cer-»
né entre le Timok et le Danube, devra, croit-on, se)
rendre.
Deux divisions serbes commandées par le géné-
ral Giokovitch, marchent contre les Austro-Aile~-
mands.
On télégraphie de Rome au Daily Telegraph
Selon des renseignements de Sofia, plusieurs
trains sont arrivés dans cette ville, amenant cinq
mille blessés des combats de -Serbie. -,y
Ces blessés font des récits terrihlçs des .actioni
auxauelles -ils ont .pris jjarfe
CINQUANTE-CINOUIEME ANNEE.– N° 19837
ÎVENDREDI 20 OCTOBRE lôits
PRIX DE L'ABONNEMENT
fJUB, SBaa et SHME-et-OBE.. Trois mois, 14 fr.; tu mois, as fr.; Os m, 63 ft
»»mt" « AisACE-ioaBAnœ 17 fr.; 34 fr.; es».
MWBMWAIS. 13 fr.; 33 fr.; 7aif,
IES ABONNEMENTS DATENT DES 1" ET 16 DE Cil AQCE MOIS
Un numéro (à Paris) 1B centimes
Directeur politique Emile- Adrien Hébrard
ïwfos les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressas an Directe»
le Journal ne pouvant répondre des manuscrits communiqué»
prie les auteurs d'en garder copie
AUBESSE TÉLÉGRAPHIQUE TEMPS FABW
PRIX DE L'ABONNEMENT
PAJUS, SEM«tSBIHE-XT-OISE. Trsiimois, 14 fr. Si moi», 88 fc; ïuj,BSft.
2>ÉPABT"etAlSACK-L0RKAUK. IV fr.; 34fr.j gg b
Vmoa POSTAUB 1S fr.; ̃' 38 fc T& tù
UBS ABOimEHBNTS DATERT SES ia ET 16 DE CHAQUE VOIS
Un numéro (départements) 20 centimes
ANNONCES Société Générale DES ANNONCES, 8, place de.lt Bourse.
Le Journal et les Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur teneur
TELEPBOlfE S CISBÇ X.KSNES
Outenberg 03.07 03.08 03.09 03.32 03.84
Voir à la 4* page tes
DERNIERES NOUVELLES
-t'
Paris, 28 octobre
BULLETIN DU JOUR
L'ÉTAT D'ESPRIT. DES ALLIÉS
La presse russe traduit l'impression générale
«du pays et aussi celle du gouvernement lors-
qu'elle écrit que c'est dorénavant par l'inten-
sité de l'effort militaire que les puissances de
l'Entente pourront atteindre leur but dans les
Balkans. Cette' opinion est confirmée par les
préparatifs militaires et les concentrations de
groupes ordonnées en Bessarabie. Nicolas II
ne s'en tient pas, en effet, à des opérations
navales sur les côtes bulgares. Le petit-fils du
tsar libérateur est mis dans la douloureuse
nécessité de « tirer son épée contre les traî-
tres à la cause slave ». Ce sont les termes
mêmes du manifeste que l'empereur de Russie
a adressé à la Bulgarie pour lui annoncer le
juste châtiment de sa perfidie. Les gouvernants
de Sofia ergotent vainement sur le carac-
tère de ce message pour prétendre que la Rus-
sie ne lui a pas déclaré la guerre. Les uni-
formes russes se chargeront de mettre au
•point cette nouvelle fourberie pour tous ceux
qui n'auraient pas entendu les canons russes
tonner à côté de ceux des escadres françaises,
anglaises et italiennes.
Les Allemands, et leurs complices ont compte
que la campagne des Balkans désagrégerait
ICrttoc da-,l& Quadruple-Entente et ébranlerait
dans les pays qui le ~composent la confiance
des nations.et la fermeté des gouvernements.
Ils n'admettent pas que les événements puis-
sent infliger un démenti à leurs prévisions. Des
epparences toutes de surface ont, du reste,
paru seconder leurs efforts pour faire croire
au, delà du Rhin et chez les neutres que ces
.résultats sont atteints. Il n'est toutefois pas
besoin d'un'grand sens critique pour discerner
la réalité. ̃
Chacune des puissances de la Quadruple-En-
tente est pénétrée de la nécessité de faire face
'aux Allemands en Orient comme ailleurs. Tou-,
tés' sont résolues à agir' dans un étroit senti-
ment de solidarité. Leur volonté est certaine,
mais l'accord dans l'exécution est moins évi-
dent. Dies lenteurs persistent et donnent l'im-
pression de tâtonnements qui sont représentés
par nos ennemis comme des divergences de
•vues. La nécessité de discuter entre quatre ca-
pitales éloignées ne facilite pas la concordance
idès' décisions et des actes. La surprise bulgare
m'a pas trouve les alliés préparés à la tournure
nouvelle des événements. La France, la pre-
mière, a marché au canon. L'Angleterre a
suivi, mais des tergiversations ont retardé le
débarquement des troupes, et les déclarations de
'lord Lansdowne à la Chambre des lords avant-
'hier ont donné l'impression d'une improvisa-
iipn qui ne traduisait pas le véritable sentiment
de ténacité qui caractérise le peuple britanni-
que. Lord Lansdowne, infl~gneé p«Qt-ëtre pat
§è'; 'ràisonnètmèïït dè-'éêux qui veulent porter
l'effort militaire ailleurs qu'en Serbie, paraît
craindre que les contingents britanniques n'ar-
rivent trop tard. Les Serbes, qui font preuve, en
ce moment, d'un héroïsme qui n'a jamais été
dépassé dans l'Histoire, donnent un démenti à
ces pessimistes, et l'opinion britannique rap-
pelle au gouvernement les paroles de sir Ed-
ward Grey qui assurait la protection des alliés
aux Etats menacés par l'ennemi.
La Grande-Bretagne continue, du reste, à en-
voyer dès troupes à Salonique. Les 13,000 hom-
mes débarqués à Salonique seront rejoints par
d'autres. Les forces britanniques en Grèce coo-
§èrent avec le corps d*armée français qui se
bat en Serbie. L'émouvant appel adressé à
l'Angleterre par un vaillant petit peuple qui
tient depuis vingt jours trois puissants ennemis
en échec, ne restera pas sans écho. L'empire
britannique comprend que son honneur et son
intérêt lui défendent de laisser écraser une ar-
mée dont les services, resteront précieux entre
tous pour la suite de la campagne d'Orient. Il
semble même que l'on regrette de l'autre côté
de la Manche que les déclarations du marquis
de Lansdowne puissent être prises pour une
jeommunication longuement délibérée' dans le
cabinet. Il serait plus fâcheux encore qu'on
crût qu'elles eussent été concertées avec les au-
tres alliés comme ce fut le cas pour les der-
niers discours de M. Viviani. On prétend que
M. Asquith se chargera prochainement de dis-
siper tout malentendu sur la coopération bri-
tannique. Les commentaires qu'ont provoqués
les paroles de lord Lansdowne chez tous les
alliés, aussi bien que dans le Royaume-Uni,
doivent, du reste, rassurer les Serbes, qui ne
(Seront pas abandonnés.
Ces flottements ne donnent pas une impres-
sion d'union correspondant à l'étroite et réelle
union de la Quadruple-Entente. L'absence de
direction unique constitue pour celle-ci une in-
'fériorité organique en face de la volonté diri-
geante de la nouvelle Quadruple-Alliance, où
trois vassaux obéissent à un seul maître qui
commande. L'Entente est un association de peu-
ples libres qui luttent pour leur liberté et pour
celle des autres. Elle ne peut atteindre la rigi-
dité d'exécution de l'adversaire caporalisé. Il
n'en est pas moins désirable crue les lenteurs et
les tâtonnements cessent de paralyser la vi-
gueur de son action. Des journaux français et
italiens ont suggéré la création d'un organe
régulateur qui serait une sorte de conseil
aimplifiant les moyens de se concerter entre
les puissances de l'Entente. L'opinion publique
en France et en Angleterre a pensé que des
'gouvernements prompts et agissants étaient
yne condition plus urgente de la bonne mar-
jehe des affaires. Le sentiment des graves lacu-
nes existant de ce côté est la cause véritable des
.malaises qui, en France, ont abouti au rema-
!niement ministériel annoncé et qui, en Angle-
terre, auront pour résultat, prochain une réor-
ganisation du cabinet.
-A aucun moment, .il ne s'est agi en France
'de changer les hommes au pouvoir pour donner
satisfaction à des groupes ou à des ambitions.
Le gouvernement de concentration constitué
depuis cinq mois en Angleterre ôte toute vrai-
isemblanoe h des hypothèses de ce genre pour
ce qui concerne la Grande-Bretagne. Il serait
plus faux encore de parler d'un fléchissement
des énergies nationales. Ce que les peuple* ont
.voulu dans ce moment où leur conservation
exige un effort suprême, ce sont des gouver-
nants qui conçoivent et exécutent prompte-
ment et qui servent le pays sans crainte d'as-
sumer des responsabilités. C'est pour arriver
!à une action plus forte et plus rapide qu'en
France on écarte certaines personnalités et
qu'on en appelle d'autres, ou qu'en Angleterre
on se propose de réduire le cabinet à dix mem-
bres. Il n est question ni de partis, ni de riva-
llités de personnes. La volonté ferme de vaincre
explique ces remaniements, uniquement inspi-
ares par le besoin d'une impulsion plus résolue,
d'une action plus efficace. Les Allemands
voudraient vainement y voir une preuve de
désunion ou de découragement La solidarité
des alliés se fortifie de l'unanime résolution de n
chacun d'eux de faire face à l'ennemi partout, 1
(sans tâtonnements, afin de l'user davantage et
de l'abattre plus vite. Voilà le premier et réel I
résultat de la poussée, germanique en Orient, h <
pÉftGHES TÉLEfifiAPHJQUES
tas coBRÇsPoxûANts PÂRTicuiiÈns~ DU Cféropa
>'•̃̃̃' Londres, 28 octobre.
Comme suite à la conférence qui vient d'avoir
lieu entre les représentants des gouvernements
français et anglais, des arrangements sont inter-
venus pour augmenter la production de l'acier de
plusieurs milliers de tonnes par semaine, dans
l'ouest de l'Ecosse. p ̃̃
Lisbonne, 28 octobre.
Dimanche prochain auront lieu ici et à Oporto de
grandes manifestations en faveur des alliés. Des
petits drapeaux français seront mis en vente et le
produit affecté aux oeuvres de guerre en France et
aux volontaires portugais.
Une réunion aura lieu au théâtre principal de
Lisbonne sous la présidence de M. Magalhaès
Lima. Les représentants des puissances alliées y
assisteront. Actuellement la plupart des usines por-
tugaises travaillent à la fabrication des munitions
pour l'Angleterre et la France. C'est surtout à Opor-
to et dans le nord du Portugal que la confection du
matériel de guerre est le plus intense.
New-York, 28 octobre.
'te consul d'Angleterre à El-Paso apprend que
M. Ernest Ayton, richissime mineur anglais, et un
prêtre de Chihuahua ont été emmenés le 19 octobre
par une force armée. L'ambassade d'Angleterre à
Washington a fait des représentations au départe-
ment d'Etat et au général Carranza. p
New- York, 28 octobre.
Un télégramme de Manille annonce qu'un ty-
phon a ravagé Luçon, tuant 200 personnes et en
blessant 800.
Les dégâts causés aux récoltes de chanvre et de
riz sont énormes.
Le Caire, 28 octobre.
Une nouvelle encore imprécise annonce que les
soldats turcs ont dû abandonner la caserne de Bey-
routh qui s'est eflondrée par suite d'un éboulement.
L'église paroissiale latine des pères capucins a été
également fort endommagée; ses murs et sa toi-
ture se seraient en partie écroulés.
LA CRISE
S'il faut en croire les informations qui se
répandent, depuis hier, dans le monde parle-
mentaire et parmi les nouvellistes, nous au-
rons ce soir un ministère élargi, rehaussé, ren-
forcé.
Nous n'avons plus Gambetta ni Jules Ferry,
et ils nous manquent. En revanche, règne l'os-
tracisme dont on se passerait volontiers pour
le bien du pays. Il y' a, toutefois, cette diffé-
rence entre l'usage antique et le nôtre, c'est
que, dans la République athénienne, il fallait
la majorité pour éliminer de bons citoyens; il
suffit à présent de la fantaisie, de la cruauté
frivole d'un seul groupe., Et nous souffrons
aussi du contraire de l'ostracisme certaines
influences semblent intangibles. Les mau; ;ue
nous constatons ainsi ne sont pas nés de la
guerre. Mais la guerre aurait dû les guérir. Il
ne servirait à rien de dissimuler qu'en d,pit
des circonstances, les luttes de groupes et les
rivalités personnelles ont gardé presque toute
l'âpreté de jadis. Cela se devine à travers les
formules et l'apparat concerté des discussions
païièméàèàïfési ëelà se lit dâifelés Mbïîtiës
des jourlïaux (rnêiaé dans les éîp$éës"î>Mi)t:ÎBS
par la censure).
Ces observations étaient nécessaires. Nous
les formulons, non pas pour contrister les hom-
mes de bonne volonté qui vont se, réunir ce
soir dans un gouvernement de défense natio-
nale, mais par respect de la vérité et de nous-
mêmes. Nous ne pouvons ignorer ou paraître
ignorer qu'aux grands courants d'abnégation
nationale et de zèle patriotique se mêlent de
petits ruisseaux dont l'onde est moins pure.
Puissent-ils se perdre dans le vaste flot et non
pas le corromprel,
La tâche à remplir est vaste, mais elle est
claire. Tous ceux que l'on appelle à y prendre
part sauront à coup sûr se rendre dignes de
cet honneur. La liste ministérielle n'étant pas
encore établie, on anticiperait par des commen-
taires trop précis. Néanmoins, puisqu'il nous
reste quelques heures d'attente, profltons-en
pour présenter quelques réflexions générales.
Elles ne peuvent plus atteindre personne et
l'on ne saurait leur reprocher. de viser qui que
ce soit dans cet interrègne gouvernemental.
La France a besoin d'un gouvernement qui
gouverne. Le mot a été souvent dit. Il convient
que ce mot devienne une réalité. Gouverner,
c'est prendre hardiment des responsabilités
devant le Parlement et devant l'opinion; c'est
se décider rapidement, puisque toutes les mi-
nutes qui s'écoulent sont si chères de sang;
c'est travailler soi-même sans répit, afln
d'exiger des administrations qu'elles renon-
cent à leurs habitudes du temps de paix; c'est
se placer au-dessus des questions de person-
nes et imposer silence aux prétentions, des
groupes; c est avoir toujours présent à l'esprit
ce fait que l'ennemi est à Noyon à 80 et
quelques kilomètres de Paris et que nous
avons deux grandes tâches à remplir d'abord,
l'expulser du-sol français; ensuite, le mettre
hors d'état d'entreprendre encore contre la
liberté des peuples. Les hommes qui entre-
ront au nouveau gouvernement doivent avoir
le ferme propos de gouverner dans le sens
qui vient d'être dit. Le pays leur fera le
plus large crédit. Il leur demandera de servir
1' « union sacrée », en donnant eux-mêmes
quels que soient leurs tempéraments ou leurs
origines l'exemple de l'union.
Le conseil n'est pas supertlu. Dans les der-
nières semaines, à trois reprises, des orateurs
écoutés avaint fait de publiques allusions, à
la Chambre, aux déchirements intérieurs du
cabinet Viviani. Nous sommes sûrs qu'il suffit
d'avoir fait la remarque pour que ces fâcheux
incidents ne puissent se renouveler. C'est une
question de patriotisme.~ C'est aussi une ques-
tion de tenue. La première partie de la guerre
devait forcément; à l'intérieur comme à l'ex-
térieur, nous donner quelques leçons. Puisque
nous n'avons pas pu ou su les éviter dans le
passé, sachons au moins en profiter pour l'a-
venir.
LA PUÏSSANCEJU MARTYRE
..Tout est dans tout, et un crime peut faire la
lumière dans les ""âmes. 'Lés Allemands Vien-
nent de le prouver avec une telle évidence que
le. monde civilisé ne l'oubliera pas de sitôt. En
assassinant à Bruxelles miss Edith Cavell,
dans les circonstances 'que l'on sait, ils ont
plus fait pour le réveil des consciences que les
plus admirables moralistes. Ce que n'avaient
pu obtenir des milliers de discours et d'écrits,
les récits les plus émouvants et les démonstra-
tions les plus impressionnantes, le geste d'un
officier prussien tuant d'un coup de revolver
une humble « nurse » anglaisé l'a réalisé en
une minute tragique. Cette fois, les peuples, les
neutres comme les belligérants, ont frémi
et ils ont vraiment compris ce qu'est la civili-
sation que la Germanie veut imposer au
monde.
La mort d'une noble femme a suffi pour
éveiller toutes les consciences. On avait connu,
au cours de cette guerre, les abominations Ù3 la
ruée teutonne à travers la Belgique, le nord de
la France et les plaines de la Pologne; on avait
assisté aux plus effroyables drames qu'enregis-
tra l'Histoire depuis la venue des Huns tiiaj le fer et le feu. la torture et le massacre,
tout ce que peut le déchaînement des instincts
mauvais, tout ce que le crime collectif a
d'odieux, les soldats du kaiser nous l'avaient
révélé. On s'était indigné; on avait pleuré; des
haines. farouches, que rien lie pourra éteindre,,
s'étaient accumulées contre ceux qui commi-
rent ces crimes, mais les foules ne. souffrant
pas directement de la catastrophe ne se sen-
taient pas atteintes; toute cette horreur se con-
fondait pour elles dans les tristesses que com-
porte la lutte armée entre les hommes c'était
la guerre.
Cette fois, on a compris que ce n'est pas la
guerre que font les Allemands; que leur action
se caractérise par l'organisation méthodique
du. crime; qu'ils sont réellement les ennemis
de cette humanité qui pense et s'efforce par de
douloureuses épreuves~ d'atteindre, de siècle en
siècle, plus de perfection morale. L'abîme
qu'il" y, a entre la guerre et le crime est Apparu
ici avec une telle évidence que les'plus simples
ne peuvent plus s'y tromper.
Miss Edith Cavell était héroïque, comme tant
et tant d'autres qui accomplissent leur devoir
simplement, sans crainte et sans forfanterie,
parce que c'est le devoir et qu'une âme loyale
ne triche pas avec la conscience. Elle avait
facilité l'évasion d'officiers français et ah-
glais elle avait favorisé le départ de jeunes
patriotes belges pour l'armée du roi Albert.
Elle servait à sa manière et dans la mesure
de; ses moyens la cause de sa patrie et delà
liberté. Peut-être n'eût-on jamais su ce qu'elle
avait accompli et son exemple n'eût-il pas
constitué une haute leçon pour les générations.
II.. fallu le martyre pour donner toute sa va-
leur à. on attitude. Il a fallu des bourreaux
pajjr.. qu'on eM le sentiment net de -ce qu'il y
avait- 'en ̃̃ -cette femme de vaillance et que le
monde subît l'effet bienfaisant du rayonne-
ment de son âme. Miss Edith Cavell échappant
à la cour martiale. allemande ou simplement
emprisonnée, ce qu'elle avait accompli n'eût
constitué qu'une anecdote curieuse de la
grande guerre, qui en comporte des milliers;
mais miss Edith Cavelil condamnée à mort
par un conseil de guerre et assassinée, évanouie,
par un officier allemand, alors que-, des .sol-
dats du kaiser eux-mêmes refusaient de la
fusiller, c'est un drame qui émeut profon-
dément le cœur des hommes et crée chez les
foules des forces morales généreuses. Depuis
qu'on connaît les circonstances de cette fin
tragique, les engagements volontaires se mul-
tiplient dans le Royaume-Uni. Des miniers
d'hommes que la cause de la patrie n'avait pas
encore déterminés au sacrifice se lèvent pour
venger la noble femme.
La puissance mystérieuse des martyrs est
là: ils donnent aux plus timides et aux. plus
obscurs le sentiment du devoir; ils accomplis-;
sent ce miracle devant la beauté d'agir,
l'homme se retrouve totalement lui-même.
LA CRISE DE LA LIBRAIRIE
II n'est pas probable- que l'opinion approuve le
projet du syndicat des éditeurs, tendant à aug-
menter de dix pour cent le prix des livres. Mais
il est à craindre àtfêJUe Qa l'fcçetteill© ayçp ihaiffë-j
renée ce seraitlie; pire' désastre, la riposte à de
pareilles mesures n'est malheureusement que trop
aisée. Tout invite .en ce moment le public à l'éco-
nomie il n'est pas prudent de le tenter davan-
tage, en le menaçant d'innovations qui luiparaî-
tront vexatoires et le porteront naturellement à
méditer des représailles. Une grève d'acheteurs
n'exige point d'entente préalable, de réunions ora-
geuses ni de manifestations capables de troubler
l'ordre dans la rue. Elle est compatible avec l'état
de siège, et ne causerait aucun souci à M. le pré-
fet de police. Elle pourrait se produire spontané-
ment, par un simple accord tacite et non concerté
des décisions individuelles, C'est ainsi que l'on
s'écarte d'un théâtre où la pièce dépasse les li-
mites, pourtant assez larges, de la niaiserie ad-
mise. Une surtaxe intempestive risquerait tout
aussi bien de faire le vide dans les librairies. Déjà
la foule ne s'y presse pas en rangs serrés, comme
dans les magasins de comestibles. Il faut manger,
malgré la hausse. Mais est-on forcé de lire? Les
éditeurs ne seraient pas sages de trop y compter.
Ils ont apparemment une haute idée des be-
soins intellectuels de leurs contemporains et né
doutent point que la nourriture de l'esprit ne leur
soit aussi nécessaire que l'autre. Cette confiance
nous honore. Mais fût-elle pleinement justifiée, il
y aurait encore quelques fissures dans le système
auquel elle sert de base. On peut lire presque
indéfiniment sans acheter un seul livre neuf. Les
amateurs sérieux ont.tous chez eux une bibliothè-
que, plus ou moins bien fournie, mais où ils trou-
veront- des ressources substantielles et feront
môme des découvertes agréables, le jour où ils
ne la négligeront plus pour se jeter sur les ou-
vrages nouveaux. Tout le monde n'a pas le La
Fontaine des fermiers généraux ni même le Vol-
taire de Kehl; mais à défaut d'édition princeps et
d'éditions de luxe, tout le monde a les principa-
les œuvres des grands classiques, que l'on a pu
heureusement se procurer jusqu'ici aux prix les
plus abordables. Ces classiques, on pourrait les
relire! C'est une occupation à laquelle.on a vite
fait de prendre goût et qui demande pas mal de
temps, assez de temps pour passer sans privation
une époque de crise de la librairie et pour at-
tendre que la guerre soit finie, ou que les éditeurs
redeviennent raisonnables. Ce serait, d'ailleurs,
un remède salutaire contre une autre crise, celle
du français. A défaut des bibliothèques privées,
il y a les bibliothèques publiques, nationales ou
municipales; il y a les cabinets de lecture; il y
a les bouquinistes; il y a même les journaux et
les revues, qui n'ont pas augmenté leurs prix.
Les plus avides liseurs n'ont pas à s'inquiéter
de leur ravitaillement: le syndicat des éditeurs
ne les réduira pas par la famine.
Certains phénomènes assez mystérieux ne sont
pas pour calmer la mauvaise humeur de la clien-
tèle. On nous dit que la hausse du papier ne per-
met plus de maintenir au même tarif les volumes
qui ont coûté jusqu'à présent trois francs, cinq
francs ou sept francs cinquante. Cependant, en
pleine guerre, on lance des romans à quatre-vingt-
quinze et même à cinquante centimes. Sans doute,
ce sont des réimpressions, et les droits d'auteur
sont moindres que pour les nouveautés, Mais la
quantité de papier est la môme, et dé cinquante
centimes à trois francs, la marge est respectable.
Nous assistons depuis quelques années à une dou-
ble et contradictoire révolution des habitudes de
la librairie. D'un côté, on multiplie les publica-
tions d'un bon marché extrême, sur lesquelles l'é-
diteur «t- le libraire-détaillant ne peuvent avoir
un bénéfice appréciable que moyennant un débit
énorme. Dé l'autre côte, pour les volumes de types
courants, une tendance se manifeste périodique-
ment à élever les prix c'est ainsi que le volume
à 2 fr. 75 se vend maintenant 3 francs et se ven-
dra peut-être demain 3 fr. 50, ou même plus.
Pourtant, le succès du volume à dix-neuf sous st
à dix sous prouve bien qu'il faut vendre le moins
cher possible pour vendre beaucoup. Restent, il
est vrai, lés bibliophiles. Ce sont, comme on sait,
des gens qui achètent des livres, mais qui ne les
lisent pas. Ils en font collection au même titre que
de tabatières Louis XV ou de netsukés et autres
bibelots japonais. Une industrie nouvelle consiste
à éditer à l'intention de ces amateurs des ouvrages
à tirage restreint on y peut mettre n'importe
quoi, ou même rien du tout; ils sont contents,
pourvu qu'ils aient un exemplaire numéroté d'un
volume qui n'a été tiré qu'à trois ou quatre cents..
Mais, dans la question qui nous occupe, les biblio-
philes sont quantité négligeable. Ils ne s'intéres-
sent au volume à trois francs que pour acquérir
-un exemplaire de la première édition. A leurs
f«uS, les éditions suivantes, bien qu'absolument
identiques à la première, n'existent pas. Ce n'est
point à ces monomanès, c'est au grand public que
les éditeurs doivent s'adresser, et il y a lieu de
redouter qu'une majoration ne le mette en fuite.
La Société des gens de lettres a-t-elle été consul-
tée ? Les intérêts des auteurs et ceux dos éditeurs
sont différents' lorsqu'il s'agit de discuter le chif-
fre des droits, mais ils sont communs lorsque le
problème est d'éviter la funeste mévente. P. S.
Quatre' cent cinquante-troisième jour
LA GUERRE
LA SITVATION MILITAIRE
En dépit..de leur énorme supériorité numé-
rique, les Austro-Allemands de Mackensen n'a-
vancent que très lentement au sud du Danube;
en trois semaines, ils n'ont parcouru que
60 kilomètres pour atteindre la ligne Valievo-
Morawci-Docala, Ratcha, Laole, sur la Mlava,
et Meresnica, sur le Pek.
Dans la boucle du Danube au sud d'Orsova,
l'ennemi a. occupé -Kladovo et, comme il l'an-
nonce, effectué sa jonction avec l'armée bul-
gare par des .patrouilles d'officiers.
Les Allemands espéraient certainement rem-
porter 'sur leur "faible adversaire une victoire
plus foudroyante, car il? exagèrent fortement
le résultat qu'ils ont réalisé. Un de leurs cor-
respondants écrit que leur plan se réalise point
par point séparation de la Serbie et de la
Roumanie, encerclement de l'armée serbe.
La séparation de la Serbie et de la Roumanie
est faite; elle était inévitable au point de vue
des communications matérielles, dès que le
Danube était franchi; mais si la Roumanie re-
nonçait à- sa neutralité, l'ennemi ne pourrait
maintenir la séparation entre les armées ser-
bes "et roumaines qu'en laissant sur cette fron-
tière une grande partie de ses forces.
Les Bulgare-s sont toujours contenus à
Kniajevatz et aux alentours du-Pirot; par con-
séquent l'encerclement des divisions serbes
qui barrent la route aux armées de Mackensen
est loin- d'être réalisé; et à ce point de vue, les
Autrichiens qui s'avancent à l'est de Vichegrad
ne sont pas encore bien inquiétants; ils ont,
disent-ils, ocupé Dobron. C'est un petit village
que nous ne trouvons sur aucune carte; si leur
avance avait été considérable, ils auraient cité
d'autres localités de plus d'importance..
Nous n'avons aucune nouvelle précise des
forces franco-britanniques; Dans leur zone
d'action,: les Serbes ont repris Velès et les Bul-
gares sont à Uskub; quant à nos troupes, qui
ont battu l'ennemi dès lé premier contact, elles
se fortifieraient à l'est du Vardar entre Kri-
volac et Guevgheli, en attendant, pensons-nous,
l'arrivée des forces françaises et. britanniques
q&i- débarquent à Salonique, pour marcher sur
'Që8»ifot-j'- ̃'• •̃= ̃̃- -c ̃̃ ̃̃ -̃ ,j.
-;Ofl s%nale 'une concentration de troupes
gpecquës à Salonique, à côté et presque mê-
.léjes, à nos soldats avec lesquels elles font bon
ménage; c'est tout' au moins une situation
bien particulière de laquelle nous n'osons en-
core .tirer aucun pronostic; il faut tout de
même remarquer que des contingents bulgares
sont à la frontière et presque au eoataet avec
des partis grecs.
En Russie, sur la Dvina, on se bat de Riga à
Dvinsk, et, bien que les Allemands ne ména-
gent ni leurs hommes, ni leurs obus, ils n'ont
franchi le fleuve en aucun point. Aux abords
de Riga, ils ont obtenu un petit succès près
d'01ai, sans pouvoir progresser sur le reste des
positions avancées de la place.
Devant Dvinsk, depuis l'enlèvement d'II-
loukst, ils n'ont pas fait un pas, malgré un feu
d'açtilier,ie d'une extraordinaire intensité. Sur
la route de Novo-Alexandrovsk, ils sont tou-
jours arrêtés près de Medoum. Below, qui les
conïtnandë dans cette zone, va avoir à s'inquié-
ter du mouvement russe qui se dessine au sud
du lac de Drysviaty;le communiqué russe ne dit
rien sur la marche de nos alliés dans cette ré-
gion.
Ce n'est que sur les combats livrés en Vol-
hyniè qu'il. nous donne quelque précisions.
Au nord-ouest de Tchartoriisk, nos alliés ont
encore fait reculer, les Allemands, ainsi que
près d~Olyka, entre Rovno et Loùtsk.
En France, l'ennemi a renouvelé ses attaques
contre1 les parties de l'ouvrage de la Courtine,
que nous venons de lui enlever; ces attaques
ont échoué.
Au sud-est de Neuville-Saint-Vaast, tout près
de la route d'Arras à Lille, nos troupes ont en-
levé des tranchées ennemies qu'elles avaient t
préalablement bouleversées par des fourneaux
de mines, et elles se sont maintenues dans les
entonnoirs, malgré un violent bombardement.
G'esi un gain qui, s'il n'est pas très étendu,
n'est point à dédaigner.
"ni"' '̃̃- '̃ ̃•
là SITVATIOH DIPLCMATIQVB
Un décret du gouvernement de la République
et un ordre en conseil britannique abrogent
l'article 57 de la déclaration de Londres du 26
février 1909. Ce règlement maritime n'avait pas
été ratifié, et en 1911 la Chambre des lords
l'avait repoussé. Toutefois dans le courant
de ̃ novembre dernier, les dispositions en
avaient été rendues applicables par la France
et la Grande-Bretagne pendant la guerre, sous
réserve d'additions ou de modifications. La mo-
diflçation qui vient d'être, introduite vise la
règle, que la nationalité des navires de com-
merce est déterminée par le pavillon que ceux-
ci ont le droit de porter. La France et le
Royaume-Uni, d'accord avec leurs alliés, en
reviennent aux anciennes traditions d'après
lesquelles la nationalité d'un bateau de com-
merce était déterminée par là nationalité de son
qu de ses propriétaires. Trop de navires appar-
tenant à des Allemands pour tout ou partie con-.
v. tteuaient à naviguer sous pavillon neutre et
échappaient ainsi aux règles rigoureuses du
blocus établi au mois de mars dernier. On vient
de mettre fin à cet état de choses.
Le blocus qui enserre l'Allemagne et sup-
prime ses communications maritimes se res-
serre chaque jour. La piraterie de l'amirauté
allemande a fait faillite grâce aux mesures
destructrices prises contre les sous-marins
teutons dont, d'après des aveux allemands,
'43 auraient été officiellement classés comme
perdus. La maîtrise des. mers que la flotte de
Guillaume II ne se risque pas à disputer aux
alliés assure la liberté de leur commerce. Le
tonnage des flottes marchandes de la Quadru-
ple-Entente s'est accru depuis la guerre dans
des proportions notables, de même, du reste,
que celui de la marine de commerce des pays
neutres. L'Allemagne a perdu plus de 20 0/0
de ses moyens de transport sur mer et l'Au-
triche-Hongrie 9 0/0. Le commerce maritime
de l'ennemi est arrêté et dans la Baltique les
'soûs-marins anglais et russes achèvent d'iso-
ler les empires du centre.
Les effets, de ce blocus se font sentir en Aile-
magne par la cherté des vivres et la raréfaction
des matières preraièçes.. im$o$ées 'à& i'élraHgéc:,
tes. nouvelles règles annoncées démontrent
que la Quadruple-Entente est résolue à pous-
ser jusqu'aux plus extrêmes rigueurs- les
avantages que lui donne sa- supériorité sur
mer. Il n'est aucune considération qui puisse
empêcher des pays, défendant leur existenc
contre un agresseur sans scrupule, d'user
des avantages qu'ils possèdent sans réserve ni
ménagement. L'abrogation du paragraphe t ue
peut pas porter aux neutres de bonne foi un
préjudice irréparable. L'énergie. avec laquelle
la guerre est poussée démontrera ainsi à ceux
qui n'ont pas encore perdu leurs illusions sur
les chances des interventions pacifistes que
toutes les tentatives de médiation seraient vai-
nes en ce moment.
Les alliés ne sauraient mieux répondre à
toutes les.intrigues de paix qu'encouragent nos
ennemis qu'en affirmant leur énergique vo-
lonté de ne pas se laisser prendre à ces avan-
ces. Nous connaissons, mieux que certains neu-
tres, hypnotisés par la propagande germanique
et la brutalité teutonne, quelle est la véritable
situation de nos ennemis. Les coups de théâ-
tre nous trompent d'autant moins que tous
ceux qui se sont succédé jusqu'à présent ont
été manqués grâce à l'inébranlable ténacité des1
alliés. A la mise en scène des sous-marins al-
lemands répond un redoublement de sévérité
dans le blocus. Les Allemands surprennent
parfois les alliés par l'audace de leurs tenta-
tives. Notre riposte est toujours plus efficace
que l'attaque. L'impuissance de l'ennemi d'ob-
tenir une décision sur ,1e front occidental et
oriental le prouve. Le blocus le confirme et la
nouvelle campagne d'Orient achèvera de le dé-
montrer.
commuNiQUÉ OFFICIEL DU 27 OCTOBRE
Onze heures soir
Après avair fait exploser, aux abords de la
route d'Arras à Lille, au sud-est de Neuville-
Saint-Vaast, une série de puissants fourneaux
de mines qui ont bouleversé les tranchées et
réseaux allemands, nos troupes en ont aussitôt
occupe les, entonnoirs.
Elles s'y sont installées et maintenues malgré
un bombardement très violent et plusieurs con-
tre-attaques de l'ennemi, qui a subi des pertes
sérieuses. Nous avons fait une trentaine de pri-
sonniers.
Au nord de l'Aisne, dans le secteur de Roche
(ouest de Soissons), le tir méthodique de nos
batteries a causé d'importants dommages aux
organisations, blockhaus et abris ennemis.
[Roche est sur les bords de l'Aisne, à 13 kilomètres à
l'ouest de Soissons.]
A l'est de Reims, les Allemands ont renouvelé,
sur le front de la ferme des Marquises à Pros-
nes, leurs tentatives d'attaques avec emploi en
masse de gaz suffocants.
Nos troupes ont pu se protéger efficacement
contre les nappes gazeuses venues des tran-
chées ennemies. Elles ont brisé net, par des bar-
rages de feux d'infanterie et d'artillerie, l'ef-
fort des assaillants qui ont été partout et com-
plètement repolisses. De vifs combats1 à la gï%-
nade se sont poursuivis pendant toute la jour-
née, sans déplacement appréciable, dans les
tranchées au nord de Ville-sur-Tourbe.
[La ferme des Marquises se trouve sur la route na-
tionale de Reims à Châlons-sur-Mariie, à 6 kilomètres et
demi à l'ouest de Prosnes.]
COMMUNIQUÉ BRITANNIQUE DU 27 OCTOBRE
Depuis le communiqué du 24 octobre, la situa-
tion sur notre front est restée sans changement.
Il y a eu de part et d'autre, au point de vue des
mines, une certaine activité, mais sans résultat
important
L'artillerie de l'ennemi a fait preuve d'activité
à l'est d'Ypres et au sud de la Bassée.
Notre riposte à ce bombardement a été très
efficace.
Nos aviateurs ont abattu hier deux aéroplanes
allemands. L'un est tombé dans nos lignes et
l'autre près des tranchées derrière le front en-
nemi.
COMMUNIQUÉ OFFICIEL BELGE DU 27 OCTOBRE
L'ennemi a montré beaucoup d'activité, ce
matin, sur le front belge. Son artillerie a bom-
bardé Furnes, Loo et plusieurs points de notre
front. Au nord de Steenstraete, lutte à coups de
bombes.,
FRONT RUSSE
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSE
Petrograd, 27 octobre.
A l'ouest de Riga, dans la région du lac de
Babit, rencontres entre de faibles unités.
Les Allemands, continuant leurs attaques
dans la région à l'ouest d'Uxkull, n'ont rem-
porté aucun succès et ont été de nouveau re-
jetés.
L'offensive allemande dans la direction de
Neuselburg, au nord-ouest de Jacobstadt, a été
également repoussée par notre feu.
Sur la Dvina, depuis la ville de Lievenkof,
en amont de Jacobstadt, jusqu'à la régi"on d'Il-
loukst, duel d'artillerie et fusillade.
A l'ouest de Dvinsk, les Allemands conti-
nuent leurs attaques en plusieurs endroits.
Leurs efforts n'ont eu de succès nulle part. Les
combats continuent. Le feu d'artillerie atteint
par moments une énorme intensité.
[D'autre part, le correspondant du Novoïé Yrémia
mande de source autorisée que les Allemands ont subi
ces jours derniers, dans la région du lac de Drysviaty.près
de Dvinsk, des pertes terrifiantes. Deux régiments ap-
partenant à la 21° division de la landwehr ont été
anéantis et il ne reste plus que des'débris du corps alle-
mand qui opéra dans les environs immédiats de Dvinsk.
Russes et Allemands luttent sous Dvinsk nuit et jour,
sans un momentde répit. Une dizaine d'aéroplanes en-
nemis ont survole les positions russes. On attend, sur ce
front, l'arrivée de l'empereur Guillaume.
Parmi les,prisonniers amenés à Riga se trouvent de
nombreux habitants de l' Alsace-Lorraine les Allemands
les employaient jusqu'ici comme ouvriers, mais par suite
de leurs pertes terribles sur le front russe, ils ont dû
en faire des combattants.]
Sur le front au sud de Dvinsk jusqu'au Pri-
pet, aucun combat.
Au sud du village de Rodveika, au nord-ouest
de Tchartoriisk, l'ennemi, passant à l'offen-
sive, s'est heurté à notre contre-attaque et a
été passé à la baïonnette dans son ensemble.
Près du village de Kamenonkha, au sud de
Medvijka, une contre-attaque de nos troupes
a repoussé les Allemands qui avançaient dans
la direction de l'est; nous avons fait des pri-
sonniers.
Au sud-ouest de la bourgade d'Olyka, no*
troupes, progressant, ont occupé le village de
Kohstantinovka ainsi que les retranchements
ennemis.
[Olyka est située sur la ligne Loutsk-Rovno, à mi-
chemin environ des deux villes.]
L'offensive ennemie dans les environs du
village de Dro~uitchovka» dans la réâion du
confluent de la Slrypa et du Dniester, a été
arrêtée par notre «ojtfre-attaflue de flâne. JJ ad-~
versaire a été rejeté en cet endroit vers le vxU
lage de Schoutromintze.
[La Strypa se jette dans le Dniester, au moins 60 kti
lomètres à l'ouest de la frontière russe.]
Sur les fronts de Riga et de Dvinsk
Notre correspondant particulier de Petrograd nous té-
légraphie, à la date d'hier
Depuis cinq jours,' les Allemands tentent un
effort suprême pour s'emparer de la Dvina, esti-
mant que c'est là l'unique moyen d'arriver à Riga.
et à Dvinsk. Au prix de pertes énormes, le général
Lauenstein dans le rayon de Riga, et von Belovv:
dans celui de Dvinsk, ont obtenu, ces derniers
temps, certains avantages.
Sur la ligne Salai-Olai-PIakanen-Repe, où
Lauenstein était arrivé vers le 20 octobre, les
Allemands ont repris la marche en avant dans
la journée du 23. L'aile gauche effectuait,une dé-
monstration de Schlock vers le lac Babit, sans
s'approcher de Riga de plus de 30 'kilomètres» pen-
dant que l'aile droite, sur laquelle repose l'opé-
ration initiale, attaquait vigoureusement vers la
Dvina. Après l'occupation du village de Repe, l'ex-
trême flanc droit de Lauenstein atteignit la rive
gauche de la Dvina au village Klangè, près de
l'île Dallène, à dix kilomètres en amont'de Riga.
De là, l'aile droite allemande s'étendit le long ..de
la Dvina vers Dvinsk d'où, par un mouvement
semblable, l'aile gauche de von Below s'avançait
à sa rencontre. Sur ce nouveau front, les Alle-
mands ont tenté, à de nombreuses reprises, de tra-
verser la Dvina, mais sans succès jusqu'à pré-
sent. Ces tentatives se produisirent à Klange et à
de Jacobstadt, et enfin à l'est d'Illoukst. Tous ces
essais furent repoussés, principalement par le feu
des canons russes. En général, la particularité des
dernières opérations est que l'ennemi souffre de
,plus en plus de l'artillerie de nos alliés, qui sont
abondamment approvisionnés maintenant.
..Après quelques Jdurs, d'un violent duel d'artil-
Iefiè, von Beiow & repris, le 23 octobre; ses atta-
ques devant Dvinsk. Selon les témoignages de pri-
sonniers, il aurait reçu d'importants renforts. A
la fin de cette journée, les Allemands reprenaient
Illoukst, mais leurs assauts à l'est ,de la ville;
pour essayer de traverser le cours d'eau, demeu-
rèrent vains.
Au centre, von Below mena l'offensive-de Novo-
Alexandrovsk au village de Medoum, qui se trouve
de front devant Dvinsk. Enfin,' son aile gauche
s'évertua à parer le danger Sans cesse plus me-
naçant de l'avance russe au sud et au sud-ouest de
lac de Drysviaty.
Pendant que la bataille se poursuit devant
Dvinsk, l'ennemi élève activement, à l'arrière de
son front actuel, une forte ligne de défense d'Abeli
à Doukchty, en passant par NQvo-Alexandrovsk,
qui est le point central et le plus avancé de cette
ligne. Ainsi, l'état-major allemand serait décidé
à reculer s'il ne réussissait pas à s'emparer fina-
lement de Dvinsk recul nécessité par le danger
qu'offrirait sur ses flanc's le maintien d'une posi-
tion le long de la Dvina. Charles Rivet.
Au Caucase
COMMUNIQUÉ OFFICIEL RUSSë
.Aucun changement.$./
Volontaires arméniens
Petrograd, 27 octobre.
frois mille Arméniens, arrivés d'Amérique à
Tiflis, se sont rendus immédiatement sur le front
de l'armée du Caucase.
FRONTS SERBES
Dans la vallée du Vardar
On mande de Saloniquè, le 26 octobre
Au nord-est de Valandovo, le village de. Tir-i
telli a été occupé et la lutte d'artillerie se pour-'
suit sur la route de Rabrovo à Stroumitza (la ville
bulgare).
Yelès a été entièrement réoccupée par les Serbes;
les Bulgares battent en retraite le long de la
Bregalnitza.
Dautre part, un télégramme d'Athènes, du 27 octobre,
rapporte
Les communications entre Salonique et Velès
sont rétablies. Un train militaire, qui a parcouru
une longue distance au delà de Velès, n'a rencon-
tré nulle part de troupes bulgares..
On télégraphie d'Athènes au Morning Post, à la date
de mercredi
Actuellement, la principale armée serbe passe
pour être bien approvisionnée en munitions, et
malgré la perte d'Uskub, si les alliés se hâtent
d'envoyer les troupes promises, via Salonique, les
communications pourront être aisément rétablies
avant que les Allemands brisent la défense serbe.
On mande de Milan, 26 du courant, au Daily News
Parmi les passagers arrivés hier soir de Salo-*
nique, par steamer, en Italie, se trouvent des Ser-
bes venus pour acheter des objets de médecine.
Ils expriment l'opinion que les Serbes sont cer-
tains de pouvoir tenir contre les Austro-Alle-
mands mais contre les Bulgares, qui 'sont bien
armés et qui connaissent à fond le pays,, il fau-
drait un important contingent -des alliés. Si ceux-
ci peuvent fournir cette forcé, la victoire est cer-
taine. S'ils ne le peuvent, toute la population
serbe, hommes et femmes, se retirera dans les
montagnes et se défendra jusqu'à la dernière ex-
trémité, prolongeant la guerre et la rendant .ter-*
rible.
Dans la vallée da Timok
On mande de Milan c',
Le Secolo annonce que les Bulgares ont été re-*
pbussés de la vallée du Timok, après deux joura
de combats acharnés. Un de leurs régiments, cer-»
né entre le Timok et le Danube, devra, croit-on, se)
rendre.
Deux divisions serbes commandées par le géné-
ral Giokovitch, marchent contre les Austro-Aile~-
mands.
On télégraphie de Rome au Daily Telegraph
Selon des renseignements de Sofia, plusieurs
trains sont arrivés dans cette ville, amenant cinq
mille blessés des combats de -Serbie. -,y
Ces blessés font des récits terrihlçs des .actioni
auxauelles -ils ont .pris jjarfe
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.08%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.08%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k242341k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k242341k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k242341k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k242341k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k242341k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k242341k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k242341k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest