Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1914-09-02
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 02 septembre 1914 02 septembre 1914
Description : 1914/09/02 (Numéro 19415). 1914/09/02 (Numéro 19415).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
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Date de mise en ligne : 15/10/2007
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CINQUANTE-QUATRIEME ANNEE.– N« 10-Ï15
MERCREDI 2 SEPTEMBRE 1914
T PRIX DE L'ABONNEMENT
PARIS, SEIKEotSEINE-ET-OISE. Trois mois, 1 4 b.; Six aoU, SS fr. i ïïbu, 5St.
DÉPART» et A1SACE-L0KRAIIŒ. XV tt.\ 34fc; 6Bh
B«IOH POSTALE. 1S fr.; SS fr.j 78fc
tBS Anp~TtEMESTS DATENT DES 1" ET 16 DE CIIAQIX MOIS
Un numéro (à I~arïs) 1 S centixaes
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LES ABONNEMESTS DATESI DES 1" ET 1C DE CHAQUE MOIS
Un numéro (dëpini-temerats) S© ceintiméa
ANNONCES: Société Générale des Annonces, 8, place de la Bourse.
Le Journal et les Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur tenew
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ADRESSE télégraphique temps fa ri 9
Paris, lor septembre -1
BULLETIN DU JOUR
DURER C'EST VAINCRE
De l'est à l'ouest, l'armée allemande exerce
ane pression constante et formidable sur la
barrière que lui opposent nos troupes. Notre dé-
fensive heureuse sur certains points n'a pu em-
pêcher un fléchissement de notre aile gauche.
Mais la digue qu'opposent à l'envahisseur no,
défenseurs n'a été rompue nulle part. Nos sol-
dats aguerris par le feu joignent tous les jours
'à leur vaillance naturelle plus de capacité de
résistance et ils brûlent de reprendre l'offen-
sive. Toutes les lettres qui nous parviennent
du front témoignent de cet unanime désir. Le
moral de notre armée est intact. Eile sait que
les pertes qu'elle a infligées à l'ennemi sont
supérieures à celles qu'elle-même a subies.
1 {Le devoir des chefs est de tempérer cette ar-
deur et de ménager l'instrument qu'il a entre
les mains pour lui demander le suprême effort
lorsque l'heure opportune aura sonné.
Le Times a exposé le rôle des alliés sur le
théâtre occidental des opérations dans un ar-
ticle que nous avons résumé hier. Cette concep-
tion est vraisemblablement celle de l'état-
major britannique qui opère en étroite liaison
avec le nôtre. Comme le dit le grand journal
anglais « Les cartes que nous avons entre
les mains nous montrent le jeu que nous de-
ivons jouer. » Et ce jeu consiste à nous main-
tenir sur la défensive et à user l'ennemi, tandis
que la Russie avance. Cette tactique impose
!à notre tempérament national un immense
effort sur soi-même. La défensive stratégique
demande aux combattants une volonté, une
fermeté, un courage plus méritoires encore que
l'emportement de l'attaque. Dé la population
civile, elle exige une ferme résistance à l'éner-
,vement de l'attente et tous les sacrifices pas-
sifs, quelques durs qu'ils puissent être, dans
l'unique pensée du succès final qui seul doit
entrer en ligne de compte sans considération
pour le prix auquel nous devons l'acheter.
Plus l'Allemagne s'éloigne de sa base d'opé-
ration, plus est grande la distance qui la sépare
de ses bases de ravitaillement, plus sera grand
aussi l'effort quotidien qui s'imposera aux ar-
mées germaniques. La tension, l'usure qui en
résultent ne sont pas sans préoccuper Guil-
laume II qui, dès à présent, s'est vu contraint
de retirer un corps, d'armée de Belgique et de
l'envoyer vers la Prusse orientale pour ré-
pondre à l'appel de la population qui est déjà
sous « le rouleau compresseur » des armées
de la Russie. L'avance sûre et méthodique des
masses russes, quelle que rapide qu'elle soit,ne
peut pas dépasser une certaine vitesse à cause
du front immense sur,lequel elle se développe.
Les deux ailes et le centre doivent conserver
une étroite liaison dans leurs mouvements, afin
rie ne rien laisser au hasard et d'éviter les sur-
prises, mais la marche en avant progresse
dans'son ensemble comme celle d'une irré-
sistible machine.
C'est pourquoi chaque journée qui s'écoule
Kipt renforcer nos chances. L'çsa~emi sent,
même, lorsque, nous ramenons nos troupes en
arrière, que nous ne perdons pas le contact,
qu'il est menacé d'attaques continuelles. C'est
pourquoi il cherche par tous les moyens à nous
attirer dans quelque action à fond dont il croit
pouvoir acheter le succès à n'importe quel
prix. Comme l'écrit le collaborateur militaire
du Times « Il est absolument indispensable
pour l'Allemagne d'avoir son Metz ou son
Sedan, tandis qu'une guerre prolongée doit
lui être fatale. » C'est à nous d'être assez clair-
voyants, assez stoïques en ne lui donnant ni
l'un ni l'autre. L'essentiel est de durer pour
'attendre le moment où les rôles changeront et
où nous pourrons devenir à notre tour le rou-
leau qui poussera de l'autre côté de la muraille
que les Allemands devront, à unmpmentdonné,
.opposer à l'invasion russe. L'Angleterre qui a
montré ce que peut la ténacité dans la guerre
jdu Transvaal, et, il y a un siècle lorsqu'elle
abattit Napoléon, nous soutient de toutes ses
forces. Du Canada, des Indes, elle fait venir
des soldats. L'armée belge par ses attaques et
ces menaces oblige l'ennemi à maintenir en
face d'Anvers une partie de ses forces. Nous
renforçons de notre côté notre armée, nous
appelons des réserves, nous formons des sol-
•îats, nous restons inébranlablement unis à
ios alliés. Nous maintiendrons et persévére-
rons dans la continuité de l'effort commun.
3'est en allant jusqu'au bout sans décourage-
tient que nous nous assurerons le succès final
jui seul importe.
̃ «©-
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU (Ë£Utp0
Lorient, 1" septembre.
Un convoi de 500 blessés militaires, pour la plu-
Jpart légèrement atteints, est arrivé à Lorient. Plu-
sieurs se trouvaient à Sedan au moment où la
place était assiégée par les Allemands. Ils ont as-
sisté à des scènes atroces. Un lieutenant français
'a tué d'un coup de sabre un officier allemand qui
g'était rendu coupable d'actes inhumains.
Vichy, i" septembre.
Le nombre des soldats blessés hospitalisés à Vi-
«hy s'élève à 5,500 environ, sur lesquels près de
300, à peu près rétablis, ont été renvoyés en con-
valescence dans leurs dépôts. Les médecins mili-
itaires ont constaté que plusieurs blessures avaient
été produites par les ba/Lles dum-dum. Hier est
décédé le premier des blessés hospitalisés; c'est un
soldat réserviste au 31° bataillon de chasseurs à
lied, originaire des Vosges.
Ctermont-Ferrand, i" septembre.
Près de 900 blessés sont actuellement à Chatel-
Guyon dans les cinq grands hôtels transformés en
p.ôpitaux temporaires.
500 autres blessés se trouvent actuellement à
J'ancien grand séminaire de Montferrand, près de
fijermont.
Dans le dernier convoi arrivé à Issoire, se trou-
vaient un certain nombre d'Allemands relevés par
les ambulanciers aux environs de Saint-Dié. Ils
sont tous grièvement atteints et ont été transportés
à l'hôpital Lescure. Ils attribuent leurs blessures
aux effets foudroyants de notre artillerie. L'un
d'eux a déclaré « Le canon français, c'est quel-
que chose qui n'est pas bon pour nous .»
Çonstantinople, 1" septembre.,
Un iradé impérial prolonge de deux mois le
moratorium. Les modifications suivantes y sont
apportées il sera payé 5 0/0 de toute dette con-
tractée avant le moratorîum; les banques sont
tenues de verser 5 0/0 sur les dépôts. En ce qui
concerne Jes loyers, 25 0/0 seront exigibles.
Mexico, 3i août.
On annonce officiellement que tous les contrats
de concessions accordées sous le gouvernement
Huerta, par les ministres des travaux publics et
des communications, sont déclarés nuls.
Washington, 31 août.
Les Chambres ont approuvé un décret portant
création d'un bureau d'assurances des cargaisons
qui se trouvent dans les eaux américaines contre
es risques de guerre. Ce décret va être soumis à
Ja signature du président Wilson.
New-York, i" septembre.
La presse américaine continue de flétrir les mé-
thodes de guerre allemandes. Elle considère comme
inavouable l'acte de vandalisme du Zeppelin contre
Anvers. Enfin elle demande des explications ou la
Punition des auteurs de la destruction de Louvain.
LA' V ÉCRITE
̃ Hier, surlé coti'p de'cin'q heures de l'après-
midi, les ténèbres entretenues autour de la po-
pulation parisienne se sont dissipées. Le mi-
nistre de la guerre a communiqué un exposé
complet et détaillé de notre situation militaire.
Il était temps. Déjà les nouvelles les plus folles,
les plus alarmantes circulaient. La pénurie
d'informations officielles accréditait dans les
groupes l'esprit imaginatif des gens qui tien-
nent à renseigner quand les autres ne savent
rien.
C'est à notre avis une mauvaise tactique qui
consiste à cacher la vérité de crainte d'affoler
le peuple. Nos courageux concitoyens ne mé-
ritent pas cette suspicion outrageante. Le gou-
vernement anglais montre plus de confiance
que le nôlrc dans l'esprit public de son pays.
Il n'a pas à s'en repentir, pas plus que M. Mil-
lerand n'aura l'occasion de regretter d'avoir
parlé franchement et clairement aux citoyens
français. Nous ne sommes pas des enfants!
Que l'autorité militaire nous cache les dispo-
sitions stratégiques du commandement et tout
ce qui peut nuire au succès de nos armes, très
bien. Nous avons été unanimes à accepter cette
discipline nécessaire. Mais le secret sur cer-
tains détails, sur certaines opérations même,
n'implique pas la dissimulation de la vérité
générale.
Aujourd'hui, grâce à M. Millerand, nous
sommes éclairés sur< la situation d'ensemble
de nos armées. Cette situation est bonne dans
les Vosges et-en Lorraine- et Mans i&'régioh de
Nancy et de la Woëvre; dans les Ardennes, un
combat est engagé entre la Meuse et Rethel. Il
n'y a que notre aile gauche qui a fléchi, et sur
ce point les troupes allemandes ont avancé
malgré le feu soutenu de nos troupes. Les
précisions du gouvernement viennent mettre
au point les avis des semeurs de panique.
Le communiqué, informant il y a deux jours
les Parisiens de la bataille de la Fère, est tombé
comme uno douche glacée surleurenthousiasme.
On leur révèle brutalement, sans aucune pré-
paration, une situation grave. Il y avait de quoi
les affoler ils se sont au contraire très bien te-
nus. Mais ils ont pris leurs précautions. De là
le nombre inusité de départs en chemin de fer
et en automobile. Cette foule de partants, nous
l'avons vue. Elle n'était nullement désemparée.
Les femmes et les enfants, qui peuvent être
une gêne pour la défense du camp retranché de
Paris, s'en allaient. Les familles retournaient
au lieu d'origine, au bercail. Une fuite? Pas du
tout! Une retraite prudente et volontaire, faite
d'altruisme au moins autant que du sentiment
de la conservation personnelle. A une foule
comme cela, on peut tout dire. Sa vaillance est
apte à tout entendre. C'est pourquoi le ministre
de la guerre agirait avec sagesse en persévé-
rant dans ses explications loyales et franches.
Rien, au surplus, ne pourra atteindre la foi de
tous les Français dans le succès final.
POUR LA REPRISE DU TRAVAIL
£'ûJ ïïee-'tf&tWïïal" tltt •fcojaîmerce-i~tfeiW' .ap-
pelle justement l'attention du commerce fran-
çais sur la lettre ci-après qui émane de la
chambre de commerce américaine, à Paris
En ces heures critiques, la chambre do com-
merce américaine de Paris s'efforce, par tous les
moyens dont elle dispose, de venir en aide à l'in-
dustrie et au commerce français.
La situation actuelle offre a l'activité française
un vaste champ aux Etats-Unis. Jusqu'ici la
France se préoccupait plutôt des objets de luxe
toujours vendus grandement aux Américains,
laissant à d'autres des grands débouchés- aux
Etats-Unis pour les spécialités de toutes sortes
destinées aux classes populaires. Ne serait-ce pas
le moment de s'emparer de ce commerce?
Nous voulons signaler parmi beaucoup d'objets
manufacturés jusqu'ici, fournis principalement
par d'autres pays d'Europe, les produits chimi-
ques, la bonneterie, les textiles de tous genres et
surtout les jouets qui sont achetés en très grande
quantité à l'époque de Noël. Il est tout indiqué
pour les fabricants français de fournir ces objets
dont la fabrication intense peut remédier au chô-
mage.
Pour profiter de cette occasion, il faudrait en-
voyer en Amérique des hommes énergiques, ven-
deurs de premier ordre, très au courant des affai-
res commerciales et connaissent la langue anglaise;
en même temps la question de l'échantillonnage
devrait être envisagée dans la mesure la plus
large.
D'autre part, des échanges de télégrammes avec
la chambre de commerce des Etats-Unis à
Washington (Fédération des chambres de com-
merce des Etats-Unis) nous ont permis de répon-
dre à -certaines demandes qui nous ont été faites
relatives aux matières premières, aux produits
alimentaires, etc., destinés à la consommation
française.
Nous sommes heureux de constater que le gou-
vernement français approuve entièrement les sug-
gestions pratiques que nous avons l'honneur d'ap-
peler à votre attention et nous pensons que vous
voudrez bien les communiquer aux industriels et
commerçants do votre région afin qu'ils puissent
étudier les moyens d'en tirer profit le plus rapi-
dement possible.
On ne saurait trop s'inspirer de ces conseils.
En effet, contrairement à ce que semblent
imaginer diverses personnes, les initiatives
françaises doivent plus que jamais s'exercer.
N'avoir les yeux fixés que sur les départements
où se poursuiyejiiies opérations militaires, c'est
oublier que la France reste debout. Quelque
étendue que puissent prendre momentanément
les progrès de l'ennemi, l'activité nationale
peut librement se déployer sur tout le surplus
du territoire, y compris nos grands ports mari-
times.
Certes, en raison de la raréfaction de la
main-d'œuvre, nombre d'industries se voient,
même en province, aux prises avec de sérieuses
difficultés. Mais c'est peut-être une raison de
plus pour que les dirigeants redoublent d'in-
géniosité pour maintenir et élargir encore les
débouchés que l'encerclement de l'Allemagne
offre dès maintenant aux plus énergiques.
L'obstacle réel, c'est le resserrement du cré-
dit. La déplorable mainmise sur les capitaux
placés en reports a jeté le désarroi dans nom-
bre d'industries. L'embargo mis ensuite sur les
dépôts et, sur les comptes créditeurs dans les
banques a achevé de déconcerter ét de rendre
vaines les volontés les meilleures. A tout prix,
il faut que la circulation des capitaux reprenne.
Le nouveau décrefcsur le mofatorium a" été ac-
cueilli avec une vive satisfaction. C'est un pre-
mier pas dans la voie des réparations nécessai-
res. On s'est demandé, toutefois, le sens exact de
la disposition par laquelle il déclare que le mo-
ratorium ne vise pas les opérations effectuées
« dans les Bourses de valeurs .». On se rappelle
le texte de l'article 2 du décret du 29 août.
Cet article a bien édicté qu'un nouveau dé-
lai de trente jours francs est accordé pour le
payement des fournitures de marchandises
faites, entre commerçants, antérieurement au
4 août; mais il à expressément stipulé que
« cette disposition ne s'appliquera pas aux
opérations effectuées, soit dans les Bourses de
valeurs, soit dans les Bourses de commerce,
lesquelles restent soumises aux règlements qui
les concernent ». Or il a été successivement
annoncé, d'abord que les opérations relatives
aux reports seraient une fois de plus arbitrai-
rement prorogées d'un mois, jusqu'au 30 sep-
tembre, et que cette décision avait été homo-
loguée par le prédécesseur de M. Ribot: nuis
que cette résolution n'a pas été prise, et que la
question était demeurée, au contraire, à l'étude
au, ministère des finances.
Par tin moyen ou par, un. autre, il estrnjéçcs-
saire que les capitaux de l'industrie et du com-
merce recouvrent, conformément au droit, la
possibilité de vivifier le travail national, .L'in-
telligence et le dévouement des chefs d'indus-
trie feront le reste. On pourra alors répondre à
des appels tels que celui que nous venons de
signaler.
.«at-
Trente et unième jour
LA f~ 9 !T E3 D ET
6tZ-. ~t ~ma B M )! t )bm-
LA SITVA TîON MILITAIRE
A notre gauche, les Allemands ont gagné un
peu de terrain; au centre, la situation est sta-
tionnaire à droite, en Lorraine, nous avons
remporté quelques avantages.
A l'autre extrémité de l'Allemagne, les Rus-
ses continuent à avancer; on s Prusse orientale,
ils rencontrent peu. de résistance; en Galicie,
la grande bataille engagée contre les Autri-
chiens paraît, tourner à l'avantage de nos alliés.
Enfin, on nous dit que les Allemands retirent
de notre front des corps' d'armée pour les por-
ter contre les Russes. Quel enseignement tirer
de tout cela? D'abord, il' n'y a pas lieu de s'é>
mouvoir outra mesure de la progression des
Allemands à notre gauche; ce ne sont pas les
quelques troupes qu'ils poussent ainsi en avant
qui pourraient assiéger Paris. Le point impor-
tant est le centre, où nous voyons un mouve-
ment d'arrêt, troupes allemandes à bout de
souille et peut-être aussi report de corps d'ar-
mée vers l'Est. Il est probable que, là, nous
avons en face de nous des forces diminuées
par le feu, les fatigues et l'envoi de corps d'ar-
mée contre les Russes. En tout cas, nos unités
ont reçu des soldats pour combler les vides
existant dans les régiments; elles ont reçu des
munitions. Les Allemands éprouvent certaine-
ment plus de difficultés que nous à reconsti-
tuer les effectifs de leurs régiments d'infante-
rie et à se ravitailler de toutes manières.
LA SITUATION DIPLOMATIQUE
Les événements d'Albanie viennent de jeter
un trouble nouveau dans l'opinion publique ita-
lienne. Les musulmans maîtres du pays le sont
aussi de Vallona. L'Albanie créée par l'Europe
disparaît. Le condominium austro-italien n'a
plus de base et l'élément musulman, soutenu
par les jeunes-turcs alliés de l'Allemagne et de
l'Autriche, dispose de toute l'autorité et de toute
la force. Les garanties que les protocoles de
Londres donnaient à l'Italie s'évanouissent et
l'on n'ignore pas à Rome ce que valent les pro-
messes de Vienne et de Berlin même les « mor-
ceaux de papier » qui portent la signaturo de
l'Allemagne et de l'Autriche.
• Lëswvîsées de 'i'AûtrîcKè sur Vallona' oiît été
la raison même de l'entente austro-itàlienïie
en Albanie, l'Italie ayant sur cette clef de l'A-
driatique des vues identiques à celles de sa voi-
sine. Ces ambitions se sont neutralisées avec
l'aide de' l'Europe. Les changements que la
guerre actuelle a provoqués réveillent les sus-
picions réciproques et l'on se demande en Ita-
lie si l'action musulmane est de nature à favo-
riser les conceptions de Rome ou à faire préva-
loir à Vallona et en Albanie l'influence autri-
chienne. C'est cette préoccupation qui domine
en ce moment toutes les autres et qui fait qu'à
Rome on suit plus attentivement encore les
progrès de l'avance russe en Galicie et en
Prusse que les opérations sur le champ de ba-
taille occidental.
~-tg*
NOUVELLES
DE /GlJEEtB93
Communiqué officie/ du 31 août, 5 heures soir
La situation d'ensemble est actueUem.ent la
suivante:
Vosges et Lorraine
On se rappelle que nos forces, qui avaient
pris l'offensive dans les Vosges et en Lorraine
dès le début des opérations .et repoussé l'enne-
mi au delà de nos frontières, ont ensuite subi
des échecs sérieux devant Sarrebourg et dans la
région' de Mofhange où elles se sont heurtées
à dës organisations défensives très solides.
Ces forces ont dû se reconstituer, les unes
sur le Grand-Couronné de Nancy, les autres
dans les Vosges françaises. Les Allemands sont
alors passés à l'offensive; mais, après avoir
repoussé les attaques ennemies sur les posi-
tions de repli qu'elles avaient organisées, nos
troupes ont repris l'attaque depuis deux jours.
Cette attaque n'a cessé de progresser, bien que
lentement. C'est une véritable guerre de siège
qui se livre dans cette région, toute position
occupée est immédiatement organisée de part
et d'autre, o'est ce qui explique la lenteur de
notre avance qui n'en est pas moins caracté-
risée chaque jour par de nouveaux succès
locaux.
Région de Nancy et Woëvre méridionale
Depuis le début de la campagne, cette ré-
gion comprise entre la place de Metz, côté
allemand, et les places de Toul et de Verdun,
côté français, n'a été le théâtre d'aucune opé-
ration importante.
Direction de la Meuse entre Verdun
et Méâères
On se rappelle que les forces françaises
avaient initialement pris l'offensive dans la,
direction de Longwy-Neufchâteau et Paliseul.
Les troupes op'érant'dans la région de Spin-
Court et Longuyon ont fait éprouver un échec
à l'ennemi (armée du prince royal).
Dans la région de Neufchâteau et Paliseul
au contraire, certaines de nos troupes ont subi
des échecs partiels qui les ont contraintes à
s'appuyer sur la Meuse, sans toutefois être
entamées dans leur ensemble.
Ce mouvement de recul a obligé les forces
opérant dans la région de Spincourt à se re-
plier aussi sur la Meuse. Au cours de ces der-
nières journées, l'ennemi a cherché à débou-
cher de la Meuse avec des forces considérables,
mais par une vigoureuse contre-offensive, il a
été rejeté dans la rivière après avoir subi de
très grosses pertes.
Cependant, des forces nouvelles allemandes
se sont avancées par la région de Rocroy mar-
chant dans la direction de Rethel; actuelle-
ment, une action d'ensemble est engagée dans
la récion cnnmrise entre la Meuse et Rethel
sans qu'il soit encore possible d'en prévoir l'is-
sueajéfinitive.
Opérations dans le Nord
Les forces franco-anglaises se sont initiale-
ment portées jusque dans la région de Dinant,
Chairleroi et Mons; quelques échecs partiels
subis, le forcement de la Meuse par les Allé-
mands dans la région de Givet sur notre flanc,
ont contraint nos troupes à se replier, les Alle-
mands cherchant toujours à nous déborder par
l'ouest. C'est dans ces conditions que nos alliés
anglais, attaqués par un ennemi très supérieur
en nombre dans la région du Cateàu et de Cam-
Drai, ont dû se replier vers le sud au moment où
nos forces opéraient dans la région d'Avesnes
et de Chimay. Le mouvement de recul s'est
prolongé dans les journées suivantes. Cepen-
dant, une bataille générale a été engagée avant-
hier dans la région de Saint-Quentin et de
Vervins, en même temps que dans la région de
Ham-Péronne; cette bataille a été marquée
pour nous par un succès important sur notre
droite* où nous avons rejeté la garde prussienne
et le 10° corps dans l'Oise. Par contre, et tou-
jours en raison des progrès de l'aile droite
allemande où nos adversaires ont réuni leurs
meilleurs corps d'armée, nous avons dû mar-
quer un nouveau mouvement de recul.
Situation d'ensemble
En résumé, à notre droite, après les échecs
.parlie|s, nous avons pris l'offensive et. l'enne-
mhs<©éule devant nous au centre nous avons
eu des alternatives d'échecs et de succès, mais
la bataille générale est de nouveau engagée
à gauche, par une série de circonstances qui ont
tourné en faveur des Allemands et malgré des
contre-offensives heureuses, les forces franco-
anglaises ont dû céder du terrain.
Nulle part encore, nos armées, malgré quel-
ques échecs incontestables, n'ont été réellement
entamées. L'état moral de la troupe reste excel-
lent, malgré les pertes considérables subies,
immédiatement compensées par les envois des
dépôts.
Communiqué officiel du 31 août, minuit
La situation générale ne s'est modifiée que
sur nos ailes.
A notre gauche, les Allemands ont gagné
quelque terrain.
An centre, pas de modification sensible on
ne s'est pas battu.
En Lorraine, nous avons remporté de nou-
veaux avantages.
Rapport anglais
sur l'ensemble des opérations
Le secrétaire d'Etat du département de la guerre
a.Londres a publié le rapport suivant
w H est maintenant possible de constater d'une
ijfe'râèrô générale Ifcpiirt que 1$S Angl|i{& ont prise
it!an}èré gé!lér.3.le~¡1:~ PL4:t il Y'a eu taJ~t.O.!lt, ai
àûxf écentes opérations. Il y a eu une pataiile"do
quatre jours, le 23, le 24, le 25 et le 26 août. Pendant
toute cette période, les troupes anglaises, agissant
conformément au mouvement général des armées
françaises, ont été occupées à empêcher et à arrê-
ter la marche en avant des Allemands et à.se retirer
dans les nouvelles lignes de défense. La bataille a
commencé à Mons le dimanche.
«Pendant cette journée et une partie de la nuit,
l'attaque des Allemands, qui était extrêmement
vive et réitérée, a été arrêtée complètement sur le
front anglais. Le lundi 24, les Allemands ont fait,
en nombre supérieur, de vigoureux efforts pour
empêcher l'armée anglaise de se retirer librement
et pour la presser dans la place forte de Maubeuge.
Cet effort a été rendu infructueux par la fermeté et
l'habileté avec lesquelles la retraite des Anglais a
été dirigée, et des pertes considérables, dépassant
de beaucoup les nôtres, ont été infligées à l'enne-
mi, qui s'est avancé à plusieurs reprises en masses
compactes et énormes pour attaquer les lignes
anglaises.
«La retraite des Anglais a continué le 25 avec des
eowïhjvts continuels, mais moins intenses que les
deux; jours précédents, et dans la nuit du 25 l'armée
anglaise a occupé la ligne de Cambrai-Landrecies-
le Çateau. On avait l'intention de reprendre la re-
traite le 26 au point du jour, mais l'attaque des Al-
lemands, à laquelle n'ont pas pris part moins de
cinq, corps d'armée, a été si serrée et si vive qu'il
n'a> pas été possible de réaliser ce plan avant l'a-
prô*midi.
«La bataille du 2G août a été des plus rudes et des
pluîjs; acharnées. Les troupes ont fait preuve de là
plu§ belle et de la plus solide résistance dans la si-
tuation terrible où elles se trouvaient et elles se
sont finalement retirées en bon ordre, bien qu'avec
de.; sérieuses pertes et sous le plus redoutable feu
d'artillerie.
«.-L'ennemi n'a pris aucun canon, à l'exception de
ceux dont les chevaux étaient tous tués ou qui
avaient été mis en pièces par les projectiles à forte
explosion.
«Sir John French estime que, pendanttoute la du-
réje,ile ces opérations, du 23 au 2G inclusivement,
SOîi.ç.ertes se sont élevées à 5.000 ou 6.000 hommes.
D'un autre côté, les pertes essuyées par les Alle-
mands dans leurs attaques à découvert et a cause
do leurs formations compactes, sont de beaucoup
supérieures à celles que nous avons souffertes.
» A Landrecies le 26 août, par exemple, une bri-
gade d'infanterie allemande marchait en rangs ser-
rés dans une rue étroite qu'elle remplissait complè-
tement. Nos mitrailleuses ont été placées de façon
à. tiror sur elle du bout de la ville. La tête de la
colonne a été balayée, une horrible panique s'est
alors produite, et l'on estime que non moins de 800
ou 000 Allemands morts ou blessés gisaient dans
cette seule rue. Un autre fait qui peut être choisi
entre beaucoup d'autres semblables est la charge
de la division de cavalerie de la garde contre la 12"
brigade d'infanterie anglaise. La cavalerie alle-
mande a été alors repoussée avec de grandes per-
tes,, et dans un complet désordre. Ce sont là des
exemples notables de ce qui a été fait sur presque
tout le front pendant ces engagements: les Alle-
majids ont payé très cher toutes leurs marches en
avafit.
̃̃ «». Depuis le 26 août, abstraction faite des combats
de cavalerie, l'armée anglaise' n'a pas été inquié-
tée. Elle s'est reposée et remise de ses eftorts et de
̃sésHfctes glorieux. Des renforts sont déjà arrivés.
Les Banons ont été remplacés, et l'armée est main-
tenant prête à prendre part à la prochaine grande
rencontre avec une force non diminuée et un,cou-
rage indompté. Aujourd'hui, les nouvelles sont de
nouveau favorables les Anglais n'ont pas eii d'en-
gagements, mais les armées françaises, agissant
vigoureusement sur leur droite et leur gauche, ont
fait pour le moment cesser l'attaque des Allemands.
» Sir John French constate aussi que le 28 août, la
5° brigade de cavalerie anglaise, commandée par
le général Chetwoode, a soutenu un vaillant com-
bat contre la cavalerie allemande, et le 12e lanciers
et les Royal Scots Grey ont mis les ennemis en dé-
route et en ont poursuivi un grand nombre pen-
dant leur fuite.
» Il y a lieu de rappeler que les opérations qui ont
lieu en France, quelque vastes qu'elles soient, ne
constituent qu'une partie de la lutte. La position
stratégique de nos troupes et de celles de nos al-
liés est telle que, tandis qu'une victoire décisive de
nos armes en France serait probablement fatale à
l'ennemi, la CQB.tinua.tiAa de la résistance des ar-
mecs anglo-françaises, de façon tenir étroitement
serrées les meilleurs troupes dp l'ennemi, peut, si
elle se prolonge, avoir seulement un résultat entiè-
rement satisfaisant pour nous et pour nos alliés. »
Les Allemands envoient des troupes à l'Est
Le Daily Mail publie les dépêches suivantes
Anvers, 29 août.
Pendant toute la journée et la nuit d'hier, 1G0
trains allemands portant tout un corps d'armée
avec ses transports ont traversé la Belgique dans
la direction du sud-ouest au nord-est.
On penso qu'en raison des mauvaises nouvelles
reçues de la Prusse orientale, les Allemands sont
en train de rappeler une partie de leurs troupes de
la frontière de France.
Copenhague, 28 août.
La circulation par chemin de fer est suspendue
en Allemagne, les voies ferrées étant entièrement
occupées par les transports des troupes de l'ouest à
la frontière de l'est, où se fait sentir si durement la
pression russe.
Bâle, 28 août.
Le Vorwœrls déclare que la situation en Allema-
gne est périlleuse, puisqu'elle fait rentrer des trou-
pes en quantité dans l'espoir d'arrêter l'avance
russe.
Le Pelit Parisien reçoit d'Anvers la dépêche suivante
donnant les mêmes renseignements
La. marche victorieuse des Russes vient d'avoir
une répercussion heureuse. Près de deux corps
d'armée allemands ont évacué la région do Cour-
trai ils vont faire face à notre alliée du Nord. Il
s'ensuit que la province d'Anvers et une partie du
Limbourg se trouvent dégagés.
Un nouvel avion allemand sur Paris
Un second avion, allemand a survolé Paris, hier,
vers quatre heures et demie du soir. L'apparition
de cet engin n'a eu d'autre résultat que de susciter
la curiosité du public qui se pressait dans les rues
pour suivre ses évolutions. L'officier qui dirigeait
l'avion a jeté deux bombes. La première est tom-
bée dans la Seine, près du Pont-Neuf, sans
avoir éclaté; la seconde a explosé, mais n'a causé
que des dégâts insignifiants. L'aviateur allemand
a également laissé tomber, dans le square des In-
nocents, un drapeau aux couleurs germaniques
que la foule mit immédiatement en pièces. A ce
drapeau était joint une pochette renfermant une
lettre. L'auteur annonçait quelques victoires alle-
mandes imaginaires, remportées en France et
aussi dans la Prusse orientale d'où, à l'en croire,
les Russes seraient depuis longtemps expulsés.
Un aéroplane français est parti donner la chasse
à l'avion allemand.
Deux aviateurs cités à l'ordre de l'armée
L'adjudant Didier, pilote aviateur, et le sergent
réserviste Martini, observateur, tous deux de l'es-
cadrille Deperdussin, viennent d'être cités à l'ordre
de l'armée.
Au cours d'une reconnaissance en pays ennemi,
une panne les obligea à l'atterrissage. Après avoir,
avec beaucoup de sang-froid, sauvé tous les docu-
monts et mis le fou à leur appareil, ils réussirent à
s'enfuir par une marche forcéff de plus de cent kilo-
mètres en trente heures.
Ils rapportaient avec eux d'importants renseigne-
ments sur les positions de l'ennemi, quils tou-
chaient presque du doigt.
La reddition d'une colonie allemande
Le secrétaire d'Etat anglais pour les colonies a
reçu un télégramme du gouverneur de la Nou-
reçu un. t.légrO}.nn. le dugou"JrlleUl' de .la Nou-
veUe~Zélatuie ̃ déclarant flu'Apia,.rdans .Jp.. Samoij.
allemande, s'est rendue à dix heures du matin, le
29 août, à une force expéditionnaire envoyée par
le gouvernement de la Nouvelle-Zélande.
[Apia est aa capitale de l'ile Oupolou qui fait partie
des fies Samoa ou « !les des Navigateurs ». Les îles
Samoa font partie de la Polynésie et consistent en
quatre grandes et dix petites' îles avec une superficie
totale d'environ 2,790 kilomètres carrés. ·
Le territoire du protectorat allemand des !les Samoa,
dont Apia est J« chef-lieu, comprend 2,572 kilomètres
carres avec environ 38,000 habitants (500 blancs). Le
commerce du protectorat avec l'Allemagne seule se
chiffrait (en 1911) par 855,000 marks d'importation et
2,125,000 marks d'exportation.]
Les pertes allemandes
Le Bevliner Tageblatt du 25 août arrivé ce ma-
tin à Paris par la Suisse, public la huitième liste
des pertes subies par Jes Allemands en Belgique,
en Franco et en Prusse orientale. Le total de ces
pertes est considérable.
Un télégramme de Copenhague au Daily Mail
dit que la neuvième liste des pertes allemandes
comprend 17 officiers et 158 hommes tués; 20 .offi-
ciers et 462 hommes blessés et 30 officiers et 282
hommes disparus. Les unités les plus éprouvées
sont les 138e et 172° régiments d'infanterie.
La dixième liste comprend 419 tués et blessés.
»
LA SITUATION EN BELGIQUE
Les dépêches concernant la situation en Belgi-
que qui nous parviennent depuis deux jours sont
très contradictoires, mais quand on les examine
attentivement, on constate que toutes s'accordent
au moins sur un point l'occupation allemande
s'éclaircit en Belgique centrale et le « dégorge-
ment » se précise. Dimanche, il n'y avait plus que
2,000 ou 3,000 soldats allemands à Bruxelles et
on signale d'Anvers que 100 trains transportant
tout un corps d'armée ont traversé la Belgique
du sud-ouest au nord-est. C'est évidemment la
pression russe à l'extrême est qui commence à
faire sentir ses effets et qui oblige les Allemands
à ramener des troupes en arrière afin de tenter
encore d'arrêter par un suprême effort la pous-
sée des troupes du tsar sur Berlin. Les Allemands
ramènent de préférence le'gros de leurs troupes
d'occupation en Belgique, parce que ce pays
étant totalement en leur possession, le camp re-
tranché d'Anvers et le littoral exceptés, ils esti-
ment que leur liberté d'action sera moins compro-
mise par là que s'ils éclaircissaient tout autre
point du vaste front de bataille.
Les événement seuls pourront démontrer si ce
calcul est juste, mais il importe de constater qu'il
y a, s'appuyant sur le camp retranché d'Anvers,
une armée belge qui, on le sait de reste, est capa-
ble d'agir énergiquement et de choisir judicieuse-
ment l'heure de son action. Le correspondant du
Morning Post à Anvers constatait hier que l'ar-
mée belge dans toutes ses classes est confiante,
bien équipée, bien montée, prête à toutes les
éventualités. Il ajoute qu'une force de 70,000 Alle-
mands fut détachée pour observer l'armée belge.
Ce qui parait acquis, à l'heure qu'il est,'c'est que
l'Allemagne a renoncé à toute tentative sérieuse
d'investissement d'Anvers, c'est que toute la partie
au nord du Demer, c'est-à-dire la'Campine, est
libre et que les Allemands ont évacué Diest.
Les, détails que l'on obtient maintenant sur le
grand coiriBat autour de Malines confirment que
l'on peut avoir pleine et entière confiance dans la
valeur combative de l'armée belge même après
les pertes qu'elle a subies dans la première partie
dé la campagne. Le roi Albert donne l'exemple du
courage et de la confiance inébranlable. Tandis
que la reine Elisabeth se rend à Londres pour y
mettre à l'abri ses trois enfants précaution élé-
mentaire puisque l'ennemi s'est efforcé par les
bombes lancées d'un Zeppelin d'atteindre surtcut
le palais royal le roi demeure constamment au
front parmi ses troupes. Pendant le combat de
Malines, il était sur la ligne de feu, s'exposant
comme les plus humbles de ses soldats, descen-
dant dans lés tranchées, entretenant par son atti-
tude le plus grand enthousiasme chez les troupes.
Le combat de Malines a eu des effets que l'on
commence seulement à distinguer nettement. Les
Belges occupèrent la ville, refoulant 20,000 Alle-
mands l'ennemi revint en force, reprit la ville,
puis l'évacua mais pour la bombarder à courte
distance et pour bombarder Heyst-op-der-Berg,
une petite localité voisine. Cette seconde partie de
l'action ajlejnande fut entreprise parce que les
Belges refusèrent de répondre favorablement à
la mise en demaure.de l'ennemi de lui rendre les
deux forts avancés du camp retranché d'Anvers
qui commandent la région de Malines, c'est-à-dire"
les forts de Warlhem et de Wavre-Saintc-Cathe-
rine.
Des dépêches d'Ostende et d'Anvers rapportent
le bruit que le général Leman, l'héroïque défen-
.seur de Liége, serait prisonnier à Magdebourg,
mais il est à remarquer, que jusqu'ici aucune com-
munication officielle du gouvernement belge ne
confirme ce bruit. Plusieurs versions circulent
selon l'une, le vaillant défenseur de Liége aurait
été pris par les Allemands au moment où il quit-
tait le fort dans lequel il s'était enfermé et qui
était totalement paralysé; selon l'autre, le général
Leman aurait fait sauter son fort, et les Allemands
l'auraient trouvé grièvement blessé. C'est cette
seconde version qui trouverait crédit dans les mi.
lieux officiels d'Anvers, où le correspondant du
Petit Parisien l'a recueillie. Le 17 août, les Alle-
mands auraient mis le général Leman une der-
nière fois en demeure de rendre la position forti-i
•fiée do Liège. Il refusa énergiquement, mais il se
serait rendu compte pourtant qu'il n'était plus
possible de tenir une heure devant un nouveau:
bombardement. Le général se, serait alors enfermé
dans un de ses forts, et, ayant réuni ses officiers
et ses hommes, il leur aurait tenu ce langage
« Vous ̃ avez vaillamment combattu pour notre
cher pays, la lutte est devenue impossible; s'obsti-
ner serait folie, assez de sang a été versé, l'honneur
est sauf. L'heure est venue où il va falloir nous sé-
parer, car moi j'ai décidé djî mourir ici. Ce fort
sera' mon tombeau. »
Tous demandèrent à combattre encore, jurant de
mourir aux côtés du générail.'Une dernière fois, les
canons ébranlèrent les coupoles des forts; puis;, au4
bout d'un long silence, une explosion formidable
se produisit le général Leman faisait sauter son
fort. Quand les Allemands déblayèrent les ruines,,
ils auraient trouvé le chef vaillant entre tous
respirant encore et Guillaume II lui-même, vou-
lant rendre hommage à ce héros, lui aurait fait re-
mettre son épee.
Telle est la version de la fin de l'héroïque résis-
tance de qui circule dans les milieux belges
à Anvers. Ceux qui ont connu le général Léman,
qui savent l'énergie de ce chef, sont disposés à'
admettre cette version, car de deux choses Tune
ou. bien les forts de Liège tiennent toujours et
leurs canons continuent à tirer, ou bien le général
Leman s'est fait sauter.
De tous les pays civilisés, les protestations conti-
nuent à s'élever contre la barbarie des agissements
allemands en Belgique. La presse américaine qua-
lifie de « crime, » la destruction de Louvain. Il se
confirme que tout le centre de cette ville flamande,
avec l'église Saint-Pierre, la bibliothèque et l'uni-
versité, est entièrement réduit en cendres.
Les forts de Namur
Les informations relatives à la situation à- Na-
mur ne sont pas moins contradictoires que celles
relatives à Liège et aux combats dans la Belgique
du Nord. De source allemande et hollandaise on
s'est trop pressé, semble-t-il, d'annoncer la chute
de tous les forts de Namur, qui se serait produite
au lendemain de l'occupation de Bruxelles. Or, un
correspondant de la Frankfurter Zeitung qui ac-
compagna les troupes allemandes à Namur, télé-
graphia a son journal en date du 25 août que' Na-
niiu; était tqmtié, mais que «, quelques forts résis-,
mur était tombe, ma7s què ,elques forts résis-.
t'aïcht encore' »' Il'est certam que l'on a confondu
la prise de la ville de Namur avec la prise de'la
position fortifiée. Ce qui le confirme, c'est le ré-
cit fait par un officier belge, le lieutenant Deppe,!
qui commandait une section cycliste à Namur et;
qui est aujourd'hui à Londres. D'après le récit du'
lieutenant Deppe, communiqué par le British,
Press bureau, le 23 août, les Allemands avaient
réduit en pièces trois forts du nord-ouesf; qui
doivent être les forts de Cognelée, d'Emines et de
Suarlée. Ils avancèrent par les intervalles pour
bombarder la ville qui était défendue par la 4°
division belge, qui évacua la place. Les Allemands
attaquèrent en formation de trois rangs do pro-
fondeur. Trente batteries d'obusiers de 28 cm fu-
rent mises en action. Un grand nombre de canons
concentrèrent simultanément leur feu sur chaque
fort. Il résulterait donc, de ce récit du lieutenant
Deppe que seulement trois des neuf forts de la'
position de Namur étaient au pouvoir des Alle-
mands quand ils occupèrent la ville et que les
forts de Marchovelette, au nord, de Maizeret,
d'Andoy et de Dave; au sud-est, de Saint-Héribert
et de Malonne, au n-nt-ouest, résistaient encore,
L'Italie intellectuelle
proteste contre l'incendie de Louvain
Notre correspondant de Rome télégraphie
La destruction de Louvain a provoqué à Rome
et dans toute l'Italie une profonde émotion. Les
journalistes italiens ont signé une lettre invitant
les citoyens à porter leur carte de visite à la léga-
tion de Belgique à Rome. Parmi les signataires, on
remarque MM. Bergamini, directeur du Giornale
d'Italia; Falbo, directeur du Messaggero; Scarfo-
glio, du Mattino; Cassola, directeur du' Secolo;
Amendola et Civinini, correspondants du Corriere
dclla .Sera; Coen, correspondant de la Pcrscve-
ranza; Volpe, du Piccolo de Trieste; Ciccoti, rédac-
teur politique à VAvanti, et autres publicistes des
journaux de toutes nuances, depuis les conserva-
teurs jusqu'aux socialistes.
A la suite de cet appel, la légation belge reçu
également des cartes provenant de toutes les clas-
ses de la société. L'Avanti publie un article in-'
digné se terminant ainsi « M. G. Hauptmann
peu désormais monter en chaire pour célébrer la
civilisation germanique; les faits lui donnent un
démenti. »
Le Giornale, d'Italia publie sur le même sujet
une lettre de l'illustre professeur d'anthropologie
Sergi, qui proteste également contre le jet de
bombes destructives sur Anvers.
M. Corrado Ricci, directeur des beaux-arts, qui
avait pour Louvain une admiration spéciale, a
manifesté sa grande douleur pour les ravages com-
mis. J. Carrère.
LA CAMPEE BUSSE
La marche des armées russes
Londres, 31 août.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg à l'Exchange
Tclegraph C°
Les troupes russes sont entrées en contact avec
les garnisons des places fortes de Thorn et de
Graudenz.
L'avance russe continue.
Sur la frontière autrichienne, la lutte se poursuit.
Les Russes ont remporté une victoire.
Les Autrichiens ont perdu plusieurs milliers de
tués et de prisonniers.
L'ennemi concentre ses principales forces vers
Lublin, où la bataille est particulièrement achar-
née. x
Le correspondant du Central News à, Saint-Péters-
bourg télégraphie à la date de samedi
La marche en avant des armées russes se pour-
suit sur tout le théâtre des opérations; les com-,
bats les plus vifs ont eu lieu dans le sud-est de la
Prusse et dans la Galicie orientale.
En Prusse orientale, après leur défaite à Gum-
binnen, les forces allemandes ont effectué leur
jonction avec les troupes qui s'opposaient à la
marche de l'armée russe s'avançant du sud' sur la
ligne Neidenburg-Ortelsburg-Johannisburg.
Délogés de cette position, les Allemands ont es-
sayé de défendre la ligne Soldau-AUenstein-
Bischqfsburg; mais après de violents combats pen-
dant les journées de mercredi, jeudi et vendredi,
ils se sont vus contraints d'abandonner leurs po-
sitions, après quoi les Russes ont occupé Allens-
tein.
Les pertes allemandes ont été très élevées, prin-
cipalement au village de Muhlen, entre Meidenburg
et Osterode. La retraite des forces allemandes au
delà de la Vistule est maintenant une question
de jours.
A Dantzig la panique est grande; de nombreuses
personnes s'enfuient dans la direction de Berliaj
CINQUANTE-QUATRIEME ANNEE.– N« 10-Ï15
MERCREDI 2 SEPTEMBRE 1914
T PRIX DE L'ABONNEMENT
PARIS, SEIKEotSEINE-ET-OISE. Trois mois, 1 4 b.; Six aoU, SS fr. i ïïbu, 5St.
DÉPART» et A1SACE-L0KRAIIŒ. XV tt.\ 34fc; 6Bh
B«IOH POSTALE. 1S fr.; SS fr.j 78fc
tBS Anp~TtEMESTS DATENT DES 1" ET 16 DE CIIAQIX MOIS
Un numéro (à I~arïs) 1 S centixaes
'̃̃̃̃̃ Directeur politique Adrien Hébrard
Tçutes les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Diroctonr
Le Journal ne pouvant répondre des manuscrits communiqués
prie les auteurs d'en garder copie
PRIX DE L'ABONNEMENT
PAKIS,SEIR!«tSK!HE-ET-OISE. Trois mois, 14 £r.; Six mois, S S fr.; Bu an, SB fr.
DÉPAET'-etALSACE-LORlUIHE. \T fr.; S~i'fr.; SS fc"
DniOJIPOSTiiE. 1S fr.; 36 fr.'i 7g tt.
LES ABONNEMESTS DATESI DES 1" ET 1C DE CHAQUE MOIS
Un numéro (dëpini-temerats) S© ceintiméa
ANNONCES: Société Générale des Annonces, 8, place de la Bourse.
Le Journal et les Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur tenew
TlilKPBeiïE CB!ï© Ï.ÏKKES
Gutenberg 03.07 03.03 03.09 03.32 03*38
ADRESSE télégraphique temps fa ri 9
Paris, lor septembre -1
BULLETIN DU JOUR
DURER C'EST VAINCRE
De l'est à l'ouest, l'armée allemande exerce
ane pression constante et formidable sur la
barrière que lui opposent nos troupes. Notre dé-
fensive heureuse sur certains points n'a pu em-
pêcher un fléchissement de notre aile gauche.
Mais la digue qu'opposent à l'envahisseur no,
défenseurs n'a été rompue nulle part. Nos sol-
dats aguerris par le feu joignent tous les jours
'à leur vaillance naturelle plus de capacité de
résistance et ils brûlent de reprendre l'offen-
sive. Toutes les lettres qui nous parviennent
du front témoignent de cet unanime désir. Le
moral de notre armée est intact. Eile sait que
les pertes qu'elle a infligées à l'ennemi sont
supérieures à celles qu'elle-même a subies.
1 {Le devoir des chefs est de tempérer cette ar-
deur et de ménager l'instrument qu'il a entre
les mains pour lui demander le suprême effort
lorsque l'heure opportune aura sonné.
Le Times a exposé le rôle des alliés sur le
théâtre occidental des opérations dans un ar-
ticle que nous avons résumé hier. Cette concep-
tion est vraisemblablement celle de l'état-
major britannique qui opère en étroite liaison
avec le nôtre. Comme le dit le grand journal
anglais « Les cartes que nous avons entre
les mains nous montrent le jeu que nous de-
ivons jouer. » Et ce jeu consiste à nous main-
tenir sur la défensive et à user l'ennemi, tandis
que la Russie avance. Cette tactique impose
!à notre tempérament national un immense
effort sur soi-même. La défensive stratégique
demande aux combattants une volonté, une
fermeté, un courage plus méritoires encore que
l'emportement de l'attaque. Dé la population
civile, elle exige une ferme résistance à l'éner-
,vement de l'attente et tous les sacrifices pas-
sifs, quelques durs qu'ils puissent être, dans
l'unique pensée du succès final qui seul doit
entrer en ligne de compte sans considération
pour le prix auquel nous devons l'acheter.
Plus l'Allemagne s'éloigne de sa base d'opé-
ration, plus est grande la distance qui la sépare
de ses bases de ravitaillement, plus sera grand
aussi l'effort quotidien qui s'imposera aux ar-
mées germaniques. La tension, l'usure qui en
résultent ne sont pas sans préoccuper Guil-
laume II qui, dès à présent, s'est vu contraint
de retirer un corps, d'armée de Belgique et de
l'envoyer vers la Prusse orientale pour ré-
pondre à l'appel de la population qui est déjà
sous « le rouleau compresseur » des armées
de la Russie. L'avance sûre et méthodique des
masses russes, quelle que rapide qu'elle soit,ne
peut pas dépasser une certaine vitesse à cause
du front immense sur,lequel elle se développe.
Les deux ailes et le centre doivent conserver
une étroite liaison dans leurs mouvements, afin
rie ne rien laisser au hasard et d'éviter les sur-
prises, mais la marche en avant progresse
dans'son ensemble comme celle d'une irré-
sistible machine.
C'est pourquoi chaque journée qui s'écoule
Kipt renforcer nos chances. L'çsa~emi sent,
même, lorsque, nous ramenons nos troupes en
arrière, que nous ne perdons pas le contact,
qu'il est menacé d'attaques continuelles. C'est
pourquoi il cherche par tous les moyens à nous
attirer dans quelque action à fond dont il croit
pouvoir acheter le succès à n'importe quel
prix. Comme l'écrit le collaborateur militaire
du Times « Il est absolument indispensable
pour l'Allemagne d'avoir son Metz ou son
Sedan, tandis qu'une guerre prolongée doit
lui être fatale. » C'est à nous d'être assez clair-
voyants, assez stoïques en ne lui donnant ni
l'un ni l'autre. L'essentiel est de durer pour
'attendre le moment où les rôles changeront et
où nous pourrons devenir à notre tour le rou-
leau qui poussera de l'autre côté de la muraille
que les Allemands devront, à unmpmentdonné,
.opposer à l'invasion russe. L'Angleterre qui a
montré ce que peut la ténacité dans la guerre
jdu Transvaal, et, il y a un siècle lorsqu'elle
abattit Napoléon, nous soutient de toutes ses
forces. Du Canada, des Indes, elle fait venir
des soldats. L'armée belge par ses attaques et
ces menaces oblige l'ennemi à maintenir en
face d'Anvers une partie de ses forces. Nous
renforçons de notre côté notre armée, nous
appelons des réserves, nous formons des sol-
•îats, nous restons inébranlablement unis à
ios alliés. Nous maintiendrons et persévére-
rons dans la continuité de l'effort commun.
3'est en allant jusqu'au bout sans décourage-
tient que nous nous assurerons le succès final
jui seul importe.
̃ «©-
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES
DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU (Ë£Utp0
Lorient, 1" septembre.
Un convoi de 500 blessés militaires, pour la plu-
Jpart légèrement atteints, est arrivé à Lorient. Plu-
sieurs se trouvaient à Sedan au moment où la
place était assiégée par les Allemands. Ils ont as-
sisté à des scènes atroces. Un lieutenant français
'a tué d'un coup de sabre un officier allemand qui
g'était rendu coupable d'actes inhumains.
Vichy, i" septembre.
Le nombre des soldats blessés hospitalisés à Vi-
«hy s'élève à 5,500 environ, sur lesquels près de
300, à peu près rétablis, ont été renvoyés en con-
valescence dans leurs dépôts. Les médecins mili-
itaires ont constaté que plusieurs blessures avaient
été produites par les ba/Lles dum-dum. Hier est
décédé le premier des blessés hospitalisés; c'est un
soldat réserviste au 31° bataillon de chasseurs à
lied, originaire des Vosges.
Ctermont-Ferrand, i" septembre.
Près de 900 blessés sont actuellement à Chatel-
Guyon dans les cinq grands hôtels transformés en
p.ôpitaux temporaires.
500 autres blessés se trouvent actuellement à
J'ancien grand séminaire de Montferrand, près de
fijermont.
Dans le dernier convoi arrivé à Issoire, se trou-
vaient un certain nombre d'Allemands relevés par
les ambulanciers aux environs de Saint-Dié. Ils
sont tous grièvement atteints et ont été transportés
à l'hôpital Lescure. Ils attribuent leurs blessures
aux effets foudroyants de notre artillerie. L'un
d'eux a déclaré « Le canon français, c'est quel-
que chose qui n'est pas bon pour nous .»
Çonstantinople, 1" septembre.,
Un iradé impérial prolonge de deux mois le
moratorium. Les modifications suivantes y sont
apportées il sera payé 5 0/0 de toute dette con-
tractée avant le moratorîum; les banques sont
tenues de verser 5 0/0 sur les dépôts. En ce qui
concerne Jes loyers, 25 0/0 seront exigibles.
Mexico, 3i août.
On annonce officiellement que tous les contrats
de concessions accordées sous le gouvernement
Huerta, par les ministres des travaux publics et
des communications, sont déclarés nuls.
Washington, 31 août.
Les Chambres ont approuvé un décret portant
création d'un bureau d'assurances des cargaisons
qui se trouvent dans les eaux américaines contre
es risques de guerre. Ce décret va être soumis à
Ja signature du président Wilson.
New-York, i" septembre.
La presse américaine continue de flétrir les mé-
thodes de guerre allemandes. Elle considère comme
inavouable l'acte de vandalisme du Zeppelin contre
Anvers. Enfin elle demande des explications ou la
Punition des auteurs de la destruction de Louvain.
LA' V ÉCRITE
̃ Hier, surlé coti'p de'cin'q heures de l'après-
midi, les ténèbres entretenues autour de la po-
pulation parisienne se sont dissipées. Le mi-
nistre de la guerre a communiqué un exposé
complet et détaillé de notre situation militaire.
Il était temps. Déjà les nouvelles les plus folles,
les plus alarmantes circulaient. La pénurie
d'informations officielles accréditait dans les
groupes l'esprit imaginatif des gens qui tien-
nent à renseigner quand les autres ne savent
rien.
C'est à notre avis une mauvaise tactique qui
consiste à cacher la vérité de crainte d'affoler
le peuple. Nos courageux concitoyens ne mé-
ritent pas cette suspicion outrageante. Le gou-
vernement anglais montre plus de confiance
que le nôlrc dans l'esprit public de son pays.
Il n'a pas à s'en repentir, pas plus que M. Mil-
lerand n'aura l'occasion de regretter d'avoir
parlé franchement et clairement aux citoyens
français. Nous ne sommes pas des enfants!
Que l'autorité militaire nous cache les dispo-
sitions stratégiques du commandement et tout
ce qui peut nuire au succès de nos armes, très
bien. Nous avons été unanimes à accepter cette
discipline nécessaire. Mais le secret sur cer-
tains détails, sur certaines opérations même,
n'implique pas la dissimulation de la vérité
générale.
Aujourd'hui, grâce à M. Millerand, nous
sommes éclairés sur< la situation d'ensemble
de nos armées. Cette situation est bonne dans
les Vosges et-en Lorraine- et Mans i&'régioh de
Nancy et de la Woëvre; dans les Ardennes, un
combat est engagé entre la Meuse et Rethel. Il
n'y a que notre aile gauche qui a fléchi, et sur
ce point les troupes allemandes ont avancé
malgré le feu soutenu de nos troupes. Les
précisions du gouvernement viennent mettre
au point les avis des semeurs de panique.
Le communiqué, informant il y a deux jours
les Parisiens de la bataille de la Fère, est tombé
comme uno douche glacée surleurenthousiasme.
On leur révèle brutalement, sans aucune pré-
paration, une situation grave. Il y avait de quoi
les affoler ils se sont au contraire très bien te-
nus. Mais ils ont pris leurs précautions. De là
le nombre inusité de départs en chemin de fer
et en automobile. Cette foule de partants, nous
l'avons vue. Elle n'était nullement désemparée.
Les femmes et les enfants, qui peuvent être
une gêne pour la défense du camp retranché de
Paris, s'en allaient. Les familles retournaient
au lieu d'origine, au bercail. Une fuite? Pas du
tout! Une retraite prudente et volontaire, faite
d'altruisme au moins autant que du sentiment
de la conservation personnelle. A une foule
comme cela, on peut tout dire. Sa vaillance est
apte à tout entendre. C'est pourquoi le ministre
de la guerre agirait avec sagesse en persévé-
rant dans ses explications loyales et franches.
Rien, au surplus, ne pourra atteindre la foi de
tous les Français dans le succès final.
POUR LA REPRISE DU TRAVAIL
£'ûJ ïïee-'tf&tWïïal" tltt •fcojaîmerce-i~tfeiW' .ap-
pelle justement l'attention du commerce fran-
çais sur la lettre ci-après qui émane de la
chambre de commerce américaine, à Paris
En ces heures critiques, la chambre do com-
merce américaine de Paris s'efforce, par tous les
moyens dont elle dispose, de venir en aide à l'in-
dustrie et au commerce français.
La situation actuelle offre a l'activité française
un vaste champ aux Etats-Unis. Jusqu'ici la
France se préoccupait plutôt des objets de luxe
toujours vendus grandement aux Américains,
laissant à d'autres des grands débouchés- aux
Etats-Unis pour les spécialités de toutes sortes
destinées aux classes populaires. Ne serait-ce pas
le moment de s'emparer de ce commerce?
Nous voulons signaler parmi beaucoup d'objets
manufacturés jusqu'ici, fournis principalement
par d'autres pays d'Europe, les produits chimi-
ques, la bonneterie, les textiles de tous genres et
surtout les jouets qui sont achetés en très grande
quantité à l'époque de Noël. Il est tout indiqué
pour les fabricants français de fournir ces objets
dont la fabrication intense peut remédier au chô-
mage.
Pour profiter de cette occasion, il faudrait en-
voyer en Amérique des hommes énergiques, ven-
deurs de premier ordre, très au courant des affai-
res commerciales et connaissent la langue anglaise;
en même temps la question de l'échantillonnage
devrait être envisagée dans la mesure la plus
large.
D'autre part, des échanges de télégrammes avec
la chambre de commerce des Etats-Unis à
Washington (Fédération des chambres de com-
merce des Etats-Unis) nous ont permis de répon-
dre à -certaines demandes qui nous ont été faites
relatives aux matières premières, aux produits
alimentaires, etc., destinés à la consommation
française.
Nous sommes heureux de constater que le gou-
vernement français approuve entièrement les sug-
gestions pratiques que nous avons l'honneur d'ap-
peler à votre attention et nous pensons que vous
voudrez bien les communiquer aux industriels et
commerçants do votre région afin qu'ils puissent
étudier les moyens d'en tirer profit le plus rapi-
dement possible.
On ne saurait trop s'inspirer de ces conseils.
En effet, contrairement à ce que semblent
imaginer diverses personnes, les initiatives
françaises doivent plus que jamais s'exercer.
N'avoir les yeux fixés que sur les départements
où se poursuiyejiiies opérations militaires, c'est
oublier que la France reste debout. Quelque
étendue que puissent prendre momentanément
les progrès de l'ennemi, l'activité nationale
peut librement se déployer sur tout le surplus
du territoire, y compris nos grands ports mari-
times.
Certes, en raison de la raréfaction de la
main-d'œuvre, nombre d'industries se voient,
même en province, aux prises avec de sérieuses
difficultés. Mais c'est peut-être une raison de
plus pour que les dirigeants redoublent d'in-
géniosité pour maintenir et élargir encore les
débouchés que l'encerclement de l'Allemagne
offre dès maintenant aux plus énergiques.
L'obstacle réel, c'est le resserrement du cré-
dit. La déplorable mainmise sur les capitaux
placés en reports a jeté le désarroi dans nom-
bre d'industries. L'embargo mis ensuite sur les
dépôts et, sur les comptes créditeurs dans les
banques a achevé de déconcerter ét de rendre
vaines les volontés les meilleures. A tout prix,
il faut que la circulation des capitaux reprenne.
Le nouveau décrefcsur le mofatorium a" été ac-
cueilli avec une vive satisfaction. C'est un pre-
mier pas dans la voie des réparations nécessai-
res. On s'est demandé, toutefois, le sens exact de
la disposition par laquelle il déclare que le mo-
ratorium ne vise pas les opérations effectuées
« dans les Bourses de valeurs .». On se rappelle
le texte de l'article 2 du décret du 29 août.
Cet article a bien édicté qu'un nouveau dé-
lai de trente jours francs est accordé pour le
payement des fournitures de marchandises
faites, entre commerçants, antérieurement au
4 août; mais il à expressément stipulé que
« cette disposition ne s'appliquera pas aux
opérations effectuées, soit dans les Bourses de
valeurs, soit dans les Bourses de commerce,
lesquelles restent soumises aux règlements qui
les concernent ». Or il a été successivement
annoncé, d'abord que les opérations relatives
aux reports seraient une fois de plus arbitrai-
rement prorogées d'un mois, jusqu'au 30 sep-
tembre, et que cette décision avait été homo-
loguée par le prédécesseur de M. Ribot: nuis
que cette résolution n'a pas été prise, et que la
question était demeurée, au contraire, à l'étude
au, ministère des finances.
Par tin moyen ou par, un. autre, il estrnjéçcs-
saire que les capitaux de l'industrie et du com-
merce recouvrent, conformément au droit, la
possibilité de vivifier le travail national, .L'in-
telligence et le dévouement des chefs d'indus-
trie feront le reste. On pourra alors répondre à
des appels tels que celui que nous venons de
signaler.
.«at-
Trente et unième jour
LA f~ 9 !T E3 D ET
6tZ-. ~t ~ma B M )! t )bm-
LA SITVA TîON MILITAIRE
A notre gauche, les Allemands ont gagné un
peu de terrain; au centre, la situation est sta-
tionnaire à droite, en Lorraine, nous avons
remporté quelques avantages.
A l'autre extrémité de l'Allemagne, les Rus-
ses continuent à avancer; on s Prusse orientale,
ils rencontrent peu. de résistance; en Galicie,
la grande bataille engagée contre les Autri-
chiens paraît, tourner à l'avantage de nos alliés.
Enfin, on nous dit que les Allemands retirent
de notre front des corps' d'armée pour les por-
ter contre les Russes. Quel enseignement tirer
de tout cela? D'abord, il' n'y a pas lieu de s'é>
mouvoir outra mesure de la progression des
Allemands à notre gauche; ce ne sont pas les
quelques troupes qu'ils poussent ainsi en avant
qui pourraient assiéger Paris. Le point impor-
tant est le centre, où nous voyons un mouve-
ment d'arrêt, troupes allemandes à bout de
souille et peut-être aussi report de corps d'ar-
mée vers l'Est. Il est probable que, là, nous
avons en face de nous des forces diminuées
par le feu, les fatigues et l'envoi de corps d'ar-
mée contre les Russes. En tout cas, nos unités
ont reçu des soldats pour combler les vides
existant dans les régiments; elles ont reçu des
munitions. Les Allemands éprouvent certaine-
ment plus de difficultés que nous à reconsti-
tuer les effectifs de leurs régiments d'infante-
rie et à se ravitailler de toutes manières.
LA SITUATION DIPLOMATIQUE
Les événements d'Albanie viennent de jeter
un trouble nouveau dans l'opinion publique ita-
lienne. Les musulmans maîtres du pays le sont
aussi de Vallona. L'Albanie créée par l'Europe
disparaît. Le condominium austro-italien n'a
plus de base et l'élément musulman, soutenu
par les jeunes-turcs alliés de l'Allemagne et de
l'Autriche, dispose de toute l'autorité et de toute
la force. Les garanties que les protocoles de
Londres donnaient à l'Italie s'évanouissent et
l'on n'ignore pas à Rome ce que valent les pro-
messes de Vienne et de Berlin même les « mor-
ceaux de papier » qui portent la signaturo de
l'Allemagne et de l'Autriche.
• Lëswvîsées de 'i'AûtrîcKè sur Vallona' oiît été
la raison même de l'entente austro-itàlienïie
en Albanie, l'Italie ayant sur cette clef de l'A-
driatique des vues identiques à celles de sa voi-
sine. Ces ambitions se sont neutralisées avec
l'aide de' l'Europe. Les changements que la
guerre actuelle a provoqués réveillent les sus-
picions réciproques et l'on se demande en Ita-
lie si l'action musulmane est de nature à favo-
riser les conceptions de Rome ou à faire préva-
loir à Vallona et en Albanie l'influence autri-
chienne. C'est cette préoccupation qui domine
en ce moment toutes les autres et qui fait qu'à
Rome on suit plus attentivement encore les
progrès de l'avance russe en Galicie et en
Prusse que les opérations sur le champ de ba-
taille occidental.
~-tg*
NOUVELLES
DE /GlJEEtB93
Communiqué officie/ du 31 août, 5 heures soir
La situation d'ensemble est actueUem.ent la
suivante:
Vosges et Lorraine
On se rappelle que nos forces, qui avaient
pris l'offensive dans les Vosges et en Lorraine
dès le début des opérations .et repoussé l'enne-
mi au delà de nos frontières, ont ensuite subi
des échecs sérieux devant Sarrebourg et dans la
région' de Mofhange où elles se sont heurtées
à dës organisations défensives très solides.
Ces forces ont dû se reconstituer, les unes
sur le Grand-Couronné de Nancy, les autres
dans les Vosges françaises. Les Allemands sont
alors passés à l'offensive; mais, après avoir
repoussé les attaques ennemies sur les posi-
tions de repli qu'elles avaient organisées, nos
troupes ont repris l'attaque depuis deux jours.
Cette attaque n'a cessé de progresser, bien que
lentement. C'est une véritable guerre de siège
qui se livre dans cette région, toute position
occupée est immédiatement organisée de part
et d'autre, o'est ce qui explique la lenteur de
notre avance qui n'en est pas moins caracté-
risée chaque jour par de nouveaux succès
locaux.
Région de Nancy et Woëvre méridionale
Depuis le début de la campagne, cette ré-
gion comprise entre la place de Metz, côté
allemand, et les places de Toul et de Verdun,
côté français, n'a été le théâtre d'aucune opé-
ration importante.
Direction de la Meuse entre Verdun
et Méâères
On se rappelle que les forces françaises
avaient initialement pris l'offensive dans la,
direction de Longwy-Neufchâteau et Paliseul.
Les troupes op'érant'dans la région de Spin-
Court et Longuyon ont fait éprouver un échec
à l'ennemi (armée du prince royal).
Dans la région de Neufchâteau et Paliseul
au contraire, certaines de nos troupes ont subi
des échecs partiels qui les ont contraintes à
s'appuyer sur la Meuse, sans toutefois être
entamées dans leur ensemble.
Ce mouvement de recul a obligé les forces
opérant dans la région de Spincourt à se re-
plier aussi sur la Meuse. Au cours de ces der-
nières journées, l'ennemi a cherché à débou-
cher de la Meuse avec des forces considérables,
mais par une vigoureuse contre-offensive, il a
été rejeté dans la rivière après avoir subi de
très grosses pertes.
Cependant, des forces nouvelles allemandes
se sont avancées par la région de Rocroy mar-
chant dans la direction de Rethel; actuelle-
ment, une action d'ensemble est engagée dans
la récion cnnmrise entre la Meuse et Rethel
sans qu'il soit encore possible d'en prévoir l'is-
sueajéfinitive.
Opérations dans le Nord
Les forces franco-anglaises se sont initiale-
ment portées jusque dans la région de Dinant,
Chairleroi et Mons; quelques échecs partiels
subis, le forcement de la Meuse par les Allé-
mands dans la région de Givet sur notre flanc,
ont contraint nos troupes à se replier, les Alle-
mands cherchant toujours à nous déborder par
l'ouest. C'est dans ces conditions que nos alliés
anglais, attaqués par un ennemi très supérieur
en nombre dans la région du Cateàu et de Cam-
Drai, ont dû se replier vers le sud au moment où
nos forces opéraient dans la région d'Avesnes
et de Chimay. Le mouvement de recul s'est
prolongé dans les journées suivantes. Cepen-
dant, une bataille générale a été engagée avant-
hier dans la région de Saint-Quentin et de
Vervins, en même temps que dans la région de
Ham-Péronne; cette bataille a été marquée
pour nous par un succès important sur notre
droite* où nous avons rejeté la garde prussienne
et le 10° corps dans l'Oise. Par contre, et tou-
jours en raison des progrès de l'aile droite
allemande où nos adversaires ont réuni leurs
meilleurs corps d'armée, nous avons dû mar-
quer un nouveau mouvement de recul.
Situation d'ensemble
En résumé, à notre droite, après les échecs
.parlie|s, nous avons pris l'offensive et. l'enne-
mhs<©éule devant nous au centre nous avons
eu des alternatives d'échecs et de succès, mais
la bataille générale est de nouveau engagée
à gauche, par une série de circonstances qui ont
tourné en faveur des Allemands et malgré des
contre-offensives heureuses, les forces franco-
anglaises ont dû céder du terrain.
Nulle part encore, nos armées, malgré quel-
ques échecs incontestables, n'ont été réellement
entamées. L'état moral de la troupe reste excel-
lent, malgré les pertes considérables subies,
immédiatement compensées par les envois des
dépôts.
Communiqué officiel du 31 août, minuit
La situation générale ne s'est modifiée que
sur nos ailes.
A notre gauche, les Allemands ont gagné
quelque terrain.
An centre, pas de modification sensible on
ne s'est pas battu.
En Lorraine, nous avons remporté de nou-
veaux avantages.
Rapport anglais
sur l'ensemble des opérations
Le secrétaire d'Etat du département de la guerre
a.Londres a publié le rapport suivant
w H est maintenant possible de constater d'une
ijfe'râèrô générale Ifcpiirt que 1$S Angl|i{& ont prise
it!an}èré gé!lér.3.le~¡1:~ PL4:t il Y'a eu taJ~t.O.!lt, ai
àûxf écentes opérations. Il y a eu une pataiile"do
quatre jours, le 23, le 24, le 25 et le 26 août. Pendant
toute cette période, les troupes anglaises, agissant
conformément au mouvement général des armées
françaises, ont été occupées à empêcher et à arrê-
ter la marche en avant des Allemands et à.se retirer
dans les nouvelles lignes de défense. La bataille a
commencé à Mons le dimanche.
«Pendant cette journée et une partie de la nuit,
l'attaque des Allemands, qui était extrêmement
vive et réitérée, a été arrêtée complètement sur le
front anglais. Le lundi 24, les Allemands ont fait,
en nombre supérieur, de vigoureux efforts pour
empêcher l'armée anglaise de se retirer librement
et pour la presser dans la place forte de Maubeuge.
Cet effort a été rendu infructueux par la fermeté et
l'habileté avec lesquelles la retraite des Anglais a
été dirigée, et des pertes considérables, dépassant
de beaucoup les nôtres, ont été infligées à l'enne-
mi, qui s'est avancé à plusieurs reprises en masses
compactes et énormes pour attaquer les lignes
anglaises.
«La retraite des Anglais a continué le 25 avec des
eowïhjvts continuels, mais moins intenses que les
deux; jours précédents, et dans la nuit du 25 l'armée
anglaise a occupé la ligne de Cambrai-Landrecies-
le Çateau. On avait l'intention de reprendre la re-
traite le 26 au point du jour, mais l'attaque des Al-
lemands, à laquelle n'ont pas pris part moins de
cinq, corps d'armée, a été si serrée et si vive qu'il
n'a> pas été possible de réaliser ce plan avant l'a-
prô*midi.
«La bataille du 2G août a été des plus rudes et des
pluîjs; acharnées. Les troupes ont fait preuve de là
plu§ belle et de la plus solide résistance dans la si-
tuation terrible où elles se trouvaient et elles se
sont finalement retirées en bon ordre, bien qu'avec
de.; sérieuses pertes et sous le plus redoutable feu
d'artillerie.
«.-L'ennemi n'a pris aucun canon, à l'exception de
ceux dont les chevaux étaient tous tués ou qui
avaient été mis en pièces par les projectiles à forte
explosion.
«Sir John French estime que, pendanttoute la du-
réje,ile ces opérations, du 23 au 2G inclusivement,
SOîi.ç.ertes se sont élevées à 5.000 ou 6.000 hommes.
D'un autre côté, les pertes essuyées par les Alle-
mands dans leurs attaques à découvert et a cause
do leurs formations compactes, sont de beaucoup
supérieures à celles que nous avons souffertes.
» A Landrecies le 26 août, par exemple, une bri-
gade d'infanterie allemande marchait en rangs ser-
rés dans une rue étroite qu'elle remplissait complè-
tement. Nos mitrailleuses ont été placées de façon
à. tiror sur elle du bout de la ville. La tête de la
colonne a été balayée, une horrible panique s'est
alors produite, et l'on estime que non moins de 800
ou 000 Allemands morts ou blessés gisaient dans
cette seule rue. Un autre fait qui peut être choisi
entre beaucoup d'autres semblables est la charge
de la division de cavalerie de la garde contre la 12"
brigade d'infanterie anglaise. La cavalerie alle-
mande a été alors repoussée avec de grandes per-
tes,, et dans un complet désordre. Ce sont là des
exemples notables de ce qui a été fait sur presque
tout le front pendant ces engagements: les Alle-
majids ont payé très cher toutes leurs marches en
avafit.
̃̃ «». Depuis le 26 août, abstraction faite des combats
de cavalerie, l'armée anglaise' n'a pas été inquié-
tée. Elle s'est reposée et remise de ses eftorts et de
̃sésHfctes glorieux. Des renforts sont déjà arrivés.
Les Banons ont été remplacés, et l'armée est main-
tenant prête à prendre part à la prochaine grande
rencontre avec une force non diminuée et un,cou-
rage indompté. Aujourd'hui, les nouvelles sont de
nouveau favorables les Anglais n'ont pas eii d'en-
gagements, mais les armées françaises, agissant
vigoureusement sur leur droite et leur gauche, ont
fait pour le moment cesser l'attaque des Allemands.
» Sir John French constate aussi que le 28 août, la
5° brigade de cavalerie anglaise, commandée par
le général Chetwoode, a soutenu un vaillant com-
bat contre la cavalerie allemande, et le 12e lanciers
et les Royal Scots Grey ont mis les ennemis en dé-
route et en ont poursuivi un grand nombre pen-
dant leur fuite.
» Il y a lieu de rappeler que les opérations qui ont
lieu en France, quelque vastes qu'elles soient, ne
constituent qu'une partie de la lutte. La position
stratégique de nos troupes et de celles de nos al-
liés est telle que, tandis qu'une victoire décisive de
nos armes en France serait probablement fatale à
l'ennemi, la CQB.tinua.tiAa de la résistance des ar-
mecs anglo-françaises, de façon tenir étroitement
serrées les meilleurs troupes dp l'ennemi, peut, si
elle se prolonge, avoir seulement un résultat entiè-
rement satisfaisant pour nous et pour nos alliés. »
Les Allemands envoient des troupes à l'Est
Le Daily Mail publie les dépêches suivantes
Anvers, 29 août.
Pendant toute la journée et la nuit d'hier, 1G0
trains allemands portant tout un corps d'armée
avec ses transports ont traversé la Belgique dans
la direction du sud-ouest au nord-est.
On penso qu'en raison des mauvaises nouvelles
reçues de la Prusse orientale, les Allemands sont
en train de rappeler une partie de leurs troupes de
la frontière de France.
Copenhague, 28 août.
La circulation par chemin de fer est suspendue
en Allemagne, les voies ferrées étant entièrement
occupées par les transports des troupes de l'ouest à
la frontière de l'est, où se fait sentir si durement la
pression russe.
Bâle, 28 août.
Le Vorwœrls déclare que la situation en Allema-
gne est périlleuse, puisqu'elle fait rentrer des trou-
pes en quantité dans l'espoir d'arrêter l'avance
russe.
Le Pelit Parisien reçoit d'Anvers la dépêche suivante
donnant les mêmes renseignements
La. marche victorieuse des Russes vient d'avoir
une répercussion heureuse. Près de deux corps
d'armée allemands ont évacué la région do Cour-
trai ils vont faire face à notre alliée du Nord. Il
s'ensuit que la province d'Anvers et une partie du
Limbourg se trouvent dégagés.
Un nouvel avion allemand sur Paris
Un second avion, allemand a survolé Paris, hier,
vers quatre heures et demie du soir. L'apparition
de cet engin n'a eu d'autre résultat que de susciter
la curiosité du public qui se pressait dans les rues
pour suivre ses évolutions. L'officier qui dirigeait
l'avion a jeté deux bombes. La première est tom-
bée dans la Seine, près du Pont-Neuf, sans
avoir éclaté; la seconde a explosé, mais n'a causé
que des dégâts insignifiants. L'aviateur allemand
a également laissé tomber, dans le square des In-
nocents, un drapeau aux couleurs germaniques
que la foule mit immédiatement en pièces. A ce
drapeau était joint une pochette renfermant une
lettre. L'auteur annonçait quelques victoires alle-
mandes imaginaires, remportées en France et
aussi dans la Prusse orientale d'où, à l'en croire,
les Russes seraient depuis longtemps expulsés.
Un aéroplane français est parti donner la chasse
à l'avion allemand.
Deux aviateurs cités à l'ordre de l'armée
L'adjudant Didier, pilote aviateur, et le sergent
réserviste Martini, observateur, tous deux de l'es-
cadrille Deperdussin, viennent d'être cités à l'ordre
de l'armée.
Au cours d'une reconnaissance en pays ennemi,
une panne les obligea à l'atterrissage. Après avoir,
avec beaucoup de sang-froid, sauvé tous les docu-
monts et mis le fou à leur appareil, ils réussirent à
s'enfuir par une marche forcéff de plus de cent kilo-
mètres en trente heures.
Ils rapportaient avec eux d'importants renseigne-
ments sur les positions de l'ennemi, quils tou-
chaient presque du doigt.
La reddition d'une colonie allemande
Le secrétaire d'Etat anglais pour les colonies a
reçu un télégramme du gouverneur de la Nou-
reçu un. t.légrO}.nn. le dugou"JrlleUl' de .la Nou-
veUe~Zélatuie ̃ déclarant flu'Apia,.rdans .Jp.. Samoij.
allemande, s'est rendue à dix heures du matin, le
29 août, à une force expéditionnaire envoyée par
le gouvernement de la Nouvelle-Zélande.
[Apia est aa capitale de l'ile Oupolou qui fait partie
des fies Samoa ou « !les des Navigateurs ». Les îles
Samoa font partie de la Polynésie et consistent en
quatre grandes et dix petites' îles avec une superficie
totale d'environ 2,790 kilomètres carrés. ·
Le territoire du protectorat allemand des !les Samoa,
dont Apia est J« chef-lieu, comprend 2,572 kilomètres
carres avec environ 38,000 habitants (500 blancs). Le
commerce du protectorat avec l'Allemagne seule se
chiffrait (en 1911) par 855,000 marks d'importation et
2,125,000 marks d'exportation.]
Les pertes allemandes
Le Bevliner Tageblatt du 25 août arrivé ce ma-
tin à Paris par la Suisse, public la huitième liste
des pertes subies par Jes Allemands en Belgique,
en Franco et en Prusse orientale. Le total de ces
pertes est considérable.
Un télégramme de Copenhague au Daily Mail
dit que la neuvième liste des pertes allemandes
comprend 17 officiers et 158 hommes tués; 20 .offi-
ciers et 462 hommes blessés et 30 officiers et 282
hommes disparus. Les unités les plus éprouvées
sont les 138e et 172° régiments d'infanterie.
La dixième liste comprend 419 tués et blessés.
»
LA SITUATION EN BELGIQUE
Les dépêches concernant la situation en Belgi-
que qui nous parviennent depuis deux jours sont
très contradictoires, mais quand on les examine
attentivement, on constate que toutes s'accordent
au moins sur un point l'occupation allemande
s'éclaircit en Belgique centrale et le « dégorge-
ment » se précise. Dimanche, il n'y avait plus que
2,000 ou 3,000 soldats allemands à Bruxelles et
on signale d'Anvers que 100 trains transportant
tout un corps d'armée ont traversé la Belgique
du sud-ouest au nord-est. C'est évidemment la
pression russe à l'extrême est qui commence à
faire sentir ses effets et qui oblige les Allemands
à ramener des troupes en arrière afin de tenter
encore d'arrêter par un suprême effort la pous-
sée des troupes du tsar sur Berlin. Les Allemands
ramènent de préférence le'gros de leurs troupes
d'occupation en Belgique, parce que ce pays
étant totalement en leur possession, le camp re-
tranché d'Anvers et le littoral exceptés, ils esti-
ment que leur liberté d'action sera moins compro-
mise par là que s'ils éclaircissaient tout autre
point du vaste front de bataille.
Les événement seuls pourront démontrer si ce
calcul est juste, mais il importe de constater qu'il
y a, s'appuyant sur le camp retranché d'Anvers,
une armée belge qui, on le sait de reste, est capa-
ble d'agir énergiquement et de choisir judicieuse-
ment l'heure de son action. Le correspondant du
Morning Post à Anvers constatait hier que l'ar-
mée belge dans toutes ses classes est confiante,
bien équipée, bien montée, prête à toutes les
éventualités. Il ajoute qu'une force de 70,000 Alle-
mands fut détachée pour observer l'armée belge.
Ce qui parait acquis, à l'heure qu'il est,'c'est que
l'Allemagne a renoncé à toute tentative sérieuse
d'investissement d'Anvers, c'est que toute la partie
au nord du Demer, c'est-à-dire la'Campine, est
libre et que les Allemands ont évacué Diest.
Les, détails que l'on obtient maintenant sur le
grand coiriBat autour de Malines confirment que
l'on peut avoir pleine et entière confiance dans la
valeur combative de l'armée belge même après
les pertes qu'elle a subies dans la première partie
dé la campagne. Le roi Albert donne l'exemple du
courage et de la confiance inébranlable. Tandis
que la reine Elisabeth se rend à Londres pour y
mettre à l'abri ses trois enfants précaution élé-
mentaire puisque l'ennemi s'est efforcé par les
bombes lancées d'un Zeppelin d'atteindre surtcut
le palais royal le roi demeure constamment au
front parmi ses troupes. Pendant le combat de
Malines, il était sur la ligne de feu, s'exposant
comme les plus humbles de ses soldats, descen-
dant dans lés tranchées, entretenant par son atti-
tude le plus grand enthousiasme chez les troupes.
Le combat de Malines a eu des effets que l'on
commence seulement à distinguer nettement. Les
Belges occupèrent la ville, refoulant 20,000 Alle-
mands l'ennemi revint en force, reprit la ville,
puis l'évacua mais pour la bombarder à courte
distance et pour bombarder Heyst-op-der-Berg,
une petite localité voisine. Cette seconde partie de
l'action ajlejnande fut entreprise parce que les
Belges refusèrent de répondre favorablement à
la mise en demaure.de l'ennemi de lui rendre les
deux forts avancés du camp retranché d'Anvers
qui commandent la région de Malines, c'est-à-dire"
les forts de Warlhem et de Wavre-Saintc-Cathe-
rine.
Des dépêches d'Ostende et d'Anvers rapportent
le bruit que le général Leman, l'héroïque défen-
.seur de Liége, serait prisonnier à Magdebourg,
mais il est à remarquer, que jusqu'ici aucune com-
munication officielle du gouvernement belge ne
confirme ce bruit. Plusieurs versions circulent
selon l'une, le vaillant défenseur de Liége aurait
été pris par les Allemands au moment où il quit-
tait le fort dans lequel il s'était enfermé et qui
était totalement paralysé; selon l'autre, le général
Leman aurait fait sauter son fort, et les Allemands
l'auraient trouvé grièvement blessé. C'est cette
seconde version qui trouverait crédit dans les mi.
lieux officiels d'Anvers, où le correspondant du
Petit Parisien l'a recueillie. Le 17 août, les Alle-
mands auraient mis le général Leman une der-
nière fois en demeure de rendre la position forti-i
•fiée do Liège. Il refusa énergiquement, mais il se
serait rendu compte pourtant qu'il n'était plus
possible de tenir une heure devant un nouveau:
bombardement. Le général se, serait alors enfermé
dans un de ses forts, et, ayant réuni ses officiers
et ses hommes, il leur aurait tenu ce langage
« Vous ̃ avez vaillamment combattu pour notre
cher pays, la lutte est devenue impossible; s'obsti-
ner serait folie, assez de sang a été versé, l'honneur
est sauf. L'heure est venue où il va falloir nous sé-
parer, car moi j'ai décidé djî mourir ici. Ce fort
sera' mon tombeau. »
Tous demandèrent à combattre encore, jurant de
mourir aux côtés du générail.'Une dernière fois, les
canons ébranlèrent les coupoles des forts; puis;, au4
bout d'un long silence, une explosion formidable
se produisit le général Leman faisait sauter son
fort. Quand les Allemands déblayèrent les ruines,,
ils auraient trouvé le chef vaillant entre tous
respirant encore et Guillaume II lui-même, vou-
lant rendre hommage à ce héros, lui aurait fait re-
mettre son épee.
Telle est la version de la fin de l'héroïque résis-
tance de qui circule dans les milieux belges
à Anvers. Ceux qui ont connu le général Léman,
qui savent l'énergie de ce chef, sont disposés à'
admettre cette version, car de deux choses Tune
ou. bien les forts de Liège tiennent toujours et
leurs canons continuent à tirer, ou bien le général
Leman s'est fait sauter.
De tous les pays civilisés, les protestations conti-
nuent à s'élever contre la barbarie des agissements
allemands en Belgique. La presse américaine qua-
lifie de « crime, » la destruction de Louvain. Il se
confirme que tout le centre de cette ville flamande,
avec l'église Saint-Pierre, la bibliothèque et l'uni-
versité, est entièrement réduit en cendres.
Les forts de Namur
Les informations relatives à la situation à- Na-
mur ne sont pas moins contradictoires que celles
relatives à Liège et aux combats dans la Belgique
du Nord. De source allemande et hollandaise on
s'est trop pressé, semble-t-il, d'annoncer la chute
de tous les forts de Namur, qui se serait produite
au lendemain de l'occupation de Bruxelles. Or, un
correspondant de la Frankfurter Zeitung qui ac-
compagna les troupes allemandes à Namur, télé-
graphia a son journal en date du 25 août que' Na-
niiu; était tqmtié, mais que «, quelques forts résis-,
mur était tombe, ma7s què ,elques forts résis-.
t'aïcht encore' »' Il'est certam que l'on a confondu
la prise de la ville de Namur avec la prise de'la
position fortifiée. Ce qui le confirme, c'est le ré-
cit fait par un officier belge, le lieutenant Deppe,!
qui commandait une section cycliste à Namur et;
qui est aujourd'hui à Londres. D'après le récit du'
lieutenant Deppe, communiqué par le British,
Press bureau, le 23 août, les Allemands avaient
réduit en pièces trois forts du nord-ouesf; qui
doivent être les forts de Cognelée, d'Emines et de
Suarlée. Ils avancèrent par les intervalles pour
bombarder la ville qui était défendue par la 4°
division belge, qui évacua la place. Les Allemands
attaquèrent en formation de trois rangs do pro-
fondeur. Trente batteries d'obusiers de 28 cm fu-
rent mises en action. Un grand nombre de canons
concentrèrent simultanément leur feu sur chaque
fort. Il résulterait donc, de ce récit du lieutenant
Deppe que seulement trois des neuf forts de la'
position de Namur étaient au pouvoir des Alle-
mands quand ils occupèrent la ville et que les
forts de Marchovelette, au nord, de Maizeret,
d'Andoy et de Dave; au sud-est, de Saint-Héribert
et de Malonne, au n-nt-ouest, résistaient encore,
L'Italie intellectuelle
proteste contre l'incendie de Louvain
Notre correspondant de Rome télégraphie
La destruction de Louvain a provoqué à Rome
et dans toute l'Italie une profonde émotion. Les
journalistes italiens ont signé une lettre invitant
les citoyens à porter leur carte de visite à la léga-
tion de Belgique à Rome. Parmi les signataires, on
remarque MM. Bergamini, directeur du Giornale
d'Italia; Falbo, directeur du Messaggero; Scarfo-
glio, du Mattino; Cassola, directeur du' Secolo;
Amendola et Civinini, correspondants du Corriere
dclla .Sera; Coen, correspondant de la Pcrscve-
ranza; Volpe, du Piccolo de Trieste; Ciccoti, rédac-
teur politique à VAvanti, et autres publicistes des
journaux de toutes nuances, depuis les conserva-
teurs jusqu'aux socialistes.
A la suite de cet appel, la légation belge reçu
également des cartes provenant de toutes les clas-
ses de la société. L'Avanti publie un article in-'
digné se terminant ainsi « M. G. Hauptmann
peu désormais monter en chaire pour célébrer la
civilisation germanique; les faits lui donnent un
démenti. »
Le Giornale, d'Italia publie sur le même sujet
une lettre de l'illustre professeur d'anthropologie
Sergi, qui proteste également contre le jet de
bombes destructives sur Anvers.
M. Corrado Ricci, directeur des beaux-arts, qui
avait pour Louvain une admiration spéciale, a
manifesté sa grande douleur pour les ravages com-
mis. J. Carrère.
LA CAMPEE BUSSE
La marche des armées russes
Londres, 31 août.
On télégraphie de Saint-Pétersbourg à l'Exchange
Tclegraph C°
Les troupes russes sont entrées en contact avec
les garnisons des places fortes de Thorn et de
Graudenz.
L'avance russe continue.
Sur la frontière autrichienne, la lutte se poursuit.
Les Russes ont remporté une victoire.
Les Autrichiens ont perdu plusieurs milliers de
tués et de prisonniers.
L'ennemi concentre ses principales forces vers
Lublin, où la bataille est particulièrement achar-
née. x
Le correspondant du Central News à, Saint-Péters-
bourg télégraphie à la date de samedi
La marche en avant des armées russes se pour-
suit sur tout le théâtre des opérations; les com-,
bats les plus vifs ont eu lieu dans le sud-est de la
Prusse et dans la Galicie orientale.
En Prusse orientale, après leur défaite à Gum-
binnen, les forces allemandes ont effectué leur
jonction avec les troupes qui s'opposaient à la
marche de l'armée russe s'avançant du sud' sur la
ligne Neidenburg-Ortelsburg-Johannisburg.
Délogés de cette position, les Allemands ont es-
sayé de défendre la ligne Soldau-AUenstein-
Bischqfsburg; mais après de violents combats pen-
dant les journées de mercredi, jeudi et vendredi,
ils se sont vus contraints d'abandonner leurs po-
sitions, après quoi les Russes ont occupé Allens-
tein.
Les pertes allemandes ont été très élevées, prin-
cipalement au village de Muhlen, entre Meidenburg
et Osterode. La retraite des forces allemandes au
delà de la Vistule est maintenant une question
de jours.
A Dantzig la panique est grande; de nombreuses
personnes s'enfuient dans la direction de Berliaj
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