Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-27
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juillet 1900 27 juillet 1900
Description : 1900/07/27 (Numéro 14292). 1900/07/27 (Numéro 14292).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
'LE TEMPS?– *8T Juillet '190CC
AFFAIRES MILITAIRES
ARMÉE
Le colonel de Montarby, sous-chef d'état-major du
gouvernement militaire de Lyon, est réintégré dans les
cadres et nommé directeur du génie à Limoges.
MARINE
RÉTABLISSEMENT DE LA LISTE D'EMBARQUEMENT
DES TORPILLEURS. Un arrêté du 6 octobre dernier
avait supprimé la liste spéciale d'embarquement des
lieutenants de vaisseau torpilleurs; un arrêté en
date du 23 juillet vient de rétablir cette liste spé-
ciale.
Les lieutenants de vaisseau torpilleurs, qui ont été
embarqués en vertu des dispositions de l'arrêté du 6
octobre comme officiers sans spécialité, pourront, à
leur débarquement, opter pour la liste spéciale
d'embarquement des lieutenants de vaisseau torpil-
leurs.
LA MÉDAILLE COLONIALE. Un décret vient d'ac-
corder le droit à la médaille coloniale aux marins et
militaires (européens ou indigènes) en service du
1er janvier au 31 décembre 1899 dans les territoires
qui constituaient, avant le décret du 17 octobre der.
nier, la colonie du Soudan français.
Ce droit est étendu aux fonctionnaires civils qui
ont effectivement participé à des opérations de
çuerre dans cette colonie.
CONSEIL D'ENQUÊTE a Brest. Le lieutenant de
vaisseau Maupois, désigné pour servir sur VAmiral-
Charner qui se rendait en Chine, n'était pas à bord
au moment où ce croiseur cuirassé appareillait pour
servir sa destination.
L'officier a été mis aux arrêts de rigueur à bord
du cuirassé Courbet et a comparu devant le conseil
d'enquête réuni à la préfecture maritime, sous la
présidence du contre-amiral Valéry, chef d'état-ma-
jor du 2e arrondissement.
Les.propositions du conseil ont été tenues secrè-
tes elles ont été adressées avec un avis motivé du
préfet maritime au ministre de la marine, qui sta-
tuera sur le sort du lieutenant de vaisseau Maupois.
Celui-ci est toujours aux arrêts à bord du Courbet.
Le colonel Colonna de Giovellina, du 7' d'infanterie
de marine, est désigné pour le Tonkin.
Le lieutenant-colonel Peroz, du 3e d'infanterie de
marine, est mis à la disposition du général comman-
dant les troupes de l'Afrique occidentale pour exercer
des fonctions politiques et administratives au Soudan.
Le lieutenant de vaisseau d'Arodes de Peyriague
est nommé au commandement de l'aviso de 2° classe
Ardent.
Le lieutenant de vaisseau Rémy est nommé au com-
mandement d'un torpilleur de la défense mobile à Tou-
lon..
Le capitaine de vaisseau Le Clerc est désigné pour
exercer lo commandement du cuirassé Marceau, en ré-
serve 2° catégorie, à Toulon.
Le capitaine de vaisseau Testord est nommé direc-
teur des mouvements du port de Brest.
Le capitaine de vaisseau Gadaud estnommémajor de
la marine à Brest.
A L'EXPOSITION
Les entrées
Total général des entrées pour la journée d'hier
mardi: 157,520.
Elles se décomposent ainsi
Entrées avec 2 tickets, de 8 h. à 10 h. du m. 7.116
Entrées avec t.,del0h.dum.a6h.dus. 76.536
Avec 2 tickets, de 6 heures du soir à la fer-
meture. 17.413
Entrées avec cartes. 42.748
Entrées avec jetons de service. 12.720
Délégations (entrées gratuites). 987
Total. 157,520
Dans ce total, l'annexe de Vincennes figure pour
3,665 entrées avec tickets, 849 avec cartes et 420
avec jetons de service.
La fête du congrès astronomique
Hier soir, M. Maurice Lœwy, directeur de l'Ob-
servatoire de Paris, et Mme Lœwy ont donné, à
l'occasion de la clôture du congrès international de
la carte du ciel, une grande fête qui comprenait un
dîner, une soirée musicale et dramatique et un
bal.
Au banquet, qui comprenait quatre-vingts convi-
ves, assistaient, outre le haut personnel de l'Obser-
vatoire de Paris et les directeurs des observatoires
de province, un certain nombre de membres de l'A-
cadémie des sciences MM. Darboux, Poincaré,
Lippmann, Maurice Lévy, les généraux Sébert et
Bassot, et un grandnombre d'astronomes étrangers
parmi lesquels les directeurs des observatoires du.
Cap, de Potsdam, de San-Fernando (Espagne), de
Rome, de Vienne, de Cordoba, de Pulkowa, de Mon-
tevideo, d'Upsal.
Au dessert, M. Lœwy a pris la parole pour remer-
cier ses hôtes du zèle avec lequel ils étaient venus
quelquefois de pays très lointains, pour coopérer à
une oeuvre intéressant non seulement les hommes
de notre âge, mais les générations futures, qui trou-
veront un document inappréciable pour l'étude du
ciel. C'est à cette œuvre que, du reste, l'Observatoire
de Paris s'est consacré avant que l'on connût la pho-
tographie, et c'est dans ces muis que Jérôme de la
Lande a continué l'œuvre d'Hipparque, et rattaché
les travaux de l'astronome grec à ceux des astrono-
mes contemporains.
M. Gill, directeur de l'observatoire du Cap, vice-
président du congrès, a remercié M. Lœwy de
l'accueil que les astronomes étrangers ont trouvé
dans la maison djArago et de Leverrier.
M. Liard, directeur de l'enseignement supérieur,
prenant la parole au nom du ministre de l'instruction
publique empêché, a développé cette idée, quc
les astronomes restent fidèles à leur patrie terres-
tre et que chacun remplit fidèlement ses devoirs de
bon citoyen, mais au-dessus de la patrie particulière
à chaque savant, il y a la science qui est la patrie
commune à tous, et à laquelle tous sont donc égale-
ment dévoués.
M. Bakhuysens, directeur de l'observatoire de
Leyde, vice-président du congrès, a remercié,
au nom de ses collègues, le directeur général
des nobles paroles qu'il vient de prononcer, au
nom d'une nation qui s'est toujours montrée si pro-
fondément dévouée aux intérêts généraux de l'hu-
manité.
Enfin M. Bardoux, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des sciences, a exprimé au nom de la com-
pagnie dont il est l'organe l'intérêt qu'elle éprouve
pour les entreprises internationales en général, et
en particulier pour celle dont le but est de détermi-
ner la place que non seulement la terre, mais encore
le soleil autour duquel elle gravite occupent dans le
-monde stellaire. Il a rappelé que dans le but de fa-
voriser l'exécution de si merveilleuses entreprises
si indispensables au progrès de la science dans sa
plus haute expression. l'Académie avait signé un
pacte fédéral, avec toutes les académies des deux
hémisphères, et ajouté qu'on ne tarderait point à
eonstater des résultats de cette grandiose conjnra-
tion pour le progrès. M. Gill, dont l'assemblée vient
d'applaudir les éloquentes paroles, prépare en ce
moment la mesure d'un arc du méridien dans la ré-
gion du lac Tanganyika. Ce travail sera le complé-
ment de celui que le gouvernement français se pré-
pare- à faire exécuter dans la vallée de Quito par de
vaillants et savants officiers.
La soirée dramatique et musicale qui a suivi le
banqueta été très brillante. On a applaudi MM. Co-
quehn cadet.et Truffier, Mmes Muller, et du Minil,
de la Comédie-Française; M. Gourdon, de l'Opéra-
Comique M. Noté et Mlle Mante, de l'Opéra, et plu-
sieurs autres éminents artistes.
Un bal qui a clos cette fête si réussie s'est pro-
longé jusqu'à trois heures du matin.
Les beaux jardins de l'Observatoire brillamment
illuminés avaient été ouverts aux invités et leur ont
permis de profiter d'une température délicieuse du-
rant les intervalles de la fête.
Petites nouvelles
Le commissariat général de Suède nous informe que,
désormais, le pavillon de Suède ne sera plus librement
accessible au public le vendredi. Seuls y seront admis
les visiteurs munis d'une car te spéciale délivrée par le
commissariat à toute personne qui en fera la demande.
Cette mesure a été prise afin d'éviter aux visiteurs
toute attente devant les dioramas exposés au pavillon,
et qui sont un des succès de l'Exposition.
Les officiers, sous-officiers et les hommes de l'é-
quipage du croiseur américain Baltimore, actuellement
au Havre, vont se rendre à tour de rôle à Paris pour
visiter l'Exposition._ Déjà un groupe de vingt-cinq à.
trente de ces marins américains a pris le train pour se
Tendre à la capitale.
NOUVELLES DU JOUR
Le président de la République a reçu, hier après-
midi, avec le cérémonial accoutumé, l'archiduc
Léopold-Salvator d'Autriche, qui a également pré-
senté ses devoirs à Mme Loubet.
Le président de la République a rendu immédiate-
ment sa visite à l'archiduc.
La commission du budget a suspendu hier ses
travaux et s'est ajournée au 17 septembre prochain.
Cette commission a terminé l'examen des budgets
suivants intérieur, affaires étrangères, commerce,
zolonies, travaux publics, agriculture, beaux-arts,
chemins de fer, services pénitentiaires, Légion d'hon-
neur, monnaies et médailles.
Il ne reste à examiner que les budgets qui com-
portent les plus grosses dépenses et qui sont sus-
ceptibles de réductions, ceux de la guerre, de la ma-
rine, des postes et télégraphes, de l'instruction pu-
blique, des finances et de la justice.
En résumé, la commission a achevé l'examen des
dispositions relatives au régime fiscal des succes-
sions du projet de loi sur le budget spécial de l'Al-
ïérie de quinze budgets sur lesquels elle a réalisé
ies économies pour le chiffre de 6,800,000 francs^
Elle a, en outre, après avoir entendu le ministre
des finances, maintenu la décision du passif com-
mercial et voté un certain nombre d'articles de la loi
de finances. "s."
M. Vidal, suppléant du juge de paix de l'Isle-
Adam, est nommé suppléant du juge de paix du 19°
arrondissement de Paris, en remplacement de M.
Ferté, démissionnaire.
Les membres du congrès de chimie appliquée ont
été reçus, hier, à l'Hôtel de Ville, par le bureau du
Conseil municipal et par M. Autrand, secrétaire gé-
néral de la préfecture de la Seine. En l'absence de
M. Berthelot, les congressistes ont été présentés par
M. Moissan, membre de l'Institut; M. Grèbauval,
président du Conseil, leur a souhaité la bienvenue;
puis un lunch leur a été offert, après quoi les con-
gressistes ont visité les salons de l'Hôtel de Ville.
Le général Dragomirof, gouverneur de Kiev, se
trouvait à Paris depuis deux jours seulement, quand
il a reçu un ordre le rappelant en Russie, par suite
des événements de Chine. Le général, qui devait
faire un séjour d'un mois à Paris, est parti, aussitôt
cet ordre reçu, pour présider à la mobilisation d'une
partie de son corps d'armée. Il a quitté Paris, hier
soir, par le train de neuf heures et demie.
Sur le quai de la gare le général Dragomirof a
été salué par les présidents et vice-présidents des
sociétés régimentaires de Paris qui lui ont remis une
adresse pour l'empereur Nicolas II.
Le conseil de préfecture des Bouches-du-Rhône a
rendu hier son arrêt relatif aux protestations dont il
avait été saisi à propos des récentes élections mu-
nicipales de Marseille. ·
Il ressort des termes mêmes de cet arrêté que les
protestatairos n'ont justifié d'aucune fraude ni ma-
nœuvre imputable, soit à l'administration municipale,
soit aux conseillers municipaux élus ou à leurs
agents, qui soient de nature à entraîner l'annulation
de l'ensemble des opérations électorales. Cepen-
dant, par suite de l'attribution de bulletins indûment
déclarés nuls, l'élection de MM. Mayan et Morucci,
de la liste collectiviste, est annulée; et MM. Audi-
bert et Lamoureux sont proclamés élus à leur place.
On annonce que MM. Mayan et Morucci, dont le
conseil de préfecture a annulé l'élection au conseil
municipal, vont se pourvoir devant lo Conseil d'Etat.
On annonce de Londres que le docteur Ollier, pro-
fesseur à la Faculté de médecine de Lyon, sera au-
jourd'hui l'objet d'un grand honneur scientifique qui
est rarement décerné en Angleterre à un étranger.
Le grand collège royal chirurgical, fondé par
Henry VIII et réorganisé en 1800, célèbre cette année
une sorte de quatricentenaire. A cette occasion, il a
tenu à recevoir le docteur Ollier, comme membre
associé du collège.
Cette assemblée a actuellement pour président
l'éminent praticien Mac Cormac,, qui a succédé dans
cette charge à l'illustre Lister.
La dernière réunion de ces solennelles assises
scientifiques sera présidée par le prince de Galles.
AU JOUR LE JOUR _1
L'infection de la Seine
Enumérant, hier, les causes possibles d'infection
de la Seine, nous avons trouvé successivement
1° l'abaissement du plan d'eau par suite du moindre
débit des sources et par suite la décomposition des
matières organiques amassées sur les berges décou-
verte 2° lac mort des poissons dans une eau sur-
chauffée et leur putréfaction presque immédiate 3° le
déversement, dans la Seine, d'une partie des eaux
d'égout de Paris.
Or, ce dernier grief, qu'invoquent surtout les ri-
verains de la banlieue aval, serait à peu près illu-
soire si nous en croyons les statistiques que le
service d'assainissement vient de dresser, à l'usage
du ministre des travaux publics.
La quantité d'eau d'égouts parisiens déversée dans
la Seine était disions-nous hier de 20 à 25,000
mètres cubes en moyenne. Voici des chiffres exacts
se rapportant aux quatre dernières semaines écou-
lées du 23 juin au 21 juillet
Eaux d'égout Eaux épandues Eaux d'égout
débitées par surlcschamps rejetées
les collecteurs d'irrigation en Seine
mite cuba îaêires entes nitres enta
23 juin 575.127 600.020 »
24 5Û2.920 511.981 »
25 451.70-4 332.24-8- 119.456
26 492.846 336.615 156.231
27 439.969 231.138 208.831
28 ̃ 514.283 414.439 99.844
29 569.350 560.496 8.854
30 596.251 603.137 »
1 juillet 585.438 519.824 65.614
2 545.889 600.990 »
3 577.095 599.569 »
4 562.217 621.468 »
5 609.647 63-1. 395 »
6 605.437 636.197 »
7 594.955 615.976 »
8 517.070 597.203 »
9 611.095 633.417 »
10 599.654 634.557 »
̃11 611.089 662.840 »
12 613.802 656.703 »
13 644.995 663.874 •
14 599.850 668.970 »
15 599.283 652.446 »
JG 685.230 654.414 30.816
17 675.409 638.805 36.604
18 593.142 466.657 126.485
19 664.086 673.980 »
20 658.403 669.797 »
21 673.287 692.284 »
Total des eaux d'égout versées en Seine pendant
ces quatre semaines 850,000 mètres cubes environ.
C'est à peu près la moyenne que nous indiquions
hier. Encore nous fait-on observer au service de
l'assainissement, que les déversements du 25 juin
au 1er juillet et du 16 au 18 juillet furent rendus né-
cessaires par des accidents de machines ou de con-
duites, sans quoi la moyenne journalière des eaux
d'égouts parisiens déversées en Seine eût été, pour
le dernier mois. zéro.
Zéro était d'ailleurs, ajoute-t-on, notre moyenne ha-
bituelle depuis la fermeture du grand collecteur nous
ne déversions plus, sauf accidents inévitables, un seul
mètre cube d'eau d'égout dans la Seine. Les réclama-
tions qui se sont produites en février à Méry-Pierre-
laye nous ont bien obligés, pendant trois mois, à
presque suspendre les irrigations sur ce point et à ren-
voyer au fleuve une partie des eaux usées; mais, de-
puis la fin d'avril, ce régime a absolument cessé. No-
tons maintenant que les champs d'épandage vont en-
core être étendus vers lesMureaux, que le nombre et
la puissance des machines de Colombes, de Clichy, de
Pierrelaye seront augmentés, et concluez avec nous
que, si déjà nous n'envoyons plus que rarement de l'eau
d'égout à la Seine, nous n'en enverrons bientôt plus du
tout, en aucune circonstance.
C'est parfait, évidemment, mais il n'en reste pas
moins que la Seine est polluée On sait, hélas les
prés fleuris qu'elle arrosait jadis et que chantait
Mme Deshoulières. Ses rives sont devenues inhabi-
tables et toute une région est empoisonnée par son
eau abominable. Ni les poissons pourris, ni la pu-
tréfaction des vases et des herbes ne suffisent à ex-
pliquer cela; sans quoi le mal aurait vite disparu;
il suffirait aux communes riveraines d'imiter l'exem-
ple donné à Chatou, où le fleuve a été débarrassé de
ses herbes et où les bateliers, munis de rateaux,
emmènent loin du pays les cadavres flottants. Mais,
autre chose fait que 'la rivière, jusqu'en son milieu,
roule des flots épais, d'un noir d'encre, aux odeurs
pestilentielles. On a recherché cette « autre chose ».
Sur la demande du ministère des travaux publics, le
service de l'assainissement a fait une enquête et
voici les premiers résultats qu'elle a donnés
Tout le long de la Seine, à partir de Corbeil sur-
tout, s'élèvent des usines dontles produits inutilisa-
bles, dont les eaux usées sont envoyées au fleuve.
En amont de Paris à Corbeil, à Ivry, à Vitry, à
Choisy-le-Roi, ces usines sont déjà nombreuses, et
la quantité d'eaux infectes qu'elles versent dans la
Seine est considérable.
Mais c'est encore bien pis en aval. Les établis-
sements insalubres, les égouts, -les collecteurs se
multiplient. Sèvres par, le ruisseau de Marivel, Su-
resnes, Puteaux, Saint-Ouen, Saint-Denis par sa célè-
bre rivière du Croult auprès de laquelle la Bièvre
semblerait une source limpide, par son collecteur,
par l'égout départemental, envoient au fleuve tous
les jours plus de 250,000 mètres cubes d'eaux d'é-
gout i
Et quelle eau d'égout nous dit notre interlocuteur.
Résidus de teintureries.de peausseries, d'usines à graisse,
qui suffisent à faire d'une eau claire la chose innomable
qui coule entre Argenteuil et Saint-Germain.
Tant qua Paris déversait ses eaux d'égout dans la
Seine, on n'a guère prêté d'attention à ce que pouvaient
faire les usines d'amont et d'aval. Cela passait dans le
bloc.
Mais aujourd'hui Paris a fait ce que lui avait ordonné
la loi. En envoyant, sauf de très rares exceptions, la
totalité de ses eaux d'égout sur les champs d'épandage,
il a assaini la Seine dans la limite possible, c'est-à-
dire dans la traversée de la ville, et il n'a aucune res-
ponsabilité dans ce,qui se passe aujourd'hui.
C'est, à la banlieue, à la banlieue qui réclame et qui
s'en prend si injustement à Paris, que revient cette
responsabilité. Qu'elle fasse pour elle-même ce que
Paris a réalisé de son côté. La Seine redeviendra pro-
pre et ses rives habitables.
Les maires et les conseillers généraux de la ban-
lieue aval qui vont se réunir à Chatou pour protes-
ter contre le sort qui leur est fait, et pour aviser aux
moyens d'y remédier, tiendront-ils compte de ces
constatations ? Si oui, nous nous permettons de leur
soumettre et de soumettre en même temps à tous
ceux qui se plaignent de l'infection do la Seine le
projet suivant d'un de nos abonnés
II me parait bien simple, nous écrit cet abonné, de
débarrasser la Seine de toutes les impuretés qui la
souillent et d'en refaire le fleuve agréable, aux eaux
claires et bienfaisantes, qu'il était autrefois. Paris, de-
puis quelque temps, n'y verse plus d'eau sale; que sur
tout soi» parcours, depuis Troyes, par exemple, on en
lasse autant, et la question est résolue.
En coûterait-il bien cher à des villes comme Melun,
Corbeil, Choisy, Saint-Benis, Saint-Ouen, etc., pour ne
citer que les principales, de construire, en bordure du
fleuve, un égout qui recevrait toutes leurs eaux sales
pour les conduire soit.à la mer, soit dans des champs
d'irrigation ? Qu'on ne crie pas à l'impossible Paris l'a
fait et, avant lui, d'autres villes bien moins impor-
tantes, comme Contrexéville, Vittel, etc.
Là bas, comme ici, la rivière le Vair était une
partie de l'année chargée de détritus qui rendaient ses
eaux inutilisables et malsaines. Que fit-on? Le conseil
municipal décida la création d'un collecteur qui re-
cueillerait toutes les eaux d'égout des deux rives pour
la ville. Dès lors le Vair recouvra, et pour toujours,
sa limpidité première.
Voilà l'exemple. Il paraît facile de le suivre, surtout
si la ville de Paris, lasse de jeter sans fin des millions
dans des adductions d'eau toujours insuffisantes, veut
bien se convaincre que la Seine pourrait redevenir une
eau potable, et décide d'encourager de ses propres de-
niers les villes qui voudront l'aider à la purifier.
A partir de Troyes, vous disais-je tout à l'heure. Et,
en elfet, cela serait suffisant, car au delà l'eau est très
belle et très bonne la Seine est d'ailleurs un fleuve
qui naturellement s'alimente d'eaux très limpides, lon-
guement filtrées par le sol des prairies qui la bordent;
les impuretés qu'elle contiendrait, en dehors bien en-
tendu des torrents de boue infecte qu'y déversent les
usines, s'élimineraient d'elles-mêmes par ce qu'on ap-
pelle l'épuration spontanée, lorsque le fleuve aurait
roulé quelques heures au soleil.
Ainsi tout le monde y trouverait son compte la ban-
lieue de Paris, qui ne serait plus empoisonnée, les vil-
les voisines de la Seine, et Paris lui-même, qui trouve-
rait à bon compte dans le fleuve un réservoir d'eau po-
table bien supérieur à toutes les sources qu'il captera
jamais, et de plus un réservoir utilisable même en cas
d'investissement de Paris, puisqu'on n'en pourra cou-
per les conduites.
L'idée de notre correspondant a sa valeur, que
nous laissons le soin d'apprécier aux ingénieurs et
aux villes intéressées. Mais nous pouvons déjà si-
gnaler qu'il existe un projet de ce genre dans les
cartons de la préfecture de la Seine. Pour sept ou
huit millions les eaux d'égout dont nous parlions en
commençant seraient détournées de la Seine et en-
voyées dans des champs d'épandage. Que no re-
prend-on ce projet?
Les présidences de distributions de prix
Nous avons dit que le choix fait par le maire du
18° arrondissement de M. Ballière, conseiller muni-
cipal de Clignancourt, pour la présidence des distri-
butions de prix aux élèves dos écoles communales,
n'avait pas été agréé par le préfet de la Seine.
M. Ballière publie, ce matin, les différentes lettres.,
échangées à ce sujet entre lui, le maire du 18° arron-
dissement et le préfet de la Seine.
C'est dans une réunion présidée par le maire, et à
laquelle assistaient, avec les conseillers municipaux,
les délégués cantonaux et les membres de la caisse
des écoles la chose se passe ainsi chaque année
dans tous les arrondissements qu'avait été dési-
gné M. Ballière. Celui-ci, quelques jours plus tard,
recevait la lettre suivante
Paris, le 3 juillet 1900.
Monsieur le conseiller,
J'ai l'honneur de vous rappeler que vous avez bien
voulu me prêter votre concours en acceptant de prési-
der la distribution des prix dans les écoles suivantes
Rue Foyatier, 1, et rue du Mont-Cenis, 77.
Pour me permettre de répondre aux instructions de
M. le préfet de la Seine j'ai invité M. le directeur et
Mme la directrice de ces établissements à s'entendre
avec vous pour fixer les jours et heures de ces distri-
butions et à me faire parvenir votre décision d'ur-
gence.
Veuillez agréer, etc.
Le maire, chevalier de la Légion d'honneur,
PUGEAULT.
Mais les choix des maires doivent être soumis au
préfet. M. de Selves n'accepta pas la désignation de
M. Ballière et nous avons publié hier la lettré par
laquelle M. Pugeault, maire, fut avisé de cette dé-
cision.
M: Ballière proteste contre l'exclusion qui le frap-
pe. C'èst, dit-il, dans une lettre adressée à VEclair,
« une insulte voulue, préméditée de longue main ».
J'avais été désigné à la mairie, en dehors do mon dé-
sir, par une assemblée présidée par M. le maire, assisté
des membres de la délégation cantonale, des commis-
sions scolaires, en présence d'ennemis politiques qui
avaient souscrit à ma nomination à ces présidences.
Je dirai plus c'est eux qui m'avaient désigné pour
les présidences. On m'aurait rayé dans les quarante-
huit heures, c'eût été une injure vénielle. On voulait
mieux que cela on voulait l'injure mortelle, l'affront
qui cingle, l'affront qui marque à là face et aussi qui
mord \è cœur.
L'administration a autorisé l'envoi de la lettre offi-
cielle du maire, puis la mise en relation avec le direc-
teur et la directrice de ces deux écoles, la fixation des
jours et heures des cérémonies officielles.
Elle a attendu que tout le monde sût bien que j'allais
présider ces deux fêtes enfantines.
Et c'est seulement alors que, brutalement, sans me
faire prévenir, sans donner de raisons, elle m'a fait
remplacer, à mon insu, pour ces deux présidences.
J'écris à M. le préfet de la Seine pour lui demander
une explication.
Je prendrai une décision après cette entrevue.
Voici le texte de la lettre adressée par M. Balliôre
au préfet de la Seine
Monsieur le préfet,
J'ai l'honneur de vous demander une audience à pro-
pos des faits se rapportant à la distribution des prix
dans les écoles de la rue Foyatier, 1, et rue du Mont-
Cenis, 77.
J'avais été désigné pour présider ces distributions
de prix par la commission scolaire et la délégation
cantonale.
Après plusieurs semaines, il s'est passé des faits sur
lesquels j'ai le plus grand intérêt au point de vue do
mon honneur à être éclairé.
J'ose espérer que monsieur le préfet voudra bien me
donner les explications qie je sollicite.
Veuillez agréer, monsieur le préfet, l'expression de
ma considération distinguée.
BALLIÈRE,
conseiller municipal de Clignancourt.
M. Ballière n'est d'ailleurs pas le seul conseiller
nationaliste qui ait été l'objet d'une mesure sembla-
ble. MM. Galli, Baranton, Poirier de Narçay, etc. se
sont vu retirer également la présidence pour la-
quelle ils avaient été désignés. Par contre, le choix
d'autres conseillers nationalistes comme MM. Daus-
set, Bussat, Foursin, Grébauval, Levée, etc., a été
approuvé par le préfet.
Nous croyons savoir, en effet, que les éliminations
faites par le préfet de la Seine ont eu simplement
pour objet d'éviter que des incidents pussent se pro-
duire au cours des distributions de prix, en raison
des discours des présidents.
Certaines municipalités, au surplus, ont prévenu
ce désir du préfet en s'abstenant de désigner comme
présidents des conseillers municipaux. C'est ainsi
que, dans le 9" arrondissement, les cérémonies se-
ront présidées par des délégués cantonaux, et que,
dans le 2° arrondissement, il n'y aura qu'une seule
distribution présidée par M. Mesureur, député.
FAITS DIVERS
LA TEMPÉRATURE
Bureau central météorologique
Jeudi 26 juillet. Aucun changement ne se produit
encore dans la situation. Une très faible dépression
s'est avancée des Iles-Britanniques sur le Danemark
(Fanœ, 757 mm.), tandis que le minimum de Finlande
s'éloigne dans le nord-est.
Le baromètre se relève dans l'ouest de l'Europe il
atteint 765 mm. au sud de l'Irlande.
Le vent est faible d'entre nord et ouest sur la Man-
che, il souflle du nord en Bretagne et en Gascogne, il
est variable en Provence.
Des pluies sont signalées dans quelques stations du
Nord.
En France, le temps est resté beau.
La température s'abaisse sur nos régions du Nord et
de l'Ouest; on a observé hier 37° à Bordeaux et à Limo-
ges, 36° au Mans et au Havre, 35° à Dunkerque, Nantes,
Clermont, 34° à Rochefort, Lyon, Nancy.
En France, la période de temps beau et chaud paraît
devoir continuer.
A Paris, hier et ce matin, beau.
Moyenne d'hier 25 juillet, 26°2, supérieure de 7°3 à la
normale.
Depuis hier midi température maxima 34°6; minima
de ce matin 17°9.
A la tour Eiffel: maximum, 32°6 minimum, 19°6.
Baromètre à 7 heures du matin, 762 mm. 5; station-
naire à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle généralement.
LES INSOLATIONS. Ce matin vers neuf heures et
demie, un employé de commerce nommé Louis Au-
guste, demeurant rue Quincampoix, a été frappé
d'insolation. 11 a été transporté à la pharmacie Flach,
rue de la Çossonnorie, où il est mort en arrivant.
Hier vers cinq heures de l'après-midi, M. Louis
Charpiat, âgé de cinquante ans, demeurant à Saint-
Denis, rue Charron, a été frappé d'insolation trans-
porté à l'hôpital il y est mort peu après.
A Aubervilliers, M. Nicolas Lorieu, âgé de 32 ans,
demeurant impasse Montferrat, a été atteint de
congestion vers trois heures du soir et est mort en
arrivant à son domicile.
Un fervent de la pêche à la ligne, M. Jules Traver-
sier,demeurant à Saint-Ouen, rue de Paris, s'apprê-
tait à détacher son bateau amarré aux quais de l'Ile-
Saint-Denis, quand il fut frappé tout à coup d'inso-
lation et expira peu après.
Un soldat du 36° régiment d'infanterie qui concou-
rait aux travaux de sauvetage de l'usine incendiée à
Clichy, dans des circonstances que nous avons ra-
contées hier, a été frappé d'insolation et a dû être
transporté d'urgence à l'infirmerie régimentaire.
A Villeneuve-la-Garenne, M. Ernest Vincent, qui,
dans la matinée d'hier, avait été frappé d'insolation,
a profité do ce qu'on le laissait un instant seul dans
la chambre où il avait été transporté, pour s'empa-
rer d'un fusil de chasse avec ^lequel, dans un accès
de fièvre chaude, il s'est fait sauter la cervelle.
L'AFFAIRE SAINTENDY. M. Malepeyre, juge d'in-
struction, qui tenait le dossier de M. Fabre, actuelle-
ment chef du personnel au ministère de la justice,
vient de terminer par une ordonnance de non-lieu
rendue en faveur de Mme Couderc, qui, après avoir
été arrêtée, avait, on s'en souvient, bénéficié d'une
mise en liberté provisoire, l'instruction ouverte sur
l'empoisonnement mystérieux d'une jeune parente
à elle, la petite Saintenoy.
INCENDIE DU CHATÉAU DE Rl»« CALVÉ. Le château de
Cabrières (Aveyron), qui a été acheté et restauré
par Mlle Emma Calvé, a failli devenir la proie
des flammes. Grâce à de prompts secours le feu
a pu être maîtrisé. La chambre de la célèbre canta-
trice a éprouvé de sérieux dégâts. Mlle Calvé, qui
d'ordinaire, à l'époque des vacances, vient se repo-
ser darft cette superbe habitation, se trouvait ab-
sente.
VILLAGE INCENDIÉ. Un incendie, dont la cause est
inconnue, a détruit à Grinbosq, quatorze maisons et
leurs dépendances ainsi que la mairie, l'école et une
partie de l'église. Les archivesde la mairie sont d#
truites.
Deux personnes ont été blessées.
PLUIE DE FOURMIS. Dans la nuit de lundi à mar-
di, vers trois heures du matin, il est tombé, sur
Nancy et les environs, une véritable pluie de four-
mis, énormes, aux ailes transparentes, dont beau-
coup peuplaient encore les rues mardi soir.
INFORMATIONS DIVERSES
Le ministre du commerce et Mme Millerand ont
offert hier soir un dîner, à l'occasion de la clôture des
travaux des deux congrès Internationaux du commerce
et àe la propriété industrielle.
Mme Millerand avait à sa droite M. Baudin, ministre
des travaux publics, et à sa gauche M. Mougeot, sous-
secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes. Le ministre
avait à sa droite Mme Baudin et à sa gauche Mme
Mougeot.
Au programme de la représentation qui a suivi le
dîner, figuraient les chanteurs napolitaids; Barbeblitette,
pantomiue de Najac et Thomé, avec Mme Félicia Mal-
let comme principale interprète visions des voyages
animés (Bretagne et côte. d;Azur).
Nous avons reçu pour les soldats et marins bles-
sés du corps expéditionnaire en Chine, de P. A. Z.,
200 francs; Pierre Deschamps, 50; Jules Dubain, 100;
0. D., 5. Soit, au total, 355 francs, que nous versons' à
la Société française de secours aux blessés militaires.
Nous avons, en outre, reçu de M. P. de Bouchaud,
10 francs pour les orphelins d'Arménie. Cette somme
a été remise à la Ligue des droits de l'homme et du ci-
toyen.
En raison des travaux d'appropriation nécessités
par la fête qui sera donnée à l'Hôtel de Ville, mardi, les
visites quotidiennes des salons seront suspendues à
partir du jeudi 26 juillet courant.
Une exposition des plus intéressantes est en ce
moment ouverte à la Galerie Haussmann.
Toute une série de tableaux du peinte Trouillebert,,
récemment décédé, y attire do nombreux amateurs.
C'est un juste hommage rendu à la mémoire de l'ar-
tiste, à son talent et à son honnêteté.
Lundi prochain, 30 du courant, de deux heures et
demie à six heures, concert gratuit par invitations,
offert par M. Dufayel, dans la salle des fêtes de ses
magasins, avec son orchestre et plusieurs artistes des
principaux théâtres. Quelques places sont réservées. En
faire la demande à M. Salichon, boulevard Barbès, 13.
Prismes Luxfcr. -L'usine et l'exposition de cette nou-
velle invention, dont les journaux scientifiques ont lon-
guement parlé, sont situés 201, quai de Valmy, Paris.
On sait qu'il s'agit de l'éclairage rationnel par la lumière
du jour. Album franco sur demande. Téléphone 404-58.
STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS
Le service de la statistique municipale a compté,
pendant la 29° semaine, 1,547 décès, chiffre de beaucoup
supérieur à celui de la semaine précédente (955).
Cette augmentation de la mortalité pèse exclusive-
ment sur les jeunes enfants; les enfants de moins de
5 ans entrent pour 573 (dont 403 de 0 à 1 an) dans le
total qui précède l'augmentation relative aux autres
âges est très peu importante. De mftma que 'pen-
dant les semaines précédentes, c'est presque exclusi-
vement dans les arrondissements pauvres de la péri-
phérie que se produit cette énorme augmentation do la
mortalité infantile; elle est due à l'alimentation vicieuse
des enfants (lait non stérilisé, biberons mal nettoyés),
fâcheuse en tout temps, mais mortelle par les lourdes
chaleurs que nous traversons,
La diarrhée infantile a causé la chiffre considérable
de 256 décès de 0 à un an (au lieu de 75 pendant la se-
maine précédente). En outre, 50 décès par diarrhée sont
survenus de 1 à 4 ans (au lieu de 9). Les adultes, au
contraire, n'ont nullement été touchés par cette mala-
die. car il n'y a eu que 3 décès au-dessus de 5 ans, alors
que la moyenne est 5.
Parmi les 256 décès de 0 à 1 an, 232 ont eu lieu dans
les faubourgs pauvres de la périphérie de Paris parmi
les 50 décès de 1. à 4 ans, 41 ont eu lieu dans ces
mêmes arrondissements. Parmi les enfants de 0 à 1 an,.
39 étaient nourris au sein, 217 recevaient une autne ali-
mentation. Tous ces chiffres montrent assez que la
mortalité n'a frappé que des enfants soignés sans in-
telligence, nourris avec du lait que la grande chaleur
avait rendu malsain. Nous répétons chaque semaine,
depuis le commencement do l'été, que c'est surtout
pendant les fortes chaleurs qn'il faut attirer l'attention
des familles sur la nécessité, lorsqu'on ne peut nourrir
les enfants au sein, de ne leur donner que du lait stéri-
lisé servi dans des biberons très faciles à nettoyer (donc
sans tube) et tenus avec une propreté méticuleuse.
Il y a eu 13 suicides et 74 autres morts violentes
dues à des causes extérieures; dans ce dernier chiffre
entrent 4-0 décès par « insolation ».
La fièvre typhoïde a causé 20 décès, chiffre voisin de
celui de la semaine précédente (18); la variole, 2 (au
lieu de 3 pendant la semaine précédente); la rougeole
43 (au lieu de 24) la scarlatine, 8; la coqueluche, 6, et
la diphtérie, 5.
Les maladies inflammatoires des organes de la res-
piration ont causé 114 décès, au lieu de 74, moyenne or-
dinaire de la saison.
Les autres maladies de l'appareil respiratoire ont en-
trainé 43 décès, dont 29 sont dus à la congestion pul-
monaire. En outre, 2 décès ont été attribués à la grippe..
La phtisie pulmonaire a causé 180 décès (au lieu de la
moyenne 165).
On a célébré à Paris 490 mariages.
On a enregistré la naissance de 1,270 enfants vivants
(672 garçons et 598 filles), dont 905 légitimes et 365 illé-
gitimes/ Parmi ces derniers, 62 ont été reconnus immé-
diatement.
TRIBUNAU
L'affaire de la villa Antijuive
(Dépêche de notre envoyé spécial)
Draguignan, 26 juillet, 11 heures.
On pensait que tout serait fini hier soir, on se
trompait.
La défense devait d'abord n'ôtre présentée que par
deux avocats, trois au plus. Mais il y a eu change-
ment de tactique. On a. ainsi entendu hier Mca de
Sansbœuf, Gallois, Allaticière, du barreau d'Alger,
M" Raffiii et Bellétrud, du barreau de Draguignan.,
Le premier s'est spécialement attaché à faire un
historique du mouvement antisémitique en Algérie.
,Tous ont taché de réduire à rien les charges rele-
vées contre leurs clients respectifs. Suivant eux, on
a donné à cette affaire des proportions tout à fait en
dehors de la réalité et le jury doit acquitter, car l'ac-
cusation n'a pas fait les preuves précises décisives
qui lui incombaient.
Ce matin, Me Joseph Ménard, du barreau de Paris,
a pris à son tour, dans l'intérêt commun des accu-
sés, l'accusation à partie. Il l'a fait avec sa vivacité
coutumière, et son plaidoyer, au niveau de la tem-
pérature de la salle, a même provoqué un inci-
dent.
Comme il louait ses clients d'avoir, comme c'était,
dit-il, leur droit, à l'occasion du punch offert au gé-
néral Larchey, manifesté leurs sentiments d'admi-
ration pour l'armée, que d'autres vilipendaient ou
insultaient, le président a mis en doute que l'armée
ait été jamais ainsi publiquement insultée « J'ai,
s'est écrié Me Ménard, fait la preuve qu'il en avait
été pourtant ainsi. J'ai, devant la Haute Cour, mon-
tré des placards et des journaux qui ne pouvaient
laisser subsister aucun doute à cet égard. » On a
applaudi dans une partie de la salle. Mo Ménard,
pendant que le procureur général s'écriait de son
côté « Crier: « A bas l'armée !» est aussi odieux que
crier « Mort aux juifs! » Quelques murmures se sont
fait entendre et, comme ils se sont renouvelés peu
d'instants après à la suite d'une observation du pré-
sident, ordre a été- donné d'évacuer la salle-. L au-
dience a été suspendue une dizaine de minutes,
après quoi chacun a repris sa place, et Me Joseph
Ménard a terminé son vibrant plaidoyer en adjurant
le jury d'acquitter les accusés, «tous bons Français,
tous anciens soldats sauf le jeune Boulay, qui, lui
aussi, fera son devoir ».
Le procureur général réplique. Et Me Ménard lui
répond.
Lo jury entre dans la salle des délibération»
Les ineendiaires de l'avenue de Wagram.
La cour d'assises de la Seine vient de consacrer
trois audiences à une affaire d'incendie volontaire,
amenant devant elle deux accusés, la femme Don-
ché et le nommé Fouquet, ami de celle-ci.
La fille Douché fut amenée à Paris de Belgique
par un riche étudiant havanais. Après le départ de
celui-ci,pour son pays, elle vécut de la vie galante
sous les noms de van de Stein, d'Albas de Montigny
et en dernier lieu de Lachenay, indiquant sa rési-
dence au château de Lachenay (Seine-et-Oise). Elle
habitait en réalité l'avenue de Wagram et ne pou-
vant, en raison de son âge, continuer son ancienne
profession, elle en facilitait l'exercice aux autres.
Fouquet, ancien clerc de notaire, ancien secrétaire
de deux députés, ancien agent d'affaires, vivait avec
elle.
Or, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1899, un
incendie éclata dans l'appartement qu'ils habitaient.
Le loyer était de 3,200 francs et le mobilier était as-
suré à la compagnie l'Urbaine pour 60,000 francs. A
minuit, Fouquet et son amie étaient descendus, par
l'escalier de service, chez le concierge, lui annonçant
qu'un incendie venait d'éclater dans leur chambre à
coucher et lui demandant d'aller chercher les pom-
piers. Au même moment, des passants, voyant la
fumée s'échapper par les fenêtres, donnaient égale-
ment l'alarme.
Le feu causa dans l'appartement de grands dégâts,
mais il put être éteint avant d'atteindre les apparte-
ments voisins.
L'attitude de Fouquet et de sa maîtresse parut
suspecte; aussi furent-ils arrêtés. Tous deux pré-
tendaient que l'incendie avait dû être- allumé par le
chat de la maison qui, en bondissant dans l'apparte-
ment, avait renversé une bougie allumée ou une
grande lampe de parquet au pétrole. Le chat fut re-
trouvé et sa toison ne portait aucune trace de com-
bustion. Quant à la lampe, elle était intacte. Mais
l'enquête permit de découvrir que cinq foyers dis-
tincts et absolument indépendants avaient été pré-
parés avec soin. La veille, la fille Douché avait Tait
acheter une grande quantité d'essence minérale,
afin, disait-elle, de nettoyer des rubans en les trem-
pant dans ce liquide. De plus, dans une chambre,
au sixième étage, on trouva une valise contenant le
bail, la police d'assurance, la dernière quittance des
contributions et divers papiers de môme nature.
Cette valise avait été placée ainsi, en lieu sûr, peu
avant le sinistre.
Aussitôt après l'incendie Fouquet et sa maîtresse
avaient réclamé à la compagnie Urbaine une indem-
nité de 20,000 francs. L'expertise évalua le dommage
seulement à 5,400 francs.
D'autre part, au cours de l'information un nommé
Duchateau, ami d'une des habituées de la maison
hospitalière tenue par la fille Douché, révéla que,
en 1894, celle-ci avait, en simulant un incendie, ob-
tenu de la compagnie l'assurance l'Abeille une in-
demnité de plus de 6,000 francs.
A l'audience Fouquet et la fille Douché ont dé-
claré n'être pour rien dans l'un et l'autre incendie et,
revenant sur leurs précédentes déclarations, Fou>
quet accuse formellement sa maîtresse d'avoir mis
volontairement le feu dans son appartement do l'a-
venue de Wagram et la fille Douché accuse Ducha-
teau de ce crime, de connivence avec sa bonne, afin
de se venger d'elle, et de lui dérober, en môme
temps, une somme de 350,000 francs, qu'il savait,
affirmo-t-elle, être déposée dans un tiroir.
Mo Henri Robert et M0 Decori assistaient les ac-
cusés, qui ont été condamnés, la fille Douché aux
travaux forcés à perpétuité et Fouquet à six ans de
réclusion.
Le colonel Picquart contre le « «Jour ».
La cour (chambre des appels correctionnels) a con-
firmé hier le jugement de première instance rendu
par la 9° chambre qui s'était, on s'en souvient, dé-
clarée compétente dans le procès intenté par le co-
lonel Picquart au gérant du Jour et à MM. Possien
et Galli.
L'affaire reviendra donc au fond, au premier jour,
devant la 9° chambre.
M. Itaoul Gunsbourg; contre « l'Aurore ».
La 9° chambre correctionnelle a eu à statuer hier
sur la plainte formée par M. Raoul Gunsbourg con-
tre M. Perrenx, gérant de Y Aurore, et M. Urbain
Gohier, à raison d'articles diffamatoires parus dans
Y Aurore et dirigés contre le plaignant.
Les prévenus opposaient l'exception d'incompé-
tence en se fondant sur ce que M. Gunsbourg exerce
dans une commune de Saône-et-Loire des fonctions'
municipales.
Le tribunal, après avoir entendu les plaidoiries de
Mas Vonoven, avocat, pour les inculpés, et Signo-
rino pour le plaignant, a rejeté l'exception d'incom-
pétence, pour le motif que les imputations incrimi-
nées visaient l'homme privée et non l'homme pu-
blic.
L'affaire a été renvoyée au premier jour pour être
plaidée sur le fond.
Le père Bailly contre la « Petite lîépulilî-
que », Les juges de la 9° chambre ont également
statué hier sur une plainte du père assomptionniste
Bailly contre M. Tibara, gérant de la Petite Républi-
i que,-et Gérault-Richard, rédacteur en chef.
Les inculpés ayant fait défaut, le tribunal, après
plaidoirie de Me Reverdy, avocat pour la partie plai-
gnante, a condamné chacun des deux prévenus en
1,000 francs d'amende et solidairement en 5,000
francs de dommages-intérêts chacun.
Le tribunal a de plus ordonné la publication du
jugement in extenso dans cinq journaux et à une in-
sertion dans la Pelite République sous une astreinte
de 100 francs par jour de dommages-intérêts pen-
dant un mois.
M. Moîlard contre la « Croix jurassienne ».
Le tribunal correctionnel de Dôle a rendu son ju-
gement dans le procès pour injures et diffamation,
intenté par M. Mollard, députéà la Croix jurassienne.
M. Mollard réclamait, par l'organe de Me Trouil-
lot, 25,000 francs de dommages-intérêts. Le tribunal
écartant la diffamation et retenant seulement le délit
d'injures, a condamné M. Jacques, directeur-gérant
de la Croix jurassienne, à 100 francs d'amende et 300
francs de dommages-intérêts; il a ordonné, en outre,
l'insertion du jugement dans les trois journaux qui
se publient à Dôle.
TRIBUNAUX ÉTRANGERS
LES AFFAIRES ROLLAND
Une dépêche de notre correspondant particulier de
Bruxelles nous a donné hier les résultats des six
procès intentés à M. Rolland par des membres de la
colonie française, ou intentés par M. Rolland lui-
même à certains de ses compatriotes.
Un de ces procès soulevait pour la première fois
en Belgique la question de l'intervention collective
d'un barreau dans une affaire concernant un avocat.
C'est la plainte déposée par Mo Gautier de Rasse
contre le journal la Chronique de Bruxelles, où avait
paru contre lui un article inspiré par M. Rolland. Le
jugement a admis la thèse du bâtonnier De Jonghe
et la réclamation de M0 Gautier de Rasse. En voici
les considérants
Attendu que l'article publié par la Chronique est dom-
mageable et que le défendeur Rolland offre d'en.sup-
porter la responsabilité
Attendu que l'intervention dubâtonnier de l'ordre des
avocats est recevable, celui-ci étant chargé de défendre
l'honneur desavocats;
Attendu que l'article incriminé- contient des expres-
sions injurieuses et qu'il reproche à un avocat un acte
contraire à la probité;
Attendu qu'il y a lieu à réparation parce que cet ar-
ticle constitue une véritable voie de fait à l'égard du
demandeur;
Attendu que le journal a commis une faute en pu-
bliant l'article ;̃
Attendu que les avocats doivent être protégés, tant
au point de vue de leur intérêt propre qu'à celui de
l'intérêt du public,
Le tribunal condamne la Chronique à insérer le
jugement à trois reprises en même place que l'ar-
ticle incriminé; la condame, en plus, à 4,000 francs
de dommages-intérêts, somme qui sera .affectée à
la publication du jugement dans dix journaux.
NÉCROLOGIE
Jules Zeller
Nous apprenons avec regret la mort de M. Jules
Zeller, doyen de la section d'histoire générale et phi-
losophique de l'Académie des sciences morales et
politiques.
Né à Paris en 1820,, agrégé d'histoire en 1844, M.
Zeller avait professé successivement l'histoire dans
les lycées de Bordeaux, de Rennes et de Stras-
bourg.
De 1854 à 1858, il avait occupé avec éclat la chaire
d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix.
Professeur l'année suivante d'un cours compié-.
mentaire d'histoire moderne, à la Sorbonne, il avait
été nommé, en 1863, professeur d'histoire à l'Ecole
polytechnique, en remplacement de M. Duruy.
Envoyé comme recteur à l'académie de Stras-
bourg au moment du siège de cette ville en 1870, il
ne put exercer ses fonctions que pour rapatrier les
fonctionnaires de l'enseignement restés Français.
En 1874, il avait été nommé. membre de l'Académie
des sciences morales et politiques, en remplacement
de Michelet, et en 1878 inspecteur général de l'en-
seignement supérieur, fonctions qu'il exerça jus-
qu'en 1888.
Les principaux ouvrages sont Ulrich de Hullen,
histoire du temps de la Réforme, 1849 Histoire de
t'invasion des barbares jusqu'à nos jours, 1852 Epi-
sodes dramatiques de l'histoire d' Italie 1855 les Em-
pereurs romains, 1863; Italie et Renaissance, 1869;
Histoire d'Allemagne, 1872-1890; Pie M et Victor-Em-
manuel; Entretiens sur l'Histoire du moyen âge, etc.
M. Zeller avait aussi collaboré avec MM. Geoffroy
et Clément aux Rapports sur les études historiques,
publication officielle entreprise à la suite dé l'Expo-
sition de 1867.
IL laisse plusieurs enfants, dont un fils, M. Ber-
thold Zeller, l'historien bien connu.
Les obsèques auront lien demain, à neuf heures.
l'inhumation se fera a» cimetière Montparnasse,
On annonce la mort de M. Henry Maigne, rôda»-
teur en chef Au Progrès de la Côte-d'Or, décédé à l'âge e
de trente-huit ans.
LIBRAIRIE
Jean Bouvier vient de publier chez E. Flamma*
rion Une conquête. C'est un roman émouvant, semé
de scènes vivantes et pittoresques. C'est un livra
très personnel et d'un style agréable, qui sera cer-
tainement un succès de librairie. La couverture qui.
habille ce livre est due au crayon de Lenoir.
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LES CAFÉS CâBVÂLHÛ
Quoi boire par cette chaleur tropicale Mais sim-
plement du café, qui est à la fois un tonique et
un stimulant, surtout si, comme les Cafés Carvalha
(et la vente qui dépasse 5,000 kilos par jour en est
la preuve), il représente un choix exquis, savam-
ment torréfié par des procédés lui conservant tout
son arome et tout ses principes. Vendu seulement
en grains et en boîtes cachetées.
LE PALAIS DU PEUPLE
Le succès obtenu par l'Université populaire inau-
gurée il y a un an a décidé la création à Paris d'un.
« Palais du Peuple », vaste bâtiment où se trouve-
raient réunis les éléments essentiels d'une hygiène
physique et morale théâtre, école, bains, restau-
rants et cafés de tempérance. Dans ces derniers, les
consommations seraient servies à prix coûtant. Le
« Dubonnet » a naturellement été inscrit en tête
des apéritifs.
BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE (du 19 au 26 juillet 1900)
Encaisse or. 2.182.731.689 aug. 9.576.293
argent. 1.140.315.231 dim. 032.442
Portefeuille. 7i5.856.326 dim. 8.19-4.469
Avances sur titres 490.681.113 dim. 3.965.998
Comptes courants part" 488.356.195 dim. 47.672.882
Compte c' du Trésor. 293. 864.074 aug. 59.596.491
Billets en circulation. 3.972.372.140 dim. 33. 805.040
Bénéfices bruts des es-
comptes et intérêts di-
vers pour la semaine. 294.01Î
Dépenses 78.59S
Bénéfices nets provisoires des cinq premières se-
maines du deuxième semestre des quatre dernières an-
nées, tels qu'ils ressortent do la situation hebdoma.
dairo
Bénéfices Cours corresp*
Année 1897. 1.333.637 3.690
1898. 1.798.051 3.585
1899. 3.356.590 4.020
1900. 3.8-40.889 »
Recettes des chemins de fer
Etat.+ 61.600 + 3.82 Ouest.. » »
Midi. + 1.500 1.56 Est.f 330.000 + 8.55
Nord. + 377.000 + 8.55 Lyon. + 860.000 +10.43
Orléans + 435.000 + ».»» Alger.. + 17.000 + 8.76
BULLETIN COMMERCIAL
La Villette, 26 juillet. Bestiaux. Vente calme sur
le gros bétail, mauvaise sur les veaux, facile sur les
moutons, bonne sur les porcs.
Ame- Ven- 1" 2» 3e Prix extrêmes
LSPec nés. dus. qté. qté. qté. yj^nÔtl poîd^3
Bœufs. 2.046 1.866 1 44 1 20 » 96 » 92àl 50 » 62a» 95
Vaches 678 616 1 34 1 14 » 90 »> 84 1 40 » 58 » 92
Taurx. 179 17011 04 » 90 » 76 » 72 1 08 » 42 » 8a
Veaux. 2.333 1.98511 80 1 60 1 40 1 30 1 90 « 90 1 30
Mou""» 15.877 15.636 1 80 1 60 1 40 35 1 95 » 78 1 20
Porcs.. 4.941 4.941 1 46 1 42 1 38 1 34 1 52 » 78 108
Peaux de mouton selon laine. 1 75 à 3 75
Arrivages: 3,800 moutons africains
Entrées au sanatorium, le 24 juillet:860bœufs,177veaux»
5,229 moutons.
Renvois figurant dans les arrivages: 403 moutons.
Entrées depuis le dernier marché 425 bœufs, 1,339 veaux.
7,713 moutons, 390 porcs.
Suifs. La cote officielle du suif frais à chandelles
de la boucherie de Paris a été maintenue hier à 64 50,
sans changement.
Suif province, 64 50, sans changement. Cote com-
merciale, 64 fr. 50, sans changement.
64 50 sur juillet-août; 66 fr. sur 4 derniers mois,
suif de France, enfûté, franco gare ou entrepôt Paris,
sans camionnage.
La température actuelle rend les expéditions de suif
fort difficiles. Cette situation exceptionnelle pèse sur
le cours du disponible. Il s'est fait cependant quelques
affaires.
On cote: 1" jus de mouton, 80 francs; pressé frais
à bouche, 82 à 83 fr.; pressé à fabrique, 82 à 83 fr.;
au creton comestible, 70 francs; margarine extra,
88 fr.; lr», 84 fr.: ordinaire, 76 fr.; infôr., 68 fr.
En produits fabriqués, on cote: stéarine saponification,
110 à 112 fr.; dito distillation, 104 à 105 fr.; oléine sapo-
nification. 59 fr.; dito distillation, 56 fr.; suifs d'os et
petits suifs, 55 à 60 fr.; palmiste et coprah, 57 fr. disp.
et 57 fr. livr.; glycérine saponification, 110 fr. marchan-
dise nue glycérine distillation, 90 francs.
LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
(Jugements du 24 juillet)
Charles, ingénieur-oonstructeur, à Saint-Denis, rue de
la Briehe, 26.
Contet, décolteur, rue Saint-Sébastien, 25.
DUe Marca, mde de couronnes en fleurs naturelles et
artificielles, ruo de la Boétie, 63.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
(Jugements du 24 juillet)
Aublet, nég. en pneumatiques, à NeuilIy-sur-Seine,
35, rue Borghèse.
Dlle Elie, fabriq. de plumes pour parures, rue La
Vrillière, 10.
Leledier, md de literie, 82, boulevard de Magenta,
dem. rue des Deux-Gares, 8.
liabrekorn, directeur de théâtre concert, rue desMar»
tyrs, 75.
Labourdette et C°, nouveautés, rue Legendre, 77.
Plusquelet, md de beurre et œufs, 16, rue de l'Espé-
rance.
Roche, md de nouveautés, rue du Faubourg-du-Tem.,
pIe, 125.
Vve Barrot, anc. fabr. do toiles cirées, à Vitry-sur-
Seine, quai du Port-à-l'Anglais, 5, act. sans dom. connu.
Villerot, fabr. de tabliers en tous genres, rue Saint-
Martin, 181.
Langlois, md de bicyclettes, rue d'Armaillé, 5, act.
sans dom. connu.
Ismann, anc. boulanger, cours de Vincennes, 118V
act. 1, boul. Davout.
Combaluzier, âne. épicier, 5, av. Gambetta.
Vvek Jaeger, mde de comestibles-épicerie-fruiterie*
marée et poissons, 13, rue Sédillot, act. sans dom.
connu.
Fournier, auc. fabr. de cartons, rue Turbigo, 60, act.
à Vincennes, rue du Levant, 14.
Delille, crémier, rue de Tocqueville, 95.
Breux, entr. de publicité, rue des Petits-Champs, 4.
Dame Gastal, mde de vin, rue de la Chapelle, 91.
Société « le Camp des Nations », tentes meublées 4
louer au public pendant l'Exposition, rue de Gram,-
mont, 16.
Roufosse et C', fabr. de crayons antimigraine, rue du.
Temple, 18.7.
Madeiainne, nég. en vins, 41, rue Gandon.
Herstein et Patin, joaillerie et bijouterie, rue SaintP
Martin, 239.
LA SOIF EIT ÉTÉ
Il est un moyen bien simple de modérer la soif,
de la rendre normale, c'est-à-dire de la réduire à la
réparation des pertes subies par la transpiration et
la-respiration c'est de boire après chaque repas un
verre à bordeaux de Vin Désiles pur, et, si la soif
est trop ardente entre les repas, il faut ajouter au
Vin Désiles de l'eau minérale, telle que Saint-Gal-
mier, Vichy, etc.
Sous l'influence du Vin Désiles, la soif se calme»
un sentiment de bien-être se répand dans l'orga-
nisme. C'est que le Vin Désiles, activant la circula-
tion, apporte rapidement à tous les tissus le liquide
sanguin qui leur est indispensable pour fonctionner.
et combat ainsi l'action de la chaleur qui, dilatant
les vaisseaux, ralentit naturellement le cours du
sang et fatigue le coeur.
étendu d'Eau de Seliz
avec du Sirop de Citron;
Rafraîchit
Y ..F~
1 sans dêJjëiÈer.
AFFAIRES MILITAIRES
ARMÉE
Le colonel de Montarby, sous-chef d'état-major du
gouvernement militaire de Lyon, est réintégré dans les
cadres et nommé directeur du génie à Limoges.
MARINE
RÉTABLISSEMENT DE LA LISTE D'EMBARQUEMENT
DES TORPILLEURS. Un arrêté du 6 octobre dernier
avait supprimé la liste spéciale d'embarquement des
lieutenants de vaisseau torpilleurs; un arrêté en
date du 23 juillet vient de rétablir cette liste spé-
ciale.
Les lieutenants de vaisseau torpilleurs, qui ont été
embarqués en vertu des dispositions de l'arrêté du 6
octobre comme officiers sans spécialité, pourront, à
leur débarquement, opter pour la liste spéciale
d'embarquement des lieutenants de vaisseau torpil-
leurs.
LA MÉDAILLE COLONIALE. Un décret vient d'ac-
corder le droit à la médaille coloniale aux marins et
militaires (européens ou indigènes) en service du
1er janvier au 31 décembre 1899 dans les territoires
qui constituaient, avant le décret du 17 octobre der.
nier, la colonie du Soudan français.
Ce droit est étendu aux fonctionnaires civils qui
ont effectivement participé à des opérations de
çuerre dans cette colonie.
CONSEIL D'ENQUÊTE a Brest. Le lieutenant de
vaisseau Maupois, désigné pour servir sur VAmiral-
Charner qui se rendait en Chine, n'était pas à bord
au moment où ce croiseur cuirassé appareillait pour
servir sa destination.
L'officier a été mis aux arrêts de rigueur à bord
du cuirassé Courbet et a comparu devant le conseil
d'enquête réuni à la préfecture maritime, sous la
présidence du contre-amiral Valéry, chef d'état-ma-
jor du 2e arrondissement.
Les.propositions du conseil ont été tenues secrè-
tes elles ont été adressées avec un avis motivé du
préfet maritime au ministre de la marine, qui sta-
tuera sur le sort du lieutenant de vaisseau Maupois.
Celui-ci est toujours aux arrêts à bord du Courbet.
Le colonel Colonna de Giovellina, du 7' d'infanterie
de marine, est désigné pour le Tonkin.
Le lieutenant-colonel Peroz, du 3e d'infanterie de
marine, est mis à la disposition du général comman-
dant les troupes de l'Afrique occidentale pour exercer
des fonctions politiques et administratives au Soudan.
Le lieutenant de vaisseau d'Arodes de Peyriague
est nommé au commandement de l'aviso de 2° classe
Ardent.
Le lieutenant de vaisseau Rémy est nommé au com-
mandement d'un torpilleur de la défense mobile à Tou-
lon..
Le capitaine de vaisseau Le Clerc est désigné pour
exercer lo commandement du cuirassé Marceau, en ré-
serve 2° catégorie, à Toulon.
Le capitaine de vaisseau Testord est nommé direc-
teur des mouvements du port de Brest.
Le capitaine de vaisseau Gadaud estnommémajor de
la marine à Brest.
A L'EXPOSITION
Les entrées
Total général des entrées pour la journée d'hier
mardi: 157,520.
Elles se décomposent ainsi
Entrées avec 2 tickets, de 8 h. à 10 h. du m. 7.116
Entrées avec t.,del0h.dum.a6h.dus. 76.536
Avec 2 tickets, de 6 heures du soir à la fer-
meture. 17.413
Entrées avec cartes. 42.748
Entrées avec jetons de service. 12.720
Délégations (entrées gratuites). 987
Total. 157,520
Dans ce total, l'annexe de Vincennes figure pour
3,665 entrées avec tickets, 849 avec cartes et 420
avec jetons de service.
La fête du congrès astronomique
Hier soir, M. Maurice Lœwy, directeur de l'Ob-
servatoire de Paris, et Mme Lœwy ont donné, à
l'occasion de la clôture du congrès international de
la carte du ciel, une grande fête qui comprenait un
dîner, une soirée musicale et dramatique et un
bal.
Au banquet, qui comprenait quatre-vingts convi-
ves, assistaient, outre le haut personnel de l'Obser-
vatoire de Paris et les directeurs des observatoires
de province, un certain nombre de membres de l'A-
cadémie des sciences MM. Darboux, Poincaré,
Lippmann, Maurice Lévy, les généraux Sébert et
Bassot, et un grandnombre d'astronomes étrangers
parmi lesquels les directeurs des observatoires du.
Cap, de Potsdam, de San-Fernando (Espagne), de
Rome, de Vienne, de Cordoba, de Pulkowa, de Mon-
tevideo, d'Upsal.
Au dessert, M. Lœwy a pris la parole pour remer-
cier ses hôtes du zèle avec lequel ils étaient venus
quelquefois de pays très lointains, pour coopérer à
une oeuvre intéressant non seulement les hommes
de notre âge, mais les générations futures, qui trou-
veront un document inappréciable pour l'étude du
ciel. C'est à cette œuvre que, du reste, l'Observatoire
de Paris s'est consacré avant que l'on connût la pho-
tographie, et c'est dans ces muis que Jérôme de la
Lande a continué l'œuvre d'Hipparque, et rattaché
les travaux de l'astronome grec à ceux des astrono-
mes contemporains.
M. Gill, directeur de l'observatoire du Cap, vice-
président du congrès, a remercié M. Lœwy de
l'accueil que les astronomes étrangers ont trouvé
dans la maison djArago et de Leverrier.
M. Liard, directeur de l'enseignement supérieur,
prenant la parole au nom du ministre de l'instruction
publique empêché, a développé cette idée, quc
les astronomes restent fidèles à leur patrie terres-
tre et que chacun remplit fidèlement ses devoirs de
bon citoyen, mais au-dessus de la patrie particulière
à chaque savant, il y a la science qui est la patrie
commune à tous, et à laquelle tous sont donc égale-
ment dévoués.
M. Bakhuysens, directeur de l'observatoire de
Leyde, vice-président du congrès, a remercié,
au nom de ses collègues, le directeur général
des nobles paroles qu'il vient de prononcer, au
nom d'une nation qui s'est toujours montrée si pro-
fondément dévouée aux intérêts généraux de l'hu-
manité.
Enfin M. Bardoux, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des sciences, a exprimé au nom de la com-
pagnie dont il est l'organe l'intérêt qu'elle éprouve
pour les entreprises internationales en général, et
en particulier pour celle dont le but est de détermi-
ner la place que non seulement la terre, mais encore
le soleil autour duquel elle gravite occupent dans le
-monde stellaire. Il a rappelé que dans le but de fa-
voriser l'exécution de si merveilleuses entreprises
si indispensables au progrès de la science dans sa
plus haute expression. l'Académie avait signé un
pacte fédéral, avec toutes les académies des deux
hémisphères, et ajouté qu'on ne tarderait point à
eonstater des résultats de cette grandiose conjnra-
tion pour le progrès. M. Gill, dont l'assemblée vient
d'applaudir les éloquentes paroles, prépare en ce
moment la mesure d'un arc du méridien dans la ré-
gion du lac Tanganyika. Ce travail sera le complé-
ment de celui que le gouvernement français se pré-
pare- à faire exécuter dans la vallée de Quito par de
vaillants et savants officiers.
La soirée dramatique et musicale qui a suivi le
banqueta été très brillante. On a applaudi MM. Co-
quehn cadet.et Truffier, Mmes Muller, et du Minil,
de la Comédie-Française; M. Gourdon, de l'Opéra-
Comique M. Noté et Mlle Mante, de l'Opéra, et plu-
sieurs autres éminents artistes.
Un bal qui a clos cette fête si réussie s'est pro-
longé jusqu'à trois heures du matin.
Les beaux jardins de l'Observatoire brillamment
illuminés avaient été ouverts aux invités et leur ont
permis de profiter d'une température délicieuse du-
rant les intervalles de la fête.
Petites nouvelles
Le commissariat général de Suède nous informe que,
désormais, le pavillon de Suède ne sera plus librement
accessible au public le vendredi. Seuls y seront admis
les visiteurs munis d'une car te spéciale délivrée par le
commissariat à toute personne qui en fera la demande.
Cette mesure a été prise afin d'éviter aux visiteurs
toute attente devant les dioramas exposés au pavillon,
et qui sont un des succès de l'Exposition.
Les officiers, sous-officiers et les hommes de l'é-
quipage du croiseur américain Baltimore, actuellement
au Havre, vont se rendre à tour de rôle à Paris pour
visiter l'Exposition._ Déjà un groupe de vingt-cinq à.
trente de ces marins américains a pris le train pour se
Tendre à la capitale.
NOUVELLES DU JOUR
Le président de la République a reçu, hier après-
midi, avec le cérémonial accoutumé, l'archiduc
Léopold-Salvator d'Autriche, qui a également pré-
senté ses devoirs à Mme Loubet.
Le président de la République a rendu immédiate-
ment sa visite à l'archiduc.
La commission du budget a suspendu hier ses
travaux et s'est ajournée au 17 septembre prochain.
Cette commission a terminé l'examen des budgets
suivants intérieur, affaires étrangères, commerce,
zolonies, travaux publics, agriculture, beaux-arts,
chemins de fer, services pénitentiaires, Légion d'hon-
neur, monnaies et médailles.
Il ne reste à examiner que les budgets qui com-
portent les plus grosses dépenses et qui sont sus-
ceptibles de réductions, ceux de la guerre, de la ma-
rine, des postes et télégraphes, de l'instruction pu-
blique, des finances et de la justice.
En résumé, la commission a achevé l'examen des
dispositions relatives au régime fiscal des succes-
sions du projet de loi sur le budget spécial de l'Al-
ïérie de quinze budgets sur lesquels elle a réalisé
ies économies pour le chiffre de 6,800,000 francs^
Elle a, en outre, après avoir entendu le ministre
des finances, maintenu la décision du passif com-
mercial et voté un certain nombre d'articles de la loi
de finances. "s."
M. Vidal, suppléant du juge de paix de l'Isle-
Adam, est nommé suppléant du juge de paix du 19°
arrondissement de Paris, en remplacement de M.
Ferté, démissionnaire.
Les membres du congrès de chimie appliquée ont
été reçus, hier, à l'Hôtel de Ville, par le bureau du
Conseil municipal et par M. Autrand, secrétaire gé-
néral de la préfecture de la Seine. En l'absence de
M. Berthelot, les congressistes ont été présentés par
M. Moissan, membre de l'Institut; M. Grèbauval,
président du Conseil, leur a souhaité la bienvenue;
puis un lunch leur a été offert, après quoi les con-
gressistes ont visité les salons de l'Hôtel de Ville.
Le général Dragomirof, gouverneur de Kiev, se
trouvait à Paris depuis deux jours seulement, quand
il a reçu un ordre le rappelant en Russie, par suite
des événements de Chine. Le général, qui devait
faire un séjour d'un mois à Paris, est parti, aussitôt
cet ordre reçu, pour présider à la mobilisation d'une
partie de son corps d'armée. Il a quitté Paris, hier
soir, par le train de neuf heures et demie.
Sur le quai de la gare le général Dragomirof a
été salué par les présidents et vice-présidents des
sociétés régimentaires de Paris qui lui ont remis une
adresse pour l'empereur Nicolas II.
Le conseil de préfecture des Bouches-du-Rhône a
rendu hier son arrêt relatif aux protestations dont il
avait été saisi à propos des récentes élections mu-
nicipales de Marseille. ·
Il ressort des termes mêmes de cet arrêté que les
protestatairos n'ont justifié d'aucune fraude ni ma-
nœuvre imputable, soit à l'administration municipale,
soit aux conseillers municipaux élus ou à leurs
agents, qui soient de nature à entraîner l'annulation
de l'ensemble des opérations électorales. Cepen-
dant, par suite de l'attribution de bulletins indûment
déclarés nuls, l'élection de MM. Mayan et Morucci,
de la liste collectiviste, est annulée; et MM. Audi-
bert et Lamoureux sont proclamés élus à leur place.
On annonce que MM. Mayan et Morucci, dont le
conseil de préfecture a annulé l'élection au conseil
municipal, vont se pourvoir devant lo Conseil d'Etat.
On annonce de Londres que le docteur Ollier, pro-
fesseur à la Faculté de médecine de Lyon, sera au-
jourd'hui l'objet d'un grand honneur scientifique qui
est rarement décerné en Angleterre à un étranger.
Le grand collège royal chirurgical, fondé par
Henry VIII et réorganisé en 1800, célèbre cette année
une sorte de quatricentenaire. A cette occasion, il a
tenu à recevoir le docteur Ollier, comme membre
associé du collège.
Cette assemblée a actuellement pour président
l'éminent praticien Mac Cormac,, qui a succédé dans
cette charge à l'illustre Lister.
La dernière réunion de ces solennelles assises
scientifiques sera présidée par le prince de Galles.
AU JOUR LE JOUR _1
L'infection de la Seine
Enumérant, hier, les causes possibles d'infection
de la Seine, nous avons trouvé successivement
1° l'abaissement du plan d'eau par suite du moindre
débit des sources et par suite la décomposition des
matières organiques amassées sur les berges décou-
verte 2° lac mort des poissons dans une eau sur-
chauffée et leur putréfaction presque immédiate 3° le
déversement, dans la Seine, d'une partie des eaux
d'égout de Paris.
Or, ce dernier grief, qu'invoquent surtout les ri-
verains de la banlieue aval, serait à peu près illu-
soire si nous en croyons les statistiques que le
service d'assainissement vient de dresser, à l'usage
du ministre des travaux publics.
La quantité d'eau d'égouts parisiens déversée dans
la Seine était disions-nous hier de 20 à 25,000
mètres cubes en moyenne. Voici des chiffres exacts
se rapportant aux quatre dernières semaines écou-
lées du 23 juin au 21 juillet
Eaux d'égout Eaux épandues Eaux d'égout
débitées par surlcschamps rejetées
les collecteurs d'irrigation en Seine
mite cuba îaêires entes nitres enta
23 juin 575.127 600.020 »
24 5Û2.920 511.981 »
25 451.70-4 332.24-8- 119.456
26 492.846 336.615 156.231
27 439.969 231.138 208.831
28 ̃ 514.283 414.439 99.844
29 569.350 560.496 8.854
30 596.251 603.137 »
1 juillet 585.438 519.824 65.614
2 545.889 600.990 »
3 577.095 599.569 »
4 562.217 621.468 »
5 609.647 63-1. 395 »
6 605.437 636.197 »
7 594.955 615.976 »
8 517.070 597.203 »
9 611.095 633.417 »
10 599.654 634.557 »
̃11 611.089 662.840 »
12 613.802 656.703 »
13 644.995 663.874 •
14 599.850 668.970 »
15 599.283 652.446 »
JG 685.230 654.414 30.816
17 675.409 638.805 36.604
18 593.142 466.657 126.485
19 664.086 673.980 »
20 658.403 669.797 »
21 673.287 692.284 »
Total des eaux d'égout versées en Seine pendant
ces quatre semaines 850,000 mètres cubes environ.
C'est à peu près la moyenne que nous indiquions
hier. Encore nous fait-on observer au service de
l'assainissement, que les déversements du 25 juin
au 1er juillet et du 16 au 18 juillet furent rendus né-
cessaires par des accidents de machines ou de con-
duites, sans quoi la moyenne journalière des eaux
d'égouts parisiens déversées en Seine eût été, pour
le dernier mois. zéro.
Zéro était d'ailleurs, ajoute-t-on, notre moyenne ha-
bituelle depuis la fermeture du grand collecteur nous
ne déversions plus, sauf accidents inévitables, un seul
mètre cube d'eau d'égout dans la Seine. Les réclama-
tions qui se sont produites en février à Méry-Pierre-
laye nous ont bien obligés, pendant trois mois, à
presque suspendre les irrigations sur ce point et à ren-
voyer au fleuve une partie des eaux usées; mais, de-
puis la fin d'avril, ce régime a absolument cessé. No-
tons maintenant que les champs d'épandage vont en-
core être étendus vers lesMureaux, que le nombre et
la puissance des machines de Colombes, de Clichy, de
Pierrelaye seront augmentés, et concluez avec nous
que, si déjà nous n'envoyons plus que rarement de l'eau
d'égout à la Seine, nous n'en enverrons bientôt plus du
tout, en aucune circonstance.
C'est parfait, évidemment, mais il n'en reste pas
moins que la Seine est polluée On sait, hélas les
prés fleuris qu'elle arrosait jadis et que chantait
Mme Deshoulières. Ses rives sont devenues inhabi-
tables et toute une région est empoisonnée par son
eau abominable. Ni les poissons pourris, ni la pu-
tréfaction des vases et des herbes ne suffisent à ex-
pliquer cela; sans quoi le mal aurait vite disparu;
il suffirait aux communes riveraines d'imiter l'exem-
ple donné à Chatou, où le fleuve a été débarrassé de
ses herbes et où les bateliers, munis de rateaux,
emmènent loin du pays les cadavres flottants. Mais,
autre chose fait que 'la rivière, jusqu'en son milieu,
roule des flots épais, d'un noir d'encre, aux odeurs
pestilentielles. On a recherché cette « autre chose ».
Sur la demande du ministère des travaux publics, le
service de l'assainissement a fait une enquête et
voici les premiers résultats qu'elle a donnés
Tout le long de la Seine, à partir de Corbeil sur-
tout, s'élèvent des usines dontles produits inutilisa-
bles, dont les eaux usées sont envoyées au fleuve.
En amont de Paris à Corbeil, à Ivry, à Vitry, à
Choisy-le-Roi, ces usines sont déjà nombreuses, et
la quantité d'eaux infectes qu'elles versent dans la
Seine est considérable.
Mais c'est encore bien pis en aval. Les établis-
sements insalubres, les égouts, -les collecteurs se
multiplient. Sèvres par, le ruisseau de Marivel, Su-
resnes, Puteaux, Saint-Ouen, Saint-Denis par sa célè-
bre rivière du Croult auprès de laquelle la Bièvre
semblerait une source limpide, par son collecteur,
par l'égout départemental, envoient au fleuve tous
les jours plus de 250,000 mètres cubes d'eaux d'é-
gout i
Et quelle eau d'égout nous dit notre interlocuteur.
Résidus de teintureries.de peausseries, d'usines à graisse,
qui suffisent à faire d'une eau claire la chose innomable
qui coule entre Argenteuil et Saint-Germain.
Tant qua Paris déversait ses eaux d'égout dans la
Seine, on n'a guère prêté d'attention à ce que pouvaient
faire les usines d'amont et d'aval. Cela passait dans le
bloc.
Mais aujourd'hui Paris a fait ce que lui avait ordonné
la loi. En envoyant, sauf de très rares exceptions, la
totalité de ses eaux d'égout sur les champs d'épandage,
il a assaini la Seine dans la limite possible, c'est-à-
dire dans la traversée de la ville, et il n'a aucune res-
ponsabilité dans ce,qui se passe aujourd'hui.
C'est, à la banlieue, à la banlieue qui réclame et qui
s'en prend si injustement à Paris, que revient cette
responsabilité. Qu'elle fasse pour elle-même ce que
Paris a réalisé de son côté. La Seine redeviendra pro-
pre et ses rives habitables.
Les maires et les conseillers généraux de la ban-
lieue aval qui vont se réunir à Chatou pour protes-
ter contre le sort qui leur est fait, et pour aviser aux
moyens d'y remédier, tiendront-ils compte de ces
constatations ? Si oui, nous nous permettons de leur
soumettre et de soumettre en même temps à tous
ceux qui se plaignent de l'infection do la Seine le
projet suivant d'un de nos abonnés
II me parait bien simple, nous écrit cet abonné, de
débarrasser la Seine de toutes les impuretés qui la
souillent et d'en refaire le fleuve agréable, aux eaux
claires et bienfaisantes, qu'il était autrefois. Paris, de-
puis quelque temps, n'y verse plus d'eau sale; que sur
tout soi» parcours, depuis Troyes, par exemple, on en
lasse autant, et la question est résolue.
En coûterait-il bien cher à des villes comme Melun,
Corbeil, Choisy, Saint-Benis, Saint-Ouen, etc., pour ne
citer que les principales, de construire, en bordure du
fleuve, un égout qui recevrait toutes leurs eaux sales
pour les conduire soit.à la mer, soit dans des champs
d'irrigation ? Qu'on ne crie pas à l'impossible Paris l'a
fait et, avant lui, d'autres villes bien moins impor-
tantes, comme Contrexéville, Vittel, etc.
Là bas, comme ici, la rivière le Vair était une
partie de l'année chargée de détritus qui rendaient ses
eaux inutilisables et malsaines. Que fit-on? Le conseil
municipal décida la création d'un collecteur qui re-
cueillerait toutes les eaux d'égout des deux rives pour
la ville. Dès lors le Vair recouvra, et pour toujours,
sa limpidité première.
Voilà l'exemple. Il paraît facile de le suivre, surtout
si la ville de Paris, lasse de jeter sans fin des millions
dans des adductions d'eau toujours insuffisantes, veut
bien se convaincre que la Seine pourrait redevenir une
eau potable, et décide d'encourager de ses propres de-
niers les villes qui voudront l'aider à la purifier.
A partir de Troyes, vous disais-je tout à l'heure. Et,
en elfet, cela serait suffisant, car au delà l'eau est très
belle et très bonne la Seine est d'ailleurs un fleuve
qui naturellement s'alimente d'eaux très limpides, lon-
guement filtrées par le sol des prairies qui la bordent;
les impuretés qu'elle contiendrait, en dehors bien en-
tendu des torrents de boue infecte qu'y déversent les
usines, s'élimineraient d'elles-mêmes par ce qu'on ap-
pelle l'épuration spontanée, lorsque le fleuve aurait
roulé quelques heures au soleil.
Ainsi tout le monde y trouverait son compte la ban-
lieue de Paris, qui ne serait plus empoisonnée, les vil-
les voisines de la Seine, et Paris lui-même, qui trouve-
rait à bon compte dans le fleuve un réservoir d'eau po-
table bien supérieur à toutes les sources qu'il captera
jamais, et de plus un réservoir utilisable même en cas
d'investissement de Paris, puisqu'on n'en pourra cou-
per les conduites.
L'idée de notre correspondant a sa valeur, que
nous laissons le soin d'apprécier aux ingénieurs et
aux villes intéressées. Mais nous pouvons déjà si-
gnaler qu'il existe un projet de ce genre dans les
cartons de la préfecture de la Seine. Pour sept ou
huit millions les eaux d'égout dont nous parlions en
commençant seraient détournées de la Seine et en-
voyées dans des champs d'épandage. Que no re-
prend-on ce projet?
Les présidences de distributions de prix
Nous avons dit que le choix fait par le maire du
18° arrondissement de M. Ballière, conseiller muni-
cipal de Clignancourt, pour la présidence des distri-
butions de prix aux élèves dos écoles communales,
n'avait pas été agréé par le préfet de la Seine.
M. Ballière publie, ce matin, les différentes lettres.,
échangées à ce sujet entre lui, le maire du 18° arron-
dissement et le préfet de la Seine.
C'est dans une réunion présidée par le maire, et à
laquelle assistaient, avec les conseillers municipaux,
les délégués cantonaux et les membres de la caisse
des écoles la chose se passe ainsi chaque année
dans tous les arrondissements qu'avait été dési-
gné M. Ballière. Celui-ci, quelques jours plus tard,
recevait la lettre suivante
Paris, le 3 juillet 1900.
Monsieur le conseiller,
J'ai l'honneur de vous rappeler que vous avez bien
voulu me prêter votre concours en acceptant de prési-
der la distribution des prix dans les écoles suivantes
Rue Foyatier, 1, et rue du Mont-Cenis, 77.
Pour me permettre de répondre aux instructions de
M. le préfet de la Seine j'ai invité M. le directeur et
Mme la directrice de ces établissements à s'entendre
avec vous pour fixer les jours et heures de ces distri-
butions et à me faire parvenir votre décision d'ur-
gence.
Veuillez agréer, etc.
Le maire, chevalier de la Légion d'honneur,
PUGEAULT.
Mais les choix des maires doivent être soumis au
préfet. M. de Selves n'accepta pas la désignation de
M. Ballière et nous avons publié hier la lettré par
laquelle M. Pugeault, maire, fut avisé de cette dé-
cision.
M: Ballière proteste contre l'exclusion qui le frap-
pe. C'èst, dit-il, dans une lettre adressée à VEclair,
« une insulte voulue, préméditée de longue main ».
J'avais été désigné à la mairie, en dehors do mon dé-
sir, par une assemblée présidée par M. le maire, assisté
des membres de la délégation cantonale, des commis-
sions scolaires, en présence d'ennemis politiques qui
avaient souscrit à ma nomination à ces présidences.
Je dirai plus c'est eux qui m'avaient désigné pour
les présidences. On m'aurait rayé dans les quarante-
huit heures, c'eût été une injure vénielle. On voulait
mieux que cela on voulait l'injure mortelle, l'affront
qui cingle, l'affront qui marque à là face et aussi qui
mord \è cœur.
L'administration a autorisé l'envoi de la lettre offi-
cielle du maire, puis la mise en relation avec le direc-
teur et la directrice de ces deux écoles, la fixation des
jours et heures des cérémonies officielles.
Elle a attendu que tout le monde sût bien que j'allais
présider ces deux fêtes enfantines.
Et c'est seulement alors que, brutalement, sans me
faire prévenir, sans donner de raisons, elle m'a fait
remplacer, à mon insu, pour ces deux présidences.
J'écris à M. le préfet de la Seine pour lui demander
une explication.
Je prendrai une décision après cette entrevue.
Voici le texte de la lettre adressée par M. Balliôre
au préfet de la Seine
Monsieur le préfet,
J'ai l'honneur de vous demander une audience à pro-
pos des faits se rapportant à la distribution des prix
dans les écoles de la rue Foyatier, 1, et rue du Mont-
Cenis, 77.
J'avais été désigné pour présider ces distributions
de prix par la commission scolaire et la délégation
cantonale.
Après plusieurs semaines, il s'est passé des faits sur
lesquels j'ai le plus grand intérêt au point de vue do
mon honneur à être éclairé.
J'ose espérer que monsieur le préfet voudra bien me
donner les explications qie je sollicite.
Veuillez agréer, monsieur le préfet, l'expression de
ma considération distinguée.
BALLIÈRE,
conseiller municipal de Clignancourt.
M. Ballière n'est d'ailleurs pas le seul conseiller
nationaliste qui ait été l'objet d'une mesure sembla-
ble. MM. Galli, Baranton, Poirier de Narçay, etc. se
sont vu retirer également la présidence pour la-
quelle ils avaient été désignés. Par contre, le choix
d'autres conseillers nationalistes comme MM. Daus-
set, Bussat, Foursin, Grébauval, Levée, etc., a été
approuvé par le préfet.
Nous croyons savoir, en effet, que les éliminations
faites par le préfet de la Seine ont eu simplement
pour objet d'éviter que des incidents pussent se pro-
duire au cours des distributions de prix, en raison
des discours des présidents.
Certaines municipalités, au surplus, ont prévenu
ce désir du préfet en s'abstenant de désigner comme
présidents des conseillers municipaux. C'est ainsi
que, dans le 9" arrondissement, les cérémonies se-
ront présidées par des délégués cantonaux, et que,
dans le 2° arrondissement, il n'y aura qu'une seule
distribution présidée par M. Mesureur, député.
FAITS DIVERS
LA TEMPÉRATURE
Bureau central météorologique
Jeudi 26 juillet. Aucun changement ne se produit
encore dans la situation. Une très faible dépression
s'est avancée des Iles-Britanniques sur le Danemark
(Fanœ, 757 mm.), tandis que le minimum de Finlande
s'éloigne dans le nord-est.
Le baromètre se relève dans l'ouest de l'Europe il
atteint 765 mm. au sud de l'Irlande.
Le vent est faible d'entre nord et ouest sur la Man-
che, il souflle du nord en Bretagne et en Gascogne, il
est variable en Provence.
Des pluies sont signalées dans quelques stations du
Nord.
En France, le temps est resté beau.
La température s'abaisse sur nos régions du Nord et
de l'Ouest; on a observé hier 37° à Bordeaux et à Limo-
ges, 36° au Mans et au Havre, 35° à Dunkerque, Nantes,
Clermont, 34° à Rochefort, Lyon, Nancy.
En France, la période de temps beau et chaud paraît
devoir continuer.
A Paris, hier et ce matin, beau.
Moyenne d'hier 25 juillet, 26°2, supérieure de 7°3 à la
normale.
Depuis hier midi température maxima 34°6; minima
de ce matin 17°9.
A la tour Eiffel: maximum, 32°6 minimum, 19°6.
Baromètre à 7 heures du matin, 762 mm. 5; station-
naire à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle généralement.
LES INSOLATIONS. Ce matin vers neuf heures et
demie, un employé de commerce nommé Louis Au-
guste, demeurant rue Quincampoix, a été frappé
d'insolation. 11 a été transporté à la pharmacie Flach,
rue de la Çossonnorie, où il est mort en arrivant.
Hier vers cinq heures de l'après-midi, M. Louis
Charpiat, âgé de cinquante ans, demeurant à Saint-
Denis, rue Charron, a été frappé d'insolation trans-
porté à l'hôpital il y est mort peu après.
A Aubervilliers, M. Nicolas Lorieu, âgé de 32 ans,
demeurant impasse Montferrat, a été atteint de
congestion vers trois heures du soir et est mort en
arrivant à son domicile.
Un fervent de la pêche à la ligne, M. Jules Traver-
sier,demeurant à Saint-Ouen, rue de Paris, s'apprê-
tait à détacher son bateau amarré aux quais de l'Ile-
Saint-Denis, quand il fut frappé tout à coup d'inso-
lation et expira peu après.
Un soldat du 36° régiment d'infanterie qui concou-
rait aux travaux de sauvetage de l'usine incendiée à
Clichy, dans des circonstances que nous avons ra-
contées hier, a été frappé d'insolation et a dû être
transporté d'urgence à l'infirmerie régimentaire.
A Villeneuve-la-Garenne, M. Ernest Vincent, qui,
dans la matinée d'hier, avait été frappé d'insolation,
a profité do ce qu'on le laissait un instant seul dans
la chambre où il avait été transporté, pour s'empa-
rer d'un fusil de chasse avec ^lequel, dans un accès
de fièvre chaude, il s'est fait sauter la cervelle.
L'AFFAIRE SAINTENDY. M. Malepeyre, juge d'in-
struction, qui tenait le dossier de M. Fabre, actuelle-
ment chef du personnel au ministère de la justice,
vient de terminer par une ordonnance de non-lieu
rendue en faveur de Mme Couderc, qui, après avoir
été arrêtée, avait, on s'en souvient, bénéficié d'une
mise en liberté provisoire, l'instruction ouverte sur
l'empoisonnement mystérieux d'une jeune parente
à elle, la petite Saintenoy.
INCENDIE DU CHATÉAU DE Rl»« CALVÉ. Le château de
Cabrières (Aveyron), qui a été acheté et restauré
par Mlle Emma Calvé, a failli devenir la proie
des flammes. Grâce à de prompts secours le feu
a pu être maîtrisé. La chambre de la célèbre canta-
trice a éprouvé de sérieux dégâts. Mlle Calvé, qui
d'ordinaire, à l'époque des vacances, vient se repo-
ser darft cette superbe habitation, se trouvait ab-
sente.
VILLAGE INCENDIÉ. Un incendie, dont la cause est
inconnue, a détruit à Grinbosq, quatorze maisons et
leurs dépendances ainsi que la mairie, l'école et une
partie de l'église. Les archivesde la mairie sont d#
truites.
Deux personnes ont été blessées.
PLUIE DE FOURMIS. Dans la nuit de lundi à mar-
di, vers trois heures du matin, il est tombé, sur
Nancy et les environs, une véritable pluie de four-
mis, énormes, aux ailes transparentes, dont beau-
coup peuplaient encore les rues mardi soir.
INFORMATIONS DIVERSES
Le ministre du commerce et Mme Millerand ont
offert hier soir un dîner, à l'occasion de la clôture des
travaux des deux congrès Internationaux du commerce
et àe la propriété industrielle.
Mme Millerand avait à sa droite M. Baudin, ministre
des travaux publics, et à sa gauche M. Mougeot, sous-
secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes. Le ministre
avait à sa droite Mme Baudin et à sa gauche Mme
Mougeot.
Au programme de la représentation qui a suivi le
dîner, figuraient les chanteurs napolitaids; Barbeblitette,
pantomiue de Najac et Thomé, avec Mme Félicia Mal-
let comme principale interprète visions des voyages
animés (Bretagne et côte. d;Azur).
Nous avons reçu pour les soldats et marins bles-
sés du corps expéditionnaire en Chine, de P. A. Z.,
200 francs; Pierre Deschamps, 50; Jules Dubain, 100;
0. D., 5. Soit, au total, 355 francs, que nous versons' à
la Société française de secours aux blessés militaires.
Nous avons, en outre, reçu de M. P. de Bouchaud,
10 francs pour les orphelins d'Arménie. Cette somme
a été remise à la Ligue des droits de l'homme et du ci-
toyen.
En raison des travaux d'appropriation nécessités
par la fête qui sera donnée à l'Hôtel de Ville, mardi, les
visites quotidiennes des salons seront suspendues à
partir du jeudi 26 juillet courant.
Une exposition des plus intéressantes est en ce
moment ouverte à la Galerie Haussmann.
Toute une série de tableaux du peinte Trouillebert,,
récemment décédé, y attire do nombreux amateurs.
C'est un juste hommage rendu à la mémoire de l'ar-
tiste, à son talent et à son honnêteté.
Lundi prochain, 30 du courant, de deux heures et
demie à six heures, concert gratuit par invitations,
offert par M. Dufayel, dans la salle des fêtes de ses
magasins, avec son orchestre et plusieurs artistes des
principaux théâtres. Quelques places sont réservées. En
faire la demande à M. Salichon, boulevard Barbès, 13.
Prismes Luxfcr. -L'usine et l'exposition de cette nou-
velle invention, dont les journaux scientifiques ont lon-
guement parlé, sont situés 201, quai de Valmy, Paris.
On sait qu'il s'agit de l'éclairage rationnel par la lumière
du jour. Album franco sur demande. Téléphone 404-58.
STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS
Le service de la statistique municipale a compté,
pendant la 29° semaine, 1,547 décès, chiffre de beaucoup
supérieur à celui de la semaine précédente (955).
Cette augmentation de la mortalité pèse exclusive-
ment sur les jeunes enfants; les enfants de moins de
5 ans entrent pour 573 (dont 403 de 0 à 1 an) dans le
total qui précède l'augmentation relative aux autres
âges est très peu importante. De mftma que 'pen-
dant les semaines précédentes, c'est presque exclusi-
vement dans les arrondissements pauvres de la péri-
phérie que se produit cette énorme augmentation do la
mortalité infantile; elle est due à l'alimentation vicieuse
des enfants (lait non stérilisé, biberons mal nettoyés),
fâcheuse en tout temps, mais mortelle par les lourdes
chaleurs que nous traversons,
La diarrhée infantile a causé la chiffre considérable
de 256 décès de 0 à un an (au lieu de 75 pendant la se-
maine précédente). En outre, 50 décès par diarrhée sont
survenus de 1 à 4 ans (au lieu de 9). Les adultes, au
contraire, n'ont nullement été touchés par cette mala-
die. car il n'y a eu que 3 décès au-dessus de 5 ans, alors
que la moyenne est 5.
Parmi les 256 décès de 0 à 1 an, 232 ont eu lieu dans
les faubourgs pauvres de la périphérie de Paris parmi
les 50 décès de 1. à 4 ans, 41 ont eu lieu dans ces
mêmes arrondissements. Parmi les enfants de 0 à 1 an,.
39 étaient nourris au sein, 217 recevaient une autne ali-
mentation. Tous ces chiffres montrent assez que la
mortalité n'a frappé que des enfants soignés sans in-
telligence, nourris avec du lait que la grande chaleur
avait rendu malsain. Nous répétons chaque semaine,
depuis le commencement do l'été, que c'est surtout
pendant les fortes chaleurs qn'il faut attirer l'attention
des familles sur la nécessité, lorsqu'on ne peut nourrir
les enfants au sein, de ne leur donner que du lait stéri-
lisé servi dans des biberons très faciles à nettoyer (donc
sans tube) et tenus avec une propreté méticuleuse.
Il y a eu 13 suicides et 74 autres morts violentes
dues à des causes extérieures; dans ce dernier chiffre
entrent 4-0 décès par « insolation ».
La fièvre typhoïde a causé 20 décès, chiffre voisin de
celui de la semaine précédente (18); la variole, 2 (au
lieu de 3 pendant la semaine précédente); la rougeole
43 (au lieu de 24) la scarlatine, 8; la coqueluche, 6, et
la diphtérie, 5.
Les maladies inflammatoires des organes de la res-
piration ont causé 114 décès, au lieu de 74, moyenne or-
dinaire de la saison.
Les autres maladies de l'appareil respiratoire ont en-
trainé 43 décès, dont 29 sont dus à la congestion pul-
monaire. En outre, 2 décès ont été attribués à la grippe..
La phtisie pulmonaire a causé 180 décès (au lieu de la
moyenne 165).
On a célébré à Paris 490 mariages.
On a enregistré la naissance de 1,270 enfants vivants
(672 garçons et 598 filles), dont 905 légitimes et 365 illé-
gitimes/ Parmi ces derniers, 62 ont été reconnus immé-
diatement.
TRIBUNAU
L'affaire de la villa Antijuive
(Dépêche de notre envoyé spécial)
Draguignan, 26 juillet, 11 heures.
On pensait que tout serait fini hier soir, on se
trompait.
La défense devait d'abord n'ôtre présentée que par
deux avocats, trois au plus. Mais il y a eu change-
ment de tactique. On a. ainsi entendu hier Mca de
Sansbœuf, Gallois, Allaticière, du barreau d'Alger,
M" Raffiii et Bellétrud, du barreau de Draguignan.,
Le premier s'est spécialement attaché à faire un
historique du mouvement antisémitique en Algérie.
,Tous ont taché de réduire à rien les charges rele-
vées contre leurs clients respectifs. Suivant eux, on
a donné à cette affaire des proportions tout à fait en
dehors de la réalité et le jury doit acquitter, car l'ac-
cusation n'a pas fait les preuves précises décisives
qui lui incombaient.
Ce matin, Me Joseph Ménard, du barreau de Paris,
a pris à son tour, dans l'intérêt commun des accu-
sés, l'accusation à partie. Il l'a fait avec sa vivacité
coutumière, et son plaidoyer, au niveau de la tem-
pérature de la salle, a même provoqué un inci-
dent.
Comme il louait ses clients d'avoir, comme c'était,
dit-il, leur droit, à l'occasion du punch offert au gé-
néral Larchey, manifesté leurs sentiments d'admi-
ration pour l'armée, que d'autres vilipendaient ou
insultaient, le président a mis en doute que l'armée
ait été jamais ainsi publiquement insultée « J'ai,
s'est écrié Me Ménard, fait la preuve qu'il en avait
été pourtant ainsi. J'ai, devant la Haute Cour, mon-
tré des placards et des journaux qui ne pouvaient
laisser subsister aucun doute à cet égard. » On a
applaudi dans une partie de la salle. Mo Ménard,
pendant que le procureur général s'écriait de son
côté « Crier: « A bas l'armée !» est aussi odieux que
crier « Mort aux juifs! » Quelques murmures se sont
fait entendre et, comme ils se sont renouvelés peu
d'instants après à la suite d'une observation du pré-
sident, ordre a été- donné d'évacuer la salle-. L au-
dience a été suspendue une dizaine de minutes,
après quoi chacun a repris sa place, et Me Joseph
Ménard a terminé son vibrant plaidoyer en adjurant
le jury d'acquitter les accusés, «tous bons Français,
tous anciens soldats sauf le jeune Boulay, qui, lui
aussi, fera son devoir ».
Le procureur général réplique. Et Me Ménard lui
répond.
Lo jury entre dans la salle des délibération»
Les ineendiaires de l'avenue de Wagram.
La cour d'assises de la Seine vient de consacrer
trois audiences à une affaire d'incendie volontaire,
amenant devant elle deux accusés, la femme Don-
ché et le nommé Fouquet, ami de celle-ci.
La fille Douché fut amenée à Paris de Belgique
par un riche étudiant havanais. Après le départ de
celui-ci,pour son pays, elle vécut de la vie galante
sous les noms de van de Stein, d'Albas de Montigny
et en dernier lieu de Lachenay, indiquant sa rési-
dence au château de Lachenay (Seine-et-Oise). Elle
habitait en réalité l'avenue de Wagram et ne pou-
vant, en raison de son âge, continuer son ancienne
profession, elle en facilitait l'exercice aux autres.
Fouquet, ancien clerc de notaire, ancien secrétaire
de deux députés, ancien agent d'affaires, vivait avec
elle.
Or, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1899, un
incendie éclata dans l'appartement qu'ils habitaient.
Le loyer était de 3,200 francs et le mobilier était as-
suré à la compagnie l'Urbaine pour 60,000 francs. A
minuit, Fouquet et son amie étaient descendus, par
l'escalier de service, chez le concierge, lui annonçant
qu'un incendie venait d'éclater dans leur chambre à
coucher et lui demandant d'aller chercher les pom-
piers. Au même moment, des passants, voyant la
fumée s'échapper par les fenêtres, donnaient égale-
ment l'alarme.
Le feu causa dans l'appartement de grands dégâts,
mais il put être éteint avant d'atteindre les apparte-
ments voisins.
L'attitude de Fouquet et de sa maîtresse parut
suspecte; aussi furent-ils arrêtés. Tous deux pré-
tendaient que l'incendie avait dû être- allumé par le
chat de la maison qui, en bondissant dans l'apparte-
ment, avait renversé une bougie allumée ou une
grande lampe de parquet au pétrole. Le chat fut re-
trouvé et sa toison ne portait aucune trace de com-
bustion. Quant à la lampe, elle était intacte. Mais
l'enquête permit de découvrir que cinq foyers dis-
tincts et absolument indépendants avaient été pré-
parés avec soin. La veille, la fille Douché avait Tait
acheter une grande quantité d'essence minérale,
afin, disait-elle, de nettoyer des rubans en les trem-
pant dans ce liquide. De plus, dans une chambre,
au sixième étage, on trouva une valise contenant le
bail, la police d'assurance, la dernière quittance des
contributions et divers papiers de môme nature.
Cette valise avait été placée ainsi, en lieu sûr, peu
avant le sinistre.
Aussitôt après l'incendie Fouquet et sa maîtresse
avaient réclamé à la compagnie Urbaine une indem-
nité de 20,000 francs. L'expertise évalua le dommage
seulement à 5,400 francs.
D'autre part, au cours de l'information un nommé
Duchateau, ami d'une des habituées de la maison
hospitalière tenue par la fille Douché, révéla que,
en 1894, celle-ci avait, en simulant un incendie, ob-
tenu de la compagnie l'assurance l'Abeille une in-
demnité de plus de 6,000 francs.
A l'audience Fouquet et la fille Douché ont dé-
claré n'être pour rien dans l'un et l'autre incendie et,
revenant sur leurs précédentes déclarations, Fou>
quet accuse formellement sa maîtresse d'avoir mis
volontairement le feu dans son appartement do l'a-
venue de Wagram et la fille Douché accuse Ducha-
teau de ce crime, de connivence avec sa bonne, afin
de se venger d'elle, et de lui dérober, en môme
temps, une somme de 350,000 francs, qu'il savait,
affirmo-t-elle, être déposée dans un tiroir.
Mo Henri Robert et M0 Decori assistaient les ac-
cusés, qui ont été condamnés, la fille Douché aux
travaux forcés à perpétuité et Fouquet à six ans de
réclusion.
Le colonel Picquart contre le « «Jour ».
La cour (chambre des appels correctionnels) a con-
firmé hier le jugement de première instance rendu
par la 9° chambre qui s'était, on s'en souvient, dé-
clarée compétente dans le procès intenté par le co-
lonel Picquart au gérant du Jour et à MM. Possien
et Galli.
L'affaire reviendra donc au fond, au premier jour,
devant la 9° chambre.
M. Itaoul Gunsbourg; contre « l'Aurore ».
La 9° chambre correctionnelle a eu à statuer hier
sur la plainte formée par M. Raoul Gunsbourg con-
tre M. Perrenx, gérant de Y Aurore, et M. Urbain
Gohier, à raison d'articles diffamatoires parus dans
Y Aurore et dirigés contre le plaignant.
Les prévenus opposaient l'exception d'incompé-
tence en se fondant sur ce que M. Gunsbourg exerce
dans une commune de Saône-et-Loire des fonctions'
municipales.
Le tribunal, après avoir entendu les plaidoiries de
Mas Vonoven, avocat, pour les inculpés, et Signo-
rino pour le plaignant, a rejeté l'exception d'incom-
pétence, pour le motif que les imputations incrimi-
nées visaient l'homme privée et non l'homme pu-
blic.
L'affaire a été renvoyée au premier jour pour être
plaidée sur le fond.
Le père Bailly contre la « Petite lîépulilî-
que », Les juges de la 9° chambre ont également
statué hier sur une plainte du père assomptionniste
Bailly contre M. Tibara, gérant de la Petite Républi-
i que,-et Gérault-Richard, rédacteur en chef.
Les inculpés ayant fait défaut, le tribunal, après
plaidoirie de Me Reverdy, avocat pour la partie plai-
gnante, a condamné chacun des deux prévenus en
1,000 francs d'amende et solidairement en 5,000
francs de dommages-intérêts chacun.
Le tribunal a de plus ordonné la publication du
jugement in extenso dans cinq journaux et à une in-
sertion dans la Pelite République sous une astreinte
de 100 francs par jour de dommages-intérêts pen-
dant un mois.
M. Moîlard contre la « Croix jurassienne ».
Le tribunal correctionnel de Dôle a rendu son ju-
gement dans le procès pour injures et diffamation,
intenté par M. Mollard, députéà la Croix jurassienne.
M. Mollard réclamait, par l'organe de Me Trouil-
lot, 25,000 francs de dommages-intérêts. Le tribunal
écartant la diffamation et retenant seulement le délit
d'injures, a condamné M. Jacques, directeur-gérant
de la Croix jurassienne, à 100 francs d'amende et 300
francs de dommages-intérêts; il a ordonné, en outre,
l'insertion du jugement dans les trois journaux qui
se publient à Dôle.
TRIBUNAUX ÉTRANGERS
LES AFFAIRES ROLLAND
Une dépêche de notre correspondant particulier de
Bruxelles nous a donné hier les résultats des six
procès intentés à M. Rolland par des membres de la
colonie française, ou intentés par M. Rolland lui-
même à certains de ses compatriotes.
Un de ces procès soulevait pour la première fois
en Belgique la question de l'intervention collective
d'un barreau dans une affaire concernant un avocat.
C'est la plainte déposée par Mo Gautier de Rasse
contre le journal la Chronique de Bruxelles, où avait
paru contre lui un article inspiré par M. Rolland. Le
jugement a admis la thèse du bâtonnier De Jonghe
et la réclamation de M0 Gautier de Rasse. En voici
les considérants
Attendu que l'article publié par la Chronique est dom-
mageable et que le défendeur Rolland offre d'en.sup-
porter la responsabilité
Attendu que l'intervention dubâtonnier de l'ordre des
avocats est recevable, celui-ci étant chargé de défendre
l'honneur desavocats;
Attendu que l'article incriminé- contient des expres-
sions injurieuses et qu'il reproche à un avocat un acte
contraire à la probité;
Attendu qu'il y a lieu à réparation parce que cet ar-
ticle constitue une véritable voie de fait à l'égard du
demandeur;
Attendu que le journal a commis une faute en pu-
bliant l'article ;̃
Attendu que les avocats doivent être protégés, tant
au point de vue de leur intérêt propre qu'à celui de
l'intérêt du public,
Le tribunal condamne la Chronique à insérer le
jugement à trois reprises en même place que l'ar-
ticle incriminé; la condame, en plus, à 4,000 francs
de dommages-intérêts, somme qui sera .affectée à
la publication du jugement dans dix journaux.
NÉCROLOGIE
Jules Zeller
Nous apprenons avec regret la mort de M. Jules
Zeller, doyen de la section d'histoire générale et phi-
losophique de l'Académie des sciences morales et
politiques.
Né à Paris en 1820,, agrégé d'histoire en 1844, M.
Zeller avait professé successivement l'histoire dans
les lycées de Bordeaux, de Rennes et de Stras-
bourg.
De 1854 à 1858, il avait occupé avec éclat la chaire
d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix.
Professeur l'année suivante d'un cours compié-.
mentaire d'histoire moderne, à la Sorbonne, il avait
été nommé, en 1863, professeur d'histoire à l'Ecole
polytechnique, en remplacement de M. Duruy.
Envoyé comme recteur à l'académie de Stras-
bourg au moment du siège de cette ville en 1870, il
ne put exercer ses fonctions que pour rapatrier les
fonctionnaires de l'enseignement restés Français.
En 1874, il avait été nommé. membre de l'Académie
des sciences morales et politiques, en remplacement
de Michelet, et en 1878 inspecteur général de l'en-
seignement supérieur, fonctions qu'il exerça jus-
qu'en 1888.
Les principaux ouvrages sont Ulrich de Hullen,
histoire du temps de la Réforme, 1849 Histoire de
t'invasion des barbares jusqu'à nos jours, 1852 Epi-
sodes dramatiques de l'histoire d' Italie 1855 les Em-
pereurs romains, 1863; Italie et Renaissance, 1869;
Histoire d'Allemagne, 1872-1890; Pie M et Victor-Em-
manuel; Entretiens sur l'Histoire du moyen âge, etc.
M. Zeller avait aussi collaboré avec MM. Geoffroy
et Clément aux Rapports sur les études historiques,
publication officielle entreprise à la suite dé l'Expo-
sition de 1867.
IL laisse plusieurs enfants, dont un fils, M. Ber-
thold Zeller, l'historien bien connu.
Les obsèques auront lien demain, à neuf heures.
l'inhumation se fera a» cimetière Montparnasse,
On annonce la mort de M. Henry Maigne, rôda»-
teur en chef Au Progrès de la Côte-d'Or, décédé à l'âge e
de trente-huit ans.
LIBRAIRIE
Jean Bouvier vient de publier chez E. Flamma*
rion Une conquête. C'est un roman émouvant, semé
de scènes vivantes et pittoresques. C'est un livra
très personnel et d'un style agréable, qui sera cer-
tainement un succès de librairie. La couverture qui.
habille ce livre est due au crayon de Lenoir.
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plement du café, qui est à la fois un tonique et
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la preuve), il représente un choix exquis, savam-
ment torréfié par des procédés lui conservant tout
son arome et tout ses principes. Vendu seulement
en grains et en boîtes cachetées.
LE PALAIS DU PEUPLE
Le succès obtenu par l'Université populaire inau-
gurée il y a un an a décidé la création à Paris d'un.
« Palais du Peuple », vaste bâtiment où se trouve-
raient réunis les éléments essentiels d'une hygiène
physique et morale théâtre, école, bains, restau-
rants et cafés de tempérance. Dans ces derniers, les
consommations seraient servies à prix coûtant. Le
« Dubonnet » a naturellement été inscrit en tête
des apéritifs.
BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE (du 19 au 26 juillet 1900)
Encaisse or. 2.182.731.689 aug. 9.576.293
argent. 1.140.315.231 dim. 032.442
Portefeuille. 7i5.856.326 dim. 8.19-4.469
Avances sur titres 490.681.113 dim. 3.965.998
Comptes courants part" 488.356.195 dim. 47.672.882
Compte c' du Trésor. 293. 864.074 aug. 59.596.491
Billets en circulation. 3.972.372.140 dim. 33. 805.040
Bénéfices bruts des es-
comptes et intérêts di-
vers pour la semaine. 294.01Î
Dépenses 78.59S
Bénéfices nets provisoires des cinq premières se-
maines du deuxième semestre des quatre dernières an-
nées, tels qu'ils ressortent do la situation hebdoma.
dairo
Bénéfices Cours corresp*
Année 1897. 1.333.637 3.690
1898. 1.798.051 3.585
1899. 3.356.590 4.020
1900. 3.8-40.889 »
Recettes des chemins de fer
Etat.+ 61.600 + 3.82 Ouest.. » »
Midi. + 1.500 1.56 Est.f 330.000 + 8.55
Nord. + 377.000 + 8.55 Lyon. + 860.000 +10.43
Orléans + 435.000 + ».»» Alger.. + 17.000 + 8.76
BULLETIN COMMERCIAL
La Villette, 26 juillet. Bestiaux. Vente calme sur
le gros bétail, mauvaise sur les veaux, facile sur les
moutons, bonne sur les porcs.
Ame- Ven- 1" 2» 3e Prix extrêmes
LSPec nés. dus. qté. qté. qté. yj^nÔtl poîd^3
Bœufs. 2.046 1.866 1 44 1 20 » 96 » 92àl 50 » 62a» 95
Vaches 678 616 1 34 1 14 » 90 »> 84 1 40 » 58 » 92
Taurx. 179 17011 04 » 90 » 76 » 72 1 08 » 42 » 8a
Veaux. 2.333 1.98511 80 1 60 1 40 1 30 1 90 « 90 1 30
Mou""» 15.877 15.636 1 80 1 60 1 40 35 1 95 » 78 1 20
Porcs.. 4.941 4.941 1 46 1 42 1 38 1 34 1 52 » 78 108
Peaux de mouton selon laine. 1 75 à 3 75
Arrivages: 3,800 moutons africains
Entrées au sanatorium, le 24 juillet:860bœufs,177veaux»
5,229 moutons.
Renvois figurant dans les arrivages: 403 moutons.
Entrées depuis le dernier marché 425 bœufs, 1,339 veaux.
7,713 moutons, 390 porcs.
Suifs. La cote officielle du suif frais à chandelles
de la boucherie de Paris a été maintenue hier à 64 50,
sans changement.
Suif province, 64 50, sans changement. Cote com-
merciale, 64 fr. 50, sans changement.
64 50 sur juillet-août; 66 fr. sur 4 derniers mois,
suif de France, enfûté, franco gare ou entrepôt Paris,
sans camionnage.
La température actuelle rend les expéditions de suif
fort difficiles. Cette situation exceptionnelle pèse sur
le cours du disponible. Il s'est fait cependant quelques
affaires.
On cote: 1" jus de mouton, 80 francs; pressé frais
à bouche, 82 à 83 fr.; pressé à fabrique, 82 à 83 fr.;
au creton comestible, 70 francs; margarine extra,
88 fr.; lr», 84 fr.: ordinaire, 76 fr.; infôr., 68 fr.
En produits fabriqués, on cote: stéarine saponification,
110 à 112 fr.; dito distillation, 104 à 105 fr.; oléine sapo-
nification. 59 fr.; dito distillation, 56 fr.; suifs d'os et
petits suifs, 55 à 60 fr.; palmiste et coprah, 57 fr. disp.
et 57 fr. livr.; glycérine saponification, 110 fr. marchan-
dise nue glycérine distillation, 90 francs.
LIQUIDATIONS JUDICIAIRES
(Jugements du 24 juillet)
Charles, ingénieur-oonstructeur, à Saint-Denis, rue de
la Briehe, 26.
Contet, décolteur, rue Saint-Sébastien, 25.
DUe Marca, mde de couronnes en fleurs naturelles et
artificielles, ruo de la Boétie, 63.
DÉCLARATIONS DE FAILLITES
(Jugements du 24 juillet)
Aublet, nég. en pneumatiques, à NeuilIy-sur-Seine,
35, rue Borghèse.
Dlle Elie, fabriq. de plumes pour parures, rue La
Vrillière, 10.
Leledier, md de literie, 82, boulevard de Magenta,
dem. rue des Deux-Gares, 8.
liabrekorn, directeur de théâtre concert, rue desMar»
tyrs, 75.
Labourdette et C°, nouveautés, rue Legendre, 77.
Plusquelet, md de beurre et œufs, 16, rue de l'Espé-
rance.
Roche, md de nouveautés, rue du Faubourg-du-Tem.,
pIe, 125.
Vve Barrot, anc. fabr. do toiles cirées, à Vitry-sur-
Seine, quai du Port-à-l'Anglais, 5, act. sans dom. connu.
Villerot, fabr. de tabliers en tous genres, rue Saint-
Martin, 181.
Langlois, md de bicyclettes, rue d'Armaillé, 5, act.
sans dom. connu.
Ismann, anc. boulanger, cours de Vincennes, 118V
act. 1, boul. Davout.
Combaluzier, âne. épicier, 5, av. Gambetta.
Vvek Jaeger, mde de comestibles-épicerie-fruiterie*
marée et poissons, 13, rue Sédillot, act. sans dom.
connu.
Fournier, auc. fabr. de cartons, rue Turbigo, 60, act.
à Vincennes, rue du Levant, 14.
Delille, crémier, rue de Tocqueville, 95.
Breux, entr. de publicité, rue des Petits-Champs, 4.
Dame Gastal, mde de vin, rue de la Chapelle, 91.
Société « le Camp des Nations », tentes meublées 4
louer au public pendant l'Exposition, rue de Gram,-
mont, 16.
Roufosse et C', fabr. de crayons antimigraine, rue du.
Temple, 18.7.
Madeiainne, nég. en vins, 41, rue Gandon.
Herstein et Patin, joaillerie et bijouterie, rue SaintP
Martin, 239.
LA SOIF EIT ÉTÉ
Il est un moyen bien simple de modérer la soif,
de la rendre normale, c'est-à-dire de la réduire à la
réparation des pertes subies par la transpiration et
la-respiration c'est de boire après chaque repas un
verre à bordeaux de Vin Désiles pur, et, si la soif
est trop ardente entre les repas, il faut ajouter au
Vin Désiles de l'eau minérale, telle que Saint-Gal-
mier, Vichy, etc.
Sous l'influence du Vin Désiles, la soif se calme»
un sentiment de bien-être se répand dans l'orga-
nisme. C'est que le Vin Désiles, activant la circula-
tion, apporte rapidement à tous les tissus le liquide
sanguin qui leur est indispensable pour fonctionner.
et combat ainsi l'action de la chaleur qui, dilatant
les vaisseaux, ralentit naturellement le cours du
sang et fatigue le coeur.
étendu d'Eau de Seliz
avec du Sirop de Citron;
Rafraîchit
Y ..F~
1 sans dêJjëiÈer.
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