Titre : Le Temps
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-28
Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication
Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 137484 Nombre total de vues : 137484
Description : 28 juillet 1900 28 juillet 1900
Description : 1900/07/28 (Numéro 14293). 1900/07/28 (Numéro 14293).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : France-Japon Collection numérique : France-Japon
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k236462t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE TEMPS. 28 juillet 1900.
tien, sous la présidence de :M. Millerand, ministre du
commerce.
Ge congrès tiendra ses séances jusqu'au 28 jui!-
let. Il présente cette particularité d être le premier
qui ait été réuni spécialement pour la presse médi-
cale.; de nombreux membres et délégués étrangers
Dnt répondu à l'appel de leurs confrères français.
Le ministre atout d'abord souhaité la bienvei-jue aux
congressistes ensuite, le président du comité d'or-
ganisàtion, M. Corail, sénateur, a pris la parole pour
remercier M. Millerand et faire accueil aux délégués
Strangers parmi lesquels se trouvent les docteurs Vir-
show, de Berlin, Estherner, des Etats-Unis, Claus-
son, de la Norvège, Mendezadal, du Mexique, van
Haubel, de Belgique, et Marcilly, du Canada. Le bu-
reau du congrès est composé comme il suit: prési-
dent, le docteur Cornil; vice-présidents, les doc-
teurs Lucas Championnière et Laborde; secrétaire
général, -le docteur Blondel.
Après la séance, les congressistes se sont rendus
à l'Hôtel de Ville, où ils ont été reçus par M. Gré-
4auval, président, et par le bureau du Conseil mu-
flkipal, ainsi que par M. Lépine, préfet de police,
et par le secrétaire général de la préfecture de la
Seine.
Notre correspondant de Vienne nous télégraphie
M. W. Singer, rédacteur en chef du Neues Wiener
Tageblatt, vient de partir pour Paris pour y présider
le congrès international de la presse qui va s'ouvrir.
Les autres membres de la presse de Vienne qui
prendront part au congrès sont déjà en route.
Les journalistes hongrois, sous la conduite de
MM. Eugène Rakosi et Joseph Veszi, sont partis
Mer soir de Budapest et arriveront à Paris dimanche
matin, le jour même de l'inauguration du pavillon
de la presse à l'Exposition.
MM. Baranton et Gaîli, conseillers municipaux, qui,
ainsi que M. Balliôre, avaient.été désignés pour pré-
sider des distributions de prix de leurs quartiers,
puis écartés par décision du préfet de la Seine, vien-
nent d'adresser à M. de Selves la lettre suivante
dont ils se proposent de faire afficher des copies
dans leurs quartiers
Monsieur le préfet,
Nous apprenons que, de par votre décision, nous ne
nrésiderons pas les distributions.De prix aux écoles
Ses quartiers que nous représentons.
Un gouvernement qui se prétend républicain substi-
tue, en cette occasion, des fonctionnaires aux élus du
suffrage universel.
Nous protestons, parce qu'il est do notre devoir de
le faire, contre l'exclusion qui nous frappe.
Non seulement, cependant, une telle mesure ne nous
atteint pas, mais elle prouve, par. l'hostilité toute par-
ticulière dont nous honore le ministère Waldeck-Rous-
3eau, que nous avons plus'que jamais droit à la con-
âance de nos électeurs.
Nous leur dénonçons donc cet acte d'arbitraire qui
a»ontre bien à quels misérables moyens a recours un
gouvernement soi-disant fort, condamné à une im-
mense majorité par lo suffrage universel parisien, pour
se venger de. la grande Ville patriote et républicaine.
Veuillez agréer, monsieur le préfet, nos salutations.
JlTJ JOUR LE JOUR
L'eau à Paris
l'EAU POTABLE. LE TOUT A L'ÉGOUT. L'INFECTION
DE LA SEINE
On s'est occupe Mer, officiellement, en deux en-
droits différents, ,de la question de l'eau potable et
de
A Chatou, où M. Berteaux, député, avait convo-
qué les maires des communes riveraines de la Seine,
la réunion a été des plus nombreuses rien ne sau-
rait mieux attester la profondeur du mal, quelle
qu'en soit la cause, que 1 empressement des intéres-
sés à rechercher les moyens d'y remédier.
Très naturellement, les assistants ont protesté
contre le régime qu'ils subissent: p
Que nous avait-on dit, promis, répété ? s'est écrié M.
Berieaux. Trente millions suffisaient pour jeter sur les
champs d'épandage toutes les immondices de Paris, dé-
sormais enlevées à la Seine on était au large avec 3,500
hectares de champs le débit des collecteurs ne devait
pas dépasser 140 millions de mètres cubes par an. A
dater du 14 juillet, la Seine ne devait plus connaître que
des eaux pures de toute contamination parisienne la
banlieue pourrait respirer.
Autant de vaines promesses, qu'une promenade sur
les bords empestés de la Seine fait évanouir comme
les infortunés qui s'y aventurent par ces chaleurs funi-
ûulaires.
Les champs d'épandage? Il y en a 5,500 hectares; ils
sont, du reste, insufflsants. Le- débit il atteint et dé-
passe 220 millions de mètres cubes. Il faudrait doubler
les champs d'épandage pour leur faire absorber la tota-
lité des produits des égouts parisiens. La ville, pour
écouler à toute force les produits des collecteurs, a dû
tes rejeter de nouveau dans la Seine.
M. Berteaux a été vivement applaudi. Puis chaque
maire, chaque concilier général est venu exposer
sa situation particulière. Lo maire d'Herblay même
avait apporté, dans une bouteille un pou d'eau de
Seine: jamais on n'en vit de plus noire, de plus
sale, de plus impure.
Finalement la réunion a décidé à l'unanimité
I 1» D'envoyer une délégation au ministre des travaux
publics afin d'obtenir la suspension provisoire de l'ar-
rête préfectoral ordonnant l'exécution intensive du pro-
gramme du tout à l'égout et à la fermeture du collec-
feur de Saint-Denis qui se déverse dans la Seine;
2° De constituer un syndicat de toutes les communes
totéressôes en vue d'exercer toutes actions utiles pour
Obtenir l'épuration complète de la Seine.
Pendant ce temps, à Paris, la 6e commission du
Conseil municipal tenait séance, en présence de
M. Bochmann, ingénieur en chef du service des
eaux et de l'assainissement, c'est-à-dire des deux
services spécialement incriminés.
M. Bechmann a expliqué à ses auditeurs quelle
était la situation actuelle. Et d'abord, il a affirmé,
en citant des chiffres et des dates, que la ville de Pa-
ris n'est pour rien dans l'infection de la Seine, puis-
qu'elle n'y déverse actucll entent pas d'eaux d'é-
gout. Nous avons nous-mêmes exposé hier le rai-
sonnement que tient en cette matière le service de
l'assainissement.
En ce qui concerne l'approvisionnement de Paris
en eau potable, M. Bechmann a déclaré que la me-
sure prise de fermer, pendant la nuit, les robinets
de distribution d'eau de source avait permis d'en-
rayer la baisse rapide du' niveau dans les réser-
voirs depuis le 21 juillet, date d'inauguration du
nouveau régime, co niveau a peu à peu remonté. De
plus le -nouveau réservoir de Saint-Cloud (100,000
mot. c.) fonctionnera dans quelques jours. En sorte
que, même si la sécheresse se prolonge, on ne man-
quera pas d'eau de source à Paris. Il est donc, dès
main enant, certain qu'aucun quartier ne recevra
d'eau de Seine. M. Bechmann a insisté sur l'impor-
tance de ce résultat qu'on atteint pour la première
fois.
Certes, la fermeture des robinets pendant la nuit
a des inconvénients pour quelques industriels et
commerçants, mais au service des eaux comme à la
sixième commission on a pensé que l'intérêt général,
qui est d'éviter à la population la menace de distri-
butions futures d'eau de Seine, devait primer les
intérêts particuliers. Et l'on a décidé de ne rien
changer à ce qui a été fait.
Toutefois, puisque l'occasion s'en présentait, on a
discuté de différentes questions qui touchent à la
consommation de Veau de source et à l'augmentation
de l'approvisionnement de Paris.
Et d'abord, la commission s'est demandé s'il ne
serait pas possible de substituer l'eau de rivière à
l'eau de source pour le fonctionnement du tout à
l'égout. Jusqu'à présent, il est vrai, le tout à l'égout
n'absorbe quotidiennement que 20,000 mètres cubes
d'eau sur les 300,000 distribués. Mais il augmentera
d'importance, et c'est un jour 5&,000 mètres cubes,
lu'il lui faudra. Ne pourrait-on les prendre dans la
Soine ? Y
Evidemment, a répondu M. Bechmann, et les tra-
vaux déjà commencés pour augmenter la pression de
l'eau de rivière le permettront. Mais cette utilisation
nouvelle de l'eau de rivière suppose à la fois l'installa-
tion d'une canalisation spéciale, d'un compteur nou-
veau et d'un réservoir (car la pression variera forcé-
ment à chaque instant à cause des emplois multiples
de l'eau de rivière sur la voie publique et rendra le ré-
servoir indispensable). Les propriétaires de grands im-
meubles auront intérêt à faire cette dépense, qu'ils ré-
cupéreront vite par les économies réalisées sur le prix
de l'eau. Mais les petits propriétaires y consentiront-
Us. sachant d'avance qu'ils y perdront quelque argent?
C'est peu probable. Or, nous ne pouvons pas les y
abliger.
Au surplus ce n'est pas tant l'économie des eaux
qu'il faut désirer qu'un approvisionnement plus im-
portant de la Ville. Et à cela nous tendons par les ad-
•âucùons nouvelles projetées et par la création de nou-
veaux bassins filtrants.
'Le plan général élaboré en 1894 pour l'alimentation
de Paris en eau potable comprenait deux périodes.
L'une allait jusqu'en 1900 et devait se terminer par
l'adduction du Loing et du Lunain. Elle est achevée,
l'adduction est faite, et déjà Paris, même par les cha-
leurs actuelles, jouit d'un régime enviable.
L'autre période va commencer, et dès la rentrée du
Conseil municipal un plan lui sera soumis pour l'ad-
duction de nouvelles sources déjà choisies d'ailleurs.
Et les travaux commenceront aussitôt.
Voilà ce qu'on dit à Chatou et à Paris. Et la ques-
tion n'est pas près d'être épuisée, surtout si la cha-
leur persiste quelque temps. Au surplus, alors même
qu'elle aura cessé, on parlera encore de l'eau, car
Si. Bussat, conseiller municipal, vient d'adresser à
M. de Selves la lettre suivante
Monsieur le préfet de la Seine, 26 juillet.
J'ai l'honneur de vous informer que je vous question-
nerai sur le manque d'eau dont souffre la population,
parisienne à l'heure actuelle.
Votre service des eaux a fait placarder un avis infor-
ïdant les intéressés que l'eau de source serait suppri-
mée de onze heures du soir à six heures du matin en
outre, vos ingénieurs accusent les Parisiens de « gas-
pillage ».
Il est inadmissible que les habitants de la capitale
manquent d'eau potable. Les nombreux millions dépen-
sés pour les captations et adductions d'eau de source
donnent droit aux Parisiens, non seulement d'en être
fournis en toute saison, mais encore de pouvoir la «gas-
piller » si bon leur semble.
La vérité c'est que la plus grande partie de cette eau
est « gaspillée par votre administration pour les chas-
ses du « tout à l'égout » et le fonctionnement des as-
censeurs hydrauliques, alors que l'eau do Seine ou de
Marne est tout indiquée pour ce service.
La mesure prise par le service des eaux atteint gra-
vement nos concitoyens au triple point de vue
Du bien-être en supprimant l'eau pendant la nuit
De la salubrité en arrêtant le fonctionnement des
cabinets d'aisances et du tout à l'égout
De la sécurité en augmentant les dangers en cas
d'incendie, l'eau n'arrivant plus par défaut de pression,
comme le cas s'est produit avant-hier l'Exposition.
Malgré l'usage des pompes à vapeur, l'eau n'est arri-
vée qu'au bout de vingt minutes par les conduites or-
dinaires.
D'ailleurs, ce défaut de pression existe toute l'année
dans une partie de Paris. La mairie du cinquième
arrondissement, par exemple, n'est jamais -alimentée.
Remarquez enfin que seize mille immeubles seule-
ment sont pourvus du « tout à l'égout ». Si ce ser-
vice fonctionne mal et exige autant d'eau de source
maintenant, que sera-ce quand les quatre-vingt-dix
mille immeubles de la capitale devront être des-
servis ? 7
Je crains: 1° qu'il n'y ait eu incurie grave de votre
service des eaux
2» Que ce service n'ait donné au Conseil, lors du vote
des crédits, des chiffres inexacts .sur le débit réel des
sources captées, et qu'à l'usage ces-chiffres n'aient été
considérablement réduits, car, véritablement, -le cube
.officiel d'eau jle source devrait suffire à tous les be-
soins.
Veuillez agréer, monsieur, le préfet, l'expression de
ma haute considération.
FAITS DIVERS
Xj.a. TEM:p:É:R.jêLTT7:R.:E3
Bureau central météprologique
Vendredi 27 juillet.- Le baromètre descend de 4 mm.
en Bretagne; une faible dépression (Belle-Isle, 759 mm.)
s'avance vers la Vendée, -tandis qu'une aire de pression
relativement élevée s'étend du nord de l'Ecosse à l'Ita-
lie. Une zone inférieure à 760 mm. couvre la Russie.
Le vent est faible ou modéré de l'est sur la Manche
et la Bretagne, du sud-ouest en Gascogne; il est va-
riable en Provence.
Des pluies sont signalées vers le littoral de la Balti-
que et en Irlande.
En France, le temps a été généralement sec; on si-
gnale seulement 1 mm. d'eau à Lyon.
La température s'abaisse sur les Pays-Bas et l'Alle-
magne. Hier, le thermomètre s'est élevé jusqu'à 37° à
Limoges, 36° à Lyon, 35° à Besançon, 3#> au Mans, 33» à
Nantes et à Lorient.
On notait ce matin 19» au mont Aigoual, 20° au puy
de Dôme.
En France, des orages sont probables dans l'Ouest,
avec abaissement de la température; ailleurs, temps
chaud et orageux.
A Paris, hier et ce matin, beau. ̃
Moyenne d'hier 26 juillet, 25°8, .supérieure de 6°9 à la
normale.
Depuis hier midi température maxima 33°1, minima
de ce matin 19»2j
A la tour Eiffel: -maximum, 28«4; minimum, 18°2.
Baromètre à 7 heures, du matin, 762 mm. 5; en baisse
à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle généralement.
DÉPUTÉ VICTIME D'UN -ACCIDENT. M.^Goussot, dé-
puté de Pantin, rentrait, hier, à minuit, à son domi-
cile, 5, boulevard du Palais; lorsque le cheval de son
fiacre s'emballa. An môme instant le tramway de la
Chapelle– square Monge, qui venaitensensinverse,
accrocha le fiacre.
M. Goussot et le cocher, nommé Gabriel Ergot,
furent.projetés sur la chaussée et la voiture fut
brisée.
M. Goussot, assez grièvement contusionné aux
jambes et au bras droit, a été transporté chez lui, où
un médecin est venu lui donner des soins.
Quant au cocher, les blessures qu'il a reçues à la
tête ont nécessité son transport à l'Hotel-Dieu.
LE CRP1TAINE DI FRANCE. Nous avons dit que le ca-
pitaine Alphonse de France, du 9° cuirassiers, avait
disparu depuis le 15 juillet, près de Briançon, au
cours d'une excursion en montagne avec ses cama-
rades de l'Ecole supérieure de guerre. Quelques jour-
naux ayant annoncé que le corps du capitaine avait
été retrouvé au Galibier de Valoise, le général de
France, ancien commandant de corps d'armée, qui
dirige les recherches du corps de son fils, dément
cette information.
LA SAINTE-CHAPELLE. Cela remonte a 1836 ou 1838.
Le bijou d'architecture qu'est la Sainte-Chapelle,
dont tous les Parisiens s'enorgueillissent, quoique la
plupart d'entre eux n'en aient jamais aperçu que la
èche, fut, à cette époque lointaine, enveloppé d'une
gangue de poutres et de madriers. Il s'agissait d'en
restaurer quelques parties. Un architecte de talent,
M. Duban, qui succéda à Visconti comme membre
de l'Institut, à qui nous devons la galerie d'Apollon,
au Louvre, eut la direction des travaux de la Sainte-
Chapelle. Et l'on se mit à l'œuvre, prudemment, sa-
gement, lentement, consciencieusement, «1 bien
qu'aujourd'hui, en l'an 1900, la dernière poutre des
échafaudages, qu'on avait fini par croire éternels,
vient de tomber.
Nous en sommes ravis. La couleur de l'échafau-
dage attestait son antique origine et, quand on, con-
duisait un ami étranger devant le magnifique mo-
nument, on se sentait quelque peu honteux de
« l'empressement administratif » qu'on avait mis à
le soigner. Nous ressemblions à une dame qui au-
rait serré de splendides parures dans un coffre à
bois. Désormais, et sans crainte, nos hôtes fatigués
des richesses modernes que leur offre l'Exposition,
pourront aller contempler la Sainte-Chapelle.
MAISON MATERNELLE. Nous recevons un appel pres-
sant de Mlle Angèle Koppe, qui continue avec un
égal dévouement l'oeuvre si digne d'intérêt et d'ad-
miration entreprise par sa mère, Mme Louise Koppe.
La-fondatrice de la Maison maternelle est morte, on
le sait, il y a quelques mois. Sa fille a recueilli de
lhëritageniaternel l'obligation morale de venir en
aide aux enfants malheureux.
Grâce à la générosité de nos lecteurs, Mme Louise
Koppe avait pu envoyer 173 enfants à la eamnag*ne.
Cette année, l'excellente femme avec le concours de
deux jeunes filles séduites par son esprit de charité,
avait acheté une vaste propriété, ornée d'un beau
parc, où elle a transporté les lares de la Maison ma-
ternelle. Un hangar de 27 mètres de long a été trans-
formé en dortoirs, chambres, infirmerie, préau, ré-
fectoire, cuisine, celliér, bureau. Tout est prêt. Mais
l'argent est épuisé et, faute de ressources, on ne
peut y envoyer que 22 enfants, alors qu'il y a place
pour 50.
Chaqué journée d'enfant, voyage compris, coûte
83 centimes. La caisse pour le séjour aux champs
est vide. 43 enfants seulement ont profité, cette an-
née, de l'air pur, du soleil. Mlle Angèle Koppe de-
mande à nos lecteurs de l'aider pour lui permettre
de faire plus et mieux. Prière d'adresser les dons à
Mlle Koppe, 41, rue Fessart.
LES INSOLATIONS, A l'hôpital Lariboisièré sont
mortes, hier, deux victimes de la chaleur, M. Albert
Bor, professeur à l'Ecole de médecine et de pharma-
cie d'Amiens, et M. Alfred Gerbault, demeurant rue
Vic-d'Azyr, 3; tous deux frappés d'insolation il y a
deux jours.
Ce matin, vers huit heures, un ouvrier paraissant
âgé de vingt-cinq ans a été frappé d'insolation dans
la rue Turenne et transporté à la pharmacie Cri-
non, où il est mort avant d'avoir repris connais-
sance.
Un ouvrier maçon, Eugène Lebègue, âgé de
soixante-trois ans, demeurant â Saint-Denis, rue des
Poissonniers; 10, a été atteint d'insolation, hier, vers
deux heures, et, arrivé chez lui, il est mort immé-
diatement.
Vers trois heures de l'après-midi, un inconnu pas-
sait sur les berges de la Seine, à l'Ile-Saint-Denis,
lorsque, frappé d'insolation, il fit quelques pas en
chancelant et tomba dans l'eau. Ce matin, vers
six heures, le corps a été retiré non loin de l'endroit
où s'était produit l'accident, mais, comme l'identité
n'a pu être établie, M. Lefort, commissaire de police,
a fait transporter le cadavre à la Morgue.
A Bécon, vers cinq heures du soir, un garçon de
recettes attaché à une maison de banque de Paris,
Emile Talou, âgé de quarante-huit ans, passait rue
de Saint-Denis quand îl s'affaissa sur le sol eti-endit
le dem fet soupir.
E.RUSSAT.
L'WSE«0« DUQlJftl DEfilLLY. Les visiteurs de l'Ex-
position ont eu hier un court moment d'émotion
vers dix heures, en effet, ils pouvaient voir s'élever
du côté du Trocadéro un petit panache de fumée et
bientôt une gerbe de flammes. Ils crurent que le feu
était à l'une des constructions situées au Troeadéro.
Heureusement leurs craintes n'étaient pas fondées.
Il y avait bien un incendie, mais en dehors de l'Ex-
position. Le feu s'était déclaré sur le toit d'une mai-
son située à l'angle du quai Debilly et de la rue de
Magdebourg.
Une construction provisoire en bois, établie sur le
toit de cette maison et abritant des appareils qui
servent aux réclames électriques, s'était enflammée
à la suite d'un court-circuit survenu dans les fils
électriques.
M. Descavès, officier de paix du seizième arron-
dissement, qui se trouvait à proximité, accourut,;
les pompiers de l'Exposition furent prévenus et
bientôt 1 incendie était attaqué. Le bateau-pompe,
toujours sous pression sur la Seine, vint s'amarrer
au quai Debilly et des jets d'eau furent projetés sur
le foyer de l'incendie qui fut éteint en peu de temps.
La baraque en bois a été totalement brûlée, le toit
de l'édifice légèrement endommagé, ainsi que les
chambres du sixième qui se trouvent immédiate-
ment sous le toit.
Dès la nouvelle du sinistre, M. Lépine, préfet de
police, s'était rendu sur les lieux.
LE CHATEAU DE M°>° ESTERHAZY. On annonce que le
château de Dommartin-la-Planchette et les terres
diverses qui l'entourent seront vendus aux enchères
en la chambre des notaires de Sainte-Menehould, le
11 août.
Cette propriété appartient à Mme Esterhazy,
femme divorcée du commandant en réforme.
DEUX SOLDATS NOYÉS. Mercredi, après midi, une
compagnie de chasseurs à piedôtait allée aux bains,
à Lunéville, lorsque, pendant la baignade, le capo-
ral Marnot fut pris d'une congestion et disparut.
Le soldat Tanneau plongea immédiatement; mais,
malheureusement, Marnot le saisit à bras-le-corps.
Ils disparurent tous les deux.
Le soldat Chabot tenta alors de les sauver. Après
avoir plongé plusieurs fois, il parvint à les ramener
à la surface mais les forces lui manquèrent et il ne
put les maintenir jusqu'à l'arrivée du bateau qui ve-
nait leur porter secours.
Les deux soldats coulèrent de nouveau au fond et
ce n'est qu'après cinquante minutes de recherches
que l'on put retrouver leurs corps,
VILLAGE INCENDIÉ. Un incendie s'est déclaré, hier,
au hameau de la Canterie, commune de Chatillon-
en-Dunois, arrondissement de Châteaudun. Sur 21
maisons qui composaient le hameau, 13 ont été brû-
lées. C'est un enfant de treize ans, presque idiot,
qui, en jouant avec une allumette, a mis le feu à une
bourrée d'épines placée dans un passage étroit entre
la maison de son père et celle d'un voisin.
Le feu, favorisé par une extrême sécheresse, s'est
propagé rapidement aux habitations voisines et à
de nombreux bâtiments agricoles le fonctionne-
ment des pompes était en outre gêné par le manque
d'eau.
INFORMATIONS DIVERSES
Lundi prochain, de deux heures et demie à six
heures, concert gratuit par invitations, offert par M.
Dufayel, dans la salle des fêtes de ses magasins,
avec son orchestre et plusieurs artistes des principaux
théâtres. Nous engageons nos lecteurs de la province
et de l'étranger assister à ce concert. Des places leur
sont réservées; en faire la demande à M.Salichon, 24,
rue Clignancourt.
CIEL ET' T-E3R.REI
LE SOLEIL ET LA TEMPÉRATURE
Nous avons installé depuis longtemps à l'ob-
servatoire de Juvisy des thermomètres de diffé-
rentes couleurs exposés normalement aux
'rayons solaires et destinés à montrer quels
maxima les objets ensoleillés peuvent atteindre.
D'autres thermomètres donnent en même temps
la température du sol à diverses profondeurs,
ainsi que celles de l'air, des eaux, des arbres,
etc. Le 25 juillet dernier, à trois heures,, nous
observions la très curieuse série suivante
Thermomètre noir. 69°,5
bleu foncé.68°,5
bleu. 67°,0
violet. 65°,8
rouge. 63~,5
'vert. 63°,0
orang'ë. 68'0
une 61<0
blanc. 53",1
so!sab]e. 44°,4
sol à Om 10. 43°,t.
airàl'ontbre. 33",5
aol&.0'"50. 24",6
Duits à 13m. 12.0.0
.w.
La température des eaux souterraines, à 13'
mètres de profondeur, est sensiblement con-
stante pendant tous les mois de l'année et fie
varie que de quelques dixièmes de degré .entre
•l'hiver et l'été. Elle peut servir de base fonda-
mentale de comparaison,' surpassant de 1 degré
environ la température moyenne de l'air à l'om--
bre. La série précédente n'a jamais été observée
et il me semble qu'elle n'aurait pu l'être sou-
vent. Le mois de juillet 1900 comptera certaine-
ment parmi les plus chauds du siècle qui va
finir. Les maxima à l'ombre se sont élevés jus-
qu'à -34°, 35°, 3(i°, 37° et 38°, avec des moyennes
diurnes de 28°, état désastreux pour la santé
publique, comme pour l'horticulture, paur la
végétation et pour les produits de la terre, des-
séchée et appauvrie.
J'ai toujours pensé qu'il existe un rapport
immédiat et constant entre la climatologie et
l'état d'activité du soleil; mais j'avoue que le
fait n'est pas encore démontré et peut voir se
dresser devant lui plus d'une contradiction ap-
parente, C'est ce qui arrivait il y a une trentaine
d'années lorsque j'étais seul en France à soute-
nir la corrélation entre les taches solaires et le
magnétisme terrestre. Aujourd'hui, tous les as-
tronomes l'admettent. Dans la science, on ne se
rend qu'à, l'évidence, et l'on a absolument
raison.
Eh bien, l'évidence, faite aujourd'hui pour
les fluctuations du magnétisme terrestre en pa-
rallélisme absolu avec celles de l'activité so-
laire, est loin d'être faite pour la climatologie,
et elle ne le sera peut-être pas avant un demi-
siècle. Mais le temps ne fait rien à l'affaire,
comme dit Alceste.
L'état actuel du soleil semble contredire ce
principe d'une corrélation entre la fournaise so-
laire et notre petite planète, car, au lieu d'être
dans une année de maximum détaches, nous
sommes dans une année de minimum. C'est en
vain, d'ailleurs, que j'ai cherché une tache no-
table sur le disque solaire il n'y en avait qu'une
assez médiocre et fort insignifiante. Toutefois,
des facules (taches blanches, vagues, éblouis-
santes) très étendues entouraient cette tache à
unetros grande distance et occupaient une vaste
surface, et le grain de la photosphère- solaire
était partout très marqué. Le globe solaire n'é-
tait pas calme du tout. Il devait être hérissé de
flammes gigantesques et formidables.
La période de chaleur que nous venons de
traverser ne paraît pas due à une cause terres-
tre locale, car elle s'est fait sentir non seule-
ment en Angleterre aussi fortement qu'en
France, mais encore aux Etats-Unis, par delà
toute l'étendue de l'Atlantique. Cependant, ce
n'est encore là qu'une partie du globe. La mé-
téorologie ne pourra se fonder sérieusement et
devenir une science positive, digne de sa sœur
aînée l'astronomie, que par la création d'un
observatoire central synthétisant jour par jour
les ,observations faites sur toute l'étendue du
globe. Cet immense projet reçoit déjà un com-
mencement d'exécution par mon laborieux ami
L. Cruls, directeur de l'observatoire de Rio-de-
Janeiro. Toutes les nations seraient bien inspi-
rées de concourir à sa réalisation complète. Il
faudrait savoir ce qui se passe sur l'ensemble
du globe. Qui sait si les chaleurs torrides que
nous venons de subir n'ont pas eu comme
compensation du froid ou des pluies en Aus-
tralie ou en Patagonie? Nos appréciations
météorologiques, nos déductions, nos recher-
ches n'ont .forcément qu'un caractère incomplet
et insuffisant et ne sont encore qu'essentielle-
ment relatives.
Mais, encore une fois, il semble que le soleil
ait une voix prépondérante au chapitre. Depuis
une vingtaine d'années un parallélisme assez
étroit est visible entre l'état du soleil et les tem-
pératures, manifestée non seulement par le
thermomètre, mais encore par divers phéno-
mènes naturels, tels que les dates de feuillaison
et de floraison des-arbreSj le retour des oiseaux
migrateurs, l'arrivée des hirondelles, le chant
du rossignol, etc. Cette année-ci paraît faire
exception. Toutefois, un chercheur persévé-
rant, l'ingénieur Duponchel, poussant les.,
comparaisons plus loin que je n'ai osé le
faire parce que les influences planétaires
ne me paraissaient pas probables, m'a en-
voyé, le mois dernier, un travail spécial
dans lequel, outre le soleil (auquel j'avais cru
devoir m'arrêter), il a tenu compte des posi-
tions de Jupiter, Mercure et ¥éaus.et gai l'a
conduit à écrire cette phrase prophétique
« Prévision pour 1900 d'une année chaude su-
périeure de 0°7 à la moyenne générale, et prévi-
sion plus particulièrement caractéristique d'un
mois de juillet très chaud, dépassant de près de
2 la moyenne normale. » Voilà une prédiction
réalisée, et je m'empresse d'en donner acte à
son auteur.
N'est-elle due qu'au hasard? C'est peu proba-
ble, si l'on tient compte des concordances du ta-
bleau général. Dans tous les cas, elle est intéres-
sante. La dernière éclipse de soleil, qu'un si
grand nombre d'astronomes sont allés observer
sur l'immense zone de son parcours, depuis les
Etats-Unis jusqu'à l'Espagne et l'Algérie a fait
avancer d'un pas notre connaissance du soleil,
.en permettant de vérifier et de compléter cer-
taines données acquises dans les éclipses anté-
rieures. L'activité solaire, l'étendue et la forme
de son ardente atmosphère, varient perpétuelle-
ment. Il est donc certain que les radiations calo-
rifiques, lumineuses, électriques, magnétiques,
envoyées par le soleil à la terre, changent cons-
tamment, du jour au lendemain, d'une heure à
l'autre, tout en étant réglées dans leur ensemble
par la fluctuation lente de la période de onze
ans.
Ce qui serait le plus désirable actuellement,
ce serait d'arriver enfin à fonder la météorolo-
gie terrestre sur la connaissance de ces varia-
tions solaires. 11 est regrettable devoir la mé-
téorologie marcher si lentement, malgré de très
louables efforts, quand l'astronomie progresse si
rapidement. L'astronomie peut calculer une
éclipse cent ans, mille ans d'avance le météoro-
logiste ne sait pas quel temps il fera demain.
Etudions le soleil. Malgré les perturbations lo-
cales, il n'est pas douteux que c'est à ce foyer
même que nous devons remonter pour expli-
quer la marche des températures à la surface
dé notre petite planète. Ce ne sera pas là l'un
des chapitres les moins intéressants du problème
solaire.
Dans tous les cas, les plus heureux des hom-
mes sont probablement les météorologistes. Ce-
lui qui s'intéresse constamment à l'observation
de la nature se sent au-dessus des sensations
physiques qui sont pour d'autres des causes de
souffrance. Il y trouve constamment un plaisir
intellectuel tout spécial, et surtout dans les ra-
rissimes extrêmes de température. Dans les plus
fortes chaleurs d'un été comme celui-ci, le mé-
téorologiste n'a jamais assez chaud, carle ther-
momètre fût-il à 70°, il voudrait le voir à 71°,
pour la curiosité de l'exception. Dans les tem-
pératures les plus glaciales, il n'a jamais assez
froid, car si le thermomètre est descendu jus-
qu'à 30°, il serait encore plus intéressé de voir
le mercure gelé lui-même. Ainsi, il est toujours
heureux.
CAMILLE FLAMMARION.
LE MONUMENT LAVOISIER
Ce matin, dix heures et demie, a eu lieu l'inau-
guration du monument élevé par soucription pu-
blique Lavoisier, sur la place de la Madeleine,
derrière l'église et en face de la maison même qu'ha-
bita l'illustre savant. q
M. Georges Leygues présidait la cérémonie ayant
à ses côtes MM. Henry Roujon, directeur des
beaux-arts; de Selves; préfet de la Seine; Moissan,
membre de l'Institut, et la. plupart des. membres de
l'Académie des sciences dans leur costume officiel;
Barrias, auteur du monument; Eticnna Dejean,
chef du cabinet du ministre de l'instruction publi-
que Lépine, enfin tous les membres du congrès de
chimie qui occupaient une vaste estrade tendue de
draperies rouges et heureusement décorée. Plu-
sieurs couronnes avaient été déposées au pied de la
statue par les délégations des sociétés savantes
étrangères.
Lorsque la toile recouvrant l'œuvre de M. Barrias
est toiribée, d'unanimes applaudissements ont salué
ce beau monument.
Le socle, œuvre de l'architecte Gerhardt, est en
granit, avec deux bas-reliefs en bronze et deux car-
touches également en bronze, sur lesquels sont gra-
vés les principaux travaux de Lavoisier.
L'un des bas-reliefs représente Lavoisier expo-
sant ses découvertes à ses collègues de l'Académie
des sciences. Au premier plan se détache Mongp,
assis et écoutant, dans une attitude recueillie; puis,
autour de lui, les célèbres savants La grange, Con-
dorcet, Berthollet, Vicq d'Azyr, Laplace, Lamarck et
Guyton de Morveau.
Dans 1.'autre bas-relief, Lavoisier dicte, dans son
laboratoire, un mémoire scientifique à sa femme,
pendant qu'au deuxième plan un de ses élèves ap-
porte sur la table de travail une cloche à mercure.
Le savant est représenté debout, le bras étendu
comme pour défendre ainsi que M. Moissan l'ex-
pliquera tout à l'heure sa fameuse théorie de la
combustion. Le monument est, dans son ensemble,
d'un bon mouvement et d'une heureuse inspiration.
M, Berthelot, président du comité, n'a pu prendre
lui-même la parole; c'est M. Darboux, doyen de la
Faculté des sciences, qui a lu son discours très fré-
quemment applaudi.
DISCOURS DE M. BERTHELOT
Messieurs,
La cérémonie à laquelle nous vous convions aujour-
d'hui, sous les auspices de l'Institut de France, de la
ville de Paris et du gouvernement de la République, est
un témoignage éclatant de l'état de la civilisation de
notre siècle et de la reconnaissance des hommes pour
ceux qui se sont dévoués à les servir. En effet, la gloire
de Lavoisier est une gloire pure, fondée uniquement
par de grandes découvertes scientifiques, qui ont trans-
formé à la fois les connaissances générales de l'esprit
humain sur la constitution du monde, enrichi l'indu-
strie des peuples modernes dans des proportions pour
ainsi dire illimitées, et concouru par là même à l'af-
franchissement intellectuel, moral et matériel des peu-
ples telle est l'œuvre de la science moderne. Ces ti-
tres de gloire sont ceux de ses représentants les plus
élevés, Galilée, Newton, Leibniz, Lavoisier. Le rappro-
chement de ces noms montre que toutes les nations
concourent à l'œuvre commune aucune à cet égard ne
saurait prétendre au monopole de la science pure ou
de la science appliquée.
Lavoisier a bien mérité des hommes, au point de vue
philosophique, parce qu'il a établi la loi fondamentale
qui préside aux transformations chimiques de la ma-
tière il en a bien mérité au point de vue pratique,
parce que cette loi est devenue la base des industries
innombrables, fondées sur ces transformations et la
source des règles de l'hygiène et de la thérapeutique
qui en découlent Lavoisier est l'un des grands bien-
faiteurs de l'humanité! Voilà pourquoi est érigée la
statue qui se dresse en ce moment sous vos yeux, cette
œuvre de notre célèbre sculpteur Barrias voilà ce qui
a fait le succès de la souscription internationale, à la-
quelle ont concouru les savants des deux hémisphères
Allemands, Anglais, Américains, Russes, Italiens, pour
se borner aux plus nombreux, tous les peuples se sont
joints aux Français pour rendre ce témoignage public
de leur reconnaissance et de leur admiration témoi-
gnage mérité par les découvertes dues au génie de La-
voisier, et qui ont tant concoure à accroître le patri-
moine commun de l'humanité. Je dois d'abord en re-
mercier les représentants des nations réunis devant
cette statue, érigée sur l'une des grandes places de la
ville de Paris.
C'était là un honneur réservé autrefois aux hommes
de guerre et aux hommes d'Etat qui ont ensanglanté la
surface de la terre, trop souvent sans aucun profit du-
rable pour la nation dévouée à leur fortune; aussi le
philosophe ne saurait-il envisager leur œuvre qu'avec
une profonde tristesse. Aujourd'hui les peuples plus
éclairés commencent à mettre au premier rang la re-
nommée des savants, des penseurs et des artistes. L'a-
venir, ayons-en la ferme confiance, continuera a gran-
dir la mémoire des hommes qui ont servi la race hu-
maine, et à rejeter dans l'ombre les êtres de sang et
d'intrigue, qui l'ont asservie et plongée dans le mal-
heur.
Ce sont les travaux de Lavoisier dont il convient de
tmrler ici. fla se rapportent et, ym découverte fonda-
mentale, dont ils dérivent tous, celle de ta. constitu-
tion chimique de la matière et de la distinction entre
les corps pondérables et les agents impondérables, tels
que la chaleur, la lumière, l'électricité, dont les corps
pondérables subissent l'influence. La découverte da
cette distinction a renversé les anciennes conceptions,
qui dataient de l'antiquité et qui s'étaient perpétuées
jusqu'à la fin du siècle dernier.
M. Berthelot retrace l'histoire des découvertes de
Lavoisier, accomplies en dix années, avec une ar-
deur et une énergie inexprimables, puis il ajoute
Ces deux lois fondamentales de la nature distinction
entre les corps pondérables et les agents impondéra-
bles, et invariabilité de nature et de poids des corps
simples une fois établies, Lavoisier en tira aussitôt les
conséquences les plus importantes sur la composition
des acides et des oxydes métalliques, sur la composi-
tion de l'air, sur celle de l'eau, sur la composition des
matières organiques, sur le rôle de la chaleur en chi-
mie. sur la chaleur animale, enfin sur la nature de la
respiration en physiologie. Les conséquences de ces
découvertes se sont poursuivies pendant tout le cours
du dix^neuvième siècle, elles sont devenues le point
de départ à la fois des idées théoriques des chimistes,
des physiciens et des physiologistes modernes, et la
base des applications les plus fructueuses pour l'huma-
nité en hygiène, en médecine, en agriculture et dans
les industries, aujourd'hui innombrables, qui sont
fondées sur les transformations chimiques de la ma-
tière
Après avoir retracé le brillant tableau de ces ap-
plications, M. Berthelot termine tn reproduisant
quelques paroles de Lavoisier lui-même publiées
dans les Mémoires de l'Académie en 1793. Ces
paroles montrent quel sentiment profond ce grand
génie avait du rôle et des devoirs de la science et
de la solidarité humaine:« « Il n'est pas indispensable
pour bien mériter de l'humanité et pour payer son
tribut à la patrie d'être appelé aux fonctions publi-
ques qui concourent à l'organisation et à la régéné-
ration des empires. Le physicien peut aussi dans le
silence du laboratoire exercer des fonctions patrio-
tiques il peut espérer par ses travaux diminuer la
somme des maux qui affligent l'espèce humaine,
augmenter ses jouissances et son bonheur, et aspi-
rer ainsi au titre glorieux de bienfaiteur do l'huma-
nité. »
M. Moissan, secrétaire du comité, remet le monu-
ment à la ville de Paris et remercie tous les savants
qui ont, gracieusement, apporté leur souscription.
ajoute
Il est des gloires hâtives qu'il faut s'empresser de re-
présenter par le marbre ou le bronze, pour que nos fils
puissent n'en pas perdre le souvenir. Lavoisier, lui,
pouvait attendre.
M. Moissan constate que tous les pays ont voulu
contribuer à l'érection de ce monument et que l'em-
pereur Nicolas II a, lui-même, pris le comité russe
j sous son patronage. Tous les peuples, ainsi, ont
apporté leur tribut à l'homme de génie qui travailla
pour l'humanité.
M. de Selves reçoit ensuite le monument au nom
de la ville de Paris « La piété du monde savant, dit
le préfet de la Seine, l'a élevé la piété de Paris
saura le conserver. »
Enfin M. Georges Leygues prend la parole au nom
du gouvernement
DISCOURS DE M. LEYGUES
M. Leygûes remercie le comité, les souscripteurs
ét les savants. Il félicite l'architt'ftej M. Gerhardt,
et le statuaire, M. Barrias, puis retrace la carrière
de Lavoisier « unique pour l'histoire des sciences ».
Lavoisier fut un créateur dont le nom vivra tant
qu'il y aura une science et des hommes pour l'ho-
norer.
Mais Lavoisier a été aussi un philosophe
Il est de la lignée glorieuse qui, s'ouvrant avec les
maîtres de la 'sagesse antique, a, au cours des âges
éclairé notre marché en forçant le ciel et la terre à nous
révéler une parcelle de leur mystère.
Il est de .la famille qui va des Pythagore et des Aris-
tote aux Pascal et aux Newton, aux Cuvier et aux
Pasteur.
Philosophe, Lavoisier le fut par ce trait et aussi par
cet autre il ne vécut point emprisonné dans sa science
propre; il regarda au delà des murs de son labora-
toire et il vit l'homme. Son esprit était vaste et lumi-
neux, son cœur était généreux et haut, plein de pitié
et d'humnnité.
Nul ne fut plus que lui <̃ sociable », comme on disait
au dix-huitième siècle. Je n'entends pas rappeler par ta
seulement les réunions intimes, relevées par le charme
d'une politesse exquise, que tenaient chez lui les sa-
vants et les philosophes de Franco et d'Europe, les La-
place, les Monge, les Bertholle.t, les Priesley, les Watt,
les Franklin, les lilagden, les Fontana, j'entends surtout
louer le Lavoisier philanthrope à qui Voltaire aurait pu
adresser son Epitre à un homme.
Fermier général, il ne cessa de combattre dans les
vues généreuses de Turgot, dont il fut l'auxiliaire in-
fatigable et avec lequel il était lié d'une fidèle amitié.
Après la chute du grand ministre, il ne cessa de se
réclamer de lui et de proclamer la nécessité des ré-
formes.
Le ministre rappelle que, de sa propre initiative,
Lavoisier supprima des droits injustes, réclama la
création de caisses de secours et fut l'adversaire
des privilèges: « S'il est permis, dans une société,
de faire des exceptions en faveur de quelque ordre
de citoyens, ce ne peut être qu'en faveur des pau-
vres. »
M. Leygues dit comment Lavoisier fit les plus ad-
mirables efforts pour donner au peuple une forte
éducation nationale. Son plan, tracé dans les lié-
flexions sur l'instruction publique, présentées à la
Convention, est nn chef-d'œuvre de clarté et de lo-
gique. Et M. Leygues termine en ces termes
Philosophe et philanthrope, Lavoisier ne pouvait être
que favorable à la Révolution. Il en avait senti la
grandeur, les aspirations généreuses et l'irrésistible
élan. Il ne lui ménagea ni ses encouragements, ni son
concours. Commissaire de la trésorerie nationale, di-
recteur des poudres ot salpêtres, membre le plus ac-
tif de cette grande commission des poids et mesures
qui allait donner au monde le système métrique, il fut,
en quelque sorte, le savant officiel de la patrie.
Il semblait que tous les honneurs nationaux lui
fussent réservés, et, cependant, enveloppé tout à coup
par la tourmente révolutionnaire, impliqué dans le
procès des fermiers généraux, il eut la tête tranchée.
La France, en proie à la guerre civile et à la guerre
étrangère, comme l'Ajax de la tragédie antique, frap-
pait dans les tériîibres peuplées de fantômes. N'es-
sayons ni de discuter ni d'excuser. Les accusateurs et
les juges de Lavoisier trahirent l'humanité et la patrie.
Cette mort fut un grand crime.
Heureusement, la force invincible des choses finit
toujours par triompher. Les institutions scientifiques,
qui semblaient avoir disparu pour jamais avec Lavoi-
sier, se relevèrent bientôt, et, vivifiées et rajeunies par
le souffle puissant de la Révolution, elles refleurirent
dans notre glorieux Institut de France. Chez nous, les
droits de la pensée sont imprescriptibles. Rien ne peut
prévaloir contre eux.
Lavoisier fut vaillant devant la mort J'ai obtenu,
» écrivait-il à Augez de Villers, une carrière passable-
» ment longue, surtout fort heureuse, et je crois que
» ma mémoire sera accompagnée de quelques regrets,
» peut-être même do quelque gloire, Qu'aurais-je pu dé-
» sirer de plus? Les événements dans lesquels je me
» trouve enveloppé vont probablement m'éviter les in-
» convénients de la vieillesse. Je mourrai tout entier; ¡
» c'est encore un avantage que je dois compter au
» nombre de ceux dont j'ai joui. »
Un seul mot est à reprendre dans ces paroles suprê-
mes. Les hommes comme Lavoisier ne meurent pas
tout entiers, et l'échafaud ne sert qu'à exhausser le
piédestal sur lequel les générations reconnaissantes
dressent un jour leur image.
Ce discours a été coupé de vifs applaudisse-
ments.
La cérémonie a aussitôt après pris fin, sans le
moindre incident.
TRIBUNAUX
Ha villa. Antijuivc
{Dépêche de notre envoyé spécial)
APRÈS L'ACQUITTEMENT
Draguignan, 26 juillet.
La cour n'a pu statuer sur les conclusions de la
partie civile. En effet, Mo Ménard a développé des
conclusions d'incompétence prises pour,les acquittés,
qui étaient.d'ailleurs absents, par M0 Guérin, avoué.
Ces conclusions sont fondées sur ce que la partie
civile n'a requis la condamnation à des dommages-
intérêt des accusés acquittés qu'après l'arrêt d'ac-
quittement rendu par la cour et alors que Colle-ci,
suivant Mo Ménard, ayant condamné la partie civile
aux dépens, était dessaisie par suite même de l'ar-
rêt qu'elle venait de prononcer.
La cour, conformément à l'avis du procureur gé-
néral, a rejeté ces conclusions mais, comme un
pourvoi en cassation a été immédiatement forme
contre cette décision et que le pourvoi a été jugé é
suspensif, la cour a dû remettre à une session ulté-
rieure son arrêt sur le fond.
La défense n'en demandait pas davantage et l'au-
dience a été levée.
Les mensonges de la photographie, Le
11 janvier 1899, le journal le Siècle faisait, on s'en
souvient, paraitre un supplément dans lequel, sous
le titre les Mensonges de la photographie, il publiait
la photographie de dix-neuf groupes de fantaisie,
imaginés par lui et accompagnés de légendes satiri-
riques parmi ces groupes, en figurait un représen-
tant la duchesse d'Uzès et M, Arthur Meyer, direc-
teur du Gaulois.
La duchesse d'Uzès intenta alors au gérant du
Siècle, à l'administration et à M. Yves Guyot, direc-
teur, un procès en 50,000 francs de dommages-inté-
rêts, et, à la date du 3 août, la 1" chambre du tribu-
nal de la Seine condamna le gérant et l'administra-
teur du Siècle, conjointement et solidairement à
5,000 francs de dommages-intérêts. M. Yves Guyot
était mis hors de cause, rien n'indiquant qu'il eût
pris part à la publication du dessin dont se plaignit
la duchesse d'Uzès. P
Sur appel, t'affaire est venue devant la 5* chambre
de la cour, où elle a été plaidée par Me Ployer, pour
la duchesse d'Uzès, et par Mo Lévy-Salles, pour le
Siècle. Y p
La cour a rendu hier son arrêt; elle a élevé à
7,000 francs le chiffre des dommages-intérêts, et,
retenant en cause M. Yves Guyot, l'a condamné £
payer ces dommages-intérêts jusqu'à concurrence
de 5,000 francs.
Conducteurs de fauteuils voulants. MM,
Paul Besson et Albert Lelong, tous deux conduc-
teurs de fauteuils roulants à l'Exposition, venaient,
hier, se plaindre au référé, tant en leur nom qu'en
celui de soixante-quinze autres de leurs camarades,
de ce qu'ils eussent été brusquement congédiés par
la société qui les avait embauchés.
Ils avaient été embauchés pour la durée de l'Expo-
sition au traitement fixe de 90 francs par mois, plus
la totalité des pourboires, et ils ne pouvaient, pré-
tendent-ils, être congédiés que pour manquement
aux règlements. Ils pouvaient donc se croire assu-
rés de leur emploi jusqu'à la clôture de l'Exposition,
lorsqu'il y a huit jours environ une partie d'entre
eux ont été prévenus qu'ils étaient remerciés et que
leur compte serait réglé le 25 juillet.
Ils ont protesté, mais la société a passé outre et
ils se sont vus dans l'obligation de rendre leur cos-
tume.
C'est dans ces conditions que, sans attendre l'is-
sue d'un procès qui ne pouvait aboutir qu'après la
fermeture de l'Exposition, ils prétendaient qu'ils
avaient le droit de prendre des mesures conserva-
toires, pour assurer le payement éventuel de l'in-
demnité qu'ils entendaient réclamer, soit 450 francs
par personne et par mois en comptant les pourboires,
soit 34,000 francs pour les soixante-quinze intéres-
sés, et qu'ils ont introduit un référé pour être au-
torisés à saisir entre les mains de tous agents de la
Société au Trocadéro ou ailleurs toutes sommes
lui revenant à concurrence de 34,000 francs et qui
seraient versées aux mains d'un séquestre nommé
par le président des référés.
Mo Jules Auffray, avocat, assisté de Mo Herbert,
avoué, s'est présenté pour les demandeurs.
A demain la solution.
La cas'te d'un autre. Se trouvant de service
dans la rue Royale, le 21 mars dernier, le gardien
de la paix Roques dressait procès-verbal contre le
conducteur d'un tilbury pour « vitesse exagérée à
gauche de la chaussée », et, invité à décliner son,
nom, le conducteur du tilbury remettait au gardien
de la paix une carte de visite au nom de M. Pierre
de Boutray, château de Garches, à Saint-Cloud.
A quinze jours de là, par défaut il est vrai, M.
Pierre de Buutray était condamné par le tribunal de
simple police, pour contravention à l'ordonnance du
31 août 1897, à un jour de prison et 10 francs d'a-
mende.
Mis au courant de cette condamnation par défaut,
M. de Boutray se hAta de faire appel de cette déci-
sion et faisait plaider hier devant les juges de la 11°
chambre correctionnelle qu'à l'époque où procès-
verbal était dressé contre lui il se trouvait non à
Paris, mais en Bretagne.
Et l'agent Roques d'ajouter
J'ai dressé mon procès-verbal sur la présenta-
tion de la carte que m'a remise le contrevenant,
mais je no crois pas que le contrevenant auquel j'ai
eu affaire soit M. de Boutray ici présent.
Le tribunal n'avait donc plus qu'à acquitter. Il l'a
fait dans les termes suivants
Attendu que l'inculpé a produit à l'appui de ses
assertions un nombre important de documents qui, par
leur caractère d'authenticité, par la qualité des per-
sonnes qui les ont délivrés, et qui en ont affirmé la
sincérité, sont dd nature à ébranler la confiance du tri-
bunal dans les énonciations contenues dans le procès-
verbal qui a servi de base aux poursuites et à faire
penser que l'agent rédacteur a pu, saris mauvaise foi,
être induit en erreur par une personne qui aura, dans
le but de conjurer les conséquences du procès-verbal,
usurpé l'identité de l'appelant.
Assassin de sa maîtresse. Hier ont com>
paru devant le tribunal correctionnel de Grenoble,
pour coups et blessures, les frères Emile et Marcel
Samuel, dits David, qui tiennent un bazar à Greno-
ble. q
Le 24 juin dernier, Emile Samuel portait à Mlle
Blanche Chabas. artiste dramatique, sa maîtresse,
29 coups d'un stylet-poignard dont il s'était muni
quelques heures auparavant. Cette scène s'est pas-
sée en présence de Marcel Samuel, frère du précé-
dent, que la victime accuse de l'avoir prise à la
forge pendant qu'Emile la frappait. Marcel fut d'a-
bord arrêté comme son frère, puis mis en liberté
provisoire. L'instruction aboutit au renvoi des deux
frères devant le tribunal correctionnel.
Le tribunal a condamné Emile David à dix mois
de prison et son frère Marcel à un mois.
LIBRAIRIE
Princes, géiicrnnx et soldais allemands, par Otto
von der Trense, 1 vol. 3 fr. 50, chez Lavauzelle, Paris.
Sous ce titre, M. Otto von der Trense publie chez
Lavauzelle te volume le plus docjmenté et le plus sa-
vant qu'il soit. C'est do la psychologie, de l'anecdote,
de l'histoire et des histoires à savourer, à retenir et
à conter. Ses compatriotes lui garderont probablement
rancune de ses indiscrétions, mais les lecteurs de notfe
pays lui sauront gré de sa piquante franchise, d'au-
tant que, par ses illustrations, son style alerte et
brillant, sa simplicité et son brio, ce livre d'un Alle-
mand sur l'Allemagne actuelle, sur l'empereur, les
altesses grandes et petites, les généraux et les trou-
piers est, avant tout, bien français.
AVIS ET COMMUNICATIONS
AU -SENEGALI
C'est le pays où nous pouvons nous croire trans-
portés, et contre l'épouvantable chaleur qui nous ac-
cable il n'y a rien à faire. Comment se rafraîchir
sans crainte d'indisposition? En faisant usage d'un
bon tonique le BYRRH, le plus populaire de tous,
constitue un rafraîchissement aussi sain qu'agréa-
ble, si on l'étend de sirop de citron et d'eau de Seltz.
Pris pur le BYRR H fortifie les voies dig'estives. C'est
un préservatif contre les malaises intestinaux.
Les vacances. Dans vos préparatifs de départ,
n'oubliez pas l'alcool de menthe de Ricqlès;avec un
flacon de Ricqlès, vous avez sous la main un cor-
dial énergique, une boisson rafraîchissante, une eau
de toilette délicieuse et un dentifrice exquis.
CONSEIL PRATIQUE
Peu de personnes ignorent quelle triste infirmité
constituent les hémorroïdes, car c'est une des affec-
tions les plus répandues; mais, comme on n'aime
pas à parler de ce genre de souffrances, même à son
médecin, on sait beaucoup moins qu'il existe, de-
puis quelques annéps, un médicament, l'Elixir de
Virginie, qui les puérit radicalement et sans aucun
danger. On n'a qu'à écrire, 2, rue de la -Tacherie,
Paris, pour recevoir franco la brochure explicative.
On verra combien il est facile de se débarrasser de
la maladie la plus pénible, quand elle n'est pas la
plus douloureuse. Le flacon 4 fr. 50, franco.
PALAIS DE L'QPTIÇUE
LA GKR-A-NDE LUNETTE
I^it Statue d'Or d'un million
60attractionspour 1 fr. 50(1 fr. pr les porteurs de bons)
NÉCROLOGIE
On annonce la mort du docteur Girard, député ré-
publicain du Puy-de-Dôme.
Le docteur Girard représentait la première circon-
scription de Riom. Il était conseiller général.
Il était né le 4 décembre 1826. Il fut élu pour la,
première fois conseiller municipal de Riom le 25 sep- ·
tembre 1870, conseiller général le 8 octobre 1871, dé-
puté le 20 août 1893. Il a été maire de Riom de 188&
à 1888.
VIOLETTE IDEALE «^8*8^ *.u£J£Vj«£*
SAINTE-BARBE
COURS DE VACANCES
Les Cours préparatoires à l'Ecole
Centrale (session d' Octobre) à /'Ecolô
des Mines, à i'Ecole des Ponts et
Chaussées et aux Ecoles de
Commerce, ouvriront le 1er août.
Les Cours de revision pour les bacca-
lauréats classique et moderne
(rhétorique, philosophie, élémentaires et
seconde modérn e) ouvriront le 3 Septembre.
Demander le Prospectus spécial &
Sainte-Barbe, Rue Cujas, 2.
Rapport favorable de V Académie de Médecine
mMMSEÏŒM
Antiseptique, cieatrisant, Hyf/ltiniQtve
Purifie l'air cb»r
^réacrve des maladies epidémiques et contagieuses.
Précieux pour le^ soins inîim»» du corps.
Eltter Mirqwsd fabriqué: TOUTES PHARMACIES J
S AU de COLfifiME oe 10T8T îS.'SSVTSSSS:.
DD AtniTC'Oli'TTD ^° Paris, licencié es lettres»
PROFESSEUR d~ Pal'Îs,iiceucié,è~ lettres.
1 nUrBûpûUlïi diplômé (hautes références),
accepterait situation de précepteur dans une famille
à la campagne ou au bord de la mer, de préférenca
sur les côtes de Normandie.
Ecrire à M. Charles Jacques, Thury-Hareourt
(GalvaddsJ.«
tien, sous la présidence de :M. Millerand, ministre du
commerce.
Ge congrès tiendra ses séances jusqu'au 28 jui!-
let. Il présente cette particularité d être le premier
qui ait été réuni spécialement pour la presse médi-
cale.; de nombreux membres et délégués étrangers
Dnt répondu à l'appel de leurs confrères français.
Le ministre atout d'abord souhaité la bienvei-jue aux
congressistes ensuite, le président du comité d'or-
ganisàtion, M. Corail, sénateur, a pris la parole pour
remercier M. Millerand et faire accueil aux délégués
Strangers parmi lesquels se trouvent les docteurs Vir-
show, de Berlin, Estherner, des Etats-Unis, Claus-
son, de la Norvège, Mendezadal, du Mexique, van
Haubel, de Belgique, et Marcilly, du Canada. Le bu-
reau du congrès est composé comme il suit: prési-
dent, le docteur Cornil; vice-présidents, les doc-
teurs Lucas Championnière et Laborde; secrétaire
général, -le docteur Blondel.
Après la séance, les congressistes se sont rendus
à l'Hôtel de Ville, où ils ont été reçus par M. Gré-
4auval, président, et par le bureau du Conseil mu-
flkipal, ainsi que par M. Lépine, préfet de police,
et par le secrétaire général de la préfecture de la
Seine.
Notre correspondant de Vienne nous télégraphie
M. W. Singer, rédacteur en chef du Neues Wiener
Tageblatt, vient de partir pour Paris pour y présider
le congrès international de la presse qui va s'ouvrir.
Les autres membres de la presse de Vienne qui
prendront part au congrès sont déjà en route.
Les journalistes hongrois, sous la conduite de
MM. Eugène Rakosi et Joseph Veszi, sont partis
Mer soir de Budapest et arriveront à Paris dimanche
matin, le jour même de l'inauguration du pavillon
de la presse à l'Exposition.
MM. Baranton et Gaîli, conseillers municipaux, qui,
ainsi que M. Balliôre, avaient.été désignés pour pré-
sider des distributions de prix de leurs quartiers,
puis écartés par décision du préfet de la Seine, vien-
nent d'adresser à M. de Selves la lettre suivante
dont ils se proposent de faire afficher des copies
dans leurs quartiers
Monsieur le préfet,
Nous apprenons que, de par votre décision, nous ne
nrésiderons pas les distributions.De prix aux écoles
Ses quartiers que nous représentons.
Un gouvernement qui se prétend républicain substi-
tue, en cette occasion, des fonctionnaires aux élus du
suffrage universel.
Nous protestons, parce qu'il est do notre devoir de
le faire, contre l'exclusion qui nous frappe.
Non seulement, cependant, une telle mesure ne nous
atteint pas, mais elle prouve, par. l'hostilité toute par-
ticulière dont nous honore le ministère Waldeck-Rous-
3eau, que nous avons plus'que jamais droit à la con-
âance de nos électeurs.
Nous leur dénonçons donc cet acte d'arbitraire qui
a»ontre bien à quels misérables moyens a recours un
gouvernement soi-disant fort, condamné à une im-
mense majorité par lo suffrage universel parisien, pour
se venger de. la grande Ville patriote et républicaine.
Veuillez agréer, monsieur le préfet, nos salutations.
JlTJ JOUR LE JOUR
L'eau à Paris
l'EAU POTABLE. LE TOUT A L'ÉGOUT. L'INFECTION
DE LA SEINE
On s'est occupe Mer, officiellement, en deux en-
droits différents, ,de la question de l'eau potable et
de
A Chatou, où M. Berteaux, député, avait convo-
qué les maires des communes riveraines de la Seine,
la réunion a été des plus nombreuses rien ne sau-
rait mieux attester la profondeur du mal, quelle
qu'en soit la cause, que 1 empressement des intéres-
sés à rechercher les moyens d'y remédier.
Très naturellement, les assistants ont protesté
contre le régime qu'ils subissent: p
Que nous avait-on dit, promis, répété ? s'est écrié M.
Berieaux. Trente millions suffisaient pour jeter sur les
champs d'épandage toutes les immondices de Paris, dé-
sormais enlevées à la Seine on était au large avec 3,500
hectares de champs le débit des collecteurs ne devait
pas dépasser 140 millions de mètres cubes par an. A
dater du 14 juillet, la Seine ne devait plus connaître que
des eaux pures de toute contamination parisienne la
banlieue pourrait respirer.
Autant de vaines promesses, qu'une promenade sur
les bords empestés de la Seine fait évanouir comme
les infortunés qui s'y aventurent par ces chaleurs funi-
ûulaires.
Les champs d'épandage? Il y en a 5,500 hectares; ils
sont, du reste, insufflsants. Le- débit il atteint et dé-
passe 220 millions de mètres cubes. Il faudrait doubler
les champs d'épandage pour leur faire absorber la tota-
lité des produits des égouts parisiens. La ville, pour
écouler à toute force les produits des collecteurs, a dû
tes rejeter de nouveau dans la Seine.
M. Berteaux a été vivement applaudi. Puis chaque
maire, chaque concilier général est venu exposer
sa situation particulière. Lo maire d'Herblay même
avait apporté, dans une bouteille un pou d'eau de
Seine: jamais on n'en vit de plus noire, de plus
sale, de plus impure.
Finalement la réunion a décidé à l'unanimité
I 1» D'envoyer une délégation au ministre des travaux
publics afin d'obtenir la suspension provisoire de l'ar-
rête préfectoral ordonnant l'exécution intensive du pro-
gramme du tout à l'égout et à la fermeture du collec-
feur de Saint-Denis qui se déverse dans la Seine;
2° De constituer un syndicat de toutes les communes
totéressôes en vue d'exercer toutes actions utiles pour
Obtenir l'épuration complète de la Seine.
Pendant ce temps, à Paris, la 6e commission du
Conseil municipal tenait séance, en présence de
M. Bochmann, ingénieur en chef du service des
eaux et de l'assainissement, c'est-à-dire des deux
services spécialement incriminés.
M. Bechmann a expliqué à ses auditeurs quelle
était la situation actuelle. Et d'abord, il a affirmé,
en citant des chiffres et des dates, que la ville de Pa-
ris n'est pour rien dans l'infection de la Seine, puis-
qu'elle n'y déverse actucll entent pas d'eaux d'é-
gout. Nous avons nous-mêmes exposé hier le rai-
sonnement que tient en cette matière le service de
l'assainissement.
En ce qui concerne l'approvisionnement de Paris
en eau potable, M. Bechmann a déclaré que la me-
sure prise de fermer, pendant la nuit, les robinets
de distribution d'eau de source avait permis d'en-
rayer la baisse rapide du' niveau dans les réser-
voirs depuis le 21 juillet, date d'inauguration du
nouveau régime, co niveau a peu à peu remonté. De
plus le -nouveau réservoir de Saint-Cloud (100,000
mot. c.) fonctionnera dans quelques jours. En sorte
que, même si la sécheresse se prolonge, on ne man-
quera pas d'eau de source à Paris. Il est donc, dès
main enant, certain qu'aucun quartier ne recevra
d'eau de Seine. M. Bechmann a insisté sur l'impor-
tance de ce résultat qu'on atteint pour la première
fois.
Certes, la fermeture des robinets pendant la nuit
a des inconvénients pour quelques industriels et
commerçants, mais au service des eaux comme à la
sixième commission on a pensé que l'intérêt général,
qui est d'éviter à la population la menace de distri-
butions futures d'eau de Seine, devait primer les
intérêts particuliers. Et l'on a décidé de ne rien
changer à ce qui a été fait.
Toutefois, puisque l'occasion s'en présentait, on a
discuté de différentes questions qui touchent à la
consommation de Veau de source et à l'augmentation
de l'approvisionnement de Paris.
Et d'abord, la commission s'est demandé s'il ne
serait pas possible de substituer l'eau de rivière à
l'eau de source pour le fonctionnement du tout à
l'égout. Jusqu'à présent, il est vrai, le tout à l'égout
n'absorbe quotidiennement que 20,000 mètres cubes
d'eau sur les 300,000 distribués. Mais il augmentera
d'importance, et c'est un jour 5&,000 mètres cubes,
lu'il lui faudra. Ne pourrait-on les prendre dans la
Soine ? Y
Evidemment, a répondu M. Bechmann, et les tra-
vaux déjà commencés pour augmenter la pression de
l'eau de rivière le permettront. Mais cette utilisation
nouvelle de l'eau de rivière suppose à la fois l'installa-
tion d'une canalisation spéciale, d'un compteur nou-
veau et d'un réservoir (car la pression variera forcé-
ment à chaque instant à cause des emplois multiples
de l'eau de rivière sur la voie publique et rendra le ré-
servoir indispensable). Les propriétaires de grands im-
meubles auront intérêt à faire cette dépense, qu'ils ré-
cupéreront vite par les économies réalisées sur le prix
de l'eau. Mais les petits propriétaires y consentiront-
Us. sachant d'avance qu'ils y perdront quelque argent?
C'est peu probable. Or, nous ne pouvons pas les y
abliger.
Au surplus ce n'est pas tant l'économie des eaux
qu'il faut désirer qu'un approvisionnement plus im-
portant de la Ville. Et à cela nous tendons par les ad-
•âucùons nouvelles projetées et par la création de nou-
veaux bassins filtrants.
'Le plan général élaboré en 1894 pour l'alimentation
de Paris en eau potable comprenait deux périodes.
L'une allait jusqu'en 1900 et devait se terminer par
l'adduction du Loing et du Lunain. Elle est achevée,
l'adduction est faite, et déjà Paris, même par les cha-
leurs actuelles, jouit d'un régime enviable.
L'autre période va commencer, et dès la rentrée du
Conseil municipal un plan lui sera soumis pour l'ad-
duction de nouvelles sources déjà choisies d'ailleurs.
Et les travaux commenceront aussitôt.
Voilà ce qu'on dit à Chatou et à Paris. Et la ques-
tion n'est pas près d'être épuisée, surtout si la cha-
leur persiste quelque temps. Au surplus, alors même
qu'elle aura cessé, on parlera encore de l'eau, car
Si. Bussat, conseiller municipal, vient d'adresser à
M. de Selves la lettre suivante
Monsieur le préfet de la Seine, 26 juillet.
J'ai l'honneur de vous informer que je vous question-
nerai sur le manque d'eau dont souffre la population,
parisienne à l'heure actuelle.
Votre service des eaux a fait placarder un avis infor-
ïdant les intéressés que l'eau de source serait suppri-
mée de onze heures du soir à six heures du matin en
outre, vos ingénieurs accusent les Parisiens de « gas-
pillage ».
Il est inadmissible que les habitants de la capitale
manquent d'eau potable. Les nombreux millions dépen-
sés pour les captations et adductions d'eau de source
donnent droit aux Parisiens, non seulement d'en être
fournis en toute saison, mais encore de pouvoir la «gas-
piller » si bon leur semble.
La vérité c'est que la plus grande partie de cette eau
est « gaspillée par votre administration pour les chas-
ses du « tout à l'égout » et le fonctionnement des as-
censeurs hydrauliques, alors que l'eau do Seine ou de
Marne est tout indiquée pour ce service.
La mesure prise par le service des eaux atteint gra-
vement nos concitoyens au triple point de vue
Du bien-être en supprimant l'eau pendant la nuit
De la salubrité en arrêtant le fonctionnement des
cabinets d'aisances et du tout à l'égout
De la sécurité en augmentant les dangers en cas
d'incendie, l'eau n'arrivant plus par défaut de pression,
comme le cas s'est produit avant-hier l'Exposition.
Malgré l'usage des pompes à vapeur, l'eau n'est arri-
vée qu'au bout de vingt minutes par les conduites or-
dinaires.
D'ailleurs, ce défaut de pression existe toute l'année
dans une partie de Paris. La mairie du cinquième
arrondissement, par exemple, n'est jamais -alimentée.
Remarquez enfin que seize mille immeubles seule-
ment sont pourvus du « tout à l'égout ». Si ce ser-
vice fonctionne mal et exige autant d'eau de source
maintenant, que sera-ce quand les quatre-vingt-dix
mille immeubles de la capitale devront être des-
servis ? 7
Je crains: 1° qu'il n'y ait eu incurie grave de votre
service des eaux
2» Que ce service n'ait donné au Conseil, lors du vote
des crédits, des chiffres inexacts .sur le débit réel des
sources captées, et qu'à l'usage ces-chiffres n'aient été
considérablement réduits, car, véritablement, -le cube
.officiel d'eau jle source devrait suffire à tous les be-
soins.
Veuillez agréer, monsieur, le préfet, l'expression de
ma haute considération.
FAITS DIVERS
Xj.a. TEM:p:É:R.jêLTT7:R.:E3
Bureau central météprologique
Vendredi 27 juillet.- Le baromètre descend de 4 mm.
en Bretagne; une faible dépression (Belle-Isle, 759 mm.)
s'avance vers la Vendée, -tandis qu'une aire de pression
relativement élevée s'étend du nord de l'Ecosse à l'Ita-
lie. Une zone inférieure à 760 mm. couvre la Russie.
Le vent est faible ou modéré de l'est sur la Manche
et la Bretagne, du sud-ouest en Gascogne; il est va-
riable en Provence.
Des pluies sont signalées vers le littoral de la Balti-
que et en Irlande.
En France, le temps a été généralement sec; on si-
gnale seulement 1 mm. d'eau à Lyon.
La température s'abaisse sur les Pays-Bas et l'Alle-
magne. Hier, le thermomètre s'est élevé jusqu'à 37° à
Limoges, 36° à Lyon, 35° à Besançon, 3#> au Mans, 33» à
Nantes et à Lorient.
On notait ce matin 19» au mont Aigoual, 20° au puy
de Dôme.
En France, des orages sont probables dans l'Ouest,
avec abaissement de la température; ailleurs, temps
chaud et orageux.
A Paris, hier et ce matin, beau. ̃
Moyenne d'hier 26 juillet, 25°8, .supérieure de 6°9 à la
normale.
Depuis hier midi température maxima 33°1, minima
de ce matin 19»2j
A la tour Eiffel: -maximum, 28«4; minimum, 18°2.
Baromètre à 7 heures, du matin, 762 mm. 5; en baisse
à midi.
Situation particulière aux ports
La mer est belle généralement.
DÉPUTÉ VICTIME D'UN -ACCIDENT. M.^Goussot, dé-
puté de Pantin, rentrait, hier, à minuit, à son domi-
cile, 5, boulevard du Palais; lorsque le cheval de son
fiacre s'emballa. An môme instant le tramway de la
Chapelle– square Monge, qui venaitensensinverse,
accrocha le fiacre.
M. Goussot et le cocher, nommé Gabriel Ergot,
furent.projetés sur la chaussée et la voiture fut
brisée.
M. Goussot, assez grièvement contusionné aux
jambes et au bras droit, a été transporté chez lui, où
un médecin est venu lui donner des soins.
Quant au cocher, les blessures qu'il a reçues à la
tête ont nécessité son transport à l'Hotel-Dieu.
LE CRP1TAINE DI FRANCE. Nous avons dit que le ca-
pitaine Alphonse de France, du 9° cuirassiers, avait
disparu depuis le 15 juillet, près de Briançon, au
cours d'une excursion en montagne avec ses cama-
rades de l'Ecole supérieure de guerre. Quelques jour-
naux ayant annoncé que le corps du capitaine avait
été retrouvé au Galibier de Valoise, le général de
France, ancien commandant de corps d'armée, qui
dirige les recherches du corps de son fils, dément
cette information.
LA SAINTE-CHAPELLE. Cela remonte a 1836 ou 1838.
Le bijou d'architecture qu'est la Sainte-Chapelle,
dont tous les Parisiens s'enorgueillissent, quoique la
plupart d'entre eux n'en aient jamais aperçu que la
èche, fut, à cette époque lointaine, enveloppé d'une
gangue de poutres et de madriers. Il s'agissait d'en
restaurer quelques parties. Un architecte de talent,
M. Duban, qui succéda à Visconti comme membre
de l'Institut, à qui nous devons la galerie d'Apollon,
au Louvre, eut la direction des travaux de la Sainte-
Chapelle. Et l'on se mit à l'œuvre, prudemment, sa-
gement, lentement, consciencieusement, «1 bien
qu'aujourd'hui, en l'an 1900, la dernière poutre des
échafaudages, qu'on avait fini par croire éternels,
vient de tomber.
Nous en sommes ravis. La couleur de l'échafau-
dage attestait son antique origine et, quand on, con-
duisait un ami étranger devant le magnifique mo-
nument, on se sentait quelque peu honteux de
« l'empressement administratif » qu'on avait mis à
le soigner. Nous ressemblions à une dame qui au-
rait serré de splendides parures dans un coffre à
bois. Désormais, et sans crainte, nos hôtes fatigués
des richesses modernes que leur offre l'Exposition,
pourront aller contempler la Sainte-Chapelle.
MAISON MATERNELLE. Nous recevons un appel pres-
sant de Mlle Angèle Koppe, qui continue avec un
égal dévouement l'oeuvre si digne d'intérêt et d'ad-
miration entreprise par sa mère, Mme Louise Koppe.
La-fondatrice de la Maison maternelle est morte, on
le sait, il y a quelques mois. Sa fille a recueilli de
lhëritageniaternel l'obligation morale de venir en
aide aux enfants malheureux.
Grâce à la générosité de nos lecteurs, Mme Louise
Koppe avait pu envoyer 173 enfants à la eamnag*ne.
Cette année, l'excellente femme avec le concours de
deux jeunes filles séduites par son esprit de charité,
avait acheté une vaste propriété, ornée d'un beau
parc, où elle a transporté les lares de la Maison ma-
ternelle. Un hangar de 27 mètres de long a été trans-
formé en dortoirs, chambres, infirmerie, préau, ré-
fectoire, cuisine, celliér, bureau. Tout est prêt. Mais
l'argent est épuisé et, faute de ressources, on ne
peut y envoyer que 22 enfants, alors qu'il y a place
pour 50.
Chaqué journée d'enfant, voyage compris, coûte
83 centimes. La caisse pour le séjour aux champs
est vide. 43 enfants seulement ont profité, cette an-
née, de l'air pur, du soleil. Mlle Angèle Koppe de-
mande à nos lecteurs de l'aider pour lui permettre
de faire plus et mieux. Prière d'adresser les dons à
Mlle Koppe, 41, rue Fessart.
LES INSOLATIONS, A l'hôpital Lariboisièré sont
mortes, hier, deux victimes de la chaleur, M. Albert
Bor, professeur à l'Ecole de médecine et de pharma-
cie d'Amiens, et M. Alfred Gerbault, demeurant rue
Vic-d'Azyr, 3; tous deux frappés d'insolation il y a
deux jours.
Ce matin, vers huit heures, un ouvrier paraissant
âgé de vingt-cinq ans a été frappé d'insolation dans
la rue Turenne et transporté à la pharmacie Cri-
non, où il est mort avant d'avoir repris connais-
sance.
Un ouvrier maçon, Eugène Lebègue, âgé de
soixante-trois ans, demeurant â Saint-Denis, rue des
Poissonniers; 10, a été atteint d'insolation, hier, vers
deux heures, et, arrivé chez lui, il est mort immé-
diatement.
Vers trois heures de l'après-midi, un inconnu pas-
sait sur les berges de la Seine, à l'Ile-Saint-Denis,
lorsque, frappé d'insolation, il fit quelques pas en
chancelant et tomba dans l'eau. Ce matin, vers
six heures, le corps a été retiré non loin de l'endroit
où s'était produit l'accident, mais, comme l'identité
n'a pu être établie, M. Lefort, commissaire de police,
a fait transporter le cadavre à la Morgue.
A Bécon, vers cinq heures du soir, un garçon de
recettes attaché à une maison de banque de Paris,
Emile Talou, âgé de quarante-huit ans, passait rue
de Saint-Denis quand îl s'affaissa sur le sol eti-endit
le dem fet soupir.
E.RUSSAT.
L'WSE«0« DUQlJftl DEfilLLY. Les visiteurs de l'Ex-
position ont eu hier un court moment d'émotion
vers dix heures, en effet, ils pouvaient voir s'élever
du côté du Trocadéro un petit panache de fumée et
bientôt une gerbe de flammes. Ils crurent que le feu
était à l'une des constructions situées au Troeadéro.
Heureusement leurs craintes n'étaient pas fondées.
Il y avait bien un incendie, mais en dehors de l'Ex-
position. Le feu s'était déclaré sur le toit d'une mai-
son située à l'angle du quai Debilly et de la rue de
Magdebourg.
Une construction provisoire en bois, établie sur le
toit de cette maison et abritant des appareils qui
servent aux réclames électriques, s'était enflammée
à la suite d'un court-circuit survenu dans les fils
électriques.
M. Descavès, officier de paix du seizième arron-
dissement, qui se trouvait à proximité, accourut,;
les pompiers de l'Exposition furent prévenus et
bientôt 1 incendie était attaqué. Le bateau-pompe,
toujours sous pression sur la Seine, vint s'amarrer
au quai Debilly et des jets d'eau furent projetés sur
le foyer de l'incendie qui fut éteint en peu de temps.
La baraque en bois a été totalement brûlée, le toit
de l'édifice légèrement endommagé, ainsi que les
chambres du sixième qui se trouvent immédiate-
ment sous le toit.
Dès la nouvelle du sinistre, M. Lépine, préfet de
police, s'était rendu sur les lieux.
LE CHATEAU DE M°>° ESTERHAZY. On annonce que le
château de Dommartin-la-Planchette et les terres
diverses qui l'entourent seront vendus aux enchères
en la chambre des notaires de Sainte-Menehould, le
11 août.
Cette propriété appartient à Mme Esterhazy,
femme divorcée du commandant en réforme.
DEUX SOLDATS NOYÉS. Mercredi, après midi, une
compagnie de chasseurs à piedôtait allée aux bains,
à Lunéville, lorsque, pendant la baignade, le capo-
ral Marnot fut pris d'une congestion et disparut.
Le soldat Tanneau plongea immédiatement; mais,
malheureusement, Marnot le saisit à bras-le-corps.
Ils disparurent tous les deux.
Le soldat Chabot tenta alors de les sauver. Après
avoir plongé plusieurs fois, il parvint à les ramener
à la surface mais les forces lui manquèrent et il ne
put les maintenir jusqu'à l'arrivée du bateau qui ve-
nait leur porter secours.
Les deux soldats coulèrent de nouveau au fond et
ce n'est qu'après cinquante minutes de recherches
que l'on put retrouver leurs corps,
VILLAGE INCENDIÉ. Un incendie s'est déclaré, hier,
au hameau de la Canterie, commune de Chatillon-
en-Dunois, arrondissement de Châteaudun. Sur 21
maisons qui composaient le hameau, 13 ont été brû-
lées. C'est un enfant de treize ans, presque idiot,
qui, en jouant avec une allumette, a mis le feu à une
bourrée d'épines placée dans un passage étroit entre
la maison de son père et celle d'un voisin.
Le feu, favorisé par une extrême sécheresse, s'est
propagé rapidement aux habitations voisines et à
de nombreux bâtiments agricoles le fonctionne-
ment des pompes était en outre gêné par le manque
d'eau.
INFORMATIONS DIVERSES
Lundi prochain, de deux heures et demie à six
heures, concert gratuit par invitations, offert par M.
Dufayel, dans la salle des fêtes de ses magasins,
avec son orchestre et plusieurs artistes des principaux
théâtres. Nous engageons nos lecteurs de la province
et de l'étranger assister à ce concert. Des places leur
sont réservées; en faire la demande à M.Salichon, 24,
rue Clignancourt.
CIEL ET' T-E3R.REI
LE SOLEIL ET LA TEMPÉRATURE
Nous avons installé depuis longtemps à l'ob-
servatoire de Juvisy des thermomètres de diffé-
rentes couleurs exposés normalement aux
'rayons solaires et destinés à montrer quels
maxima les objets ensoleillés peuvent atteindre.
D'autres thermomètres donnent en même temps
la température du sol à diverses profondeurs,
ainsi que celles de l'air, des eaux, des arbres,
etc. Le 25 juillet dernier, à trois heures,, nous
observions la très curieuse série suivante
Thermomètre noir. 69°,5
bleu foncé.68°,5
bleu. 67°,0
violet. 65°,8
rouge. 63~,5
'vert. 63°,0
orang'ë. 68'0
une 61<0
blanc. 53",1
so!sab]e. 44°,4
sol à Om 10. 43°,t.
airàl'ontbre. 33",5
aol&.0'"50. 24",6
Duits à 13m. 12.0.0
.w.
La température des eaux souterraines, à 13'
mètres de profondeur, est sensiblement con-
stante pendant tous les mois de l'année et fie
varie que de quelques dixièmes de degré .entre
•l'hiver et l'été. Elle peut servir de base fonda-
mentale de comparaison,' surpassant de 1 degré
environ la température moyenne de l'air à l'om--
bre. La série précédente n'a jamais été observée
et il me semble qu'elle n'aurait pu l'être sou-
vent. Le mois de juillet 1900 comptera certaine-
ment parmi les plus chauds du siècle qui va
finir. Les maxima à l'ombre se sont élevés jus-
qu'à -34°, 35°, 3(i°, 37° et 38°, avec des moyennes
diurnes de 28°, état désastreux pour la santé
publique, comme pour l'horticulture, paur la
végétation et pour les produits de la terre, des-
séchée et appauvrie.
J'ai toujours pensé qu'il existe un rapport
immédiat et constant entre la climatologie et
l'état d'activité du soleil; mais j'avoue que le
fait n'est pas encore démontré et peut voir se
dresser devant lui plus d'une contradiction ap-
parente, C'est ce qui arrivait il y a une trentaine
d'années lorsque j'étais seul en France à soute-
nir la corrélation entre les taches solaires et le
magnétisme terrestre. Aujourd'hui, tous les as-
tronomes l'admettent. Dans la science, on ne se
rend qu'à, l'évidence, et l'on a absolument
raison.
Eh bien, l'évidence, faite aujourd'hui pour
les fluctuations du magnétisme terrestre en pa-
rallélisme absolu avec celles de l'activité so-
laire, est loin d'être faite pour la climatologie,
et elle ne le sera peut-être pas avant un demi-
siècle. Mais le temps ne fait rien à l'affaire,
comme dit Alceste.
L'état actuel du soleil semble contredire ce
principe d'une corrélation entre la fournaise so-
laire et notre petite planète, car, au lieu d'être
dans une année de maximum détaches, nous
sommes dans une année de minimum. C'est en
vain, d'ailleurs, que j'ai cherché une tache no-
table sur le disque solaire il n'y en avait qu'une
assez médiocre et fort insignifiante. Toutefois,
des facules (taches blanches, vagues, éblouis-
santes) très étendues entouraient cette tache à
unetros grande distance et occupaient une vaste
surface, et le grain de la photosphère- solaire
était partout très marqué. Le globe solaire n'é-
tait pas calme du tout. Il devait être hérissé de
flammes gigantesques et formidables.
La période de chaleur que nous venons de
traverser ne paraît pas due à une cause terres-
tre locale, car elle s'est fait sentir non seule-
ment en Angleterre aussi fortement qu'en
France, mais encore aux Etats-Unis, par delà
toute l'étendue de l'Atlantique. Cependant, ce
n'est encore là qu'une partie du globe. La mé-
téorologie ne pourra se fonder sérieusement et
devenir une science positive, digne de sa sœur
aînée l'astronomie, que par la création d'un
observatoire central synthétisant jour par jour
les ,observations faites sur toute l'étendue du
globe. Cet immense projet reçoit déjà un com-
mencement d'exécution par mon laborieux ami
L. Cruls, directeur de l'observatoire de Rio-de-
Janeiro. Toutes les nations seraient bien inspi-
rées de concourir à sa réalisation complète. Il
faudrait savoir ce qui se passe sur l'ensemble
du globe. Qui sait si les chaleurs torrides que
nous venons de subir n'ont pas eu comme
compensation du froid ou des pluies en Aus-
tralie ou en Patagonie? Nos appréciations
météorologiques, nos déductions, nos recher-
ches n'ont .forcément qu'un caractère incomplet
et insuffisant et ne sont encore qu'essentielle-
ment relatives.
Mais, encore une fois, il semble que le soleil
ait une voix prépondérante au chapitre. Depuis
une vingtaine d'années un parallélisme assez
étroit est visible entre l'état du soleil et les tem-
pératures, manifestée non seulement par le
thermomètre, mais encore par divers phéno-
mènes naturels, tels que les dates de feuillaison
et de floraison des-arbreSj le retour des oiseaux
migrateurs, l'arrivée des hirondelles, le chant
du rossignol, etc. Cette année-ci paraît faire
exception. Toutefois, un chercheur persévé-
rant, l'ingénieur Duponchel, poussant les.,
comparaisons plus loin que je n'ai osé le
faire parce que les influences planétaires
ne me paraissaient pas probables, m'a en-
voyé, le mois dernier, un travail spécial
dans lequel, outre le soleil (auquel j'avais cru
devoir m'arrêter), il a tenu compte des posi-
tions de Jupiter, Mercure et ¥éaus.et gai l'a
conduit à écrire cette phrase prophétique
« Prévision pour 1900 d'une année chaude su-
périeure de 0°7 à la moyenne générale, et prévi-
sion plus particulièrement caractéristique d'un
mois de juillet très chaud, dépassant de près de
2 la moyenne normale. » Voilà une prédiction
réalisée, et je m'empresse d'en donner acte à
son auteur.
N'est-elle due qu'au hasard? C'est peu proba-
ble, si l'on tient compte des concordances du ta-
bleau général. Dans tous les cas, elle est intéres-
sante. La dernière éclipse de soleil, qu'un si
grand nombre d'astronomes sont allés observer
sur l'immense zone de son parcours, depuis les
Etats-Unis jusqu'à l'Espagne et l'Algérie a fait
avancer d'un pas notre connaissance du soleil,
.en permettant de vérifier et de compléter cer-
taines données acquises dans les éclipses anté-
rieures. L'activité solaire, l'étendue et la forme
de son ardente atmosphère, varient perpétuelle-
ment. Il est donc certain que les radiations calo-
rifiques, lumineuses, électriques, magnétiques,
envoyées par le soleil à la terre, changent cons-
tamment, du jour au lendemain, d'une heure à
l'autre, tout en étant réglées dans leur ensemble
par la fluctuation lente de la période de onze
ans.
Ce qui serait le plus désirable actuellement,
ce serait d'arriver enfin à fonder la météorolo-
gie terrestre sur la connaissance de ces varia-
tions solaires. 11 est regrettable devoir la mé-
téorologie marcher si lentement, malgré de très
louables efforts, quand l'astronomie progresse si
rapidement. L'astronomie peut calculer une
éclipse cent ans, mille ans d'avance le météoro-
logiste ne sait pas quel temps il fera demain.
Etudions le soleil. Malgré les perturbations lo-
cales, il n'est pas douteux que c'est à ce foyer
même que nous devons remonter pour expli-
quer la marche des températures à la surface
dé notre petite planète. Ce ne sera pas là l'un
des chapitres les moins intéressants du problème
solaire.
Dans tous les cas, les plus heureux des hom-
mes sont probablement les météorologistes. Ce-
lui qui s'intéresse constamment à l'observation
de la nature se sent au-dessus des sensations
physiques qui sont pour d'autres des causes de
souffrance. Il y trouve constamment un plaisir
intellectuel tout spécial, et surtout dans les ra-
rissimes extrêmes de température. Dans les plus
fortes chaleurs d'un été comme celui-ci, le mé-
téorologiste n'a jamais assez chaud, carle ther-
momètre fût-il à 70°, il voudrait le voir à 71°,
pour la curiosité de l'exception. Dans les tem-
pératures les plus glaciales, il n'a jamais assez
froid, car si le thermomètre est descendu jus-
qu'à 30°, il serait encore plus intéressé de voir
le mercure gelé lui-même. Ainsi, il est toujours
heureux.
CAMILLE FLAMMARION.
LE MONUMENT LAVOISIER
Ce matin, dix heures et demie, a eu lieu l'inau-
guration du monument élevé par soucription pu-
blique Lavoisier, sur la place de la Madeleine,
derrière l'église et en face de la maison même qu'ha-
bita l'illustre savant. q
M. Georges Leygues présidait la cérémonie ayant
à ses côtes MM. Henry Roujon, directeur des
beaux-arts; de Selves; préfet de la Seine; Moissan,
membre de l'Institut, et la. plupart des. membres de
l'Académie des sciences dans leur costume officiel;
Barrias, auteur du monument; Eticnna Dejean,
chef du cabinet du ministre de l'instruction publi-
que Lépine, enfin tous les membres du congrès de
chimie qui occupaient une vaste estrade tendue de
draperies rouges et heureusement décorée. Plu-
sieurs couronnes avaient été déposées au pied de la
statue par les délégations des sociétés savantes
étrangères.
Lorsque la toile recouvrant l'œuvre de M. Barrias
est toiribée, d'unanimes applaudissements ont salué
ce beau monument.
Le socle, œuvre de l'architecte Gerhardt, est en
granit, avec deux bas-reliefs en bronze et deux car-
touches également en bronze, sur lesquels sont gra-
vés les principaux travaux de Lavoisier.
L'un des bas-reliefs représente Lavoisier expo-
sant ses découvertes à ses collègues de l'Académie
des sciences. Au premier plan se détache Mongp,
assis et écoutant, dans une attitude recueillie; puis,
autour de lui, les célèbres savants La grange, Con-
dorcet, Berthollet, Vicq d'Azyr, Laplace, Lamarck et
Guyton de Morveau.
Dans 1.'autre bas-relief, Lavoisier dicte, dans son
laboratoire, un mémoire scientifique à sa femme,
pendant qu'au deuxième plan un de ses élèves ap-
porte sur la table de travail une cloche à mercure.
Le savant est représenté debout, le bras étendu
comme pour défendre ainsi que M. Moissan l'ex-
pliquera tout à l'heure sa fameuse théorie de la
combustion. Le monument est, dans son ensemble,
d'un bon mouvement et d'une heureuse inspiration.
M, Berthelot, président du comité, n'a pu prendre
lui-même la parole; c'est M. Darboux, doyen de la
Faculté des sciences, qui a lu son discours très fré-
quemment applaudi.
DISCOURS DE M. BERTHELOT
Messieurs,
La cérémonie à laquelle nous vous convions aujour-
d'hui, sous les auspices de l'Institut de France, de la
ville de Paris et du gouvernement de la République, est
un témoignage éclatant de l'état de la civilisation de
notre siècle et de la reconnaissance des hommes pour
ceux qui se sont dévoués à les servir. En effet, la gloire
de Lavoisier est une gloire pure, fondée uniquement
par de grandes découvertes scientifiques, qui ont trans-
formé à la fois les connaissances générales de l'esprit
humain sur la constitution du monde, enrichi l'indu-
strie des peuples modernes dans des proportions pour
ainsi dire illimitées, et concouru par là même à l'af-
franchissement intellectuel, moral et matériel des peu-
ples telle est l'œuvre de la science moderne. Ces ti-
tres de gloire sont ceux de ses représentants les plus
élevés, Galilée, Newton, Leibniz, Lavoisier. Le rappro-
chement de ces noms montre que toutes les nations
concourent à l'œuvre commune aucune à cet égard ne
saurait prétendre au monopole de la science pure ou
de la science appliquée.
Lavoisier a bien mérité des hommes, au point de vue
philosophique, parce qu'il a établi la loi fondamentale
qui préside aux transformations chimiques de la ma-
tière il en a bien mérité au point de vue pratique,
parce que cette loi est devenue la base des industries
innombrables, fondées sur ces transformations et la
source des règles de l'hygiène et de la thérapeutique
qui en découlent Lavoisier est l'un des grands bien-
faiteurs de l'humanité! Voilà pourquoi est érigée la
statue qui se dresse en ce moment sous vos yeux, cette
œuvre de notre célèbre sculpteur Barrias voilà ce qui
a fait le succès de la souscription internationale, à la-
quelle ont concouru les savants des deux hémisphères
Allemands, Anglais, Américains, Russes, Italiens, pour
se borner aux plus nombreux, tous les peuples se sont
joints aux Français pour rendre ce témoignage public
de leur reconnaissance et de leur admiration témoi-
gnage mérité par les découvertes dues au génie de La-
voisier, et qui ont tant concoure à accroître le patri-
moine commun de l'humanité. Je dois d'abord en re-
mercier les représentants des nations réunis devant
cette statue, érigée sur l'une des grandes places de la
ville de Paris.
C'était là un honneur réservé autrefois aux hommes
de guerre et aux hommes d'Etat qui ont ensanglanté la
surface de la terre, trop souvent sans aucun profit du-
rable pour la nation dévouée à leur fortune; aussi le
philosophe ne saurait-il envisager leur œuvre qu'avec
une profonde tristesse. Aujourd'hui les peuples plus
éclairés commencent à mettre au premier rang la re-
nommée des savants, des penseurs et des artistes. L'a-
venir, ayons-en la ferme confiance, continuera a gran-
dir la mémoire des hommes qui ont servi la race hu-
maine, et à rejeter dans l'ombre les êtres de sang et
d'intrigue, qui l'ont asservie et plongée dans le mal-
heur.
Ce sont les travaux de Lavoisier dont il convient de
tmrler ici. fla se rapportent et, ym découverte fonda-
mentale, dont ils dérivent tous, celle de ta. constitu-
tion chimique de la matière et de la distinction entre
les corps pondérables et les agents impondérables, tels
que la chaleur, la lumière, l'électricité, dont les corps
pondérables subissent l'influence. La découverte da
cette distinction a renversé les anciennes conceptions,
qui dataient de l'antiquité et qui s'étaient perpétuées
jusqu'à la fin du siècle dernier.
M. Berthelot retrace l'histoire des découvertes de
Lavoisier, accomplies en dix années, avec une ar-
deur et une énergie inexprimables, puis il ajoute
Ces deux lois fondamentales de la nature distinction
entre les corps pondérables et les agents impondéra-
bles, et invariabilité de nature et de poids des corps
simples une fois établies, Lavoisier en tira aussitôt les
conséquences les plus importantes sur la composition
des acides et des oxydes métalliques, sur la composi-
tion de l'air, sur celle de l'eau, sur la composition des
matières organiques, sur le rôle de la chaleur en chi-
mie. sur la chaleur animale, enfin sur la nature de la
respiration en physiologie. Les conséquences de ces
découvertes se sont poursuivies pendant tout le cours
du dix^neuvième siècle, elles sont devenues le point
de départ à la fois des idées théoriques des chimistes,
des physiciens et des physiologistes modernes, et la
base des applications les plus fructueuses pour l'huma-
nité en hygiène, en médecine, en agriculture et dans
les industries, aujourd'hui innombrables, qui sont
fondées sur les transformations chimiques de la ma-
tière
Après avoir retracé le brillant tableau de ces ap-
plications, M. Berthelot termine tn reproduisant
quelques paroles de Lavoisier lui-même publiées
dans les Mémoires de l'Académie en 1793. Ces
paroles montrent quel sentiment profond ce grand
génie avait du rôle et des devoirs de la science et
de la solidarité humaine:« « Il n'est pas indispensable
pour bien mériter de l'humanité et pour payer son
tribut à la patrie d'être appelé aux fonctions publi-
ques qui concourent à l'organisation et à la régéné-
ration des empires. Le physicien peut aussi dans le
silence du laboratoire exercer des fonctions patrio-
tiques il peut espérer par ses travaux diminuer la
somme des maux qui affligent l'espèce humaine,
augmenter ses jouissances et son bonheur, et aspi-
rer ainsi au titre glorieux de bienfaiteur do l'huma-
nité. »
M. Moissan, secrétaire du comité, remet le monu-
ment à la ville de Paris et remercie tous les savants
qui ont, gracieusement, apporté leur souscription.
ajoute
Il est des gloires hâtives qu'il faut s'empresser de re-
présenter par le marbre ou le bronze, pour que nos fils
puissent n'en pas perdre le souvenir. Lavoisier, lui,
pouvait attendre.
M. Moissan constate que tous les pays ont voulu
contribuer à l'érection de ce monument et que l'em-
pereur Nicolas II a, lui-même, pris le comité russe
j sous son patronage. Tous les peuples, ainsi, ont
apporté leur tribut à l'homme de génie qui travailla
pour l'humanité.
M. de Selves reçoit ensuite le monument au nom
de la ville de Paris « La piété du monde savant, dit
le préfet de la Seine, l'a élevé la piété de Paris
saura le conserver. »
Enfin M. Georges Leygues prend la parole au nom
du gouvernement
DISCOURS DE M. LEYGUES
M. Leygûes remercie le comité, les souscripteurs
ét les savants. Il félicite l'architt'ftej M. Gerhardt,
et le statuaire, M. Barrias, puis retrace la carrière
de Lavoisier « unique pour l'histoire des sciences ».
Lavoisier fut un créateur dont le nom vivra tant
qu'il y aura une science et des hommes pour l'ho-
norer.
Mais Lavoisier a été aussi un philosophe
Il est de la lignée glorieuse qui, s'ouvrant avec les
maîtres de la 'sagesse antique, a, au cours des âges
éclairé notre marché en forçant le ciel et la terre à nous
révéler une parcelle de leur mystère.
Il est de .la famille qui va des Pythagore et des Aris-
tote aux Pascal et aux Newton, aux Cuvier et aux
Pasteur.
Philosophe, Lavoisier le fut par ce trait et aussi par
cet autre il ne vécut point emprisonné dans sa science
propre; il regarda au delà des murs de son labora-
toire et il vit l'homme. Son esprit était vaste et lumi-
neux, son cœur était généreux et haut, plein de pitié
et d'humnnité.
Nul ne fut plus que lui <̃ sociable », comme on disait
au dix-huitième siècle. Je n'entends pas rappeler par ta
seulement les réunions intimes, relevées par le charme
d'une politesse exquise, que tenaient chez lui les sa-
vants et les philosophes de Franco et d'Europe, les La-
place, les Monge, les Bertholle.t, les Priesley, les Watt,
les Franklin, les lilagden, les Fontana, j'entends surtout
louer le Lavoisier philanthrope à qui Voltaire aurait pu
adresser son Epitre à un homme.
Fermier général, il ne cessa de combattre dans les
vues généreuses de Turgot, dont il fut l'auxiliaire in-
fatigable et avec lequel il était lié d'une fidèle amitié.
Après la chute du grand ministre, il ne cessa de se
réclamer de lui et de proclamer la nécessité des ré-
formes.
Le ministre rappelle que, de sa propre initiative,
Lavoisier supprima des droits injustes, réclama la
création de caisses de secours et fut l'adversaire
des privilèges: « S'il est permis, dans une société,
de faire des exceptions en faveur de quelque ordre
de citoyens, ce ne peut être qu'en faveur des pau-
vres. »
M. Leygues dit comment Lavoisier fit les plus ad-
mirables efforts pour donner au peuple une forte
éducation nationale. Son plan, tracé dans les lié-
flexions sur l'instruction publique, présentées à la
Convention, est nn chef-d'œuvre de clarté et de lo-
gique. Et M. Leygues termine en ces termes
Philosophe et philanthrope, Lavoisier ne pouvait être
que favorable à la Révolution. Il en avait senti la
grandeur, les aspirations généreuses et l'irrésistible
élan. Il ne lui ménagea ni ses encouragements, ni son
concours. Commissaire de la trésorerie nationale, di-
recteur des poudres ot salpêtres, membre le plus ac-
tif de cette grande commission des poids et mesures
qui allait donner au monde le système métrique, il fut,
en quelque sorte, le savant officiel de la patrie.
Il semblait que tous les honneurs nationaux lui
fussent réservés, et, cependant, enveloppé tout à coup
par la tourmente révolutionnaire, impliqué dans le
procès des fermiers généraux, il eut la tête tranchée.
La France, en proie à la guerre civile et à la guerre
étrangère, comme l'Ajax de la tragédie antique, frap-
pait dans les tériîibres peuplées de fantômes. N'es-
sayons ni de discuter ni d'excuser. Les accusateurs et
les juges de Lavoisier trahirent l'humanité et la patrie.
Cette mort fut un grand crime.
Heureusement, la force invincible des choses finit
toujours par triompher. Les institutions scientifiques,
qui semblaient avoir disparu pour jamais avec Lavoi-
sier, se relevèrent bientôt, et, vivifiées et rajeunies par
le souffle puissant de la Révolution, elles refleurirent
dans notre glorieux Institut de France. Chez nous, les
droits de la pensée sont imprescriptibles. Rien ne peut
prévaloir contre eux.
Lavoisier fut vaillant devant la mort J'ai obtenu,
» écrivait-il à Augez de Villers, une carrière passable-
» ment longue, surtout fort heureuse, et je crois que
» ma mémoire sera accompagnée de quelques regrets,
» peut-être même do quelque gloire, Qu'aurais-je pu dé-
» sirer de plus? Les événements dans lesquels je me
» trouve enveloppé vont probablement m'éviter les in-
» convénients de la vieillesse. Je mourrai tout entier; ¡
» c'est encore un avantage que je dois compter au
» nombre de ceux dont j'ai joui. »
Un seul mot est à reprendre dans ces paroles suprê-
mes. Les hommes comme Lavoisier ne meurent pas
tout entiers, et l'échafaud ne sert qu'à exhausser le
piédestal sur lequel les générations reconnaissantes
dressent un jour leur image.
Ce discours a été coupé de vifs applaudisse-
ments.
La cérémonie a aussitôt après pris fin, sans le
moindre incident.
TRIBUNAUX
Ha villa. Antijuivc
{Dépêche de notre envoyé spécial)
APRÈS L'ACQUITTEMENT
Draguignan, 26 juillet.
La cour n'a pu statuer sur les conclusions de la
partie civile. En effet, Mo Ménard a développé des
conclusions d'incompétence prises pour,les acquittés,
qui étaient.d'ailleurs absents, par M0 Guérin, avoué.
Ces conclusions sont fondées sur ce que la partie
civile n'a requis la condamnation à des dommages-
intérêt des accusés acquittés qu'après l'arrêt d'ac-
quittement rendu par la cour et alors que Colle-ci,
suivant Mo Ménard, ayant condamné la partie civile
aux dépens, était dessaisie par suite même de l'ar-
rêt qu'elle venait de prononcer.
La cour, conformément à l'avis du procureur gé-
néral, a rejeté ces conclusions mais, comme un
pourvoi en cassation a été immédiatement forme
contre cette décision et que le pourvoi a été jugé é
suspensif, la cour a dû remettre à une session ulté-
rieure son arrêt sur le fond.
La défense n'en demandait pas davantage et l'au-
dience a été levée.
Les mensonges de la photographie, Le
11 janvier 1899, le journal le Siècle faisait, on s'en
souvient, paraitre un supplément dans lequel, sous
le titre les Mensonges de la photographie, il publiait
la photographie de dix-neuf groupes de fantaisie,
imaginés par lui et accompagnés de légendes satiri-
riques parmi ces groupes, en figurait un représen-
tant la duchesse d'Uzès et M, Arthur Meyer, direc-
teur du Gaulois.
La duchesse d'Uzès intenta alors au gérant du
Siècle, à l'administration et à M. Yves Guyot, direc-
teur, un procès en 50,000 francs de dommages-inté-
rêts, et, à la date du 3 août, la 1" chambre du tribu-
nal de la Seine condamna le gérant et l'administra-
teur du Siècle, conjointement et solidairement à
5,000 francs de dommages-intérêts. M. Yves Guyot
était mis hors de cause, rien n'indiquant qu'il eût
pris part à la publication du dessin dont se plaignit
la duchesse d'Uzès. P
Sur appel, t'affaire est venue devant la 5* chambre
de la cour, où elle a été plaidée par Me Ployer, pour
la duchesse d'Uzès, et par Mo Lévy-Salles, pour le
Siècle. Y p
La cour a rendu hier son arrêt; elle a élevé à
7,000 francs le chiffre des dommages-intérêts, et,
retenant en cause M. Yves Guyot, l'a condamné £
payer ces dommages-intérêts jusqu'à concurrence
de 5,000 francs.
Conducteurs de fauteuils voulants. MM,
Paul Besson et Albert Lelong, tous deux conduc-
teurs de fauteuils roulants à l'Exposition, venaient,
hier, se plaindre au référé, tant en leur nom qu'en
celui de soixante-quinze autres de leurs camarades,
de ce qu'ils eussent été brusquement congédiés par
la société qui les avait embauchés.
Ils avaient été embauchés pour la durée de l'Expo-
sition au traitement fixe de 90 francs par mois, plus
la totalité des pourboires, et ils ne pouvaient, pré-
tendent-ils, être congédiés que pour manquement
aux règlements. Ils pouvaient donc se croire assu-
rés de leur emploi jusqu'à la clôture de l'Exposition,
lorsqu'il y a huit jours environ une partie d'entre
eux ont été prévenus qu'ils étaient remerciés et que
leur compte serait réglé le 25 juillet.
Ils ont protesté, mais la société a passé outre et
ils se sont vus dans l'obligation de rendre leur cos-
tume.
C'est dans ces conditions que, sans attendre l'is-
sue d'un procès qui ne pouvait aboutir qu'après la
fermeture de l'Exposition, ils prétendaient qu'ils
avaient le droit de prendre des mesures conserva-
toires, pour assurer le payement éventuel de l'in-
demnité qu'ils entendaient réclamer, soit 450 francs
par personne et par mois en comptant les pourboires,
soit 34,000 francs pour les soixante-quinze intéres-
sés, et qu'ils ont introduit un référé pour être au-
torisés à saisir entre les mains de tous agents de la
Société au Trocadéro ou ailleurs toutes sommes
lui revenant à concurrence de 34,000 francs et qui
seraient versées aux mains d'un séquestre nommé
par le président des référés.
Mo Jules Auffray, avocat, assisté de Mo Herbert,
avoué, s'est présenté pour les demandeurs.
A demain la solution.
La cas'te d'un autre. Se trouvant de service
dans la rue Royale, le 21 mars dernier, le gardien
de la paix Roques dressait procès-verbal contre le
conducteur d'un tilbury pour « vitesse exagérée à
gauche de la chaussée », et, invité à décliner son,
nom, le conducteur du tilbury remettait au gardien
de la paix une carte de visite au nom de M. Pierre
de Boutray, château de Garches, à Saint-Cloud.
A quinze jours de là, par défaut il est vrai, M.
Pierre de Buutray était condamné par le tribunal de
simple police, pour contravention à l'ordonnance du
31 août 1897, à un jour de prison et 10 francs d'a-
mende.
Mis au courant de cette condamnation par défaut,
M. de Boutray se hAta de faire appel de cette déci-
sion et faisait plaider hier devant les juges de la 11°
chambre correctionnelle qu'à l'époque où procès-
verbal était dressé contre lui il se trouvait non à
Paris, mais en Bretagne.
Et l'agent Roques d'ajouter
J'ai dressé mon procès-verbal sur la présenta-
tion de la carte que m'a remise le contrevenant,
mais je no crois pas que le contrevenant auquel j'ai
eu affaire soit M. de Boutray ici présent.
Le tribunal n'avait donc plus qu'à acquitter. Il l'a
fait dans les termes suivants
Attendu que l'inculpé a produit à l'appui de ses
assertions un nombre important de documents qui, par
leur caractère d'authenticité, par la qualité des per-
sonnes qui les ont délivrés, et qui en ont affirmé la
sincérité, sont dd nature à ébranler la confiance du tri-
bunal dans les énonciations contenues dans le procès-
verbal qui a servi de base aux poursuites et à faire
penser que l'agent rédacteur a pu, saris mauvaise foi,
être induit en erreur par une personne qui aura, dans
le but de conjurer les conséquences du procès-verbal,
usurpé l'identité de l'appelant.
Assassin de sa maîtresse. Hier ont com>
paru devant le tribunal correctionnel de Grenoble,
pour coups et blessures, les frères Emile et Marcel
Samuel, dits David, qui tiennent un bazar à Greno-
ble. q
Le 24 juin dernier, Emile Samuel portait à Mlle
Blanche Chabas. artiste dramatique, sa maîtresse,
29 coups d'un stylet-poignard dont il s'était muni
quelques heures auparavant. Cette scène s'est pas-
sée en présence de Marcel Samuel, frère du précé-
dent, que la victime accuse de l'avoir prise à la
forge pendant qu'Emile la frappait. Marcel fut d'a-
bord arrêté comme son frère, puis mis en liberté
provisoire. L'instruction aboutit au renvoi des deux
frères devant le tribunal correctionnel.
Le tribunal a condamné Emile David à dix mois
de prison et son frère Marcel à un mois.
LIBRAIRIE
Princes, géiicrnnx et soldais allemands, par Otto
von der Trense, 1 vol. 3 fr. 50, chez Lavauzelle, Paris.
Sous ce titre, M. Otto von der Trense publie chez
Lavauzelle te volume le plus docjmenté et le plus sa-
vant qu'il soit. C'est do la psychologie, de l'anecdote,
de l'histoire et des histoires à savourer, à retenir et
à conter. Ses compatriotes lui garderont probablement
rancune de ses indiscrétions, mais les lecteurs de notfe
pays lui sauront gré de sa piquante franchise, d'au-
tant que, par ses illustrations, son style alerte et
brillant, sa simplicité et son brio, ce livre d'un Alle-
mand sur l'Allemagne actuelle, sur l'empereur, les
altesses grandes et petites, les généraux et les trou-
piers est, avant tout, bien français.
AVIS ET COMMUNICATIONS
AU -SENEGALI
C'est le pays où nous pouvons nous croire trans-
portés, et contre l'épouvantable chaleur qui nous ac-
cable il n'y a rien à faire. Comment se rafraîchir
sans crainte d'indisposition? En faisant usage d'un
bon tonique le BYRRH, le plus populaire de tous,
constitue un rafraîchissement aussi sain qu'agréa-
ble, si on l'étend de sirop de citron et d'eau de Seltz.
Pris pur le BYRR H fortifie les voies dig'estives. C'est
un préservatif contre les malaises intestinaux.
Les vacances. Dans vos préparatifs de départ,
n'oubliez pas l'alcool de menthe de Ricqlès;avec un
flacon de Ricqlès, vous avez sous la main un cor-
dial énergique, une boisson rafraîchissante, une eau
de toilette délicieuse et un dentifrice exquis.
CONSEIL PRATIQUE
Peu de personnes ignorent quelle triste infirmité
constituent les hémorroïdes, car c'est une des affec-
tions les plus répandues; mais, comme on n'aime
pas à parler de ce genre de souffrances, même à son
médecin, on sait beaucoup moins qu'il existe, de-
puis quelques annéps, un médicament, l'Elixir de
Virginie, qui les puérit radicalement et sans aucun
danger. On n'a qu'à écrire, 2, rue de la -Tacherie,
Paris, pour recevoir franco la brochure explicative.
On verra combien il est facile de se débarrasser de
la maladie la plus pénible, quand elle n'est pas la
plus douloureuse. Le flacon 4 fr. 50, franco.
PALAIS DE L'QPTIÇUE
LA GKR-A-NDE LUNETTE
I^it Statue d'Or d'un million
60attractionspour 1 fr. 50(1 fr. pr les porteurs de bons)
NÉCROLOGIE
On annonce la mort du docteur Girard, député ré-
publicain du Puy-de-Dôme.
Le docteur Girard représentait la première circon-
scription de Riom. Il était conseiller général.
Il était né le 4 décembre 1826. Il fut élu pour la,
première fois conseiller municipal de Riom le 25 sep- ·
tembre 1870, conseiller général le 8 octobre 1871, dé-
puté le 20 août 1893. Il a été maire de Riom de 188&
à 1888.
VIOLETTE IDEALE «^8*8^ *.u£J£Vj«£*
SAINTE-BARBE
COURS DE VACANCES
Les Cours préparatoires à l'Ecole
Centrale (session d' Octobre) à /'Ecolô
des Mines, à i'Ecole des Ponts et
Chaussées et aux Ecoles de
Commerce, ouvriront le 1er août.
Les Cours de revision pour les bacca-
lauréats classique et moderne
(rhétorique, philosophie, élémentaires et
seconde modérn e) ouvriront le 3 Septembre.
Demander le Prospectus spécial &
Sainte-Barbe, Rue Cujas, 2.
Rapport favorable de V Académie de Médecine
mMMSEÏŒM
Antiseptique, cieatrisant, Hyf/ltiniQtve
Purifie l'air cb»r
^réacrve des maladies epidémiques et contagieuses.
Précieux pour le^ soins inîim»» du corps.
Eltter Mirqwsd fabriqué: TOUTES PHARMACIES J
S AU de COLfifiME oe 10T8T îS.'SSVTSSSS:.
DD AtniTC'Oli'TTD ^° Paris, licencié es lettres»
PROFESSEUR d~ Pal'Îs,iiceucié,è~ lettres.
1 nUrBûpûUlïi diplômé (hautes références),
accepterait situation de précepteur dans une famille
à la campagne ou au bord de la mer, de préférenca
sur les côtes de Normandie.
Ecrire à M. Charles Jacques, Thury-Hareourt
(GalvaddsJ.«
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.11%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 69.11%.
- Collections numériques similaires Bernage Siméon Bernage Siméon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bernage Siméon" or dc.contributor adj "Bernage Siméon")
- Auteurs similaires Bernage Siméon Bernage Siméon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bernage Siméon" or dc.contributor adj "Bernage Siméon")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k236462t/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k236462t/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k236462t/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k236462t/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k236462t
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k236462t
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k236462t/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest