LA VIE PARISIENNE -
UN SOUVENIR DU SOUPIR DU' FIGARO - I PUPAZZI
il faut les avoir vu remuer et surtout entendu parler pour se faire une idée de la perfection de ces
marionnettes. L'emphase héroïque de Frederick, le vibrement nasal de Bressant, le grassayement précieux
de Banville" le fausset bon enfant de Léo Lespès, que de choses perdues ici 1 Néanmoins, la tirade de
Frédéric" celle de Hugo, les deux pastiches de Banville et de MOllselet, l'artic e de Trim, lestent
lecture des chefs-d'œuvre de poésie biuffonne et vraie. Nous croyons donc être agréables a nos lecteurs en
essayant de leur donner une idée de c,,J\tJ amusante fanlas'e dont on commence a parler heauc .ui. M.
LACHAUD
Monsieur le président, je viens vou. demander la re-
mise à huitaine... Du reste, si le tribunal l'exige, je suis
prêt à plaider.
Messieurs 1 jamais cause plus intéressante n'a été
présentée devant vous. Voici un homme qui, comme l'a
dit fort éloquemment M. le procureur impérial, a tué sa
femme à coup de sabot, ses enfants à coup de soulier et
ses neveux à coup de chausson ! - Nous ne nions pas
le fait! Mais nous vous ferons ce.tc question : Avec quoi
vou:cz-vous que nous eussions commis ces meurtrFS?
L'accusé est cordonnier. Il Y a évidemment là dedans une circonstance atténuant
qu'appréciera le jury. Quant aux gâteaux , Messieurs, — nous en avons goûté 1 —
Us n'étaient pas empoMonues! - Oh! malheureuse femme
Je rentre dans la question! Oui, Messieurs, l'accuse est coupable... coupole et
inexcusable I Mais je le demande a vous tous, Messieurs les jnres, a vous qui êtes
tous ou presque tous pères de famille, si vous aviez par une circonstance ou p')I' une
autre perdu votre femme, vos enfants et vos neveux, - e. si vous aviez, comme tout
le moude, quelque chose à vous reprocher, ne vous trouveriez-vous pas assez punis
par ces pertes successives, - même si vous les aviez provoquées ; - et dans votre
abandon et vos remords ne trouveriez-vous pas un supplice plus grand que tous ceux
inventés par la justice humaine? - Si votre cœur dit oui, acquittez-nous 1 - Acquittez-
nous, car nous pleurons, Messieurs, et nos remords sont éternels!-En abréger la
durée, c'est l'absolution!... et nous sentons si bien notre indignité, que nous vous
pur et simple pour jouir ensuite d'une existence déllorée
par le crime !... L'acquittement, c'est notre punition .
FRÉDËRtCR-LE M AIT RE
BÓil appétit, Messieurs! Journalistes intègres,
peintres, sculpteurs, auteurs, acteurs, e. ctutera,
Que faites-vous ici? L'on vous chansÓun ra;
L'on vous fera d's nez atroces, des binettes
Étranges, que l'on doit prendre avec des pinceites;
On vous dira des vers parodiés d'HU!\,O,
Tandis que Lucinda, blonde à l'œil indigo,
Attend paisiblement,. en réparant vos hardes,
L'heure du rendez-votis ! —cet ange des mansardes 1
Ah ! rendez-vous plutôt oÙ je me trouvais hier... J'allais martingale, je divise mes
fonds... j'en fais douze masses. Jamais, notez celi, jamais, au neuvième tour, je
n'avais perdu le coup 1 J'arrive à 10 et je perds; je m'étonne; mais encore ferme et
calme, je fais le jeu et il sort noir.
Ah! çà, mais... e-t-ce moi ou Lafontaine qui joue? Est-ce Trente ans ou le Démon
'du jeu? Qu'importe ! c'est une bonne pièce.
Les bonnes pièces sont comme les bons acteurs, — ils ne disent pas adieu, mais...
au revoir!
VICTOR HUGO
Oh 1 l'éblouiosernent splendide et ténébreux,
L'épanouissement des monstres vigou eux,
Qui dans l'effluve amère agitent leurs membranes !
On entend sous les Dots s'entre-choquer les crânes!
0 vie! ardeur ! amou harmonie ! ô ciel bleu!
0 profondeur 'd ; l'âme ! ô cratère de feu !
0 chaleur ! ô semence errant dans 1 altitule!
ls )lé,:neiit grave an sein de la multitude.
0 nature! toute ombre a pour envers 'le jour...
Comment finirai-t-on la flèche de St asbourg?
C'est alors qu!B Jean Valjean dit à Cosette :
— si tu veu:t, dévidons le jars pour n'ë:rc pas compris par nos larbins.
L'adorable en.tant répo idit :
— Ça me lotie, nuis voilà la so 'one qui arrive... baladons-nous dans le jardin, et
quoique j'aie les trottines feuilletées, j'aime à jouer du ckiffm rouge avec toi, mon père.^
— Ah! répc ndit Jean -valjean, laisse-moi te regarder encore avant d'épouser la'
veuvel
I s soi tirent et l'ombre devint lumière, et tout ce qui était bon dans la nature, la
vipère, le crapaud, le ver de terre, rampèrent sur les orties du chemin et léchèrent la
traça dd leurs pas-
THEODORE DE BANVILLE
Voici donc l'biver revenu
Avec le plaisir inconnu,
Landerirette,
Avec l'amour qui l'est aussi,
Landriri.,
On va chanter, on va danser;
Mon Dieu ! que l'on va s'amuser !
Landerirette,
Sans sa femme ou sans son mari,
Landriri.
Les théâtres vont se remplir,
Les amours font reverdir,
Landerirette,
L~s cœurs que l'automne a jaunis,
Landriri.
La nuit, au bal de l'Opéra,
Sous le masque on intriguera,
Landerirette.
Le loup tombe... et l'intrigue aussi,
Landriri.
Chantons Éros et les Amours.
Tâchons de n'être pas toujours,
Landerirette,
Interrompu par de Boissy,
Landriri.
Ah! le bon lenipsl le bel hiver!
Que le foyer est chaud et clair!
La\! del'ÍI ettc !
Ton cœur l'est-il? — réponds, Mimi,
Landriri.
Et j'aime mieux chanter cela
Que de dire du mal de la
Landerirette,
Ou tuer en duel mon ami,
Landriri.
. il fciurriV
DE CASTON
1815 1 A cette époque, un homme franchit la mer!
Il débarque à Cannes et s'avance à marches forcées
sur Paris!... Cet homme, c'est l'empereur Napo-
léon Ier. 11 venait ressaisir un pouvoir qll' il avait
laissé éclnpper 1
Napoléon ea 181 ■> se trovue en face de deux ad-
versaires, les rois coalisés et les peuples réclamant la
liberté. Vainement, le héros a fait le tour du monde,
semant sur son chemin des royautés passagères et des
libertés éternelles. Le code Napoléon, la loi fondamentale de 1789 ne sauve pas
le grand homme, et l'illustre vainqueur devient un sublime vaincu.
Messieurs, écoutez-moi bien, — je ne' vous fais pas un cours d histoire, je souligne
une date, voila tout 1
1815 1 En Autriche, le duc de Reichtadt, — Napoléon U.
En Belgique, aux Pàys-Bas. plutôt: Guillaume, Prince d'Orange-Nassau.
En Angleterre : Georges 111.
En Danemarck : Frederick VI, (lui venait de perdre la Norwége...
En Russie, Alexandre Ier, qui s'empare des deux tiers de la grande Pologne, celle
Tologne qui aujourd'hui verse son sang...
— Pardon ! monsieur, mais si vous parlez tout haut il me sera impossible de con-
centrer ma mémoire...
Je parlais de la Pologne, aujourd'hui couverte de faux, de fusils, de piques...
Pique ! la Dame de pique! n'est-ce pas, monsieur ?
Les petites blawiisseuses
Qui s'en vont,Ijj samedi,
Aux pratiques pj esseuses
Porter le linge,! midi,
Folles qu'un M] ;ce emporte
Loin de leur B6! eux baquet
En passant deva t ma porte
Ont oublié mon paquet.
Aussi délaissant la plume;
A l'heure du l'eu ez-vous,
J'ai dû choisir L, 1 costume -
Qui résumât toi) les goûts :
Nu! je suis nu l, ais qu'importe?
Si les ro,es du|i pon
Ont poussé devai t la porte
Où je laisse ma 'aison !
Qu'importe? si i a chair rose
De mon style al fraîcheur;
Si mon abdome repose
Sur un nuage en hauteur !
Qu'importe? sij voltige
sur les fleurs, « mine un oiseau,
Butinant de tigei n tige
Pour mon artitli nouveau !
Qu'importe? je demande,
Si dans mes doi! s grassouillets,
Je balance une j irlande
De boudins noir et replets ..
Oui, je suis nu eau, du reste!
Bien fait, bien d du, bien gras!
L'œil alerte, la ain preste!
Nu ! — Maisc'e la faute, hélas!
Aux petites blan tisseuses
Qui s'en vont, le samedi,
Aux pratiques p esseuses
Porter le linge, midi.
NA \R
pour bien .vivre, faut travailler 1
Menons une exisi ce large
Tout en bûchant l'atelier.
A moi la ol! '8° 1
Mes souvenirs lu tent mon front;
Je pourrais en e un volume.
Tant pis pour les ens qui riront!
A moi la, pl ie !
Mais l'éditeur det mt rétif;
Au lieu de lui de el claque,
Emparons-flous 1 11 objectif.
A. moi la ï' uel
Maintenant faison des jaloux ;
Et devant la foU! ccourue,
Dans un ballonel Ions-nous 1
A moi la nu
HENRY MON NIER
Avez-vous lu, mon fils, le Guide du bachelier
dans Paris? Méditez ce volume, qui est l'annexe
de, la Civilité puérile et honnBte,. i
Je vais vous en donner une idée.
'1 Il n'est pas convenoblp, lorsqu'on a visité les
appar.ements de demander â la matin se de la
maisun : « pour combien que vous pouvez avoir de
loyer ici ? »
» Si l'on chante au dessert,— ce qui arrive à
chaque gr.nd dîiier de bonne maison, quand
viendra ton tour, ne choisis pas de chansons grossières.
* Tu mettrais les femmes dans un embarras extrême, et il faut prendre garde de blesser
ce sexe charmant auquel tu dois ton père.
» il s'rait à la fois imprudent et barbare à moi de te défendre le doux commerce des
dames. Tues dans un âge ardent dont j'ai compris les exigences ! »
Ces simples notions, mon lils, t'exciteront vivement à acheter ce volume — avec tes
économies.
JULES JANIN
In illo tempore J. Janinus dixit discipulis
suis ! ... Ego surn princeps crilicorum et
amicus juventutis.
Juventus 8rope me rlixit. :
Dignus es en trare
lu académie corpore.
Et ibo,
Et ibo,
Et ibo in academiam.
THÉODORE BARRIÈRE
Nous recevons à l'instant une lettre de M. Théodore
Barrière :
« Monsieur,
» Tout en reconnaissant que les devoirs de la cri-
tique l'obligent à une constante aménité envers les
auteurs dramatiques, je ne saurais plus longtemps souf-
llrir les gracieusetés de votre feuilleton. Croyez-le
bien, le public est juge comme vous, et c'est me por-
ter le plus grand préjudice que de prôner aveuglément
une œuvre destinée à êtrediscutée.
,, Veuillez donc me réserver à l'avenir tontes vos sévérités, et me croire par
avance votre tout dévoué.
BRESSANT
Tenez, marquise! laissez-moi tout vous dire! Je vous parle
du fjnd de l'âme! Je conviendrai tant que vous voudrez que
j'étais en ré ici sans dessein; je ne comptais que vous voir en
passant, témoin cette porte que j'ai ouvert trois fois pour m'en
aller, si bien que j'en ai attrapé un refroidissement... Mais ce
n'est pas d'aujourd'hui seulement, c'est du premier jour où je
vuus ai vue que je vous aime, que je vous adore... Je n'exagère
pas, en m'exprimant ainsi... Oui... comme je vous en dirais
long, si je n'avais peur de m'eiithumer !
RENARD
Je suis le pauvre pèlerin,
Je suis le courageux trouvère !
Je chante sur le grand chemin
Des affranchis de la misère.
Je chante chez les gens de f.li,
Chez-les laborieux peu chiches
De rompre le pain avec moi !
J'ai même chanté chez les riches!
Jusqu'à la lin je chanterai 1
Car, amis, tant que je plairai,
Malgré les critiques sevères...
Mes chants ne m'appartiennent pas,
Ils sont à tous ! Ils sont, hélas !
Aux pauvres altistes, mes frères!
DE CH1LLY
Ça marche 1 ça marché! les recettes
sont «bonnes ! Le boulet qui doit ren-
verser l'Ambigu n'est pas encore fondu !...
patience ! patience! Sixte - Quint n'était
qu'un gardeur de pourceaux, et Sixte-Quint
est devenu pape! Ça marche ! ça marche !
GUSTAVE COURBET
AIR : Alléluia.
Alléluia ! Alléluia !
Tous les CUréS sont gros et gras,
Mais au salon on n'en veut pas !
Alléluia 1
NORIA C
COUPLET
Air: Femmes voulez-vous éprouver.
JI! veux fêter ce directeur,
Sur un vieil air de vaudeville,
Hier, c'était un charmant auteur
Aujourd'hui c'est un homme habile !
Mais ehanger ceci pour ce'a
ce n'est pas, — je le dis sans peine,
Une bêtise qu'à fait là
L'auteur de la Bêlise Humaine!
GATE CHAIR
Ils viennent tous à moi pour préserver leur chair,
Je ne vois pas pourqupi mon nom est Gatechair !
Ils vont venir me demander des conseils..
Monsieur! l'art de l'escrime s'apprend en deux
minutes : Attaque, parade, rip >ste ; tout est là!
Mais croyez-mo!, ce qu'il y a de meilleur sur
le terrain ; c'est un bon déjeuner !
Attaque, parade, riposte !
CARJAT
— Ne bougeons plus ! c'est la devise
Du photographe d'aujourd'hui!
— Ne bougeons plUS ! Soupire Lise
Lorsqu'à l'autel elle a dit : Oui?
— Ne bougeons plus! dit la Fauvette
Dans les lacets de l'oiseleur.
— Quand le coeur est pris par la tète
Ne bougeons plus! gémit le cœur.
— Je suis un humble photographe,
Artiste à mes moments perdus
Comme un cheval lié, je piafl'e!
Mon art me dit : — Ne bougeonsph s !
Et quand on vient sous ma. vitrine,
Aux petits enf mts chevelus
Que le démon du jeu lutine,
Je dis aussi : Ne bougeons plvs!
Ne bougeant plus ! dis—je sans cesse
En ajustant mon objectif
A la tremblante vieillesse
Qui rit en me voyant actif,
Car elle sait qu'un jour vient t'hcin'c:
— Quand les temps seront révolus,
Où dans la céleste demeure
Dieu dit à tous : Ne bougeons plus:
LÉO LESPÈS
(Timothèe Trim du Petit Journal)
4 février! Jour de sainte Agathe ! A la ligne.
vous n'attendez pas, chers lecteurs, à ce
que je fasse chaque jour le panégyrique ou le
martyrologe de chaque saint du calendrier. A
la ligne,
Ce serait trop long. A la hgne.
Et cela ne vous intéresserait pas .A la ligne.
Cependant, si vous me le permettez, je vais,
au sujet de sainte Agathe, vous raconter ou
Dlutôt vous transcrire une chanson ancienne
où la vie de cette sainte est naïvement tracée. A la ligne.
Cela n'est pas neuf. A la ligne.
Ma s cela console. A la ligne.
Napoléon disait : « Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous coittempien,tl #
(Rien d'Havin.) A la ligne.
Si je procédais de la même façon, du pied de la colonne vendôme, cent vingt mille
abonnés me contempleraient. A la ligne.
Arrivons à la chanson... A la ligne.
AIR de Drin Brin :
Agathe était une femme adorable,
Dont les vertus égalaient, la beauté;
Mais, disons-le, son cœur inébranlable
N'eut qu'un vainqueur, et ce fut Timothé
Trim, Trim, Trim, Trim... etc.
t.MERCmR DE NEUVILLE.
UN SOUVENIR DU SOUPIR DU' FIGARO - I PUPAZZI
il faut les avoir vu remuer et surtout entendu parler pour se faire une idée de la perfection de ces
marionnettes. L'emphase héroïque de Frederick, le vibrement nasal de Bressant, le grassayement précieux
de Banville" le fausset bon enfant de Léo Lespès, que de choses perdues ici 1 Néanmoins, la tirade de
Frédéric" celle de Hugo, les deux pastiches de Banville et de MOllselet, l'artic e de Trim, lestent
lecture des chefs-d'œuvre de poésie biuffonne et vraie. Nous croyons donc être agréables a nos lecteurs en
essayant de leur donner une idée de c,,J\tJ amusante fanlas'e dont on commence a parler heauc .ui. M.
LACHAUD
Monsieur le président, je viens vou. demander la re-
mise à huitaine... Du reste, si le tribunal l'exige, je suis
prêt à plaider.
Messieurs 1 jamais cause plus intéressante n'a été
présentée devant vous. Voici un homme qui, comme l'a
dit fort éloquemment M. le procureur impérial, a tué sa
femme à coup de sabot, ses enfants à coup de soulier et
ses neveux à coup de chausson ! - Nous ne nions pas
le fait! Mais nous vous ferons ce.tc question : Avec quoi
vou:cz-vous que nous eussions commis ces meurtrFS?
L'accusé est cordonnier. Il Y a évidemment là dedans une circonstance atténuant
qu'appréciera le jury. Quant aux gâteaux , Messieurs, — nous en avons goûté 1 —
Us n'étaient pas empoMonues! - Oh! malheureuse femme
Je rentre dans la question! Oui, Messieurs, l'accuse est coupable... coupole et
inexcusable I Mais je le demande a vous tous, Messieurs les jnres, a vous qui êtes
tous ou presque tous pères de famille, si vous aviez par une circonstance ou p')I' une
autre perdu votre femme, vos enfants et vos neveux, - e. si vous aviez, comme tout
le moude, quelque chose à vous reprocher, ne vous trouveriez-vous pas assez punis
par ces pertes successives, - même si vous les aviez provoquées ; - et dans votre
abandon et vos remords ne trouveriez-vous pas un supplice plus grand que tous ceux
inventés par la justice humaine? - Si votre cœur dit oui, acquittez-nous 1 - Acquittez-
nous, car nous pleurons, Messieurs, et nos remords sont éternels!-En abréger la
durée, c'est l'absolution!... et nous sentons si bien notre indignité, que nous vous
pur et simple pour jouir ensuite d'une existence déllorée
par le crime !... L'acquittement, c'est notre punition .
FRÉDËRtCR-LE M AIT RE
BÓil appétit, Messieurs! Journalistes intègres,
peintres, sculpteurs, auteurs, acteurs, e. ctutera,
Que faites-vous ici? L'on vous chansÓun ra;
L'on vous fera d's nez atroces, des binettes
Étranges, que l'on doit prendre avec des pinceites;
On vous dira des vers parodiés d'HU!\,O,
Tandis que Lucinda, blonde à l'œil indigo,
Attend paisiblement,. en réparant vos hardes,
L'heure du rendez-votis ! —cet ange des mansardes 1
Ah ! rendez-vous plutôt oÙ je me trouvais hier... J'allais martingale, je divise mes
fonds... j'en fais douze masses. Jamais, notez celi, jamais, au neuvième tour, je
n'avais perdu le coup 1 J'arrive à 10 et je perds; je m'étonne; mais encore ferme et
calme, je fais le jeu et il sort noir.
Ah! çà, mais... e-t-ce moi ou Lafontaine qui joue? Est-ce Trente ans ou le Démon
'du jeu? Qu'importe ! c'est une bonne pièce.
Les bonnes pièces sont comme les bons acteurs, — ils ne disent pas adieu, mais...
au revoir!
VICTOR HUGO
Oh 1 l'éblouiosernent splendide et ténébreux,
L'épanouissement des monstres vigou eux,
Qui dans l'effluve amère agitent leurs membranes !
On entend sous les Dots s'entre-choquer les crânes!
0 vie! ardeur ! amou harmonie ! ô ciel bleu!
0 profondeur 'd ; l'âme ! ô cratère de feu !
0 chaleur ! ô semence errant dans 1 altitule!
ls )lé,:neiit grave an sein de la multitude.
0 nature! toute ombre a pour envers 'le jour...
Comment finirai-t-on la flèche de St asbourg?
C'est alors qu!B Jean Valjean dit à Cosette :
— si tu veu:t, dévidons le jars pour n'ë:rc pas compris par nos larbins.
L'adorable en.tant répo idit :
— Ça me lotie, nuis voilà la so 'one qui arrive... baladons-nous dans le jardin, et
quoique j'aie les trottines feuilletées, j'aime à jouer du ckiffm rouge avec toi, mon père.^
— Ah! répc ndit Jean -valjean, laisse-moi te regarder encore avant d'épouser la'
veuvel
I s soi tirent et l'ombre devint lumière, et tout ce qui était bon dans la nature, la
vipère, le crapaud, le ver de terre, rampèrent sur les orties du chemin et léchèrent la
traça dd leurs pas-
THEODORE DE BANVILLE
Voici donc l'biver revenu
Avec le plaisir inconnu,
Landerirette,
Avec l'amour qui l'est aussi,
Landriri.,
On va chanter, on va danser;
Mon Dieu ! que l'on va s'amuser !
Landerirette,
Sans sa femme ou sans son mari,
Landriri.
Les théâtres vont se remplir,
Les amours font reverdir,
Landerirette,
L~s cœurs que l'automne a jaunis,
Landriri.
La nuit, au bal de l'Opéra,
Sous le masque on intriguera,
Landerirette.
Le loup tombe... et l'intrigue aussi,
Landriri.
Chantons Éros et les Amours.
Tâchons de n'être pas toujours,
Landerirette,
Interrompu par de Boissy,
Landriri.
Ah! le bon lenipsl le bel hiver!
Que le foyer est chaud et clair!
La\! del'ÍI ettc !
Ton cœur l'est-il? — réponds, Mimi,
Landriri.
Et j'aime mieux chanter cela
Que de dire du mal de la
Landerirette,
Ou tuer en duel mon ami,
Landriri.
. il fciurriV
DE CASTON
1815 1 A cette époque, un homme franchit la mer!
Il débarque à Cannes et s'avance à marches forcées
sur Paris!... Cet homme, c'est l'empereur Napo-
léon Ier. 11 venait ressaisir un pouvoir qll' il avait
laissé éclnpper 1
Napoléon ea 181 ■> se trovue en face de deux ad-
versaires, les rois coalisés et les peuples réclamant la
liberté. Vainement, le héros a fait le tour du monde,
semant sur son chemin des royautés passagères et des
libertés éternelles. Le code Napoléon, la loi fondamentale de 1789 ne sauve pas
le grand homme, et l'illustre vainqueur devient un sublime vaincu.
Messieurs, écoutez-moi bien, — je ne' vous fais pas un cours d histoire, je souligne
une date, voila tout 1
1815 1 En Autriche, le duc de Reichtadt, — Napoléon U.
En Belgique, aux Pàys-Bas. plutôt: Guillaume, Prince d'Orange-Nassau.
En Angleterre : Georges 111.
En Danemarck : Frederick VI, (lui venait de perdre la Norwége...
En Russie, Alexandre Ier, qui s'empare des deux tiers de la grande Pologne, celle
Tologne qui aujourd'hui verse son sang...
— Pardon ! monsieur, mais si vous parlez tout haut il me sera impossible de con-
centrer ma mémoire...
Je parlais de la Pologne, aujourd'hui couverte de faux, de fusils, de piques...
Pique ! la Dame de pique! n'est-ce pas, monsieur ?
Les petites blawiisseuses
Qui s'en vont,Ijj samedi,
Aux pratiques pj esseuses
Porter le linge,! midi,
Folles qu'un M] ;ce emporte
Loin de leur B6! eux baquet
En passant deva t ma porte
Ont oublié mon paquet.
Aussi délaissant la plume;
A l'heure du l'eu ez-vous,
J'ai dû choisir L, 1 costume -
Qui résumât toi) les goûts :
Nu! je suis nu l, ais qu'importe?
Si les ro,es du|i pon
Ont poussé devai t la porte
Où je laisse ma 'aison !
Qu'importe? si i a chair rose
De mon style al fraîcheur;
Si mon abdome repose
Sur un nuage en hauteur !
Qu'importe? sij voltige
sur les fleurs, « mine un oiseau,
Butinant de tigei n tige
Pour mon artitli nouveau !
Qu'importe? je demande,
Si dans mes doi! s grassouillets,
Je balance une j irlande
De boudins noir et replets ..
Oui, je suis nu eau, du reste!
Bien fait, bien d du, bien gras!
L'œil alerte, la ain preste!
Nu ! — Maisc'e la faute, hélas!
Aux petites blan tisseuses
Qui s'en vont, le samedi,
Aux pratiques p esseuses
Porter le linge, midi.
NA \R
pour bien .vivre, faut travailler 1
Menons une exisi ce large
Tout en bûchant l'atelier.
A moi la ol! '8° 1
Mes souvenirs lu tent mon front;
Je pourrais en e un volume.
Tant pis pour les ens qui riront!
A moi la, pl ie !
Mais l'éditeur det mt rétif;
Au lieu de lui de el claque,
Emparons-flous 1 11 objectif.
A. moi la ï' uel
Maintenant faison des jaloux ;
Et devant la foU! ccourue,
Dans un ballonel Ions-nous 1
A moi la nu
HENRY MON NIER
Avez-vous lu, mon fils, le Guide du bachelier
dans Paris? Méditez ce volume, qui est l'annexe
de, la Civilité puérile et honnBte,. i
Je vais vous en donner une idée.
'1 Il n'est pas convenoblp, lorsqu'on a visité les
appar.ements de demander â la matin se de la
maisun : « pour combien que vous pouvez avoir de
loyer ici ? »
» Si l'on chante au dessert,— ce qui arrive à
chaque gr.nd dîiier de bonne maison, quand
viendra ton tour, ne choisis pas de chansons grossières.
* Tu mettrais les femmes dans un embarras extrême, et il faut prendre garde de blesser
ce sexe charmant auquel tu dois ton père.
» il s'rait à la fois imprudent et barbare à moi de te défendre le doux commerce des
dames. Tues dans un âge ardent dont j'ai compris les exigences ! »
Ces simples notions, mon lils, t'exciteront vivement à acheter ce volume — avec tes
économies.
JULES JANIN
In illo tempore J. Janinus dixit discipulis
suis ! ... Ego surn princeps crilicorum et
amicus juventutis.
Juventus 8rope me rlixit. :
Dignus es en trare
lu académie corpore.
Et ibo,
Et ibo,
Et ibo in academiam.
THÉODORE BARRIÈRE
Nous recevons à l'instant une lettre de M. Théodore
Barrière :
« Monsieur,
» Tout en reconnaissant que les devoirs de la cri-
tique l'obligent à une constante aménité envers les
auteurs dramatiques, je ne saurais plus longtemps souf-
llrir les gracieusetés de votre feuilleton. Croyez-le
bien, le public est juge comme vous, et c'est me por-
ter le plus grand préjudice que de prôner aveuglément
une œuvre destinée à êtrediscutée.
,, Veuillez donc me réserver à l'avenir tontes vos sévérités, et me croire par
avance votre tout dévoué.
BRESSANT
Tenez, marquise! laissez-moi tout vous dire! Je vous parle
du fjnd de l'âme! Je conviendrai tant que vous voudrez que
j'étais en ré ici sans dessein; je ne comptais que vous voir en
passant, témoin cette porte que j'ai ouvert trois fois pour m'en
aller, si bien que j'en ai attrapé un refroidissement... Mais ce
n'est pas d'aujourd'hui seulement, c'est du premier jour où je
vuus ai vue que je vous aime, que je vous adore... Je n'exagère
pas, en m'exprimant ainsi... Oui... comme je vous en dirais
long, si je n'avais peur de m'eiithumer !
RENARD
Je suis le pauvre pèlerin,
Je suis le courageux trouvère !
Je chante sur le grand chemin
Des affranchis de la misère.
Je chante chez les gens de f.li,
Chez-les laborieux peu chiches
De rompre le pain avec moi !
J'ai même chanté chez les riches!
Jusqu'à la lin je chanterai 1
Car, amis, tant que je plairai,
Malgré les critiques sevères...
Mes chants ne m'appartiennent pas,
Ils sont à tous ! Ils sont, hélas !
Aux pauvres altistes, mes frères!
DE CH1LLY
Ça marche 1 ça marché! les recettes
sont «bonnes ! Le boulet qui doit ren-
verser l'Ambigu n'est pas encore fondu !...
patience ! patience! Sixte - Quint n'était
qu'un gardeur de pourceaux, et Sixte-Quint
est devenu pape! Ça marche ! ça marche !
GUSTAVE COURBET
AIR : Alléluia.
Alléluia ! Alléluia !
Tous les CUréS sont gros et gras,
Mais au salon on n'en veut pas !
Alléluia 1
NORIA C
COUPLET
Air: Femmes voulez-vous éprouver.
JI! veux fêter ce directeur,
Sur un vieil air de vaudeville,
Hier, c'était un charmant auteur
Aujourd'hui c'est un homme habile !
Mais ehanger ceci pour ce'a
ce n'est pas, — je le dis sans peine,
Une bêtise qu'à fait là
L'auteur de la Bêlise Humaine!
GATE CHAIR
Ils viennent tous à moi pour préserver leur chair,
Je ne vois pas pourqupi mon nom est Gatechair !
Ils vont venir me demander des conseils..
Monsieur! l'art de l'escrime s'apprend en deux
minutes : Attaque, parade, rip >ste ; tout est là!
Mais croyez-mo!, ce qu'il y a de meilleur sur
le terrain ; c'est un bon déjeuner !
Attaque, parade, riposte !
CARJAT
— Ne bougeons plus ! c'est la devise
Du photographe d'aujourd'hui!
— Ne bougeons plUS ! Soupire Lise
Lorsqu'à l'autel elle a dit : Oui?
— Ne bougeons plus! dit la Fauvette
Dans les lacets de l'oiseleur.
— Quand le coeur est pris par la tète
Ne bougeons plus! gémit le cœur.
— Je suis un humble photographe,
Artiste à mes moments perdus
Comme un cheval lié, je piafl'e!
Mon art me dit : — Ne bougeonsph s !
Et quand on vient sous ma. vitrine,
Aux petits enf mts chevelus
Que le démon du jeu lutine,
Je dis aussi : Ne bougeons plvs!
Ne bougeant plus ! dis—je sans cesse
En ajustant mon objectif
A la tremblante vieillesse
Qui rit en me voyant actif,
Car elle sait qu'un jour vient t'hcin'c:
— Quand les temps seront révolus,
Où dans la céleste demeure
Dieu dit à tous : Ne bougeons plus:
LÉO LESPÈS
(Timothèe Trim du Petit Journal)
4 février! Jour de sainte Agathe ! A la ligne.
vous n'attendez pas, chers lecteurs, à ce
que je fasse chaque jour le panégyrique ou le
martyrologe de chaque saint du calendrier. A
la ligne,
Ce serait trop long. A la hgne.
Et cela ne vous intéresserait pas .A la ligne.
Cependant, si vous me le permettez, je vais,
au sujet de sainte Agathe, vous raconter ou
Dlutôt vous transcrire une chanson ancienne
où la vie de cette sainte est naïvement tracée. A la ligne.
Cela n'est pas neuf. A la ligne.
Ma s cela console. A la ligne.
Napoléon disait : « Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous coittempien,tl #
(Rien d'Havin.) A la ligne.
Si je procédais de la même façon, du pied de la colonne vendôme, cent vingt mille
abonnés me contempleraient. A la ligne.
Arrivons à la chanson... A la ligne.
AIR de Drin Brin :
Agathe était une femme adorable,
Dont les vertus égalaient, la beauté;
Mais, disons-le, son cœur inébranlable
N'eut qu'un vainqueur, et ce fut Timothé
Trim, Trim, Trim, Trim... etc.
t.MERCmR DE NEUVILLE.
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