Titre : Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste]
Auteur : Parti socialiste SFIO (France). Auteur du texte
Auteur : Parti socialiste (France). Fédération (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Éditeur : Parti socialisteParti socialiste (Paris)
Date d'édition : 1947-01-03
Contributeur : Blum, Léon (1872-1950). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34393339w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36344 Nombre total de vues : 36344
Description : 03 janvier 1947 03 janvier 1947
Description : 1947/01/03 (A25,N7119). 1947/01/03 (A25,N7119).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5719943f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-60603
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/10/2022
LE POPULAIRE
, -o* _ Edition de 5 heures — I . 4 francs Vendredi
Numéro (.112 ;
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S.F.I.O.) — DIRECTEUR POLITIQUE : LÉON BLUM
—r==G = S =*N NNR
Le paquet de tabac gris
Les gauloises ordinaires
30 fr. 50 au lieu de 32
23 fr. 50 au lieu de 25
Bulletin de GARANTIE LEBEM avec chaque montra. Echange admis. ,
BESANÇON o repris cet belle» fabrication de qualité
■ en eu mais la production est encore limitée et seul
LEBEM peut offrir un choix inçomporable de monfw^braceleft
pour hommei, domet et jeunes gens à des prix im-bat-ta-blei.
Qualiléd&bod
YLw(atClohoua I
35 4 la montre LEBEM I
0 // [I U MOUVEMENT A ANCRE 15 RUBIS
F7 . • FABRICATION SOIGNEE-GRAMDE PRECISION i
BESANÇON o repris ses belle» fabrication de qualité.
‘ HORLOGERIE 1 FR M 14 r PARIS *99ne14
DE BESANCON Ha M* En l ’ N METRO ' 51 SÉBASTIEN-FROISSART
BRZSTOISAAA:1205A52Y9An05)=:42151*12*
MONTRE U&BEM
k=enaaa
4
Le gaz et l'électricité sont
diminués de 10 pour cent
LES PRIX FONT
MARCHE ARRIERE
LES MOTS D’ORDRE DU GOUVERNEMENT
INITIATIVE
CONFIANCE
AUTORITÉ
Le peuple de France répond
Le meilleurà l’appel de Léon Blum
La culture des poires
Le truc de la
soutien
N s’adressant au peuple
français, avant - hier,
Léon Blum a fait allu
sion aux incrédules et
aux sceptiques, à tous
ceux qui s’apprêtent à accueil ¬
lir la décision du gouverne
ment avec un sourire et un
haussement d’épaules dédai
gneux.
L’expérience qu’on vient d’en
treprendre va trouver contre
elle ceux qui ont pour système
d’exploiter tous les méconten
tements, les hommes et les par
tis qui ont intérêt à voir le peu
ple français tomber de décep
tion en déception. Que leur im
porte le relèvement de la
France ? Que leur importe la
misère de ceux qui travaillent
et qui peinent ? L’essentiel est
de maintenir l’inquiétude. et de
faire naître l’indifférence et la
lassitude : un peuple, épuisé par
l’insécurité matérielle, par l'in
certitude du lendemain et la
misère, sera plus malléable. Il
se laissera imposer n’importe
quel régime. On n’a pas réussi
à maintenir le provisoire poli
tique. Alors, dernier espoir, on
essaiera d’entretenir l’instabi
lité économique.
Il y a aussi ceux qui seront
directement atteints, les trafi
quants qui ont intérêt à orga
niser artificiellement la rareté
des marchandises pour se ren
dre indispensables et qui sou
haitent voir monter les prix,
parce qu’ils sont payés à la
commission.
Ce n’est ni aux uns, ni aux
autres que s’adresse l’appel au
civisme lancé à la fois par le
président du gouvernement et
par les représentants des gran
des organisations ouvrières,
agricoles et patronales. Nous
sommes certains par avance
que cet appel ne peut être en-
| tendu de ceux qui, par politi
que ou par cupidité, ont besoin
du trouble ou du désordre.
Mais le peuple lui-même, le
peuple des travailleurs et des
. producteurs hésitera peut-être
, à se laisser gagner par la con-
, fiance. Il a assisté à tant de
, tâtonnements et éprouvé tant
de déceptions I « On a tant pro-
mis, a dit justement Léon
Blum, que vous n’avez plus foi
aux promesses. »
Et pourtant cette difficile
confiance est nécessaire, indis
pensable. L’expérience ne peut
réussir qu’avec le concours ac-
") de l’opinion publique. Il ne
s agit pas du tout d’entretenir
artificiellement une foi aveu-
niî dans le succès, mais de
P nure conscience du carac-
are Vraiment nouveau de la
cision du gouvernement. Il
kpL comprendre qu’elle est la
seule, qui puisse aboutir à un
.Dérience de la hausse des
fois res a été tentée par deux
tinn a" lendemain de la libéra-
si.d’abor, l’été dernier en-
tar.. ?" en C °nnaîf les résul-
effets Simple expédient dont les
nmas bienfaisants ont été an-
no 3.C8.P lus en plus vite. Pour
plus P er,gue de la Période la
25 o reente, rappelons qu’aux
responSuT es” salaires ont cor-
r,. a / % sur les prix.
Pour 1S" bventions économiques
simplessadeprées essentielles ?
que ceux qu ‘croqu.ne trompe
que l’Etat paieoient que lors-
débourse ra.de Personne ne
tenues,sea es Subventions main-
ment, cesmentées indéfini-
sant, c’est e déficit grandis-
tinue du adépréciation . con-
monnaie. P voir d achat de la
releasse.desprix, hausse à
maintien nt sur les salaires,
les soen.des subventions, voilà
paressutions impuissantes et
neesC eS des dernières an-
"S gi une so-
preeenen? pole-rompr‘".L S
SméJ® lequel nous
—autorité du gouvernement si
serme soit-elle, ne peut tout à
elle seule. Elle a besoin du cor
gpurs actif de la population. Les
aPPels à la bonne volonté, à la
slidarité, au sens de l’intérêt
sallna ’ ser o n t entendus de
rucoup, mais non de tous,
do expérience semblable, celle
reucan Acker en Belgique, a
pF parce que l’opinion
purlique, a aidé les pouvoirs
et lies à réprimer les fraudes
cones trafics et à appliquer les
ji roles necessaires.
suivi aut que l’exemple soit
Lapp.par le Peuple français.
goue= à la confiance que le
sadvernement vient de lancer
souveRse non pas, comme trop
sedann par le passé, aux pos-
saut dont il s’agissait de
travarles fortunes, mais aux
garanlleurs auxquels, il faut
Bister, r -es moyens de sub-
Robert VERDIER.
« Nous devons tous faire
partie d'une même cordée »
déclare André PHILIP dans une allocution radiodiffusée
André Philip, ministre des Finances et de l’Economie nationale, a adressé, hier
soir, par la radio, un appel à tous les Français pour qu’ils apportent leur aide au gou
vernement, au moment où celui-ci engage la bataille des prix.
André Philip a souligné que la France traversait une crise profonde, due en
partie aux illusions qui s’étaient développées au lendemain de la libération.
« Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, nous savons que le niveau de vie de chacun de nous dépend uni
quement du volume disponible des biens de consommation. Le revenu monétaire distribué aux Français
moyens doit être uniquement le revenu permettant de se procurer ces biens. »
Si on se contente d’augmen ter les salaires, on est amené à la hausse des prix. Le pays se trouve
alors menacé de la ruine et de la misère.
équilibre du budget est insuffisant
» André Philip montre alors qu’il ne suffit pas de rétablir l’équilibre budgétaire.
Certes, c’est là une préoccupation essentielle du gouveenement et André Philip énumère les
mesures qui ont été prises pour alléger le budget de trois mois de plus de 100 milliards- Le gouver
nement a entrepris de rétablir l’égalité devant l’impôt et de lutter contre la fraude.
Les médecins rouleront
dans les autos des ministres
A VEC le gouvernement Léon Blum, il y a décidément
quelque chose de changé. L’Etat est résolument entré
dans la voie des économies et entend donner l’exemple.
Ce n’était un secret pour personne que les cabi
nets ministériels avaient hérité des heures de liesse
de la libération la disposition d’un parc automobile souvent
disproportionné avec les besoins réels de leurs services.
Dès les premiers .jours du nouveau ministère, une circu
laire d’André Philip limitait strictement le total de ces voi-
tures et en ramenait le nombre à un chiffre compatible avee
les nécessités budgétaires.
Un inventaire est en cours d’établissement et le 10 jan
vier prochain, les voitures en excédent seront remises aux
Domaines qui procéderont à une vente aux enchères.
Cette vente sera uniquement réservée aux médecins et
sages-femmes dépourvus de moyen de locomotion.
Ainsi, sans paperasses inutiles, le gouvernement socia
liste fait cesser un abus manifeste et prend une mesure
qu’imposait le bon sens.
LE NOUVEAU
DEBARQUEMENT
Avec 1947, les Français ont été libérés une deuxième
fois. Par le débarquement des cinq pour cent. Et les prix
ont dû commencer leur retraite.
Oh ! bien sûr, la lutte n’est pas terminée. Il y aura
encore des batailles, des offensives et des contre-offen
sives. Mais déjà la première estocade portée par Léon Blum
le 31 décembre, à 19 h. 45, a porté ses fruits.
Le gouvernement a donné l’exemple. Dès hier matin, métro, au
tobus, téléphone, tarifs postaux ont subi la baisse.
De nombreux commerçants ont voulu être des combattants de
la première heure.
Le prix de chaque article ven
du a été diminué de cinq pour
cent- L’addition de la facture ter
minée, le commerçant avant
d’ouvrir son tiroir-caisse sonnail-
lant a murmuré quatre mots bien
agréables :
— Moins cinq pour cent..
Les beaux actes
Comme dans toute bataille il y
a eu des gestes cnevaleresques et
pleins de discipline. Tel cama
rade qui se présentait chez un
marchand d’accessoires automo
biles pour régler une facture
vieille de pusieuts mois a eu la
surprise d’entendre son créancier
annoncer l’abattement légal sur
sa dette On cite même l’exemple
d’un établissement de Nevers qui
après réduction de 5 % a pour
son compte opéré une nouvelle
baisse de 10 %, devançant ainsi
de six mois les decisions gouver
nementales
Tous les commerçants, certes,
n’ont pas été si empressés- Cer
tains, encore trop nombreux ont
vendu à l’échelle 100 %, parce
qu’ils voulaient d’abord voir ce
que faisaient leurs concurrents.
11 n’y a pas à s’inquiéter. Les
consommateurs choisiront le
moins cher. Et les résistants
Pour a mauvaise cause seront
contraints de suivre le mouve
ment.
Ainsi pris dans l’engrenage, les
Prix seront bien forcés de recu-
-er-,‘es stocks de se dégeler.
u était hier le métro, aujour-
Chuisera le tour des grands ma-
gasins du tabac de l’essence, des
théâtres et d1 cinéma. Les prix
du.,8a7, de l’électricité, des pro-
duits agricoles diminueront à
leur heure.
EN QUATRIEME PAGE :
L’accord de la Ç. G. T.
chemise en
vente libre
L ES mesures prises par le
gouvernement ont indénia
blement soulevé de grands
espoirs. Il dépend d’ail
leurs de tous que ces espoirs de
viennent réalités.
Cette croisade contre la vie
chère et les misères qu’elle sus
cite ne peut en effet porter ses
fruits qu’avec l’aide et
préhension de tous les
mateurs.
Qui dira jamais ce
la com-
consom-
que le
II n’y a pas
d’inflation
« Aujourd’hui, la réalité, c’est
qu’il n’y a point d’inflation- C’est
que la circulation fiduciaire est
actuellement en retard sur les
prix; c’est que nos problèmes pu
rement financiers sont l’effet plu
tôt que la cause de nos difficul
tés économiques; c’est que lors
qu’on sortira d’une crise passa
gère, on se rendra compte que
le franc reste, à l’heure pré
sente. une des monnaies d’Europe
les plus solides.
« C’est pourquoi le gouverne
ment a jugé que, tout en faisant
l’effort sur le plan financier, et
en ayant commencé par cela, il
était indispensable d’agir directe
ment sur les prix, d’intervenir di
rectement pour accroître la pro-
■ duction, accélérer la distributiôn,
renverser la tendance des prix qui
s’était manifestée ces derniers
mois. »
Ces'derniers mois, les hausses
de prix ont été excessives, cons
tate André Philip. Le mouvement
de hausse a incité à peu près
tout le monde à constituer des
stocks.
« Or, ces stocks commencent,
à l’heure présente, à peser sur le
marché. Ces de r nières semaines
on a assisté à un recul des
consommateurs, à une dimi nu tion
des achats, et le commerce de
détail, le s restaura nts l’on t senti
très nettement. L'indice des prix
de détail, qui était monté de 577
en juillet à plus de 858 en octo
bre, s’est arrêté au cours de ces
dernières semaines- Les prix de
gros ont recommencé à diminuer.
Par ailleurs, la conjoncture
mondiale se transforme elle aus
si. Le prix du blé est en baisse
O Suite en page 4
« système D » a pu nous causer
de mal.
Si l’on veut ramener une vie
normale en France, il faut que
le malin qui se « débrouille »
ne soit plus l’objet d’une se
crète admiration, mais subisse
plutôt le poids de la réproba
tion générale.
Car s’il peut échapper égoïste
ment aux difficultés quotidien
nes. il fait retomber sur les
autres le poids des difficultés
qu’il esquive.
Ainsi les grands magasins
vendent des chemises aux alen
tours de 350 francs. Certains
ont eu l’astuce d’en acheter
avec des points dont l’authen
ticité ou la provenance sont dis
cutables.
Et ils trouvent le moyen de
réaliser un bénéfice de cinq ou
six cents francs en revendant
ces chemises à la sauvette.
Car la crédulité est infinie
dans un pays où beaucoup pour
tant affichent un scepticisme
agressif...
Souhaitons qu’avec ces pra
tiques cessera bientôt la saison
des « poires ». L’idée est main
tenant lancée, la mesure était
simple mais Christophe Colomb
a déjà montré que ce sont par
fois les choses simples qui sont
les plus difficiles à trouver.
G. D.
10 MILLIARDS
DE BILLETS
EN PLUS .
Le bilan hebdomadaire de .
Les mesures de baisse générale de 5 % sur tous les prix sont entrées en vigueur aujourd’hui.
C’est avec le sourire que ce vendeur forain afiche la diminution.
IL N’Y A PLUS DE “ CAPITAINE FRACASSE ” (I)
Le théâtre sera populaire
ou devra disparaître
L E comédien, la comédienne ressemblent aujourd’hui à tout le monde. Ils sont habil
lés correctement et, pour la plupart, sans recherche. Ils gagnent honorablement
et régulièrement leur vie. Non sans peine. La profession suppose, avant tout,
une résistance physique et nerveuse peu commune.
Représentations, répétitions, cachets à la radio, au cabaret, « en ville », se succèdent
à des heures parfois si proches qu’il faut une forte dose de méthode, voire d’ingéniosité,
pour juxtaposer tout cela. L’agenda r d’un acteur ressemble à un horaire de chemin
de fer.
Que sont donc devenus ceux — le plus grand nombre —• qui n’ont pu accéder à la vedette ? Tous
les comédiens ont-ils donc atteint la perfection ? Il s’en faut de beaucoup. Mais le cinéma — le
« doublage » des films étrangers surtout — la radio ont permis à ceux qui ne réunissent pas l’ensemble
des qualités requises pour la scène de « faire leur trou ».
la
Banque de France, arrêté à la
date du 26 décembre 1946. a fait
apparaître, en comparaison de la
semaine précédente, une augmen
tation de 10 milliards 51 millions
de la circulation des billets dont
le montant atteint maintenant
721 milliards. Cette hausse de la
circulation fiduciaire qui vient
après deux semaines au cours des
quelles on avait enregistré une
diminution des billets au porteur,
en circulation, est essentiellement
provoquée par les échéances
fin d’année.
Les avances provisoires de
Banque de France à l’État
de
la
se
de
sont légèrement augmentées
5.400 millions pour atteindre
67.900 millions. On peut donc as
surer que le plafond de 100 mil
liards qui avait été fixé sera loin
d’être atteint.
QUI A TUE LOUIS GILLES?
Tavernier accuse Marie
Marie accuse Tavernier
La brume s’épaississait. Les réverbères éclairaient fai
blement les couples qui passaient en chantant dans la rue.
Une à une, les lumières des appartements s'éteignent. Le
premier jour de l’année touchait à son terme.
M. Penven, parent d’un locataire du 23'5, avenue Aristide-Briand,
à Montreuil, pénétra dans l’immeuble. Dans une demi pénombre, il
monta les marches de l'escalier. Arrivé sur un petit palier, il s’arrêta.
— Tiens ! Un ivrogne ?... Il se pencha.-. Deux minutes après, il
frappait à la loge du concierge, M. Delouche.
Le comité central des prix et la C.G.A.
approuvent le décret de baisse des prix
Comme nous l’avons annoncé, le
Comité central des prix a étudié
hier le décret de baisse pris par
le gouvernement. Les représen
tants des organisations ouvrières
et agricoles, des industriels, des
commerçants et des consomma
teurs ont donné leur accord total
à l’effort'entrepris.
Certaines critiques de détail ont
été néanmoins apportées, elles
portaient notamment sur le prix
de quelques produits agricoles et
sur la hausse du gaz et de l’élec
tricité.
Après correction, le décret qui
est paru au Journal Officiel im
primé seulement en fin d’après-
midi, ne comporte plus que 13
articles, le prix des marchandi
ses exportées dans l'Union fran
çaise et l’Algérie devant faire
l’objet d’arrêtés dont la rédaction
a été confiée au ministre de
l’Economie nationale-
Précision nouvelle et agréable, le
prix du gaz et de l’électricité a
subi, dès hier, une diminution de
10 pour cent.
Toutefois le décret ne peut
s’appliquer aux prix qui ont été
fixés par une loi. tels que les
loyers et les taxes radiophoniques.
C’est eu Parlement qu’il appar
tient de se prononcer à ce sujet.
Dans toutes les administrations
on s’est mis avec cœur à l’ou
vrage. Les délais prévus pour la
mise en place des nouveaux tarifs
ont pu être évités grâce aux ef
forts de l’administration centrale
des P. T. T. dont le personnel
travailla toute la nuit.
Même effort à l’Education na
tionale. où toutes les dispositions
ont été prises pour que la dimi
nution soit effective dès aujour
d’hui sur le paiement 'des frais
de pension comme sur les droits
d’examens, les prix d’entrée dans
les musées et théâtres et les ob
jets fabriqués dans les manufac
tures d’Etat dépendant de ce mi
nistère.
Les paysans sont d’accord
La Confédération Générale de
l’Agriculture a publié hier un com
muniqué relatant l’entrevue qu’el
le avait eue, lundi, avec Léon
Blum.
Le président de la C. G. A-, dit
ce communiqué, a donné au pré
sident Léon B'um l’assurance que
la C. G. A soutiendrait auprès
des paysans français les efforts
du gouvernement, puisque notre
Confédération avait entrepris, il
y a plus d’un mois déjà, une mO-,
LA REACTION DE LA BOURSE
L’expérience gouvernementale a surpris la Bourse.
On a enregistré, au cours d’une séance où les transactions
ont été très actives, deux mouvements : l’un de hausse sur les
rentes françaises l'autre de forte baisse sur les valeurs fran
çaises à revenus variables.
La hausse constante des valeurs à revenus variables au
cours de l’année écoulée et, plus particulièrement, pendant les
dernières séances de décembre, s’expliquait par la crainte des
épargnants de voir l’effondrement du franc, .Mieux valait avoir
en portefeuille n’importe quel titre que des billets de banque.
Aujourd hui, cette impression disparaît et l’on recherche, a
nouveau, les valeurs à revenus fixes.
D’autre part, la perspective d'une diminution des béné
fices des Sociétés, à la suite de la décision d'une réduction de
5% des prix suivie d’une nouvelle diminution du même ordre
dans deux mois, a incité de nombreux opérateurs à procéder
à des ventes.
bilisation générale des forces pay
sannes pour la stabilisation des
prix et de la monnaie.
La C. G. C. assure le
gouvernement de son appui
La Confédération nationale des
Cadres .est heureuse de voir le
gouvernement amorcer une poli
tique de baisse des prix, pour, la
quelle elle n’a cessé de se pronon
cer depuis plusieurs semaines.
Elle souhaite vivement que tous
les Français sans exception com
prennent qu’il est de leur devoir
d’apporter leur contribution à
l’œuvre du gouvernement qu’une
décision de ce dernier ne suffira
pas à rendre effective.
Persuadée que cette politique
peut, s’il elle est unanimement
comprise, être génératrice d’une
monnaie stable et d’un standing
amélioré de tous les travailleurs,
la Confédération générale des Ca
dres assure le gouvernement de
son appui le plus complet.
Les commerçants
du Pas-de-Calais appellent
la baisse
Au cours d’une réunion qui
s’est tenue aujourd’hui à Arras,
tous les représentants des com
merçants du Pas-de-Calais se
sont solennellement engagés à
appliquer loyalement toutes les
dispositions des décrets pris afin
de faire baisser les prix de vente.
— (A.E.P.).
Les deux hommes remontèrent.
M. Delouche examina le corps.
— Mais c’est M- Gilles... Il a été
assassiné... Il a une plaie sous
l’épaule gauche..-
— Cela a dû chauffer là-haut...
Là-haut, c’était l’appartement
du 1er étage occupé par M. et
Mme Tavernier, beau-père et mè
re de M. Louis Gilles, 33 ans. Ce
dernier et sa maîtresse, Marie
Olzman, avaient déjeuné chez les
Tavernier.
Le soir, on avait 'fini le dîner
et bu de nombreuses bouteilles.
Et peu à peu l’atmosphère s’était
échauffée.
Un motif futile avait déclen
ché la dispute. L’oie... Marie Olz
man avait promis d’en payer la
moitié. Et, maintenant, elle ne
voulait plus.
D’homme à homme
Une bataille opposa brusque
ment les deux hommes. Les fem
mes voulurent s’interposer.
Quelques instants plus tard, M.
Penven trouvait sur le palier le
cadavre ae Gilles.
. Dans l’appartement des Taver
nier. les policiers découvrirent des
traces de sang contre un mur,
dans le couloir.
Au commissariat, les rescapés,
hébétés, furent interrogés.
— Nous ne savons rien. Nous
sommes innocents...
Les silences
de Mme Tavernier
Puis, soudain, Tavernier, vieil
lard d’une soixantaine d’années,
l’air buté, accusa :
— C’est Marie qui a tué Louis.
L’accusée, à son •tour, s’écria :
— C’est Tavernier qui a tué.
Quant à la mère,
— Je ne me souviens de rien..-.
Les enquêteurs s’efforcent de la
faire parler, afin de connaître le
nom du meurtrier* t
En faut-il arguer que, pour les
manifestations accessoires de l’art
dramatique, on se contente d'à-
peu près ? Nullement. Tel com
pagnon de ma jeunesse, trop
grand et trop épaulé pour sa voix
précieuse, acceptable quand il était
assis, hétéroclite quand il devait
se lever, possède une diction très
sûre, capable de donner toute sa
tisfaction.-. quand on ne le voit
par Roger GUILLIEN
pas. Il végétait. Il vit à l’aise.
Associations professionnelles,
agences, relations de camaraderie
avec les entrepreneurs de specta
cles assurent à chacun le pain
quotidien Le débutant qui an
nonce : « Madame est servie »
gagne deux cents francs par soi
rée à Paris et huit cents francs
en tournée, où il joue plusieurs
petits rôles. Une « grande uti
lité » reçoit quatre cents francs
sur nos scènes urbaines et mille
« en voyage ». Ainsi de suite. Et
nos vedettes touchent des cachets
qui eussent fait ouvrir des yeux
ronds à leurs prédécesseurs,
me compte tenu du pouvoir
chat de l’argent.
Fiscalité excessive
Le théâtre coule-t-il donc
mê-
des
jours paisibles ? Il n'en n’est rien.
Le théâtre s’achemine vers une
crise. Car s’il vient de traverser
une période de prospérité rela
tive, les nuées s’amoncellent du
côté de l’avenir, dont le plus in
quiétant provient de la fiscalité
et des charges excessives de tou
tes sortes qui se superposent. L’aug
mentation dangereuse du prix des
places est à la veille de ne plus
les couvrir. L’affichage, par exem
ple, a vu ses tarifs croître dans
une production beaucoup plus éle
vée que les recettes- Les décors,
les costumes, les accessoires, ' tout
ce qui suppose l’usage de matières
premières, a suivi la même pro
gression. Et tel entrepreneur de
tournées classiques n’a plus, pour
bénéfice, que la mince subvention
de l’Etat.
On tente de reconstituer des
troupes permanentes dans nos
chefs- lieux régionaux. Effort loua
ble mais dont la persistance est
liée à l’assistance du gouverne
ment.
Le théâtre, selon le mot si juste
de notre grand Jean Hervé, s’est
« bureaucratisé ». Il convient
peut-être de s’en louer quant à
l’organisation matérielle. Le temps
de l’improvisation est révolu avec
le siècle dernier. Il n’en va pas de
• Suite en page 4
(1) Voir le Populaire des 31 décem-
bre et 2 janvier..
, -o* _ Edition de 5 heures — I . 4 francs Vendredi
Numéro (.112 ;
ORGANE CENTRAL DU PARTI SOCIALISTE (S.F.I.O.) — DIRECTEUR POLITIQUE : LÉON BLUM
—r==G = S =*N NNR
Le paquet de tabac gris
Les gauloises ordinaires
30 fr. 50 au lieu de 32
23 fr. 50 au lieu de 25
Bulletin de GARANTIE LEBEM avec chaque montra. Echange admis. ,
BESANÇON o repris cet belle» fabrication de qualité
■ en eu mais la production est encore limitée et seul
LEBEM peut offrir un choix inçomporable de monfw^braceleft
pour hommei, domet et jeunes gens à des prix im-bat-ta-blei.
Qualiléd&bod
YLw(atClohoua I
35 4 la montre LEBEM I
0 // [I U MOUVEMENT A ANCRE 15 RUBIS
F7 . • FABRICATION SOIGNEE-GRAMDE PRECISION i
BESANÇON o repris ses belle» fabrication de qualité.
‘ HORLOGERIE 1 FR M 14 r PARIS *99ne14
DE BESANCON Ha M* En l ’ N METRO ' 51 SÉBASTIEN-FROISSART
BRZSTOISAAA:1205A52Y9An05)=:42151*12*
MONTRE U&BEM
k=enaaa
4
Le gaz et l'électricité sont
diminués de 10 pour cent
LES PRIX FONT
MARCHE ARRIERE
LES MOTS D’ORDRE DU GOUVERNEMENT
INITIATIVE
CONFIANCE
AUTORITÉ
Le peuple de France répond
Le meilleurà l’appel de Léon Blum
La culture des poires
Le truc de la
soutien
N s’adressant au peuple
français, avant - hier,
Léon Blum a fait allu
sion aux incrédules et
aux sceptiques, à tous
ceux qui s’apprêtent à accueil ¬
lir la décision du gouverne
ment avec un sourire et un
haussement d’épaules dédai
gneux.
L’expérience qu’on vient d’en
treprendre va trouver contre
elle ceux qui ont pour système
d’exploiter tous les méconten
tements, les hommes et les par
tis qui ont intérêt à voir le peu
ple français tomber de décep
tion en déception. Que leur im
porte le relèvement de la
France ? Que leur importe la
misère de ceux qui travaillent
et qui peinent ? L’essentiel est
de maintenir l’inquiétude. et de
faire naître l’indifférence et la
lassitude : un peuple, épuisé par
l’insécurité matérielle, par l'in
certitude du lendemain et la
misère, sera plus malléable. Il
se laissera imposer n’importe
quel régime. On n’a pas réussi
à maintenir le provisoire poli
tique. Alors, dernier espoir, on
essaiera d’entretenir l’instabi
lité économique.
Il y a aussi ceux qui seront
directement atteints, les trafi
quants qui ont intérêt à orga
niser artificiellement la rareté
des marchandises pour se ren
dre indispensables et qui sou
haitent voir monter les prix,
parce qu’ils sont payés à la
commission.
Ce n’est ni aux uns, ni aux
autres que s’adresse l’appel au
civisme lancé à la fois par le
président du gouvernement et
par les représentants des gran
des organisations ouvrières,
agricoles et patronales. Nous
sommes certains par avance
que cet appel ne peut être en-
| tendu de ceux qui, par politi
que ou par cupidité, ont besoin
du trouble ou du désordre.
Mais le peuple lui-même, le
peuple des travailleurs et des
. producteurs hésitera peut-être
, à se laisser gagner par la con-
, fiance. Il a assisté à tant de
, tâtonnements et éprouvé tant
de déceptions I « On a tant pro-
mis, a dit justement Léon
Blum, que vous n’avez plus foi
aux promesses. »
Et pourtant cette difficile
confiance est nécessaire, indis
pensable. L’expérience ne peut
réussir qu’avec le concours ac-
") de l’opinion publique. Il ne
s agit pas du tout d’entretenir
artificiellement une foi aveu-
niî dans le succès, mais de
P nure conscience du carac-
are Vraiment nouveau de la
cision du gouvernement. Il
kpL comprendre qu’elle est la
seule, qui puisse aboutir à un
.Dérience de la hausse des
fois res a été tentée par deux
tinn a" lendemain de la libéra-
si.d’abor, l’été dernier en-
tar.. ?" en C °nnaîf les résul-
effets Simple expédient dont les
nmas bienfaisants ont été an-
no 3.C8.P lus en plus vite. Pour
plus P er,gue de la Période la
25 o reente, rappelons qu’aux
responSuT es” salaires ont cor-
r,. a / % sur les prix.
Pour 1S" bventions économiques
simplessadeprées essentielles ?
que ceux qu ‘croqu.ne trompe
que l’Etat paieoient que lors-
débourse ra.de Personne ne
tenues,sea es Subventions main-
ment, cesmentées indéfini-
sant, c’est e déficit grandis-
tinue du adépréciation . con-
monnaie. P voir d achat de la
releasse.desprix, hausse à
maintien nt sur les salaires,
les soen.des subventions, voilà
paressutions impuissantes et
neesC eS des dernières an-
"S gi une so-
preeenen? pole-rompr‘".L S
SméJ® lequel nous
—autorité du gouvernement si
serme soit-elle, ne peut tout à
elle seule. Elle a besoin du cor
gpurs actif de la population. Les
aPPels à la bonne volonté, à la
slidarité, au sens de l’intérêt
sallna ’ ser o n t entendus de
rucoup, mais non de tous,
do expérience semblable, celle
reucan Acker en Belgique, a
pF parce que l’opinion
purlique, a aidé les pouvoirs
et lies à réprimer les fraudes
cones trafics et à appliquer les
ji roles necessaires.
suivi aut que l’exemple soit
Lapp.par le Peuple français.
goue= à la confiance que le
sadvernement vient de lancer
souveRse non pas, comme trop
sedann par le passé, aux pos-
saut dont il s’agissait de
travarles fortunes, mais aux
garanlleurs auxquels, il faut
Bister, r -es moyens de sub-
Robert VERDIER.
« Nous devons tous faire
partie d'une même cordée »
déclare André PHILIP dans une allocution radiodiffusée
André Philip, ministre des Finances et de l’Economie nationale, a adressé, hier
soir, par la radio, un appel à tous les Français pour qu’ils apportent leur aide au gou
vernement, au moment où celui-ci engage la bataille des prix.
André Philip a souligné que la France traversait une crise profonde, due en
partie aux illusions qui s’étaient développées au lendemain de la libération.
« Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, nous savons que le niveau de vie de chacun de nous dépend uni
quement du volume disponible des biens de consommation. Le revenu monétaire distribué aux Français
moyens doit être uniquement le revenu permettant de se procurer ces biens. »
Si on se contente d’augmen ter les salaires, on est amené à la hausse des prix. Le pays se trouve
alors menacé de la ruine et de la misère.
équilibre du budget est insuffisant
» André Philip montre alors qu’il ne suffit pas de rétablir l’équilibre budgétaire.
Certes, c’est là une préoccupation essentielle du gouveenement et André Philip énumère les
mesures qui ont été prises pour alléger le budget de trois mois de plus de 100 milliards- Le gouver
nement a entrepris de rétablir l’égalité devant l’impôt et de lutter contre la fraude.
Les médecins rouleront
dans les autos des ministres
A VEC le gouvernement Léon Blum, il y a décidément
quelque chose de changé. L’Etat est résolument entré
dans la voie des économies et entend donner l’exemple.
Ce n’était un secret pour personne que les cabi
nets ministériels avaient hérité des heures de liesse
de la libération la disposition d’un parc automobile souvent
disproportionné avec les besoins réels de leurs services.
Dès les premiers .jours du nouveau ministère, une circu
laire d’André Philip limitait strictement le total de ces voi-
tures et en ramenait le nombre à un chiffre compatible avee
les nécessités budgétaires.
Un inventaire est en cours d’établissement et le 10 jan
vier prochain, les voitures en excédent seront remises aux
Domaines qui procéderont à une vente aux enchères.
Cette vente sera uniquement réservée aux médecins et
sages-femmes dépourvus de moyen de locomotion.
Ainsi, sans paperasses inutiles, le gouvernement socia
liste fait cesser un abus manifeste et prend une mesure
qu’imposait le bon sens.
LE NOUVEAU
DEBARQUEMENT
Avec 1947, les Français ont été libérés une deuxième
fois. Par le débarquement des cinq pour cent. Et les prix
ont dû commencer leur retraite.
Oh ! bien sûr, la lutte n’est pas terminée. Il y aura
encore des batailles, des offensives et des contre-offen
sives. Mais déjà la première estocade portée par Léon Blum
le 31 décembre, à 19 h. 45, a porté ses fruits.
Le gouvernement a donné l’exemple. Dès hier matin, métro, au
tobus, téléphone, tarifs postaux ont subi la baisse.
De nombreux commerçants ont voulu être des combattants de
la première heure.
Le prix de chaque article ven
du a été diminué de cinq pour
cent- L’addition de la facture ter
minée, le commerçant avant
d’ouvrir son tiroir-caisse sonnail-
lant a murmuré quatre mots bien
agréables :
— Moins cinq pour cent..
Les beaux actes
Comme dans toute bataille il y
a eu des gestes cnevaleresques et
pleins de discipline. Tel cama
rade qui se présentait chez un
marchand d’accessoires automo
biles pour régler une facture
vieille de pusieuts mois a eu la
surprise d’entendre son créancier
annoncer l’abattement légal sur
sa dette On cite même l’exemple
d’un établissement de Nevers qui
après réduction de 5 % a pour
son compte opéré une nouvelle
baisse de 10 %, devançant ainsi
de six mois les decisions gouver
nementales
Tous les commerçants, certes,
n’ont pas été si empressés- Cer
tains, encore trop nombreux ont
vendu à l’échelle 100 %, parce
qu’ils voulaient d’abord voir ce
que faisaient leurs concurrents.
11 n’y a pas à s’inquiéter. Les
consommateurs choisiront le
moins cher. Et les résistants
Pour a mauvaise cause seront
contraints de suivre le mouve
ment.
Ainsi pris dans l’engrenage, les
Prix seront bien forcés de recu-
-er-,‘es stocks de se dégeler.
u était hier le métro, aujour-
Chuisera le tour des grands ma-
gasins du tabac de l’essence, des
théâtres et d1 cinéma. Les prix
du.,8a7, de l’électricité, des pro-
duits agricoles diminueront à
leur heure.
EN QUATRIEME PAGE :
L’accord de la Ç. G. T.
chemise en
vente libre
L ES mesures prises par le
gouvernement ont indénia
blement soulevé de grands
espoirs. Il dépend d’ail
leurs de tous que ces espoirs de
viennent réalités.
Cette croisade contre la vie
chère et les misères qu’elle sus
cite ne peut en effet porter ses
fruits qu’avec l’aide et
préhension de tous les
mateurs.
Qui dira jamais ce
la com-
consom-
que le
II n’y a pas
d’inflation
« Aujourd’hui, la réalité, c’est
qu’il n’y a point d’inflation- C’est
que la circulation fiduciaire est
actuellement en retard sur les
prix; c’est que nos problèmes pu
rement financiers sont l’effet plu
tôt que la cause de nos difficul
tés économiques; c’est que lors
qu’on sortira d’une crise passa
gère, on se rendra compte que
le franc reste, à l’heure pré
sente. une des monnaies d’Europe
les plus solides.
« C’est pourquoi le gouverne
ment a jugé que, tout en faisant
l’effort sur le plan financier, et
en ayant commencé par cela, il
était indispensable d’agir directe
ment sur les prix, d’intervenir di
rectement pour accroître la pro-
■ duction, accélérer la distributiôn,
renverser la tendance des prix qui
s’était manifestée ces derniers
mois. »
Ces'derniers mois, les hausses
de prix ont été excessives, cons
tate André Philip. Le mouvement
de hausse a incité à peu près
tout le monde à constituer des
stocks.
« Or, ces stocks commencent,
à l’heure présente, à peser sur le
marché. Ces de r nières semaines
on a assisté à un recul des
consommateurs, à une dimi nu tion
des achats, et le commerce de
détail, le s restaura nts l’on t senti
très nettement. L'indice des prix
de détail, qui était monté de 577
en juillet à plus de 858 en octo
bre, s’est arrêté au cours de ces
dernières semaines- Les prix de
gros ont recommencé à diminuer.
Par ailleurs, la conjoncture
mondiale se transforme elle aus
si. Le prix du blé est en baisse
O Suite en page 4
« système D » a pu nous causer
de mal.
Si l’on veut ramener une vie
normale en France, il faut que
le malin qui se « débrouille »
ne soit plus l’objet d’une se
crète admiration, mais subisse
plutôt le poids de la réproba
tion générale.
Car s’il peut échapper égoïste
ment aux difficultés quotidien
nes. il fait retomber sur les
autres le poids des difficultés
qu’il esquive.
Ainsi les grands magasins
vendent des chemises aux alen
tours de 350 francs. Certains
ont eu l’astuce d’en acheter
avec des points dont l’authen
ticité ou la provenance sont dis
cutables.
Et ils trouvent le moyen de
réaliser un bénéfice de cinq ou
six cents francs en revendant
ces chemises à la sauvette.
Car la crédulité est infinie
dans un pays où beaucoup pour
tant affichent un scepticisme
agressif...
Souhaitons qu’avec ces pra
tiques cessera bientôt la saison
des « poires ». L’idée est main
tenant lancée, la mesure était
simple mais Christophe Colomb
a déjà montré que ce sont par
fois les choses simples qui sont
les plus difficiles à trouver.
G. D.
10 MILLIARDS
DE BILLETS
EN PLUS .
Le bilan hebdomadaire de .
Les mesures de baisse générale de 5 % sur tous les prix sont entrées en vigueur aujourd’hui.
C’est avec le sourire que ce vendeur forain afiche la diminution.
IL N’Y A PLUS DE “ CAPITAINE FRACASSE ” (I)
Le théâtre sera populaire
ou devra disparaître
L E comédien, la comédienne ressemblent aujourd’hui à tout le monde. Ils sont habil
lés correctement et, pour la plupart, sans recherche. Ils gagnent honorablement
et régulièrement leur vie. Non sans peine. La profession suppose, avant tout,
une résistance physique et nerveuse peu commune.
Représentations, répétitions, cachets à la radio, au cabaret, « en ville », se succèdent
à des heures parfois si proches qu’il faut une forte dose de méthode, voire d’ingéniosité,
pour juxtaposer tout cela. L’agenda r d’un acteur ressemble à un horaire de chemin
de fer.
Que sont donc devenus ceux — le plus grand nombre —• qui n’ont pu accéder à la vedette ? Tous
les comédiens ont-ils donc atteint la perfection ? Il s’en faut de beaucoup. Mais le cinéma — le
« doublage » des films étrangers surtout — la radio ont permis à ceux qui ne réunissent pas l’ensemble
des qualités requises pour la scène de « faire leur trou ».
la
Banque de France, arrêté à la
date du 26 décembre 1946. a fait
apparaître, en comparaison de la
semaine précédente, une augmen
tation de 10 milliards 51 millions
de la circulation des billets dont
le montant atteint maintenant
721 milliards. Cette hausse de la
circulation fiduciaire qui vient
après deux semaines au cours des
quelles on avait enregistré une
diminution des billets au porteur,
en circulation, est essentiellement
provoquée par les échéances
fin d’année.
Les avances provisoires de
Banque de France à l’État
de
la
se
de
sont légèrement augmentées
5.400 millions pour atteindre
67.900 millions. On peut donc as
surer que le plafond de 100 mil
liards qui avait été fixé sera loin
d’être atteint.
QUI A TUE LOUIS GILLES?
Tavernier accuse Marie
Marie accuse Tavernier
La brume s’épaississait. Les réverbères éclairaient fai
blement les couples qui passaient en chantant dans la rue.
Une à une, les lumières des appartements s'éteignent. Le
premier jour de l’année touchait à son terme.
M. Penven, parent d’un locataire du 23'5, avenue Aristide-Briand,
à Montreuil, pénétra dans l’immeuble. Dans une demi pénombre, il
monta les marches de l'escalier. Arrivé sur un petit palier, il s’arrêta.
— Tiens ! Un ivrogne ?... Il se pencha.-. Deux minutes après, il
frappait à la loge du concierge, M. Delouche.
Le comité central des prix et la C.G.A.
approuvent le décret de baisse des prix
Comme nous l’avons annoncé, le
Comité central des prix a étudié
hier le décret de baisse pris par
le gouvernement. Les représen
tants des organisations ouvrières
et agricoles, des industriels, des
commerçants et des consomma
teurs ont donné leur accord total
à l’effort'entrepris.
Certaines critiques de détail ont
été néanmoins apportées, elles
portaient notamment sur le prix
de quelques produits agricoles et
sur la hausse du gaz et de l’élec
tricité.
Après correction, le décret qui
est paru au Journal Officiel im
primé seulement en fin d’après-
midi, ne comporte plus que 13
articles, le prix des marchandi
ses exportées dans l'Union fran
çaise et l’Algérie devant faire
l’objet d’arrêtés dont la rédaction
a été confiée au ministre de
l’Economie nationale-
Précision nouvelle et agréable, le
prix du gaz et de l’électricité a
subi, dès hier, une diminution de
10 pour cent.
Toutefois le décret ne peut
s’appliquer aux prix qui ont été
fixés par une loi. tels que les
loyers et les taxes radiophoniques.
C’est eu Parlement qu’il appar
tient de se prononcer à ce sujet.
Dans toutes les administrations
on s’est mis avec cœur à l’ou
vrage. Les délais prévus pour la
mise en place des nouveaux tarifs
ont pu être évités grâce aux ef
forts de l’administration centrale
des P. T. T. dont le personnel
travailla toute la nuit.
Même effort à l’Education na
tionale. où toutes les dispositions
ont été prises pour que la dimi
nution soit effective dès aujour
d’hui sur le paiement 'des frais
de pension comme sur les droits
d’examens, les prix d’entrée dans
les musées et théâtres et les ob
jets fabriqués dans les manufac
tures d’Etat dépendant de ce mi
nistère.
Les paysans sont d’accord
La Confédération Générale de
l’Agriculture a publié hier un com
muniqué relatant l’entrevue qu’el
le avait eue, lundi, avec Léon
Blum.
Le président de la C. G. A-, dit
ce communiqué, a donné au pré
sident Léon B'um l’assurance que
la C. G. A soutiendrait auprès
des paysans français les efforts
du gouvernement, puisque notre
Confédération avait entrepris, il
y a plus d’un mois déjà, une mO-,
LA REACTION DE LA BOURSE
L’expérience gouvernementale a surpris la Bourse.
On a enregistré, au cours d’une séance où les transactions
ont été très actives, deux mouvements : l’un de hausse sur les
rentes françaises l'autre de forte baisse sur les valeurs fran
çaises à revenus variables.
La hausse constante des valeurs à revenus variables au
cours de l’année écoulée et, plus particulièrement, pendant les
dernières séances de décembre, s’expliquait par la crainte des
épargnants de voir l’effondrement du franc, .Mieux valait avoir
en portefeuille n’importe quel titre que des billets de banque.
Aujourd hui, cette impression disparaît et l’on recherche, a
nouveau, les valeurs à revenus fixes.
D’autre part, la perspective d'une diminution des béné
fices des Sociétés, à la suite de la décision d'une réduction de
5% des prix suivie d’une nouvelle diminution du même ordre
dans deux mois, a incité de nombreux opérateurs à procéder
à des ventes.
bilisation générale des forces pay
sannes pour la stabilisation des
prix et de la monnaie.
La C. G. C. assure le
gouvernement de son appui
La Confédération nationale des
Cadres .est heureuse de voir le
gouvernement amorcer une poli
tique de baisse des prix, pour, la
quelle elle n’a cessé de se pronon
cer depuis plusieurs semaines.
Elle souhaite vivement que tous
les Français sans exception com
prennent qu’il est de leur devoir
d’apporter leur contribution à
l’œuvre du gouvernement qu’une
décision de ce dernier ne suffira
pas à rendre effective.
Persuadée que cette politique
peut, s’il elle est unanimement
comprise, être génératrice d’une
monnaie stable et d’un standing
amélioré de tous les travailleurs,
la Confédération générale des Ca
dres assure le gouvernement de
son appui le plus complet.
Les commerçants
du Pas-de-Calais appellent
la baisse
Au cours d’une réunion qui
s’est tenue aujourd’hui à Arras,
tous les représentants des com
merçants du Pas-de-Calais se
sont solennellement engagés à
appliquer loyalement toutes les
dispositions des décrets pris afin
de faire baisser les prix de vente.
— (A.E.P.).
Les deux hommes remontèrent.
M. Delouche examina le corps.
— Mais c’est M- Gilles... Il a été
assassiné... Il a une plaie sous
l’épaule gauche..-
— Cela a dû chauffer là-haut...
Là-haut, c’était l’appartement
du 1er étage occupé par M. et
Mme Tavernier, beau-père et mè
re de M. Louis Gilles, 33 ans. Ce
dernier et sa maîtresse, Marie
Olzman, avaient déjeuné chez les
Tavernier.
Le soir, on avait 'fini le dîner
et bu de nombreuses bouteilles.
Et peu à peu l’atmosphère s’était
échauffée.
Un motif futile avait déclen
ché la dispute. L’oie... Marie Olz
man avait promis d’en payer la
moitié. Et, maintenant, elle ne
voulait plus.
D’homme à homme
Une bataille opposa brusque
ment les deux hommes. Les fem
mes voulurent s’interposer.
Quelques instants plus tard, M.
Penven trouvait sur le palier le
cadavre ae Gilles.
. Dans l’appartement des Taver
nier. les policiers découvrirent des
traces de sang contre un mur,
dans le couloir.
Au commissariat, les rescapés,
hébétés, furent interrogés.
— Nous ne savons rien. Nous
sommes innocents...
Les silences
de Mme Tavernier
Puis, soudain, Tavernier, vieil
lard d’une soixantaine d’années,
l’air buté, accusa :
— C’est Marie qui a tué Louis.
L’accusée, à son •tour, s’écria :
— C’est Tavernier qui a tué.
Quant à la mère,
— Je ne me souviens de rien..-.
Les enquêteurs s’efforcent de la
faire parler, afin de connaître le
nom du meurtrier* t
En faut-il arguer que, pour les
manifestations accessoires de l’art
dramatique, on se contente d'à-
peu près ? Nullement. Tel com
pagnon de ma jeunesse, trop
grand et trop épaulé pour sa voix
précieuse, acceptable quand il était
assis, hétéroclite quand il devait
se lever, possède une diction très
sûre, capable de donner toute sa
tisfaction.-. quand on ne le voit
par Roger GUILLIEN
pas. Il végétait. Il vit à l’aise.
Associations professionnelles,
agences, relations de camaraderie
avec les entrepreneurs de specta
cles assurent à chacun le pain
quotidien Le débutant qui an
nonce : « Madame est servie »
gagne deux cents francs par soi
rée à Paris et huit cents francs
en tournée, où il joue plusieurs
petits rôles. Une « grande uti
lité » reçoit quatre cents francs
sur nos scènes urbaines et mille
« en voyage ». Ainsi de suite. Et
nos vedettes touchent des cachets
qui eussent fait ouvrir des yeux
ronds à leurs prédécesseurs,
me compte tenu du pouvoir
chat de l’argent.
Fiscalité excessive
Le théâtre coule-t-il donc
mê-
des
jours paisibles ? Il n'en n’est rien.
Le théâtre s’achemine vers une
crise. Car s’il vient de traverser
une période de prospérité rela
tive, les nuées s’amoncellent du
côté de l’avenir, dont le plus in
quiétant provient de la fiscalité
et des charges excessives de tou
tes sortes qui se superposent. L’aug
mentation dangereuse du prix des
places est à la veille de ne plus
les couvrir. L’affichage, par exem
ple, a vu ses tarifs croître dans
une production beaucoup plus éle
vée que les recettes- Les décors,
les costumes, les accessoires, ' tout
ce qui suppose l’usage de matières
premières, a suivi la même pro
gression. Et tel entrepreneur de
tournées classiques n’a plus, pour
bénéfice, que la mince subvention
de l’Etat.
On tente de reconstituer des
troupes permanentes dans nos
chefs- lieux régionaux. Effort loua
ble mais dont la persistance est
liée à l’assistance du gouverne
ment.
Le théâtre, selon le mot si juste
de notre grand Jean Hervé, s’est
« bureaucratisé ». Il convient
peut-être de s’en louer quant à
l’organisation matérielle. Le temps
de l’improvisation est révolu avec
le siècle dernier. Il n’en va pas de
• Suite en page 4
(1) Voir le Populaire des 31 décem-
bre et 2 janvier..
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.23%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.23%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Parti socialiste SFIO Parti socialiste SFIO /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti socialiste SFIO" or dc.contributor adj "Parti socialiste SFIO")Parti socialiste Parti socialiste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti socialiste" or dc.contributor adj "Parti socialiste") Blum Léon Blum Léon /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Blum Léon" or dc.contributor adj "Blum Léon")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t5719943f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t5719943f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t5719943f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bd6t5719943f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t5719943f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t5719943f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bd6t5719943f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest