Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1949-12-20
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 décembre 1949 20 décembre 1949
Description : 1949/12/20 (A123,N1642). 1949/12/20 (A123,N1642).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t569430d
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2021
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Une victime des « aveux spontanés » vous parle
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DIRECTEUR : Pierre BRISSON
Les gens qui ne veulent rien faire de rien
n’avancent rien et 11 e sont bons à rien.
Beaumahchais.
D. L.
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dis 5 heures
MARDI
N° 1
642
20
DECEMBRE 1949
123 e ANNEE
de véritables parfums
LES EAUX DE COLOGNE
SA'JZÉ
PARFUMEUR A PARIS
magasin d’exposition; 3 5,K. la Boétie - paris
veux préfabriqués
Le procès des
‘MH a « espions » fran
çais à Wroclaw
s ’ est ouvert au
moment m ê ni e
j e rideau s’abaissait sur le
eU x dernier acte du procès
gtov, sur la publication des
•larations — extorquées par
Lur, arrachées par la torture,
simplement apocryphes --
lesquelles l’homme qu’on al-
pendre avouait tout ce qu’ü
if refusé d’avouer lors des
liences publiques et « se re
fait » de son suprême mou
lent de dignité,
oit-on réellement à.Varso-
’et plus loin que Varsovie, la
'sont les meneurs du jeu,
■après le procès K o s t o v ,
[après le procès Rajk, qu’apres
procès Mindszenty, qu’après
procès de Moscou, qu’après
{inconcevable succession de
[édies funèbres où l’on a vu
accusés se faire invariablc-
les auxiliaires dociles, les
■riteurs bien dressés du nu
ire public et surenchérir
rfois avec un zèle ignoble sur
cusation elle-même, croit-on
lement que J’opinion inter-
jonale va prendre les aveux
Wroclaw au sérieux ?
luand nous lisons que écr
is des accusés, dont les dé
lions sont particulièrement
plaisantes pour les accusa-
, comparaissent après neuf
de détention, pouvons-
ne pas nous reporter au
de M. Stypulkowski, publie
is nos colonnes, récit des
quarante interrogatoires,
suivis nuit et jour, par les-
on a essayé de lui arra-
les aveux qui importaient
à la politique du Kremlin ?
comédie de Wroclaw ne peut
per personne et ne provo-
ait que des sourires si l’on
soupçonnait tout ce que sa
aration, dans la coulisse, a
importer d’abject,
it-il penser qu’il y a, chez
qui ont subi la formation
et la déformation — de
iologie stalinienne, un trop
d mépris des hommes ?
lut il penser qu’ils ont
rà l’opinion publique, dans
ays qu’ils gouvernent, à un
bint de régression intellec-
le qu’ils sont désormais obli-
se mettre à son niveau
[montant à son usage les plus
stères des mystifications ?
dut-’1 penser que le citoyen
« démocraties » totalitaires
désormais un. arriéré pour
le traître, vrai ou faux, doit
: « Je suis le traître. » ?
ut-il penser, au contraire,
.le régime nouveau n’a pas
|onne conscience, et que s’il
jche aux accusés, à n’imporie
prix, un aveu de culpabi-
c’est parce qu’il a lui-même
du de justitier la répres-
O
pelles que soient les raisons
J mette politique, elle est ab-
fde au moins dans la mesure
die s’adresse à l’Occident.
Nie sait peut-être pas à Var-
p Mais pour nous, Occiden-
■ l’accusé, innocent ou cou-
P le i c’est un homme qui se
et non un homme qui
pble lui-même pour mieux
tabler autrui. C’est un homme
qui affronte le tribunal, ou qui
ruse avec lui, qui proteste de
son innocence, ou qui reven
dique orgueilleusement 1 ’ acte
qu’on lui reproche, ou qui ment
pour sauver, sa . vie, ou qui se
tait. C’est encore un homme
libre. .
Il nous faut bien admettre
que, dans une étendue peuplée
de centaines de millions d’hom
mes, ce qui constitue le privi
lège essentiel de l’âme humaine
lui ait été définitivement enlevé.
Il nous faut bien admettre qu’il
y ait désormais des pays où l’on
dresse les accusés a*jouer leur
rôle devant l’accusateur comme
on dresse des chiens de cirque.
Mais, dès lors, le comporte
ment de ces accusés devant le
tribunal n’a plus, à nos yeux,
aucune autrç signification que
de démontrer la perfection oq
l’imperfection de la « techni
que » dont on s’est servi' pour
obtenir d’eux le résultat qu’on
voulait obtenir.
Tout le parti qu’on espère
tirer des accusations des Fran
çais de Wroclaw contre leur
pays devient illusoire dès le mo
ment où il est évident qu’on a
obtenu ces accusations par des
procédés dont l’effet est en quel
que sorte automatique.
Il nous est confirmé, une fois
de plus, qu’à l’ouest de l’Europe
la police politique fait dire, à
ceux qui tombent entre ses
mains, ce qu’elle veut qù’ils di
sent. Le procès de Wroclaw ne
signifie et ne peut signifier rien
de plus.
Mais il faut tenir en médiocre
estime ceux qui comptent sur
un tel procès pour la propa
gande, alors qu’il n’est pas de
contre-propagande plus désas
treuse pour leur cause. Car, quel
les que soient exactement les
méthodes employées à l’égard
de nos malheureux compatriotes
dont on exhibe, à Wroclaw, les
aveux préfabriqués, une chose
au moins est sûre : c’est que ce
sont des méthodes que nous
n’avons pas envie de connaître
chez nous.
ACCORD
entre la
SOCIALE
et les
DE MEDECINS
sur les honoraires
médicaux
Le président de la Fédération na
tionale des organismes de la Sécurité
sociale a rendu public'l’accord qui a
été conclu avec la confédération des
syndicats des médecins français en
ce qui concerne le remboursement des
frais .rpéqicàux aux assurés .sociaux.
Selon cet accord, des conventions se
ront conclues' entre les caisses de Sé
curité sociale et'les syndicats dépar
tementaux des. médecins.
AI.' Michel, directeur - général de la
Fédération nationale de la Sécurité
sociale, 1 a précisé que « ces conven
tions fixeront les tarifs honoraires mé
dicaux qui détermineront lés rembour
sements de l’ordre de 80 % aux as
surés sociaux.
Cet accord nations! qui ‘ vient
d’être conclu avec la confédération des
syndicats de médecins français permet
d’établir, a-t-il ajouté, des plafonds
poiir l’ensemble du territoire. Trois
catégories ont été déterminées pour les
remboursements aux assurés sociaux.
» 1° Région parisienne (Paris, Seine,
Seine-et-Oise) : • Consultation médi
cale : 350 francs ; visite : 450 francs
(la lettre-clé des honoraires chirur
gicaux : 180 francs uniformément pour
toute la France).
(Suite page 10, col. 8)
PROCHAINEMENT
DANS «LE FIGARO»
Trente ans
sous Serre
par NORBERT CASTERtT
LA DISCUSSION BUDGÉTAIRE AU PALAIS-BOURBON
PRÈS DE 50 MILLIARDS
de compressions nouvelles
proposées
par le Gouvernement
Un Conseil interministériel
les fixera définitivement ce ma'tin
L A- troisième édition .budgétaire est sous presse.
M. Petsche. — Le gouvernement est prêt à faire un effort de
conciliation.
" M. Bidault. -— Il faut maintenant rapprocher les points de vue.
M. Guyon.-— La Commission des finances attend vos propositions;
Ce dialogue à trois voix résume la journée d’hier au Palais-Bourbon.
Pas de refus brutal de la Commis
sion des finances. Pas de question de
confiance posée par le gouvernement.
M. Petsche se défend de s’être
comporté en « avare sadique ».
M. Bidault évoque Calonne, Turgot
et Poincaré.
M. Guyon en appelle à M. Thiers,
et remonte jusqu’à Waterloo.
Les citations historiques, c’est un
fait bien connu, accommodent la tech
nique, au Palais-Bourbon. La poli
tique, alors, cède le pas.
La soirée n’en fut pas moins fié
vreuse. ' Dans chaque ministère
d’abord, où l’on s’employa de nou
veau à comprimer les dépenses. Au
ministère des Finances, ensuite, où
l’on totalisa, une fois encore, le doit
et l’avoir. A Matignon, enfin, pour
l’ultime revue d’ensemble. ,
Là, une demi-douzaine de ministres
se sont réunis autour du président du
Conseil pour mettre au point les der
nières concessions dont la Commis
sion des finances se saisira ce matin :
Trois pour cent de réduction se
raient proposés sur les crédits globàux
du personnel, deux pour cent sur le
matériel.
M. jean Monnet a été prié d’indi-
Æ,ÆS ÆHVJFÆ IV T S U U SIÊCÆ.JE
(D
DEUX EDUCATIONS OPPOSEES
qui aboutissent au même drame
par Serge BROMBERGER
Valence, ... décembre.
L orsque,
sous l’éter
nel abat-
jour vert des ca
binets d’instruc
tion, le magis
trat ët l’avocat
se trouvèrent fa
ce à face avec
les Enfants du
siècle qu’on ve
nait de pousser
dans le bureau, les deux hommes,
qui se connaissent et s’estiment,
étaient en proie à un étrange ma
laise.
L’affaire était échue à un jeûné
magistrat, M. Raffetin, qui. n’était
ItS SAVANTS
VONT
Bouleverser
1 !
ia messe
en robe
Vous cueillerez des
oranges au Bois de
Boulogne.
11 Vous irez à 1
^2 minuit
^organdi.
'Vous achèterez une
mémoire neuve à la
banque des cerveaux.
Vous commanderez
[ SLi r mesure vos filles
Cu vos garçons.
Vous irez en week-
visiter Mars ou
Vénus.
toute la
NIÈRE MODE
DANS
L’A L
BUM
6AR0
m
pariout
400 fr.
L’INDEPENDANCE
DU VIET-NAM
SERAIT EFFECTIVE
LE 30 DECEMBRE
Saigon, 19 décembre (A.F.P.). — L’in
dépendance du Viêt-Nam au sein de
l’Union Française serait effective le
30 décembre.
C’est à cette date, en effet, annonce
un communiqué officiel publié par le
secrétariat de la Commission franco-
vietnamienne des accords, que se dé
roulera — lors d’une cérémonie solen
ncüe — la signature des conventions
particulières et le transfert des pou
voirs des autorités françaises aux auto
rités vietnamiennes.
Les travaux des deux délégation"
sont déjà suffisamment avancés poui
qu’il sc:t .possible d’envisager une
séance plénière au cours de la semaine
prochaine.
Le secrétariat de la commission d’ap
plication des accords dément, d’autre
part, dans le même communiqué, « l’in
formation émanant d’une agence étran
gère, selon laquelle des désaccords se
raient survenus entre les délégations
française et vietnamienne, notamment
en ce qui concerne les transports des
services de sûreté ».
« Les délégations se sont mises d’ac
cord, est-il souligné, pour opposer à
cette information le démenti le plus
formel.
à Valence que depuis quelques
mois.
Pour donner aux enfants arrêtés
le matin les garanties nécessaires
pour ce premier interrogatoire qui
allait commencer à six heures du
soir, le bâtonnier avait dû désigner
un défenseur d’office. Il avait tenu
dans une telle affaire à choisir,
avec M r Fayol, le meilleur parmi
les jeunes avocats de la ville.
On devine les pensées des deux
hommes de robe : le juge, scrupu
leux devant la tâche trop facile
d’accabler des enfants ; le défen
seur, inquiet devant cette cause
sans seconde/où rien n’apparais
sait pour atténuer le crime.
Et tous deux regardaient les lar
mes enfin rouler sur les joués ha
lées de la fille, et le souci com
mencer seulement à s’emparer des
traits puérils du garçon.
Au cours de cet interrogatoire
ep de ceux qui. suivirent, ils ne
nièrent pas. Ils ne furent pas non
plus bavards. Renfermés comme
le sont les adolescents, ils répon
dirent aux questions, mais ne li
vrèrent d’eux-mêmes que l’aspect
extérieur de leurs gestes.
Ils s’étaient connus au Croisic,
sur la plage où ils campaient à
quelques tentes de distance.
Les parents de Bernard y avaient
loué une villa, d’où ils avaient l’il
lusion de le surveiller.
Elle, était partie de Paris avec
des camarades, en avance de qua
rante-huit heures sur sa belle-
mère qui devait prendre pension
dans un hôtel de la station.
Serge Bromberger.
(Suite page 7, col. 6 et 7.)'.
(1) Voir « le Figaro » du 19 décem
bre.
quer le taux de compression maxi
mum des investissements.
Tout cela, pensait-on, — y compris
les millions-poussières ramassés un
peu partout, — pourrait se chiffrer à
une cinquantaine de milliards.
Ce qui ramènerait à quelque 50 mil
liards la divergence entre le gouverne
ment et la commission. Soit, 2 pour
1.000 environ du budget total.
Marcel Gabilly.
(Suite page 10, col. 6)
LA PARODIE JUDICIAIRE DE WROCLAW
Yvonne Bassaler
revient sur ses aveux...
...mais reconnaît qu'elle a détenu
« certains documents »
ïï A comédie continue à Wroclaw (Breslau) où nos compatriotes,
Sa affaiblis par de longs mois de détention au secret et sans secours
judiciaire — car les avocats qui leur ont été attribués d’office
ne parlent pas le français et n’interviennent pour ainsi dire pas au
cours des audiences — subissent
Nouveau coup d’Etat
à Damas
HINNAOUI, le chef de l’état-major syrien
qui élimina Zaïm
est arrêté à son tour
(Correspondance « Figaro »)
Damas, 19 décembre.
P OUR la troisième fois en neuf mois, la Syrie vient de connaître
un nouveau coup d’Etat.
Dans les - premières heures de la matinée d’hier, le colonel
Adib Chichakli, membre de l’état-major de l’armée arabe de la libération
et ses partisans ont occupé les points stratégiques de Damas. Ils ont
arrêté le général Sarni Hinnaoui,
chef d’état-major de l’armée, qui
détenait en fait le pouvoir, et son
beau-frère, Assab lacas, secrétaire
général du ministère des Affaires
étrangères. Us ont cerné ia rési
dence du président de la Républi
que Hachem Atassi et se sont em
parés des bâtiments gouvernemen
taux.
Dans une communication à la
population diffusée par Radio-Da
mas, le chef de ce « pronuncia-
miento », Chichakli a déclaré avoir
organisé ce coup d’Etat afin de
« faire avorter une conspiration
contre la sécurité de l’armee et du
régime républicain ». « L’armée
n’interviendra pas dans les affai
res civiles, à moins que son exis
tence et celle de la République ne
soient en danger », ajoute le com
muniqué.
Le colonel Chichakli a d’autre
part donné l’assurance au prési
dent Atassv, à Rushid Kukhya,
président de l’Assemblée et chef
du parti du peuple, ainsi qu’à d’au
tres leaders politiques, que l’action
de l’armée n’était dirigée que con
tre Hinnaoui et son beau-frère
Tacas.
Réunis ap palais Mohadjirine,
sous la présidence de M. Hachem
Atassi, les membres de l’Assemblée
constituante, ont décidé de consi
dérer les événements récents
comme une affaire purement mili
taire.
On déclarait également que le
chef de ■ l’Etat poursuivait ses
consultations en vue de la forma
tion d’un nouveau gouvernement
qui serait, pensait-on, constitué au
cours de la nuit.
Le général Saaii Hinnaoui
(Suite page 10, col. 1 et 2)
NOËL EN NORMANDIE
La traditionnelle
Messe te berjers
sera célébrée cette année
en Téglise de
Bosc-Guérard-de-Marcouville
FRELON uns vieille tradition normande,
A en pays Tournais, sur ce plateau qui
s'étend de la rive gauche de la
Seine aux ccniins du pays d'Auge, cha
que huit de Noël on célèbre la messe»
des bergers.
Cette année, la cérémonie traditionnelle
aura lieu dans la pittoresque église de
Bosc-Guérard-de-Marcouville,. et la messe
sera dite par l'abbé Camus, curé du vil
lage depuis 40 an s.
Les bergers se rassemblent et appor
tent en offrande à la crèche un agneau.
(Dessin de Fousi.)
Quand le cortège arrive, les portes da
l'église sont fermées. A l'intérieur, les
fidèles chantent un cantique :
Venez - bergers, accourez tous.
Laissez vos pâturages... .
; Les bergers demandent qu'on < leur ou
vre le portail et le cortège pénètre dans
A'ég lise, précédé du plus vieux d’entre
eux qui porte l'agneau dans _un panier
fleuri. Ils sont accompagnés par les frères
de la Charité. Au chant du cantique, la:
procession tait deux fois le four de
l'église,, chacun portant cierge et houlet
tes enrubannées. ■
Le prêtre bénit l'agneau qui ira re
prendre. sa place, comme mascotte, eu
troupeau, et toute l'assistance assiste à
îa messe de minuit.
l’assaut de procureurs habiles ci
forcer les aveux et surtout à exploi
ter ceux qui furent arrachés aux
malheureux durant l’instruction.
On doit relever comme un fait
particulièrement scandaleux le
rôle joué par l’inculpé polonais
Basile Boukissov qui, non content
Les 26 décembre et 2 janvier
seront fériés pour
les administrations publiques
Dans une lettre-circulaire en date du
17 décembre adressée aux membres du
gouvernement, M. Georges Bidault, pré
sident du Conseil, fait connaître, qu’à
titre exceptionnel, le personnel des
administrations publiques aura congé
les lundi 26 décembre 1949 et 2 jan
vier 1950.
Il est prévu qu’une permanence sera
assurée dans chaque ministère ou ser
vice dans les conditions prévues habi
tuellement pour les dimanches et les
jours fériés.
RUE DU LAOS
DEUX ETAGES D’UN IMMEUBLE
DEVASTES PAR UNE EXPLOSION
Une jeune fille tuée et quatre locataires
LES P. M. E. PROTESTENT
contre les deux jours de -repos
hebdomadaires
La Confédération des Petites et
Moyennes Entreprises vient d’interve
nir auprès du ministre de l’Industrie
et du Commerce contre le maintien du
régime des deux jours consécutifs de
repos dans le commerce de détail non
alimentaire. Au moment où le petit
et moyen commerce est de plus en plus
accablé de charges de toutes sortes, il
importe de lui permettre de rétablir
des conditions normales d’exploitation.
jeune fille tuée et quatre
grièvement blessés
Vers 5 heures, hier après-midi, une formidable explosion secouait
soudain l’immeuble n° 4 de la rue du Laos, presque à l’angle de l’ave
nue de la Motte-Picquet. Le commissaire du quartier de Grenelle, immé
diatement prévenu, se rendit sur les lieux.
L’explosion s’était produite au
cinquième étage, à gauche, dans
l’appartement d’un locataire, M.
Marchand, qui était absent, et où
se trouvait une jeune bonne de
26 ans, Adrienne Robert. Gelle-ci
fut grièvement brûlée et commo
tionnée. Elle devait succomber
trois-quarts d’heure plus tard à
l’hôpital Nccker
Mme Jeanne Lcscallé et son fils
Henri, qui occupaient l’appartement
contigu, ont été grièvement bles
sés Le jeune Lescalle, âgé de quinze
ans, souffrant d’une fracture du
crâne, a été transporté d’urgence
à l’hôpital de la Pitié.
Mme Davert, la concierge, qui se
trouvait dans l’escalier à hauteur
du cinquième étage, a été renver
sée par le souffle de l’explosion et
blessée à la tête. Elle souffre de
multiples fractures aux jambes.
Cependant, au quatrième, le pla
fond s’était effondré,- blessant très
grièvement une domestique, Mlle
Perrot. Ces deux blèssés, ainsi que
Mme Lescalle, ont été transportés
à l’hôpital Necker,
(Suite page 10, col. 3)
Après un été exceptionnel, l’eau manque h New-York, aussi des
mesures sévères empêchent le gaspillage du liquide devenu précieux.
Le vendredi a été proclamé « sec », les citoyens promettant même
de ne pas se raser. Les militaires, eux aussi, sont tenus, sous peine
de punition, de garder la barbe. Pour s’en assurer, le eommandant
Jonathan F. Buckley passe la revue de scs hommes.
UN EXEMPLE
A SUSVRE ï
Pas d’impôts nouveaux dans le
département de l’Isère ! La nou
velle est à peine croyable et pa
raîtrait fantaisiste si le Conseil
général du département n’en avait
ainsi décidé après une longue ses
sion de travail.
Et la ville de Vienne bouclera
aussi son budget de plus de 150
millions sans augmentation d’im-
■pôt d’aucune sorte. C’est presque
de la magie.
M. Hussel, qui en est le maire,
mais qui est aussi député et ques
teur de l’Assemblée nationale, ne
pourrait-il confier son secret à ses
collègues du Parlement ?
de charger ses camarades, est allé
jusqu’à accuser sa propre femme,
dont on est d’ailleurs sans nouvel
les depuis le début du procès.
Comme il fallait s’y attendre le
représentant de l’ambassade de
France à Varsovie n’a pu commu
niquer avec les ressortissants fran
çais accusés.
La façon dont se déroule cet
étrange procès n’a pas ému seule
ment l’opinion française. Les Polo
nais libres ,— et il ne s’agit hélas !
que de ceux qui résident à l’étran
ger en qualité d’émigrés politi
ques — viennent d’exprimer leur
indignation dans un article du
Dzieniiik Polski paraissant à Lon
dres, qui s’exprime en ces termes :
« Le procès de Wroclaw est un
procès politique monté contre les
services consulaires français de
Pologne. Les services de. propa
gande du régime de Varsovie s’em
ploient à assurer-au dit procès un
retentissement particulier. Ils veu
lent créer des prétextes pour pou
voir abaisser davantage le rideau
de fer du côté de l’Occident. »
L’article est intitulé : « Un pro
cès de provocation. » On ne saurait
mieux dire. RM
EN PAGE 10
Le compte rendu du procès
EN COURANT
VITE ET BIEN
J^j’IMITONS pas les communistes
/V qui condamnent en bloc, aveu
glément, tout ce qui est hors
de la ligne.
Reconnaissons donc sans ambages
que, si l’on a de l’autre côté du
rideau de fer une façon de conduire
les procès propre à heurter nos
préjugés occidentaux, on y possède,
en revanche, une technique de
l’élection autrement poussée que la
notre.
Voyez ce qui vient de se passer
en Bulgarie ! A en croire les nou
velles officielles, la journée du
scrutin fut, en fait, une journée de
liesse. Les bureaux électoraux, au
lieu d’occuper, comme chez nous,
de mornes préaux poussiéreux,
ruisselaient de tapis, de fleurs et
de plantes vertes au pied des
icônes de Staline, Dimitrov et Mao
Tse Toung. Et partout on chantait,
on riait, on dansait.
On volait aussi, bien sûr. Mais
c’était une formalité vite expédiée.
Un seul parti étant autorisé à pré
senter ses candidats, finies les
hésitations de la dernière heure
qui tourmentent souvent l’électeur
bourgeois !
Deux heures après l’ouverture
des opérations, 70 % des inscrits
avaient déjà défilé devant l’urne.
Même virtuosité dans le dépouil
lement. Le Front de la Patrie réu
nit 99 % des voix, remarquable
ment réparties puisque, si de
nombreuses sections enregistrèrent
100 %, on n’alla jamais jusqu’à
101, excès de zèle qui eût paru sus
pect aux yeux de certains malveil
lants.
Quatre-vingt-dix-neuf pour cent!
Hitler lui-même n’obtenait pas
toujours ce chiffre.
Quand je vous disais que la per
fection du système électoral ra
chète là-bas T incertitude du sys
tème judiciaire. 1 ..
, A moins que la notion de cette
incertitude n’èntre au contraire
pour 99 % dans l’ardeur des élec
teurs.
Georges Ravon.
INSTANTS ET VISAGES-
CHEZ UTRILLO
D ES feuilles mortes, des allées silencieuses. Nulle boutique.
A peine, de temps en temps, un passant muet comme le
paysage et la saison. L’humidité detrempe les arbres et les
façades des maisons, plonge plus encore ces lieux tristes
et charmants dans une frileuse irréalité. Est-ce ici qu’il faut tour
ner ? routes les rues, toutes les avenues se ressemblent et nous
reconduisent toujours vers des pelouses et un petit lac pensif.
Pourtant nous devrions connaître la route des Bouleaux : nous v
sommes' né. Mais il y a longtemps, et durant ce long temps le
Yésinet a maintenu intacte sa mystérieuse harmonie. Sans doute
Jean-Louis Barrault, qui est né, lui aussi, au Y’ésinet, doit-il mieux
se retrouver au pays de son premier songe. La passante nous a
bien dit : « — Route des Bouleaux... ? Attendez/Monsieur, voilà,
vous prendrez au bout de cette avenue la seconde rue à droite,
puis tout de suite à gauche... D’ailleurs vous ne pouvez pas vous
tromper, c’est là où habite Utrillo... »
Précisément... Les villas succèdent aux villas dans des pares
et des jardins inanimés.' Un oiseau noir sautille un instant sur la
terre éveuse et s’envole dans un bruit d’ailes froissées. Comme la
légende est forte, celle que tissent autour des êtres la renommée,
les indiscrétions, les honneurs, toutes, les paresses et les conven
tions du jugement ! Oui, la légende est forte ; car si quelque chose
peut ne pas ressembler à Montmartre, c’est bien cette route des
Bouleaux. Pourquoi, cependant, pensons-nous à Montmartre, à
certains silences de la rue du Mont-Cenis, à ses maisons muettes,
elles aussi, et à leur ciel d’hiver ? On s’entend marcher, ici comme
là-haut. La bonne Lucie. Cette fois, c’est bien là.
Cher Utrillo ! qu’il est physiquement léger pour une si lourde
gloire ! Le voilà, dans la pièce chaude et cossue, accueillant le
visiteur avec une lumière de crainte dans les yeux — tels ceux
qui, brusquement las un jour de ce qui les a longtemps assujettis,
en redoutent une nouvelle apparition. Ali ! ce n’est pas l’artiste
musclé, bardé de velours, bâti pour tailler dans la masse et porter
ses modèles à bout de bras. Une légèreté de ludion ; avec une voix
lointaine et un détachement insurmontable pour ce qui n’est, pas
sa solitude. Les souvenirs l’entourent dans cette villa, ainsi qu’une
chaleureuse présence, celle de sa femme, Lucie Valore, dont on
voit, au mur, le saisissant portrait qu’elle fit du peintre. C’est elle
qui, dans une pièce voisine, a réuni, comme en un vaste taberna
cle, tout ce qu’elle a pu trouver ou retrouver de Suzanne Valadon,
peintures et dessins qui ont cerné le temps et les formes de
contours éternels. Dans la salle à manger, recouvrant les deux murs
latéraux, Montmartre apparaît en deux grandes toiles marouflées :
la maison de Berlioz- sous la neige et le « maquis », dont un
moulin couronne légèrement le-désordre. Horizons-et nuances de
Montmartre devenus légendaires comme Utrillo lui-même, comme
son passé, sa naissance, son authentique bohème, comme l’extraor
dinaire mélange de pauvreté et de richesse, de réalisme et de sur
naturel, de naïveté et d’application dont son talent et son existence
ont été formés. Ce sont ces deux toiles qui vont servir de modèles
pour les décors de Louise lors d’une « reprise » prochaine à
l’Opéra-Comique. Nous parlons à Utrillo de ces années où il les
a peintes : 1 QT 7 , 1938 , dans la maîtrise de sec dons et, quoi qu’on
ait dit, dans la perfection de ce qu’il sut être. La spéculation et
l'exégèse créent des « périodes » dans la carrière des peintres. Mais
s’il existe, en effet, des resplendissements dans toute vie d’artiste,
ils ne se situent pas forcément entre des dates inflexibles. Le rayon
de l’inspiration passe au-dessus de ces frontières et vient parfois
toucher les êtres lorsqu’ils semblaient le plus éloignés de leur
zénith. Cet Utrillo presque enfantin, auquel nous parlons aujour
d’hui, est-il donc si différent de celui qui peignait jadis l’église de
Montnragny, avec scs maigres arbres en quinconce ?
Comment ne pas évoquer des souvenirs en regardant ces toi
les dont la présence est si forte ? Utrillo un moment s’anime. Et-
nous, debout, nous regardons lés passantes de ]\Iontmârtre et leur
démarche ballonnée. La voix de l’artiste nous répond toujours, à
petits mots brefs, derrière notre dos. Puis elle s’éteint. Nous nous
retournons lentement : Utrillo n’est plus là. Nous n’avons entendu
ni son pas ni la porte. Il n’est plus là. « — 1 11 est dans son atelier...
Montez!... » Cest sa femme qui nous appelle. Nous montons;
mais il n’est plus là non plus... Il est dans sa chapelle, refuge où il
doit oublier ce dont il ne parle pas. De longs moments passent ;
et puis il revient, léger connue une ombre, et, d'une voix d’enfant
sombre et contrit, il nous demande pardon d’être parti...
GUERMANTES.
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LES EAUX DE COLOGNE
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veux préfabriqués
Le procès des
‘MH a « espions » fran
çais à Wroclaw
s ’ est ouvert au
moment m ê ni e
j e rideau s’abaissait sur le
eU x dernier acte du procès
gtov, sur la publication des
•larations — extorquées par
Lur, arrachées par la torture,
simplement apocryphes --
lesquelles l’homme qu’on al-
pendre avouait tout ce qu’ü
if refusé d’avouer lors des
liences publiques et « se re
fait » de son suprême mou
lent de dignité,
oit-on réellement à.Varso-
’et plus loin que Varsovie, la
'sont les meneurs du jeu,
■après le procès K o s t o v ,
[après le procès Rajk, qu’apres
procès Mindszenty, qu’après
procès de Moscou, qu’après
{inconcevable succession de
[édies funèbres où l’on a vu
accusés se faire invariablc-
les auxiliaires dociles, les
■riteurs bien dressés du nu
ire public et surenchérir
rfois avec un zèle ignoble sur
cusation elle-même, croit-on
lement que J’opinion inter-
jonale va prendre les aveux
Wroclaw au sérieux ?
luand nous lisons que écr
is des accusés, dont les dé
lions sont particulièrement
plaisantes pour les accusa-
, comparaissent après neuf
de détention, pouvons-
ne pas nous reporter au
de M. Stypulkowski, publie
is nos colonnes, récit des
quarante interrogatoires,
suivis nuit et jour, par les-
on a essayé de lui arra-
les aveux qui importaient
à la politique du Kremlin ?
comédie de Wroclaw ne peut
per personne et ne provo-
ait que des sourires si l’on
soupçonnait tout ce que sa
aration, dans la coulisse, a
importer d’abject,
it-il penser qu’il y a, chez
qui ont subi la formation
et la déformation — de
iologie stalinienne, un trop
d mépris des hommes ?
lut il penser qu’ils ont
rà l’opinion publique, dans
ays qu’ils gouvernent, à un
bint de régression intellec-
le qu’ils sont désormais obli-
se mettre à son niveau
[montant à son usage les plus
stères des mystifications ?
dut-’1 penser que le citoyen
« démocraties » totalitaires
désormais un. arriéré pour
le traître, vrai ou faux, doit
: « Je suis le traître. » ?
ut-il penser, au contraire,
.le régime nouveau n’a pas
|onne conscience, et que s’il
jche aux accusés, à n’imporie
prix, un aveu de culpabi-
c’est parce qu’il a lui-même
du de justitier la répres-
O
pelles que soient les raisons
J mette politique, elle est ab-
fde au moins dans la mesure
die s’adresse à l’Occident.
Nie sait peut-être pas à Var-
p Mais pour nous, Occiden-
■ l’accusé, innocent ou cou-
P le i c’est un homme qui se
et non un homme qui
pble lui-même pour mieux
tabler autrui. C’est un homme
qui affronte le tribunal, ou qui
ruse avec lui, qui proteste de
son innocence, ou qui reven
dique orgueilleusement 1 ’ acte
qu’on lui reproche, ou qui ment
pour sauver, sa . vie, ou qui se
tait. C’est encore un homme
libre. .
Il nous faut bien admettre
que, dans une étendue peuplée
de centaines de millions d’hom
mes, ce qui constitue le privi
lège essentiel de l’âme humaine
lui ait été définitivement enlevé.
Il nous faut bien admettre qu’il
y ait désormais des pays où l’on
dresse les accusés a*jouer leur
rôle devant l’accusateur comme
on dresse des chiens de cirque.
Mais, dès lors, le comporte
ment de ces accusés devant le
tribunal n’a plus, à nos yeux,
aucune autrç signification que
de démontrer la perfection oq
l’imperfection de la « techni
que » dont on s’est servi' pour
obtenir d’eux le résultat qu’on
voulait obtenir.
Tout le parti qu’on espère
tirer des accusations des Fran
çais de Wroclaw contre leur
pays devient illusoire dès le mo
ment où il est évident qu’on a
obtenu ces accusations par des
procédés dont l’effet est en quel
que sorte automatique.
Il nous est confirmé, une fois
de plus, qu’à l’ouest de l’Europe
la police politique fait dire, à
ceux qui tombent entre ses
mains, ce qu’elle veut qù’ils di
sent. Le procès de Wroclaw ne
signifie et ne peut signifier rien
de plus.
Mais il faut tenir en médiocre
estime ceux qui comptent sur
un tel procès pour la propa
gande, alors qu’il n’est pas de
contre-propagande plus désas
treuse pour leur cause. Car, quel
les que soient exactement les
méthodes employées à l’égard
de nos malheureux compatriotes
dont on exhibe, à Wroclaw, les
aveux préfabriqués, une chose
au moins est sûre : c’est que ce
sont des méthodes que nous
n’avons pas envie de connaître
chez nous.
ACCORD
entre la
SOCIALE
et les
DE MEDECINS
sur les honoraires
médicaux
Le président de la Fédération na
tionale des organismes de la Sécurité
sociale a rendu public'l’accord qui a
été conclu avec la confédération des
syndicats des médecins français en
ce qui concerne le remboursement des
frais .rpéqicàux aux assurés .sociaux.
Selon cet accord, des conventions se
ront conclues' entre les caisses de Sé
curité sociale et'les syndicats dépar
tementaux des. médecins.
AI.' Michel, directeur - général de la
Fédération nationale de la Sécurité
sociale, 1 a précisé que « ces conven
tions fixeront les tarifs honoraires mé
dicaux qui détermineront lés rembour
sements de l’ordre de 80 % aux as
surés sociaux.
Cet accord nations! qui ‘ vient
d’être conclu avec la confédération des
syndicats de médecins français permet
d’établir, a-t-il ajouté, des plafonds
poiir l’ensemble du territoire. Trois
catégories ont été déterminées pour les
remboursements aux assurés sociaux.
» 1° Région parisienne (Paris, Seine,
Seine-et-Oise) : • Consultation médi
cale : 350 francs ; visite : 450 francs
(la lettre-clé des honoraires chirur
gicaux : 180 francs uniformément pour
toute la France).
(Suite page 10, col. 8)
PROCHAINEMENT
DANS «LE FIGARO»
Trente ans
sous Serre
par NORBERT CASTERtT
LA DISCUSSION BUDGÉTAIRE AU PALAIS-BOURBON
PRÈS DE 50 MILLIARDS
de compressions nouvelles
proposées
par le Gouvernement
Un Conseil interministériel
les fixera définitivement ce ma'tin
L A- troisième édition .budgétaire est sous presse.
M. Petsche. — Le gouvernement est prêt à faire un effort de
conciliation.
" M. Bidault. -— Il faut maintenant rapprocher les points de vue.
M. Guyon.-— La Commission des finances attend vos propositions;
Ce dialogue à trois voix résume la journée d’hier au Palais-Bourbon.
Pas de refus brutal de la Commis
sion des finances. Pas de question de
confiance posée par le gouvernement.
M. Petsche se défend de s’être
comporté en « avare sadique ».
M. Bidault évoque Calonne, Turgot
et Poincaré.
M. Guyon en appelle à M. Thiers,
et remonte jusqu’à Waterloo.
Les citations historiques, c’est un
fait bien connu, accommodent la tech
nique, au Palais-Bourbon. La poli
tique, alors, cède le pas.
La soirée n’en fut pas moins fié
vreuse. ' Dans chaque ministère
d’abord, où l’on s’employa de nou
veau à comprimer les dépenses. Au
ministère des Finances, ensuite, où
l’on totalisa, une fois encore, le doit
et l’avoir. A Matignon, enfin, pour
l’ultime revue d’ensemble. ,
Là, une demi-douzaine de ministres
se sont réunis autour du président du
Conseil pour mettre au point les der
nières concessions dont la Commis
sion des finances se saisira ce matin :
Trois pour cent de réduction se
raient proposés sur les crédits globàux
du personnel, deux pour cent sur le
matériel.
M. jean Monnet a été prié d’indi-
Æ,ÆS ÆHVJFÆ IV T S U U SIÊCÆ.JE
(D
DEUX EDUCATIONS OPPOSEES
qui aboutissent au même drame
par Serge BROMBERGER
Valence, ... décembre.
L orsque,
sous l’éter
nel abat-
jour vert des ca
binets d’instruc
tion, le magis
trat ët l’avocat
se trouvèrent fa
ce à face avec
les Enfants du
siècle qu’on ve
nait de pousser
dans le bureau, les deux hommes,
qui se connaissent et s’estiment,
étaient en proie à un étrange ma
laise.
L’affaire était échue à un jeûné
magistrat, M. Raffetin, qui. n’était
ItS SAVANTS
VONT
Bouleverser
1 !
ia messe
en robe
Vous cueillerez des
oranges au Bois de
Boulogne.
11 Vous irez à 1
^2 minuit
^organdi.
'Vous achèterez une
mémoire neuve à la
banque des cerveaux.
Vous commanderez
[ SLi r mesure vos filles
Cu vos garçons.
Vous irez en week-
visiter Mars ou
Vénus.
toute la
NIÈRE MODE
DANS
L’A L
BUM
6AR0
m
pariout
400 fr.
L’INDEPENDANCE
DU VIET-NAM
SERAIT EFFECTIVE
LE 30 DECEMBRE
Saigon, 19 décembre (A.F.P.). — L’in
dépendance du Viêt-Nam au sein de
l’Union Française serait effective le
30 décembre.
C’est à cette date, en effet, annonce
un communiqué officiel publié par le
secrétariat de la Commission franco-
vietnamienne des accords, que se dé
roulera — lors d’une cérémonie solen
ncüe — la signature des conventions
particulières et le transfert des pou
voirs des autorités françaises aux auto
rités vietnamiennes.
Les travaux des deux délégation"
sont déjà suffisamment avancés poui
qu’il sc:t .possible d’envisager une
séance plénière au cours de la semaine
prochaine.
Le secrétariat de la commission d’ap
plication des accords dément, d’autre
part, dans le même communiqué, « l’in
formation émanant d’une agence étran
gère, selon laquelle des désaccords se
raient survenus entre les délégations
française et vietnamienne, notamment
en ce qui concerne les transports des
services de sûreté ».
« Les délégations se sont mises d’ac
cord, est-il souligné, pour opposer à
cette information le démenti le plus
formel.
à Valence que depuis quelques
mois.
Pour donner aux enfants arrêtés
le matin les garanties nécessaires
pour ce premier interrogatoire qui
allait commencer à six heures du
soir, le bâtonnier avait dû désigner
un défenseur d’office. Il avait tenu
dans une telle affaire à choisir,
avec M r Fayol, le meilleur parmi
les jeunes avocats de la ville.
On devine les pensées des deux
hommes de robe : le juge, scrupu
leux devant la tâche trop facile
d’accabler des enfants ; le défen
seur, inquiet devant cette cause
sans seconde/où rien n’apparais
sait pour atténuer le crime.
Et tous deux regardaient les lar
mes enfin rouler sur les joués ha
lées de la fille, et le souci com
mencer seulement à s’emparer des
traits puérils du garçon.
Au cours de cet interrogatoire
ep de ceux qui. suivirent, ils ne
nièrent pas. Ils ne furent pas non
plus bavards. Renfermés comme
le sont les adolescents, ils répon
dirent aux questions, mais ne li
vrèrent d’eux-mêmes que l’aspect
extérieur de leurs gestes.
Ils s’étaient connus au Croisic,
sur la plage où ils campaient à
quelques tentes de distance.
Les parents de Bernard y avaient
loué une villa, d’où ils avaient l’il
lusion de le surveiller.
Elle, était partie de Paris avec
des camarades, en avance de qua
rante-huit heures sur sa belle-
mère qui devait prendre pension
dans un hôtel de la station.
Serge Bromberger.
(Suite page 7, col. 6 et 7.)'.
(1) Voir « le Figaro » du 19 décem
bre.
quer le taux de compression maxi
mum des investissements.
Tout cela, pensait-on, — y compris
les millions-poussières ramassés un
peu partout, — pourrait se chiffrer à
une cinquantaine de milliards.
Ce qui ramènerait à quelque 50 mil
liards la divergence entre le gouverne
ment et la commission. Soit, 2 pour
1.000 environ du budget total.
Marcel Gabilly.
(Suite page 10, col. 6)
LA PARODIE JUDICIAIRE DE WROCLAW
Yvonne Bassaler
revient sur ses aveux...
...mais reconnaît qu'elle a détenu
« certains documents »
ïï A comédie continue à Wroclaw (Breslau) où nos compatriotes,
Sa affaiblis par de longs mois de détention au secret et sans secours
judiciaire — car les avocats qui leur ont été attribués d’office
ne parlent pas le français et n’interviennent pour ainsi dire pas au
cours des audiences — subissent
Nouveau coup d’Etat
à Damas
HINNAOUI, le chef de l’état-major syrien
qui élimina Zaïm
est arrêté à son tour
(Correspondance « Figaro »)
Damas, 19 décembre.
P OUR la troisième fois en neuf mois, la Syrie vient de connaître
un nouveau coup d’Etat.
Dans les - premières heures de la matinée d’hier, le colonel
Adib Chichakli, membre de l’état-major de l’armée arabe de la libération
et ses partisans ont occupé les points stratégiques de Damas. Ils ont
arrêté le général Sarni Hinnaoui,
chef d’état-major de l’armée, qui
détenait en fait le pouvoir, et son
beau-frère, Assab lacas, secrétaire
général du ministère des Affaires
étrangères. Us ont cerné ia rési
dence du président de la Républi
que Hachem Atassi et se sont em
parés des bâtiments gouvernemen
taux.
Dans une communication à la
population diffusée par Radio-Da
mas, le chef de ce « pronuncia-
miento », Chichakli a déclaré avoir
organisé ce coup d’Etat afin de
« faire avorter une conspiration
contre la sécurité de l’armee et du
régime républicain ». « L’armée
n’interviendra pas dans les affai
res civiles, à moins que son exis
tence et celle de la République ne
soient en danger », ajoute le com
muniqué.
Le colonel Chichakli a d’autre
part donné l’assurance au prési
dent Atassv, à Rushid Kukhya,
président de l’Assemblée et chef
du parti du peuple, ainsi qu’à d’au
tres leaders politiques, que l’action
de l’armée n’était dirigée que con
tre Hinnaoui et son beau-frère
Tacas.
Réunis ap palais Mohadjirine,
sous la présidence de M. Hachem
Atassi, les membres de l’Assemblée
constituante, ont décidé de consi
dérer les événements récents
comme une affaire purement mili
taire.
On déclarait également que le
chef de ■ l’Etat poursuivait ses
consultations en vue de la forma
tion d’un nouveau gouvernement
qui serait, pensait-on, constitué au
cours de la nuit.
Le général Saaii Hinnaoui
(Suite page 10, col. 1 et 2)
NOËL EN NORMANDIE
La traditionnelle
Messe te berjers
sera célébrée cette année
en Téglise de
Bosc-Guérard-de-Marcouville
FRELON uns vieille tradition normande,
A en pays Tournais, sur ce plateau qui
s'étend de la rive gauche de la
Seine aux ccniins du pays d'Auge, cha
que huit de Noël on célèbre la messe»
des bergers.
Cette année, la cérémonie traditionnelle
aura lieu dans la pittoresque église de
Bosc-Guérard-de-Marcouville,. et la messe
sera dite par l'abbé Camus, curé du vil
lage depuis 40 an s.
Les bergers se rassemblent et appor
tent en offrande à la crèche un agneau.
(Dessin de Fousi.)
Quand le cortège arrive, les portes da
l'église sont fermées. A l'intérieur, les
fidèles chantent un cantique :
Venez - bergers, accourez tous.
Laissez vos pâturages... .
; Les bergers demandent qu'on < leur ou
vre le portail et le cortège pénètre dans
A'ég lise, précédé du plus vieux d’entre
eux qui porte l'agneau dans _un panier
fleuri. Ils sont accompagnés par les frères
de la Charité. Au chant du cantique, la:
procession tait deux fois le four de
l'église,, chacun portant cierge et houlet
tes enrubannées. ■
Le prêtre bénit l'agneau qui ira re
prendre. sa place, comme mascotte, eu
troupeau, et toute l'assistance assiste à
îa messe de minuit.
l’assaut de procureurs habiles ci
forcer les aveux et surtout à exploi
ter ceux qui furent arrachés aux
malheureux durant l’instruction.
On doit relever comme un fait
particulièrement scandaleux le
rôle joué par l’inculpé polonais
Basile Boukissov qui, non content
Les 26 décembre et 2 janvier
seront fériés pour
les administrations publiques
Dans une lettre-circulaire en date du
17 décembre adressée aux membres du
gouvernement, M. Georges Bidault, pré
sident du Conseil, fait connaître, qu’à
titre exceptionnel, le personnel des
administrations publiques aura congé
les lundi 26 décembre 1949 et 2 jan
vier 1950.
Il est prévu qu’une permanence sera
assurée dans chaque ministère ou ser
vice dans les conditions prévues habi
tuellement pour les dimanches et les
jours fériés.
RUE DU LAOS
DEUX ETAGES D’UN IMMEUBLE
DEVASTES PAR UNE EXPLOSION
Une jeune fille tuée et quatre locataires
LES P. M. E. PROTESTENT
contre les deux jours de -repos
hebdomadaires
La Confédération des Petites et
Moyennes Entreprises vient d’interve
nir auprès du ministre de l’Industrie
et du Commerce contre le maintien du
régime des deux jours consécutifs de
repos dans le commerce de détail non
alimentaire. Au moment où le petit
et moyen commerce est de plus en plus
accablé de charges de toutes sortes, il
importe de lui permettre de rétablir
des conditions normales d’exploitation.
jeune fille tuée et quatre
grièvement blessés
Vers 5 heures, hier après-midi, une formidable explosion secouait
soudain l’immeuble n° 4 de la rue du Laos, presque à l’angle de l’ave
nue de la Motte-Picquet. Le commissaire du quartier de Grenelle, immé
diatement prévenu, se rendit sur les lieux.
L’explosion s’était produite au
cinquième étage, à gauche, dans
l’appartement d’un locataire, M.
Marchand, qui était absent, et où
se trouvait une jeune bonne de
26 ans, Adrienne Robert. Gelle-ci
fut grièvement brûlée et commo
tionnée. Elle devait succomber
trois-quarts d’heure plus tard à
l’hôpital Nccker
Mme Jeanne Lcscallé et son fils
Henri, qui occupaient l’appartement
contigu, ont été grièvement bles
sés Le jeune Lescalle, âgé de quinze
ans, souffrant d’une fracture du
crâne, a été transporté d’urgence
à l’hôpital de la Pitié.
Mme Davert, la concierge, qui se
trouvait dans l’escalier à hauteur
du cinquième étage, a été renver
sée par le souffle de l’explosion et
blessée à la tête. Elle souffre de
multiples fractures aux jambes.
Cependant, au quatrième, le pla
fond s’était effondré,- blessant très
grièvement une domestique, Mlle
Perrot. Ces deux blèssés, ainsi que
Mme Lescalle, ont été transportés
à l’hôpital Necker,
(Suite page 10, col. 3)
Après un été exceptionnel, l’eau manque h New-York, aussi des
mesures sévères empêchent le gaspillage du liquide devenu précieux.
Le vendredi a été proclamé « sec », les citoyens promettant même
de ne pas se raser. Les militaires, eux aussi, sont tenus, sous peine
de punition, de garder la barbe. Pour s’en assurer, le eommandant
Jonathan F. Buckley passe la revue de scs hommes.
UN EXEMPLE
A SUSVRE ï
Pas d’impôts nouveaux dans le
département de l’Isère ! La nou
velle est à peine croyable et pa
raîtrait fantaisiste si le Conseil
général du département n’en avait
ainsi décidé après une longue ses
sion de travail.
Et la ville de Vienne bouclera
aussi son budget de plus de 150
millions sans augmentation d’im-
■pôt d’aucune sorte. C’est presque
de la magie.
M. Hussel, qui en est le maire,
mais qui est aussi député et ques
teur de l’Assemblée nationale, ne
pourrait-il confier son secret à ses
collègues du Parlement ?
de charger ses camarades, est allé
jusqu’à accuser sa propre femme,
dont on est d’ailleurs sans nouvel
les depuis le début du procès.
Comme il fallait s’y attendre le
représentant de l’ambassade de
France à Varsovie n’a pu commu
niquer avec les ressortissants fran
çais accusés.
La façon dont se déroule cet
étrange procès n’a pas ému seule
ment l’opinion française. Les Polo
nais libres ,— et il ne s’agit hélas !
que de ceux qui résident à l’étran
ger en qualité d’émigrés politi
ques — viennent d’exprimer leur
indignation dans un article du
Dzieniiik Polski paraissant à Lon
dres, qui s’exprime en ces termes :
« Le procès de Wroclaw est un
procès politique monté contre les
services consulaires français de
Pologne. Les services de. propa
gande du régime de Varsovie s’em
ploient à assurer-au dit procès un
retentissement particulier. Ils veu
lent créer des prétextes pour pou
voir abaisser davantage le rideau
de fer du côté de l’Occident. »
L’article est intitulé : « Un pro
cès de provocation. » On ne saurait
mieux dire. RM
EN PAGE 10
Le compte rendu du procès
EN COURANT
VITE ET BIEN
J^j’IMITONS pas les communistes
/V qui condamnent en bloc, aveu
glément, tout ce qui est hors
de la ligne.
Reconnaissons donc sans ambages
que, si l’on a de l’autre côté du
rideau de fer une façon de conduire
les procès propre à heurter nos
préjugés occidentaux, on y possède,
en revanche, une technique de
l’élection autrement poussée que la
notre.
Voyez ce qui vient de se passer
en Bulgarie ! A en croire les nou
velles officielles, la journée du
scrutin fut, en fait, une journée de
liesse. Les bureaux électoraux, au
lieu d’occuper, comme chez nous,
de mornes préaux poussiéreux,
ruisselaient de tapis, de fleurs et
de plantes vertes au pied des
icônes de Staline, Dimitrov et Mao
Tse Toung. Et partout on chantait,
on riait, on dansait.
On volait aussi, bien sûr. Mais
c’était une formalité vite expédiée.
Un seul parti étant autorisé à pré
senter ses candidats, finies les
hésitations de la dernière heure
qui tourmentent souvent l’électeur
bourgeois !
Deux heures après l’ouverture
des opérations, 70 % des inscrits
avaient déjà défilé devant l’urne.
Même virtuosité dans le dépouil
lement. Le Front de la Patrie réu
nit 99 % des voix, remarquable
ment réparties puisque, si de
nombreuses sections enregistrèrent
100 %, on n’alla jamais jusqu’à
101, excès de zèle qui eût paru sus
pect aux yeux de certains malveil
lants.
Quatre-vingt-dix-neuf pour cent!
Hitler lui-même n’obtenait pas
toujours ce chiffre.
Quand je vous disais que la per
fection du système électoral ra
chète là-bas T incertitude du sys
tème judiciaire. 1 ..
, A moins que la notion de cette
incertitude n’èntre au contraire
pour 99 % dans l’ardeur des élec
teurs.
Georges Ravon.
INSTANTS ET VISAGES-
CHEZ UTRILLO
D ES feuilles mortes, des allées silencieuses. Nulle boutique.
A peine, de temps en temps, un passant muet comme le
paysage et la saison. L’humidité detrempe les arbres et les
façades des maisons, plonge plus encore ces lieux tristes
et charmants dans une frileuse irréalité. Est-ce ici qu’il faut tour
ner ? routes les rues, toutes les avenues se ressemblent et nous
reconduisent toujours vers des pelouses et un petit lac pensif.
Pourtant nous devrions connaître la route des Bouleaux : nous v
sommes' né. Mais il y a longtemps, et durant ce long temps le
Yésinet a maintenu intacte sa mystérieuse harmonie. Sans doute
Jean-Louis Barrault, qui est né, lui aussi, au Y’ésinet, doit-il mieux
se retrouver au pays de son premier songe. La passante nous a
bien dit : « — Route des Bouleaux... ? Attendez/Monsieur, voilà,
vous prendrez au bout de cette avenue la seconde rue à droite,
puis tout de suite à gauche... D’ailleurs vous ne pouvez pas vous
tromper, c’est là où habite Utrillo... »
Précisément... Les villas succèdent aux villas dans des pares
et des jardins inanimés.' Un oiseau noir sautille un instant sur la
terre éveuse et s’envole dans un bruit d’ailes froissées. Comme la
légende est forte, celle que tissent autour des êtres la renommée,
les indiscrétions, les honneurs, toutes, les paresses et les conven
tions du jugement ! Oui, la légende est forte ; car si quelque chose
peut ne pas ressembler à Montmartre, c’est bien cette route des
Bouleaux. Pourquoi, cependant, pensons-nous à Montmartre, à
certains silences de la rue du Mont-Cenis, à ses maisons muettes,
elles aussi, et à leur ciel d’hiver ? On s’entend marcher, ici comme
là-haut. La bonne Lucie. Cette fois, c’est bien là.
Cher Utrillo ! qu’il est physiquement léger pour une si lourde
gloire ! Le voilà, dans la pièce chaude et cossue, accueillant le
visiteur avec une lumière de crainte dans les yeux — tels ceux
qui, brusquement las un jour de ce qui les a longtemps assujettis,
en redoutent une nouvelle apparition. Ali ! ce n’est pas l’artiste
musclé, bardé de velours, bâti pour tailler dans la masse et porter
ses modèles à bout de bras. Une légèreté de ludion ; avec une voix
lointaine et un détachement insurmontable pour ce qui n’est, pas
sa solitude. Les souvenirs l’entourent dans cette villa, ainsi qu’une
chaleureuse présence, celle de sa femme, Lucie Valore, dont on
voit, au mur, le saisissant portrait qu’elle fit du peintre. C’est elle
qui, dans une pièce voisine, a réuni, comme en un vaste taberna
cle, tout ce qu’elle a pu trouver ou retrouver de Suzanne Valadon,
peintures et dessins qui ont cerné le temps et les formes de
contours éternels. Dans la salle à manger, recouvrant les deux murs
latéraux, Montmartre apparaît en deux grandes toiles marouflées :
la maison de Berlioz- sous la neige et le « maquis », dont un
moulin couronne légèrement le-désordre. Horizons-et nuances de
Montmartre devenus légendaires comme Utrillo lui-même, comme
son passé, sa naissance, son authentique bohème, comme l’extraor
dinaire mélange de pauvreté et de richesse, de réalisme et de sur
naturel, de naïveté et d’application dont son talent et son existence
ont été formés. Ce sont ces deux toiles qui vont servir de modèles
pour les décors de Louise lors d’une « reprise » prochaine à
l’Opéra-Comique. Nous parlons à Utrillo de ces années où il les
a peintes : 1 QT 7 , 1938 , dans la maîtrise de sec dons et, quoi qu’on
ait dit, dans la perfection de ce qu’il sut être. La spéculation et
l'exégèse créent des « périodes » dans la carrière des peintres. Mais
s’il existe, en effet, des resplendissements dans toute vie d’artiste,
ils ne se situent pas forcément entre des dates inflexibles. Le rayon
de l’inspiration passe au-dessus de ces frontières et vient parfois
toucher les êtres lorsqu’ils semblaient le plus éloignés de leur
zénith. Cet Utrillo presque enfantin, auquel nous parlons aujour
d’hui, est-il donc si différent de celui qui peignait jadis l’église de
Montnragny, avec scs maigres arbres en quinconce ?
Comment ne pas évoquer des souvenirs en regardant ces toi
les dont la présence est si forte ? Utrillo un moment s’anime. Et-
nous, debout, nous regardons lés passantes de ]\Iontmârtre et leur
démarche ballonnée. La voix de l’artiste nous répond toujours, à
petits mots brefs, derrière notre dos. Puis elle s’éteint. Nous nous
retournons lentement : Utrillo n’est plus là. Nous n’avons entendu
ni son pas ni la porte. Il n’est plus là. « — 1 11 est dans son atelier...
Montez!... » Cest sa femme qui nous appelle. Nous montons;
mais il n’est plus là non plus... Il est dans sa chapelle, refuge où il
doit oublier ce dont il ne parle pas. De longs moments passent ;
et puis il revient, léger connue une ombre, et, d'une voix d’enfant
sombre et contrit, il nous demande pardon d’être parti...
GUERMANTES.
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