Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1950-08-04
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 août 1950 04 août 1950
Description : 1950/08/04 (A124,N1836). 1950/08/04 (A124,N1836).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t569182t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/02/2021
ITS
En page 5 : A la conquête de l'Annapurna
dépôt légal
En page 8 : Nos câbles sur la Corée
i-8«
Culotte avec ceinture dentelle
élastique amincissant Ta taille
350 frs
Le Gaulois
LE «FIGARO
k ‘ j l'f
t | Les gens qui ne veulent rien faire de rien VENDREDI 49
n’avancent rien et ne sont bons à rien. EDITION
DIRECTEUR : Pierre BR1SSON d « 6 hs “" 8 N° 1.836 *
Les gens qut ne veulent rien faire de rien
n’avancent rien et ne sont bons à rien.
Beaumarchais.
10 francs
Corse et Afri
que du Nord
11 FRANCS
Espagne 1 Pta
AOUT 1950
124" ANNEE
EAU DE COLOGNE
LE NUMÉRO CINQ
Af-*"
•L’Eau de Cologne qui sera aussi votre parfum’
Ml POINT
UjOURD’HUI, c’est le ma
gazine News Week qui
écrit : « L’attitude fran
çaise de « prédéfaitisme »
danger la réussite des dis-
5 du Pacte Atlantique. »
j’était le Washington Post
j 5 accusait de ne pas vou-
rticiper à la « défense contre
ÿn ». Il y a huit jours, on
lire des correspondances
de New-York, dans les-
il nous était reproché de
lésintéresser du conflit co-
Ht.il d’une campagne de dé
tnt systématique contre no-
i ? Nous nous refusons à
te. Mais il est certain que
d’Américains Joutent de
inté d’effort de la France
ts conjonctures actuelles,
laçon dont nos confrères
■Atlantique s’expriment à
ard n’arrangera rien. Elle
i une méconnaissance qui
lécessaire de rétablir cer-
térités.
la fable de la France inca-
fefforts, il n’est que d’inter-
|es Américains eux-mêmes
'année en année, viennent
notre pays.
rat constaté, non sans sur-
«ur la plupart, avec quelle
:nous reprenions le dessus.
liait même, ici, souvent les
en garde.
indance des produits du sol
certain rythme de vie qui
il le voyageur ne doivent
mpêcher, en effet, s'il veut
indir ses recherches, de
tr que la condition d’une
lu prolétariat français est
se et serait inconcevable
ouvrier américain.
I Etats-Unis, lorsqu’ils jugent
[fort, ont tendance à compa-
pays au nôtre, oubliant
l'a aucune commune mesure
Amérique riche, victorieuse,
et la France qui a sacrifié
B de ses enfants dans la
te guerre mondiale et qui
subir, à peu près seule, b
déferlement des blindés
lus.
|ue les pouvoirs publics exi-
peuple américain ne sau-
|ur le moment modifier sé-
œnt le standard de vie des
s. Les sacrifices que doit
iiie va — s’imposer le peu-
mçais pour sa sauvegarde
Iront d’une façon autrement
L. Gabriel-Robinet.
fie page 8, col. 6 et 7)
REPORTANT LEUR LIGNE DE FRONT SUR LA RIVIÈRE NAKTONG
Les forces américaines ont effectué
un repli général de 25 kilomètres
Le Conseil de Sécurité adopte l’ordre du jour présenté
par les Etats-Unis après avoir
rejeté 3 propositions soviétiques
L l
Les
une
Après leur repli sénéral, les forces de l’O.iV.U. ont fixé leur ligne
«le défense sur la rivière Naktonjç (sauf au Su«l). En pointillé, le
territoire évacué par les torees «le l’O.N.U'.'-et, en hachures, le « réduit
américain »,
U
Où est le plaisantin
qui a lancé cela ? ”
s’écrie un officier, la main fracassée...
C'était les communistes qui se lançaient
l'assaut d'un P. C. américain
a
(par Marguerite Higgins,
New York Herald Tribune »
envoyée spéciale
- Exclusivité « Figaro »)
OURANT
p les guides...
rW> avez raison, m’écrit-on,
déplorer le boniment
[witaisiste des guides dans
Pumenfs historiques. Mais
Vouliyner aussi ce que l’on
V°uable, ici et là, plus sou-
}°n ne le pense.
j®, 11 fait, il est vrai, d’excet-
Foses. Dans certains centres,
'Par exemple, des hommes
U volonté, choisis dans les
es plus érudits, groupent et
tes visiteurs à travers chà-
U églises, aidés par les
p e Hrs de musées.
L côté, le Service des Ma
lt historiques a institué an
T* ouvrant un certain nom-
[ : "â teaux, pendant les vacan-
,'A conférenciers recrutés
e : s étudiants.
cette initiative n’a pas
Rencontré l’appui du pu-
,s lequel elle ne saurait sub-
f'nsi qu’à Blois le guide-
n der, arrivé plein d’enthou-
parfois s’écouler des
( ' r ois ou quatre personnes,
i Plus, requièrent ses servi-
{?*[ bien près d’être décou
la Administration bien près
L Ccr à l’expérience.
\V,Çrvateur d’un autre glo-
désolé de l’insuffi-
, ® e s gardiens, en reçoit un
jd s’applique à le former,
applique soigneusement ce
U dire, et non moins soi-
l|p e,lf ce qu’il ne faut pas
d'tues jours après cette le-
i‘ ll t e le commentaire : ex-
tj mois plus tard, il
I P Q r hasard : le gardien
iff niaiseries de ses collè-
y e prend à partie ; et l’ m-
|i s las, lui montrant les
Kh v °nlez-vous, c’est ce qu’ils
Avec le 27 e régiment d’infanterie sur le front sud-ouest, Corée, 3 août.
D E bonne heure ce matin, les forces rouges ont lancé une audacieuse
attaque-surprise sur le poste de commandement de notre régi
ment, mais elles ont été repoussées après une échauffourée évoquant
les tactiques de combat chères aux Indiens et auxquelles l’ennemi a
recours pour mettre à l’épreuve la résistance des dernières tranchées
défensives du périmètre américain de Fusan.
Surgissant, avec des uniformes
camouflés, sur les collines situées
directement derrière le P.C. amé
ricain, installé dans une école, les
communistes ouvrirent le feu —
avec des mitrailleuses — et jetè
rent des grenades en plein centre
du bâtiment, d’une distance qui,
par moments, n’atteignait pas
douze mètres. Une cafetière volant
en éclats constitua la première
alerte pour l’auteur de ce repor
tage et la plupart des officiers.
L’attaque des rouges fut lancée
au moment où la plupart des sol
dats américains, exténués après la
contre-attaque d’hier, dormaient
encore. J’ai pu m’entretenir, plus
tard, avec ceux des G.I’s qui se
trouvaient au bas des collines et
furent blessés avant d’avoir pu se
saisir de leurs armes.
De toutes les directions
Quelques secondes après la pre
mière A'olée, les balles ennemies
commencèrent à trouver les murs
du côté même de l’école où nous
nous trouvions. Bientôt la fusil
lade sembla venir de toutes les di
rections.
« Mon Dieu ! Nous sommes sû
rement encerclés ! » s’écria un of
ficier.
Marguerite Higgins.
(Suite page 8, col. 2, 3 et 4)
légation du pouvoir royal en Belgique
p prince Baudouin
referait serment
lercredi prochain
(De notre correspondant particulier)
Bruxelles, 3 août.
I a été déposé sur le bureau de la Chambre, par M. Duvieusart,
fojet de loi portant attribution des pouvoirs du roi Léopold au
[«héritier. L’article principal de ce projet dit que « l’exercice des
> constitutionnels du roi est conféré par les Chambres réunies à
présomptif de la couronne, S. A. royale le prince Baudouin,
Albert, Charles, Léopold, Axel,
Marie, Gustave, duc de Brabant,
prince de Belgique. Il portera le
titre de « prince royal ». Cette loi,
dit encore l’arrêté signé par
Léopold III, entrera en vigueur lé
jour où le prince royal prêtera le
serment prescrit par la Constitu
tion.
Quand ce serment sera-t-il
prêté ? Dès son dépôt sur le bureau
de la Chambre, le projet a été sou
mis à une commission composée de
onze sociaux-chrétiens, neuf socia
listes et deux libéraux. Il sera dis
cuté, croit-on, au début de la
semaine prochaine et devrait être
voté rapidement. Après quoi, les
Chambres pourraient, se réunir en
commun mercredi ou jeudi pour
entendre le serment du jeune
prince.
On dit à Bruxelles qu’avant cette
séance historique, le roi adresse
rait un message au Parlement de
mandant aux Belges de faire
l’union autour de son fils.
Cette union pourrait être plus
apparente que réelle.
Henri de Linge.
U.R.S S. vient d’enregistrer un nouvel échec au Conseil de Sécurité.
On lira d’autre part le détail des scrutins qui se sont déroulés
à la suite d’un débat de deux jours sur la procédure à adopter.
La majorité du conseil s’est prononcée tout d’abord contre une déci
sion de M. Malik tendant à faire voter par priorité sur son ordre du
jour, puis sur la résolution américaine condamnant l’agression commu
niste contre la Corée. La même majorité, à une voix près, s’est ensuite
prononcée en faveur de cette résolution et, après s’être partagée sur la
question de l’admission de la Chine, elle a rejeté le deuxième point
de l’ordre du jour soviétique portant sur le « règlement pacifique de la
question coréenne ».
De cette cascade de scrutins, il
ressort ceci : le Conseil de Sécurité
examinera la résolution déposée
par les Etats-Unis et ne discutera
aucun des deux points présentés
par la Russie.
M. Malik a enregistré avec sang-
froid celte nouvelle défaite diplo
matique.
Le délégué soviétique, à propos
de la première partie de son ordre
du jour — admission de la Chine
communiste — s’est borné à dé
clarer qu’en tant que représentant
de l’U.R.S.S. il considérait la déci
sion prise comme illégale, le « dé
légué du Kuomintang » ayant, par
son vote, contribué à éliminer cette
question du débat. En tant que pré
sident, M. Malik a reconnu que
seule la résolution américaine de
vait venir en discussion.
Un point mérite d’être précisé :
c’est la raison pour laquelle la ma
jorité du Conseil a refusé d’exami
ner le projet de règlement pacifi
que du conflit coréen présenté par
la délégation russe.
La majorité, fidèle à la ligne de
conduite qu’elle s’est tracée, au
cours des précédentes séances — en
se prononçant notamment pour l’in
tervention des Nations Unies en
Corée — devait se rallier à la pro
position américaine. Celle-ci, est,
en effet, la suite logique des déci
sions antérieures. Elle n’écartera
pas l’O.N.U. de la tâche qu’il s’est
fixée : le rétablissement de la paix
dans la justice.
AU CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE
M. JULES MOCH déclare :
« Il ne s’agit pas d’avoir une infanterie fran
çaise, une marine anglaise, une aviation
américaine. Chacun des pays doit par
ticiper à chacune des armes. »
j
AMAIS, peut-être, autant qu’hier, le Conseil de la République n a
mérité son titre de Chambre de réflexion. Ce sont, en effet, des
observations de poids que les sénateurs ont présentées dans la
discussion du plan quinquennal aeronautique. Ils ont insisté sui la
nécessité de rattraper notre retard en moins de cinq ans, de lutter
contre le sabotage criminel risquant d’entraîner la mort d’équipages
et la perte de matériel, de contri
buer enfin au réarmement moral
de la nation dont le général Corni-
glion-Molinier (It.P.F.) signala une
première manifestation : « Les ou
vriers des usines IJassaud, annonça-
L'ÀFFÀIRE D'ORÂDOUR
EN PAGE 5 : •
Le débat
sur les calamités agricoles
à l'Âssemblée
Jacques M.-J. Ogliastro.
(Suite page 8, col. 5.)
EN PAGE 8 :
Le compte rendu
de la séance
du Conseil de Sécurité
IL Y A DEJA DE FAUX BILLETS
DE 5.000 FRANCS
Quatre arrestations
à Sorgues
(Correspondance « Figaro »)
Marseille, 3 août. — Les gendar
mes de la brigade de Sorgues, dans
le Vaucluse, ont arrêté trois indi
vidus qui, profitant de la fête lo
cale, ont cherché à écouler de faux
fillets de 5.000 francs. 11 s’agit des
nommés Marcel D..., âgé de 17 ans,
manœuvre ; Jean Martin, 25 ans,
trapéziste, demeurant à Saintes, et
d’un comparse, Fall Amadou, Sé
négalais, 27 ans, trapéziste.
Les trois hommes avaient payé
des consommations avec deux faux
billets de 5.000. Ils furent arrêtés
sur la plainte d’un garçon de res
taurant et d’un patron d’hôtel. Us
ont reconnu les faits. Pour recel,
les gendarmes ont également arrêté
Madeleine Renard, 23 ans, foraine.
La neuvième brigade mobile, dont
les inspecteurs vont enquêter sur
place, espère découvrir la source de
ce trafic.
producteurs demandent
hausse du prix du lait
Les représentants des producteurs de lait avaient demandé en juillet
au Comité des prix un relèvement des tarifs, par trois paliers de hausse :
l pr août, 16 août, 1 er septembre, qui nous mèneraient dès cette dernière
date aux prix d’hiver (on sait que le prix du lait, au seuil de chaque
hiver et de chaque été, est fixé par décret gouvernemental).
Les producteurs, arguant de
l’augmentation du prix du beurre
— que le Figaro a récemment dé
noncée — et de celui du fromage,
réclament de nouveau une hausse
pour le lait. Jusqu’ici, ils u’ont
pas eu de réponse.
Le gouvernement n’a pas suivi
EN PAGE 5 :
h LA COMÈTE
DE
L’AIAPUIA
LE REPORTAGE
D E
MARCEL ICHAC
les producteurs dans leurs deman
des : il a fait la sourde oreille
pour le palier du 1 er août.
Le problème sera probablement
abordé à la prochaine réunion du
Comité des prix. Le secrétariat
d’Etat aux Affaires économiques
s’opposera sans doute à ce projet
d’augmentation.
Il ne nous semble pas — et beau
coup de professionnels sérieux pen
sent comme nous — que cette aug
mentation soit désirable et jus
tifiée : la production est abondante
et le sera plus encore en septem
bre. L’alimentation du bétail est
aisée... C’est le beurre qui devra
baisser ses cours.
C’est en septembre, d’après le
cours du beurré et du fromage à
ce moment, que la fixation du prix
d’hiver pourra être envisagée.
Le feu dans un entrepôt
de la S.N.C.F.
Dix millions de dégâts
Lyon, 3 août. — Un incendie dont
les causes ne sont pas encore éta
blies s'est déclaré aux entrepôts de
la S.N.C.F., à Verland, où est gardé
le matériel servant à la région du
Sud-Est.
Les dégâts seraient de l’ordre de
dix millions.
é r a p
avec
...LA VOITURE DU DIRECTEUR
DE L'ÉQUIPE DE FRANCE
J
(D'un de nos envoyés spéciaux Pierre MACAIGNE)
Saint-Etienne, 3 août.
Briançon, au petit jour, je suis monté dans la dépanneuse. 11 est
maintenant 8 h. 40. Nous sortons de Bourg-d’Oisans. Une
jeep est arrêtée sur un bas-côté de la route : une bande
tricolore est peinte sur le capot ; c’est la voiture de l’équipe de France.
Jean Bidot, le directeur technique des Français, nous hèle au passage :
— Hé l Marceau ! Je n’ai plus
de frein...
— Qu’est-ce qu’il t’arrive ? crie
le pilote en rangeant sa jeep blan
che contre celle de l’équipe natio
nale.
— Une coupelle se vide. Tout le
liquide s’échappe. Je ne peux plus
suivre...
Le Concours de plages du «FIGARO»
(Suite page 3, col. 4)
le public n’est
t , d’égale qualité. Mais
J^moins qui doit « sui-
Ç Je » et non le guide qui
e le mauvais public.
Georges Ravon.
DEMAIN
DANS
«E.E FIGARO»
♦
UN NOUVEAU
ROMAN
D’AVENTURES
«
CHEN-Ll»
TEXTE FRANÇAIS DE
John BRUNOY
,. C’est le plus «raïul panneau décoratif qui nous ait été signalé jusqu’ici et une façon
bleu originale d’écrire le n Jen-Bains, qui l’ont formé k l’occasion de nos concours.
(Voir en page 6 nos informations )
— Je ne peux pas démonter tes
tambours ici, sur le bord de la
roule ! Et puis il faut sûrement
changer les coupelles, dit Marceau,
le conducteur de la dépanneuse.
— Ecoute, mon vieux, je prends
ta jeep et tu prends la mienne.
Hop l
J’aide au déménagement.
Marcel Bidot, le frère de Jean,
porte dans ses bras le cadre de re
change de Bobet comme on soutient
un enfant. Moi j’ai le rare bonheur
de porter les roues.
— Au revoir, les gars l Merci !...
Bidot est déjà loin.
Pierre Macaigne.
(Suite page 6, col. 5 et 6)
EN PAGE 4 :
LES COMMENTAIRES DE
NOS ENVOYES SPECIAUX
Maurice CAPELLE
et Louis VINCENT
A NOS LECTEURS
Nous apprenons qu’à Paris, en
raison des vacances, de nombreux
postes de vente seront fermés
pendant le mois d’août.
Nous nous excusons auprès de
nos lecteurs de la gêne passa
gère que va entraîner pour eux
cette décision à laquelle nous
sommes absolument étrangers et
nous leur rappelons que Le Fi
garo accepte des abonnements
de vacances de courte durée par
tant de n’importe -uelle date,
au prix de :
15 Jours : 100 fr., 8 fr. par
Jour supplémentaire.
1 mois : 200 fr., 3 fr. par Jour
supplémentaire.
3 mois : 600 fr., 8 fr. par Jour
supplémentaire.
Le règlement peut être effec
tué par ohèque, mandat ou chè
que postal à notre C. C. Paris
242-53.
t-il, ont accepté la suppression de
leurs vacances. Qu’ils en soient fé
licités. »
« En 1940, souligna M. Pellenc, le
nombre de nos avions de ligne était
de 1.500 contre 3.000 allemands,
d’où une infériorité de 50 %. Ac-
tuellemenl l’agresseur éventuel au
rait sans doute 6.000 avions de li
gne contre 1.200 chez nous. Au vrai,
nous n’aurions que 750 avions à en
gager. La proportion serait donc de
20 à 8. Et la décentralisation aéro
nautique ? Le matériel d’intercep
tion est produit chez nous par une
seule usine qui pourrait être neu
tralisée en deux heures : situation
à laquelle il devrait être remédié
d’extrême urgence. L’Assemblée na
tionale a récemment modifié le pro
jet gouvernemental en autorisant
l’achat à l’étranger des appareils
que nous ne pourrions pas faire
sortir dans les délais prévus : il
n’y a pas de chauvinisme qui tienne
quand la vie du pays est en jeu. »
Jean Mendras.
(Suite page 5, col. 2 et 3)
renvoi
des criminels
devant le tribaaal
de Bordeaux
est cassé par
la Cour suprême
qui ordonne un supplément
d’information avant de sai
sir la juridiction militaire
L A chambre criminelle de la
Cour de cassation, au terme de
son audience d’hier, a rendu
son arrêt dans le pourvoi qu’avaient
formé devant elle dès accusés alle
mands et alsaciens, renvoyés par
la Chambre des mises en accusa
tion,' de la cour d’appel de la Gi
ronde devant le tribunal militaire
de Bordeaux pour y répondre des
crimes de guerre commis à Ora-
dour-sur-Glane, le 10 juin 1944.
Le 19 juillet dernier, le pourvoi
avait été soutenu par M es Hersant
et Landouzy, commis à la demande
du Comité international de la
Croix-Rouge, à la défense des in
culpés allemands, et pat M es Defres-
nois et Jean Tétreau, avocats des
Alsaciens.
R. B.
(Suite page 2, col. 4)
EN PAGE 7 :
LE FIGARO
ECONOMIQUE
ET FINANCIER
CHRONIQUE
F U MEE S
L
par Paul GERALDY
E massif isolé des Maures, désertique, silencieux trempe dans
les eaux d un golfe animé à cette heure par des citadins en
vacances la frange de son épais manteau tissu de pins et
de chênes-lièges qui s’entrétouffent dans un maquis de cistes,
de genêts, d’argiélas, de bruyères. Bonne proie pour le feu, pirate de
i été ! Si les chênes-lièges lui sont coriaces, les pins résineux, torches
vives, lui sont un aliment de choix. Les aiguilles qui feutrent le
sol ajoutent encore au danger. Le feu, fouaillé par le vent, y court
à des vitesses grandes, comme sur une nappe d’essence. Désastres
toujours menaçants, bien difficiles à prévenir. Le déboisement rui
nerait le pays. Les violents abats d’eau d’hiver draineraient l’humus
jusqu’à la mer et mettraient à nu le rocher. Le « nettoyage » ne
suffit pas. Les habitants ont accepté une fois pour toutes le risque.
En cas d’alerte, ils font large la part du feu et les hommes de
bonne volonté qui se démènent dans la fumée avec des râteaux et
des serpes ne s’attachent à sauver que les habitations. Quand donc
— c’est le cas cette année — il fait très chaud depuis longtemps,
quand on voit les plantes souffrir, leurs réserves d’humidité épui
sées, quand la sécheresse fendille la terre, quand, faute d’eau en
suffisance, on abandonne les potagers à la mort, on a le cœur serré.
Si le feu...
Or, ces jours derniers, l’azur immuable du ciel s’est brusque
ment terni, est devenu sale, poudreux. Il en filtrait une lourde
lumière ocrée. Une odeur étrange, non de brûlé, mais d’air chauffé,
emplissait l’air. Et les nouvelles ont commencé de s’échanger de
porte en porte. Plusieurs foyers s’étaient allumés qui semblaient
faire des petits. Un feu parti de Gonfaron avait filé vers les Mayons,
Collobrières, atteint le lieu dit de Capelude. Autour de Cogolin,
les quartiers de Jaumet et de Portanfils étaient touchés. Autour de
La Môle, tout flambait. A Cavalaire menacée, les familles arrimaient
des malles sur des voitures. Un autre feu frôlait Grimaud, rava
geait l’exquis Valdigieri. Les terres de La Tourre et.de Pralong
n’étaient plus qu’un champ calciné. La langue de feu que Grimaud
croyait avoir maîtrisée se réveillait dans les Vernades, descendait
sur l’Avelan, Cauvin, La Bagarède, devenait menaçante pour le
Suane et pour nous.
— Si le vent tombe avec la nuit, vous pouvez, cette nuit du
moins, dormir tranquille, me dit Lernand le forestier qui m’a,
depuis que je le connais, conté cinquante histoires de feu, et que
je trouvai sur son seuil remplissant d eau seaux et barriques, crainte
qu’une flammèche perdue... Mais si le mistral...
— Compris. Je ne me cAiche pas.
— Oh ! je vous réveillerai* bien !
— Pourquoi autorise-t-on ces campeurs, m’insurgeai-je, dans
un pays qui brûle comme de l’amadou ?
— Que voulez-vous que des campeurs viennent f... dans ces
déserts ?
— A quoi alors attribuez-vous ?...
— Plusieurs hypothèses, dit Lernand gravement en me ver
sant à boire. Le pays attire chaque année plus de monde. Les gens
qui vivent ici tout nus (même qu’ils exagèrent un peu !) disent
qu’il n’y a de vraies vacances que par ici. Possible que des hôteliers,
jaloux de cette région, veuillent les en dégoûter au profit de quelque
autre...
J’ai haussé les épaules.
— Allons ! Ces foyers naissent toujours dans des endroits inac
cessibles. Comment les hôteliers venus d’autres pays ?... Seuls des
gens du pays-ci...
— Hypothèse ! reprit Fernand avec un geste d’ignorance.
Possible aussi que des marchands de bois, soucieux d’avoir des
coupes à vil prix...
— C’est ce qu’on nous a toujours dit.
— Mais pourquoi incendieraient-ils toutes les forêts à la
fois ? Ils ne manquent pas de coupes, d’ailleurs... Possible aussi
qu’un braconnier, par imprudence...
— Il n’y a plus de braconniers dans ces vallées. On les y a
trop pourchassés. Et c’est dix braconniers imprudents à la fois
qu’il faut imaginer alors !
— Il y a encore une hypothèse, dit Fernand après un silence.
Les ouvriers d’ici ne sont pas malheureux. Us se taillent de belles
journées avec le bûcheronnage, les coupes de roseaux, les canisses,
les souches de bruyère dont Cogolin fait ses bonnes pipes, la cueil
lette des champignons, les levées de liège. Il y a peut-être des ^ens
qui ont intérêt à tarir toutes ces sources de revenus, qui préfére
raient la misère, le mécontentement ouvrier... Remarquez : c’est
une hypothèse, et je vous l’ai dite la dernière. Il y a toujours eu
des incendies dans le Var, mais, tant à la fois, c’est curieux.
— L'année est particulièrement chaude, avançai-je.
û. Mais dans le moment où tout va si
— Il est vrai. Mais dans le moment où tout va si mal dans
le monde, ces fumées, ne dirait-on pas qu’elles vont avec les évé
nements ?... Encore un verre de rosé ? Il est bon. C’est moi qui
le fais. Il ne vous fera pas de mal.
Il me reconduisit en silence chez moi.
— Entendu que je vous réveille si ça allait mal, conclut-il.
Paul GERALDY.
En page 5 : A la conquête de l'Annapurna
dépôt légal
En page 8 : Nos câbles sur la Corée
i-8«
Culotte avec ceinture dentelle
élastique amincissant Ta taille
350 frs
Le Gaulois
LE «FIGARO
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t | Les gens qui ne veulent rien faire de rien VENDREDI 49
n’avancent rien et ne sont bons à rien. EDITION
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Les gens qut ne veulent rien faire de rien
n’avancent rien et ne sont bons à rien.
Beaumarchais.
10 francs
Corse et Afri
que du Nord
11 FRANCS
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124" ANNEE
EAU DE COLOGNE
LE NUMÉRO CINQ
Af-*"
•L’Eau de Cologne qui sera aussi votre parfum’
Ml POINT
UjOURD’HUI, c’est le ma
gazine News Week qui
écrit : « L’attitude fran
çaise de « prédéfaitisme »
danger la réussite des dis-
5 du Pacte Atlantique. »
j’était le Washington Post
j 5 accusait de ne pas vou-
rticiper à la « défense contre
ÿn ». Il y a huit jours, on
lire des correspondances
de New-York, dans les-
il nous était reproché de
lésintéresser du conflit co-
Ht.il d’une campagne de dé
tnt systématique contre no-
i ? Nous nous refusons à
te. Mais il est certain que
d’Américains Joutent de
inté d’effort de la France
ts conjonctures actuelles,
laçon dont nos confrères
■Atlantique s’expriment à
ard n’arrangera rien. Elle
i une méconnaissance qui
lécessaire de rétablir cer-
térités.
la fable de la France inca-
fefforts, il n’est que d’inter-
|es Américains eux-mêmes
'année en année, viennent
notre pays.
rat constaté, non sans sur-
«ur la plupart, avec quelle
:nous reprenions le dessus.
liait même, ici, souvent les
en garde.
indance des produits du sol
certain rythme de vie qui
il le voyageur ne doivent
mpêcher, en effet, s'il veut
indir ses recherches, de
tr que la condition d’une
lu prolétariat français est
se et serait inconcevable
ouvrier américain.
I Etats-Unis, lorsqu’ils jugent
[fort, ont tendance à compa-
pays au nôtre, oubliant
l'a aucune commune mesure
Amérique riche, victorieuse,
et la France qui a sacrifié
B de ses enfants dans la
te guerre mondiale et qui
subir, à peu près seule, b
déferlement des blindés
lus.
|ue les pouvoirs publics exi-
peuple américain ne sau-
|ur le moment modifier sé-
œnt le standard de vie des
s. Les sacrifices que doit
iiie va — s’imposer le peu-
mçais pour sa sauvegarde
Iront d’une façon autrement
L. Gabriel-Robinet.
fie page 8, col. 6 et 7)
REPORTANT LEUR LIGNE DE FRONT SUR LA RIVIÈRE NAKTONG
Les forces américaines ont effectué
un repli général de 25 kilomètres
Le Conseil de Sécurité adopte l’ordre du jour présenté
par les Etats-Unis après avoir
rejeté 3 propositions soviétiques
L l
Les
une
Après leur repli sénéral, les forces de l’O.iV.U. ont fixé leur ligne
«le défense sur la rivière Naktonjç (sauf au Su«l). En pointillé, le
territoire évacué par les torees «le l’O.N.U'.'-et, en hachures, le « réduit
américain »,
U
Où est le plaisantin
qui a lancé cela ? ”
s’écrie un officier, la main fracassée...
C'était les communistes qui se lançaient
l'assaut d'un P. C. américain
a
(par Marguerite Higgins,
New York Herald Tribune »
envoyée spéciale
- Exclusivité « Figaro »)
OURANT
p les guides...
rW> avez raison, m’écrit-on,
déplorer le boniment
[witaisiste des guides dans
Pumenfs historiques. Mais
Vouliyner aussi ce que l’on
V°uable, ici et là, plus sou-
}°n ne le pense.
j®, 11 fait, il est vrai, d’excet-
Foses. Dans certains centres,
'Par exemple, des hommes
U volonté, choisis dans les
es plus érudits, groupent et
tes visiteurs à travers chà-
U églises, aidés par les
p e Hrs de musées.
L côté, le Service des Ma
lt historiques a institué an
T* ouvrant un certain nom-
[ : "â teaux, pendant les vacan-
,'A conférenciers recrutés
e : s étudiants.
cette initiative n’a pas
Rencontré l’appui du pu-
,s lequel elle ne saurait sub-
f'nsi qu’à Blois le guide-
n der, arrivé plein d’enthou-
parfois s’écouler des
( ' r ois ou quatre personnes,
i Plus, requièrent ses servi-
{?*[ bien près d’être décou
la Administration bien près
L Ccr à l’expérience.
\V,Çrvateur d’un autre glo-
désolé de l’insuffi-
, ® e s gardiens, en reçoit un
jd s’applique à le former,
applique soigneusement ce
U dire, et non moins soi-
l|p e,lf ce qu’il ne faut pas
d'tues jours après cette le-
i‘ ll t e le commentaire : ex-
tj mois plus tard, il
I P Q r hasard : le gardien
iff niaiseries de ses collè-
y e prend à partie ; et l’ m-
|i s las, lui montrant les
Kh v °nlez-vous, c’est ce qu’ils
Avec le 27 e régiment d’infanterie sur le front sud-ouest, Corée, 3 août.
D E bonne heure ce matin, les forces rouges ont lancé une audacieuse
attaque-surprise sur le poste de commandement de notre régi
ment, mais elles ont été repoussées après une échauffourée évoquant
les tactiques de combat chères aux Indiens et auxquelles l’ennemi a
recours pour mettre à l’épreuve la résistance des dernières tranchées
défensives du périmètre américain de Fusan.
Surgissant, avec des uniformes
camouflés, sur les collines situées
directement derrière le P.C. amé
ricain, installé dans une école, les
communistes ouvrirent le feu —
avec des mitrailleuses — et jetè
rent des grenades en plein centre
du bâtiment, d’une distance qui,
par moments, n’atteignait pas
douze mètres. Une cafetière volant
en éclats constitua la première
alerte pour l’auteur de ce repor
tage et la plupart des officiers.
L’attaque des rouges fut lancée
au moment où la plupart des sol
dats américains, exténués après la
contre-attaque d’hier, dormaient
encore. J’ai pu m’entretenir, plus
tard, avec ceux des G.I’s qui se
trouvaient au bas des collines et
furent blessés avant d’avoir pu se
saisir de leurs armes.
De toutes les directions
Quelques secondes après la pre
mière A'olée, les balles ennemies
commencèrent à trouver les murs
du côté même de l’école où nous
nous trouvions. Bientôt la fusil
lade sembla venir de toutes les di
rections.
« Mon Dieu ! Nous sommes sû
rement encerclés ! » s’écria un of
ficier.
Marguerite Higgins.
(Suite page 8, col. 2, 3 et 4)
légation du pouvoir royal en Belgique
p prince Baudouin
referait serment
lercredi prochain
(De notre correspondant particulier)
Bruxelles, 3 août.
I a été déposé sur le bureau de la Chambre, par M. Duvieusart,
fojet de loi portant attribution des pouvoirs du roi Léopold au
[«héritier. L’article principal de ce projet dit que « l’exercice des
> constitutionnels du roi est conféré par les Chambres réunies à
présomptif de la couronne, S. A. royale le prince Baudouin,
Albert, Charles, Léopold, Axel,
Marie, Gustave, duc de Brabant,
prince de Belgique. Il portera le
titre de « prince royal ». Cette loi,
dit encore l’arrêté signé par
Léopold III, entrera en vigueur lé
jour où le prince royal prêtera le
serment prescrit par la Constitu
tion.
Quand ce serment sera-t-il
prêté ? Dès son dépôt sur le bureau
de la Chambre, le projet a été sou
mis à une commission composée de
onze sociaux-chrétiens, neuf socia
listes et deux libéraux. Il sera dis
cuté, croit-on, au début de la
semaine prochaine et devrait être
voté rapidement. Après quoi, les
Chambres pourraient, se réunir en
commun mercredi ou jeudi pour
entendre le serment du jeune
prince.
On dit à Bruxelles qu’avant cette
séance historique, le roi adresse
rait un message au Parlement de
mandant aux Belges de faire
l’union autour de son fils.
Cette union pourrait être plus
apparente que réelle.
Henri de Linge.
U.R.S S. vient d’enregistrer un nouvel échec au Conseil de Sécurité.
On lira d’autre part le détail des scrutins qui se sont déroulés
à la suite d’un débat de deux jours sur la procédure à adopter.
La majorité du conseil s’est prononcée tout d’abord contre une déci
sion de M. Malik tendant à faire voter par priorité sur son ordre du
jour, puis sur la résolution américaine condamnant l’agression commu
niste contre la Corée. La même majorité, à une voix près, s’est ensuite
prononcée en faveur de cette résolution et, après s’être partagée sur la
question de l’admission de la Chine, elle a rejeté le deuxième point
de l’ordre du jour soviétique portant sur le « règlement pacifique de la
question coréenne ».
De cette cascade de scrutins, il
ressort ceci : le Conseil de Sécurité
examinera la résolution déposée
par les Etats-Unis et ne discutera
aucun des deux points présentés
par la Russie.
M. Malik a enregistré avec sang-
froid celte nouvelle défaite diplo
matique.
Le délégué soviétique, à propos
de la première partie de son ordre
du jour — admission de la Chine
communiste — s’est borné à dé
clarer qu’en tant que représentant
de l’U.R.S.S. il considérait la déci
sion prise comme illégale, le « dé
légué du Kuomintang » ayant, par
son vote, contribué à éliminer cette
question du débat. En tant que pré
sident, M. Malik a reconnu que
seule la résolution américaine de
vait venir en discussion.
Un point mérite d’être précisé :
c’est la raison pour laquelle la ma
jorité du Conseil a refusé d’exami
ner le projet de règlement pacifi
que du conflit coréen présenté par
la délégation russe.
La majorité, fidèle à la ligne de
conduite qu’elle s’est tracée, au
cours des précédentes séances — en
se prononçant notamment pour l’in
tervention des Nations Unies en
Corée — devait se rallier à la pro
position américaine. Celle-ci, est,
en effet, la suite logique des déci
sions antérieures. Elle n’écartera
pas l’O.N.U. de la tâche qu’il s’est
fixée : le rétablissement de la paix
dans la justice.
AU CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE
M. JULES MOCH déclare :
« Il ne s’agit pas d’avoir une infanterie fran
çaise, une marine anglaise, une aviation
américaine. Chacun des pays doit par
ticiper à chacune des armes. »
j
AMAIS, peut-être, autant qu’hier, le Conseil de la République n a
mérité son titre de Chambre de réflexion. Ce sont, en effet, des
observations de poids que les sénateurs ont présentées dans la
discussion du plan quinquennal aeronautique. Ils ont insisté sui la
nécessité de rattraper notre retard en moins de cinq ans, de lutter
contre le sabotage criminel risquant d’entraîner la mort d’équipages
et la perte de matériel, de contri
buer enfin au réarmement moral
de la nation dont le général Corni-
glion-Molinier (It.P.F.) signala une
première manifestation : « Les ou
vriers des usines IJassaud, annonça-
L'ÀFFÀIRE D'ORÂDOUR
EN PAGE 5 : •
Le débat
sur les calamités agricoles
à l'Âssemblée
Jacques M.-J. Ogliastro.
(Suite page 8, col. 5.)
EN PAGE 8 :
Le compte rendu
de la séance
du Conseil de Sécurité
IL Y A DEJA DE FAUX BILLETS
DE 5.000 FRANCS
Quatre arrestations
à Sorgues
(Correspondance « Figaro »)
Marseille, 3 août. — Les gendar
mes de la brigade de Sorgues, dans
le Vaucluse, ont arrêté trois indi
vidus qui, profitant de la fête lo
cale, ont cherché à écouler de faux
fillets de 5.000 francs. 11 s’agit des
nommés Marcel D..., âgé de 17 ans,
manœuvre ; Jean Martin, 25 ans,
trapéziste, demeurant à Saintes, et
d’un comparse, Fall Amadou, Sé
négalais, 27 ans, trapéziste.
Les trois hommes avaient payé
des consommations avec deux faux
billets de 5.000. Ils furent arrêtés
sur la plainte d’un garçon de res
taurant et d’un patron d’hôtel. Us
ont reconnu les faits. Pour recel,
les gendarmes ont également arrêté
Madeleine Renard, 23 ans, foraine.
La neuvième brigade mobile, dont
les inspecteurs vont enquêter sur
place, espère découvrir la source de
ce trafic.
producteurs demandent
hausse du prix du lait
Les représentants des producteurs de lait avaient demandé en juillet
au Comité des prix un relèvement des tarifs, par trois paliers de hausse :
l pr août, 16 août, 1 er septembre, qui nous mèneraient dès cette dernière
date aux prix d’hiver (on sait que le prix du lait, au seuil de chaque
hiver et de chaque été, est fixé par décret gouvernemental).
Les producteurs, arguant de
l’augmentation du prix du beurre
— que le Figaro a récemment dé
noncée — et de celui du fromage,
réclament de nouveau une hausse
pour le lait. Jusqu’ici, ils u’ont
pas eu de réponse.
Le gouvernement n’a pas suivi
EN PAGE 5 :
h LA COMÈTE
DE
L’AIAPUIA
LE REPORTAGE
D E
MARCEL ICHAC
les producteurs dans leurs deman
des : il a fait la sourde oreille
pour le palier du 1 er août.
Le problème sera probablement
abordé à la prochaine réunion du
Comité des prix. Le secrétariat
d’Etat aux Affaires économiques
s’opposera sans doute à ce projet
d’augmentation.
Il ne nous semble pas — et beau
coup de professionnels sérieux pen
sent comme nous — que cette aug
mentation soit désirable et jus
tifiée : la production est abondante
et le sera plus encore en septem
bre. L’alimentation du bétail est
aisée... C’est le beurre qui devra
baisser ses cours.
C’est en septembre, d’après le
cours du beurré et du fromage à
ce moment, que la fixation du prix
d’hiver pourra être envisagée.
Le feu dans un entrepôt
de la S.N.C.F.
Dix millions de dégâts
Lyon, 3 août. — Un incendie dont
les causes ne sont pas encore éta
blies s'est déclaré aux entrepôts de
la S.N.C.F., à Verland, où est gardé
le matériel servant à la région du
Sud-Est.
Les dégâts seraient de l’ordre de
dix millions.
é r a p
avec
...LA VOITURE DU DIRECTEUR
DE L'ÉQUIPE DE FRANCE
J
(D'un de nos envoyés spéciaux Pierre MACAIGNE)
Saint-Etienne, 3 août.
Briançon, au petit jour, je suis monté dans la dépanneuse. 11 est
maintenant 8 h. 40. Nous sortons de Bourg-d’Oisans. Une
jeep est arrêtée sur un bas-côté de la route : une bande
tricolore est peinte sur le capot ; c’est la voiture de l’équipe de France.
Jean Bidot, le directeur technique des Français, nous hèle au passage :
— Hé l Marceau ! Je n’ai plus
de frein...
— Qu’est-ce qu’il t’arrive ? crie
le pilote en rangeant sa jeep blan
che contre celle de l’équipe natio
nale.
— Une coupelle se vide. Tout le
liquide s’échappe. Je ne peux plus
suivre...
Le Concours de plages du «FIGARO»
(Suite page 3, col. 4)
le public n’est
t , d’égale qualité. Mais
J^moins qui doit « sui-
Ç Je » et non le guide qui
e le mauvais public.
Georges Ravon.
DEMAIN
DANS
«E.E FIGARO»
♦
UN NOUVEAU
ROMAN
D’AVENTURES
«
CHEN-Ll»
TEXTE FRANÇAIS DE
John BRUNOY
,. C’est le plus «raïul panneau décoratif qui nous ait été signalé jusqu’ici et une façon
bleu originale d’écrire le n
(Voir en page 6 nos informations )
— Je ne peux pas démonter tes
tambours ici, sur le bord de la
roule ! Et puis il faut sûrement
changer les coupelles, dit Marceau,
le conducteur de la dépanneuse.
— Ecoute, mon vieux, je prends
ta jeep et tu prends la mienne.
Hop l
J’aide au déménagement.
Marcel Bidot, le frère de Jean,
porte dans ses bras le cadre de re
change de Bobet comme on soutient
un enfant. Moi j’ai le rare bonheur
de porter les roues.
— Au revoir, les gars l Merci !...
Bidot est déjà loin.
Pierre Macaigne.
(Suite page 6, col. 5 et 6)
EN PAGE 4 :
LES COMMENTAIRES DE
NOS ENVOYES SPECIAUX
Maurice CAPELLE
et Louis VINCENT
A NOS LECTEURS
Nous apprenons qu’à Paris, en
raison des vacances, de nombreux
postes de vente seront fermés
pendant le mois d’août.
Nous nous excusons auprès de
nos lecteurs de la gêne passa
gère que va entraîner pour eux
cette décision à laquelle nous
sommes absolument étrangers et
nous leur rappelons que Le Fi
garo accepte des abonnements
de vacances de courte durée par
tant de n’importe -uelle date,
au prix de :
15 Jours : 100 fr., 8 fr. par
Jour supplémentaire.
1 mois : 200 fr., 3 fr. par Jour
supplémentaire.
3 mois : 600 fr., 8 fr. par Jour
supplémentaire.
Le règlement peut être effec
tué par ohèque, mandat ou chè
que postal à notre C. C. Paris
242-53.
t-il, ont accepté la suppression de
leurs vacances. Qu’ils en soient fé
licités. »
« En 1940, souligna M. Pellenc, le
nombre de nos avions de ligne était
de 1.500 contre 3.000 allemands,
d’où une infériorité de 50 %. Ac-
tuellemenl l’agresseur éventuel au
rait sans doute 6.000 avions de li
gne contre 1.200 chez nous. Au vrai,
nous n’aurions que 750 avions à en
gager. La proportion serait donc de
20 à 8. Et la décentralisation aéro
nautique ? Le matériel d’intercep
tion est produit chez nous par une
seule usine qui pourrait être neu
tralisée en deux heures : situation
à laquelle il devrait être remédié
d’extrême urgence. L’Assemblée na
tionale a récemment modifié le pro
jet gouvernemental en autorisant
l’achat à l’étranger des appareils
que nous ne pourrions pas faire
sortir dans les délais prévus : il
n’y a pas de chauvinisme qui tienne
quand la vie du pays est en jeu. »
Jean Mendras.
(Suite page 5, col. 2 et 3)
renvoi
des criminels
devant le tribaaal
de Bordeaux
est cassé par
la Cour suprême
qui ordonne un supplément
d’information avant de sai
sir la juridiction militaire
L A chambre criminelle de la
Cour de cassation, au terme de
son audience d’hier, a rendu
son arrêt dans le pourvoi qu’avaient
formé devant elle dès accusés alle
mands et alsaciens, renvoyés par
la Chambre des mises en accusa
tion,' de la cour d’appel de la Gi
ronde devant le tribunal militaire
de Bordeaux pour y répondre des
crimes de guerre commis à Ora-
dour-sur-Glane, le 10 juin 1944.
Le 19 juillet dernier, le pourvoi
avait été soutenu par M es Hersant
et Landouzy, commis à la demande
du Comité international de la
Croix-Rouge, à la défense des in
culpés allemands, et pat M es Defres-
nois et Jean Tétreau, avocats des
Alsaciens.
R. B.
(Suite page 2, col. 4)
EN PAGE 7 :
LE FIGARO
ECONOMIQUE
ET FINANCIER
CHRONIQUE
F U MEE S
L
par Paul GERALDY
E massif isolé des Maures, désertique, silencieux trempe dans
les eaux d un golfe animé à cette heure par des citadins en
vacances la frange de son épais manteau tissu de pins et
de chênes-lièges qui s’entrétouffent dans un maquis de cistes,
de genêts, d’argiélas, de bruyères. Bonne proie pour le feu, pirate de
i été ! Si les chênes-lièges lui sont coriaces, les pins résineux, torches
vives, lui sont un aliment de choix. Les aiguilles qui feutrent le
sol ajoutent encore au danger. Le feu, fouaillé par le vent, y court
à des vitesses grandes, comme sur une nappe d’essence. Désastres
toujours menaçants, bien difficiles à prévenir. Le déboisement rui
nerait le pays. Les violents abats d’eau d’hiver draineraient l’humus
jusqu’à la mer et mettraient à nu le rocher. Le « nettoyage » ne
suffit pas. Les habitants ont accepté une fois pour toutes le risque.
En cas d’alerte, ils font large la part du feu et les hommes de
bonne volonté qui se démènent dans la fumée avec des râteaux et
des serpes ne s’attachent à sauver que les habitations. Quand donc
— c’est le cas cette année — il fait très chaud depuis longtemps,
quand on voit les plantes souffrir, leurs réserves d’humidité épui
sées, quand la sécheresse fendille la terre, quand, faute d’eau en
suffisance, on abandonne les potagers à la mort, on a le cœur serré.
Si le feu...
Or, ces jours derniers, l’azur immuable du ciel s’est brusque
ment terni, est devenu sale, poudreux. Il en filtrait une lourde
lumière ocrée. Une odeur étrange, non de brûlé, mais d’air chauffé,
emplissait l’air. Et les nouvelles ont commencé de s’échanger de
porte en porte. Plusieurs foyers s’étaient allumés qui semblaient
faire des petits. Un feu parti de Gonfaron avait filé vers les Mayons,
Collobrières, atteint le lieu dit de Capelude. Autour de Cogolin,
les quartiers de Jaumet et de Portanfils étaient touchés. Autour de
La Môle, tout flambait. A Cavalaire menacée, les familles arrimaient
des malles sur des voitures. Un autre feu frôlait Grimaud, rava
geait l’exquis Valdigieri. Les terres de La Tourre et.de Pralong
n’étaient plus qu’un champ calciné. La langue de feu que Grimaud
croyait avoir maîtrisée se réveillait dans les Vernades, descendait
sur l’Avelan, Cauvin, La Bagarède, devenait menaçante pour le
Suane et pour nous.
— Si le vent tombe avec la nuit, vous pouvez, cette nuit du
moins, dormir tranquille, me dit Lernand le forestier qui m’a,
depuis que je le connais, conté cinquante histoires de feu, et que
je trouvai sur son seuil remplissant d eau seaux et barriques, crainte
qu’une flammèche perdue... Mais si le mistral...
— Compris. Je ne me cAiche pas.
— Oh ! je vous réveillerai* bien !
— Pourquoi autorise-t-on ces campeurs, m’insurgeai-je, dans
un pays qui brûle comme de l’amadou ?
— Que voulez-vous que des campeurs viennent f... dans ces
déserts ?
— A quoi alors attribuez-vous ?...
— Plusieurs hypothèses, dit Lernand gravement en me ver
sant à boire. Le pays attire chaque année plus de monde. Les gens
qui vivent ici tout nus (même qu’ils exagèrent un peu !) disent
qu’il n’y a de vraies vacances que par ici. Possible que des hôteliers,
jaloux de cette région, veuillent les en dégoûter au profit de quelque
autre...
J’ai haussé les épaules.
— Allons ! Ces foyers naissent toujours dans des endroits inac
cessibles. Comment les hôteliers venus d’autres pays ?... Seuls des
gens du pays-ci...
— Hypothèse ! reprit Fernand avec un geste d’ignorance.
Possible aussi que des marchands de bois, soucieux d’avoir des
coupes à vil prix...
— C’est ce qu’on nous a toujours dit.
— Mais pourquoi incendieraient-ils toutes les forêts à la
fois ? Ils ne manquent pas de coupes, d’ailleurs... Possible aussi
qu’un braconnier, par imprudence...
— Il n’y a plus de braconniers dans ces vallées. On les y a
trop pourchassés. Et c’est dix braconniers imprudents à la fois
qu’il faut imaginer alors !
— Il y a encore une hypothèse, dit Fernand après un silence.
Les ouvriers d’ici ne sont pas malheureux. Us se taillent de belles
journées avec le bûcheronnage, les coupes de roseaux, les canisses,
les souches de bruyère dont Cogolin fait ses bonnes pipes, la cueil
lette des champignons, les levées de liège. Il y a peut-être des ^ens
qui ont intérêt à tarir toutes ces sources de revenus, qui préfére
raient la misère, le mécontentement ouvrier... Remarquez : c’est
une hypothèse, et je vous l’ai dite la dernière. Il y a toujours eu
des incendies dans le Var, mais, tant à la fois, c’est curieux.
— L'année est particulièrement chaude, avançai-je.
û. Mais dans le moment où tout va si
— Il est vrai. Mais dans le moment où tout va si mal dans
le monde, ces fumées, ne dirait-on pas qu’elles vont avec les évé
nements ?... Encore un verre de rosé ? Il est bon. C’est moi qui
le fais. Il ne vous fera pas de mal.
Il me reconduisit en silence chez moi.
— Entendu que je vous réveille si ça allait mal, conclut-il.
Paul GERALDY.
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