Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1947-01-07
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1947 07 janvier 1947
Description : 1947/01/07 (A121,N751). 1947/01/07 (A121,N751).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t564178c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/01/2021
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PARIS (8*)
Le Gaulois
LE FIGARO
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DIRECTEUR : Pierre BRISSON
Le* gen* qui ne veulent rien faire de rien
n’avancent rien et ne eont bons à rien,
Beaumarchais.
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de 8 heure»
MARDI ^ JANVIER 1947 ®
N° 751
12P ANNEE
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Ensemble* de lux* et atflitalres
Modales exposes
à U Compagnie Française
»«, f. Ste-Catberine. BORDEAUX
100, F? ST ANTOINE.PARIS
MSTBO LtO«U-aOLLIN
et
Qualité
exportation
iche) et Prouff,
Fspectlfs de Hou-
pu, qnl ne rencon-
-ta-mldl, à Pari»,
France (vu* par
Vincent).
A ‘~ l’het
aue
>nt un moral à tout
lent à notre sens [
équipe de coupe,
ants des Roubalslem
d’excellents footba.,
•a-t-elle à s’impnj,,
les et décidés défeu..
l’heure actuelle il n’est
en France, de pro-
lème plus important
que celui de la qualité.
Au dix-neuvième siècle,
et même vingtième, jusqu’au len
demain de la première guerre
mondiale, nous nous étions fait
dans le monde une spécialité de
ce type de production, dont on
Dns, car le poster équipe les a mainte
disputer des matchs
caractère que celai
P®
;ntion l’exhibition d,
1-alle de l’équipe d*
(temps souffrant, a re-j
nous reconnaissait, sinon le mo
nopole, du moins l’incontestable
maîtrise. Il existait une clientèle
internationale, suffisamment ri
che et cultivée, pour réclamer
des «rticles échappant à la vul
garité de la série, d’une série qui
n’avait pas encore fait les pro
grès qu’elle a réalisés depuis.
On peut se demander si deux
guerres, sans parler de la crise
de 1929, n’ont pas découronné
cette élite de consommateurs,
comme la tempête emporte quel
que toiture trop prétentieuse.
Pouvons-nous, dans ces condi
tions, espérer reprendre une ex
portation, hier encore largement
composée de produits de qua
lité ? Après plusieurs voyages
hors de France et hors d’Eu
rope, je garde la conviction que
nous ne devons pas renoncer à
un;, ce.*yp e d’exportation car il ex-
san, prime quelque chose d essentiel
‘■nit.’l dans la personnalité française.
Précisons qu’on nous demande
de rester nous-mêmes : pro
gramme difficile, car on ne nous
pardonnerait pas de trahir une
tradition dont le prestige est de
meuré éclatant.
Ayons soin de distinguer ici
qui effectuent dex ut-' plusieurs notions voisines, qui
ois dans d’exceUa liol ne son t pas sv nonymes : qualité,
n#ii n^nt hpnef:. , r » i J t <
bonne qualité, luxe, perfection
nement technique. La qualité (il
faudrait une majuscule) s’oppose
à la quantité et surtout à la sé
rie, en ce sens qu’elle comporte
une
NAUX
formés
tions
nquent
•n ce qui concerne li
t des instituteurs, jgj
’.nseignement primant
oreille, estimant sait
I plus d’inconvénient
varche de ses affaire i,
tant quelques semainti
dont les connaixsancu
lyslque laissent à d in.
cet instituteur exercer
nt’ incomplètement le
holt.
ncerne les aldes-moni • =
\e de souligner tout It
n être tiré. Ces apprn.;
des lia-
qu’ils peuvent béni /;■
mniti de manque à ÿc-|
as fonctionnaires, mau,
désignés aux postes hf
ués, qui de la zorîil
mus désormais par du
me garantie de compf-U
1 part, les aides-mon-
stinés à prendre u
nnanl rétribution — ni
tilitaire qui, comme c*p
maintenant dans le seul
dations sportives,
des-moniteurs
sociations sportives
’onc clairement que lu
ortives manquant du
tes ont une belle occs-
■ celle lacune en fnisas fjSj
de leurs dirigeants IÇj
■moniteur.
’â l’heure actudie un
derniers sont en siayl
ints Centres.
•nvisage également d'ur-j
suite, à l’Intention d<£
r, des stages de spéciA
qui leur permettrai est
succès, les fonctitjtM
portifs de clubs,
e enfin les stages sp<
oulent dans les Centra
: les comités rêgiona
intéressées, il faut
par André SIEGFRIED
qualité ne sont plus des notions
qu’on puisse envisager dans le
même sens qu’aux temps, pres
que encore néolithiques, de l’ar
tisan et de l’outil.
La masse tue la qualité, nous
le savons, mais Ja série, sinon la
masse, est compatible avec la
fabricalion de bonne qualité. Le
génie de l’invention artistique,
nous le possédons, sans déca
dence, mais la pratique de cette
fabrication difficile qui unit
l’organisation à la création né
cessite une réorganisation de
plusieurs de nos industries. On
a abusé du contraste, trop fa
cile, entre la qualité (avec une
majuscule) et la standardisation.
Il faut maintenant trouver, dans
un nombre croissant de circons
tances, une synthèse indus
trielle des deux conceptions, car
la qualité ne peut plus vivre
toute seule, ni surtout soutenir
seule notre activité. Mais, en re
vanche, les besoins de raffine
ment, la nostalgie d’un luxe ci
vilisé persistent, même dans le
monde de fer où nous vivons.
Pendant les cinq années de la
seconde guerre mondiale, l’ab
sence de la France sur les mar
chés internationaux a été res
sentie. Un certain type d’articles
qu’elle fournissait, essentielle
ment expressif d’une civilisa
tion, a manqué. L’exportation
américaine nous a remplacés,
sans parler des efforts d’une
industrie locale née de ces cir
constances exceptionnelles. J’ai
pu constater cependant, notam
ment en Amérique latine, que le
vide laissé par notre carence
n’avait pas été vraiment com
blé : nous apportons évidem
ment quelque chose d’irrempla
çable.
On nous demande de repren-
A nous de
création individuelle, ex- dre cette tradition ...
clusive de l’automatisme et de j e f a j re> en demeurant nous-mê
l’anonymat . : l’objet d’art est m es, mais sans perdre de vue
par définition unique ; 1 objet j qu’il y a désormais dans le
dit de qualité, sans être unique
ne pourrait être indéfiniment ré
ni
H
V
pété et multiplié sans perdre sa
raison d’être. 11 y a là un raffi
nement qui relève de l’esprit de
finesse, incompatible avec le
conformisme nés fabrications
mécaniques massives.
Mais,'à côté de fa qualité, il
y a la bonne qualité, ce qui n’est
pas la même chose. Le Français
est trop souvent tenté de croire
que son article de qualité est
toujours de bonne qualité et
qu’un article de série se classe
naturellement dans la camelote.
se peut qu’il en ait été ainsi
au début de la standardisation : |
e rendement de ces i r Cheap and nasty, bon marché;
tus satisfaisants. i:i i ; mauvais, disait-on volontiers!
'nc™ecmnafimnt S ”tr Mais aujourd’hui nulle confusion
ce aux crédits de l’Edt n’est plus dangereuse, car il
le, il peut être n’est plus vrai que la qualité
\cat P ear b s!Trôbtime\u> une garantie de bonne qua-
incapables de résoui^ J lté, ni que la sérié ne puisse
fournir des articles excellents,
solides, faits de bonne matière,
soignés et même raffinés.
Les conditions de la produc
tion se sont, en effet, transfor
mées de telle façon qu’il serait
fatal de s’attarder maintenant à
des conceptions périmées. Tels
articles standardisés sont supé
rieurs du point de vue de la
conscience apportée à la fabri
cation : le vrai luxe peut très
bien alors se trouver du côté de
la série et il serait ridicule de
f irétendre, comme on le fait par
ois, que l’usine moderne, prati
quant la fabrication de masse,
va à l’encontre du vrai progrès.
La limite entre la qualité et la
bonne qualité demande donc
à être précisée, les différentes
provinces de la clientèle ne se
répartissant plus comme autre
fois.
monde quelque chose de changé.
André SIEGFRIED,
de VAcadémie française.
M. MARIUS MOUTET
QUITTE DEMAIN
SAIGON POUR PARIS
« J'ai la preuve absolue de la préméditation
vietnamienne dans l'attaque qui a été préparée
de longue main » a déclaré le ministre
" Le moral
de nos troupes
est magnifique ”
assure le général LECLERC
apres sa tournée d'inspection
(De notre envoyé spécial
Pierre VOISIN)
Saigon, 6 janvier. — Achevant
la tournée de tons les postes d’In
dochine, le général Leclerc , reve
nant de Mytho, nous reçoit à Sai
gon. Paraissant en excellente for
me, le visage brûlé par le soleil,
le regard pétillant, le général s’ex
cuse de ne pouvoir faire aucune
déclaration de fond avant d'avoir
rendu compte de sa mission au
chef du Gouvernement. Il évite
les questions précises, refuse de
donner des impressions d'ensem
ble, mais se déclare émerveillé du
moral magnifique de toutes les
troupes françaises.
Le ministre de la France d’ou
tre-mer, M. Marius Moutet, quit
tera Saigon mercredi, à sept heu
res, pour Paris. Le général Mor-
lière arrive ce soir à Saigon, le
colonel Dcbes prend le comman
dement du Tonltin.
Tandis qu'mt Tonkin se dérou
lent des combats sanglants , Fran
çais et Cochinchinois échangent
des balles pacifiques au cercle
sportif de Saigon, pour les cham
pionnats de tennis de Cochinchi-
ne, où une grosse affluence est
amicalement mêlée.
Saigon, 6 janvier. — Recevant la
presse unioniste de Saigon, M. Ma
rius Moutet, ministre de la France
d’outre-mer, a déclaré :
« Mes impressions de Hanoi sont
absolument navrantes. J’ai voulu
me rendre compte par moi-même.
Je puis vous affirmer que j’ai la
preuve absolue de la préméditation
vietnamienne dans l’attaque qui a
bien été préparée de longue main.
Je vous assure que j’étais loin de
m’attendre à cela.
» Ma position maintenant est
nette : l’attaque du 19 décembre,
sa nature, sa préméditation et ses
développements nous contraignent
à une action militaire. Lorsque
l’armée aura rétabli l’ordre, il sera
possible d’examiner à nouveau les
problèmes politiques. >
Le ministre a ajouté :
< Je vais couvrir à Paris le com
mandement et les autorités qui,
conformément à l’ordre du gouver
nement, ont attendu jusqu à 1 ex
trême limite pour intervenir. >
Sollicité d’exprimer son opinion
sur M. Ho Ch! Minh, M. Marius
Moutet a déclaré qu’il ne croyait
pas que celui-ci ait eu une part dé
terminante dans les événements et
qu’il a peut-être été débordé.
S’entretenant, un peu plus tard,
avec un groupe de journalistes, M.
Moutet a dit notamment :
c Je ne vois rien apparaître dans
l’avenir immédiat, que des opéra
tions militaires.
> Je suis certain que ceux qui dé
tiennent réellement le pouvoir dans
le gouvernement vietnamien ne veu
lent pas d’un accord. Il eût été très
facile d’établir un contact lorsque
je me trouvais à Hanoï. »
Parlant de la lettre d’invitation
de Ho Chi Minh, qui a été diffusée
par la radio vietnamienne, M. Mou
tet a remarqué :
« Un tel appel ne peut pas être
pris au sérieux ; il ne s’agit évi
demment là que d’un acte de pro
pagande. » (A.F.P.)
Une déclaration
de M. Sainteny
Hanoi, 6 janvier. — M. Sainteny,
commissaire de la République au Ton
kln, interrogé sur la situation ei
Indochine, a déclaré hier :
De toute évidence, ce qui domine
pour le moment la situation c’est le
problème militaire el la nécessité de
rétablir l’ordre. Nous croyons qu’à la
faveur du retour à l’ordre, le peuple
vietnamien, qui s’est laissé entraîner
dans cette terrible aventure, compren
dra qu’il a été criminellement trompé
par le mouvement du Viet-Minh.
Il appartiendra donc au peuple, a
poursuivi M. Sainteny, de chercher des
personnalités capables de reprendre en
main la direction des affaires. Nous
croyons que ces personnalités existent,
el nous attendrons le jour où se for
mera de nouveau un gouvernement
Avec ce gouvernement, il n'y a pas de
raison que nous ne puissions pas nous
entendre.
(Suite page 3, col. 6 et 7)
LA CAMPAGNE GOUVERNEMENTALE
EN FAVEUR DE LA BAISSE
Il faut mettre fin
aux circuits anormaux
qui détournent la marchandise
affirme M. Robert Lacoste
Ministre de la Prodnction industrielle
M.TS
>res moyens
J.-F. Brisson.
JE REVIENS DE RUSSIE"»
IX.- Deux piliers de FU.R.S.S.:
l’indicateur et le prisonnier
AU VOYAGE
MAROC
PAR AVION
ÜRE PARTICULIERE
Fès - Rabat - MoHnèi
'allée* d* l’Atlas
Colonne de déporté*.
(Dessins d’Etienne Morin)
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r, d’enfant», Ton» co»® f ’
no. Boule, B*ce»r»t «,1
nt» *u Syndicat d’in*^ --
FONT-ROMEU
BELLE-VUE T, ’« |
:rt toute l’anne®
ministériels
780
stantin
de Justice Pari»,
fEL PARTIC
BSCURE, mais puissante, la
foule des indicateurs est
éparpillée à travers
l'U. R. S. S.
Ces indicateurs ne sont pas des
agents appointés par la M. V. D.
(organisme qui correspond au mi
nistère de l’Intérieur). Dans cer
taines occasions, ils obtiendront le
remboursement de leurs dépenses,
s’ils peuvent prouver qu’elles
étaient indispensables pour l’ob
tention d’un renseignement, mais
ils n’ont pas de salaire fixe.
Les rapports d’indicateurs sont
signés d’un pseudonyme connu
seulement du chef de la section,
pseudonyme que l’agent a choisi
lorsqu’il s’est engagé, en même
temps qu’on lui attribuait un nu
méro d’ordre. Le fac-similé de sa
signature se trouve sur sa feuille
d’engagement.
Enrôlé !
Il m’est arrivé de vouloir congé
dier de mauvais ouvriers et de me
heurter à une résistance incom
préhensible. Le syndicat ouvrier
et le Parti étaient d’accord avec
moi. Pourtant, il y avait toujours
quelque chose pour empêcher de
mettre mes ordres à exécution :
c’est qu’il s’agissait d’indicateurs
importants. On en trouve parmi
les secrétaires du Parti ou de syn
dicat, et même parmi les employés
de la M. V. D. qui occupent déjà
un poste officiel.
L’engagement d’un indicateur se
fait souvent de la manière sui
vante : tard dans la soirée, un
civil, connu ou inconnu, se pré
sente à votre domicile et déclare
qu’il désire avoir un entretien
particulier avec vous. Il vous si
gnale qu’on a eu connaissance au
Bureau Economique des grandes
dépenses que vous avez faites dans
un magasin ou dans un restaurant,
qu’il y a eu chez vous une grande
réunion où l’on a beaucoup bu. et
que, naturellement, on se demande
d'où vient l'argent. Ou bien en
core on a rapporté des conversa
tions antigouvernementales que
vous avez tenues et vous devez
comprendre que si l’on donne suite
Catastrophe aérienne
en Chine...
42 morts
Nankin, 6 Janvier. — Un nouvel et
grava accident d’aviation a’est produit
hier aoir an China : un appareil d* la
Chine** National Airwaya, qui «a ren
dait de ChanghaT à Pékin, s’est écrasé
au sol pré* de l'aérodrome de Tsing-
T*o et a été complètement détruit.
Les 42 personne» qui i* trouvaient t
bord ont été tuée*.
On précis* qu* l'accident, de même
■naUennf là — «s» ! ~ r qu* la triple cataitroph* d* la nuit de
naissent la maîtrise. Les ecouter no*i, qui a coûté ta vi* a 62 peraon-
serait méconnaître que. dans "••• ** t dû ,u brouillard «t probable-
*os sociétés mécanisées, luxe -u u " Mf * dH »
. P n
capitale,
doit subsister une clientèle pour
la qualité pure, il se constitue
(lé plus en plus une clientèle de
. 1» lionne qualité. Peut-être même
< jjette', bonne Qualité scra-t-elle
,’J fleraalfe la seule forme de luxe
hui demeure possible ? Le * sur
mesure » devient hors de prix
et l’acheteur raffiné doit se con-
du soigné dans le stan-
1IIRÇ à MFP.FVF î Un second fait, dont
i t F le u r y Hôtel 1 opinion française ne s’était pas
IT FLEURY Hôtel suffisamment rendu compte,
c’est que la fabrication ne sé
suffit pas à elle-même : il faut
encore, quand on sort du do
maine proprement artistique,
que le produit soit suffisamment
contrôlé pour présenter un ni
veau minimum suffisant. L’ache
teur tiendra sans doute à rece-
voir le meilleur produit possible,
rn81 .*. , era sen sible aussi à la
certitude d’obtenir une qualité
ne donnant lieu à aucune décep
tion (nos fruits, par exemple,
ont reculé parfois devant les
“'î-î 5 californiens, non parce
qu ils étaient moins bons, mais
parce qu on leur reprochait
I > quelque insécurité dans leur ni-
4ot. p*ri», ai Janvier. L* veau moyen).
'PORT A PARIS (16* * C,
H - GIRAUDOUX. r Si ces no V ons 8 : 1.300 . v; J France peut en tirer plusieurs
, notaire. i5. rue po ° :i .leçons. Dès qu il s agit de créa-
Sôl Pari», ai Janvier. ; oB é tion, de fantaisie, de goût nous
iÏBnîiBnnNNilS > ! ™' ons ’ ie c , rols ’ ‘«‘«tÆ
LA BOURDONNAI^, mais nous ne le resterons que si
---fr. m. à P* a 00° ‘ nous maintenons dans ce
-• ’ré 5 «ne atmosphère d. culture" di!
rjjJt sons même de culture désintéres
sé* . -'«c» ix ~... est ]a source
à l’affaire cela pourrait avoir de
graves conséquences pour vous et
votre famille. Mais on estime les
services que vous avez rendus, on
espère qu’à l’avenir on pourra
compter sur vous... C'est un ca
marade qui est venu vous préve
nir, de peur que vous ne tombiez
dans un piège...
Vous remerciez. Et vous vous
séparez bons amis.
L’homme reviendra. Tant et si
bien que vous vous laisserez pren
dre. Et, un beau jour, vous vous
trouverez incorporé, par écrit,
dans les rangs des indicateur^.
Dans d’autres cas, on s’adres
sera à votre entourage. Votre ser
vante, ou même votre femme,
pensant vous rendre un grand ser
vice, s’engageront comme indica
teurs, espérant ainsi écarter les
soupçons qui pèsent sur vous... Les
femmes indicateurs sont nombreu
ses et la M. V. D. est bien rensei
gnée sur la vie familiale.
Chaque ville nouvelle
est d'abord un camp
Non moins précieux au régime
que les indicateurs, sont les déte
nus de cette N. K. V. D., qui suc
céda à la Guépéou, laquelle avait
elle-même remplacé la Tchéka. Il
n’y a pas uniquement des usi
nes modernes dans ces gigantes
ques centres industriels, et l’on
pourrait s’étonner de voir des ins
tallations désuètes dont l’exploita
tion est fiévreusement poursuivie
C’est que, pendant des années en
core, l’U. R. S. S. aura besoin de
chaque kilo de métal et que le
vieux matériel sera compensé par
une incroyable abondance de
main-d’œuvre.
Dieu merci, les détenus sont là
pour maintenir les réservoirs
humains à un niveau constant.
Aussi chaque ville, chaque usine,
a-t-elle commencé par être un
camp de la N. K. V. D.
Voici le processus de ces prodi
gieux épanouissements industriels :
Les géologues ont découvert de
nouveaux gisements.
Francisque Bornet.
(Suite page 2, col. 5, 6 et 7)
LA PRESSE
ET LA BAISSE
DES PRIX
Le Figaro estime que, non
seulement la presse doit par
ticiper an mouvement de
baisse déclenché par le gou
vernement, mais que c’est à
elle de donner l’exemple. Et,
déjà, notre journal se ven
drait couramment 3 fr. 80 si
le manque de monnaie déci
male ne nous avait interdit
cette réduction.
Divers projets sont à
l’étude pour faire bénéficier
les lecteurs d’une baisse ef
fective. Mais ils nécessitent
toute une organisation com
plexe à laquelle devront par
ticiper les nombreux services
de distribution et de vente et
il appartient à la Fédération
Nationale de la Presse, qui
examine actuellement la ques
tion, de prendre une décision.
L’idée de tirer, une fois la
semaine, les journaux sur six
pages, sans en changer le prix,
est une des solutions envi
sagées.
ROBERT LACOSTE, ministre
Production industrielle,
prononcé, hier soir, une al
locution radiodiffusée dont
nous publions ci-dessous les princi
paux passages.
La préoccupation essentielle du mi
nistre est d’aeeentner le mouvement de
baisse des prix par un nouvel élan de
la production et, aussi, par le « dcgel »
immédiat des stocks.
Les industriels qui seraient tentés
de « jouer à la hausse » doivent com
prendre que cette attitude est contraire
à leur intérêt. I.e mouvement en faveur
de la baisse a maintenant réussi. U
ne peut aller qu'en s’accentuant.
Les producteurs, dans leur quasi-
unanimité, sont très favorables d l’ex
périence en cours. Un circuit de
confiance s’est instauré entre eux et
le Gouvernement. Cette confiance va
sans doute avoir comme conséquence
immédiate un allégement de la pape
rasserie et du contrôle de l’Etat. L’élan
donné à l’économie par le choc psy
chologique doit être continué sur le
plan de la production par les indus
triels eux-mêmes. Nous ne pouvons
préjuger des mesures en préparation.
Mais nous pouvons affirmer qu’elles
s'inscriront dans ce climat nouveau
de confiance el qu’elles viseront à
laisser jouer au maximum l’esprit
d’initiative des producteurs.
Après avoir rendu hommage aux
producteurs qui ont accepté les sacri
fices que leur imposent les consignes
de M. Blum, M. Robert Lacoste, minis
tre de la Production industrielle, a
déclaré :
— Je sais pertinemment que la plu
part des industries dont j’ai la charge
ont accompli, depuis la Libération,
un effort de production dans des cir
constances parfois dramatiques, au
milieu d'un monde de difficultés nées
de l’épuisement matériel de la Fran
ce, de notre disette de matières pre
mières et d’énergie, de devises et de
main-d’œuvre.
Je sais que, dans tous les secteurs
de l’industrie et dans la plupart des
entreprises, ces producteurs ont ob
servé les disciplines de prix qui leur
ont été imposées et Ils l’ont fait, bien
souvent, en dépit des conséquences
qui en ont découlé pour le renouvel
lement de leur outillage ou l’aisance
de leur trésorerie.
Mais ma tâche ne consiste pas uni
quement dans l’application à mon
secteur de la baisse de prix décidée.
Mon devoir est également de tout faire
pour que la plus grande quantité pos
sible de marchandises fabriquées par
notre industrie soit mise à la dis
position du consommateur, aux nou
veaux prix.
S’il est exact qu’en cette période
d’effort national la mobilisation des
bonnes volontés soit nécessaire, il est
évident qu’elle ne saurait s’accompa
gner d’une tolérance à l’égard de ceux
qui, depuis la Libération, profitant
de l’aspiration commune à la liberté,
ont exploité les circonstances dans
un esprit de lucre. Ceux-là ont ruiné
en grande partie les bienfaisants ef
fets de l’effort des Industriels hon
nêtes et des travailleurs salariés,
(Snite page 2, col. 3)
DANS SON MESSAGE AU CONGRÈS AMÉRICAIN
M. TRUMAN SE PRONONCE
pour le service militaire
obligatoire...
...et il irace un plan de législation sociale
DEMAIN
Washington, 6 janvier. — Pronon
çant le discours d’ouverture du 80e
Congrès américain, le président Tru-
j man a souligné d’abord la nécessité
j pour les Etats-Unis de ratifier rapi-
j dement les traités avec les Etats sa-
tellites et d’augmenter les quotes d’im-
(1) Voir le Figaro des 27, 28, 29, j migration, puis il s’est déclaré parti-
30, 31 décembre, 1»», 2, 3 et 5-6 jan-j san d’une coopération internationale
vier. j e t a précisé que les Etats-Unis ont la
ferme volonté de ne pas se retrancher
de nouveau dans une politique isola
tionniste.
Mais la partie la plus significative
peut-être du message présidentiel a
été celle où M. Truman a présenté au
Congrès un programme de législation
du travail en quatre points, retirant
au pouvoir judiciaire toute autorité
en matière de grève et établissant une
commission chargée de contrôler dans
leur ensemble toutes les relations en
tre patrons et employés.
Le président Truman a mis en garde
le Congrès contre l’adoption à propos
des grèves de textes ayant un carac
tère répressif.
« Nous ne devons pas, a-t-il déclaré,
dans le but de frapper quelques lea
ders syndicaux, voter des lois pénales
qui limiteraient les droits légitimes du
LA MORT
DE PUSSEY
LE FROID
NE PERSISTERA PAS
PREVOIT L’O.N.M.
Une très forte atténuation de la va
gue de froid que nous subissons va se
faire sentir, nous a dit hier l’O.N.M.
Sauf dans la partie nord-est du terri
toire où il v aura probablement des j travail,
températures’de — ta», le temps va sel » Nous ne devons pas, sous le coup
radoucir considérablement. <1* ressentiments, mettre en danger no-
Acceptons-en l’augure. I ire liberté américaine par des actes
ne sont pas
nous invitent
*V.. ». t'-Z* “ ,IUUS limiter a Ja production
sss-j&ss*** ü.£s* dont ils nous recon^
m
don n L Uexemp l,
irréfléchis qui conduiraient à des ré
sultats indésirables et imprévus. »
Puis, abordant le problème militai
re, le président Truman a révélé que
l’effectif de l’armée serait ramené à
1.070.000 hommes à la date du 1er
juillet, la moitié des troupes étant af
fectées aux tâches d’occupation. Affir
mant que le pays devait donner l’exem
ple en vue de la réalisation du désar
mement collectif, le président Truman
a cependant souligné que l’établisse
ment d’un système de securité en était
la condition préalable,
Das le même ordre d’idées, le prési
dent Truman s’est déclaré partisan
d’un système de préparation militaire
obligatoire, afin que le pays puisse dis
poser, le cas échéant, d’une abondante
réserve de citoyens entraînés aux tâ
ches militaires. — (U.P.-A.P.)
EN COURANT
J
Un mandat...
’AI sous les f/eux la lettre d’un
officier de marine commandant
une canonnière en opération en
Indochine. J’y trouve le reflet
de l’indignation des combattants de
vant l’incompréhension et parfois
les insultes de quelques Français
pour qui la France semble n’étre
plus qu’une seconde patrie.
< Ces soldats, écrit le signataire,
sont des hommes jeunes, sportifs,
soignés dans leur tenue. Chez eux,
l’adjudant a le plus souvent vingt-
cinq ans. Tous aiment leur métier,
tous sont fiers de leurs chefs qui
ont prouvé leur courage pendant lu
guerre, tous sont dédaigneux des
« planqués » et tous sont éccrurés
de la politique et des petites saletés
électorales de la métropole. »
F.t l’officier rapporte la tragique
histoire d’un soldat à qui sa mère
avait expédié un mandat pour le
Secours Viet-Minh 1 Le mandat ar
riva le jour où l’on déterrait le
malheureux, les mains liées dans
le dos et les yeux arrachés.
Avant de prendre la plume, cer
tains polémistes feront bien de mé
diter et de mesurer enfin leurs res
ponsabilités.
Mais, sans attendre de telles
conversions, il s’aqit d'assurer ef
fectivement ! a Hoison morale in
dispensable entre la France et les
membres du corps expéditionnaire.
La mesure la plus pressante et la
plus efficace serait la création d’une
carte de correspondance spéciale,
analogue à celles qui existaient en
1939 et qui permettrait un contrôle
plus rapide de la censure et un
acheminement par avion.
Je suis persuadé qu’il suffira
d'exprimer ce vœu, qui est celui de
tous les parents de combattants,
pour qu’il soit aussitôt satisfait.
Georges Rayon.
La baisse des prix
dépassera-t-elle les 5 %
avant le 1 er mars ?
Au sujet de» déclaration» de
M. Philip laissant prévoir l’éven
tualité de baisse» supérieures à
5 %, et d’un nouveau palier de
5 % avant le 1er mars, on déclare
au ministère de l’Economie natio
nale que l’impression laissée par
lea premiers jours de l’expérience
est excellente et que des baisses
supérieures à fi % ont été effecti
vement enregistrées aux Halles
sur les produits comme les fruits,
le poisson et certains légumes
(mais non sur la viande, hélas !)
Le « choc psychoJogique » obtenu
peut amener sur le marché d'im
portant» stocks clandestins qui
contribueront, par le jeu de la
concurrence, à accentuer la baisse
au delà des S % légaux. Quant à
décider une nouvelle baisse de
S % avant le 1er mars, cela dé
pendra du déroulement de l’of.
fensive de déflation.
VERS U CREATION
DE 10.669 MAGASINS-TEMOINS
Le Secrétariat d’Etat à la Présidence
du Gouvernement communique :
Les représentants de la Fédération
nationale des Coopératives de Consom
mation ont été reçus hier à l’Hôtel
Matignon par M. Albert Gazier. -Ils ont
apporté l’accord complet de leurs or
ganisations à la politique de baisse
des prix. Ils ont déclaré qu’ils met
traient les 10.000 magasins coopéra
tifs à la disposition des pouvoirs pu
blics à titre de magasins-témoins.
Au nom du Président du Gouver
nement, M. Albert Gazier ies a vive
ment remerciés de leur précieux con
cours.
Jusqu'en juin
notre
ravitaillement
en viande
sera difficile
M. MIKJOZ PRÉPARE UN PLAN
pour combattre cette situation
D E la viande? Mais nous en avonst
s'écrieront ceux qui ne voient
que l’étal des bouchers momen
tanément garni. Abondance pré
caire cependant, et aux lende
mains de disette si l’on n’y avise dès
maintenant.
On sait que depuis l’échec du plan
Farge n 0 2 les bouchers vont se ravi
tailler à la source, par une tacite
licence. Mais les prix montent à la
consommation. A la Confédération gé
nérale de l’agriculture, on nous met
en garde contre des évaluations trop
optimistes, au sujet de notre cheptel -
Les stocks de frigo sont épuisés. No
tre plan d’importations échelonné jus
qu’en avril ne prévoit plus guère que
20.000 tonnes. De nombreux bouchers
veulent renoncer à ce système d’achats
directs, ruineux et qui provoque des
hausses illicites. La semaine prochaine
il y aura encore du porc, mais celui-ci
disparaîtra ensuite devant la taxation.
Les arrivages d’hier
à la Villette
Quant aux arrivages à la Villette,
mieux vaudrait n’en point parler :
536 bœufs hier, dont 239 irlandais;
321 veaux, 450 moutons!
Bref, nous allons entier dans une
période de disette camée qui peut du
rer jusqu’en juin, époque de recons
titution du bétail d'élevage.
La liberté commerciale? Le gouver
nement n'y tient guère en théorie et la
redoute en pratique.
M. Minjoz, bien qu’il ne veuille à
aucun prix être considéré comme un
ministre du Ravitaillement, prépare
cependant n n plan dans le silence du
cabinet.
Nous pouvons aujourd’hui en indi
quer les grandes lignes : création de
mutuelles à tous les stades du marché
de la viande. Ces mutuelles seront
composées de commissionnaires, de
chevillards, de bouchers en gros et
an détail. Seuls les mandataires de
chaque mutuelle seront habilités pour
les achats, évinçant ainsi les intermé
diaires inutiles.
Yves Dartois.
(Suite page 2, col. 2)
CHRONIQUE
LE MONUMENT
DE VICTOR HUG
i *
par Paul CLAUDEL
de l’Académie française.
L
ES
Parisiens n’ont pas l’air de se douter que c’est à ces
messieurs.^, comme on dit, de l’Occupation, qu’ils doivent un
des plus beaux monuments de leur bonne petite ville. Pas
qu’il y ait de leur faute, bien entendu ! Mais tout le monde
se souvient de la population dé bronze qui hérissait littéralement les
rues de la capitale quand Germania vint nous rendre visite. Quelle
tentation pour elle d’utiliser tout ce cuivre ! Elle n’y résista pas.
Aux grands hommes la patrie fut reconnaissante ! La patrie d’Hitler,
bien entendu. C’est eux qui eurent l’étrenne de ses fours crématoires.
Il est vrai que le Maréchal Pétain nous donnait, par voie d’affiches,
sa parole d’honneur que le métal récupéré servirait exclusivement aux
besoins défensifs de la viticulture, et que c’est dans un sentiment
national que, sous une forme bleue, la cendre symbolique de Benjamin
Godard viendrait rejoindre dans nos sacs, pour notre plus grand
profit, celle de Claude Bernard et de Shakespeare.
Adieu donc, Chappe ! Adieu, Broca ! Adieu, le couple enjuponné
des inventeurs de la quinine ! Adieu, le franc-tireur des Ternes !
Adieu, du milieu du quartier des Ternes également, le ballon qui
s’élevait majestueusement, en bronze ! et le petit « zoizeau », aussi
en bronze, qui y était astucieusement accroché ! Adieu, idole des
prolétaires, notre bonne grosse République : quelque part là-bas !
Un Paris mallarméen se peuple tout à coup de socles dédiés à
l'absence.
Mais le plus beau de ces trophées spirituels se dresse aujourd’hui
à ce carrefour vertigineux de directions que ledilité parisienne, non
loin de mon domicile actuel, a placé sous l’invocation de Victor
Hugo.
L’histoire naturelle a consacré toutes sortes de descriptions
curieuses aux modifications que l’âge introduit dans les procédés de
locomotion des différentes espèces animales. Chez les individus à
deux pattes, dont je fais partie, il arrive que les jambes ne servent
plus à grand’chose. Ce sont les yeux qui jouent le rôle principal,
comme chez les colimaçons. (On connaît la chanson des enfants :
Colimaçon borgne, montre-moi tes cornes, etc...) L’animal s’accroche
par les yeux à quelque repère solide, un tronc d’arbre, un réverbère,
par exemple, et il n’a plus qu’à se hâler dessus par le désir jusqu’à ce
qu’il l’ait atteint, pour recommencer indéfiniment la même opération.
Aussi quel émerveillement pour moi quand du fond du Métro je
découvris, pour m’y suspendre, le magnifique trognon qui décore
aujourd’hui la place Victor-Hugo ! Extirpé ! Littéralement extirpé !
J'aurais pesé quarante tonnes qu’un tel camarade à mon secours aurait
littéralement réussi à m’extirper de la profondeur !
Vous vous souvenez, encore, n’est-ce pas ? messieurs et mesdames,
de l'éblouissante batterie de cuisine qui, jadis, en ce même lieu,
satisfaisait à la convergence d’une douzaine de trajectoires rectilignes.
Le sculpteur n’avait pas plaint sa peine et les souscripteurs de la
souscription en avaient eu pour leur argent. Toutes les ressources de
l’allégorie avaient été loyalement utilisées. Qu’on arrivât du bois de
Boulogne, ou des Champs-Elysées, ou du Trocadéro, il y avait
toujours pour vous accueillir une personnalité instructive d’un geste
solennisé par le vert-de-gris. La légitime fierté de l’artiste se donnait
issue au milieu de ce char en marche, quoique immobile, vers l’avenir,
sous la forme d’une trompette publicitaire. Toutefois, le spectateur
exigeant et vaguement inquiet aurait pu se dire : Il manque quelque
chose ! — Quoi donc ? — Je ne sais ! — Un casque, peut-être ?
Et le sculpteur, triomphant, nous prenant par la main, nous fait faire
le tour de l'édifice. Le casque est là ! Un casque de cuirassier ! (en
bronze, naturellement, avec une belle grosse queue de cheval par
derrière, en bronze également).
Tout cela, disparu ! Ni casque, ni trompette. La panoplie a été
decrochee. Il ne reste plus, au milieu de cette assistance circulaire de
banques, de confiseries et d établissements de coiffure qui se donnent,
si j'e peux dire, la main, que, émanation désormais au détriment de
tout nom propre du lyrisme autochtone, l’incomparable Trognon pour
lequel j’essaye de vous faire partager mon admiration.
Il y a bien aussi, dans un coin, cette lamentable église de Saint-
Honoré d’Eylau. Mais tout le monde sait que Victor Hugo n’avait
que faire d’une église. Parlez-moi d’un arc de triomphe 1 Un arc de
triomphe juste à sa porte, pour un poète, comme c’est commode !
Nul doute que cette circonstance n’ait joué le rôle principal dans le
choix qu il fit, pour y abriter ses vieux jours, de la localité. Sans
même avoir besoin de mourir, il n’avait qu’à prendre place, de temps
en temps, sous la voûte pour en justifier au-dessus de lui la courbure.
(URK LA SUITE EN DEUXIEME PAGE.)
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iche) et Prouff,
Fspectlfs de Hou-
pu, qnl ne rencon-
-ta-mldl, à Pari»,
France (vu* par
Vincent).
A ‘~ l’het
aue
>nt un moral à tout
lent à notre sens [
équipe de coupe,
ants des Roubalslem
d’excellents footba.,
•a-t-elle à s’impnj,,
les et décidés défeu..
l’heure actuelle il n’est
en France, de pro-
lème plus important
que celui de la qualité.
Au dix-neuvième siècle,
et même vingtième, jusqu’au len
demain de la première guerre
mondiale, nous nous étions fait
dans le monde une spécialité de
ce type de production, dont on
Dns, car le poste
disputer des matchs
caractère que celai
P®
;ntion l’exhibition d,
1-alle de l’équipe d*
(temps souffrant, a re-j
nous reconnaissait, sinon le mo
nopole, du moins l’incontestable
maîtrise. Il existait une clientèle
internationale, suffisamment ri
che et cultivée, pour réclamer
des «rticles échappant à la vul
garité de la série, d’une série qui
n’avait pas encore fait les pro
grès qu’elle a réalisés depuis.
On peut se demander si deux
guerres, sans parler de la crise
de 1929, n’ont pas découronné
cette élite de consommateurs,
comme la tempête emporte quel
que toiture trop prétentieuse.
Pouvons-nous, dans ces condi
tions, espérer reprendre une ex
portation, hier encore largement
composée de produits de qua
lité ? Après plusieurs voyages
hors de France et hors d’Eu
rope, je garde la conviction que
nous ne devons pas renoncer à
un;, ce.*yp e d’exportation car il ex-
san, prime quelque chose d essentiel
‘■nit.’l dans la personnalité française.
Précisons qu’on nous demande
de rester nous-mêmes : pro
gramme difficile, car on ne nous
pardonnerait pas de trahir une
tradition dont le prestige est de
meuré éclatant.
Ayons soin de distinguer ici
qui effectuent dex ut-' plusieurs notions voisines, qui
ois dans d’exceUa liol ne son t pas sv nonymes : qualité,
n#ii n^nt hpnef:. , r » i J t <
bonne qualité, luxe, perfection
nement technique. La qualité (il
faudrait une majuscule) s’oppose
à la quantité et surtout à la sé
rie, en ce sens qu’elle comporte
une
NAUX
formés
tions
nquent
•n ce qui concerne li
t des instituteurs, jgj
’.nseignement primant
oreille, estimant sait
I plus d’inconvénient
varche de ses affaire i,
tant quelques semainti
dont les connaixsancu
lyslque laissent à d in.
cet instituteur exercer
nt’ incomplètement le
holt.
ncerne les aldes-moni • =
\e de souligner tout It
n être tiré. Ces apprn.;
des lia-
qu’ils peuvent béni /;■
mniti de manque à ÿc-|
as fonctionnaires, mau,
désignés aux postes hf
ués, qui de la zorîil
mus désormais par du
me garantie de compf-U
1 part, les aides-mon-
stinés à prendre u
nnanl rétribution — ni
tilitaire qui, comme c*p
maintenant dans le seul
dations sportives,
des-moniteurs
sociations sportives
’onc clairement que lu
ortives manquant du
tes ont une belle occs-
■ celle lacune en fnisas fjSj
de leurs dirigeants IÇj
■moniteur.
’â l’heure actudie un
derniers sont en siayl
ints Centres.
•nvisage également d'ur-j
suite, à l’Intention d<£
r, des stages de spéciA
qui leur permettrai est
succès, les fonctitjtM
portifs de clubs,
e enfin les stages sp<
oulent dans les Centra
: les comités rêgiona
intéressées, il faut
par André SIEGFRIED
qualité ne sont plus des notions
qu’on puisse envisager dans le
même sens qu’aux temps, pres
que encore néolithiques, de l’ar
tisan et de l’outil.
La masse tue la qualité, nous
le savons, mais Ja série, sinon la
masse, est compatible avec la
fabricalion de bonne qualité. Le
génie de l’invention artistique,
nous le possédons, sans déca
dence, mais la pratique de cette
fabrication difficile qui unit
l’organisation à la création né
cessite une réorganisation de
plusieurs de nos industries. On
a abusé du contraste, trop fa
cile, entre la qualité (avec une
majuscule) et la standardisation.
Il faut maintenant trouver, dans
un nombre croissant de circons
tances, une synthèse indus
trielle des deux conceptions, car
la qualité ne peut plus vivre
toute seule, ni surtout soutenir
seule notre activité. Mais, en re
vanche, les besoins de raffine
ment, la nostalgie d’un luxe ci
vilisé persistent, même dans le
monde de fer où nous vivons.
Pendant les cinq années de la
seconde guerre mondiale, l’ab
sence de la France sur les mar
chés internationaux a été res
sentie. Un certain type d’articles
qu’elle fournissait, essentielle
ment expressif d’une civilisa
tion, a manqué. L’exportation
américaine nous a remplacés,
sans parler des efforts d’une
industrie locale née de ces cir
constances exceptionnelles. J’ai
pu constater cependant, notam
ment en Amérique latine, que le
vide laissé par notre carence
n’avait pas été vraiment com
blé : nous apportons évidem
ment quelque chose d’irrempla
çable.
On nous demande de repren-
A nous de
création individuelle, ex- dre cette tradition ...
clusive de l’automatisme et de j e f a j re> en demeurant nous-mê
l’anonymat . : l’objet d’art est m es, mais sans perdre de vue
par définition unique ; 1 objet j qu’il y a désormais dans le
dit de qualité, sans être unique
ne pourrait être indéfiniment ré
ni
H
V
pété et multiplié sans perdre sa
raison d’être. 11 y a là un raffi
nement qui relève de l’esprit de
finesse, incompatible avec le
conformisme nés fabrications
mécaniques massives.
Mais,'à côté de fa qualité, il
y a la bonne qualité, ce qui n’est
pas la même chose. Le Français
est trop souvent tenté de croire
que son article de qualité est
toujours de bonne qualité et
qu’un article de série se classe
naturellement dans la camelote.
se peut qu’il en ait été ainsi
au début de la standardisation : |
e rendement de ces i r Cheap and nasty, bon marché;
tus satisfaisants. i:i i ; mauvais, disait-on volontiers!
'nc™ecmnafimnt S ”tr Mais aujourd’hui nulle confusion
ce aux crédits de l’Edt n’est plus dangereuse, car il
le, il peut être n’est plus vrai que la qualité
\cat P ear b s!Trôbtime\u> une garantie de bonne qua-
incapables de résoui^ J lté, ni que la sérié ne puisse
fournir des articles excellents,
solides, faits de bonne matière,
soignés et même raffinés.
Les conditions de la produc
tion se sont, en effet, transfor
mées de telle façon qu’il serait
fatal de s’attarder maintenant à
des conceptions périmées. Tels
articles standardisés sont supé
rieurs du point de vue de la
conscience apportée à la fabri
cation : le vrai luxe peut très
bien alors se trouver du côté de
la série et il serait ridicule de
f irétendre, comme on le fait par
ois, que l’usine moderne, prati
quant la fabrication de masse,
va à l’encontre du vrai progrès.
La limite entre la qualité et la
bonne qualité demande donc
à être précisée, les différentes
provinces de la clientèle ne se
répartissant plus comme autre
fois.
monde quelque chose de changé.
André SIEGFRIED,
de VAcadémie française.
M. MARIUS MOUTET
QUITTE DEMAIN
SAIGON POUR PARIS
« J'ai la preuve absolue de la préméditation
vietnamienne dans l'attaque qui a été préparée
de longue main » a déclaré le ministre
" Le moral
de nos troupes
est magnifique ”
assure le général LECLERC
apres sa tournée d'inspection
(De notre envoyé spécial
Pierre VOISIN)
Saigon, 6 janvier. — Achevant
la tournée de tons les postes d’In
dochine, le général Leclerc , reve
nant de Mytho, nous reçoit à Sai
gon. Paraissant en excellente for
me, le visage brûlé par le soleil,
le regard pétillant, le général s’ex
cuse de ne pouvoir faire aucune
déclaration de fond avant d'avoir
rendu compte de sa mission au
chef du Gouvernement. Il évite
les questions précises, refuse de
donner des impressions d'ensem
ble, mais se déclare émerveillé du
moral magnifique de toutes les
troupes françaises.
Le ministre de la France d’ou
tre-mer, M. Marius Moutet, quit
tera Saigon mercredi, à sept heu
res, pour Paris. Le général Mor-
lière arrive ce soir à Saigon, le
colonel Dcbes prend le comman
dement du Tonltin.
Tandis qu'mt Tonkin se dérou
lent des combats sanglants , Fran
çais et Cochinchinois échangent
des balles pacifiques au cercle
sportif de Saigon, pour les cham
pionnats de tennis de Cochinchi-
ne, où une grosse affluence est
amicalement mêlée.
Saigon, 6 janvier. — Recevant la
presse unioniste de Saigon, M. Ma
rius Moutet, ministre de la France
d’outre-mer, a déclaré :
« Mes impressions de Hanoi sont
absolument navrantes. J’ai voulu
me rendre compte par moi-même.
Je puis vous affirmer que j’ai la
preuve absolue de la préméditation
vietnamienne dans l’attaque qui a
bien été préparée de longue main.
Je vous assure que j’étais loin de
m’attendre à cela.
» Ma position maintenant est
nette : l’attaque du 19 décembre,
sa nature, sa préméditation et ses
développements nous contraignent
à une action militaire. Lorsque
l’armée aura rétabli l’ordre, il sera
possible d’examiner à nouveau les
problèmes politiques. >
Le ministre a ajouté :
< Je vais couvrir à Paris le com
mandement et les autorités qui,
conformément à l’ordre du gouver
nement, ont attendu jusqu à 1 ex
trême limite pour intervenir. >
Sollicité d’exprimer son opinion
sur M. Ho Ch! Minh, M. Marius
Moutet a déclaré qu’il ne croyait
pas que celui-ci ait eu une part dé
terminante dans les événements et
qu’il a peut-être été débordé.
S’entretenant, un peu plus tard,
avec un groupe de journalistes, M.
Moutet a dit notamment :
c Je ne vois rien apparaître dans
l’avenir immédiat, que des opéra
tions militaires.
> Je suis certain que ceux qui dé
tiennent réellement le pouvoir dans
le gouvernement vietnamien ne veu
lent pas d’un accord. Il eût été très
facile d’établir un contact lorsque
je me trouvais à Hanoï. »
Parlant de la lettre d’invitation
de Ho Chi Minh, qui a été diffusée
par la radio vietnamienne, M. Mou
tet a remarqué :
« Un tel appel ne peut pas être
pris au sérieux ; il ne s’agit évi
demment là que d’un acte de pro
pagande. » (A.F.P.)
Une déclaration
de M. Sainteny
Hanoi, 6 janvier. — M. Sainteny,
commissaire de la République au Ton
kln, interrogé sur la situation ei
Indochine, a déclaré hier :
De toute évidence, ce qui domine
pour le moment la situation c’est le
problème militaire el la nécessité de
rétablir l’ordre. Nous croyons qu’à la
faveur du retour à l’ordre, le peuple
vietnamien, qui s’est laissé entraîner
dans cette terrible aventure, compren
dra qu’il a été criminellement trompé
par le mouvement du Viet-Minh.
Il appartiendra donc au peuple, a
poursuivi M. Sainteny, de chercher des
personnalités capables de reprendre en
main la direction des affaires. Nous
croyons que ces personnalités existent,
el nous attendrons le jour où se for
mera de nouveau un gouvernement
Avec ce gouvernement, il n'y a pas de
raison que nous ne puissions pas nous
entendre.
(Suite page 3, col. 6 et 7)
LA CAMPAGNE GOUVERNEMENTALE
EN FAVEUR DE LA BAISSE
Il faut mettre fin
aux circuits anormaux
qui détournent la marchandise
affirme M. Robert Lacoste
Ministre de la Prodnction industrielle
M.TS
>res moyens
J.-F. Brisson.
JE REVIENS DE RUSSIE"»
IX.- Deux piliers de FU.R.S.S.:
l’indicateur et le prisonnier
AU VOYAGE
MAROC
PAR AVION
ÜRE PARTICULIERE
Fès - Rabat - MoHnèi
'allée* d* l’Atlas
Colonne de déporté*.
(Dessins d’Etienne Morin)
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BELLE-VUE T, ’« |
:rt toute l’anne®
ministériels
780
stantin
de Justice Pari»,
fEL PARTIC
BSCURE, mais puissante, la
foule des indicateurs est
éparpillée à travers
l'U. R. S. S.
Ces indicateurs ne sont pas des
agents appointés par la M. V. D.
(organisme qui correspond au mi
nistère de l’Intérieur). Dans cer
taines occasions, ils obtiendront le
remboursement de leurs dépenses,
s’ils peuvent prouver qu’elles
étaient indispensables pour l’ob
tention d’un renseignement, mais
ils n’ont pas de salaire fixe.
Les rapports d’indicateurs sont
signés d’un pseudonyme connu
seulement du chef de la section,
pseudonyme que l’agent a choisi
lorsqu’il s’est engagé, en même
temps qu’on lui attribuait un nu
méro d’ordre. Le fac-similé de sa
signature se trouve sur sa feuille
d’engagement.
Enrôlé !
Il m’est arrivé de vouloir congé
dier de mauvais ouvriers et de me
heurter à une résistance incom
préhensible. Le syndicat ouvrier
et le Parti étaient d’accord avec
moi. Pourtant, il y avait toujours
quelque chose pour empêcher de
mettre mes ordres à exécution :
c’est qu’il s’agissait d’indicateurs
importants. On en trouve parmi
les secrétaires du Parti ou de syn
dicat, et même parmi les employés
de la M. V. D. qui occupent déjà
un poste officiel.
L’engagement d’un indicateur se
fait souvent de la manière sui
vante : tard dans la soirée, un
civil, connu ou inconnu, se pré
sente à votre domicile et déclare
qu’il désire avoir un entretien
particulier avec vous. Il vous si
gnale qu’on a eu connaissance au
Bureau Economique des grandes
dépenses que vous avez faites dans
un magasin ou dans un restaurant,
qu’il y a eu chez vous une grande
réunion où l’on a beaucoup bu. et
que, naturellement, on se demande
d'où vient l'argent. Ou bien en
core on a rapporté des conversa
tions antigouvernementales que
vous avez tenues et vous devez
comprendre que si l’on donne suite
Catastrophe aérienne
en Chine...
42 morts
Nankin, 6 Janvier. — Un nouvel et
grava accident d’aviation a’est produit
hier aoir an China : un appareil d* la
Chine** National Airwaya, qui «a ren
dait de ChanghaT à Pékin, s’est écrasé
au sol pré* de l'aérodrome de Tsing-
T*o et a été complètement détruit.
Les 42 personne» qui i* trouvaient t
bord ont été tuée*.
On précis* qu* l'accident, de même
■naUennf là — «s» ! ~ r qu* la triple cataitroph* d* la nuit de
naissent la maîtrise. Les ecouter no*i, qui a coûté ta vi* a 62 peraon-
serait méconnaître que. dans "••• ** t dû ,u brouillard «t probable-
*os sociétés mécanisées, luxe -u u " Mf * dH »
. P n
capitale,
doit subsister une clientèle pour
la qualité pure, il se constitue
(lé plus en plus une clientèle de
. 1» lionne qualité. Peut-être même
< jjette', bonne Qualité scra-t-elle
,’J fleraalfe la seule forme de luxe
hui demeure possible ? Le * sur
mesure » devient hors de prix
et l’acheteur raffiné doit se con-
du soigné dans le stan-
1IIRÇ à MFP.FVF î Un second fait, dont
i t F le u r y Hôtel 1 opinion française ne s’était pas
IT FLEURY Hôtel suffisamment rendu compte,
c’est que la fabrication ne sé
suffit pas à elle-même : il faut
encore, quand on sort du do
maine proprement artistique,
que le produit soit suffisamment
contrôlé pour présenter un ni
veau minimum suffisant. L’ache
teur tiendra sans doute à rece-
voir le meilleur produit possible,
rn81 .*. , era sen sible aussi à la
certitude d’obtenir une qualité
ne donnant lieu à aucune décep
tion (nos fruits, par exemple,
ont reculé parfois devant les
“'î-î 5 californiens, non parce
qu ils étaient moins bons, mais
parce qu on leur reprochait
I > quelque insécurité dans leur ni-
4ot. p*ri», ai Janvier. L* veau moyen).
'PORT A PARIS (16* * C,
H - GIRAUDOUX. r Si ces no V ons 8 : 1.300 . v; J France peut en tirer plusieurs
, notaire. i5. rue po ° :i .leçons. Dès qu il s agit de créa-
Sôl Pari», ai Janvier. ; oB é tion, de fantaisie, de goût nous
iÏBnîiBnnNNilS > ! ™' ons ’ ie c , rols ’ ‘«‘«tÆ
LA BOURDONNAI^, mais nous ne le resterons que si
---fr. m. à P* a 00° ‘ nous maintenons dans ce
-• ’ré 5 «ne atmosphère d. culture" di!
rjjJt sons même de culture désintéres
sé* . -'«c» ix ~... est ]a source
à l’affaire cela pourrait avoir de
graves conséquences pour vous et
votre famille. Mais on estime les
services que vous avez rendus, on
espère qu’à l’avenir on pourra
compter sur vous... C'est un ca
marade qui est venu vous préve
nir, de peur que vous ne tombiez
dans un piège...
Vous remerciez. Et vous vous
séparez bons amis.
L’homme reviendra. Tant et si
bien que vous vous laisserez pren
dre. Et, un beau jour, vous vous
trouverez incorporé, par écrit,
dans les rangs des indicateur^.
Dans d’autres cas, on s’adres
sera à votre entourage. Votre ser
vante, ou même votre femme,
pensant vous rendre un grand ser
vice, s’engageront comme indica
teurs, espérant ainsi écarter les
soupçons qui pèsent sur vous... Les
femmes indicateurs sont nombreu
ses et la M. V. D. est bien rensei
gnée sur la vie familiale.
Chaque ville nouvelle
est d'abord un camp
Non moins précieux au régime
que les indicateurs, sont les déte
nus de cette N. K. V. D., qui suc
céda à la Guépéou, laquelle avait
elle-même remplacé la Tchéka. Il
n’y a pas uniquement des usi
nes modernes dans ces gigantes
ques centres industriels, et l’on
pourrait s’étonner de voir des ins
tallations désuètes dont l’exploita
tion est fiévreusement poursuivie
C’est que, pendant des années en
core, l’U. R. S. S. aura besoin de
chaque kilo de métal et que le
vieux matériel sera compensé par
une incroyable abondance de
main-d’œuvre.
Dieu merci, les détenus sont là
pour maintenir les réservoirs
humains à un niveau constant.
Aussi chaque ville, chaque usine,
a-t-elle commencé par être un
camp de la N. K. V. D.
Voici le processus de ces prodi
gieux épanouissements industriels :
Les géologues ont découvert de
nouveaux gisements.
Francisque Bornet.
(Suite page 2, col. 5, 6 et 7)
LA PRESSE
ET LA BAISSE
DES PRIX
Le Figaro estime que, non
seulement la presse doit par
ticiper an mouvement de
baisse déclenché par le gou
vernement, mais que c’est à
elle de donner l’exemple. Et,
déjà, notre journal se ven
drait couramment 3 fr. 80 si
le manque de monnaie déci
male ne nous avait interdit
cette réduction.
Divers projets sont à
l’étude pour faire bénéficier
les lecteurs d’une baisse ef
fective. Mais ils nécessitent
toute une organisation com
plexe à laquelle devront par
ticiper les nombreux services
de distribution et de vente et
il appartient à la Fédération
Nationale de la Presse, qui
examine actuellement la ques
tion, de prendre une décision.
L’idée de tirer, une fois la
semaine, les journaux sur six
pages, sans en changer le prix,
est une des solutions envi
sagées.
ROBERT LACOSTE, ministre
Production industrielle,
prononcé, hier soir, une al
locution radiodiffusée dont
nous publions ci-dessous les princi
paux passages.
La préoccupation essentielle du mi
nistre est d’aeeentner le mouvement de
baisse des prix par un nouvel élan de
la production et, aussi, par le « dcgel »
immédiat des stocks.
Les industriels qui seraient tentés
de « jouer à la hausse » doivent com
prendre que cette attitude est contraire
à leur intérêt. I.e mouvement en faveur
de la baisse a maintenant réussi. U
ne peut aller qu'en s’accentuant.
Les producteurs, dans leur quasi-
unanimité, sont très favorables d l’ex
périence en cours. Un circuit de
confiance s’est instauré entre eux et
le Gouvernement. Cette confiance va
sans doute avoir comme conséquence
immédiate un allégement de la pape
rasserie et du contrôle de l’Etat. L’élan
donné à l’économie par le choc psy
chologique doit être continué sur le
plan de la production par les indus
triels eux-mêmes. Nous ne pouvons
préjuger des mesures en préparation.
Mais nous pouvons affirmer qu’elles
s'inscriront dans ce climat nouveau
de confiance el qu’elles viseront à
laisser jouer au maximum l’esprit
d’initiative des producteurs.
Après avoir rendu hommage aux
producteurs qui ont accepté les sacri
fices que leur imposent les consignes
de M. Blum, M. Robert Lacoste, minis
tre de la Production industrielle, a
déclaré :
— Je sais pertinemment que la plu
part des industries dont j’ai la charge
ont accompli, depuis la Libération,
un effort de production dans des cir
constances parfois dramatiques, au
milieu d'un monde de difficultés nées
de l’épuisement matériel de la Fran
ce, de notre disette de matières pre
mières et d’énergie, de devises et de
main-d’œuvre.
Je sais que, dans tous les secteurs
de l’industrie et dans la plupart des
entreprises, ces producteurs ont ob
servé les disciplines de prix qui leur
ont été imposées et Ils l’ont fait, bien
souvent, en dépit des conséquences
qui en ont découlé pour le renouvel
lement de leur outillage ou l’aisance
de leur trésorerie.
Mais ma tâche ne consiste pas uni
quement dans l’application à mon
secteur de la baisse de prix décidée.
Mon devoir est également de tout faire
pour que la plus grande quantité pos
sible de marchandises fabriquées par
notre industrie soit mise à la dis
position du consommateur, aux nou
veaux prix.
S’il est exact qu’en cette période
d’effort national la mobilisation des
bonnes volontés soit nécessaire, il est
évident qu’elle ne saurait s’accompa
gner d’une tolérance à l’égard de ceux
qui, depuis la Libération, profitant
de l’aspiration commune à la liberté,
ont exploité les circonstances dans
un esprit de lucre. Ceux-là ont ruiné
en grande partie les bienfaisants ef
fets de l’effort des Industriels hon
nêtes et des travailleurs salariés,
(Snite page 2, col. 3)
DANS SON MESSAGE AU CONGRÈS AMÉRICAIN
M. TRUMAN SE PRONONCE
pour le service militaire
obligatoire...
...et il irace un plan de législation sociale
DEMAIN
Washington, 6 janvier. — Pronon
çant le discours d’ouverture du 80e
Congrès américain, le président Tru-
j man a souligné d’abord la nécessité
j pour les Etats-Unis de ratifier rapi-
j dement les traités avec les Etats sa-
tellites et d’augmenter les quotes d’im-
(1) Voir le Figaro des 27, 28, 29, j migration, puis il s’est déclaré parti-
30, 31 décembre, 1»», 2, 3 et 5-6 jan-j san d’une coopération internationale
vier. j e t a précisé que les Etats-Unis ont la
ferme volonté de ne pas se retrancher
de nouveau dans une politique isola
tionniste.
Mais la partie la plus significative
peut-être du message présidentiel a
été celle où M. Truman a présenté au
Congrès un programme de législation
du travail en quatre points, retirant
au pouvoir judiciaire toute autorité
en matière de grève et établissant une
commission chargée de contrôler dans
leur ensemble toutes les relations en
tre patrons et employés.
Le président Truman a mis en garde
le Congrès contre l’adoption à propos
des grèves de textes ayant un carac
tère répressif.
« Nous ne devons pas, a-t-il déclaré,
dans le but de frapper quelques lea
ders syndicaux, voter des lois pénales
qui limiteraient les droits légitimes du
LA MORT
DE PUSSEY
LE FROID
NE PERSISTERA PAS
PREVOIT L’O.N.M.
Une très forte atténuation de la va
gue de froid que nous subissons va se
faire sentir, nous a dit hier l’O.N.M.
Sauf dans la partie nord-est du terri
toire où il v aura probablement des j travail,
températures’de — ta», le temps va sel » Nous ne devons pas, sous le coup
radoucir considérablement. <1* ressentiments, mettre en danger no-
Acceptons-en l’augure. I ire liberté américaine par des actes
ne sont pas
nous invitent
*V.. ». t'-Z* “ ,IUUS limiter a Ja production
sss-j&ss*** ü.£s* dont ils nous recon^
m
don n L Uexemp l,
irréfléchis qui conduiraient à des ré
sultats indésirables et imprévus. »
Puis, abordant le problème militai
re, le président Truman a révélé que
l’effectif de l’armée serait ramené à
1.070.000 hommes à la date du 1er
juillet, la moitié des troupes étant af
fectées aux tâches d’occupation. Affir
mant que le pays devait donner l’exem
ple en vue de la réalisation du désar
mement collectif, le président Truman
a cependant souligné que l’établisse
ment d’un système de securité en était
la condition préalable,
Das le même ordre d’idées, le prési
dent Truman s’est déclaré partisan
d’un système de préparation militaire
obligatoire, afin que le pays puisse dis
poser, le cas échéant, d’une abondante
réserve de citoyens entraînés aux tâ
ches militaires. — (U.P.-A.P.)
EN COURANT
J
Un mandat...
’AI sous les f/eux la lettre d’un
officier de marine commandant
une canonnière en opération en
Indochine. J’y trouve le reflet
de l’indignation des combattants de
vant l’incompréhension et parfois
les insultes de quelques Français
pour qui la France semble n’étre
plus qu’une seconde patrie.
< Ces soldats, écrit le signataire,
sont des hommes jeunes, sportifs,
soignés dans leur tenue. Chez eux,
l’adjudant a le plus souvent vingt-
cinq ans. Tous aiment leur métier,
tous sont fiers de leurs chefs qui
ont prouvé leur courage pendant lu
guerre, tous sont dédaigneux des
« planqués » et tous sont éccrurés
de la politique et des petites saletés
électorales de la métropole. »
F.t l’officier rapporte la tragique
histoire d’un soldat à qui sa mère
avait expédié un mandat pour le
Secours Viet-Minh 1 Le mandat ar
riva le jour où l’on déterrait le
malheureux, les mains liées dans
le dos et les yeux arrachés.
Avant de prendre la plume, cer
tains polémistes feront bien de mé
diter et de mesurer enfin leurs res
ponsabilités.
Mais, sans attendre de telles
conversions, il s’aqit d'assurer ef
fectivement ! a Hoison morale in
dispensable entre la France et les
membres du corps expéditionnaire.
La mesure la plus pressante et la
plus efficace serait la création d’une
carte de correspondance spéciale,
analogue à celles qui existaient en
1939 et qui permettrait un contrôle
plus rapide de la censure et un
acheminement par avion.
Je suis persuadé qu’il suffira
d'exprimer ce vœu, qui est celui de
tous les parents de combattants,
pour qu’il soit aussitôt satisfait.
Georges Rayon.
La baisse des prix
dépassera-t-elle les 5 %
avant le 1 er mars ?
Au sujet de» déclaration» de
M. Philip laissant prévoir l’éven
tualité de baisse» supérieures à
5 %, et d’un nouveau palier de
5 % avant le 1er mars, on déclare
au ministère de l’Economie natio
nale que l’impression laissée par
lea premiers jours de l’expérience
est excellente et que des baisses
supérieures à fi % ont été effecti
vement enregistrées aux Halles
sur les produits comme les fruits,
le poisson et certains légumes
(mais non sur la viande, hélas !)
Le « choc psychoJogique » obtenu
peut amener sur le marché d'im
portant» stocks clandestins qui
contribueront, par le jeu de la
concurrence, à accentuer la baisse
au delà des S % légaux. Quant à
décider une nouvelle baisse de
S % avant le 1er mars, cela dé
pendra du déroulement de l’of.
fensive de déflation.
VERS U CREATION
DE 10.669 MAGASINS-TEMOINS
Le Secrétariat d’Etat à la Présidence
du Gouvernement communique :
Les représentants de la Fédération
nationale des Coopératives de Consom
mation ont été reçus hier à l’Hôtel
Matignon par M. Albert Gazier. -Ils ont
apporté l’accord complet de leurs or
ganisations à la politique de baisse
des prix. Ils ont déclaré qu’ils met
traient les 10.000 magasins coopéra
tifs à la disposition des pouvoirs pu
blics à titre de magasins-témoins.
Au nom du Président du Gouver
nement, M. Albert Gazier ies a vive
ment remerciés de leur précieux con
cours.
Jusqu'en juin
notre
ravitaillement
en viande
sera difficile
M. MIKJOZ PRÉPARE UN PLAN
pour combattre cette situation
D E la viande? Mais nous en avonst
s'écrieront ceux qui ne voient
que l’étal des bouchers momen
tanément garni. Abondance pré
caire cependant, et aux lende
mains de disette si l’on n’y avise dès
maintenant.
On sait que depuis l’échec du plan
Farge n 0 2 les bouchers vont se ravi
tailler à la source, par une tacite
licence. Mais les prix montent à la
consommation. A la Confédération gé
nérale de l’agriculture, on nous met
en garde contre des évaluations trop
optimistes, au sujet de notre cheptel -
Les stocks de frigo sont épuisés. No
tre plan d’importations échelonné jus
qu’en avril ne prévoit plus guère que
20.000 tonnes. De nombreux bouchers
veulent renoncer à ce système d’achats
directs, ruineux et qui provoque des
hausses illicites. La semaine prochaine
il y aura encore du porc, mais celui-ci
disparaîtra ensuite devant la taxation.
Les arrivages d’hier
à la Villette
Quant aux arrivages à la Villette,
mieux vaudrait n’en point parler :
536 bœufs hier, dont 239 irlandais;
321 veaux, 450 moutons!
Bref, nous allons entier dans une
période de disette camée qui peut du
rer jusqu’en juin, époque de recons
titution du bétail d'élevage.
La liberté commerciale? Le gouver
nement n'y tient guère en théorie et la
redoute en pratique.
M. Minjoz, bien qu’il ne veuille à
aucun prix être considéré comme un
ministre du Ravitaillement, prépare
cependant n n plan dans le silence du
cabinet.
Nous pouvons aujourd’hui en indi
quer les grandes lignes : création de
mutuelles à tous les stades du marché
de la viande. Ces mutuelles seront
composées de commissionnaires, de
chevillards, de bouchers en gros et
an détail. Seuls les mandataires de
chaque mutuelle seront habilités pour
les achats, évinçant ainsi les intermé
diaires inutiles.
Yves Dartois.
(Suite page 2, col. 2)
CHRONIQUE
LE MONUMENT
DE VICTOR HUG
i *
par Paul CLAUDEL
de l’Académie française.
L
ES
Parisiens n’ont pas l’air de se douter que c’est à ces
messieurs.^, comme on dit, de l’Occupation, qu’ils doivent un
des plus beaux monuments de leur bonne petite ville. Pas
qu’il y ait de leur faute, bien entendu ! Mais tout le monde
se souvient de la population dé bronze qui hérissait littéralement les
rues de la capitale quand Germania vint nous rendre visite. Quelle
tentation pour elle d’utiliser tout ce cuivre ! Elle n’y résista pas.
Aux grands hommes la patrie fut reconnaissante ! La patrie d’Hitler,
bien entendu. C’est eux qui eurent l’étrenne de ses fours crématoires.
Il est vrai que le Maréchal Pétain nous donnait, par voie d’affiches,
sa parole d’honneur que le métal récupéré servirait exclusivement aux
besoins défensifs de la viticulture, et que c’est dans un sentiment
national que, sous une forme bleue, la cendre symbolique de Benjamin
Godard viendrait rejoindre dans nos sacs, pour notre plus grand
profit, celle de Claude Bernard et de Shakespeare.
Adieu donc, Chappe ! Adieu, Broca ! Adieu, le couple enjuponné
des inventeurs de la quinine ! Adieu, le franc-tireur des Ternes !
Adieu, du milieu du quartier des Ternes également, le ballon qui
s’élevait majestueusement, en bronze ! et le petit « zoizeau », aussi
en bronze, qui y était astucieusement accroché ! Adieu, idole des
prolétaires, notre bonne grosse République : quelque part là-bas !
Un Paris mallarméen se peuple tout à coup de socles dédiés à
l'absence.
Mais le plus beau de ces trophées spirituels se dresse aujourd’hui
à ce carrefour vertigineux de directions que ledilité parisienne, non
loin de mon domicile actuel, a placé sous l’invocation de Victor
Hugo.
L’histoire naturelle a consacré toutes sortes de descriptions
curieuses aux modifications que l’âge introduit dans les procédés de
locomotion des différentes espèces animales. Chez les individus à
deux pattes, dont je fais partie, il arrive que les jambes ne servent
plus à grand’chose. Ce sont les yeux qui jouent le rôle principal,
comme chez les colimaçons. (On connaît la chanson des enfants :
Colimaçon borgne, montre-moi tes cornes, etc...) L’animal s’accroche
par les yeux à quelque repère solide, un tronc d’arbre, un réverbère,
par exemple, et il n’a plus qu’à se hâler dessus par le désir jusqu’à ce
qu’il l’ait atteint, pour recommencer indéfiniment la même opération.
Aussi quel émerveillement pour moi quand du fond du Métro je
découvris, pour m’y suspendre, le magnifique trognon qui décore
aujourd’hui la place Victor-Hugo ! Extirpé ! Littéralement extirpé !
J'aurais pesé quarante tonnes qu’un tel camarade à mon secours aurait
littéralement réussi à m’extirper de la profondeur !
Vous vous souvenez, encore, n’est-ce pas ? messieurs et mesdames,
de l'éblouissante batterie de cuisine qui, jadis, en ce même lieu,
satisfaisait à la convergence d’une douzaine de trajectoires rectilignes.
Le sculpteur n’avait pas plaint sa peine et les souscripteurs de la
souscription en avaient eu pour leur argent. Toutes les ressources de
l’allégorie avaient été loyalement utilisées. Qu’on arrivât du bois de
Boulogne, ou des Champs-Elysées, ou du Trocadéro, il y avait
toujours pour vous accueillir une personnalité instructive d’un geste
solennisé par le vert-de-gris. La légitime fierté de l’artiste se donnait
issue au milieu de ce char en marche, quoique immobile, vers l’avenir,
sous la forme d’une trompette publicitaire. Toutefois, le spectateur
exigeant et vaguement inquiet aurait pu se dire : Il manque quelque
chose ! — Quoi donc ? — Je ne sais ! — Un casque, peut-être ?
Et le sculpteur, triomphant, nous prenant par la main, nous fait faire
le tour de l'édifice. Le casque est là ! Un casque de cuirassier ! (en
bronze, naturellement, avec une belle grosse queue de cheval par
derrière, en bronze également).
Tout cela, disparu ! Ni casque, ni trompette. La panoplie a été
decrochee. Il ne reste plus, au milieu de cette assistance circulaire de
banques, de confiseries et d établissements de coiffure qui se donnent,
si j'e peux dire, la main, que, émanation désormais au détriment de
tout nom propre du lyrisme autochtone, l’incomparable Trognon pour
lequel j’essaye de vous faire partager mon admiration.
Il y a bien aussi, dans un coin, cette lamentable église de Saint-
Honoré d’Eylau. Mais tout le monde sait que Victor Hugo n’avait
que faire d’une église. Parlez-moi d’un arc de triomphe 1 Un arc de
triomphe juste à sa porte, pour un poète, comme c’est commode !
Nul doute que cette circonstance n’ait joué le rôle principal dans le
choix qu il fit, pour y abriter ses vieux jours, de la localité. Sans
même avoir besoin de mourir, il n’avait qu’à prendre place, de temps
en temps, sous la voûte pour en justifier au-dessus de lui la courbure.
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