Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1929-01-06
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 janvier 1929 06 janvier 1929
Description : 1929/01/06 (A45,N15855). 1929/01/06 (A45,N15855).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5437024
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
La Dé
A
LE PETIT ALGÉRIEN
45 e ANNEE
N° 15855
25
ÊÊD î.
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Alger. Algérie 21 ir. 50 4o tr. go it .
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DIMANCHE 6 JANVIER 1929
Nouvelles du Jour
Le mauvais temps continue à sévir en
France. On signale un froid excessif, de
la pluie, des bourrasques de neige et Je
vent.
On aurait découvert un complot con
tre le roi d’Italie. M. Mussolini a donné
l’ordre d’observer le plus grand silence
à ce sujet.
Poursuivant son instruction du krach
de la « Gazette du Franc », M. Glard a
inculpé d’escroqueries, abus cîe confian
ce et complicité, M. Charles Bertrand,
ancien député.
Le « Comte Zeppelin » entreprendrait,
courant mars, une grande randonnée au-
dessus de la Méditerranée, en Egypte
et en Palestine.
Une légère amélioration a été constatée
dans la santé du roi d’Angleterre.
Les aviateurs Reine et Serre vont sur
voler la région où ils ont été détenu»
pendant quatre mois.
M. Steeg a quitté Rabat pour s’embar
quer, à Casablanca, à destination de Mar
seille. Il sera à Paris mardi.
LETTRE DE TUNIS
M. Loeiao Saint à Râlât
M. Maneeron a Tunis
3 janvier 1929.
U y a longtemps que M. Lucien
Saint avait les yeux tournés vers le
Maghreb. Le Maroc l’attirait. Alger
ne lui déplaisait pas. Il avait pu
traverser nos trois départements al
gériens de l’Est à l’Ouest. Et, bien
que rapide, son voyage lui avait
permis de se rendre compte de l'œu
vre qui reste encore à accomplir
chez notre voisine cependant ma
jeure et déjà si riche. Ne fut-il pas
24 heures, gouverneur général de
l’Algérie ! L’ « Officiel » n’en porte
pas la trace, mais le décret a été
signé.
M. Lucien Saint va retraverser
l’Algérie, à moins, ce qui est plus
sûr, qu’il ne touche Paris d'abord
pour regagner Rabat ensuite, cù la
confiance du gouvernement de la
République vient de l’appeler à la
succession de M. Steeg. La nouvelle
nous en est parvenue ce matin par
lecture des quotidiens. La veille,
on ne savait rien encore. Le gou
vernement, pour éviter des compé
titions, sans doute, a brusqué le
mouvement. Aussi bien, nous l’a
vons dit, et ce n’était un secret,
pour personne, M. Lucien Saint dé
sirait le Maroc, pays neuf encore,
où il pourra donner libre champ à
sa prodigieuse activité. C’est peut-
être le moment de faire ici le bilan
de son proconsulat en Tunisie.
La situation de la Régence, après
la guerre, était quelque peu déli
cate. Les principes wilsoniens
avaient filtré en Tunisie, habile
ment exploités par certains élé
ments de la population encouragés
— il faut le dire — par le parti
S. F. I. O. encouragés, plus encore,
par le parti de désordre, le parti
communiste. D’autre part, les diffi
cultés de la vie augmentaient le
malaise. Des manifestations muet
tes et bruyantes déroulèrent leurs
théories dans la rue, déferlèrent
jusqu’au Palais du Bey et aux por
tes de la Maison de France.
Les grèves succédaient aux grè
ves, les fonctionnaires hurlaient à
la démolition de la « Conférence
consultative », de « ta Baraque » !!
Augmentation de salaires, diminu
tion. du coût de la vie, suffrage uni
versel,... tels étaient les « lcitmo-
live » des programmes électoraux,
des discours au Palmarium, à la
Maison ouvrière... La Chambre se
fit même l'écho de cette situation
troublée et troublante 'à certain mo
ment. M. E. Flandin n’eut pas le
temps d’apporter remède aux maux
qu’il sentait grandir. Fut-il incom
pris de ses chefs de service, ou ne
les comprit-il pas, ce n’est pas ici
le lieu de le rrchercher. Toujours
est-il qu’il dut abandonner Tunis
avant d’avoir pu tenter quelques ré
formes profondes. Il était donné à
son successeur, de rétablir le calme
et la paix dans les esprits. Mais
cela, bien entendu, n’alla pas tout
seul. Et les lecteurs de ce journal
savent les difficultés que rencontra
M. Saint dan g l’application du pro
gramme libéral, pas assez suivant
les uns, trop suivant les autres.
Les réformes de 1921, corrigées en
1928, donnèrent le Grand Conseil
avec sa commission arbitrale, as
semblée essentiellement d’ordre bud
gétaire, d’où toute politique devrait
être bannie. Celles de 1922 abouti
rent à la séparation de la justice de
l’administration et à la création —
peut-être pas très heureuse —
d'un ministère de la justice tuni
sienne. La législation sur la presse
a été modifiée dans un sens qui per
met un contrôle plus sûr du gouver
nement. La force de cette modifica
tion n’est peut-être pas sans criti
que, mais l’esprit en est excellent.
D’une touche légère, M.. Saint a
effleuré le « Châra » ; il vient, ré
cemment, d’approuver une modifi
cation dans les nominations des no
taires indigènes, modification qui
donne aux particuliers plus de ga
ranties dans la valeur de ces pra
ticiens : il a appuyé de son autorité
la création, à Tunis, d’un centre
d’études de droit, qui ne compte
pas moins de 150 étudiants inscrits
ou auditeurs... Il a surtout, dans
les réformes de 1921, créé les Con
seils de région. Leur rôle, jusqu’ici,
n’a pas été très actif. Mais l’idée
en est ingénieuse et riche, croyons-
nous, de résultats à venir. C’est un
essai, non de déconcentration, mais
de décentralisation administrative.
Il ne manque aux régions qu’un ad
ministrateur pour exécuter les dé
cisions du Conseil, décisions que
fait actuellement exécuter l’autorité
centrale.
Si beaucoup a été fait par M.
Saint, il reste encore à faire. U
reste, notamment, à reprendre de
fond en comble notre régime fiscal
qui ne répond plus aux besoins du
moment, aux aspirations nouvelles.
Les charges fiscales doivent être
mieux réparties : il faut que cha
cun paye selon ses forces contribu
tives, sa capacité de payement pour
employer une expression, trop con
nue 1
L’hygiène et l’assistance, appellent
également tous les soins du nou
veau résident général. Trop de pau
vres hères parcourent non seule
ment les mes des centres, mais les
routes de la Régence, promenant
avec leurs misères tous les parasi
tes véhicules des épidémies, les ger
mes de maladies contagieuses, les
éléments mauvais et malsains, l’ins
tinct de rapine et de brigandage.
Une police de la route est à organi
ser pour refouler, sédentariser ces
nomades. On a créé un droit nou
veau, celui d’occupation en terres
habous. Pourquoi ne pas aller plus
loin et fixer ces nomades sur les
terres incultivées, en exerçant sur
eux un * contrôle.sévère ? Il reste à
rréer des institutions profession
nelles pour les indigènes, non seu
lement dans les centres comme Tu
nis, Sousse, Rizerie ou Sfax, mais
encore dans l’intérieur, institutions
qui nous donneraient des artisans
et des agriculteurs et qui détourne
raient du « Cbaoucha » quantité de
bras plus utiles à la terre ou à l’in
dustrie qu’au frottage des bu
reaux !
Mais ai-je bien besoin de me li
vrer à une énumération d’œuvres à
entreprendre ou à perfectionner ?
Monsieur Manceron me connaît-il
pas la Tunisie ? Il en connaît les
arcanes administratives. Il a été
longtemps le collaborateur direct de
M. Alapetite à la Maison de Fran
ce ; il a dirigé ensuite le vieux
Dar el Bey. Il trouvera, certaine
ment, des choses nouvelles, des
gens nouveaux. Mais il aura tôt
fait de se mouvoir aisément au mi
lieu des unes et des autres. Esprit
averti et aiguisé, M. Manceron
saura vite distinguer l’ivraie de la
bonne herbe. I.e gouvernement de
1a. République a fait un bon choix.
Félicitons donc et M. Lucien
Saint du poste délicat qui lui est
confié, et M. Manceron du poste de
choix auquel il est appelé.
JEAN-GEORGES.
M. J. Baffes à New-York
SON ARRIVEE DONNE LIEU A
DES MANIFESTATIONS ANTI
FASCISTES
New-York, 5 janvier. — Plusieurs
centaines d’antifascistes italiens ont
manifesté, aujourd’hui, lors de la ré
ception faite à M. J. Balbo, sous-secré
taire italien à l’aviation, par le maire
de la cité, M. Walker.
Des bannières avec des inscriptions
injurieuses ont été saisies.
Le soir, les membres de la Société de
la défense du travail, ont organisé une
réunion monstre.
Plusieurs orateurs sont venus parler
des prétendus crimes du général Balbo.
AU COMITE
BIS EXPERTS
Sir Josiah STAMP
l’un des directeurs de la Banque d'An
gleterre que le gouvernement britan
nique a désigné pour le représenter
au Comité iss experts*
BULLETIN
Le Problème Yougoslave
Le Pacte de Paris
au Sénat Américain
(De notre rédacteur parisienJ
La démission de M. Stseg LE MAUVAIS TEMPS
Paris, 5 janvier.
La situation ne laisse pas d'être grave
à Belgrade où une crise ministérielle a
éclaté ces jours derniers.
Mais cette crise passe au second plan.
Ce qui préoccupe, ce sont les exigenctt.i
des chejs croates qui réclament la révi
sion de la Constitution qui a fait du
royaume serbo-croato-slovène un état
unitaire. Ce qu'ils réclament, c'est une
constitution qui abolisse la prédominan
ce serbe et assure aux Croates et Slo
vènes une administration séparée et, di
sons le mot, l'autonomie.
Les Serbes, en s'annexant, au lende
main de la guerre, les provinces austro-
hongroises de même race et de mêr$e
langue qu'eux-mêmes, ont commis l'er
reur de vouloir les fondre dans un Etat
strictement unitaire.
Les Slovènes se sont accommodés, peu
ou prou, de cette importunité, bien que
catholiques romains, alors que les Ser
bes sont orthodoxes. Mais les croates ont
résisté. Ils ont trouvé un chef,Stepan Ra-
ditch, qui, violent et résolu, les a con
duits jusqu'à la limite du séparatisme.
On espérait que Raditch mort, l’opposi
tion perdrait son acuité. Il n’en a rien
été.
Depuis six mois, les députés croates
refusent de siéger à la Skouptchina de
Belgrade. Leurs chefs, mandés par te
roi, au cours de ses consultations, en
vue de la solution à donner à la crise
ministérielle, se sont bien rendus à son
appel, nais lui ont signifié que, pour
eux, la crise n'offrait aucun intérêt et
qu'une seule chose les préoccupait : l'au
tonomie de leur pays.
Il est bien clair que le royaume you
goslave ne trouvera la tranquillité que
si satisfaction est donnée aux désiderata
des Croates et Slovènes ; si, par consé
quent ,cet Etat se transforme d’Etat uni
taire en Etat fédéral, chacune des trots
parties pourvoyant à son administration
locale, et le Parlement de Belgrade
n'ayant à trancher que des questions na
tionales et communes
t-
* *
Le Sénat de Washington s'occupe de
Z« discussion, du pacte Briand-Kellogg.
M. Borah a prononcé un discours fa
vorable à la ratification. Il a pris soin
d’indiquer que chaque pays, signataire,
conserverait son droit imprescriptible de
légitime défense, dans le. cas. où il serait
attaqué.
Chaque pays aura donc, par Voie de
conséquence,le droit de déterminer lui-mè
me, ce qu’il considère comme nécessaire
à sa propre défense et quant aux sanc
tions applicables à celui qui violerait le
pacte, M. Borah s’est attaché à démon
trer que rien dans le traité signé à Paris,
n’appelle l’emploi de la force.
Si rien n’appelle l’emploi de la force,
on n’aperçoit pas, très bien, quelles ga
ranties donnera le pacte aux parties con
tractantes. Elle ne leur assure aucune as
surance d’être assistées en cas d’agres
sion non provoquée.
Du reste, M. Borah a pris soin de faire
comprendre aux cosignataires du pacte
que chacun, en dernière analyse, ne de
vait pour sa défense compter que sur
soi-même, lorsqu’il a indiqué, qu’à son
avis et en dépit du pacte, la construc
tion de 15 nouveaux croiseurs était pour
les Etats-Unis , une nécessité vitale.
L. MARCELLIN.
UNE LETTRE DU SULTAN
AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Rabat, 5 janvier. — Le sultan a
adressé au Président de la Républi
que, le télégramme suivant :
L’étroite amitié qui nous unit à M.
Steeg impose à Notre Majesté de faire
part à Votre Excellence des senti
ments de profonde surprise et de regrets
causés par la nouvelle décision de rési
gner ses fonctions qu’a été amené à
prendre l’éminent résident général de la
| République Française au Maroc, à la
(suite du vote émis par les Chambres
(françaises, relatif aux incompatibilités
; parlementaires.
| Depuis notre avènement, nous avions
'accoutumé de voir en lui un guide sûr
et éclairé, dont les conseils nous ont
I toujours maintenu dans la voie droite,
pour le plus grand bien de notre peuple
et le rapprochement toujours plus con
fiant de nos deux nations.
Aussi, éprouvons-nous une grande
tristesse à la pensée qu’une collabora
tion aussi cordiale que féconde en ré
sultats va prendre fin.
Ces sentiments n’animent pas seule
ment Notre Majesté mais encore notre
peuple tout entier, qui a vu à l’œuvre
l’artisan de la pacification du Riff et
de tant d’autres foyers de dissidence, et
qui a vu le développement des grands
travaux par lesquels M. Steeg a donné
un si bel essor à la vie économique de
'notre pays, ainsi que toutes les autres
manifestations de son activité natio
nale.
Nous prions Votre Excellence d’agréer
l’expression de nos sentiments d’inal
térable amitié.
M. STEEG QUITTE RABAT
ET S’EMBARQUE A CASABLANCA
POUR MARSEILLE
Rabat, 5 janvier. — Ce matin, à
8 h; 45, M. Steeg a quitté la résidence
générale, escorté par un peloton de
spahis.
Arrivé au boulevard El Alou à 9 heu
res, et en présence des troupes de la
garnison qui lui ont rendu les hon
neurs, M. Steeg a reçu les adieux des
corps constitués, ainsi que d’un grand
nombre de personnes.
M. Steeg a affirmé qu’il resterait, de
loin ou de près, indéfectiblement atta
ché au Maroc, qu’il avait appris à con
naître et à aimer.
M. Steeg est parti ensuite pour Casa
blanca, où il est arrivé à 10 h. 45.
Casablanca, 5 janvier. — M. Steeg,
jvoyageant à bord du « Doukkala », ar
rivera à Marseille mardi, 8 janvier, à
13 heures. Il prendra le même soir le
rapide pour Paris, où il arrivera mer
credi matin, à 8 heures.
Le ‘Marin est de la revue
L’ELECTION DE COLMAR
UN MANIFESTE
51 L’ABBÉ HANSER
Colmar, 5 janvier. — L’abbé Han
se r, aumônier de l’Orphelinat de
Steinkreuz, à Colmar, candidat des
partis nationaux à l’élection légis
lative du 13 janvier, dans l’arron
dissement de Colmar, vient de pu
blier un manifeste dojnt voici le
principal passage :
■Le malentendu entre la France et
l’Allemagne devient, de jour en jour,
plus menaçant, L’aUelntai» Commis
contre la personne du procureur géné
ral Fachot, a provoqué cure tempête
d’jndignatipn dans toute la presse
française. On a constaté souvent séjà,
de la défiance et de la désaffection en
vers l’Alsace et il ne manque plus
qu’un geste provoquant, aux prochai
nes élections législatives, pour renve-
nimer le mal.
Voici les points essentiels de mon
programme :
Politique extérieure : continuation
de la politique raisonnable avec les
autres nations et, sur celte base, ache
minement vers le désarmement et la
diminution prOgresive des charges
et du service militaire ; liberté du tra
fic frontalier.
Situation intérieure : participation
active à l’œuvre civilisatrice.
Au point de vue cultuel : bilinguis
me à l’école, dans les administrations
et devant les tribunaux.
Au point de vue religieux : maintien
du statu quo. liberté de tolérance, se
lon les traditions et lois existantes en
Alsace dans le domaine religieux et
scolaire.
Au point de vue social : rapproche
ment des classés par la conciliation
des intérêts professionnels. Justice so
ciale pour toutes les classés de la
société. Perfectionnement de la légis
lation sociale.
An point de vue (administratif :
égalité des fonctionnaires des deux
ordres. Possibilité donnée aux Alsa
ciens d’accéder , également aux em
plois supérieurs. Réforihe des impôt3
locaux.
L'ARMÉE DU SALUT
oariera-t-eila le général Boolli
somme ciel suprême ?
Londres, 5 janvier. — Au fur et à
mesure qu’approche la date de la réu
nion du conseil suprême de l’Armée
diu Salut, convoqué pour décider si
son vénérable chef doit, ou non, con
tinuer à présider les destinés de la
puissante organisation, les manœu
vres et les intrigues semblent aug
menter darts les deux camps adverses.
A savoir : les salutistes, qui veulent
déposer le général Bramwell Booth et
mettre fin au système de succession
par hérédité, et les partisans du chef
actuel.
FROID, PLUIE,
bourrasques de neige
et de vent
EN FRANCE
Paris, 5 janvier. — La journée du 4
janvier a été la plus froide de l’année,
toute jeune encore, et de l’hiver 1928-
1929.
Au moins jusqu’ici, et à Paris, le ther
momètre n’a guère varié ; la nuit et le
jour, il a été voisin de 2° et de 3° ; la
moyenne, 2°5, a été inférieure de 4 et 6
à la normale, plus 2°1.
D’autre part, à Paris, la neige est
tombée durant toute la journée en flo
cons légers, blanchissant légèrement le
sol. Dans la soirée, en banlieue, elle fut
plus abondante et, sur certains points,
elle formait un tapis de 2 ou 3 centimè
tres d’épaisseur. C’est donc une vérita
ble journée hivernale, d’autant plus ri
goureuse que la brise de nord-est souf
flait et rendait le froid extrêmement pi
quant.
En France, les minima observés, au
matin du 4 janvier, étaient de 2° et de
3° dans la région parisienne ; 3° à Ar
gentan, Valenciennes, Orléans, Bourges,
Toulouse, Lyon ; 4° à Clermont et Di
jon ; 5° à Metz et Nancy ; 7° à
Mayence.
La neige, signalée sur un seul point ce
matin, au Puy, tombait en vingt sta
tions du nord-est au sud-ouest, dans
l’après-midi.
Marseille, 5 janvier. — Le mauvais
temps continue à sévir dans la région.
Dans les Bouches-du-Rhône, dans la
Vaucluse, le Var, le Gard et l’Hérault,
on signale des bourrasques de neige.
Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, sur la
ligne d’Arles, vingt poteaux télégraphi
ques ont été brisés. Le train descendant
des Saintes-Maries.-de-la-Mer vers Ar
les a dû retourner, laissant à Arles de
nombreux voyageurs en panne.
A Graveson, la neige a rendu particu
lièrement pénible la circulation. Par
suite d’une panne d’électricité, ce village
est resté plongé dans l’obscurité, durant
la nuit dernière.
A Fort-Vieille, il y eut de nombreuses
chutes de neige. Aucun train de voya
geurs n’a circulé sur la ligne d’Arles à
Salon. A Mouriès, les trains, hier soir,
ne sont pas arrivés. De nombreux voya
geurs sont restés bloqués, durant qua
torze heures, en gare d’Enguire.
Une grande quantité de poteaux télé
graphiques jonchent le sol et obstruent
la voie. Toutes les communications télé
graphiques et téléphoniques sont inter
rompues. L’éclairage électrique fait to
talement défaut.
Une auto est allée dans l’après-midi à
Arles,, pour y prendre le courrier pos
tal. Un train de secours est arrivé pour
tant à déblayer la voie. On prévoit pour
plusieurs jours l’interruption de toutes
les communications, ainsi que de l’éclai
rage électrique.
A Sénas, depuis deux jours, la neige
tombe avec abondance ; il y a plus de
20 ans qu’on n’en avait vu une si gran
de quantité.
A Mii-amas, la rafale a provoqué la
chute de nombreux poteaux télégraphi
ques, et entre Arles et Raphaël, sur une
distance de 5 kilomètres, obstruant les
rues. De nombreux rapides et express
M nt été déviés sur Avignon, par l’em-
b anchement de Miramas, subissant ain
si de longs retards.
A l’heure actuelle, les grandes lignes
ferroviaires ont repris leur trafic. Mal
gré tout, les trains qui circulent souf
frent d’un retard qui varie entre 3 et
4 heures.
A Saint-Zacharie, près de la monta
gne de Sainte-Beaume, la neige atteint
30 centimètres d’épaisseur.
A Marseille, le temps s’est remis au
beau et la neige tombée hier fond rapi
dement.
Toulon, 5 janvier. — A Sainte-Maxi
me, par suite des pluies, la voie du che
min de fer de Provence a été coupée
près du passage à .niveau de la Petite
Croisette. On a dû organiser un service
de transbordement.
Une bourrasque de vent d’est et de
pluie, d’une violence inouïe, a sévi sur
les îles d’Hyères. Toute communication
avec le continent était coupée.
Le « Cormoran », commandé par le
capitaine Baptiste Desiglioli, qui assure
les relations avec la Tour Fondue, n’a
pu débarquer les passagers, le môle n'é
tant pas acostable, en raison des vagues
énormes.
Les dégâts matériels sur la côte, entre
Hyères et le golfe du Cavalaire, sont très
importants.
On a coutume de dire qu’un, merlu a une bonne amie dans chaque port
où son bateau fait escale. Karl DANE, dans une brillante scene de revue t
est plus fort que ça, comme en témoigne notre photographie.
LE KRACH
Èlâ((UîeÈFfâno))
h
gère valise et quitte Pont-de-Chéruy.,
Les voisins remarquent à peine son
départ. Il se rend à Lyon ; dans la
grande ville, l'étendue de la débâcle
apparaît à ses yeux. Il quitte Lyon,
prend un billet pour Vierzon. Le ven
dredi 2 décembre, a la nuit tombante, ,
le directeur de l’hôtel des Messageries
voit arriver le vieillard proptre, effacé,
timide, qui' loue une enambre et s’y
cache. A midi, le samedi, le garçoii
signale que le client n’est pas encore
levé ; on frappe à sa porte, pas de
réponse. Avec une double clef, on ou
vre et on trouve le client près de la
fenêtre une cordelétte nouée à la cré- t
mone, bouclée autour de son cou*'
étranglé.
'Sua la table un bout de papier an’
crayon : «, Ruiné et lassé de souffrir,
je me suicide. Qu’on ne parle pas do
ma mort ». Il n’y avait pas de papiers
dans ses poche.s. On examina la leuil-l
le d’entrée : Ilaymont Rouget, venant
de Lyon. On examina le linge, il y ’
avait la marque d’une blanchisserie
de Lyon. On retrouva la trace de soa
séjour dans cette ville, puis de s»
haute origine toulousaine.
A Pont-de-Chéruy, les quelques per
sonnes qui reçurent ses couîideives.
réclament que le si ■. id J - , .vw
vieux soit jeté dans ia - v , c-nté
•le réglement des corn : - se • .‘Va,
Le général BOOTH
D’après le « Daily Expiress » le géné
ral Booth, qui a 72 ans et se remet à
peine d’une longue et pénible mala
die, songerait à se rendre en person
ne ’à Sunbury-Court, où doit se réui-
n.ir le conseil, mardi prochain.
Il est évident que la soudaine appa
rition du chef suprême aurait une très
grande influence meirale sur la déci
sion dès commissaires. La crise s’ag
grave du fait que certains commissai
res de l’Armée, à l’étranger, pensent
que le caractère purement anglais de
l’organisation est. pour eux, un sé
rieux handicap dans leur œuvre de
chatrité et de prosélytisme à l’étran
ger. Aussi est-il question d’une scis
sion permanente entre les sections
britanniques et internationales de l’Ar
mée du Salut, dans le cas où le géné
ral Bramwell Booth resterait à la tête
de l’organisation.
IlilI lIlTrilllllillllllIllil l llMll lilllilIlll lllIlllllllliHPIllilillll
Une épidémie de choléra
à Bombay
Bombay, 5 janvier. — Une violente
épidémie de choléra sévit depuis quatre
mois dans l’Etat de Tracancore. On a
enregistré, depuis le début de l’épidé
mie, 7.880 décès, et M QQQ personnes en
sont atteintes.
LA MALADIE
du roi d’Angleterre
Oh constate une legere
AMELIORATION
Londres, 5 janvier. — Voici le. bulle
tin de santé üu roi publié au palais
Buckhingham, à 11 h. 10 :
« Le roi a passé une. bonne nuit et
il y a une légère amélioration dans l’é
tat de Sa Majesté. »
Trois médecins ont sogné le bulletin.
Le « Comte Zeppelin »
IL ENTREPRENDRAIT UNE GRANDE
RANDONNEE SUR LA MEDITERRA
NEE, EN EGYPTE ET EN PALESTINE
Friedrichshafen, 5 janvier. — Le
ble voyage de Berlin à .New-York, au
mois de novembre, entreprendrait,
courant mars, une grande randonnée
au-dessus de la Méditerranée, en
Egypte et en Palestine.
Le voyage projeté autour du monde
n’aurait lien que cet été, à condition
que la croisière en Méditerranée ait
donné des résultats satisfaisants.
En différents points du globe, on
aménage des emplacements spéciaux
pour permettre l’atterrissage et le ra
vitaillement en combustible du « Com
te-Zeppelin ».
Entre temps, on s’occupe activement
des négociations au sujet de la cons
truction d’un autre aéronef qui devra
entrer en service courant 1930,
UN NOUVEL NCULPE
Paris, 5 janvier. -- à Glard, juga
d’instruction, a inculpé, ce matin, l
d’escroqueriçs, abus de confiance et
complicité, M. Charles Bertrand, an
cien député..
M. Charles Bertrand a connu les
agissements de Mme Hanau et Bloch.
Il avait, avec eux, participé aux opé
rations du Comptoir diu Textil du,
Nord et du Comptoir de Gérance Fi-'
nancière. C’est lui qui, avec M. de
Courvillë, avait fondé la « Gazette dU
Franc ». v
Récemment, une perquisition fut
opérée à son domicile. M. Charles
Bertrand avait à la « Gazette » uiy
bureau voisin de celui de Mme Ha- 1
nau, ’
LE
MYSTERIEUX CARNET BLANC
DE Mme HANAU
LES ANTECEDENTS
DE MIMOUN AMARD
Annecy, 5 janvier. —- Voici quelques
renseignements intéressants concer
nant Amard .Edmond-Miinounj, arrê
té dans l’affaire, de la « Gazette du
Franc ».
Cet individu, âgé de 34 ans, a été
poursuivi par e tribunal correctionnel
d’Annecy qui, dans son audience du
24 décembre dernier, le condamna par
défaut à 2 ans de prison et 200 francs
d’amende.
En août 1925, représentant la mino
terie Labertonnière, à Argenton (In
dre), ayant passé un marché de 200
balles de farine avec Mme Lavorel,
boulangère à Saint-Julien, celle-ci
avait demandé à Amard la résiliation
pour 100 balles. Ce derniers s’appro
pria des 100 balles de farine qu’il ven
dit à M. Thonon, à Albertville, et
Mme Lavorel i. ut verser à jq minoterie
la somme de i6.800 francs,
Amard avait déjà été condamné, le
17 août 192-1 par défaut, à un mois de
prison et 10.000 francs d’amende pour
spéculation sur les loyers par le tri
bunal correctionnel d’Oran. Ce.tte pei
ne avait été infirmée, le 19 août 1923,
par la Cour d’appel d’Alger.
UN NOUVEAU ET TRAGIQUE
SUICIDE
Vierzon, 5 janvier. — Les journaux
ont raconté récemment le tragique sui
cide du pèrç d’Aimé de Fresnay, dont
les petites économies ont été empur
tées dans la tourmente de la « G a
zette du Franc » et qui s’est jeté dans
la inare communale.
Aujourd’hui, nous sommes en me
sure de donner des précisions sur un
autre suicide dont la même tourmente
financière est la cause profonde. Ce
fut celui, dans un hôtel à Vierzon, de
Raymond de Rouget, rentier. Le. père
d’Aimé, boulanger, n’avait que pe.u
de biens ; cependant, par le krach
Hanau, c’était toute sa fortune qui
sautait.
Raymond de Rouget en était au mê
me point, si on ne considère que la
triste question de l’argent, complète
ment ruiné, à quelques centaines de
francs près qu’il portait sur lui. Mais,
aussi avec lui, disparaît le dernier
héritier d’une race et d’un nom. En
1623, son ancêtre Jean de Rouget de
Touges Naillan, sieur de Mauvezin,
était capitoul de Toulouse, premier
bourgeois et premier magistrat maître
de la ville par le vœu de ses conci
toyens et la faveur du roi. En 1712,
son trisaïeul 'eau de Rouget, écuyer
seigneur de Carmain, était aussi , ca
pitoul de la ville,
Raymond de Rouget était lé der
nier descendant mâle.- Sa sœur, avant
sa majorité, &e retira du monde pour
entrer en religion. Raymond de Rou
get possédait, un. revenu - modique ;
mais sa sœur partie pour jamais, il
préféra quitter v SG ulouse pour n’y
plus revenir. C’était en 1883 ;'il avait
20 ans. Il sten alla loin de son pays
dans l’Isère .et choisit un gros bourg
paisible pour -sa retraite, Pont de
Ghéruy. Depuis. 46 ans,.il y habitait
une maisonnette entourée d’un jar
din, vivait'petitement, sortait peu et
ne faisait jamais parler de lui : un
rentier, un petit rentier français. La
guerre survint ; il a passé l’âge d’être
soldat et la four mente, ne l’atteint pas,
mais, à la paix, les quelques titres de
rente qu’il possède ne lui permettent
désormais qu’une existence plus pré
caire chaque, jour.
Raymond de Rouget ignore ce que
sont les affaires, il n’a plus guère de
ressources, il végète. Un jour, voici
moins d’un an, un homme, au parler
aisé, sq présente chez lui et douce
ment, avec d’astucieuses précautions,
l’amène à parler argent. Confiant, le
petit rentier étale ce qui va êtr,e sa
misère, sort une liasse de titres d’un
vieux secrétaire. L’autre les .examine,
les feuillette ; ça ne pèse pas bien
lourd hélas !
— Je vais être obligé de vendre des
meubles qui me sont précieux com
me des souvenirs.
— Avez-vous confiance ep moi Me
confiez-vous vos papiers quelques
jours ? Croiriez-vous que je puisse
transformer votre misérable 5 % en
une valeur supérieure ; je vous garan
tis au moins 8 %. Si l’affaire dans la
quelle je vous engage, en toute sûreté
croyez-moi, monte comme on peut s'y
attendre un jour, je vous servirai du
40 %. Ne criez pas au miracle ; dans
trois ans. vous aurez peut-être dou
blé votre patrimoine.
L’affaire est dans le sac, dans le sac
de Mme Hanau.
, H a 56 ans, aloi». Il boucle une lé- < francs.
M. Camille Aymard, directeur de là'
« Liberté ». est convoqué par M.j
Glard, juge’ d’instruction, pour foiur-j
nir des précisions au magistrat au ;
sujet d’un mystérieux carnet de Mme
Hanau dont il a parlé hier, dans un 1
article.
M. Aymaird affirmait que Mme Ha-* 1
nau possédait un carnet blanc où elle';
inscrivait la liste de ceux qui « l’é
tranglaient ». M. Aymard ajoutait
que cette liste comprenait beaucoup
de parlementaires, notamment un
él/u de l’Est et un ancien député com-(
muniste, dont le compte dans les li
vres de Mme Hanau porterait le nu-,
rnéro 24 et les initiales V. C.
iiiiiiiiiiiiiiiiimiiiimimmiiiiiiiiiiiiiiïiiinmiiinntnnuii
UNE BRÈVE AFFAIRE
D’ESCROQUERIE
UNE CENTAINE D’ARRESTATIONS
ONT ETE OPEREES
Riga, 5 janvier. — Le département 1
des constructions, à Moscou, vient do|
découvrir une affaire d’escroquerie où:
les entrepreneurs, les camionneurs et,
les fournisseurs du matériel de cons- ■
truction s’étaient entendus pour voler,
80 millions de briques et les revendra
à des Compagnies privées et à des par-*
ticuliers.
Une centaine d’arrestations ont été
opérées.
L’ACTUALITE
(par Henrîoli
A
LE PETIT ALGÉRIEN
45 e ANNEE
N° 15855
25
ÊÊD î.
abonnements t s Kola. 9 Kola, i m,
Alger. Algérie 21 ir. 50 4o tr. go it .
France. Tunisie, Maroc. 24 lr. » 47 fr. 90 ir.
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Envoyer J tr. 50 tour chaque changement d’adresse.
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P AR»w» • Agence Africaine, tue des Filles Saint-Thomas, 5.
Et dans les principales Agences detraiice e t de 1 Etranger
DIMANCHE 6 JANVIER 1929
Nouvelles du Jour
Le mauvais temps continue à sévir en
France. On signale un froid excessif, de
la pluie, des bourrasques de neige et Je
vent.
On aurait découvert un complot con
tre le roi d’Italie. M. Mussolini a donné
l’ordre d’observer le plus grand silence
à ce sujet.
Poursuivant son instruction du krach
de la « Gazette du Franc », M. Glard a
inculpé d’escroqueries, abus cîe confian
ce et complicité, M. Charles Bertrand,
ancien député.
Le « Comte Zeppelin » entreprendrait,
courant mars, une grande randonnée au-
dessus de la Méditerranée, en Egypte
et en Palestine.
Une légère amélioration a été constatée
dans la santé du roi d’Angleterre.
Les aviateurs Reine et Serre vont sur
voler la région où ils ont été détenu»
pendant quatre mois.
M. Steeg a quitté Rabat pour s’embar
quer, à Casablanca, à destination de Mar
seille. Il sera à Paris mardi.
LETTRE DE TUNIS
M. Loeiao Saint à Râlât
M. Maneeron a Tunis
3 janvier 1929.
U y a longtemps que M. Lucien
Saint avait les yeux tournés vers le
Maghreb. Le Maroc l’attirait. Alger
ne lui déplaisait pas. Il avait pu
traverser nos trois départements al
gériens de l’Est à l’Ouest. Et, bien
que rapide, son voyage lui avait
permis de se rendre compte de l'œu
vre qui reste encore à accomplir
chez notre voisine cependant ma
jeure et déjà si riche. Ne fut-il pas
24 heures, gouverneur général de
l’Algérie ! L’ « Officiel » n’en porte
pas la trace, mais le décret a été
signé.
M. Lucien Saint va retraverser
l’Algérie, à moins, ce qui est plus
sûr, qu’il ne touche Paris d'abord
pour regagner Rabat ensuite, cù la
confiance du gouvernement de la
République vient de l’appeler à la
succession de M. Steeg. La nouvelle
nous en est parvenue ce matin par
lecture des quotidiens. La veille,
on ne savait rien encore. Le gou
vernement, pour éviter des compé
titions, sans doute, a brusqué le
mouvement. Aussi bien, nous l’a
vons dit, et ce n’était un secret,
pour personne, M. Lucien Saint dé
sirait le Maroc, pays neuf encore,
où il pourra donner libre champ à
sa prodigieuse activité. C’est peut-
être le moment de faire ici le bilan
de son proconsulat en Tunisie.
La situation de la Régence, après
la guerre, était quelque peu déli
cate. Les principes wilsoniens
avaient filtré en Tunisie, habile
ment exploités par certains élé
ments de la population encouragés
— il faut le dire — par le parti
S. F. I. O. encouragés, plus encore,
par le parti de désordre, le parti
communiste. D’autre part, les diffi
cultés de la vie augmentaient le
malaise. Des manifestations muet
tes et bruyantes déroulèrent leurs
théories dans la rue, déferlèrent
jusqu’au Palais du Bey et aux por
tes de la Maison de France.
Les grèves succédaient aux grè
ves, les fonctionnaires hurlaient à
la démolition de la « Conférence
consultative », de « ta Baraque » !!
Augmentation de salaires, diminu
tion. du coût de la vie, suffrage uni
versel,... tels étaient les « lcitmo-
live » des programmes électoraux,
des discours au Palmarium, à la
Maison ouvrière... La Chambre se
fit même l'écho de cette situation
troublée et troublante 'à certain mo
ment. M. E. Flandin n’eut pas le
temps d’apporter remède aux maux
qu’il sentait grandir. Fut-il incom
pris de ses chefs de service, ou ne
les comprit-il pas, ce n’est pas ici
le lieu de le rrchercher. Toujours
est-il qu’il dut abandonner Tunis
avant d’avoir pu tenter quelques ré
formes profondes. Il était donné à
son successeur, de rétablir le calme
et la paix dans les esprits. Mais
cela, bien entendu, n’alla pas tout
seul. Et les lecteurs de ce journal
savent les difficultés que rencontra
M. Saint dan g l’application du pro
gramme libéral, pas assez suivant
les uns, trop suivant les autres.
Les réformes de 1921, corrigées en
1928, donnèrent le Grand Conseil
avec sa commission arbitrale, as
semblée essentiellement d’ordre bud
gétaire, d’où toute politique devrait
être bannie. Celles de 1922 abouti
rent à la séparation de la justice de
l’administration et à la création —
peut-être pas très heureuse —
d'un ministère de la justice tuni
sienne. La législation sur la presse
a été modifiée dans un sens qui per
met un contrôle plus sûr du gouver
nement. La force de cette modifica
tion n’est peut-être pas sans criti
que, mais l’esprit en est excellent.
D’une touche légère, M.. Saint a
effleuré le « Châra » ; il vient, ré
cemment, d’approuver une modifi
cation dans les nominations des no
taires indigènes, modification qui
donne aux particuliers plus de ga
ranties dans la valeur de ces pra
ticiens : il a appuyé de son autorité
la création, à Tunis, d’un centre
d’études de droit, qui ne compte
pas moins de 150 étudiants inscrits
ou auditeurs... Il a surtout, dans
les réformes de 1921, créé les Con
seils de région. Leur rôle, jusqu’ici,
n’a pas été très actif. Mais l’idée
en est ingénieuse et riche, croyons-
nous, de résultats à venir. C’est un
essai, non de déconcentration, mais
de décentralisation administrative.
Il ne manque aux régions qu’un ad
ministrateur pour exécuter les dé
cisions du Conseil, décisions que
fait actuellement exécuter l’autorité
centrale.
Si beaucoup a été fait par M.
Saint, il reste encore à faire. U
reste, notamment, à reprendre de
fond en comble notre régime fiscal
qui ne répond plus aux besoins du
moment, aux aspirations nouvelles.
Les charges fiscales doivent être
mieux réparties : il faut que cha
cun paye selon ses forces contribu
tives, sa capacité de payement pour
employer une expression, trop con
nue 1
L’hygiène et l’assistance, appellent
également tous les soins du nou
veau résident général. Trop de pau
vres hères parcourent non seule
ment les mes des centres, mais les
routes de la Régence, promenant
avec leurs misères tous les parasi
tes véhicules des épidémies, les ger
mes de maladies contagieuses, les
éléments mauvais et malsains, l’ins
tinct de rapine et de brigandage.
Une police de la route est à organi
ser pour refouler, sédentariser ces
nomades. On a créé un droit nou
veau, celui d’occupation en terres
habous. Pourquoi ne pas aller plus
loin et fixer ces nomades sur les
terres incultivées, en exerçant sur
eux un * contrôle.sévère ? Il reste à
rréer des institutions profession
nelles pour les indigènes, non seu
lement dans les centres comme Tu
nis, Sousse, Rizerie ou Sfax, mais
encore dans l’intérieur, institutions
qui nous donneraient des artisans
et des agriculteurs et qui détourne
raient du « Cbaoucha » quantité de
bras plus utiles à la terre ou à l’in
dustrie qu’au frottage des bu
reaux !
Mais ai-je bien besoin de me li
vrer à une énumération d’œuvres à
entreprendre ou à perfectionner ?
Monsieur Manceron me connaît-il
pas la Tunisie ? Il en connaît les
arcanes administratives. Il a été
longtemps le collaborateur direct de
M. Alapetite à la Maison de Fran
ce ; il a dirigé ensuite le vieux
Dar el Bey. Il trouvera, certaine
ment, des choses nouvelles, des
gens nouveaux. Mais il aura tôt
fait de se mouvoir aisément au mi
lieu des unes et des autres. Esprit
averti et aiguisé, M. Manceron
saura vite distinguer l’ivraie de la
bonne herbe. I.e gouvernement de
1a. République a fait un bon choix.
Félicitons donc et M. Lucien
Saint du poste délicat qui lui est
confié, et M. Manceron du poste de
choix auquel il est appelé.
JEAN-GEORGES.
M. J. Baffes à New-York
SON ARRIVEE DONNE LIEU A
DES MANIFESTATIONS ANTI
FASCISTES
New-York, 5 janvier. — Plusieurs
centaines d’antifascistes italiens ont
manifesté, aujourd’hui, lors de la ré
ception faite à M. J. Balbo, sous-secré
taire italien à l’aviation, par le maire
de la cité, M. Walker.
Des bannières avec des inscriptions
injurieuses ont été saisies.
Le soir, les membres de la Société de
la défense du travail, ont organisé une
réunion monstre.
Plusieurs orateurs sont venus parler
des prétendus crimes du général Balbo.
AU COMITE
BIS EXPERTS
Sir Josiah STAMP
l’un des directeurs de la Banque d'An
gleterre que le gouvernement britan
nique a désigné pour le représenter
au Comité iss experts*
BULLETIN
Le Problème Yougoslave
Le Pacte de Paris
au Sénat Américain
(De notre rédacteur parisienJ
La démission de M. Stseg LE MAUVAIS TEMPS
Paris, 5 janvier.
La situation ne laisse pas d'être grave
à Belgrade où une crise ministérielle a
éclaté ces jours derniers.
Mais cette crise passe au second plan.
Ce qui préoccupe, ce sont les exigenctt.i
des chejs croates qui réclament la révi
sion de la Constitution qui a fait du
royaume serbo-croato-slovène un état
unitaire. Ce qu'ils réclament, c'est une
constitution qui abolisse la prédominan
ce serbe et assure aux Croates et Slo
vènes une administration séparée et, di
sons le mot, l'autonomie.
Les Serbes, en s'annexant, au lende
main de la guerre, les provinces austro-
hongroises de même race et de mêr$e
langue qu'eux-mêmes, ont commis l'er
reur de vouloir les fondre dans un Etat
strictement unitaire.
Les Slovènes se sont accommodés, peu
ou prou, de cette importunité, bien que
catholiques romains, alors que les Ser
bes sont orthodoxes. Mais les croates ont
résisté. Ils ont trouvé un chef,Stepan Ra-
ditch, qui, violent et résolu, les a con
duits jusqu'à la limite du séparatisme.
On espérait que Raditch mort, l’opposi
tion perdrait son acuité. Il n’en a rien
été.
Depuis six mois, les députés croates
refusent de siéger à la Skouptchina de
Belgrade. Leurs chefs, mandés par te
roi, au cours de ses consultations, en
vue de la solution à donner à la crise
ministérielle, se sont bien rendus à son
appel, nais lui ont signifié que, pour
eux, la crise n'offrait aucun intérêt et
qu'une seule chose les préoccupait : l'au
tonomie de leur pays.
Il est bien clair que le royaume you
goslave ne trouvera la tranquillité que
si satisfaction est donnée aux désiderata
des Croates et Slovènes ; si, par consé
quent ,cet Etat se transforme d’Etat uni
taire en Etat fédéral, chacune des trots
parties pourvoyant à son administration
locale, et le Parlement de Belgrade
n'ayant à trancher que des questions na
tionales et communes
t-
* *
Le Sénat de Washington s'occupe de
Z« discussion, du pacte Briand-Kellogg.
M. Borah a prononcé un discours fa
vorable à la ratification. Il a pris soin
d’indiquer que chaque pays, signataire,
conserverait son droit imprescriptible de
légitime défense, dans le. cas. où il serait
attaqué.
Chaque pays aura donc, par Voie de
conséquence,le droit de déterminer lui-mè
me, ce qu’il considère comme nécessaire
à sa propre défense et quant aux sanc
tions applicables à celui qui violerait le
pacte, M. Borah s’est attaché à démon
trer que rien dans le traité signé à Paris,
n’appelle l’emploi de la force.
Si rien n’appelle l’emploi de la force,
on n’aperçoit pas, très bien, quelles ga
ranties donnera le pacte aux parties con
tractantes. Elle ne leur assure aucune as
surance d’être assistées en cas d’agres
sion non provoquée.
Du reste, M. Borah a pris soin de faire
comprendre aux cosignataires du pacte
que chacun, en dernière analyse, ne de
vait pour sa défense compter que sur
soi-même, lorsqu’il a indiqué, qu’à son
avis et en dépit du pacte, la construc
tion de 15 nouveaux croiseurs était pour
les Etats-Unis , une nécessité vitale.
L. MARCELLIN.
UNE LETTRE DU SULTAN
AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Rabat, 5 janvier. — Le sultan a
adressé au Président de la Républi
que, le télégramme suivant :
L’étroite amitié qui nous unit à M.
Steeg impose à Notre Majesté de faire
part à Votre Excellence des senti
ments de profonde surprise et de regrets
causés par la nouvelle décision de rési
gner ses fonctions qu’a été amené à
prendre l’éminent résident général de la
| République Française au Maroc, à la
(suite du vote émis par les Chambres
(françaises, relatif aux incompatibilités
; parlementaires.
| Depuis notre avènement, nous avions
'accoutumé de voir en lui un guide sûr
et éclairé, dont les conseils nous ont
I toujours maintenu dans la voie droite,
pour le plus grand bien de notre peuple
et le rapprochement toujours plus con
fiant de nos deux nations.
Aussi, éprouvons-nous une grande
tristesse à la pensée qu’une collabora
tion aussi cordiale que féconde en ré
sultats va prendre fin.
Ces sentiments n’animent pas seule
ment Notre Majesté mais encore notre
peuple tout entier, qui a vu à l’œuvre
l’artisan de la pacification du Riff et
de tant d’autres foyers de dissidence, et
qui a vu le développement des grands
travaux par lesquels M. Steeg a donné
un si bel essor à la vie économique de
'notre pays, ainsi que toutes les autres
manifestations de son activité natio
nale.
Nous prions Votre Excellence d’agréer
l’expression de nos sentiments d’inal
térable amitié.
M. STEEG QUITTE RABAT
ET S’EMBARQUE A CASABLANCA
POUR MARSEILLE
Rabat, 5 janvier. — Ce matin, à
8 h; 45, M. Steeg a quitté la résidence
générale, escorté par un peloton de
spahis.
Arrivé au boulevard El Alou à 9 heu
res, et en présence des troupes de la
garnison qui lui ont rendu les hon
neurs, M. Steeg a reçu les adieux des
corps constitués, ainsi que d’un grand
nombre de personnes.
M. Steeg a affirmé qu’il resterait, de
loin ou de près, indéfectiblement atta
ché au Maroc, qu’il avait appris à con
naître et à aimer.
M. Steeg est parti ensuite pour Casa
blanca, où il est arrivé à 10 h. 45.
Casablanca, 5 janvier. — M. Steeg,
jvoyageant à bord du « Doukkala », ar
rivera à Marseille mardi, 8 janvier, à
13 heures. Il prendra le même soir le
rapide pour Paris, où il arrivera mer
credi matin, à 8 heures.
Le ‘Marin est de la revue
L’ELECTION DE COLMAR
UN MANIFESTE
51 L’ABBÉ HANSER
Colmar, 5 janvier. — L’abbé Han
se r, aumônier de l’Orphelinat de
Steinkreuz, à Colmar, candidat des
partis nationaux à l’élection légis
lative du 13 janvier, dans l’arron
dissement de Colmar, vient de pu
blier un manifeste dojnt voici le
principal passage :
■Le malentendu entre la France et
l’Allemagne devient, de jour en jour,
plus menaçant, L’aUelntai» Commis
contre la personne du procureur géné
ral Fachot, a provoqué cure tempête
d’jndignatipn dans toute la presse
française. On a constaté souvent séjà,
de la défiance et de la désaffection en
vers l’Alsace et il ne manque plus
qu’un geste provoquant, aux prochai
nes élections législatives, pour renve-
nimer le mal.
Voici les points essentiels de mon
programme :
Politique extérieure : continuation
de la politique raisonnable avec les
autres nations et, sur celte base, ache
minement vers le désarmement et la
diminution prOgresive des charges
et du service militaire ; liberté du tra
fic frontalier.
Situation intérieure : participation
active à l’œuvre civilisatrice.
Au point de vue cultuel : bilinguis
me à l’école, dans les administrations
et devant les tribunaux.
Au point de vue religieux : maintien
du statu quo. liberté de tolérance, se
lon les traditions et lois existantes en
Alsace dans le domaine religieux et
scolaire.
Au point de vue social : rapproche
ment des classés par la conciliation
des intérêts professionnels. Justice so
ciale pour toutes les classés de la
société. Perfectionnement de la légis
lation sociale.
An point de vue (administratif :
égalité des fonctionnaires des deux
ordres. Possibilité donnée aux Alsa
ciens d’accéder , également aux em
plois supérieurs. Réforihe des impôt3
locaux.
L'ARMÉE DU SALUT
oariera-t-eila le général Boolli
somme ciel suprême ?
Londres, 5 janvier. — Au fur et à
mesure qu’approche la date de la réu
nion du conseil suprême de l’Armée
diu Salut, convoqué pour décider si
son vénérable chef doit, ou non, con
tinuer à présider les destinés de la
puissante organisation, les manœu
vres et les intrigues semblent aug
menter darts les deux camps adverses.
A savoir : les salutistes, qui veulent
déposer le général Bramwell Booth et
mettre fin au système de succession
par hérédité, et les partisans du chef
actuel.
FROID, PLUIE,
bourrasques de neige
et de vent
EN FRANCE
Paris, 5 janvier. — La journée du 4
janvier a été la plus froide de l’année,
toute jeune encore, et de l’hiver 1928-
1929.
Au moins jusqu’ici, et à Paris, le ther
momètre n’a guère varié ; la nuit et le
jour, il a été voisin de 2° et de 3° ; la
moyenne, 2°5, a été inférieure de 4 et 6
à la normale, plus 2°1.
D’autre part, à Paris, la neige est
tombée durant toute la journée en flo
cons légers, blanchissant légèrement le
sol. Dans la soirée, en banlieue, elle fut
plus abondante et, sur certains points,
elle formait un tapis de 2 ou 3 centimè
tres d’épaisseur. C’est donc une vérita
ble journée hivernale, d’autant plus ri
goureuse que la brise de nord-est souf
flait et rendait le froid extrêmement pi
quant.
En France, les minima observés, au
matin du 4 janvier, étaient de 2° et de
3° dans la région parisienne ; 3° à Ar
gentan, Valenciennes, Orléans, Bourges,
Toulouse, Lyon ; 4° à Clermont et Di
jon ; 5° à Metz et Nancy ; 7° à
Mayence.
La neige, signalée sur un seul point ce
matin, au Puy, tombait en vingt sta
tions du nord-est au sud-ouest, dans
l’après-midi.
Marseille, 5 janvier. — Le mauvais
temps continue à sévir dans la région.
Dans les Bouches-du-Rhône, dans la
Vaucluse, le Var, le Gard et l’Hérault,
on signale des bourrasques de neige.
Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, sur la
ligne d’Arles, vingt poteaux télégraphi
ques ont été brisés. Le train descendant
des Saintes-Maries.-de-la-Mer vers Ar
les a dû retourner, laissant à Arles de
nombreux voyageurs en panne.
A Graveson, la neige a rendu particu
lièrement pénible la circulation. Par
suite d’une panne d’électricité, ce village
est resté plongé dans l’obscurité, durant
la nuit dernière.
A Fort-Vieille, il y eut de nombreuses
chutes de neige. Aucun train de voya
geurs n’a circulé sur la ligne d’Arles à
Salon. A Mouriès, les trains, hier soir,
ne sont pas arrivés. De nombreux voya
geurs sont restés bloqués, durant qua
torze heures, en gare d’Enguire.
Une grande quantité de poteaux télé
graphiques jonchent le sol et obstruent
la voie. Toutes les communications télé
graphiques et téléphoniques sont inter
rompues. L’éclairage électrique fait to
talement défaut.
Une auto est allée dans l’après-midi à
Arles,, pour y prendre le courrier pos
tal. Un train de secours est arrivé pour
tant à déblayer la voie. On prévoit pour
plusieurs jours l’interruption de toutes
les communications, ainsi que de l’éclai
rage électrique.
A Sénas, depuis deux jours, la neige
tombe avec abondance ; il y a plus de
20 ans qu’on n’en avait vu une si gran
de quantité.
A Mii-amas, la rafale a provoqué la
chute de nombreux poteaux télégraphi
ques, et entre Arles et Raphaël, sur une
distance de 5 kilomètres, obstruant les
rues. De nombreux rapides et express
M nt été déviés sur Avignon, par l’em-
b anchement de Miramas, subissant ain
si de longs retards.
A l’heure actuelle, les grandes lignes
ferroviaires ont repris leur trafic. Mal
gré tout, les trains qui circulent souf
frent d’un retard qui varie entre 3 et
4 heures.
A Saint-Zacharie, près de la monta
gne de Sainte-Beaume, la neige atteint
30 centimètres d’épaisseur.
A Marseille, le temps s’est remis au
beau et la neige tombée hier fond rapi
dement.
Toulon, 5 janvier. — A Sainte-Maxi
me, par suite des pluies, la voie du che
min de fer de Provence a été coupée
près du passage à .niveau de la Petite
Croisette. On a dû organiser un service
de transbordement.
Une bourrasque de vent d’est et de
pluie, d’une violence inouïe, a sévi sur
les îles d’Hyères. Toute communication
avec le continent était coupée.
Le « Cormoran », commandé par le
capitaine Baptiste Desiglioli, qui assure
les relations avec la Tour Fondue, n’a
pu débarquer les passagers, le môle n'é
tant pas acostable, en raison des vagues
énormes.
Les dégâts matériels sur la côte, entre
Hyères et le golfe du Cavalaire, sont très
importants.
On a coutume de dire qu’un, merlu a une bonne amie dans chaque port
où son bateau fait escale. Karl DANE, dans une brillante scene de revue t
est plus fort que ça, comme en témoigne notre photographie.
LE KRACH
Èlâ((UîeÈFfâno))
h
gère valise et quitte Pont-de-Chéruy.,
Les voisins remarquent à peine son
départ. Il se rend à Lyon ; dans la
grande ville, l'étendue de la débâcle
apparaît à ses yeux. Il quitte Lyon,
prend un billet pour Vierzon. Le ven
dredi 2 décembre, a la nuit tombante, ,
le directeur de l’hôtel des Messageries
voit arriver le vieillard proptre, effacé,
timide, qui' loue une enambre et s’y
cache. A midi, le samedi, le garçoii
signale que le client n’est pas encore
levé ; on frappe à sa porte, pas de
réponse. Avec une double clef, on ou
vre et on trouve le client près de la
fenêtre une cordelétte nouée à la cré- t
mone, bouclée autour de son cou*'
étranglé.
'Sua la table un bout de papier an’
crayon : «, Ruiné et lassé de souffrir,
je me suicide. Qu’on ne parle pas do
ma mort ». Il n’y avait pas de papiers
dans ses poche.s. On examina la leuil-l
le d’entrée : Ilaymont Rouget, venant
de Lyon. On examina le linge, il y ’
avait la marque d’une blanchisserie
de Lyon. On retrouva la trace de soa
séjour dans cette ville, puis de s»
haute origine toulousaine.
A Pont-de-Chéruy, les quelques per
sonnes qui reçurent ses couîideives.
réclament que le si ■. id J - , .vw
vieux soit jeté dans ia - v , c-nté
•le réglement des corn : - se • .‘Va,
Le général BOOTH
D’après le « Daily Expiress » le géné
ral Booth, qui a 72 ans et se remet à
peine d’une longue et pénible mala
die, songerait à se rendre en person
ne ’à Sunbury-Court, où doit se réui-
n.ir le conseil, mardi prochain.
Il est évident que la soudaine appa
rition du chef suprême aurait une très
grande influence meirale sur la déci
sion dès commissaires. La crise s’ag
grave du fait que certains commissai
res de l’Armée, à l’étranger, pensent
que le caractère purement anglais de
l’organisation est. pour eux, un sé
rieux handicap dans leur œuvre de
chatrité et de prosélytisme à l’étran
ger. Aussi est-il question d’une scis
sion permanente entre les sections
britanniques et internationales de l’Ar
mée du Salut, dans le cas où le géné
ral Bramwell Booth resterait à la tête
de l’organisation.
IlilI lIlTrilllllillllllIllil l llMll lilllilIlll lllIlllllllliHPIllilillll
Une épidémie de choléra
à Bombay
Bombay, 5 janvier. — Une violente
épidémie de choléra sévit depuis quatre
mois dans l’Etat de Tracancore. On a
enregistré, depuis le début de l’épidé
mie, 7.880 décès, et M QQQ personnes en
sont atteintes.
LA MALADIE
du roi d’Angleterre
Oh constate une legere
AMELIORATION
Londres, 5 janvier. — Voici le. bulle
tin de santé üu roi publié au palais
Buckhingham, à 11 h. 10 :
« Le roi a passé une. bonne nuit et
il y a une légère amélioration dans l’é
tat de Sa Majesté. »
Trois médecins ont sogné le bulletin.
Le « Comte Zeppelin »
IL ENTREPRENDRAIT UNE GRANDE
RANDONNEE SUR LA MEDITERRA
NEE, EN EGYPTE ET EN PALESTINE
Friedrichshafen, 5 janvier. — Le
mois de novembre, entreprendrait,
courant mars, une grande randonnée
au-dessus de la Méditerranée, en
Egypte et en Palestine.
Le voyage projeté autour du monde
n’aurait lien que cet été, à condition
que la croisière en Méditerranée ait
donné des résultats satisfaisants.
En différents points du globe, on
aménage des emplacements spéciaux
pour permettre l’atterrissage et le ra
vitaillement en combustible du « Com
te-Zeppelin ».
Entre temps, on s’occupe activement
des négociations au sujet de la cons
truction d’un autre aéronef qui devra
entrer en service courant 1930,
UN NOUVEL NCULPE
Paris, 5 janvier. -- à Glard, juga
d’instruction, a inculpé, ce matin, l
d’escroqueriçs, abus de confiance et
complicité, M. Charles Bertrand, an
cien député..
M. Charles Bertrand a connu les
agissements de Mme Hanau et Bloch.
Il avait, avec eux, participé aux opé
rations du Comptoir diu Textil du,
Nord et du Comptoir de Gérance Fi-'
nancière. C’est lui qui, avec M. de
Courvillë, avait fondé la « Gazette dU
Franc ». v
Récemment, une perquisition fut
opérée à son domicile. M. Charles
Bertrand avait à la « Gazette » uiy
bureau voisin de celui de Mme Ha- 1
nau, ’
LE
MYSTERIEUX CARNET BLANC
DE Mme HANAU
LES ANTECEDENTS
DE MIMOUN AMARD
Annecy, 5 janvier. —- Voici quelques
renseignements intéressants concer
nant Amard .Edmond-Miinounj, arrê
té dans l’affaire, de la « Gazette du
Franc ».
Cet individu, âgé de 34 ans, a été
poursuivi par e tribunal correctionnel
d’Annecy qui, dans son audience du
24 décembre dernier, le condamna par
défaut à 2 ans de prison et 200 francs
d’amende.
En août 1925, représentant la mino
terie Labertonnière, à Argenton (In
dre), ayant passé un marché de 200
balles de farine avec Mme Lavorel,
boulangère à Saint-Julien, celle-ci
avait demandé à Amard la résiliation
pour 100 balles. Ce derniers s’appro
pria des 100 balles de farine qu’il ven
dit à M. Thonon, à Albertville, et
Mme Lavorel i. ut verser à jq minoterie
la somme de i6.800 francs,
Amard avait déjà été condamné, le
17 août 192-1 par défaut, à un mois de
prison et 10.000 francs d’amende pour
spéculation sur les loyers par le tri
bunal correctionnel d’Oran. Ce.tte pei
ne avait été infirmée, le 19 août 1923,
par la Cour d’appel d’Alger.
UN NOUVEAU ET TRAGIQUE
SUICIDE
Vierzon, 5 janvier. — Les journaux
ont raconté récemment le tragique sui
cide du pèrç d’Aimé de Fresnay, dont
les petites économies ont été empur
tées dans la tourmente de la « G a
zette du Franc » et qui s’est jeté dans
la inare communale.
Aujourd’hui, nous sommes en me
sure de donner des précisions sur un
autre suicide dont la même tourmente
financière est la cause profonde. Ce
fut celui, dans un hôtel à Vierzon, de
Raymond de Rouget, rentier. Le. père
d’Aimé, boulanger, n’avait que pe.u
de biens ; cependant, par le krach
Hanau, c’était toute sa fortune qui
sautait.
Raymond de Rouget en était au mê
me point, si on ne considère que la
triste question de l’argent, complète
ment ruiné, à quelques centaines de
francs près qu’il portait sur lui. Mais,
aussi avec lui, disparaît le dernier
héritier d’une race et d’un nom. En
1623, son ancêtre Jean de Rouget de
Touges Naillan, sieur de Mauvezin,
était capitoul de Toulouse, premier
bourgeois et premier magistrat maître
de la ville par le vœu de ses conci
toyens et la faveur du roi. En 1712,
son trisaïeul 'eau de Rouget, écuyer
seigneur de Carmain, était aussi , ca
pitoul de la ville,
Raymond de Rouget était lé der
nier descendant mâle.- Sa sœur, avant
sa majorité, &e retira du monde pour
entrer en religion. Raymond de Rou
get possédait, un. revenu - modique ;
mais sa sœur partie pour jamais, il
préféra quitter v SG ulouse pour n’y
plus revenir. C’était en 1883 ;'il avait
20 ans. Il sten alla loin de son pays
dans l’Isère .et choisit un gros bourg
paisible pour -sa retraite, Pont de
Ghéruy. Depuis. 46 ans,.il y habitait
une maisonnette entourée d’un jar
din, vivait'petitement, sortait peu et
ne faisait jamais parler de lui : un
rentier, un petit rentier français. La
guerre survint ; il a passé l’âge d’être
soldat et la four mente, ne l’atteint pas,
mais, à la paix, les quelques titres de
rente qu’il possède ne lui permettent
désormais qu’une existence plus pré
caire chaque, jour.
Raymond de Rouget ignore ce que
sont les affaires, il n’a plus guère de
ressources, il végète. Un jour, voici
moins d’un an, un homme, au parler
aisé, sq présente chez lui et douce
ment, avec d’astucieuses précautions,
l’amène à parler argent. Confiant, le
petit rentier étale ce qui va êtr,e sa
misère, sort une liasse de titres d’un
vieux secrétaire. L’autre les .examine,
les feuillette ; ça ne pèse pas bien
lourd hélas !
— Je vais être obligé de vendre des
meubles qui me sont précieux com
me des souvenirs.
— Avez-vous confiance ep moi Me
confiez-vous vos papiers quelques
jours ? Croiriez-vous que je puisse
transformer votre misérable 5 % en
une valeur supérieure ; je vous garan
tis au moins 8 %. Si l’affaire dans la
quelle je vous engage, en toute sûreté
croyez-moi, monte comme on peut s'y
attendre un jour, je vous servirai du
40 %. Ne criez pas au miracle ; dans
trois ans. vous aurez peut-être dou
blé votre patrimoine.
L’affaire est dans le sac, dans le sac
de Mme Hanau.
, H a 56 ans, aloi». Il boucle une lé- < francs.
M. Camille Aymard, directeur de là'
« Liberté ». est convoqué par M.j
Glard, juge’ d’instruction, pour foiur-j
nir des précisions au magistrat au ;
sujet d’un mystérieux carnet de Mme
Hanau dont il a parlé hier, dans un 1
article.
M. Aymaird affirmait que Mme Ha-* 1
nau possédait un carnet blanc où elle';
inscrivait la liste de ceux qui « l’é
tranglaient ». M. Aymard ajoutait
que cette liste comprenait beaucoup
de parlementaires, notamment un
él/u de l’Est et un ancien député com-(
muniste, dont le compte dans les li
vres de Mme Hanau porterait le nu-,
rnéro 24 et les initiales V. C.
iiiiiiiiiiiiiiiiimiiiimimmiiiiiiiiiiiiiiïiiinmiiinntnnuii
UNE BRÈVE AFFAIRE
D’ESCROQUERIE
UNE CENTAINE D’ARRESTATIONS
ONT ETE OPEREES
Riga, 5 janvier. — Le département 1
des constructions, à Moscou, vient do|
découvrir une affaire d’escroquerie où:
les entrepreneurs, les camionneurs et,
les fournisseurs du matériel de cons- ■
truction s’étaient entendus pour voler,
80 millions de briques et les revendra
à des Compagnies privées et à des par-*
ticuliers.
Une centaine d’arrestations ont été
opérées.
L’ACTUALITE
(par Henrîoli
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