Titre : La Dépêche algérienne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1911-04-18
Contributeur : Robe, Eugène (1890-1970). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32755912k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 avril 1911 18 avril 1911
Description : 1911/04/18 (A27,N9395). 1911/04/18 (A27,N9395).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t537453z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10449
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/04/2021
I
ALGER, ALGERIE...«
FRANCE, TUNISIE..,
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LE PETIT ALGERIEN
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
’oom.
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. - MARDI 18 AVRIL 1911.- NUMÉRO 9395
•Rédaction et Administration : Boni. Laferrïère et Avenue Pasteur, 6, Alger. ~ Téléph. 1.02
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La Dépêche Algérierçqe
Par Télégrammes de l’AGENGE AFRICAINE
ET DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIER'
LES FÊTES DE L’UNITÉ ITALIENNE
Deux dépêches de M. Cavalréri, président de
la Société Italo-Française
Rome, 17 avril*
M. En-ea Cavaliéri, président de la Société
Stalo-Française, a adressé A la Chambre et au
Sénat des deux dépêches suivantes :
Président du Sénat, Paria
En célébrant notre indépendance et notre
Imité, nous sentons profondément ce que nous
devons à la France et au rwxm de ces chères
traditions, dont nous avons toujours cultivé
te souvenir, nous remercions de tout cœur
Je Sénat français pour n’avoir pas douté cette
lois non plus des liens indissolubles qui lient
à la France tout un peuple reconnaissant.
Président de la Chambre des députés,
Paris.
Veuillez bien permettre à notre Société, qui
b. toujours proclamé, môme dans les moments
les plus difficiles, l’affinité des idéais et des
•destinées des deux nations, de remercier de
•tout son cœur La Chambre française des dé
putés de s'être associée si coodialement à la
•commémoration d’un événement à l'accom
plissement duquel la France a contribué d’une
xnanière si généreuse et si glorieuse.
Dans la presse italienne
'L'Italie écrit :
Les protestations de quelques réactionnai
•*es acharnés contre ce qu’ils ont appelé un
*acte de spoliation ont donc abouti à une gran
diose manifestation en l’honneur de l’Italie.
J1 n’y a qu’à s’en féliciter ; mais nous ne pou
vons nous empêcher de penser qu’il est vrai
ment malheureux que certains conservateurs
français restent plus anachroniques que nos
cléricaux les plus irréductibles, qui' députe
40 ans n’ont riep compris à l’évolution natio
nale italienne ; comme des mollusques, ils sont
restés enfermés entre deux coquilles, abso
lument indifférents au mouvement extérieur,
vivant dans le passé, vivant dans'Leurs indé
racinables préjugés et dans leurs idées bor
nées.
Milan, 17 avril.
Du Secolo :
D’aucuns avaient dit que la Chambre fran
çaise ne voulait pas envoyer son salut 4 l’Ita-
iie, afin de ne pas rendre hommage à l’œu
vre de Napoléon III. Eh bien ! ce salut a été
«envoyé précisément contre Le désir d’un bo*-
impartis te.
te journée de fête. Le calme le plus complet
n’a oessé de régner partout. Le parquet a con
tinué son enquête. Les arrestations opérées
jusqu’à ce jour, tant dans l’arrondissement
de Reims que dans celui d’Epernay, font un
total de 130 environ.
Un mo-uveanent se dessinerait chez les cavis
tes d’Ay, qui sônt Téduits au chômage par
suite des incendies et des pillages. Plusieurs
d’entre eux auraient proféré des menaces
contre les vignerons qui sont la cause de la
suppression de leur travail.
AU MAROC
Les Troubles
de la Champagne
L’enquête judiciaire se poursuit. — Nouvelles
arrestations
Reims, 17 avril.
M. Jules Gauthier, l’un des fabricants d’Ay
qui furent les plus menacés et qui doit aujour
d'hui loger dans un hôtel d’Epemay paT crain
te des révoltés, s’est rendu ce matin à Reims,
■auprès du procureur,aux fins de porter plainte
contre plusieurs personnes qu’il accuse for
mellement. d’avoir été les promoteurs de la
‘jacquerie et dont 41 demande l’arrestation.
M. Gauthier a précisé certains faits et a don
né des informations au juge sur le lieu où de
précieux documents pourraient être décou
verts.
Epernay, 17 avril.
M. Rang des Adrets, directeur du personnel
ministère de l’intérieur, est venu hier, en
compagnie de M. Chapron, à Epernay, d’où ils
ecrnt. allés visiter Ay ; M. Népoty, sous-préfet,
«d’Epernay, les accompagnait dans leur tour
née.
Le parquet poursuit activement son enquête
pour découvrir les meneurs qui auraient en
traîné les vignerons à commettre les excès que
l’on connaît. Ce matin, onze nouvelles arresta
tions ont été opérées dans les communes de Vi-
nay, Pierry et Moussy. Tous les individus ar
rêtés sont inculpés de pillage et de complicité
•de pillage. Le juge d’instruction les interroge
au fur et à mesure de leur arrivée en prison.
On n’a encore rien trouvé au sujet de l’exis
tence d’un Comité secret dont cxn a parlé et les
«recherches se poursuivent activement à ce su-
(jet.
Reims, 17 avTil.
L’instruction ouverte par le parquet de
flleims a amené la découverte d’un dépôt de
sulfure de carbone, situé près du pont du che
min de fer, à l’extrémité d’Ay, et dans lequel
til est facile de S’introduire. On est convaincu
•que c’est dans ce dépôt, appartenant à un syn
dicat viticole, que les émeutiers se sont appro
visionnés du sulfure de carbone qui leur a
servi à pTopager l’inoendie des maisons de
cam pagne.
A la sous-préfecture, on déclare que la si
tuation est calme dans toute la montagne dtr
Reims, ce soir. t
Ht Ay. — On arrête deux vignerons Inculpés
de sabotage et de viotenoe9
Reims, 17 avril.
Deux nouvelles arrestations o-nt été opérées
*VH après-midi par la gendarmerie d’Ay. Ce
«sont celles de Léon Chailloux, de Dizy, in
culpé de sabotage, et de Louis Momat, de
Champillon, inculpé de menaces et de violen
ces envers les soldats. Cet après-midi, de nom
breux parents des émeutiers arrêtés se sont
présentés à la sous-préfecture de Reimis pour
•obtenir l’autorisation de visiter les prison
niers. L’autorisation leur a été accordée.
A la sous-préfecture de Reims
M. Dhommée, sous-prélet de Reims, a reçu
cet après-midi un certain nombre de praires
«de la montagne de Reims, venus lui déclarer
que la situation était cabne dans leurs villa
ges et qu'ils ne redoutent pour le moment au
cun incident.
Le maire de Trépail a déclaré que les es
prits étaient maintenant apaisés et que, si
aucune nouvelle arrestation n’avait beu, il
pouvait répondre de l’ordre. Il a expliqué que,
Tors des troubles de samedi, les habitants de
ea commune avaient été excités par les vigne
rons venus des villages voisins, et s’est appli
qué A excuser ses administrés.
Le sous-préfet hii a répondu que la justice
était saisie et qu’à elle seule incombait le 60 in
d’établir les responsabilités de chacun en tou
te impartialité.
Le nom bas des manifestants arrêtés
Pamii les manifestants arrêtés à Trépail,
16 ^ de ^adjoint au maire, nom
mé MerUer.
«nl 1 1 Q ï aTr^Jjî^ u,,e act } ,elle » tan* dans les pri-
S 116 ^ Châlons-sur-Marne et
n ,îfA 180 émeutiers, et de nou-
evur ^nar ^c^arnnrun nt été déoernés ce
6 °ir par «e parquet de Reims, rendant d'au
tres arrestations imminentes.
ta situation à Epernay. - tuu cavistes &ky
Epernay, 17 avril.
^UCUÛ incident Dé s’est produit pendant cet
U RÉVOLTE DES TRIBUS
La tribu des Beni-Ouarain fait défection et
attaque Fez. — Les troupes chérifien
nes résistent.— La mahalla des Ghe-
rarda rentre dans la capitale.
— La situation est grave
Londres, 17 avirill.
On télégraphie de Tanger au Times :
Ou 6’e-st battu à Fez le 11 avril. Les hommes
de la tribu des Beni-Ouarain, qui avaient re
çu des renforts considérables depuis que ceitte
tribu s’était manifestement décidée à soutenir
le maghzen, ont traîtreusement attaqué la
garnison du palais du sultan à l’extérieur de
la ville. Au cours de la bataille qui s’ensui
vit, les guerriers des tribus s’enfuirent avec
les tentes, les effets, l'équipement et les vivres
que leur avait fournis ïe sultan.
De bonne heure, le 11 avril, les rebelles re
eurent des renforts et attaquèrent Fez du côté
nord-ouest. L’artillerie défendit la ville, mats
il y eut des pertes des deux côtés et une ruou
velle panique se produisit.
Le chef des troupes loyalistes alla camper
à deux heures au nord de Fez pour garder
les communications ; mais, ses hommes
l’ayant abandonné, il s’empressa de rentrer
dans la vüfie.
Le 12 avril, lia mahalla qui se trouvait au
pays des Cherarda, à huit heures au noTd de
la capitale, est rentrée à Fez par suite, on
croit, de La situation qu'i lui avait été créée
paT les combats de la veille.
Des lettres reçues de hautes sources indigè
nés sont pessimistes.
La légation de France continuant ses efforts
poux ramener le catome au Maroc a fait sa
voir à tous les indigènes qui jouissent de la
protection française que ce privilège sera re
tiré à tous ceux d’entre eux qui prendront une
part active à la politique marocaine. Cette dé
cision produira un exceCRent effet, car les in
dijgènes protégés par les .puissances euro
péennes se prévalent souvent de ce qu’ils
échappent aux sanctions des fonctionnaires
marocains pour provoquer un soulèvement
contre le maghzen.
Tanger, 17 avril.
C’est par suite de la défection des Bend-Sad
den et des Beni-Ouarain, tribus au sud-est de
Fez, que le sultan a donné Tordue de rappeler
L Fez la mahalla des Cherarda.
(Le fions pour exécuter cette marche, rendue très
difficile par suite du mauvais état du sol, dé
trempé par des pluies exceptionnelles.
M. Boisset, agent consulaire de France à El-
Ksar, -1 pu rejoindre le commandant Brémond
et lui apporter de l’argent et des munitions.
Dans la région du Gharb
La région du Gharb est calme, mais on peut
craindre, si les tribu® voisines des Hyaina se
joignaient au mouvement contre Fez, que les
communications ne soient coupées entre cette
ville et la côte.
Quatre bataillons de l’armée coloniale vont
être envoyés à Casablanca
Paris, 17 avril
En présence de la situation actuelle au Ma
roc, le gouvernement ia décidé de renforcer les
trou'pes de la Chaouta par l’envoi de quatre
bataillons de STarmée coloniale. Ces troupes
partiront de Toulon pour Casablanca dans le
plus bref délai.
Dernières nouvelles de Fez
Tanger, 17 avril.
Des lettres de Fez, en date du 11 avril soirj
signalent que, dans la nuit du 10 au 11 cou
rant, les contingents des Beni-Ouarain, campés
à Dar el Bagh, ont tenté de percer une mu
raille du palais afin de voler des fusils qui >
sont entreposés. Cette attaque a été repoussée
par les gardes.
Depuis lors, la fusillade est généralisée en
tre les Ouarain et les Beni-M’Tir, qui ont atta
qué la ville au sud. La garnison, aidée par
l’artillerie, a eu raison des rebelles.
Une panique assez sérieuse a été provoquée
par ces attaques.
La mahalla du commandant Brémondi a
quitté se® cantonnements le 12 avril, à l'an
nonce des événements qui se déroulaient à
Fez. Elle a été attaquée dès ce matin par les
Cherarda, qui ont été repoussés.
L’engagement du 9 avril, entre la mahalla
et les Cherarda, a été une escarmouche. Une
patrouille de cavaliers allant fourrager a été
attaquée par une centaine de Cherarda.
Le® cavaliers se sont réfugiés dans une mai
son, où ils ont résisté jusqu’à l’arrivée de ren
forts, lesquels, par un mouvement tournant,
ont provoqué la fuite des rebelles. Ceux-ci ont
eu onze tués et les cavaliers ont perdu six
chevaux.
Ce combat a produit une vive émotion dans
la région, parce que Ton croyait que la ma
halla allait marcher contre les tractions in
soumises.
La tribu des Ouilad-Djemaa passe avec les
Beni-M’TiT. Les Hyaina sont toujours hési
tants. El faut s’attendre à oe que Fez ©oit cou
pée complètement de ses communications, à
la suite du départ de la mahalla.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Commentaires de la presse parisienne
Paris, 17 avril.
Le Temps écrit :
Voici donc que s’étend autour de Moulai Ha-
fld un cercle d’hostilité. Contre un si grand
péril, quelles chances lui reste-t-il ? Les tri
bus du nord ne paraissent pas encore nette
ment décidées à marcher contre Fez, mais il
ne faut pas ee dissimuler qu’un succès des
assaillants les encouragerait à se joindre à
eux.
L’espoir de piller la capitale» fera au sultan
E lu® d’adversaires que ses cadeaux ne lui
rent d’amis.
Au nord-ouest, les CheraTda, qui s’étaient
montrés si inquiétants le mois dernier, ont
été battus à nouveau, le 9 avril, par la mahal
la chérifienne que dirige le commandant Bré
mond.
Après les avoir dispersés, le commandant
Brémond a repris la route de Fez, où il était
probablement arrivé le 11. Toutes les forces
du maghzen sont donc maintenant réunie®
sous les murs de la capitale ; elles sont inté
rieures en nombre aux effectifs des assaillants
mais eLes sont mieux armées et mieux orga
nisées ; elles profiteront des conseils et de la
direction des officiers français Bref, leur sort
n’est pas du^out désespéré. Le danger pour
elles est de manquer de munitions. Il est dif
ficile d’approvisionner Fez dans les circons
tances présentes, et, bien que plusieurs indi
ces témoignent que c’est actuellement la
grande préoccupation de nos officiers, on ne
saurait dire encore si Fez sera conyeuaDle-
ibétK ravitaillé en munriiona
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
M. FALLIÈRES EN TUNISIE
De Toulon à Bizerte
Toulon, 17 avril.
Favorisé par un temps merveilleux, le
voyage présidentiel s’effectue clans les meil
leures conditions. Un radiotélégramme
parvenu ce matin à la préfecture maritime,
annonce que tout va bien à bord.
L’escadre italienne
Bizerte, 17 avril.
La division de l’escadre italienne, com
posée du cuirassé « Benedetto-Brin », por
tant le pavillon de 'l’amiral Aubry ; du croi
seur « l\oma » et de l’aviso « Coalit », venue
de Brindisi pour saluer M. Faiilières, est ar
rivée ce matin, à 8 heures.
M. Delcassé quittera le Président à Bizerte
M. Delcassé ne suivra M. Fallières que
jusqu’à Bizerte. Il quittera ce port dans la
soirée de mercredi ou dans la matinée de
jeudi,
M. Delcassé se propose en effet de consa
crer son premier voyage de ministre de la
marine, après d’inspection de l’a.rseria'1 de
Sidi-Abdallah à la visite de la défense ma
ritime de la Corse. Il arrivera ensuite ven
dredi à Toulon et visitera les établisseme fis
de la marine et plusieurs navires. M. Del
cassé ne repartira pour Paris qu’à la fin
de lia semaine.
Avant l’arrivée. — A Tunis
Tunis, 17 avril
Le temps est magnifique et une fouie
énorme circule dans les rues de Tunis, tant
en raison des fêtes de Pâques que pour
voir les préparatifs de la réception prési
dentielle.
La place de la Résidence, l’avenue de
France, la rue d’Italie et la gare sont or
nées d’oriflammes, de faisceaux de dra
peaux, de pylônes et d’arcs de triomphe
aux branches des palmiers s’accrochent
des girandoles multicolores qui scintille
ront de tous leurs feux mardi soir, réali
sant ainsi une de ces illuminations géné
raies dont les arabes raffolent.
Dans les rues, les groupes sont naturelle
ment très bigarrés ; tout ce monde rit, ges
ticule et paraît enchanté du voyage-prési
dentiel qui affirme la, coopération effective
de la France et de la Tunisie, et sera ici
du plus heureux effet.
Les italiens se réjouissent de ce qu’une
de leurs escadres vienne spécialement à Bi
zerte pour saluer le Président, encore qu’ils
soient un peu déçus parce que cette esca
dre sera obligée de rallier Brindisi mercre
di. Ils rappellent que pareille manifesta
tion de leur pays n’avait pas eu lieu eo’/! j
nisie depuis î’occupation.
M. Alapetite s’est rendu à Bizerte pour
attendre M. Fallières
Bizerte, 17 avril
Le résident général, M. Alapetite, malgré
le deuil qui le frappe, accompagnera le
Président de la République dans tout son
déplacement. Il est venu, ce soir, coucher
à Bizerte, ainsi que le colonel Guise.
Le bey n’arrivera que demain matin, par
train spécial.
Déclarations de M. Alapetite
Paris, 17 avril.
L© correspondant du Temps, à Tunis,
eu avec M. Alapetite un entretien au sujet
de la situation de la Tunisie. Nous déta
chons les parties suivantes des déclara
tions du résident général :
J’espère que le Président de la République
sera satisfait du spectacle qu’il aura so-u® les
yeux. Il verra la besogne que La France,
servie par l’énergie admirable de ses colons et
par la scienoe de ses ingénieurs, a menée
bien, en moins de trente ans.
Nous avons aujourd’hui 3.600 kilomètres de
route® et plus de 1.500 kilomètres de chemins
de fer. La superficie des propriété® possédée®
par les français dépasse 700.000 hectares *
le
nombre des centres de colonisation est de 95,
Notre développement minier a été souvent si
gnalé comme extraordinaire : la Tunisie ex
porte actuellement 1.770.000 tonnes de minerai
par an et l'ensemble de nos importations et
de nos exportations atteint 226.000.000 de
francs.
Après un exposé rapide des questions po
litiques, nées de la coexistence des diver
ses races sur le territoire de la régence et
des bienfaits que le protectorat a procurés
aux indigènes, M. Alapetite ajoute :
Nous ne sommes pas quittes envers les ara
bes, poux dire qu’ils sont moins maltraités
par nous que par leurs maîtres aux temps de
la barbarie et que gi lourd que soit l’Impôt,
ils doivent s’estimer heureux de ne pas le
payer deux fois comme à d’autres époques.
L’indégène doit avoir sa part de plus en plus
large dans les bienfaits d’un gouvernement ré
gulier, ayant une mission de civilisation l
remplir.
J’a/i pu dire à la commission des affaires ex
térieures de la Ghambre- que c’était là le sen
timent de la grande majorité de® français de
Tunisie ; ils sant trop bons français pour me
démentir. Un gouvernement qui travaillera,
avec leurs concours, à aplanir les conflits en
tre le® races, donnera à la Tunisie et à "a co
lonie européenne qui y est, si courageusement
à l’avant-garde, tout. res9or économique dont
ils ont besoin.
Faire l’éducation professionnel Le de l’Indi
gène, lui donner par là le goût du travail, ac
croître ainsi en même temps que son propre
bien-être l’utilité de la main-d’œuvre qu’il
peut fournir et sa puissance d’achat comme
consommateur, n’est-ce pas le plus grand ser
vice qui puisse être rendu aux agriculteurs,
aux industriels et aux commerçant® de La co
lonie française i
LE CONQ RfeS SO CIALISTE
A Saint-Quentin. — Deuxième journée
Saint-Quentin, 17 avril.
Le congrès socialiste, sous la présidence de
M. Compère-Morel, a poursuivi ce matin la
discussion du rapport du groupe parlemen
taire.
Après lecture de diverses adresses et propo
sitions, notamment en faveur de l'arbitrage in
ternational et de l’amnistie générale, divers
orateurs ont critiqué l’attitude de M. Raffln-
Dugens, député de l’Isère. Celui-ci vient expli
quer que, dans le vote sur l’affaire Malvy, s’il
avait su que son vote n’était pas nécessaire
pour donner la majorité au ministère, il n’au
rait pas voté pour lui et il affirme que ceux
qui n’ont pas voté pour le cahinet NConis au
raient certainement voté pour lui s’ils l’a
vaient cru en danger.
Cette déclaration obtient un gT 08 succès.
M. Ghesquière, député de LiiS», vient soute
nir la thèse des guesdistes. H condamne la
politique d’ * embrassons-nous, FoileviHd ».
M. Heliès rectifie aussitôt « embrassons-nous,
Debierre ». (Rires).
M. Ghesquière fournit ensuite des explica
tions sur l’attitude des socialistes lors de la ré
cente élection sénatoriale dans le département
du Nord.
M. Alexandre Varenne, ancien député, mis
en cause la veille par M. Myrrhens, député, à
propos de l’élection législative du Jura, expli
que quelle a été son attitude et conseille au
groupe parlementaire unifié de se iflontrer pru
dent et réservé à l’égard du ministère Monis.
Répondant aux divers orateurs, qui, tous,
conseillent au groupe socialiste unifié d’être
prudent, M. Jaurès expose les raisons de son
attitude. Il compare la situation politique ac
tuelle à celle qui existait sous le ministère
Briand et il souligne les premiers actes et les
déclarations du cabinet Monis. L’orateur rap
pelle les déclarations pu président du Conseil
et les efforts qu’il a faits en faveur des chemi
nots, la iibéraiion des prisonniers et l’arrêt de
la Cour de cassation qui a détruit la procédure
du juge d’instruction Drioux.
S’emparant des déclarations faites à la tri
bune de la Chambre par MM. Monis et Char
les Dumont, sur la réintégration des cheminots
révoqués, M. Jaurès demande ce qui sortira de
cette situation.- Ou bien les Compagnies céde
ront et réintégreront les agents révoqués (ce
qui serait alors une grande, victoire pour la
classe ouvrière), ou tien -les Compagnies ré
sisteront.
— Si alors les pouvoirs publics s’inclinent,
dit M.. Jaurès, nous ferons le procès de la ma
jorité ; mais s’il y a lutte entre l’Etat républi
cain et les grandes Compagnies de chemins
de fer, ce sera un événement de premier ordre,
gros de conséquences.
Les partisans de M. Jaurès lui font une lon
gue ovation.
La Journée Parlementaire
SÉN AT
Le budget de 1911. — Vacances écourtées
Paris, 17 avril.
A raison du dépôt tardif du budget de 1911
sur le bureau du Sénat, la haute assemblée qui
aura dès son retour à discuter ce budget, a
décidé de se contenter, cette année, de vacan
ces plus courtes que celles de la Chambre.
Sa commission des finances se réunira .peu
après la semaine de Pâques, au Luxembourg,
tant pour examiner la loi de finances qui a
pris à La Chambre des proportions démesurées,
que pour entendre la lecture des rapports spé
ciaux que les divers rapporteurs ont eu dès
hier le mandat de rédiger.
Ces rapporteurs et le rapporteur général dé
poseront leurs rapports sur le bureau du Sé
nat le jour même -de la rentrée et la discussion,
en séance publique pourra commencer peu
après, c’est-à-dire vers le 23 mai.
Malgré toute la diligence et les efforts que
va faire pendant les vacances de Pâques la
commission, des finances, on prévoit que le
budget de 1911 ne pourra pas être voté au
Luxembourg avant la fin du mois de juin. Le
gouvernement sera ainsi obligé de demander
un sixième douzième provisoire.
T R AFIO DE DÉCORATIONS
Policier et Cambrioleur
Malgré toutes les ruses, il est stupidement
dénoncé par un faux monnayeur
Paris, 17 avril.
Une singulière affaire, depuis hier, occupe
et amuse le® esprits :
On vient d’arrêter un certain Warzi, qui, en
même temps qu’iraspecteur die police, était
chef d’une bande de cambrioleurs. Cela tient
du roman.
Warzi, comme policier, avait acquis urne
grande réputation de fin limier et ses coma
rades de la préfecture l’avaieut surnommé
« Niick ». Or, depuis quelque temps, on partait
des exploits d’un cambrioleur qui portait,
dans les milieux de la pègre, le pseudonyme
de « Niok Carter ». Qui lui opposer ? On son
gea tout de suite à Warzi, dit « Niok », qui le
poursuivit avec uu zèle admirable et il fallut
que vraiment « Niok Carter » fut un homme
insaisissable, pour échapper à une enquête
cLUISSi 90rT , G.6.
« Nick » s’en montrait inconsolable. Oh ! ce
« Nick Carter », c’était son cauchemar, sa han
Oise ; mais ifl l’aurait bien, un jour ou l’autre!
Sûrement, tant d’effort» ne sauraient rester
vains !
Voicd un exposé où se manifeste toute l’habi
Mé de « Nick » : Ses chefs avaient décidé de
faire une rafle dan® un bar du faubourg
Montmartre, où ils savaient que se réunis
saient les complice® de « Nick Carter ». Il fai
lut envoyer en éclaireur un inspecteur pers-
U icace : « Nick » fut choisi. Il se rendit au lieu
éaiigné ; avec ea nonchalance habituelle, il
s'installa dans 'rétablissement, alluma une ci
garette et aurait paru tout à fait désintéressé
si quelques dignement® d’yeux et de légères
claques appliquées de La paume droite sur la
main gauche n’eussent révélé à des observa
teurs attentifs que son Tôle n’était pas unique
ment passif.
Il faut croire qu’il y avait là des observa
teurs attentifs^ car un certain .nombre de con
sommiateurs se levèrent avec quelque Ifàte et
gagnèrent la porte.
Lorsque « Nick » revint auprès de ses chefs,
81 annonça que l’instant étant propice. On se
précipita : inconcevable mat chance ! Lorsque
es po/Liciers arrivèrent, il ne restait plus dans
le bar que quelques paisibles joueurs de do
minos, honorables commerçante et, seule sur
la table, une petite pendule oubliée par un
client qui venait de partir.
Warzi aurait continué à jouer son double
rôle, si un faux-monnayeur ne l’avait dé
noncé.
NECROLOGIE
Mort de M. Alapetite, trésorier-payeur général
de la Seine-et-Marne
Parte, 17 avril.
On annonce la mort de M. Alapetite, tréso-
rieur-payeur général de la Seine-et-Marne, an
cien préfet, chevalier de la légion d'honneur,
dans sa 55 e année.
Les obsèques seront célébrées à Clamecy
(Nièvre), dans le courant de ia semaine.
M. Emile Alapetite était le frère du résident
général de France en Tunisie, que ce deuil
frappe au moment même où il reçoit M. Fal
lières.
Nouvelles de l’Étranger
Espagne
Les réfugiés portugais
Madrid, 17 avril.
Le ministre de Portugal, M. Vasconielles, a
fait d’amicales observations au gouvernement
espagnol au sujet de la présence à VLgo de
plusieurs familles royalistes «qui conspirent
ouvertement contre la République.
M. Canalejaa, premier ministre, a promis
de demander à oes royalistes de quitter Vtgo
et de se fixer plus loin de la frontière porfur
g a*fié.
LE CAS UE M‘ VALEHSI
L’instruction judiciaire. — Premier inter,
rogatoire. — Nouvelle arrestation
Paris, 17 avril.
Valensi a été conduit hier au Palais de
justice, devant M. Tortat, juge d’instruc
tion. Il ne s’agissait que d’un interroga
toire de première comparution.
Guillaume Valensi n’avait pas besoin que
le juge lui rappelât que la loi de 1897 sur
l’instruction contradictoire lui donnait le
droit de ne parler qu’en présence d’un dé
fenseur.
Je n’ai pas encore fait choix d’un avocat ;
mais je suis tout disposé à répondre à vos
questions, si toutefois vous désirez m’en poser,
a dit Valensi.
Tél était, en effet, le désir de M. Tortat,
qui dit :
Vous maintenez que le diplôme d’officier
d’académie, dont vous étiez porteur au mo
ment de votre arrestation, est une pièce au
thentique ?
— Je le maintiens, déclara l’avocat ; L1 ne
s’agit pas, je l’affirme de nouveau, d’un docu
ment apocryphe destiné à abuser les naïfs.
D. — D’ou le teniez-vous î
Ici, Valensi marqua .une certaine hésita
tion, puis après quelques secondes :
— Je dirai toute la vérité ; je n’ai rien à ca
cher : ce diplôme m’a été remis par M. Cle-
menti, président fondateur de la Ligue huma
nitaire nationale et de la Fédération de l’en
couragement à l’école laïque. J’étais en rela
tions assez suivies avec M. Clementi, en rai
son de mes fonctions de vice-président du
Croissant-Rouge du Maroc. Nous échangions
parfois les diplômes de nos Sociétés respecti
ves.
M. Tortat ne posa pas à l’inculpé de nou
velles questions relatives à M. démenti ; il
donna l’ordre de conduire Guillaume Va
lensi à la prison de la Santé.
Après le départ du prisonnier, M. Tortat
fit appeler M. Borde et le chargea de man
der à son cabinet et d’interroger M. dé
menti qui habite 114, rue des Moines.
Arrestation de M. Clementi
M. Borde s’acquitta sur-le-champ de sa
mission. M. Clementi refusa obstinément de
répondre au magistrat qui lui demandait
s’il était exact qu’il eût remis le diplôme in
criminé à Valensi.
Avisé de cette attitude, M. Tortat décida
de mettre M. Clementi en état d’arrestation.
On conduisit devant lui l’ami de Valensi,
qui garda le même mutisme en ce qui con
cerne l’affaire des diplômes, déclarant :
Je proteste contre mon arrestation. Je ne
parlerai qu’en présence de mon avocat, M®
Félix Decori.
M. démenti a été écroué à la Santé sous
l’inculpation de complicité d’escroqueries.
L’enquête de la sûreté
Durant toute la soirée, M. Borde a poursuivi
son enquête. Ajoutons que, dès à présent, ia
sûreté a établi une surveillance discrète autour
du domicile d’une personne dont le nom a
déjà été prononcé. Cette affaire serait suscep
tible d’un grand retentissement.
Les antécédents de Valons!
Un .parent de Valensi, après avoir dit que
celui-ci fut atteint, dan» son enfance, d’une
méningite qui le laissa dans un état de fai
blesse évidente et que, d’ailleurs, jouissant
d’une fortune personnelle considérable, il pou
vait ne pas avoir été guidé par l’esprit de lu
cre, ajouta ces paroles significatives que rap
porte le Matin :
Il a été victime de véritables écumeurs qui
l’ont, sans qu’il s’en doute, poussé au mal
cela a été la lutte du vampire contre le mo/i*
neau. Les personnalités qui se sont servies de
lui ont agi sur son esprit par intimidation ;
notre parent reconnaît aujourd’hui, trop tard,
hélas ! l’ascendant funeste qu’ont exercé sur
lui ses pernicieux amis. Ceux-ci, je vous le ré
pète, sont très haut placés ; fis se sont servis
de son nom, de son honorabilité, pour masquer
leurs honteuses manœuvres ; fis ont profité de
sa faiblesse pour en faire leur facile instru
ment ; le jour est proche où éclatera la vérité.
Quels sont ces haute personnages ? se de
mande notre confrère. C’est en vain que nous
insistâmes auprès du membre de la famille
Valensi. Il croit savoir cependant que l’un
d’eux est un ancien ministre, dont le nom sera
prononcé avant peu et cette révélation n’ira
pas sans causer quelque surprise.
Valensi, aux dernières élections pour le Con
seil général, avait été candidat socialiste à
Ivry. Il mena une active campagne et on le
vit devant mainte comptoirs tenir tête aux
plus intrépides buveurs ; mais ce fut en pure
perte, Guillaume Valensi fut blackboulé.
ces bovine, ovine, caprine, porcine, asine, ca
nine et équidés).
La section des machine® agricole® est déjà
particulièrement bien représentée et d’autres
demandes de maisons importantes sont an*
noncèes. ,
Il faut mentionner aussi les exposants de la
quatrième division (engrais chimiques et pro-
<1111 ts d aMtiri&nt&tionfates, alticides, produits chimiques divers et
œnologiques, etc.).
Le» attelages de luxe présentés attelés, et
de ferme, chariots et charrues attelés, les har
nais de luxe et de ferme, la sellerie, les voitu
res de ’uxe et de travail, oocuperd une place
bien marquée dans le concours, ainsi que lea
matériaux de construction, cuves, amphores,
vaisselle vinaire, travaux de maçonnerie.
La maréchale rie, la tonnellerie, La poterie
indigène, etc., ont fait l’objet de plusieurs
demandes.
Enfin, un hait spacieux est réservé à La
sixième division (automobiles, cycles, moto
cyclettes et armes).
Le programme du concours est adressé à
toute personne qui en fait la demande à M.
Ancey, maire de l’Akna, président «lu con»
cours. Le dernier délai pour être admis à eue*
poser est fixé au 25 avril.
Les emplacements sont gratuits. De gran
des réductions pour le transport seront con
senties par les Compagnies de chemins A l’occasion du concours, auront lieu de
splendides fêtes de jour et de nuit.
Le plan du concours est déposé à la mairie
de l’Alma, où MM. les exposants pourront
choisir leurs eanplacements.
C ’était,
des œufs de
hier.
ŒUFS DE PAQUES
la journée de la Mouna et
Pâques. La coutume d’of
frir des œufs de Pâques est très ancienne.
L’usage le plus curieux est, sans contre
dit, celui que l’on trouvait en Pologne. Cet
usage, très ancien, voulait que, le lundi de
Pâques, tout châtelain ou maître de mai
son présentât à chacun de ses visiteurs un
œuf dur, qu’il le rompit et en mangeât la
moitié, après avoir offert l’autre au visi
teur. Les grands seigneurs polonais avaient
conservé cette coutume même loin de leur
pays et, il y a près d’un demi-siècle, l’hô
tel du prince Czartoryski, situé dans l’île
Saint-Louis, à Paris, présentait à la récep
tion du lundi de Pâques un aspect des plus
curieux. Le prince recevait des amis en
grand nombre ; il se tenait à la porte de
son salon et partageait l’œuf traditionnel
avec chaque visiteur; ce dernier mangeai»
consciencieusement sa moitié d’œuf, tandis
â uele prince effleurait seulement la sienne
u bout des lèvres !...
La Santé de M. Perez Caballero
Paris, 17 avril.
Lé bulletin de santé suivant a été communi
qué aujourd’hui à l’ambassade d’Espagne :
« Son Excellence a passé encore une nuit un
peu agitée. Température 37° 4, pouls 64. Le
pansement a été renouvelé. L’état local est
satisfaisant ».
ALGERIE & TUNISIE
(de nos cokhespondants particuliers)
Le trafic des décorations. — Déclarations du
général Valensi
Tunis, 17 avril.
Le général Valensi, chef du protocole,
chancelier du Nichan-Iftikar, dont le nom a
été publié à diverses reprises au sujet de l’af
faille de vente de distinctions honorifiques, a
déclaré être absolument étranger aux agisse
ments de son neveu Guillaume Valensi.
UN BEAU GESTE
le député. — E ne faut pas se le dissimuler ï
l’heure est grave. Jamais aussi ne furent plus
furieux les assauts de la réaction. A nmu» d’a-
viseT. En présence d’événements d’une impor
tance exceptionnelle, tels que lec troubles en
Champagne et 1a non-réintégration de® che
minot®, il importe que nous serrions les rangs.
le journaliste. — Les dernières nouvelles
de la Champagne sont rassurantes. Un télé-
F ramime de la dernière heure annonce que
apaisement ae fait.
le député. — Nous n’avons jamais douté du
bon esprit des populations de ces malheureu
ses contrées. Ont-elle® été assez éprouvées f
Si, lasses d’attendre qu’on prêtât l’oreille à
leurs justes doléances, elles ont manifesté
avec quelque bruit — si le bouchon a sauté,
proclamant l’excellence de la cuvée — tout est
rentré dans l’ordre.
le journaliste. — Cest ce que je vous disais.
le député. — Et ce résultat heureux, à qui le
devons-nous ? A l’intervention de la force ar
mée ? A la mobilisation de la justice ? Non.
Le calme est dû à l’entente de tous le® repré
sentants des région® protestatrices, maires, ad
jointe, conseillers municipaux, conseillers
d’arrondissement, conseillers généraux, qui
ont, comme un seul homme, donné leur dé
mission.
le journaliste. — Un beau geste I
le député. — On geste merveilleux. A la so
lidarité des petits doi-t répondre affectueuse
ment la solidarité des grands. Aujourd’hui,
en présence de certaines iniquités sociale»,
ce n’est plus l’insurrection — nos programmes
ne le veulent pas — mais la gTève qui est te
plus sacré des devoir®.
le journaliste. — Très bien 1 Et pour les
cheminots non encore réintégré®, que ferez-
vous ?
le député. — Ce que nous ferons ? Les minis
tres l’ont dit.
le journaliste. — Oui, M. Dumont et le pré
sident du Conseil ont déclaré qu’ils étaient dé
sarmés pour réduire le mauvais vouloir de9
Compagnies.
le député. — Aussi leur avons-nous donné le
réconfort d’un vote de confiance.
le journaliste. — Evidemment, c’est quel
que chose. Cependant, il me semble quune
bonne grève...
le député. — Quelle grève ?
le journaliste. — Dame, ne disiez-vous pas,
tantôt qu’à la solidarité des petits devait ré
pondre affectueusement la solidarité des
grands ?
le député. — Et je le maintiens.
le journaliste. — Il y a, 4 la Chambre com
me au Sénat, un assez grand nombre de par
lementaires qui font partie dos conseils «l’ad-
mini strata on des Compagnies. S’ils se démet
taient bruyamment de ces fonctions rémuné
ratrices ? Cest ça qui serait un beau geste !
le député (troublé). — Ce n’est pas du tout
la moine chose l -
P Kopeck.
Voir à la Dernière Heure la suite
de nos dépêches
CONCOURS AGRICOLE DE L’ALMA
DU 19 AU 23 MAI 1911
Le Comice Agricole de 1 Est de la Mitidja
reçoit chaque jour de n ou velles
d’admi 9 sion au concours agricole qu il orgar
nise à l’Akna, du 19 au 23 mai.
La nremièro division, qui intéresse spéciale
ment Les agriculteurs, viticulteurs et horti
culteurs, promet d’être bien garnie.
C’est dans cette division que figurera l’ex
position d'horticulture (fleurs coupées, plants
en pots, collections, etc.), pour laquelle uu
vaste emplacement est réservé au centre mô
me du concours.
Les demandes sont nombreuses ans©! pour
la deuxième division fbaa&e-cour, apiculture,
laiterie, liqueurs de ménage, ver® à soie, etc.)
et pour la troisième division (animaux, espè-
LA FOLIE DE LA PHILATELIE
U n journal russe s’occupant spécialement
de philathélie cite un bel exemple de
collectionnisme à outrance.
Un amateur de timbres-poste, célèbre à
Saint-Péter8bourg ; M. Stemmer, possédait
sept timbres ancieos, qui passaient pour
être uniques au monde, et la vanité qu’il
en tirait auprès de sea amis et dee autres
collectionneurs le rendait insupportable.
Un de ses amis perdit un jour patience et
résolut de voir si, réellement, il n’y avait
f )a& d’autres timbres similaires sur la sur
ace du globe. Il fit des annonces dans de»
journaux, promettant n’importe quel prix
pour d’autres exemplaires. Au bout de
quelque temps, on lui offrit cinq des tim
bres recherchés pour 32.000 francs.
Notre acheteur se rendit aussitôt chez
l’amateur, qui faillit avoir une attaque en
contemplant les timbres et qur ? une foi»
remis, offrit 4 son ami de les lui racheter.
Celui-ci le fit attendre pendant six mois ;
enfin, il céda et lui remit les cinq timbres
et, en présence de l’ami stupéfait, le col
lectionneur les ieta au feu, en s’écriant :
Maintenant, les miens sont uniques au
monde ! » ^
L’AVIATION AU 8ENEGAL
L és premières expériences d’aviation en
Afrique occidentale française sont immi-,
nentea. >
Le général Bonnier, commandant ai
ALGER, ALGERIE...«
FRANCE, TUNISIE..,
ETRANGER
ABONNEMENTS
S moi» • mo<* 1 u
5 fp. « 50 18 tt.
6 » 12 • 24 »
9 » if . 36 »
•orée fneohatlr*
6 cent, le N #
7 cent, le N»
10 cent, le N*
Enrayer 60 centime* pwsr changement d'*dres*e. — Le* «bonnementa partent de* 1» et t5 du mois
et sont payables d'avance. — Les manuscrits non insérés ne seront p*_ rendus
' oent
LE PETIT ALGERIEN
JOURNAL POLITIQUE QUOTIDIEN
’oom.
VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. - MARDI 18 AVRIL 1911.- NUMÉRO 9395
•Rédaction et Administration : Boni. Laferrïère et Avenue Pasteur, 6, Alger. ~ Téléph. 1.02
ANNONCES & RÉCLAMES
A Alcir : AGENCE AFRICAINE, rue d’Isly, n« 57.
A Paris : AGENCE AFRICAINE, rue Feydeau, n* 5 (prés la Bourse).
Et dans les principales Agences de publicité de France et de l'Etranger^
La Dépêche Algérienne est désignée pour l’insertion des annonces légales
judieiaiies et autres exigées pour ia validité des procédures et contrats.'
Service TCI
SERVICE SPÉCIAL
La Dépêche Algérierçqe
Par Télégrammes de l’AGENGE AFRICAINE
ET DE NOS CORRESPONDANTS PARTICULIER'
LES FÊTES DE L’UNITÉ ITALIENNE
Deux dépêches de M. Cavalréri, président de
la Société Italo-Française
Rome, 17 avril*
M. En-ea Cavaliéri, président de la Société
Stalo-Française, a adressé A la Chambre et au
Sénat des deux dépêches suivantes :
Président du Sénat, Paria
En célébrant notre indépendance et notre
Imité, nous sentons profondément ce que nous
devons à la France et au rwxm de ces chères
traditions, dont nous avons toujours cultivé
te souvenir, nous remercions de tout cœur
Je Sénat français pour n’avoir pas douté cette
lois non plus des liens indissolubles qui lient
à la France tout un peuple reconnaissant.
Président de la Chambre des députés,
Paris.
Veuillez bien permettre à notre Société, qui
b. toujours proclamé, môme dans les moments
les plus difficiles, l’affinité des idéais et des
•destinées des deux nations, de remercier de
•tout son cœur La Chambre française des dé
putés de s'être associée si coodialement à la
•commémoration d’un événement à l'accom
plissement duquel la France a contribué d’une
xnanière si généreuse et si glorieuse.
Dans la presse italienne
'L'Italie écrit :
Les protestations de quelques réactionnai
•*es acharnés contre ce qu’ils ont appelé un
*acte de spoliation ont donc abouti à une gran
diose manifestation en l’honneur de l’Italie.
J1 n’y a qu’à s’en féliciter ; mais nous ne pou
vons nous empêcher de penser qu’il est vrai
ment malheureux que certains conservateurs
français restent plus anachroniques que nos
cléricaux les plus irréductibles, qui' députe
40 ans n’ont riep compris à l’évolution natio
nale italienne ; comme des mollusques, ils sont
restés enfermés entre deux coquilles, abso
lument indifférents au mouvement extérieur,
vivant dans le passé, vivant dans'Leurs indé
racinables préjugés et dans leurs idées bor
nées.
Milan, 17 avril.
Du Secolo :
D’aucuns avaient dit que la Chambre fran
çaise ne voulait pas envoyer son salut 4 l’Ita-
iie, afin de ne pas rendre hommage à l’œu
vre de Napoléon III. Eh bien ! ce salut a été
«envoyé précisément contre Le désir d’un bo*-
impartis te.
te journée de fête. Le calme le plus complet
n’a oessé de régner partout. Le parquet a con
tinué son enquête. Les arrestations opérées
jusqu’à ce jour, tant dans l’arrondissement
de Reims que dans celui d’Epernay, font un
total de 130 environ.
Un mo-uveanent se dessinerait chez les cavis
tes d’Ay, qui sônt Téduits au chômage par
suite des incendies et des pillages. Plusieurs
d’entre eux auraient proféré des menaces
contre les vignerons qui sont la cause de la
suppression de leur travail.
AU MAROC
Les Troubles
de la Champagne
L’enquête judiciaire se poursuit. — Nouvelles
arrestations
Reims, 17 avril.
M. Jules Gauthier, l’un des fabricants d’Ay
qui furent les plus menacés et qui doit aujour
d'hui loger dans un hôtel d’Epemay paT crain
te des révoltés, s’est rendu ce matin à Reims,
■auprès du procureur,aux fins de porter plainte
contre plusieurs personnes qu’il accuse for
mellement. d’avoir été les promoteurs de la
‘jacquerie et dont 41 demande l’arrestation.
M. Gauthier a précisé certains faits et a don
né des informations au juge sur le lieu où de
précieux documents pourraient être décou
verts.
Epernay, 17 avril.
M. Rang des Adrets, directeur du personnel
ministère de l’intérieur, est venu hier, en
compagnie de M. Chapron, à Epernay, d’où ils
ecrnt. allés visiter Ay ; M. Népoty, sous-préfet,
«d’Epernay, les accompagnait dans leur tour
née.
Le parquet poursuit activement son enquête
pour découvrir les meneurs qui auraient en
traîné les vignerons à commettre les excès que
l’on connaît. Ce matin, onze nouvelles arresta
tions ont été opérées dans les communes de Vi-
nay, Pierry et Moussy. Tous les individus ar
rêtés sont inculpés de pillage et de complicité
•de pillage. Le juge d’instruction les interroge
au fur et à mesure de leur arrivée en prison.
On n’a encore rien trouvé au sujet de l’exis
tence d’un Comité secret dont cxn a parlé et les
«recherches se poursuivent activement à ce su-
(jet.
Reims, 17 avTil.
L’instruction ouverte par le parquet de
flleims a amené la découverte d’un dépôt de
sulfure de carbone, situé près du pont du che
min de fer, à l’extrémité d’Ay, et dans lequel
til est facile de S’introduire. On est convaincu
•que c’est dans ce dépôt, appartenant à un syn
dicat viticole, que les émeutiers se sont appro
visionnés du sulfure de carbone qui leur a
servi à pTopager l’inoendie des maisons de
cam pagne.
A la sous-préfecture, on déclare que la si
tuation est calme dans toute la montagne dtr
Reims, ce soir. t
Ht Ay. — On arrête deux vignerons Inculpés
de sabotage et de viotenoe9
Reims, 17 avril.
Deux nouvelles arrestations o-nt été opérées
*VH après-midi par la gendarmerie d’Ay. Ce
«sont celles de Léon Chailloux, de Dizy, in
culpé de sabotage, et de Louis Momat, de
Champillon, inculpé de menaces et de violen
ces envers les soldats. Cet après-midi, de nom
breux parents des émeutiers arrêtés se sont
présentés à la sous-préfecture de Reimis pour
•obtenir l’autorisation de visiter les prison
niers. L’autorisation leur a été accordée.
A la sous-préfecture de Reims
M. Dhommée, sous-prélet de Reims, a reçu
cet après-midi un certain nombre de praires
«de la montagne de Reims, venus lui déclarer
que la situation était cabne dans leurs villa
ges et qu'ils ne redoutent pour le moment au
cun incident.
Le maire de Trépail a déclaré que les es
prits étaient maintenant apaisés et que, si
aucune nouvelle arrestation n’avait beu, il
pouvait répondre de l’ordre. Il a expliqué que,
Tors des troubles de samedi, les habitants de
ea commune avaient été excités par les vigne
rons venus des villages voisins, et s’est appli
qué A excuser ses administrés.
Le sous-préfet hii a répondu que la justice
était saisie et qu’à elle seule incombait le 60 in
d’établir les responsabilités de chacun en tou
te impartialité.
Le nom bas des manifestants arrêtés
Pamii les manifestants arrêtés à Trépail,
16 ^ de ^adjoint au maire, nom
mé MerUer.
«nl 1 1 Q ï aTr^Jjî^ u,,e act } ,elle » tan* dans les pri-
S 116 ^ Châlons-sur-Marne et
n ,îfA 180 émeutiers, et de nou-
evur ^nar ^c^arnnrun nt été déoernés ce
6 °ir par «e parquet de Reims, rendant d'au
tres arrestations imminentes.
ta situation à Epernay. - tuu cavistes &ky
Epernay, 17 avril.
^UCUÛ incident Dé s’est produit pendant cet
U RÉVOLTE DES TRIBUS
La tribu des Beni-Ouarain fait défection et
attaque Fez. — Les troupes chérifien
nes résistent.— La mahalla des Ghe-
rarda rentre dans la capitale.
— La situation est grave
Londres, 17 avirill.
On télégraphie de Tanger au Times :
Ou 6’e-st battu à Fez le 11 avril. Les hommes
de la tribu des Beni-Ouarain, qui avaient re
çu des renforts considérables depuis que ceitte
tribu s’était manifestement décidée à soutenir
le maghzen, ont traîtreusement attaqué la
garnison du palais du sultan à l’extérieur de
la ville. Au cours de la bataille qui s’ensui
vit, les guerriers des tribus s’enfuirent avec
les tentes, les effets, l'équipement et les vivres
que leur avait fournis ïe sultan.
De bonne heure, le 11 avril, les rebelles re
eurent des renforts et attaquèrent Fez du côté
nord-ouest. L’artillerie défendit la ville, mats
il y eut des pertes des deux côtés et une ruou
velle panique se produisit.
Le chef des troupes loyalistes alla camper
à deux heures au nord de Fez pour garder
les communications ; mais, ses hommes
l’ayant abandonné, il s’empressa de rentrer
dans la vüfie.
Le 12 avril, lia mahalla qui se trouvait au
pays des Cherarda, à huit heures au noTd de
la capitale, est rentrée à Fez par suite, on
croit, de La situation qu'i lui avait été créée
paT les combats de la veille.
Des lettres reçues de hautes sources indigè
nés sont pessimistes.
La légation de France continuant ses efforts
poux ramener le catome au Maroc a fait sa
voir à tous les indigènes qui jouissent de la
protection française que ce privilège sera re
tiré à tous ceux d’entre eux qui prendront une
part active à la politique marocaine. Cette dé
cision produira un exceCRent effet, car les in
dijgènes protégés par les .puissances euro
péennes se prévalent souvent de ce qu’ils
échappent aux sanctions des fonctionnaires
marocains pour provoquer un soulèvement
contre le maghzen.
Tanger, 17 avril.
C’est par suite de la défection des Bend-Sad
den et des Beni-Ouarain, tribus au sud-est de
Fez, que le sultan a donné Tordue de rappeler
L Fez la mahalla des Cherarda.
(Le
difficile par suite du mauvais état du sol, dé
trempé par des pluies exceptionnelles.
M. Boisset, agent consulaire de France à El-
Ksar, -1 pu rejoindre le commandant Brémond
et lui apporter de l’argent et des munitions.
Dans la région du Gharb
La région du Gharb est calme, mais on peut
craindre, si les tribu® voisines des Hyaina se
joignaient au mouvement contre Fez, que les
communications ne soient coupées entre cette
ville et la côte.
Quatre bataillons de l’armée coloniale vont
être envoyés à Casablanca
Paris, 17 avril
En présence de la situation actuelle au Ma
roc, le gouvernement ia décidé de renforcer les
trou'pes de la Chaouta par l’envoi de quatre
bataillons de STarmée coloniale. Ces troupes
partiront de Toulon pour Casablanca dans le
plus bref délai.
Dernières nouvelles de Fez
Tanger, 17 avril.
Des lettres de Fez, en date du 11 avril soirj
signalent que, dans la nuit du 10 au 11 cou
rant, les contingents des Beni-Ouarain, campés
à Dar el Bagh, ont tenté de percer une mu
raille du palais afin de voler des fusils qui >
sont entreposés. Cette attaque a été repoussée
par les gardes.
Depuis lors, la fusillade est généralisée en
tre les Ouarain et les Beni-M’Tir, qui ont atta
qué la ville au sud. La garnison, aidée par
l’artillerie, a eu raison des rebelles.
Une panique assez sérieuse a été provoquée
par ces attaques.
La mahalla du commandant Brémondi a
quitté se® cantonnements le 12 avril, à l'an
nonce des événements qui se déroulaient à
Fez. Elle a été attaquée dès ce matin par les
Cherarda, qui ont été repoussés.
L’engagement du 9 avril, entre la mahalla
et les Cherarda, a été une escarmouche. Une
patrouille de cavaliers allant fourrager a été
attaquée par une centaine de Cherarda.
Le® cavaliers se sont réfugiés dans une mai
son, où ils ont résisté jusqu’à l’arrivée de ren
forts, lesquels, par un mouvement tournant,
ont provoqué la fuite des rebelles. Ceux-ci ont
eu onze tués et les cavaliers ont perdu six
chevaux.
Ce combat a produit une vive émotion dans
la région, parce que Ton croyait que la ma
halla allait marcher contre les tractions in
soumises.
La tribu des Ouilad-Djemaa passe avec les
Beni-M’TiT. Les Hyaina sont toujours hési
tants. El faut s’attendre à oe que Fez ©oit cou
pée complètement de ses communications, à
la suite du départ de la mahalla.
AUTOUR DES EVENEMENTS
Commentaires de la presse parisienne
Paris, 17 avril.
Le Temps écrit :
Voici donc que s’étend autour de Moulai Ha-
fld un cercle d’hostilité. Contre un si grand
péril, quelles chances lui reste-t-il ? Les tri
bus du nord ne paraissent pas encore nette
ment décidées à marcher contre Fez, mais il
ne faut pas ee dissimuler qu’un succès des
assaillants les encouragerait à se joindre à
eux.
L’espoir de piller la capitale» fera au sultan
E lu® d’adversaires que ses cadeaux ne lui
rent d’amis.
Au nord-ouest, les CheraTda, qui s’étaient
montrés si inquiétants le mois dernier, ont
été battus à nouveau, le 9 avril, par la mahal
la chérifienne que dirige le commandant Bré
mond.
Après les avoir dispersés, le commandant
Brémond a repris la route de Fez, où il était
probablement arrivé le 11. Toutes les forces
du maghzen sont donc maintenant réunie®
sous les murs de la capitale ; elles sont inté
rieures en nombre aux effectifs des assaillants
mais eLes sont mieux armées et mieux orga
nisées ; elles profiteront des conseils et de la
direction des officiers français Bref, leur sort
n’est pas du^out désespéré. Le danger pour
elles est de manquer de munitions. Il est dif
ficile d’approvisionner Fez dans les circons
tances présentes, et, bien que plusieurs indi
ces témoignent que c’est actuellement la
grande préoccupation de nos officiers, on ne
saurait dire encore si Fez sera conyeuaDle-
ibétK ravitaillé en munriiona
LE VOYAGE PRÉSIDENTIEL
M. FALLIÈRES EN TUNISIE
De Toulon à Bizerte
Toulon, 17 avril.
Favorisé par un temps merveilleux, le
voyage présidentiel s’effectue clans les meil
leures conditions. Un radiotélégramme
parvenu ce matin à la préfecture maritime,
annonce que tout va bien à bord.
L’escadre italienne
Bizerte, 17 avril.
La division de l’escadre italienne, com
posée du cuirassé « Benedetto-Brin », por
tant le pavillon de 'l’amiral Aubry ; du croi
seur « l\oma » et de l’aviso « Coalit », venue
de Brindisi pour saluer M. Faiilières, est ar
rivée ce matin, à 8 heures.
M. Delcassé quittera le Président à Bizerte
M. Delcassé ne suivra M. Fallières que
jusqu’à Bizerte. Il quittera ce port dans la
soirée de mercredi ou dans la matinée de
jeudi,
M. Delcassé se propose en effet de consa
crer son premier voyage de ministre de la
marine, après d’inspection de l’a.rseria'1 de
Sidi-Abdallah à la visite de la défense ma
ritime de la Corse. Il arrivera ensuite ven
dredi à Toulon et visitera les établisseme fis
de la marine et plusieurs navires. M. Del
cassé ne repartira pour Paris qu’à la fin
de lia semaine.
Avant l’arrivée. — A Tunis
Tunis, 17 avril
Le temps est magnifique et une fouie
énorme circule dans les rues de Tunis, tant
en raison des fêtes de Pâques que pour
voir les préparatifs de la réception prési
dentielle.
La place de la Résidence, l’avenue de
France, la rue d’Italie et la gare sont or
nées d’oriflammes, de faisceaux de dra
peaux, de pylônes et d’arcs de triomphe
aux branches des palmiers s’accrochent
des girandoles multicolores qui scintille
ront de tous leurs feux mardi soir, réali
sant ainsi une de ces illuminations géné
raies dont les arabes raffolent.
Dans les rues, les groupes sont naturelle
ment très bigarrés ; tout ce monde rit, ges
ticule et paraît enchanté du voyage-prési
dentiel qui affirme la, coopération effective
de la France et de la Tunisie, et sera ici
du plus heureux effet.
Les italiens se réjouissent de ce qu’une
de leurs escadres vienne spécialement à Bi
zerte pour saluer le Président, encore qu’ils
soient un peu déçus parce que cette esca
dre sera obligée de rallier Brindisi mercre
di. Ils rappellent que pareille manifesta
tion de leur pays n’avait pas eu lieu eo’/! j
nisie depuis î’occupation.
M. Alapetite s’est rendu à Bizerte pour
attendre M. Fallières
Bizerte, 17 avril
Le résident général, M. Alapetite, malgré
le deuil qui le frappe, accompagnera le
Président de la République dans tout son
déplacement. Il est venu, ce soir, coucher
à Bizerte, ainsi que le colonel Guise.
Le bey n’arrivera que demain matin, par
train spécial.
Déclarations de M. Alapetite
Paris, 17 avril.
L© correspondant du Temps, à Tunis,
eu avec M. Alapetite un entretien au sujet
de la situation de la Tunisie. Nous déta
chons les parties suivantes des déclara
tions du résident général :
J’espère que le Président de la République
sera satisfait du spectacle qu’il aura so-u® les
yeux. Il verra la besogne que La France,
servie par l’énergie admirable de ses colons et
par la scienoe de ses ingénieurs, a menée
bien, en moins de trente ans.
Nous avons aujourd’hui 3.600 kilomètres de
route® et plus de 1.500 kilomètres de chemins
de fer. La superficie des propriété® possédée®
par les français dépasse 700.000 hectares *
le
nombre des centres de colonisation est de 95,
Notre développement minier a été souvent si
gnalé comme extraordinaire : la Tunisie ex
porte actuellement 1.770.000 tonnes de minerai
par an et l'ensemble de nos importations et
de nos exportations atteint 226.000.000 de
francs.
Après un exposé rapide des questions po
litiques, nées de la coexistence des diver
ses races sur le territoire de la régence et
des bienfaits que le protectorat a procurés
aux indigènes, M. Alapetite ajoute :
Nous ne sommes pas quittes envers les ara
bes, poux dire qu’ils sont moins maltraités
par nous que par leurs maîtres aux temps de
la barbarie et que gi lourd que soit l’Impôt,
ils doivent s’estimer heureux de ne pas le
payer deux fois comme à d’autres époques.
L’indégène doit avoir sa part de plus en plus
large dans les bienfaits d’un gouvernement ré
gulier, ayant une mission de civilisation l
remplir.
J’a/i pu dire à la commission des affaires ex
térieures de la Ghambre- que c’était là le sen
timent de la grande majorité de® français de
Tunisie ; ils sant trop bons français pour me
démentir. Un gouvernement qui travaillera,
avec leurs concours, à aplanir les conflits en
tre le® races, donnera à la Tunisie et à "a co
lonie européenne qui y est, si courageusement
à l’avant-garde, tout. res9or économique dont
ils ont besoin.
Faire l’éducation professionnel Le de l’Indi
gène, lui donner par là le goût du travail, ac
croître ainsi en même temps que son propre
bien-être l’utilité de la main-d’œuvre qu’il
peut fournir et sa puissance d’achat comme
consommateur, n’est-ce pas le plus grand ser
vice qui puisse être rendu aux agriculteurs,
aux industriels et aux commerçant® de La co
lonie française i
LE CONQ RfeS SO CIALISTE
A Saint-Quentin. — Deuxième journée
Saint-Quentin, 17 avril.
Le congrès socialiste, sous la présidence de
M. Compère-Morel, a poursuivi ce matin la
discussion du rapport du groupe parlemen
taire.
Après lecture de diverses adresses et propo
sitions, notamment en faveur de l'arbitrage in
ternational et de l’amnistie générale, divers
orateurs ont critiqué l’attitude de M. Raffln-
Dugens, député de l’Isère. Celui-ci vient expli
quer que, dans le vote sur l’affaire Malvy, s’il
avait su que son vote n’était pas nécessaire
pour donner la majorité au ministère, il n’au
rait pas voté pour lui et il affirme que ceux
qui n’ont pas voté pour le cahinet NConis au
raient certainement voté pour lui s’ils l’a
vaient cru en danger.
Cette déclaration obtient un gT 08 succès.
M. Ghesquière, député de LiiS», vient soute
nir la thèse des guesdistes. H condamne la
politique d’ * embrassons-nous, FoileviHd ».
M. Heliès rectifie aussitôt « embrassons-nous,
Debierre ». (Rires).
M. Ghesquière fournit ensuite des explica
tions sur l’attitude des socialistes lors de la ré
cente élection sénatoriale dans le département
du Nord.
M. Alexandre Varenne, ancien député, mis
en cause la veille par M. Myrrhens, député, à
propos de l’élection législative du Jura, expli
que quelle a été son attitude et conseille au
groupe parlementaire unifié de se iflontrer pru
dent et réservé à l’égard du ministère Monis.
Répondant aux divers orateurs, qui, tous,
conseillent au groupe socialiste unifié d’être
prudent, M. Jaurès expose les raisons de son
attitude. Il compare la situation politique ac
tuelle à celle qui existait sous le ministère
Briand et il souligne les premiers actes et les
déclarations du cabinet Monis. L’orateur rap
pelle les déclarations pu président du Conseil
et les efforts qu’il a faits en faveur des chemi
nots, la iibéraiion des prisonniers et l’arrêt de
la Cour de cassation qui a détruit la procédure
du juge d’instruction Drioux.
S’emparant des déclarations faites à la tri
bune de la Chambre par MM. Monis et Char
les Dumont, sur la réintégration des cheminots
révoqués, M. Jaurès demande ce qui sortira de
cette situation.- Ou bien les Compagnies céde
ront et réintégreront les agents révoqués (ce
qui serait alors une grande, victoire pour la
classe ouvrière), ou tien -les Compagnies ré
sisteront.
— Si alors les pouvoirs publics s’inclinent,
dit M.. Jaurès, nous ferons le procès de la ma
jorité ; mais s’il y a lutte entre l’Etat républi
cain et les grandes Compagnies de chemins
de fer, ce sera un événement de premier ordre,
gros de conséquences.
Les partisans de M. Jaurès lui font une lon
gue ovation.
La Journée Parlementaire
SÉN AT
Le budget de 1911. — Vacances écourtées
Paris, 17 avril.
A raison du dépôt tardif du budget de 1911
sur le bureau du Sénat, la haute assemblée qui
aura dès son retour à discuter ce budget, a
décidé de se contenter, cette année, de vacan
ces plus courtes que celles de la Chambre.
Sa commission des finances se réunira .peu
après la semaine de Pâques, au Luxembourg,
tant pour examiner la loi de finances qui a
pris à La Chambre des proportions démesurées,
que pour entendre la lecture des rapports spé
ciaux que les divers rapporteurs ont eu dès
hier le mandat de rédiger.
Ces rapporteurs et le rapporteur général dé
poseront leurs rapports sur le bureau du Sé
nat le jour même -de la rentrée et la discussion,
en séance publique pourra commencer peu
après, c’est-à-dire vers le 23 mai.
Malgré toute la diligence et les efforts que
va faire pendant les vacances de Pâques la
commission, des finances, on prévoit que le
budget de 1911 ne pourra pas être voté au
Luxembourg avant la fin du mois de juin. Le
gouvernement sera ainsi obligé de demander
un sixième douzième provisoire.
T R AFIO DE DÉCORATIONS
Policier et Cambrioleur
Malgré toutes les ruses, il est stupidement
dénoncé par un faux monnayeur
Paris, 17 avril.
Une singulière affaire, depuis hier, occupe
et amuse le® esprits :
On vient d’arrêter un certain Warzi, qui, en
même temps qu’iraspecteur die police, était
chef d’une bande de cambrioleurs. Cela tient
du roman.
Warzi, comme policier, avait acquis urne
grande réputation de fin limier et ses coma
rades de la préfecture l’avaieut surnommé
« Niick ». Or, depuis quelque temps, on partait
des exploits d’un cambrioleur qui portait,
dans les milieux de la pègre, le pseudonyme
de « Niok Carter ». Qui lui opposer ? On son
gea tout de suite à Warzi, dit « Niok », qui le
poursuivit avec uu zèle admirable et il fallut
que vraiment « Niok Carter » fut un homme
insaisissable, pour échapper à une enquête
cLUISSi 90rT , G.6.
« Nick » s’en montrait inconsolable. Oh ! ce
« Nick Carter », c’était son cauchemar, sa han
Oise ; mais ifl l’aurait bien, un jour ou l’autre!
Sûrement, tant d’effort» ne sauraient rester
vains !
Voicd un exposé où se manifeste toute l’habi
Mé de « Nick » : Ses chefs avaient décidé de
faire une rafle dan® un bar du faubourg
Montmartre, où ils savaient que se réunis
saient les complice® de « Nick Carter ». Il fai
lut envoyer en éclaireur un inspecteur pers-
U icace : « Nick » fut choisi. Il se rendit au lieu
éaiigné ; avec ea nonchalance habituelle, il
s'installa dans 'rétablissement, alluma une ci
garette et aurait paru tout à fait désintéressé
si quelques dignement® d’yeux et de légères
claques appliquées de La paume droite sur la
main gauche n’eussent révélé à des observa
teurs attentifs que son Tôle n’était pas unique
ment passif.
Il faut croire qu’il y avait là des observa
teurs attentifs^ car un certain .nombre de con
sommiateurs se levèrent avec quelque Ifàte et
gagnèrent la porte.
Lorsque « Nick » revint auprès de ses chefs,
81 annonça que l’instant étant propice. On se
précipita : inconcevable mat chance ! Lorsque
es po/Liciers arrivèrent, il ne restait plus dans
le bar que quelques paisibles joueurs de do
minos, honorables commerçante et, seule sur
la table, une petite pendule oubliée par un
client qui venait de partir.
Warzi aurait continué à jouer son double
rôle, si un faux-monnayeur ne l’avait dé
noncé.
NECROLOGIE
Mort de M. Alapetite, trésorier-payeur général
de la Seine-et-Marne
Parte, 17 avril.
On annonce la mort de M. Alapetite, tréso-
rieur-payeur général de la Seine-et-Marne, an
cien préfet, chevalier de la légion d'honneur,
dans sa 55 e année.
Les obsèques seront célébrées à Clamecy
(Nièvre), dans le courant de ia semaine.
M. Emile Alapetite était le frère du résident
général de France en Tunisie, que ce deuil
frappe au moment même où il reçoit M. Fal
lières.
Nouvelles de l’Étranger
Espagne
Les réfugiés portugais
Madrid, 17 avril.
Le ministre de Portugal, M. Vasconielles, a
fait d’amicales observations au gouvernement
espagnol au sujet de la présence à VLgo de
plusieurs familles royalistes «qui conspirent
ouvertement contre la République.
M. Canalejaa, premier ministre, a promis
de demander à oes royalistes de quitter Vtgo
et de se fixer plus loin de la frontière porfur
g a*fié.
LE CAS UE M‘ VALEHSI
L’instruction judiciaire. — Premier inter,
rogatoire. — Nouvelle arrestation
Paris, 17 avril.
Valensi a été conduit hier au Palais de
justice, devant M. Tortat, juge d’instruc
tion. Il ne s’agissait que d’un interroga
toire de première comparution.
Guillaume Valensi n’avait pas besoin que
le juge lui rappelât que la loi de 1897 sur
l’instruction contradictoire lui donnait le
droit de ne parler qu’en présence d’un dé
fenseur.
Je n’ai pas encore fait choix d’un avocat ;
mais je suis tout disposé à répondre à vos
questions, si toutefois vous désirez m’en poser,
a dit Valensi.
Tél était, en effet, le désir de M. Tortat,
qui dit :
Vous maintenez que le diplôme d’officier
d’académie, dont vous étiez porteur au mo
ment de votre arrestation, est une pièce au
thentique ?
— Je le maintiens, déclara l’avocat ; L1 ne
s’agit pas, je l’affirme de nouveau, d’un docu
ment apocryphe destiné à abuser les naïfs.
D. — D’ou le teniez-vous î
Ici, Valensi marqua .une certaine hésita
tion, puis après quelques secondes :
— Je dirai toute la vérité ; je n’ai rien à ca
cher : ce diplôme m’a été remis par M. Cle-
menti, président fondateur de la Ligue huma
nitaire nationale et de la Fédération de l’en
couragement à l’école laïque. J’étais en rela
tions assez suivies avec M. Clementi, en rai
son de mes fonctions de vice-président du
Croissant-Rouge du Maroc. Nous échangions
parfois les diplômes de nos Sociétés respecti
ves.
M. Tortat ne posa pas à l’inculpé de nou
velles questions relatives à M. démenti ; il
donna l’ordre de conduire Guillaume Va
lensi à la prison de la Santé.
Après le départ du prisonnier, M. Tortat
fit appeler M. Borde et le chargea de man
der à son cabinet et d’interroger M. dé
menti qui habite 114, rue des Moines.
Arrestation de M. Clementi
M. Borde s’acquitta sur-le-champ de sa
mission. M. Clementi refusa obstinément de
répondre au magistrat qui lui demandait
s’il était exact qu’il eût remis le diplôme in
criminé à Valensi.
Avisé de cette attitude, M. Tortat décida
de mettre M. Clementi en état d’arrestation.
On conduisit devant lui l’ami de Valensi,
qui garda le même mutisme en ce qui con
cerne l’affaire des diplômes, déclarant :
Je proteste contre mon arrestation. Je ne
parlerai qu’en présence de mon avocat, M®
Félix Decori.
M. démenti a été écroué à la Santé sous
l’inculpation de complicité d’escroqueries.
L’enquête de la sûreté
Durant toute la soirée, M. Borde a poursuivi
son enquête. Ajoutons que, dès à présent, ia
sûreté a établi une surveillance discrète autour
du domicile d’une personne dont le nom a
déjà été prononcé. Cette affaire serait suscep
tible d’un grand retentissement.
Les antécédents de Valons!
Un .parent de Valensi, après avoir dit que
celui-ci fut atteint, dan» son enfance, d’une
méningite qui le laissa dans un état de fai
blesse évidente et que, d’ailleurs, jouissant
d’une fortune personnelle considérable, il pou
vait ne pas avoir été guidé par l’esprit de lu
cre, ajouta ces paroles significatives que rap
porte le Matin :
Il a été victime de véritables écumeurs qui
l’ont, sans qu’il s’en doute, poussé au mal
cela a été la lutte du vampire contre le mo/i*
neau. Les personnalités qui se sont servies de
lui ont agi sur son esprit par intimidation ;
notre parent reconnaît aujourd’hui, trop tard,
hélas ! l’ascendant funeste qu’ont exercé sur
lui ses pernicieux amis. Ceux-ci, je vous le ré
pète, sont très haut placés ; fis se sont servis
de son nom, de son honorabilité, pour masquer
leurs honteuses manœuvres ; fis ont profité de
sa faiblesse pour en faire leur facile instru
ment ; le jour est proche où éclatera la vérité.
Quels sont ces haute personnages ? se de
mande notre confrère. C’est en vain que nous
insistâmes auprès du membre de la famille
Valensi. Il croit savoir cependant que l’un
d’eux est un ancien ministre, dont le nom sera
prononcé avant peu et cette révélation n’ira
pas sans causer quelque surprise.
Valensi, aux dernières élections pour le Con
seil général, avait été candidat socialiste à
Ivry. Il mena une active campagne et on le
vit devant mainte comptoirs tenir tête aux
plus intrépides buveurs ; mais ce fut en pure
perte, Guillaume Valensi fut blackboulé.
ces bovine, ovine, caprine, porcine, asine, ca
nine et équidés).
La section des machine® agricole® est déjà
particulièrement bien représentée et d’autres
demandes de maisons importantes sont an*
noncèes. ,
Il faut mentionner aussi les exposants de la
quatrième division (engrais chimiques et pro-
<1111 ts d aMtiri&nt&tion
œnologiques, etc.).
Le» attelages de luxe présentés attelés, et
de ferme, chariots et charrues attelés, les har
nais de luxe et de ferme, la sellerie, les voitu
res de ’uxe et de travail, oocuperd une place
bien marquée dans le concours, ainsi que lea
matériaux de construction, cuves, amphores,
vaisselle vinaire, travaux de maçonnerie.
La maréchale rie, la tonnellerie, La poterie
indigène, etc., ont fait l’objet de plusieurs
demandes.
Enfin, un hait spacieux est réservé à La
sixième division (automobiles, cycles, moto
cyclettes et armes).
Le programme du concours est adressé à
toute personne qui en fait la demande à M.
Ancey, maire de l’Akna, président «lu con»
cours. Le dernier délai pour être admis à eue*
poser est fixé au 25 avril.
Les emplacements sont gratuits. De gran
des réductions pour le transport seront con
senties par les Compagnies de chemins
splendides fêtes de jour et de nuit.
Le plan du concours est déposé à la mairie
de l’Alma, où MM. les exposants pourront
choisir leurs eanplacements.
C ’était,
des œufs de
hier.
ŒUFS DE PAQUES
la journée de la Mouna et
Pâques. La coutume d’of
frir des œufs de Pâques est très ancienne.
L’usage le plus curieux est, sans contre
dit, celui que l’on trouvait en Pologne. Cet
usage, très ancien, voulait que, le lundi de
Pâques, tout châtelain ou maître de mai
son présentât à chacun de ses visiteurs un
œuf dur, qu’il le rompit et en mangeât la
moitié, après avoir offert l’autre au visi
teur. Les grands seigneurs polonais avaient
conservé cette coutume même loin de leur
pays et, il y a près d’un demi-siècle, l’hô
tel du prince Czartoryski, situé dans l’île
Saint-Louis, à Paris, présentait à la récep
tion du lundi de Pâques un aspect des plus
curieux. Le prince recevait des amis en
grand nombre ; il se tenait à la porte de
son salon et partageait l’œuf traditionnel
avec chaque visiteur; ce dernier mangeai»
consciencieusement sa moitié d’œuf, tandis
â uele prince effleurait seulement la sienne
u bout des lèvres !...
La Santé de M. Perez Caballero
Paris, 17 avril.
Lé bulletin de santé suivant a été communi
qué aujourd’hui à l’ambassade d’Espagne :
« Son Excellence a passé encore une nuit un
peu agitée. Température 37° 4, pouls 64. Le
pansement a été renouvelé. L’état local est
satisfaisant ».
ALGERIE & TUNISIE
(de nos cokhespondants particuliers)
Le trafic des décorations. — Déclarations du
général Valensi
Tunis, 17 avril.
Le général Valensi, chef du protocole,
chancelier du Nichan-Iftikar, dont le nom a
été publié à diverses reprises au sujet de l’af
faille de vente de distinctions honorifiques, a
déclaré être absolument étranger aux agisse
ments de son neveu Guillaume Valensi.
UN BEAU GESTE
le député. — E ne faut pas se le dissimuler ï
l’heure est grave. Jamais aussi ne furent plus
furieux les assauts de la réaction. A nmu» d’a-
viseT. En présence d’événements d’une impor
tance exceptionnelle, tels que lec troubles en
Champagne et 1a non-réintégration de® che
minot®, il importe que nous serrions les rangs.
le journaliste. — Les dernières nouvelles
de la Champagne sont rassurantes. Un télé-
F ramime de la dernière heure annonce que
apaisement ae fait.
le député. — Nous n’avons jamais douté du
bon esprit des populations de ces malheureu
ses contrées. Ont-elle® été assez éprouvées f
Si, lasses d’attendre qu’on prêtât l’oreille à
leurs justes doléances, elles ont manifesté
avec quelque bruit — si le bouchon a sauté,
proclamant l’excellence de la cuvée — tout est
rentré dans l’ordre.
le journaliste. — Cest ce que je vous disais.
le député. — Et ce résultat heureux, à qui le
devons-nous ? A l’intervention de la force ar
mée ? A la mobilisation de la justice ? Non.
Le calme est dû à l’entente de tous le® repré
sentants des région® protestatrices, maires, ad
jointe, conseillers municipaux, conseillers
d’arrondissement, conseillers généraux, qui
ont, comme un seul homme, donné leur dé
mission.
le journaliste. — Un beau geste I
le député. — On geste merveilleux. A la so
lidarité des petits doi-t répondre affectueuse
ment la solidarité des grands. Aujourd’hui,
en présence de certaines iniquités sociale»,
ce n’est plus l’insurrection — nos programmes
ne le veulent pas — mais la gTève qui est te
plus sacré des devoir®.
le journaliste. — Très bien 1 Et pour les
cheminots non encore réintégré®, que ferez-
vous ?
le député. — Ce que nous ferons ? Les minis
tres l’ont dit.
le journaliste. — Oui, M. Dumont et le pré
sident du Conseil ont déclaré qu’ils étaient dé
sarmés pour réduire le mauvais vouloir de9
Compagnies.
le député. — Aussi leur avons-nous donné le
réconfort d’un vote de confiance.
le journaliste. — Evidemment, c’est quel
que chose. Cependant, il me semble quune
bonne grève...
le député. — Quelle grève ?
le journaliste. — Dame, ne disiez-vous pas,
tantôt qu’à la solidarité des petits devait ré
pondre affectueusement la solidarité des
grands ?
le député. — Et je le maintiens.
le journaliste. — Il y a, 4 la Chambre com
me au Sénat, un assez grand nombre de par
lementaires qui font partie dos conseils «l’ad-
mini strata on des Compagnies. S’ils se démet
taient bruyamment de ces fonctions rémuné
ratrices ? Cest ça qui serait un beau geste !
le député (troublé). — Ce n’est pas du tout
la moine chose l -
P Kopeck.
Voir à la Dernière Heure la suite
de nos dépêches
CONCOURS AGRICOLE DE L’ALMA
DU 19 AU 23 MAI 1911
Le Comice Agricole de 1 Est de la Mitidja
reçoit chaque jour de n ou velles
d’admi 9 sion au concours agricole qu il orgar
nise à l’Akna, du 19 au 23 mai.
La nremièro division, qui intéresse spéciale
ment Les agriculteurs, viticulteurs et horti
culteurs, promet d’être bien garnie.
C’est dans cette division que figurera l’ex
position d'horticulture (fleurs coupées, plants
en pots, collections, etc.), pour laquelle uu
vaste emplacement est réservé au centre mô
me du concours.
Les demandes sont nombreuses ans©! pour
la deuxième division fbaa&e-cour, apiculture,
laiterie, liqueurs de ménage, ver® à soie, etc.)
et pour la troisième division (animaux, espè-
LA FOLIE DE LA PHILATELIE
U n journal russe s’occupant spécialement
de philathélie cite un bel exemple de
collectionnisme à outrance.
Un amateur de timbres-poste, célèbre à
Saint-Péter8bourg ; M. Stemmer, possédait
sept timbres ancieos, qui passaient pour
être uniques au monde, et la vanité qu’il
en tirait auprès de sea amis et dee autres
collectionneurs le rendait insupportable.
Un de ses amis perdit un jour patience et
résolut de voir si, réellement, il n’y avait
f )a& d’autres timbres similaires sur la sur
ace du globe. Il fit des annonces dans de»
journaux, promettant n’importe quel prix
pour d’autres exemplaires. Au bout de
quelque temps, on lui offrit cinq des tim
bres recherchés pour 32.000 francs.
Notre acheteur se rendit aussitôt chez
l’amateur, qui faillit avoir une attaque en
contemplant les timbres et qur ? une foi»
remis, offrit 4 son ami de les lui racheter.
Celui-ci le fit attendre pendant six mois ;
enfin, il céda et lui remit les cinq timbres
et, en présence de l’ami stupéfait, le col
lectionneur les ieta au feu, en s’écriant :
Maintenant, les miens sont uniques au
monde ! » ^
L’AVIATION AU 8ENEGAL
L és premières expériences d’aviation en
Afrique occidentale française sont immi-,
nentea. >
Le général Bonnier, commandant ai
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