Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-01-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 janvier 1948 30 janvier 1948
Description : 1948/01/30 (A2,N131). 1948/01/30 (A2,N131).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51172601
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
Si Von comprend bien Vopération
le billet de 5.000 est devenu une
manière de monnaie de 66 Comle^...
• (DTTD
1 FLLA
2 e année. — N 0 131.
PRIX : 5 FRANCS
.. ... - - VENDREDI
Directeur politique : Emile BURE 30 janvier 1948
‘ LE PLUS
GRAND
CATALOGUE N°3
GRATUIT SUR DEMANDE A
« X rue de BRETAGNEI 4
■ * PARIS 3° Te
METRO: ST SEBASTIEN FROISSART
HORLOGERIE
DE BESANCON
KGB EM
ETATS-UNIS
D’EUROPE !
par Émile BURÉ
On était en droit d’espérer qu’après l’effroyable guerre qui
s’achève dans des convulsions telles qu’elles menacent d’en
gloutir ce qu’elle a laissé debout dans le domaine matériel
comme dans le domaine rùoral, les pacifistes qui en furent
pour une très large part responsables auraient l’ honnêteté ei
le courage de reconnaître qu’ils se sont trompés en désarmant
ceuiv qui répugnaient à se battre devant ceux qui brûlaient de
se baftre. Espérance déçue ! Persistant dans leur erreur ils
ont constitué de nombreuses associations dans tous les pays
alliés et même dans notre pays : Etats-Unis Socialistes d’Eu-
rope. Mouvement pour l’Europe Unie,. Union Européenne des
Fédéralistes, dont le but est d'unir tous les peuples européens
sans tenir le moindre compte des différences souvent essen
tielles qui les séparent. Bien entendu l’Allemagne en serait,
et M. Churchill qui, présentement, donne quelque lustre à ces
associations a pris soin d’avertir notre pays qu’il se devrait,
pour la réussite de la tâche qu’elles entre prendraient, faire
maintenant pleine confiance à l’Allemagne, car il ne doute pas,
lui non plus, que si l’Europe est unifiée elle aura nécessaire
ment pour capitale Berlin et que le peuple allemand pourra
reprendre et reprendra même sûrement son rêve de domina
tion mondiale interrompu par la défaite de Hitler qu’il ne
désavoue pas sincèrement, de l’avis de tous ceux qui l’obser
vent avec clairvoyance.
Il est en Amérique des hommes, même au sein du State
Department qui, comme nous, s’inquiètent et c’est l’un d’eux,
non des moindres qui, à un de mes compagnons d’exil demeuré
à New-York, disait du général Clay qui ne partage pas notre
inquiétude ; « Il voit les arbres et ils l’empêchent de voir la
forêt. » Hier, à son tour, Walter Lippmann s’élevait, dans le
New York Times, contre les redoutables impatients du pan-
européanisme. Il admet bien que l’unification de l’Europe est
désirable, mais il reconnaît qu’elle n’est pas immédiatement
possible et qu’elle serait même redoutable si, pour la réaliser
sans retard, les alliés relevaient et unifiaient l’Allemagne. Il
écrit : « Dès maintenant nous serions victimes d’un affreux
aveuglement si nous autorisions et encouragions les Allemands
de l’Ouest à créer un gouvernement central avec un parlement
national fondé sur des élections nationales. Un tel gouverne
ment serait obsédé par la suprême idée de joindre aux terri
toires allemands de l’Ouest soumis à sa loi, ceux de l’Est et de
reprendre les provinces perdues. Il est certain, dans la mesure
où la certitude est de mise dans les affaires humaines, que si
l’Allemagne retrouve sa force, ce qui a été fait par Hitler et
Staline, Ribbentrop et Molotov en 1939 sera refait, que l’Alle
magne et la Russie feront ce qu’elles firent à maintes reprises :
se partager la Pologne. Donc, si nous commettions la cardinale
erreur de reconstruire une Allemagne unifiée, nous ruinerions
la chapce que nous avons d’une vraie union européenne et nous
appellerions une alliance germano-soviétique contre le monde
de l’Ouest. »
Il convient aux alliés de ne pas dédaigner l’avertissement
de Walter Lippmann par les documents relatifs aux négocia
tions qui aboutirent en 1939 à la conclusion du pacte germano-
soviétique qu’a publiés le State Department et dont nos lec
teurs ont eu connaissance, en faisant toutefois observer à notre
grand confrère américain que l’anticommunisme qui, en France
comme en Angleterre, avait alors dégénéré en antisoviétisme,
explique ce pacte au fond contre nature.
Que les nations du bloc occidental soient instruites par
F expérience, moins folles en 1948 qu’elles ne le furent en
1939, c’est ce qu’il faut leur recommander fermement.
SI L’ASSEMBLEE SUIT LE GOUVERNEMENT
Les billets de 5.000 1rs
n’ont plus cours légal
Mais la commission des Finances veut que l’Assemblée décide
des modalités du remboursement
LES BANQUES ROUVRIRONT SAMEDI. DE TOUTE FAÇON, PAYE ASSUREE
Les ‘5.000
au noir
de 3.200 à 4.500
Dans le commerce parisien
diminution des ventes
de près de 45 0'0
Dès 8 heures du matin, les cafés
des alentours de la Bourse étaient
pleins à craquer et le marché noir
du billet de cinq mille francs,
était né : 4.500 fr. à 8 heures,
4.000 fr. à neuf heures, 3.700 fr.
à midi, 3.200 fr. à 14 heures,
Dans les grands magasins les
services de vente donnaient l’or
dre de refuser les grandes coupu
res : des incidents éclataient car
de nombreux clients, au dernier
moment, affirmaient n'avoir rien
d'autre pour payer : il fallait dé
baller les achats et, en fin de soi
rée, les chiffres de ventes se mon
trèrent réduits de 45 %.
Jusqu’au déjeuner, le commerce
de luxe ne constata aucune diffé
rence : sa clientèle n’est pas ma
tinale. Pourtant ces commerçants
montrèrent vite un grand pessi
misme, les trois quart de leurs
ventes étant réglés d’habitude en
billets de cinq mille francs.
Devant toutes les banques, spé
cialement devant la Banque de
France, des queues et des groupes
se formaient : on y parlait des
nouveaux billets de 5.000 fr. et de
3.000 fr. Le Crédit municipal lui-
même ferma ses portes malgré la
foule immense qui était venue à la
FRANCK-DOMINIQUE.
(Lire la suite en troisième page.)
IMPORTANTES DÉCLARATIONS DE M. BOLLAERT
La France ne négociera qu’avec Bao Daï
Cambodgiens et Laotiens
auront accès à la diplomatie et à l’armée
Saigon. — Au cours d’une con
férence de presse, M. Bollaert,
haut commissaire de France en
Indochine, a rappelé que le gou
vernement français avait pris acte
du refus systématique du Viet-
Minh d’examiner les offres pré
sentées au peuple vietnamien, et
avait décidé d’écarter définitive
ment toute discussion future avec
le prétendu gouvernement Ho Chi
Minh et le parti qui le soutient,
et de continuer les conversations
avec la seule personnalité qui ait
défini clairement sa position vis-
à-vis des propositions françaises
avec Bao Daï.
Les bases d’un accord de prin-
cipe, a souligné le haut commis
saire, répondant aux aspirations
des populations vietnamiennes
et garantissant en même temps
les intérêts moraux et matériels
de la France en Indochine, ont
été étudiées dans la baie d’Along
et à Genève.
* A la lumière des renseigne
ments que les négociateurs ont
recueillis en Europe pour une
saine compréhension de la situa
tion internationale, dont les évé
nements d’Indochine ne sont
ou’un des aspects, une ligne
d'action concertée a été tracée. »
« Il reste à passer, ajoute cette
déclaration, du plan des principes
au plan des réalisations, et ceci
fera l’objet d’une prochaine ren
contre dans la baie d’Along. Il
est nécessaire que l’œuvre poli
tique entreprise depuis deux mois,
poursuit la déclaration, soit con-
firmée par le peuple vietnamien,
qui devra décider librement du
statut de la Cochinchine, de l’An-
nam, du Tonkin, et de l’exercice
du pouvoir dans ces pays. A cet
effet, il sera fait appel à des
groupements représentatifs de
l’opinion. L’Union française a
chargé le haut commissaire de
transmettre personnellement aux
rois du Cambodge et du Laos les
réponses de la France aux let
tres que ces souverains ont adres
sées en vue d’adhérer solennelle
ment à cette Union française. »
« Ces documents, précise la
déclaration, assureront immédia
tement le plein droit d’accès des
nationalités cambodgienne et lao
tienne à la diplomatie et à l’ar
mée de l’Union française. Ils per
mettront aux deux pays d’être
présents dans ces organes cons
titutionnels, c’est - à - dire dans
l’Union française ainsi que dans
le haut conseil qui groupera, au
tour de la plus éminente person
nalité de la République, les re
présentants des Etats associés. »
Un journaliste ayant posé au
haut commissaire la question sui
vante : « Si l’ancien empereur
Bao Daï était au pouvoir et que
Ho Chi Minh propose comme con
dition de paix sa participation au
pouvoir, quelle serait l’attitude de
la France ? » M. Bollaert a ré
pondu : « Ce serait là une affaire
purement vietnamienne qui ne
nous concernerait pas. »
A la question : « Envisagez-vous
l’indépendance sous la forme d’un
de l'Union française
dominion ? », le haut commissaire
a répondu : « Pourquoi employer
un mot étranger et ne pas re
chercher une formule nouvelle
adaptée aux conditions françaises
et locales ? Nous pourrons faire
mieux et plus original. »
M. Bollaert a conclu en disant
qu’il s’était fait le défenseur de
la représentation des Français en
Indochine afin qu’ils aient voix
au chapitre et participent à l’éla
boration de l’Union française.
L’ex-empereur Bao Dai
va traverser Paris
On apprend que l'ex-empereur
Bao-Dai passera prochainement
par Paris
l'Indochine.
On croit
son séjour.
avant de regagner
savoir que pendant
l’ex-empereur aura
quelques contactes officieux dans
la capitale.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Wagner
UNION
douanière
franco-italienne?
aujourd’hui
En 2 page
Souvenirs personnels sur
le boulangisme^
par Gabriel HANOTAUX,
Un projet est actuelle
ment étudié par le gou
vernement français
Il y a deux façons de conce
voir l’Union européenne : la
bonne et la mauvaise. La mau-
En 3 e page
Ce que les milieux parle
mentaires pensent du re
trait des billets de 5.00Û fr^
par Pierre ROCHE.
LA DEMONETISATION
du billet de 5.000 francs
met à l’épreuve
la
On ne peut dire que les débats
parlementaires actuels se dérou
lent dan s une clarté parfaite. Le
projet de loi sur le marché libre
de l’or a été, hier matin, brus
quement mis en panne sur une
voie de garage et c’est à un train
bis. comportant, celui-là, le retrait
des billets de 5.000 francs que le
gouvernement a accordé la prio
rité. Pure coïncidence sans doute.
Le groupe socialiste a, au même
moment, décidé par 45 voix con
tre 17 de voter la mise en liberté
du métal jaune, mesure qu’il con
sidérait la veille comme une pure
abomination.
M. Jacques Duclos n’a pas man
qué de noter ce synchronisme
troublant qui accréditerait le
bruit selon lequel l’opération dé-
elenchée ‘contre les porteurs de
grosses coupures serait le résul
tat d'un marchandage entre le
ministère et le groupe socialiste.
Ce dernier, cependant, se défend
d’avoir en la circonstance Impo
sé ses vues. Il est partisan d’une
ponction sur la circulation fidu
ciaire, mais, prétend-il, cette
ponction devrait s’assortir d'une
politique d’ensemble qui n’est pas
celle de M. René Mayer. Ces dis
tinguo n’ont d’intérêt que dans
la mesure où ils trahissent les
faiblesses de la majorité gouver
nementale. Il est certain que les
socialistes s’engagent à contre
cœur dans une voie tracée par le
ministre des Finances. Il est non
moins sûr que certains d’entre
eux songent à reconquérir le pou
voir. Il est des manœuvres de
couloirs qui, sur ce point, ne sau
raient tromper.
On a remarqué, d’autre part,
que la concession
•gouvernement aux
faite par le
doctrines so-
valse est sans doute celle
M. Bevin préconise, et
consiste à resserrer les liens
tre les nations occidentales
le plan purement politique.
que
qui
en-
su»
La
bonne paraît être celle dont la
France et l’Italie
viennent de
En 4 e page
La question que se pose
VAmérique : sommes-nous
prêts pour la guerre des
robots ?
(de Saturday Evening Post.)
du Plan
R. Mayer
Blocage, non expropriation
— ...Et puis, tu sais, j'accepte
aussi les billets de 5.000 francs...
cialistes, si elle avait réussi à
amadouer pour un temps l’aile
gauche de la majorité, avait au
contraire indisposé le Rassemble-
ment des gauches, sans parler du
P.R.L. et des indépendants.
Il s’agit donc de savoir si la
poursuite d’une politique écono
mique et financière cohérente
peut s'accommoder longtemps de
ce délicat jeu de bascule. Nous
pensons, quant à nous, que dans
ce domaine il n’est guère possible
de pratiquer ce que dans l’inti-
mité M. Paul Reynaud appelle,
une « politique à 50 % ».
Une expérience est commen-
cée. L’interrompre ou la contra
rier serait pour les apprentis sor
ciers de toutes nuances le moyen
le plus efficace de provoquer des
convulsions aussi néfastes pour le
pays que pour le Parlement.
René S Al VE.
Lire en troisième page :
—- Le compte rendu de
la séance.
— L’article de Robert
Pimienta sur la commission
des Finances.
M. Louis Lévy dément
avoir servi
d’intermédiaire
Londres, 29 janvier. — On
dément, de source autorisée,
l’information publiée par un
journal parisien du soir, se
lon laquelle M. Louis Lé
vy, délégué du parti socia-
Adrien Marquet
condamné à 10 ans
d'indignité nationale
Le président Noguères
démissionne
Aorès un délibéré orage
ux qui
liste français
Grande
Bretagne, qui est allé ré
cemment à Paris, aurait été
porteur d’un message de M.
Attlee au parti socialiste
français.
De même source, on ajoute
la précision suivante : M
Louis Lévy se trouvait à
Paris depuis le 13 janvier et
n'a quitté la capitale fran
çaise que dans la journée
d’hier pour regagner Lon
dres.
ne dura pas moins de 2 heures et
demi, la Haute Cour a rendu son
verdict. Pour appartenance au
gouvernement de Vichy, Adrien
Marquet est condamné à 10 ans
d’indignité nationale et aux dé
pens. Mais en pleine délibération,
les jurés communistes quittèrent
le Palais de Justice pour protes
ter contre la majorité du jury qui
venait d’écarter l’article 75 du
code pénal (intelligences avec
AUX quatre
col
REMUEZ LES
DOIGTS DE PIEDS...
Le concert qu’a récemment dirigé
à Paris le chef d’orchestre allemand
Wilhelm Furtwangler, musicien
d’ailleurs prestigieux, ranime l’inté
rêt que nous avions pris à la lec
ture des souvenirs publiés par uns
des petites filles de Richard Wagner,
Friedling, et qui ont paru en tra
duction sous le titre d’Héritage de
feu. On y voit vivre à Bayreuth et
dans une Allemagne chaotique toute
une famille divisée, servant une gran
de œuvre et une grande mémoire, sut
laquelle plane Cosina aveugle, si
lencieuse et dominatrice, tandis que
ses filles Daniela et Eva (celle-ci
ayant épousé Houston Chamberlain,
le thoricien anglais de l’aryanisme),
soufflaient avec violence sur ceux qui
les entouraient haine ou mépris.
Siegfried, lui, idolâtrait sa mère.
Libéral, fort étranger au nazisme, il
avait épousé une Anglaise qui allait
se révéler aussi sèche, aussi autori
taire et aussi hitlérienne que possible.
Sa fille Friedling parle d’elle sans
aménité. La dame s’était toquée du
< jeune homme au teint de cada
vre » qui allait écrire sur son papiet
et avec son encre le fameux Mein
Kampf. Elle le considérait comme
le sauveur du monde. Il était devenu
un des habitués de la maison, Fried-
ling Wagner eut quelque mérite non
seulement à ne pas partager l’en
gouement général, mais révoltée par
la servilité de ses compatriotes et le
comportement des nazis, à briser avec
eux et à s’enfuir aux Etats-Unis.
Le Bayreuth de son père, de Co
sina et de sa grand-mère n’est plus.
< C’est avec véhémence, écrit-elle,
que je m’élève contre l’assertion que
mon grand-père fut un nazi en es
prit et que sa musique est une des
expressions de l’idéologie nazie... Il
a écrit : je sacrifierais et détruirais
avec joie tout ce que j’ai créé si je
savais pouvoir ainsi servir la cause
de la justice et de liberté en ce
monde. » Mais les artistes ne sont
pas maîtres de leur postérité.
Remuez les pieds et
les orteils mille fois par
jour et vous aurez la vie
sauve, voilà le conseil
que vous donne une re
vue médicale de la Nou
velle Angleterre.
Chez les patients qui
viennent de subir une
opération, le fait de re
muer les doigts de pieds
empêche en effet, paraît-
il, la formation de cail
lots de sang dans les vei
nes et les artères.
D’après la revue en
question, sur cinq pâlie
opérés ayant remué les
doigts de pieds, 23 8
se révéla ultérieurement
membre de la police.
Le policier en question
s’était déguisé en trafi
quant pour e coincer »
les délinquants éventuels.
Mais l’affaire se corse
à l’arrivé au poste de
police, où les deux ache
teurs arrêtés exhibent...
une certe d’inspecteur de
police : ils s’étaient éga
lement déguisés en trafi
quants pour < coincer »
leur vendeur.
Qui trop embrasse
mal étreint...
UN DIAMANT
DE 25 1 CARATS
seulement ont eu
caillots de sang. .
QUAND
UN GENDARME
RENCONTRE UN
des
AUTRE GENDARME
L’autre jour, deux
hommes étaient arrêtés à
Londres sous l’inculpa
tion de trafic d'or, pour
avoir tenté d’acheter uns
grosse quantité du pré
cieux métal à un pré-
tendu trafiquant qui
Le plus gros diamant
qui ait jamais traverse
l’Atlantique vient d’ar
river à New-York pat
avion, de Londres. C’est
une pierre de 2 51 carats,
de la taille d’un œuf de
poule. Elle doit figurer
à l’exposition de l’As
sociation américaine de
l’industrie du diamant,
à Neiv-Jersey.
LE TEMPS
DES CERISES...
Depuis vingt-cinq ans,
M. B. Cane, du John
Innés Horticultural Ins-
titute, travaille à la pro
duction de la cerise par
faite. Il vient d'y réus
sir, et la seule photo du
fruit de ses efforts fait
venir l'eau à la bouche
des experts du monde
entier.
Mais en raison des
difficultés de l’heure, il
faudra une bonne dizai
ne d’années pour que la
cerise, baptisée < Merton
Bigarreau », soit mise
en vente en quantités
commerciales. /
Rien n'est parfait..,
46 DEGRES
AU-DESSOUS
DE ZERO
On signale d’Alamosa,
dans le Colorado, que
le mercure du thermo
mètre du service mé
téorologique a gelé alors
que celui - ci marquait
— 46“ Fahrenheit, soit
—• 43°3 centigrade. Le
tube en verre du ther
momètre a éclaté à ce
moment-là. Le thermo
mètre à alcool marquait
quelques instants plus
tard — 50" Fahrenheit,
süit — 45°6 centigrade.
Privée des huit jurés commu
nistes, la Haute Cour était-elle
habilitée à statuer ? La question
fut posée à M. Frette-Damicourt,
procureur général, et résolue par
l’arrêt que l'on connaît.
Toutefois, M. Louis Noguères,
présidant hier un banquet de
voyageurs de commerce, aurait
déclaré qu’il venait de remettre
au groupe socialiste son mandat
de président de la Haute Cour en
raison des incidents survenus au
cours du procès Marquet.
VISAGES DE PARIS
LA STATUE
de
est
M.
Thomas Paine
remise à Paris
Joseph Lewis, secrétaire du
e Thomas Paine Memorial Com-
mittee > a remis hier à 11 heures,
à la Ville de Paris, la statue de
Thomas Paine ( 1 73 7-1 809), offerte
par un groupe de citoyens des Etats-
Unis, afin de perpétuer en France
la mémoire de ce journaliste an
glais qui, après avoir participé à la
fondation des Etats-Unis, fut élu
député à la Convention nationale par
quatre départements français.
Cette statue en bronze, œuvre du
sculpteur américain Gutzon Bor-
glum, s'érige boulevard Jourdan,
face à la fondation des Etats-Unis
à la Cité universitaire.
M. Verlomme, préfet de la Seine,
assistait à la cérémonie d’inaugura
tion, entouré de M. Douglas Schnei
der, attaché culturel à l’ambassade
des Etats-Unis, et de nombreuses
personnalités de l’Université.
Que vaut
la thèse officielle?
Le secret a été bien gardé du
rant les quelques heures qui ont
séparé la décision gouvernemen
tale de son application.
En tournant à 7 h, 30 le bou
ton de leur poste, les Français
ont appris qu'ils avaient en mains
des trésors inutilisables. Coup de
tonnerre dans un ciel partielle
ment serein !
Bien des travalleurs avaient été
payés avant-hier en billets de
5.000. Leur stupéfaction et leur
colère éclataient dans le métro,
d’autant plus forte que les hypo
thèses les plus noires allaient
leur train.
Dans la matinée, quelques
éclaircissements perçaient, à l’is
sue du conseil exceptionnel.
— Cette mesure prend place
Henri BUTFANDEAU.
(Lire la suite en troisième page.)
prendre l’initiative par leur pro
jet d'union économique et
douanière. En l’occurrence, l’éco-
nomique doit procéder le politi-
que. Les liens politiques se forti
fieront dans la mesure où les liens
économiques auront été noués
préalablement d’une façon solide.
A l’issue de la conférence des
Seize, en septembre, la France
avait indiqué qu’elle était prête
à négocier avec tous les pays dis
posés à envisager une union
douanière européenne. L’Italie
ayant répondu la première à
cet appel, uen commisison mixte
composée d'experts des deux
pays fut constituée. Cette com
mission a déposé son rapport. Les
ambassadeurs de France et d'Ita
lie à Washington ont été mercre
di donner connaissance des con-
Claude VIVIERES.
(Lire la suite en troisième page.}
Aucune nouvelle du Dakota
disparu près de la frontière
franco-italienne
Un Dakota G - 47 de la base
américaine de Francfort qui se
rendait d’Istres à Udine avec
douze enfants à bord a disparu.
Pris par le mauvais temps au-
dessus de Pise il rebroussa che
min pour revenir à son point de
départ. Ses derniers messages le
situaient aux environs de Gênes.
Des hydravions italiens patrouil
lent le long des côtes, des appa
reils américains survolent le nord
de l’Italie, tandis que des équi
pes de skieurs français poursui
vent leurs recherches dans les
départements des Hautes-Alpes
et des Basses-Alpes. Le . mau
vais temps gêne ces opérations
qui jusqu’à présent sont demeu
rées sans résultat.
L’armée d’aujourd’hui
III.
- Les tests permettent
de compenser
la pauvreté numérique des contingents
par Pierre ROCHE
AUX HALLES
Répercussions graves
Nombreux incidents
Le retrait des billets de 5.000 fr.
a provoqué de grandes perturba
tions dan les commerces de l’ali-
mentation.
O'est ainsi qu'hier matin, aux
Halles, un grand nombre de dé
taillants ne purent effectuer leurs
achats, car ils _ s’étaient m unis,
comme de coutume, de billets de
5.000 francs. De nombreux inci
dents se sont produits et on peut
craindre une diminution très sen
sible dans les approvisionnements
des jours prochains.
Citons le cas de ce mandataire
en oranges qui, ignorant la me
sure prise par M. Mayer, vendit
un tonnage considérable payé avec
les fameux billets, jusqu’au mo
ment où, averti, il cessa la vente,
sa caisse pleine de grosses coupu
res.
(Lire la suite en quatrième page.)
Un test n’est pas tin
procédé
comme
quelconque d’instruction
trop souvent on l’imagine. Il se
propose de tnesurer une aptitude
oit des connaissances par une
épreuve standardisée, graduée, et
possédant toutes les qualités d’un
instrument de mesure : justesse,
fidélité, sensibilité.
Durant la dernière guerre, l'ar
mée anglaise et l’armée américai
ne ont utilisé en grand les tests
pour l’orientation de leurs re
crues vers les différents emplois
de l'armée. Après la Libération,
B2S5M2
CQMMX)
Un des tests utilisés par l’Armée.
nous avons mis à profit l’expé
rience des Alliés, et grâce au con^
cours du major Turquet, de Far
inée britannique, nous avons mis
au point une série d’épreuves
adaptées au tempérament français
et destinées à l’orientation du con
tingent.
L’établissement d’un test est le
fruit de nombreuses recherches
et il demande une longue et mi
nutieuse expérimentation ainsi
Qu’un contrôle rigoureux de sa va
lidité.
Qualité des tests
La principale utilité des tests
est d’éviter des essais de longue
durée, toujours coûteux, qui exi
geraient du personnel, du mate
riel et du temps. Le plus souvent,
on emploie un ensemble de tests
ou batterie composée de façon à
fournir des indications sur un
point précis.
La construction des tests ré
pond de son côté à certaines ré
glés dont voici les principales.
Un test doit mettre en jeu uns
altitude aussi étroitement définie
gue possible, ou faire appel à une
espèce de connaissance bien déli
mitée.
(Lire la suite en troisième page.)
TRIBUNE LIBRE DE L
ORDRE DE PARIS ?
Les deux fissures
par Roger A. PRIOURET
Nous sommes une vieille société et même, si l’on
veut, une société de sociétés. Des alluvions successi
ves ont compliqué presque à l’infini notre civilisation
et les courants d’opinion qui l’expriment alors que,
dans un pays jeune et neuf, l’unité est possible et
les distinctions sont nettes et tranchées, chez nous
les rapprochements sont à la fois une nécessité et
un problème insoluble.
C’est sous cet angle qu’il faut voir la Troisième
Force. Elle est à peine née et déjà apparaissent
deux fissures profondes, l’une partie de la base,
l’autre du sommet.
La fissure à la base est de celle que l’on ne
décèle jamais à Paris. L’Aube nous apprend que
M. Marceau Pivert et mon confrère et ami Jean
Teitgen vont, le soir, porter la bonne parole dans
la banlieue parisienne. Qu’ils poussent un jour leur
voyage en province ? Qu’ils aillent jusque dans un
petit bourg de Bretagne, de Vendée, de Savoie
ou du plateau Central ou même dans n’importe
quel coin de cette France rurale qui représente la
moitié de la France ! Je gage que le contradicteui
communiste n’aura pas de peine à embarrasser nos
deux compagnons. Il leur demandera s’ils sont pour
le monopole de l’enseignement ou pour la liberté,
c’est-à-dire pour la thèse de l’instituteur ou pour
celle du curé. Que répondront-ils au nom de la
Troisième Force ? Comme ils sont la probité même,
l’un se prononcera pour l’unité scolaire et Vautra
pour la pluralité.
Et que l’on ne dise pas qu’il s’agit d’une
querelle mineure, d’une querelle dépassée. Elle
n’est ni mineure, ni dépassée au village où l’oppo
sition curé-instituteur est la vie quotidienne. Quand
il s’agira de voter, les désistements réciproques ou
les listes communes M.R.P.-socialistes n’amèneront
jamais le curé à voter pour le candidat de l’institu-
teur ou le socialiste président de l’Amicale laïque
à voter comme les religieuses de l’école libre.
Le destin électorale de la Troisième Force est
donc limité aux agglomérations urbaines. Mais
l’avenir, sur le plan gouvernemental, lui est aussi
parcimonieusement mesuré, quelque que soit l’issue
immédiate des difficultés actuelles.
Le mal tient à ce que la ligne de partage des
opinions économiques ne suit pas la ligne de
partage des opinions politiques. Le vote
de confiance du 5 janvier a dégagé une majorité
politique. Elle comprend en gros 320 voix et
additionne des « Troisième Force » décidés et des
hommes qu’effrait seulement l’allure préfasciste
que prend ici et là le R.P.F. Mais elle repose bien
sur une commune volonté de défendre la république
parlementaire classique à la fois contre la « démo
cratie populaire » que préconisent les communistes
et la « république présidentielle » vers laquelle
tend, consciemment ou non, le R.P.F.
La frontière entre les thèses économiques —
dirigisme et contraite, liberté et confiance — suit
un contour différent. Le « travaillisme » englobe
tout le parti socialiste. Il couvre la quasi-totalité du
M.R.P. Il y a, il est vrai, une exception de qualité
chez les républicains populaires : celle de M. Robert
Schuman, libéral venu de la Fédération Républi-
caine et socialiste-chrétien par accident électoral.
Mais le dirigisme s’arrête au seuil du parti radical,
de l’U.D.S.R. et des républicains indépendants.
A une autre exception près qui est aussi une
exception de qualité, celle de M. Mendès-France,
socialiste de cœur et lui aussi égaré par accident
électoral. En gros les conceptions économiques de
la Troisième Force, couvrent 260 noms sur les 320
de sa majorité politique. Et c’est dans cet écart
qu’il faut chercher et la raison profonde des
difficultés actuelles et leur caractère insoluble à
longue échéance.
Les promoteurs de la 1 roisième Force sont des
politiques trop avisés pour ne pas sentir le dilemme
où ils s’embarrassent chaque jour davantage. Gou
verner, ils ne le peuvent longtemps parce qu'il y
a une antinomie entre leur politique et leur écono
mique. Et en appeler aux électeurs pour retrouver
une cohésion qui leur manque sur le plan de l’action,
ils ne le peuvent pas davantage car leurs électeurs
ne sont pas près de s’entendre et de former un
bloc compact. Les sympathies que l’on peut avoir
pour la Troisième Force ne doivent pas masquer
ces évidences.
le billet de 5.000 est devenu une
manière de monnaie de 66 Comle^...
• (DTTD
1 FLLA
2 e année. — N 0 131.
PRIX : 5 FRANCS
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Directeur politique : Emile BURE 30 janvier 1948
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METRO: ST SEBASTIEN FROISSART
HORLOGERIE
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KGB EM
ETATS-UNIS
D’EUROPE !
par Émile BURÉ
On était en droit d’espérer qu’après l’effroyable guerre qui
s’achève dans des convulsions telles qu’elles menacent d’en
gloutir ce qu’elle a laissé debout dans le domaine matériel
comme dans le domaine rùoral, les pacifistes qui en furent
pour une très large part responsables auraient l’ honnêteté ei
le courage de reconnaître qu’ils se sont trompés en désarmant
ceuiv qui répugnaient à se battre devant ceux qui brûlaient de
se baftre. Espérance déçue ! Persistant dans leur erreur ils
ont constitué de nombreuses associations dans tous les pays
alliés et même dans notre pays : Etats-Unis Socialistes d’Eu-
rope. Mouvement pour l’Europe Unie,. Union Européenne des
Fédéralistes, dont le but est d'unir tous les peuples européens
sans tenir le moindre compte des différences souvent essen
tielles qui les séparent. Bien entendu l’Allemagne en serait,
et M. Churchill qui, présentement, donne quelque lustre à ces
associations a pris soin d’avertir notre pays qu’il se devrait,
pour la réussite de la tâche qu’elles entre prendraient, faire
maintenant pleine confiance à l’Allemagne, car il ne doute pas,
lui non plus, que si l’Europe est unifiée elle aura nécessaire
ment pour capitale Berlin et que le peuple allemand pourra
reprendre et reprendra même sûrement son rêve de domina
tion mondiale interrompu par la défaite de Hitler qu’il ne
désavoue pas sincèrement, de l’avis de tous ceux qui l’obser
vent avec clairvoyance.
Il est en Amérique des hommes, même au sein du State
Department qui, comme nous, s’inquiètent et c’est l’un d’eux,
non des moindres qui, à un de mes compagnons d’exil demeuré
à New-York, disait du général Clay qui ne partage pas notre
inquiétude ; « Il voit les arbres et ils l’empêchent de voir la
forêt. » Hier, à son tour, Walter Lippmann s’élevait, dans le
New York Times, contre les redoutables impatients du pan-
européanisme. Il admet bien que l’unification de l’Europe est
désirable, mais il reconnaît qu’elle n’est pas immédiatement
possible et qu’elle serait même redoutable si, pour la réaliser
sans retard, les alliés relevaient et unifiaient l’Allemagne. Il
écrit : « Dès maintenant nous serions victimes d’un affreux
aveuglement si nous autorisions et encouragions les Allemands
de l’Ouest à créer un gouvernement central avec un parlement
national fondé sur des élections nationales. Un tel gouverne
ment serait obsédé par la suprême idée de joindre aux terri
toires allemands de l’Ouest soumis à sa loi, ceux de l’Est et de
reprendre les provinces perdues. Il est certain, dans la mesure
où la certitude est de mise dans les affaires humaines, que si
l’Allemagne retrouve sa force, ce qui a été fait par Hitler et
Staline, Ribbentrop et Molotov en 1939 sera refait, que l’Alle
magne et la Russie feront ce qu’elles firent à maintes reprises :
se partager la Pologne. Donc, si nous commettions la cardinale
erreur de reconstruire une Allemagne unifiée, nous ruinerions
la chapce que nous avons d’une vraie union européenne et nous
appellerions une alliance germano-soviétique contre le monde
de l’Ouest. »
Il convient aux alliés de ne pas dédaigner l’avertissement
de Walter Lippmann par les documents relatifs aux négocia
tions qui aboutirent en 1939 à la conclusion du pacte germano-
soviétique qu’a publiés le State Department et dont nos lec
teurs ont eu connaissance, en faisant toutefois observer à notre
grand confrère américain que l’anticommunisme qui, en France
comme en Angleterre, avait alors dégénéré en antisoviétisme,
explique ce pacte au fond contre nature.
Que les nations du bloc occidental soient instruites par
F expérience, moins folles en 1948 qu’elles ne le furent en
1939, c’est ce qu’il faut leur recommander fermement.
SI L’ASSEMBLEE SUIT LE GOUVERNEMENT
Les billets de 5.000 1rs
n’ont plus cours légal
Mais la commission des Finances veut que l’Assemblée décide
des modalités du remboursement
LES BANQUES ROUVRIRONT SAMEDI. DE TOUTE FAÇON, PAYE ASSUREE
Les ‘5.000
au noir
de 3.200 à 4.500
Dans le commerce parisien
diminution des ventes
de près de 45 0'0
Dès 8 heures du matin, les cafés
des alentours de la Bourse étaient
pleins à craquer et le marché noir
du billet de cinq mille francs,
était né : 4.500 fr. à 8 heures,
4.000 fr. à neuf heures, 3.700 fr.
à midi, 3.200 fr. à 14 heures,
Dans les grands magasins les
services de vente donnaient l’or
dre de refuser les grandes coupu
res : des incidents éclataient car
de nombreux clients, au dernier
moment, affirmaient n'avoir rien
d'autre pour payer : il fallait dé
baller les achats et, en fin de soi
rée, les chiffres de ventes se mon
trèrent réduits de 45 %.
Jusqu’au déjeuner, le commerce
de luxe ne constata aucune diffé
rence : sa clientèle n’est pas ma
tinale. Pourtant ces commerçants
montrèrent vite un grand pessi
misme, les trois quart de leurs
ventes étant réglés d’habitude en
billets de cinq mille francs.
Devant toutes les banques, spé
cialement devant la Banque de
France, des queues et des groupes
se formaient : on y parlait des
nouveaux billets de 5.000 fr. et de
3.000 fr. Le Crédit municipal lui-
même ferma ses portes malgré la
foule immense qui était venue à la
FRANCK-DOMINIQUE.
(Lire la suite en troisième page.)
IMPORTANTES DÉCLARATIONS DE M. BOLLAERT
La France ne négociera qu’avec Bao Daï
Cambodgiens et Laotiens
auront accès à la diplomatie et à l’armée
Saigon. — Au cours d’une con
férence de presse, M. Bollaert,
haut commissaire de France en
Indochine, a rappelé que le gou
vernement français avait pris acte
du refus systématique du Viet-
Minh d’examiner les offres pré
sentées au peuple vietnamien, et
avait décidé d’écarter définitive
ment toute discussion future avec
le prétendu gouvernement Ho Chi
Minh et le parti qui le soutient,
et de continuer les conversations
avec la seule personnalité qui ait
défini clairement sa position vis-
à-vis des propositions françaises
avec Bao Daï.
Les bases d’un accord de prin-
cipe, a souligné le haut commis
saire, répondant aux aspirations
des populations vietnamiennes
et garantissant en même temps
les intérêts moraux et matériels
de la France en Indochine, ont
été étudiées dans la baie d’Along
et à Genève.
* A la lumière des renseigne
ments que les négociateurs ont
recueillis en Europe pour une
saine compréhension de la situa
tion internationale, dont les évé
nements d’Indochine ne sont
ou’un des aspects, une ligne
d'action concertée a été tracée. »
« Il reste à passer, ajoute cette
déclaration, du plan des principes
au plan des réalisations, et ceci
fera l’objet d’une prochaine ren
contre dans la baie d’Along. Il
est nécessaire que l’œuvre poli
tique entreprise depuis deux mois,
poursuit la déclaration, soit con-
firmée par le peuple vietnamien,
qui devra décider librement du
statut de la Cochinchine, de l’An-
nam, du Tonkin, et de l’exercice
du pouvoir dans ces pays. A cet
effet, il sera fait appel à des
groupements représentatifs de
l’opinion. L’Union française a
chargé le haut commissaire de
transmettre personnellement aux
rois du Cambodge et du Laos les
réponses de la France aux let
tres que ces souverains ont adres
sées en vue d’adhérer solennelle
ment à cette Union française. »
« Ces documents, précise la
déclaration, assureront immédia
tement le plein droit d’accès des
nationalités cambodgienne et lao
tienne à la diplomatie et à l’ar
mée de l’Union française. Ils per
mettront aux deux pays d’être
présents dans ces organes cons
titutionnels, c’est - à - dire dans
l’Union française ainsi que dans
le haut conseil qui groupera, au
tour de la plus éminente person
nalité de la République, les re
présentants des Etats associés. »
Un journaliste ayant posé au
haut commissaire la question sui
vante : « Si l’ancien empereur
Bao Daï était au pouvoir et que
Ho Chi Minh propose comme con
dition de paix sa participation au
pouvoir, quelle serait l’attitude de
la France ? » M. Bollaert a ré
pondu : « Ce serait là une affaire
purement vietnamienne qui ne
nous concernerait pas. »
A la question : « Envisagez-vous
l’indépendance sous la forme d’un
de l'Union française
dominion ? », le haut commissaire
a répondu : « Pourquoi employer
un mot étranger et ne pas re
chercher une formule nouvelle
adaptée aux conditions françaises
et locales ? Nous pourrons faire
mieux et plus original. »
M. Bollaert a conclu en disant
qu’il s’était fait le défenseur de
la représentation des Français en
Indochine afin qu’ils aient voix
au chapitre et participent à l’éla
boration de l’Union française.
L’ex-empereur Bao Dai
va traverser Paris
On apprend que l'ex-empereur
Bao-Dai passera prochainement
par Paris
l'Indochine.
On croit
son séjour.
avant de regagner
savoir que pendant
l’ex-empereur aura
quelques contactes officieux dans
la capitale.
LA QUOTIDIENNE de Pierre LŒWEL
Wagner
UNION
douanière
franco-italienne?
aujourd’hui
En 2 page
Souvenirs personnels sur
le boulangisme^
par Gabriel HANOTAUX,
Un projet est actuelle
ment étudié par le gou
vernement français
Il y a deux façons de conce
voir l’Union européenne : la
bonne et la mauvaise. La mau-
En 3 e page
Ce que les milieux parle
mentaires pensent du re
trait des billets de 5.00Û fr^
par Pierre ROCHE.
LA DEMONETISATION
du billet de 5.000 francs
met à l’épreuve
la
On ne peut dire que les débats
parlementaires actuels se dérou
lent dan s une clarté parfaite. Le
projet de loi sur le marché libre
de l’or a été, hier matin, brus
quement mis en panne sur une
voie de garage et c’est à un train
bis. comportant, celui-là, le retrait
des billets de 5.000 francs que le
gouvernement a accordé la prio
rité. Pure coïncidence sans doute.
Le groupe socialiste a, au même
moment, décidé par 45 voix con
tre 17 de voter la mise en liberté
du métal jaune, mesure qu’il con
sidérait la veille comme une pure
abomination.
M. Jacques Duclos n’a pas man
qué de noter ce synchronisme
troublant qui accréditerait le
bruit selon lequel l’opération dé-
elenchée ‘contre les porteurs de
grosses coupures serait le résul
tat d'un marchandage entre le
ministère et le groupe socialiste.
Ce dernier, cependant, se défend
d’avoir en la circonstance Impo
sé ses vues. Il est partisan d’une
ponction sur la circulation fidu
ciaire, mais, prétend-il, cette
ponction devrait s’assortir d'une
politique d’ensemble qui n’est pas
celle de M. René Mayer. Ces dis
tinguo n’ont d’intérêt que dans
la mesure où ils trahissent les
faiblesses de la majorité gouver
nementale. Il est certain que les
socialistes s’engagent à contre
cœur dans une voie tracée par le
ministre des Finances. Il est non
moins sûr que certains d’entre
eux songent à reconquérir le pou
voir. Il est des manœuvres de
couloirs qui, sur ce point, ne sau
raient tromper.
On a remarqué, d’autre part,
que la concession
•gouvernement aux
faite par le
doctrines so-
valse est sans doute celle
M. Bevin préconise, et
consiste à resserrer les liens
tre les nations occidentales
le plan purement politique.
que
qui
en-
su»
La
bonne paraît être celle dont la
France et l’Italie
viennent de
En 4 e page
La question que se pose
VAmérique : sommes-nous
prêts pour la guerre des
robots ?
(de Saturday Evening Post.)
du Plan
R. Mayer
Blocage, non expropriation
— ...Et puis, tu sais, j'accepte
aussi les billets de 5.000 francs...
cialistes, si elle avait réussi à
amadouer pour un temps l’aile
gauche de la majorité, avait au
contraire indisposé le Rassemble-
ment des gauches, sans parler du
P.R.L. et des indépendants.
Il s’agit donc de savoir si la
poursuite d’une politique écono
mique et financière cohérente
peut s'accommoder longtemps de
ce délicat jeu de bascule. Nous
pensons, quant à nous, que dans
ce domaine il n’est guère possible
de pratiquer ce que dans l’inti-
mité M. Paul Reynaud appelle,
une « politique à 50 % ».
Une expérience est commen-
cée. L’interrompre ou la contra
rier serait pour les apprentis sor
ciers de toutes nuances le moyen
le plus efficace de provoquer des
convulsions aussi néfastes pour le
pays que pour le Parlement.
René S Al VE.
Lire en troisième page :
—- Le compte rendu de
la séance.
— L’article de Robert
Pimienta sur la commission
des Finances.
M. Louis Lévy dément
avoir servi
d’intermédiaire
Londres, 29 janvier. — On
dément, de source autorisée,
l’information publiée par un
journal parisien du soir, se
lon laquelle M. Louis Lé
vy, délégué du parti socia-
Adrien Marquet
condamné à 10 ans
d'indignité nationale
Le président Noguères
démissionne
Aorès un délibéré orage
ux qui
liste français
Grande
Bretagne, qui est allé ré
cemment à Paris, aurait été
porteur d’un message de M.
Attlee au parti socialiste
français.
De même source, on ajoute
la précision suivante : M
Louis Lévy se trouvait à
Paris depuis le 13 janvier et
n'a quitté la capitale fran
çaise que dans la journée
d’hier pour regagner Lon
dres.
ne dura pas moins de 2 heures et
demi, la Haute Cour a rendu son
verdict. Pour appartenance au
gouvernement de Vichy, Adrien
Marquet est condamné à 10 ans
d’indignité nationale et aux dé
pens. Mais en pleine délibération,
les jurés communistes quittèrent
le Palais de Justice pour protes
ter contre la majorité du jury qui
venait d’écarter l’article 75 du
code pénal (intelligences avec
AUX quatre
col
REMUEZ LES
DOIGTS DE PIEDS...
Le concert qu’a récemment dirigé
à Paris le chef d’orchestre allemand
Wilhelm Furtwangler, musicien
d’ailleurs prestigieux, ranime l’inté
rêt que nous avions pris à la lec
ture des souvenirs publiés par uns
des petites filles de Richard Wagner,
Friedling, et qui ont paru en tra
duction sous le titre d’Héritage de
feu. On y voit vivre à Bayreuth et
dans une Allemagne chaotique toute
une famille divisée, servant une gran
de œuvre et une grande mémoire, sut
laquelle plane Cosina aveugle, si
lencieuse et dominatrice, tandis que
ses filles Daniela et Eva (celle-ci
ayant épousé Houston Chamberlain,
le thoricien anglais de l’aryanisme),
soufflaient avec violence sur ceux qui
les entouraient haine ou mépris.
Siegfried, lui, idolâtrait sa mère.
Libéral, fort étranger au nazisme, il
avait épousé une Anglaise qui allait
se révéler aussi sèche, aussi autori
taire et aussi hitlérienne que possible.
Sa fille Friedling parle d’elle sans
aménité. La dame s’était toquée du
< jeune homme au teint de cada
vre » qui allait écrire sur son papiet
et avec son encre le fameux Mein
Kampf. Elle le considérait comme
le sauveur du monde. Il était devenu
un des habitués de la maison, Fried-
ling Wagner eut quelque mérite non
seulement à ne pas partager l’en
gouement général, mais révoltée par
la servilité de ses compatriotes et le
comportement des nazis, à briser avec
eux et à s’enfuir aux Etats-Unis.
Le Bayreuth de son père, de Co
sina et de sa grand-mère n’est plus.
< C’est avec véhémence, écrit-elle,
que je m’élève contre l’assertion que
mon grand-père fut un nazi en es
prit et que sa musique est une des
expressions de l’idéologie nazie... Il
a écrit : je sacrifierais et détruirais
avec joie tout ce que j’ai créé si je
savais pouvoir ainsi servir la cause
de la justice et de liberté en ce
monde. » Mais les artistes ne sont
pas maîtres de leur postérité.
Remuez les pieds et
les orteils mille fois par
jour et vous aurez la vie
sauve, voilà le conseil
que vous donne une re
vue médicale de la Nou
velle Angleterre.
Chez les patients qui
viennent de subir une
opération, le fait de re
muer les doigts de pieds
empêche en effet, paraît-
il, la formation de cail
lots de sang dans les vei
nes et les artères.
D’après la revue en
question, sur cinq pâlie
opérés ayant remué les
doigts de pieds, 23 8
se révéla ultérieurement
membre de la police.
Le policier en question
s’était déguisé en trafi
quant pour e coincer »
les délinquants éventuels.
Mais l’affaire se corse
à l’arrivé au poste de
police, où les deux ache
teurs arrêtés exhibent...
une certe d’inspecteur de
police : ils s’étaient éga
lement déguisés en trafi
quants pour < coincer »
leur vendeur.
Qui trop embrasse
mal étreint...
UN DIAMANT
DE 25 1 CARATS
seulement ont eu
caillots de sang. .
QUAND
UN GENDARME
RENCONTRE UN
des
AUTRE GENDARME
L’autre jour, deux
hommes étaient arrêtés à
Londres sous l’inculpa
tion de trafic d'or, pour
avoir tenté d’acheter uns
grosse quantité du pré
cieux métal à un pré-
tendu trafiquant qui
Le plus gros diamant
qui ait jamais traverse
l’Atlantique vient d’ar
river à New-York pat
avion, de Londres. C’est
une pierre de 2 51 carats,
de la taille d’un œuf de
poule. Elle doit figurer
à l’exposition de l’As
sociation américaine de
l’industrie du diamant,
à Neiv-Jersey.
LE TEMPS
DES CERISES...
Depuis vingt-cinq ans,
M. B. Cane, du John
Innés Horticultural Ins-
titute, travaille à la pro
duction de la cerise par
faite. Il vient d'y réus
sir, et la seule photo du
fruit de ses efforts fait
venir l'eau à la bouche
des experts du monde
entier.
Mais en raison des
difficultés de l’heure, il
faudra une bonne dizai
ne d’années pour que la
cerise, baptisée < Merton
Bigarreau », soit mise
en vente en quantités
commerciales. /
Rien n'est parfait..,
46 DEGRES
AU-DESSOUS
DE ZERO
On signale d’Alamosa,
dans le Colorado, que
le mercure du thermo
mètre du service mé
téorologique a gelé alors
que celui - ci marquait
— 46“ Fahrenheit, soit
—• 43°3 centigrade. Le
tube en verre du ther
momètre a éclaté à ce
moment-là. Le thermo
mètre à alcool marquait
quelques instants plus
tard — 50" Fahrenheit,
süit — 45°6 centigrade.
Privée des huit jurés commu
nistes, la Haute Cour était-elle
habilitée à statuer ? La question
fut posée à M. Frette-Damicourt,
procureur général, et résolue par
l’arrêt que l'on connaît.
Toutefois, M. Louis Noguères,
présidant hier un banquet de
voyageurs de commerce, aurait
déclaré qu’il venait de remettre
au groupe socialiste son mandat
de président de la Haute Cour en
raison des incidents survenus au
cours du procès Marquet.
VISAGES DE PARIS
LA STATUE
de
est
M.
Thomas Paine
remise à Paris
Joseph Lewis, secrétaire du
e Thomas Paine Memorial Com-
mittee > a remis hier à 11 heures,
à la Ville de Paris, la statue de
Thomas Paine ( 1 73 7-1 809), offerte
par un groupe de citoyens des Etats-
Unis, afin de perpétuer en France
la mémoire de ce journaliste an
glais qui, après avoir participé à la
fondation des Etats-Unis, fut élu
député à la Convention nationale par
quatre départements français.
Cette statue en bronze, œuvre du
sculpteur américain Gutzon Bor-
glum, s'érige boulevard Jourdan,
face à la fondation des Etats-Unis
à la Cité universitaire.
M. Verlomme, préfet de la Seine,
assistait à la cérémonie d’inaugura
tion, entouré de M. Douglas Schnei
der, attaché culturel à l’ambassade
des Etats-Unis, et de nombreuses
personnalités de l’Université.
Que vaut
la thèse officielle?
Le secret a été bien gardé du
rant les quelques heures qui ont
séparé la décision gouvernemen
tale de son application.
En tournant à 7 h, 30 le bou
ton de leur poste, les Français
ont appris qu'ils avaient en mains
des trésors inutilisables. Coup de
tonnerre dans un ciel partielle
ment serein !
Bien des travalleurs avaient été
payés avant-hier en billets de
5.000. Leur stupéfaction et leur
colère éclataient dans le métro,
d’autant plus forte que les hypo
thèses les plus noires allaient
leur train.
Dans la matinée, quelques
éclaircissements perçaient, à l’is
sue du conseil exceptionnel.
— Cette mesure prend place
Henri BUTFANDEAU.
(Lire la suite en troisième page.)
prendre l’initiative par leur pro
jet d'union économique et
douanière. En l’occurrence, l’éco-
nomique doit procéder le politi-
que. Les liens politiques se forti
fieront dans la mesure où les liens
économiques auront été noués
préalablement d’une façon solide.
A l’issue de la conférence des
Seize, en septembre, la France
avait indiqué qu’elle était prête
à négocier avec tous les pays dis
posés à envisager une union
douanière européenne. L’Italie
ayant répondu la première à
cet appel, uen commisison mixte
composée d'experts des deux
pays fut constituée. Cette com
mission a déposé son rapport. Les
ambassadeurs de France et d'Ita
lie à Washington ont été mercre
di donner connaissance des con-
Claude VIVIERES.
(Lire la suite en troisième page.}
Aucune nouvelle du Dakota
disparu près de la frontière
franco-italienne
Un Dakota G - 47 de la base
américaine de Francfort qui se
rendait d’Istres à Udine avec
douze enfants à bord a disparu.
Pris par le mauvais temps au-
dessus de Pise il rebroussa che
min pour revenir à son point de
départ. Ses derniers messages le
situaient aux environs de Gênes.
Des hydravions italiens patrouil
lent le long des côtes, des appa
reils américains survolent le nord
de l’Italie, tandis que des équi
pes de skieurs français poursui
vent leurs recherches dans les
départements des Hautes-Alpes
et des Basses-Alpes. Le . mau
vais temps gêne ces opérations
qui jusqu’à présent sont demeu
rées sans résultat.
L’armée d’aujourd’hui
III.
- Les tests permettent
de compenser
la pauvreté numérique des contingents
par Pierre ROCHE
AUX HALLES
Répercussions graves
Nombreux incidents
Le retrait des billets de 5.000 fr.
a provoqué de grandes perturba
tions dan les commerces de l’ali-
mentation.
O'est ainsi qu'hier matin, aux
Halles, un grand nombre de dé
taillants ne purent effectuer leurs
achats, car ils _ s’étaient m unis,
comme de coutume, de billets de
5.000 francs. De nombreux inci
dents se sont produits et on peut
craindre une diminution très sen
sible dans les approvisionnements
des jours prochains.
Citons le cas de ce mandataire
en oranges qui, ignorant la me
sure prise par M. Mayer, vendit
un tonnage considérable payé avec
les fameux billets, jusqu’au mo
ment où, averti, il cessa la vente,
sa caisse pleine de grosses coupu
res.
(Lire la suite en quatrième page.)
Un test n’est pas tin
procédé
comme
quelconque d’instruction
trop souvent on l’imagine. Il se
propose de tnesurer une aptitude
oit des connaissances par une
épreuve standardisée, graduée, et
possédant toutes les qualités d’un
instrument de mesure : justesse,
fidélité, sensibilité.
Durant la dernière guerre, l'ar
mée anglaise et l’armée américai
ne ont utilisé en grand les tests
pour l’orientation de leurs re
crues vers les différents emplois
de l'armée. Après la Libération,
B2S5M2
CQMMX)
Un des tests utilisés par l’Armée.
nous avons mis à profit l’expé
rience des Alliés, et grâce au con^
cours du major Turquet, de Far
inée britannique, nous avons mis
au point une série d’épreuves
adaptées au tempérament français
et destinées à l’orientation du con
tingent.
L’établissement d’un test est le
fruit de nombreuses recherches
et il demande une longue et mi
nutieuse expérimentation ainsi
Qu’un contrôle rigoureux de sa va
lidité.
Qualité des tests
La principale utilité des tests
est d’éviter des essais de longue
durée, toujours coûteux, qui exi
geraient du personnel, du mate
riel et du temps. Le plus souvent,
on emploie un ensemble de tests
ou batterie composée de façon à
fournir des indications sur un
point précis.
La construction des tests ré
pond de son côté à certaines ré
glés dont voici les principales.
Un test doit mettre en jeu uns
altitude aussi étroitement définie
gue possible, ou faire appel à une
espèce de connaissance bien déli
mitée.
(Lire la suite en troisième page.)
TRIBUNE LIBRE DE L
ORDRE DE PARIS ?
Les deux fissures
par Roger A. PRIOURET
Nous sommes une vieille société et même, si l’on
veut, une société de sociétés. Des alluvions successi
ves ont compliqué presque à l’infini notre civilisation
et les courants d’opinion qui l’expriment alors que,
dans un pays jeune et neuf, l’unité est possible et
les distinctions sont nettes et tranchées, chez nous
les rapprochements sont à la fois une nécessité et
un problème insoluble.
C’est sous cet angle qu’il faut voir la Troisième
Force. Elle est à peine née et déjà apparaissent
deux fissures profondes, l’une partie de la base,
l’autre du sommet.
La fissure à la base est de celle que l’on ne
décèle jamais à Paris. L’Aube nous apprend que
M. Marceau Pivert et mon confrère et ami Jean
Teitgen vont, le soir, porter la bonne parole dans
la banlieue parisienne. Qu’ils poussent un jour leur
voyage en province ? Qu’ils aillent jusque dans un
petit bourg de Bretagne, de Vendée, de Savoie
ou du plateau Central ou même dans n’importe
quel coin de cette France rurale qui représente la
moitié de la France ! Je gage que le contradicteui
communiste n’aura pas de peine à embarrasser nos
deux compagnons. Il leur demandera s’ils sont pour
le monopole de l’enseignement ou pour la liberté,
c’est-à-dire pour la thèse de l’instituteur ou pour
celle du curé. Que répondront-ils au nom de la
Troisième Force ? Comme ils sont la probité même,
l’un se prononcera pour l’unité scolaire et Vautra
pour la pluralité.
Et que l’on ne dise pas qu’il s’agit d’une
querelle mineure, d’une querelle dépassée. Elle
n’est ni mineure, ni dépassée au village où l’oppo
sition curé-instituteur est la vie quotidienne. Quand
il s’agira de voter, les désistements réciproques ou
les listes communes M.R.P.-socialistes n’amèneront
jamais le curé à voter pour le candidat de l’institu-
teur ou le socialiste président de l’Amicale laïque
à voter comme les religieuses de l’école libre.
Le destin électorale de la Troisième Force est
donc limité aux agglomérations urbaines. Mais
l’avenir, sur le plan gouvernemental, lui est aussi
parcimonieusement mesuré, quelque que soit l’issue
immédiate des difficultés actuelles.
Le mal tient à ce que la ligne de partage des
opinions économiques ne suit pas la ligne de
partage des opinions politiques. Le vote
de confiance du 5 janvier a dégagé une majorité
politique. Elle comprend en gros 320 voix et
additionne des « Troisième Force » décidés et des
hommes qu’effrait seulement l’allure préfasciste
que prend ici et là le R.P.F. Mais elle repose bien
sur une commune volonté de défendre la république
parlementaire classique à la fois contre la « démo
cratie populaire » que préconisent les communistes
et la « république présidentielle » vers laquelle
tend, consciemment ou non, le R.P.F.
La frontière entre les thèses économiques —
dirigisme et contraite, liberté et confiance — suit
un contour différent. Le « travaillisme » englobe
tout le parti socialiste. Il couvre la quasi-totalité du
M.R.P. Il y a, il est vrai, une exception de qualité
chez les républicains populaires : celle de M. Robert
Schuman, libéral venu de la Fédération Républi-
caine et socialiste-chrétien par accident électoral.
Mais le dirigisme s’arrête au seuil du parti radical,
de l’U.D.S.R. et des républicains indépendants.
A une autre exception près qui est aussi une
exception de qualité, celle de M. Mendès-France,
socialiste de cœur et lui aussi égaré par accident
électoral. En gros les conceptions économiques de
la Troisième Force, couvrent 260 noms sur les 320
de sa majorité politique. Et c’est dans cet écart
qu’il faut chercher et la raison profonde des
difficultés actuelles et leur caractère insoluble à
longue échéance.
Les promoteurs de la 1 roisième Force sont des
politiques trop avisés pour ne pas sentir le dilemme
où ils s’embarrassent chaque jour davantage. Gou
verner, ils ne le peuvent longtemps parce qu'il y
a une antinomie entre leur politique et leur écono
mique. Et en appeler aux électeurs pour retrouver
une cohésion qui leur manque sur le plan de l’action,
ils ne le peuvent pas davantage car leurs électeurs
ne sont pas près de s’entendre et de former un
bloc compact. Les sympathies que l’on peut avoir
pour la Troisième Force ne doivent pas masquer
ces évidences.
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