Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-09-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 septembre 1938 12 septembre 1938
Description : 1938/09/12 (A10,N3137). 1938/09/12 (A10,N3137).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5115088k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
i
“Tous nos devoirs, a dit
hier Hitler, tiennent en
un mot : "Deutschland’!
Tous nos devoirs tien
nent aussi en un mot :
“France” !
50 Cent. 1 . . . - . . . 50 CO
L ORDRE
Directeur* politique s Émile BURÉ
Rédaction et Administration : 31, rue Tronchet, PARIS (vnr) Tél. ANJou 86-40 (4 lignes). Après 22 H. GUTenberg 54-55
DIXIÈME ANNÉE.. N* 3.137
LUND112 SEPTEMBRE 1938
T ribune
du pour et du contre
Hitler clôturera aujourd’hui le Congrès de Nuremberg
par un disco urs qui décidera de la paix o u de la guerre
L’Angleterre déclare qu’elle ne pourrait rester neutre
si l’i ntégrité de la France était men acée
Lettre d un Français moyen
au chancelier Adoif Hitler
M. DALADIER
confère
longuement
Moravska - Ostrava
ville de Tchécoslovaquie
DISCOURS
M, Albert Sarraut s
« Rien n’est impossible à ce
pays qand il consent à s’unir. >
M. Jean Zay :
« L’union de l’Amérique et de
la France est un gage de la paix
universelle. »
M. Ed. Herriot :
« La guerre n’est pas fatale,
mais la paix non plus ; elle doit
être défendue à chaque minute. »
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Depuis huit jours, monsieur le Chancelier, vous n'entendez .
que cantiques d’amour et claironnantes fanfares. Vos drapeaux
claquent au vent, et la foule, qui se grise facilement de ses propres
cris, étale sous vos yeux sa masse énorme. Vous êtes son sauveur,
vous êtes son idole. M. Rudolf Hess le proclame : vous ne sauriez
la tromper, ni vous tromper. Avant que de vous entendre, elle délire
d’enthousiasme. Et quoi que vous disiez aujourd’hui vous serez
frénétiquement acclamé.
Les braillards sont pour vous, sans conteste. Vous y laisse
riez-vous prendre ? N’écoutez-vous pas aussi, à côté de tout ce
bruit, le silence, un silence immense et tragique, le silence mena
çant de toute une partie de l'Allemagne, opprimée et toujours
rebelle, qui sent avec rage s’enfoncer plus avant dans sa chair les
griffes de la Croix gammée, le silence réfléchi de l’Europe qui vous
considère avec une attention grave ?
/ L'Europe, avez-vous l’habitude de dire fièrement, a les yeux
fixés sur nous ! Oui, mais c’est d’un regard singulièrement lucide
qu’elle vous observe. Non point, certes, avec cette ferveur béate
que traduisent les visages pâmés de vos auditeurs, pas davantage
avec la peur livide que vous lui supposez, mais avec le sang-froid
implacable que donne, en même temps que l’imminence d’un mortel
péril, la certitude absolue de pouvoir le vaincre, — parer le coup !
Vous auriez tort, monsieur le Chancelier, de vous méprendre
sur notre calme : il n’est fait que de résolution, nous avons tous
consenti en notre for aux sacrifices qui seront nécessaires
au salut de la France, mais nous ne sommes pas des exhibitionnistes
du patriotisme ; nous tenons plus que nous ne promettons ; que
voulez-vous, c’est notre coquetterie ? .Vous n’auriez pas moins tort
de vous méprendre sur certaines disputes intestines, certaines polé
miques en quelque sorte familiales. Si quelqu’un peut être sûr de
refaire entre nous une fraternelle union, de nous remettre au coude
à coude, c’est vous, monsieur le Chancelier. Depuis des siècles et
des siècles, nous faisons front contre vos menaces, vos agressions,
vos invasions. Nous avions espéré en avoir fini avec ces cruelles
alertes. Nous avions pensé qu’une saignée comme celle de 1914-1918
pouvait guérir et vous et nous de tout désir de vaine gloire, tou
jours douloureusement achetée, et de toute ambition territoriale,
guère moins vaine, puisque, depuis un millénaire au moins, c’étaient
les mêmes plaines, vais et montagnes que nous nous disputions. Il
paraît que nous nous étions trompés sur votre goût des conquêtes,
et que vous avez l'humeur plus batailleuse que jamais. Nous aimons
peu les provocateurs, de ce côté du Rhin, mais nous méprisons les
lâches. Si vous nous « cherchez », vous nous trouverez, monsieur
le Chancelier, soit dit sans la moindre nuance de défi. Nous ne
savons plus, depuis beaux jours, faire la parade foraine, nous
n’avons plus besoin de nous suggestionner par des hurlements de
bêtes fauves pour nous donner du cœur au ventre. ’ Nous savons
vivre. Nous savons aussi mourir, lorsque c’est pour un grand , et
serein idéal. Notre volonté de nous défendre contre toute agression
est si ferme en chacun de nous qu’elle a cessé de s’exprimer. Nous
marcherons comme un seul homme si vous nous y forcez, si vous
n’acceptez pas de nous laisser cultiver en paix nos champs, tailler
nos rosiers et boire notre vin. Royalistes et communistes, conserva
teurs et socialistes, capitalistes et prolétaires, paysans et ouvriers,
avez-vous cru sérieusement pouvoir jouer sur nos divisions ? Vous
connaissez bien mal notre histoire, monsieur le Chancelier, bien mal.
Pesez bien aujourd’hui vos paroles, monsieur, car le monde
les pèsera. Le bluff n’effraie que les joueurs débutants. Voilà
cinq ans que vous menez la même partie. Vous nous avez appris à
lire dans votre jeu. Vos greniers sont pleins ? Les nôtres aussi, et,
nous, nous ne célébrons point cela comme une exceptionnelle vic
toire. Nous ne nous vantons pas de pouvoir manger du pain blanc.
Une de vos prêtresses annonçait l’autre jour que, surpassant Adam,
vous vous vêtiez non pas d’une feuille de vigne, mais d’arbres tout (
entiers. A quoi nous serviraient ces prouesses ? Nous avons en
abondance de la laine, de la toile, et nous nous en habillons bour- ।
geoisement, réservant à d’autres tâches une énergie qui n’est point
usée par ces petites tâches.
Nous avons pleine conscience de nos ressources, de toutes 1
nos ressources. Et nous nous efforçons de ne point surestimer vos '
avantages. L’aviation allemande est la première du monde ? Soit, 1
mais comment nous faire admettre qu’elle écrase, à elle seule,
voire unie a l’aviation italienne, les aviations anglaise, russe, fran- !
çaise épaulées par les immenses possibilités américaines ? Nous (
rendons justice à votre immense effort aérien, il ne nous affole point. «
, Monsieur le Chancelier, monsieur le Chancelier, il vous est ।
arrivé une fois déjà de trop présumer de vos forces : le 11 novembre 1
1923, a Munich, vous avez pris les clameurs de quelques amis pour (
1 appel irrésistible de l’Allemagne. Le miracle de votre redressement $
est de ceux qui ne se renouvellent point. Ne vous trompez pas sur 1
le mutisme de vos anciens adversaires de l’intérieur, non plus que ;
le pesant silence des peuples que vous bravez : ce ne sont pas de
lâches consentements. Et ni l’Allemagne, ni le national-socialisme,
ni vous, monsieur le Chancelier, ne survivriez à un « putsch »
international raté.
Vous avez entre les mains, monsieur le Chancelier, le sort
du monde., La guerre ou la paix! On pensait qu’aucun homme, ‘
aucun, n hésiterait devant un choix aussi monstrueux. Vous hésitez
pourtant, parait-il, et I on ajoute meme que vous penchez vers la
guerre. Nous ne le croirons, comme disent les bonnes gens de chez ’
nous, que lorsque nous l’aurons vu.
UN FRANÇAIS MOYEN.
avec
M. HERRIOT
L’éventualité d’une
convocation extraor
dinaire des Chambres
M. Edouard Daladier a reçu hier M.
Edouard Herriot. Le bruit courait hier
soir, dans certains milieux, que le prési
dent du Conseil et le président de la
Chambre avaient envisagé la question
d’une convocation exceptionnelle des
Chambres. Mais cette information n’était
point confirmée dans les sphères offi
cielles.
Une seule opinion : la France
Ne
Un seul souci :
le salut du pays
serait-il pas temps que le gouver-
nement fît appeler auprès de lui les di
recteurs de tous les journaux français
pour leur exposer en détail la situation
et les inviter à cesser toutes querelles
partisanes et à n’avoir plus qu’une seule
opinion : la France ? Il ne s’agit, bien
entendu, ni d’ordonner ni d’imposer, mais
de mettre chaque journal devant ses res
ponsabilités. Si, comme le disait Clemen
ceau, la liberté est l’art de se discipliner
soi-même, chacun de nous aime trop la
liberté pour ne pas s’incliner devant les
directives gouvernementales à une heure
où ne compte plus qu’une seule chose :
le salut du pays.
Le général Beck
a donné
sa démission
Pourquoi ce geste sensationnel
La démission du général Beck indi
que assez le secret désarroi de l’armée
allemande devant la politique folle
ment imprudente d’Hitler et de Rib-
bentrop. Nous avons déjà signalé ici
l’opposition très ferme faite par les
conseillers militaires du Führer à
toute opération de force qui risque
rait de déclencher une guerre géné
rale, dans laquelle l’Allemagne est
inévitablement appelée à succomber.
C’est au milieu d’août que le général
Beck affirma sa volonté de mettre en
garde le chancelier contre les dangers
de l’affaire tchécoslovaque. Quels
étaient ces dangers ? D’abord l’état
d’impréparation suffisante des réser
ves allemandes et des tout jeunes offi
ciers nommés pour faire les cadres de
la Grande Armée. Ensuite certains
doutes qui potivaient subsister sur la
valeur combative de l’aviation, de
cette fameuse aviation dont Gæring
est si fier. Enfin le moral déplorable
d’une partie de la population alle
mande devant une guerre engagée
dans les conditions où s’engagerait la
guerre des Sudètes : la multiplication,
par exemple, des suicides et des dé
sertions.
L. S.
(LIRE LA SUITE EN 3‘ PAGE)
Sous le signe
de Soro
GOERING L’A DIT...
t
)
NUREMBERG
LONDRES
Quand je voyageais parmi les usines
et les ileurs, les mines et les forêts...
par E. VAN LOO
L’esprit encore tout empli par la vision
verdoyante et fleurie des jardins de Pra
gue, je quittai, ce matin-là, la capitale
tchécoslovaque pour faire une longue pro
menade en Silésie, où souffle le « vent
de Pologne », rude et brusque et qui
coupe l’haleine avec une force presque
sauvage.
Mais avant de m’aventurer avec la voi
ture dans cette marche du nord-est,
j’avais le désir de voir la région où passe
une courbe de l’Elbe, où la Morava prend
naissance, et de remonter ainsi lentement,
par le bassin houiller de Moravska-Os-
trava, vers Bohumin, que l’on ne visite
presque jamais et qui termine l’extrême
pointe septentrionale de la
Le temps était un peu
part. On sentait bien que
percer tout ce gris, mais
Moravie,
indécis au dé-
le soleil allait
à cette heure
matinale il était encore caché et timide
derrière les nuages, qui ne se décidaient
point à s’effacer.
La route courait à travers de sombres
forêts qui, en arrivant à Kolin, cédèrent
la place à des usines électriques et à de
hautes cheminées. Toute la ville se dresse
sur le fleuve même, sur l’Elbe. Centre
actif, bourdonnant de puissance. Rythme,
vibration, timbres haletants.
Le tunnel de Chocen dépassé, le che
min quitte l’Elbe, qui court clair et tran
quille, vers d’autres destins. Il épouse
alors les méandres de l’Orlice, au milieu
de pentes abruptes et de rochers très pit
toresques. Le paysage de pierre vous ac
compagne, fidèle, jusqu’à Ceska-Trebova,
ville tout enfoncée entre des vallonne
ments, que garnissent des bois.
Le spectacle est varié, grandiose. Et
c’est à regret qu’on s’arrache à lui, lors
qu’on arrive sur les bords de la Morava,
qui glisse dans son lit, murmurante et
douce. Tout de suite, c’est la ville d'Olo-
mue, d’un caractère intense.
Jamais je n'oublierai l’impression que
je ressentis en apercevant sa silhouette
baroque, dessinée sur le ciel, qui avait
pris une teinte claire, quasi argentée. Une
vision de féerie.
Encore des champs, encore des épis.
Le ciel s’était tout à fait éclairci, et cette
blondeur du blé, jointe à la lumière que
le soleil enfin se plut à répandre, don
nait au paysage un aspect très doux.
Au milieu de la route, un touriste ou
paysan fatigué nous fit signe. Mon chauf
feur arrêta la voiture et me demanda si
je voulais que l’homme fût conduit par
nous au prochain village. C’est une habi
tude, en Tchécoslovaquie, de cueillir ainsi
au passage le promeneur harassé. J'ac-
quiesçait à son désir. Il me remercia d’un
joli sourire, en disant :
— Je vous rends grâce, Madame.
Il se fit tout petit, près du chauffeur,
et nous le déposâmes près d’une maison
rustique, assez amusante, sur la place d’un
village, dont je ne sais plus le nom, que
nous traversâmes hâtivement, mais qui
était bien curieux.
Esther van Loo.
(Lire LA suite en 3’ page)
M. ALBERT SARRAUT
Hier, à Noyon, a eu lieu l’inaugura
tion par M. Sarraut d’un monument
élevé -à la mémoire de M. Ernest
Noël dont on n’a pas oublié l’héroïque
conduite durant l’occupation alle
mande.
Après une réception à l’Hôtel de
Ville, une courte cérémonie devant le
monument aux morts et une visite de
la cathédrale et de l'hôpital-hospice,
M. Sarraut présida le déjeuner qui
précéda l’inauguration.
M. Sarraut prononça alors un im
portant discours, exaltant le rôle joué
durant la guerre par les magistrats
communaux, et abordant ensuite les
préoccupations de l’heure : Parlons de
la France, d’abord, du peuple fran
çais, M. Sarraut s’écria :
Messieurs, on a pu voir durant la
guerre ce dont était capable une France
au travail, une France impatiente de re
trouver l’éclat de ses fastes de jadis,
une France résolue à se maintenir au
premier rang des nations civilisées. Mé
ditez un tel enseignement.
(LIRE LA SUITE EN 4e PAGE)
-
d
Par une loi signée du chancelier Hitler, l’Allemagne a adhéré
au protocole établi à Londres, le 24 juin 1938, complétant la con
vention du 8 juin 1937, sur la réglementation de la pêche de la
baleine.
Dommage qu’elle n’adhère pas aussi aux divers traités inter
nationaux sur la pêche en eau trouble !
CHRONIQUE PARISIENNE
La poésie ip a lie-i-elle ?
Au temps d’Henri de Régnier et de Jean Pellerin
par Fernand DIVOIRE
La poésie paie-t-elle ? Cela dépend
de la manière d’entendre la phrase.
Savoir si elle « paie », comme on
dit de la guerre qu’elle ne « paie »
pas. (Alors pourquoi la fait - on ?)
C’est-à-dire : la poésie paie-t-elle les
poètes de tous les soins qu’ils sont
censés lui donner et parfois insensés
de lui donner ?
Ou bien la poésie paie-t-elle... pour
se faire imprimer ?
Dans le dernier livre de confidences
de Francis Carco (et pour certaines
on comprend qu’il les fasse, selon le
titre du livre, à voix basse), Carco
dit un de ses premiers étonnements
devant Jean Pellerin.
Pellerin, le fin et fier poète qui
aimait ne rien devoir à personne, s’a-
bonnait à de « jeunes revues ».
Carco :
— Sans blague, lui demandai-je.
payes ?
— Mais bien sûr ! Pourquoi pas ?
Cette réponse me déplut. J’étais si
Et
Tu
sot
Le 24 e anniversaire
de la victoire
de la Marne
Une émouvante cérémonie
téléphone :
Le Führer sera-t-il
aujourd’hui aussi
violent que Gæring?
On en doute.
téléphone :
“ L'Angleterre ne pour
rait rester neutre
si l’intégrité de la
France était menacée. ”
qu’il me semblait que comme l’amour, la
poésie ne devait pas s’acheter.
— Dommage ! dis-je simplement.
Et l’on a dit, ces jours derniers,
quel événement ce fut pour Henri de
Régnier de recevoir de l’argent en
échange de vers. Mais Régnier était
autrefois — au dire d’Alfred Vallette
— le seul écrivain sachant parler d’ar
gent sans timidité, comme d’une cho
se naturelle.
Dans le temps d’avant la guerre, il
était convenu que la poésie se don
nait mais ne se vendait pas.
— "st-ce que votre revue paie la
copie ? •
— Oui, sauf les vers, bien entendu.
Il n’y avait, je crois, qu’une seule
exception, la Revue des Deux Mondes,
qui payait cent sous-or la page.
Dans les journaux — à moins qu’il
ne s’agît de chroniques rimées, de
« poésie humoristique » ou de poèmes
bachiques — l’usage de la gratuité
était constant. Le poète était bien
trop heureux d’être « inséré ». Il sa
vait qu’on ne l’accueillait que par une
sorte de charité faite à la vanité. Et
les vieux secrétaires de rédaction ne
se gênaient pas pour lui dire avec
une grimace : « Quand les vers s’y
mettent... » Pour eux, les vers, c’était
la fin d’un journal.
L’habitude était trop enracinée pour
que la guerre y pût changer quelque
chose.
La Revue des Deux Mondes conti
nue à payer les poètes. Ailleurs ? A
la Nouvelle Revue Française, par
exemple ? Est-ce que cela dépend un
peu, là, de la tête des auteurs ? C’est
le secret de Mme Paulhan, qui s’oc
cupe personnellement de ces choses
et qui est trop loin de Paris pour pou
voir nous renseigner.
Mais les livres de vers ?
Bien sûr, il y a Toi et Moi.
Dans une dizaine de jours, un nou
veau tirage de l’édition ordinaire por-
Comme chaque année, à Meaux, au
bord de la Marne, a eu lieu, hier ma
tin la commémoration de la victoire
de la Marne.
Mgr Dubourg, archevêque de Be
sançon, ancien aumônier de la guerre,
décoré de la Légion d’honneur, avec
six citations, prononça le sermon d’u
sage.
La grande bataille, dit-il, qui du 6 au
12 septembre 1914 mit aux prises, de Pa
ris à Verdun, près de deux millions
d’hommes et nous permit d’arrêter l’of
fensive foudroyante des Allemands, la ba
taille de la Marne, est sans contredit une
des plus belles victoires que la France
ait écrites au long de son histoire. Ce n’est
pas seulement une victoire due au génie
d’un grand chef militaire, à la vaillance
et à l’élan de ses troupes, c’est le redres-
sement magnifique d’une armée qui,
moins de quatre semaines, avait subi
terribles défaites.
Plus loin Mgr Dubourg a dit :
en
de
Quand, à une heure critique, un chef,
mieux placé que quiconque pour mesu
rer Fétendue du danger, donne un ordre
à ses troupes, que ces troupes soient mi
litaires, religieuses ou civiles, il faut
obéir ; c’est une question de vie ou de
mort. Il faut travailler, travailler plus
longuement, travailler plus consciencieu
sement ; c’est un devoir pour tous.
(LIRE LA SUITE EN 4* PAGE)
Activité diplomatique
à Genève
Nuremberg, 11 septembre. — (De
notre envoyé spécial) . — Nuremberg
a retenti toute la
des fifres et des
journée du bruit
tambours. 120.000
hommes ont défilé pendant plus de
cinq heures au pas
de l’oie devant le
chancelier Hitler. Dans le décor si
pittoresque de la vieille ville, debout
dans sa voiture, en uniforme brun
des S. A., tête nue, le Führer saluait'
infatigablement ses troupes. Le ma
réchal Gæring se tenait debout à côté
de la voiture du chancelier. Une foule
immense embouteillait les rues de Nu
remberg, donnant des signes de la
plus vive excitation et du plus grand
enthousiasme.
(LIRE LA SUITE EN 3' PAGE)
On trouvera plus loin les déclara
tions qui ont été communiquées, hier
dans la soirée, à la presse, et qui tra
duisent exactement, nous assure-t-on,
les vues du gouvernement de Lon
dres.
Il est à peine besoin d’en souligner
l’importance le jour même où Hitler
va, a Nuremberg, prononcer le dis
cours que l’on attend depuis une se
maine. Le gouvernement anglais, en
étroit accord avec celui de Paris, n’a
rien voulu négliger
sauver la Paix, de
pérons, la sauvera.
de
ce
ce qui pouvait
qui, nous
l'es-
S.
(LIRE LA SUITE
EN
3‘ PAGE)
— Et d’abord enlevez votre chapeau
devant un représentant de la culture
européenne !■■.
CARPE DIEM...
— Ouf ! ça fait tout de
un bon dimanche de passé 1,
même encore
SUR L’EBRE
.. A
— Paraît qu’il y a des bruits de
guerre qui courent en Europe... s
fera le chiffre des
exactement.
Avec les éditions
mi-luxe, les 300.000
déjà dépassés. Paul
« mille » à 296
de luxe et de de-
exemplaires sont
Géraldy, qui doit
être né sous une étoile indulgente a,
par conséquent, rien que par un li
vre de poésie, fait une petite fortune.
A la bonne heure !
(LIRE LA SUITE EN 5‘ PAGE)
REGION FRONTIERE OUEST
(Survol interdit)
— Ils m’ont tiré dessus : ils m’ont
pris pour un avion...
— Moi aussi : ils m’avaient pris pour
la colombe de la paix...
Les conversations
de M. Georges Bonnet
Genève, 11 septembre. — L’activi
té diplomatique a redoublé aujour
d’hui dimanche à Genève, avec l’ar
rivée de M. Georges Bonnet, ministre
des Affaires étrangères de France.
Toute la matinée a été occupée par
M. Bonnet à trois conversations avec
M. Litvinov, commissaire du peuple
aux Affaires étrangères de l’U.R.S.S.,
que le ministre français était allé
voir à sa délégation ; puis avec M.
Butler, sous-secrétaire d’Etat au Fo-
reign Office, remplaçant lord Halifax;
enfin avec M. Petresco Comnène, mi
nistre des Affaires étrangères de Rou
manie.
Avec chacun de ses interlocuteurs,
M. Georges Bonnet a procédé à un
tour d’horizon de la politique inter-
ont été spécialement examinées. En
nationale. Deux ordres de questions
premier lieu, quelques-uns des pro
blèmes inscrits à l’ordre du jour du
Conseil et de l’Assemblée de Genève,
et parmi eux, tout particulièrement,
celui de la réforme du Pacte. Sur ce
point, le gouvernement britannique
et le gouvernement français sont d’ac
cord pour estimer que le moment
n’est pas opportun de rouvrir devant
la S. D. N. le dossier de la réforme du
Pacte et son article 16.
(Lire LA suite en 3‘ page)
Non, l’Ethiopie
n’est pas encore
conquise ! (1)
UNE ENQUETE
sensationnelle du
"Manchester Guardian"
Djibouti, août 1938.
L’organisation militaire italienne en
Ethiopie est encore colossale :
100.000
hommes de la métropole et environ.
100.000 indigènes. Ces soldats portent
l’uniforme et sont disciplinés jusqu’à
un certain point ; l’Italie peut
compter
aussi sur une quantité inconnue de
« bandes » (troupes indigènes groupées
par tribus, sans uniforme). Une artille
rie considérable et de 2 à 300 avions
environ, complètent l’armement. Le
programme établi en 1936 pour la for
mation d’une armée indigène a donc
été achevé. Une telle garnison pour un
pays prétendu « pacifié » où le dan
ger ne viendrait que de « bandes ar
mées », est extraordinaire. L’empereur
Hailé Sélassié maintenait la paix à l’in,
térieur, à un moment où, d’après les
informations italiennes même, le bri
gandage était courant et les, « ras »
parfois en rébellion, avec une armée
centrale qui n’a jamais dépassé 10.000
hommes. L'observateur étranger se
trouve donc en face du dilemme sui
vant : ou bien l’Ethiopie est loin d’être
conquise par les Italiens, ou bien les
forces italiennes en Ethiopie ne sont
pas, comme elles devront l’être, une
fois l’accord anglo-italien en vigueur,
maintenues comme une gendarmerie.
Cette armée est donc organisée pour
d’autres buts.
Le développement des routes militai
res est subordonné, pour ainsi dire, à
la remilitarisation de l’Ethiopie. La ma
jorité des routes existaient du temps
de l’empereur. De ces routes, seule celle
d'Addis-Abeba-Dessie-Makale, tracée
par l’empereur en 1934, est complète
ment terminée et asphaltée, et même
munie d’un élégant tunnel sur une lon-
gueur de 600 mètres, à travers le der
nier col du plateau de Tarmaber. Cette
route, avec la voie ferrée, est l’unique
ligne vitale de la garnison centrale ita
lienne d'Addis-Abeba. Les autres rou
tes, Dessie-Magdala, Addis Jimma-Ad-
dis Lekemti, ne sont que des amélio
rations des routes créées par l’empe
reur, qui ont été asphaltées et ainsi
rendues imperméables au moment des
« grandes pluies », sur plus de la moi
tié de leur longueur.
(LIRE LA SUITE EN 4 e PAGE)
Il y a bière et bière
« Pour les Bavarois, on
augmentera la production de
bière. »
Gæring.
29I Vetüre)
— Je me demande de quelle espèce
de bière, il veut parler !
LES ETATS-UNIS
suivent attentivement
les affaires d’Europe
New-York, 11 septembre.
correspondant du New-York Herald
Tribune qui a pris place dans le train
qui a amené M. Roosevelt à Roches-
ter, rapporte à son journal que le
président a employé une grande par
tie de sa journée à la lecture des in
formations venues d’Europe et à une
étude particulièrement attentive des
discours de Nuremberg.
Sans oublier les déclarations faites
à Hyde Park par le chef de l’Etat, et
rappelant les précédents discours de
MM. Roosevelt et Hull, le correspon
dant annonce que « le président et les
experts du département d’Etat ont
déjà commencé à étudier la possibilité
de modifier l’actuelle législation sur
la neutralité, modification qui pourrait
devenir nécessaire si la guerre écla
tait en Europe.
« Dans les milieux qui sont en con
tact avec les différents départements,
personne ne pense que pourrait être
maintenue une stricte neutralité, telle
que la prévoit la loi, et que le gou
vernement ne pourrait rien contre les
entorses qui seraient faites à celle-ci,
surtout en matière de fournitures
d’armes et de munitions.
« Il apparaît très nettement au pré
sident que le sentiment populaire de
manderait la révision de la loi de neu
tralité, afin de permettre la vente
d’armes contre espèces, cet amende
ment devant jouer, présume-t-on, en
faveur des démocraties. Il semble
bien aussi que l’administration exa
minerait de nouveau sa politique du
crédit envers les nations débitrices,
au cas où un conflit général éclaterait
en Europe. Car, tant que serait main
tenue la loi Johnson, la Grande-Bre
tagne et la France n’auraient pas plus
de chances d’obtenir des crédits des
Etats-Unis que l'Allemagne ou l’Ita
lie. » (Lire la suite en 4* page)
“Tous nos devoirs, a dit
hier Hitler, tiennent en
un mot : "Deutschland’!
Tous nos devoirs tien
nent aussi en un mot :
“France” !
50 Cent. 1 . . . - . . . 50 CO
L ORDRE
Directeur* politique s Émile BURÉ
Rédaction et Administration : 31, rue Tronchet, PARIS (vnr) Tél. ANJou 86-40 (4 lignes). Après 22 H. GUTenberg 54-55
DIXIÈME ANNÉE.. N* 3.137
LUND112 SEPTEMBRE 1938
T ribune
du pour et du contre
Hitler clôturera aujourd’hui le Congrès de Nuremberg
par un disco urs qui décidera de la paix o u de la guerre
L’Angleterre déclare qu’elle ne pourrait rester neutre
si l’i ntégrité de la France était men acée
Lettre d un Français moyen
au chancelier Adoif Hitler
M. DALADIER
confère
longuement
Moravska - Ostrava
ville de Tchécoslovaquie
DISCOURS
M, Albert Sarraut s
« Rien n’est impossible à ce
pays qand il consent à s’unir. >
M. Jean Zay :
« L’union de l’Amérique et de
la France est un gage de la paix
universelle. »
M. Ed. Herriot :
« La guerre n’est pas fatale,
mais la paix non plus ; elle doit
être défendue à chaque minute. »
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Depuis huit jours, monsieur le Chancelier, vous n'entendez .
que cantiques d’amour et claironnantes fanfares. Vos drapeaux
claquent au vent, et la foule, qui se grise facilement de ses propres
cris, étale sous vos yeux sa masse énorme. Vous êtes son sauveur,
vous êtes son idole. M. Rudolf Hess le proclame : vous ne sauriez
la tromper, ni vous tromper. Avant que de vous entendre, elle délire
d’enthousiasme. Et quoi que vous disiez aujourd’hui vous serez
frénétiquement acclamé.
Les braillards sont pour vous, sans conteste. Vous y laisse
riez-vous prendre ? N’écoutez-vous pas aussi, à côté de tout ce
bruit, le silence, un silence immense et tragique, le silence mena
çant de toute une partie de l'Allemagne, opprimée et toujours
rebelle, qui sent avec rage s’enfoncer plus avant dans sa chair les
griffes de la Croix gammée, le silence réfléchi de l’Europe qui vous
considère avec une attention grave ?
/ L'Europe, avez-vous l’habitude de dire fièrement, a les yeux
fixés sur nous ! Oui, mais c’est d’un regard singulièrement lucide
qu’elle vous observe. Non point, certes, avec cette ferveur béate
que traduisent les visages pâmés de vos auditeurs, pas davantage
avec la peur livide que vous lui supposez, mais avec le sang-froid
implacable que donne, en même temps que l’imminence d’un mortel
péril, la certitude absolue de pouvoir le vaincre, — parer le coup !
Vous auriez tort, monsieur le Chancelier, de vous méprendre
sur notre calme : il n’est fait que de résolution, nous avons tous
consenti en notre for aux sacrifices qui seront nécessaires
au salut de la France, mais nous ne sommes pas des exhibitionnistes
du patriotisme ; nous tenons plus que nous ne promettons ; que
voulez-vous, c’est notre coquetterie ? .Vous n’auriez pas moins tort
de vous méprendre sur certaines disputes intestines, certaines polé
miques en quelque sorte familiales. Si quelqu’un peut être sûr de
refaire entre nous une fraternelle union, de nous remettre au coude
à coude, c’est vous, monsieur le Chancelier. Depuis des siècles et
des siècles, nous faisons front contre vos menaces, vos agressions,
vos invasions. Nous avions espéré en avoir fini avec ces cruelles
alertes. Nous avions pensé qu’une saignée comme celle de 1914-1918
pouvait guérir et vous et nous de tout désir de vaine gloire, tou
jours douloureusement achetée, et de toute ambition territoriale,
guère moins vaine, puisque, depuis un millénaire au moins, c’étaient
les mêmes plaines, vais et montagnes que nous nous disputions. Il
paraît que nous nous étions trompés sur votre goût des conquêtes,
et que vous avez l'humeur plus batailleuse que jamais. Nous aimons
peu les provocateurs, de ce côté du Rhin, mais nous méprisons les
lâches. Si vous nous « cherchez », vous nous trouverez, monsieur
le Chancelier, soit dit sans la moindre nuance de défi. Nous ne
savons plus, depuis beaux jours, faire la parade foraine, nous
n’avons plus besoin de nous suggestionner par des hurlements de
bêtes fauves pour nous donner du cœur au ventre. ’ Nous savons
vivre. Nous savons aussi mourir, lorsque c’est pour un grand , et
serein idéal. Notre volonté de nous défendre contre toute agression
est si ferme en chacun de nous qu’elle a cessé de s’exprimer. Nous
marcherons comme un seul homme si vous nous y forcez, si vous
n’acceptez pas de nous laisser cultiver en paix nos champs, tailler
nos rosiers et boire notre vin. Royalistes et communistes, conserva
teurs et socialistes, capitalistes et prolétaires, paysans et ouvriers,
avez-vous cru sérieusement pouvoir jouer sur nos divisions ? Vous
connaissez bien mal notre histoire, monsieur le Chancelier, bien mal.
Pesez bien aujourd’hui vos paroles, monsieur, car le monde
les pèsera. Le bluff n’effraie que les joueurs débutants. Voilà
cinq ans que vous menez la même partie. Vous nous avez appris à
lire dans votre jeu. Vos greniers sont pleins ? Les nôtres aussi, et,
nous, nous ne célébrons point cela comme une exceptionnelle vic
toire. Nous ne nous vantons pas de pouvoir manger du pain blanc.
Une de vos prêtresses annonçait l’autre jour que, surpassant Adam,
vous vous vêtiez non pas d’une feuille de vigne, mais d’arbres tout (
entiers. A quoi nous serviraient ces prouesses ? Nous avons en
abondance de la laine, de la toile, et nous nous en habillons bour- ।
geoisement, réservant à d’autres tâches une énergie qui n’est point
usée par ces petites tâches.
Nous avons pleine conscience de nos ressources, de toutes 1
nos ressources. Et nous nous efforçons de ne point surestimer vos '
avantages. L’aviation allemande est la première du monde ? Soit, 1
mais comment nous faire admettre qu’elle écrase, à elle seule,
voire unie a l’aviation italienne, les aviations anglaise, russe, fran- !
çaise épaulées par les immenses possibilités américaines ? Nous (
rendons justice à votre immense effort aérien, il ne nous affole point. «
, Monsieur le Chancelier, monsieur le Chancelier, il vous est ।
arrivé une fois déjà de trop présumer de vos forces : le 11 novembre 1
1923, a Munich, vous avez pris les clameurs de quelques amis pour (
1 appel irrésistible de l’Allemagne. Le miracle de votre redressement $
est de ceux qui ne se renouvellent point. Ne vous trompez pas sur 1
le mutisme de vos anciens adversaires de l’intérieur, non plus que ;
le pesant silence des peuples que vous bravez : ce ne sont pas de
lâches consentements. Et ni l’Allemagne, ni le national-socialisme,
ni vous, monsieur le Chancelier, ne survivriez à un « putsch »
international raté.
Vous avez entre les mains, monsieur le Chancelier, le sort
du monde., La guerre ou la paix! On pensait qu’aucun homme, ‘
aucun, n hésiterait devant un choix aussi monstrueux. Vous hésitez
pourtant, parait-il, et I on ajoute meme que vous penchez vers la
guerre. Nous ne le croirons, comme disent les bonnes gens de chez ’
nous, que lorsque nous l’aurons vu.
UN FRANÇAIS MOYEN.
avec
M. HERRIOT
L’éventualité d’une
convocation extraor
dinaire des Chambres
M. Edouard Daladier a reçu hier M.
Edouard Herriot. Le bruit courait hier
soir, dans certains milieux, que le prési
dent du Conseil et le président de la
Chambre avaient envisagé la question
d’une convocation exceptionnelle des
Chambres. Mais cette information n’était
point confirmée dans les sphères offi
cielles.
Une seule opinion : la France
Ne
Un seul souci :
le salut du pays
serait-il pas temps que le gouver-
nement fît appeler auprès de lui les di
recteurs de tous les journaux français
pour leur exposer en détail la situation
et les inviter à cesser toutes querelles
partisanes et à n’avoir plus qu’une seule
opinion : la France ? Il ne s’agit, bien
entendu, ni d’ordonner ni d’imposer, mais
de mettre chaque journal devant ses res
ponsabilités. Si, comme le disait Clemen
ceau, la liberté est l’art de se discipliner
soi-même, chacun de nous aime trop la
liberté pour ne pas s’incliner devant les
directives gouvernementales à une heure
où ne compte plus qu’une seule chose :
le salut du pays.
Le général Beck
a donné
sa démission
Pourquoi ce geste sensationnel
La démission du général Beck indi
que assez le secret désarroi de l’armée
allemande devant la politique folle
ment imprudente d’Hitler et de Rib-
bentrop. Nous avons déjà signalé ici
l’opposition très ferme faite par les
conseillers militaires du Führer à
toute opération de force qui risque
rait de déclencher une guerre géné
rale, dans laquelle l’Allemagne est
inévitablement appelée à succomber.
C’est au milieu d’août que le général
Beck affirma sa volonté de mettre en
garde le chancelier contre les dangers
de l’affaire tchécoslovaque. Quels
étaient ces dangers ? D’abord l’état
d’impréparation suffisante des réser
ves allemandes et des tout jeunes offi
ciers nommés pour faire les cadres de
la Grande Armée. Ensuite certains
doutes qui potivaient subsister sur la
valeur combative de l’aviation, de
cette fameuse aviation dont Gæring
est si fier. Enfin le moral déplorable
d’une partie de la population alle
mande devant une guerre engagée
dans les conditions où s’engagerait la
guerre des Sudètes : la multiplication,
par exemple, des suicides et des dé
sertions.
L. S.
(LIRE LA SUITE EN 3‘ PAGE)
Sous le signe
de Soro
GOERING L’A DIT...
t
)
NUREMBERG
LONDRES
Quand je voyageais parmi les usines
et les ileurs, les mines et les forêts...
par E. VAN LOO
L’esprit encore tout empli par la vision
verdoyante et fleurie des jardins de Pra
gue, je quittai, ce matin-là, la capitale
tchécoslovaque pour faire une longue pro
menade en Silésie, où souffle le « vent
de Pologne », rude et brusque et qui
coupe l’haleine avec une force presque
sauvage.
Mais avant de m’aventurer avec la voi
ture dans cette marche du nord-est,
j’avais le désir de voir la région où passe
une courbe de l’Elbe, où la Morava prend
naissance, et de remonter ainsi lentement,
par le bassin houiller de Moravska-Os-
trava, vers Bohumin, que l’on ne visite
presque jamais et qui termine l’extrême
pointe septentrionale de la
Le temps était un peu
part. On sentait bien que
percer tout ce gris, mais
Moravie,
indécis au dé-
le soleil allait
à cette heure
matinale il était encore caché et timide
derrière les nuages, qui ne se décidaient
point à s’effacer.
La route courait à travers de sombres
forêts qui, en arrivant à Kolin, cédèrent
la place à des usines électriques et à de
hautes cheminées. Toute la ville se dresse
sur le fleuve même, sur l’Elbe. Centre
actif, bourdonnant de puissance. Rythme,
vibration, timbres haletants.
Le tunnel de Chocen dépassé, le che
min quitte l’Elbe, qui court clair et tran
quille, vers d’autres destins. Il épouse
alors les méandres de l’Orlice, au milieu
de pentes abruptes et de rochers très pit
toresques. Le paysage de pierre vous ac
compagne, fidèle, jusqu’à Ceska-Trebova,
ville tout enfoncée entre des vallonne
ments, que garnissent des bois.
Le spectacle est varié, grandiose. Et
c’est à regret qu’on s’arrache à lui, lors
qu’on arrive sur les bords de la Morava,
qui glisse dans son lit, murmurante et
douce. Tout de suite, c’est la ville d'Olo-
mue, d’un caractère intense.
Jamais je n'oublierai l’impression que
je ressentis en apercevant sa silhouette
baroque, dessinée sur le ciel, qui avait
pris une teinte claire, quasi argentée. Une
vision de féerie.
Encore des champs, encore des épis.
Le ciel s’était tout à fait éclairci, et cette
blondeur du blé, jointe à la lumière que
le soleil enfin se plut à répandre, don
nait au paysage un aspect très doux.
Au milieu de la route, un touriste ou
paysan fatigué nous fit signe. Mon chauf
feur arrêta la voiture et me demanda si
je voulais que l’homme fût conduit par
nous au prochain village. C’est une habi
tude, en Tchécoslovaquie, de cueillir ainsi
au passage le promeneur harassé. J'ac-
quiesçait à son désir. Il me remercia d’un
joli sourire, en disant :
— Je vous rends grâce, Madame.
Il se fit tout petit, près du chauffeur,
et nous le déposâmes près d’une maison
rustique, assez amusante, sur la place d’un
village, dont je ne sais plus le nom, que
nous traversâmes hâtivement, mais qui
était bien curieux.
Esther van Loo.
(Lire LA suite en 3’ page)
M. ALBERT SARRAUT
Hier, à Noyon, a eu lieu l’inaugura
tion par M. Sarraut d’un monument
élevé -à la mémoire de M. Ernest
Noël dont on n’a pas oublié l’héroïque
conduite durant l’occupation alle
mande.
Après une réception à l’Hôtel de
Ville, une courte cérémonie devant le
monument aux morts et une visite de
la cathédrale et de l'hôpital-hospice,
M. Sarraut présida le déjeuner qui
précéda l’inauguration.
M. Sarraut prononça alors un im
portant discours, exaltant le rôle joué
durant la guerre par les magistrats
communaux, et abordant ensuite les
préoccupations de l’heure : Parlons de
la France, d’abord, du peuple fran
çais, M. Sarraut s’écria :
Messieurs, on a pu voir durant la
guerre ce dont était capable une France
au travail, une France impatiente de re
trouver l’éclat de ses fastes de jadis,
une France résolue à se maintenir au
premier rang des nations civilisées. Mé
ditez un tel enseignement.
(LIRE LA SUITE EN 4e PAGE)
-
d
Par une loi signée du chancelier Hitler, l’Allemagne a adhéré
au protocole établi à Londres, le 24 juin 1938, complétant la con
vention du 8 juin 1937, sur la réglementation de la pêche de la
baleine.
Dommage qu’elle n’adhère pas aussi aux divers traités inter
nationaux sur la pêche en eau trouble !
CHRONIQUE PARISIENNE
La poésie ip a lie-i-elle ?
Au temps d’Henri de Régnier et de Jean Pellerin
par Fernand DIVOIRE
La poésie paie-t-elle ? Cela dépend
de la manière d’entendre la phrase.
Savoir si elle « paie », comme on
dit de la guerre qu’elle ne « paie »
pas. (Alors pourquoi la fait - on ?)
C’est-à-dire : la poésie paie-t-elle les
poètes de tous les soins qu’ils sont
censés lui donner et parfois insensés
de lui donner ?
Ou bien la poésie paie-t-elle... pour
se faire imprimer ?
Dans le dernier livre de confidences
de Francis Carco (et pour certaines
on comprend qu’il les fasse, selon le
titre du livre, à voix basse), Carco
dit un de ses premiers étonnements
devant Jean Pellerin.
Pellerin, le fin et fier poète qui
aimait ne rien devoir à personne, s’a-
bonnait à de « jeunes revues ».
Carco :
— Sans blague, lui demandai-je.
payes ?
— Mais bien sûr ! Pourquoi pas ?
Cette réponse me déplut. J’étais si
Et
Tu
sot
Le 24 e anniversaire
de la victoire
de la Marne
Une émouvante cérémonie
téléphone :
Le Führer sera-t-il
aujourd’hui aussi
violent que Gæring?
On en doute.
téléphone :
“ L'Angleterre ne pour
rait rester neutre
si l’intégrité de la
France était menacée. ”
qu’il me semblait que comme l’amour, la
poésie ne devait pas s’acheter.
— Dommage ! dis-je simplement.
Et l’on a dit, ces jours derniers,
quel événement ce fut pour Henri de
Régnier de recevoir de l’argent en
échange de vers. Mais Régnier était
autrefois — au dire d’Alfred Vallette
— le seul écrivain sachant parler d’ar
gent sans timidité, comme d’une cho
se naturelle.
Dans le temps d’avant la guerre, il
était convenu que la poésie se don
nait mais ne se vendait pas.
— "st-ce que votre revue paie la
copie ? •
— Oui, sauf les vers, bien entendu.
Il n’y avait, je crois, qu’une seule
exception, la Revue des Deux Mondes,
qui payait cent sous-or la page.
Dans les journaux — à moins qu’il
ne s’agît de chroniques rimées, de
« poésie humoristique » ou de poèmes
bachiques — l’usage de la gratuité
était constant. Le poète était bien
trop heureux d’être « inséré ». Il sa
vait qu’on ne l’accueillait que par une
sorte de charité faite à la vanité. Et
les vieux secrétaires de rédaction ne
se gênaient pas pour lui dire avec
une grimace : « Quand les vers s’y
mettent... » Pour eux, les vers, c’était
la fin d’un journal.
L’habitude était trop enracinée pour
que la guerre y pût changer quelque
chose.
La Revue des Deux Mondes conti
nue à payer les poètes. Ailleurs ? A
la Nouvelle Revue Française, par
exemple ? Est-ce que cela dépend un
peu, là, de la tête des auteurs ? C’est
le secret de Mme Paulhan, qui s’oc
cupe personnellement de ces choses
et qui est trop loin de Paris pour pou
voir nous renseigner.
Mais les livres de vers ?
Bien sûr, il y a Toi et Moi.
Dans une dizaine de jours, un nou
veau tirage de l’édition ordinaire por-
Comme chaque année, à Meaux, au
bord de la Marne, a eu lieu, hier ma
tin la commémoration de la victoire
de la Marne.
Mgr Dubourg, archevêque de Be
sançon, ancien aumônier de la guerre,
décoré de la Légion d’honneur, avec
six citations, prononça le sermon d’u
sage.
La grande bataille, dit-il, qui du 6 au
12 septembre 1914 mit aux prises, de Pa
ris à Verdun, près de deux millions
d’hommes et nous permit d’arrêter l’of
fensive foudroyante des Allemands, la ba
taille de la Marne, est sans contredit une
des plus belles victoires que la France
ait écrites au long de son histoire. Ce n’est
pas seulement une victoire due au génie
d’un grand chef militaire, à la vaillance
et à l’élan de ses troupes, c’est le redres-
sement magnifique d’une armée qui,
moins de quatre semaines, avait subi
terribles défaites.
Plus loin Mgr Dubourg a dit :
en
de
Quand, à une heure critique, un chef,
mieux placé que quiconque pour mesu
rer Fétendue du danger, donne un ordre
à ses troupes, que ces troupes soient mi
litaires, religieuses ou civiles, il faut
obéir ; c’est une question de vie ou de
mort. Il faut travailler, travailler plus
longuement, travailler plus consciencieu
sement ; c’est un devoir pour tous.
(LIRE LA SUITE EN 4* PAGE)
Activité diplomatique
à Genève
Nuremberg, 11 septembre. — (De
notre envoyé spécial) . — Nuremberg
a retenti toute la
des fifres et des
journée du bruit
tambours. 120.000
hommes ont défilé pendant plus de
cinq heures au pas
de l’oie devant le
chancelier Hitler. Dans le décor si
pittoresque de la vieille ville, debout
dans sa voiture, en uniforme brun
des S. A., tête nue, le Führer saluait'
infatigablement ses troupes. Le ma
réchal Gæring se tenait debout à côté
de la voiture du chancelier. Une foule
immense embouteillait les rues de Nu
remberg, donnant des signes de la
plus vive excitation et du plus grand
enthousiasme.
(LIRE LA SUITE EN 3' PAGE)
On trouvera plus loin les déclara
tions qui ont été communiquées, hier
dans la soirée, à la presse, et qui tra
duisent exactement, nous assure-t-on,
les vues du gouvernement de Lon
dres.
Il est à peine besoin d’en souligner
l’importance le jour même où Hitler
va, a Nuremberg, prononcer le dis
cours que l’on attend depuis une se
maine. Le gouvernement anglais, en
étroit accord avec celui de Paris, n’a
rien voulu négliger
sauver la Paix, de
pérons, la sauvera.
de
ce
ce qui pouvait
qui, nous
l'es-
S.
(LIRE LA SUITE
EN
3‘ PAGE)
— Et d’abord enlevez votre chapeau
devant un représentant de la culture
européenne !■■.
CARPE DIEM...
— Ouf ! ça fait tout de
un bon dimanche de passé 1,
même encore
SUR L’EBRE
.. A
— Paraît qu’il y a des bruits de
guerre qui courent en Europe... s
fera le chiffre des
exactement.
Avec les éditions
mi-luxe, les 300.000
déjà dépassés. Paul
« mille » à 296
de luxe et de de-
exemplaires sont
Géraldy, qui doit
être né sous une étoile indulgente a,
par conséquent, rien que par un li
vre de poésie, fait une petite fortune.
A la bonne heure !
(LIRE LA SUITE EN 5‘ PAGE)
REGION FRONTIERE OUEST
(Survol interdit)
— Ils m’ont tiré dessus : ils m’ont
pris pour un avion...
— Moi aussi : ils m’avaient pris pour
la colombe de la paix...
Les conversations
de M. Georges Bonnet
Genève, 11 septembre. — L’activi
té diplomatique a redoublé aujour
d’hui dimanche à Genève, avec l’ar
rivée de M. Georges Bonnet, ministre
des Affaires étrangères de France.
Toute la matinée a été occupée par
M. Bonnet à trois conversations avec
M. Litvinov, commissaire du peuple
aux Affaires étrangères de l’U.R.S.S.,
que le ministre français était allé
voir à sa délégation ; puis avec M.
Butler, sous-secrétaire d’Etat au Fo-
reign Office, remplaçant lord Halifax;
enfin avec M. Petresco Comnène, mi
nistre des Affaires étrangères de Rou
manie.
Avec chacun de ses interlocuteurs,
M. Georges Bonnet a procédé à un
tour d’horizon de la politique inter-
ont été spécialement examinées. En
nationale. Deux ordres de questions
premier lieu, quelques-uns des pro
blèmes inscrits à l’ordre du jour du
Conseil et de l’Assemblée de Genève,
et parmi eux, tout particulièrement,
celui de la réforme du Pacte. Sur ce
point, le gouvernement britannique
et le gouvernement français sont d’ac
cord pour estimer que le moment
n’est pas opportun de rouvrir devant
la S. D. N. le dossier de la réforme du
Pacte et son article 16.
(Lire LA suite en 3‘ page)
Non, l’Ethiopie
n’est pas encore
conquise ! (1)
UNE ENQUETE
sensationnelle du
"Manchester Guardian"
Djibouti, août 1938.
L’organisation militaire italienne en
Ethiopie est encore colossale :
100.000
hommes de la métropole et environ.
100.000 indigènes. Ces soldats portent
l’uniforme et sont disciplinés jusqu’à
un certain point ; l’Italie peut
compter
aussi sur une quantité inconnue de
« bandes » (troupes indigènes groupées
par tribus, sans uniforme). Une artille
rie considérable et de 2 à 300 avions
environ, complètent l’armement. Le
programme établi en 1936 pour la for
mation d’une armée indigène a donc
été achevé. Une telle garnison pour un
pays prétendu « pacifié » où le dan
ger ne viendrait que de « bandes ar
mées », est extraordinaire. L’empereur
Hailé Sélassié maintenait la paix à l’in,
térieur, à un moment où, d’après les
informations italiennes même, le bri
gandage était courant et les, « ras »
parfois en rébellion, avec une armée
centrale qui n’a jamais dépassé 10.000
hommes. L'observateur étranger se
trouve donc en face du dilemme sui
vant : ou bien l’Ethiopie est loin d’être
conquise par les Italiens, ou bien les
forces italiennes en Ethiopie ne sont
pas, comme elles devront l’être, une
fois l’accord anglo-italien en vigueur,
maintenues comme une gendarmerie.
Cette armée est donc organisée pour
d’autres buts.
Le développement des routes militai
res est subordonné, pour ainsi dire, à
la remilitarisation de l’Ethiopie. La ma
jorité des routes existaient du temps
de l’empereur. De ces routes, seule celle
d'Addis-Abeba-Dessie-Makale, tracée
par l’empereur en 1934, est complète
ment terminée et asphaltée, et même
munie d’un élégant tunnel sur une lon-
gueur de 600 mètres, à travers le der
nier col du plateau de Tarmaber. Cette
route, avec la voie ferrée, est l’unique
ligne vitale de la garnison centrale ita
lienne d'Addis-Abeba. Les autres rou
tes, Dessie-Magdala, Addis Jimma-Ad-
dis Lekemti, ne sont que des amélio
rations des routes créées par l’empe
reur, qui ont été asphaltées et ainsi
rendues imperméables au moment des
« grandes pluies », sur plus de la moi
tié de leur longueur.
(LIRE LA SUITE EN 4 e PAGE)
Il y a bière et bière
« Pour les Bavarois, on
augmentera la production de
bière. »
Gæring.
29I Vetüre)
— Je me demande de quelle espèce
de bière, il veut parler !
LES ETATS-UNIS
suivent attentivement
les affaires d’Europe
New-York, 11 septembre.
correspondant du New-York Herald
Tribune qui a pris place dans le train
qui a amené M. Roosevelt à Roches-
ter, rapporte à son journal que le
président a employé une grande par
tie de sa journée à la lecture des in
formations venues d’Europe et à une
étude particulièrement attentive des
discours de Nuremberg.
Sans oublier les déclarations faites
à Hyde Park par le chef de l’Etat, et
rappelant les précédents discours de
MM. Roosevelt et Hull, le correspon
dant annonce que « le président et les
experts du département d’Etat ont
déjà commencé à étudier la possibilité
de modifier l’actuelle législation sur
la neutralité, modification qui pourrait
devenir nécessaire si la guerre écla
tait en Europe.
« Dans les milieux qui sont en con
tact avec les différents départements,
personne ne pense que pourrait être
maintenue une stricte neutralité, telle
que la prévoit la loi, et que le gou
vernement ne pourrait rien contre les
entorses qui seraient faites à celle-ci,
surtout en matière de fournitures
d’armes et de munitions.
« Il apparaît très nettement au pré
sident que le sentiment populaire de
manderait la révision de la loi de neu
tralité, afin de permettre la vente
d’armes contre espèces, cet amende
ment devant jouer, présume-t-on, en
faveur des démocraties. Il semble
bien aussi que l’administration exa
minerait de nouveau sa politique du
crédit envers les nations débitrices,
au cas où un conflit général éclaterait
en Europe. Car, tant que serait main
tenue la loi Johnson, la Grande-Bre
tagne et la France n’auraient pas plus
de chances d’obtenir des crédits des
Etats-Unis que l'Allemagne ou l’Ita
lie. » (Lire la suite en 4* page)
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