Le Chevalier au Lion
Le Chevalier au lion (1177-1181) est, dans l’œuvre de Chrétien de Troyes, le roman de l’équilibre. Il délaisse le caractère énigmatique des épreuves d’Erec et Enide, la préciosité de Cligès et les obscurités du Chevalier de la Charette. Son intrigue est pourtant fondée sur la folie du protagoniste qui désespère de reconquérir la confiance de son épouse.
Interpellé par l’histoire de la Fontaine-qui-bout, défendue par un mystérieux chevalier rouge, Yvain décide de tenter l’aventure. Il déchaîne une tempête en versant un peu d’eau sur le perron de la fontaine, avant d'en blesser mortellement le gardien. Poursuivant celui-ci jusque dans son château, Yvain y est fait prisonnier mais est sauvé par Lunette, la suivante de la chatelaine. Rendu invisible grâce à un anneau magique, il s'éprend de la dame du lieu, Laudine, qu'il vient de rendre veuve. Par l'intercession de Lunette, il l'épouse rapidemment.
[collapse collapsed]Yvain est rappelé à ses devoirs de chevalier par Gauvain. Avec la permission de Laudine, il part en quête de tournois mais dépasse le délai d'une année imposé par son épouse. Laudine envoie alors une messagère pour reprendre l’anneau qu’elle lui avait confié. Comprenant qu'il a perdu l'amour de son épouse, le chevalier sombre dans la folie. Il s'enfuit, hirsute et nu, dans la forêt. Une demoiselle charitable le guérit de sa démence, grâce à un onguent. Il s'attache l’affection d’un lion, en le sauvant des attaques d’un serpent, et se fait désormais connaître comme le Chevalier au Lion. Le héros triomphe ensuite d' une série d’épreuves. Il délivre notamment Lunette du bûcher. Arrivé au terme de son périple, il déclenche la tempête à la Fontaine-qui-bout. Laudine se désole qu’aucun protecteur ne se présente et appelle de ses vœux le Chevalier au Lion, devenu fameux. Celui-ci ne consent à venir, qu’à la condition d'obtenir le pardon de sa dame.[/collapse]