Fleuriau de Bellevue
Il y a 170 ans mourait Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue. Ce notable rochelais, homme politique, philanthrope et savant, s'est surtout fait connaître pour ses travaux en rapport avec sa région natale.
Descendant d'une famille d'armateurs
Il naît à la Rochelle en 1761 dans une famille d’armateurs. Son père, Aimé-Benjamin Fleuriau de Touchelonge (1709-1878), négociant rochelais et planteur antillais, a construit sa fortune sur le commerce triangulaire. Les Fleuriau appartiennent à ces grandes dynasties protestantes qui constituent l’élite rochelaise au XVIIIe siècle. En 1770, Louis-Benjamin est envoyé chez des cousins à Genève : il va y recevoir une éducation protestante jusqu’en 1781. Au collège, il se révèle un élève brillant, puis il entre à l’Académie et s’intéresse dans un premier temps à la physique naturaliste . Laquelle réunit dans une même vision les mondes animé et inanimé : la vie y est perçue comme un mécanisme alors que la matière est mue par un souffle vital. A 20 ans, il est de retour dans sa ville natale où il finit par s'établir définitivement même s'il entreprend en 1787 un voyage d’études géologiques à travers les Alpes et l’Italie.
Les débuts de la météorologie locale
Installé dans le bel hôtel particulier entre cour et jardin, propriété de la famille Fleuriau, Louis-Benjamin aménage sur la terrasse du premier étage une station d’observation météorologique. Après avoir recueilli les relevés de ses prédécesseurs, il rédige un rapport présenté devant l'Académie des sciences en 1843 : Note sur les quantités de pluies tombées pendant cinquante- ans dans l'arrondissement de La Rochelle et spécialement dans les huit dernières années de 1835 à 1842. L'intérêt de ce travail est d'ailleurs reconnu par ses contemporains. L'exploitation de ces données lui permet d'abord de chercher les causes de la diminution des sources de la région.
Les marais
Son père Aimé-Louis, à son retour à La Rochelle en 1795, avait acquis de nombreux marais salants et cabanes afin de poursuivre son négoce. Devenu membre des sociétés de propriétaires terriens, Louis-Benjamin contribue à l’assèchement des marais et à leur développement. En partant des mêmes statistiques, il étudie les possibilités de desséchement des marais de Marans et de Courçon. Il réfléchit aux procédés d'assainissement et étudie également le nombre de décès survenus parmi les habitants des lieux situés au milieu de ces marais. Il en conclut que la nature et la perméabilité du sol déterminent le degré de salubrité de l'air.
Le philanthrope
Dès 1793, il gère le patrimoine familial. Très impliqué dans la vie politique locale, il devient un philanthrope à l'instar des grandes familles protestantes rochelaises. On lui doit l’implantation d’un lazaret aux Minimes. Il est membre de la société anonyme des Bains de mer Marie-Thérèse (1826). En 1841, il y fait construire une folie, le pavillon Fleuriau dans le but d’agrémenter les promenades des curistes dans le parc jouxtant les Bains.
Auteur de très nombreux travaux scientifiques, en 1816, il est élu membre correspondant de l’Académie des sciences, section minéralogique. Ses diverses publications font d'ailleurs l'objet d'une revue analytique. En 1835 avec d’autres savants, il fonde la Société des sciences naturelles de Charente-Inférieure dans le but de créer un museum. Il meurt en 1852 à l’âge de 91 ans.
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