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L'oeillet d'Inde

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25 mars 2024

Le nom de l’œillet d’Inde est trompeur : cette plante poussait à l’origine dans les régions tropicales d’Amérique latine. C’est sa ressemblance avec l’œillet commun provenant, quant à lui, des Antilles – autrefois connues comme « Indes occidentales » – qui lui vaut cette appellation.

Tagetes Indicus. Muséum national d’histoire naturelle, Collection des vélins, portefeuille 35, folio 2

C’est Charles Quint qui amène cette plante en France au 16e siècle. Elle est alors désignée comme « fleur de Tunis » – la ville dans laquelle l’empereur l’a trouvée.

Son nom latin est Tagetes patula – à ne pas confondre avec Tagetes erecta, qui désigne la rose d’Inde. Cette dernière est en effet plus haute que l’espèce qui nous intéresse, et ses fleurs sont plus imposantes. Toutes deux sont néanmoins appelées « tagètes » en français – « tagète étalé » pour l’œillet. Elles appartiennent à la famille des Astéracées ou Composées. Elles peuvent commencer à fleurir au milieu du printemps, plus souvent au mois de juillet, et survivent rarement aux premières gelées de l’automne ; il est donc possible d’en admirer durant près de six mois de l’année.

Papier peint à motif d’œillets d’Inde, Paris, 1799

Les couleurs chatoyantes de l’œillet d’Inde vont du jaune à l’orangé, virant parfois même au brun, selon les nombreuses variétés existantes. La culture de cette plante présente en outre l’avantage d’être peu compliquée, ce qui la rend présente en nombre dans nos espaces verts, que ce soit en pot ou en pleine terre.

Joseph Pitton de Tournefort, Elemens de botanique, Paris, 1694

Fréquemment semés dans une visée ornementale, les œillets d’Inde sont également appréciés des jardiniers dans la lutte contre certaines espèces invasives, ainsi qu’en agriculture biologique. Leur odeur particulière, due à la présence de glandes oléifères dans les feuilles, est en effet rarement appréciée des humains ; elle ne l’est pas davantage de certains insectes ravageurs. Ces derniers semblent en effet également repoussés par cette senteur grâce à leur puissant système olfactif, ce qui permet d’éviter qu’ils ne s’approchent et détruisent les plantations environnantes.

Désiré Bois. Atlas des plantes de jardins et d’appartements exotiques et européennes, Paris, 1896

D’autres invertébrés raffolent en revanche des œillets d’Inde : c’est par exemple le cas de l’escargot petit-gris – Helix aspersa. Ces plantes, dans un potager, attirent alors l’animal et protègent par conséquent salades et autres légumes de ses ravages.

Certains auteurs considéraient ce tagète comme un poison pour l’être humain. Sa racine a toutefois été employée pour ses prétendues vertus médicinales, en particulier en raison de ses propriétés anthelmintiques – vermifuges – qui auraient notamment permis d’éliminer le ver solitaire.

Pour aller plus loin

Les bibliothèques du Muséum national d’histoire naturelle, en particulier celles d’écologie et d’entomologie, proposent des ressources spécialisées sur la lutte contre les insectes ravageurs. N’hésitez pas à consulter le portail documentaire.

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